PUBLICATIONS DE LKCOLIÎ FRANÇAISE DEXTUÈME-ORIENT
L'ART GRECO-BOUDDHIQUE DU gandhAra irUDE SUR LES ORIGINES DK L'INFLU...
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PUBLICATIONS DE LKCOLIÎ FRANÇAISE DEXTUÈME-ORIENT
L'ART GRECO-BOUDDHIQUE DU gandhAra irUDE SUR LES ORIGINES DK L'INFLUENCE CLASSIQUE DANS L'ART BOUDDHIQUE
DE L'INDE ET DE L'EXTRÊME-ORIENT
PAR
A.
FOUCHER
TOME SECOND FASCICULE AVEC
125
:
II
L'HISTOIRE.
HXUSTRATIONS ET
1
—
CONCLUSIONS
PLANCHE
PARIS IMPRIMERIE NATIONALE ÉDITIONS ERNEST LEROLX, RUE BONAPARTE, 28
MDGGCGXXII
/
0.V/PA^^iO5Ç_ '^f
Pourlb
/.o>
QUATRIEME PVUTIE. LHISTOIHE.
CHAPITRE LES OliKilM-S Alix statues et
ou modelés dans
de
le
de schiste
la pierre
mortier do chaux, ajoutez de très nombreuses intailles et
quelques objets
d'or, d'argent et
de
vous aurez épuisé tout ce qui nous reste des productions
:
indo-grecque du Nord-Ouest de
l'école
nous
I.KCOLE DU G.VNDHÂRA.
\)E
aux bas-reliefs, sculptés dans
monnaies, de rares cuivre'''
XV.
Hiuan-tsangf-',
dit
couvraient à
portes et des fenêtres et les
l'Inde.
Des fresques qui,
profusion les vantaux des
murs des couvents bouddhiques,
le
climat de l'Inde a eu depuis longtemps raison, et nous ne conser-
vons aucun espoir d'eu retrouvei- jamais au Gandhàra
le
moindre
vestige. Les grottes de l'Afghanistan, à défaut des tumuli de Bactres, t-il
Ou
nous en rendront-elles un jour quelques fragments?
à tout jamais nous contenter, pour en prendre
faudra-
une idée du
moins approximative, des plus anciens spécimens de |)eintures murales récemment découverts dans de l'avenir. Pour
I
instant,
l'Asie centrale? C'est le secret
convient de rappeler une
il
lois
de plus
que, dans nos collections de sculptures gandhàriennes, nous possé-
'''
On
ciniens
trouvera encore cjuelijues spé-
île
poterie publiés par
Mabshali, et
J.
Pli.
VoGEL à
MM.
la
J.
H.
suite de
leurs Excavations at Chdisadda (Arcliii'o-
(;(\nnun. -
logirnl Sitrveij ii)0'2-3, fig.
Cf.
I.
et ses
]. n.
/m.
compagnons)
se soit contenté
de
leur taille et
commencer par
visiter les attrac-
LE BOUDDHISME AU GANDIIARA. lions de l'Inde
du Gange. Or sur
bassin
—
car
il
est
d'eau
villes
du Nord, sans éprouver
—
premier
les
Kaniska près de Pêshawar, avec ses couvents aussi décorés par
l'art
tt
les
en plein Gan-
ou dans son voisinage
sa frontière
plus haute pagode du
ffla
vogue
comme pour
places saintes
se trouvait à Puskaràvatî,
dliàra, et les trois autres sur
immédiat''). Avec
besoin de pousser jusqu'au
ces quatre grands sanctuaires en
une mode pour le
le
417
mondes,
milieu ou
que consacrés par
tr
bâtie par
quinze cents
la
légende, avec
précieuses reliques du Maître qu'il se vantait de posséder ('-', le
les
pays avait évidemmont septentiional.
fini
par se donner des airs d'un petit
Magadha
M. Ed. Cliavannes la quebjiie part appelé, avec
grande raison, "la terre sainte de l'Inde du Nord'^qu'on peut aller encore plus loin, et
n.
qu'il n'y aurait
Nous pensons aucune exagé-
ration à dire qu'il était devenu, et qu'il est resté jusqu'au
seconde terre sainte du Bouddhisme indien
la
Le
filou
historique que nous suivons
11
rejaillir
nous apparaît
vite
que
et
que nous croyons
—
est
encore loin d'être
en général
On
sait
Aux
références
faut ajouter
il
(l«jà floiinées
que
Worh
Noiih-Wesl Fronlier Province and clmlnn for the
igoS)
a
ijear
est
à
tlie
retire vers le
la vie se
I,p. 59Û.
Cf.
à la
a été
le
Maliàlian
tigresse
—
montré pour
le texte
de Fa-hien
(oxirail
deu\ voyages
Dans
et à la suite
des terribles bouleversements causés par ii.
t.
des
Guides Madrolle, Chine du
Sudj^f. 7 du tirage
à [lart.
—
Cf. encore
ce qui est dit plus bas, p. 6.37, h propos
de Daclres.
ne l'aurait rencontré
-
comme
cœur?
Éd. Chavannes, Les voyageurs chinois
Taksaçilà, c'est-à-dire à Mànikyiîla.
r,t\niiAnA.
légende se serait-elle ainsi
repliée sur le Gandliàra,
'''
qu'à deux jours de marche dans l'Est de
l'intervalle des
la
races.
'';
depuis retrouvé sur
Hiuan-lsang. Si
on
Huns,
les
des
lielit-
du don du corps
exact, celui-ci
(t. I,
et
igoi-5, Pèsliawar,
ou du moins celui qui tel
en quelle médiocre estime l'Inde
mélange des castes
Sir Aurel Stein
[Report of Archœol. Surveij
le stùpa
avait fini par
gardiens attitrés de son orthodoxie en particulier,
et les
dans leur sainte horreur du
p. 8)
du pays
la sainteté
sur les habitants: bien entendu nous parlons toujours au
point de vue bouddhique.
''1
siècle
—
devoir suivre dès à présent jusqu'au bout épuisé.
v*"
("'.
'*'
En
d'autres
termes, cela est vrai
jusque pour Fa-hien; avec Hiuan-tsang, les
temps sont bien changés,
terres saintes
Màlva.
et
les
deux
seraient le Magadlia et le
LES OHKUNKS
^18
L'ÉCOLE DU GANDHÀRA.
1)K
lenaieni les pays IVontières"'.
même
gnait
pas leurs conjji'-nrres
désinvollure le Mdhâbhdrala et
du Gandhàra
mépris des brahmanes n'épar-
I.o
11
!
rappelons-nous avec quelle
:
Ràjittami'tgini
la
parlent de ceux
^-''
Acva-
faut lire, au contraire, quelle considération
ghosa, bien que lui-même originaire de l'Inde gangétiquef-*', afliche
pour
gens du haut-pays. Ce n'est qu'un jeu pour un simple
les
marchand du Gandhàra, appelé réduire au silence et
à
Mathurâ par
même de convertir
de
ses aflaires,
des brahmanes de l'endroit.
L'admiration de ces derniers, d'autant plus flatteuse qu'elle est
mise dans la bouche d'opiniâtres adversaires, sétaie sur un calem-
bour étymologique dans terre,
—
parmi
les
voilà ce qui s'appelle
héros
sans doute à
parmi
ses
le goiit
—
indien ('h «Savoir supporter cette
un
vrai héros;
—
vraiment l'homme du Gandhàra.
est
de Kaniska
la gloire
domaines, .lusqne dans
qu'il ait
la fabrication
de son cycle légen-
dédication des
monuments. L'Inde centrale
grand empereur bouddhique en
du Nord eût aussi
l'Inde
manie de tout
du Madliyadêça, que nous avons déjà vue à l'œuvre
faire à l'instar la
Bien prit
n
compté un pareil pays
daire nous retrouvons, plus active que jamais, cette
dans
plus illustre
le
le
la
personne d'Açoka
avait eu son il
:
fallait
que
sien, dùt-elle se contenter d'un bar-
bare. Après tout, linstinct de l'Eglise ne se trompait pas absolu-
ment pour
:
il
elle
y avait bien au fond
entre l'homme
(jiii
un rapport des plus intéressants
lui avait livré l'Inde et celui
qui lui
deux
avait ouvert la Haute-Asie. Qu'ils l'aient voulu ou non, tous
ont été à leur heure les |)rincipaux artisans de cette prodigieuse transformation qui, d'une obscure secte indienne, perdue entre bien d'autres et déjà toute
travaillée
L'aveu, en ce qui concerne rUdyâiia
'''
iimitroplie au nord
du Gandhàra,
contre en toutes lettres dans HinAN-TSANG. liuddimt Records of the Western 1,
Ml
1
'"'
Miilwhhdrald
.
World,
33.
p.
''' ,
se ren-
de schismes,
Gàm
i
908,
,
kurim-pitrian,
in fine et Ràjataraiigiin,
1
,
Soy.
ndli.
{.,
./.
iti
Gàndliàrali. Cf.
trad. Ed. Hibkr.J). 8,
l']d.ClIAV\NNES,ClH'/fPH(SCO/lMf ,
dans
p. 68-6().
dliàrajati,
Sùtràhiiihira
des
l'une
Cf. S. Lkvi, /Içtv/g-Au.svi,
juillet-aoûl '''
fit
.
p.
I,
rrDans tout l'intérieur de ce royaume, n'v a (pie des
hommes
supérieurs
.
.
et
>86 t
:
il
LE BOUDDIIISMI-; Al GANDFIÀRA.
/il'J
grandes religions de l'humanité. Mais un lien de correspondance
vague ne saurait
aussi la
Bonne
sufTire entre les
Quel que
Loi.
monnaies de Kaniska,
deux puissants patrons de dont fassent preuve
soit réclectisme
la tradition
bouddliique s'empare de
entier et bâtit sa légende sur celle de son prototype indien.
ne relever que a propliétisé
ressemblances capitales, de tous deux
les
ravènement; tous deux ne
s'être signalés
se
le
les
lui tout
Pour
Buddlia
convertissent qu'après
par d'excessives cruautés et des guerres elFroyable-
ment calamileuses;
tous deux, aussitôt après leur conversion, s'em-
pressent d'en éterniser le souvenir par des fondations magnifiques
;
tous deux réunissent en concile les Pères de l'Eglise de leur temps, afin
de
fixer l'orthodoxie; et
On
finC.
néanmoins tous deux ont une
ne peut se défendre de l'impression que
triste
moines du
les
Nord-Ouest se soient forgé un Kaniska à l'image d'Açoka, dans
même
temps où
achevaient de faire de leur pays
ils
le
de
le reflet
l'Inde centrale.
témoignages s'accordent pour attester
Ainsi tous les
ordinaire prospérité
même
pose
de savoir
prédominance.
compte du l'on
n'ait
du Bouddhisme au Gandhâra s'il
ne conviendrait pas de dire sa complète
brutal que,
parmi tant de
pas encore découvert
brahmanique;
les
ruines
mesure où
la
croyances
des
les
qiuisi
de toute
autre
brahmanique
doctrine, tant
que
çramanique, nous paraît historiquement insoutenable. Nous n'oserions
même
pas avancer qu'elle
jamais été réalisée dans ce
ait
pays, le moins indien de l'Inde,
d'Alexandre, au cours de son épi(|ue expédition, de déchirer brus-
quement
le voile
femme de bonne
derrière le(]uel, telle une
caste,
elle se tenait cacliée.
Alexandre.
327, dès que
— la
C'est,
on
le sait,
à la fin
du printemps de
des neiges eut rouvert les passes, qu'après
l'onte
avoir achevé de subjuguer la Baciriane, Alexandre
armée
sou
la cliahie
l'an
de l'Hindou-koush,
traverser à
fit
Paropamise des Perses,
le
Caucase des Grecs, ce rempart naturel, mais nullement infran-
le
chissable,
de l'fnde.
Il
s'engageait ainsi sur l'éternelle voie des
envahisseurs venus d'Occident,
que
les
long de
Indiens appelaient en sanskrit la
en grec
le
la
kubhà
rivière de
Kaboul,
et qui est
devenue
Kôphès ou Kophên. Un préjugé communément répandu
sur
la frontière
par
la
avait
le
anglo-afghane veut
passe bien connue du Khaiber.
Eu
fait,
au Gandhàra
dès Jellalabàd,
il
route actuelle et, afin de réduire les bellicjueuses
(juilté la
montagne,
tribus de la
soit entré
qu'il
pris au
Nord par
les vallées
Bajaur, du Swàt et du BounèrW. Ce fut une
du Kounàr, du
campagne extrêmement
pénible, à raison de la dilliculté du terrain, des écarts du climat
de
et
deux
ténacité des habitants. Alexandre
la
fois,
et
la
vengeresse colère
lui-même
de ses soldats
expier à leurs ennemis cet excès d'adresse.
dans
La
fut blessé fit
durement
seule relâche
prétendue retrouvaille à Nysa, au creux d'un de ces
la
par
fut frais
vallons himàlayens oii semblent encore au voyageur s'être réfugiés
avec les bergers tous les dieux de l'Arcadie, de gens soi-disant
apparentés aux Grecs et dévots à Dionysos:
en
était
que
le
la
preuve bien évidente
lierre et la vigne poussaient
naturellement dans
leur pays, ainsi qu'ils font en effet, à partir d'une certaine altitude,
depuis Kaboul jusqu'au Kaçmîr. D'autre part, l'épisode guerrier
le
plus célèbre, mais non pas le plus sanglant, fut la prise d'assaut
de
la
kct.i, pour la plupart gens de théâtre
ou
spécialistes
mais
ne
il
de jeux publics, qu
il
par lequel aurait été
décadrachme unique du
le
commémoré
daspe, a dû être frappé dans l'Inde la
envoyer de Grèce;
pas qu'ils aient dépassé Echatane^''. Pourtant les
dit
numismates pensent que
moins
se serait fait
British
passage victorieux de
le
même
Ce
'-'.
fait
aurait-on cru volontiers, dont Sôphytès, alors raja
(pi. 111,
les services
3-4)
pour l'exécution de
les experts
:
1
Hy-
supposerait au
présence dans l'armée d'un graveur de talent
emprunta
Muséum,
—
du
le
même,
Sait
Range,
ses superbes
monnaies
nous avertissent toutefois que
celles-ci
sont plutôt imitées des frappes de Séleucos'^'. A côté de celle in-
|i.
'''
Vie d'Alexamlre, 72.
'"'
Cl.
8 ot
niiits
uf
Numismaiic 8, et
pi.
I,
tlie
Greelc
and
Daciria iiml
Clironicle,
P.
igoG,
Gardnf.1i,
Sci/thic
hings
|)1.
Tlœ réco-indiens tenons; suite
sullll.
il
une
lui vitale
nous ne
le laissercns
(jueslion se posait, assez :
:
nous
nous
le
pas échapper. Mais tout de
embarrassante pour eux, pour
trouverait-on à l'employer? Car enfin on ne grave pas
tous les jours des iioinçons
pour
dans toute colonie étrangère,
si
le
gouvernement
riche soit-elle,le
;
et d'autre part,
nombre des per-
sonnes susceptibles de faire vivre un artiste est forcément restreint. Qu'aujourd'hui encore un peintre ou un sculpteur européen
chercher fortune dans l'Inde,
il
mandes de
delà haute
l'administration ou
aura
vite fait
com-
d'épuiser les
société anglaises;
pour ne point perdre son temps
sera trop heureux,
aille
et
il
et l'argent de
son voyage, de faire (au besoin un peu plus beau ou plus blanc
que nature)
buste ou le portrait de quelques râjas. Cette res-
le
source était-elle déjà entrée dans les
mœurs? On en
traces, en delijrs des
la
ska(')
monnaies, dans
statue inscrite de Kaiii-
du n)usée de Mathura, sinon déjà dans notre
figure
ressemblance frappante avec un satrape parthe
la
une
délicate flatterie.
tort
de
faire
En
trouve des
est
3G8 dont peut-être
tout cas, nos artistes hellénisants auraient
entendre aucune plainte i-étrospective. Une bonne
tune leur est échue qui ne se représenterait plus que bien
lement aujourd'hui
:
ils
virent venir à eux, de l'or à
la
for-
diffici-
main, des
donateurs indigènes qui leur offraient des murs de sanctuaires à décorer.
Les Bivddhà. inattendus,
et
—
Retournons-nous vers ces
enquérons-nous au
clients,
mieux de leur
méritent de fixer à leur tour notre attention
,
en vérité
identité.
Ils
ne serait-ce qu'à rai-
son de ce geste extraordinaire. Car on conçoit bien que le Grec n'ait
pas
fait
beaucoup de façons pour accepter
la
commande
:
prenant, pour quiconque connaît un peu l'Inde, est qu'elle
i:,(l
OIIICINKS
LKCOI.K
l)K
1)1
A
(i
M)ll
\ Il
\.
laite, lîion eiiloiidii l'Ilc iiY'iiianait pasdedessei'\aiilsbraliinaiii(|ues
du
ces représeiitauls allilrés
Mais
il
ne
comme
consei'valisuie indien se sont,
modes
toujours, tenus tant qu'ils ont pu à l'écart des
:
étrangères.
pas, pour que tout devienne simple, de rejeter
sullit
sur des bouddhistes
la responsabilité
voyons pas que de nos jours
les
de celte innovation. Nous ne
gens de Ceylan ou de Birmanie,
du Siam ou du Cambodge, fassent appel pour
décoration de
la
leurs fondations religieuses à des artistes européens*''. Sans doute il
n'y aurait pas impossibilité
absolue à ce qu'ils
croyons cependant savoir^qu'ils
Et
la raison
en
et
nous
:
résigneraient fort malaisément.
s'y
immigré
est claire. L'artiste
s'accommoder au goût
le fissent
,
quoi
qu'il
pour
fît
au style indigènes, jetterait aussitôt
la
perturbation dans les habitudes d'œil et d'imagination de ses clients improvisés. Par le
fait, le
Grec en question
n"a pas
manqué
rer au Gandhài-a sa petite révolution artistique; mais esprits chagrins
(il
style.
y
intéressés
— Qu'à
fit
évidemment
eut des
du
ses délices
cela ne tienne, dira-t-on, ne gardez-vous
pas en réserve un argument qui est déjà venu plus d'une votre
plume? Ce goût spontané de
mais
les habitants
du Gandhàra
la frontière et
l'inédit étonnerait
étaient-ils
Eh! sans doute, répondrons-nous, nage immédiat de
d'opé-
y en a toujours) et de vieux bonzes qui protes-
tèrent, la majorité des
nouveau
s'il
ils
reliait la
Mais prenez-vous davantage
les
sous
dans l'Inde
se ressentaient fort
du
:
—
de vrais indiens?
du perpétuel
geurs sur la grand'route qui
fois
voisi-
va-et-vient des voya-
péninsule à l'Asie antérieure.
Birmans,
les
Thaïs ou
les
Khmèrs
de l'Indo-Chine pour d'authentiques Indiens? Les Gandhàriens étaient à tout le moins des Oiientaux, et par suite des gens toujours
chatouilleux sur l'article de leurs coutumes et de leurs pratiques religieuses.
encore '''
Aussi en vient-on à penser
était nécessaire
Nous
cliûisissons
pour expliquer en
exprès nos exeni-
vaute.
qu'une autre
condition
cette affaire l'initiative
mais
qui
ne possèdent pas eu
pies dans des pays de civilisation indienne
propre une aussi brillante tradition
où
tique
la relig-iou
bouddhique
est
encore
vi-
que
la
Chine
ou
et le
Japon.
artis-
LA RENCONTRE DU BOUDDHISME ET DE L'HELLENISME,
—
croiie (|ue le Grec
l'on préfère
si
l'acceptation des milieux indigènes.
dhâra
était des plus
mêlées,
et elle était des plus
nir; mais,
nisanl,
dévotes au
Oui,
oll're/i
—
de service
population du Gan-
la
ne respectait passes brahmanes,
Buddha
tout cela est
:
pour qu'elle passât une commande à un
aura en outre
il
et elle
des
iil
iô?
bon à rete-
artiste liellé-
deux parties contractantes,
fallu, entre les
l'intermédiaire d'un Grec, ou d'un métis de Grec,
(jui lût
lui-même
un bouddhiste. Le postulat
est
beaucoup plus modeste
paraît peut-être au
et raisonnable qu'il
ne
premier abord. Pour commencer, personne ne
savisera de contester la prompte multiplication au Gandhàra de
nombreux Eurasiens, bouddhistes de naissance par Mais puisque Ménandre qu'il s'était converti
pur sang ne
a
pu donner
d'un long séjour aux Indes,
cru
soit
que de
du Bienheureux
de
la
le
dieu de ses sectateurs'-' le
faire
:
humaine de
l'existence,
toutes.
et
affilié
soit qu'ils
?
11
y
résultat fréquent
Buddha
n'y avait
pas
si
ils
loin
on remarquera notamment que douleur, dont tous deux
la
leur attitude
S'il était
:
à celle qui venait de faire d Epicure
problème fondamental de
reconnaissent
déclarer
le
doctrine du
la
aient surtout retenu le coté philosophique
devant
(').
au Bouddhisme, pourquoi quelques \a\anas
l'auraient-ils pas fait ou
sagesse
mère
l'impression
la postérité
à
amenés parla toquade théosophique,
aient été
leur
loisible
est
pareille,
et
la
plus
au Yavana lléliodore de se
à la secte vishnouite des Bhàgavatas, et au Kusana
Vima-Kadphisès de
s'intituler
monnaies'''. Grecs
comme
mùhêçmra, c'est-à-dire
çivaïtc, sur ses
Barbares devaient rencontrer encore
moins d'empêchement à devenir bouddhistes. Notez que des conversions de ce genre se produisent encore tant à Ceylan qu'en
Birmanie; étaient
et d'autre part, ainsi
que nous
beaucoup plus attendues de
la
l'avons indiqué'"', elles
part d'un Yavana
d'alors
que d'un Européen d'aujourd'hui. Aussi ne voyons-nous à opposer '" ''>
Cf.
t.
II,p. 45o.
Cf.
t.
II, p.
34i.
^'-
Ci
Cf.
t.
II, p.
Cf.
t.
H,
191.
p. 4/19.
LES ORIGINES DE L'ÉCOLE DU GAND1I\RA.
i58
au Mahâvama aucune objection de pi-incipe quand
moines
cr
Déjà des témoijjuajjcs certains vérifient l'au-
i)recs'')ii.
de notre hypothèse, aussi bien au Gandhàra qu'au Kon-
tlicnticilé
kan.
ce sont des
Ici,
—
noms hindous
tt
Yavanasw
—
déguisés,
et
Théodore,
même
du débat que
:
soulevait tout à l'heure
uniquement bouddliique du produit des
caractère presque
gandhàriennes
dernière analyse,
au Gandhàra entre N'oublions
apparemment
l'art
grec et
bouddhiste. L'une, au fond
des moines
et
si
la
bouddliique.
deux manières de
l'infini
de leur discipline; au contraire, l'autre, celle rigueur ne consister
la
un acte mental d'adhésion. Toutefois
membres
cette alliliation
Communauté;
la
et
comme
ficence était seule susceptible de revêtir à l'occasion
que des parmi
ce
les
les
'''
zélateurs
n.
En
fait,
les
un caractère
ils
(cf.
fig.
8/17 a).
les inscriptions S'ils
3i
(et.
Sy-io)
et
Ep. Indica, VIll
'''
E. Senart,
1891), p. 533. ,
p.9o;I\,
56; A. S. Western India, IV,
p.
p.
53-
92,
etc.
Cf.
t.
II,
la
dans
— Sur
tique des Nàgas, '*'
ou représentés
étaient censés
pouvaient apparemment stimuler
A/aA«i'fl;«4«, xii,
ici
moines figurent assez souvent
donateurs mentionnés par
XIX, 3(). '^'
muni-
cette
nous aurions une tendance à ne nous inquiéter
sculptures
posséder,
se
mieux par une charité toujours prête à l'égard des
réguliers de
artistique,
faire
détail de ses complications
des upàsaha ou fidèles laïques, pouvait à
manifestait
se
seule vraie, est d'entrer dans l'ordre
d'observer dans
la relative sévérité
qu'en
le
reste, en
exclusive, qui s'est formée
la religion
d'ailleurs qu'il y a
jjas
communauté
fouilles
dans
établis
'''
meilleure explication qu'on puisse donner de
la
intime, et
si
Yavanas
l'aisance avec laquelle les
pays ont été accueillis dans le sein de la
l'union
incli-
penser que seulement ainsi nous réussissons à
à
atteindre et à vider le fond
sur
de Datisu,
fils
consacre une pièce d'eau au culte des NàgasW. Nous
nerions
le
est vrai, sous des
il
qui font creuset- à leurs frais les grottes de
Nâsik, de Junnar et de Karli(^); là c'est
qui
nous parle de
il
p.
ne rien
générosité de
J.
A.,
niai-jiiiu
te caraclère aqiia-
cf. t. II,
p. 29.
/iig-iao.
LA RENCONTRE DU BOUDDHISME ET DE L'HELLENISME. leurs parents ou de
leurs disciples.
On
d'ailleurs pas l'un sans l'autre.
ù ptMi près
La ])roporlion
habitants,
Gandliàra
de
à l'origine
coup plus considérable attribuant
el
estime {généralement
qu'il
faut
doute moindre dans
fut sans
propagande; mais
la :
environ un moine pour
ferait
autrement
car
une po|)ulation double de
nourri que douze à (juinze cents
elle y devint
lui
n'aurait
guère
Or Hiuan-tsang
a.ssiire
l'actuelle,
hhiksii.
beau-
m.'me en
pays,
le
le
aurait jadis possédé un millier de monastères, et dans un
qu'il
seul de ces couvents, celui qui conservait le vase à
Bienheureux, Fa-hien a compté sept cents moines'telle multiplication
du nombre des religieux
.
aumônes du
Comment une
pu
a-t-elle
sans perturber gravement les conditions économiques de
— La
réponse
a suivi le
ne vont
iipdsaka
une centaine de familles pour entretenir, bon au mal
an, un moine mendiant". Cela mille
Uhihsti
'i59
est
justement que
au Gandhàra
la
même
se produire
contrée?
la
développement du Bouddljisnie
le
évolution que partout ailleurs. Dès
début, quelques entrées en religion, plus ou moins retentissantes
selon le rang social du converti, intéressent localement à la prospérité de la Soit souci
Communauté
du bien-ètie des parents entrés en
de restituer au
monde,
hliiksii
les
nombre de
familles.
religion, soit
manière
naissante un certain
biens qu'il a abandonnés on quittant
zélateurs font bientôt à la
entendez celui
d'une
Communauté
propriété
le
une œuvre pie, des
soit enfin simple souci d'accomplir
«le plus beau des donsii,
foncière
car
:
il
n'est
pas
de
charité plus méritoire, après avoir fourni de uourritui'e, de vête-
ments
et
de médicaments
les
du Maître, que de leur
disciples
assurer un abri. Selon l'usage confirmé par
quelque
villa
hors les
bàlir sur ce terrain
''
HiRAPKASÀD
living
1897, "'
Buddhi.ini P-
(jÀSTRÎ, in
murs qu'on
règle, c'est dans
installe,
en attendant de
un véritable monastère'^. Plus tard enfin, on
Dîscovcri/
oj
Bengal, Calcutta,
j).
1
7
I
,
il
gieuses en
Fa-HIE\,
2-
Hll'AN-TSANG,
les
la
Rec,
p.
98
[ibuL,
'
Cf.
compte 1,600 fondalions y
comprenant
cil. XII. t.
1, p.
^78.
les
reli-
siàpa);
LES ORIGINES DE L'ECOEE DU GANDHARA.
/i60
voit sélevcr, sur des sites appropriés à leur (lestination, des sortes
de couvcnls-torteresses, pareils à ceux du Tibet âge, et puisant sans doute leurs réserves dans
et
la
de notre moyen
dotation qui leur
environnantes". C'est alors que ces établis-
a été faite des terres
sements, devenus riches par eux-mêmes, se peuplent d'une foule
de moines qui vivent sur
couvent, et dont par suite
le
plus subordonné au chiffre de
n'est
musulmane, qui
l'invasion
au Gandliàra
population
la
nombre
le
Sans
locale.
nous ne trouverions pas encore
sait si
au Kaçmîr des fondations religieuses tout à
et
fait
analogues aux lamaseries qui subsistent, sans chercher plus loin,
dans
le
Ladâkh
A
la
date où nous nous tenons
—
avant J.-G.
?
il
va de
soi
—
aux environs de
soit
que nous sommes encore à
devons nous rap|)eler d'autre part que
Bouddhisme
et
demi
et
où
il
le
pays, où
il
le
loin
loo
de ces
notre ère. Mais nous
développements, sans doute postérieurs
un nouveau veau dans
l'an
n'était plus
un
se propageait depuis
siècle
avait précédé de cinquante ans la conquête indo-
grecque. Ce Bouddhisme, nous
le
ses origines indiennes, c'était celui
du nom de Hînayàna
,
connaissons
que
:
encore proche de
l'on stigmatisera plus tard
plus particulièrement représenté
secte des Sarvàstivâdins. Selon toute apparence, la
ici
par
la
Communauté du
Nord-Ouest, profitant de l'expérience acquise, aura rapidement
regagné
degré de développement que
le
avait atteint
celle
de l'Inde centrale
quelque cent cinquante ans auparavant. C'est dire
qu'elle fut vite travaillée à son tour par la fièvre de construction,
qui
déclarée chez celle-ci sous
s'était
stinct bâtisseur
vœux
les
de l'homme
lui
en
gandliàriens, nous
imagination
Cf.
t.
:
car l'in-
toujours par prévaloir sur
les
plus solennels de pauvreté, et ce ne sont pas les archéo-
logues qui
"'
finit
règne d'Açoka
le
feiont reproche.
ne
comme
I, p. i(Jy-i7-2.
les
sommes pas
Ces
nouveaux
sanctuaires
réduits à les reconstituer en
problématiques
rt
maisons grecques n que
LA RENCONTRE DU BOUDDHISME ET DE L'HELLENISME. lions doivent
certain, mais (piii
graver ses inscriptions,
taisait
que
attribuer
persistait à lui
de cause, ceux de ces tumnli gorie
c;
les
monuments
la
local, butte
En
tout état
que nous avons rangés dans le
la caté-
voisinage
et à côté
plaine ou chalet pointu de
la
vilinra, cellules
remarquer
temps
de ces slùpa
y ait érigé tel
de ces
modèle
s'alignèrent bientôt, bâtis sur le double
ronde de
en chapelles pour
montagne,
la
de moines toutes prêles à
les statues.
.
.
'-'.
Est-ce
la
se
cbanger
peine à présent de
à quel point ces déductions s'accordent avec les
conclusions auxquelles nous avait la
même
pas
bouddhiques de tous, bien que non exclusive-
les plus
rangées de
n'est
Il
tradition populaire.
bourgades inqjortantes;
villes et
ment bouddhiques,
faire
de Taxila.
ancien modèle T)" ne tardèrent pas à s'élever dans
de toutes
les
et
pas impossible qu'Açoka, en
n'est
il
de Peukélaôtis
sites
les
'i6l
première partie de notre
indépendamment conduits, dans
travail, l'étude des édifices?
semblances historiques ne font
Les vrai-
c[ue renforcer la raison d'ordre pra-
tique qui s'était d'abord olferte à nous pour expliquer le caractère
Quand les monuments
foncièrement indigène de l'architecture du Gandhâra'^).
Gréco Bactriens
bouddhiques l'esprit
—
le
type général des
immuablement
était déjà
de personne
à l'artiste
établirent,
s'y
fut-ce d'un
fixé; et
ne devait venir à
il
Yavana converti
— de demander
étranger des plans de sanctuaires, mais seulement des
projets de décoration.
Les
artistes
gandhàbiexs.
s'éclaircissent
peu
récompenser
la
à
peu
à
mesure
fin
"'
Cf.
t.
I,p. 6.5-71.
—
de Shâhpour (p. 67) (jf.
t.
avons déjà
I,
f)()
p.
.ngité
reviendions pas)
(jue
ainsi
que
nous avançons,
les
choses
comme pour
serrer de plus en plus près l'objet
L'identillca-
est à
et suiv.
ciniger.
—
Nous
pins baul (et nous n'y la
semble
de compte que des travaux d'approche,
destinés à nous permettre de '''
Il
patience de notre enquête. Mais toutes ces consi-
dérations ne sont en
lion
—
question de savoii-
si
les
donateurs ont d'abord demandi? aux
artistes des
bas-reliefs
des statues pour les et suiv.). *^'
Cf.
t.
I, p.
pour
les slùpa
)'(An'r« ((.
200.
Il, p.
ou
S38
LES ORIGINES DE L'ÉCOLE DU GANDH\R\.
'i62
les origines
de nos recheiches, à savoir
du (îandhâra. Coninie une école
de notre investigation;
jugent à
se
d'après
la
l'école grcco-boiuldliique
d'ort ne
peul être que l'œuvre
pour
ces derniers qu'il faut concentrer,
d'artistes, c'est sur l'ctlorl
de
et
comme,
finir,
d'autre part, les artistes
œuvres, nous discernerons leur individualité
leurs
nature de leur
Ou
stjle.
plutôt
(si
du moins
les chapitres
qui précèdent ont rempli leur dessein) l'expérience peut être consi-
dérée
comme
Parmi toute
faite.
cette décoration sculpturale, nous
avons rencontré quelques motifs nettement helléniques, et d'autres, en nombre plus restreint encore, purement indigènes; tout c'est-à-dire l'immense
promis entre
les
majorité, procédait d'une
les autres
uns des Grecs,
à la
faveur de
de Grecs
la
écarter à />m;v'
la
et
que
condamnés à
de Chakpat
peuvent avoir
fil
le
début du
les stupa
n''
avant notre ère
siècle
?
septentrionaux de l'ancien modèle
rester entièrement
comme
mais d'autres, que
;
du précédent paragraphe,
nus.
Il
que
faut avouer
ceux de Mânikyâla
(fig.
9)
10-12), n'ont jamais reçu qu'une ornemen-
(fig.
tation fort sobre
le
présence de sculpteurs indigènes dans
mieux connus d'entre eux,
les
voire enfin et surtout,
et d'Indiens.
serait décréter
furent
—
Gandhàra, étaient
le
pénétration constatée des deux races, des métis
rinde du Nord-Ouest dès
Ce
connus
des Indiens'''
Et d'abord, pour reprendre
comment
de com-
deux techniques. Nous savons donc d'avance que
les seuls artistes décorateurs qu'ait les
sorte
le reste,
été plus
le sol
nous cache encore,
richement décorés. De toutes façons,
il
est
sûr que l'étrange assortiment décoratif des anciens imagiers boud-
dhiques, arbres, roues, slûpa
,
lotus et autres
riques, a pénétré jusqu'au Gandhàra.
emblèmes
Sans doute
il
y
allégo-
avait
été
apporté, ne serait-ce que sous forme d'e.v-voto et autres objets de piété, dans le
mince bagage des moines qui, dès
propagande, aflluèrent de l'Inde centrale: on '''
bas,
Peut-être faudrait cil.
XVI,
.^
II,
il,
iiifne
[
à la
sait
le
début de
grande rigueur, dire frlndo-iraniensTi; mais
p. içig-ôoi).
la
assez l'humeur cf. jilus
LA RENCONTRE DU BOUDDHISME ET DE L'HELLENISME.
A
migratrice de ces chemiueaux de la religion.
463
l'emploi sporadique
de ces symboles sur nos sculptures gandhàriennes, nous reconnaissons
manière
vieille
la
intlienne,
peut-on
ne
que
s'étonner
isolément sur
plusieurs
groupes constants sur
les pièces
Aussi
à définir'').
fois
eux
d'entre
pièces indo-grecques (pi.
les
scbématique,
abstraite,
algébrique, que nous avons eu plus d'une
111,
reparaissent
i3-i6)
en
et
Mais puisqu'il
indigènes'-'.
s'est
trouvé quelqu'un pour graver en relief les poinçons de ces der-
sommes-nous contraints d'ad-
nières monnaies, à plus forte raison
mettre que
la
corporation, déjà requise, des maçons indigènes com-
prenait quelques tailleurs de pierre assez habiles (et ce n'est pas
beaucoup dire) pour taires
décors
car à l'époque où nous le prenons, vers
J.-C,
avant
siècle
m''
:
rudimen-
revêtir au besoin un édifice de ces
d'un
prétentions
les
la fin
sculpteur
du
indien
antérieur aux décorateurs de Barliut ne sauraient aller beaucoup
au delà. Or,
c'est à ce
Dèmètrios
moment que
pénètrent au Gandbàra, à
appartient de
définir
les
:
ceux-ci, il
ce n'est pas à
d'ouvrir
sufiit
d'archéologie classique. L'art dans lequel
ils
les
devoir son universelle dillusion à
la ])aix
a passé en Asie Mineure et en Egypte et
nous
manuels
sont experts, c'est cet
art dit hellénistique, qui allait survivre à la liberté de la
il
de
d'Eukratidès, les artistes grecs auxquels nous devons
et
leurs magnifiques médailles. Mais qu'il
la suite
Grèce
et
romaine. Pour l'instant s'y est
mis au service de
souverains, les uns déjà très orientalisés, les autres encore mal hellénisés.
A plusieurs signes
s'annonce,
mais en pays asiatique nous perfection.
généraux,
tel
à Alexandrie.
que
le
Il
sulfira
de retenir
'
Cf. Cf.
t.
1, p.
6o8et
Beginnings
t.
nf
H,
p.
36i.
Budditist
selon
ici
:
Art,
pi.
I, et
pi.
LIV.
A. S.
pour I..
le
A»),.
les
quelques
goût croissant du piltoresque,
portrait, voire de la caricature; la prédilection
'
décadence
sa
maîtresses varient d'ailleurs
qualités
dePergame
ateliers, traits
Les
dit-on,
ne ferons toujours qu'admirer sa
du
bas-relief
Brp.
,()n5-6,
LES onrr.iNRs de
'ifi'i
L"Ér.or,E
du gandhàra.
contant quelque histoire mytliologique ou représentant quelque
scène pastorale
on
;
encore
inineui-es (le la toreutiquc
où
sait
:
complaisance pour
la
œuvres purement grecques que l'Inde
du Nord sont,
à
surtout en
dans
menus
mieux
fouilles
d'orfèvrerie C British
fait
surveillées
ce
(fig.
la
vérité,
les
retrouvées dans
village.
qu'elles
prompts
On
de l'avenir de
consistaient à disparaître
peut attendre des
meilleurs spécimens
d'autres bronzes pareils au
et
Muséum
à
objets de métal, toujours
du
A
monnaies bactriennes, des
dû
est-il
creuset des orfèvres
le
a jusqu'ici
l'on
l'exception des
plus rares. Peut-être le
branches
car parmi ces favoris des Muses, on ne
ligne entre l'artiste et l'artisan.
tirer la
les
petit
du
Héraklès
^76). Sans attendre plus longtemps,
main
la
d'authentiques Grecs nous a paru signer ces tritons, ces géants, ces atlantes, et suivantes,
conservé
dont
ils
le
que nous avons relevés parmi nos sculptures
395),ou du moins ceux
d'entre eux qui ont le
1
2.3
mieux
type classique et ne doivent visiblement rien au sol
sont sortis.
Contraste saisissant le
(fig.
plus routinier des
:
ici, le
plus prestigieux des virtuoses; là,
manœuvres. On pourrait
à plaisir laire
jouer
sous tous les jours les facettes de cette antithèse. Mais nous ne
voyons pas ce que notre enquête y gagnerait. Tout d'abord l'une ou l'autre sorte de sculpteurs ne peut guère avoir été au Gan-
dhàra qu'une exception infime. ils
S'ils y
avaient travaillé en nombre,
auraient élevé des ensembles à leur mode, et nous auraient
légué, soit
des mausolées ou des
d'Halicarnasse
et
de Pergame,
soit
autels
comparables
à
ceux
des stupa analogues à ceux
de Barhut ou de Sânclii. Or, nous avons peine à réunir assez de vestiges probants
de leurs productions pour démontrer irréfuta-
même peut-elle nous être de comme nous venons de voir, par
blement leur existence. Cette existence (|uelque utilité? Elle s'affirme, la
trouvaille d'un certain
"i
Cf.
i.
II, p.
181.
nombre de motifs qu'on pourrait
croire
LA
RENCONTRE DL BOUDDHISME ET DE J/JIELLENISME. de
tlirectemciit importés, les uns
rinde centrale isolés
:
encore
la
des décorations où
l'Asie
/i(i5
antérieure, les antres de
plupart doivent-ils être ai^tificiellenient ils
s'inséraient.
Mais
udus l'avons vu,
l'œuvre relativement considérable de l'école du Gandhàra a juslemeiit, prise dans sou ensemble, ce caractère de ne pouvoir être dilr
proprement grecque
Fii;. Ilrilisli
47G.
—
ni
Staluelle de
des matériaux venus du :
Elle contient
Hbiiaklks, al (januuàha
Muséum.
Syrie des Séleucides
indienne.
Magadha
elle n'est
(cl.
ji.
hnmze provenant
assurément
4G4).
(le
Nigrai.
des Mauryas et d'autres de
pas plus une importation syrienne
que niagadhienne. La combinaison des parties composantes y beancoupplus intime que dans les monnaies indo-grecques, où a
la
est il
y
simple juxtaposition d'exergues en deux alpbabets et deux langues.
Elle
est
née sur place de
la
fusion
de deux écoles,
mélange de deux corps dans une coupelle en
naît
comme du
un troisième.
Telle est (nous n'hésitons pas à nous servir de ce terme) son espèce GANDHÀRA.
--11.
3o pntHEME NAIIOXALf
.
\NDH
LES oniC.INRS DE L'ÉCOLE DI
/jfiG
Sans doute,
d'originalité.
peut varier selon
la
et les
époques,
presque homogène à l'indien presque intégral n'en
nous sommes arrivés
chimique
tion
nouveau produit
le
pu
serait-il
Or, au point où
nous voyons bien que cette sorte d'opérase
d'emblée dans
faire
deviné du métier
aurait-il tout
Grec se
n'a
,
d'un Grec, ni d'un Indien
les doigts, ni
le
:
du grec
aller
et
pas moins essentiellement un alliage.
est
\.
proportion des éléments constituants
morceaux
les
\R
comment
car,
:
cervelle et sous
la
du répertoire grecs,
et
complètement assimilé
et
l'Indien
comment
tradition artistique
la
du Bouddhisme? Et n'attendons pas plus de
et religieuse
d'une collaboration immédiate entre eux,
si
résultat
tant est qu'une telle
supposition soit admissible. Ne voyez-vous pas que race, langue, civilisation,
sociale,
situation
donner des noms de le
l'obscur Dêvadatta
clair
éternels
fantaisie à ces
anonymes, comment partie
lier
semble que nous aboutissions à une impasse
il
avec
?
et le plus
;
résultat de cette longue étude serait de démontrer l'inca-
pacité
où nous sommes de rendre compte de
objet.
Heureusement
la
s'inquiète peu
vie
reste à notre disposition le lui
sépare? Pour
les
Apollodore aurait-il pu dès l'abord
brillant
Ainsi
un monde
tout
temps,
le plus
la
de
genèse de son logique,
la
et
il
grand des maîtres. C'est
qui va se charger de rapprocher les dislances, d'adoucir les
ménager
angles et de office
:
il
aura
\ite fait
favoriser l'échange
bazar de lalelier
de contact. Laissons-le remplir son
les points
de mêler
les civilisations et les races, et
des langues
et
des religions.
indigène ou à l'intérieur de
la cité
du sculpteur grec ou dans
la
Que
ce soit
la ville royale,
de
au
dans
boutique de l'imagier boud-
dhiste, le jour ne tardera pas à venir où s'engagera enfin, entre
amateurs,
la
couversation attendue; et
entretien,
que
naîtra plus ou
d'un défi, d'une otïre ou d'une
de
l'ai't.
semble
Au bien
])is
aller,
si
hasardeuse,
l'on
c'est
au cours d'un
moins prosaïquement,
dun
commande, une branche
pari
aillions
toin'ours
la
ou
nouvelle
craint qu'une telle supposition
nous
tel
ne
ressource
RENCONTRE DU ROUDDHISMl'] ET DR L'HELLENISME.
LA
d'appeler à notre aide, non plus senlement entre les praticiens et les donateurs, mais
comme comme
/i67
intermédiaire praticien lui-
même, le Yavaua màtim'' de Banddha auquel nous avons eu précédemment recours. C'est évidemment dans l'imagination d'un par
Eurasien, artiste
père grec, bouddhiste par
son
indienne, que se combineront
même que métis
;
et,
les
de
furent bien
mieux
deux traditions, de
les
sous son ciseau que se marieront
c'est
nieusement
le
mère
sa
harmo-
plus
le
deux techniques. A sculptures hybrides, sculpteurs nous avons de fortes raisons de penser que
fait,
auteurs responsables de
les
la
tels
majeure partie des
œuvres gandhàriennes. Est-ce à dire que nous écartions à présent toute collaboration
au répertoire gréco-bouddhique de
la
part d'un maître grec, fami-
par un long séjour avec IVime du pays, ou d'un apprenti
liarisé
indien, touché de la grâce hellénique? Personne ne nous prêtera
une
telle élroitesse
comment
de vues. Sans l'apprenti indigène on ne saurait
expliquer
la
durée
et le déclin
même
de l'école;
et
pour
qui est de son élaboration, on n'en pourra jamais contester
ce
aux
sérieusement
l'initiative
quels elle ne
serait jamais née.
artistes étrangers sans la
Même
pendant
la
venue des-
période de son
plein épanouissement, nous ne songeons pas à proscrire l'inter-
vention éventuelle de praticiens directement immigrés d'Occident: qui ne voit au contraire que été
pour ceux-ci
pour nous
la
le
la
formation préalable de l'école a
meilleur élément d'attraction,
et
cpielle est
meilleure garantie que ces nouveaux venus, trouvant
des modèles tout prêts, aient pu sans autre préparation mettre
main
à
une pâte
déjtà
pétrie et levée?
voulu laiie ressortir en pleine lumière, caractère mixte des la
Tout ce c'est
nous avons
cpie
d'aboid
le fait
œuvres gainlhàriennes s'explique de
que
la
l'imprudence
eux-mêmes de sang mêlé;
qu'il y aurait à
des premiers jours de
la
dater
I
c'est ensuite et
origine de
domination
grecque
l'art
le
façon
plus naturelle par leur attribution à des sculpteurs qui, pour
plupart, étaient
la
la
surtout
du (iandhàra
dans
le .3o.
Penjàb,
/(68
LRS ORIGINES PE L'ÉCOLE DU CANDHÂRA.
autremeni
dil
des premières années du second siècle avant notre
Pour que
ère.
appris à la connaître, contact
entre le
nécessaire
ou quatre
:
à double face, telle
celte école ait
pu
Bouddhisme
nous estimons générations.
naître et
développer,
l'Hellénisme est
qu'il n'y
Ainsi
et se
que nous avons
aura pas
toutes
les
fallu
un
lon,o
une condition moins de
trois
présomptions, qu'elles
soient tirées de l'histoire politique, ou religieuse, ou artistique de la
contrée, s'accordent à placer vers le
siècle
commencement du
dernier
avant J.-C. les premières sculptures gréco-bouddhiques'"'.
Et qu'on ne croie pas que ce soit des fouilles de l'avenir que nous attendions la confirmation de cette théorie
:
nous comptons au
contraire en administrer la preuve dès le chapitre prochain. '
Est-il
besoin de rappeler que
les
premières peintures de ce style peuvent
avoir été plus t.
II, p.
précoces? Cf.
ci-dessus,
io4.
I
WJ
L'EVOLUTION DE L'ECOLE DU CANDHARA.
CHAPITRE L'KVOLL!TIO\
l)K
XVI.
L ÉCOl.l'
GA\DHÂRA.
1)1
nous ne nous sommes pasinleidit,au cours de notre résumé de
Si
l'histoire politique et religieuse
du Gandliàrn pendant
la
période
indo-grecque, d'anticiper parfois sur les événements, nous ne pré-
tendons pas pour cela avoir complètement résolu l'art
de ses premières œuvres vers
Comme
fait le
même
rùle ([ui
comme
début du
i"""
siècle
avant notre ère.
directeur du théâtre dans le prologue des drames
personnages et prévenu lin
le
les cir-
vraisemblable l'apparition
nous avons simplement préparé
indiens,
il
problème de
gréco-bouddhique. Tout au plus avons-nous exposé
constances qui rendent possible el
là
le
n'a
le
de
rien
la
scène, annoncé les
public de ce qui allait se passer. C'est
Dès que
dilïicile.
disaient les Indiens, la
r?
le
rideau
grecques [yavanikd)
—
— ou, se tire,
en va tout autremeraent du métier d'auteur ou simplement de
Les deux entités abstraites de l'Hellénisme
critique.
dhisme
se
concrets,
sont
un donateur indigène
et
un
tuer la vraisemblance, nous avons
artiste étrangei'.
même
\avana autant que nous hellénisions
comme
sidérer
issus tous
idées et parlant
même
propos, sur (juelle initiative tion et quel tour
pour
au
ils
se
pris soin d'indianiser le
Bauddha, jusqu'à
les
con-
mal
comprendront mieux, ayant
langue. Mais à quel s'est
moment,
engagée entre eux
juste va-t-elle
l'instant et se prèle
Pour accen-
deux d'un pareil métissage, de mère
indienne et de père grec. Ainsi
mêmes
le
du Boud-
yeux en deux individus
devant nos
incarnées
et
la
à quel
conversa-
prendre? Cela nous échappe
à tout essai de reconstitution histo-
rique, ou seulement logique.
Que vous De à
cette
voilà,
nous dira-t-on, embari'assé pour peu de chose!
longue entrevue, vous connaissez du moins
savoir l'école d'art dont
le résultat
\ous avez cntrepi'is l'élude. Or,
,
une
[;i'
'i70
VOl.l l'KiN
Icllc liistoire se (léci)ii|)('
niante qui
germe
luujoiii's
dépérit et meui't.
fructifie,
révolution de toute chose humaine se
sait d'ailleurs (jue
(lliacini
comme une
tiois iiclos. (lest
l'ii
lleuril et
et croit,
DU (i\M)ll\l!\.
L'IvCOI.K
l)K
déroule en trois périodes, ascendante, culminante, descendaiile. Il
aura donc
Y
trois
paragraphes
raison, décadence. Et maintenant, allez
—
simple...
coup à
])lns
exposé
à votre :
comme
vous voyez
nous craignons que notre cas ne
Hélas,
compliqui''.
Heureux
les historiens d'art
courbe harmonieuse d'une école originale
la
formation,
:
soit
qui ont
llo-
c'est
beauaiî'aire
dont aucune
et
inlluence étrangère ni aucun cataclysme politique ne viennent tra-
verserle développement spontané.
Ils assist(Mil,
émus
et
joyeux, aux
timides premiers pas, puis aux progrès déplus en plus rapides du
cher objet de leurs soins;
et s'ils
ne peuvent se défendre au passage
de quelque mélancolie en constatant combien de
sa
dans
suprême perfection, la
ils
lenteur toujours savoureuse de son
mil souci
:
l'esthétique
marche
nologie; tout s'ordonne de
la
main dans
soi-même
à la simplicité
pas
la nôtre.
de lignes de son
où nous essaierions en vain de son développement: f océan,
tels ces
lire
chro-
dans
telle
à
première vue
chance
n'est
le
monuments, chaque
et
tourmentée
le
progrès de
trop longtemps battus
chargés d'accrétions et déformés par
jours donnée nos
les
chocs, où
jeu régulier des spires.
fois
que nous ont tou-
que nous avons voulu
d'eux ce ([u'on peut appeler une chronologie intrinsèque.
trois reprises différentes, à
légendaires et des images
Cf.
t.
t.. p.
la
de l'historien par-
Une
Voilà en effet, sans métaphore, l'impression
'''
la
comme
œuvre baroque
coquillages,
fœil du naturaliste cherche en vain
tirer
main avec
ailleurs,
Notre école, roulée et ballottée entre tant de courants
contraires, ne nous a laissé qu'une
de
la
même
sujet.
Par
déclin.
et sans effort,
région sereine des idées pures, et l'œuvre ticipe
est fugitif l'instant
ont de quoi se consolei'et se complaire
aSSetGi.T.H
propos des motifs décoratifs, des scènes
('',
I.
A
nous avons déjà dû constater
II, p.
3i4.
i'inex-
Ll':VOLUTln\ DE L'ÉCOLE DU GANDHARA. tricable biouillamiiii (|u
ils
'i71
présentent. Aussi bien A. Bartb nous
depuis longtemps averti que «c'est à peine parfois
avait-il
peut parler de tradition dans ces contrées où tous les hasards d'un article d'importation'')
Aucune
ce n'est
:
Tout d'abord nos
pas une excuse valable pour nous en dispenser. incertitudes proviennent pour une bonne part de
la
façon dont les
de l'avenir ne nous
celles
:
ne
illusion
subsiste donc sur les dillicultés de notre tache présente
premières fouilles ont été conduites
Ion
a élé soumis à
l'art
n.
si
fourniront pas seulement des groupes topographiquement déter-
minés, elles nous permettront encore de distinguer dans chaque
couches chronologiques successives
site les
au moins permis de dresser
(-).
En attendant
il
est tout
cadres généraux entre lesquels nous
les
Gœthe
tâcherons de classer l'actuelle confusion des sculptures. Si
de dire que ce qui
a eu raison
une évolution, Enlin
lion.
se
même
contrariée et
rompue, la
est
encore une évolu-
longévité des écoles d'art
compte par centaines d'années. Pour prendre l'exemple
même
couramment
à l'art
E
LKCdLlv
Pciijàb
le
i89
seule la haute vallée de
;
jusqu'aux premières années du siècle suivant, nu
olFrira,
refuge inexpugnable aux derniers héritiers des Indo-Grecs.
chronologie du
f siècle
avaut notre ère. Est-ce à dire que dans ce système toutes
les diffi-
simplement
Ainsi s'organise le plus
cultés s'évanouissent? Bien suspect
qui, sans le secours d'aucun
sent les lever toutes. Mais,
l'ait
lu
nous serait au contraire celui
nouveau, prétendrait dès
de
la
pi'incipale est
nous a incliné à prolonger quelque peu
celle qui
pré-
quel, celui-ci satisfait à toutes les
tel
exigences raisonnables de notre sujet. La
ment
à
domination hellénique au Gandhàra. Encore ne
évidemla
durée
faut-il
pas
oublier qu'entre les premières conquêtes indiennes de Dèmètrios (vers 9
00 avant notre ère)
vanas, nous avons à loger Basileus indo-grecs connus close'').
Même
en mettant
deux
les ;
Çakas aux Ya-
et la substitution des
et
il
tiers
n'est
au moins des trente-sept
pas sur que
les dynasties
des satrapes se soit étendue de Taxila à
que nous savons
alors
qu'elle
a
la
remonté
le
grain
la rivière .
Si
si
tel
il
le
Gandhàra
s'ensuit
que
dynastes grecs n'a achevé de lever, ainsi que
M. SenartW, que sous
l'avait pressenti
Reste à savoir
les
juridiction
de Kaboul jus-
donc
berceau de l'école gréco-bouddhique î^',
semé sous
la
rive droite de l'Indus,
qu'au Kàpiça, c'est-à-dire jusqu'il Jellalabàd'fut bien le
soit
lao ans? Mais
que
serait vain de vouloir contester
il
en
doubles, est-ce trop de-
mandei' pour tant de règnes qu'une marge de d'autre pari,
la liste
est aussi le
les satrapes scytho-parthes.
témoignage des monuments con-
servés.
Les documents g4ndhârie\s.
que
texte
''1
des certitudes
Lahore, igii "' p.
1
Whitehead,
Cf. R. B.
Cf. 4
I
E.
,
J.
et suiv.
— On ne
manquent, adopter au gré de '^'
Cat. oj coins,
Cf. ci-dessus,
et ci-clessons, p.
p. 7.
Rai'som,
saurait en effet, sous pré-
Ancieiit
("
Iiulia, p.
t.
635
ses préfé-
II, p. /i43
et suiv.
et suiv.
Juiirual Asiatique, lév.-mars
i55.
1890,
i;evoluti(»\ de L'ecole du gam)Ii\i;\.
'l'.to
rences n'importe quelle probabilité.
vienne pour l'instant heurter
lie
bélier
il
système préléré
le
notre ])remier soin scra-t-il de rechercher
violence dans
le
;
fait
contre un
tel
nos sculptures, nos
si
gandhâriennes consentent à entrer
monnaies, nos inscriptions sans
pas nu
(iiie
ces châteaux de cartes qui tienne. yVussi
aucun de
n'est
faut eiicoi'c
11
cadre que nous venons d'ajuster à leur
intention.
Les statues
inscrites.
— Des
trois statues datées
une seule nous intéresse directement provenant du
Gandhàra la
de Loriyàn, dans
val
de l'Udyàna, et sur
et
ici
les
Buddha(fig. 677) montagnes limitrophes du c'est le
:
le piédestal
date Samv. 3i8(''.Si mutilé qu'il soit;
Chàrsadda
(Tune main hellénisti(|ue et la
il
duquel M. Senarl a
comme
porte,
àjS)., dans les plis de son
(fig.
que nous possédons,
— pouvons-nous
manteau
lu
celui de
marque
la
ajouter à présent
—
preuve de son antériorité par rapport aux Buddhas de kauiska.
Aussi M.
.1.
Ph. Vogel a-t-il déjà proposé de référer
le chiffre
gravé
sur sa base à l'ère des Séleucides (3 12 avant J.-C). D'accord avec lui
sur les prémisses, nous
demandons
permission d'adopter une
la
comput grec
conclusion légèrement différente. Autant l'emploi du
nous parait
à sa place sur
comme
par essence,
la
rait difficile à justifier
Mauryas, pour pleine
le
la
officielle et
gouvernementale
monnaie de Platon, autant
dans
simple donateur indigène,
Or nous n'avons
une pièce
le cas tel
que
il
nous semble-
d'un ex-voto privé, émanant d'un le
Buddhaghosa de
l'inscription.
choix qu'entre l'ère des Séleucides et celle des
simple raison que toute
décadence de
l'école.
Rapportée
J.-C), la statue de Loriyân serait de l'an
auli'c
à la
—3
nous conduirait en
seconde (021 avant et fournirait
une pre-
mière confirmation des présomptions que nous avons déjà accu-
mulées en faveur de l'existence des images du Buddha dès "'
J.
A., mai-juiu 1899,
Est-il nécessaire
l'époque du
nous
s.u)pa
a fourni de
fig. 21.3,
(le
faire
P-
^^^-
—
remarquer que
de Ldriyàii-Tangai, qui
nombreuses
220, 271,
etc.),
illustrations
nous paraît
^" coulraiie assez basse J.-C.?"), et qu'il n'y a
lion à
admeUre des
siècle après
aucune
conlrailic-
dates diiïérenles pour
des objets relevés sur ci-dessous, p. 583.
(11"
le
le
même
site ? Cf.
]A For.M \TI()\ DE L'ECOLE. avant notre
i" siècle le
ère^'J. iNolons
piéJestal, le donateur
'-™
illIP*'' 9¥"^3(!^
'
Indra
el
que snr
même
le
V.H
bas-rolief
(jni
décore
ont justement pris soin de
#A£<m'
i-i-*
% l'"lG.
Fig-.
Fig.
l'ijy.
/i-jS.
Les
^l-J^-Zl^S.
— Musée de — Statue
de Ràjar
à
:
p. 'njo,
cf.
(
5
'l
'l
la tète, rapportée, a été
supprimée
Cr.
I.
7-.'8).
ici; le piédestal est
.1.
costume
Pli.
VocEi,
,
/l. .S, /.
,
Ann.
scyllie, culotte
lUj}. if)0.1-/j
,
pi.
I.MX
tunique
et
a cl
-
entrer de meilleure srrfke dans nos vues.
c
fj'lS,
,
ÙQOi. Provenant de Loriijiin-Tangai. Hauteur:
i
m. Ga-
reproduit
part sur lafig. i'Q. D'après
revêtir le
DEl \ BUDMIIAS DATÉS
CalciiUa, n°
II. p.
/i38
('[
suiv.
—
=
Cf.
L
II, p.
88
et
92,
n. 2.
:
/;.
on ne saurait
L'EVOLUTION DE L'ECOLE
'i92
Les types monélaires.
—
Aulres images inscrites, les monnaies sont
susceptibles de nous rendre
au cours des
auquel
louilles,
comme
Taksaçilâ
A
'').
datent apj)roximativement
elles
retrouvent à
le
elles et sur
de
la
ni
(');
de son partenaire
BImaràn
Dèli
temple ionique
rr
de
ii
de façon évidemment con-
les sculptures. Peut-être n'a-t-on
couronne crénelée
comment ,
mêmes ou ou
'•')
pas
mon-
de Polyxène,
celles
corne
la déesse à la
accompagnée ou non
celle-ci foisonne,
en passant des pièces des derniers Indo-Grecs
premiers Indo-Scyllies. Le rapport
à celles des
le
simple relevé des types et des
la fois, et
naies d'Hippostratos'-'; ni, sur les
d'abondance
dépôt
le
cas des monnaies
qui enroule les replis de ses jambes sur les
le triton
la cité coiffée
in situ
notre avis leurs catalogues apportent des infor-
temporaine, sur oublié
par exemple
offrandes au reliquaire de
mations encore plus sûres par motifs qui se
Trouvées
services.
déposées sous l'iconostase du
7) ou
(fig.
deux sortes de
elles sont associées: tel est
d'Azès jointes
(;\\l)ll\i;\.
T)l!
plus frappant reste
le
peut-être celui que présente, au turban près, le Pàncika de Laliore
avec
le
type monétaire du satrape
l'œil
le
moins perspicace. Rappelons
128, qu'on
fig.
Yavanî de
de l'Atliènè
deux ">
rois
Cf.
notre '"'
3^2, qui
d'Azès'''); la
Voir
1.
ai 2
1, p.
et cl. lig. la/i
pi.
la fig.
III,
Voir
IV,
aussi
t.
I, p.
3Go
et II, p.
avec
Télù|)h(>,
le
t.
17
12, 18; IV, 7,
et
19
1
19.
type des
279?
(cf. fig.
la
Cf.
seuin, pi.
el cf.
1
t.
I,
of
the
XVI,
368 avec
Rappellerons -nous
assistants laïques
de
aiô
[>.
que
a)
et
Greek and Initia
1
in
llie
Comparez
9.
P.
pi.
ces
Cette
Gardner,
Sci/tltic Liiigs ISrilisli
Mu-
aussi la pan-
et celle des
29
d'AgathocIe {ibil,
monnaies
IV, 6-8).
Nous sommes heureux de pouvoir
placer ce rapprochement sous l'autorité
de M.
4, 16.
et cf. fig.
88
la
costume
Azilisès'*), etc.
of Bacivia nuit
'"'
II, p.
de
voile
l'allure et le
llière (le la fig.
68
Voirl. II, p. i/i3etsuiv., 17 1-173,
cf. pi.
palme
'"'
90.
pi. III,
'*'
à la
Tlie roins
19 (cf. la monnaie de sur Cal. Lnhore, pi. IX, x).
et
exactement
ont encore léguée à leur successeur
pi. III,
'*'
INikè
110.
Voir
i)iiA
^-..
-
litre
ii"
motifs
caractéristiqucment
._
m: MoiitLE am;ikn
Cali-ulla,
les
(cl.
|).
3yO,.'li3,
G. IÙ8. Provenant de
h'i'\, h.)n,
Jnmàl-Garhi?
-K\-~n-\,
Ilinilnny
:
n
ni.
,91.
.'i-'i
indiens à côté de ceux qui sont foncièrement liellénisliqnes. Mal-
heureusement on ne tarderait pas à s'apercevoir que, dans tif^uc, les
règles les
mieux déduites ne compten*
la jira-
parfois, en fait
d'exemples, que des exceptions. Tout dabord nous avons déjà pu constater l'absence totale dans les fouilles d'ensembles décoratifs
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE DU GANDHÀRA.
/i96
|mi'('inenl indigènes
W; en
compositions
rovaiiclio, légion sont les
gandliàrionncs que nous savons par ailleurs lardives, et où cepen-
dant
décors indiens,
pei-sans
déconcerté
décidément renoncer
que
l'on
ava^t notre
ère.
— Devons-nous donc
du
à tirer
en
reste
d'abord
examen de nos monuments
seul
aucun renseignement d'ordre chronologique
?
Il
est
temps d'en
avec cette éternelle question; mais nous ne nous en tirerons
finir
qu'à condition d'introduire dans
le
débat un élément d'apprécia-
que, jusqu'à ])résent, nous n'avions pu faire entrer en ligne
de compte. Répétons-le une dernière
que,
ajoutons
et
s'entasser
''^'.
L'oeuvre du i" siècle
tion
à
telle
dans une conliision
pêle-mêle
contiuuent
grecs
et
dans tous
fois, cela
on
cas,
les
distinguer entre ce que traite l'artiste traite.
dépend des espères
devra
soigneusement
manière dont
et la
:
il
le
Volontiers nous dirions, en outrant à peine notre pensée,
qu'en matière de chronologie gandhàrienne,
Justement parce que
le style est tout.
le trait
le
sujet n'est rien et
dominant de
l'école,
après un éclectisme qu'aucun motif ne rebute, est une routine que
ne lasse aucune répétition, la façon de sculpter y est infiniment plus significative que ce qu'on sculpte. Dès 1'"'
siècle
les ateliers
brassés ensemble dans
l'uniforme médiocrité d'une technique
ma-
du
lias-
chinale et molle. Quel que soit ceux-ci
œuvres du
et
est
locaux, le gros de son tieuvre va, hélas, nous apparaître
comme empâté dans relief,
seconde moitié du
après J.-C, quand les divers ingrédients dont elle
auront été sullisamment délayés
faite
la
ne mériteront
siècle
le
sujet de la statue ou
d'être classés
sûrement parmi
précédent qu'autant qu'ils conserveront
la trace
les
de
([uelquc tâtonnement ou garderont nu accent de nouveauté plus facile
à
sentir
qu'à décrire.
chaque cas particulier
f
Vdii-
I.
Il,
|i.
',('}!
cl cf.
Gomme
nous ne pouvons discuter
et faire l'histoire de
p.
'iii'i.
—
'
Cf.
1.
I,
[1.
chaque type
o.ïS-aSg.
—
ce sera
LA FOnvnTION DE LÉCOLl':. l'affaire
—
des monographies iuUii-es, indications
à rjiielques
aussi
'(07
force est de
nous borner
vagues que prudentes.
Que, par
exemple, une sculpture nous présente des types vigoureusement
l'"lU.
'iSl.
—
BlBDHA AVANT l'ÉPAILE Dnon E et les pieds DÉCOl 334 5'i/i S.-io, 55 A, 701-709 709). Musée de Calculla, n" 31/rjG. Hauteur : n m. 55. (cf. p.
Sur
traités,
mais
à
If piédp^lai
.
,
In
fVi>ilo
VEliTS
,
ri'Iiidra-'
,
ciilrf tloux Htidliisafh.i'ï.
peu près seuls en leur genre, comme
c'est le
cas
des dieux marins delà figure 19 G, nous lui reconnaîtrons volontiers le
caractère d'un premier essai, d'ailleurs sans lendemain. Lors
même que
le
modèle aura réussi
à s'imposer,
nous placerons de
L'ÉVOLUTION
/i98
L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
1)1-.
marque du
])référencc au début les répliques qui portent la
duu
do
arlisto
Atlantes,
race,
17 parnu
1
les
telles
87
figures
les
Amours ou
parmi
t-2'd
325 parmi
et
mais
technique,
comprendre
son sein,
et
non seulement à
tel
surtout
à
ce
leur
d'efTorts
pour
bas-relief de facture tout hellénistique
un corps étranger
symbole bouddhique de
la
et
qu'il faille le
de détail, à une époque où
nettement parti
et
(cf. fig.
2
1
6
(cf.
admette en
insulTisamment assimilé,
Prédication
aura de grandes chances pour fication
témoignent
qu'ils
de
l'excellence
pour rendre l'Ame du personnage représenté
Qu'un
/iû5).
plus com-
le
reproduites, conmie celles du Buddlia, nous croirons
discerner les prototypes
lig.
les
Quand
les Tritons.
enfin nous nous trouverons en présence des images
munément
ciseau
et
le
vieux
218),
il
y
rapporter, sauf véri-
l'école n'avait
pas encore pris
achevé de stéréotyper ses modèles. Devant
telle
aulre frise, par ailleurs assez médiocre, un détail exceptionnelle-
ment grec pouria nous donner
même
la
chose à penser
:
c'est
un
sculpteur fraîchement imprégné des usages artistiques de l'Ionie
qui
s'est avisé
Indiens Mater.
le
de donner sur
1086
figure
la
à la
mère du dieu des
char attelé de lions, véhicule traditionnel de
la
Magna
Nous découvrons des laisons encore meilleures, parce
qu'elles sont plus indépendantes de l'indice personnel de l'auteur''',
pour assigner une haute époque taille
du personnage central
de Màyà (fig.
(fig.
289
et
,
à
ceux de nos bas-reliefs où
qu'il s'agisse
162), du Bodhisattva
(fig.
957), ne dépasse pas, ou
figurants. Mais, avec tout cela,
il
d'incertitudes où risquent de
(fig.
1
5 1),
179, ^^7) ou du Buddha à
peine, celle des autres
n'empêche que dans l'immense
majorité des cas, nous nous sentons
mer
de Çuddhodana
la
à
nouveau
ballottés sur
sombrer par contagion
,
une
en s'en-
traînant l'une l'autre, nos précédentes conjectures: car pour légiliine
(|u'il
infaillible.
'''
Cf.
l.
soit,
Aussi
le
critérium du style n'est malheureusement pas
sommes-nous trop heureux de raccrocher toute
Il, p. 3'io el
ci-dessous, p.
55o-55i.
LA FORMATION DE L'ÉCOLE. cette flottante chronologie à l'ancre
inscriptions. Cette fois,
ne
il
s'agit
de salut des monnaies
chacun
tenir
compte
palpables, dont
faits précis,
bonne
qui, acceptés de
et
et des
plus d'impressions subjectives
ou de déductions logiques, mais de devra
'i!)9
foi,
ne
semblent pas susceptibles de deux interprétations. La trame serrée des médailles indo-grecques et indo-scythes retient dans ses mailles
de
plus encore
motifs décoratifs
de
et
debout au
qu'elles n'en portent figurés, tandis que,
ère, le
Buddha de Loriyân-Tangai achève de
l'éclosion
toutes.
de l'œuvre
du
d'abord,
il
dans
le
passé
la
constituée au cours
s'est
avant J.-C.
Est-ce la peine de
ferme, sur
rejeter
de notre
pourquoi nous ne craignons pas d'aflîrmer que
C'est
siècle
seuil
plus spécifiquement gréco-bouddhique de
la
meilleure partie du répertoire de l'école !*"
iconographiques
types
les
revenir,
à
lueur
la
de cette conclusion
historiques de cette
conditions
Tout
création?
va de soi que nous persisterons à en attribuer l'initiative
au talent des
artistes
et qu'avaient su se
formés dans
procurer
les ateliers
les colonies
de l'Asie antérieure
grecques d'Alexandrie du
Caucase, de Peukélaôtis et de Taxila. Pas un instant nous ne songerons à en faire honneur au vague philhellénisme des Parthes, tant vanté par les historiens classiques
dispositions des Arsacides esprit inquiet la crainte isolé et,
et
comme on
dit,
pourraient-elles
que
le
coupé de
l'influence
monnayage,
et,
jusqu'à
hellénistique,
un la
monument de
davantage chercher dans
le
les
la
Que, pour
sa base.
certain
écarter d'un ait
point,
en
de
est
servile imitation.
jamais été
le reste,
Penjàb que
le
preuve
Çakas
rôle
de
bénéficiaires
de
le
donnée
Nous
par leur
n'irons
pas
goût personnel des rois ou satrapes
scytho-parthes la raison d'être des
dans
servir à
royaume indo-grec
Pahlavas n'aient jamais joué dans
spectateurs
tout au plus ces heureuses
:
motifs iraniens qui entrent
composition des sculptures gandhâriennes, alors que nous
avons vus s'introduire dans l'Inde dès
moins nous attarderons-nous à discuter
le
le
temps d'Açoka. Encore
paradoxe qui substitue-
i;i;\ (11,1
;-)()()
pour
rail
Ti(i\
car.iflrriser
du Gandliâra fépithète d'indo-ira-
l'ocole
maniteslemeiit exagérer
à celle d"i;i(lo-n[recf|ue. C'est trop
nicnno
cwoiniiv.
di:
i/Kcoi,!':
i)K
limportancc de l'apport indirect, par l'intermédiaire du
bouddhique, des quelques décors persans noyés dans de son répertoire. L'élément hellénistique
tion des archéologues
porté l'étincelle de la
européens
vie.
c'est
:
elle
hellénique dans
le
dans
cr
romaine
posthume de
à peine
Nord-Ouest de
bien véritablement nées de
l'artiste
grec et
le
nombre d'années
la
l'Inde. Ses
rencontre
C
:
domination
la
premières œuvres sont
cpii,
donateur indien
ne
il
:
nous l'avons montré
que Puskaràvati
que d'attendre
s'est agi
le
nécessaire pour (jue client et fournisseur se trou-
vassent en état de se comprendre. Par ailleurs, était le théâtre
Aussi n'est-ce pas pur effet
nous avait semblé
il
désigné de celte heureuse entente.
du hasard que, dans
où
les rares cas
de trouvaille des pièces que nous désignions tout à l'heure
le lieu
est notoire,
il
s'agisse le plus
recherches
C'est sur les
centres
de
accroître le
la
souvent des environs de Chàrsaddai'-'.
pratiquées aux
colonisation
grecque
nombre des morceaux
sans hésitation au
i'"'
siècle
Nous
rcvieiiilrons plus bas, p.
d'ailleurs
Incite
à
nous
f[ue
irsoudre.
'"'
est
comptons pour
Mè
il
faut l'avouer,
encore restreinte.
Tel est le cas des fig^uies
'J78; de a
principaux
susceptibles d'être rapportés
liste
533
sur celte question ou plutôt ce
malenleudu.
abords des
avant notre ère. Car,
nous l'avons déjà reconnu, leur '''
'% à la(|uelle
précédent chapitre, devait inévitablement survenir entre
le
Pt suiv.,
principe
premier rôle dans son élaboration
le
l'enfant naturel et
est
le
:
ni la renaissance d'une
de cette inlluence
on a parfois voulu donner
ses faces
sous quelque
;
même
la
ap-
oriental, ni le produit, inexplicable-
l'art
à distance,
Grèce
la
proprement
était le grec. L'école n'est
ment engendré
lui a
Nous avons retourné sous toutes
angle qu'on l'envisage, l'impression reste
branche quelconque de
sur elle l'atten-
fixé
encore celui qui
question dos rapports de l'Inde et de
mâle
la variété
pas seulement,
n'est
quoi qu'on en puisse dire, celui qui a attiré et
vieil art
même le modèle
trouve
à
Taksaçilà.
de
11
et
est
117,126,
la ligure
1
10
I,
\
KdliM \TI()\
permis de se demander
inéiiio
dépassé
la
l)K
cet arl
si
banlieue des grandes
l/KCOLK.
villes,
d'un ou de plusieurs lacleuis nouveaux, aussi
prompte résorption par
manifestations de
la civilisation
le
"lOI
li\bride et local aurait
et si, sans l'intervention
pas voué à une
n'était
il
milieu indijjène que
occidentale.
les
autres
Pour notre part, nous
fSÊ^
FlG.
'|8!!.
—
BuDDIlA ENSEKiN.lNT
Musée de Lnhorp,
y
consentons
d'admettre par
les
:
—
mais en et ([u'il
fouilles
—
même est
ii°
de
l'art
:
'l
.
70I-7O2.
7OIJ
)
o m. Q'i.
qu'il est nécessaire
s'attendi-e à voir
confirmer
l'existence d'une |)remière période de
méditerranéen. Qui cette
Ilatileiir
permis de
période hellénistique,
d'ailmcllif
|1.
temps nous tenons
du Gaiulliàra correspondant par tion à la
Ss'S. 55
(ri. sr).
et
sa date
comme
l'école
par son inspira-
non point encore gréco-romaine,
réllécliira
verra d'ailleurs que, faute
époque décisive de création
(jui
a
préparé
les
L'ÉVOLUTION DE L'KCOLE DU GANDHARA.
502
distribiié les rôles
esprits,
phiques, des
011
«lécoralifs et
types iconogra-
les
fixé
ne comprendrait rien à la soudaine multiplication
sculptures
qu'il
va
falloir
au
attribuer
premier
siècle
de
notre ère.
S
Il
III.
La floraison de l'école
(i^''
siècle après J.-C).
serait oiseux de s'attarder à deviner quelles auraient été
d'autres circonstances les destinées de l'école suite
énumérer
Gandhâra trois
ment
les trois
mieux vaut tout de
:
événements principaux qui marquèrent au
cours du
le
siècle après J.-C.
1'='"
y
prendre
l'art
eurent tous
et qui
,
une iniluence inégale, mais certaine, sur qu'allait
grand développe-
le
bouddhique. Le premier
—
qui, n'était la miraculeuse conversion de Kaniska, aurait
d'importance à notre point de vue
—
est la substitution
mination des Kusanas à celle des Çaka-Pahlavas de formation de l'école est à cheval sur
grecque
et indo-scythe, celle
également sur
les
est l'extension considérable qu'a prise
romain
le
commerce de l'Occident avec
déjà plus directement, tant à cause les
marchands, la
l'augmentation
de
le
si
de la
moins do-
la
période
deux dynasties indo-
du
au début de l'Empire
l'Inde
:
et ceci
nous touche
rôle d'intermédiaire souvent
et
des importations possibles d'objets d'art,
facilité
croissante des voyages et de l'effet de
la
richesse
publique
splendeur des fondations religieuses. Enfin
beaucoup
car,
le
Indo-Parthes et des Indo-Koushans. Le
celles des
qu'à raison de
:
et celui
de plein épanouissement chevauche
second
joué par
en
sur le
le
nombre
troisième
et
la
fait, et
de
plus intéressant pour nous, est la diilusion de
l'art
classique et les lointaines migrations d'artistes dont s'accompagna la
prospérité économique dans toutes les parties
des anciens.
On
ne s'étonnera pas que
grand mouvement, se
soit
abondance extraordinaire ait
,
l'école,
du monde connu entraînée dans ce
mise, elle aussi, à fleurir avec une ni
que
l'éclat
banal de sa prospérité
jusqu'à présent obscurci aux yeux des archéologues la hardiesse
r,
créatrice, tion
mais
\
FLOliAISON
eiicoi'e
1)K
i:VJ]()\AL
peu vulgarisée, do
la
r.03
jiériode d'élabora-
(".
FiG. /i83.
—
Le mkme,
stïi.isé (cf. p.
o'iS, ^oi-to'J.
"i))-
Musée de Pèshawar. Provenant de Sahri-Balilul. D'après une plmtogr. de VArch.
—A
Siirve)j.
de fjuelies circonstances
la
souveraineté du Nord-Ouest de l'Inde a-t-clle [)assé, pendant
la
Le facteur politique.
'''
M.
le prnf.
la suite
A. (ÎRi NWEDEL fixe encore l'origine
île
TeVole à
3o
A. D.
TKiN DK
i;i';\()Li
.')()'(
|)remière moitié du i" siècle
de leurs cousins
celles
par
les
i/KdoiJ',
v.\\\)\\\\\\.
\n
noire ère, des
(1«
des Çeikas
nitiiiis
Pahlavas, nous ne savons. Le
à
fait, attesté
nnnn'smatiijne, est confirmé par un texte chrétien et par une
la
inscription bonddliique. D'après les Actes apocryplies de saint Tlio-
Gondopliarès rpie l'apôtre serait venu évangé-
mas,
c'est le roi pnrtlie
liser
dans l'Inde;
s'est
retrouvé gravé sur une pierre de Taklit-î-BaJiai
même
place
la
et ce
vingt-sixième année de son règne en
apparemment
ère
pour
la
mais dont
menlion du
à laquelle nous avons
celle
l'an
deux cas de dynasties iraniennes, dont
les
an loo d'une
1
a emporté avec lui le
il
Mogas en
roi
Celle-ci
(''.
lapicide connaissait trop bien
!
nai>t âe
le
bonne
foi
première
elles
le petit
fois le
et
(igo).
Tnhhl-i'-liahai.
de [jrandes chances d'avenir
pendant
elle seule
la
—
toutes les :
il
suffit
courte période que couvre
notre sujet, elle nous permette d'harmom'ser au
témoignages, d'où qu'ils viennent.
moyen.
assis à l.'KllUIPtRNNK
capable de redresser à
domaine
ont pu
populaire. Or,
entorses dont boite encore l'histoire ancienne de l'Inde
que, dans
et sim-
travers de présenter nue simple
parîil-elle avoir
comme une panacée
la
purement
comment
828, 377-378, 567-.568, 586,
Mais n'allons pas tomber dans
hypothèse
accepler sans réserves,
mieux tous
les
51^
ïi(t\
i;i';\()i.i
—
Les Kiisana.
naissance
i/Kcoi.K
i)K
Nous n'oublions
(;\M)ii\n\.
1)1
de l'Iude du Nord au
tic l'état j)olili(]uo
que notre con-
p;\s d'ailieiii-s
commentées par
ère repose avant tout sur les Annales chinoises,
monnaies
les
monde
qu'ils
explicites
si
que, pour une
fois, ils
ont mis tout
peu près d'accord. Chacun répète docilement
à
nous ont apprise
devant eux
Les renseignements
indigènes.
inscriptions
les
même
chinois sont le
et
de notre
i" siècle
Çakas
les
:
''',
comment, lorsque
Yue-tche firent
les
eux-mêmes
cédaient
ils
leçon
la
fuir
à la pression de
leurs voisins orientaux, les
Huns, auxquels nous ne tarderons pas
beaucoup
comment
à avoir all'aire;
ils
quittèrent, vers l'an i65
avant J.-C, leurs pâturages du Kan-sou, à
pour l'étonnante migration qui, à travers toute
comment, en
devait les conduire jusqu'à l'Inde; et
chinois Tcliang ivien rr
les
partagèrent
la
l'Asie cimtrale,
l'an
128, l'envoyé
trouva déjà établis au nord de l'Oxus.
Quelques années plus tardn,
et
do Chine,
la frontière
ils
se
répandirent au sud du fleuve
Bactriane entre leurs cinq hordes. Admettons que
celte répartition et l'adoption d'un
aient pris le temps d'une génération
genre de crPlus
:
vie
sédentaire leur
de cent ans après,
le
chef du clan des Kusans, Kozoulo-Kadphisès, attaqua et vainquit les
quatre autres chefs
nom
{j'i1>-goii).
il
nomma lui-même
se
de son royaume fut Kusan'^'.n Entendez
nastie de ce placer,
nom, événement que
qu'il
:
l'an 9 5
confirmée par
dont Kozoulo-Kadphisès a imité sur ses
monnaies
Kaboul; en outre
rrll
envahit
la
triompha du Pou-ta
il
entièrement ces royaumes,
n
Cf. plus liant,
t.
II,
Nous suivons
la
tiailuclion et l"in-
mai
1907,
p.
p. '187.
[T'oiing
187-194),
façon
deniers
suflit
pas
s'empara du territoire de
et
du Kaçmîr'^'
M. A. -M. Boyer,
'''
terprélation de Ed. Ghavannes
de
et
posséda
Ces conquêtes nous sont données
ii.
3i par une inscription de Ràl-
muiulmaiics d"
hi
liibliothhfiue
Nationale,
Klialife.i
LA FLORAISON DE L'ÉCOLK Bhadàr, près de MalhuiaO.
('/est
donc
que nous placerons avec confiance
•-^'iH-.
— Hiniii Miisi'p
(le
'''
J.
Epigrapliia
liidini,
DE BASSE ÉpnQDE
(cf.
p.
i35.
I
'18,
i
o après J.-C.
S.'iS, Sijf)).
|ii.
\LI,
li(;.
16.
ignoi'ons lui
ilic
p.
i^;!.
[vchœolo-
tout des
cir-
connaît pas de iien
deux kadpliisès, nous avions
\III,
P. VoGEL, Catalogue nf
i
Phhaivni: Provniaiil de Sahri-Bnhtiil.
constances de son avènement, (lomme on ne les
et
-"--'"-^Ti^i'iif^f
empereur bouddlinpie. Kn revanclie nous
de parenté avec
80
règne du deuxième grand
le
A. S. {., .lu». «f;i. ir,,,-,s.
r.r.
eiilre
515
tenté
un
gicdl ]luseu)ii at Malhiinl, p. 6ï),n"
Aji
et
181,
etc.
été
Le Vàsiska de
l'an
19
(?),
L'ÉVOLUTION KE LKCOLE
âlG
dimaj'/nfi"
instant
une sorte
GANDH
Dli
A.
À
du trône. Ainsi
d'nsiir|)iiti()n
qu'il
advint à plus d'un des rudes envahisseurs descendus du Nord-
Ouost, Vinia-Kad|diisès semble
mal accommodé du climat
s'être
do riude, oh les Annales cliinoises stipulent
qu'il
préféra installer
un vice-roi, sans doute choisi dans son clan. Est-co cette viceroyauté qui
i'raya
au Kusana Kaniska
Nous devons avouer que,
l'accès
du pouvoir suprême
à y regarder de près,
?
aucun indice ne
au premier abord, nous
vient corroborer cette supposition qui,
Le premier Kadphisès, en qui nous ne pouvons voir
avait séduit.
potentat relativement chétif et un jnh-gou encore mal dé-
(|u"un
pu ou su trouver un
grossi, n'avait jamais
capable de
artiste
graver pour ses monnaies des poinçons originaux
que nous l'avons vu contrefaire tantôt
empereur romain
celles d'un
(pi. V,
veurs de son fds nous ont donné de
celles
1-2).
:
et c'est ainsi
dun roi grec Au contraire
une image d'une
lui
lui
et tantôt les
gra-
pi'écision
tout ethnographique (pi. Y, 3). Qu'il les ait recrutés dans sa nouvelle
conquête du Gandluàra, nous avons deux raisons de
le
croire
:
d'abord l'excellence du travail, puis l'emploi persistant de l'alpha-
En
bet kliaimthi dans la légende du revers.
tout cas nous connais-
sons grâce à eux les traits et le costume d'un Kusana aussi bien
que ceux d'un Valois ou d'un Bourbon.
même
C'est très
exactement
le
type que nous retrouvons sur les pièces de Kaniska (pi. V, 5, 7)
et
nous n'apercevons pas
le
contact de l'Inde
:
il
moins du monde
qu'il ait été le
il
par
Tarlare dans toute son hor-
est et reste le
reur. Mais, à notre point de vue,
alliné
y a
])is.
Un observateur que
ne hanterait aucune idée préconçue n'hésiterait pas une minute à déclarer
En
pamise. grec'"'
a^i
que
monnaies ont dû
efTet leurs
être frappées au
n'a jamais
dû jouer que
seconds lôies, puisqu'il n'a pas
monnaies,
et
Kaniska de
l'an
en
il
/i
i
serait
de
nord du Paro-
exergues arborent exclusivement l'alphabet
des quelque trente divinités qui
et,
ou a8.
ses
laissi^
les
'''
de
que:
même du
Nous ne disons pas cf.
oi 3.
la
langue grec-
lesobseivalions de M. F.
W. Tho-
J.R.A.S., igiS,
6.30 et
m\s, dans i
figurent au revers,
— Est-ce
la
j).
peine de répéter à ce
LA FLORAISON DE L'ÉCOLK. l'iininense majorité est iranienne
En un mot dues dans
les pièces le
Iroiiri'c
—
dans
HÀniii, AU Kaçmîr [fake
:
ict
profit.] (cf. p.
Mémoires
co'.crruaitt l'Asie
à plaisir de graves fds
du
ciel
•»
ji!.
i
du
Go'i).
'l'i-i/if),
Ilaiitviir: o
m. G3.
LMII.
et
de ce
rt
sliâli
des shahs
fondateur d'une de leurs ères.
propos ce que nous avons
dil
Çakas
et
les
les indianistes
embarras en voulant
de
l'aljsence
de culture nalionale nou seulemenl les
et
au contraire d'une orientation exactement tournée à l'oppo-
ci'éé
et le
I.
f>v'ti"il/jle,
Et ceci nous donne à craindre que
ce
encore répan-
aux images de Çiva
site.
tt
loien être
Pâpaharana-I^dga de Brdr (vallée du Liddai).
le
Cf.
giient
de kaniska peuvent
iraniens'').
n'ont litléralenient rien d'indien, mais lémoi-
elles
FiG. 488.
Slatuc
ou bien porte des noms
iNord-Ouest de l'Inde
Buddlia près,
517
Turu.skas, mais
riiez
im'me
Ils
chez el
ne se soient
à toute force faire
de
un maharaja de leur façon
-n
ont beaucoup trop
les
anciens Bactiicns
(t. 11,
tiré le
p.
hhh
igg)? '"'
Cf. ci-dessus,
t.
Il,
]).
ililirl suiv.
L'ÉVOLUTION DK
518
Turc de
à eux.
Sans doute kaiiiska
sui'
le
cœur
(;\M»ll\i;\.
de sou
(|uc ce soit
,
l'ait
fait
rnènie de l'Inde, peut-être jusqu'à Patna, à
coup sûr jusqu'à Bénarès; mais,
en croit
l'on
si
tradition,
la
aurait (''gaiement poussé ses conquêtes jusque ilans
moins d'importance
il
Turkestan
le
aucune raison de penser
qu'il atta-
à ses possessions des bassins
de l'Oxus
chinois actuel, et nous n'avons cliàt
ou du
ou moins uoiuinalement son
son prédécesscuir, a (Heiulu plus
pouvoir
DU
LM':(:OLE
H
ou du Tarim que de l'indus ou du Gange.
faudra bien que les
inilologues se résignent à rendre la meilleure part de Kaniska à
Haute-Asie.
la
dUn
aient
(ju'ils
pu
croire,
un personnage
c'est
tout autre acabit qu'un simple roi indien: indo-bactrien ne
serait
de
Quoi
même
trait
d'un
pas assez dire; souverain
d'union entre l'Inde et
la
Chine,
empire qui
servit
mérite déjà l'épithèlc
il
de sérindien. Le rôle de Kaniska.
—
(les constatations
ne sont pas
laites, tout
au contraire, pour diminuer l'importance de son rôle dans
de notre exposé historique. Nous aurons notamment nir de l'extension de sa souveraineté en Asie centrale
la suite
nous souve-
à
quand
il
sera
question de l'influence de l'école gréco-bouddhique dans ces parages ('). Mais dès à présent rappelons-nous bien que kaniska est resté avant tout ff
connu dans
du Gandhâran, à
roi
la
telles
tradition populaire sous le litre de
enseignes que
Çàhiyas se réclamait encore de
au
lui
ix"
la
dynastie locale des
siècle
de notre ère
C'est là en effet, dans cette sorte de vestibule attenant à la fois
que
plaines et aux passes montagneuses, gravité de son pouvoir, ou,
grande artère qui jeté
On il
en travers sur
le
Toit du
se trouvait le centre
l'on préfère, le point vital
communiquer
les
aux
de
la
de
seule
deux moitiés de son empire,
Monde comme un
bissac sur
un
bât.
conçoit que dans l'intervalle de ses expéditions belliqueuses
s'y
'''
fît
si
(-).
soit plus
volontiers tenu, ainsi
Cf. ci-dessous, p.
662. Nous
'"'
Irai-
terons également (p. 6/i5) la tpiestiou
rois
des relations de Kaniska et de l'an-lchao.
j).
que l'araignée au milieu de Pour
les
références
Çâhis de Kaboul,
,^91
,
n. 1.
cf.
relatives
aux
ci-dessous,
LA FLORAISON DE L'ECOLE.
parer à tout événement, soulèvement intérieui' de
sa toile, prêt à
ou empiétements d'ennemis sur
vassal
que dans
.".M)
de
cette région, ce natif
la
Remarquons
les frontières.
Haute-Asie
mèuie de
était à
doucmir
choisir à son gré son climat et de goûter tour à tour la
des hivers indiens ou
fraîcheur estivale des montagnes, ("est là
la
Bouddhisme,
enfin qu'il se serait converti au
dans
banlieue de sa capitale d'hiver, Purusapura,
la
fondation par laquelle
H
est
il
voulut
commémorer
passablement douteux que
que penchant pour
Bonne
la
de ses moimaies donne ce qui ne
nous
un Héliodore, autre côté,
a pas
s'il
est
sur place ce miracle
Au second
la
''>.
eu quel-
ait
légende Uiarostlù
de mâheçvara, c'est-à-dire
le titre
çivaïtet'',
paru après tout plus étrange que d'entendre
de Dion,
fils
Loi''^).
magnifuiue
la
premier Kadphisès
le
aurait bàli,
là qu'il
s'intituler vishnouïte (^bkdgavala).
D
un
quelque part question d'une conversion de Gon-
dopliarès, c'est au christianisme.
Seul kaniska, que ce
soit
par
conviction ou par politique, aurait embrassé la seule i-eligion qui
put servir de lieu
commun
dire qu'il faille faire
entre ses hétérogènes sujets. Est-ce à
dépendre de cet événement sensationnel
du Gandhâra? Nous avons déjà mis
floraison de l'art
garde contre une exagération
que, sous Gondopharès poursuivi paisiblement
si
comme
le
manifeste
le
la
lecteur en
Mous croyons savoir
''').
sous Vima-Kadphisès, l'école avait
cours de ses destinées; et
si
Kaniska a pu
exercer une influence favorable sur son évolution, ce ne sera toujours pas par son goût, mais seulement par son zèle. fervent n'est pas nécessairement un bon connaisseur.
du royal bâtisseur
et sa protection déclarée aient
comme au temps
d'Açoka'^))
sanctuaires le fait n'est
—
el
cette fois
la
même
l'exemple
encouragé (toujours
sur les deux versants des Pàmirs
évidi'mment pas négligeable
'''
Cf.
I.
H,
|i.
i3ij.
nous
cj:
I.
II,
|).
ix3H.
t.
moins
Que
multiplication des couvents et des
'''
C Du
Un néophyte
et méritait d'èti'e
soigneu-
Irailuisons le piiikiil iiiiihiçvara (cf.
II. p. ;î(,.|,
11"
à et
|).
/ir>7
).
nous
'''
Cf. ci-dessus,
l.
H,
transcrivons en sanski'il el par suite que
'''
Cf. ci-ilessus,
t.
ll.p. 'iiH.
c'est
ainsi
ijui;
—
|>.
'i'i3.
i;ÉV()l,l Tl()\
520 sciiHMil
nello
que
consigné
(les villes d'Ionie
Le facteur
mais
là à lui
— En
y a aussi loin
il
réalité la lloi'aison de l'école a ses
du Gandliàra,
les limites
les
de ses monar(jues.
artistique
connu, du développement, déjà piis le
altiibuer une aciion jierson-
esthétique de l'école,
inqjorte de noter le
il
(;\M)ll\li\.
Dl"
mouvements sociaux dont l'ampleur déborde, en
temps que
et l'éducation
I/I'C.OIJ':
aux steppes du Kan-sou.
t'coîsoMiQCE.
racines dans des
ici,
mais de
ici;
lo dr'velo|)|ienient
siii'
même
l»F,
fait i?
Il
opinions religieuses
de résumer
suffira
considérable, et d'ailleurs bien
mondial
pour l'époque, qu'avait
n
commerce de l'Empire romain. Notre génération
encore du profond retentissement qu'eut au xv" siècle
la l'eprise
des
elle-même éprouve
relations maritimes avec l'Extrême-Orient;
bienfaisants efTets
se souvient
du raccourcissement de
les
détournée
la voie trop
du cap de Bonne-Espérance par l'ouverture du canal de Suez elle
prochain avenir
le
;
pressent les résultats plus importants encore qu'apportera dans
avec ceux de
le
raccordement des chemins de Or, dès
l'Asie.
le
fer
début de notre ère,
de l'Europe
les
échanges
avec l'Inde se faisaient de façon courante, ou tout au moins annuelle, à la fois par deux routes, celle de terre et celle de mer. Celle-ci
menait, grâce au jeu périodique des moussons, redécouvert par Hippale, des ports égyptiens du Golfe Arabique, à travers l'Erythrée, jusqu'à ceux de la cote indienne accessibles aux navires
régime des
tt
ports ouverts
en Chine. Les détails le
étrangers n
'*'
la
On du
''
i"'
siècle
elle
les
82;
qualifie II,
le
lexlc
ai, 35; 62).
du
car l'Inde connut dès lors ce
(légaux): Pcriple
ainsi
(cli.
s'accompagnait ont été consignés
par l'honnête rédacteur du Périple
AiroSeSe/^ f/eva (désignés), và^ii^ia
ou erÔsafia
du moins qui étaient
que nous voyons encore fonctionner
sont confirmés par Pline l'Ancien
(rt'jjuliers)
:
à ceux
les plus circonstanciés sur cette navigation et
genre de transactions dont
dès avant
—
1,
comme '•'
par Stiabon
Stbabon,
Pline,
Histoire
II, v,
12;
naturelle,
(•^).
et
De son
XMI,
1,
XII, Ai.
i3;
—
ces questions rinléressanl ar-
Voir
siir
ticle
de M. Vidal de I^ablache, Comptes
L\ FLORAISON^ DE L'ÉCOLE. au milieu du
cùlé IHolôinée,
siècle,
ii''
521
nous reuseigne sur
la
route
terre la plus iVérjuentée, celle qui avait été suivie ])ar Isiilore
(le
de Cliarax, l'envoyé d'Auguste''',
du Nord. Son grand souci
FiG.
/i8().
—
PiiKHiiiiii;
Musée de l.akhmui.
de Caranianie
et
d'abord, par
le
;
était
et
di:
Iîddiiisattva
l'nn'enniil
du
rtjait Mniiiid-^.
défilé
les
régions les mieux arrosées de
''•
a
Mathuhà ilauleur:
Caspiennes, entrait en Hyrcanie;
V Académie des Inscriptianx i8f)G, p.
i^Ti^fiOf M'xpdixot
et
Ii5i) et siiiv.
ou
l^tiijii's
(cf. p.
la
route
de Perse
606).
m. 50.
elle
gagnait
de Zagros, Ecbataue (Ilamadan); puis,
les Portes
Belles-Lettres,
,
pourquoi de l'Euphrate
par
rendus de
qu'on pouvait appeler
elTet d'éviter les déserts
MtDirvTioN
et c'est
fameux
en
pinilil-
la
qucs.
Partliie
—
Il
et enfin, à travers
et de
la
Margiane
s'agit probablcnu^nl
de
l:i
ville
de Cliarax située à l'emboucliiiie du Tigre et
de rRiiplirato.
L'ÉVOLUTION DK L'ÉCOLE DU (;\M)ll\n\.
ri22
(Merv), se
ruuc
brandies
(les
;
moins dans
grand
le
tt
les
comme
nous verrons
au Sud-Kst, par
l)ienlnt, clans la
bazars et les ports de l'Inde.
Trans-iranien
de
les passes
la vallée
Tel
était
ceux par exemple
,
,
menaient également aux bords de l'Indus en côtoyant
(|ui
de l'Hindou- Koush,
sant sud
par
soit
la
dabai'), en
un mot
comme un
Itclnde blanche
terme
nioyen
intéressant
n.
ver-
et l'Arachosie
(Kan-
Mentionnons toutelois
entre
deux
les
mi-maritime
terre et de mer, celle
voies de
le
par l'Arie (Hérat) et Kaboul,
soit
Sakastèue (Çaka-stbàna, Seistàn) ])ar
du
du temps. Nous ne pouvons entrer
^i
des chemins d'intérêt secondaire
le détail
:
à Iravei's l'Asie ccnirale, jusqu'au pays des
l'autre descendait
de KAhoul, vers
sur Bactres (Balkli). Là elle birui'([uait
coiiliniiait,
du Nord-Kst,
direction
Sères
diri{;e;iit di'oit
grandes
mi-terrestre du
et
Golfe Persique.
Tous
ces faits sont
intéressant
de signaler que l'Inde,
deviner ce que
De
tels
les textes classiques
cette activité
livres
commun
du domaine
commerciale
à son
elle a
peut être
habitude, nous laisse
conservé, 11
notamment dans
en
de
est
fort
les
vagues,
perpétuels récits de voyages au long cours, par cara-
les
vanes ou par bateaux, qu'entreprennent 11
il
nous apprennent explicitement.
bouddhiques, plus d'un souvenir.
que
mais
:
en est de plus précis,
comme
la
les
marchands des
mention dans
le
contes.
Sàlràhnhdra du
négociant de Taksaçilâ qui, ruiné, s'en est allé refaire sa fortune
dans
le
pays de Ta-tsin
('
:
car par ce
nom
tous les sinologues enten-
dent l'Orient romain ou, plus précisément, part,
si
le
moins au
témoignage
est bien
la Syrie; et d'autre
d'Açvagbosa,
il
remonterait au
\f siècle. Enfin l'indianiste détient sur ce point d'histoire
des documents historiques au premier chef: telles les inscriptions laissées
dans
les
hypogées du Koiikan par
dirait aujourd'liui/e/'m^/«) des ports
trouvées en
I''
si
grand nombre dans
Trad.Ed. HiJBER,
p. /lOi.
;
la colonie
telles les
le sol
Yavana (on
monnaies romaines
de l'Inde
,
depuis les passes
I. \
FLOIÎ AISON DE
de l'Afghanistan jusqu'à
la cote
du
LËCOLE.
523
L'étonnante dilFusion
Malabai't''.
de ces dernières est clairement commentée, du côté européen, par
FlU.
'ir)().
PÀSClKA-MAUÀkÀLA
,
À MaTIIUIIÀ
Miisre de Malliunl, n° C.
les
main
f 0/
(ff.
|l.
Hauleuv
:
1
:!
5
,
1-2-].
la
coûtait,
flO^i).
les
centaines de
à
l'Empire ro-
bon an mal an,
coquetterie de ses femmes. Elle n'est pas moins nettement
Cf. Vi.SEvyEU., le Joiini.
Gnal
que
l-'l'J.
o m. 5o.
doléances de Pline l'Ancien et de Tacite'-' sur
millions de sesterces
dans
'i.
nf
Ur'.Uiin
tlie
rtoman Coins
and Ircland.
'''
in hidia,
Royal Asiatir orl.
Socicli/
igo4.
Punk,
//îs/. /V((^,
Tacite, Annales, île
III,
VI, 26
52 (par
rempereiir Tibère).
et
la
\il, /ii;
bouche
L'KVOr.UTION DE L'ECOLE DU GANDII
r)2'i
soulignée du côté indien par
la
même
la
temps, dans l'usage de
\R.\.
substitulion qui s'effectua vers ce
langue, du
même pu
mot
f/mw/ra (denier) au
mot drommo (draclime). On
a
semhlance, dans
du numéraire occidental
cet afTlux
raison de la double nouveauté
chercher, et non sans vrai-
numismatique
le
économique que devons-nous sur-
ces considérations d'ordre
Tout d'abord sur l'immense
Au moins
circuit
trois choses,
ainsi parler, l'autre pôle
de. la
le
en propres termes qu'en dépit de
la
;
Gandhàra occupe,
Non seulement
courbe.
grande route de terre y conduit directement avertit
semble-
fermé qui mène ou ramène,
par terre ou par mer, d'Alexandrie dans llnde,
pour
d'or
grect''.
tout retenir à notre point de vue? t-il.
du monnayage
caractère semi-cosmopolite à lui conféré
par l'usage exclusif de l'alphabet
De
principale
(|ue constituent, d'une
part, l'abondance et peut-être aussi le poids
des Kusanas, de l'autre
la
la
mais' le Périple nous
distance le grand port
de Barygaza (Bharukaccha, Barotch, Broach), près de l'embou-
chure de
pu
la
Narmadda
et
non point seulement, comme on aurait
attendre, celui de Barbarikè, dans
s'y
comme
considéré
était
—
fait, si
le
le
delta de l'Indus
débouché maritime de
la
Proclaïde
Apollonios de Tyane est censé avoir gagné Taksaçilâ
et
/|
,
ceux du
cles
1
des
figui'es
;>.
,
de
celui
est déjà postérieure à
ne prouve pas
certains détails
ii""
la
du
et
copie exacte d'un la série
néanmoins qu'on
Buddha du
lui assigne
fois
—
exirêmement considéi'ablp tante
de
tel
d'entre eux
On
a
morceaux dont
i*'"'
siècle
:
est,
à la
la
(|u'il
elle fait partie, exige
sur ce point W. Ce
le
c[u'il
importe
de ce sous-chapitre,
seuil
fait fructifier
productivité. Les
une part encore
même
la
plus grosse Il
ne faut
ou la
là
i'^''
que dès
prodromes d'un
d'inertie.
siècle le
11''
de notre ère, nous n'enelle
lent déclin
vu diminuer
ait
Nous estimons seulement qu'avec l'époque de
période créatrice de types et de motifs est à ])eu près
rabâchage est ce que les Bouddhistes craignent '''
sa
ne sont pas synonymes
achevée. Désormais l'école ne fera plus guère que rabâcher. Mais
te
le
y ait de méprise sur notre pensée. Si nous avons placé
tendons nullement par
Kaniska
facture
bien qu'à nos yeux moins impor-
pleine lloraison de l'école au
d'arrêt
Le
l'aspect général de
part de ce qu'il nous a été donné jusqu'ici de recueillir.
pas
sûrement
des vieux modèles.
gandhârienne, peut-être
la récolte
et surtout
une date beaucoup plus basse. Nous
période que nous abordons a
—
ou
tel
de compositions dont
de bien mettre en lumière dès la
stèles
que nous
présence
hSk, par exemple,
aurons à revenir une dernière
:
/|
les
nouveauté, quantité d'autres
reproduction servile
près,
comme
des arti-
;
,
ainsi
:
côté de
\\f siècle, à
la relative
central de la figure
voici
la
Kaniska, l'absence de
Buddha
la stèle,
n'est pas tout si
/i8i à
1
caractères donnent à penser que l'œuvre
marquent
ne sont que
la
Ce
etc.
articles
ipso facto qu'elle lui soit antérieure.
exécuté au cours du
qui
A82; des
remarquer ci-dessus,
simultanéité de ces
la
,
21 3, 220,
(fig.
le Biiddlia de la fiouro
ligure
et /log,
^(j
déjà fait
l'avons
1
la
stûpa de Sikri (fig. 70, etc.); de
de Loriyàn-Tangai
sltipa
); ,
|).
101.
''
11)1(1..
[).
1011.
LA FIN DE L'ÉCOLE.
5D5
une sorte de contre-épreuve, à quel mouient
Nous dirons seulement que
œuvre de elle,
style
les
pour
FiG. 5aO.
vu''
siècle.
l'instant attribuer
—
TviMi
Sema [borne de
Oli
faut tirer
la
lijjiie.
présomptions sont pour que toute
proprement gréco-bouddhique,
doive être antérieure au
n'oserions
il
Aux
que deux
BnAHMANE. AU CAMBODGE
temple) troufé à
(
décadente
soit-
siècles suivants
nous
si
sortes de sculptures.
cl. p.
258,
(il
8
).
Phnom-DH [Siem-Réàp)
D'après uue pliolograpliie de M. J. CoMMâiLLE.
déjà discernées par l'œil pénétrant de
Sir Aurel Stein.
d'abord celles qui (telle la déesse reproduite sur se
trouvent, dit-il,
trait ailleurs,
tt
occasionnellement
et
dont,
si
la figure
on
les
on aurait pu douter qu'elles appartinssent à
bouddhique du Gandharan. Ce sont ensuite
demment hindoues
vi
Ce sont
la
^187)
renconpériode
celles qui trsont évi-
et ont d'ailleurs été trouvées
en compagnie
de monnaies des Shàhis liiudous. En résumé, l'arrivée de
Mahmoud 38.
L'ÉVOLUTION DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
596
de Gliazni n'aurait
que
fait
resceller dans sa
tombe
le
vieil
art
indo-grec, déjà mort depuis quatre siècles. Cette fois, c'est
compte de Ihana
(')
l'école
fini
et
:
désormais
l'on pourrait
reprendre au
gréco-bouddhique l'exclamation que pousse Ka-
à propos de la dernière dynastie gandhàrienne
jamais existé ?n Certes et verra passer
pays connaîtra encore bien des calamités
le
bien des conquérants
les Scythes, les Parlhes,
Arabes, ce sera
de Timour
le
les
:
après les Perses, les Grecs,
Yue-tche,
tour des hordes de
les
Huns,
d'Ahmed Shah
Turcs
Mohamed Ghori
(i
et les
lyô),
Afghans Dourràni. Mais au point où en étaient
et des
ses ruines, elles n'avaient plus rien à redouter
On
même
peut
dire
que
aidait plutôt à se conserver sous leur c'est tout
les
898-9), de Baber (i5o5), de Nadir Shah (i^SS),
(i
dévastations.
trA-t-elle
:
au plus
si
la
de ces périodiques
l'incurie
musulmane
les
couche protectrice de terre
;
paresse indigène trouvait son compte à en
exploiter quelques-unes
comme
carrière
pour
même
les
matériaux de
construction.
L'amour du gain ne
déterminer à
fouiller tous les stupa qui jalonnaient la grand'route,
et ils
fut
en laissèrent encore beaucoup à violer
des premiers Européens survenus au
avec les Sikhs. En bouleverser pertes
la
pas assez fort pour
les
à l'indiscrète curiosité
commencement du
xix''
siècle
déplorable vandalisme qui a achevé de
fait le
plupart des ruines du pays et qui a causé tant de
irréparables à
la
science
archéologique
date,
dans une
large mesure, de l'annexion du Penjàb par l'Administration bri-
tannique, en 18/18-/19. Mais
la suite est
avons déjà contée'^).
(')
Rdjataranghù , vu, 69.
—
'•'
T.
I, p.
i3
el siiiv.
une
histoire
que nous
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
CHAPITRE
597
XVII.
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHARA.
Nous avons exposé
que nous pouvons nous
toute provisoire, l'école
tendue
conception, sur bien des points encore
la
du Gandhàra. Nous l'avons vue naître de du Bouddhisme
et passagère
premiers pas dès
composants,
le
la
la
rencontre inat-
de l'Hellénisme,
avant Jésus-Christ. Le
le i" siècle
ère nous a paru réaliser
et
de l'évolution de
faire
partir
du
plus heureuse synthèse des deux facteurs
marquer du même coup
grec et l'indien, et
if siècle, la
commencée dès
entière dans ses destinées locales. le
elle
a
n*"
siècle
—
commencé
plus
parvenu.
le
prélude d'une décadence
m", traîna encore deux ou trois
le
cents ans. Mais l'histoire de l'école
dès
soit
le
balance penche du côté de l'élément indi-
gène, et cette rupture d'équilibre est qui, nettement
de notre
siècle
i''"'
haut point d'originalité et d'excellence auquel cet art
A
et faire ses
du Gandhàra ne
De
très
tient pas tout
bonne heure
— en
fait,
alors qu'elle était encore dans toute sa vitalité,
au delà des étroites limites de son
d'agir bien
pays natal. Nous ne pouvons passer sous silence rinlhience qu'ont exercée ses œuvres tant sur le reste de l'Inde que sur l'ExtrêmeOrient. Bien entendu
propos une histoire,
,
il
n'est pas question
même
abrégée, de
l'art
d'entreprendre à ce
bouddhique dans
diverses contrées de l'Asie: mais nous devons, titre
même
conformément au
de cet ouvrage, donner un aperçu de
de l'influence classique, à
gréco-bouddhique,
dune
la
les
la
propagation
faveur et par l'intermédiaire de
l'art
part jusqu'au Japon et de l'autre jusqu'à
Java.
A première
vue,
ce
mouvement peut sembler
n'être
prolongement direct de celui qui avait déjà apporté hellénistiques jusque dans le
Nord-Ouest de
irrésistible élan, l'influence ai'tislique,
l'Inde.
les
que
le
procédés
D'un
même
grecque en son essence, de
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
598
lEnipire romain se serait répandue jusqu'aux deux extrémités de l'ancien
monde, de
l'Atlantique au Pacifique.
L'introduction des
idoles gréco-bouddliiques au Japon ne serait plus que
le
pendant
de celle de notre mythologie classique à Thulè. Bien mieux, des
parallélisme
moyens
:
par
encore
s'éclairerait
résultats
sont toujours les grandes routes
car ce
([n'empruntent ces disséminations artistiques,
des
celui
commerciales
deux voies prin-
et les
maritime, qui mènent de l'Inde
cipales, l'une terrestre et l'autre
en Extrême-Orient, ne font,
le
elles anssi,
que prolonger
celles qui,
par terre et par mer, conduisent d'Europe dans l'Inde. Certes,
nous ne contestons
beaucoup de
])as
qu'à contempler les choses de haut,
au fond de ces vastes perspectives*')
vrai
comme
qu'on y regarde de près, détail des faits se
complique. L'expansion de
ne se poursuit pas exactement suivant de
l'art
gréco-romain
:
la
de
c'est l'instant
les
l'art
:
il
n'y ait
mais dès
le faire ici,
le
gréco-bouddliique
mêmes
lignes
que
celle
première se sert d'un moyen de plus,
mais en revanche a perdu quelques-unes des ressources dont disposait
la
seconde.
Le facteur nouveau quée
à l'école
l'Asie.
le
est la
succès de
Bonne Loi dans
la
tout
la
propagande bouddhique
images marchent de front à
:les doctrines, les livres, les
conquête de l'Univers. Au début,
la
hellénistique n'avait pas seulement pénétré au
les voies
commerciales:
soumis aux ciales
l'Orient de
L'influence artistique n'est plus, de ce point de vue, qu'une
branche de
l'art
formidable impulsion qu'a communi-
lois
de
y était lui-même un article de commerce,
l'offre et
que nous avons
réussite.
il
Gandhàra par
de
la
demande. Les circonstances
spé-
dites ont seules assuré son extraordinaire
Mais à présent
la
victoire
est
gagnée pour
lui
:
une
auréole de sainteté environne désormais toutes ses œuvres gan-
dhâriennes, devenues non moins sacrées que et le voici qui repart, véhiculé en
''
Nous
pompe dans
le texte le
des écritures;
char de
V reviendrons ci-dessous, daus le S in de nos Conclusions.
la religion.
INFLUENCE DE L'ECOLE DU GANDHARA.
On ne
saurait
exagérer l'importance
agissent ainsi en faveur de qu'elles vont lui
des forces nouvelles qui
son expansion, et
assurer sur le continent
qu'il a l'art
de talent
bouddhique
FiG.
Sai.
—
à
à
la
place privilégiée
comme
Indien ou chinois, indo-cliinois ou sérindien,
mais de peuple qui ne doive travailler
599
il
dans
les îles.
n'est plus
sa gloire et
désor-
mettre tout ce
son service. Nous ne venons pas prétendre que
de
soit tout l'art
l'Asie
du moins ne
:
BuDDiiAS ASSIS svn le Nàoa, au Cambodge
(cf. p.
le cède-t-ij
O28, G8'i,
liSi),
:o.'l).
Sldlucs de Baiilny-Climar (Sisoplion). D'après une phologi'apbie du général oe Betlib.
en rien, pour ce qui
est
du nombre
et
de
la variété
des écoles,
à notre art chrétien d'Europe.
Mais
de
la
si
lionne Loi,
croissante
triomphe
cet éclatant il
est fait
il
les
adeptes
ne peut dissimuler à nos yeux l'aggravation
du caractère exotique de
cera vers l'Orient,
pour réjouir
s'orientalisera
diminueront
les vestiges
pris à tâche
de suivre.
A
cet art.
A mesure
davantage
et, à
qu'il s'avan-
chaque étape,
de cette influence classique que nous avons cet affaiblissement progressif de l'élément
occidental, nous apercevons
tout de
suite
une première cause.
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDIIARA.
600
Prenant
I«
(iandliara
comme
gréco-romain
Irenipliii, l'arl
a
|)ii
rebondir jusqu'aux bornes du vieux monde, mais ce n'est qu'un
rebondissement. La
balle a toucbé
terre, elle
n'arrive plus
du Nord-Ouest
plein fouet. C'était de l'art hellénistique que l'Inde avait importé et
il
:
n'y a pas
cette diiïusion
de
que
le
gréco-bouddin'que qu'elle réexporte,
l'art
nom
qui
ne sont pins
ait
celles
cbangé. Puis les conditions de
que nous avons vues
Nous n'avons pu expliquer
l'œuvre.
à
c'est
gandhàrienne qu'à
l'aide
de
jusqu'ici
de
la création locale
l'école
d'un alllux d'artistes hellénisants, pro-
longé par grâce spéciale pendant près de trois
nous ne rencontrerons plus guère de ces
Désormais,
siècles.
artistes itinérants,
mais
surtout des pèlerins et des moines missionnaires, colportant des objets de piété pêle-mêle avec des textes.
Sans doute
de Chine ou d'Insulinde ont voulu remonter à
pour eux
source
la
cette source n'est plus l'Orient hellénisé.
les zélateurs
Conformément
au procédé traditionnel des boutures empruntées à Bodhi,
la
ils
mais
:
l'arbre de
ont désiré, selon une curieuse formule, «obtenir un
maître qui, rameau de la doctrine du Buddha, devînt la racine
de
la secte
loi,
dans leur paysWn
:
mais
qu'il s'agît d'un
docteur de
d'un traducteur de textes ou d'un ouvrier d'images,
la
c'était
naturellement vers l'Inde qu'ils se tournaient.
On
le
voit, les causes agissantes
ne sont plus
celles
que nous
exposions au début du précédent chapitre et, par suite, nous ne saurions nous attendre à enregistrer les hellénistique en Extrême-Orient,
de
façon indirecte
et,
pour
il
ainsi
mêmes
résultats. D'inlluence
ne peut en être question que dire, au
second degré, par
l'intermédiaire de l'art gréco-bouddhique. Cette entremise s'exerce, semble-t-il, autant par
—
les
même
un apport de modèles gandhâriens
plus transj)ortables étant les copies peintes
troduction de praticiens capables de les répéter.
Il
— que
par
l'in-
en résulte immé-
diatement cette conséquence que, pour éviter tout malentendu,
"'
li.hJ. F.
/i'.-a,lX,4,p. 799.
L'INFLUENCE DANS L'INDE. sied de
il
proclamer dès
le
début
de l'Inde médiévale et de
l'art
:
601
l'Extrêine-Orient n'est pas, par rapporta l'école du Gandhàra,
dans
de dépendance où se montre
l'état
gréco-romain. Sur a
bords de
les
par rapport à
celle-ci
l'art
virtuosité hellénistique
l'iiidus, la
pu, par une exception unique, remplacer complètement l'an-
cienne technique indienne et éliminer au profit de ses expertes créations les procédés indigènes.
Une
substitution aussi entière ne
Le rayonnement de
devait plus se l'eproduire autre part.
nisme,
si
loin de sa source d'émission
bouddhique, soi
peu souhaitable.
se
il
n'était plus assez fort
borna
pas encore,
Il fit
à l'enrichir il
tamisé par l'écran
et déjà
pour renouveler
cet exploit, en
mieux. Là où un art national
d'une branche nouvelle;
encouragea
sa naissance.
Loin de
l'hellé-
existait déjà,
où
là
n'existait
il
faire la loi
,
c'est lui
à
présent qui la subit; au lieu de s'imposer aux peuples,
à
leur goût, et son premier soin en tout lieu est de revêtir la cou-
leui' locale.
de
Mais ces réserves
plus complètes),
l)0uddhique
a
il
faites (et l'on n'en saurait
n'en reste pas moins ceci
:
la
il
s'adapte
concevoir
propagande
partout apporté avec elle des types de statues, des
sujets légendaires, des motifs décoratifs; or ces motifs, ces sujets,
ces types sont l'œuvre de l'école
même
gandhârienne;
et
par suite, en
temps que ces modèles, n'ont pu manquer de s'insinuer
jusqu'aux confins de l'Asie quelques symptômes de cette iniluence classique dont
ils
étaient tout pénétrés. C'est là
du moins ce que
nous croyons pouvoir démontrer aux incrédules, de quelque coté (]n'il
s'en trouve,
en Europe ou en Asie,
si
tant est qu'il en reste
encore aujourd'hui. §
11
est
l'iiliord
deux choses
que
linaire
I.
L'iNFLUflNCE DANS
qu'il
ne faut pas
l'Inde est grande,
de nos cartes ne
le
l.'IiNDE.
se
lasser de répéter. C'est
beaucoup plus grande que
donne
à penser. C'est ensuite
excentrique dans
(iaiidhâra occupait une position tout à
fait
péninsule. Or, de tout temps,
du Nordii
et
l'échelle
l'Inde
que la
le
vaste
— autrement
dit.
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
602 le
—
Penjâb
a été la
moins indienne des «cinq Indes
que son
en aurait-il été autrement, alors exposé aux
invasions et le plus
étrangères, avait été
si
y avaient,
les goûts, les
par rapport à ce que
du milieu
le ftpays
n,
un
air
le
coutumes
plus
le
sang mêlé et les idées
Hindous orthodoxes appelaient
les
que nous qualifierions d'occidental.
non sans apparence de raison, opposer
a pu,
On
Bouddhisme du
le
du GangeW:
bassin de l'Indus à celui du bassin la
forcément
sol,
longtemps soumis aux dominations
souvent pétri et repétri dans
de tant de races? Les modes et
Comment
«.
est certain
il
que
ferveur des zélateurs y avait pris une attitude quasi particula-
riste,
en faisant des cquali'c grands pèlerinages n du Bodhisatlva
une sorte de concurrence
h ceux
d'idées, l'art gandliàrien n'est kliaroslfu
Penjàb
—
et le
du Buddha. Dans
—
comme
tout
le
même
ordre
lalphabet appelé
qu'un cas spécial de ce perpétuel contraste entre
le
bas pays. Aujourd'hui encore, pour qui descend du
Nord-Ouest, Pèshawar, Lahore, Dehli sont à peine des
villes in-
diennes. C'est seulement en arrivant à Malhurâ que, sur ses quais
fréquentés par les tortues sacrées de la
hantés de singes, on a vraiment
sphère hindoue. Or,
lisez
le
Yamunâ
et
dans
ses
temples
sentiment de respirer l'atmo-
attentivement
la relation
de Fa-hien:
il
vous apparaîtra clairement que son impression fut toute pareille.
De son temps,
l'Inde
géographique commençait à l'Hindou-koush
pourtant ce n'est qu'à Mo-tou-lo
un tableau des mœurs
qu'il
sociales et religieuses
croyons volontiers qu'il en était de aussi
pourquoi
la
premier terrain
suspend son
même
récit
pour
faire
du Tien-tchou. Nous
dès avant notre ère
et c'est
:
«Mathurâ des dieux n des géographes grecs
commun sur lequel
:
nous rencontrions côte
à
est le
côte les
productions des écoles de l'Inde du Nord-Ouest et de l'Inde centrale.
Mathurà. résultat
''
S.
— En
ce qui concerne la lamentable histoire et le
étrangement dispersé des
Beal, s. B. E., \1X, p. x;
cf.
fouilles
ci-dessus,
t.
désordonnées dont ce coin
II. p.
/Ii6 /117.
L'INFLUENCE DANS L'INDE. de terre
a été l'objet
renvoyer
depuis t83(), nous sommes heureux de pouvoir
lecteur à la belle étude de M.
le
603
excellent catalogue du
musée de Lakbnau
Ph. Vogel et à son
J.
musée de Malburâ^''. Quand venu
sera
s'y
le
catalogue du
joindre, on n'aura plus besoi»
d'entreprendre le voyage de l'Inde pour se faire une idée exacte de sculpture du haut bassin du Gange entre
la
FiG.
5a2.
—
Lii
piédestal de la tour princiipale de D^1pl^*i
et le
suffisant
après.
vi*'
d'après
reproduits
ii"
Retour de Cuasdaka et he Kantuaki, au Caiipa
Fragment du
Cin'ist
le
avant Jésus-
siècle
(cf. lig.
Dong-Duong
.un
Les quelques spécimens que nous avons
objet.
M.
J.
Ph.
la
vive satisfaction de voir
Vogel — que
un aperçu
L'examen des motifs décoratifs
scènes légeudaires nous a depuis longtemps suggéré
avons eu
'.
unp photographie de Ch. Carpeadx.
nos photographies (-' en donnent
pour notre
el y. (iaS
{Aiinaiii).
la ville
cette
—
et des
et
nous
théorie adoptée par
de Mathurà avait été
la
première
étape de l'influence gréco-bouddhique dans l'Inde'^). Elle le doit '"'
J.
Ph. \or,EL,
Tlie
Mathurd
Sclinol
of Sculpture, dans A. S, I., Ami. Rep. igo6-j et i()or)-io; Catalogue nf thr archœologiral liiibàd,
Muséum
1910).
al
Mathurà (Alla-
ino-mongole.
d'un côté la culture indo-européenne, de l'autre
en Chine,
l'art
centrale se divise en deux grandes périodes,
l'Asie
son aire de
(^l
le style
gréco-bouddhique
de l'Ecole
d'Ea-tii'me - Orienl,
Bgi.
111,
fmu-
pi.
II.
A.
mué,
long de
le
Mwinn,
Ancieiu
Stein,
XF^VIU. *'
ir)o3, [)1.
CANDUÀHA. -
M.
'*'
traduction d'Ed. CiiaBiillcliii
s'est
VI
M. :
cf.
A. fij]'.
Stein, i()i),
Désert |il.
Cuthmj ,
VII, etc. I^•^
iir.
:e.
— Comme
bouddhique de
masques
:
le
pays qui
lui
a
Sérinde est donc à deux
la
donné naissance,
visa<jes
l'art
ou plutôt à deux
car aucun de ces deux aspects ne leur appartient en
propre. Simple lieu de passage et terre de transition par excellence, l'Asie
centrale reflète tour à tour, plus ou moins fortement, les civilisations entre lesquelles elle se trouve insérée.
deux grandes 11
en résulte aussitôt que son partage entre
nous avons vues
les
deux influences que
l'œuvre nous atteste aussi bien fexistence d'un
à
art chinois à l'Est,
que d'un
moins à nos yeux
plus clair résultat de notre étude. Lors
le
que nous ne soupçonnerions pas autrement que déjà
une école nationale,
Mais ce
Chine possédât
heureusement pas pour nous un
simple postulat. Si peu qu'ait été les
la
même
nous faudrait l'admettre par hypotiièse.
chinois n'est
art
vieil
il
l'ouillé le sol
du Céleste Empire,
sépultures du Chan-toung, du Ho-nan, du Sseu-tch'ouan
ont rendu des
rc
Han
siècles ap.
(u'"-ni'=
gravé'^', paraît
primitive; mais
nous
,
sculptures sur pierre n, que l'on connaît par la
belle publication de Éd. Chavannes''), et
des
du
art indo-grec à l'Ouest. Tel est
qui datent de l'époque
J.-C). Leur décor, moins sculpté que
au premier abord dénoter une technique tout à
fait
après plus ample examen, on en est venu à penser
,
qu'il se ressent plutôt
motifs consacrés.
Il
d'une exécution
y a tout lieu
([uasi
fr
industrialisée
n
de
de croire que ces scènes, destinées
à être enfermées, la face sculptée en dedans, dans l'ombre de la
chambre funéraire, sans autre spectateur que abandonnées
monuments ''
Éd.
à
mort, étaient
de médiocres artisans, sortes d'entrepreneurs de
funèbres. Mais à travers leur travail grossier et
Chavannes, La
sciitjnui-e
sur
pieiTe en Chine au temps des deux di/naslies
Han (1893);
le
rétiide a élé reprise dans le
premiur volume de
la
Missimi dans
lu
Chine scpleiiirionule. CF. R. I'etricci, dans
la
som-
Revue de l'Université de Bruxelles,
mai 1910. '"' Nous reviendrons plus bas,
p.
a.\vil-
772-
778, sur cette questiondeleclmique, dont on devine Timporlance.
ROUTE DE TERRE.
\.\
maire on
croit voir transparaître
059
de grandes compositions, d'un
mérite artistique infiniment supérieur, dont ces ouvriers
ne nous
ont laissé que
Dans
la
transcription
mécanique
et stéréotypée.
^&V\k l'"iG.
Ôi5.
—
Hiniii (Ki-si-ho-djin), au Japon
Statuellc de bois de la collecliim U. Cf.
.\.
Getty,
Tlie
Goda of Nnrtbent
allures des personnages, leur
leur silhouette, le
choix
niai-s
\()ii'
Ei\.
('.IIAVAN>KS,
T'duiiir
Kjtxj, p. yti-Sy; L. l!i\vo\,
Bn^hlltistn
i3g, 070).
,
pi.
\\\II
n.
mode de groupement,
.1
l'dn ('.lu-
le
dessin de
même
a
voulu
fameux rouleau attiihué à Kou
conservé au
Kai-tcheC^ et aujourd'hui
\L
Cfaty. Hauteur: o m. 30.
de leurs attitudes, on
relever plus d'une analogie avec le
"''
(cf. p.
les
iiese
l'aiiiinig
imjrton
Muséum,
British
uj
llic
jouiili
Mcgaiinc jans ,
.
le(|uel
ceiiUinj
l'jo'i).
(
liuv-
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHÀRA.
660
témoigne d'un
art
consommé. D'antre
déjà
part, outre les dalles
intérieures des sépulcres, on a retrouvé des sculptures, piliers
destinées à la lumière du jour, sont des œuvres très
lions, qui,
noms
supérieures d'artistes dont les
On
tions(').
est ainsi
sont connus par des inscrip-
Forcément conduit à admettre, d'accord avec
des Annales, et sans parler des bronzes archaïques,
les affirmations
en Chine, dès
l'existence
ou
premiers
les
siècles
de notre ère, d'un
déjà ancien et ]deiiiement développé.
ai't
Tel est
le
tronc extrême-oriental sur lequel est veiuie se greller
l'influence gréco-bouddhique. Mais
Chine
ment de
fixer à
ment
suffit
pas de savoir qu'en
n'a pas trouvé table rase devant elle
celle-ci
très
ne
il
comme le moment de son
important,
prouvent
quel
évolution elle
installée.
Etait-elle
son
à
les
il
:
est égale-
précédentes pages, est définitive-
s'y
encore voisine de ses
arrivée
sources occidentales et classiques, ou déjà transformée au cours
de
la distance et
avant tout de
la
du temps? La réponse à
cette question
dépendra
date à laquelle nous devrons rapporter les pre-
mières adaptations
sur
faites
place
modèles gandhâriens.
des
Impossible, par suite, de nous contenter des traditions plus ou
moins légendaires qui font remonter à Tan 67 après, voire à l'an
2
avant notre
ère,
la
première introduction de
d'images et de çromami bouddhiques^-). Ce fonder nos conclusions sur une base solide
importants et datés.
—
Or. les
nous en devons encore
appartiennent seulement
la
au
premiers
,
qu'il
livres,
nous faut, pour
ce sont des
que
même
nous
monuments
rencontrions
publication à Ed. Chavannes'^) v°
siècle.
—
Qu'on ne s'étonne pas
trop s'd a fallu tant d'années pour transporter de proche en proche,
sur les interminables routes de l'Asie centrale, un matériel décoratii
'"
aussi
Cf.
considérable
Bdshell, Chinese Arl
.
cl,
pour
I, p.
59.
Voir Kokha, 2^5, 227, 233. '-'
pays, aussi nouveau. D'autre
lions ilirecles oiiverles par Tc'liang--k'ifin
avec l'Occident dès
Nous reviendrons plus has, dans
nos Conclusions (p. 856), sur
le
les
rela-
''•
nalc,
Mission l.
1, fasc.
dans
le
ii'
lu
siècle av. J.-C.
Chine
a et planches.
seplenlno-
LA ROUTE DE TERRE.
r.r.i
part la vieille Chine semble avoir longtemps et énergiquement résisté à l'invasion des idées et des
vérité qu'elle a fait faire
même
images nouvelles.
On
pénétré dans l'antique forteresse confucéenne qu'à
l'iG. ô'iG.
— HÀiuTÎ
(Ki-si-Mo-DjiN).
Slatuetle de bois, de la collection Cf. A. Gettt,
dirait
en
antichambre au Buddtia. Celui-ci n'aurait
TIic
Cmh
r,f
M II.
yorihern
Japi.n (cI. p.
i3(j,
.
pi.
XXXII
faveur
7157).
m. s3.
(iETrr. Ilnutear:
IhMhhm
070,
la
b.
d'une révolution politique, grâce aux armes des barbares sectateurs qu'il avait racolés
dans
l'Asie centrale. C'est sous la dynastie tan-
goute des Ts'in antérieurs qu'un moine cbinois dédie, en 366,
première des rt
cr
mille grottes
n,
et sans
doute aussi
le
premier
la
îles
mille Buddliasii de Touen-houanp-. C'est la dvnastie tongouse des
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHÂRA.
662
Wei du Nord
qui, au
creuse et décore les sanctuaires
siècle,
v"^
rnpesLres de Yun-kang, près de Ta-tong-fou, et au
Long-men,
somme
les
oii
5oo, restent
de
l'art
bouddhique en Chine,
monuments actuellement connus
et iv"
il
est
douteux qu'on en découvre
siècle.
date relativement aussi basse apporte avec soi ses indica-
d'une part, à l'école indigène, pour
tions. Elle laisse tout loisir,
même,
évoluer et
dès
le v^ siècle, se codifier à sa guise;
étrangère, pour se
l'école
à
de Yun-kang, exécutés entre /i5o
anciens
les plus
jamais qui soient antérieurs au
Une
ceux du
T'ang ne font que continuer leur œuvre. En
les bas-reliefs et statues
et
vi*",
d'un milieu nouveau.
au Chan-toung
et
Quand
modifier profondément au contact
l'art
au Ho-iian,
de l'autre,
il
gréco-bouddhique parvient enfin venait de se transformer de
la
façon que nous avons vue en Sérinde. Aussi quiconque feuillette
précieux album de Ed. Chavannes,
le
ver des preuves encore
si
Assurément,
de
de
plaisirs
les scènes
dans
le
visibles et la
devenu
:
plutôt surpris de trou-
abondantes de son influence.
Buddha
jeunesse du
(tir à l'arc,
gynécée, sommeil des femmes, départ de
maison, etc.) ont déjà subi s'attendre
si
est-il
le
il
est
la
travestissement auquel on pouvait
types, costumes, architectures, accessoires, tout
cbinoisC). Mais
vie
est
remarquable de retrouver, exactement
observé, l'ordre traditionnel des scènes et, dans chacune d'elles,
concept original de
le
Bodhi plus
et
de
la
proches
stéréotypé
la
carrière
leurs
du Maître sont
d'ailleurs restés
des modèles gandhàriens, en raison
du héros principal
est l'allure indianisante
de
composition. Les épisodes du cycle de
draperies,
et
la
beaucoup
du costume
de ses moines. Non moins évidente
des Bodhisattvas, de
de leurs attitudes.
leurs proportions,
Certaines de
ces
der-
nières sont caractéristiques; à côté de la façon indienne de s'asseoir
nous rencontrons par exemple,
io8-/no, 658,
'''
comme
etc., les variantes à
Mission, n" 20/1, elo.
sur nos figures 76, 79,
l'européenne des deux pieds
LA ROUTE DE TERRE. de
croisés on
la
jambe
beanconp de soi-disant
inédit d'éléments empruntés. Tel
de Buddhas, incoiniu dans
de l'Inde,
et
Buddha
cf.
5/19)
fig.
SérindeP. Sans doute çà
kang
5 3 7).
(fig.
Il
ter Çiva et
après tout que d'un
Enfin
est
il
de nous sans
de Lokapàlas
leur traversée de
comme
dans
pétaset*'
le
la
comme
air la
dont
est
Yun-
les devn à
même grotte'^', représen-
Mais
taureau de l'un et
le
comme
en est de purement chinois,
le
fond
l'aigle
de
ces suites de
beau mouvement dans leurs attitudes
si
même
de
tuaires est bien encore et toujours greffée sur
de
de purement hindous,
donateurs qui défilent d'un recueillies.
et
Visnu, et qui d'ailleurs n'auraient jamais réussi à se
reconnaître
l'autre.
De même
porte dans l'une des grottes de
île la
en
de ce
cas
et là des détails exceptionnels arrêtent le
têtes et bras multiples qui veulent,
faire
l'origine'''.
l'ait
au cours
en est de purement grecs,
Il
un des gardiens
coilTé
n'est
le
mais familier aux textes
seulement ces derniers ont pris un
:
belliqueux
particulièrement
regard.
l'art
encadré de moines*'-', de Bodhisattvas
5/ii;
(fig.
groupement
par exemple
dont nous avons déjà expliqué
groupe consacré du Long-men
5Ao). Enfin
(fig.
sont qu'un
ne
est
tète-à-lète
le
genou
repliée sur l'antre
nouveautés
CG?,
la
décoration de tous ces sanc-
une simple adaptation chinoise,
une adaptation sérindienne, de
l'art
gréco-bouddhique
du Gandhâra. Nous n'avons pas à suivre
ici
de ce stock considé-
les destinées
ultérieure de l'art
rable d'importation étrangère dans l'évolution
Rappelons seulement que ce croisement artistique a par-
chinois.
faitement réussi
:
son innombrable postérité de bronze, de jade,
de buis, de porcelaine, de laque, rieurs et ventripotents
etc.,
en est
'' '''
l'inter-
Yahm; rrlohansn aux
accusés ou suaves figures asexuées de Bodhisattvas, de tout
Cf.
Sur
dessus,
preuve. Poussahs
ou génies guerriers qui ne sont que
prétation chinoise du double type indien du traits
la
t.
t.
II, p.
le
378-380
et
(Iff.
type de ces moines,
II, p.
277-278.
5Gi. cf.
ci-
'
'
'''
Und.,
p.
160-1 6a.
IhkL, p. 16g. Yiin-kaiig,
jji-otlp
n" IV.
INFLUENCE DE L'ECOLE DU GANDHARA.
66'i
ou
ce petit peuple vulgaire
comique ou
i-atfiné,
pensif, mais à
sur extrêmement varié, qui a envahi les autels l'amiliaux les
coup
comme
pagodes, nous avons déjà signalé les lointaines origines. Notre
intention n'est pas d'y revenir dans
une remarque générale s'impose. à chaque fois, d'une part
le détail;
On
manquer de noter
n'aura pu
de
clarté
la
mais sur l'ensemble
ressemblance iconogra-
la
phique, de l'autre l'obscurité du rapport mythologique entre
Quel
figures indiennes et chinoises.
représentation du vautour
Qu'y
céleste n?
Pou-tai(-) et la
l'enfant (fig. elle
que
le
GarudaW
commun
de
a-t-il
est
au fond
et la
les
le lien entre la
conception du
entre le ventre ou
la
tt
Chien
besace de
sublime compassion de Maitrêya? La Kouan-yin à
SSS-BSg), en laquelle
s'est
transmuée
Hâriti'^', n'est-
prête-nom de quelque déesse-mère indigène? C'est aux
sinologues qu'il appartient de débrouiller ces épineuses questions.
Leur
ditlîculté
même
n'est
pour nous qu'une preuve de plus à
porter au bilan de l'influence étrangère.
advenu. Le caractère vague
est
et surtout le fait
ne
devine en
et flottant des
pinceau ou
le
encore avisé de
s'était
miné
que
On
le ciseau
les fixer,
effet ce
qui
croyances populaires
d'aucun artiste chinois
ont seuls permis, sinon déter-
De
l'adoptioo des idoles indiennes.
celles-ci
on
s'est
contenté,
faute de mieux; et le résultat de cet expédient est qu'on a revêtu
de figures, dont
la
ressemblance crève
les
yeux, des conceptions
qui à l'examen se découvrent fort dissemblables. Mais, réciproque-
ment, ce désaccord du fond sous l'analogie de
la
forme achève de
dénoncer l'emprunt. Il
suffit
présentement de rappeler
réservons pour nos conclusions
le
ici
tous ces faits, dont nous
commentaire historique.
Si
nous
avions conservé les premières œuvres bouddhiques de la peinture chinoise, attribuées à ce
même Kou
Kal-tche et à son maître VVei
Hsieh, nous pourrions sans doute entrer dans des considérations
moins
'
Cf.
superficielles.
t.
II. p.
35-io.
11
est des
—"
lU..
emprunts plus
|i.
128.
—
!'
Ihld,
subtils, des rapports
1).
lio.
LA
ROUTE DE TERRE.
plus intimes que ceux de pure forme. Nous naître que, dès le à
iv"^
— Vaiijiamam
le
c'est-à-dire
le
sentiment de
:
Ai^
Jai'on
Mimt'f
i_cf.
le paisible
le
la'i, ()7o).
p.
ne craignez-vous pas
la sérénité et
sourire et
Buddhas? Nous convenons, comme
i!
rythme
(îuitiict.
justement ce que leur apportait
preint d'avance dans ses
(lu
jii'iitl
don du mouvement
manquât encore
prêt à recon-
vigueur du dessin,
la
(Bi-fhm(ini,
Statt/i'llr PII hois
des hgnes,
sommes
siècle, les peintres chinois n'avaient plus rien
apprendre en ce qui concerne
Fiii. ô'j-.
665
du rêve mystif[ue,
l'art
le
qu'il leui-
houddhique, em-
regard intérieur
est juste,
que
les
di-
deux
INFLUENCE DE L'ECOLE DU GANDHARA.
666
autres des
et
ont fourni leur appoint; que
trois religions n
confu-
le
cianisme a ouvert, grâce à sa morale en action, une mine inépui-
mer-
sable de tableaux d'histoire; tandis que le taoïsme, avec son
veilleux pantliéon et son sens aigu de la nature et de ses mystères,
devait donner naissance
Où
étrangement vivants.
des personnages
à
cependant
les
et
des paysages
à
Chinois,
si
bien doués au
point de vue intellectuel, mais qu'on s'accorde d'autre part à nous
représenter
comme
positifs et réalistes, auraient-ils puisé l'inspira-
bonne
indianiste de
foi
doit à son
tour le
que
car
:
A moins
?
on ne peut qu'accepter
le roi,
mêmes
bouddiiique
l'art
ils
d'être
tout
—
reconnaître
une des plus hautes réalisations artistiques du divin culminant de
—
presque immatérielles qui
tion de ces figures idéales et
sont
point
et le
plus royaliste
réponse des Chinois eux-
la
ne songent nullement à dissimuler que ces tran-
scendantes créations, nulle part réalisées avec plus de maîtrise,
noms
portent toutes des
indiens et ont été enfantées par
spé-
la
culation indienne.
Le Japon.
— Ce
qui nous confirmerait dans cette idée,
que
c'est
ce sont avant tout ces sortes de créations et ce genre de qualités
que
l'art
chaines ''' rêter
bouddhique :
car, la
que l'Océan
allait
Chine une
—
si
fois
même
quelque jour reconnaître rejetons dans les
importer avec
les
celui-ci l'arrêta et qu'il
monuments de l'Amérique
'''
siècles
auparavant.
preuve depuis,
les îles
,
Cf., outre l'ouvrage
de Fenollosa,
du
Soleil
Einigcs
11°'
G. MiGEON,
moderne,
faille
pas
1901):
Au Japon (1908); W. Cohn,
On
nous
le
du tout
la
même
qu'en
talent qvi'elles aient
Levant ne possédaient pas
de
et
centrale.
De quelque
période,
ancien
ne
l'ar-
au Japon en 552. Mais, dans
Cl.-E. Maitee, L'art du Yamatn (Revue l'art
pro-
îles
plus lointains et défigurés de ses
ce dernier pays, la situation n'était pas
fait
jusqu'aux
conquise, rien ne devait plus
montre pénétrant en Corée dès 872 Chine, deux
lui
3 et
ûhcr ilans
Rildnerei
die
Ostasint.
4;II,n°
1
der
Narii-
Zeitsehrift,
(igia-iS);
d'art sino-japonais k'okku, etc.
la
I,
revue
LA
ROUTE
TERRE.
T)K
667
encore un art vraiment digne de ce nom. C'est sous l'influence
de
gréco-boiiddiiique
l'école
qu'elles
représentation de la figure liumaine
[•'iG.
ô'iS.
—
:
effet, les
(rf.
|).
la
images, qui
i'Hj, bfig).
à l'origine
que de Biiddlias
de moines, de Bodhisattvas et de deva. Ainsi l'imagerie gan-
dhc\rienne ne se heurtait
il
en
abordé
enfin
en cuivre, de l'épiiqw Siiih!.
vont aller se multij)lianl, ne sont guère
lui
et,
Maitrèïa (Mi-KO-Kon), AU Japom Statiiplli'
et
auraient
opposer faut sans
ses sujets, ses
ici
à
aucune école indigène, capable do
procédés et son gciU. Mais d'autre part,
doute laisser s'écouler un assez
long
intervalle
di-
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU CANDHÂRA.
668
temps entre l'introduction des doctrines, voire des idoles boiiddiiiques,
constitution
et la
vement remonter qu'au
siècle la
vu'"
On ne
locaux.
d'ateliers
fait
fondation des premiers cou-
vents et l'exécution des ])remières peintures ou statues celles-ci seraient-elles
elVecti-
:
encore
dues à des artistes coréens immigrés. Cette
date tranche à l'avance pour nous la question qui nous occupe.
A pareille distance de l'époque doute combien
se
affaiblie avait
que nous poursuivons.
parfois prétendu
Chine
œuvres
les
de conserver écoles de à
anciennes ont aussi
les plus
Kamakura
originelle,
607 de notre
bien se rendre à l'évidence et
pénétré jusque dans
les îles
plus de chance
le
premier de tous,
le
Mais
ère.
là
travers un
à
d'un continent,
l'épaisseur
en
de Kyoto et de Nara, droit
quand,
:
comme
ont remonté à travers les
ils
(xni^-xiv^ siècles),
aurait été fondé en
siècles
pen-
pieux des archéologues japonais
fameux monastère de Horyuji qui,
ce
six
flattant l'inévitable
Persuadés avec raison qu'ici
marque
la
l'influence classique
rattacher directement leur école nationale à
sources indiennes.
ses
ie zèle
de ses débuts, on
lieu
pu parvenir
en vain que,
C'est
chant de tout indianiste, a
comme du
l'art
du Pacifique,
il
même
il
faut
intervalle de
du Gandhâra
a
y est arrivé plus
chinois que grec.
Assurément ce
n'est pas
qu'on ne puisse retrouver çà
même
traces appréciables, parfois
et là des
frappantes, de l'influence clas-
sique. Sans parler de la figure 5c)o, sur laquelle
nous aurons à
revenir ci-dessous, qu'on compare seulement à nos stèles gandhà-
riennes figure
[lob-ko'j)
(fig.
566
:
0!i
garniture
la
voit aussitôt
pourquoi
d'autel le
reproduite
Buddha
sur
la
et son cortège
portent ainsi jusqu'au Japon, dans le canon de leurs proportions et
de leurs draperies,
est pas
la
marque
indélébile de l'art grec.
moins vrai que pour trouver
les
Il
n'en
modèles immédiats des
plus vieilles images nippones, nous n'avons pas à aller plus loin
que
la
Chine.
Un exemple
caractéristique fera
pensée. C'est bien du Gandhâra
(cf. fig.
/i 1
comprendre notre
o ou ZiaS)
que vient
LA ROUTE DE TERRE. le
Mi-ro-kou (Maitrêya) de
la
669
Vous
figure 568.
le
reconnaissez
comme à la rondeur de son visage, aux vêtements comme à sa pensive mélancolie. Mais
à sa pose caractéristique
chutes de ses
vous n'ignorez plus (fig.
5/|o) et
à
qu'il a fait escale
Long-men.
FiG. 549.
—
en Sérinde, puis à Yun-kang
C'est là
qu'il a
A'atçratana, ad Tibet
(cf. p.
British Museuiit. Provenant de Lhassa.
tiare,
pris,
avec sa haute
127, 671).
Hauteur: o m. 3ù.
l'abondance des étoffes qui recouvrent son siège. Enfin nous
pourrons mettre au compte de l'inexpérience japonaise ce
qu'il
peut
avoir de trop anguleux dans son allure de primitif Et maintenant,
après cette sommaire analyse, concluez. Ce n'est pas nous qui contesterons, devant ce morceau,
motif gaiidliârien
langage de parler
:
la
remarquable
survivance
du
mais qui ne voit que ce serait un abus de d'une œuvre restée gandhârienne? Ce
n'est
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHARA.
670
pins que rinterprétation japonaise d'un modèle chinois, lui-même traduit d'une adaptation sérindienne d'un prototype indo-grec.
Rien ne serait plus il
suftirait
facile
que de recommencer
de confronter avec
cette expérience
albums de Ed. Chavannes
les
:
les
planches des Selected Relies ou du Kolcka. Aussi bien
les
logues japonais sont-ils trop experts pour ne pas
reconnaître
eux-mêmes ('). Tout leur
Tempyo
art
bouddhique des périodes Suiko
immédiatement, pour
sort
de Yung-kang
Touen-houang
et :
ou du moins ce sont
là
les
est
Wei
de
de
celles
meilleurs points de
à l'heure actuelle.
à travers l'art chinois des
c'est
panthéon bouddhique de l'Inde la
les peintures,
et
des grottes
sculptures,
les
du Long-men, pour
comparaison dont nous disposions termes,
le
archéo-
et des
En
d'autres
T'ang que
le
venu, par l'intermédiaire de
Corée, prendre ses quartiers au Japon. Gela est vrai pour
les
Bodhisattvas autour desquels continuent à voltiger ces ondoyantes
écharpes que le
bronze
les artistes
et le bois;
sur place une
si
nippons ont essayé de réaliser jusque dans
pour les figures de
saints arhats qui ont
engendré
étonnante lignée de portraits de bonzes; pour
les
gardiens des temples ou du monde, avec leur armure guerrière (fig.
5/17) ou leur musculature outrée; pour les petites divinités
populaires de etc.
A
la
richesse
(fig.
5ii) ou des
enfants (fig.
5^5-566),
tous ces modèles, déjà transformés par le génie chinois,
le
ou sa veine mystique, tantôt
.lapon a appliqué sa verve fantaisiste
s'amusant à des pochades caricaturales, tantôt se haussant aux régions surhumaines de regrettable
l'idéal.
que d'indo-grecques
Qui
stéréotypée
qu'il
soit
devenues sino-
eût mieux
valu
—
dans
ces originales transformations?
Le Tibet.
—
C'est
donc sans regrets superflus
l'espèce, seraient déplacés
'''
soutenir
ces figures soient
japonaises, et qu'une reproduction
que
oserait
— que nous
Voir M. Chùti Itô, dans Kokhti,
(ii't.-iiov.
suivons
igoG.
le
et qui,
déclin croissant
LA ROUTE DE TERRE.
671
de rintluence classique à mesure que nous avançons vers l'ExlrêineOrient.
Cependant nous avons déjà
inonde et l'endroit où cycle est fermé, et
de l'ancien
atteint les bornes
route de terre rejoint celle de mer. Le
la
nous devrions clore
notre tour d'Asie,
ici
ne convenait au moins de mentionner une branche de
dhique trop importante pour que nous sous silence, à savoir serions d'un
mot
on est tenté de à
l'influence
deux courants
si
mal que
en
et,
comme
cette
comme un
cette altitude,
;
gréco-bouddhique
au Sud, par l'Inde
le définir,
un plateau de
passions complètement
la
situation qu'il occupe à notre point de vue
la
comme
Tibet au Nord
Haute-Asie.
face, des
arrive
Il
point de
remous entre
le lieu
de ren-
Gange que de
parfois qu'en se retrouvant face à
personnages, au fond identiques, ne se reconnaissent
plus dans la forme
:
tel est,
par exemple,
le
du Vaiçravana
cas
5^9) et du Mahàkàla à la vivante bourse, qui tous deux que des variantes déformées de notre Pâncika
à la lance
ne sont
même
Sérinde,
la
métaphore s'applique
son panthéon est
effet,
:
contourné
a
par
contre d'images dérivées aussi bien du bassin du la
boud-
lamaique. Volontiers nous caractéri-
l'art
quand on considère que le
l'art
s'il
(fig.
gandhàrien'''.
Nous avons déjà eu
l'occasion de montrer, à propos
l'une des voies par les-
des miniatures bengalies et népalaises, quelles l'imagerie
bouddhique
a pénétré
au Tibet '-); nous voyons
mieux à présent comment des cousines éloignées de ces mêmes images n ont pas tardé à venir
les rejoindre à travers les passes
montagneuses qui du Turkestan chinois ou
mènent
à Lhassa. L'Inde
mystique
voluptueuse
et
tout, outre la figuration de la légende tations, tantôt dliisattvas;
du
y
importa avant
Maître'-'', ses
représen-
idéales et tantôt obscènes, de Buddlias et de Bo-
au compte de
d'hui inscrire
du Sseu-tch'ouan
l'Asie
nous pouvons aujour-
centrale
man-
sans crainte, outre les scènes de ses enfers
*''
Cf. ci-dessus,
'''
Icon. bouddh. de l'Inde, I,
'^'
Cf.
l.
il, p.
i
-27-128.
/«
vie
du Buddha d'après
p. 180.
tibétaines.
Hackin, Les scènes figurées de
orientale,
{Mémoires t.
II.)
des
peintures
concernant
l'Asie
INFLUENCE DE L'ÉCOLE DU GANDHÀRA.
672
ou «du monde n,
la loin
magiciens [siddha),
arhats et les
les
darinaiix,
et sans
les
tr
gardiens de
doute aussi tout un contingent
de démons qui vint encore renforcer la garnison locale du des neiges n
a
pays
'').
Les deux apports se laissent différencier d'autant plus aisément
qu'en
de
juxtaposant
les
sont bien gardés
les praticiens tibétains se
confondre. Ce n'est pas au Tibet que personne pourra se
les
comme
plaindre,
opérées dans
les
Chine ou au Japon, des transformations
en
thèmes importés, que
dues
celles-ci soient
à
la
réaction du goût national ou à rirré])ressible fantaisie des artistes.
Par-delà l'Himalaya,
il
semble que
les
modèles bouddhiques soient
tout de suite et entièrement tombés, faute de concurrents laïques,
entre les mains de moines plus soucieux d'ortiiodoxie traditionnelle
que de renouvellement estbétique, les
répéter indéfiniment. Ce signe
et qui se sont fait
une
loi
d'impuissance créatrice peut
d'ailleurs, au point de vue documentaire, avoir son prix.
panthéon des lamas, avec ses perpétuelles de lasser
a vite fait lité
stéréotypée,
les
yeux du critique
et
plus profane ne peut qu'être frappé
d'art,
du
archaïque de ses plus récentes productions. tefois
il
Même
siècle
vni"
siècle
que
civilisation
la
Bouddhisme,
tagnes, avec le
du
11
que
les
le
commun
le
ne faudrait pas tou-
1
si
con-
oublions pas, au
indienne a passé
les
mon-
sa littérature et son art; c'est à la fin
Tibétains exercèrent leur passagère domi-
nation sur l'Asie centrale; c'est enfin à partir du
devint
l'amateur
caractère relativement
sciencieusement recopiés. C'est seulement, ne
wf
le
reste, par sa fidé-
nourrir trop d'illusions sur l'antiquité des modèles
milieu du
Si
machinales répliques,
paradis de l'iconographe.
le
de
x'
que leur pays
refuge des moines indiens et sérindiens, fuyant
devant l'invasion musulmane. Ainsi leur panthéon ne s'ouvre qu'à
une époque assez basse avant
'"'
la
Cf. A.
fin
du
wf
et
siècle.
nous n'oserions en fermer
les
On
clergé la-
peut regretter que
Gkï.wveukl, Mythologie du Bouddliismc au Tibcl
cl
le
portes
en Mongolie.
1
L\ noiTF,
IIK
TKKRE.
maïqiie,
non moins conservateur que
ne nous
ait
bouddliique si
mêlée
et
(i7;i
celui de l'ancienne Egypte,
pas transmis un état plus anciennement :
si
mais
il
est plus
de
fixé
simple d'admirer qu'une imagerie
tardivement formée nous remémore encore
rement, à travers son adaptation indienne ou chinoise,
si
le
Il
/|3 iuritiur.niE
clai-
vieux
répertoire gandhârien.
CAM>HÀUA.
l'art
tATio>.
HESUME HISTORIQUE.
67Û
CHAPITRE
XVIII.
RÉSUMÉ HISTORIQUE. (lUiVlE GÉXÉRALE DES IMAGES Dl
Résumons
:
De
la
double
lUDIIIH.)
inverse expansion de l'Hellénisme
et
vers l'Orient, à la suite des conquêtes politiques d'Alexandre, et
du
Bouddliisme vers l'Occident, à la faveur des missions religieuses d'Açoka, est née au Gandhâra, grâce à un ensemble de circonparticulièrement
stances
favorables,
Plongeant par ses racines jusque dans
grecque sur elle
le
une école
Penjàb, déjà formée au
achève de s'épanouir aux
période de
la
i"'
la
domination
avant noti'e ère,
siècle
siècles suivants,
indo-grec.
d'art
tombe dès
le m''
une profonde décadence, prolonge son agonie jusqu'au v% nitivement renversée au
vi'"
:
le
dans
est déli-
semblant de renouveau, purement
extérieur et adventice, dont elle se pare aux viir-ix" siècles, n'est
même
pas un de ces derniers rejets
comme
sur un tronc al)attu en pleine sève. Suit
de huit cents ans, et qui paraissait
en pourrait pousser
un long ensevelissement
définitif,
même
il
quand un retour de
la
domination européenne dans
le
intérêt de plus en plus éclairé
aux seuls débris qui subsistent: des
pays a
fait
reprendre un
pierres sculptées, des modelages en mortier, des poteries, quelques objets de métal, à peine quelques traces de peinture. les sept
premiers
le répertoire
de
de
siècles
de notre ère ne s'étaient pas écoulés que
l'école s'était
l'Asie orientale
:
aloi's
Cependant
répandu jusqu'aux confins extrêmes
même
qu'elle avait déjà péri dans son
pays d'origine, son influence, plus ou moins atténuée par et les
le
conditions locales, continuait à se faire sentir dans l'Inde,
en Insulinde, en Sérinde, jusqu'à l'arrivée des Musulmans, là
temps
où ces derniers ne se sont pas
installés
en maîtres,
à
—
et,
Ceyian,
en Indocbiue, en Chine, au Japon, au Tibet, jusqu'à nos jours. Telle est, ou plutôt telle veut être l'esquisse du tableau bistori(jue
que nous avons essayé de brosser.
11
nous a
fallu y
entasser
RESIMK
HISTOI'.Kjl
075
E.
tant de pays et tant de siècles, et. en dépit de la relative pauvreté
des sources, y accumuler tant de traits épars (jue nous crai[{nons,
pour avoir voulu trop édaircir quelque peu endjronillées.
comme
de
à la lin
les clioses,
Peut-être
seconde et de
la
la
de
les avoir linalenient
ne serait-il
mauvais,
[)as
troisième partie de ce travail,
de procéder à une sorte de mise au point et de repasser sur lignes inaîtresses
Mais cette
pur
pour
fois le cas n'est
simple des
et
dégager de
les
trois
pas tout à
l'aire
:
multiplicité des détails.
lait le
même. Un sommaire
précédents cliapitres ne se composerait
guère que d'inutiles répétitions. à
la
les
y aurait, semble-t-il, mieux
Il
ce serait de choisir, entre les
nombreuses
figures
que nous
présente l'école, la plus caractéristique de loutes, et, l'isolant du reste
de l'œuvre, de suivre son évolution particulière non seule-
ment au Gandliàra, mais dans Orient.
En
concentrant toute
la
Extrême-
reste de l'Inde et en
le
lumière des documents sur une
unique, nous risquerons moins de perdre
série linéaire
notre exposé
le
de
fil
de plus, au lien de nous borner à répéter nos
:
théories sous une forme seulement plus concise, nous les passerons à la pierre de
touche d'une application spéciale. Le tout sera de
bien choisir
sujet
le
au répertoire
y\n
tance, puisqii
plus
le
il
la
cr
du fondateur
s'agit
original,
Aussi bien
le
même
puisque
justement
existe
celle
du Bouddhisme,
nous
marque de fabrique n de
mieux contrôler notre résumant dans
il
personnage dont on ne contestera pas l'impor-
caractère
longtemps
de notre expérience. Or
histoire de l'art
y
ni
avons reconnu
l'école.
non dès
Nous ne pourrons
gréco-bouddhique qu'en
la
du type indo-grec du Buddlia.
légitime souci de ne pas sacrifier
de
le reste
la
pro-
duction iconographi(jue et légendaire du Gandhàra au prestige, si
grand
qu'il soit,
d'une seule figure, nous a
ius(pi'ici
d'accorder à l'évolution de cette dernière l'attention porte et
le
développement
em[)êché
([u'elhî
com-
qu'elle paraît mériter. A la vérité, sur
la
question des origines, nous ne voyons rien à ajouter. Le spécialiste a
beau être censé
lu;
dcvoii' rien ijjnorcr,
on ne nous demandera 43.
liESLiMh:
676
pas de dire quel doiialeui' a
ISTOIUQUE.
Il
premier passé
le
nisant la coniniaiide d'une image
du Maître
nécessité placer Tinitiative de ces
deux hommes
cette création). s'il
Nous n'avons
même pu
s'agissait d'un has-reliel poui'
pour consacrer un
viluira (cf.
dans
tion s'est-elle tenue
le
t.
un
à
(cai'
artiste hellél'aut
il
de toute
de
à la naissance
de façon certaine
établir
décorer un siùpa ou d'une statue
11, p.
338). Enfin cette conversa-
bazar indigène, ou chez
grec de Peukélaôtis, ou, mieux, dans
l'atelier
«résidentn
le
improvisé par
le four-
nisseur attitré de la colonie étrangère et devant des modèles de statuettes
purement helléniques de
ligure /176?
Ce sont
là
sa fabrication
,
du genre de notre
autant de circonstances que nous ignore-
rons probablement à jamais
:
sont pas toujours celles dont
car les entrevues les plus fécondes ne il
Mais
a été dressé procès-verbal.
si
de cet entretien nous ne savons pas grand'chose. du moins nous en tenons
le résultat
tf
:
Poui'riez-vous aussi faire un
dire l'un des interlocuteurs.
Buddha
—
cr
Pourquoi pas?n, répondit
Nous avons déjà analysé
Et
le
et
savoureux mélange d'éléments grecs
fut (fig. /i/i5).
Buddha?n,
orthodoxes, réalistes et idéalisés,
oi!i
dit) tfde chien. Telle quelle,
se trahit
si
visiblement l'inter-
réussites les plus
et les plus durables
qu'aucune école
ait
figurer leur Maître.
Et
surpris de constater
que son
bouddhique tout
§
On
a
encore.
I.
elle est
actif.
devenue
seule façon de concevoir et de
aussi
pourquoi nous ne serons pas
histoire reflète
celle
de
l'art
gréco-
entier.
Le DiG-rutn du Buddha n'DO-OREC.
quelque honte
On
c'est
que
répandues
jamais eues à son
Adoptée d'enthousiasme par l'univers bouddhique, les fidèles la
(comme
celte création aussi hybride
moins l'une des
demeurée pour
l'autre.
et indiens, hérétiques et
tardive n'en est pas
et
dû
unique
cet
vention d'une main occidentale et, qui plus est, travaillant
on
a
a bien
à le répéter,
pu supposer que
mais la
il
faut le redire
une
fois
Communauté bouddhique
LE DIf;~VIJA}A DU BUDDH avait dn posséder de
mais de cet relevé
\a
fr
archétype indien primitif '')•)! jamais encore on n'a
moindre
trace.
Il
Une
y a pis.
à
nous eu procure jamais
suivie
Bodh-Gayà,
Barhut,
à
le
constatation significative
fouille
Sànchi, nous trouvons
à
heureuse ou
j)Ius
moindre spécimen. Quand,
indienne en pleine activité, nous avons qu'elle est
077
bonne heure des images de son fondateur:
nous enlève tout espoir que quelque
mieux
INDO-GREC.
V
la
la
vieille école
stupeur de découvrir
en train de tenir industrieusement l'étrange gageure de
représenter
du Buddlia sans jamais figurer
la vie
le
Buddlia. Tout
au plus iudique-t-elle par un symbole sa constante, mais toujours invisible présence. le
Le
fait est
anormal, sans doute
:
mais, fondé sur
témoignage autographe des vieux sculpteurs eux-mêmes,
incontestable et d'ailleurs incontesté.
On
centrale au if et au
tivement
la priorité
mençaient
le
scènes
dans l'Inde
siècle avant notre ère, suffit à établir défini-
des Buddhas qui,
seulement
comme nous
avons vu, com-
premier connu
il
devient
plus ancien qu'on puisse connaître. Et enfin,
comme
n'est plus
ici-bas les choses
l'Asie est le
le
ne s'inventent guère deux
que, sauf preuve du contraire, de
se pratiquait
les
foisonner sur les sculptures du Nord-Ouest. Le type
à
du Gandhàra désormais
i*^''
qu'elle
telle
est
devine l'immédiale
imi
conséquence. La totale absence de l'image du Maître sur de sa propre biographie,
il
Buddha
le
fois,
:
en résulte encore
il
prototype de tous
les
Buddhas
indo-grec.
Que
cette conclusion soit assez inattendue et contraire à l'ordre
naturel
des choses, qu'elle n'ait surtout rien d'agréable à enre-
gistrer
pour un indianiste, nous n'en disconvenons pas. Certes,
il
eût été infiniment plus indiqué de découvrir les premières images
du Bienheureux aux lieux sa doctrine:
ou,
s'il
mêmes
qui l'entendirent d'abord prêcher
faut se résigner à ne les rencontrer (jue sur
extrêmes confins Nord-Ouest de
les
la
péninsule,
il
eût été moins
humiliant pour ranimn-propre indigène de ne pas apercevoir ''
p.
A. Grlnwedei,
15a;
,
B.
l'hypothèse a
kiiiisl, (lis|iaiii
r"é(l., fie
la
deuxième édition aiijflaise,
mais
le
el pai' siiile (le riklilion
a été reprise
par d'autres.
géiiio {jrec deboiil (le
iiisToninuE.
liKsiMi';
(i78
avouer
1
de leur
aiiiirès
Itorceaii.
C'est le cas où
:
.
.
Do
.Un ne
saik'iidiiil jjiière
voir Ulysse en celte alTaire
Mais qu'y pouvons-nous
?
Le
'''.
vrai n'est pas l'orcénient le vrai-
semblable, et mieux vaut ne pas tergiverser avec insolence
Iranquille
dédaigne tous
même, relle
les
écrase d'avance tontes les
les
l'ails
:
leur
contradictions et
commentaires. D'ailleurs, dans leur élrangeté
nous ont paru susceptibles d'une explication
ils
('^'.
jiimtiis
fort
natu-
Tout pesé, chacune des deux écoles aurait justement
fait,
en son temps et en son lieu, ce à quoi l'on pouvait s'attendre d'elle. Celle de
l'Inde
coutume
alors
magique de
centrale subissait encore le joug
que, sous l'influence occidentale,
celle
du Nord-
Ouest en avait déjà rompu l'encliantement suramié. Cela à fait
dans
l'ordi'e, et
la
est tout
à regarder les choses
l'on n'aperçoit pas,
d'un peu près, qu'elles eussent pu se passer autrement qu'elles
ne
firent.
Ce qui prouve bien improvisée par
les
que
d'ailleurs
artistes
du Gandliàra ne
péninsule à aucune prohibition rituelle,
promptitude avec lesquels
du Dékhan adoptèrent
et
Quant au
même
reste de l'Asie,
temps, sinon
à leur tour
comme
même
les
la
de
la vallée
la
du Gange
y a
pénétré en
doctrine, aucun préjugé s'y
créer contre
étaient largement ouvertes devant la
roi rakravartin , se lancer à la
un barde de cour, qu'à entonner son nous contraint au contraire à
La Fontaine, Fahles, X, i3.
l'enthousiasme et
temps de
le
archéologues n'écrivaient en prose,
.
française
Inventaire, fig.
Roijnl
1-lV): mais
jjI.
spécimens de
rez les
Bronzes , prove-
par M. Sr.WELi. (Journal
Irchiiid,
de la
facture est à la vérité supérieure
à celle de
Asnitic
(/e'coMW'/-/e.s'
le Bidl.
et xxxviii).
17. 8() (trad. Gp:igei\,
NE
DIG-VLnyï DU BUDDHA INDO-GREC.
d'Akwana, haut de quatorze mètres('). D'autres au (jui les plis
FiG. 55i.
— TtTE
du type de
m; Biddua, à xMaiéiluà (cf. p.
Mvst'e Je Lttkhttaii. Provenant do Mnlhunl. Hnitleur
s'apparentent par
et
fiji;.
'
oGo) soutient Arcliwological
l'ort
Siin'cii
Animal Report igoj, \'.
là
directement
pi.
of
bien
Cejjloii.
t'ig.
180,
\I1-\III
et fig.
leiirs la
statue nipestre
;
cl.
fiiilin
178, 171).
197. La tradilinn locale n'attriijuc
xiT siècle.
la
Ceijlni}
A. SmiTH, Hislorij oj Fine Arl In
and
:
se
réclament
la figure
0()ii).
o m. a8.
ceux du Cambodge
à
555,
et
do
Le plus beau de ceux qui aient été retrouvés à Angkor
Java. (
coutraii'e, sur
du vètemeul ont complètement disparu (-),
plutôt des Buddlias (ùipta de Bénarès,
fiS.'i
d'Akwana
d'jii!(|ii'aii
comparaison avec
suivies auraient vite
rend que plus précieuse
la
remédié
découverte
au Kangra d'un lironze d'ailleurs Voir
.1.
Ph. \oGEi.
.
A. S.
I.,
(cf. p.
685
Chitral.
Au Kacinîr
dti
tardif.
Aim. Rep.
370, lJo6, 681, 68(), 708).
Cliaiibàrà.
jadis, tant
sont soifrneusement accordés à
fies fouilles
INDO-GREC.
en vain que nous chercherons aucun vestige apparent
Musée de Lal.hium. Provenant de
des
4
les
Hauteur: o m. 38.
musulmans
brahmanes
et
détruire'*'.
Mais
Kjo'i-ô,
pi.
M. Vogel a
XXV
les
et
p.
rochers
107-109;
[)arfaiteraent relevé ses ana-
logies peisislantes avec les
houddluques, renvoyer
se
et
images gréco-
nous nous jjornons à
le lecteur à
son
ailicie.
RÉSUMÉ HISTORIQUE.
686
môiDe des P.îmirs portent encore l'image du Maître(');
Sérinde,
le
et
quand
trace de la propagation de
Ici
nous débouchons dans
enfin
la
premier aspect de ses nombreuses figures de stuc ou qu'aucune solution de
d'argile bannit île notre esprit toute crainte
continuité se soit produite dans
Nous nous retrouvons
chaîne de transmission.
la
en pays déjà exploré, et
ici
nombre
le
des documents publiés nous permettra d'être d'autant plus bref.
Comme
points de repère sur les deux routes, méridionale et sep-
tentrionale, du Turkestan, nous nous contenterons d'emprunter à Sir Aurel Slein et à
l'une originaire de
M.
le
Rawak
leur ressemblance entre (fig.
professeur A. Griinwcdel deux statuettes, (lig.
662),
elles et
avec
siècle
marquent, décorent
merciales entre
pour
été
du Tourfan
telle autre, naliv^e
552), nous rendra provisoirement moins cuisante
de leurs pendants bactriens. Pour iv^
l'autre
la
Chine
les
«Mille
la
privation
Buddhasnqui depuis le
et sanctifient le
et l'Occident,
563):
(fig.
de Mathurà
nœud
des voies
com-
mais ont malheureusement
plupart retouchés parles restaurateurs modernes, nous
la
nous bornerons à renvoyer aux photographies déjà parues de
moment,
les
planches de Éd. Cha vannes guideront notre quête d'abord vers
les
Sir Aurel Stein et de
grottes de (fig.
si
(fig.
M.
A
P. Pelliot'-'.
partir de ce
Yun-kang près de Ta-t'ong-fou dans ,
56 A), puis vers
565;
cf.
fig.
celles
du Long-men, près de Honan-fou
54i). Colossales ou minuscules, ces sculptures
rupestres, dues au zèle sans lendemain des
T'ang pour déjà
—
le
Bouddhisme, nous mènent du
sous l'inlluence de
l'intermédiaire des
la
Coréens —
l'art
'"'
Voir M. A. Stein,
AiicIi'dI
fois
kliohiii.
'
Voir M. A. Stein,
de
Désert
Catliaij,
au vm' siècle. Mai^S
que par
i(Ji
">
florissait
dans
la
les
nous ne saurions mieux
;
plus'''
lij;.
des
et
encore ce ne sont pas
Ici
:
au fameux tabernacle
Mission Pelliot,
corailf, août
I, fig. 1.
v''
bouddhique
documents authentiques qui manquent que de recourir une
Wei du Nord
civilisation chinoise bien
nouvelle capitale japonaise de Nara.
faire
Nord du Chan-
le
igto,
Cf. ci-dessus,
p. t.
il;iiis
L'Art dé-
5 4 -6 6. II, p.
?iih
cl
6()S.
DIC-VIJAÏA DU
LF,
domestique
566;
(fig.
Après
fig.
cf.
i.a
la
fie
du
dame Tachibana
et
—
Fiijin,
687
moiie en -33
590).
du Gandliàra
Natil
Ivoçala, le
Buddha
comme
le
Buddlia
plastique nous a ainsi et
tour entraînés à sa suite jusqu'aux extrémités nord-est et
à
BlDDHA GANDH.inlEN,
FlG. 553.
Musée
le
circuit.
À
MilUCllÀ
(cf. p.
Go3, GoO,
(iSi).
Lakhiiau. Provenant du vjatt Mouiidi. Hauteur: o m. 5o.
(le
sud-est de l'Asie.
mer
589
conquête.
liistoi'ique l'était toiH'
noble
lillDDH A 1NT)()-(!REC.
11
ne dépendrait
à
présent que de nous de
l'ei-
Les mémoires de Fa-iiien et de Yi-tsing nous ont
déjà renseignés sur les communications maritimes entre la (Hiine et ce
([ue les
trace au la
Cbinois appelaient les
Iles
des Mers du Sud'''.
moins d'inlluence sino-japonaise
façon dont
cr. (.11,
|).
le
(iiii
uiudie
encore
rond ou
se
marque
à
Une
Java dans
légèrement ovalisé de
RÉSUMÉ HISTORIQUE.
688
Boro-Boudoui" chez les
ne semble pas
d'ailleurs
statue
en pointe par en haut
absolument
à
comme
de
boucler
bouddhique
est
que
la
fin
du
revenue par mer du Japon pour
deux Bouddhismes,
les
réimporté directement de Geylan sous cliargé,
de
la
sa
Quand
ces
s'installer
l'insulindc
l'indien
et le chinois, l'un
forme
plus pure, l'autre
la
deux brandies de
une séparation
se rencontrent api-ès
une
inégalement
fort
au cours de son long détour, de toutes
Haute-Asie.
si
ait
du monde
siècle dernier
devenue musulmane, l'Indochine demeure
partagée entre
du Nord
celui qui redescendait
dans un sanctuaire de Bodh-Gaya. A l'heure actuelle, est
Long-men
le cercle, cet
point de jonction des deux conrantsC.
le
par extraordinaiie qu'à
c'est
;
s'effîie
ce côté-ci de Singapour, cette porte
jamais reflué de
jaune
l'on tenait
si
marquer
indice suffirait à Il
19) soudain
statues du Candi Mendut(fig. 568)
5^1, 565);
(fig.
5
(fig.
les superstitions
la
même
religion
longue, on ne s'étonnera
si
pas qu'elles ne se comprennent ni ne se reconnaissent plus. Exté-
rieurement, rien n'est plus difTérent d'un moine cambodgien qu'un
bonze annamite;
et, alors
même
est
langue,
il
même
qu'ils
permis de douter
sur aucun point de théologie, pas
de leur fondateur.
11
n'y a
élément à peu près pareil est la
et
parviendraient à parler
trouvent d'accord
qu'ils se
même
sur l'idée qu'ils se
vraiment plus, de part :
ce sont les
et d'autre,
gnage,
la
si
l'ont
qu'un
Buddhas des pagodes. Telle
première impression dont ne peut se défendre
que confirmerait,
la
nous n'avions que
faire ici
voyageur,
le
de leur témoi-
multitude gi'ouillante et stéréotypée des idoles modernes
dans tous
les
pays restés bouddhiques, de Geylan
t\
la
Mongolie,
en passant par la Birmanie et le Tibet. Grâce à la persistance invétérée des types plastiques, les images du Maître se sont beaucoup
mieux conservées ses doctrines
propagées "' t.
H,
Sur co ]i.
•->()7,
;
ou,
si l'on
en traversant
et c'est aussi
|iciiiit 11.
—
h.
voii-
les
préfère, moins déformées
difi'érents
milieux où elles se sont
pourquoi nidie part
H. H. F. /i.-O.,
1\, hjdi),
— que
]i.
ni
jamais
H3i. Vnir
il
n'y
a
l'iicore ci-dessiis,
LE DIG-VIJAYA DU BUDDHA INDO-GREC. d'hésitation sur leur identité. Mais puisque
ressemblent, d'un
tous
commun.
ancêtre
phiquement pariant,
S'il
loin,
descendent
ils
permis de dire,
est
de Buddha que
qu'il n'y a
n'y avait à l'origine qu'une
qu'il
tous les Buddlias se
donc que, de près ou de
c'est
GH9
le
iconogra-
Buddlia,
c'est
unique formule, à savoir Tindo-
grecque.
De quelque filière
que
côté
aborde
l'on
question, qu'on descende
la
la
des plus anciens Buddhas datés ou qu'on remonte de proche
en proche à partir de leurs plus récentes répliques,
c'est
tou-
jours à cette conclusion qu'il en faudra venir; car avec elle tous s'accordent, et aucun n'y contredit. Son autorité et son
faits
les
importance ne feront que s'accroître
pour tous
qu'elle est valable qu'il soit
A
connus du Bienheureux,
les aspects
debout ou couché ou de quelque manière
qu'il s'asseye.
ces diflérences, fondées avant tout sur la posture, se réduisent,
on
du motif
le sait, les seules variantes
n'en
il
:
est
aucune qui
ne se ramène à un modèle gandhârien. Nous venons de
pour
le
r)66);
Buddha debout
assis lest aussi
de
figiu-e
la
GS/i-ôgo) ou
(fig.
^76-28.8],
assis à l'indienne (fig. bbti-
etc.
Du moins
Ce qui
l'unique exception à cette règle
thème du nouvel Illuminé
dans
et sous le
capuchon du serpent Mucilinda
en lut, dont
d'Amarâvatî (cf. fig.
ment,
donnée *''
a
Cf.
semble
il
(')
et
qu'il
du type
est vrai
par exemple, sur l'origine du
consisterait
le
sur les
77, yy, 6o5, /io8, /i58-
les figures
:
vite renseignés,
.")()().
le vérifiei-
reconnnencer l'expérience
de
de ses sièges
669, nous auraient lotus
(fig.
loisible
sei';ut
il
images du Purinirvàna
eu
de suite
l'on spécifie tout
si
:
laisser
faille
installé sur les replis
création bizarre, l'initiative
à
s'il
l'école
qui n'eut d'ailleurs de vogue qu'en Indochine
bai). Encore hésitons-nous à nous jirononcer catégoriquiîcause de certaine petite leçon que nous ont récemment
à
les fouilles.
t.
I,
troLivi'
ji.
un
Il
h\kki^). Fouiliuil
spécimen
{A. S. i...\,w. n,'p. ujo'i-'>, (.\NriM
un.
existe
-
II.
en
effet
—
1)11
!(
à
Béiiaiès
la
|)i.
xxxi)
pi.
il
un apologue,
ceci n'est pas
l'ii
L'xisli' iiii
grolle Vil
sur
;iulre
d Ajanlà
(
façade de
la
I..S'.
]Î./.,1V,
xxvii). h'\
RÉSUMK HISTORIQUE.
690
— une
mais en pourrait servir
représentation du Buddlia assis à
l'européenne dont nous connaissons des spécimens un peu partout, à
Bénarès
Campa,
BGy
(lig.
Java
à
;
cf.
une
au Wagadha,
c),
comme
568),
(tig.
Long-men,
liouang, à Yun-kang, à fournirait toute
607
(ig.
Dandan-Uiliq,
à
à Nara''), etc.;
Touen-
à
bien qu'elle
si
série supplémentaire de reproductions,
pouvait jamais tout reproduire.
Or
au
à Ajanlà,
Ion
si
jusqu'en ces dernières années
nous avions toutes raisons de croire que, par une contradiction
modèle
assez inattendue dans les termes, ce
assis à la
dentale était d'origine purement indienne, tandis que
européen du Gandliâra aurait toujours des yogi indigènes. Depuis
du groupe de
figure /i85(^),
la
tardiC qu'il
si
oserait encore soutenir ce paradoxe
non moins convaincant, bien soire? A propos
Aurel Stein
quement
qu'il
dune grande
occi-
tvpe semi-
le
affecté la posture
découverte par
la
mode
mystique
le D''
D. B. Spooner
semble
d'ailleurs, qui
Yeut-on un autre exemple
?
ne porte que sur un point accesdéterrée à
statue
Rawak par
Sir
auréolée de petits Buddbas debout, obli-
et qui était
disposés en éventail, M.
«qu'une
croyait pouvoir déclarer
professeur
le
A.
Griinwedel
représentation était jusqu'à
telle
présent inconnues, et en rapprochait deux images observées par
lui-même
En
à Qyzyl, près de koutcba'').
magiques d'images émanées
78-79);
(fig.
du panneau,
c'est ce
du «Grand miracle
qu'elles reçussent à l'occasion les
h. houdd.,
â i^l
huit. Turk., p.
7
mars
M. A. Stein, Ancient
of Klmiun, fronlispice; Altlt.
II.
slalue, pareillement
Taklil-Î-Baliai
Deutsche
1908, K
aiilie
du Buddlia
mines de
liS, août
Ed. Ghavannes, Mission,
et suiv.,
Au Jupon,
honneurs
(cf. lig. /i8/i).
H. I'ar-
MENTIER, Iiwciitaire des monuments fams, (ig'.
de
n
dont ne permettent plus désormais de douter
dernières fouilles de Takht-î-Baliai
les
ces irradiations
montrées aux coins de
s'étaient déjà
certaines représentations gandhâriennes
Çrâvastî
fait,
Suiid-huried Ruiiis et A.
(liii
nwedel
igG, 201-202.
,
i.E
On tel
nin-vi.nn uv Bcnnin ixnn-r.nEr.
ne saurait donc être trop circonspect avant
ou
par trop pusillanime
FiG. 55-'i.
—
d'Iiésiter plus
BuDDUA DE Prayàga
Trouvé
il
les
(
cf.
longtemps
p. 6l
1,
G8
1
.
700.
En revanche à
tii'er
il
jusqu'au
7.
--3
/ÉVOLUTION
FiG. 555.
—
BiiDDiiA DE
BÉNABÈs.
Trouvé
et
comervé
Cf. A. S.
fliiiie
an
(cf.
ni'
|).
870,
/181,
Bcp.
lso/,..5,
moins Taspect d'ensemble
Bnddha, s'impose avec
(3 1 1 ,
à Sàniiith. Ilaiilcur:
h, Ann.
lUHDIl
TVPF, PI
|il.
68 i
XXI\
1
,
m.
\.
(i!),",
683, 701, 703, 716). Gii.
c.
du prololyjje indo-grec du
toute l'évidence d'un
l'ait
|)alpahlp.
aisé à
RÉSUMl': HISTORIQUE.
69'i
contrôler dans
pourquoi,
premier album ou musée oriental venu
le
et c'est
:
risquent de baisser dans l'estime des criti(pies,
s'ils
sont sûrs de garder
Quand
reconnaissance des iconographes.
la
ils
les
premiers amateurs d'art japonais avaient l'impression de retrouver dans leurs bibelots exotiques un sentiment classique des proportions et
de
la draperie, et
un caractère
que
trplus indien
ne se doutaient guère que leur opinion, alors
ils
si
dépit de sa justesse, serait un jour susceptible d'une vérification.
conjecture s'est
A
la
s'est
tels
muée en
:
minutieuse
En même temps
certitude historique.
que l'exagération des
on pourrait déjà pousser
des caractères plus subtils.
Il
la
elle
étranges et
protubérance
explication naturelle ou
rapprochements jusqu'à
les
n'est pas,
traits
ou
oreilles
du crâne ont trouvé ou trouveront une satisfaisante
risquée en
lumière des récentes explorations, leur hasardeuse
singulièrement précisée. Non seulement des
i'rappants,
si
chinois'^' n,
par exemple, jusqu'à cette
ou à
rondeur lourde du bas du visage, que nous avons à
tort
raison reprochée à nos statues gandhàriennes(^), qui ne se
remarque
chez les Buddiias sino-japonais
(fig.
bien d'ailleurs que chez les Javanais
encore une fait
fois, l'air
56^1-566, BSs, Scjo) aussi
56
(fig.
de famille de tous
les
568, 58 o). Mais,
i,
Buddhas connus
est
d'évidence sensible, et que nous avons assez longuement vérifié
pour être
siirs
de n'être victimes d'aucune illusion d'opti([ue. Ce
qui importe à présent, c'est de marquer
donner, après
les
ressemblances,
el,
si
possible, de coor-
les dilférences
non moins indé-
niables qui les séparent selon les pays et qui ne pouvaient
de s'accentuer entre eux à mesure et le
temps de
la
qu'ils s'éloignaient
souche de leur race. Car
étude anthropologique
qu'il s'agit.
c'est
manquer
dans l'espace
bien au fond d'une
Un jour même, avec
les
progrès
de l'arcliéologie, tout un système élaboré de mensuration sera de mise
:
mais
il
GoNSE, L'art
ici
va de soi que nous ne saurions déjà prétendre à
tant de scientifique rigueur.
'"'
un
jiipniiiiis.
1, p,
i(j(j.
—
''''
T.
II.
|i.
''lïi-j.
F;HV0LUTI0N du type du IîUDDHA. D'un certain nombre de ces \arialions, d'ordre soit
695 soit corporel,
seulement vestimentaire, nous nous sommes déjà servis
demment pour
chronologie interne de l'école du (îandliâraC)
la
nous voudrions essayer à présent de dégager leur place valeur exactes dans sans d'ailleurs
bas que visite
le
x'^
inci-
série
la
Or,
siècle.
du Buddlia,
universelle des images
ordinairement besoin de descendre plus
soit
(|u'il
:
et leur
si
nous reprenons de ce point de vue
la
des collections ou simplement l'examen des recueils d'images,
nous remarquerons bientôt que tantes,
parce que
les modifications les plus
les plus constantes,
portent sur
impor-
traitement
le
des draperies et sur celui des clieveux. Et cette première constatation ne
pourra manquer de nous d:)nner
à réfléchir. N'est-ce
pas
justement l'exécufion technique de ces élénints''-' qui nous a plus clairement dénoncé l'origine
type? Et
occidentale
le
des créateurs du
n'est-ce pas sur l'atténuation progressive
de leur allure
hellénisante que nous avons bâti notre essai de classement chrono-
logique des Buddhas gandhàriens
seulement à étendre
semble donc que nous ayons
Il
observations déjà faites sur
les
membres de
à tous les
?
la
tribu,
dispersés
si
clan originel
le
qu'ils soient. Aussi
bien les circonstances historiques de leur transformation n'étaient-
sensiblement
elles pas, ici et là,
Gandhàra ou
qu'il se
les
mêmes?
(}u'il se
perpétuât au
répandit dans l'Inde et en Extrême-Orient,
prototype du Bienheureux ne pouvait que tomber des mains
le
de ses initiateurs dans celles de leurs imitateurs indigènes
:
et
comment
est
continuateurs
ceux-ci n'en auraient-ils pas pris avantage
pour l'accommoder, consciemment ou non, goût? Telle
et
à leurs idées et à leur
laulre lace du problème que pose l'évolution plas-
tique de l'idole bouddhique par excellence.
Dans
les
pages précé-
dentes, nous avons suivi avec les yeux conq)laisants d'un Européen l'installation
triomphante du Buddha indo-grec dans
du Vieux-Monde:
'
(.('.
ci-.
homme
recèlent les plus beaux d'entre
de bonne
fera-t-on accroire
foi
et
âme
gratuitement refusée à leurs seuls prototypes gan-
15
dhâriens? Le don de vie, qui n'est que
de soi-même table
œuvre
—
car,
d'art
on ne saurait trop
que
forme artistique du don
la
répéter,
le
celle qui a été faite avec
de rares périodes. Qu'il au temps des Guptas
se soit
(cf.
fig,
565), au .lapon
(cf. fig.
rencontré dans
555
et
n'y a
—
amour
du Gange
587), en Chine sous Nara (cL
à l'époque de
en
a été
d'artistes à
bassin
le
de véri-
fig.
les
566),
enfanté en ces lieux divers des créations dignes de
et qu'il ait
l'admiration
plus vive
la
—
—
nous sommes prêts à
plaindre qui ne
le
reconnaîtrait pas
d'idéal, et c'est toujours
pour
dussions -nous
abjurer une bonne part de nos conventions classiques,
il
nombre
tout pays le privilège exceptionnel d'un petit
T'ang
les
tous, par grâce spéciale,
Buddhas indiens ou japonais possèdent cette
que
:
le
les
de nos habitudes
et
reconnaître, et
car
il
est
un gain précieux que
admirer
la
même
à
plus d'un genre
compréhension
d'une beauté nouvelle. Mais que cette étincelle divine n'ait jamais
''
eu
n'y aient
explication. Sans se faire prier davantage, les textes,
avec une précipitation excessive et que
qu'il n'y
absence nous
préventions morales des monas-
un phénomène
jusque-là muets sur la question,
ment
et continue à se
cette persistante
tiques directeurs de conscience de la part.
Ix6k à ^75). Seule la
raisons archéologiques; mais nous
haut''^' les
ne prétendons pas nier que
aucune
s'est constitué, et celles-
montre toujours pas
dissimuler sous des symboles.
avons esquissé plus
la société
type icono-
le
monuments bouddhiques de Barhut, de
Sânchi, d'Amarâvatî et de Mathurâ figure
Déjà
l'Inde.
graphique des divinités les plus populaires ci
répandu dans
Scolies
sur Pàniui,
Sien KoNOW, Note on
v,
the use
ancienl Iiidia [Ind. Aiit.
,
o, yy
:
of iiii(ij>e-i
1909).
cl.
'"'
T. II, p. SO/i-Stiô.
in
''•
P.
6^7
;
Burkoif,
lutrml.
du Biiddhintiif indien, p. o'ii.
vaincu
à
l'hisl.
LA LÉGENDE
L'VPI'II
^
L'HISTOIRE.
[)E
dans un assaut de présents par Hudràyana,
roi
721
de Roruka, Bira-
bisàra de Magadlia désire envoyer à son courtois rival cette chose
précieuse entre toutes que serait c'est
en vain
Kir,..")()(i.
le portrait
qu'il s'adresse à ses artistes et
— AsMTÀBu.i ESTnE DEuxBonHisATT»
1-.
M
.1
1
Autel de bronze duré, conservé dans
rci\ i^cl. p. le
du Bienheureux. Mais
que. sous couleur
38o, 668, OS;,
d'in-
694,701, 716).
(iSy,
temple de llôri/ùji, I\ara.
D'après Kohha, n° 110.
\itation à dîner, ritalile
en à
il
obtient du modèle proposé à leur talent
séance de pose. Les peintres restent littéralement
l'air et
rendre
ne peuvent pas plus se rassasier de regarder le visage,
inexprimable à
sur l'ordre de ce dernier, CA.MIll.lK,'..
-
II.
ils
voir,
le
mw
\é-
pinceau
(juc léussir
du Bienheureux. Entiu,
apportent une
toile:
il
\
projette son 16
RÉSUMÉ HISTORIQUE.
722
fait b;irbouiller
ombre, leur
en couleur cette silhouette
écrire
et
au-dessous les principaux articles de sa Loi. Et voilà pourquoi
du moins vous désirez de ce
si
—
qu'historique
—
une raison plus édifiante
fait
quatre siècles après
mort du Maître, l'Inde
la
centrale n'avait pas encore d'image de luiO.
Ce
de plus
qu'il y a
dans ce témoignage, ce
significatif
monuments
ce qu'il croit nous apprendre (les
de ce soin), mais plutôt ce
nous
qu'il
se sont déjà chargés
se résignant à
Evidemment
laisse deviner.
des aspirations nouvelles se font jour au sein de
bouddhique. Tout en
n'est pas
demeurer
Communauté
la
fidèles
aux procédés
traditionnels, les sculpteurs de Sànchi et d'Amarâvatî ressentent
plus vivement que ceux de Barhut le besoin croissant qu'ils ont
de
la figure
du Buddha pour
servir de centre
vie; et leurs secrets désirs, leur
aux tableaux de sa
vague impatience commencent
à
être partagés des donateurs. Si des Bouddhistes se mettent à pro-
clamer l'impossibilité d'une image du Maître, sont déjà interrogés sur sa possibilité puisqu'ils
ou non,
ils
eux pour
même
avouent
besoins de
la
oii la jolie
:
mais enfin
première
est claire,
le veuillent
anecdote inventée par
où
pulluleront
mot de Buddha-pmtimd
le
qu'ils se
cause sera impuissante à les arrêter.
Certes le temps est encore loin
Maître
preuve en
la
qu'on a essayé. Déjà, qu'ils
roulent sur la pente
les
et
;
donc
c'est
les
idoles
vient d'être pour
Cette légende se placerait ainsi, dans
fois écrit.
la
du la
litté-
rature bouddhique sanskrite, après les textes qui n'envisagent pas
encore (|ui
la
question des images, mais d'autre part avant ceux pour
l'existence
de ces pralinid
mandé*'-). Certes,
il
un
est
faut avouer
que
fait
siècle
i"'
'''
M. Hackin a
libétaine (lu l.
après notre ère, selon que
(le
puljlié
celte It^gende
dans
tieiU
Coii/fre/iccv
A
celte
Dhycwaddna,
4o),
parler
du
ti-ad.
Hdber,
Biiddlia, p.
-'i/i.
la
li'e
du
I
siècle
avant ou
originaire du
sccuiido calcgorie
YAçokdLaddna, par
Musée Guimet (Bib. de vulgaiisation, et Scènes Jig-urées de
i"
le
le texte serait
'°'
i'illuslralion
recom-
datation est encore assez
la
incertaine, puisqu'elle peut flotter entie le
même
reçu et
p.
363,
/119 et
Sùh-dlahlcdra |).
-i-j-i
el
a|)|)ai-
exemple
(cf.
iay), sans
d'Açvaghosa
292 K
LA LÉGENDE Nord-Ouest ou de
que
les
tions
?
lliiile
indianistes
centrale
;
mais
est-il
ne sont pas didiciles en
Les images apocryphes.
— La légende de
Ratnâvalî, fdle du roi de Geylan*''. Mais
moins comme nous ne
lui
723
besoin de répéter
d'approxima-
fait
a été mise
la silliouette
compte d'autres personnages,
au
ailleurs
DE L'HLSTOIRE.
À L'\PPMI
que
tels
comme
princesse
la
elle
ou du
n'a,
reconnaissons qu'une valeur symptoma-
lique, ces variantes ne lui ôtout rien à nos yeux de sa signification. Celle-ci
ne
ferait
même
qu'augmenter par
le
rapprochement
d'une tradition chrétienne fort analogue. Agbar, roi d'Édesse en Osrlioène, aurait également envoyé près du Seigneur un «excel-
malgré tout son talent ne put,
lent peintres qui
venir à fixer l'ineiïable fait
mieux que de ses
c'est
Buddha
le
traits,
;
Christ. Toutefois celui-ci aurait
ce n'est pas d'une
directement imprimés sur
d'emblée son fidèle zélateur'-'.
beaucoup moins dans
Non seulement
du
figure
le r'
le
non plus, par-
lui
En matière
simple silhouette,
la toile, qu'il gratifie
d'ait les choses traînent
monde gréco-romain que dans
l'Inde.
siècle connaît déjà des représentations
boliques ou allégoriques du Christ, mais dès
le
n''
sym-
nous ren-
siècle
controns ses représentations sur les peintures des Catacombes
de suite saint Irénée nous parle de ces gnostiques
et tout
t-^) ;
qui
avaient des images peintes et des statues de diverses matières, a
que
disant
où Jésus du
c'était la figure
était
bommesC'ln.
faite
Ici
par Pilate au temps
encore l'invraisemblance
ait pris pareille
pas ce qui nous touche. Le point intéressant,
perce
le
souci de garantir
pieux
de ces tableaux
ressemblance
nocKiiii.L. Lifi'
Lelieii,
|).
a-yô.
—
kaccliliayana, p. "'
les
procurateur de Judée
(|ue le
fait
n'est
'"'
parmi
du Christ
ErsÈBE
,
[).
\oii'
78
//i*-«.
,
et
.69; SciiiEFNEH,
encore d'Alwis,
et suiv.
EccL, \II, 18.
sans
de
ces
'"'
M.
précaution
c'est qu'aussitôt
contestation possible statues,
en
15ksmer,
Lcs
les
la
donnant
Calacomhcs
du
flome (Paris, 1909), p. 20/1, ao8, 2a3-
aai. t'I
Conlra Hwres.s ,
l,
a5. 46.
RÉSUME HISTORIQUE.
72/1
coiiimi; (les portraits pris sur le vif. L'expédient étRit évideininent le
plus simple et le premier qui dût se présenter à l'esprit. Aussi
n'a-t-on pas
que le
les
manqué
communes
même
d'y avoir
l'Inde, dès
exigences de l'Iiumaine nature y firent éprouver
besoin d'authentiquer les images, devenues courantes,
comme
du Buddha. Seulement la
également recours dans
celui-ci n'a
pas connu
les affres
Passion, c'est donc quelqu'un des rois amis qui (plus heureux cette dévote entreprise) aura
que Bimbisâra en
—
pris soin
de
de son vivant.
comment l'idée
en serait-elle venue, alors qu'il ne tenait qu'à
lui
de contempler directement
prouve assez, ce sont
guère qu'après jection est
que
le
visage
là
des choses auxquelles
valide, la réponse
Buddha
terrestres
mois dans
se soient languis
comment
pièces la légende de la fameuse c'est-à-dire
en
la
Si l'ob-
des Trayas-
le ciel
Quel mécréant
?
ces quatre-vingt-dix jours d'absence ses
contemporains ne
Voilà, croyons-nous,
—
triomphante. Avez-vous oublié
est
est allé passer trois
que durant
on ne songe
qu'il est déjà trop tarcL
trimças pour prêcher la bonne doctrine à sa mère oserait douter
lui
du Bienheureux? L'expérience
le
mort, alors
la
le
Mais, dira-t-on peut-être,
faire portraiturer
le
de
et et
matière de toutes
de
pourquoi
le
s'est
voir?
créée de toutes
statue en bois de santal la
n
—
plus précieuse aux yeux des
indigènes. Telle est aussi la seule tradition locale qu'on puisse à la
rigueur invoquer en faveur de l'hypothétique existence d'un prototype vieil-indien.
On
sent assez qu'il ne faut pas compter sur ce
conte de nourrice pour contrebalancer négatif des çistesfl
monuments.
le
témoignage unanimement
D'ailleurs les Indiens
de jadis, rrsvadê-
moins pointilleux que ceux d'aujourd'hui, ne s'inquiètent
nullement en celte
affaire
de questions de marque de fabrique ni
de priorité de brevet d'invention. La seule chose qui puisqu'à présent les images du se multiplier, c'est
simplement
Buddha
existent et
les
commencent
effet
à
qu'elles ressemblent à leur original
surdivin. Le fragment d'évangile apocryphe qu'ils ont
de bonne heure à cet
préoccupe,
dû inventer
ne nous est malheureusement attesté
LA LÉGENDE
A
L'APPUI DE L'HISTOIRE.
qu'assez tard et sous une forme chinois
:
néanmoins
bien attribue
l'intention n'en est
l'initiative
de
BUDDHA, Dï BÉSARÈS, ASSIS
FiG. 567.
un peu hésitante par
la
À
tr
l'eCROPiIeNNE (cf.
Udayana de Kauçambî, dont Prasênajit
[).
58() i
(jSl,
,
''
Du
v*^
au
vn''
Fa-hien trad. Legge, p. 56 ou ,
Beal,
p. xliv:
p.
a83et
p.
'i.
iigô
,
/tc'i;.,
I, p.
G9O, 7OI, 708).
tn. i~>.
lait
n'aurait
235,
il
l'ait
honneur
ti;i(l.
et II.
Les téraoignagee tibétains (Scuief-
nkii. Leheii. p.
qu'imiter
indien,
Udayana.
le
•i']'.i
par ailleurs enjo)
el
\iiRsovt\ Inlrodiicllon à dltisme
à
est, |iour ainsi parler,
siècle la version s'est
Hil'A\-tsang, Méiii., II,
ou
roi
Bimbisàra, évidemment compromis par
notoire avortement de son premier essai,
hors de cause.
pèlerins
du Maître au
statuficationn
Prasênajit de Çràvasiî, tandis que Hiuan-tsang en
à
les
nullement obscurcie. Fa-
ISnlish Miisettm. Provciiniil de Siirndth. Iluiiteid-:
l'exemple C. Quant
725
p.
mongols l'Iiisloire
(cf. Eiig.
du
34o) licuueul
liiid-
pour
RÉSUMÉ; MISTORIQUE.
72G
Selon Fa-liicu, Prasénajil contente siniplenieiit son envie en
livée.
de mémoire l'image du Buddlia. C'est
faisant exécuter
une lourde
là
Sans doute notre auteur rattrape ensuite sa
faute de tactique.
flagrante maladresse en faisant décerner à la statue par le
lui-même un dans
certificat
de
l'bistoire
de ressemblance.
ce
11
Buddha
n'en subsiste pas moins,
peu près
prototype fabriqué par à
et
dehors delà présence du modèle, quelque chose qui cloche
cœur vraiment
saurait satisfaire les exigences d'un
et
en
ne
L'informa-
zélé.
teur de Hinan-tsang ne se laisse pas prendre ainsi en défaut. Son
Udayana
en outre appel au magique pouvoir du grand disciple
fait
Maudgalyâyana pour
expédie au
qu'il
ciel
où réside
chargé de modeler de visu sa première image. Dans cette
l'artiste
addition faite après coup on reconnaît aussitôt un à l'histoire de
Dârêl
(').
la
moins de monter
un Bodhisattva qui n'est pins
là
comment
ciel,
descendu sur
la
puéril, mais touchant, et
de générations de
chimérique
ils
fidèles.
('').
cœur
chaque version,
ici
ce
d'établir?
entêtement
cet
si
de
elle
elle se lève
la
était
pour
c'est
qu'en poursuivant ce dessein
debout ou aller ciel,
même assise
la descrip-
pas discerner :
car
si,
dans
respectueusement au-devant celui-ci
renvoyer gracieusement
636, n. 2. que l'étude, si désides documents chinois du genre II, p.
faut espérer
un peu
La seule chose que nous pardonnions
dn Bienheureux redescendu du fois
avec
Leurs relations ne laissent
d'une façon assurée
rable,
terre?),
la
oublient à notre gré l'essentiel, à savoir
tion de la statue
t.
portraiturer
que nos pèlerins ont partagé avec tant
malaisément à nos informateurs,
Il
de toute
bienvenue qui ajoute une garantie de
Nous sympathisons volontiers
Cf.
vallée de
qu'un ralîinement de précaution. Mais quoi, toute con-
plus à cette parfaite similitude qu'on a tant à
'^'
emprunté
la
cette ascension était
son
à
n'est pas encore
tamination n'est-elle pas
chaque
trait
célèbre image de Maitrèya, dans
Seulement, tandis que
nécessité (car à
'"'
Bienheureux
le
ne manque pas à
s'asseoir.
de celui qui
est
gure 691, nous
Pourtant,
représenlé sur notre fixera
point et d'autres encore.
bientôt
si
li-
sur ce
L
\
nous en croyons
LKGENDE
la tradition
FiG. 568.
— BuDDHA, DE Java
DE I.HISTOIRE.
fin templr. dit
elle devait être faite frà la
'"'
590,
/119,
3
lidi/apràmanikâ I, p. ,^2
870
,
.ÎSG
,
car, en tout
688, 690, G94, 701, 7o4).
Ilintteur
:
s
in.
5o.
mesure du corps du parfait Buddlia On.
3 et
nous devons aussi
et dès lors
Cf. les expressions i.
(cf. p.
Candi Mfndnl.
:
nous assure-t-on expressément, que représente
C'est elle, ure
727
sino-japonaise, elle serait restée debout
ASSIS À L'EunopÉENNF.
,
Statue principale
t.
F;\PPUI
natiirellemenl, elle aurait été haute de seize pieds
et,
|>.
À
:
du Dwjjàvaddna
ttSamyah-samhitddhasya
pratimdn, l.
II, p.
34
et r
.
ci-dessus,
— On rom-
la
la
11-
reconnaître dans toute
prond du
même coup
de
K;i|)iça
érige tous les ans
du
Riiddlia haute de dix-luiit (lire
pourquoi
pieds (HiUAX-TSANG. ftec.
le
roi
une statue
F. p.
:
seize)
^h).
RÉSUMli msTOlUQUE.
728 la série
583
des figures
689
à
:
car Ton a
déjcà
vu (et
un point
c'est
sur lequel M. le professeur A. Griinwedel insiste également'')) avec quelle aisance ce type se laisse ramener à son modèle gandliàrien (cf. pi.
Comme
II).
d'autre part ce dernier est justement le pre-
mier dont l'existence nous
monnaies
(cf.
légende qui
677-Û78
fig.
s'est greffée
par
soit attestée
et pi. V, 9), le
les inscriptions et les
soupçon vient que
sur la statue pourrait bien être plus ancienne
qu'on ne pense et également originaire de l'cfinde du Nordn.
remarquera
d'ailleurs
que
qu'elles aient attendu le le vu''
x"^
siècle
Haute-Asie que,
la
pour s'introduire de compagnie des bagages de
siècle, elles faisaient partie
Hiuan-tsang rentrant en Chine
Yun
surtout dans
c'est
Lui-même
''^'.
avant
et,
sauter un intervalle de trois siècles,
il
un
lent pas déjà
permis de se demander
est
reflet
6û de notre
l'an
f siècle, après plus
la
de cent années d'existence,
la statue
Car enfin de quoi
encore une
la
comparable
de fabriquer à
De même que
B. KiiHst, p. 169011 éd.
Tibel, p.
(i
2a.
|)ltis liaiil. '"
Staii.
|).
—
Pour
figure
."îfjfi.
iiii
ri'.
707.
Biographie
de
Julien, p.
298
Cf. ri-dessus,
la
t.
''
aiifjliiise.
du Bouddliisuic
Mi/lliologie
Yi\.
E.-O.
,
III,
i.wwi.
Irad.
censées être
Rec,
il
Irad.
en Sérinde,
21 3.
Klioiaii, 1, p. KiiIi. CIi.
cl.
11.
C.HAVA^NES
it)o3, p.
— Sur
Hiiicin-lsaiiff,
11. p. .tRî.
de garantir aux
Hiua?(-tsang,
et S. IJeai..
]).
sinon,
authenticité
bouche du Maître,
Siixc
p.
commen-
fallait
exacte de son portrait
ses idoles lussent la transmission
171.
du Buddha une
les écritures étaient la
n'y aurait
s'agissait-il
s'efTorçait d'autre part
parole directement recueillie de
'"'
p.
que Ion
à celle
textes canoniques.
figure
Il
seconde moitié du
çât à s'auréoler de la légende. fois,
ère, ne recè-
de l'une et un écho de l'autre.
pas autrement lieu d'être surpris que, dès
que
faille cette fois
bien connus sur l'homme d'or, haut de seize pieds, que
les récils
l'empereur Ming-ti aurait vu en rêve
la
Song
lui,
notent leur miraculeuse immigration en Sérinde'''. Elles sont
familières à Fa-hien vers l'an 600. Enfin, bien qu'il
si
On
semblent avoir eu du succès. Admettons
l'une portant l'autre, elles
au Japon. Dès
la
le
.
p.
pris
3a2-.
B. E. F.
Sy-j; trad. Beal,
Ivpp dit d'Udayana
encoie M. A. Stein,
igo; A. Grïnweuel,
Tiiik., à l'index.
,1/ir.
Alib.
LÉGENDE
LA
DE L'HISTOIRE.
L'APPIil
\
729
d'après nature. C'est exactement le genre de jjréoccupations collectives qui
allait
provoquer
réunion dans l'indo du Nord du
la
concile de Kaniska.
A l'appui de ces vraisemblances nous aurions voulu apporter un témoignage
599),
(fig.
semble en
Sur un curieux
décisif. le
porter debout sur sa main gauche une petite sta-
lui-même. Une
scène n'est guère susceptible que
telle
d'une seule interprétation. Elle nous montrerait
moment de donner prendrions
même.
le
Bombay
Buddlia, toujours escorté de son fidèle Vajrapâni,
eflet
tuette de
aujourd'hui à
relief,
l'investiture à l'image
Bienheureux au
le
d'Udayana,
et
nous y sur-
prototype gandhtirien en train de se canoniser
Toutefois, vu
l'état
actuel de la
lui-
pierre et en l'absence
d'aucune autre réplique connue, nous n'osions rien affirmer. La Aurel Stein, dans
découverte par Sir
dernières fouilles de
les
Sahri-Bahlol. d'une scène très analogue (n° C. 60; 1912) vient
confirmer notre hypothèse, mais réveille par ailleurs nos perplexités
:
cai-,
ici,
le
Buddlia
présente, sont tous deux figurés voir autre vérité,
célèbre Anâthapindika
le
il
est difficile d'y
A
la
conviait la
,
aurait fait sculpter;
leur destination était de tenir sa place, en tête de
rangée des moines, dans
le
Pourtant
lui
on nous parle bien de statues du Bienheureux (ju'un autre
comme
Mais
assis.
chose qu'une variante de la légende d'Udayana.
de ses contemporains, et
lui-même qu'on
statue de
et la
les
Communauté,
témoignage
il
dîners auxquels est
Les images muiaculeuses.
charitable banquiei'
évident qu'on les supposait assises.
est isolé''); et
n'aurait été exécuté qu'au
le
la
de plus, avoue-t-on, ce modèle
lendemain du décès du Maître.
— Le
fait
trop tristement certain de
mort du Buddlia va changer complètement
les
la
données du pro-
blème. Non qu'on puisse aller jusqu'à prétendre que seules seront Nous avons rencontré
'"'
tiou
la
seule
men-
que nous eu connaissions dans l'excel-
ieiiti'
tr;iduclion
donnée par M.
B.
Liufer
[
Dokitmentc
]).
lier
IndischciiKuiisl
,
1
1) 1
j88), d'un fragment emj)ruuté
historien tibétain
du
xvui' siècle.
3 à
,
1
un
RESIJMK HISTORIQUR.
730
ressemblantes
modèles
les
images
de son vivant ou leurs copies; des
faites
pourront aussi
tardifs
lui
devront avoir recours à d'autres
ressembler, mais pour cela
ils
Rien ne servirait
ici
artifices.
d'ajouter quelque épisode apocryphe à sa biograpliie; pour authen-
tiquer une de ses images postérieurement à son trépas,
il
au moins un miracle. Les miracles ne manquèrent pas.
y en eut
même
tant qu'on ne songea pas à les
exemple, Açoka
il
Quand, par
trouve en présence de Pindola Bharadvaja C,
du Bouddhisme, qui
ce juif-errant
Maître,
se
utiliser tous.
Il
fallait
a
disciple
été le
direct
du
néglige d'en profiter pour lui faire expertiser les statues
de ce dernier. Quand Mâra, converti par Upagupta, revêt à sa
demande
forme exacte du Bienheureux,
la
moine ne songe
le
qu'à se prosterner, au lieu d'en faire prendre
un bon
rroquis(^).
Tels n'en sont pas moins les deux types auxquels on peut ramener les
à
prodiges désormais nécessaires pour donner
une image
qu'il
les certificats
requis
ou bien quelque être humain, d'une longévité
:
aura jadis vu de ses yeux
Buddha,
le
telle
reconnaîtra dans
le
l'œuvre nouvelle; ou bien un être divin se chargera d'exécuter celle-ci et se portera garant
A c'est
vrai dire,
que
le
si
le
la
ressemblance.
tant d'excellentes occasions ont été ainsi perdues,
besoin d'une explication miraculeuse ne
sentir qu'une fois, à propos
dans
de
du
seul
monde bouddhique une
s'est
modèle de statue qui
guère ait
fait
acquis
réputation comparable à celui
d'Udayana. Nous avons déjà dû parler de cette
effigie, sainte entre
toutes, qu'on vénérait dans le temple de la Mahdbodhi et qui était assise à l'indienne, le pied droit en dessus, la
main gauche repo-
sant ften méditations dans son giron et la inain droite pendante,
paume en dedans et les doigis allongés vers la terre (cl. fig. 557558). A son immense popularité nous voyons ou devinons au
la
'' '*'
ûî!)i/«'!)«drt)ia,
lahkdra, cf.
p.
ioo;
cf. I,
p.
619.
Divi/dvaddiia,p. d&oc\.suiv. -.Sùlràtrad.
Mahdvamsa,
Ed. v,
Huber.
87
el
p.
270;
stiiv.
et
(déve-
loppé p. I.
passage
d"iin
Sga-SgS?), où I, p.
iJuddlia
383
et siiiv.)
pour
du Divydvadàna, Nâga Kâlika (cl. crée une (îgure du
le
l'édification d'Açoka.
LA LÉGENDE moins
trois raisons
celle-ci tous les
ou Vajràsana
:
À
L'APPUI DE L'HISTOIRE.
sa pose, son site et sa
beauté personnelle. Sur
témoignages concordent. Son lieu
était le
même
où
le
731
rrsiège
de diamants
Bienheureux avait
atteint
rillumination. Enfin son geste de toucher le sol passait pour mar-
Fig. 5711.
Fig. 569.
Fi i;- -'7 FiG. 569-57-2.
Fig.
ôGg, nu Cambmlge
Fig.
'
— ;
Formes diverses de
fijr .
57a
L'ts.)/j.) (cf. p.
Cg8, 702).
5jo, à Ceylan;fig. 5ji, au Laos;
fig.
5j!>,
uu Siam.
querl'instant précis de la transformation du Bodiiisattva en si
Buddha
bien que. les unissant tous deux sous une seule forme, elle
concentrait sur elle la dévotion due au double idéal des Bouddhi.stes et satisfaisait à la fois les aspirations
des sectateurs du
Mahàyàua
et
du HinayânaW. Mais toutes ces chances favorables ne
lui
été d'aucun secours
D'un autre
'''
Cf. plus liaul, I.
|).
si
garantie
elle n avait été
-'iii-/ii'i
el II.
[).
32
1
et
vraies.
eussent
HÉSUMÉ HISTORIQUE,
732 côté,
il
eût été malaisé (et d'ailleurs on ne l'essayait pas) de faire
croire qu'elle l'abi'itait.
Or
de notoriété publique que cet édifice n'avait
était
il
du temple qui
antérieure à la construction
était
remplacé qu'assez tardivement l'entourage jadis élevé par Açoka autour de l'arbre de le
la Bodlii*^'.
Le long
intervalle écoulé entre
Pfln'-mVwrea et l'érection de l'idole était donc indéniable. Aussi,
lors
du passage de Hiuan-tsang, s'empressa-t-on de
Maitrêya lui-même était tout exprès descendu du
lui
ciel
conter que
des Tusitas,
sous le déguisement d'un brahmane'-', afin de moduler la statue
de ses propres mains
:
on voudra bien admettre qu'un être aussi
sublime savait parfaitement ce
Au temps deTâranàtha,
qu'il faisait.
mille ans plus tard, les lointains des siècles se sont davantage
estompés. La dédication du séparés de
puisqu'il reste encore
connu
le
une
jamais de dire,
Bienheureux
la statue
que
ainsi
mère des dona-
la
du Vajrâsana
les
chaque
à
est «le
vtm
fois, ces
données inévitables de
^''
Al.
dont
nous a paru
qu'il
l'identité a été
CoNNiNGHAM (Mahdbodii)
n'essaie pas de faire
si
suffire à
p. i2i)
,
remonler ce temple
discutée**',
lïlsl
pt.
déliguré par une série de reslauralions) la
seconde moitié du
11"
de notre ère. Pour l'entourage d'Açoka
on
sait
qu'il
est
représenté
façade du pilier de gaucho de
sur la
p.
la
cr
porle
Du
inachevées. si
bien partie
dénoncer dans
la
Boro-Bou-
et à Barliut (Cijnnin'gham,
Sur ce point,
cf.
ci-dessus,
t.
II,
226. Cf.
Ciuvannes (note à
la
traduction
de Song Vun) dans B.E.F.E.-O., 1
un
une simple réplique de
de Sâuchi
''''
siècle
légende
la
XIII). '''
(encore debout à l'heuie acluelle. mais
au delà de
du Trône
car on se fait en outre
:
statue incomplète trouvée sous la coupole centrale de et
manquent
visage
prétendait; et ce signe particulier faisait
de son signalement
dour,
la véracité
Chinois ne
devoir d'expliquer pourquoi l'image était restée le
sont plus
pourra contrôler
et
compliquent d'un incident inattendu
moins on
ne
(^)n.
Cependant, se
l'idole
femme,
très vieille
de l'œuvre. Et voilà pourquoi,
de Diamant
de
et
mort du Buddha que par un peu moins de cent ans,
la
teurs, qui a
temple
900, '*'
III.
p. 3()6, n. 3.
Cf. B. E. F. E.-O..
1.
111,
1903,
LÉGENDE
L\ l'effigie
du Vajrâsana. De
i;\PPri DE l/HISTOIRE.
\
cet
inachèvement
versions donnent une explication tout à stances ne diffèrent qu'autant qu'il
réel
fait
733
ou supposé
analogue
est nécessaire
:
pour
cadrer avec le reste du scénario. Selon Tàranâtha.
les
deux
les circon-
les
faire
tries artistes
^
KiG.
578.
—
Tète ixdo-crecqde de Bunniu,
i\etoi,(;iii;e (il. p.
Musée du fjnnrre. n° lù. Provenant du Swùl. Haulruv
divins
rjui
étaient venus sous
brahmane en qui
tsang, le
:
700).
o m. sS.
une forme humaine t', selon Hiuan-
se cache Maitrêya, s'enferment à l'inté-
rieur du temple; les premiers défendent qu'on les dérange avant sept
jours,
le
second avant
six
mois. Mais ou bien dès le sixième jour
il
faut ouvrir la porte à la vieille
p.
78-80.
même: on
Il
va de soi que
trouvera
la
la
pose est
la
statue reproduite
mère des donateurs, sur
la
pi.
Bud'.Hiist
\L111.
Art and
1
oilior
tt
car. dil-elle,
des
Ik'ginninffs
Essays, etc.
0/
RÉSUMÉ HISTORIQUE.
73/1
comme
je dois
mourir ce
avoir vu le visage si
sité
que
je reste seule sur la terre à
du Biiddlia, personne après moi ne pourra savoir
du Tathâgata
l'image
soir et
est
ou non ressemblantes; ou bien
la
curio-
des moines ne peut pas patienter plus de quatre mois. Dans les
FiG. 57'!.
D'après un
deux cas,
le
— Tète de Buddha
tnoulttp^p
d'une
résultat est le
tète
que
ensemble, quand
s'agit
l'interruption
il
aux cheveux ondes
même
disparaissent instantanément. aussi ressemblante
.
:
Quant
belle (les
le
ou
.
.
:
m. aa.
merveilleux
à la statue, elle est déclarée
deux choses ne vont-elles pas
du Bienheureux?)
.
701).
p.
les artistes
prématurée de son exécution
de quelques retouches
Cl',
provenant du Swàt. Hauteur
:
toutefois, à raison elle
a
de
encore besoin
LA LÉGENDE À L'APPUI DE L'HISTOIRE. Ici
nous ileniandons
la ])ormissioii
de céder
nous craindrions de paraître mystifier servant sous
le
nom
nos propres théories.
la
735
parole aux textes
à plaisir
le
:
lecteur en lui
d'auteurs tibétains ou chinois un résumé de
Or donc, continue
Târanàtha'^), cton disait
\^,.
J,,
.*;•*,
l'"lG.
que l'image
Ô^i hh.
était pareille
au
l'ilOFil-
il
du pied
droit; d'autres re<jrettaient
'''
que
les
qu'il
manquait
boucles des che-
la droite;
on
fit
plus lard. Les savants (^pandita) auraient dit encore
Geschichle des Buddhisimis in Indien,
tnicl.
les sept
que quelques parties
remarquaient
veux ne fussent pas toutes tournées vers cela
IhENT.
se trouvait
n'étaient pas achevées. Quelques-uns l'orteil
l'RLI
Buddha. Mais comme
viai
jours ne s'étaient pas écoulfe,
m
A. Sr.iiiEFNKK, p. 20.
exécuter
que
les
RF.SLME HISTORIQUE.
736 poils
du corps
et le
restés imparfaits...
vêtement, qui n'adhérait pas au corps, étaient
On
n.
a peine à en croire ses
yeux
toutes les
:
observations que nous a fout à l'heure suggérées l'évolution du type du
Buddha
manque
n'y
étaient d'avance réunies dans ce paragraphe. Rien
ni le prestige divin
:
des artistes étrangers; ni
d'admiration qu'arrache aux tidèles
la
cri
le
première vue de leur œuvre,
et
qui se traduit aussitôt chez ces âmes simples par ralfirmation de
la
ressemblance; ni enfin
la
images dites du Vajrâsana
preuve manifeste que
était
de style gandhàrien.
achever de s'en convaincre, de suivre besogne. Car, à
comme
vent çà et
à redire.
celui qui
là
dans
la
retoucheurs dans leur
Les voilà qui découvrent
pose de
les courtes
pour
suffit,
goût
le
scrupules orthodoxes des savants trou-
les
pied droit,
le
statue était placé en dessus et
la
dissimulait la retombée de la robe.
chevelure par
les
11
des critiques se produisent et
la réflexion,
des ignorants
prototype des
le
Ils
remplacent
boucles crépues,
ils
que
ondes de
les
la
usent au polissoir ces
belles draperies qui ont à leurs yeux le tort grave de ne pas coller
au
corps'').
Bref,
grec en un
ils
transforment, point par point, un Buddha indo-
Buddha
On
indien.
ne saurait imaginer description
plus minutieusement exacte du mécanisme de la transformation, et l'on
demeure
stupéfait de
constater à quel point la tradition en
avait gardé pleine conscience. Mais, [)ourra-t-on objecter,
moins un les
détail d'omis;
à présent
Hiuan-tsang
et
Un
reprenons, au
tout à l'Iieurc, nofi'e lecture
au complet,
D'api'ès la
:
et
même
temps que
instant
rouvrons
:
du
point
récit
était
pas complètement modelé et poli.
suite de la légende, le
dige
se
ri'pi'ixluit
.
.
dessus
Sur ces
liiniù
uii
l'on
ilei'nier fait
nous
|iiuir
donateur se serait trouvé par miracle en
encbàsse un saphir. Ce
possession de deux énieraiides et les veux
est attesté
de
289) nous n'avons pas présent mémoire d'exemple du pi'emipi'.
la
statue
mêmes pour
se
seraient creusés d'eux-
les recevoir;
le
nièine pio-
que
Les signes du grand hcmime étaient
sa figure alfectueuse paraissait vivante: seul le
du sein droit n
'''
même
nous ne voyons pas qu'en
pieds l'on découvre l'épaule droite
au
y a
il
p.
:
par nombre de statues
(cf. II,
à
la
L\ IJi(.ENDE
du
entrefailes, le dessus
pierres précieuses.
.
.C.
montant jusqu'au cou,
À
r;\P-l'l
DE
I
L'IllSTOlliE.
sein qui n'était pas achevé fut couvert de
Vous entendez bien
n
se prolongeait sur
rures
.
Etes-vous cette
.
ments
mais enfin
:
On
être négligeable.
nions, la réponse
pas de
le
le voit,
l'este
et l'on
dél'aut sous des
pa-
la
valeur de cet ensemble cohé-
la
elles
monuments
écrits et les
plis,
Ibis satisfaits?
Nous ne voudrions pas exagérer rent de légendes
des
la saillie
:
l'épaule droite
empressé de dissimuler ce pi'étendu
s'était
737
font ressortir entre
les
docu-
un accord trop complet pour
figurés
de quelque côté que nous nous tour-
même;
ne craignons
et cette i-éponse,
répéter, est la dernière à quoi personne eût pu s'attendre et
qu'aucun indianiste aurait eu à cœur de prouver. L'image du Sauveur
le
plus largement
Sauveur indien
,
humain
qu'ait enfanté l'Inde, mais enfin
du
est originairement sortie d'un atelier hellénistique.
Les idoles qui, nous souriant du fond des pagodes de l'Extrême-
couramment pour
Orient, passent
descendent d'un encore
démonstration d'avoir placé,
l'irrésistible
fut
Haute
et
fond
le
à la
mot de
dernier
le
semi-européen.
ancêtre
Peut-être côté
à
l'exotisme,
manque-t-il
de l'image qui
propagatrice de l'inlluence indo-grecque dans
la
Basse-Asie, un pendant occidental plus voisin d'elle pour
comme pour
la
forme qu'un Olympien
,
l'Apol-
fùt-il (tel
lon Musagète) costumé à l'orientale. (}u'à cela ne tienne. Hegardez
deux statues reproduites côte
les la
première représente
deux, avec
à côte sur les figures bc)'6 et Sg/i
le Christ, la
seconde
le
Buddha. Toutes
geste de leur bras droit pareillement enroulé dans
le
leur manteau, descendent directement d'un ancêtre
sa\oirla belle statue grecque
du musée de Latran que
l'Orateur et en qui l'on a reconnu
'''
Trad.
SNin.
Julien
pour
,)i:lii;\
,
|).
/iG.")
un lapsus de trdroilu, ainsi que
siiiv.: "g.Tiichci
Ghavannes nous
est
3
:
fait
OINnUÎRl. -
et
Slaii.
un
do
\o
xérilicr:
liud. 15eai,, lire, il, p.
Ed.
'"'
cette
à
l'on appelait
Sophocle'-'. Si celte asceu-
r;iiiiilié
depuis lonjjleiiips
commun,
Niitis
choisissons
statue,
parce
d'iiillciirs
cT.
i:i
lao.
comme exemple
cpi'eile
est
la
Ù7
TI.
ii[i-iu)ii
iiir.
^iriL
plus
738
Rl':si
dance vous
jiaraîl
bien lointaine
de Palmyre ou de l'Egypte romaine^, sans
les collections
même
tantôt saint Pierre et tantôt Vajrapâni(-). Rien donc de
moins exceptionnel que leur pose,
de mieux établi, au point
ni
de vue j)lastique, que leur parenté. L'une
comme l'autre est un Buddha deux sont au même titre un legs fait du moins
—
vérité d'aujourd'hui
la
et toutes
au vieux monde
in exlremis
grec expirant.
Telle est
un Christ gréco-
est
gréco-bouddhique,
chrétien
l'art
parlei'
ou bouddhiques qui campent exactement
des bas-reliefs clirétiens
par
pom
surlout bien écrasante
et
vous leur lionverez aisément des cousines germaines parmi
elles,
de
MÉ HISTOIUQLIE.
veux dire
je
la
conclusion qui se dégage de tous les témoignages actuellement
connus;
et
arrivées
les
telle
sera
vraisemblablement, au archéologiques
recherches
[)oint
vérité
la
,
où en sont de
demain.
Convient-il de s'en réjouir ou de s'en plaindre? Les
de
les faits et le plus sage est
n'est pas
il
de
artistique
l'infériorité
de
faite
la
main d'autrui
viennent:
coutume de triompher bruyamment
la
des Indiens,
ou rancune de
réduits à acceptei' toute
de leur propre
réalisation concrète
la
mode
idéal religieux. C'est la ticien
ils
d'ctemphatic dissent^^U qui puisse tenir contre eux.
récemment encore
C'était
comme
prendre
les
sont
faits
à présent,
par engouement d'esthé-
de faire payer à
nationaliste,
l'école
du
Gandiiàra sa manifeste supériorité technique par un dénigrement systématique de sa plus noble production. Nous refusons de nous associer aussi bien au mépris injustifié de l'ancienne critique l'inspiration indigène qu'au dépit
connue; mais, bien entendu, unique; du
même
type est par exemple
Pour Palmyre,
voir,
Citons d'autre part au Neues
de Berlin,
le
elc.
par exemple,
Strzygowski, Orient oder Rom,
—
'''
elle n'est pas
un Eschine du musée deNa|)les, '"'
mal déguisé de
fig.
12.
Muséum
couvercle d'un cercueil eu
t)olsil'Abousir-el-Meleq(n°' 17.
1
26-1
J7').
Voir
sarcophages
les
du musée de Latran cf.
t.
11.
1.
II,
lig.
— Sur
la
ligure
(11'
siècle),
'''
/i5'i
la
SgS cf.
pour
nouvelle contre
la
55
n°'
et lo/i
et notre figure
h et
467,
et p.
ayi;
829,
dilTérenee de date entre (vi°
siècle?)
et
Sg'j
ci-dessous, p. 786.
E. B. Havell, Indian Sculpliire and
Painllnp;. p. lio.
LA LÉGENDE À L'APPUI DE L'HISTOIRE. la
facture étrangère.
l'enfant
;
c'est
la
père
le
une part moins
Ce
n'est pas le père ou la
et
essentielle
la
le
l'un sans l'autre.
de parti pris dans l'exaltation ou soit
de
le
l'Asie, alors (jue l'occasion
prototype
eurasien
du
n'a
a
fait
pas pris
génie grec à l'élaboration de
maquette du Moine-Dieu. C'est un cas où l'Orient
ne pouvaient rien
le
mère qui
mère. L'àme indienne
que
739
11
et l'Occident
serait viiin de se
rabaissement s'olfre
Biiddlia l'une
si
soit
complaire
de l'Europe,
belle de saluer
des
sublimes dont leur- collaboration ait enriclii le
créations les
monde.
fil.
dans ])lus
CONCLl SIONS. La tàclieque nous nous étions assignée en commençant
est enfin
terminée. Après les sculptures de l'école du Gandliàra nous avons
mot
étudié de notre mieux ses origines et son induence, en un
son histoire. rival
Par un(^ application méthodique de ce réactif sans
que sont
d'aussi près
nous nous sommes efforcé d'analyser
les textes,
que possible
la
composition intime des œuvres
dégager, à force d'expériences répétées,
les lois
président à leur évolution. Avant tout nous nous
comme
tout ce qui subsiste, dans
lénisme patent de
compliment de
la
fond, d'indianisme latent sous l'hel-
que nous prétendions
croii-e
la
attaclié.
à faire ressortir
forme. Enfin on no nous fera pas
avoir définitivement épuisé si
le
de
organiques qui
sommes
comportait notre métier d'orientaliste,
le
et
le
mauvais
le
moins du monde
question. Des études sur
l'art
indien,
poussées qu'elles soient, ne sauraient avoir à l'heure actuelle
qu'un caractère tout provisoire. Nous en avons pris notre le débul(').
pai'li
dès
La base que nous souliaitons préparer aux investiga-
tions futures se révélera sans doute ruineuse sur plus d'un point.
Mais cette divination de
la vérité
lesdonnéesdu présent, crée
qui, lisant dans l'avenir à travers
les livres
durables, est un don (pion
ne saurait exiger du premier philologue venu.
nouf qui veut, nous à
la
bonne
foi.
et bien vain qui s'en excuse
pensée
Ceci rappelé,
qu'il suffit,
il
serait
N'est pas :
Eugène Bur-
ou plutôt consolons-
pour en être excusé, d'avoir
écrit
grand temps de clore ces pages déjà
de
tro[)
longues et d'attendre avec confiance, mais soumission, du destin qui dirige
'''
les fouilles
Lire l'avanl-propos
(lu
archéologiques que
I.
II.
les faits, ces
souverains
CONCI.rsiONS.
7'i-2
maîtres,
ou non
coiiliiiiioiit
eu avons oHerle. Mais
que nous venons leprises de délai!
nous avions
comment nous
il
reslerait encore à exécuter,
que de rapports symétriques
le loisir
œuvre? Que de
de nous y attarder!
que de
à
le sous-titre
que nous avons
quelques considérations d'ensemble sur
buer, tout conq)te et
fait, à l'influence
de l'Extrême-Orient.
men
A
la
de l'œuvre, nous ne nous
peu partout en Occident,
et
vérité,
la
Du moins
de ses créations
orientaux de
l'Asie.
les
:
il
une
est
obli-
celle d'achever
choisi à notre travail par
part qu'il convient d'attri-
classique dans l'art de l'Inde
au cours de notre long exa-
sommes
pas interdit de chercher un
jusqu'en Gaule, des points de rappio-
cliement; et d'autre part l'hisloire de l'école nous piste
lignes par-
mettre en valeur,
gation à laquelle nous ne saurions nous soustraire
de justifier
nous
flatter d'avoir déjà (iui alors
à peine de lermiuer le gros
ticulières à suivre, si
à coiiCinner rinterprélalion ([ue
a
conduits, sur
la
plus cai'actéristiques, jusqu'aux confais
Malgré tout nous n'aurons que trop forcément
cédé au travers professionnel du spécialiste, toujours prêta s'hypnotiser sur
tun,
il
son sujet et à oublier tout ce qui l'entoure.
est
même
urgent de secouer autant que
11
faire se
est
oppor-
peut cette
obsédante tentation, et, s'élevant à une plus large conception de la
valeur relative des choses, de situer, pour
modeste place dans
dliàra à sa
l'histoire
finir, l'école
générale de
du Gan-
l'art.
Tel un
ouvrier qui, son labeur achevé, relève enfin sa tête jusqu'alors
obstinément penchée sur son
sillon et,
promenant
ses
yeux sur
les
campagnes environnantes, parcourt d'un dernier regard, avant de terminer
sa
§
journée,
I.
le cercle entier
de son horizon.
L'influence classique dans l'art de l'Inde.
Le répertoibe de
l'ancienne école.
— Tout
de suite nous nous
apercevons qu'à regarder ainsi d'un peu haut l'immense étendue
de
l'Asie, les différences
que nous nous complaisions à souligner
L'INFLUENCE CLASSIQUE [)\NS L'ART DE L'INDE. entre notre domaine
montagneux qui
piirticiilier et ies
l'entourent,
7/(."
plaines basses ou les plateaux
vont en s'atténuant. Cela
vrai
est
surtout de l'écart que nous avons cru constater, au cours de nos bilans partiels, tant à propos des bas-reliefs ([ue des images, entre l'école
du Gandiiàra
et celle,
considérée
comme beaucoup
|)lus
ijr
FiG. 075.
'Ifilt
Mutée du Lounv,
DE IkiDDUA, AL\ CIIKÏEIX STÏLISKS
n" Sa. Provenant
(le
(
cf.
[).
289, "011.
Shàhbdz-tiarhi. Hauteur
:
o m. aS.
ancienne, de l'Inde centrale. Aussi bien, de ce côté, depuis que s'est
publiée
la
première partie de notre étude,
il
y a quelque
chose de changé. Jusqu'ici, avec une partialité bien excusable, indianistes s'elTorçaient de
aussi près que l'on osait
remonter autant que possible
—
du règne d'Açoka, au milieu du
en
les fait
ni" siècle
CONCLUSIONS.
Hifi
avant noire ère
—
slûpa diL bassin
\'\ett\
descendre
du (lange. D'autre part
débuis de
les
qui décorent les entourages des
les sculptures
ils
inclinaient à faire
gréco-bouddhique jusqu'après notre
l'art
ère et à les rapporter au règne (parfois rabaissé jusqu'au
Une
après J.-G.) de Kaniska. gir l'intervalle
siècle
ni''
sorte d'instinct les avertissait qu'élar-
moyen de
entre les deux écoles était le meilleur
sauver ce qu'ils pourraient de l'originalité artistique de l'Inde
comme pour
si
l'Inde n'avait pas par ailleurs assez d'originalités diverses
au besoin celle-là sans en être
sacrifier
nuée.
Malheureusement
.
.
—
les faits
autrement dimi-
ne se sont pas crus tenus de
favoriser ce pieux dessein et ont exercé en sens inverse leur irrésistible
poussée. Des inscriptions ont définitivement ôté à Açoka la
balustrade de Codh-Gayà
mamitra
Indramitra
et
poiii' la '),
i
apporter au temps des
Brah-
rois
membres ou contemporains
de
dynastie des Çurigas (18/1-79 av. .I.-C). La mention de ces
Çungas sur un jamliage de Barliut ne
suflit
la
mêmes
pas à garantir que
la
balustrade du vieux stâpa appartienne tout enlière au if siècle, tandis
que
celle,
non
moins vague,
des Çalakaïuis sur
la
plus
ancienne porte de Sanchi (celle du Sud), ne saurait empêcher ni
elle-même
qu'aux
ni, à plus forte raison, les autres,
eiivii'oiis
de notre
ère.
Dans
vement exactement opposé, sous nouvelles faites au Gandhàra
le
même
l'action
comme
de descendre jus-
tem|)s, pai'
un mou-
combinée des découvertes
en Sérinde
et
d'une compa-
raison plus serrée entre les sculptures et les monnaies, les débuis
de
gréco-bouddhique remontaient sous nos yeux de
l'école
la
domi-
nation des Kusanas à celle des Çaka-Pahlavas pour se rattacher de
proche en proche aux derniers des grands dynasies grecs du Penjâb, à la
fin
du
iT siècle
avant J.-C. Ainsi, l'intervalle entre
les
deux
écoles ne tend pas seulement à se rétrécir, mais à s'abolir, et les voilà
A '''
;i
M.
devenues en partie contemporaines. faits
Cf.
nouveaux, théories nouvelles.
Bloch,
V. A.
Smith
(lansvl..S'.
/..
Il
\mi. lUji. kjuS-iijoç), p.
les dates ries Çun(];ris.
est
1/17.
déjà évident
que
— Nous empruntons
L'INFLUENCE CL\SSIQUE DANS L'\RT DE L'INDE. nous devons désormais renoncer à l'hypothèse périmée vagues successives d'induence occidentale
nous-mêmo
exposée'''. Par le lait,
mais constante
Ouest
:
telle
n,
de ladite inlluence par
inliltration
deux
que nous l'avons qu'une lente,
n'y aurait eu
il
trdes
7'i5
la
route du Nord-
tout au plus pourrait-on continuer à distinguer une pre-
mière période ftirano-grecquen qui aurait, dès
le
temps d'Açoka,
~^ .
>] (i-â-j
'\ii.
-j
.
;
!":.«
..
— Tètes de Biddeh
Musée de Laliure,
préparé
«"'
5o8
,
momiiant li
et G-^iti.
les voies à l'action
Indo-grecs. Et sans doute, avait
:
mais
ports réciproques
temps.
Il
n'y a
il
o m. iq
:
ijboissakte des ondes des cueïecx. ri
o m.
m
beaucoup plus étendue
même
(cf.
et
la
Bactriane ou
jni).
profonde des
le
il
y
Penjàb et
va de soi que la distance oppose aux rap-
une barrière singulièrement moins que
ji.
à l'époque de ces derniers,
un bon bout de chemin entre
l'Inde centrale
le
stvlisatiiin
Ilanleuv
les
morts avec qui
les vivants
eflicace
que
ne se rencon-
trent pas. Les communications à travers les plaines unies et poli-
''
T. I,p. 25s
CONCLUSIONS.
746
du Gange
cées du bassin
étaient des plus
faciles.
D'ailleurs
les
témoignages précis s'enchaînent depuis l'ambassade de jMégaslIiène cour de Candragupta, en passant par
à la
de Bindu-
les relations
sàra et d'Açoka avec les successeurs d'Alexandre, jusqu'aux incur-
cœur du pays, d'Apollodolos
sions, en plein finir
par
Faut-il
l'installation
de satrapes parthes plus ou moins hellénisés. rappeler,
part
d'autre
de Ménandre, pour
et
après
les
raisons politiques,
les
preuves artistiques de ces relations continues? Le lecteur n'a peutêtre pas oublié l'existence dans l'ancienne école indigène de motifs
persans (palmettes, lions ailés, griffons, etc.), non plus que de ces qui sont autant d'em|)runts
centaures, ces tritons, ces atlantes,
etc.,
au bagage décoratif de
Ces deux séries de
l'art grec'*'.
plus contestés par personne. leur valeur
et
trouver entre
Il
ne sont
faits
ne manquait pour leur donner toute
que de
dégager tout leur potentiel historique
un point de contact
elles
précis.
L'étincelle a jailli
du jour où une heureuse découverte de Sir John Marshall nous rendu
l'inscription
gravée sur
l'antique Vidiçanagara,
non
de Dion, natif de Taxile
et
le pilier
de Besnagar. Erigé près de
de Sànchi, par Hcliodore,
loin
a
fils
envoyé d'Antialkidas, ce monument,
«montre clairement comment vers
le
milieu du
n*"
siècle
avant
notre ère, l'inlluence grecque, partie du royaume gréco-baclrien
du Nord-Ouest, pouvait pénétrer dans centrale (-)
Cette possibilité,
11.
yeux de jeter un pont entre de côtés
si
différentes
dhique sur
les
''
première partie
(t.
hindous de l'Inde
démontrée, achève sous nos
deux écoles d'une part,
— la
d'ailleurs
propagande boud-
la
calalo-
empruntés dans notre I,
p.
206
et suiv.).
péninsule, allaient développer quasi
origines nettement occidentales de l'école
du Gandliàra
et
de démontrer
Nous aurions pu nous dispenser d"en constituer avec tant de soin un lot séparé,
le
au moment où nous
écrivions,
il
n'eût été encore nécessaire d'établir les
les
de son indépendance par rapport à de l'Inde centrale,
si,
par tant
confins septentrionaux, de l'autre, la pénétration
Nous avons soigneusement ces motifs
les
— que,
hellénistique dans le centre de
gué tous
sitôt
les États
'"'
J.
Pli.
celle
même représentée
spécimen tardif de Vocel,
iijitH-Kjoij. p. 33.
titres
la .1.
|
ar
figure 82. S.
/., Anii.
Rep.
L'INFLUENCE CLASSIQUE DANS L'ART DE L'INDE. simullanéineiif,
comme
ici
Dès
là.
le
loi-.s,
contraste entre leurs
productions ne peut plus s'expliquer par un écart dans
mais seulement par
A deux ou
la diversité
7'i7
temps,
le
des milieux où elles se développent.
appartiennent
trois cents lieues près, l'une et l'autre
même religion, répondent aux mêmes besoins, se proposent même programme, obéissent de façon plus ou moins experte
à la le
aux
et docile
mêmes
La technique de
muler
:
la
inspirations.
l'ancienne école.
les
du Nord-Ouest
sérieusement que par reste encore
il
ment
solide.
prouve),
pas à se
n'y a
dissi-
le
premières colonnes d'Açoka jusqu'à
nière porte de Sânchi, jointe à
fois
Il
continuité désormais établie de linduence occidentale
dans l'Inde depuis
écoles
—
et le
la
la
der-
quasi-contemporanéité des deux
du Centre, tend
à
passé l'originalité de
compromettre plus l'art indien.
Toute-
aux indianistes une ligne de retraite apparem-
Après tout
(la
forme causative du verbe employé
le
Garuçla que cet HéViodora fit ériger au haut d'un pdier
le
de pierreW en l'honneur de Visnu était un travail indigène, tout
comme Or
il
est
décoration des vieux slûpa bouddhiques des environs.
la
deux choses que personne ne s'avisera de contester:
d'abord, que cette dernière, avec tout ce qui
c'est,
mêle d'ingénuité
s'y
pittoresque et de symbolisme conventionnel, est l'expression directe
du génie indien; et polis, se
c'est,
ensuite, que
ces reliefs,
présentent tout autrement que
simples débutants dans
l'art dillicile
de
si
comme
bien fouillés des essais de
la scul[)ture.
Forts de ces
deux constatations, nous sommes autorisés à penser que
l'Inde
ancienne possédait un art suflisamment développé pour .
Otia
,
\:\
même
iiiiMnc slaliin.)
-jD^lj.
rmimitmiqtliîos piir M. V. ('.01.0LIIEW.
de riiide. anlérieurement à Alexandic, est
ment une page
757
tronve-t-elle plus
lui se
domaine de Tinconnaissable?
Musée de Madras.
que
DE L'INDE.
liislori({ue-
bianclic. archéolofjiquement une vitrine vide, rien
ne nous cmpèclie de noircir l'une notre imagination et de nos
et
de remplir laulre au
vo-iix. S'il
nous
plaît
ijré
de
d'aHirmcr qu'au
CONCLUSIONS.
758
temps jadis
un
l'Inde a jiossédc
ait
comparable aux grands
arts
pré-helléniques de rE;;yple et de l'Assyrie, de quel droit viendrez-
vous
nier? Vous n'en savez pas là-dessus plus long que nous.
le
Qu'est-ce qui vous prouve d'ailleurs que des fouilles heureuses ne
viendront pas demain confirmer nos allégations? Et
que
ces découvertes se font bien attendre,
jours d'affaire en rappelant un
dont
la
ments de
l'Inde étaient
climat seul de
en
bois.
Dès
l'usage s'est
.
.
de pierre nous
les plus
anciens
monu-
lors l'incendie, les termites,
péninsule rendent assez compte de leur entière
la
disparition, et celle-ci à son tour laisse le
conjectures.
vous objectez
nous nous tirerons tou-
les édifices
preuve certaine, à savoir que
apportent
le
fait
si
—
En
perdu de
effet; et
champ
libre à toutes les
comme, depuis Don Quichotte,
se battre avec les
moulins à vent, nous nous
garderions de partir en campagne contre des imaginations pures, si
nos
ft
esthètes w n'avaient habilement greffé sur ces prémisses
théorie aussi décevante qu'ingénieuse, et capable
une
de séduire
les
meilleurs esprits par un savant mélange de fantaisie et de vérité. Ils
tiennent en effet solidement deux positions importantes. D'une
])art,
est
il
bien évident que
dans l'Inde au D'autre part,
il
lu''
est
siècle
à son image.
aussitôt
le fait
—
et c'est le
dans tout sou jour art entièrement
Posons à présent en axiome que
l'art
l'art
grand mérite
— que
qu'elle s'en fût
indien du
v" siècle
dégagée
:
l'Inde
à son goût
et
de l'Inde, avant
l'influence étrangère, était tout pareil à
connu après
que
brusquement créé
avant notre ère par un décret d'Açoka.
temps des Guplas un
qu'elle n'eût subi qu'elle a
n'a pas été
non moins certain
de M. Havell d'avoir mis a développé au
l'art
celui
nous en déduirons
avant notre ère, dont nous
ignorons tout, était aussi admirable que celui du v° siècle après,
dont nous commeuçoas à savoir quelque chose. Et
Pour escamoter plus aisément forte,
il
ne restera plus
([u'à
le
cette assertion, tout de
tour sera joué.
même un
peu
l'enguirlander avec quelques citations
des vieilles épopées et d'intrépides considérations sur les principaux centres d'art et d'enseignement religieux au temps où, nous dit-on,
L'INFLUENCE CLASSIQUE DANS
DE
L'AliT
L'INDE.
759
l'Inde était à la tête de la civilisation et l'institutrice de l'Asie.
bout du coniple, tout historien ne pourra que
moins
à
ne
qu'il
Ce dernier
soit
Au
prendre,
s'y laisser
un indianiste professionnel.
seul est, liélas, vacciné d'avance contre la contagion
de cet enthousiasme délirant.
réduit à leur juste valeur les pré-
11
tendus témoignages historiques sur l'existence des «galeries d'arts
au temps du Mahdblidmta en parlant de raient la
et sait
,
quel abus de langage on
université de Taksaçih'm, dont les Jàlalm atteste-
l'ct
renommée;
bilité d'attribuer à
surtout
il
mieux que personne
sent
la
période médiévale
et ainsi
:
tout de suite le doigt sur le point faible du sophisme.
de
cf
renaissance
même
temps que
veut-il
dire
que
l'impossi-
l'époque post-vêdique et anté-bouddliique ce
qui est vrai seulement de
ici
commet
qui tienne.
15
La
l'erse aussi
Il
met
n'y a pas
connu vers
a
uue sorte de restauration nationale
l'Inde
il
:
le
cela
des Achéménides soit identique à celui des
l'art
Sassanides? Et qu'on ne croie pas pouvoir s'abriter en dernier ressort derrière l'excuse spécieuse faire illusion à
du :-boisn
aucun archéologue. Tous
les
:
elle
ne peut plus
peuples, y compris
Grecs, n'ont-ils pas débuté par enq)loyer cette matière, et son
les
emploi exclusif
n'est-il
pas à lui seul
la
niai'que d'un
artistique des plus primitifs? Mais avec tout cela
développement
nous ne ferions tou-
jours qu'opposer des aflirmalionsà des alfirmations, etla partie n'en
moins belle pour nos conti'adicteurs
resterait pas
conservé dans à notre ère
:
le
où
les
Heureusement
ses droits.
nous n'avions
du (iangc aucun monument antérieur
bassin
car, là
si
ilocuments manquent,
[)our celle-ci,
ils
la
science perd
ne nous font pas entiè-
rement défaut. Avant de sauter allègrement par-dessus et
de conclure de
l'art
compte de ce qui nous
des Guptas à celui des Nandas,
dix siècles
il
faut tenir
reste des dynasties inter[)osées des
Andhras,
des Çungas et des Mauryas. Or, ({u'on veuille bien se reporter au chapitre
'''
f
Imlian
où M.
Sciilpliire
Ilavell
aborde enfin
and l'aiiUhig ,
cli.
v.
les
sculptures de Barhut et
CONCLUSIONS.
7(i()
Sànclii,
(le
faire reuirer
son
l'on
et,
dans
Car
livre.
le
cadre de son système,
clieinenl naturaliste et réaliste
gner dans
aurait toujours
SOS origines,
idéaliste,
:
dans
été
pai-eil à
par définition
mystique, symbolique et transcendantal
rc
assi-
lui-même dès essentiellement
(')»?
y a mieux
Il
:
conservation de ces autentliiques spécimens nous indique et
la
nous impose l'unique méthode rationnelle dont nous user pour nous faire une idée de ce que
la
indien devait être
l'art
remonter de proche en proche du connu
avons constaté tout à l'heure
puissions
méthode consistera naturellement
antérieurement à eux. Cette à
plan de
le
mais alors quelle place leur
dévelo|)pement d'un art qui,
le
(éprouve à ies
comme
pour contester leur caractère fran-
est trop expert
il
rciiibarnis qu'il
niissilùl
iiolciii
à l'inconnu.
Or nous
complication et l'amélioration crois-
santes, sous l'action de l'influence classique, des représentations et
des procédés de représentation; sens inverse et à
mèiiie filière, d'Amaràvatî à Sânchi, puis à Barhut
la
Bodh-Gayà, nous verrons de
plus en plus pauvres, et
(le
nous reprenons à présent en
si
la
même
compositions devenir
les
facture de plus en plus maladroite,
jusqu'à ce que, de siinplificaliou en schématisation, nous arrivions
aux plus anciennes manifestations connues de les sigles quasi
monnaies celle
indien, à savoir
l'art
hiéroglyphiques frappés au poinçon sur
carrées'-).
Dès
les vieilles
lors la cause est jugée. L'Inde
ancienne,
des liturgistes, des philosophes et des grammairiens, avait
décidément bien d'autres vocations que
celle des arts plastiques, et
ce qu'elle a produit en ce genre avant qu'elle soit entrée en contact
avec l'Occident devait être, tranchons
Le développement insToniQUE de tort
le
l'art
mot, assez rudimentaire.
indien.
— On nous
ferait
de croire qu'entraîné, bien malgré nous, dans cette sorte de
'"'
IndiKii SciiliiliiiT
'''
I^e
canictèie
(iiul Piiiiiliiiji-
ali.sirait,
nin(înioleclini(jue
des
(iMivres indiennes
nous
plus
.\).^^.
algébrique,
auciennes
a fait lout
de suilo
songer aux sùlin |).
de P;înini
608-609). Coni|iarez
rassemblés
sur
k's
les
(cf.
t.
I,
doruiueiils
planclies
Begiiinings 0/ Biuhlliisl Art, etc.
I-IV
des
i;iNFLUENCE CLASSIQUE DANS L'ART DE L'INDE. polémique, nous en ayons oublié notre fait
de l'évolution générale de
l'arl
sujet.
De
761
qu'on
l'idée
indien dépend en eiïet
la
se
place
'Ma
Fin. .586 ET .580 bis.
Musée
qu'il
style
(le
—
Buddha dd Campa
Hanoi. Statue de bronze troiirée
il
[face ot dos] (cf. p.
Bong-Dunng
Oa8,
(:\nmun).
()8-i, 7oli).
UaMcuy
:
i
m. lo.
conviendra d'y assigner à l'école du Gandiiâra. Si vraiment
Gupta
l'intruse se
n'était
que
la
renaissance de
trouverait écrasée
comme une
l'art
noix
le
originel de l'Inde,
—
disons mieux,
CONCLUSIONS.
762
comme un
calcul étranger à l'organisme
—
cette formidable pince. Et c'est bien là,
entre les brandies de
-
au fond,
à quoi tendait
toute la théorie. L'inlluence classique ne serait plus dès lors qu'un
fâcheux, certes, mais passager, une sorte d'intoxication
t'[)isode,
proniptement éliminée. Et que son action
ait fini
moins en apparence, nous l'avons reconnu
et
nous tenons qu'au lieu d'avoir été un poison, en d'autres termes qu'elle
Non seulement
compromise que ne ture
exposé'''
elle a été
:
mais
un aliment,
bien plutôt assimilée qu'éliminée.
moins perdu que gagné à ce contact avec
l'est
notre personnalité
que nous absorbons.
mieux
même
grecque, mais son originalité n'en a pas été plus
civilisation
la
l'Inde a
a été
par s'épuiser, au
Elle n'a
se réaliser et s'affirmer
fait
humaine par
qu'y puiser des
elle-même, car
à faire
moyens de
elle avait déjà
créer une individualité propre entre toutes les nations.
inconvénient ni déshonneur
nourri-
la
11
su se
n'y a ni
quelques enqn-unts de forme,
dès qu'on a un contenu nouveau à y verser. Les Grecs eux-mêmes n'onl-ils
pas été d'abord à l'école de l'Orient et leur art n'a-t-il pas
reçu des Egyptiens et des Assyriens l'étincelle de vie
ressemble pas moins à aucun autre
de
même
de
l'art
:
et,
indien. Gela est visible
('-)
en définitive,
pour
? Il il
n'en
en
est
productions de
les
rinde centrale, aussi bien à l'époque des Çungas que des Guptas en dépit des attaques passionnées,
et
:
par ailleurs maladroites, d'une
esthétique nationaliste, nous irons jusqu'à soutenir que cela est
du Gandhâra. Son œuvre
vrai de l'école
gréco-romain de second ordre,
c'est déjà
n'est pas
une
simplement du
fleur
du
sol iiulien.
N'y avons-nous pas tout de suite discerné, dans l'arrondissement
des formes, dans l'atténuation des muscles et bientôt des draperies,
dans l'orientalisation des visages, l'école
duMadhyadêça 568-570
l'expression
'"'
Cf.
t.
Il,
'*'
Cf.
(j.
PiîBROT, Histoire de l'art
l'antiquité, I, '"'
]).
L'I
(il i-()i
ti.
ilaits
tendances qui allaient faire de
la
plus pure du génie indigène'^)?
—
Est-ce la peine de
sunt que
le
t.
II,
p.
353
el suiv.
de l'Assyrie?
remarquer en
goût de l'Inde
beaucoup plus
j). xir.
Cf. ci-dessus,
les
à
celui
|ias-
s'a|)|)aicnte
de lEijypte que
L'INFLUENCE CLASSIQUE DANS L'ART DE L'INDE. Mais notre intention n'est pas de nous borner
à
critiquer les
théories d'autrui en nous gardant de prêter nous-niènie la critique.
11
avantageux pour
est plus
le
763
le flanc
à
progrès de nos études
/
3Ù3 FiG. 587.
—
Matulrà
BuDuiiA DE
Musée de Malliurà
,
n"
.1
.j.
(cI. p.
A'-jO
.
iS
1
,
6o6, 681. 701, 708,
Provenaiil de Jiun(dpur. Iliiiiteur
:
7l(')).
a m. ao.
de se tromper nettement que de garder un silence prudent. Aussi
ne terons-nous aucune raît, à la l'art
1°
difiiculté
pour exposer comment nous appa-
lumière des récentes découvertes,
le
développement de
bouddhique indien. L'Inde ancienne (et par Inde nous entendons avant tout
le
CONCLUSIONS.
HVi
cœur même du pays,
ment un
art.
Il
c est-à-dire le bassiu
n'est société
du Gange)
inférieure qui n'en ait un, et l'Inde
si
avait développé, bien avant Alexandre ou Cyrus, une
assurément lisé,
fort
n'est
il
le croire
eu si\re-
a
peu vêtue, mais déjà
pas aussi nécessaire (pie
raffinée les
car,
:
civilisation
pour
être civi-
Européens sont disposés à
de porter un costume complet. Seulement de cet art nous
ne savons pour
l'instant
absolument
plus sage de n'en rien dire,
rien
:
par suite,
et,
notre ignorance
si
même
serait
il
et le persis-
tant silence des fouilles ne nous donnaient à penser rpiil n'a pas
connu, dans
la patrie
de
la
développement comparable, dans
la vallée
du
INil
la
marque de
temps des Çungas toute primitive
de graver
:
même
de
ou en Mésopotamie. Los premiers monuments
l'inlluence (u''
et
les titres
un
loin, à celui qu'il avait pris
de l'époque des Mauryas
consei'vés, datant
déjà
tliéosophie et de la linguistique,
si
(ui'^
moins une allure
imagiers de Barliut ont pris un
de leurs bas-reliefs,
c'est
portent
Les sculptures du
gréco-persane.
siècle) n'en gardent pas les
siècle),
tel
apparemment
soin
qu'ils
avaient conscience d'être des initiateurs. Sur les productions de
la
période Andlira, l'intrusion des procédés et des conceptions plasti-
ques importés du Nord-Ouest se présentent cependant un bileté
dans
la
si
fait
de plus en plus visible
:
elles
curieux mélange de maladresse et d'ha-
facture, d'hérédités
indigènes et de suggestions
étrangères dans la composition, qu'elles n'en donnent pas moins l'impression d'œuvres spécifiquement indiennes. 2"
Nous en dirons volontiers autant d'une autre école qui
pendant ce temps pleinement développée dans l'Inde, particulièrement au
Gandhàra,
et
le
s'était
Nord-Ouest de
dont, dès
après notre ère, l'inlluence spéciale se traduit dans
le
ii''
le reste
siècle
de
la
péninsule par l'introduction de sujets et de personnages nouveaux, à
commencer par
la figure
exceptionnellement propices si
du Buddha. Grâce à des circonstances à
son hellénisation, l'apport grec
y
est
évident qu'on n'a d'abord \()ulu y voir qu'un rameau de notre
art européen.
Après tant d'expériences répétées au cours de cette
k
L'INFLUENCE CLASSIQUE DANS L'ART DE L'INDE. interminable éUide,
il
est
peut-être permis de dire que nous avons
achevé de dissiper cette illusion et mis dans tout son jour considérable qu'a prise
[•"iG.
luDDUA
fjSS.
Fig. 588.
—
Fig. r)S8 bis.
Britisli
IIE
le
^^én\e indien à l'élaboration
FiG.
IjfcSAKtb.
Muscitiii. Prni\ de Silrinilli.
— Musée
765
II.
:
588
ù m.
de Calcutta, n° k(url;iha)r i3. II.:
1
(cf.
m.
de
part
l'école
BuUUHA DU MaG.IDHA.
bis.
80
la
p. (iSi, 701, yo-'t).
fio (cf. p.
08 1
,
yo'i).
indo-grecque, non moins indienne ([ue {jrecque. Non seulement a,
ou peu
s'en faut, fourni tout le fond,
un certain point
la
mais
il
a
modifié jusqu'à
forme, ^'expérience est facile à faire
quelques motifs décoratifs
(cf. fig.
i
90
et suiv.)
il
:
à part
ou encore certains
CONCLUSIONS.
766 sujets serait
597-598) devant lesquels l'hésitation permise, jamais un œil tant soit peu exercé ne pourra cf)nuniversels
(cf.
fi<j;.
fondre un bas-relief gréco-bouddhique avec un bas-relief gréco-
romain.
que
3" Et ceci nous éclaire justement sur le rôle
rienne était appelée à jouer dans
pu
Si elle a
l'art indien.
et
aisément imposer son répertoire
si
c'est qu'elle les avait
comme une première
à la rendre d'autant plus
aisément assimilable pour
péninsule. Les artistes de
le
en
somme que
vallée
la
continuer
du Gange
mouvement
le
et le
maniérisme de
Tel est
le
digestion destinée
et
le
reste de la
du Dékhan
déjà
zénitli. 11
commencé dans
renouvelé
l'art
de l'Inde
les
outrances
de
l'évolution
l'art
et simplifié,
indien
qu'y a joué
que nous
antérieurement au
qu'il soit
l'école
légitimement
du Gandhâra.
ainsi d'intermédiaire entre l'Occident et l'Orient, elle a et enrichi
et le répertoire
réussi
tombait dans
de notre ère. Nous ne voyons pas
En servant
où
décadence dès avant l'arrivée des Musulmans.
la
possible de diminuer le rôle
que parce
de
la
de l'Inde
façon que nous avons dite la technique
et
de
l'Asie
bouddhique
:
mais
elle n'y a
qu'elle avait déjà adapté les ressources des ateliers
hellénistiques aux besoins religieux de peuples nouveaux.
croyons-nous, l'humble vérité. aurait la
n'ont
spécial de leur race.
v" siècle,
schéma, extrêmement abrégé
proposerions de siècle
l'idéal
obtenu au
résultat est définitivement
nous paraît avoir atteint son
x*"
déjà accom-
Penjâb pour dégager petit à petit, tout en faisant leur profit
des procédés mis à leur disposition,
Ce
et sa
aux idées indigènes. L'influence hellénistique a
subi dans le Nord-Ouest
fait
gandhâ-
développement particulier de
le
technique aux écoles du bas pays,
modés au goût
l'école
pu
se passer
de
l'école
magnifique floraison du
sible;
Ceux qui prétendent que
style
est.
l'Inde
du Gandhâra oublient que, sans
elle,
Gupta eût été pratiquement impos-
ceux qui soutiennent que l'influence grecque a engendré
tout l'art de l'Inde oublient que, l'école
Là
du Gandhâra
sans
la
n'aurait jamais existé.
civilisation
indienne,
L'INFLUENCE CLASSIQUE EN EXTRÊME-ORIENT.
§
En
L'Influence classique en Extrême-Orient.
IL
— Le
Insulinde.
l'Inde
;\
l'école
que nous venons de reconnaître dans
lùle
gréco-bouddhique
buerions volontiers dans
Bouddhisme indien,
à
les
que nous
est aussi celui
pays où
s'est à
commencer par
l'insulinde.
Boro-Boudour,
ràvati, les bas-reliefs de
il
lui attri-
son tour propagé
nexions purement et simplement au Gandhâra, par
peu de voix
767
y a
le
le
nous an-
Si
canal d'Ania-
fort à
parier que
s'élèveraient contre cette excessive prétention, tant ces
magnifiques sculptures sont encore mal connues. Pourtant nous
ne cacherons pas que, vraie en gros,
monuments que par bouddhique de
les
à
.lava
et attestée aussi bien
chroniques locales,
la
par
dé])endance de
les
l'art
Légard de celui de sa métropole aurait
besoin d'être analysée et jaugée dans
le détail. Ici
encore
c'est
une
question de degré, et l'on ne tarderait pas à constater que nous
avons alTaire non pas à une reproduction servile des modèles gréco-
bouddhiques, mais
adaptation proprement javanaise de
une
à
l'adaptation indienne de l'art gandhàrien.
Du Gandhâra
la
nouvelle
école lient les trois quarts de son répertoire et les procédés essentiels
de sa technique. A l'Inde
que nous avons vu d'appeler le
,
ce
manque
que
elle doit sans
la critique
doute, d'après tout ce
européenne s'empresserait
d'accent des lignes, l'insullisance du détail
anatomique
et l'absence d'action
tant pour se
demander
si
dramatique, sans s'arrêter un ins-
ce n'est pas notre goût occidental qui est
corrompu par une recherche excessive du mouvement, du muscle et
de l'expression pathétique. Enfin
de
l'Ile le
c'est
sonne.
aura puisé dans
le terroir
caractère spécial auquel se font reconnaître ses œuvres
même
sent que
elle
là
:
l'élément qu'il importerait le plus de définir, à pré-
leur beauté n'est plus sérieusement contestée par per-
Au
futur champion
de
l'originalité
javanaise
vont donc
d'avance toutes nos sympathies; et nous ne croyons pas
exposé à perdre sa peine
et
(ju'il soit
son temps. L'art bouddhique gréco-
CONCLUSIONS.
7(58
indien
n'est
pas sans avoir subi dans
transformation
:
seulement
celle-ci est
l'Iiisnlinde
beaucoup moins apparente
qu'en Chine. A ïouen-liouang, à \un-kang, et les vastes
manches
à
immédiatement aux yeux
sautent
forcée des
sommaires costumes de
nombre de
passer inaperçues
zone tropicale
la
de sa mère
et
Boro-Boudour,
à
:
pantalons
les larges
du Bodhisattva
chinoise
la
une profonde
l'analogie
au contraire
fait
modifications. Celles-ci n'en méritent
pas moins d'être relevées; et, ce travail achevé, on s'apercevra
que dans
la
Basse
accommoder
ont su
comme à
dans
Haute-Asie
la
les artistes locaux
leur façon la légende figurée du Sauveur qui
leur était venu de l'Inde.
Mais supposons à présent que, se jetant aussitôt dans l'autre extrême, quelque esthète néerlandais ou quelque Javanais natiorépudie toute pénétration de l'influence classique,
naliste
même
à
travers l'indienne, dans l'art de Java? Fort des contrastes reconnus
entre
les
gandliàricns
prototypes
n'auia-t-il pas
beau jeu
prétendre que leur vague rapport pour-
à
rigueur s'expliquer par
rait à la
Boudour,
comme
leurs insulaires répliques,
et
le fait
que
sculpteurs de Boro-
les
ceux du Nord-Ouest de l'Inde, ont puisé leur
inspiration dans le canon des Mùla-Sarvàslivàdins'')?
forme de dem.i-vérité poussée jusqu'à l'erreur, cile
fort
il
A
cette autre
ne serait pas
d'opposer des observations péremptoires. Par un
dilli-
phénomène
surprenant, quand on songe à l'éloignement océanique du relativement tardive des œuvres
])a\s et à la date
sculpteurs javanais
sont,
(ix- siècle), les
après les sculpteurs gandhàriens, les
meilleurs élèves que les maîtres hellénistiques aient jamais eus
dans l'Orient de
l'Asie
:
du moins
il
n'en est pas qui aient mieux
conservé l'esprit des ateliers antiques et continué à faire un plus adroit usage de leurs secrets. Les fluence, vieilles ''
que nous commencions tout œuvres indiennes,
Voir ci-dessus
p. Ii2-h^.
marques
,
t.
II,
\i.
s'étalent
(jj 'i-()ii(J, et cf.
caractéristiques d'in-
à l'heure à déceler ici
en évidence.
|)Our Java,
li.
/:'.
dans
les
Décoration
F. A'.-O.,
IX, igog,
L'INFLUENCE CLASSIQUE EN EXTRÊME-ORIENT. sculpturale
uniquement vouée
à
revêLir
la
—
FiG. ÔS9.
— D'après
Fig. 5go.
—
les
Blddua
d'Ajint'i.
Painliiigs
.
.
.
FiG. 5i|0.
nf Ajanlà,
jd.
'/a
—
Utuuin
b [Cave AJ
inlroduilion
in-
{cf. p.
Statue de bois du temple de .Seiryu-ji, à Ktjuto. D'après
est vrai, à
il
travers les cadres succossils d'une série de tableaux;
Pig. 58g.
de longues
nudité
essenliellement narratif, poursuivi,
galeries; dessin
7(19
Jipox.
Gi.i,
Aoui.
G8a, 707). A.Y, n" iiSB
(.
[ef.p. t;i;8, 6S7. Gg-'i, -jnS. 7«7i.
et des figurants
des éléments pittoresques
du paysage, arbres ou fabriques, sans
souci de leurs proportions
au milieu des acteurs
relatives;
emploi constant du raccourci favorisant l'étonnante va-
riété des attitudes, tout enfin, GANDllÀKl
-
11.
dans
le
système général de
la
com-
'lu i:nii:
;
Pour ne
artistes, l'art bouddiii(pie chinois daterait
non des Wei, de
HiiiTn, Ùhrr
Kunst, p.
et
''',
propagent.
se
sur
le
di'vetop|ipment
de
l'arl
industriel de l'Extrême-Orient? ^''
Voir
t.
II, p.
6G0
et
cf
p. '12IJ.
L'ÉCOLE DU ('.ANDH\R\ ET L'ART CLASSIQUE. encore de
la
comme
continuité,
dans toutes
779
opérations de
les
la
nature. C'est de proche en proche, faisant pour ainsi dire tache d'huile,
que gagne peu
à
peu
tt
Ne venons-nous pas
l'influence n.
delà suivre pas à pas de Sérinde en Chine, de Chine en Corée, de
Corée au Japon? A force de voir se répéter
même phénomène,
le
nous comprenons mieux pourquoi nous avons dû signaler étape
des
modifications
nouvelles.
chaque
tiennent pour une
Celles-ci
bonne part aux propagateurs eux-mêmes,
à
et
pour
le
au
reste
milieu nouveau. Nous avons tout lieu de croire que ce sont des
maîtres hellénistiques, venus de Bactriane, qui ont fondé à
demande des donateurs
la
indiens l'école gréco-bouddhi(pie du Gan-
dhàra, tandis que ce sont surtout des maîtres indiens
ont
(|ui
d'abord travaillé en Sérinde, puis des maîtres sérindiens en Chine,
des maîtres chinois en Corée, des maîtres coréens au Japon.
L'Ecole du Gandhàra et l'art classique.
§ 111.
Rapports avec l'art
mauvaise,
peu
à
c'est
païen.
toujours la
—
Ainsi,
qu'on
même semence
que
la le
juge bonne ou vent d'Ouest a
peu portée jusqu'aux bornes du vieux monde. Et
chaque nouveau terrain de culture, variétés de plus en plus éloignées
elle a
certes, sur
donné naissance
à des
mais
le fait
du type
originel
:
n'en garde pas moins son intérêt pour l'histoire générale de la civilisation.
La teinte lentement dégradée dont nous couvrions tout à
que
l'heure la carte de l'Inde, c'est d'un pinceau sans hésitation
nous retendrions maintenant, de
])lus
en plus pâlissante, sur celle
de tout l'Extrême-Orient jusqu'aux premières
retournons
à
les
mêmes
phénomènes. De
termes, cette
la répétition
quasi
école irano-grecqiie,
mal connue, qui sans doute
M. A.
Et
si
nous nous
présent vers l'Occident de l'Inde, de pays en pays
historiens de l'art seront d'accord avec nous
dans
îles.
se
développa sous
les
pour noter, presque obligée des
mêmes
malheureusement les
délia Setta nous montrait à la fois la voisine
si
Séleucides et oh
immédiate
et la
COMIM
780
SIONS.
plus proche parente de l'école indo-grecque, que nous dit-il?
—
Qu'aelle avait dû, à s'éloigner du pur centre classique, faire un
premier apprentissage de l'application de
sa
forme à des con-
tenus nouveaux, et satisfaire par suite aux goûts et aux exigences
de nouveaux peuples
de
la
Syrie, sinon
tt
i\
Et qu'écrit de son côté M. de Vogiic sur
qu'il est le
gnements grecs par des toujours le
même
kélaôtis, à
Ecbatane
comme villes
à Pétra
produit de
orientaux
artistes
problème qui
comme
En somme c'est Taxila comme à Peu-
t^'n?
posé, à
s'est
à Gtésiphon ou Séleucie, à
ou à Baalbeck.
.
mêmes du
nous pouvons donner des noms de
cités,
courant que
et à ces sources aussi
nous avons au s'épandre jusqu'au Pacifique,
Pergame ou Ephèse,
Antioche ou Alexandrie. Sera-t-il un jour possible pour
quand
le
Palmyre
Mais déjà, par cette chaîne de
.
nous sommes parvenus aux sources
logues,
l'art
traduction des ensei-
la
les
archéo-
cours du grand lleuve classique sera mieux ex-
ploré dans la traversée du désert de Syrie et de l'Iran, de suivre
jusqu'aux régions limitrophes de l'Inde et de particulier des divers aflluenls de
mander,
si
l'on se rappelle le caractère
Ce
Sérinde l'apport
serait
beaucoup de-
cosmopolite qu'avait d'avance
gréco-romain. Mais déjà deux points nous apparaissent
pris l'art
clairement.
dans
tête?
la
Tout d'abord
la transmission
ne pourra nous être
le
secret de ce qu'il subsiste d'obscur
de l'influence livré
classique jusqu'au
Gandhàra
que par une connaissance plus appro-
fondie de l'archéologie de l'Asie antérieure pendant les siècles
qui ont suivi la fondation de Séleucie lieu
nous n'avons pas à chercher
fluence
le
(3oG
av. .l.-C).
En second
point de départ de ladite in-
au delà de ce que nous appelons en Europe l'Orient
hellénisé.
Ainsi donc nous placerions la ligne idéale de faîte, qui borne
au couchant l'horizon gandhârien, en deçà de l'Europe, mais aux limites occidentales de l'Asie.
''*
Syrie centrale, p. 38.
11
va de soi que, les causes générales
L'ÉCOLK DU restant les
mêmes,
il
(;\.M)ll\l{\ existe
[)liis
ET L'ART CLVSSIQUE.
781
duiieanalojjie entre les effets pro-
duits par l'influence lioliénisti(|ue sur l'un et l'autre versant de ce
partage des
arts.
Fie. Ôo").
Pour
aller
Le couple
du premier coup jusqu'aux bords de
TUTlil-UUE CHEZ LES JaINAS (of. p.
loi,
Musée de Lakhiiim. Prm^enanl de Sahet-Mahet (Çrdvasti). Hauteur:
l'autre
'jitll).
o m. 7a.
Océan, que vojons-nous reparaître en feuilletant
les recueils
gallo-romains ou en visitant les collections d'Arles ou de Trêves?
Encore
et toujours des
acanthes et des rosaces, des guirlandes et
des amours, des griiïons et des tritons. Parfois se rencontrent des
CONCLUSIONS.
782
rapprochements plus pn'cis
un
HjTuré sur
dans
:
main droite d'un Neptune
la
sarcopliaive d'Arles, aujourd'hui
par exemple,
même
le
dauphin que dans
Ou
de notre figure i^GC.
au Louvre, repose,
celle des dieux
marins
bien nous relevons des correspondances
plus significatives encore, telles celles que présentent de part et d'autre les couples de divinités tutélaires
(cf. fig.
382-889
t'tfig.
597-
098). Jamais peut-être meilleure occasion ne nous sera donnée de constater comment, en Gaule et dans l'Inde, les mêmes idées ont exactement,
été traduites (ou, plus satisfaits)
par
personne
n'ira
les
mêmes
et ainsi
:
nous voyons à
la fois
historique qu'il convient de leur attribuer.
et 11
Gandiiàra et
le
le
combien sont juspeu de valeur
le
ne
s'agit
La souche commune
lointain cousinage.
que d'un
apparemment
expressions artistiques. Mais
comparaisons à longue portée,
ces
besoins religieux
imaginer d'influence directe entre
pays des Éduens tifiées
mêmes
les
après tout
doit être cher-
chée sinon à égale distance des deux branches, du moins dans leur intervalle.
Entre
seulement
fltalie,
Gaules et
les
comme
asiatique et la Chine
:
petit jeu des analogies,
une de plus entre
la
et
Grèce européenne s'interposait
région indo-iranienne entre
la si
la
pousser jusqu'au bout
l'on voulait
on pourrait
à ce
Grande-Bretagne
disant
te
l'art
des
îles
lointaine Thulèn.
et le
Japon. soit
On ne
n'est pas
s'éton-
infiniment moins
nipponnes que dans celui de
Ce
le
point de vue en découvrir
nera pas d'ailleurs que l'influence classique
marquée dans
Grèce
la
la soi-
seulement que, pour par-
venir au Pacifique, elle avait dû traverser l'épaisseur singulièrement plus considérable
dû
filtrer à travers
rudiments
'"'
(le
du continent asiatique
ou
(les tritons (cf.
(cf.
t.
encore qu'elle avait les
de notre culture celticjue, à savoir la civilisation chinoise.
le
pagne
irécailles des centaures et t.
1,
p.
aSa"), les images de la
coips
c'est
un écran beaucoup moins perméable que
Rappellerons-nous encore
l'euilles
:
1, p.
898
sonnages chevauchant supportés par des allantes
qui
211-212,9/1/1,
du
clieval {i\g.
Terre vue à
lias
Provinzial
et /107), les
nii-
per-
53), etc.?
soutiennent
i83;
cf. ///.
Muséum
in
lavant-corps
Fûhrcr Trier,
durrli
p.
52-
L'ÉCOLE DU GANDHÀRA ET L'ART CLASSIQUE.
—
Rappouts avec l'art chrétien. est à
même
présent roconnii de part et
Elle a filtré pourtant
(l'antre.
inllueiice classi(jue qui a inlroduit
C'est bien
dans
les îles
TS-'Î
:
le fuit
au fond
la
du Parifnine
t
i
^Kl^.P'^
Kin. ^lll!