OEUVRES DE
DESCARTES LE
MONDE
DESCRIPTION DU COPPS HUMAIN PASSIONS DE LAME
ANATOMICA VARIA
XI
M. Darboux, de l'A...
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OEUVRES DE
DESCARTES LE
MONDE
DESCRIPTION DU COPPS HUMAIN PASSIONS DE LAME
ANATOMICA VARIA
XI
M. Darboux, de l'Académie la
de
des
Sciences, dojren honoraire de
Faculté des Sciences de l'Université de Paris,
l'Académie
d'histoire l'Institut
de
des
la
Thiers,
Sciences
Morales
et
et
M. Boutroux,
Politiques,
professeur
philosophie moderne a la Sorbonne, directeur de
ont
suivi
l'impression
qualité de commissaires responsables.
de cette publication
en
''^
OEUVRES DE
«^DESCARTES PUBLIEES PAR
Charles
ADAM &
Paul
TANNERY
sous LES AUSPICES
DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
LE
MONDE
DESCRIPTION DU CORPS HUMAIN PASSIONS DE L'AME
ANATOMICA VARIA XI
PARIS LÉOPOLD cerf, IMPRIMEUR-ÉDITEUR 12,
RUE SAINTE- ANNE, 12
1909
AVERTISSEMENT En
apud Francifcum Moyardum &
1662, parut à Leyde,
Petrum
Leffen, un petit in-quarto de 121 pages (plus 34 pages
d'une Préface non paginée), sous
Des Cartes De Houw^^figuris &
le
suivant
titre
latinitate
:
Renatus
donatus à Florentio
Schuyl, Inclytœ Urbis Sylvœ Diicis Scnatore,
&
ibidem Philo-
fophiœ Profejfnre. L'éditeur, Florent Schuyl, expliquait, à la fin de sa Préface, qu'il avait fait cette traduction latine sur deux français, conservées l'une et l'autre en mises à sa disposition par deux anciens amis de
copies de l'original
Hollande,
Alphonse Pollot (qu'il appelle Alphonfus Palotti), Antoine Studler van Surck, seigneur de Bergen. En outre,
Descartes et
et :
Clerselier, avisé de ce projet, aurait
i^
beaucoup poussé l'auteur
à le mettre à exécution.
En -
^
\^
Le Gras, publiait un Le Monde de M' Descartes, ou
1664, un libraire de Paris, Jacques
petit in-8,
dont voici
le titre
:
Le Traitté de la Lumière, & des autres principaux objets Auec un Difcours du Mouuement Local, ô un autre
Sens.
des des
compofe{ félon les principes du même Auteur, (260 pages pour le premier Traité, et 3i seulement pour les deux Discours, lesquels d'ailleurs, ni l'un ni l'autre, ne sont de Fièvres,
p
Ç
Descartes). i663,
4^
le
«
Le
privilège pour ce petit
regiltré sur le Liure
27 octobre suivant.
que
le
don de
» lieur D. A. »
cet
Une
de
la
volume
est
du 18 octobre
Communauté»
des Libraires
Préface, signée d.
ouvrage au public est une
(sans doute d'ALiBERT), qui a
texte de ce traité
Œuvres. VI.
Du Monde,
«
r.,
nous apprend
libéralité
de
«
Mon-
envoyé chercher
le
préfqu'à l'extrémité des Terres a
Avertissement.
II
»
Septentrionales
»,
moins que ce ne
(à
Suède apparemment
c'est-à-dire jusqu'en
simplement en Hollande). paraître à son tour un volume,
soit tout
Peu après, Clerselier qu'il avait annoncé dès
fit
Préface du
la
Vde
Descartes, en lôSg. (Voir
t.
L'achevé d'imprimer est
du ,12
la
des Lettres de
II
t.
présente édition,
p.
635-636.)
:
L'Homme
avril 1664, et le titre
RENÉ DESCARTES, &
vn Traité de la Formation du Fœtus du me/me Au t heur. A uec les Remarques de Louys de la Forge, Dodeur en Médecine, demeurant à la Flèche, fur le Traitté de l'Homme de René De/cartes, & fur les Figures par de
luy inuentées. (A Paris, chez Théodore Girard,
une Préface non paginées.) L'Homme, p. 1-107. Formation du Fœtus, p. 109-170. Remarques de Louis de la Forge, p. 171-408. TraGd.
in-4, pp. 448, plus
68
pour une Epijfre
M.DC.LXIV.
p.
et
duction française de la Préface de Schuyl à son édition latine
de 1662,
p.
409-448.
Clerselier, dont le
nom
no figure pas dans
lement au bas de l'Epître dédicatoire »
Colbert
»,
revient,
cerne
et de 1664.
Il
hâté et pour l'une et pour l'autre.
Traité de
le
le titre,
mais seu-
à Monfeigneur de
au commencement de sa Préface, sur
deuK éditions antérieures, de 1662 se soit trop
«
l'Homme, Schuyl ne
s'était
les
regrette qu'on
En
ce qui con-
procuré que des
que Clerselier possédait l'original, qu'il eût mieux valu, certes, imprimer d'abord on y aurait vu, dès les
copies,
tandis
:
premières lignes, que ce n'était pas un Traité à part, mais une suite de l'ouvrage la
Méthode
sur
dont Descartes parle dans son Difcours de
et qu'il appelle ailleurs
l'Homme
selier regrette aussi
la
qu'on
donné trop vite, en 1664, le un texte plus fidèle, avait, dit-il,
ait il
avec des figures mieux faites
au Traité de l'Homme, dans
fait
chapitres
première partie de cet ouvrage. Cler-
Traité de la Lumière, dont
c'étaient
Monde. Les
doivent donc venir après ceux du Traité de la
Lumière, qui forment
»
son
comme
les
le
'(
n, et qu'il
même
se proposait de joindre
volume, puisqu'aussi bien
deux parties d'un
même
tout.
Il
ne Ta pas
cependant, nous l'avons vu, dans sa publication de 1664,
m
Le Monde. et la raison
en est
facile à
deviner
:
le petit
volume du Monde^
qui venait à peine d'être publié, mentionne que Jacques
Gras, rimprimeur, a
fait
Le
part de son privilège à Michel Bobin,
Nicolas Le Gras, et Théodore Girard,
«
pour en jouir fuivant
Mais Théodore Girard est précisément le nom de l'imprimeur que nous avons vu en tête du volume de Y Homme imprimer aussi dans le même volume le Traité de la Lumière, en 1664, c'eût été arrêter net le débit des »
l'accord fait entre-eux
».
:
exemplaires petit in-8, qui donnaient ce Traité à part, et qui, tout nouvellement parus, étaient loin encore d'être épuisés.
Mais
treize ans plus tard,
porte ce
dans une seconde édition, en 1677, de s'abstenir, et le volume
mêmes raisons nouveau titre L'Homme
on n'eut plus
les
:
de
RENÉ DESCARTES, et
Formation du Fœtus, avec les Remarques de Louis de la A quoy l'on a ajouté le Monde, ou Traité de la Lumière, du me/me Authcur. (A Paris, chez Michel Bobin & Nicolas Le Gras, M.DC.LXXVII. In-4, pp. 5ii. Soit 66 p., la
Forge.
L'Homme, p. 1-98. La DefCorps humain (ou Formation du fœtus), p. 99-154. Remarques de Louis de la Forge, p. 55-368. Verjion de la Epijlre et Préface, non paginées.)
cription du
j
Préface de Monjîeur Schuyl, p. 369-404. Le Monde, p. 4o55 II. Plus 8 p. de Table des Matières. Clerselier ne reproduit pas, pour le
Monde,
le texte
publié en 1664, qui n'était qu'une
copie, mais, bien entendu, celui qu'il avait en sa possession, c'est-à-dire l'original.
Tels sont les quatre documents, tous imprimés, que nous utiliserons pour publier et le Traité de la
Lumière
et le
Traité
de l'Homme.
D'abord nous commençj-ant par
publierons à
les
la
suite l'un de l'autre, en
Traité de la Lumière.
le
Non seulement
les
déclarations de Clerselier nous y autorisent, mais elles ne nous
permettent pas de Traité de avait,
en
faire
l'Homme, eflFet,
pour
autrement. Le Manuscrit original du
de montrer à qui voudrait,
qu'il offrait titre, dit-il
Traité de la Lumière,
tel
qu'il
:
Chapitre
nous
le
j6'.
A
vrai dire, le
donne, ne compte que
AVERTISSEHVIENT.
IV
y aurait donc une lacune de deux chapitres, d'autant plus que i6 et 17. Mais cela ne doit pas nous arrêter la première phrase du Traité de l'Homme (sur le sens de chapitres;
i5
il
:
laquelle Schuyl, faute de
comprendre
cet enchaînement, s'est
mépris dans sa traduction) montre bien ce
Monde
dans
nous vivons
;
»
même
FRomme,
Traité de
du second élément,
il
deffus », précisément dans
En
Monde
réel où
pas moins décisif, en un
et ceci n'est
enfin,
certain endroit du
de
que Descartes construit de toutes pièces
artificiel,
espaces imaginaires, et non pas du
les
parties
qu'il s'agit toujours
rappelle
à propos des
ce qui a efté dit cy-
«
Traité de la Lumière.
le
du Traité de la Lumière, en copie MS., dont on s'était servi,
outre, la première édition
1664, nous apprend que la
donnait bien une division en chapitres (de
à i5 inclus sans
i
titres. Ceux volume de 1664, ont été ajoutés par l'éditeur, ainsi que la seconde partie du titre Traité de la Lumière & des autres principaux général OBJETS DES Sens, comme il l'avoue lui-même. Nous donnerons
doute), mais
que
que ces chapitres n'avaient point de
l'on trouve tout
au long dans
le petit
:
donc, après cet Avertissement, tous ces titres avec signée
dans
d.
r.
de 1664, nous contentant de reproduire ensuite
le texte les
Cependant des
numéros des chapitres.
Clerselier, dans son édition de 1677, a mis aussi
titres, et qui
l'équivalent.
Les
ne sont pas ceux de 1664, bien qu'ils en soient avait-il trouvés
dit pas, et cela n'est
reproduits également. le
Préface
la
dans
MS.
le
guère vraisemblable
Le mieux
:
original
la
?
Il
ne
le
copie les aurait
serait donc, afin
de conserver
texte de Descartes dans toute sa pureté, de ne donner ces
titres
qu'on marge, et entre parenthèses
insérés avant chacun des chapitres,
du discours. Et
c'est là
une chose
d'autant plus que,
rompent
ils
fort
:
la continuité
importante, dont nous
avons eu tort de ne pas tenir compte en imprimant Principes en français, au
princeps donnait,
t.
comme
IX de il
la
présente édition
convient,
venue, les titres étant rejetés en marge.
texte des
le :
l'édition
ce texte tout
A
d'une
plus forte raison,
le
v
Le Monde.
Traité de la Lumière, qui date d'une période antérieure, où
Descartes préférait encore voit
dans
Pour
la
comme
forme du Discours,
on
le
publication de lôSy.
la
Traité de l'Homme, qui vient ensuite, nous ferons
le
de
même;
là
toute division en chapitres manquait, et dans les copies et
et
nous aurons d'autant plus raison de
dans l'original
:
c'est ce
que déclarent
pour s'en convaincre, de comparer ajouté
même
quand
le
faire,
le
les éditeurs, et
il
que
suffit,
numérotage que Schuyl a
(sans d'ailleurs mettre de titres aux 33 cha-
pitres qu'il distingue ainsi), et celui de Glerselier, en 98 chapitres, qui
se justifient
bien davantage, et que nous repro-
duisons, avec les titres conjecturés, mais en les renvoyant à la fin (p.
La
203-209), *-^omme n'étant pas de Descartes.
disposition générale étant ainsi arrêtée, quel texte allons-
nous choisir
?
Pour
le
Traité de la Lumière, nous ne pouvons
pas, après ce qu'a déclaré Glerselier, ne pas préférer l'édition
de 1677, 9"' reproduit l'original, à celle de 1664, qui ne reproduit qu'une copie. Toutefois la différence entre les deu.x n'est pas
si
grande, que Glerselier l'annonçait dans sa Préface du
Traité de l'autre
l'Homme en
1664. Et
ne nous paraissent
la
même,
à dire vrai, ni l'une ni
reproduction fidèle du texte
même
de Descartes, au moins en ce qui concerne l'orthographe et certaines
locutions
familières
au
philosophe.
A
cet égard,
toutes deux substituent à des façons de parler et d'écrire, un
encore en 1677, les formes plus à la mode qui les avaient remplacées; et ce qu'il y a de curieux, cependant, c'est que sur certains points le texte de 1677
peu surannées déjà en 1664
et plus
retarde plutôt, et sur d'autres celui de 1664 est en avance. voici des exemples. Descartes écrivait d'ordinaire et d'autant
que
:
cette
Kn
pour ce que
forme d'autant que est conservée géné-
ralement dans l'édition de 1677; mais celle de 1664 la remplace partout, non pas même par la locution pource que, qui lui
parut sans doute avoir également besoin d'être rajeunie,
mais par
la forme toute récente de parce que : une seule fois, le typographe avait laissé jpource (p. 102) mais parce est soigneu;
.
Avertissement.
VI
volume de 1664 imprime presque toujours la lettre i pour ^ dans le mot ie, (comme écrivait Descartes); celui de 1677 donne uniformément je. Enfin une fois, par mégarde sans doute, le typographe de sèment
à Terrata. D'autre part,
rétabli
1664 avait imprimé cetuy-cy
19);
(p.
le
mais on trouve, rétabli à
forme adoptée aussi en 1677, bien probablement ait plutôt écrit cetuy. Il
l'errata, celuy-cy, qui est la
que Descartes suffit
fort
maintenant que
lecteur soit averti.
ie
Nous ne pouvons
pas prendre sur nous de faire des retouches aux textes dans
un sens
dans
ni
Nous publierons donc, sous
l'autre.
ces
donné en 1677 par Clerselier d'après l'origiau bas des pages, toutes les variantes que peut offrir
réserves, le texte nal, puis, le texte
figures,
imprimé en 1664 d'après une simple copie. Quant aux nous reproduirons celles qui vont avec le texte de
Clerselier, celui-ci les déclare d'ailleurs
nous
mieux
faites », et
croyons sans peine.
l'en
Pour
«
Traité de l'Homme, nous n'avons pas ainsi l'em-
le
barras du choix
:
un seul texte nous a été conservé, celui que le donnerons donc tel qu'il
Clerselier a publié en 1664; nous est.
Tout au
plus, la
avec
l'original,
copies, nous
différences
Mais
la
l'Homme
:
la
comparaison de ce texte français, qui est
traduction latine de Schuyl, faite sur deux
révélera-t-elle
dans ces deux copies quelques
nous ne manquerons pas de
question
les signaler.
plus intéressante pour ce
la
est celle des figures.
Traité
Descartes n'en a point laissé,
sauf deux, qui seront indiquées chacune en son
lieu.
Toutes les
autres, dans l'édition de 1G62, sont de IHorent Schuyl. Kt s'est
pas contenté de les
texte;
les a
il
accommoder autant que
artiste.
»
coup,
preffion
que »
fi
l'on »,
texte
».
«
possible au
elles sont,
Deux savants
pour
lui
la
l'emportent de beau-
a fimplement égard à la graveure
celles qu'il propose, et
ne
Mais justement Clerselier a pensé,
avec raison, que, bien que ces figures
»
il
voulues aussi belles que possible, et on y sent
main d'un véritable
de.
»
)
» » ))
»
:
impulit Authoiitas
»
Dodrinae
»
Surck, Eques,
;)
; 1)
» » » i>
Nobilitate
nulli
A'iri,
Inciyti Generis
fccundus,
& exquifitiflimas
Anthonius
Dominus de Bergen, qui
Stmier
van
nativà fuà bencvolentià
Authoris nollri Autographe quàm accuratilTnnè mihi lubens concefîit. Proniovit deiineatum denique &l urfit negotiiini Nobilillimus D. Claudius Clerfelier. Liieiaruni Decus & Columen, aevique noftii Phofphorus. Vtpote qui, pollhumorum Operuni Cartefii Tutor & Curator optimus, diligeiUi tidelitiue in lucem edit relifla Authoris noftri P. M. Opéra, cedro digniora. Quibus fané Hcroibus opellam
Ectypum
à fefe ex in
hune finem
Avertissement.
vin 1)
meam
per Mânes Cartefii aliquoties flagitantibus reludari, inex& ipfum Carte-
»
piabile videbatur ingratitudinis in tantos Viros
»
fium crimen. Quandoquidem verô ipfe hujûs Libelli Tutor literis fuis teftatum facere dignatus eft, fibi, & aliis in Galliâ ftudiofis Cartefii, meos conatus, quorum copiam ipfi feceram, non difpli-
» »
eoque nomine publici juris fieri effe è re confido meam audaciam, tantorum Virorum authoritate extortam, quâ non » metui innocuum & utiliflîmum Libellum cum Philofophis com» municare, veniam confecuturam, faltem apud probes, quibus » folis probari geftio. » Renatus Des Cartes De Homine... à FloFENTio ScHUYL iG62. Ad Lcâoreui. »
cere,
:
»
LE
MONDE ou
LE
TRAITÉ DE LA LUMIERE
PREFACE 1664 « » 1»
» >)
» » » »
» » » »
Ce Monde d'un des
< plus > grands Philofophes
qui
ait écrit,
Monfieur D. A. n'en & que la paflion qu'il a pour tous les fentimens véritables & utiles, jointe aux demandes des Savans, ne l'eut obligé de tirer de fon Cabinet cet ouvrage, chercher prelqu'à l'extrémité des Terres Sepqu'il avoit envoyé tentrionales. Celuy qui en eft Auteur, ne l'a pas feulement laiiTé entre fes autres minutes moins correctes fans doute & moins importantes; il l'a ertimé affez, pour le donner luy-mémc à fes plus confiderables amis. Et quoy qu'en divers endroits, il le nomme fon Monde, icy neantmoins, où il ne parle que du Monde vifible, je n'ay vu dans l'Original que ces môs, Traité de la Lumière; à quoy la vérité des chofes m'a fait encore ajouter. Et ne feroit pas encore en vôtre pofTeflîon, avoit voulu faire une libéralité publique;
|
fi
Le Monde.
ix
avec cela vous des autres principaux objets des fens. Mais fi Latins, mots verfion des la Chapitres, des exceptez les titres Figures, les dehors ou dedans gliffer fe quelques fautes qui ont pu
»
&
»
I
»
a-ppartient à
le refte
..
Monfieur Defcartes. Et
les particularitez
que
ceux qui cachent j'en rapporte font voir que, comme je croy que receleurs, ceux qui luy en fes fentimens, font en quelque forte les Chapitres que je Pour faullaires. font fubftituënt d'autres
.)
.)
»
aye trouvez dans le Manufcrit, neantmoins les commence, je juge à voir de quelle façon l'Auteur quelquefois que fon deffein étoit de faire fans interruption un Difcours, ou mêmes, depuis le Chapitre fixiéme, une Hiftoire une Hirtoire, Roman. Il favoit que, fi quelque part on defendoit de parler du difois,
» » .>
quoy que
je les
|
&
» .)
.)
.)
» »
de d'une Syfteme de Coptrnic comme d'une vérité, ou encore comme Fable. d'une comme hypothefe, on ne deffendoit pas d'en parler Mais c'eft une Fable qui, non plus que les autres Apologues ou Profanes ou Sacrés, ne répugne pas aux chofes, qui font par
"'*^'^*'" 0. R.
TABLE DES CHAPITRES. Chapitre
De
I.
la différence qui eji entre
nos fentimens
&
chofes qui les produifent, dans la pag Chap. II. Ce que c'eft, dans le feu, que brûler, échauffer
les i
£ '°
éclairer
Chap.
Où
III.
& la caufe du moudureté & de la liquidité des
l'on voit la varicte, la
vement, avec l'explication de la corps dans léquels il fe trouve
durée
iQ
Chap. IV. Quel jugement il faut faire du vuide, & quelle eft certains la raifon puurquoy nos fens n'apperçoivent pas -^*
corps
Chap. V. La
reduâion des quatre Elemens à
explication
&
trois,
avéque leur
48
leur établiffement
Chap. \\. Defcription d'un nouveau Monde, très facile à conmais femblable pourtant à celuy dans lequel noitre nous fommes, ou mêmes au Cahos que les Poètes ont feint ,
l'avoir
"J^
précédé
Chap. VII. Par quelles Loix & par quels moyens, les parties de ce Monde fe tireront, d'elles mêmes, hors du Cahos & de ŒOVRKS. VI.
^
^^
la confufton oit elles étaient
"
Avertissement.
X
Chap. VIII. Comment dans le Monde, auparavant décrit, il fe formera des deux', un Soleil & des Etoiles Chap. IX. L'origine, le cours & les autres propriétés des
&
Comètes
des Plane/es en gênerai,
&
1
04
1
2
des Comètes en par-
ticulier
Chap. X. L'explication des Planètes, & principalement de la Terre & de la Lune Chap. XI. Ce que c'eji que la pefanleur Chap. XII. Du Jlux & rcjlux de la Mer Chap. XIU. Ce en quoj- la Lumière conji/le Chap. Xiy. Les propriété^ de ta Lumière Chap. X\' et dernier. La façon dont le Soleil £ les A/Ires agiffent Contre nos veux
1
iSy 157
174 184 ^14 2zfc>
ri;m.\kqui-z
Qu'encore que ceux qui ont déjà lu ce Livre écrit à la main, avent.iugé que vous y apprendriez une Philofophie facile, veritable & débarrafl'ée des paroles & des imaginations Scholaitiques, ils ont cru neantmoins qu'il ne feroit pas ou autres femblables '•
>
» •)
»
:
de vous avertir d'abord ' Que, quand Monfieur Dkscartes enfeigne qu'en fon nouveau Monde Ips parties de la matière fe tirent, d'elles-mêmes, hors de peut fuppofer qu'elles étcient, il entend la confufion où l'on inutile I
» 1'
:
.
|
.)
quelles s'en tirent fans
»
dit ailleurs,
»
même. " 2. Que
»
» •I
•>
que
s'il
la
le
fecours des Créatures
fubftance
eft
:
comme
lors qu'il
par foy, ou qu'elle fubfifte d'elle-
appelle Doctes ceux qui reçoivent aujourd'huy un
premier Mobile, des êtres de railbn, ou des êtres dêraifonnables, pareilles chofes, c'eft qu'il ne veut pas leur ôter le nom que plulîeurs leur donnent, ou qu'il parle dans le fens que les Logi-
&
cicns appellent divifê.
Que
>>
exemplaires de ce Livre qu'on a vus avant l'iniprefTion man|quoicnt en plufieurs chofes, principalement vers la page 24(3; mais que, pour les corriger, on fe pouvoit fervir du difcours des figures qui font dans les Principes de la Philo-
»
fophie,
»
i>
•>
»
3.
les
&
1
compofez par
40, &c.
»
le
même Auteur:
Part. 3, Art. i32. 137,
Le Monde.
xi
PREFACE DE CLERSELIER 1664
« » " > •>
»
Si je n'avois point elle obligé de faire vue Pitface,
le monde le peu de part que j'ay à tout cet Ouvrage, & pour rendre l'honneur qui eft deu à ceux qui fe font donnez la peine de travailler aux Figures, & aux Remarques qui l'accompagnent, Je me ferois contenté de celle que MonfieurSchuyl a déjà mife au devant de la verfion Latine qu'il a faite du Traité
l'Homme de M.
de
»
qu'outre qu'il ne m'a prefque ritn
>i
ofté l'efperance
»
» •>
» '»
» •>
»
Defcartes
;
car elle lailVé
e(t
fi
ample il m'a
&
à dire,
(i
belle,
tout à
fait
mieux... S'il avoit auiTi bien rencontré dans les figures des mufcles &. du cerveau qu'il a inventées, comme il a fait dans fa Préface, & qu'il eull travaillé fur vne copie plus fidèle pour faire Li verlion, je n'aurois rien voulu faire autre choff, que de remettre ce Traité en fa langue Naturelle, &. me ferois fervy de fes propres figures, qui l'emportent fans doute de beaucoup fur celles que j'ay fait mettre icy, fi l'on a fimplement égard à la graveure & à l'imprefiion, mais que je croy pour la plufpart clhe moins mtcliigiblcs que celles-là, & moins propres
Comme
')
librement
))
que
les
de
faire
du
à l'intelligence »
»
faire
connoiftre à tout
>•
»
pour
texte.
»
ces Figures ne font point de
mon
fentimcnt,
&
autres en pourront faire. C'eil
m'excufcr,
fi
moy,
j'en puis dire plus
cela n'empefchera pas le
pourquoy
jugement
je le
prie de
après l'avoir remercié des louanges trop obligeantes
»
m'a comblé & honoré dans fa Préface, Je ne lailfe pas de dire icy qu'il s'cft vn peu trop halle dans l'impreflion de ce Traité, & que s'il m'avoit fait la faveur de m'en avertir, je l'aurois prié
»
de
«
jufques à ce que
»
en avois l'original; full tombé, comme
» 1
>)
dont
la
il
furfeoir
(comme
cltoit, ce
je l'eulfe fait
» inévitables par le »
il
me
imprimer
aurois en
>»
icy en François,
mefme temps empefché
moy
qui
ne en plufleurs fautes, qui luj' eftoient défaut de fa copie, ce qui fans doute auroit &.
il
qu'il
a fait,
rendu fon Livre meilleur. » « Je ne veux pas icy les cotter toutes ceux qui prendront la peine de confronter fon Latin avec le François, les pourront aifément remarquer. Je diray feulement que, pour avoir voulu corriger le :
»
femble, aifcz raifonnable)
Avertissement.
xii .1
.)
>)
» i>
»
» .)
»
premier mot de la première période, il luy a donné vn tour qui en défigure vn peu le commencement. En effet, à confiderer ce Traité comme vn Livre à part ôt détaché de tout autre, ce qu'a mis Monfieur Defcartes à l'entrée femble n'avoir point de fens;
.& c'eft ce qui a trompé Monfieur Schuyl, & qui l'a porté à en changer le Frontifpice. Mais s'il euft fceu que ce Traité n'ell qu'vne fuittedu Livre dont il parle dans fa Méthode, & que l'original que j'ay, & que je feray voir quand on voudra, a pour titre Chapitre i8, il fe feroit bien gardé de le corriger. » Ce Livre-là mefme a aufli depuis peu eilé mis en lumière a mon infceu, avec ce titre Le Monde de Monsieur Descartes, ou Traité de la Lumière. On s'elt aufli trop précipité à l'imprimer; & fi celuy qui l'a mis entre les mains du Libraire eull voulu avoir vn peu de patience. & retenir le zèle qu'il a teinoigné avoir pour le bien du public, je l'aurois contenté dans cette imprellion mefme, où mon deffein avoit efté de le joindre, & luy aurois donné vne plus belle forme, des Figures mieux faites, & vn texte plus fidèle; ce que je pourray faire quelque jour. [AddiEt c'eft ce que l'on verra exécuté lion à la seconde édition, lô'^j où avoit voulu mettre les fi l'on dans cette féconde Edition; chofes dans leur ordre naturel, l'on auroit dû commencer par ce Livre, & après cela mettre le traité de l'Homme, qui n'en eil qu'vne fuitte. Mais cela auroit apporté trop de changement. C'eft pourquoy on ne s'eft pas arrefté à garder cet ordre naturel dans cette impreflion, ayant jugé qu'il feroit facile à vn chacun «•
» » » >i
»
» »
» .)
» »
» »
» »
:
:
fupléer en
»
de
»
»
Cependant je loue le zèle de l'vn & de l'autre, & quoy qu'ils foient tombez tous deux en (Quelques fautes, elles font fans doute bien pardonnables, puis qu'elles ont vn fi beau motif. Je fuis
»
moy-mefme
»
& comme
»
l'ont follicité
»
avoit quelques Figures de
le
le lifant].
»
«
rt
» »
»
il
aufll
en partie caufc de celles de Monfieur Schuyl, bien dans fa Préface, j'ay efté vn de ceux qui
dit fort
de travailler à cet Ouvrage car ayant appris qu'il Monfieur Defcartes. que Monfieur Pollot luy avoit mifes entre les mains. Je luy envoyay la Lettre que Monfieur Pollot fon amy m'avoit luy-mefme écrite fur cela, afin qu'il ne puft douter de l'avis que j'avois receu, & le priay de me communiquer ces Figures, avec les autres que l'on m'avoit aulTi :
que
»
dit qu'il avoit inventées, afin
«
trouvois juftcs) pour l'imprefTion que
»
querois pas de luy faire part.
»
toute la civilité poflible,
&
Il
je je
m'en pulfe
fervir
mcditois, dont
receut la prière
que
je
(fi
je
luy
m'accorda mefme plus que
je les
ne man-
je
fis
avec
ne luy
Le Monde.
xiii
demandé; car avec toutes ces Figures,
»
avois
»
du
»
paroiftre incivil dans la réponfe
traité
dont
il
s'eftoit
m'envoya vne copie
il
fervy pour les inventer. Je ne voulus pas
»
que je luy fis & quoy que j'euffe remarqué quelques défauts dans ces Figures, & dans cet exem-
»
plaire qu'il m'avoit envoyé,
»
tant hafter,
»
paffer le premier,
»
copie fur l'imprimé que j'aurois
»
m'eftendre fur
»
deùes,
mais que
&
fes
je
;
comme
je
ne penfois pas
croyois, au contraire, qu'il
qu'ainfi
il
qu'il fe duft
me
laifferoit
pourroit corriger les fautes de fait faire, je
fa
ne fongeay plus qu'à
louanges, qui fans doute luy
eftoient bien
»
& vfay de tous les termes que l'humeur & la civilité Frannous permettent dans ces rencontres en quoy il s'eft vn peu trompé, ayant aufli-toft pris cela pour vne approbation entière de fon ouvrage. Si j'euffe crû que cette première lettre, ou ce premier mot de compliment, euft dû entrer dans le confeil de ce qu'il
»
avoit à faire,
»
c'efl
»
firs
»
chofe eftoit fans remède,
» çoife » »
;
je
luy aurois dit fincerement
ma coutume, &
mes fentimens, comme
luy aurois épargné quelques petits déplai-
»
quand la que fon Livre efloit déjà imprimé. » « Après tout neantmoins, je ne puis m'empefcher de le loiier, & de luy fçavoir gré de fon entrcprife, qui eft grande, & pour
»
la
»
font faites avec jugement, lefquelles
;
mais
je
n'ay rien fceu de tout ce qu'il faifoit, que
&
meilleure partie, fort bien exécutée, dont les fautes mefmes ne luy doivent pas eftre
»
imputées, puis qu'elles ne viennent point de luy, mais de
»
délité de la copie fur laquelle
»
d'autant plus exercé
» qu'il a »
l'on
a
l'infi-
travaillé; laquelle doit avoir
pour la bien tourner en Latin, bien entendre les lieux où elle eftoit
efprit,
eu plus de peine à
défedueufe.
il
»
Maintenant, afin qu'on ne penfe pas que Meflieurs de Gutfcho» ven & de la Forge, qui ont tracé les Figures qui font dans ce Livre, fe foient fervis de celles de M. Schuyl pour inventer les » leurs en corrigeant les Tiennes, & pour conferver à chacun l'hon» neur qui luy appartient, Monfieur Chapelain me fera témoin, s'il » n'eft pas vray que, lors que je fus chez luy, pour recevoir de fa main le préfent que Monfieur Schuyl m'avoit fait de fon Livre, je luy portay en mefme temps toutes les Figures de ce Traité, » que chacun de ces MelTieurs avoit faites, & que je voulus expref» fement luy faire voir, pour avoir vn jour, en la foy d'vne perfonne d'vne probité aufii reconnue que la fienne, vn garend de «
11
>>
11
1.
Il
cette vérité. » '(
»
la
ce récit, ou fi vous voulez cette hiftoire, & prendre maintenant dés fon commencement comme j'avois
Pour continuer
:
Avertissement.
XIV » »
» » > »
» » '
" »
» i
» >
» >.
I'
•>
»
" > >.
»
de publier vn jour ce Traite, &. que j'eltois ei\ peine de trouver quelqu'vn qui voulult fe donner la peine de travailler aux Figures qui y manquoient, ne me fentant pas affez Meflieurs Louys & Daniel fort pour les inventer de moy-mefine EIzevirs, en l'année 1637, incontinent après l'impreiïion du preniicr volume des Lettres de Monfieur Defcartes, me donnèrent la toujours dans
l'elprit
;
connoiilance d'vn appelle Monfieur Huyberts. qu'ils me difoient les avoir mclhie déjà toutes traavoir tiavaillé à ces Figures, cees. Et pour s'allurer mieux fi ce qu'il avoit fait cftoit bien ou
&
&
pour s'eclaircir de quelques difficuirez qui luy reftoient. à caufe que Ton manufcrit luy fembloit peu corred en quelques endioits, ils me prièrent de luy envoyer vne fidèle copie de l'original qu'ils avoient ouy dire que j'avois entre les mains. J'embralfe promptement cette occafion comme vne faveur du Ciel; & après avoir tire de Monfieur Huyberts vne affurance par lettres qu'il me feroit part de fes Figures, quand il leur auroit donné la meilleure forme qu'il auroit pu, je luy envoyay vne copie de ce Traité, qu'il me fit fçavoir avoir receue mais oepuis, je n'a\- eu de luy, ny de fes Figures, ny de -cette aucunes nouvelles, ny copie, quelque foin & diligence que j'y aye apportée; dont j'ay mal,
;
eu beaucoup de déplaifir, car il m'avoit paru honnefte & habile homme, par le peu de commerce que j'avois eu avec luy c'eft pourquoy je ne puis acculer de cela que fes maladies, ayant fceu ;
qu'il eftoit fort infirme. »
»
mayant manqué, j'en cherchay vne autre. Et ne connoiflbis alors pcrfonnc, que je crulTe plus capable d'exécuter ce deffein. que Monfieur le Roy & que j'eftois bien aife de trouver vne occafion, où je puffe luy témoigner l'eitime particulière que j'ay toujours faite, & que je fais encore
»
de
»
d'Avril 1659, par laquelle, après m'eftre plaint
«
»
» «
Cette occafion
parce que
je
;
fa
perfonnc
&
de fon mérite,
je
luy écrivis vne lettre, au mois
doucement
à luy
des paroles outrageufes dont vn de fes amis s'eft emporté contre « moy, comme fi j'avois commis vn crime d'avoir publié quelques .1
.)
lettres
que Monfieur Defcartes luy
a autrefois écrites,
&
de luy
"
avoir amiablement rcprefenté, qu'il n'avoit pas bien
••
après
"
tion de fon Livre de Phyfique les louanges qu'il luy avoit
»
dans la première; par laquelle, donner la peine de travailler aux Figures qui manquoient à fon Trsité de l'Homme tant parce que l'examen qu'il feroit obligé de faire des deux Traitez que je luy envoycrois, pourroit luy
» » »
la
mort de Monfieur Defcartes fuprimé dans dis-je, je le
:
la
fait,
d'avoir
t'econde edi-
données
priois de fe vouloir
^v
Le Monde.
avec tant ouvrir refprit pour découvrir la vérité qu'il recherche dans le luy donner de belles lumières pour avancer de foin, travailler; ouvrage de l'Homme, auquel on ne fçauroit trop
>,
&
»
grand
»
que parce que
..
c'eftoit
vn moyen de
faire revivre
& rendre publique & & &
M. Defcartes l'ancienne amitié qui avoit autrefois efté entre fes entre luy qui depuis fa mort devoit s'eftre continuée luy, regagner de ainfi de fe remettre bien avec eux, Seaateurs,
..
&
.)
&
..
mctbonnes 'grâces. Mais il s'en excufa, de peur que, s'il y Traitez, ces de quelqu'vn que la main, on ne puft foupçonncr
..
leurs
..
toit
.)
qu'il dit n'avoir
jamais veus, luy eulTent déjà autrefois paffé par quoy qu'à dire le vray, ce foit vne chofe alfez difficile les mains bien rencontrer dans leurs à croire, que deux perfonnes ayent pu fi conformes les penfécs^ que d'avoir des pages entières, totalement des communication eu ait l'vn que vnes < aux > autres, fans impoffible, pas n'eft cela penfées de l'autre. Neantmoins, comme & que l'on a veu de plus grandes merveilles, je n'en veux point
»
;
..
,.
..
..
,.
..
»
» .)
..
.,
..
))
..
» ..
..
juger, les
Ledeurs en croiront ce
qu'il
leur plaira,
&
il
leur
difciple, de importe fort peu de fçavoir qui eft le maiftre ou le deux eft des lequel Roy, & le Monfieur Defcaites ou de Monfieur s'ils les ou conformes, ils font le premier inventeur des chofes où comme chofes les ont tous deux inventées. Toutesfois, pour dire ne me defavoucra pas. elles font, je croy que Monfieur le Roy .Monquand je diray de luy, qu'il a fait autrefois l'honneur à Phyde queftions des fur fouvent Defcartes de le confulter
(ieur
en gênerai de Philofophie, & qu'ainfi il vne perfonne de qui il pouvoit l'a autrefois confideré comme jultific apprendre. Et quand il ne le voudroit pas avouer, cela fe luy-mefme que celles par Defcartes, & affez par les lettres de M. fique
&
de Médecine,
&
..
copies, tirées fur l'onluy a autrefois écrites, dont j'ay de fidèles J'avois eu la penfée ginal, lefquelles font pleines de ces queftions. qui s'eft faite faire imprliner dans la féconde Edition
»
l'année dernière [i663)
..
fieur Defcartes, afin
»
»
de
les
du premier volume des Lettres de Monde juftifier par les miffives de Monfieur le
.,
de Monfieur Defcartes, qui leur fervent de faites à plaifir, réponfe, ne font point des chofes controuvées & comme cet amy de Monfieur le Roy, dont j'ay déjà parlé, femble Roy, pour ne vouloir infinuer; mais en ayant écrit à Monfieur le permettre; voulu pas l'a ne il luy, avec rien faire que de concert
»
Quoy que
»
» ..
..
« ..
Roy, que
&
les lettres
toutes ces lettres foient
fi
pleines de civilité, d'eflime font voir tant
de refped pour luy & pour fa & de correfpondance entre l'vn
d'amitié
dodrine,
&
&
l'autre,
que
je
ne puis
Avertissement.
XVI » » » .)
» .1
le Roy d'en permettre vn puifque déjà il a jour, la écrite en réponfe qu'il m'a la lettre imprimaft qu'on bien permis obligé s'il avoit en m'auroit fort d'Avril; il à la mienne du mois mefme temps fait imprimer la mienne, cela m'auroit exempté d'en parler icy. puis qu'il n'y a que cela feul qui ait donné lieu à
deviner ce qui peut empefcher Monfieur publication. Peut-eftre
le fera-t'il
»
cet article.
»
Après ce refus de Monfieur le Roy, je cherchay d'autres moyens, & tournay mes penfées ailleurs. Et croyant toujours (comme il y a grande apparence) que Monfieur Defcartes n'avoit
«
«
i>
»
point écrit ce Traité, en defignant comme il a fait fes Figures par des Lettres, fans qu'il les euft luy-mefme au moins groflierement tracées, je priay vn de mes amis, appelle Monfieur Guifony,
»
fçavant jeune
»
»
n » .)
homme, que
de s'inftruire portoit lors à voyager, de s'informer, en paffant par les Pays-bas, s'il ne pourroit point découvrir que quelqu'vn euft ces figures, ou du moins de folliciter par tout les plus habiles, & les plus affedionnez à le
defir
»
Il eut le bonheur de Gutfchoven, avec lequel il eut rencontrer à Louvain Monfjeur de apprit de luy que Monfieur Sluze l'y plufieurs conférences,
»
vouloit engager. Auffi-toft
» »
cette Philofophie, d'y vouloir travailler.
&
il
m'en donna
avis,
& comme je n'avois
»
pas l'honneur de le connoiflre, il me le dépegnit fi bien, & avec des qualitez fi avantageufes, que je crû ne pouvoir mieux rencontrer, qu'vne perfonne qui comme luy eft tout enfemble grand Anatomiftc & fçavant Mathématicien, qui entend parfaitement tous les Ouvrages de Monfieur Defcartes, avec lequel il a mefme
>.
converfé plufieurs
»
» » .)
» »
&
qui avec cela a cette forte d'efprit demande. Nous convinfmes Philofophie mechanique que cette bien-toft enfemble, moy de luy envoyer vne copie du Traité, & fois,
&
&
»
à de me les envoyer fi-toft luy de travailler aux Figures, mefure qu'il les auroit faites. Cependant, comme fi l'alTurance
»
que
»
» » » »
» » »
»
»
luy avois donnée de luy envoyer ce Traité euft amorty fon defir, je fus prés d'vn an fans avoir de fes nouvelles, ny fçavoir comment je pourrois le luy envoyer. Ft comme je comje
mençois à ne plus quafi rien efperer de ce cofté-là, vn Gentilhomme Flamand, appelle Monfieur de Nonancourt, que la paix nouvellement faite entre les deux Couronnes, & l'entrée de la Reine, avoit attiré icy, me vint voir de fa part, avec des lettres de recommandation, qui portoicnt entr'autrcs chofes, que fi j'ellois encore dans le delfcin de luy confier la copie du Traité de l'Homme de Monfieur Defcartes, que je luy avois autrefois
Le Monde. » offerte, »
vailler
» » »
eftoit plus
que jamais en pouvoir
)>
» » » »
en volonté de tra-
me
Je
&
dont à peine avois-je liny la ne \fenois que de recevoir, lefture, par laquelle il fe venoit offrir de lu)-mcfme k tiavailler aux Figures que j'avois dit dans la Préface du fécond volume
» je »
&
»
truuvay en ce temps-là dans vne atfez plaifante conjondlure; car quand Monlieur de Nonancourt vint au logis, j'avois encore fur ma table la lettre de Monfieur de la Forge (que je ne connoiffois point alors, mais qui depuis s'ell fait connoillre par de fort bonnes marques, comme on le verra par la fuitte), laquelle «
»
il
aux Figures,
xvii
des Lettres de noftre Autheur {voir t. V, p. 636} manquer à ce Traité-cy, pourveu que j'culTe encore befoin d'vn homme, & qu'il n'y en euft point d'autre plus habile que luy qui s'y fuft dcja avec qui je fuffe engagé. Je fus bien aife de faire voir à offert,
&
» ce
Gentil-homme
»
avis de luy fur ce
»
alloit
la
bizarrerie de cette rencontre, pour prendre
que
j'avois à faire
dans vne occafion où
il
y
»
eu quelque façon de l'honneur de Monfieur de Gutichoven, & pour me décharger fur luy de la refolution que je prcndrois, & l'en rendre refponfable envers fon amy, à qui je ne voulois pas manquer de parole, & que je craignois de defobliger fi j'acceptois les nouvelles offres que l'on me faifoii. Mais d'vn autre collé
»
j'aurois efté fafché
»
» »
»
bonne
» » '»
» » »
» » »
» » » » » »
les
pas accepter, m'eftant faites de
fi
profcf-
la
la connoiffance que demandoit dans vn homme auquel il s'offroit, & que je jugeois déjà par fa manière d'écrire, qui témoignoit beaucoup de fuffifance, capable de l'executer. Nous ne fufmes pas long-temps à nous réfoudre; & nous
» fion »
de ne
grâce, par vne perfonne de noltre Nation, dont
répondoit à
le travail
trouvafmes à propos de les laiffer travailler tous deux à l'infceu tant parce que (i nous leur faifions fçavoir, cela l'vn de l'autre les pourroit rendre pareffeux & negligens, chacun ne voulant pas fe donner la peine de travailler à vne chofe, dont il n'auroit pas feul la gloire; que parce qu'il pourroit arriver, que l'on fcroit privé de quelque lumière, que celuy-là auroit pu nous donner, de qui l'on auroit refufé le fecours. » « Cela ainfi arrefté entre nous, je mis à l'hçure mefme entre les mains de Monfieur de Nonancourt vne copie du Traité de l'Homme de Monfieur Defcartes, que je tenois toute prelle il y avoit long-temps, qu'il euft le foin de faire tenir à Monfieur de Gutfchoven, & qui nous a valu à la fin les belles & ingenicufes Figures qui font de luy dans le corps de cet Ouvrage; & j'en fis faire vne autre copie que j'envoyay à M. de la F'orge. Il n'ell pas :
Œuvres. VI.
c
Avertissement,
XVIII
befoin que
»
je
m'eftende icy lur
fes
louanges, puifque
» grande partie de ce Livre parle à fon avantage, »
&
les
Remarques
Içavantes
la
plus
Figures
adjoutées à ce Traité, feront
qu'il a
&
& que
les
fon mérite, que tout ce que j'en
»
mieux connoiftre fon
»
pourrois dire. Je n'ay jamais veu tant de diligence en vne per-
»
forine qu'en luy
efprit
en moins d'vn an
;
»
&
»
M. de GutfcTioven ne
Remarques.
De
m'envoya
il
&
fes
Figures,
les grandes occupations de empefché de donner tout le » foin qu'il faloit pour achever en peu de temps ce qu'il m'avoit » promis, on auroit pu avoir ce Traitd-cy il y a priis de deux ans » mais il faloit bien attendre qu'il euft entièrement éclaircy, ce que » fans luy l'on auroit eu de la peine à entendre, & il n'y avoit pas » d'apparence de rien faire, avant qu'il euft achevé ce qu'il avoit fi fes
.
.
forte que,
fi
l'euflent point
;
bien commencé.
»
»
&
»
Je fuis maintenant obligé de dire icy, avant que de palîer outre d'entrer dans
» cette
le détail,
&
pour ordonner
»
mifes entre les mains,
»
petits avis
» »
»
» » »
» " » »
» »
» » »
» » » »
cm
eu pour
déférence, que de S'en remettre entièrement à
»
»
que ces Meffieurs
difpofer à
ma
& mefme
mes
moy foins,
volonté des figures qu'ils m'ont ils
n'ont pas defaprouvé quelques
me les ont envoyées ils lefqucls quelquefois trouvé à première fois, fuivant ont la propos de les reformer. Ce qui me fait dire & alfurer de leur part, qu'ils ne trouveront point mauvais, mais qu'au contraire ils fe tiendront fort obligez à ceux qui les voudront advertir des défauts qu'on a pu y avoir lailfez, & leur apprendre en mefme temps le moyen de les corriger, ce qui fe pourroit faire dans vne féconde Edition. Ou mefme fi quelqu'vn plus ingénieux vouloit fe donner la peine d'en inventer quelques-vnes qui fuffcnt mieux faites, & qui pufl"ent fervir à faire mieux entendre le texte, je luy promets de les employer dans vne nouvelle impreflion, s'il veut avoir la bonté de me les communiquer. Et qu'il ne craigne point que ces Mefïieurs en prennent jaloufie car ce n'elt pas tant l'anibition de paroiftre, que le defir d'apprendre qui les a portez à travailler à cet Ouvrage fi bien qu'on ne fçauroit leur faire plus de plaifir, que de leur faire voir leurs fautes, en leur apprenant à faire mieux. » « Pour venir maintenant aux Figures, voicy l'ordre que j'y ay gardé. Comme la plufpart des Figures que ces deux Meflieurs avoient tracées chacun à part, eftoient femblables, ou que la differcnce qu'il y avoit entr'elles n'eftoit pas eflentiellc, & ne regardoit que la difpofition extérieure du corps de la figure, j'ay penfé que
je
leur ay donnez, lors qu'ils
;
:
Le Monde. de
xix
deux fois vno mefme chofc, & me pour la plufpart des figures de M. de mieux delTmées que les autres; mais
faire voir
»
qu'il clloit inutile
»
fuis
»
Gutlchovcn, qui cftoient pour celles où la différence eftoit notable, & qui pouvoient fervir à des vfages particuliers, comme font celles des mufcles & du cerveau, je les ay mifes des deux façons; & afin qu'on les puiife reconnoiftre, j'ay fait mettre vn G à celles de M. de Gutfchoven, & vne F à celles de M. de la Forge, & quant aux autres où ces
.'
» »
» »
contenté de
ne
)'
lettres
»
l'autre. »
fe
me
fervir
communes
rencontrent point, elles font
à l'vn
Je remarqueray feulement icy que j'ay vn peu change
«
avoient donnée à
&
première figure,
la
&
à
difpo-
qu'au lieu
»
fition qu'ils
»
qu'ils l'avoient reprefentée fur le plat, je l'ay fait mettre fur le
»
cofté, afin
I)
» »
» »
» »
» » » » » »
de
faire
mieux
la
voir ce que dit .M. Defcartes
qui vont au cerveau,
les parties
il
:
qu'après
n'y en a point de plus fortes
ny de plus vives, que celles qui fe vont rendre aux vaiffeaux delHnez à la génération, à caufe que le chemin qui y conduit e\\ ce qui fe voit mieux, ce me fenible, par cette difpole plus droit fition de la figure que par vne autre. » « Comme le mouvement des membres efl la plus importante action que l'Autheur ait eu à décrire & à expliquer, j'ay crû que je ne devois rien obmettre de ce qui pouvoit fervir à en rendre l'intelligence facile; & parce que chacun de ces MefTieurs a eu fur cela de différentes idées, & melme que dans vn brouillon, que tout autre que moy aùroit jett'
par
»
point mis de figure pour reprefcnter
»
parce que
»
» »
l'viie,
le
mouvement Tonique,
vne chofe fi facile à s'imaginer, quand on a bien compris les autres, que cela auroit elle fuperflu, & qu'il auroit femblé qu'on auroit voulu grolTir le Livre, & le faire valoir par le nombre des Figures... » « La figure de la p. i6, au bas de laquelle il y a vn D, efl vne c'ell
M
copie de ce brouillon de Monfieur Defcartes, dont, j'ay parlé cy-
»
deffus,
»
faire voir à
»
Cl
j'ay
que
j'ay tirée le
ceux qu
mieux que
j'ay
en auront curiofité,
pu. Je
&
pour
bien rencontré dans l'extrait que j'en ay
garde pour
le
le
les faire juges,
fait
:
car
il
a falu
XX )i
>'
» »
» »
»
» » » »
» »
»
» » » » »
»
Avertissement.
en quelque façon deviner
t'a pcnfée. en confrontant ce brouillon mal deffiné. Et ce qui m'a donné le plus de peine, elt que Montienr Defcartes ne parlant dans fon Traité que de deux replis pour chaque valvaile, ilfemtle en avoir repreTenté trois dans ce projet de figure. Mais enfin conliderant La chofe de plus près, & pénétrant dans la penl'ée qu'il pouvoit avoir lors qu'il iraçoit ce broijillon, j'ay juge que ce que je prenois au commencenicnt pour vn troifiénie reply, n'cfl rien autre chofe qu'vn petit crochet, qui fert feuleinent d'appuy aux Efprits qui delccndent du cerveau, pour faire bailler le repl} auquel il elt attaché, & ouvrir ainfi vn plus libre palTage aux Efprits pour aller d'vn fans quoy les Efprits qui defcendent du mufcle dans l'autre cerveau, difficilement auroient-ils pu avoir alfez de prife fur luy, dans la fituation qu'il luy a donnée, pour le pouvoir faire bailler ou courber, & faciliter par ce mo\'en cette commimication d'vn mufcle à l'autre. En quoy je trouve que Meffîeurs de Gutfchoven & de la Forge ont mieux rencontré que Monlieur Delcai tes mrl'me, & que la difpofition qu'ils ont donnée à la valvule S: à fes deux replis, eft plus conforme au texte, & le jeu de leur \aivule plus
avec
le
texte, tant
il
eft
;
comprendre. » Monficur de la Forge a elle le plus hardy... Ce qu'il a changé dans fa figure (que l'on verra en la p. 17) elf, premièrement, qu'il place les canaux de communicati(.n, & en fuitte les valvules, entre les deux tendons des mufcles Antagonilles, au lieu que M. Defcartes difpofe autrement les canaux, & met les valvules dans les nerfs aux entrées de chaque mufcle. Et 2., qu'il veut que les nerfs fc déchargent dans les mufcles, & qu'en y verfant les Efprits, ils fe répandent entre les fibres des mufcles, qu'ils enHent ou defenflent à mefure & à proportion qu'ils y entrent ou qu'ils en fortent Eà où Monlieur Dcfcaitcs dit, au contraire, que les nerfs répandent leurs fibres ou leurs rameaux dans les mufcles mcfmcs, & que félon la divcrfc difpofition de ces fibres ou de ces rameaux, quand ils font enflez ou defenflez,
aifé à «
»
» »
» »
» »
» 11
» » >)
:
enflent ou
defenflent
les
mufcles,
&
prt>duifcnt
diil'erens
»
ils
»
ellets... »
»
quelle
»
des nerfs dans
» »
que c'clt en cela que Corps humain, il ne
»
clairement, par l'explication de quelque figure en particulier.
('
Cependant comme eft
la
il
cfl
très-important de bien comprendre
penfée de l'Autheur, touchant l'infertion des fibies les
mufcles,
&
touchant leur mouvement,
confifte la principale fera pas inutile
que
adion de
la
à caiife
machine du
je le faffe icy
concevoir »
Le Monde.
xxi
»
Or entre toutes les figures qui font dans ce livre, je n'en trouve point de plus propre pour faire comprendre quelle eft en cela la penfée de Monfieur Defcartes, que celle qui fert à expliquer
»
le
« »
mouvement des paupières;
&
&
d'autant que ce qu'il en dit en
»
entendre fans figure, la peine de lire le texte fans jetter les j-eux delfus, je diray icy en peu de mots comment on sert pris pour accommoder la figure au texte, luy donner la forme & la difpofition qu'elle a main-
»
tenant.
23
eft fort
»
l'art.
»
comme chacun
»
»
»
» » » »
» » » »
» » » »
» » » )i
» »
» »
» »
» » » »
»
affez difficile à
peut cprou\cr
s'il
fe
veut donner
&
le mufcle T {voj'C^ la figure de la p. 21) ne fert qu'à que le mufcle V fert aliernapaupière de deffus, puifque tivement à les ouvrir & à les fermer toute- deux fcs envoyé nerf tuyau pr ou Monfieur Defcartes dit que le que le nerf ou tuyau branches dans les deux mufcles T & V,
« »
concis,
le
Puifque
ouvrir
&
la
;
&
&
^s ne les envoyé que dans le muf
»
» » » » »
» »
;
j'ay dit) qu'il eft aifé à
entendre quelle
eft la
penfée de
des mufcles, & touMonfieur Defcartes touchant chant l'infertion des fibres ou rameaux des nerfs dans le corps de le
mouvement
"
chaque mufcle, & que cela fait nlfcz bien comprendre comment fe fait cette adion ou ce mouvement, qui eft la principale fondion de toute cette machine. » « La mefme raifon qui m'a obligé de mettre icy les différentes figures des mufcles que chacun de ces Mcflieurs avoit tracées, a d'autant fait aufli que j'ay mis celles qu'ils ont faites du cerveau
«
qu'après
>>
mufcles,
» » »
»
:
mefme
l'on
»
que
cerveau
»
comme
»
font
»
la
le
n'y en a point de plus importantes
il
»
le
qui fervent à expliquer
les figures
peut dire que ce
fource
que par
fes
eft
&
la le
font
principale
les
mouvement des que
celles-là.
plus neceflaires, à caufe
pièce
de noilre .Machine, mouvemens, qui ne
principe de tous fes
ordres,
&
félon
la
Et
& fe
diftribution qui s'y fait des
Efprits... »
.;
jufques au cercle
.•.:.•.•••.
KK ou mefmcs, ;
l •.-.:
:
•.
•.
•.-..'
que
les
Le MoNDb:.
^6
4io4bi.
plus hautes d'entrclles font quelque peu plus petites
pourveu qu'on ne fuppofe point la différence de leur groffeur, plus grande à proportion, que celle de leur viteffe. Mais il laut penfer, au contraire, que, depuia le cercle K. jufques au Soleil, ce
que
les plus baffes,
font les plus baffes qui font les plus petites,
&.
5
mefmes
que la différence de leur groffeur eft plus grande, ou du moins auffi grande à proportion, que celle de leur Car, autrement, ces plus baffes eftant les plus
viteffe.
fortes, à caufe de leur agitation, elles iroient
occuper
lo
place des plus hautes.
la
Enfin le Soleil
c'orps
remarquez que, vu
&
formoient, leurs
les autres Etoiles fixes fe
peuvent
eftre
petits a l'égard des Cieux, qui
fi
contiennent, que
les
façon dont j'ay dit que
la
mefme
tous les cercles KK, LL,
i5
&femblables, qui marquent jufques où leur agitation fait avancer le cours de la matière du fécond Elément, ne feront confiderables, à comparaifon de ces Cieux,
comme
que
des points qui marquent leur centre.
que les nouveaux Allronomes ne conlîdcrent quafi que comme vn point toute la Sphère de Saturne, a comparaifon du Firmament. Ainli
r.HAMfUE IX, I
'^co,!r?iai/it i;- des Coiucics en gênerai en par-
U
ûcuiier
des
co-
^
Or afin que
je
commence
20
à vous parler des Planètes
Comètes, confiderez que, vu la diverfité des la partics de la Matière que i'av fuppoféc, bien que ^ ^ d^^s
'
,
-
-
"^
.
.
„
...
plulpart d'entr'ellcs, en fc Iroiffant
mêles."*
,
rencontre l'vne de l'autre, avent pris
mier ou du fécond Elément, 2
plus uniis.
K. L.
—
divifant par la
Oi:
.
,
—
1?
KK. L L'
•i7-j8 premier,
tecoiid
il
ne
forme du prepas neanimoins
la
laiife
— 28 leconJ
Elemeai.^ premier.
—
r-lement'
neainmoins omis.
i3
Traite de la Lumière.
45i-45ï.
^7
de s'en eftre encore trouvé de deux fortes, qui ont dû retenir la forme du troifiéme fçavoir celles dont les :
figures ont efté qu'elles fe i
étendues &fi empefchantes, que, lors font rencontrées l'vne l'autre, il leur a efté fi
plus aifé de fe joindre plufieurs enfemble,
moyen de devenir
&
moindrir;
ment
grofles,
fe
&
les plus grofles
&
&
de toutes,
en
froifter les autres
s'a-
commence-
les plus maffives
mais non pas réciproquement en
tant,
par ce
rompre
celles qui, ayant efté dés le
ont bien pu rompre o
que de
&
les
heur-
eftre brifées
&. froifl'ées.
Or,
foit
que vous vous imaginiez que ces deux fortes
de parties ayent efté d'abord fort agitées, ou
mefme
ou point du tout, il eft certain que, par après, elles ont dû fe mouvoir de mefme branfle que la Matière du Ciel qui les contenoit. Car fi d'abord elles fe font mues plus vite que cette Matière, n'ayant pu fort peu,
i5
manquer de
en
la
rencontrant en leur
dû en peu de temps luy transférer vne partie de leur agitation; & fi, au contraire, elles n'ont eu en elles -mefmes aucune inclination à fe mouvoir, neantmoins, eftant environnées de toutes chemin,
20
la poufiTer
elles ont
|
parts de cette matière
ment 25
du
fuivre fon cours
:
dû neceflaireque nous voyons tous
Ciel, elles ont ainfi
que les batteaux, & les autres divers corps qui flotent dans l'eau, auffi bien les plus grands & les plus mafllfs que ceux qui le font moins, fuivent les jours
I
treuvc.
—
10^ II
i3
mcrme
elles;
—
2 la
formcj
&
brifées
— qu'elles. —
celle.
omis.
—
14-13 que...
id.
i
(EuvuKS. VI.
5
ont du
fe] fe
doivent après.
—
—
16 contenoit]
—
d'abord omis. Matière] que... auparavant. 17 24-25 que. jours omis,
contient.
—
.
.
8
Le Monde.
58 le
cours de l'eau dans laquelle
453-454.
ils
font,
quand
il
n'y a
rien d'ailleurs qui les en empefche. Et ainfi fifs,
remarquez qu'entre les divers corps qui flotent dans l'eau, ceux qui font affez durs & affez maf-
comme
font ordinairement les batteaux, princi-
5
paiement les plus grands & les plus chargez, ont toujours beaucoup plus de force qu'elle à continuer leur mouvement, encore mefme que ce foit d'elle feule qu'ils l'ayent receuë;
&
qu'au contraire ceux qui font
que peuvent
fort légers, tels
blanche qu'on voit
floter le
eftre ces
amas d'écume
10
long des rivages en temps
de tempefte, en ont moins. En forte que, fivous imaginez deux Rivières qui
&
l'vne à l'autre,
fe
joignent en quelque endroit
qui fe feparent derechef vn peu
après, avant que leurs eaux, qu'il faut fuppofer fort
&
calmes
i5
d'vne force afïez égale, mais avec cela fort
ou pefans, qui feront emportez
rapides, ayent le loifir de fe mêler, les batteaux
autres corps affez maffifs
par
le
cours de
l'vne,
&
pourront facilement paffer en
au lieu que les plus légers s'en éloigneront, feront rejettez par la force de cette eau vers les
l'autre
&
;
20
moins rapide. Par exemple, fi ces deux Rivières font ABF & CDG, qui, venant de deux coflez differens, fe ren-
lieux
où
elle eft le
I
contrent vers
& CD
vers
cours de
G
E, :
il
puis de là fe détournent, eft
la Rivière
AB,
le
bateau
cours] celuy.
—
4 dans]
le
—5 ment. —
en.
F,
certain que le bateau H, fuivant le
réciproquement I
AB vers
les
batteaux ordinaire-
i3
quelques endroits.
doit paffer par E vers G, 1,
&
vers F, û ce n'eft qu'ils fe
—
17 le omis.
autres.
—
—
18 autres] les
23 deux omis.
25
Traité de la Lumière.
453.454.
rencontrent tous deux au paflage en quel cas
&
5
qu'au
le
plus grand
&
^9
mefme temps,
plus fort brifera l'autre
le
contraire l'écume, les feuilles d'arbres
&
plumes,
les fétus
peuvent
floter vers
au-
&
;
les
autres tels corps fort légers, qui
A
,
doivent eftre pouffez par le cours
de l'eau qui les contient, non pas vers E
&
vers G,
mais vers B, où il faut penfer que l'eau eft moins forte & moins rapide que vers E, puifqu'elle y prend fon cours fuivant vne ligne qui eft moins approchante de 10
la droite.
Et déplus,
faut confiderer
il
corps légers, mais
auffi
que non feulement] ces
que d'autres, plus pefans
plus maffifs, fe peuvent joindre en fe rencontrant, que, tournoyant alors avec l'eau qui les 6 vers {second) omis. l'eau]
ment]
qu'elle.
tant.
— — 12 1
1-
—7
que
non feulemais aufTi
omis.
—
i3
rencontrant
—
entraîne,
—
en fe peuvent joindre,
plus id. le
& &
14 que omis.
—
alors id.
6o
Le Monde.
.
454.
peuvent plufieurs enfemble compofer de grolTes
ils
boules, telles que vous voyez K,
comme
L,
vont vers
E,
&
&
dont
L,
les vnes,
comme
les autres,
K, vont
vers B, félon que chacune eft plus ou moins folide,
&
compofée de parties plus ou moins
grofles
&
maf-
5
fi^es.
A
l'exemple dequoy,
il
qu'en quelque endroit que
eft
de comprendre,
aifé
fe foient
trouvées, au
com-
mencement, les parties de la Matière qui nepouvoient prendre la forme du fécond Elément ny du premier, toutes les plus groffes
&
10
plus maffives d'entr'elles ont
dû, en peu de temps, prendre leur cours vers la cir-
conférence extérieure des Cieux qui
&
les contenoient,
Cieux dans les autres, fans sarrefter jamais beaucoup de temps de fuite dans le mefme Ciel; & qu'au contraire, toutes les moins maffives ont dû eftre pouffées, chapafler après continuellement des vns de ces
cunes vers cours de
que
le
la
je leur
centre du Ciel qui les contenoit, par
le
matière de ce Ciel. Et que, vâles figures
ay attribuées, elles ont dû, en
l'vne l'autre, fe joindre plufieurs
pofer de
i5
groffes boules,
qui,
fe
rencontrant
enfemble,
20
& com-
tournoyant dans
les
Cieux, y ont vn mouvement tempéré de tous ceux que pourroient avoir leurs parties eftant feparées en :
forte
que les vnes fevont rendre vers les circonférences
de ces Cieux,
&
les autres vers leurs centres.
que ce font celles qui fe vont ainfi ranger vers le centre de quelque Ciel, que nous devons prendre icy pour les Planettes, &. celles qui paffent Et fçachez
I
ils
—
peuvent omis. compofer pluûeurs enfemble. 20 je]'ie.
{second) omis.
—
—
3
vont
25
Traité de la Lumière.
454-455.
6i
au travers de divers Cieux, que nous devons prendre pour des Comètes. I
Or, premièrement, touchant ces Comètes, 5
remarquer qu'il y en doit avoir peu en ce nouveau Monde, à comparaifon du nombre des Cieux. Car quand bien mefme il y en auroit eu beaucoup au commencement, elles auroient dû par fucceffion de temps, en partant au travers de divers Cieux, fe heurter & fe briferprefque toutes les vues les autres,
lo
faut
il
ainfi
que
j'ay
que font deux bateaux quand ils fe rencontrent; en forte qu'il n'y pourroit maintenant refter que les dit
plus groffes.
remarquer que, lors qu'elles partent ainfi d'vn Ciel dans vn autre, elles pourt'ent toujours devant foy quelque peu de la matière de celuy d'où elles fortent, & en demeurent quelque temps enveIl
'5
faut aufli
loppées, jufques à ce qu'elles foient entrées
avant dans les limites de l'autre Ciel
;
où
art'ez
eftant, elles
dégagent enfin comme tout d'vn coup, & fans y employer peut-eftre plus de temps que fait le Soleil à fe lever le matin fur nofl:re horifon en forte qu'elles s'en
20
:
fe
meuvent beaucoup plus lentement,
dent
ainfi à fortir
peu après y 25
ert;re
Comme
de quelque Ciel, qu'elles ne font vn
entrées.
vous voyez icy" que
fon cours fuivant la ligne 6 quand...
il]
—
encore
qu'il.
— —
14 ainfi omis. dans... autre] en l'autre. touauroit] eût.
jours omis. — a.
Figure de
lors qu'elles ten-
—
i5 peu] quantité. la p. 55.
la
CDQR,
—
Comète
eftant déjà entrée
iG quelque
en
qui prend
fortej
— — 22 meu-
temps omis.
de façon. vent] remuent, 21
Le Monde.
02
455-456.
du Ciel FG, lors qu elle eft au point C, demeure neantmoins encore envelopée de la matière du Ciel FI, d'où elle vient, & n'en peut dans
affez avant
eftre
entièrement délivrée, avant qu'elle
point D/ Mais
le
les limites
commence mouvoir
|
fi-tofl qu'elle
y
eft
beaucoup plus
ne
vite qu'elle
environ
parvenue,
FG,
à fuivre le cours du Ciel
foit
&
elle
5
ainfi à fe
faifoit
aupar-
avant. Puis, continuant fon cours de là vers R, fon
mouvement
doit fe retarder derechef peu à peu, à
mefure qu'elle approche du point Q_; tant à caufe de la refiftance du Ciel FGH, dans les limites duquel elle commence à entrer, qu'à caufe qu'y ayant moins
&
&
Q, toute la matière du Ciel qui eft entre S & D, où la diftance eft moindre, s'y meut plus vite ainû que nous voyons que les rivières coulent toujours plus promptement, aux lieux où leur lia; eft plus eftroit & relTerré, qu'en ceux où il eft plus large & eftendu. Déplus, il faut remarquer que cette Comète ne doit paroiftre à ceux qui habitent vers le centre du Ciel FG, que pendant le temps qu'elle employé à paft'er depuis D jufques à Q., ainfi que vous entendrez tantoft plus clairement, lors que je vous auray dit ce que c'eft que la Lumière. Et par mefme moyen vous connoiftrez que fon mouvement leur doit paroiftre beaucoup plus vifte, &. fon corps beaucoup plus grand, & fa lumière beaucoup plus claire, au commende diftance entre S
D, qu'entre S
:
affez]
I
— —
bien.
—
FG] FGF.
cWe ajoutée avant demeure. 3 FI] Fil. 4 entièrement eftre. G FGj F"GGF. y fe 2
—
—
—
doit.
—
—
14 après qui] y ajouté. D omis. i5 s y
entre...
meut]
FGF.
fe
—
lo
remue.
— — 21
FG]
27 beaucoup] mefme.
i5
20
25
TuAITÉ DE LA LUMIERE.
456-458.
6j
cernent du temps qu'ils la voyent, que vers la
fin.
vous confiderez vn peu curieufement en quelle forte la lumière qui peut venir d'elle fe doit répandre & dillribuer de tous coftez dans le Et outre cela,
fi
vous pourrez bien aufl^ entendre, qu'eftant fort grofle, comme nous la devons fuppofer, il peut paroiflre certains rayons autour d'elle, qui s'y eftendent quelquesfois en forme de chevelure de tous coftez, Ciel,
& 10
quelquesfois fe ramafifent en forme de queue d'vn
feul cofté, félon les divers endroits
yeux qui cette
ont
i5
la
En
regardent.
Comète pas vne de
efté
|
forte qu'il
fe
trouvent les
ne manque à
toutes les particularitez qui
obfervées jufques icy en celles qu'on a veuës vray monde, du moins
de celles qui doivent
dans
le
eftre
tenues pour véritables. Car
pour
riens,
où
faire
|
fi
quelques Hifto-
vn prodige qui menace
le
Croiffant
14^0 la Lune a efté éclipfée par vne Comète qui paflbit au deflbus, des Turcs, nous racontent qu'en
l'an
ou chofe femblable & fi les Aftronomes, calculant mal la quantité des refradions des Cieux, laquelle ils ignorent, & la vitefte du mouvement des Comètes, qui eft incertaine, leur attribuent aftez de paralaxe pour eftre placées auprès des Planètes, ou mefme au deffous, où quelques-vns les veulent tirer comme par force nous ne fommes pas obligez de les croire. ;
20
25
:
y a tout de mefme, touchant les Planètes, plufieurs chofes à remarquer dont la première eft, qu'enIl
:
4 répandre
vent. — — II- 12
1 1
& omis. —
10 treu-
après ne] luy ajouté.
à...
Comète omis.
—
19 calculant] calculent, tribuentj attribuant.
^52
at-
Chapitre X. [Des Planètes en gênerai ;
& en
particulier
Le Monde.
64 de la Terre,
&
de la
453-460.
corc qu'cUcs tendent toutes vers les centres des Cieux qui les contiennent, ce n'eft pas à dire pour cela qu'elles puiiTent jamais parvenir jufques
de ces centres
&
c'eil le Soleil
comme
car,
:
j'ay déjà dit
au dedans cy-devant,
les autres Elloilles fixes qui les
occu-
5
pent. Mais afin que je vous fafle entendre diftincle-
ment en quels endroits
marquée i), que matière du Ciel qui
par exemple'', celle qui fuivre le cours de la
cercle K;
&
elles doivent s'arrefter, voyez, ell
confiderez que,
fi
je ell
fuppofe vers le
cette Planète avoit tant
10
peu plus de force à continuer fon mouvement en ligne droite, que n'ont les parties du fécond Elément foit
qui l'environnent, au lieu de fuivre toujours ce cercle K, elle iroit vers Y, qu'elle n'eft
&. ainfi elle
du centre
s'éloigneroit plus
S. Puis, d'autant
que
les parties
i5
I
du fécond Elément, qui l'environneroient vers Y, fe meuvent plus vite, & mefme font vn peu plus petites, ou du moins ne font point plus grofles, que celles qui font vers K, elles luy donneroient encore plus de force pour pafler outre vers F en forte qu'elle iroit jufques à la circonférence de ce Ciel, fans fe pouvoir |
:
arrefter
en aucune place qui
là, elle
pafleroit facilement
ainfi,
au lieu
d'eftre
doivent omis.
jours ow/'s. a.
—8 —
—
je] ie.
ce]
le.
P'igure de la p. 55.
;
puis de
a5
qu'il
4 cy- devant] icy-delfus. 7
entre-deux
dans vn autre Ciel; & vne Planette, elle deviendroit vne
Comète. D'où vous voyez,
s'arreftent.
foit
20
—
s'arrellcr]
— i3 tou— 14 elle
ne fe peut arrefter aucun {second)
omis.
—
i5
d'autantj
parce. — 17 meuvent] remuent, — 20 en forte] de façon,
Traité de la Lumière.
460-461.
6^
Aftre, en tout ce vafte efpace qui eft depuis le cercle K,
FGGF,
jufques à la circonférence du Ciel
Comètes prennent
leur cours;
c^
par où les
outre cela, qu'il faut,
de neceffité, que les Planètes nayent point plus de 5
force à continuer leur
que
K, lors qu'elles
i5
&
que tous les corps qui en ont plus, font des Comètes. Penfons donc maintenant, que cette Planète i a moins de force que les parties du fécond Elément qui l'environnent; en forte que celles qui la fui vent, & qui font placées vn peu plus bas qu'elle, puilTent la détourner, & faire qu'au lieu de fuivre le cercle K, elleelles
10
ligne droite,
du fécond Elément qui font vers fe meuvent de mefme branle avec
parties
les
mouvement en
;
defcende vers
la
peut faire qu'elle
Planète marquée v, où eflant, fe
trouvera juftement
auffi forte
il
fe
que
du fécond Elément qui pour lors l'environneront. Dont la raifon eft, que, ces parties du fécond Elément eftant plus agitées que celles qui font vers K, les parties
20
'"lies
l'agiteront auffi davantage,
&
qu'eftant avec cela
plus petites, elles ne luy pourront pas tant refifter
auquel cas
elle
:
demeurera juftement balancée au
&
y prendra fon cours en mefme fens qu'elles font autour du Soleil, fans s'éloigner de luy milieu d'elles,
25
plus ou moins vne fois que l'autre, qu'autant qu'elles
pourront
auffi s'en éloigner.
I
Mais
il
cette Planète, eftant vers
tc,
a encore moins
de force à continuer fon mouvement en ligne droite,
que 2
—
la
matière du Ciel qu'elle y trouvera, elle fera
F'GGFj FGF. 16 la... marquée Œuvres. VI.
—
7
meuvent] remutint.
— 12 qui {second)omis.
id. ii
Le Monde.
(>(>
461.
pouiTée par elle encore plus bas, vers la Planète mar-
quée fe
ç/^
&
;
ainfî
de fuite, jufques à ce qu'enfin elle
trouve environnée d'vne matière, qui n'ait ny plus
ny moins de force qu
elle.
vous voyez
Et ainfi
netes, les vnes plus
peut y avoir diverfes Plaautres moins éloignées du
qu'il
&
les
que font icy i.v. c/. T. $. ? dont les plus baffes & moins maffives peuvent atteindre jufques à fa fuperficie, mais dont les plus hautes ne paffent jamais au delà du cercle K; qui, bien que très-grand, à comparaifon de chaque Planète en particulier, eft neantmoins fi extrêmement petit, à comparaifon de tout le Ciel FGGF, que, comme jay déjà dit cy-devant, Soleil, telles
il
la
;
peut eflre confideré
Que
comme
.
entre les cercles 1
2.
—
confiderez^ voyez. c\'
omis.
ABCD
—9
jc[ ie.
Traité de la Lumière.
468-469.
&
^.6.7.8,
mais encore tous
7^
les petits intervalles qui
font au deiïbus entre les parties de l'Air, de l'Eau,
de
penfez que, ce Ciel
la Terre. Et
L'i:
&.
cette Terre tour-
nant enfemble autour du centre T, toutes leurs parties tendent à s'en éloigner, mais beaucoup plus fort celles
5
'
du Ciel que celles de beaucoup plus agitées la Terre, les
10
caufe qu'elles font
la Terre, à
& mefme
;
plus agitées vers
le
aufli,
mefme
entre celles de cofté
que celles
du Ciel, tendent plus à s'en éloigner que les autres. En forte que, û tout l'efpace qui eft au delà du cercle 1
ABCD eftoit
vuide,
a dire, n'eftoit remply que
c'eft
d'vne matière qui ne pût relifter aux adions des autres corps, ny produire aucun effet confiderable (car ainfi qu'il faut i5
parties
prendre
le
nom
du Ciel qui font dans
c'efl
de vuidé), toutes les
ABCD
le cercle
en
fortiroient les premières, puis celles de l'Air &. de l'Eau les fuivroient,
&
enfin aufli celles de la Terre,
chacune d'autant plus promptement qu'elle fe trouveroit moins attachée au refte de fa mafte en mefme :
20
façon qu'vne pierre fort hors de elle eft agitée, fi-toft la poufl!iere,
que
la
fronde, en laquelle
l'on jette
&
que fur vne piroûete pendant
qu'on luy lafche
la
corde
;
qu'elle tourne, s'en écarte tout aufli-toft de tous coftez.
Puis confiderez que, n'y ayant point ainfi aucun iS
efpace au delà du cercle
où
les
parties
ABCD,
qui foit vuide, ny
du Ciel contenues au dedans de ce
cercle puiflent aller,
fi
ce n'eft qu'au
mefme
inftant
il
en rentre d'autres en leur place, qui leur foient toutes femblables, les parties de la Terre ne peuvent aufli 20 qu'vne que fort vne. omis.
—
j
de ut
—
— fort
22 que l'on]
qu'on peut. 28 en] y en.
— — rentre; jettcj
jetter.
—
entre.
Le Monde.
iC)
s'éloigner plus qu'elles ne font
469-470.
du centre T,
ce n'eft
fi
en defcende en leur place de celles du Ciel, ou d'autres terreftres, tout autant qu'il en faut pour la qu'il
remplir
ny réciproquement
;
monte tout autant
s'en approcher, qu'il n'en
d'autres en leur place. En forte
qu'elles font toutes oppofées les vnes
5
aux autres, cha-
cunes à celles qui doivent entrer en leur place, en cas qu'elles montent; & de mefme, à celles qui doivent y entrer, en cas qu'elles defcendent ainfi que les deux :
coftez d'vne balance le font l'vn à l'autre.
que,
comme
des coftez de
l'vn
la
C
efl;
balance ne peut
hauffer ny fe baiffer, que l'autre ne faffe au inftant tout le contraire,
emporte
l'autre
&
que toujours
ainfi la pierre R,
:
à dire
le
fe
mefme
plus pefant
par exemple,
eft
tellement opjpofée à la quantité d'air (juftement égale à fa grofleur), qui
au delTus d'elle, cl dont elle place, en cas qu'elle s'éloignât
davantage du centre T,
qu'il faudroit
air defcendît, à
mefme
de
aufli elle eft
neceftairement
mefure qu'elle monteroit.
occuper
ce centre, qu'il air
la
eft
Et
tellement oppofée à vne autre
pareille quantité d'air, qui eftaudeftbus d'elle, elle doit
&
20
dont
place en cas qu'elle s'approche de
befoin qu'elle defcende lors que cet
monte.
Or
il
eft
évident que, cette pierre contenant en foy
beaucoup plus de la matière de la Terre, & en recompenfe en contenant d'autant moins de celle du Ciel, r>
«5
eft
devroit occuper la
que cet
10
les...
autres omis.
cunes) chacune. K elle monte.
—
derechef.
—
9
— —
— 6-7 cha7 leurj
fa.
de melniej
elle
defcend.
—
16 qui... dont] duquel.
iS nccedaircmcnt o;»jî.
niefme| derechef. cet air! qu'il.
—
—
îf»
— de
23-24 que
25
Traité de la Lumière.
470-47'-
77
qu'vne quantité d'air d égale eftenduë,
& mefme
moins agitées par
parties terreftres eftant
fes
matière
la
du Ciel que celle de cet air elle ne doit pas avoir la force de monter au deffus de luy, mais bien luy, au :
5
contraire, doit avoir
au deffous
10
:
|
en forte
force de la faire defcendre
la
qu'il
trouve léger,
fe
ellant
comparé avec elle, au lieu qu'eftant comparé avec la matière du Ciel toute pure, il eft pefant. Et ainfi vous voyez que chaque partie des corps terreftres non pas indifféremment par toute eft preftee vers T :
la
matière qui l'environne, mais feulement par vne
quantité de cette matière, juftement égale à fa grofleur,
au deffous, peut prendre
qui, eftant
qu'elle defcende. i5
d'vn
mefme
Ce
qui
eft
corps, qu'on
en cas
fa place
caufe qu'entre les parties
nomme Hompgene, comme
ou de l'eau, les plus bafles ne font point notablement plus preflees que les plus entre celles de
hautes;
&
qu'vn
fort profonde, 20
l'air
fon dos, que
homme,
ne
s'il
la fent
eftant au deftbus d'vne eau
point davantage pefer fur
nageoit tout au
defl"us.
Mais s'il vous femble que la matière du Ciel, faifant ainfi defcendre la pierre R vers T, au deftbus de l'air qui l'environne, la doive auffi faire aller vers 6, ou vers 7, c'eft à dire vers l'Occident 25
plus vite que cet tout droit
&
air,
ou vers
en forte qu'elle ne defcende pas
à plomb, ainfi que font les corps pefans
fur la vraye Terre
:
confiderez, premièrement, que
toutes les parties terreftres comprifes dans ^, 6, 7, 8,
eftant preftees vers
b doit... force omis.
doit-
l'Orient,
—
G trcuvc.
—
T
le
cercle
par la matière du
10 pas] point.
—
23 doivcj
Le Monde.
78 Ciel, en la façon
que
je viens d'expliquer,
cela des figures fort irreguliercs
joindre
&
m^-m-'-.
accrocher
les
c>
»
»
» »
mefme
qu'elle les agite d'vne certaine façon particulière,
fi
la
conftitu-
& c'eft aufti auoir quelque chofe de particulier tion du fang fe femmi:» ces enuies, des viennent defordonnez, ou que ces appétits de là groffes. » (Page 56.) trouue
10
:
1
Traité de l'Homme.
57-58.
qui
eft
165
requife pour caufer le fentiment de la ioye;
en celle qui
&
requife pour caufer le fentiment de la
eft
quand ce fang a des qualitez toutes contraires. de cecy vous pouuez affez entendre ce qu'il y a,
trijîejje,
Et 5
en cette machine, qui
ie
rapporte à tous les autres fen-
timens intérieurs qui font en nous
temps que les Efprits
uitez lo
&
fi
;
bien qu'il
eft
commence à vous expliquer, comment Animaux fuiuent leur cours dans les concaie
dans
les
pores de fon cerueau,
&
quelles font
fondions qui en dépendent. Si vous auez iamais eu la curiofité de voir de prés les Orgues de nos Eglifes, vous fçauez comment les les
y pouffent lair en certains réceptacles, qui, ce me femble, font nommez à cette occafion les foufflets
i5
porte-vents;
& comment
cet air entre de là dans les
tuyaux, tantoft dans les vns, tantoft dans les autres, félon les diuerfes façons que Torganifte remiie fes
doigts fur
que 20
le
le clauier.
cœur &
maux dans chine, font
pouffent
concauitez du cerueau de noftre ma-
comme dans
extérieurs, qui,
que 25
de
icy conceuoir
les artères, qui pouffent les efprits ani-
les
l'air
Or vous pouuez
les les
foufflets
de ces orgues, qui
porte-vents;
&
que
les objets
félon les nerfs qu'ils remuent, font
contenus dans ces concauitez entrent dans quelques -vns de ces pojres, font comme
les efprits
là
les doigts
preffent,
de l'organifte, qui, félon les touches qu'ils font que
l'air
entre des porte-vents dans
quelques tuyaux. Et comme l'harmonie des orgues ne dépend point de cet arrangement de leurs tuyaux que 3o
ny de la figure de leurs portevents, ou autres parties, mais feulement de trois
Ton
voit par dehors,
Le Monde.
i66
ss-sg.
fçauoir, de l'air qui vient des fouftlets, des
chofes,
tuyaux qui rendent air dans les tuyaux
le :
fon,
&
de
la diftribution
de cet
veux vous aduertir, que icy queflion, ne dépendent
ainfi ie
fondions dont il eft aucunement de la figure extérieure de toutes ces parties vifibles que les Anatomiftes diilinguent en la fubftance du cerueau, ny de celle de fes concauitez les
5
;
du cœur, des de la façon que
des efprits qui viennent
mais feulement
pores du cerueau par où
ils
palTent,
&
ces efprits fe diftribuent dans ces pores. Si bien qu'il
lo
feulement icy befoin, que ie vous explique par ordre tout ce qu'il y a de plusconfiderable en ces trois
eft
chofes.
Premièrement, pour ce qui eft des Efprits Animaux, ils peuuent eftre plus ou moins abondans, & leurs parties plus ou moins groffes, & plus ou moins agitées, &. plus ou moins égales entr'elles vne fois que l'autre;
&
c'eft
par
moyen de
le
i5
ces quatre différences, que
humeurs ou inclinations naturelles qui font en nous (au moins entant qu'elles ne depen-
toutes les diuerfes
dent point de
la conftitution
20
du cerueau, ny des affec-
lame) fontreprefentées en cette machine. Car, fi ces efprits font plus abondans que de coutume, ils font propres à exciter en elle des mouuemens tout femblables à ceux qui témoignent en nous de la libéralité & de Y amour; &. de femde la bonté, blables à ceux qui témoignent en nous de la confiance tions particulières de
25
\
ou de
la hardielfe,
plus groffes
;
&
de
fi
leurs parties font plus fortes
la con/lance,
fi
plus égales en figure, en force, la promptitude,
de
la diligence,
&
auec cela
&
elles font
en groffeur;
du
defir.
fi
&
ili:
de
elles font
3o
Traité de l'Homme.
S9-60.
& de
plus agitées;
167 fi
elles font
Comme, au
contraire,
la tranquillité d'efprit,
plus égales en leur agitation.
ces mefraes efprits font propres à exciter en elle des
mouuemens 5
nous de
tout femblables à ceux qui témoignent en
de
la malignité,
&
la tardiueté,
de
de Xinconjlance, de
la timidité,
l'inquiétude,
mefmes
ces
fi
qualitez
leur défaillent.
que toutes
Et fçachez
nations naturelles 10
&
de
eft
compofée de
&
la tranquillité d'efprit;
confiance feruent à
la
incli-
dépendantes de celles-cy.
font
Comme, \ humeur joyeufc titude
humeurs ou
les autres
la
la
promp-
bonté
&
la
rendre plus parfaite. L'humeur
compofée de la tardiueté & de l'inquiétude, & peut eftre augmentée par la malignité & la timidité. V humeur colérique eft compofée de la promptitude & trijîe eft
i5
de rinquietude, tifient. Enfin,
bonté,
plaifans
&
la
malignité
comme
ie
&
la
confiance la for-
viens de dire, la libéralité, la
& l'amour dépendent de l'abondance des efprits,
& forment 20
&
&
en nous cette humeur qui nous rend combienfaifans à tout
les autres defirs
parties;
&
ainfi
monde. La
le
dépendent de
curiofité
l'agitation de leurs
des autres.
Mais parce que ces mefmes humeurs, ou du moins
dépendent auffi font dans la fubftance
les paffions aufquelles elles difpofent, 25
beaucoup des impreffions qui fe du cerueau, vous les pourrez cy-aprés mieux entendre {& ie
me
;
contenteray icy de vous dire les caufes d'où
viennent les différences des efprits.
Le fuc des viandes, qui pafTe de l'eftomac dans les 3o
venes, fe mêlant auec
le
fang, luy
communique
fiours quelques-vnes de fes qualitez,
&
tou-
entr'autres
il
Le Monde.
i68
6©
quand il fe mêle tout fraifchement auec luv: en lorte que pour lors les petites parties de ce fang, que le cœur enuoye vers le cerueau, pour y compofer les efprits animaux, ont coutume de n'eftre pas fi agitées, ny fi fortes, ny fi le
rend ordinairement plus
abondantes
&
;
greffier,
par confequent, de ne rendre pas
corps de cette machine
fi
ny
léger,
fi
alaigre,
5
le
comme
quelque temps après que la digeftion eft acheuée, que le mefme fang, ayant pafifé & repaffé plufieurs
il efl;
&
fois
dans
L'air
cœur,
le
de
façon auec
eft
deuenupliis
gauche du cœur,
auant
pour
temps humide
lors, toute forte
Lors que
parfaitement a. )'
»
»
»
foye
le
le
>
d'vn poulet
»
» » » »
:
>
Cette figure,
»
les
»
nerfs optiques dans
»
cette infertion n'eft
2g) les petits
Forge
les
:
«
Regarde^ en
12, ^4,
figure cy-iointe.
fuiuanies, ne contient rien de plus que
premières, excepté la ligure des yeux, les
la
filets
ventricules.
pas bien mife,
&
Que
&
s'il
l'infertion des filets des
femble
à
quelqu'vn que
qu'elle deuroit élire plus
ou moins
25
Traité de l'Homme.
7'-7ï-
^6,
&
femblables, qui compofent
que ces 5
filets
i, j,
5,
du cerùeau 2,4,
A
preffer le fond de l'œil au point
iufques à
les
fi
rayons
de l'objet, vont tirent par ce
ils
i,
&
Et penfez
6.
font tellement difpofez, que,
qui viennent, par exemple, du point
moyen
nerf optique,
le
font étendus depuis le fond de l'œil la fuperficie intérieure
17^
&
augmentent l'ôuuerture du petit tuyau marqué 2 Et tout de mefme, que les rayons qui viennent du point B, augmentent l'ôuuerture du petit tuyau 4, & ainfi des autres. En forte que, comme tout le
filet 12, .
10
les diuerfes façons
dont
les points
par ces rayons, tracent dans
le
i5
:
il
eft
,
j
fond de
qui fe rapporte à celle de l'objet efté dit cy-deffus
i
,
^
,
font preflez
l'œil
ABC,
vne figure
ainfi qu'il
a
euident que les diuerfes façons,
tuyaux 2,4, 6, font ouuerts par les filets 12, 34, 56 fSic, la doiuent auflî tracer en la fuperficie intérieure du cerueau. dont
les petits
|
Penfez, après cela, que les efprits qui tendent à entrer dans chacun des petits tuyaux 20
2, 4, 6,
&
fem-
blables, ne viennent pas indiflTeremment de tous les
points qui font en la fuperficie de la glande H, mais
feulement dequelqu'vn en particulier;
25
&
que ce font
ceux qui viennent, par exemple, du point a de cette fuperficie, qui tendent à entrer dans le tuyau 2, & ceux des points b &. c, qui tendent à entrer dans les tuyaux 4 & 6, & ainfi des autres. En forte qu'au mefme inftant que l'ôuuerture de ces tuyaux deuient plus car cela eftant indiffèrent, il en peut croire ce qu'il luy plaiia ne pouuant nuire ny feruir au raifonnement de Monfieur Defcartes, i'ay creu qu'il valloit autant les mettre là comme ailleurs, puifque l'on
»
auancée,
»
&
>)
»
ne fçait point encore precifement
;
le lieu
où
ils
aboutiCfent.
» (P. 333.)
Le Monde.
iTÔ /
72-73-
grande, les efprits commencent à fortir plus libre-
ment & plus les endroits
comme
ne faifoient auparauant, par
vifte qu'ils
de cette glande qui les regardent. Et que,
les diuerfes
façons dont les tuyaux
2, 4, 6,
font ouuerts, tracent vne figure qui fe rapporte à celle
de
ABC,
l'objet
ueau
:
fur la fuperficie intérieure
ainfj celle
a, b, c, la
dont
les efprits fortent
du
5
cer-
des points
tracent fur la fuperficie de cette glande.
Et notez que, par ces figures, ie n'entens pas feule-
ment
icy les chofes qui reprefentent en quelque forte
la pofition auffi
10
des lignes & des fuperficies des objets, mais
toutes celles qui, fuiuant ce que iay dit cy-def-
fus, pourront
donner occafion à lame de
mouucment,
grandeur,
la
fons, les odeurs,
&
la diftancc, les
fentir le
couleurs, les
autres telles qualitez
;
& mefmes
i5
celles qui luy pourront faire fentir le chatouillement, la
douleur, la faim,
telles paflions.
tuyau
2,
la foif, la joye, la triftefle,
Car
il
eft
& autres
facile à entendre,
que
ie
par exemple, fera ouuert autrement par
ladion que i'ay dit caufer le fentiment de la couleur rouge, ou celuy du chatouillement, que par celle que i'ay dit caufer le fentiment de la couleur blanche, ou bien celuv de la douleur & que les efprits qui fortent du point a, tendront diuerfement vers ce tuyau, félon
20
|
;
qu'il fera
ouuert diuerfement,
&
ainfi
des autres.
25
Or, entre ces figures, ce ne font pas celles qui s'im-
priment dans la
organes des fens extérieurs, ou dans
du cerueau, mais feulement tracent dans les efprits fur la fuperficie
fuperficie intérieure
celles qui fe
de
les
la
glande
\\^
où
ejî le
Jicge de l'imagination,
&
du
fens commun^ qui doiuent eftre prifes pour les idées,
3o
Traité de l'Homme.
•
73-74-
177
à dire pour les formes ou images que
c'eft
lame
rai-
fonnable confiderera immédiatement, lors qu'eflant vnie à cette machine elle imaginera ou fentira quelque objet. 5
que ie dis, imaginera, ou feniira; d'autant veux comprendre généralement, lous le nom toutes les impreflîons que peuuent receuoir
Et notez
que
ie
d'Idée,
en fortant de
les efprits
«o
la
glande H, lefquellcs
s'attri-
buent toutes au fens commun, lors qu elles dépendent de la prefence des objets mais elles peuuent auffi procéder de plulieurs autres caufes, ainfi que ie ;
vous diray cy- après, & alors ceft à l'imagination qu'elles doiuent eftre attribuées. Et ie pourrois adiouter icy, comment les traces de i5
ces idées pafTent par les artères vers
le
cœur,
(Si
ainfi
rayonnent en tout le fang; &. comment mefmc elles peuuent quelquefois eftre déterminées, par certaines
membres de
aélions de la mère, à s'imprimer fur les
forme dans fes entrailles. Mais ie me jcontenteray de vous dire encore, comment elles s'im-
l'enfant qui fe 20
priment en B, où
la partie intérieure
eft le fiege
de
fortent de la glande 25
effet,
H
fion de quelque idée, 2, 4, 6,
&
Mémoire.
la
Penfés donc, à cet
qu'après que les efprits qui
{Fig. 2p), y ils
partent de là par les tuyaux
eft
compoféc;
filets
&
dont cette partie du cer-
qu'ils
quelque peu ces interualles, 3o
ont receu limpref-
femblables, dans les pores ou intcrualles
qui font entre les petits
ueau, B,
du cerucau, marquée
diuerfement
&
les petits filets qu'ils
chemins, félon ŒOVRES.
ont
VI.
les diueries
la
force d'élargir
de plier
^^'
difpoier
rencontrent en leurs
façons dont
ils
fe 23
meu-
5
Le Monde.
1/8 uent,
&
paflent fe fi
les diuerfes :
en forte
ouuertures des tuyaux par où
fi
;
non pas toutesfois
parfaitement du premier coup, que
fur la glande H, mais peu à peu de
félon que leur adion eft plus forte,
long-temps, ou qu'elle qui fi
eft
ils
qu'ils y tracent auffi des figures, qui
raportent à celles des objets
aifement ny
74-7*-
efl
|
mieux en mieux,
& qu'elle
5
dure plus
plus de fois réitérée.
Ce
caufe que ces figures ne s'effacent pas non plus
aifement, mais qu'elles s'y conferuent en telle forte,
que par leur moyen les idées qui ont efté autrefois fur cette glande, s'y peuuent former derechef long-temps après, fans que la prefence des objets aufquels elles fe rapportent y foit requife. Et c'eft en quoy confifte la Mémoire. Par exemple, quand l'adion de l'objet ABC, augmentant l'ouuerture des tuyaux 2, 4, 6, eft caufe que les efprits entrent dedans en plus grande quantité qu'ils ne feroient pas fans cela, elle eft aufifi caufe que, paflans plus outre vers N, ils ont la force de s'y former certains paflTages qui demeurent ouuerts, encore après que l'adion de l'objet ABC a cefle; ou qui du moins, s'ils fe referment, laifiTent vne certaine difpofition dans les petits filets dont cette partie du cerueau N eft compoféc, par le moyen de laquelle ils peuuent beaucoup plus aifement eftre ouuerts dereainfi chef, que s'ils ne l'auoient point encore efté que, fi on pafiToit plufieurs aiguilles, ou poinçons, au trauers d'vne toile, comme vous voyez {Fig. 3o) en celle qui eft marquée A, les petits trous qu'on y feroit demcureroicnt encore ouuerts, comme vers a Si vers ou s'ils b, après que ces aiguilles en feroient oftées
10
i5
20
2
:
;
3o
Traité de l'Homme.
75-77-
refermoient,
fe
toile,
les I
5
comme
ils
vers c
179
laifferoient des traces
&
vers
d,
en cette
qui feroient caufe qu'on
pourroit rouurir fort aifement. Et
mefme
il
faut
remarquer que,
feulement quclques-vns, roit eftre caufe
que
uriroient aufïï en
les
fi
on en rouuroit
comme a &ib, cela.feul autres, comme c Sl d,
pourrou-
(e.
mefme temps
;
principalement
s'ils
auoient efté ouuerts plufieurs fois tous enfemble, n'euffent pas couftume 10
Ce
autres.
qui monftre
de Teflre
comment
la
&
vns fans les
les
fouuenance d'vne
chofe peut eftre excitée par celle d'vne autre, qui a
imprimée en mefme tems qu'elle en la Mémoire. Comme, fi ie vois deux yeux auec vn nez, ie m'imagine auffi-toft vn front & vne bouche, c^ toutes les autres parties d'vn vifage, pour ce que ie n'av pas accoutumé de les voir l'vne fans l'autre & voyant du feu, ie me reft'ouuicns de fa chaleur, pour ce que ie efté autrefois
i5
;
I
l'ay fentie autrefois
en
le
voyant.
Confiderez, outre cela, que la glande 20
pofée d'vne matière qui
pas toute iointe
2 5
3o
t mouuemens & fesfentimens.
s'j'
Art. G3.
De
Art. 64.
Comment
la
(lru6lure
du cerueau de
cette
machine. {Page lyo,
1.3.)
&
l. 27.) Art. 65. Quelle différence
&
veille,
Art. 6G.
Comment
diftribution des Efprit.s
fe fait la
i'éternuëment,
& d'où
vient
y a entre le cerueau d'vn homme qui celuj' d'vn homme qui dort. {Page ijJ, l. 10.) fe forment les idées des objets dans le lieu il
deftiné à l'imagination,
& au
fens
commun. {Page 174,
r3.)
l.
Art. G7.
;
l'éblouiffement ou vertige. {Page ly i
Que
les figures
des obiels
fe
tracent aufli en
intérieure du cerueau. {Page 174,
Art. 68. Qu'il s'en trace aulTi fur
la
l.
glande, qui
la
fuperficie
23.) fe
raportent à celle
{Page ij5,l. 18.) Art. 69. Que ces tigines ne font que les diuerfes imprertions que recoiucnt les Efprits en fortant de la glande. {Page i yô, des
objet.-!.
Art. 70.
Que
Art. 72.
Comment
ces imprelTions font les feules idées que l'Ame contemplera pour fentir ou imaginer. {Page ijô, l. 26.) Art. 71. Quelle différence il y a entre fentir & imaginer. (Pa^e 777, /.
la
5.)
ou les idées des objets Mémoire. {Page ij-j, l. 23.) les traces
fe
referuent en
Comment
le fouuenir d'vne chofe peut eftre excité par vne {Page ijp, l. 4.) Art. 74. Qu'il faut fort peu de chofe pour déterminer la glande à s'incliner d'vn cofté ou d'autre. {Page ijp, l. ig.)
Art. 73.
autre.
Art. 75.
Que
la
différence qui eft entre les Efprits eft l'vne des
caufes qui Art. 76. Quel
eft
le
déterminent. {Page 180,
la
glande. 4^a^e 180, Art. 77.
En quoy que
4.
/.)
principal effet des Efprits qui fortent de la l.
confifte l'idée
fa feule
idée
le
3i.)
du mouuement des membres;
peut caufer. {Page 181,
l.
14.)
&
Le Monde.
2o8 Art. 78.
Comment
vne idée peut
vient
d'o.ù
qu'alors
{Page 182, Art. 79.
En quoy
compofée de plufieuis;
cflrc
ne
il
paroift
qu'vn
feul
&
objet.
23.)
l.
[Page i83,
confifte l'idée delà diftance des objets.
15.) Art. 80.
Que
diuerfe fituation de
la
diuers
glande peut faire fentir
la
changement dans
aucun
objets fans
l'organe.
{Page i83J. 77.) Art. 81.
Que
les vertiges
de
qui font pancher Art. 82.
Comment
.Mémoire
la
la
forment
fc
les
vne des caufes
forrt auffi
glande. {Page 1S4,
4.)
l.
fantofmes en l'imagination de
réuent eftant éueillez. {Page 184, l. 2 1 .) cette Machine peut imiter les mouuemens qui fe font
ceu.\ qui
Art. 83.
Que
Art. 84.
Que
en
fa
prefence. {Page i85,
l.
i
.)
l'adion des objets extérieurs
qui détermine
le
eil la
mouuement de
la
plus ordinaire caufe
glande. {Page i8y,
1.7.)
Art. 85.
Que
les diuerfes idées
qui s'impriment fur
pefchent l'vne l'autre. {Page j85, Art. 86.
Que
la
prefence d'vn objet
fuffit
il
y
l.
Que
les
pores du cerueau peuuent
ouuerts, que l'œil
eft
fon objet. {Page 187,
Que
mieux l.
glande s'eml'œil à
en
3.)
a entre l'œil difpofé à
objet proche ou vn éloigné. {Page 186,
Art. 88.
la
22.)
pour difpofer
bien receuoir l'adion. {Page .186, Art. 87. Quelle différence
l.
l.
eftre
regarder vn
14.)
d'autant plus
difpofé à receuoir l'adion de
6.)
Art. 94.
panche plus aifement du coflé qui fert à mieux difpofer l'œil. {Page i8y, l. 24.) Qu'cft-ce quicom'mence ordinairement à faire mouuoir & incliner la glande quelque part. {Page 188, l. 21.) Comment les Efprits font conduits dans les nerfs pour mouuoir cette .Machine. (Page i8g, l. i5.) De Cx diuerfes circonftances d'où peuuent dépendre fes mouuemens. {Page igo, l. 10.) La première eft le lieu d'où procède l'adion qui ouure le palfage aux Efprits. {Page igo, l. 26.) La féconde, les diuerfes qualitez de cette adion. ^Page igi,
Art. 96.
La troifiéme
Art. 89. Art. 90. Art. yi. Art. Q2. Art. g3.
l.
la
glande
fc
10.)
petits
eft
iPage ig2,
la
qui
filets l.
i3.)
difpofition
compofent
naturelle ou acquife des la
fubftance
du cerueau.
Traité de l'Homme.
209
Art. 96. Qu'il y a prefque toufiours deux fortes de Art.
Art.
Art.
Art.
mouucmens
qui
procèdent de chaque adion. {Page ig3, l. 21.) La 4. eft l'inégale force des Efprits; & comment elle peut 97. changer la détermination de leur cours. {Page ig4, 1.24.) 98. Comment cette Machine pt-ut fcmblcr hefiter dans fes aétions. {Page igS, l. 12.) La 5. eft la diuerfe fituation des membres extérieurs. 99. {Page ig6, /. /.) 100. Comment cette Machine marche. {Page ig6, L 21 .)
Art. ICI.
Du fommeil; & 9)
en quov
il
diffère
de
la veille.
(Pa^e /p7,
/•
Art. 102. Des longes;
&
en quoj'
ils
diUerent des re'ucries de
la
{Page igy, l. 23.) cette machine peut s'cucillcr cftant endormie; & au contraire. {Page i gS, l. 26.) Art. 104. De ce qui la peut exciter à trop dormir, ou à trop veiller; & des fuittes que cela peut auoir. {Page jpg, L 22.). Art. io5. Reflexion fur tout ce qui a elle dit de cette Machine. {Page 200, l. 14.) Art. 106. Que toutes les fondions qui luy ont elle attribuées font des fuittes de la difpofition de fes organes. {Page 201, veille.
Art. io3.
Comment
29.)
l.
n.
Différences entre
le
donné ci-avant
texte
et divers
passages de
la
traduction latine imprimée par Schuyl en 1662.
Page 120 bibat {ibid.).
Page 122
10 qu'elle
:
:
— 27 i
&
hepar
inteftinis in
marche
la rate
omis
en... ailleurs
owu's (p. 2). {ibid.).
omis
(p. 3).
— qu'elle mange] edat, — des ex i3
inteltins]
(p. 4).
& dans le fo3'e omis {ibid.). Page 123 Page 126 16-17 ^^ \(^^.'. deuantfoyl nutrienda illa membra aliquantulum diftendendi (p. 1). Page 129: 8-9 ces... tiffus] admiranda illa reticula (p. i5). 26 elles paffent] ludando tranfeunt {ibid.). Page 134: i5-i6 fe defenfle & fe rallonge] detumefcat, laxetur & :
i
:
1
extendatur
—
(p. 21).
ŒuvRBS. VI.
ly
Le Monde.
2IO Page i35 Page i36
& qui... porte oww
:
i8
:
b qui...
(p. 22).
entr'ouuerte omis
ef» omis (p. 24). Page 140 9 le pafTagej afperœ 10 dans fon poumon omis [ibid.).
canal
—
23).
(p.
2G-29
&
ce...
«
arterite oritîciuni
:
—
—
29).
(p.
œfophagi orificium «
12 celuyj
{ibid.).
Page 142 2 & partie... les mains omis (p. 32). après la fecherefTej duritiem ajouté iy. 36). 20 en Page 145 cette machine omis (p. 37). Page 146 7-8 &... grolTieresl qua; tamen in crairiores impin:
:
—
i
:
gentes infleduntur (p. 38).
Page 147
3
:
feparées]
eftre
atque
feparari
—
dilui
39).
(p.
— —
16 de i'eftomac omis (ibid.). où... entrer omis {ibid.). 27-29 au deffous... femme omis {ibid.). Page 148 2 terreftres omis (p. 40). 7 et 21 vous... que omis
9-1
1
—
:
—
{ibid.).
25 pour ce fujet
Page 149 ajouté
Page 149 pelliculas
Page
—
—
19 de penfer omis incumbit (p. 41). :
i5i
numéro
après celles] quas ejus funt naturaî, cujus 3 vous... qu'omis (p. 41).
I
:
{ibid.).
:
2
(p. 44).
Page i53
les
2 au...
:
AGE
A CD]
—
(p. 43).
— 26 — 20
funt
qui... peau] qui huic
plufieurs]
ingenti...
plus déliez omis {ibid.).
quatenus vifus nofler
diflitas fertur (p. 46).
Page 154:
(p. 41).
illce
Dioptrique] fecundo (Dioptriccs) libro
i3 félon... befoin]
longé
id.
II compafl'éej
—
i5
&
(p. 45).
propinquas, aut très promptement omis (ibid.).
compofita
in
(p. 47).
res
— 18 du...
eft]
tunica;
retinte five nervi optici (p. 48).
Page id5 Page 5G
18-19 elle amortit] obtundit, obtenebratque
:
(p. 40).
2-3 au... Dioptrique] libro (Dioptrices) fecundo (p. 60). 14 plus plate] planiorem obtulioremve. 9 et 10 H] K. 14-15 comme... T] Ut verô figura notata littera repra-fentet
—
1
:
—
—
/'
pundum T Page 57 Page i58 1
(p. 5i).
19-21 parce... confufe omis (p. 30). 21 de 17 et 18 entre] ad (p. b-j).
:
:
novitas gratiam conciliât
{ibid.).
—
—
22-23
—
Page 159 Page 160 Page 162
;
— 26-27 7
&
'
gafleiu, etlecerunt
»
cauit
»
illatani
1)
»
215
& Lunae ac quinque errantium motus alliidem, quod ille, qui in Timajo Mundum œdifi-
Deus vel quod Mufcam Norimberga exhibuerit
&
:
Aquilam Geometrici.s pennis
Claudius Gallus hifce proximis annis Tibure in Ateftini Cardinalis hortis vifus fit pasne noua natune miracula cdidilie, cum elTeciffet, vt aquarum Icni placido iliapfu
xneœ
I'
ac
»
aduentum opportune
»
opportuniiis;
»
temeiarij,
»
retur
ita
quhm
;
vel quae
auiculte
motu, voce, cantu, ad noduae
intennifTo,
imitarentur veras,
ad
dilcelTum
eius
vt potius
qui
tiftas
qui veras œftimaret, nimis cicduli
repctito alTcrerct,
nomen mere-
ikc... »
Olivier dk Sepres, Théâtre d'Agriculture (Paris, 1G20), Scplie/me
Avant-propos : « ...Quel plaifir crt-ce de contempler les belles eaux coulantes à l'entour de voltre maifon, femblans vous tenir compaignie? Qui rejailliffent en haut par un million d'inventions, qui parlent, qui chantent en mulique. qui contrefont le chant des oifeaux, l'efcoupeterie des arquebufades, le fon de l'artillerie, comme tels miracles le vo}-ert en plufieurs lieux, mefmc à Tivoli, à Pratoli, & autres de l'Italie ? »
lieu, » >)
»
» » »
&
claires
J. Gafiahel, CurioJile\ inouyes, 6c., p. 364 ^Paris, chez. Hervé du Mefnil, M.DC.XXIX) « ...le paffe encore... la mouche & l'aigle » qu'on a veu de noftre fiecle voler par artifice dans Norimberg, :
» »
dont l'ouurier auoit faift auflTi des hidrauliques merueilleufes, & vn arc-en-ciel perpétuel, au rapport d'Antonius Poffeuinus. «
»
367 « le palle enfin l'inuention de diuerfes hydrauliques de nortrc temps, dont la mei ucille eH pareillement fi grande, qu'il comme ces ftatuës n'y a rien au monde qu'elles n'imittent d'hommes &. de femmes qui parlent, quoy que fans articulation, des qui fe meuuent, & qui fonnent de diuers inftruments lions des chiens qui hurlent, oyfeaux qui volent & chantent; des
»
qui abayent
»
pareilles pollures
)'
l'inuention des
«
Uti inter alia Lubeca: videre
"
ubi in magnirici illius opcris horari fummitate
)•
jucundilïinu) concentu par
Ibid., p.
»
»
» "
;
:
:
;
qui
d'autres
que
hommes,
Ljhstorpiiîs, Speciuiiiia
s'entrebattcnt
vivans;
les
&
auec des
chats
en
mille autres merueilles de
qui cllonnent nos gens.
»
Philofophiœ Carteftatix (i633), p. 134: ert, in templo D. Maria; confecrato,
Angelorum
cum cymbalorum
oftcntatur, tubas inflan-
^^ Monde.
2
14
»
tium, cifquc convenientem
»
erraticis (linguà Belgicà vocant tubarum, fiftularum, & hujus generis alii audiuntur Voolhoff) foni, ab aère in tubulos irruente excitati, iique diftindi fatis & concinni uti eos repraefentant adus V, VII, VIII hujus ludicrae
»
» »
lodami
utrifque
in
fonum edentium. Et multoties Amfte-
asdibus
:
»
ab Artifice Davide Lingelbachio exhibitic. Et in antiquioribus hifce œdibus {oitde Voulhoff) mira auditorum voluptate tibias intlat inanimatus quirpiam Joachimus (uti eum vocant) & concentus valdé fonoros reddit. Imprimis tamcn nobis prœtcrmittend^ non funt artificiofiffima & toto tcrrarum orbe celebrata hydragogia altcrum in Italià Magni Etruriae Ducis (Brcleluium Florcntinuni vacant), altcrum Bruxeliis in hortis Sereniinmorum in quibus oftentatur intcr innumeras lielgii Gubernatorum aquas falicntcs organum Muficum, jucundiflimam aère perflante
»
harmoniam
» »
» »
» >i
» ))
fcenas
:
:
Ihid., I)
p.
efliciens. » « ...MeruUe autem, notante Philandro ad quorum engibata funt de génère hydraularum
57-1 58
1
&
Vitruvium,
:
:
quidem reddebantur voces
»
illis
»
avium
»
Suctonii)
«
aquîE conccpto, ut
»
ambularc,
effidriccs
his
:
tanquam
&
humanarum
imitatrices,
&cantus
autem movebantur icunculae (ut utar verbis autem tempore non fpiritu, vi
viverent. Noftro illa,
fed fidiculis nervis occultis figilla videntur
humana omnia
pra^ter
fermonem reprœfcntare.
»
Sexta.
»
hanc Machinai um chiflem referimus omnia ifta ubicunquc iocorum vifantur, five in Aulis Principum, five civium hortis, qua; ab alio quodam fonte derivantur. Hx'c iniL'r Hcet diverfa artificia notare. Hcic enim inftar venularum fillula' per horti deUti^as funt ita difperlit, ut ubicunque Iocorum pedeni figas, nullibi tamen aquarum injurias cffugere potTis. Sive enim inter rofas vcrferis, aqua: ex Pyramidulis &. avibus eis infidentibus exfilientes latus undique cingunt Sive ad aedes aufugere tentes, novus alveus tibi occurrit, ex animahs
»
cujufdaiii
«
M » » » » » »
Denique
in
hydragogia,
:
»
cbuUiens Sive ad phiohis, & ipfas hortorum dclitias confugias, undique rana; in terrae extimà luperficie ordine difpofita?, & buxo cooperta;, te ingratâ voluptate perfun-
)•
dunt.
»
rc
•
»
Jbid., p. »
patenti
i58
:
«
in acre volantes,
Hue quoque
pertinent globuh,
aquai ex pcndulis
pila?,
es:
corona»
candelabris, ipfifque ccrers
Traité de l'Homme. •)
»
» »
falientes,
parabolicœ,
hyperbolicaï,
ovales,
21 ellipticœ,
mains
les
« c'eft la
»,
dont
même
donne
il
l'objet,
defcription des fondions de l'animal
(Tome V,
p. 112,
&
le
titre
de l'homme
répond exactement aux
i2-i5.) Cela
1.
sinon
:
».
trois
premières parties que nous avons vues. Mais Descartes ajoute cette phrase significative
Et mefme
«
:
ie
me
fuis
auanturé
»
(mais depuis huit ou dix iours feulement] d'y vouloir expliquer
»
la
»
origine.
»
{Ibid.,
digression
la « »
façon dont fe forme l'animal dés
mal
»
fon
19-22.) Et voilà qui désigne clairement
1.
de notre Traité, sur
nous en donne
», et
commencement de
le
même
la
la
«
formation de l'Ani-
date à quelques jours près.
Enfin Descartes termine par une phrase que nous retrouvons
presque mot pour mot dans «
le dis l'animal en
»
ie
»
pour cet
gênerai
Traité
le
161, édit. Clerselier)
:
pour l'homme en particulier,
car,
;
(p.
ne l'oferois entreprendre, faute d'auoir alfez d'expériences
Ce
effet.
»
(Tome V,
112,
p.
1.
22-25.)
texte décisif se trouve confirmé par deux autres, de la
même
année 1648. Le premier est
sant de
Descartes et
de Burman,
tiré
de l'entretien
à la date
du 16
si
intéres-
avril 1648.
Il
y est question d'un Traité de l'Animal, auquel Descartes a travaillé « cet hiver ». Suivent quelques détails caractéristiques
:
le
philosophe voulait d'abord expliquer seulement
fonctions de l'animal
pas
he faire,
mais
;
sans expliquer
l'œuf, ab ovo.
(Tome V,
vit
il
la
qu'il
les
ne pouvait absolument
formation de l'animal à partir de
En effet. Descartes, dans mouvement du cœur & dufang, du
p. 170-171.1
son Traité, après avoir parlé
puis de la nutrition, traite de la formation de l'animal. Enfin,
dans une
lettre postérieure,
cement de 1649,
il
son double dessein d'ailleurs
leur
»,
de
la fin
expose, à peu près dans les :
abandonné
commenmêmes termes,
de 1648, ou du
defcription de l'animal, premier dessein, «
parce
qu'il
qui est, au lieu de traiter
en a maintenant vn meildes fondions de l'animal
»,
2
22
La Description
de trouver
« les
pas d'en venir à bout, »
médité de
faire
de fa formation
caiifes i
debiiit.
"
extipientis à
«S;
flFe? l'tcunquc lanicn audiant, fcito niihi ;
Icd
evidens hac
(Pai;e 62-63, pet. in-12,
Juxta exemptai- l'an/tls
imp'rcff'tin!
5
in
re
Hardci
Anno
pcrindc l'ore, Harpocraii liiarc non apud .loannem Tollium.
Verit.v. vici,
M DC LI
)
lo
\b
DU Corps Humain.
I16-II7.
vetie,
&
qu'ils ont
nommé
2îi
venc, celle qui eft
vne
artère,
cell qu'ils ont crû que toutes les venes venoient de la
cauité droite du cœur,
Si
toutes les artères de la
gauche. 5
on pourra remarquer que ces deux parties du cœur, qu'on nomme t'es oreilles, ne font autre chofe que les cxtrcmitcz de la vcne caue t^- de l'arEnfin
tère veneufe. qui fe font élargies
endroit-là. pour la raifon
que
ie
&
repliées en cet
diray cy-aprés.
Lors qu on aura ainû veu lanaiomie du cœur,
10
fi
qu il a toufiours en foy plus de chaleur, pendant que animal vit, que n'en a aucune autre partie du corps, ^^
:
i3o-i36
33 1-335 ou p. 702-704.
p. S
partie, art. 28
1-93 :
et p. 2i5.
t.
ou
autour
p.
VIII,
—
584-589.
de
leurs
— Principes.
p. 108-1 16 et p.
Météores. Disc,
217-218,
viii
:
i.
VI,
xxxi.
La Description
2^6
centres. En forte que, vifte qu'elles
fi
elles
.40-. 41.
tournent beaucoup moins
ne vont en ligne droite,
viennent nous paroift
bleu, &.
fi
elles
cors d'où elles
le |
tournent beau-
coup plus vifle. il nous paroift rouge. Mais aucun corps ne peut eftre difpofé à les faire tourner plus vifte, que celuy dont les petites parties ont des branches
fi
déliées
&
fi
proches
les
vnes des autres,
5
qu'il
que la matière du premier Elément qui tourne autour d'elles, ainfi que i'ay dit eftre celles du fang. n'y a
Car les^etites boules du fécond Elément, rencontrant en la fuperficie de ce fang la matière du premier,
10
laquelle y pafTe continuellement de biais extrêmement vifte d'vn de fes pores vers l'autre, tl' par confe-
quent
fe
meut en autre
fens qu'elles ne font, elles font
contraintes par cette matière du premier Elément à
tourner autour de leurs centres,
& mefme
i5
à tourner
plus promptement qu'aucune autre caufe ne les y fçauroit contraindre, d'autant que le premier Elément furpafte tous les autres corps en
C
xxxii. il
eft
eft quafi la
chaud,
&
mefme
raifon qui fait que le fer,
charbons, quand
les
paroiffent rouges
viteft'e.
:
ils
quand
20
font embrafez,
car alors plufieurs de leurs pores
ne font pleins que du premier Elément. Mais pource
xxxHi.
que ces pores ne font pas fi ferrez que ceux du fang, & que le premier Elément y eft en afiTez grande quantité pour caufer de la lumière, cela fait que leur rougeur eft différente de celle du fang. Si toft que le cœur commence ainfi à fe former, le fang raréfié qui en fort prend fon cours en ligne droite c'eft vers l'endroit ou il luy eft le plus libre d'aller, comme aufiTi l'endroit où fe forme après le ccrueau tSc-
;
23
3o
DU Corps Humain.
ui-iple
chemin
qu'il
commence
prend,
2(7
à fornier
la partie
fuperieure de la grande artère. Puis, à caufe de
la rcli-
que luy font les parties de 'a femence qu'il rencontre, il ne va pas fort loin ainfi en ligne droite, llance
|
5
fans eflre repouffé vers qu'il
en
efl
venu
;
le
.cœur par
mefme chemin
par lequel toutesfois
defcendre, à caufe que ce chemin
du nouueau fang que 10
le
cœur
il
ne peut
irouue rcmply
fe
Mais cela fait qu'en defcendant il fe détourne quelque peu vers le coflé oppofé à celuy par lequel il entre' de nouuelle matière dans le
par après Vefpine du
le
cœur
dos,
;
(.
nov. et 4 déc. 1648,
nomme
bien,
il
a pris ce renseignement,
.
19-20, et p. 379.
Ibid.^ p. 371, 1.12.
est vrai,
I.
28-3o, p. 38i,l. 2-3.
que
Des Passions.
29^
nous avons reproduit nous-mêmes tout d'abord de confiance ^
Mais maintenant la chose ne nous paraît plus aussi sûre. Descartes annonce bien à Carcavi, dans une lettre du 17 août 1649, qu'il doit envoyer son Traité à un ami, qui se chargera de l'imprimer, et l'on trouve, en ouvrant
le
volume, un AvertiJJement
d'un des amis de l'Autheur, lequel déclare qu'il ne fera point d'autre préface, que de mettre
ici «
les
mefmes
lettres, qu'il luy
»
a cy-devant efcrites, affin d'obtenir cela Je luy». Cela veut
«
dire la permiffion de faire
relevons une inexactitude
lande
;
:
imprimer
» le livre; et
déjà
ici
nnis sans doute Le Gras ne tenait pas à ce qu'on
à Paris.
Or
n'est pas invraisemblable, certes,
il
nous
l'impression avait été faite en Holle sût
que cet ami de
Descartes soit Clcrselier, qui avait donné au public en 1647 '^ volume des Méditations avec les Objedions Q Réponfes en français. Mais ce pourrait tout aussi bien être, par exemple, l'abbé Picot, autre ami de Descartes également, et qui avait aussi publié en 1647 la version française des Principes de la
Phihfophie.
La difficulté, en ce qui concerne Clcrselier, est la suivante. Nous avons une lettre que Descartes lui écrit, «t cette lettre, non datée, nous a paru être de
la fin d'avril
1649^. Descartes
y annonce, expressément, l'impression et la publication prochaine de son Traité. Clcrselier ne lui aurait donc pas écrit là-dessus la lettre du 23 juillet, imprimée avec le Traité et où a. Voir t. V, p. 353-4, note b, p. 363, note a, et p. 392, note c. Raillct s'exprime ainsi: « Il i'avoit fait voir ^^son Traité des Passions) à M. Cler» felicr, qui le trouva d'abord trop au-delfus de la portée du commun, & » qui obligea l'Auteur à y ajouter dequoy le rendre intelligible à toutes »
fortes de pcrfonnes.
»
M.
»
Il
crud entendre
la
voix du Public dans celle de
additions qu'il y fit pour luy plaire, augmentèrent » [La Vie de Monficiir Des-Cartes. l'ouvrage d'un tiers. 1691, t. II, Clerfclier
en
les
.
p. 394.)
du
:
T.
Pour toute
vol.
effet
.
référence, Baillai indique en
(des Lettres), soit p. 353-4 de notre
à Clerselier,
va précisément
publiées en guise de préface.
Tome
V,
p. 353,
1.
17, à p. 354,
:
nous servir à démontrer, qu'il ne 1648 et du 23 juillet 1649,
peut pas être l'auteur des lettres du h nov.
b.
marge pap. 53j, 538, V. Ce passage, adressé
t.
'•
7-
Avertissement
296 il
déclare qu'il
commence
à ne plus efperer » celui-ci, qu'on
«
venait, au contraire, de lui faire espérer prochainement. Et la
réponse de Descartes, du 14 août, ne se comprend pas non plus, après sa lettre antérieure de la fin d'avril, (à
que ces
tefois
comme
qui
lettres,
servent de
moins tou-
préface, n'aient été,
un peu arrangées pour le public). Mais il reste encore une difficulté, de beaucoup la plus grave. Dans la première lettre en tète du volume, datée de Paris, ') nov. 164S. l'ami de Descartes se plaint que celui-ci n'ait pas voulu, avant arrive,
il
de retourner en Hollande, sions,
«
Et, de
qu'on m'a
fait,
lui laisser
voir le Traité des Pas-
que vous avez compolé».
dit, ajoute-t-il,
entre cette lettre et l'envoi du 14 août 1649,
la lettre à Clerselier
de
la
dont
fin d'avril
1649, où
il
est question
prochaine impression de ce Traité, Descartes annonce
qu'il sera
soit
de
ne
Traité'. Or,
paraît pas avoir eu autrement connaissance du
dans
il
augmenté d'un
précisément
la
et
;
il
semble bien que ce
tiers
troisième partie, ajoutée aux deux autres,
philosophe parle
le
tiers
comme
si
son ami
les connaissait déjà.
iVIais cela ne concorde plus du tout avec les Lettres-Préface du
'l'raité
:
dans
bien de revoir
la
seconde, du 4 déc. 1G48, Descartes promet
l'écrit
qu'on
lui
demande,
et d'y ajouter, dit-il,
ce qui sera nécessaire pour le rendre plus intelligible
déclarera, le 14 août 1649, M"'' "Y et sans rien changer au discours.
déclaration avec celle de la
;
mais
il
^ ajouté que peu de choses,
Comment
accorder cette
qui précède
fin d'avril,
?
Tout au
moins doit-on reconnaître qu'elles ne peuvent guère avoir été et si l'une, celle de la fin faites au même correspondant d'avril, s'adresse bien à Clerselier, il faut chercher pour la ;
seconde un autre destinataire, l/abbé Picot, tout désigné la
première ;i.
:
je le
répète, semble
d'autant plus que l'ami de Descartes, auteur de
lettre,
du
(">
nov. 1C4S, cite, pour y répondre, tout
Clerselier ilcvaii coiiiiHitre un peu mieux,
Passions, ne lut-cc que par
soi\
envoyé en Suède pour la reine nUMidcr, avec quelques «.ietails,
semble,
«.c
heau-trcre Chanui. Cltrisiine, et la
qui
;i
n'rtxttit
nouvelle à Paris.
le
Truite des
qui Descaries l'avait pas été sans en
Des un passage de »
Préface,
la
«
Passions.
297
jointe, dit-il,
il
y a deux ans à
la
verfion françoife de vos Principes », Préface adressée, on s'en
souvient, à l'auteur de cette version, qui est précisément l'abbé
Et quel autre encore avait plus d'intérêt à demander, ce qui est le principal objet de cette première lettre, la continuaPicot.
tion des Principes,
que
le
traducteur lui-même, toujours l'abbé
Picot? Enfin on s'explique que Descartes ait pensé, pour distri-
buer en France son ouvrage, à l'auteur de
en somme,
On
la
Préface, à qui,
public était redevable de cette publication.
le
vient de voir qu'avant d'être publié, l'ouvrage avait reçu
quelques modifications, et aussi une importante addition
que Descartes a ajouté, se réduit à sa lettre
que
«
peu de chofes
du 14 août 1649; pourtant, ce ne
le tiers
de
», dit-il
ce
dans
moins
serait rien
l'ouvrage, déclare-t-il à la fin d'avril
;
1649. O*"
y compte, outre la Préface, 78 pages pour la première partie, 126 pour la seconde, et 82 pour la troisième, qui est sans
on
doute
Mais auparavant Descartes
le tiers ajouté.
avait déjà
dû
copier son écrit, et lui-même s'en plaint un peu, pour l'envoyer à la reine Christine de
remercier
pensa un
du 12
(lettre
moment
du 20 nov. 1647)";
déc.
1648)'';
malgré
permission
(lettre
à
de
cela,
pour
le
Descartes
Freinshemius, de
juin iG49)'^; ce qui explique peut-être le refus
Paris, le
an
à le lui dédier, et en tout cas, ne voulut pas
sans sa
publier
le
(lettres
parenthèses, attendit plus d'un
entre
laquelle,
Suède
4 déc. 1648
:
opposé à son ami
l'ouvrage, étant entre les mains d'une
reine, ne lui appartenait plus, et
il
hésitait à en disposer.
avant do l'envoyer ainsi à Christine de Suède,
il
Mais
en avait déjà
remis une copie, laquelle constitue encore une rédaction antérieure, à la princesse Elisabeth''. Cette rédaction, la première
a.
Tome
b.
Ibid., p. 25
c.
V,
p. H7, 1, i.
Ib:d., p. '^63,
Tome
1.
1.
20-1, et p. 91,
6-8, et p. 283, 16, à p. 364,
1.
3-6.
1.
1.
Voir aussi
t.
X,
p. 10,
1.
19-20.
6-8 également.
7.
12-14, et P- 47^-474; P- 3o9-3i3. Voir aussi, pour ce dernier passage, le t.X, p. 602, 1. 26, à p. 6o3, 1 8. d.
IV,
p.
442,
Œuvres. VI.
I.
38
Avertissement.
298
en date, serait de Thiver 1645-46. Kn septembre
octobre
et
1645, Descartes y pensait déjà: il en parla à Chanut et en écrivit même à la princesse Elisabeth; en avril 1646, il put remettre
La princesse Elisabeth
à celle-ci son Traité.
l'emporter avec elle en Allemagne (lettre de
auparavant
du 25
(lettre
avril 1646} elle
juillet 1O46),
en avait
fait
deux
critique, à laquelle Descartes répondit par
même
voulut
'
et
une légère en mai
foi?,
Les remarques de la princesse et les explications du philosophe ne visent que les deux premières parties du Traité, ce qui ferait croire que manquait encore la troisième. En effet, 1646''.
Elisabeth s'en prend d'abord à
que Descarte? répond là-dessus
sions, et ce la
première partie
de
détail, d'après
sages de
Elisabeth
;
Cependant
170 ne parle que
l'art.
d'Elisabeth porte sur {sic)
«
du Traité
de Tlrrefolution
«
une certaine langueur
mais ce sont
;
seconde partie. Et
il
semble
imprimé
le texte
l'aurait
importe, ties, et
le
la
supprimée. Mais,
même
pajfions.
K
:
La Minute de
— N De la
fort raturée de la
»
de plusieurs
120 et 121 de
Descartes
ait
donné
un ne retrouve plus dans le
philo-
pour nous ce qui
et c'est là
Tome
b.
Leures
CDXXXII
c.
Voir
X, p. 10,
IV,
p.
44g, I.
l'inventaire des papiers de
14 février i65o, en la
I.
2-?>, et p.
et I
r
S' De/cartes
I.
l'anie.
i()-20.
t.
IV,
p.
.
407
et p.
Des-
mention
traité des
Une minute
404-403.
CDXXXIV. et
fait
féconde partie du
nature des pajfions de
main dudit
a.
I.
:
langeur
«
Et d'ailleurs, d'autres traces subsistent
trois.
de ces rédactions successives
:
La
Traité, à cette date, n'avait encore que deux par-
non pas
fois
».
remarque
phrase que celle-ci incriminait;
cartes, fait à vStockholm, le
deux
», et la
les articles 119,
même que
satisfaction là-dessus à la princesse
sophe
troisième partie,
la
est bien, en effet, le titre d'un article et
articles la
est question aussi
il
avons-nous cru. Mais nous nous sommes trompés en
art. 170, :
un résumé de
ensuite quelques observations
fait
seconde partie.
la
est
son expérience personnelle, sur certains pas-
d un endroit que nous avons rapporté à cela
générale des pas-
la définition
414.
Des
Passions.
299
Quoi qu'il en soit, nous ne possédons maintenant que le texte imprimé en 1649. Et c'est aussi celui-là que nous reproduirons, en suivant, avec
la
plus scrupuleuse fidélité, l'édition
originale, tant pour la disposition typographique (division par articles,
avec les titres de ceux-ci, non pas en marge, mais au-
dessus du texte), que pour l'orthographe. Celle-ci n'est pas tout à
fait celle
de Descartes
c'est plutôt celle
;
de Louis Elzevier. Mais Descartes
rie
l'a
de l'imprime-
acceptée, puisqu'il a
sans doute revu lui-même les épreuves avant son départ pour la
Suède, 1" ou 2 sept. 1649,
le
texte ayant été
à Paris, le 14 août, déjà tout imprimé. Et en tion de Vi et
du
j,
que
envoyé par
fait,
lui
sauf la ques-
Elzevier distinguent (encore impri-
les
ment-ils en majuscule Je et non pas Je), et celle de Vu et du v qu'ils distinguent
également,
règles que s'était imposées
reste est assez conforme aux
le
philosophe, et dont
le
la principale
consonnes doubles, notamment la concomprene, etc.). Somme toute, en l'absence de
est la suppression des
sonne
[viene,
>!
tout autographe, et réserve faite de quelques petits détails,
nous avons une approximation suffisante de les
mots, adoptée par
philosophe.
le
Ajoutons enfin que
l'édition
publiée en 1649 sous son
nom d'Henry Le
nom
à
originale, de
Amsterdam,
portent en
eflfet
ceci
vendent à Paris che{
:
clie^
la
même
édition, petit in-8,
Ou
bien
:
Elievier,
bien
:
&
fe
Amjîer-
Amjierdam,
&
fe enfin, sans date
Thomas Joly, 16S0. Ou Guillaume Angot. Mais, ajoute Alphonse Wil-
vendent à Paris chei Paris,
et à Paris sous le
A Amjîerdam, par Lovis Henry Le Gras, i65o. Ou
dam, par Lovis Elsevier, i65o.
A
Louis Elzevier,
Gras, se retrouve encore avec d'autres indi-
Certains exemplaires de
cations.
la façon d'écrire
:
lems, à qui nous devons tous ces renseignements Bruxelles, 1880, p. 270),
«
(Z,e5
El{evier,
tandis que les titres' de 1649, au
»
nom
))
elzevirienne, les autres titres que nous venons de citer, ont
»
été exécutés à
de L. Elzevier et de H. Le Gras, sont d'impression
Paris
partie de l'édition à
».
Sans doute Le Gras avait cédé une
deux de ses confrères parisiens. Quant à
Avertissement.
joo partie
la
sée
;
demeurée en Hollande, non plus
velle édition,
{24
ff.
limin., 272 pp., 7
1644, et qui,
obtenu pour
du
texte, le
mais
in-8,
cédente, elle reproduit
de
ne tarda pas à être épui-
elle
donna une nouin-12 Amjîerdatn, i65o
car dès l'année suivante, Louis Elzevier en
ff.
petit
de table,
le privilège
lui-même,
n'était
1
:
f.
blanc).
Comme
la
pré-
publié en tête des Principia
qu'un abrégé du privilège
volume de 1637 ^. Nous donnerons, à la suite fac-similé du frontispice de l'édition de i65o. le
C. A. Nancy, 3o septembre 1907.
a.
Voir
t.
cartes, laissé le texte
VI,
p.
5i5
et p.
en blanc dans
de 1649
:
520 le
;
t.
VIII, p.
i,
note a. Le
prénom de Des-
privilège publié en 1644, a été rétabli dans
René Des Cartes.
A VER TISSEMENT D'VN DES AMIS DE LAVTHEVR. Ce
livre
m ayant
ejlé
avec la permijfjion de telle
le
envoyé par Monficur Des Caries, faire imprimer,
préface que je voudrais, le
me
fuis
&
t/j adjoufler
propofé de n'en
faire point d'autre, Jinon que je metray icy lettres
les
mefmcs
que je luy ay cydevant efcrites afin d'obtenir cela
de luy, d'autant qu'elles contienent pluficurs chofcs dont j'ejîime que le public a interejl d'cflre averti".
LETTRE PREMIERE^ A MONSIEVR
DES CARTES. Monficur, l'avois ejlé bien aife de vous voir à Paris cet eflé der1
5
nier'^, a.
ce]ps,
pource que je penjois que vous y
Nous donnerons, en haut des
efliei^
venu a deffein
pages, la pagination de l'édition pri/i-
avec cette remarque toutefois que, pour les quatre lettres qui suivent,
pages ne sont pas numérotées dans cette édition. C'est pourquoi nous mettrons les numéros entre parenthèses. b. L'auteur de cette lettre paraît être l'abbé Picot. Voir ï Avertissement, les
p.
296-297. c.
Voyage de 1648. Voir
t.
V,
p.
182-229.
Des
^02 de vous
y
arrejîer,
aucun autre
Passions.
& qu'y ayant plus
pour faire
lieu
(i-f).
tefmoigné avoir befoin
de commodité qu'en
les expériences,
d'achever
affin
dont vous ave^
que vous
les traiéle:^
promis au public, vous ne manqueriés pas de tenir
avcT.
vojîr'e promejfe,
Mais vous
m
&que
ave:^
nous
les
tojl
imprime:^.
5
entièrement ojlé cette joye, lors que vous
retourné en Hollande ;
ejîes
verrions bien
& je
ne puis m'abjienir icy de
vous dire, que je fuis encore fafché contre vous de ce que
me
vous n'ave^ pas voulu, avant votre départ, le traité
pofé
|
PaJJîons, qu'on
m'a
dit
outre que, faifant reflexion fur
:
leiies
des
en une préface quifût jointe
il
y
laijfer voir
que vous les
ave:^
com-
lo
paroles que j'ay
a deux ans à la vcr-
fion françoife de vos Principes, où, après avoir parlé J'uc-
cinélement des parties de
la
Philofophie qui doivent encore
eflre trouvées, avant qu'on puiffe recueillir fruicls,
&
fes principaux
'5
avoir dit que vous ne vous défiez pas tant de
vos forces, que vous n'ofafTiez entreprendre de les expliquer toutes, les
fi
vous aviez
la
commodité de
faire
expériences qui font requifes pour appuyer vos raifonnemens
juftifier
",
vous
adjoufle-i^ qu'il
droit à cela de grandes defpenfes, auxquelles
&.
fau-
20
un par-
comme
ticulier
aydé par
le
vous ne fçauroit fuffire, s'il n'clloit public mais que, ne voyant pas que vous ;
deviez attendre cette ayde, vous penfez vous devoir
contenter d'eiludier dorénavant pour voftrc inftrudion particulière;
manquez que ce a.
Voir
t.
p.
309.
que
la pofterité
vous excufera,
à tra|vailler déformais pour
nej'oit
b. Ibid.,\-
Si
elle''
:
fi
vous
je crains
maintenant tout de bon que vousvouley^envier
IX, 2' partie, p. 17, 1. 10-16. 16-22. Voir aussi t. VIII,
—
p.
3i5,
et
t.
IX [seconde partie),
-'5
Préface.
(3-4)-
au public
le rejic
joj
&
de vos inventions,
que nous n'aurons
jamais plus rien de vous, Ji nous vous laijfons fuivre vojlrc inclination. Ce qui ejl caufe que je me fuis propofé de vous tourmenter un peu par cette 5
lettre,
& de me
que vous m'ave^ refufé vojîre Traite des Paflions, en vous reprochant librement
la
négligence
&
que je juge empefcher que vous ne talent, autant
En
oblige. lo
vanger de ce
que vous pouve:^
effeél,
au
rejle des
autres défauts,
faciei^ valoir voflre
que voflre devoir vous
y
je ne puis croire que ce foit autre chofe
que voflre négligence, utile
&
les
& le peu de foin que vous ave-^ d'eflre
hommes, qui fait que vous ne
continue-^
pas voflre Phyfique. Car encore que je comprenefort bien qu
fîeurs i5
impoffible que vous l'achevie?^, fi vous n avc'^ plu-
il ejl
expériences,
&
que ces expériences doivent
eflre
aux frais du public, à caufe que l'utilité luy en rc\viendra, & que les biens d'un particulier n'y peuvent faites
:
le ne croy pas toutefois que ce foit cela qui vous
arrefle,
pource que vous ne pourrie'^ manquer d'obtenir
fuffire
de ceux qui difpojent des biens du public, tout ce que vous io
J'çaurie-^fouhaiter pour cej'ujet, fi vous daignie^ leurfaire
entendre
la
chofe
comme
elle efl,
& comme vous la pourrie^
facilement reprej'enter, fî vous en avie^ la volonté. Mais vous avc^ tousjours vefcu d'une façon fi contraire à cela,
qu'on a Jujet de fe perfuader que vous ne voudrie^ pas 2 5
mefme
recevoir aucune aydc d'autruy, encore qu'on vous
iojj rirait
;
&
neajitinoins vous prétende:^
que
la pojlerité
vous excufera, de ce que vous ne voule:^ plus travailler pour elle,
fur
ce que vous fuppoje^ que cette
neccffaire, 3o
&
que vous ne
ayde vous y
la pouve-^ obtenir.
ejl
Ce qui me
donne fujet de penjer, non feulement que vous
ejles trop
négligent, mais peut eflre auffi que vous n'ave^ pas
affe:^
Des
504
Passions.
(4-01.
de courage pour efpcrer de parachever ce que ceux qui ont leu vos efcrits atlcndenl de vous;
&
que neanltvoins vous
pour vouloir perfuader à ceux qui viendront après nous, que vous n'y ave-^ point manqué par ejîes ajje?^ vain
vojîre faute,
mais pour ce qu'on n'a pas reconnu vojlre
comme on devoit, & qu 'on a en vos dejfeins. En quoyje voy que vertu
5
refufé de vous ajfi/ler vojlre ambition trouve
fan compte, à caufe que ceux qui verront vos efcrits à l'avenir, jugeront, par ce que vous ave-^ publié il y a plus de douje ans, que vous
avie:^
qui a jufques à prefent rejle
'a
& que
vu de vous,
la tout ce
«o
ce qui vous
inventer, touchant la Phyjiquc, ejl moins difficile
que ce que vous en aurie"^
ejlé
trouvé des ce temps
ave'^ desja
expliqué
pu depuis nous donner
du raifonnement humain pour ufages de la
vie,
fans doute
laijfé d'en
en forte que vous
tout ce qu'on peut attendre la
Ji vous avie^ eu la
expériences requifes à cela ;
:
Médecine,
&
les
autres
commodité de faire
& mefme
i5
les
que vous n'ave^ pas
trouver une grande partie, mais
qu'une jujîe indignation contre l'ingratitude \des hommes vous a empefché de leur faire part de vos inventions. Ainji
20
vous penfe-^ que déformais, en vous repofant, vous pourre^
acquérir autant de réputation que Jî vous travaillie-^ beaucoup ; & mefme peut eflre un peu davantage, à eau je
qu'ordinairement
que celuy qu'on
le
bien qu'on poffede ejl moins ejhnié
dejire,
vous veux ojler
le
fans la mériter
:
ou bien qu'on regrete. Mais je
moyen d'acquérir
&
i'>
ainfi de la réputation
bien que je ne doute pas que vous ne
fçachie\ ce qu'il faudrait que vous
euffie-:^
fait, Ji
vous
avie^ voulu eflre aydé par le public, je le veux neanlmoins icy efcrire;
que vous ne
& mefme je feray puiffie-:^
imprimer
cette lettre, affin
prétendre de l'ignorer,
& que,
fi
vous
3o
Préface.
\6-8).
jo^
manque-^ cy après à nous fatisfaire, vous ne vous excufer fur
puijffie-:^^
Sçache^ donc que ce
le fiecle.
plus
n'ejî
pas
pour obtenir quelque chofe du public, que d'en avoir touché un mot en pajfant, en la préface d'un livre, fans dire exprejfement que vous la defire^ & l'attende':^, ny
ajfe-^,
5
expliquer
que vous
les
\
raifons qui peuvent prouver, non feulement
de vous l'accorder, profit. 10
mais
la mérite-^,
On
efl
&
aujfi
qu'on a très grand interejl
qu'on en doit attendre beaucoup de
accouflumé de voir, que tous ceux qui s'ima-
ginent qu'ils valent quelque chofe, en font tant de bruit,
& demandent avec tant d'importunité ce qu'ils prétendent, & promettent tant au delà de ce qu'ils peuvent, que lors que quelcun ne parle de foy qu'avec modeflic, & qu'il ne i5
requert rien de perfonne, ny ne promet rien avec affurance, quelque preuve qu'il donne d'ailleurs de ce qu'il
&
peut, on n'y fait pas de réflexion,
un ne penfe aucune-
ment à luy. Vous
dire:!^
peut ejlre que vojlrc humeur ne vous porte
pas à rien demander, ny à parler avantageufement de vous 2'^
mcfme, pource que l'un fcmble feffe,
&
l'autre d'orgueil.
humeur fc foiblejj'c.
Car \pour 25
fait
doit corriger,
&
cfire
Mais
une marque de baf-
je pretens
qu'elle vient
d erreur
plujhjl que d'une honefîc pudeur ce qui efl des
pour fon propre
demandes,
il n
ya
que celle
&
é^'
de
modeflie.
que celles qu on
bcfoin, à ceux de qui on n a
aucun
droit de rien exiger, de/ quel les on ait fuj et d avoir quelque honte. Et tant s'en faut qu'on en doive avoir de celles qui
tendent à iulilùé
&
au profit de ceux à qui on
qu'au contraire on en peut tirer de 3o
ment
lors qu'on leur a des/a
les fait,
la gloire, principale-
donné des chofes qui valent
plus que celles qu'on veut obtenir d'eux. Et pour ce qui
efi
Des
}o6
Passions.
(s-io).
de parler avantageufement de foy mefme, il ejl vray que c'ejî un orgueil très ridicule & très blafmable, lors qu'on dit
&
de foy des chofes qui font faujfes ;
mefme que
c'efl
une vanité mefprifable, encore qu'on n'en die que de vray es, lors qu'on le fait
par
oflentation,
& fans
qu'il en revienne
aucun bien à perfonne. Mais lors que ces chofes font qu'il importe
ne
les
aux autres de
les fçavoir, il efi certain
peut taire que par une humilité
efpece de lafcheté
&
de foibleffe.
Or
au public d'eflre averti de ce que vous fciences, affin que,
jugeant par
la
vicieufe, il \
qui
5
telles
qu'on
eft
une
importe beaucoup
avey^
trouvé dans
de ce que vous
les
lo
y pouve:^
encore trouver, ilfoit incité à contribuer tout ce qu'il peut
pour vous y ayder, comme à un travail qui a pour but le bien gênerai de tous les hommes. Et les chofes que vous données, à fçavoir les vérités importantes que
ave-[ desja
i5
vous ave:^ expliquées dans vos efcrits, valent incompara-
blement davantage que tout ce que vous fçauriei^ demander
pour
ce fu jet.
Vous pouve:^ dire fans qu'il foit
auffî
que vos œuvres parlent
befoin que vous
y
les vanteries, lefquelles, efîant
adjoujlie:;^ les
affe-^,
promejfes
&
20
ordinaires aux Charlatans
qui veulent tromper, femblent ne pouvoir ejlre bienfeantes à un
homme d'honneur qui
Mais
ce qui fait
pas que
& les
les
bonnes,
que
Charlatans font blafmables,
c'eJî feulement qu'elles font fauffes,
deve-}^
:
au
lieu
\
efcrits,
que toutes
feance vous permettent de
y
neft.
&
25
qu'ils ne
que celles que Je preteris que
dire de vous, font fi vrayes,
prouvées par vos
rite vous
la vérité.
chofes qu'ils difent d'eux meftnes font grandes
peuvent prouver
vous
les
cherche feulement
& fi
les règles
les affurer;
&
évidemment de
la bien -
celles de la cha-
obligent, à caufe qu'il importe
aux autres de
3o
Préface.
('o-ii).
Car encore que
fçavoir.
les
regard de ceux qui
5
ne
&
lire,
&
au
qui font
toutefois cela ne fuffît pas
pour
à caufe qu'un chacun
aye?^,
que ceux qui manient
les affaires
le loifir.
peut ejlre bien que quelcun de ceux qui
les ont Icus leur en
;
quoy qu'on leur en puiffe
inais,
qu'ils fçavent
que vous
faites,
&
la
Il
arrive
dire, le peu de bruit
trop grande modeflie
que vous ave^ tousjours obfervéc en parlant de vous, ne
permet pas
qu'ils
facent beaucoup de reflexion. Mefme,
y
à caufe qu'on ufe fouvent auprès d'eux de tous les
les
termes
plus avantageux qu'on puiffe imaginer, pour louer des
perfonncs qui ne font que fort médiocres, i3
ajfe-^,
publiques n'en peuvent gueres avoir
parle
to
:
que Je veux que vous
peut pas
les
vos efcrits parlent
examinent avec foin,
les
capables de les entendre le deffein
^o?
fujet de pren\dre
les
n ont
ils
pas
louanges immenfes, qui vous font
données par ceux qui vous connoiffent, pour des ventés bien exacles.
mefme,
&
Au
lieu que, lors
qu'il dit
que quelcun parle de foy-
des cliofes très extraordinaires, on
l'efcoute avec plus d'attention, principalement 20
un
c'ejl
homme
de bonne naiffance,
&
qu'on fçait
point d'humeur ny de condition à vouloir faire tan.
Et pourcc qu
il fe
rendrait ridicule
lors
le
s'il ufoit
que
ne /Ire
Charla-
d'hyper-
boles en telle occajîon, fes paroles font prifes en leur vray
fens; 25
&
invités
ceux qui ne
par leur
fî elles font
eu au
les
&
qui
grand
par leur
jaloufie,
à examiner
inlerejî de fçavoir, qu'il n'y a jamais
feul {au moins dont nous ayons les
ait defcoiivert
premières
pas croire, font au moins
Ce /l pourquoy efîant très-certain, & le
monde que vous
efcrils),
3o
curiojité, ou
vrayes.
public ayant
les veulent
caiifes
les vrais principes,
de tout ce qui
ejl
produit en
&
reconnu
la nature,
qu'ayant desja rendu raifon. par ces principes, de toutes
Des Passions.
jo8 les
&
chofes qui paroijjent
ment dans
le
monde,
(m-iîj.
s'obfervent
le
plus com\mune-
vous faut feulement avoir des obfer-
il
pour trouver en mefme façon qui peut efire utile aux hommes en
vations plus particulières,
de tout ce
les raifons
cette vie,
&
ainji nous
fance de
la
nature de tous
donner une
très parfaite connoif-
5
minéraux, des vertus de
les
toutes les plantes, des propriétés des
& généraMédecine & les
animaux,
lement de tout ce qui peut fervir pour
la
autres arts. Et enfin que, ces obfervations particulières ne
pouvant
eflre toutes faites en
peu de temps fans grande
defpenfe, tous les peuples de la terre
contribuer,
&
tante,
comme
à laquelle
à la chofe du
efcrits
&
que vous ave^
devroient à l'envi
monde
pouvant
desj'a
affe-^
eflre
expreffement dans tous
y
prouvé par
&
le
de vos livres,
les titres
d'examiner ce qui en
&
efî
& d'autant
;
les le
mettre Jt qu'il ne
avoir perfonne qui lignorafl.
vous fcricT^ au moins d'abord naifire
roient davantage,
plus impor-
fait imprimer, vous devrie:^
dire fi haut, le publier avec tant de foin,
pujl dorénavant
la
ont tous égal interefî. Cela, dis-je,
ils
eflant très certain,
y
lo
5
Ainf
l'envie à
plufeurs
qu'ils s'en
enquere-
\
\
'
20
liraient vos efcrits avec plus de foin,
ddutant connoiflroient
ils
plus clairement, que vous ne
vous feric:!^ point vanté à faux.
Et
il
y a principalement
trois points,
vous fiffie\ bien concevoir à tout qu'il
y
a une infinité de chofes
le
'a
que je voudrois que
monde. Le premier
efl,
25
trouver en la Phyfque,
qui peuvent eflre extrêmement utiles à la vie
;
le
fécond,
qu'on a grand fu jet d'attendre de vous l'invention de ces chofes;
&
le troifieme,
que vous en pourre:^ d'autant plus
trouver, que vous aure:^ plus de commodité'^
quantité d'expériences. Il
ejî
pour faire
à propos qu'on foit averti du
3o
Préface.
('3->i).
^09
premier point, à caufe que la plus part des hommes ne penfent pas qu'on puijje rien trouver dans les fciences qui vaille
s
mieux que
les anciens,
&
me/me que plujieurs ne conçoivent point ce que cejl que la Phyjique, ny à quoy elle peut fervir. Or il ejl aifé de prouver que le trop grand re\fpeél qu on porte à l'antiquité, e/l
une erreur qui prejudicie extrêmement à l'avan-
cement des fciences. Car on de 10
par
ce qui a ejîé trouvé
&
V Amérique,
que
les
peuples fauvages
aujji plujieurs autres
qui habitent des
voit
lieux moins éloignés, ont beaucoup moins de commodité:^
&
pour
la vie
dune
origine aujji ancienne que la nojîre
que nous n'en avons,
toutefois qu'ils font :
en forte qu'ils
ont autant de raifon que nous de dire qu'ils fe contentent
de i5
la fagcfje
de leurs pères,
& qu'ils ne
perfonne leur puijje rien enfcigner de meilleur, que ce
&
qui a ejlé fceu
Et
pratiqué de toute antiquité
cette opinion efl fi préjudiciable que,
ne la quitte point,
il efl
les
parmy
voit on
peuples en l'efprit de/quels elle
pendant qu'on
par expérience, que
efl le
plus enracinée,
font ceux qui font demeure'^ les plus ignorans rudes. Et pource qu elle efl encore
nous, cela peut fervir de raifon
faut beaucoup
eux.
certain qu'on ne peut acquérir
aucune nouvelle capacité. Auffi 20
croyent point que
affev^
&
les
fréquente
pour prouver, qu
plus
parmy il s
en
que nous ne fçachions tout ce que nous j
î5
fommes capables de fçavoir. Ce qui peut auffi fort clairement ejlre prouvé par plujieurs inventions trcs utiles,
comme font
l'ufage de la bouffole,
lunettes d'approche,
& jémhlables,
qu'aux derniers ficelés, bien qu Zo
a/fe?^
le
faciles à
l
art d'imprimer,
les
qui n'ont efie trouvées
elles
femblent maintenant
ceux qui les fçavcnt. Mais
il
n
y a rien en quoy
befoin que nous avons d'acquérir de nouvelles connoif-
.
Des
jio
Passions.
('5-t7^.
fances, paroijje mieux qu'en ce qui regarde la Médecine.
Car
bien qu'on ne doute point que
Terre de toutes
les
Dieu
n'ait
pourvu
chofes qui font necejfaires eux
cette
hommes
pour s'y conferver en parfaite fanté jufques à une extrême vieil lejfe; & bien qu'il n'y ait rien au monde Jî defîrable que
la
connoiffance de ces chofes, en forte qu'elle a eflé
autrefois la principale efiude des Rois
fois l'expérience montre qu'on
quefouvent on
l'avoir toute,
maux, que tous \noiflre,
les
& qu'ils
efl
efi
leur art,
&
la
Sages
:
toute-
encore fi éloigné de lit
par de petits
plus fçavans Médecins ne peuvent con-
lo
ne font qu'aigrir par leurs remèdes lors-
En quoy
le
défaut de
befoin qu'on a de le perfeéîionner, font Ji
le
evidens, que,
& des
arreflé au
qu'ils entreprenent de les chajfer.
que
5
pour ceux qui ne conçoivent pas
Phyftque,
il
fuffit
de leur dire qu'elle
ce que c'efi
efl la
fcience
i5
qui doit enfeigner à connoiflre fi parfaitement la nature de l'homme, &de toutes les chofes qui luy peuvent fervir d'ali-
mens ou de remèdes, qu'il luyfoit ayfé de s'exempter par fon moyen de toutes fortes de maladies. Car, fans parler de fes autres ufages, celuy-la feul efi afie^ important, pour obliger
les
plus infcnfibles à favorifer
les deffeins
20
d'un
homme, qui a desj a prouvé, par les chofes qu'il a inventées, qu'on a grand fuj et d'attendre de luy tout ce qui refie encore à trouver en cette fcience
Mais
il efi
principalement befoin que
que vous ave^ prouvé cela de vous. Et à faire que vous
&
que vous
|
facie':^
le
monde fcache
cet effeéî il efi necef-
un peu de violence à vofire humeur,
chafjie-^ cette
trop grande modefiie, qui vous
a empefché jufques icy de dire de vous
&
des autres tout
ce que vous efies obligé de dire. le ne veux point
vous commettre avec
25
les
Doéîes de ce fiecle
:
la
pour
cela
plus part de
3o
;
Préface.
(17-19).
3 1 r
ceux au/quels on donne ce nom, àfçavoir tous ceux qui cultivent ce qu'on appelle
communément
les belles lettres,
&
tous les lurifconfultes, n'ont aucun interejl à ce que je
pretens que vous deve:^ dire. Les Théologiens 5
&
aujffi
Médecins n'y en ont point, fi ce n'efl en tant que Philofophes. Car la Théologie ne dépend aucunement de la Phyfique, ny mefme la Médecine, en la façon quelle
aujourd'huy pratiquée par dens en cet art 10
les
les
:
les
plus doéles
&
les
ilsfe contentent de fu ivre les
maximes ou
règles qu'une longue expérience a enfcignées,
juefprifent pas tant la vie des
jugemens, de[quels fauvent
mens incertains de que
donc
les
la
&
ils
hommes, que d'appuyer
elle
efi
plus pru-
ne
leurs
dépend, fur les raifonne-
Philofophie de l'Efcole. Il ne refic
Philofophes, entre le/quels tous ceUx qui ont
I
1
5
& feront tres-ayfes de
de l'efprit font desja pour vous,
que vous produifie/^
la vérité
gnité des Pedans ne
la puiffe
voir
en telle forte, que la malj-
opprimer.
De façon
que ce ne
font que lesfeuls Pedans, qui fe puiffent offenccr de ce que vous 20
aure-:^
de tous
les
à dire;
& pource qu 'ils font
la rifée
& le mefpris
plus honncfies gens, vous ne deve:^ pas fort vous
foucier de leur plaire. Outre que vofire réputation vous les
&
a desja rendus autant ennemis qu'ils fçauroient efire
au
lieu
que vofire modefiie
efi
caufe que maintenant
quelques uns d'eux ne craignent pas de vous attaquer, je ^3
m'affure que, fi vous vous faifiei^ autant valoir que vous pouve-:^ & que vous deve:^, ilsfe verroient fi bas au deffous
de vous, qu'il n'y en auroit aucun qui n'eufi honte de l'entre-
prendre, le ne voydonc point qu'il y ait rien qui vous doive
empcjcher de publier hardiment tout ce que vous juger e:^ 3o
pouvoir fervir à vofire deffein ; plus
utile,
que ce que vous
& rien
ne mefemble
ave:^ desja
y
mis en une
eflre lettre
^
Des Passions.
2
1
(j9-»o).
adrejjée au R. Père Dinet, laquelle vous fi/le s imprimer il y a fept ans, pendant qu'il ejioit Provincial des le fuites
de France.
Non
ibi, difie^
vous en parlant des EJfais que vous
unam
publie'^ cinq ou fix ans auparavant,
avicT^
aut alteram,
fed plus fexcentis quaeftionibus explicui, quae
lie
5
à
nuUo ante me fuerant explicatse ac quamvis multi hadenus mea fcripta tranfverfis oculis inlpexerint, modifque omnibus refutare conati fint, nemo tamen, quodfciam, quicquam non verum potuit in iis reperire. Fiat enumeratio quaeflionum omnium, quae in tôt ;
faeculis,
quibus
Philofophise vi^erunt, ipfarum
aliae
& forte nec
tam
tam illuftres invenientur. Quinimo profiteor ne unius quidem ope principiorum Peripatequaeftionis folutionem ticae Philofophiae peculiarium, datam unquam fuiffe, quam non poffim demon|ftrare efle iliegitimam & falfam. Fiat periculum proponantur, non quidem omnes (neque. enim opérée pretium puto multum temporis ope
folutae funt
:
lo
multae, nec
,
i5
:
ea in re impendere), fed paucse aliqucC felediores, ftabo promiffis, Ainfi,
&c.^
malgré toute
20
^
vofire modefiie, la force de la vérité
vous a contraint d'efcrire en cet endroit
la,
que vous
avie:^
desja expliqué dans vos premiers EJfais, qui ne contienent
&
Météores, plus de fix cens qucfiions de Philofophie, que perfonne avant vous n'avoit quafi que la Dioptrique
les
2i
fceu fi bien expliquer; & qu'encore que plufieurs eufi'ent regardé vos efcrits de travers, & cherché toutes fortes de
moyens pour perfonne a.
Voir
t.
y
les réfuter,
eufi encore
VII,
p.
579,
1.
vous nefçavie^ point toutefois que
pu
rien
21, à p. 58o,
remarquer qui ne fufi pas 1.
7.
3o
Préface.
(20-22).
}
i
j
A quoy
vous adjoujîe\, que fi on veut conter une par une les quefiions qui ont pu efire refolués par toutes les vray.
autres façons de philofopher, qui ont eu cours depuis que
monde cfi, on ne trouvera peut efire pas qu'elles foient en fi grahd nombre, ny fi notables. Outre cela vous le
5
|
par
ajfure-^ que,
les principes
quifont particuliers à
lofophie qu'on attribué' à Arifiote,
enfeigne maintenant dans
trouver lo
fie:^
vraye folution d'aucune quefiion;
il
y
ait efié fi bien
efié
& vous
Phi-
qu'on
la feule
on n'a jamais
fce u
defie:^
nommer
quel-
refolué par eux, que vous ne puif-
monfirer aucun erreur en leur folution.
ayant
5
les Efcoles,
expreffement tous ceux qui enfeignent, d'en
cune qui
1
la
& qui efi
la
Or
efcrites à un Provincial des lefuites,
a desja plus de fept ans,
il
ces chofes
& publiées
n'y a point de doute que
quelques uns des plus capables de ce grand corps, auroient tafché de les réfuter, fi elles nefioient pas entièrement vrayes, ou feulement fi elles pom lient efire difputées avec
quelque apparence de raifon. Car, nonobfiant
peu de
le
bruit que vous faites, chacun fçait que vofire réputation 2o
efi desja fi
que ce
grande,
& qu
ils
ont tant d'interefi a maintenir
qu'ils enfeignent n' efi point mauvais,
vent dire qu'ils l'ont négligé. afie^, qu'il
\
foit douteux; 25
Mais
qu
ils
ne peu-
tous les doclcs fçavent
n'y a rien en la Phyfique de l'Efcole qui ne
&
ils
fçavent auffi qu'en
douteux, n'efigueres meilleur qu
fcience doit efire certaine
'efire
telle
matière efire
faux, à caufe qu 'une
& démon /irative: de façon qu'ils
ne peuvent trouver efirange que vous aye:^ ^JJ^^^ ^"^ ^^-'"^ Phyfique ne contient la vraye folution d'aucune que/lion ; car cela ne fignifie autre chofe, finon qu'elle ne contient 3o
la
demonfiration d'aucune vérité que
Et fi quelcun d'eux examine vos Œuvres. VI.
efcrits
les
autres ignorent.
pour
les réfuter, il 40
Des Passions.
JI4
(32-24
trouve, tout au contraire, qu'ils ne
contienent que des
demonjîrations, touchant des matières qui ejîoient aupa-
ravant ignorées de tout
fages
&
taifent
comme
avifés
ils
monde. C'eji pourquoy,
le
font, je ne m'ejîonne pas qu'ils Je
mais je m'ejionne que vous
;
ejiant
encore daigné
n'aye-:^
3
aucun avantage de leur Jîlence, à caufe que vous ne fçaurie:^ rien fouhai ter qui face mieux voir combien votre tirer
Phyfique diffère de
remarque leur
Et
celle des autres.
différence, affin que la
que ceux qui font
dans
employé':!^
fiffent le mieux, ont
il
importe qu'on
mauvaife opinion
\
les affaires,
couflume d'avoir de
n'empefche pas qu'ils ne connoifjent
le
la
& qui y reuf-
lo
Philofophie,
prix de
la vojîre.
Car ils ne jugent ordinairement de ce qui arrivera, que par ce qu'ils ont desja vu arriver; & pource qu'ils n'ont jamais aperceu que fruit de
la
le
public ait recueilli aucun autre
Philofophie de
l'
quantité d'hommes Pedans,
Efcole , finon qu'elle a rendu
ils
ne fçauroient pas imaginer
qu'on en doive attendre de meilleurs de n'efl
i5
la vofire, fi ce
qu'on leur face confiderer que celle cy efîant toute
vraye,
&
l'autre toute fauffe, leurs fruits doivent ejlre
entièrement differensTEn
effeéJ,
c'ef un grand argument,
pour prouver
qu'il n'y a point de vérité en la Phyfique de
rEfcole,
de dire qu'elle
qire
^ 20
efï infîituée
toutes les inventions utiles à la vie,
&
pour enfeigner que neantmoins,
bien qu'il en ait efie trouvé plufeurs de temps en temps, ce
moyen de cette Phyfique, mais jéulement par hafard & par ufage, ou bien,f quelque fcience y a contribue, ce n'a eflé que la Mathématique : & elle eft n'a jamais ejlé
par
le
|
aufji la feule
ait
de toutes lesfciences humaines, en laquelle on
cy-devant pu trouver quelques vérité^ qui ne peuvent
cfîre mifes en doute. le fçay bien
que
les
Philofophes
la vcu-
3o1
Préface.
(ï4-î6)-
j i ^
lent recevoir pour une partie de leur Phyjique; mais pource qu'ils l'ignorent
prefque
tous,
& qu'il n 'ejîpas
vray qu'elle
Phy-
en foit une partie, mais au contraire que la vraye
jique 5
eji
une partie de
la
Mathématique, cela ne peut tien
faire pour eux. Mais la certitude qu'on a desja reconnue
dans
la
Mathématique, fait beaucoup pour vous Car ceji .
une fcience en laquelle
&
il ejï fi
confiant que vous excelle^,
vous ave:^ tellement en cela furmonté l'envie, que ceux
mefme qui font jaloux de l'efime qu'on fait de vous pour 10
les
autres fciences, ont coufiume de dire que vous furpaffei^
tous les autres en celle cy, affin qu'en vous accordant une
louange qu'ils fçavent ne vous pouvoir efire difputée, foient moins foupçonne:^ de calomnie lors qu'ils
de vous en ojîer quelques autres. Et on 1
5
ave:^
publié de Géométrie, que vous
jufques
où. l'efprit
humain peut
ils
tafchent
voit, en ce
que vous
y détermine-:^ tellement
aller,
&
quelles font les
folutions qu'on peut donner à chaque forte de difficulté^, qu'il femble les 2o
que vous ave:^recueilly toute
la moiffon,
dont
autres qui ont efcrit avant vous ont feulement pris
quelques
efpis,
qui n'ejîoient pas encore meurs,
qui viendront après ne peuvent ejîre que
& tous ceux
comme
des gla-
neurs, qui ramafferont ceux que vous leur ave:^ voulu laijfer.
prompte 2 5
Outre que vous
& facile
ave:^
de toutes
monftré
les quejîions
par
la folution
que ceux qui vous
ont voulu tenter ont propofées, que la Méthode dont vous ufe-^
à cet effeéî eft tellement infallible, que vous ne
que'^ jamais
de trouver par fon moyen, touchant
trouver.
De façon
que,
// j
chofes
humain peut
pour faire qu'on ne
puijje douter,
Phyjique en fa derfaut feulement que vous prouvie^,
que vousfoye:^ capable de mettre nière perfeéîion,
les
man-
l'efprit
que vous examine":^, tout ce que
3o
,
la
5
j
Des
là
Passions.
(^6-27).
qu'elle n'ejî autre chofe qu'une partie de la
Et vous
l'ave":^
Mathématique.
desja tres-clairement prouvé dans vos Prin-
y expliquant
cipes, lors qu'en
fans rien conjiderer que
mouvemens, vous
ave"^
toutes les qualite':^fenjibles,
grandeurs,
les
les
monfirê que ce monde
&
les
qui
efi
figures vifible,
5
tout l'objet de la Phyfique, ne contient qu'une petite partie
des corps infinis, dont on peut imaginer que toutes les pro-
ne confifient qu'en ces mefmes chofes,
priété"^
ou
au
que l'objet de
lieu
qualité-:^
Mathématique les contient tous. efire prouvé par l'expérience de tous la
Le me/me peut aujfi les fiecles. Car encore
qu'il
y
ait eu de tout temps
10
plu-
qui Je font employé^ à la Phyfique, on ne fçauroit dire que jamais
fieurs des meilleurs efprits,
recherche de la
perfonne y ait rien trouvé [c'efi à dire foit parvenu à aucune vraye connoijfance touchant la nature des choj'es
i5
corporelles) par quelque principe qui n'appartiene.pas à la
Mathématique.
Au
lieu que,
par ceux qui
on a desja trouvé une infinité de chofes
lui appartienent, tres-uliles,
I
àfça-
voir prefque tout ce qui efi connu en l'Afironomie, en la
Chirurgie, s'il
&
en tous
y a quelque
fcience,
il n'
efi
les arts
Mechaniques ; dans
lej'quels
20
chofe de plus que ce qui appartient à cette
pas
tiré
d'aucune autre, mais feulement de
certaines obfervations dont on ne connoifi point les vrayes caufes.
Ce qu'on ne fçauroit
confiderer avec attention, fans
efire contraint d'avouer que, c'efi
par
la
Mathématique
feule qu'on peut parvenir à la connoijfance de
la
2
vraye
Phyfique. Et d'autant qu'on ne doute point que vous n'excellie^ en celle-là, il n'y a rien qu'on ne doive attendre de vous en celle-cy. Toutefois
il
rcfie encore un
peu de fcru-
pule, en ce qu on voit que tous ceux qui ont acquis quelque
réputation par
h
Mathématique, ne font pas pour cela
3o
Préface.
'7 -îg-
217
capables de rien trouver en la Phyjîque,
quelques uns d'eux comprenent moins
les
& me/me
que
chofes que vous
en avei efcrites, que plujîeurs qui n ont jamais cy devant
appris aucune fcience. Mais on peut refpondre à cela, que 5
bien que fans doute ce foient ceux qui ont lefprit
plus
le
\
propre à concevoir entendent
le
les vérités
de
Mathématique
la
,
qui
plus facilement vojlre Phyjique, à caufe que
tous les raifonnemens de celle-cy font
iire:^
de l'autre
:
il
n arrive pas tousjours que ces 10
deflre
les
mefmes ayent la réputation plus fçavans en Mathématique. A caufe que,
pour acquérir
plufpart ne font pas
tafchent i5
il efl
befoin d'efîudier les
ceux qui ont desja efcrit de cette fcience, ce que
livres de la
cette réputation,
& fouvent ceux
;
qui
les ejludient^
d obtenir par travail ce que la force de
leur efprit
ne leur peut donner, fatiguent trop leur imagination,
mefme jugés.
la bleffent,
Ce
&
&
acquerent avec cela plufieurs pré-
qui les empefche bien plus de concevoir les vérités
que vous efcrive^, que de paffer pour grands Mathématiciens: à caufe qu'il y a fi peu de perfonnes qui s'appliquent 20
à cette fcience, que fouvent
&
encore que quelquefois
il
il
n'y a qu'eux en tout un
y
fent pas de faire beaucoup de bruit, qu'ils fçavent leur a couflé
d autres,
en ait I
ils
pays ;
ne laif-
d'autant que le
beaucoup de peine.
Au
peu
refle, il
nefl pas malayfé de concevoir les vérités qu'un autre a 2
5
trouvées;
il fuffît
à cela
fortes de faux préjugés,
d avoir lefprit dégagé de toutes & d'y vouloir appliquer afjé-^fon
allcnlion. Il n'ejî pas auffi fort difficile d'en rencontrer
quelques unes detacfées des autres, ain/i qu'ont fait autrefois
3o
Thaïes, Pyihagore, Archimede,
Gilbert, Kepler, Galilée, Harvejus,
& en nofîre fiecle & quelques autres.
Enjjn on peut, fans beaucoup de peine, imaginer un corps
Des
}i8
Passions.
de Philofophie, moins monjlrueux, jeùlures plus vrayfemblables, que n efcrits
d Arijiote
ïq-si.
& appuyé fur celuy
ejl
quon
tire des
par quelques uns
ce qui a ejié fait aujfi
;
des con-
en ce Jiecle. Mais den former un qui ne contiene que des vérité:^
prouvées par demonjîrations
aujji claires
&
auffi
5
certaines que celles des Mathématiques, çeji chofe Ji difficile
& firare,
monde a
desja duré,
ave-^fait voir
bout.
que, depuis plus de cinquante fîec les que le
par
vos
Mais comme
&
fondemens,
grand
il
ne sefl trouvé que vous feul qui efcrits
\
lors
que vous en pouve:^ venir à
quun Architecîe
a pofé tous
lo
élevé les principales murailles de quelque
bafîiment, on ne doute point quil ne puiffe conduire
fon deffeinjufques à fait ce qui efioit
le
la fin, à
plus
caufe
quon
difficile lainfi
voit
qu
il
vous y ave?^ pofé
les fondemens
& combien font grandes
a desja
ceux qui ont leu avec
attention le livre de vos Principes, confiderans
relle,
les
de toute
la
les fuites
comment
i5
Philofophie natu-
de
vérité-^
que vous
en ave'^ déduites, ne peuvent douter que la Méthode dont vous
ufei^
nefoitfufifante, pour faire que vous achcvie:^ de
trouver tout ce qui peut eflre trouvé en
que
que vous
les chofes
ave'^
la
de tout ce qui paroifl dans
eflre
moins
les
l'eau,
de la terre,
deux, ne femblent point
que celles qui peuvent encore
difficiles,
eflre 25
defirées.
Toutefois
il
faut icy adjoufler que, tant expert quun
Archilecle foit en fon art, \
bajbmcnt qu ejlre
il
il ejl
a commencé, fi
employé':^ luy
les
impoffible qui! achevé le
matériaux qui doivent
manquent. Et en mefme façon
:
y
que
tant parfaite que puiffe eflre vojlre Méthode, elle ne peut
faire que
20
desja expliquées, à fçavoir la
nature de Faymant, du feu, de lair, de
&
Phyfique : a caufe
l'ous pourjuivie:^
en l'explication des cauj'es naiu-
^0
Préface.
3"-33.
^19
Jî vous- n'ave^point les expériences qui font rtquifes déterminer leurs effets. Ce qui ejl le dernier des trois
rclle.s,
pour
points que je croy devoir ejire principalement explique-^,
hommes ne conçoit pas combien ces expériences font neceffaires, ny quelle dépenfe y efi requife. Ceux qui, fans for tir de leur cabinet, ny jetter à caufe que la plus part des
5
les
yeux
ailleurs que fur leurs livres, entreprenent de dif-
courir de la nature, peuvent bien dire en quelle façon
auroient voulu créer 10
la
charge
&
le
le
ils
monde, fi Dieu leur en avoit donné
pouvoir, cefl a dire
peuvent efcrire des
ils
Chimères, qui ont autant de rapport avec lafoibleffe de leur efprit,
fance
que l'admirable beauté de
auteur ; mais, à moins que
infinie de fon
|
efprit vraiment divin, •
"5
mefmes une
Univers avec
cet
ils
la
puif-
d avoir
un
ne peuvent ainfi former d'eux
idée des chofes, qui foit femblable a celle que
Dieu a eue pour
les créer.
Et quoy que
vofire
Méthode pro-
mette tout ce qui peut efire efperé de l efprit humain, tou-
chant la recherche de
la vérité
dans lesfciences,
elle
ne pro-
met pas neantmoins d enfeigner à deviner, mais feulement à 20
déduire de certaines chofes données toutes
peuvent en
cJlre déduites;
& ces chofes données,
fique, ne peuvent eflrc que des expériences.
2 5
en la
Mefme à
caufe
:
&
qu'on fait fur
qui ne dépendent que de
la reflexion
chofes qui fc prefcntenl au fens d'elles
les
qui
Phy-
que ces expériences font de deux fortes
unes faciles,
mefmes ;
les
les
autres
plus rares
ne parvient point fans
quelque
& difficiles, auxquelles on efludc & quelque defpenfe
:
que vous
avei^ desja
pouvoir îo
les vérités
mis dans vos efcrits tout ce qui femble
eflre déduit des expériences faciles,
de celles des plus rares que vous livres.
on peut remarquer
Car
!
outre que vous
y
ave:^
ave':^
& mefme
aufji
pu apprendre
des
expliqué la nature de
po
Des
to utes les qualités les
de
de l'eau,
l'air,
&
les
& de tous
cette terre,
deux, de toutes
les
eflé
les
corps
comme du feu,
de quelques autres, vous
rendu raifon de tout ce qui a
dans
33-34.
qui meuvent lesfens,
communs fur
qui font
plus
Passions.
y
ave^ auffi
obfervé jufques à prefent
propriétés de l'aymant,
plufieurs obfervations de la Chymie.
De façon
& de
5
qu'on n'a
point de raifon d'attendre rien davantage de vous, touchant
que vous aye^ davantage d'expé-
la Phyfique, jufques à ce
riences, defquelles vous pui^e:^ rechercher les caufes.
je ne m'efionne pas que vous ces expériences à vos defpens.
n'entrepreniez point
Car je fçay que
la
Et
de faire
10
recherche
des moindres chofes coufîe beaucoup; &, fans mettre en
conte les Alchemifles, ny tous les autres chercheurs de Jecrets, qui ont coufîume defe ruiner à ce meflier,fay ouy
dire que la feule pierre d'aymant a fait defpendre plus de
cinquante mil efeus à Gilbert, quoy qu'il fujl tres-bon efprit,
comme
\premier qui a découvert
il
homme
a monflré, en ce qu'il a eflé
les principales propriété:^
pierre. l'ay vu aufji /'Inftaurio
ejire,
de le
de cette
magna & le Novus
du Chancelier Bacon, qui mefemble
'5'
Atlas
de tous ceux qui
20
ont efcrit avant vous, celuyqui a eu les meilleures penfées
touchant la Méthode qu'on doit tenir pour conduire la
Phyjique à fa perfeélion ; mais tout le revenu de deux ou trois Roys, des plus puifjans de la terre, ne fuffiroit pas
pour mettre en exécution
toutes les chofes qu'il requert à
25
cet effcél. El bien que je ne penfe point que vous aye-;^ befoin
de tant de fortes d'expériences qu'il en imagine, à caufe
que vous pouve^fuppléer à plujieurs, tant par vojlre adreffe que par la connoiffancc des vérités que vous vées
:
toutefois,
confdcrant que
le
ticuliers qui vous refient encore a
avcT^ desja trou-
nombre des corps parexaminer
efl
prefque
3o
Préface.
(34-36).
infini; qu'il n'y en a
priétés,
&
pour y employer
de plujieurs
Méthode,
n'ait ajfe^ de diverfes
dont on ne puiffe faire
d'efvreuves,
3
aucun qui
}2î
j
hommes ;
il ejl
grand nombre
ajjfe^
tout le loifir
pro-
& tout le
travail
que, fuivant les règles de vojîrc
me/me temps
befoin que vous examinie:^ en
toutes les chofes qui ont entre elles quelque affinité, affin
&
de remarquer mieux leurs différences ,
denombremens qui vous
pouve^ ainji
affurent, que vous
utilement vous fervir en un 10
de faire des
me [me temps
de plus de di-
verfes expériences, que le travail d'ur trcs-grand
&
d'hommes addroUs n'en fçauroil fournir ;
hommes
vous ne fçaurie^ avoir ces
i5
f quelques
tement employer,
ne s'affujettiroicnt pas
vos ordres,
&
enfin, que
addroils qu'à force
d'argent, à caufe que, ils
nombre
uns s'y vouloicnt gratuiajfe:^
àfuivre
ne feroient que vous donner occafon de
perdre du temps
:
conjîderant, dis je, toutes ces chofes, je
comprens ayfement que vous ne pouve'^ achever dignemenl le dejfein
ave-^
plantes, les animaux,
vous
y
commencé dans
vos Principes, c'ejl
expliquer en particulier tous
à dire, 20
que vous
ave"^ desja
&
l'homme, en
expliqué tous
les
les
les-
mefmc façon que e le mens de la terre, & la
tout ce qui s'obferve dans les deux, Ji ce n
I
minéraux,
'efî
fourniffe les frais qui font requis à cet effecl,
que
&
le public
que, d'au-
tant qu'ils vous feront plus libéralement fournis, d'autant 23
pourre-;^ vous
Or à ment
îo
vofire dejfein.
caufe que ces mefmes chofes peuvent aujji fort ayfe-
ejîre comprifes
qu'elles ne fi
mieux exécuter
par un chafcun,
& font toutes fi vrayes
peuvent efïre mifes en doute, je m'affure que,
vous les reprefentie:^ en telle forte, qu'elles vinffent à la
connoijfance de ceux à qui Dieu ayant donné le pouvoir de
commander aux peuples de ŒUVKES.
VI.
la terre,
a aufji donné la charge 41
p2 & le foin
Des Passions.
(36-3;i.
de faire tous leurs efforts pour avancer
du public,
il
bien
le
n'y auroit aucun d'eux qui ne voulufl contri-
buer à un deffein fi manifeflement utile à tout le monde. Et bien que nofîre France, qui efî vojîre Patrie, foit un Efîal fi puijfant qu'il femble que vous pourrie:^ obtenir d'elle feule tout ce
qui
efî
requis à cet effecl
:
5
toutefois, à
caufe que les autres nations n'y ont pas moins d'intercfl qu'elle, je m'affure
que plufieursferoienl a[fc7^gc\nercufes
pour ne luy pas céder en
cet office,
&
qu'il n'y en aurait
aucune qui fufl fi barbare que de ne vouloir point
y
avoir
lo
part.
Mais fi
tout ce que j'ay efcrit icy ne fuffil pas, pour faire
que vous changier^ d'humeur, je vous prie au moins de m'obliger tant, que de m'cnvoyer voflre traiclc des Paf-
&
fions,
laquelle
de trouver bon que j'y adjoufle une préface avec il
foit imprimé. le tafclieray de la faire en telle
forte, qu'il n'y aura rien que vous puij/ie? defapprouvcr,
qui ne
foit fî
de l'efprit
&
&
conj'orme au fentiment de tous ceux qui ont
de
la vertu, qu'il n'y
en aura aucun qui,
après lavoir leuè, ne participe au jele que j'ay pour croiffement des fciences,
De
l'i
Paris, le
& pour efIre,
6 Novembre, 1648.
&c.
l'ac-
20
Préface.
Î8-39).
p^
IRESPONSE A LA LETTRE PRECEDENTE.
M on fleur. Parmi 5
lo
les injurCvS
c^-
les
reproches que je trouve en
que vous avez pris la peine de m'elcrire, j'y remarque tant de chofes à mon avantage, que fi vous la faific/. imprimer, ainfi que vous déclarez vouloir faire, j'aurois peur qu'on ne s imaginaft qu il y a plus d'intelligence entre nous qu'il n'y en a, & la
grande
lettre
vous ay prié d'y mettre plufieurs chofes que la bicnfeancc ne permettoit pas que je fifTe mov mefme
que
je
fçavoir au public. C'eft
pourquoy
ne m'arrefteray
je
prs icy à v refpondre de point en point
cmpefchcr de
la
le delTein
avez eu en l'efcrivant, puiffe
ne
que 20
vous dirav
femblent vous devoir publier. La première eft, que je n'ay
aucune opinion que je
je
me
feulement deu.\ raifons, qui i5
:
que
je
reûflir.
juge que vous
La féconde, que
nullement de l'humeur que vous imaginez n'ay aucune indignation, ny aucun degouft, qui
fuis
je
;
m'ofte le defir de faire tout
ce"
mon pou-
qui fera en
voir pour rendre fervice au public, auquel je tres-obligé, de ce
que
les efcrits
que
j'ay desja publiez
|ont efté favorablement receus de plufieurs
2 5
meftime
;
&
que je efcrit des
ne vous av cv-devant refufé ce que j'avois Paffions, quaffin de n'eftre point obligé de le faire voir a quelques autres qui n'en eulTent pas fait leur profit.
Des
^24 Car, d'autant que
je
Passions.
ne l'avois compofé que pour eftre
leu par une Princeffe, dont
commun,
(39-40)-
l
efprit eft tellement
au
aucune peine ce qui femblc eftre le plus difficile à nos dodeurs, je ne m'eflois arrefté à y expliquer que ce que je penfois eftre nouveau. Et, affin que vous ne doutiez pas de mon dire, je vous promets de revoir cet efcrit des Partions, & d'y adjoufter ce que je jugeray eftre necefdelRis du
qu'elle conçoit fans
pour le rendre plus intelligible, & qu'après cela je vous l'envoyeray pour en faire ce qu'il vous plaira. Car je fuis, &c.
5
faire
D'Egmont,
le
10
4 Décembre, 1648.
LETTRE SECONDE A MONSIEUR
DES CARTES. .
,$
Monjie'ur,
Ilyajî longtemps que vous m'avey^fait attendre vojîre traite des Paffwns, que je commence à ne le plus efperer, &
me
iavicT^promis que pour mem-
la lettre
que je vous avois cy-devant
à m' imaginer que vous ne
pefcher de publier cfcritc.
Car j'ay
fujet de croire que vous Jerier fafché,
qu'on vous ojlajl l'excufe que vous prener^ pour ne point
achever vojîre Phyjique l'ojler
par
cette lettre
:
:
& mon
dcjfein ejloit de vous
d'autant que les raijons que j'y
20
Préface.
(40-4»)-
pç
avois déduites font telles, qu'il ne
me femble pas
qu'elles
puijfent ejlre leuës d'aucune perfonnc, qui ait tant/oit peu
l'honneur
5
&
la vertu
en recommandation, qu'elles ne
citent à dejirer,
comme moy, que
ce qui ejl requis
pour
ejire neccjfaires
:
\
les
vous obtenie:^ du public
expériences que vous dites vous
& j'efperois
qu'elle tomberoit ayfcment
entre les mains de quelques uns qui auroicnt
rendre ce dcfir
l'in-
efficace, foit à
le
pouvoir de
caufe qu'ils ont de l'accès
auprès de ceux qui difpofent des biens du public, foit à caufe lo
qu'ils en
difpofent eux mefmes. Ainfi je
me
promettois
de faire enforte que vous aurie^, malgrévous, de l'exercice.
Car je fçay que vous ave:^ tant de cœur, que vous ne voudrie:^pas manquer de rendre avec ufure ce qui vous feroit donné en i5
&
cette façon,
que cela vous feroit entièrement
quiter la négligence, dont je ne puis à prefent m'abfîenir
de vous accufer, bien que je
Le 23
Juillet,
fois,
&c.
164g.
RESPONSE A LA SECONDE LETTRE. 20
Monfieur, le fuis fort
innocent de
lartifice,
dont vous voulez
croyre que j'ay ufé, pour empefcher que la grande lettre que vous m'aviez efcrite Tan pafle, ne foit publiée. le
25
n ay.eu aucun befoin d'en ufer. Car, outre que je ne croy nullement qu'elle pûft produire l'effed que vous
Des Passions.
J26
prétendez, je ne fuis pas
(4>-43v
que la crainte du travail auquel je ferois obligé pour examiner plutieurs expériences, fi j'avois receu du public la commodité de les faire, puifl'e prévaloir au defir que j'av de m'inflruirc, &. de mettre par efcrit quelque chofe qui loit utile aux autres hommes. le ne puis pas
fi
fi
enclin ù
1
oyfiveté,
bien m'excufer de la négligence dont vous
5
me
blafmez. Car j'avoue que jay efté plus long temps à revoir le petit traité que je vous envoyé, que je n'avois efté
cy-devant à
compofer,
le
&
que neantmoins
je
lo
& nay rien changé & bref, quil fera
n'y ay adjoufté que peu de chofes,
fi au difcours, lequel eft fi limple connoiftre que mon dcffein n'a pas efte d'expliquer les Paffions en Orateur, ny mefme en Phijlofophe moral, mais feulement en Phyficien. Ainfi je prevoy que ce traité n'aura pas meilleure fortune que mes autres
efcrits
;
&
bien que fon
tage de perfonnes à
le lire,
ceux qui prendront aufquels
il
titre
la
il
convie peut eftre davann'y
aura neantmoins que
peine de l'examiner avec foin,
puiifc fatisfairc. Tel qu'il eft, je le
entre vos mains,
D'Egmont,
Oi:c.
le
i5
i4d'Aouft, 1649.
mets
20
LES PASSIONS DE LAME.
PREMIERE PARTIE. DES PASSIONS EN GENERAL 5
Et
par occafion, de toute
la
ARTICLE
Que
ce qui ejî
:
nature de l'homme.
I.
Pajfwn au regard d'un fu jet,
ejî toujiours
Aélion à quelque autre égard.
lo
n'y a rien en
cfté fort
plus i3
quoy
mieux combien les fciences que nous avons des Anciens font dcfeclueufes, qu'en ce qu'ils ont cfcrit des PalTions. Car bien que |ce foit une matière dont la connoiflance a toufiours Il
recherchée
difficiles, à
;
&
paroiffe
qu'elle ne femble pas eftre des
caufe que, chacun les fentant en foy
mefme, on n'a point befoin d'emprunter d'ailleurs aucune obfervation pour en découvrir la nature tou:
tesfois ce
chofe,
6i
que
les
pour
la
Anciens en ont enfeigné cfl fi peu de plus part fi peu croyable, que je ne
5
Des Passions.
)28
5-4.
puis avoir aucune efperance d'approcher de la vérité,
qu'en m'éloignant des chemins qu
ont luivis. C'eft
ils
pourquoy je feray obligé d'efcrire icy en mefme façon, que û je traitois d'une matière que jamais perfonne avant moy n'euil touchée. Et pour commencer, je confidere que tout ce qui fe fait ou qui arrive de nouveau, eft généralement appelle par les Philofophes une Paffion au regard du fujet auquel il arrive, (^une Adion au regard de celuy qui fait qu'il aririve. En forte que, bien que l'agent & le patient foient fouvent fort differens, l'Adion
jours une
&.
la Paflion
mefme
ne
laifTent
pas d'eltre tous-
chofe, qui a ces deux noms, à raifon
des deux divers fujets aufquels on
ARTICLE
Que pour connoijîre
les
la
peut raporter.
II.
Payions de l 'ame,
il
faut dijîinguer
1
fcs fondions d'avec celles du corps.
Puis
auffi
confidere que nous ne remarquons
je
point qu'il y ait aucun fujet qui agilTe plus immédiatement contre noflre ame, que le corps auquel elle eft
&
que par confequent nous devons penfer que ce qui eft en elle une Pafîion, eft communément en luy une Adion en forte qu'il n'y a point de meilleur chemin pour venir à la connoiftance de nos Paflîon«s, que d'examiner la différence qui eft entre lame & le corps, affin de connoiftre auquel des deux on doit attri-
jointe
;
20
:
bucr chacune des fondions qui font en nous.
^5
Première Partie.
4-6.
article
329
mi.
Quelle règle on doit fuivre pour
A quoy on 5
ne trouvera pas grande
cet cffecl.
difficulté.
Il
on
prend garde que tout ce que nous expérimentons eftre en nous, & que nous voyons auffi pouvoir ertre en des corps tout à
inanimés, ne doit eftre attribué
fait
&
au contraire, que tout ce qui eft en nous, & que nous ne concevons en aucune façon pouvoir appartenir à un corps, doit elhe attribué à qu'à noftre corps;
10
noflre ame.
I
Que
la
chaleur &
le
ARTICLE
IV.
mouvement des membres procèdent
du corps;
les
p en/ces,
de
l'a me.
que nous ne concevons point que le corps penfe en aucune façon, nous avons raifon de croire que toutes les fortes de pcnfées qui font en nous appartienent à lame. Et à caufe que nous ne doutons point qu'il n'y ait des corps inanimez, qui fe Ainfi, à caufe
i5
20
peuvent mouvoir en autant ou plus de diverfes façons que les noftres, & qui ont autant ou plus de chaleur
que l'expérience fait voir en la flame, qui feule a beaucoup plus de chaleur & de mouvemens qu'aucun de nos membres), nous devons croire que toute la chaleur & tous les mouvemens qui font en nous, en (ce
25
tant qu'ils ne dépendent point
;
de
la
penfée, n'appar-
tienent qu'au corps. Œuvres.
VI.
42
Des Passions.
^^o
ARTICLE
Que
c'ejî
6-7
V.
erreur de croire que lame donne
& Au moyen
la
le
mouvement
chaleur au corps.
de quoy nous éviterons une erreur tres-
confiderable, en laquelle plusieurs font tombez, en
5
que j'eftime qu'elle efl la première caufe qui a empefché qu'on n'ait pu bien expliquer jufques icy
forte
les PalTions,
&
les autres chofes qui
appartienent à
l'ame. Elle confille en ce que, voyant que tous les
corps morts
font privez de chaleur,
mouvement, on
s'efl
imaginé que
leur naturelle
on a creu, fans
&
tous les
[dépendent de l'ame contraire, que
enfuite de
c'eftoit l'abfence
mouvemens &
l'ame qui faifoit celTer ces leur. Et ainfy
&
de
cette cha-
que noftre chamouvemens de nos corps raifon,
au lieu qu'on devoit penfer, au
:
10
lame ne s'abfente lors qu'on meurt, qu
caufe que cette chaleur ceffe, fervent à mouvoir le corps fe
i5
à
&
que les organes qui corrompent.
ARTICLE VL
Quelle différence
&
il
ya
entre un corps vivant
20
un corps mort.
donc que nous évitions ccftc erreur, confidcrons que la mort n'arrive jamais par la faute de lame, mais feulement parce que quelcune des principales parties du corps fe corrompt & jugeons que le corps d un homme vivant diffère autant de celuv d un homme Affin
;
25
.
Première Partie.
7-9-
mort, que à dire,
une montre, ou autre automate (c ell autre machine qui fe meut de foy-merme), lorf-
qu'elle eft
porel des 5
jji
fait
montée,
&
qu'elle a en loy le principe cor-
mouvemens pour
avec tout ce qui
eft
lelqueis
|
elle eft inftituée,
montre, ou autre machine, lors qu'elle
que
le
principe de fon
mouvement
ARTICLE
VII.
& de quelques unes
de [es fondions
o
i5
eft
mefme rompue &. la
celle d agir.
Brève explication des parties du corps, I
&
requis pour Ton adion,
Pour rendre cela plus intelligible, j'expliquerav icv en peu de mots toute la lagon dont la machine de noftre corps eft compofee. Il n'y a perl'onne qui ne Igache dcja, qu'il y a en nous un cœur, un cerveau, un eftomac, des mulcles. des nerls, des artères, des venes, &. choies lemblables. On fgait aufti que les viandes qu on mange defccndent dans eftomac & dans les boyaux, d'où leur fuc. coulant dans le foye e-9»-
;
c^ fi
c'eft
à nous,
à la Faveur nous joignons hi Peconnoilîance.
ARTICLE LXV. L'Indignation
Tout de mefme
le
mal
point rapporté à nous,
il
émeut
auffi la
la Colcrc^.
fait
fait
pour eux de l'Indignation
&
;
par d'autres, n'eftant
5
feulement que nous avons c^
lors qu'il y eft rapporté,
Colère.
ARTICLE LXVI.
&
La Gloire
De
la
Honte.
"o
ou qui a efté en nous, eftant rapporté à l'opinion que les autres en peuvent avoir, excite en nous de la Gloire^ (S: le mal, de la plus, le bien qui
eft,
;
Honte, I
Le Degoujî,
ARTICI.E LXVIl.
le
Regret
&
De
la dijj'erence
qui
e/î
l'Amitié
On 8.
peut, ce
me
LXXXIir.
entre Ij /impie AJfcclion,
& la
Dévotion.
femble,avec meilleure raifon
\oir, poui cet article
et le
suivant,
t.
IV. p. 61
1, I.
dillin-
20, à p. t3i2,
1.
29.
Des Passions.
^ço
u.-mî.
guer TAmour par reftime qu'on fait de ce qu'on aime à comparaifon de foy-mefme. Car lors qu'on eftime l'objet de fon Amour moins que foy, on n'a pour luy qu'une fimple Affeftion; lors qu'on l'eftime à foy, cela fe
davantage,
nomme
la paffion
Amitié
;
&
l'efgal
lors qu'on
qu'on a peut cftre
de
i'eilime
5
nommée Dévo-
on peut avoir de l'affedion pour une fleur, pour un oifeau, pour un cheval mais, à moins que d'avoir l'efprit fort déréglé, on ne peut avoir de l'Amitié que pour des hommes. Et ils font tellement l'objet
tion. Ainfi
;
|
de cette paiTion,
d'homme
qu'il n'y a point
fi
lo
imparfait,
qu'on ne puifTe avoir pour luy une amitié tres-parfaite, lors
qu'on penfe qu'on en
l'ame véritablement noble
la
aymé,
& genereufe:
fera expliqué cy après, en l'Art, eft
ell
i
^4&
i
de la Dévotion, fon principal objet
&.
qu'on a
fuivant ce qui
^6. eft
Pour ce qui
i5
fans doute
fouveraine Divinité, à laquelle on ne fçauroit man-
quer
d'eftre dévot, lors
qu'on
la
connoiil
comme
il
on peut auffi avoir de la Dévotion pour fon Prince, pour fon pais, pour fa ville, & mefme pour un homme particulier, lors qu'on l'eftime beaucoup plus que foy. Or la différence qui eft entre ces trois fortes d'Amour, paroift principalement par leurs effets car, d'autant qu'en toutes on fe confidere comme joint & uni à la chofe aimée, on eft tousjours preft d'abandonner la moindre partie du tout qu'on compofe avec elle, pour conferver l'autre. Ce qui fait qu'en la fimple faut; mais
20
:
|
Affedion, l'on
&
fe
préfère tousjours à ce qu'on
ayme
25
;
qu'au contraire en la Dévotion, l'on préfère telle-
ment
la
chofe aimée à foy-mefme, qu'on ne craint pas
de mourir pour
la
conferver.
De quov on
a
viJ
fouvant
3o
Seconde Partie.
h''-m5.
des exemples en ceux qui
fe font
591
expofez à une mort
certaine pour la defenfe de leur Prince, ville,
& mefme
aulfi
quelques fois pour des perfonnes
particulières aufquellcs
s'eftoient dévouez.
ils
ARTICLE
5
ou de leur
I.XXXIV.
Qu'i^n'y a pas tant d'efpcces de Haine que d'Amour.
Au
refte,
oppofée à
1 I
encore que
Haine
foit
directement
la diftingue
pas toutefois
la
Amour, on ne
en autant d efpeces, a caufe qu'on ne remarque pas 10
tant la dirterence qui e(l entre les eft
feparé de volonté, qu'on
biens aufquels on
maux dcfquels on
fait celle
qui cil entre les
ell joint.
ARTICLE LXXXV.
De iAgreemenl & Et je
i5
ne trouve qu une feule dillindion confiderable,
qui foit pareille en l'une ce
de l'Horreur.
que
peuvent
les objets, tant
&
en
l'autre. Elle confifte
de l'Amour que de
eftre reprefentez a
lame par
la
en
Haine,
les fens exté-
ou bien par les intérieurs & par fa propre raifon. Car nous appelions communément bien ou mal, ce que nos fens intérieurs ou noftre raifon nous font juger convenable ou coritraire à noftre nature mais nous appelons beau ou laid, ce qui nous eft ainfi reprefenté par nos fens extérieurs, principalement rieurs,
20
;
j
25
par cekiy de
la
veuë, lequel feul
eft
plus confideré que
Des
}Ç2
us-uô.
Passions.
tous les autres. D'où naiflent deux efpeces d'Amour, à fçavoir, celle qu'on a pour les chofes bonnes, celle le
qu'on a pour les belles, à laquelle on peut donner
nom
l'autre,
vant
&
le
d'Agréement,
ny
auffi
avec
affin
de ne
le Defir,
nom d'Amour.
la
pas confondre avec
auquel on attribue fou-
Et de là naiflent
5
en mefme
façon deux efpeces de Haine, l'une defquelles fe rapporte aux chofes mauvaifes, l'autre à celles qui font laides
,
&
cete dernière peut eftre appellée Horreur,
ou Averfion,
affin
de
icy de plus remarquable, c'eft
Mais ce
y a que ces paffions d'Agrée-
la diftinguer.
qu'il
lo
ment & d'Horreur ont couflume d'eflre plus violentes que les autres efpeces d'Amour ou de Haine, à caufe que ce qui vient à l'ame par les fens, la touche plus fort que ce qui luy efl reprefenté par fa raifon & que toutefois elles ont ordinairement moins de vérité en forte que de toutes les paffions, ce font celles-cy qui trompent le plus, & dont on doit le plus foigneufement fe garder. j
;
i5
:
ARTICLE LXXXVI.
20
La Définition du Dejir. La paffion du Defir eftune agitation de l'ame, caufée
par les efprits, qui la difpofe à vouloir pour l'avenir les chofes qu'elle fe reprefenté eflre
convenables. Ainfi
on ne defire pas feulement la prefence du bien abfent, mais auffi la confervation du prefent; & de plus labfence du mal, tant de celuy qu'on a deja, que de celuy qu'on croit pouvoir recevoir au temps à venir.
25
Seconde Partie.
ii7>i8.
I
Que
c'ejî
le fçay
oppofe 5
}C}j
ARTICLE LXXXVII.
une pajjion qui n'a poinl de contraire.
bien que
la paffion
laquelle feule on
communément dans
l'Efcole
on
qui tend à la recherche du bien,
nomme
Defir, à celle qui tend à la
du mal, laquelle on nomme Averfion. Mais d'autant qu'il n'y a aucun bien, dont la privation ne foit un mal, ny aucun mal, confideré comme une chofe pofitive, dont la privation ne foit un bien qu'en recherchant, par exemple, les richeffes on fuit neceffairement la pauvreté, en fuyant les maladies on fuite
;
10
recherche
que
c'eft
la fanté,
&
ainfi
me femble qui porte
&
&
que le mefme Defir, lors qu'on tend à s'éloigner du mal contraire à ce bien, eft accompagné de Haine, de Crainte & de Triftcfle
25
il
enfemble à la fuite du mai qui luy eft contraire. l'y remarque feulement cette différence, que le Defir qu'on a, lors qu'on tend vers quelque bien, eft accom.pagné d'Amour, & en fuite d'Efperance
20
:
mefme mouvement
tousjours un
à la recherche du bien, i5
des autres
i."^
:
de loye
;
au
lieu
ce qui eft caufe qu'on le juge contraire à foy
mefme. Mais fi on veut le confiderer lors qu'il e raporte également en mefme temps à quelque bien pour le rechercher, & au mal oppofé pour l'éviter, on peut voir tres-evidemment, que ce n'eft qu'une feule paffion qui fait l'un
Œuvres. VI.
&
l'autre.
5o
D^s
^94
Passions.
i
18-120.
ARTICLE LXXXVIII. Quelles font fes diverfes efpeces.
y auroit plus de raifon de diftinguer le Defir en autant de diverfes efpeces, qu'il y a de divers objets Il
qu'on recherche. Car, par
exemple,
|
la Curiofité,
qui n'eft autre chofe qu'un delîr de connoiftre, diffère
beaucoup du vengeance,
&
&
de gloire,
defir ainfi
cetuy-cy du defir de
des autres. Mais
il
fçavoir qu'il y en a autant que d'efpeces
Haine,
&
que
fuffit
icy de
d'Amour ou de
& les plus forts l'Agréement & de l'Horreur.
les plus confiderables
font ceux qvi nailTent de
ARTICLE LXXXiX.
Quel eji
le
Or encore que
Defir qui naifi de l'Horreur.
ce ne foit qu'un
à la recherche d'un bien,
&
mefme Defir qui tend
à la fuite du mal qui luy
contraire, ainfi qu'il a elle dit
eft
l'Agréement ne
laiffe
:
le
i5
Defir qui naift de
pas d'eftre fort différent de celuy
Car
qui naift de l'Horreur.
cet
Agréement
&
cete
Horreur, qui veritajblement font contraires, ne font
pas
le
bien
& le
mal, qui fervent d'objets à ces Defirs,
20
mais feulement deux émotions de lame, qui la difpofent à rechercher deux chofes fort différentes. A fçavoir
:
l'Horreur
reprefenter à
1
forte que, bien
eft
inftituée
ame une mort que ce ne
foit
de
fubite
la
Nature pour
&
inopinée
:
en
quelquefois que l'attou-
chement d'un vermiffeau, ou
le
bruit d'une feuille
25
Seconde Partie.
»2or22.
tremblante, ou Ton ombre, qui
5
fait
^9^
avoir de l'Horreur.
on lent d'abord autant d'émotion, que li un péril de mort tres-evident sofiroit aux fens. Ce qui fait fubiiement naiftre Tagitation qui porte lame a employer toutes fes forces pour éviter un mal ii prefeut Et c'e\\ cete efpece de Defir, qu'on appelle
communément
la
Fuite ou l'Averfion.
IAR1ICLEXC.
Quel e/î celuy qui 10
Au
l'Agréement
contraire,
inftitué
eft
particulièrement
de la Nature pour reprefenter
ce qui agrée,
comme
qui apartienent a
i5
naijî de l'AgréenienT.
le
la jouilVance
de
plus grand de tous les biens
l'homme
ce qui
:
fait
qu'on defire
tres-ardemment cette jouilTance. il eft vray qu'il y a diverfes fortes d'Agréemens, &. que les Delirs qui en nailTent ne font pas tous également puiflans. Car, par exemple, la beauté des fleurs nous incite feulement à les regarder, & celle des fruits à les manger. Mais le principal eft celuy qui vient des perfections qu'on ima-
20
gine en une perlonne, qu on penfe pouvoir devenir
un autre foy-mefme car avec la différence du fexe, que la Nature a mife dans les hommes, ainfi que dans les animaux fans raifon, elle a mis auffi certaines :
|
impreffions dans 2 5
le
cerveau, qui font qu'en certain
âge & en certain temps on fe confidere comme defedueux, & comme fi on n'eftoit que la moitié d'un tout, dont une perfonne de l'autre fexe doit eftre l'autre
moitié
:
en forte que l'acquifition de cete
Des
^çé moitié
eft
comme
le
Passions.
1:2-124.
confufement reprefentée par
la
Nature,
plus grand de tous les biens imaginables.
qu on voye plulieurs perfonnes de cet autre fexe, on n'en fouhaite pas pour cela plufieurs en mefme temps, d'autant que la Nature ne fait point imaginer qu'on ait befoin de plus d'une moitié. Mais lors qu'on remarque quelque choie en une, qui agrée davantage que ce qu'on remarque au mefme temps dans les autres, cela détermine lame à fentir pour Nature luy celle là feule toute l'inclination que la Et encore
|
donne
comme
à rechercher le le
5
10
bien, qu'elle luy reprefente
plus grand qu'on puiffe pofleder. Et cette
ou ce Defir qui naill ainfi de l'Agréement, eft appelle du nom d'Amour, plus ordinairement que la paffion d'Amour qui a cy delTus efté defcrite. Aufli inclination
a-t'il
de plus eftrangcs effeds,
&
c'eft
principale matière aux faifeurs de
i5
luy qui fert de
Romans & aux
Poètes.
ARTICLE
La
xci.
définition de la loye.
20
une a'greable émotion de l'ame, en laquelle confifte la jouifTance qu'elle a du bien, que les impreflions du cerveau luy reprefentent comme fien. le dis que c'eft en cete émotion que confifte la jouïtTance du bien car en eff"eft lame ne reçoit aucun autre fruit de tous les biens qu'elle poftede & pendant qu'elle n'en a aucune loye, on peut dire qu'elle n'en jouit pas plus, que fi elle ne les pofledoit La loye
eft
:
;
25
Seconde Partie.
I24-12S.
point. l'ajoufte
que
auffi,
c'eft
jcfj
du bien que
les
impref-
du cerveau luy reprefentent comme fien, affin de ne pas confondre cette joye, qui eft une paffion, avec lajoye purement intelleftuelle, qui vient en Tarae par la feule adion de lame, &. qu'on peut dire eflre une agréable émotion excitée en elle mefme, en laquelle confifle la jouïflance qu'elle a du bien que fon entendement luy reprefente comme fien. II eft vray que, pendant que l'ame eft jointe au corps, cette joye intelleduelle ne peut gueres manquer d'eftre accompagnée de celle qui eft une paffion. Car fi toft que noftre entendement s'aperçoit que nous poiïedons quelque bien encore que ce bien puiffe eftre fi différent de tout ce qui apartient au corps, qu'il ne foit point du tout imaginable, l'imagination ne laiffe pas de fions
5
lo
:
|
i5
faire incontinent
de laquelle la paffion
quelque impreffion dans
fuit le
de
mouvement des
cerveau,
efprits, qui e.xcite
la joye.
ARTICLE
La
20
le
XCII.
définition de la Trijîejfe.
une langueur defagreable en laquelle confifte l'incommodité que l'ame reçoit du mal, ou du défaut, que les impreffions du cerveau luy La
Triftefte
reprefentent 25
eft
comme
,
luy apartenant. Et
il
y a
auffi
une Trifteffe intelleduelle, qui neft pas la paffion, mais qui ne manque gueres d'en eftre accompagnée.
Des Passions.
jçS
I
Quelles font
Or, lors que
la
ARTICLE
les caufes
XCIII.
de ces deux PaJ/îons.
loye ou la TrifteiTe intelleduelle
eu une
excite ainfi celle qui
&
126127.
paffion, leur caufe
eu
que la loye vient de l'opinion qu'on a de pofTeder quelque bien, & la Trifteffe de l'opinion qu'on a d'avoir quelque affez évidente
;
on
voit de leurs définitions,
mal ou quelque défaut. Mais il arrive fouvent qu'on fe fenttrifte ou joyeux, fans qu'on puifle ainfi diftindement remarquer le bien ou le mal qui en font les caufes à fçavoir, lors que ce bien ou ce mal font leurs impreffions dans le cerveau fans l'entremife de l'ame,
5
10
:
quelquefois à caufe qu'ils n'apartienent qu'au corps
&
quelquefois
auffi,
encore
qu'ils apartienent à
comme
à caufe qu'elle ne les conjfidere pas
;
lame,
bien
&
'5
mal, mais fous quelque autre forme, dont l'impreffion eft jointe avec celle
du bien
& du mal
dans
le
cerveau. ARTICLE XCIV.
Comment ces paJ/îons font excitées par des biens & des maux qui ne regardent que le corps & en quoy con-
20
:
fifïe le chatouillement
&
la
douleur.
que le temps cft plus ferain que de couftume, on fent en foy une gayeté qui ne vient d'aucune fonélion de l'entendement, mais feulement des impreffions que le mouveAinfi lors qu'on eft en pleine fanté,
&.
25
Seconde Partie.
127-129
ment des trifte
efprits fait
mefme
en
dans
le
touillement des fens 5
&
douleur par
la
hommes rent
fi
ne
fort,
cerveau. Et on fe fent
façon, lors que
encore qu'on ne fçache point la
eft
399
corps
le
eft indifpofé,
qu'il le foit. Ainfi le
fuivy de
Trifteffe,
fi
près par la loye,
que
la plusjpart des
Toutefois
les diftinguent point.
cha-
ils diffé-
qu'on peut quelquefois fouffrir des dou-
&
leurs avec loye,
recevoir des chatoùillemens qui
pour l'ordinaire, la loye fuit du chatouillement, eft que tout ce qu'on nomme chatouillement ou fentiment agréable, confifte en ce que les objets des fens excitent quelque déplaifent. Mais la caufe qui fait que,
10
mouvement dans nuire '5
s'ils
les nerfs, qui feroit
n'avoient pas affez de force pour luy refifter,
ou que le corps ne fuft pas bien difpofé. Ce qui fait une impreffion dans le cerveau, laquelle eftant inftituée de la Nature pour témoigner cette bonne difpofition & cette force, la rcprefente à lame comme un bien qui luy apartient, entant qu'elle
20
capable de leur
corps,
&. ainfi
mefme
eft
unie avec
le
excite en elle la loye. C'eft prefque la
prend naturellement
raifon qui fait qu'on |
plaifir à fe lentir
mefme
à la Triftefte
&
ne
font
Haine, lors que ces
caufées
que la douleur produit ordinairement la Triftefl'e, eft que le fentiment qu'on nomme douleur vient tousjours de quelque adion fi touchant. Et la caufe qui
3o
à la
fortes de Paffions,
que par les avantures eftranges qu'on voit reprefenter fur un théâtre, ou par d autres pareils fujets, qui, ne pouvant nous nuire en aucune façon, femblent chatouiller noftre ame en la paffions
25
émouvoir à toutes
fait
violente qu'elle offenfe les nerfs
:
en forte qu'eftant
400
Des Passions.
inftitué de la nature
pour
que reçoit
le
autre
Tame
corps par cette a(^ion,
ce qu'il ne luv a pu 1
fignifier à
ug
comme
des
refifter,
maux
il
&
le
iîi.
dommage
fa foibleffe
luy reprefente lun
en
&
qui luy font tousjours defa-
greables, excepté lors qu'ils caufent quelques biens qu'elle cftime plus qu'eux.
I
ARTICLE XCV.
Comment elles peuvent auj/î ejîrc excitées par des biens & des maux que lame ne remarque point, encore qu'ils luy appartienent.
Comme
font
le
hafarder, ou à fe fouvenir du Ainfi le plaifir
plaijir qu'on
à Je
que prenent fouvent
grands périls, encore mefme
&
les
jeunes gens
à s'expofer à de
qu'ils
n'en
efperent
ny aucune gloire, vient en eux de ce que la penfée qu'ils ont que ce qu'ils entreprenent efl difficile, fait une impreffion dans leur cerveau qui, eflant jointe avec celle qu'ils pourroient former, s'ils penfoient que c'eft un bien de fe fentir aflez courageux, affez heureux, affez adroit, ou aflez fort, pour ofer fe profit
hafarder à
tel
lo
mal pajfé.
à entreprendre des chofes difficiles
aucun
prend
i5
20
point, ell caufe qu'ils y prenent plaifir.
contentement qu'ont les vieillards, lors qu'ils fe fouvienent des maux qu ils ont foufferts, vient de ce qu'ils fe reprefentent que c'efl un bien, d'avoir pu nonobflant cela fubfiller. Et le
I
25
Seconde Partie.
i3i-i3j.
401
ARTICLE XCVI.
Quels font
les
qui caufent
mouvemens dufang & des les cinq pajjions
Les cinq paffions que j'ay icy 5
font tellement jointes qu'il eft
que de traité
efprits
précédentes^.
commencé à expliquer,
ou oppofées
les
unes aux autres,
plus ayfé de les confiderer toutes enfemble,
traiter
feparement de chacune,
ainfi qu'il a efté
de l'Admiration. Et leur caufe nefl pas,
la fiene,
dans
le
cerveau
feul,
mais
&
auffi
dans
comme
le
cœur,
'o
dans
»5
du corps, entant qu'elles fervent à la produ Hion du fang, & en fuite des efprits. Car, encore que toutes les venes conduifent le fang qu'elles contienent vers le cœur, il arrive neantmoins quelquefois queceluy de quelques unes y eft pouffé avec plus de force que celuy des autres & il arrive auiïi que les ouvertures par où il entre dans le cœur, ou bien celles par où il en fort, font plus élargies ou plus referrées une fois que l'autre.
la rate,
dans
le
foye,
dans toutes
les autres
parties
;
ARTICLE XCVII.
20
Les principales expériences qui fervent a connoijîrc ces
mouvemens en l'Amour.
Or, en confiderant les diverfes altérations que l'expérience fait voir dans noffre corps, pendant que lettre de la princesse a. Voir t. IV, p. 404, 1. 17-23, et p. 407-408 Elisaheih, 2 5 avril 1646, et réponse de Descartes, mai 1646. :
tEuvRES. VI.
b\
5
Des
402 noftre
ame
eft
Passions.
135-134.
agitée de diverfes paffions, je remarque
en l'Amour, quand
quand
elle eft feule, c'eft à dire,
accompa|gnée d'aucune forte loye, ou Defir, ou Triftefle, que le battement du poulx eft égal, & beaucoup plus grand & plus fort que de couftume qu'on fent une douce chaleur dans la poitrine, & que la digeftion des viandes fe fait fort promptement dans l'eftomac en forte que cette paflion eft utile pour la elle n'eft
5
;
:
fanté^ ARTICLE
En le
la
Haine.
remarque, au contraire, en
eft inégal,
&
plus petit,
lO
XCVIII.
&
la
Haine, que
fouvent plus
le
vifte
;
poulx qu'on
fent des froideurs entremêlées de je ne fçay quelle
& picquante dans la poitrine faire fon office, & eft enclin
que l'eftoà vomir & mac cefle de rejeter les viandes qu'on a mangées, ou du moins à les corrompre & convertir en mauvaifes humeurs. chaleur afpre
I
ARTICLE XCIX.
En
a.
20
la loye.
que le poulx eft égal & plus vifte qu'à l'ordinaire, mais qu'il n'eft pas û fort ou fi grand qu'en l'Amour; & qu'on fent une chaleur agréable, qui n'eft pas feulement en la poitrine, mais qui fe répand auffi en toutes les parties extérieures du corps, En
1
;
la loye,
Tome
IV, p. 404,
\.
2?-27,
et p.
408-409.
25
Seconde Partie.
'34-136.
403
fang qu'on voit y venir en abondance & que cependant on perd quelquefois 1 appétit, à caufe que
avec
le
;
la digeflion fe fait
moins
^ bien >
ARTICLE
En
5
En
la Trifteffe,
qu'on fent
&
ferrent,
comme
c.
la TriJieJJe.
lent,
&
des liens autour du cœur, qui
le
que
le
poulx
des glaçons qui
|
eft foible &.
gèlent,
le
du corps
& communi-
que cependant on ne laiffe pas d'avoir quelquefois bon appétit, & de fentir que l'eftomac ne manque point à faire fon devoir, pourvu qu'il n'y ait point de Haine mellée avec quent leur froideur au
10
que de couftume.
refle
;
&l
la Trifteffe.
ARTICLE
Au
i5
En qu'il
Defir.
remarque cela de particulier dans le Defir, agite le cœur plus violemment qu'aucune des
fin je
autres Paflions,
&
fournit au cerveau plus d'efprits;
lefquels, paffans de là 20
CI.
dans
les
mufcles, rendent tous
les fens plus aigus, &. toutes les parties
du corps plus
mobiles. (ARTICLE en.
Le mouvement du fang
Ces obfervations, 25
&
&
des efprits en l'Amour.
plufieurs autres qui feroient
trop longues à efcrire, m'ont donné fujet de juger
Des Passions.
404
que, lors que rentendement
i^r,-,?R.
reprefente quelque
(c
objet d'Amour, rimprelfion que cette penfée fait dans
animaux, par les nerfs de la fixiefme paire, vers les mufcles qui font autour des inteftins & de l'eftomac, en la façon qui eft requifc
le
cerveau, conduit les
el'prits
pour faire que le fuc des viandes, qui fe convertit en nouveau fang, paiTe promptement vers le cœur, fans s'arrefter dans le foye, & qu'y eftant poulTé avec plus de force que celuy qui eft dans les autres parties du corps, il V entre en plus grande abondance, & y excite
5
10
une chaleur plus forte, à caufe qu'il eft plus groificr, que celuy qui a déjà cfté raréfié plufieurs fois en paffant &. Tepa^iint par le cœur. Ce qui fait qu'il envoyé aufli
des efprits vers
plus groftes
&
le
cerveau, dont les parties font
plus agitées qu'à l'ordinaire;
efprits, fortifiant l'impreflion
de ToDJet aymable y a
faite,
que
ces
première penfée
que
confifte la paf-
d'Amour.
ARTICLE cm. I:n
Au
la
donne de
efprits qui font
l'eftomac
(S:
Haine.
dans
l'averfion, le
cerveau vers
fe
meftc avec
toutes les ouvertures par où elle les
conduit tellement les les
mufcles de
des inteftins, qu'ils cmpcfchent que
des viandes ne
&
20
contraire, en la Haine, la première penfée de
l'objet qui
}
i5
obligent l'ame à s'arrefter
fur cette penfée. Et c'eft en cela fion
la
&
conduit
aufli
il
le
a
le
fuc
fang, en referrant
couftume
d'y couler;
tellement vers les petits nerfs
25
Seconde Partie.
i3«-i39.
de la rate
&
de
du foye, où eft le parties du fang qui ont
la partie inférieure
réceptacle de la bile, que les
couftume
d'eftre rejetées vers ces endroits là,
& coulent,
en for-
rameaux de la vene cave, vers le cœur. Ce qui caufe beaucoup dinégalitez en fa chaleur d'autant que le fang qui tent
5
40^
avec celuy qui
eft
dans
les
:
vient de la rate ne s'échauffe
&
dilate
des
mouvemens
auffî
déjà imprimées,
&
de Haine qui
difpofent
font pleines d'aigreur
&
En
20
la loye, ce
j
à des penfées qui
CIV.
la loye.
ne font pas tant les nerfs de
du foye, de l'eftomac, ou des inteftins, qui que ceux qui font en tout le refte du corps
;
culièrement celuy qui lequel ouvrant
au fang, que le 25
lame
trouvent
s'y
d'amertume.
ARTICLE
En
des parties fort inégales,
fort extraordinaires. -D'où vient
qu'ils y fortifient les idées
i5
la partie infé-
du foye, où eft tousjours le fiel, s'embrafe & fe fort promptement. En fuite de quoy les efprits
qui vont au cerveau, ont
&
fe raréfie qu'à peine,
qu'au contraire, celuy qui vient de
rieure 10
&
eft
la rate, agift^ent,
&
parti-
autour des orifices du cœur,
& élargilfant ces orifices, donne moyen
les autres nerfs chaft!ent des
cœur, d'y entrer
&
venes vers
d'en fortir en plus grande quan-
que de couftume. Et pource que le fang qui entre alors dans le cœur, y a déjà pafle & repafle plufieurs fois, eftant venu des artères dans les venes, il fé dilate tité
fort ayfement,
&
produit des efprits dont les parties
4o6
Des Passions.
eftant fort égales
elles font prolpres à
fubtiles,
&.
139 141.
former
&
nent à
Tame des penfées gayes &
fortifier les imprcflions
du cerveau qui dontranquilles.
ARTICLE cv.
En
Au
la Trijîejfe.
contraire, en laTrifteffe, les ouvertures
font fort retrecies par
&
fang des venes
le
5
fait qu'il
le petit
nerf qui les environne,
aucunement
n'cfl
en va fort peu vers
le
du cœur
cœur.
Et
agité
:
ce qui
cependant
les
pafTages par où le fuc des viandes coule de leftomac
&
demeurent ouverts que Tappetit ne diminue point, excepté
des inteftins vers
qui fait
que
la
le foye,
Haine, laquelle
fouvent jointe à la
e(t
:
10
ce
lors
trifleffe,
les ferme''.
t
ARTICLE
Au
CVI.
Dejir.
du Dcfir a cela de propre, que la volonté qu'on a d'obtenir quelque bien, ou de fuir quelque mal, envoyé promptement les efprits du cerveau vers toutes les parties du corps qui peuvent fervir aux adions requifes pour cet effed; & particulièrement vers le cœur, & les parties qui luy fourniiTent En
le
fin la
paflion
plus de fang,
affin
qu'en recevant plus grande abon-
dancc'quc de couftume, a.
Tome
i5
IV, p. 405,
\.
il
envoyé plus grande quan-
2-4, et p. 409,
1.
6-19.
20
Seconde Partie.
I4I-143.
407
&
vers le cerveau, tant pour y entretenir fortifier l'idée de cette volonté, que pour paffer de
là
dans tous
tité d'efprits
les
&
organes des fens
tous les mufcles
qui peuvent eftre employez pour obtenir ce qu'on 5
defire.
I
Quelle
eji la
ARTICLE
cvii.
caufe de ces mouvemens en l'Amour.
Et je déduis les raifons de tout cecy, de ce qui a eflé dit 10
ame &
cy deflus,
qu'il
y a
telle liaifon entre noftre
noftre corps, que lors que nous avons
une
fois
quelque adion corporelle avec quelque penfée, l'une des deux ne fe prefente point à nous par après,
joint
que l'autre ne s'y prefente auifi". Comme on voit en ceux qui ont pris avec grande averûon quelque breui5
vage eftans malades, qu'ils ne peuvent rien boire ou
manger par
avoir derechef la
20
du
après, qui en approche
mefme
averfion.
gouft, fans
Et pareillement,
qu'ils
ne peuvent penfer à l'averfion qu'on a des méde-
cines,
que
Car
le
me
il
mefme
gouft ne leur reviene en la penfée.
femble que
les
premières
paffions
que
|
ame
noftre
a eues, lors qu'elle a
deu
commencé
d'eftre
que quelquefois le fang, ou autre fuc qui entroit dans le cœur, eftoit un aliment plus convenable que l'ordinaire, pour y entre-
jointe à noftre corps, ont
2 5
eftre,
tenir la chaleur, qui eft le principe de la vie eftoit
ce qui
caufe que l'ame joignoit à foy de volonté cet
aliment, a.
:
Voir
t.
c'eft
à dire, l'aymoit;
IV, p. 408,
1.
i-io.
&
en mefme temps v
les
4o8
Des
efprits couloient
Passions.
du cerveau vers
.43-143.
les
mufcles qui pou-
voient prefî'er ou agiter les parties d'où vers
le
cœur, pour
d'avantage
;
&
faire qu'elles luy
il
eftoit
en envoyalTent
ces parties étoient l'eftomac
dont l'agitation augmente
venu
&
les inte-
ou bien auili le foye & le poulmon, que les mufcles du diaphragme peuvent prefler. C eft pourquoy ce mefme mouvement ftins,
l'appétit,
des efpritc a tousjours accompagné depuis
5
la paflion
d'Amour. I
ARTICLE
En
la
Haine.
Quelquefois, au contraire, eftranger vers
le
cœur, qui
'0
CVIII.
il
n'eftoit
venoit quelque fuc
pas propre à entre-
ou mefme qui la pouvoit efteindre caufe que les efprits, qui montoient du
tenir la chaleur,
ce qui eftoit
:
i5
cœur au cerveau, excitoient en l'ame la paflion de la Haine. Et en mefme temps aufli ces efprits alloient du cerveau vers les nerfs, qui pouvoient pouffer du fang
de la rate & des petites venes du foye vers le cœur, pour empefcher ce fuc nuifible d'y entrer; & de plus vers ceux qui pouvoient repouffer ce mefme fuc vers les inteftins
&
20
vers l'eftomac, ou auffi quelquefois
obliger l'eftomac
à
le
vomir. D'où vient que ces
mefmes mouvemens ont couftume d'accompagner
la
on peut voir à l'œil, qu'il y a dans le foye quantité de venes, ou conduits, affez larges, par où le fuc des viandes peut paffer de la veine porte en la veine cave, & de là au cœur, fans s'arrefter aucunement au foye mais qu'il y en a auffi paffion de la Haine. Et
;
25
Seconde Partie.
i4^-'46-
une
&
3
infinité d'autres plus petites,
409
où
il
peut s'arrefter,
qui contienent tousjours du fang de referve, ainfi
que fait auffi la rate"; lequel fang eftant plus groffier que celuy qui eft dans les autres parties du corps, peut mieux fervir d'aliment au feu qui eft dans le* cœur, quand l'eftomac & les inteftins manquent de luy en fournir.
ARTICLE
En 10
11
eft aufti
noftre vie,
cix.
la loye.
quelquefois arrivé, au
que
le
commencement de
fang contenu dans
les
veines eftoit |
un aliment aflez convenable pour e itretenir la chaleur du cœur, & qu'elles en contenoient en telle quantité, qu'il n'avoit point befoin de tirer aucune nourrii5
ture d'ailleurs. la loye,
cœur
a
fe font
fait
qui a excité en
en
lame
mefme temps que
la paflion
de
les orifices
du
&
les
plus ouverts que de couftume,
que
coulans abondamment du cerveau, non feu-
efprits,
20
&
Ce
lement dans les nerfs qui fervent à ouvrir ces orifices, mais aufli généralement en tous les autres qui pouffent le fang des veines vers le cœur, empefchent qu'il
nouveau du foye, de la rate, des inteftins & de l'eftomac. C'eft pourquoy ces mefmes mouvemens accompagnent la loye. n'y en viene de
a
Voir
t.
IV. p. 407,
Œuvres.
VI.
1.
23, à p. 408,
1.
1.
S2
Des
4IO
I
Passions.
article: ex.
En
la
TriJleJJe.
Qiielquefois, au contraire,
&
a eu faute de nourriture, fentir à l'ame fa
47-'4«-
il
ell arrivé
que
corps
le
c eft ce qui doit avoir fait
au moins celle qui Haine. Cela mefme a fait auffi
première
Triftefle,
n a point efté jointe à la que les orifices du cœur fe font ellrecis, à caufe qu'ils ne reçoivent que peu de fang; & qu'une affez notable partie de ce fang eft venue de la rate, à caufe qu'elle eft comme le dernier refervoir qui fert à en fournir au cœur, lors qu'il ne luy en vient pas afl^ez d'ailleurs. C'eft
pourquoy
les
mouvemens des
efprits
&
5
'o
des
du cœur, accompagnent tous-
nerfs, qui fervent à eftrecir ainfi les orifices
& à y conduire du jours la
fang de
la rate,
TrifteftTe".
i5
ARTICLE
Au En
CXI.
Defir.
tous les premiers Defirs que
fin
lame peut
avoir
eus, lors qu'elle eftoit nouvellement jointe au corps,
ont
efté,
nables,
de recevoir
les
chofes qui luy eftoient conve-
& de repoufter celles qui
luy eftoient nuifibles.
pour ces mefmes eflfets, que les efprits ont commencé des lors à mouvoir tous les mufcles c^ tous
Et c'a efté
a.
p.
Pour
ces quatre passions,
604-605.
amour
et joie,
haine
et tristesse, voir
t.
IV,
20
Seconde Partie.
i48-i5o.
411
organes des fens, en toutes les façons qu'ils les peuvent mouvoir. Ce qui eft caufe que maintenant, lors que l'ame defire quelque chofe, tout le corps les
devient plus agile 5
couftume d'ailleurs que
le
lame
corps
Quels font
Ce que
différences
1
5
ARTICLE
arrive
cela rend les
CXII.
icy, fait affez
du poulx,
lors qu'il
& plus ardens.
Jîgnes extérieurs
les
mis
j'ay
Et
eft ainfi difpofé,
plus forts
I
10
plus difpofé à fe mouvoir, qu'il
d'eftre fans cela.
n'a
defirs de
&
& de
Je
ces PaJJions.
entendre la caufe des
toutes les autres proprietez
que
j'ay
foit
befoin que je m'arefte à les expliquer davantage.
cy deffus attribuées à ces paflions, fans
qu'il
Mais pource que j'ay feulement remarqué en chacune ce qui s'y peut obferver lors qu'elle eft feule, & qui fert à connoiftre les
mouvemens du fang & des
me
efprits qui
encore à traiter de plufieurs fignes extérieurs, qui ont couftume de les accompagner, & qui fe remarquent bien mieux lors qu'elles les produifent,
20
il
font meflées plufieurs enfemble,
couftume
que
d'eftre,
&
du vifage,
blemens,
les
|
qu'elles
ont
lorfqu'elles font feparées. Les
fignes font les
la langeur, la
les gemift^emens,
ainfi
adions des yeux changemens de couleur, les trem-
principaux de ces
25
refte
& les
pafmoifon, les foupirs.
ris, les
larmes,
412
Des
.
ARTICLE
Des
iscnj.
Passions.
aélions des
CXIII.
yeux
&
du vifâge.
aucune Paffion que quelque particulière adion des veux ne déclare & cela eft fi manifefte en quelques unes, que mefme les valets les plus ftupides peuvent remarquer à l'œil de leur maiftre, s'il eft fafché contre eUx, ou s'il ne l'eft pas. Mais encore qu'on aperçoive ayfement ces aélions des yeux, & qu'on fçache ce qu'elles fignifient, il n'eft pas ayfé pour cela de les defcrire, à caufe que chacune eft compofée de plufieurs chanpemens, qui arrivent au mouvement Il
n'y a
:
& en
la figure
de
l'œil, lefquels
font
fi
particuliers
&
5
lo
fi
que chacun d'eux ne peut eftre aperceu feparement, bien que ce qui refulte de leur conjondion foit fort ayfé à remarquer. On peut dire quafi le mefme des adions du vifage, qui accompagnent aufli car bien qu'elles foient plus grandes que les paffions celles des yeux, il eft toutefois malayfé de les diftin& elles font fi peu différentes, qu'il y a des guer hommes qui font prefque la mefme mine, lors qu'ils
pe[tits,
i5
:
;
pleurent, que les autres lors qu'ils rient.
Il
eft
20
vray
y en a quelques unes qui font afTez remarquables, comme font les rides du front en la colère, & certains qu'il
mouvemens du nez &
des lèvres en l'indignation,
ti-
moquerie mais elles ne femblent pas tant eftre naturelles que volontaires. Et généralement toutes les adions, tant du vifage que des yeux, peuvent eftre changées par lame, lors que, voulant cacher fa en
la
;
\
25
Seconde Partie.
iS2-i53.
paffion, elle
41}
en imagine fortement une contraire
en
:
forte qu'on s'en peut aufli bien fervir à diffimuler fes paffions, qu'aies déclarer.
ARTICLE CXIV.
Des changcmens de
5
On
ne peut pas
fi
couleur.
facilement s'empefcher de rougir
ou de pâlir, lors que quelque palTion y difpofe pource que ces changemens ne dépendent pas des nerfs & des mufcles, ainfi que les precedens &. qu'ils vieneni plus immédiatement du cœur, lequel on peut nommer :
;
10
la
fource des paffions, entant qu'il prépare
les efprits à les produire.
Or
leur du vifagc ne vient que
il
veines,
&
de toutes
plus ou moins
moins
les
&
certain que la cou-
en toutes
les artères
veines dans
le vifage,
fang
du fang, lequel, coulant
continuellement du cœur par i5
efl
le
le
les
cœur, co|lore
félon qu'il remplit plus ou
les petites veines qui font vers fa fuperficie.
article cxv.
Comment
la
loye fait rougir.
Ainfi la loye rend la couleur plus vive
20
meille, pource qu'en ouvrant les efclufes fait 1.1
que
le
fang coule plus
que, devenant plus chaud
médiocrement toutes •j5
vifte
rend
l'air
plus riant
&
^1'
les parties
plus gay.
&
plus ver-
du cœur,
elle
en toutes les veines plus fubtil,
du vifage
:
il
;
enfle
ce qui en
.
Des
414
Passions.
.55-155.
ARTICLE CXVl. Comiiienl la
Trijîejjfe fait
pâlir
LaTrillefle, au contraire, en étreciffant les orifices
du cœur,
les veines, il
que
fait
&
fang coule plus lentement dans
le
que, devejnant plus froid
a befoin d'y occuper
dans
fe retirant
les plus
:
plus efpais,
en forte que,
quitte les plus éloignées
il
apparentes eftant celles du vifage, cela
paroiftre pale Triftefle
efl:
comme on
5
plus larges, qui font les plus
les
proches du cœur,
moins de place
&
& décharné,
;
dont le fait
principalement lors que
la
grande, ou qu'elle furvient promptement
10
:
voit en l'Efpouvante, dont la furprife augr
mente l'adion qui
ferre le
cœur.
ARTICLE CXVH.
Comment Mais
on rougit fouvant ejîant
tri/le.
iS
arrive fouvant qu'on ne pâlit point eftant
il
qu'au contraire on devient rouge. Ce qui doit
trifte, &i
aux autres pallions qui fe ioignent à la au Defir, il' quelà fçavoir, à l'Amour, ou
eftre attribué Triftefle,
quefois
|
auffi à la
ou agitant
le
Haine. Car ces paffions, efchauffant
fang qui vient du foye, des inteftins
des autres parties intérieures
,
le
pouffent vers
& le
cœur L^ de là par la grande artère vers les veines du vifage; fans que la TriftelTe, qui ferre de part «i d'autre les orifices du cœur, le puiffe empefcher, excepté lors qu'elle
eft
fort excefiive.
20
Mais, encore
25
:
i55
Seconde Partfe.
iSy.
41^
que médiocre, elle empefche ayfement que le fang ainfi venu dans les venes du vifage ne defcende vers le cœur, pendant que l'Amour, le Defir, ou la Haine y en pouffent d'autre des parties intérieures. C'eft pourquoy, ce fang effant arrefté autour de la face, il la rend rouge &. mefme plus rouge que pendant la loye, à caufe que la couleur du fang paroift d'autant mieux qu'il coule moins vifte, &. qu'elle ne foit
5
;
auffi 10
à caufe qu'il s'en peut ainfi affembler davanta'ge
que lors que les orifices du cœur font plus ouverts. Cecy paroift principalement en la Honte, laquelle eft compofée de l'Amour de foydans
les veines
de
mefme &d'un Defir ce qui fait venir i5
le
la face,
preffant d'éviter l'infamie prefente
fang des parties intérieures vers
le
cœur, puis de là par les artères vers la face; l^ avec cela, d'une médiocre Trifteffe, qui empefche ce fang de retourner vers le cœur. Le fnefme paroift aufi!i ordinairement, lors qu'on pleure
:
car,
comme je
diray cy
après, c'eft l'Amour jointe à la Trifteffe, qui caufe la 20
plus part des larmes. Et
le
mefme
paroift en la Colère,
où fouvant un prompt Defir de vengeance avec l'Amour,
la
Haine,
I
&
eft
meflé
la Trifteffe.
ARTICLE
CXVIII.
Des Tremblemens. 23
Les tremblemens ont deux diverfes caufes
:
lune
eft
qu il vient quelquefois trop peu d'efprits du cerveau dans les nerfs, & l'autre qu'il y -în vient quelquefois trop, pour pouvoir fermer bien juftement les petits
4i6
Des
Passions.
'Sr-i^g
paflages des mufcles, qui, fuivarit ce qui a efté dit en l'article xi,
doivent eftre fermez pour déterminer les
mouvemens des membres. en
&
la Triftefle
tremble de froid
que
la
en
La première caufe paroift
Peur,
la
comme
aufli lors
car ces Paffions peuvent,
;
froideur de
tellement épaiffir
l'air,
le
qu'on
auffi
bien
5
fang, qu'il
ne fournit pas affez d'efprits au cerveau, pour en
envoyer dans
en
ceiïx qui défirent
ceux
caufe paroirt fouvant
les nerfs. L'autre
qui font fort
ardemment quelque chofe, l^ en émeus de colère, comme aufli en
lo
I
ceux qui font yvres car ces deux paffions, auffi bien que le vin, font aller quelquefois tant d'efprits dans :
le
cerveau, qu'ils ne peuvent pas eftre règlement
conduits de là dans les mufcles.
'5
ARTICLE CXIX.
De La Langéur fans
eft
Langeur ^
une difpofition à
mouvement, qui
Elle vient, ainfi
la
que
eft fentie
fe
relafcher
en tous
les
tremblement, de ce
le
&
eftre
membres. qu'il
ne va
pas aftez d'efprits dans les nerfs, mais d'une façon diflerente
:
car la caufe du tremblement
en a pas alfez dans
minations de
la
cerveau, pour obéir aux déter-
le
lieu
que
la
langueur vient de ce que
ne les détermine point à aller vers aucuns
mufcles, pluftoft que vers d'autres. a.
Sic.
n'y
glande, lors qu elle les poufl'e vers
quelque mufclc, au la glanjde
eft qu'il
— Voir
t.
20
IV, p. 411
,
I.
22-24,
ei p.
414-415.
25
Seconde Partie.
i59-i6o.
417
ARTICLE CXX.
Comment
par l'Amour
elle ejl caufée
ô par
le
De/îr.
Et la Paflion qui caufc le plus ordinairement cet
effed 5
efl
l'Amour, jointe au Defir d'une chofe dont
l'acquifition n'efl pas
imaginée
comme
poflTible
pour
le
temps prefent. Car l'Amour occupe tellement lame à confiderer l'objet aymé, qu'elle employé tous les efprits qui font dans le cerveau à luy en reprefenter
&
l'image, 10
arrefle tous les
mouvemens de
qui ne fervent point à cet effed. Et
touchant
le Dcfir,
que
la
il
la
glande,
faut remarquer,
propriété que je luy ay attri-
buée de rendre le corps plus mobile, ne luy convient que lors qu'on imagine l'objet defiré eftre tel, qu'on peut des ce temps là faire quelque chofe qui fervc à l'acquérir. Car fi, au contraire, on imagine qu'il eft |
i5
impoffible pour lors de rien faire qui y foit utile, toute
du Defir demeure dans le cerveau, fans pafler aucunement dans les nerfs; & eftant entièrement employée à y fortifier l'idée de l'objet déliré, elle laiffe le refte du corps languiffant. l'agitation
20
article cxxi.
Qm 'elle peut aujji ejlre 11
eft
vray que la Haine,
loye, peuvent 2 5
caufée par d'autres PaJJions.
entièrement
lame
(ErvRKs. VI.
& mefme
la
quelque langueur, lors violentes, à caufe qu'elles occupent
caufer
qu'elles font fort
la TriftefTe,
auffi
à confiderer leur objet, principa53
41^
Des Passions.
lement lors que la'quelle
160-162.
Defir d'une chofe à l'acquifition de
le
on ne peut rien contribuer au temps
efl joint
avec
elle.
Mais pource qu'on
prefent,
s'arrefte bien
plus à confiderer les objets qu'on joint à foy de
ceux qu'on en fepare, & qu'aucuns autres & que la langueur ne dépend point d'une furprife, mais a befoin de quelque temps pour eftre volonté, que ;
formée, elle
rencontre bien plus en l'Amour qu'en
fe
toutes les autres paffions.
ARTICLE
De La Pafmoifon
n'eft
la
CXXII.
10
Pafmoifon.
pas foTt éloignée de
la
mort. Car
que le feu qui efl dans le cœur s'efteint tout à fait &i on tombe feulement en pafmoifon, lors qu'il efl étouffé en telle forte qu'il demeure encore quelques refies de chaleur, qui peuvent par après le rallumer. Or il y a plu|fieurs indifpofitions du corps, qui peuvent faire qu'on tombe ainfi en défaillance mais entre les paflions il n'y a que l'extrême loye, qu'on remarque en avoir le pouvoir. Et la façon dont
on meurt
lors ;
i5
;
je
croy qu'elle caufe cet effed,
ell
qu'ouvrant extra-
du cœur, le fang des venes y entre fi a coup & en fi grande quantité, qu'il n'y peut eflre raréfié par la chaleur afl'ez promptement, pour lever les petites peaux qui ferment les enirées de ces venes au moven de quov il étoufle le feu, lequel il a couftume d'entretenir, lors qu'il n'entre dans le cœur ordinairement
20
les orifices
:
que par mefure.
25
Seconde Partie.
'62164.
419
ARTICLE CXXin.
Pourquoy on ne pafme point de Il
femble qu'une grande
Trijlejje.
Triftefle, qui furvient ino-
pinément, doit tellement ferrer
du cœur, qu'elle en peut aufîi efteindre le feu mais neantmoins on n'obferve point que cela arrive, ou s'il arrive, c'eft très-rarement dont je croy que la raifon eft, qu'il ne peut gueres y avoir fi peu de fang dans le cœur, qu'il ne fuffife pour entretenir la chaleur, lors que fes oriles orifices
I
5
;
:
'o
fices font
prefque fermez.
ARTICLE CXXIV. >
Du Ris\ Le Ris confifte en ce que cavité droite 1
5
les
du cœur par
poumons fubitement &
l'air qu'ils
contienent,
eft
le
la
fang qui vient de
vene arterieufe, enflant
à diverfes reprifes, fait
que
contraint d'en fortir avec
forme une voix inarticulée & efclatante & tant les poumons en s'enflant, que cet air en fortant, pouffent tous les mufcles du dia|phragme, de la poitrine, & de la gorge au moyen de quoy ils font mouvoir ceux du vifage qui ont quelque connexion avec eux. Et ce n'eft que cette adion du vifage, avec cette voix inarticulée & efclatante, qu'on nomme le Ris. impetuofité par
le fifflet,
où
il
;
20
la
:
a.
Tome
V,
p.
450.
Des Passions.
420
i64>o5,
article cxxv.
Pourquoy
il
n\iccompagne point
Or encore qu
il
cipaux fignes de
femble que
le
la loye, elle
caufer que lors qu'elle
les
plus grandes foycs.
Ris foit
un des prin-
ne peut toutefois
feulement médiocre,
efl
le
l^ qu'il
5
y a quelque admiration ou quelque haine méfiée avec elle. Car on trouve par expérience, que lors qu'on efl
extraordinairement joyeux, jamais joye ne
fait
qu'on efclate de
rire
;
le fujet e^
de cette
mefmc on ne
ayfement y eflre invité par quelque autre |caufe, que lors qu'on ell trille. Dont la raifon eft que, dans les grandes loyes, le poulmon efl tousjours fi plein de fang, qu'il ne peut eftre davantage enfle par peut pas
fi
lo
reprifes. ARTICI E cxxvi.
i5
f
Quelles font es principales caufes. Et je ne puis ainfi
remarquer que deux caufes, qui facent
fubitement enfler
le
poumon. La première
efl:
la
furprife de l'Admiration, laquelle eflant jointe à la
promptement les orifices du cœur, qu'une grande abondance de fang, entrant tout à coup en fon coflé droit par la vene cave, s'y raréfie,
joye", peut ouvrir
fl
&
la
paflTant
de
la
par
vene artericufc, enfle
le
pou-
mon. L'autre efl le meflange de quelque liqueur qui augmente la rarefadion du fang. Et je n'en trouve point de propre à cela, que la plus coulante partie de a.
Tome
IV, p. 405,
1.
3-i
1
,
ci p.
409,
1.
20, à p. 410,
I.
1
2.
20
25
Seconde Partie.
165-167.
421
qui vient de la rate, laquelle partie du fang
celuy I
eftant poufTée vers le
cœur par quelque
légère
émo-
tion de Haine, aydée par la furprife de l'Admiration,
& s'y 5
méfiant avec
le
fang qui vient des autres endroits
du corps, lequel la joye y peut faire que ce fang s'y l'ordinaire
entrer en abondance,
dilate
beaucoup plus qu'à
mefme façon qu'on
en
:
fait
d'autres liqueurs s'enfier tout à
coup
quantité
voit
efiant fur le feu,
un peu de vinaigre dans le vaiffeau font; car la plus coulante partie du fang qui
lors qu'on jette 10
où
elles
vient de la rate, eft de nature femblable au vinaigre.
L'expérience
auffi
nous
qu'en toutes les ren-
fait voir,
contres qui peuvent produire ce Ris efclatant, qui
du poumon, il y a tousjours quelque petit fujet de Haine, ou du moins d'Admiration. Et ceux dont la rate n'eft pas bien faine, font fujcts à eftre non feulement plus trifi:es, mais aufli, par intervalles, plus gays &. plus difpofez à rire que les autres, d'autant que la rate envoyé deux fortes de fang vers le cœur, l'un fort vient
i5
|
20
épais fluide
&
groffier, qui
iS.
fubtil, qui
de 23
la
TriftefTe, l'autre
fort
caufe la loye. Et fouvent, après
on fe fent naturellement enclin à pource que la plus fluide partie du fang
avoir beaucoup la TrifteiTe,
caufe
ri,
la rate eilant efpuifée, l'autre
plus grofliere
la fuit
vers le cœur.
ARTICLE CXXVII.
Quelle
Pour tion,
il
le eft
ejl
Ris qui
fa caufe en l'Indignation.
accompagne quelquefois
ordinairement
artificiel &. feint.
l'Indigna-
Mais, lors
Des
42 2 qu'il eft naturel,
Passions.
167-169.
(emble venir de
il
la love
qu'on a de
ce qu'on voit ne pouvoir eftre oflfencé par le mal dont
on
indigné,
eft
|
avec cela, de ce qu'on
&.
ou par
furpris par la nouveauté
de ce mal
:
de façon que
auffi eftre
mouvement de
la loye, la
poumon,
Haine & l'Admiveux croire qu il
produit, fans aucune loye, par
5
le feul
envoyé du lang de la raréfié c^ poulTé de là dans
l'Averlion, qui
rate vers le cœur, le
trouve
rencontre inopinée
la
ration y contribuent. Toutefois je
peut
fe
lequel
où il
il
eft
enfle facilement, lors qu'il le ren-
10
contre prefque vuide. Et généralement tout ce qui
peut enfler fubitement
le
poumon
en cette façon, caufe
l'adion extérieure du Ris, excepté lors que la Triftefle
change en celle des gcmiffemens & des' cris qui accompagnent les larmes. A propos de quoy Vives'' efcrit de foy-mefme, que lors qu'il avoit efté long temps fans manger, les premiers morceaux qu il metce qui pouvoit toit en fa bouche, l'obligeoient à rire
la
>J
:
que fon poumon, vuide de fang par faute de nourriture, eftoit promptement enflé par le premier fuc qui paflToit de fon eftomac vers le cœur, & que la
venir de ce
|
feule imagination de
mefme que
-^o
manger y pouvoit conduire, avant
celuy des viandes qu
il
mangeoit y
fuft
parvenu. 25
ARTICLE CXXVIII.
De
l'origine des Lartnes.
Comme le Ris n'eft jamais caufé par les plus grandes a. ).
En marge
Hilu.
..
de l'édition princeps
:
«
I.
L. Vivrs,
3.
de .Xiiimâ. cap. de
Seconde Partie.
69-I7'-
42
j
loyes, ainfi les larmes ne vienent point d'une extrême
mais feulement de celle qui eft médiocre & accompagnée ou fuivie de quelque fentiment d'Amour, ou auffi de loye. Et pour bien entendre leur origine,
Trifteffe,
5
il
faut remarquer que, bien qu'il forte continuelle-
ment quantité de vapeurs de toutes les parties de noflre corps, il n'y en a toutefois aucune dont il en tant que des yeux, à caufe de la grandeur des
forte I
nerfs optiques 10
&
de
la
multitude des petites artères
par où elles y vienent; & que, comme la fueur n'eft compofée que des vapeurs qui, fortant des autres parties, fe
les
convertiflent en eau fur leur fuperficie, ainfi
larmes
fe font
des vapeurs qui fortent des yeux.
ARTICLE CXXIX.
De
i5
la
façon que
Or comme
j'ai
les
efcrit
vapeurs fe changent en eau.
dans
les
Météores", en expli-
quant en quelle façon les vapeurs de l'air fe convertiflent en pluye, que cela vient de ce qu'elles font moins agitées ou plus abondantes qu'à l'ordinaire ainfi je croy que, lors que celles qui fortent du corps font beaucoup moins agitées que de couflume, encore :
20
qu'elles ne
pas de
fe
|
foient pas
fi
abondantes, elles ne
convertir en eau
:
ce qui caufe les fueurs
froides qui vienent quelquefois de foiblefle, 25
eft
malade. Et
je
laifl^ent
quand on
croy que, lors qu'elles font beau-
coup plus abondantes, pourvu qu'elles ne foient pas avec cela plus agitées, elles a.
Voir
t.
VI, p. 239-247.
fe convertilfent aulTi
en
Des Passions.
424 eau
:
ce qui
efl
i?!-';?.
caufe de la fueur qui vient quand on
quelque exercice. Mais alcrs
yeux ne fuent point, pource que, pendant les exercices du corps, la plus part des efprits allant dans les mufcles qui fervent à le mouvoir, il en va moins par le nerf optique fait
vers les yeux. Et ce n'efl qu'une
compofe dans
le
les
mefmè
matière, qui
fang, pendant qu'elle eft dans les venes ou
les artères;
&
dans le mufcles; & les
les efprits, lors qu'elle ei\
cerveau, dans les nerfs, ou dans les
vapeurs, lors qu'elle en fort en forme d'air; la
3
fueur ou
|
&
les larmes, lors qu'elle s'efpaiffit
fur la fuperficie
enfin,
10
en eau
du corps ou des yeux.
ARTICLE CXXX.
Comment
ce qui fait de la douleur à l'œil «5
l'excite à pleurer.
remarquer que deux caufes, qui facent que les vapeurs qui fortent des yeux fe changent en larmes. La première efl: quand la figure des pores par où elles pafTcnt ell changée, par quelque accident que Et je ne puis
ce puiiïe eftre ces vapeurs,
c^
:
mouvement de
en eau. Ainfi
l'œil,
pour en
il
ne faut qu'un
tirer
feftu qui
quelques larmes
:
à
caufe qu'en y excitant de la douleur, il change la difen forte que, quelques uns pofition de fes pores :
devenant plus
20
changeant leur ordre, peut faire qu'elles
fe convertifTent
tombe dans
car cela retardant le
eftroits, les petites parjties
des vapeurs
y paiTent moins vide; & qu'au lieu qu'elles en fortoient auparavant efgalement dillanlcs les unes des
25
Seconde Partie.
i73-»74-
&
42^
demeuroient feparées, elles vienent à fe rencontrer, à caufe que l'ordre de ces pores eft troublé, au moyen de quoy elles fe joignent, & ainfi fe convertiflent en larmes. autres,
ainfi
ARTICLE CXXXI.
5
Comment
on pleure de Trijie[fe.
ou de loye, ou généralement de quelque caufe qui fait que le cœur pouffe beaucoup de fang par les artères. La L'autre caufe eft la Triftefle, fuivie d'Amour,
'o
Trifteffe le
y
eft requife,
à caufe que, refroidiffant tout
fang, elle étrecit les por^s des yeux. Mais pource
qu'à mefure qu'elle les étrecit, elle diminue auffi la
quantité des vapeurs, aufquelles paffage, cela ne
fuffit
ils
doivent
|
donner
pas pour produire des larmes,
quantité de ces vapeurs n'eft à
fi
mefme temps aug-
'5
la
20
mentée par quelque autre caufe. Et il n'y a rien qui l'augmente davantage, que le fang qui eft envoyé vers le cœur en la paffion de l'Amour. Auffi voyons nous que ceux qui font triftes, ne jettent pas continuellement des larmes, mais feulement par intervalles, lors qu'ils font
quelque nouvelle reflexion fur
les objets
qu'ils affedionent.
ARTICLE CXXXII.
Des gemijjemens qui accompagnent 25
Et alors les
tout à
poulmons
les
larmes.
font auffi quelquefois enflez
coup par l'abondance du fang qui entre dedans,
Œl'vres. VI.
34
426
&
Des
•
Passions.
174- '76.
qui en chaffe Tair qu'ils contenoient, lequel for-
engendre les gemiiïemens & les cris, qui ont couftume d'accompagner les larmes. Et ces cris font ordinairement plus aigus, que ceux qui tant par le
fifflet
|
accompagnent
bien qu'ils foient produits quafi
le ris,
en mefme façon
dont
:
la
que les nerfs qui organes de la voix,
la raifon eft
fervent à eflargir ou eftrecir les
pour
rendre plus groffe ou plus aiguë, eftans joins
avec ceux qui ouvrent les orifices du cœur pendant joye,
5
& les étreciflent pendant la TriftefTe,
ils
la
font que
ces organes s'élargiiïent ou s'étrecilTent au
10
mefme
temps." ARTICLE CXXXIII.
Pourquoy
les
Les enfans pleui"er,
&
en/ans
&
les vieillards
vieillards
les
pleurent ayfement.
font plus enclins à
que ceux du moyen aage, mais
c'eft
i5
pour
diverfes raifons. Les vieillards pleurent fouvent d'af-
fedion
&
de joye
:
|
car ces deux pafîions jointes
enfemble, envoyent beaucoup de fang à leur cœur,
de
là
beaucoup de vapeurs à leurs yeux
de ces vapeurs
eft
;
&
&
l'agitation
20
tellement retardée par la froideur
de leur naturel, qu'elles fe convertifTent ayfement en larmes, encore qu'aucune TriftefTe n'ait précédé. Que fi
quelques vieillards pleurent
fafcherie, ce n'eft pas tant le
ayfement de tempérament de leur
auffi fort
corps, que celuy de leur efprit qui les y difpofe. Et cela n'arrive qu'à ceux qui font fi foibles, qu'ils fe lailTent
entièrement furmonter par de petits fujets de
douleur, de crainte ou de
pitié.
Le
mefme
arrive aux
25
Seconde Partie.
i76-i7«
427
enfans, lefquels ne pleurent gueres de love, mais bien
plus de TriftefTe,
mefme quand
elle neft point
accom-
pagnée d'Amour car ils ont tousjours aflez de fang pour produire beaucoup de vapeurs, le mouvement ;
|
defquelles eftant retardé par la Triftefle, elles
fe
con-
vertiflent en larmes.
ARTICLE CXXXIV.
Pourquoy quelques enfans palijfent, au
y en a quelques uns qui paliflent, au lieu de pleurer, quand ils font fafchez ce qui peut
Toutefois
10
il
;
tefmoigner en eux un jugement, ordinaire
:
un courage extra-
&.
à fçavoir, lors que cela vient de ce qu'ils
confiderent la grandeur du mal, forte refiftance, en i5
lieu de pleurer.
préparent à une
fe
i."l:
mefme façon que ceux
qui font plus
âgez. Mais ceft plus ordinairement une
mauvais naturel
:
à fçavoir, lors que cela vient de ce
qu'ils font enclins à la
Haine, ou à
des paffions qui diminuent
on
voit,
marque de
la
la
Peur; car ce font
matière des larmes. Et
au contraire, que ceux qui
pleurent fort |
20
ayfement, font enclins à l'Amour
&
à la Pitié.
ARTICLE CX.XXV,
Des Soupirs La caufe des Soupirs
"".
eft fort différente
larmes, encore qu'ils prefuppofent a.
Tome
IV, p. 405,
I.
12-14, et
\^.
410,
1.
de celle des
comme
i3, à p. 411,
1.
4.
elles la
Des Passions
428 Trifteffe.
les
Car au
poumons
pirer,
quand
lieu
qu'on
178180.
eft incité
à pleurer,
quand
on
efl incité
à fou-
font pleins de fang, ils
en font prefquevuides,
&que quelque
imagination d'efperance ou de joye ouvre Torifice de l'artère
veneufe que
la Trifteffe avoit étreci
:
pource
5
peu de fang qui refte dans les poumons, tombant tout à coup dans le cofté gauche du cœur par qu'alors
le
&
y eftant pouffé par le Defir de parvenir à cette loye, lequel agite en mefme temps cette artère veneufe,
tous les mufcles du diaphragme
&
de
la poitrine, l'air
10
promptement par la bouche dans les poumons, pour y remplir la place que laiffe ce fang. Et c'eft cela qu on nomme foupirer.
(
eft
pouffé
ARTICLE CXXXVI. •
D OÙ vienent les effets des PaJJions qui font
\
5
particuliers à certains hommes.
Au
refte, affin
de fuppleer icy en peu de mots à tout
ce qui pourroit y eftre adjoufté touchant les divers effets ou les diverfes caufes des Paffions, je me con-
tenteray de repeter
le
principe fur lequel tout ce que
j'en ayefcrit eft appuyé''
entre noftre
ame &
:
à fçavoir, qu'il y a telle liaifon
noftre corps, que lors que
nous
avons une fois joint quelque adion corporelle avec quelque penfée, l'une des deux ne fe prefente point à nous par après, que l'autre ne s'y prefente aufli; iK: que ce ne font pas tousjours les mefmes adions qu'on joint aux mefmes penfées. Car cela fuffit pour rendre |
a.
Voir ci-avant,
p. 368, art. l.
20
25
Seconde Partie.
8o-i8r.
429
raifon de tout ce qu'un chacun peut remarquer de particulier,
en foy ou en d'autres, touchant cette matière,
qui n'a point efté icy expliqué. Et pour exemple,
que les eftranges averfions de quelques uns, qui les empefchent de fouffrir l'odeur des rofes, ou la prefence d'un chat, ou chofes femblables, ne vienent que de ce qu'au commencement de eft
5
il
ayfé de penfer
leur vie
ils
ont efté fort offenfez par quelques pareils
ou bien qu'ils ont compati au fentiment de leur mère qui en a efté offenfée eftant groiTe. Car il eft certain qu'il y a du rapport entre tous les mouvemens de la mère, & ceux de l'enfant qui eft en fon ventre, en forte que ce qui eft contraire à l'un nuit à objets,
10
l'autre. i5
l'odeur des
Et
|
rofes peut avoir caufé
un
un enfant, lors qu'il eftoit encore au berceau ou bien un chat le peut avoir fort efpouvanté, fans que perfonne y ait pris garde, ny qu'il eij ait eu après aucune mémoire bien que l'idée de l'Averfion qu'il avoit alors pour ces rofes, ou pour ce chai, demeure imprimée en fon cerveau jufques à la fm de fa vie. grand mal de
tefte à
;
;
20
ARTICLE
De Vufage des cinq
CXX.XVII.
Pajfwns icy expliquées en tant
qu'elles Je rapportent
2 5
la
Apres avoir donné Haine, du Defir, de
de tous les les
au corps.
les définitions la love,
mouvemens
de
de l'Amour, de
la Triftefle
;
&
traité
corporels qui les caufent ou
accompagnent, nous n'avons plus icy à confiderer
Des Passions.
4}o
que leur ufage. Touchant quoy
il
iSi-iss.
eft
à remar|quer que,
félon rinftitution de la Nature, elles fe rapportent
toutes au corps,
&.
ne font données à lame qu'entant
qu'elle efl jointe avec luy
naturel
efl d'inciter
Tame
:
en forte que leur ufage
à confentir
contribuer
&.
5
aux adions qui peuvent fervir à conferver le corps, ou à le rendre en quelque façon plus parfait. Et en ce fens,
la TriftefTe
cl*
qui font employées.
la loye. font les
Car Tame
n'eft
deux premières immédiatement
que par
avertie des chofes qui nuifent au corps,
fentiment qu'elle a de
la
le
lo
douleur, lequel produit en
premièrement la palîion de la Trifteffe, puis en fuite la Haine de ce qui caufe cette douleur, & en
elle
Comme
troifiefme lieu le Defir de s'en délivrer.
aufli
l'ame n'eft immédiatement avertie des chofes utiles au
i
s
corps, que par quelque forte de chatouillement, qui
excitant en elle de la loye,
fait
de ce qu'on croit en eftre
enfuite naiftre l'amour ;
la caufe,
&
en
fin le
defir
d'acquérir ce qui peut faire qu'on continue en cette loye,
ou bien qu'on
blable.
Ce
fait
encore après d'une fem-
voir qu'elles
font
toutes cinq
;
que la loye, d- la Haine que l'Amour à caufe qu'il importe davantage de rcpoulfer les chofes qui nuifent 6t peuvent deftruire, que d'acquérir celles qui adjouftent quelque perfedion fans laquelle on peut
fairc
fublifter.
20
au regard du corps & mefme, que la eft en quelque façon première & plus necef-
très-utiles Trifteffe
qui
joiiifl'e
:
25
Seconde Partie.
i»3-i85.
43
ARTICLE CXXXVIII.
De
leurs défauts,
& des
moyens de
les
corriger.
Mais encore que cet ufage des paffions
&
plus
que tous les animaux fans raifon ne conduifent leur vie que par des mouvemens corporels femblables à ceux qui ont coullume en nous de les fuivre, & aufquels elles incitent notre ame à conientir il neft pas neantmoins naturel qu'elles puilTent avoir,
5
foit le |
,
:
10
tousjours bon, d'autant qu'il y a plufieurs chofes nuifibles au corps, qui ne caufent au commencement
ou mefme qui donnent de la loye & d'autres qui luy font utiles, bien que d'abord elles foient incommodes. Et outre cela elles font paroiftre prefque tousjours, tant les biens que les maux qu'elles reprefentent, beaucoup plus grands & plus importans qu'ils ne font en forte qu'elles nous incitent à rechercher les uns & fuir les autres, avec plus d'araucune
i5
TriflelTe,
;
;
&
deur
plus de foin qu'il n'eft convenable
nous voyons
20
:
comme
que les beftes font fouvent trompécs par des apas, & que pour éviter de petits maux-, elles fe précipitent en de plus grands. C'eft pourquoy nous devons nous fervir de l'expérience & de auffi
I
la raifon,
pour diftinguer
le
bien d'avec
le
mal,
&
connoiftre leur jufte valeur, affin de ne prendre pas 25
l'un
pour
excès.
l'autre,
&
de ne nous porter a rien avec
5
Des Passions.
4)2.
185.87.
ARTICLE CXXXIX.
De iufage des mefmes PaJJions, entant qu 'elles appartienent à lame ; & premièrement de l'Amour.
Ce
nous n'avions en nous que le corps, ou qu'il fiàt noflre meilleure partie mais d'autant qu'il nefl que la moindre, nous devons principalement confiderer les Paffions, entant qu'elles apparqui
fuffiroit,
fi
5
;
tienent à lame, au regard de laquelle l'Amour
&
la
Haine vienent de la connoifTance, & précèdent la love & la Triileffe excepté lors que ces deux dernières tienent le lieu de la connoifTance, dont elles font des efpeces. Et lors que cette connoitTance eft vraye, c'eft à dire que les chofes qu'elle nous porte à aymer font véritablement bonnes, & celles qu'elle nous porte à haïr font véritablement mauvaifes, l'Amour efl incomparablement meilleure que la Haine elle ne fçauroit :
10
1
;
eftre trop
grande,
&
elle
ne manque jamais de pro-
duire la loye. le dis que cette
Amour
eft
extrêmement
bonne, pource que, joignant à nous de vrays biens, elle nous perfedionne d'autant, le dis auffi qu'elle ne fçauroit eftre trop grande exceffive peut faire,
c'eft
;
20
car tout ce que la plus
de nous joindre
fi
parfai-
tement à ces biens, que l'Amour que nous avons particulièrement pour nous mefmes, n'y mette aucune diftindion
;
mauvais. Et
ce que je croy ne pouvoir jamais eftre elle eft
neceflairement fuivie de
la loye,
I
à caufe qu'elle nous reprefente ce que nous aymons,
comme un
bien qui nous appartient.
25
Seconde Partie.
187-188.
4j
3
ARTICLE CXL.
De
la
Haine.
La Haine, au contraire, ne fçauroit qu'elle ne nuife 5
;
&
elle n'efl
eftre
fi
petite
jamais fans Triftefle.
le
dis qu'elle ne fçauroit eflre trop petite, à caufe
que nous ne fommes incitez à aucune adion par la Haine du mal, que nous ne le puiffions eftre encore mieux par l'Amour du bien auquel il eft contraire au moins lors que ce bien & ce mal font affez connus. Car j'avoue que la Haine du mal qui n'eft manifefté que par la douleur, eft neceffaire au regard du corps mais je ne parle icy que de celle qui vient d'une conclaire, & je ne la rapporte qu'à lame. noiffance plus :
10
;
|
le dis aufli qu'elle n'eft i5
que,
mal
le
jamais fans
TrifteftTe,
n'eftant qu'une privation,
il
à caufe
ne peut eftre
conceu fans quelque fujet réel dans lequel il foit v& il n'y a rien de réel qui n'ait en foy quelque bonté, de façon que la Haine qui nous éloigne de quelque mal, nous éloigne par mefme moyen du bien auquel il eft ;
20
&
joint,
noftre
la privation
de ce bien, eftant reprefentée à
ame comme un
défaut qui luy appartient,
excite en elle la Trifteffe. Par exemple, la Haine qui
2 5
nous éloigne des mauvaifes mœurs de quelqu'un, nous éloigne par mefme moyen de fa converfation, en laquelle nous pourrions fans cela trouver quelque bien, duquel nous fommes fafchez d'eftre privez. Et ainfi en toutes les autres Haines, on peut remarquer quelque fujet de TrifteftTe. ŒivREs.
VI.
55
Des Passions.
4J4
ARTICLE CXLI.
I
Du Pour
il
eft
ne
qu'il
noiflance
peut manquer
la TriJleJJ'e.
ne peut
il
point exceffif,
foit
le règle.
de
évident que, lors qu'il procède
d'une vraye connoiffance,
pourvu
&
Defir, de la loye,
le Defir,
189. 90.
évident
eft
II
aufli
bonne, ny
d'eftre
lame
mauvaife, au regard de
:
&
mauvais,
eftre
que cette conque la loye ne
la TriftefTe
pource que
5
d'eftre
c'eft
en
la
dernière que confifte toute l'incommodité que l'ame
du mal, & en la première que confifte toute la joûiflance du bien qui luy appartient. De façon que fi nous n'avions point de corps, j'oferois dire que nous ne pourrions trop nous abandonner à l'Amour & à la loye, ny trop éviter la Haine & la Triftefle. Mais les reçoit
mouvemens corporels
qui les accomjpagnent, peuvent
lo
i5
tous eftre nuifibles à la fanté, lors qu'ils font fort violens
;
& au contraire luy
eftre utiles, lors qu'ils
ne font
que modérez. ARTICLE CXLIl.
De
la
loye
avec
Au
refte,
de
l Amour, comparées
& la
la Trijlejje
puifque
eftre rejetées par
dune vraye
&
la
lame,
Haine lors
Oi:
Haine. la Triftefte
mefme qu
elles
connoiflance, elles doivent
forte raifon, lors quelles viencnt de
opinion. Mais on peut douter
fi
20
doivent
procèdent
l'eftre
à plus
quelque fauftc
l'Amour^
la
loye font
25
Seconde Partie.
içjo-igî.
bonnes ou non,
&
5
10
il
me
4^5
lors qu'elles font ainfi
femble que,
fi
on ne
mal fondées;
les confidere
precifement
que ce qu'elles font en elles mefmes, au regard de lame, on peut dire que, bien que la loye foit moins folide & l'Amour moins avantageufe que lors qu'elles ont un meilleur fondement, elles ne laiflent pas d'eftre préférables à la Trifteffe & à la Haine aufli mal fondées. En forte que dans les rencontres de la vie, où nous ne pouvons éviter le hafard d'eftre ,
|
,
trompez, nous faifons tousjours beaucoup mieux de
pancher vers
les pafTions qui
tendent au bien, que vers
que ce ne foit que pour l'éviter. Et mefme fouvent une faufle loye vaut mieux qu'une Trifteffe dont la caufe eft vraye. Mais je
celles qui regardent le mal, encore
i5
n'ofe pas dire le
mefme de l'Amour, au regard de
Haine. Car lors que
la
Haine
eft jufte, elle
la
ne nous
mal dont il eft bon d'eftre feparé au lieu que l'Amour qui eft injufte, nous joint à des chofes qui peuvent nuire, ou du moins qui ne méritent pas d eftre tant confiderées par nous qu'elles font ce qui nous avilit, & nous éloigne que du fujet qui contient
le
;
20
:
|
abaiffe.
ARTICLE
Des mefmes
CXLIIl.
PaJJions, entant qu'elles
Je rapportent au Dejir.
25
Et
il
faut
exadement remarquer, que ce que
je
vien de dire de ces quatre Paffions, n'a lieu que lors qu'elles font confiderées precifement
&
qu'elles ne
en
elles
mefmes,
nous portent à aucune adion. Car
6
Des Passions.
4}
entant qu'elles excitent en nous
i92-'94.
le Defir,
mife duquel elles règlent nos mœurs,
que toutes nuire,
&
eft jufte,
celles
dont
caufe
la
eft
par l'entre-
il
eft
fauffe,
certain
peuvent
qu'au contraire toutes celles dont la caufe
peuvent fervir;
& mefme
que, lors qu'elles
5
font également mal fondées, la loye eft ordinaire-
ment plus
nuifible
cy donnant de
la Trifteffe,
&
la re|tenuë
quelque façon à
&
inconfiderez
que
la
de
pource que
celle
la crainte, difpofe
en
Prudence, au lieu que l'autre rend
téméraires ceux qui s'abandonnent à
lo
elle.
ARTICLE CXLIV.
Des Defirs dont l'cvcnemcnt ne dépend que de nous.
Mais pource que ces Paffions ne nous peuvent porter à aucune adion, que par l'entremife du Defir qu'elles excitent, c'eft particulièrement ce Defir que nous devons avoir foin de régler; ci c'eft en cela que confifte la principale utilité de la Morale. j'ay tantoft dit, qu'il eft
Et
il
mauvais, lors
me
Or comme
tousjours bon, lors qu'il fuit
une vraye connoifl'ance d'eftre
ainfi
:
qu'il eft
il
ne peut manquer
diftingue pas
touchant
afl'ez les
|
20
fondé fur quelque erreur.
femble que l'erreur qu'on commet
ordinairement,
i5
les
Defirs,
eft
le
plus
qu'on ne
chofes qui dépendent entière-
ment de nous, de celles qui n'en dépendent Car pour celles qui ne dépendent que de nous, dire de noftre libre arbitre,
il
fuffit
point. c'eft
à
de fçavoir qu'elles
font bonnes, pour ne les pouvoir defirer avec trop
25
;
Seconde Partie.
i94-'96.
d'ardeur à caufe que :
4J7
c'eft fuivre la vertu,
que de
faire
bonnes qui dépendent de nous, & il eft certain qu'on ne fçauroit avoir un Defir trop ardent pour la vertu. Outre que ce que nous délirons en cette façon ne pouvant manquer de nous reûffir, puis que c'eft de nous feuls qu'il dépend, nous en recevons tousjours toute la fatisfaélion que nous en avons attendue. Mais la faute qu'on a couftume de comles chofes
5
mettre en cecy, lo
n'eft
jamais qu'on defire trop,
lement qu on defire trop peu. contre cela,
eft
de
Et le fouverain
remède
autant
qu'il fe
fe délivrer l'elfprit,
peut, de toutes fortes d'autres Defirs
i5
c'eft feu-
moins
utiles,
puis de tafcher de connoiftre bien clairement,
&
confiderer avec attention, la bonté de ce qui
eft
de à
defirer.
ARTICLE CXLV.
De
ceux qui ne dépendent que des autres caufes
& ce Pour 20
que
c'eji
les chofes qui
que
la
Fortune.
ne dépendent aucunement de
nous, tant bonnes qu'elles puiftent
eftre,
on ne
les doit
non feulement à caufe qu'elles peuvent n'arriver pas, e^ par ce moyen nous affliger d'autant plus que nous les aurons plus fou-
jamais defirer avec paflion"
mais principalement à caufe qu'en occupant noftre penfée, elles nous détournent de porter noftre affedion à d'autres chofes, dont l'acquifition dépend haitées
25
:
;
de nous. Et I
a.
Tome
il
y a deux remèdes généraux contre ces
IV, p. 405,
I.
i5-3o,
et p.
41
1,
1.
5-28.
Des
4^8 vains Defirs je parlcray
:
le
premier
cy après"
;
Passions, efl la
fouvent faire reflexion fur
nous reprefenter qu
il
Generofité, de laquelle
que nous devons Providence divine, &.
lecond
le
196-197.
la
efl
efl impolfible,
qu'aucune chofe
arrive d'autre façon, quelle a eflé déterminée de toute
éternité par cette Providence
comme une
;
en forte qu'elle
efl
ou une NecefTité immuable, qu'il faut oppofer à la Fortune, pour la deflruire, comme une chimère qui ne vient que de l'erreur de noflre entendement. Car nous ne pouvons defirer que ce que nous eflimons en quelque façon eflre poffible, & nous ne pcmvons eflimer pofîibles les chofes qui ne dépendent point de nous, qu'entant que nous penfons qu'elles dépendent de la Fortune, c'efl à dire que nous Fatalité
jugeons qu'elles peuvent arriver, |
autrefois de femblables.
Or
&
qu'il
en
efl
arrivé
n'en
efl
jamais arrivé de femblable,
c'efl
à la produdion de laquelle une pareille caufe
manqué
:
Troisième Partie, art.
i5
cliii et cliv.
20
à dire
ait aufTi
en forte que, û nous n'euffions point ignoré cela auparavant, nous ne l'euffions jamais ellimée poffible, ny par confequent ne l'euffions defirée. a.
10
cette opinion nell fondée
que fur ce que nous ne connoiffons pas toutes les caufes qui contribuent à chaque effed. Car lors qu'une chofe que nous avons eflimée dépendre de la Fortune n'arrive pas, cela tefmoigne que quelqu'une des caufes qui efloient neceffaires pour la produire a manqué, & par confequent qu'elle efloit abfolument impofTible, d' qu'il
5
25
Seconde Partie.
98-199-
4J9
ARTICLE CXLVI.
De
&
d'autruy.
donc entièrement rejetter l'opinion vulgaire, qu'il y a hors de nous une Fortune, qui fait que les chofes arrivent ou n'arrivent pas, félon fon plaifir; & fçavoir que tout eft conduit par la Providence Il
5
ceux qui dépendent de nous
faut
divine, dont le décret éternel eft tellement infallible
&
lo
immuable, qu'excepté les chofes que ce mefme décret a voulu dépendre de noftre libre arbitre, nous devons penfer qu'à noftre égard il n'arrive rien qui ne foit necefl^aire
i5
& comme
fatal,
e" forte que nous ne
pouvons fans erreur defirer qu'il arrive d'autre façon. Maispource que la plus part de nos Defirs s'eftendent à des chofes qui ne dépendent pas toutes de nous, ny toutes d'autruy, nous devons exadement diftinguer en elles ce qui ne dépend que de nous, affin de n'eftendre noftre Defir qu'à cela feul. Et pour le furplus, encore que nous en devions eftimer le fucces entièrement fatal tt immuable, affin que noftre Defir ne s'y occupe point, nous ne devons pas laifter de confiderer les raifons qui le font plus ou moins efpe|
20
rer, affin qu'elles fervent à régler
nous avons affaire nous puiffions aller par deux divers chemins, l'un delquels ait couftume d'eftre beaucoup plus feur que l'autre bien que peut eftre le décret de la Providence foit tel, que fi nous allons par le chemin qu'on eftime le plus feur, nous ne manquerons pas d'y eftre volez.
par exemple, 25
nos adions. Car, en quelque lieu où
:
fi
5
Des Passions.
440
&
199-ao!.
qu'au contraire nous pourrons paffer par l'autre
nous ne devons pas pour cela eftre indifferens à choifir l'un ou l'autre, ny nous repofer fur la fatalité immuable de ce décret. Mais la raifon veut que nous choififfions le chemin qui a couftume d'eftre le plus feur, & noftre Defir doit eftre accompli touchant cela, lors que nous l'avons fuivi, quelque mal qui nous en foit arrivé à caufe que, ce mal ayant efté à noftre égard inévitable, nous n'avons eu aucun fujet de fouhaiter d'en eftre exems, mais feulement de faire tout le mieux que noftre entendement a pu connoiftre, ainfi que je fuppofe que nous avons fait. Et il fans aucun danger
:
|
5
:
eft
10
certain que, lors qu'on s'exerce à diftinguer ainfi
la Fatalité,
de
la
Fortune, on s'accouftume ayfement
à régler fes Defirs en telle forte que, d'autant que leur
accompliflement ne dépend que de nous,
ils
1
peuvent
tousjours nous donner une entière fatisfadion.
I
ARTICLE CXLVII.
Des Emotions-
intérieures Je lame.
une confideration, qui me femble beaucoup fervir pour nous empefcher de recevoir aucune incommodité des Partions c'eft que noftre bien &. noftre mal dépend principalement des émotions intérieures, qui ne font excitées en lame que par l'ame mefme en quoy elles différent de ces Paffions, qui dépendent tousjours de quelque mouvement des efprits. Et bien que ces émotions de l'adjoufteray feulement encore icy
20
:
;
l'ame foient fouvent jointes avec les paflions qui leur
«5
Seconde Partie.
Î0..20Î.
441
font femblables, elles peuvent fouvent aufli fe ren-
& mefme
contrer avec d'autres,
naiftre de celles qui
mary
leur font contraires. Par exemple, lors qu'un
pleure fa 5
femme morte,
quelquejfois)
il
laquelle (ainfi qu'il arrive
feroit fafché de voir refufcitée
peut faire que fon cœur
à la converfation de laquelle excitent en 10
relies
luy
;
&
il
d'amour ou de
fe
il
fe
que l'abfence d'une perfonne
eft ferré
l'appareil des funérailles, &.
:
par
il
la TriftefTe,
eftoit
accouftumé,
peut faire que quelques
pitié, qui fe prefentent
à fon
imagination, tirent de véritables larmes de fes yeux,
cependant une love fecrete dans le plus intérieur de fon ame lemotion de laquelle a tant de pouvoir, que laTrifteiTe il les larmes qui l'accompagnent ne peuvent rien diminuer de fa force. Et lors que nous lifons des avantures eftranges dans un nonobftant
qu'il fente
;
i5
voyons reprefenter fur un théâtre, cela excite quelquefois en nous laTrirtefle, quelquefois la love, ou l'Amour, ou la Haine, li generalelivre,
20
ou que nous
ment toutes qui
1
les
les Pàffions, félon la diverfité
s'offrent à noftre
imagination
;
des objets
mais avec cela
nous avons du plaifir, de les fentir exciter en nous, & ce plaifir eft une loye intelleduelle, qui peut aufli bien naiftre de laTrifteffe, que de toutes les autres Pàffions. 25
ARTICLE
Que
CXLVIII.
l'exercice de la vertu ejî un fouverain
remède
contre les PaJ/tons.
Or, d'autant que ces émotions intérieures nous touchent de plus près, & ont par confequent beau^ Œuvres. VI.
56
Des Passions.
442
103-204.
coup plus de pouvoir fur nous que elles différent, qui fe
tain que, fe
les Paffions
rencontrent avec
pourvu que noftre ame
ait
elles,
il
dont
eft cer-
tousjours de quoy
contenter en fon intérieur, tous les troubles qui vie-
nent d'ailleurs n'ont aucun pouvoir de luy nuire plutofl
ils
;
mais
fervent à augmen|ter fa joye, en ce que,
voyant qu'elle ne peut
eftre offenfée
par eux, cela luy
que noftre ame ait ainfi de quoy eftre contente, elle n'a befoin que de fuivre exadement la vertu. Car quiconque a vefcu en telle forte, que fa confcience ne luy peut reprocher connoiflre fa perfedion. Et
fait
qu'il ait
jamais
manqué
aâfin
eft
ce que je
nomme
en reçoit une fatisfadion, qui û puiflante pour le rendre heureux, que les plus
icy fuivre la vertu),
il
violens eftbrs des Paffions n'ont jamais aflez de pouvoir
pour troubler
10
à faire toutes les chofes qu'il
a jugées eftre les meilleures (qui
eft
5
la tranquillité
de fon ame.
i5
LES PASSIONS DE LAME.
TROISIESME PARTIE. Des Paffions
ARTICLE CXLIX.
5
De
10
particulières.
l'EJîime
&
du Me/pris,
Apres avoir expliqué les fix Paffions primitives, qui font comme les genres dont toutes les autres font des efpeces, je remarquera)- icy fuccindement ce qu'il y a de particulier en chacune de ces autres, & je liendray le
mefme ordre
fuivant lequel je les ay cy-delTus
dénombrées. Les deux premières font TEftime & le ordiMefpris. Car bien que ces noms ne fignifient nairement que les opinions qu'on a, fans paffion, de la valeur de chaque chofe toutefois, à caufe que de ces opinions il naift fouvent des Paffions, aufquelles on n'a point donné de noms particuliers, il me fembleque ceux-cy leur peuvent ertre attribuez. Et l'Eftime, entant qu'elle eft une Paffion, eft une inclination qu'a |
i5
:
Des Passions.
444 l'ame à
fe
«06-208.
reprefenter la valeur de la chofe eftimée,
laquelle inclination
eft
caufée par un
ticulier des efprits, tellement conduits
mouvement
par-
dans le cerveau,
qu'ils y fortifient les impreflîons qui fervent à ce fujet.
Comme,
au contraire,
inclination qu'a telTe
lame
la
Palîion
du Mefpris
à confiderer la baffelTe
de ce quelle mefprife, caufée par
des efprits, qui
fortifie l'idée
I
Que
ces
le
eft
une
'>
ou peti-
mouvement
de cette petiteffe.
ARTICLE CL.
deux PaJJions ne font que des efpeces
10
d'Admiration.
deux Raflions ne font que des efpeces d'Admiration. Car lors que nous n'admirons point la grandeur ny la petiteffe d'un objet, nous n'en faifons ny plus ny moins d'eftat que la raifon nous dide que nous en devons faire de façon que nous l'eftimons ou le mefprifons alors fans paflion. Et bien que fouvent l'Eftime foit excitée en nous par l'Amour, & le Mefpris par la Haine, cela n'eft pas univerfel, & ne vient que de ce qu'on eft plus ou moins enclin à confiderer la grandeur ou la petiteffe d'un objet, à railon de ce qu'on a plus ou moins d'aff"edion pour luy. Ainfi ces
i5
;
•
I
Qu
Or
ARTICLE
20
CLI.
on peut s'ejîimer ou mcfprifer foy me/me.
ces deux Raflions
fe
peuvent généralement rap-
porter à toutes fortes d objets; mais elles font princi-
--5
Trofsiesme Partie,
2O8-2I0.
44^
paiement remarquables, quand nous les rapportons à nous mefmes, c eft à dire, quand c eft noftre propre mérite que nous eftimons ou mefprilons. Et le mouve-
ment des 5
efprits qui les caufe, eft alors
fi
manifefte,
change mefme la mine, les geftes, la démarche, & généralement toutes les adions de ceux qui conçoivent une meilleure ou plus mauvaife opinion d'eux qu'il
mefmes
qu'à l'ordinaire.
I
Pour
10
ARTICLE
CI.II.
quelle cauje on peut s'ejîimer.
pource que l'une des principales parties de la fageffe eft de fçavoir en quelle façon ci pour quelle Et
caufe chacun
1
5
20
ou mefprifer, je tafcheray icy d'en dire mon opinion. le ne remarque en nous qu'une feulechofe, qui nous puifle donner jufte raifon de nous eftimer, à fçavoir l'ufage de noftre libre arbitre, & l'empire que nous avons fur nos volontez. Car il n'y a que les feules adions qui dépendent de ce libre arbitre, pour lefquelles nous puiffions avec raifon eftre louez ou blafmez; &. il nous rend en quelque façon femblables à Dieu, en nous faifant maiftres de nous mefmes, pourvu que nous ne perdions point par lâcheté les droits qu'il nous donne. fe doit eftimer
I
ARTICLE
En quoy confijle
2 5
la Generojité.
que la vraye Generofité, qui fait qu'un s'eftime au plus haut point qu'il fe peut legi-
Ainfi je croy
homme
CLIII.
Des Passions.
44^
timement eftimer,
jio-ju.
confifte feulement, partie
qu'il connoift qu'il n'y
en ce
a rien qui véritablement luy
appartiene que cette libre dilpolition de fes volontez,
ny pourquoy
il
doive eilre loué ou blafmé, finon pour-
ce qu'il en ufe bien ou mal
en foy mefme une ferme
&
&
partie en ce qu'il fent
,
confiante refolution d'en
c'eft
à dire
chofes qu'il jugera eftre les meilleures.
Ce
qui
eft
fuivre parfaitement la vertu.
I
lo
ARTICLE CLIV.
Qu'elle empefche qu'on ne mefprife
Ceux
5
de ne manquer jamais de pour entreprendre & exécuter toutes les
bien ufer, volonté
;
qui ont cette connoilfance
les autres.
&
ce fentiment
d'eux mefmes, fe perfuadent facilement que chacun
des autres
hommes
les
peut
aufli
avoir de foy, pource
i5
en cela qui dépende d autruy. C eft ne mefprifent jamais perfonne c^ bien
qu'il n'y a rien
pourquoy qu'ils
ils
;
voyent fouvent que
les autres
commettent des
fautes, qui font paroiftre leur foibleffe, tefois'
ils
font tou-
plus enclins à les excufer qu'à les blafmer,
croire que c'eft pluftoft par
manque de
que par manque de bonne volonté, mettent. Et
comme
ils
à
eftre
com-
de beau-
coup inférieurs à ceux qui ont plus de biens, ou d'honneurs, ou mefme qui ont plus d'efprit, plus de fçavoir, plus de beauté, ou généralement qui les fur|
pafl'ent
ment
en quelques autres perfedions
ils
:
20
connoifl'ance,
qu'ils les
ne penfent point
&
aulfi
ne
s'efti-
point beaucoup au deftus de ceux qu'ils fur-
2$
Troisiesme Partie.
ÎH-2I3.
447
que toutes ces chofes leur femblent à comparaifon de la eftre fort peu confiderables bonne volonté pour laquelle feule ils s'eftiment, & laquelle ils fuppofent auifi eftre, ou du moins pouvoir paffent, à caufe
,
5
eftre,
en chacun des autres hommes.
ARTICLE CLV.
En quoy conjijîe
l'Humilité ver tueufe.
généreux ont couftume d'eftre les plus humbles & l'humilité vertueufe ne confifte qu'en ce que la reflexion que nous faifons fur l'infirmité de noftre nature, & fur les fautes que nous pouvons autrefois avoir commifes, ou fommes capables de Ainfi les plus ;
10
commetre, qui ne font pas moindres que celles qui peuvent eftre commifes par d'autres, eft caufe que nous ne nous préférons à perfonne & que nous I
i5
,
penfons que,
les autres
bien que nous,
ils
ayant leur libre arbitre
en peuvent
aufli
aufli
bien ufer.
ARTICLE CLVI. Quelles font les propriété^ de la Generojîté 20
elle
;
&
comment
fert de remède contre tous les dereglemens des
PaJJions.
Ceux
qui font Généreux en cette façon, font natu-
rellement portez à faire de grandes chofes, tefois à 25
ne rien entreprendre dont
ils
ne
&
tou-
fe fentent
capables. Et pource qu'ils n'eftiment rien de plus grand
Des Passions.
44^
du bien aux autres hommes, & de meffon propre intereft pour ce fujet, ils font tous-
que de prifer
h?-:.?.
jours
faire
parfaitcjment
courtois,
affables
envers un chacun. Et avec cela
&
officieux
font entièrement
ils
mailtres de leurs PafTions particulièrement des Defirs, :
de
la laloufie, &.
de l'Envie, à caufe
^
aucune
qu'il n'y a
chofe dont l'acquifition ne dépende pas d'eux, qu'ils
penfent valoir afTez pour mériter d'eftre beaucoup fouhaitée
;
&
de
la
Haine envers
qu'ils les efliment tous
&
;
de
la
les
hommes,
Peur, à caufe que la
confiance qu'ils ont en leur vertu, les afTure
de
la
à caufe
;
&
en
lo
fin
Colère, à caule que, n'eflimant que fort peu
toutes les chofes qui dépendent d'autruy, jamais
ils
ne donnent tant d'avantage à leurs ennemis, que de reconnoirtre qu'ils en font ofîencez.
I
i5
ARTICLE CLVII.
De
l'Orgueil.
Tous ceux qui conçoivent bonne opinion deux mefmes pour quelque autre caufe, telle qu'elle puifTe eflre, n'ont pas une vraye Generofité, mais feulement un Orgueil, qui efl; tousjours fort vitieux, encore qu'il le
foit
20
d'autant plus, que la caufe pour laquelle on
s'ef^ime efl plus injufte. Et la plus injufle de toutes lors qu'on efl orgueilleux fans
aucun
efl,
fujet, c'etl a dire
fans qu on penfe pour cela qu'il y ait en foy aucun mérite, pour lequel on doive eflre prifé; mais feu-
lement pource qu'on ne
fait
point d'eflat du mérite,
que. s'imaginani que la gloire
n'cfl
&
autre chofe qu'une
25
TroisiesjME Partie.
215-217.
449
ufurpation, Ton croit que ceux qui s'en attribuent
Ce
plus, en ont le plus.
abfurde, que
vice efl
II
*des homrries qui s'y laiffaflent aller,
mais
n'efloit loué injuftement;
mune par ne
qu'il
&
fi
j'aurois de la peine à croire qu'il y euft
|
5
deraifonnable
le
tout, qu'il n'y a point
fi
jamais perfonne
la flatterie eft
d'homme
fi
fi
com-
défectueux,
voye fouvent eftimer pour des chofes qui
fe
ne méritent aucune louange, ou
mefme
qui méritent
du blafme ce qui donne occafion aux plus ignorans & aux plus ftupides,dc tomber en cette efpece d'Orgueil. ;
10
ARTICLE Cl.vm.
Que Jes
contraires à ceux de la Gencrojîté.
effets font
Mais quelle que puifle
on •
5
s'eftime,
eftre la caufe
que
elle eft autre
fi
la
pour laquelle
volonté qu'on fent
en foy mefme, d'ufer tousjours bien de Ion libre
de laquelle
arbitre, elle
&
j'ay dit
produit tousjours un
qui
eft
fi
|
que vient la Generofité, Orgueil très blafmable,
différent de cette vraye Generofité, qu'il a
des effets entièrement contraires. Car tous les autres 20
biens,
comme
l'efprit, la
beauté, les richelles, les
honneurs, &c., ayant couftume d'eftre d'autant plus eftimez, qu'ils fe trouvent en moins de perfonnes, &
mefme
eftant
pour
la
plus part de telle nature, qu'ils
ne peuvent eftre communiquez à plufieurs 25
que
:
cela fait
les orgueilleux tafcKeni d'abaifter tous les autres
hommes, & qu'eftant lame incefifamment laloufie,
ils
ont
d'Envie,
de
efclaves de leurs Defirs, agitée
de Haine,
ou de Colère.
Œuvres.
VI.
^7
4^o
Des
Passions.
217-Î19.
ARTICLE CLIX.
De Pour
l'Humilité vitieufe.
ou Humilité vitieufe, elle confifle principalement, en ce qu on fe fent foible ou peu refolu, & que, comme fi on n avoit pas l'ufage entier de fon libre arbitre, on ne fe peut empefcher de faire des chofes, dont on fçait qu on fe repentira par après la BafTefle,
|
5
;
puis
auffi,
en ce qu'on croit ne pouvoir
fubfifter par
foy mefme, ny fe paiTer de plufieurs chofes, dont quifition
dépend d'autruy.
oppofée à
la
Generofité
;
Ainfi elle èft directement
&. il
fuperbes, en
mefme façon que
font les plus modeftes
&
10
arrive fouvent que ceux
qui ont lefprit le plus bas, font les
&
l'ac-
les plus
plus arrogans
les plus
généreux
humbles. Mais au
que ceux qui ont lefprit fort & généreux, ne changent point d'humeur pour les profperitez ou adverlite^ qui leur arrivent, ceux qui l'ont foible & abjet, ne font conduits que par la fortune &. la profperité ne les enfle pas moins, que l'adverfité les lieu
i5
;
rend humbles. Mefme on void fouvent qu'ils
honteufement, auprès de ceux dont
ils
s'albailTent
20
attendent
ou craignent quelque mal; & qu'au mefme temps ils s'elevent infolemment, au deffus de ceux dcfquels ils n'efperent ny ne craignent aucune quelque
chofe.
profit
2 5
Troisiesme Partie.
2ig-22i.
ARTICLE
Quel
Au
refte,
il
efprits en ces PaJJions.
ayfé à connoiftre que l'Orgueil
eft
Baffefle ne font pas feulement des vices, 5
mais
que leur émotion paroift
Paffions, à caufe
l
Cr.X.
mouvement des
ejl le
4^
&
aufli
la
des
fort à l'ex-
ceux qui font fubitement enflez ou abatus par quelque nouvelle occaûon. Mais on peut douter térieur, en
la
fi
10
Generofité
&
l'Humilité, qui font des vertus,
peuvent
auffi élire
vemens
paroiffent moins,
des Raflions, pource que leurs
&
qu'il
femble que
mou-
la vertu
ne fymlbolife" pas tant avec la PalTton, que fait le vice. Toutefois je ne voy point de raifon, qui empefche que
mefme mouvement des
le
une penfée, i5
mauvais, ne
un qui rofité
les
Et
fondement qui
pource que l'Orgueil
ne confiftent qu'en
eft injufte
a un
qu'elle
la puifle aulTi fortifier, lors qu'elle
eft jufte.
foy mefme,
20
lors
efprits, qui fert à fortifier
&
la
en a
Gene-
bonne opinion qu'on a de qu'en ce que cette opinion
la
ne différent
& jufte en
en l'un
&
l'autre,
il
me
femble qu'on
peut rapporter à une mefme Pafllon, laquelle
excitée par
eft
eft
un mouvement compofé de ceux de l'Ad-
miration, de la loie,
&
de l'Amotir, tant de celle qu'on
a pour foy, que de celle qu'on a pour lachofe qui fait
qu'on s'eftime. 23
Comme, au
contraire, le
mouvement
qui excite l'Humilité, foit vertueufe, foit vitieufe,
eft
compofé de ceux de l'Admiration, de la TriftelTe, de l'Amour qu'on a pour foy-mefme, méfiée avec
&
|
a.
ac
Traduction
vitio.
latine
:
nec videtur
ita virtuti
cum
la
PaJJionibus convenue
452
Des Passions.
Haine qu'on a pour
les défauts qui font
22 1-333.
qu'on
le
mef-
remarque en ces mouvemens, eft que ccluv de l'Admiration a deux proprietez la première, que la furprife le rend fort des
prife. Et toute la diflerence
que
je
:
fon
commencement & ;
l'autre, qu'il eft égal
en
fa
con-
5
tinuation, c'eft à dire que les efprits continuent à fe
mouvoir d'une mefme teneur dans
le-
cerveau. Del-
quelles proprietez la première fe rencontre bien plus
en rOrgueil
&.
en
la BafrefTe,
&
l'Humilité vertueufe;
qu'en la Generofité
au contraire,
la
&
dernière
en fe
lo
remarque mieux en celles cy qu'aux deux autres. Dont la raifon eft que le vice vient ordinairement de l'ignorance, à que ce font ceux qui fe connoifTent le moins, qui font les plus fujets à s'enorgueillir
plus
qu'ils
& à s'humilier
ne doivent; à caufe que tout ce qui leur
i5
j
nouveau les furprend, & fait que, fe l'attribuant à eux mefmes, ils s'admirent, & qu'ils s'eftiment ou fe mefprifent, félon qu'ils jugent que ce qui leur arrive eft à leur avantage ou n'y eft pas. Mais pource que fouvent, après une chofe qui les a enorgueillis, il en furvient une autre qui les humilie, le
arrive de
mouvement de il
leur Palfion eft variable.
Au
20
contraire,
n'y a rien en la Generofité, qui ne foit compatible
avec l'Humilité vertueufe, ny rien ailleurs qui les puilfe
changer: ce qui
fermes, conftans,
&
fait
que leurs mouvemens font
23
tousjours fort femblablcs a eux
mefmes. Mais ils ne vienent pas tant de furprife, pource que ceux qui s'eftiment en cette façon, connoilVent alTcz quelles font les caufes qui font qu'ils s fi
eftiment. Toutefois on peut dire que ces caufes font aierveilloufes (à f(;a|voir la puilTance d'ufer de fon
eft
la
Pitié.
une efpece de
Triftefle,
méfiée d'Amour
ou de bonne volonté envers ceux à qui nous voyons fouffrir quelque mal, duquel nous les eftimons indignes. Ainli elle objet, 10
&
à
la
eft
contraire à l'Envie, à raifon de fon
Moquerie, à caufe qu'elle
le
confidere
d'autre façon.
ARTICLE CLXXXVI.
Qui font
Ceux qui
fe
les
plus pitoyables.
Tentent fort foibles,
&
fort fujets
aux
adverfitez de la fortune, femblent eftre plus enclins à "5
que les autres, à caufe qu'ils fe repremal d'autruy comme leur pouvant arriver; font émeus à la Pitié, pluftoll par l'Amour portent à eux mefmes, que par celle qu'ils
cette PafTion
fentent le
&
ainfi ils
qu'ils
fe I
ont pour les autres.
ARTICLE CLXXXVII.
20
Comment
&
les
plus généreux font touche-^ de cette Paffion.
Mais neantmoins ceux qui font les plus généreux, qui ont l'efprit le plus fort, en forte qu'ils ne crai-
Des Passions.
470
152-254.
gnent aucun mal pour eux, & fe tienent au delà du pouvoir de la fortune, ne font pas exemts de Compaffion, lors qu'ils
& de
voyent
l'infirmité
des autres hommes,
une partie bonne volonté pour
entendent leurs plaintes. Car
qu'ils
la Generofité,
que d'avoir de
la
c'efl
5
un chacun. Mais la Triftefl'e de cette Pitié n'eft pas amere & comme celle que caufent les adions funeiles qu'on voit reprefenter fur un théâtre, elle eft plus ,
dans l'extérieur de lame,
que dans l'intérieur a cependant la fatisfadion de ce qui eft de fon devoir, en ce
dans
(X:
la|quelle
penfer, qu'elle fait
le fens,
y a en cela de vulgaire a compafflon
qu'elle compatit avec des affligez. Et la différence,
de ceux qui
maux
qu'au lieu que
fe
le
il
plaignent, à caufe qu'il penfe que les
qu'ils fouffrent font fort fafcheux, le principal
objet de la Pitié des plus grands bleft'e
10
de ceux qu'ils voyent
fe
hommes
plaindre
:
i3
eft la foi-
à caufe qu'ils
neftimeni point qu'aucun accident qui puifle arriver, foit un fi grand mal, qu'eft la Lafcheté de ceux qui ne le
peuvent
foufifrir
fent les vices,
avec conftance. Et bien qu'ils haïf-
ne haïflent point pour cela ceux
ils
voyent fujets
qu'ils y
20
:
ils
ont feulement pour eux de
la Pitié.
ARTICLE CLXXXVIU.
Qui font ceux qui Mais
il
n'y a
que
n'en font point touche-:^.
les efprits
haïflent naturellement tous les
qui font
fi
brutaux,
&i
malins
&
2 5
envieux, qui
hommes, ou bien ceux
tellement aveuglez par
la
bonne
Troisiesme Partie.
254-255.
471
ou defefperez par la mauvaife, qu'ils ne penfent point qu'aucun mal leur puiffe plus arriver, qui fortune,
foient infenfibles à la Pitié.
ARTICLE CLXX.XIX.
Pourquoy
5
Au
cette Pajfion excite à pleurer.
on pleure
ayfement en cette Paflion, à caufe que l'Amour, envoyant beaucoup de fang vers le cœur, fait qu'il fort beaucoup de vapeurs par les
yeux "o
;
refte,
fort
& que la froideur
de
la TriftefTe,
retardant
l'agi-
talion de ces valpeurs, fait qu'elles fe changent en
larmes, fuivant ce qui a eflé dit cy deflus"
ARTICLE CXC.
De
la Satisfacîion
dcfoy mefine.
La Satisfadion, qu'ont tousjours ceux qui fuivent i5
20
une habitude en leur ame, qui fe nomme tranquillité & repos de confcience. Mais celle qu'on acquiert de nouveau, lors qu'on a fraifchement fait quelque adion qu'on penfe bonne, eft une Paffion, à fçavoir une efpece de loye, laquelle je croy eftre la plus douce de toutes, pource que fa caufe ne dépend que de nous mefmes. Toutefois lors que cette caufe n'eft pas jufte, c'eft à dire lors que les adions dont on tire beaucoup de fatisfadion, ne font pas de grande importance ou mefme qu'elles font vicieufes,
conftamment
a.
Page 423.
la vertu, eft
Des Passions.
47^ elle eft ridicule
I
&
ne
fert qu'à
Î.S6-267.
produire un orgueil
&.
une arrogance impertinente. Ce qu'on peut particulièrement remarquer en ceux qui croyant eftre Dévots, ,
&
font feulement bigots
fuperllitieux, c'eft à dire qui
fous ombre qu'ils vont fouvent à
l'Eglife, qu'ils recitent
5
force prières, qu'ils portent les cheveux courts, qu'ils
jeufnent
,
qu'ils
donnent l'aumofne
entièrement parfaits,
,
penfent
& s'imaginent qu'ils font
fi
eftre
grans
amis de Dieu, qu'ils ne fçauroient rien faire qui luy deplaife, & que tout ce que leur dide leur Paffion eft un bon zèle bien qu'elle leur dide quelquefois les
10
:
plus grans crimes qui puifTent eftre
hommes, comnje de
commis par des
trahir des villes, de tuer des
Princes, d'exterminer des peuples entiers, pour cela feul qu'ils ne fuirent pas leurs opinions.
.
I
ARTICLE CXCl.
Du
Repentir.
diredement contraire à faâion de foy mefme & c'eft une efpece de
Le Repentir
i5
eft
;
qui vient de ce qu'on croit avoir
fait
la Satis-
Triftefte,
quelque mauvaifc
adion & elle eft très amere, pource que fa caufe ne vient que de nous. Ce qui n'empefche pas neantmoins qu'elle ne foit fort utile, lors qu'il eft vray que l'action dont nous nous repentons eft mauvaife, &. que nous en avons une connoifl'ance certaine, pource qu'elle nous incite à mieux faire une autre fois. Mais il arrive fouvent que les efprits foibles fe repentent des chofes
20
;
qu'ils ont faites, fans fçavoir afturement qu'elles foient
25
.
Troisiesme Partie.
"7-25fj.
mauvaifes;
ils
ils
perfuadent feulement, à caufe
fe le
qu'ils le craignent,
&
avoient
s'ils
s'en repentiroient en
fait le
mefme façon
eux une imperfedion cligne de 5
473
:
|
contraire,
ce qui eft en
Pitié. Et les
remèdes
contre ce défaut, font les mefmes qui fervent à oller rirrefolution.
ARTICLE
De
Faveur.
proprement un Defir de voir arriver du bien à quelqu'un, pour qui on a de la bonne volonté; mais je me fers icy de ce mot, pour fignifier La Faveur
10
la
CXCH.
efl
cette volonté, entant qu'elle eft excitée en nous par
quelque bonne adion de celuy pour qui nous l'avons. Car nous fommes naturellement portez à avmer ceux 1
5
qui font des chofes que nous eftimons bonnes, encore
ne nous en reviene aucun bien. La Faveur, en cette fignification, eft une efpece d'Amour, non point qu'il
que le Delîr de voir du bien à celuy qu'on favorife, l'accompagne tousjours. Et elle eft ordinairement jointe à la Pitié, à caufe que les difgraces que nous voyons arriver aux malheureux, font caufe que nous faifons plus de reflexion fur leurs de Delir, encore
20
|
mérites.
ARTICLE
De
2 5
la
CXGllI.
Reconnoijjance
une efpece d'Amour, excitée en nous par quelque action de celuy pour qui La Reconnoiilance ûr'.UVRKS. VI.
eft
aufli
60
^Es
474
Passion».
2S9-261.
nous l'avons, v^ par laquelle nous croyons qu'il nous a fait quelque bien, ou du moins qu'il en a eu intention. Ainfi elle contient tout le mefme que la Faveur, &. cela de plus, qu'elle eft fondée fur une adion qui nous touche & dont nous avons Defir de nous revancher. C'efl pourquoy elle a beaucoup plus de principalement dans les âmes tant foit peu force, ,
I
nobles
&
genereufes.
ARTICLE CXCIV,
De Pour
l'Ingratitude.
qui l'excite
;
ment oppofé eft
une PafTion
l'ingratitude, elle n'eft pas
nature n'a mis en nous aucun
mais
elle eft
humaine.
tient qu'aux
&.
C'eft
hommes
:
mouvement des
car la
efprits
feulement un vice direde-
à la ReconnoilTance, en tant
tousjours vertueufe
la focieté
10
que
celle cy
l'un des principaux liens
pourquoy ce
brutaux,
&.
de
i3
vice n'appar-
fottement arrogans,
qui penfent que toutes chofes leur font deuës; ou aux
aucune reflexion fur les bienfaits qu'ils reçoivent; ou aux foibles & abjets, qui, fentant leur infirmité &leurbefoin, recherchent baftement le ftupides, qui ne font
fecours des autres,
&
après qu'ils
|
l'ont receu, ils les
pource que, n'ayant pas la volonté de leur rendre la pareille, ou defefperant de le pouvoir, \simaginant que tout le monde eft mercenaire comme eux, ^S: qu'on ne fait aucun bien qu'avec efperance d'en eftre recompenfé. ils penfent les avoir trompez.
haiflent
20
:
=5
Troisiesme Partie.
j6i-j62.
475
ARTICLE CXCV.
De L'Indignation
eft
lin dign ation''.
une efpece de Haine ou
d'averfion,
qu'on a naturellement contre ceux qui font quelque 5
niai,
de quelle nature qu
meflée avec
1
il
foit.
Et elle efl ibuvent
Envie, ou avec la Pitié; mais elle a neant-
moins un objet tout différent. Car on n'eft indigné que contre ceux qui font du bien, ou du mal, aux perfonnes qui n'en font pas iiignes mais on porte Envie ce bien, & on a Pitié de ceux à ceux qui reçoivent qui reçoivent ce mal. 11 eft vrav que c'eft en quelque façon faire du mal, que de poflcder un bien dont on n'eft pas digne. Ce qui peut eftre la caufe pourquoy Ariftote, cl' fes fuivans, fuppofant que l'Envie eft tousjours un vice, ont appelé du nom d'Indignation celle ;
10
|
i5
qui n'eft pas vitieufe.
ARTICLE CXCVI.
Pourquoy
elle efl quelquefois jointe à la Pitié,
& quelquefois
à la Moquerie.
quelque façon recevoir du mal que d'où vient que quelques uns joignent a
C'eft auffi en
20
d'en faire leur
:
,
Indignation
Moquerie, félon
la
Pitié
,
&
quelques
qu'ils font portez
Tome IW
p.
538,
1.
17-20.
la
de bonne ou de
mauvaife volonté, envers ceux aufquels a
autres
ils
voyent
Des
ùf'jd
commetre des
&
Democrite,
fautes.
Passions. Et
c'eft
=62-264.
ainfi
les pleurs d'Heraclite,
que
le
|
ris
de
ont pu procéder
de mefme caufe.
ARTICLE CXCVIJ. Qu'elle
&
ejl
fouvent accompagnée d'Admiration,
n'ejî
pas incompatible avec
5
la Joye.
accompagnée d'Admiration. Car nous avons couftume de fuppofer que toutes chofes feront faites, en la façon que nous L'Indignation
eft
fouvent
jugeons qu'elles doivent
auiïi
eflrè, c'eft à dire
en
la
façon
10
que nous eftimons bonne. C'eft pourquoy lors qu'il en arrive autrement, cela nous furprent, & nous l'admirons. Elle n'eft pas incompatible auffi avec la loye,
bien qu'elle
foit
plus
ordinairement
jointe
à
la
Car lors que le mal dont nous fommes indignez ne nous peut nuire, (^ que nous confiderons que nous n'en voudrions pas faire de femblable, cela nous donne quelque plaifir; c'eft peut eftre luné des caufes du ris, qui accompagne quelquefois
i5
cette Paflion.
20
Triftefte.
|
^.^
ARTICLE CXCVIII.
De /on
Au
refte,
ufage.
l'Indignation fe
remarque bien plus en
ceux qui veulent paroiftre vertueux, qu'en ceux qui
le
Car bien que ceux qui ayment
la
font véritablement.
vertu, ne puilTent voir fans quelque averfion les vices
25
Troisiesme Partie.
264-266.
des autres,
grands
&
ils
ne
477
que contre
fe paffionent
extrordinaires. C'eft élire difficile
les plus-
&
cha-
beaucoup d'indignation pour des chofes de peu d'importance c'eft eftre injufte, que d'en avoir pour celles qui ne font point blafmables & grin, que d'avoir
;
5
;
impertinent c^ abfurde^ de ne reftreindre pas cette Paffion aux adions des hommes, & de l'eftendrc
c'eft eftre I
jufques aux œuvres de Dieu, ou de la Nature
10
:
ainfi
que font ceux qui, n'eftant jamais contans de leur condition ny de leur fortune, ofent trouver à redire en la conduite du
monde & aux
fecrets de la Providence.
ARTICLE CXCIX.
De
20
Colère.
une efpece de Haine ou d'averfion, que nous avons contre ceux qui ont fait quelque mal, ou qui ont tafché de nuire, non pas indifféremment à qui que ce foit, mais particulièrement à nous. Ainfi elle contient tout le mefme que l'Indignation, & cela de plus, qu'elle eft fondée fur une dont nous avons Defir de adion qui nous touche, nous vanger. Car ce Delir l'accompagne prefque tousjours, & elle eft diredement oppofée à la Reconnoiffance, comme l'Indignation à la Faveur. Mais elle eft incomparablement plus violente que ces trois autres Pallions, à caufe que le Defir de repoulTer les La Colère
i5
la
eft auffi
iK:
|
25
chofes nuifibles
& de
fe
vanger,
eft le
plus preflant de
tous. C'eft le Defir joint à l'Amour qu'on a pour foy a.
Edition princeps
:
«
abfurd
»
{sic).
De même
ci-avant, p. 44g,
I.
3.
Des
4/8
Passions.
ï66-a68.
mefme, qui fournit a la Colère toute l'agitation du fang que le Courage l
toutes chofes doivent aller en la façon qu'ils jugent eftre la meil|leure, fitoft
l'admirent, la
chofe
&.
les
qu
il
en arrive autrement,
s'en offencent, louvent
mcfme
touche en leur particulier
qu'ayant beaucoup dafieclion,
ils
:
ils
fans que à
s'intereiTent
caufe
pour
Des
480
Passions.
270-271.
ayment, en mefmc façon que pour eux mefmes. Ainfi ce qui ne feroit qu'un fujel d'Indignation pour un autre, eft pour eux un fujet de Colère. Et pource que l'inclination qu'ils ont à aymer, ceux
qu'ils
ont beaucoup de chaleur
fait qu'ils
fang dans
le
cœur, l'averfion qui
les
eK:
beaucoup de
3
furprend ne peut
y pouffer fi peu de bile, que cela ne caufe d'abord une grande émotion dans ce fang. Mais cette émotion ne
dure gueres, à caufe que tinue pas
;
& que
fi
la
force de la furprife ne con-
toll qu'ils
s'aperçoivent que le fujet
qui les a fafchez, ne les devoit pas tant émouvoir,
10
ils
s'en repentent^
artici.p: ccii.
Que
ce font les anies foibles le
&
bajfes,
qui fe
plus emporter à l'autre.
L'autre efpece de Colère, en laquelle
Haine
&
la TriftelTe, n'eft
pas
finon peut eftre en ce qu'elle fa force ell
fi
fe
'
prédomine
^
la
apparente d'abord,
fait pâlir le vifage.
augmentée peu à peu par
ardent defir de
laijjcnt
vanger excite dans
Mais
l'agitation qu'un le
fang, lequel,
20
eftant méfié avec la bile qui e(l pouffée vers le cœur,
de
la partie inférieure
du foye
de
y excite fort piquante. Et comme ce c^
la rate,
une chaleur fort afprc &. font les âmes les plus genereufes qui ont
le
reconnoiffance, ainfi ce font celles qui ont d'orgueil
,
(.K.
qui
font
les
plus
baffes
^^
plus de le
plus
les
plus
infirmes, qui fe lailTent le plus emporter à cette efpece a.
Tome
IV, p. 5?8,
I.
11-16.
•
25
Troisiesme Partie.
27'-J75-
Colère
de
;
481
car les injures paroilTcnl d'autant plus
I
grandes, que l'orgueil
&
fait
qu'on seftimc davantage;
d'autant qu'on eftime davantage les biens
auffi
on eftime d'autant plus qu on plus baffe, à caufe qu'ils dépen-
qu'elles oftent, lefquels
a
lame
plus foible
&
dent d'autruy.
ARTICLE
Que
Au 10
la
CCIII.
Generojitc fert de remède contre Jes excès.
refte,
encore que cette
nous donner de
la
PaflTion foit utile,
vigueur à repouffer les injures,
n'y en a toutefois aucune, dont
on doive
:
il
éviter les
excès avec plus de foin pource que, troublant
le
juge-
commettre des fautes, dont on a par après du repentir; & mefme que quelquefois ils empefchent qu'on ne repouffe fi bien ces injures, qu'on pourroit faire, fi on avoit moins d'émotion.
ment,
i5
pour
ils
font fouvent
I
Mais
comme
il
n'y a rien qui la rende plus exceffive
que l'Orgueil, ainfi je croy que la Generofité eft le meilleur remède qu'on puiffe trouver contre fes excès pource que, faifant qu'on eftime fort peu tous les biens qui peuvent eftre oftez, & qu'au contraire on eftime beaucoup la liberté, & l'empire abfolu fur foy mefme, qu'on ceffe d'avoir lors qu'on peut eftre offenfé par quelcun, elle fait qu'on n'a que du mefpris, ou tout au plus de l'indignation, pour les injures dont :
20
25
les autres
ont couftume de s'offenfer.
ŒlVRKS.
VI.
61
Des Passions.
4^2
2-^-h-2-,b.
ARTICLE CCIV.
De
la
Gloire.
du nom de Gloire, eft une efpece de love, fondée fur Amour qu'on a pour foy mefme, & qui vient de l'opinion ou de l'efperance qu'on a
Ce que j'appele
icy 1
d'eftre loué
par quelques autres. Ainfi
elle eft diffé-
rente de la Satisfadion intérieure, qui vient de l'opi-
nion qu'on a d'avoir
on
eft
fait
quelque bonne adion. Car
quelquefois loué pour des chofes qu'on ne croit
point eftre bonnes, eftre meilleures.
&
blafmé pour celles qu'on croit
Mais
elles font l'une
0?.'
l'autre
des
efpeces de l'eftime qu'on/ait de foy mefme, auffibien
que des efpeces de loye. Car c'eft un fujet pour s'eftimer, que de voir qu'on eft eftimé par les autres. i5
ARTICLE CCV.
De
la
Honte
La Honte, au contraire, eft une efpece de Triftefle, fondée auffi fur l'Amour de foy mefme, &. qui vient de lopinion ou de eft, i'^'
la crainte
qu'on a d'eftre blafmé. Elle
outre cela, une efpece de mo|deftie ou d humilité,
défiance de foy mefme. Car lors qu'on seltime
fort,
qu'on ne
20
fi
peut imaginer d'eftre mefprifé par per-
fe
fonne, on ne peut pas avfement eftre honteux. ARTICLE CCVI.
De
Or
la
lujage de ces deux PaJ/ions.
Gloire
c^
la
Honte ont mefme ufage en ce
25
Troisiesme Partie.
275-277;
qu
elles
l'autre
nous incitent à
par
la crainte.
Il
la vertu, efl
5
de bien
faire, &.
ainfi qu'il arrive
ne
tirer
lune par l'efperance.
feulement beloin d'indruire
fon jugement, touchant ce qui
de blafme ou de louange,
48^
véritablement digne
eft
atftn
de neftre pas honteux
point de vanité de fes vices,
à plufieurs. Mais
il
n'eftpas bon de le
dépouiller entièrement de ces Pallions, ainû que fai-
Car encore que le peuple toutefois, à caufe que nous ne pouvons & qu'il nous importe d'en eftre ellimez.,
foient autrefois les Cyniques.
juge tres-jmai, 10
vivre fans luy,
nous devons fouvent fuivre
fes opinions, plufloft
que
touchant Icxtericur de nos actions.
les noftres,
ARTICLE CCVII.
De i5
l'Impudence.
L'Impudence ou l'Effronterie, qui eft un mefpris de Honte, fouvent auffi de Gloire, n'ell pas une Paffion, i.
4i5
416
Table. 20.
Comment
elle eft
& par le Delîr par d'autres PafTions
caufée par l'Amour
21. Qu'elle peut aufïï eftre caufée
22.
De
23.
Pourquoy on ne pafme point de
la
Pafmoifon
24.
Du
25.
Pourquoy
49^ 417 418 419
;
Trifteffe
Ris
»
n'accompagne point
il
les-plus grandes loyes
.
.
.
26. Quelles font fes principales caufes ï-j.
Quelle
28.
De De
29.
l'origine des la
»
caufe en l'Indignation
e(l fa
changent en eau douleur à l'oeil l'excite
Comment ce qui fait Comment on pleure
32.
Des gemilîemens qui accompagnent
33.
Pourquoy les enfans & les Pourquoy quelques enfans
34.
36.
Des Soupirs D'où vienent
l-
De
35.
tains .
422 423
fe
3i.
30.
421
Larmes
façon que les vapeurs
de la de TrillelTe
à
pleurer
.
.
423
larmes vieillards pleurent ayfement. paliffent,
»
les
au lieu de pleurer
.
.
.
....
hommes
428
l'ufage des cinq PafTions icy expliquées en tant qu'elles fe
39.
40.
De
la
41.
Du
Defir. de la loye,
42.
De
la
leurs défauts, l'ufage des
l'ame
;
\
&
des
mefmes
429
moyens de
les
43i
corriger
PalTions, entant qu'elles appartienent à
premièrement, de l'Amour
432 433
Haine loyc
&
i•
.
,
Comment
78.
.
Vénération
73.
76.
elle
Generofité peut ertre acqnife
72.
75.
comment
de remède contre tous les dereglemens des Paffions
De l'Humilité vitieufe Quel eft le mouvement des
66.
iSt
De rOrgueil
39.
65.
;
»
470 471 »
Repentir
472 473 »
474 475 jointe à la Pitié ,
&
quelquefois à »
Table. e(l fouvent accompagnée d'Admiration, incompatible avec la loye
197.
Qu'elle
198.
De fon ufage De la Colère Pourquoy ceux
199.
200.
497 6;
ceux qu'elle
4/6 »
477 qu'elle fait rougir font
moins
à craindre
Que
203.
Que la Generofité De la Gloire
ce font les
emporter à
206. 207.
âmes
foibles
47^
fert
Degouft.
210.
De
l'Allegreffe
plus de
479
baffes qui fe laiffent le plus
480 de remède contre fes excès
481
482
.
Du Du
&
le
l'autre
De la Honte De l'ufage de ces deux De l'Impudence.
209.
208.
que
fait pâlir
202.
205.
pas
.'
201. Qu'il y a deux fortes de Colère, & que ceux qui ont bonté, font les plus fujets à la première
204.
n'eft
»
»
PalTions
483 484
.
»
Regret
211.
Un remède
212.
Que
4^5 •
gênerai contre les Partions
c'eft d'elles
feules
que dépend tout
le
bien
&
le
mal de 4^8
cette vie
Œtr/REs. VI.
m
PRIMEE COGITATIONES CIRCA
GENERATIONEM
AN MAL I
I
ET
NONNULLA DE
SAPORIBUS
UM
;
AVERTISSEMENT L'Édition d'Amsterdam
:
R. Des-Cartes Opufcula Pojîhuma,
1701, donne, avec une pagination à part, p. i-23, un fragment Primce Cogitationes circa Gêner ationem Animalium
intitulé il
p.
:
même suivi d'un autre fragment, beaucoup plus court, 24-26 De Saporibus. Une note, placée au verso du faux-
est
:
titre*,
en indique assez vaguement
pages ont été remises à
la
provenance
:
ces quelques
l'éditeur, avec l'affirmation qu'elles
sont bien de Descartes; elles se trouvent d'ailleurs conformes
à une traduction en langue flamande, qui en avait été déjà
donnée. L'éditeur n'en garantit pas autrement l'authenticité; et
même, dans
la
Préface en tête du volume, lorsqu'il men-
tionne ces Primes Cogitationes,
il
n'ose pas affirmer qu'elles
sont authentiques''. Plus tard, Victor Cousin, au
t.
XI de son
a. Ad Lectorem. Primae hce Cogitationes circa Generationem Animalium cum Annexis de Saporibus cùm ad nos tranfmijfce forent, Cartefiique fœtum eas effe /uijfet adjirmatum, è re duximus ipfas reliquis pojihumis ijiius dijfertationibus in/crere, idque eum prce primis in finem, ut nihil eorum, quce in operibus Cartejii Belgico editis idiomate reperiuntur, in hac nojlrà editione dtjideraretur. Latinum nojlrum exemplar cum Belgico omninà convenit, Jijltmufque illud integrum, nulld immutatione faâd, licèt multa in eo, quce mendis laborant, forte pofjint inveniri. Cceterùm num hcecverè Cartejium Auâorem habeant, num ftnt fuppojititia, aliorum eflo judicium. Fieri potuit, ut ab eo, qui illa defcripjit, hinc inde nonnulla interpolata Jint, quod pojihumis operibus, prcefertim quibus ultimam limam non adhibuerunt Auâores, non rarà accidere nôrunt eruditi. Intérim Tu, B. L., hifcefruere, & vale. b. A la suite du passage de la Pré/ace, reproduit t. X, p. 492, on lit >
tout le refte. » (P. 2îo.)
5
Generatio
04
rempli par d'autres textes, sépare chacun d'eux des deux autres aussi traitent-ils de matières différentes.
Or
;
ce qui est vrai de
ces trois dernières pages, paraît bien l'être également de toutes celles
qui précèdent
:
nous aurions
là,
rapprochées
les
unes
mises bout à bout, plusieurs pages de notes,
des autres et
qui ne forment pas, tant s'en faut, une suite continue.
La
conti-
nui^é du texte
imprimé dans
faire illusion
ce sont des notes, écrites à des dates différentes,
:
l'édition
et sur des questions différentes, bien
génération.
de 1701 ne doit pas nous
que relatives toutes à
la
Faute des renseignements nécessaires, nous n'en-
treprendrons point, sauf pour
les trois dernières
pages, d'intro-
duire dans ce texte toutes les séparations qu'il faudrait.
en conservons
la
continuité, mais
en avertissant
le
Nous
lecteur
qu'elle est tout artificielle, afin qu'il sache sous quelles réserves il
peut raisonnablement s'y
fier.
C. A. Nancy, 20
juillet
1907.
PRIM^ COGITATIONES CIRCA
GENERATIONEM
ANIM ALIUM. 5
Duplex confideranda
eft
Generatio, una fine femine
vel matrice, alia ex femine.
Sunt verô quiedam omnibus animantibus nia, ut fponte moveri,
10
nutriri,
&c.
;
quae
commuomnium
prima^venire debent in confiderationcm. Sunt deinde alia, qua: fere omnibus, ut videre, audire, &c.;quae
fecundo loco examinanda funt, & cur non omnibus infint. Sunt quaedam totius generis fubalterna, ut bipèdes efle omnium avium, quadrupèdes ferarum, pinnas habere pifcium, multipedes infedorum, &.c. quie tertio ordine erunt expendenda. Quarto denique ad fingulas fpecies infimas deveniemus. ;
i5
Omne
animal, quod fine matrice oritur, hoc tan-
tummodo principium
20
nempe
duo fub-jeda, ab inviccm non valde remota, ab eûdem vi caloris diverfimodè concitentur, ita ut ex uno fubtiles requirit
:
ut
partes (quas fpiritus vitales deinceps appellabo), ex a.
—
prima. La pagination reproduite en haut des Texte imprimé est celle de l'édition d'Amsterdam, 1701. :
pages
ŒUVRKS.
VI.
64
^o6
Generatio
3-4.
fanguinem five humorem vitalem dicam), cogat erumpere; quce partes fimul concurrentes efficiunt vitam primo in corde, ubi eft fanguinis cum Ipiritu animali pugna perpétua; deinde poftquam fanguis & fpiritus ita fuerunt unus ab altero domiti, ui in eandem naturam poflint convenire, alio craffiores (quas
générant cerebrum'.
Cùm
5
igiturtam
pauca requirantur ad animal facien-
dum, profeclô non mirum
eft,
fi
tôt
animalia, tôt vermes, tôt infeda in
10
omni putrefcente materiâ fponte formari videamus. Hicque notandum eft, pulmonem & hepar efte illa duo fub)e(Sapraerequirita,qu3ehocperve'nam
cavam, illud^ per arteriam venofam, materiam emit|tunt, ex cujus concurfu
agitatio in corde
fit
;
i3
ipfiufque
cordis fubftantia ex illorum materiis limul permixtis generatur, tuncquc Tj
animal
nondum enim antequam cor fadum fit.
effe incipit;
animal,
In matricibus animalia fie
tur'
:
primo,
dum femen
eft
forman-
ingreditur
vulvam, illud quod purifiTmium
eft, ci
D
ditur,
a.
quamoptimèpermixtum, priùsingre& proiundifiimum locum occupât quia fcilicet, :
Voir ci-avant,
Voir aussi p.
5
p.
?o3, note a. Mais lire aussi ce qui suit,
i6 ci-apri.s,
1.
I.
i?-i4.
17-18.
Texte imprimé illuJ. Lire plutôt ille ipuimo Les deux figures, ici reproduites, sont exactement celles de l'édition d'Amsterdam. Assez grossièrement laites, elles ne servent guère à élucider b.
c.
le texte.
:
:
.
20
25
Animalium.
4-5.
^07
quod ùibtilius cft, celeriùs movetur, & facilius ex. parentum corporibiis excernitur. Sequitur potlea reliquum femen paulô craffius, quod magis vergit ad os vulva;. Nempe fit os vulvse D, purius femen occupât 5
fundum A, craffius eft verfùs orificium B. Jam verô, fi illud femen fit tantùm ex uno parente, facile relabitur eâdem via, quà ingreffum efl nihil enim eft, quod illud ibi retinet. Ideoque non fufficit unius femen ad generationem. :
Si
10
verô parentis utriufque femina fimul mixta funt,
tune quoniam
fine
illa
rarefadione permifceri non
pofTunt, prout magis ac magis incalefcunt in vulvâ,
autem vulvae compofitio talis & ftrudura, ut quô magis dilatatur, tante magis ipfius
eô magis inflantur.
i5
orificium claudatur; aperiatur. Hinc
concepit,
quodammodo quitur, id
fit,
& femen
Nunc femen 20
Eft
eft,
cùm
verô conftringitur, ejus os
ut in coïtu aperiatur;
in
ita in
cùm
verô
eâ inflatur, ardè claudatur.
vulvâ conciufum tcmporis
fermentatur,
&
morâ
matris calore conco-
ejus partes fubtiliiis inter fe permifcen-
quidcm tune partes accuratiffimè permixie& temperata: ad médium loci, in quo funt, coniiuunt
tur. Et
.
nempe maxima
pars, qu;c reperitur, confluit in C,
&
cerebrum; toto verô tradu ab A iS: B confluit fpinae nieduUam, ut haec fit quafi rivus ex craffio-
facit 25
in
ribus fanguinis partibus, quse funt verfùs os vulvae,
pcr
quem
quae
forte inter
illas
cerebrum defe|rantur. Reliquse verô partes fcminis, quîe non tam fubtiliter mifcentur, fed lamen fatis commode & fine magna repugnantiâ, cedunt in cutem; quarum ideo pars major verfùs B
exiftunt,
lo
fubtiliores partes,
ad
Generatio
«joR
.=•.
quâ materiâ fient poftea abdomen, cruia & pedes manentibus autem A & B quafi centris, A quidem praecipuè partium fubtiliorum, fed etium B
reperitur. Ex ;
craffiorum.
dum
Intérim verô,
ex parentibus femen
fiunt ifta fit
ita
omnia,
fi
alterutrius
5
imbecillum, ut facile à
abfque magnà controverfiâ cum altero mifceatur d illi cedat, tune non generatur animal, fed mola. Si verô femen utriufque fit validum, non omnes ejus
eodem tempore
particulae pofiunt
dam
:o
A
ex parte
autem illarum duo gênera, nempe
fluant
eft;
A cerebrum
fecretum; atque
talis
excer-
diftinguantur, fed fimul con-
nifi
facile conveniant, rurfus
&.
B
fubtiliores, alise ex parte
nuntur. Quae duo
enim
qus-
funt magis contumaces, quce proinde à reliquis
feparantur. Sunt aliae
mifceri, fed
fit
mola; fignum
B carnibus non redè
ex
mola
foftaflis
elle
diu nutriri atque
umbilicum habere
potefl.
rentur, fubtiliores
quidem verfus A faciunt pulmo-
nem, quatenus
eil
funt fpiritus animales,
quibus ea
^^
cfTe
verô ab inuicem fepa-
radix arteriaî venofae, crafliores
faciunt hepar, quatenus
quare pulmo
Si
eft
aliae
radix venae cavae funt fanguis.
hepar femper occupent
videmus.
Fieri
i5
enim non
:
five unac
Unde illa
20
vides,
loca, in
poteft, ut in
alium confluant; fed pulmo débet infra coUum ad fpinam dorfi, c^" hepar fupra nates juxta eandem fpi-
25
nam, atque in iifdem partibus collocari. His autem omnibus fadis, nondum eft animal. Sed poftquam fpirituum copia ex variis cerebri partibus
pulmonem confluxit, ibi conglobatur & per unicum dudum artcriie venofa; verfùs hepar fertur; non in
3o
Animalium.
s-6.
poteft
enim
509
in alias partes, quia veniens ex
débet in partes oppofitas
cerebro
Contra fanguis ex
ferri.
pofteriorum partium mafia in hepate conglobatus,
communem dudum venae cavae fertur verfus pulmonem atque ita fimul concurrunt vena cava & arte-
per 5
;
ria venofa,
primùmque illarum
& quodammodo
fibrae
in fe ipfas revolvuntur, efficiuntque
fubftantiam cord.is. Deinde fpiritus in 10
i5
fimul mifcentur,
&
fanguis fimul
corde permifcentur ciamque adio fpiritus :
&
fit
cele-
magis verfùs hepar, fitque figura cordis verfùs illam partem acuminata; cùm verô adio fanguinis fit lentior, & in corpore molis amplioris confiftens, manet in fuperiore cordis parte, facitque illam ampliorem. Mifcentur autem in corde fanguis 0(: fpiritus, incipiuntque ibi continuum illud certamen, in quo vita confiât animalis, rior
fubtilior, idcirco defcendit
I
non
aliter
quàm
vita ignis in lucernà. Poftea difperfi
per totum cor fanguis
iS.
fpiritus,
dum
inde exitnm
quaerunt, ut novo fuccedenti faciani locum, nullâ in 20
parte faciliùs
fibi
viam faccre polTuni, quàm juxta ea
ipfa loca, per qucc dilapfi funi, quia tota reliqua caro,
quae
dum
generaretur a fanguine vel à fpiritu ferie-
batur, magis
compada
eft.
venam arteriofam unà ex 2S
ex
alià, qu.x
tur, fed
magis
parte,
&
arteriam
paulô poil rurfus feparantur
cralTae
fibi
magnam
rurfus propter vicinitatem fimul jungun-
cS:
:
quippe partes
fanguine?e in pulmonis jàm aëris efiu-
alimeutum refleduntur, fpiritus aurem puri per aortam in totum corpus fparguntur. Hicque incipit animal effe, quoniam ignis vitcC accenfus eft in corde. Fiunt autem hsec omnia ex folo fione exhaufti
3o
Hinc igitur effodiunt
GenERATIO
^lO
femine caloris
tiiii^efcente
\i
cere,
unà horâ
ratione poteft definiri.
potetl
caila'-
fcmper turgef-
tempore, forfan uno aut
fiuntque haec breui
altero die, forfan
(qucmadmodum
non
nece turgent in ignej; fed
6-7-
:
Cum
efl
enim
quseftio fadi, nec
igitur ceflat
femen
inflari,
5
pergunt nihilominus fanguis & fpiritus verfùs cor confluere, utpote impetu jam fado, & dudibus eô preeparatis.
Unde hepar
riô aliunde trahit
exhauritur, ideoque necefTa-
alimentum; hepar autem perforât
umbilicum, qui locus hepatis parti inferiori, & per quam maxime trahit, eft proximus. Contra pulmo non poteft lapfu temporis exhauriri, quia fanguine
fibi
nutritur,
&
ex folo fanguine
vi
caloris, qui eft in
trice, poteft fieri fpiritus tenuiffimus;
lo
ma-
ideoque potiùs
redundat initio, quàm défit embryoni. Unde perforât fibi afperam arteriam", quae ideô forte eft annulata, quia fingulis vicibus, puta fingulis diebus, vel tem-
i5
pore cuiufque diaftoles, augetur uno annulo ab aëre, qui ex pulmone redundat, quo impletur, donec ad
palatum ufque pervenerit. Quod non poteft perforare propter cerebrum, fed per os & aures, il: forte etiam per nares exitum quœrit ut patet ex eo, quôd palatum etiam talium annulorum fpeciem rctineat. Et
20
:
figura oris oblonga palato fubjeda id confirmât;
non
tamen illam poteft ftatim perforare. Accenfâ autem vità in corde, ftatim arteria magna & vena cava' ramos incipiunt dift'undcre per totum corpus; cùmque progcdiuntur tantùm per vias, quas a.
Hcec infrà fcripta étant
:
Crediderim magis illam
fieri
totam limul,
annulos dividi propter motum aiiris inius rontenti, qui dum alfiduè movetur, prout ferunt rudimenta refpirationis. (Edit. 1701.)
fed in
fit,
23
Animauum.
7-
maxime apertas
inveniunt, inde
511 fit
ut ambae fimiles
Nec tamen ideô permifccntur, quia continent res naturà nimis diverfas, nempe fanguinem & fpiritum fed ubi una divifit materiam ad iter fibi faciendum, faciliùs altéra eandem tranfit. Inter cseteros autem ramos, quidam adfcendunt ad cerebrum, ibique in torculari Herophili uniuntur, quia materia I.ongo tradu magis excoda incipit faciliùs mifceri, atque ita mixta cerebrum alit atque auget. Dum cerebrum augetur, emittit ex fe neruorum conjugationes, incipiuntque omnia membra formari tum faciant ramos.
;
5
'
10
ex excrementis.
Quse prima porta. i3
Hepar
ab hepate, fplen
fiunt'^'
trahit ad fe
Si
ici
Se
vena
fanguinem matris per umbi-
licum. Simul vcnit aqua
(S.
quœ funt excrepurum fanguinem.
fpiritus,
menta umbilici nec hepar attrahit Itaque aqua per urachum defcendit d: format veficam, tandem penem fibi perforât, per quem puer mingit ;
quicquid Medici
in utero, 20
ritus
autem
ni fallor, iliacis
in
contrarium dicant. Spi-
tranfit per arterias umbilicales'^, facitque,
fubrtantiam pénis; funt cnim verse arteriœ
implantata:,
quic augent
corde adhuc nimis cxiguo,
Oi;
arteriam
parum
magnam,
vivaci exiftente.
Tertio, excrementa ven?E cavse abeunt in renés, 25
&
ex rcnibas per uretères in veficam, fed partu j.am a.
» >'
BviHiN, Jans ses Inflilittiones Analomicce, (que Dtscartes citera plus
ni Méninges ccrebri... Eodcm Icco, ad linuum duorum concurfum, quartus apparet, qui inter Cerebrum & Cerebellum ad glandulam pineaiem abii. ciijus principium Torcular dicitur. » (4= édit., Basileae,
loin)
:
1619, p. 149.)
Texte imprimé tyiiL-//. Voir ci-après, p. 516,1.22-24. Videtur hic atij/uid deejfe ufque ad litteram A (cVst-à dire jusqu'à
b. i-Tim/ conjecture.
c.
exijlenie.
I.
23). (Kdii.
1701.)
GeNERATIO
2
1
5
7-8.
grandiufculo, ideoque veficam non perforant; quippe
dum
fœtus
minor,
eft
hitur eft urinà
id
craflTius,
quod per emulgentes attra& ideô renum corpora com-
ponit.
Quarto arteriam,
venam
in
pulmonum excrementa inflant afperam ut didum cft^, cordifque excrementum abit
j
,
arteriofam.
Quintô, cerebri excrementa varia funt. Primo, ex
quidam valde humidus per palatum erumpit, qui primé inflat buccam'', fed nondum perforât eam; deinde per œfophagum elapfus, intotâ ejus fubftantiâ flatus
cum
ipfo nervi fext?e
feptimse conjugationis delabuntur.
Notandumque,
flat
i&
etiam ventriculum; fimulque
totam fubftantiam, ex quà œfophagus componitur, c^ ventriculus, eiÏQ materiam ex palato veJ potiùs excremento cerebri delapfam unde fil, ut quamvis ventriculus fit amplus, membranas tamen habeat craffas. Poftquam humor ifte ex cerebro ad locum infra hepar pofitum pcrvenit, ibi ftagnat & ita intumefcit impedit enim materia partium inferiorum, ne poffn ulte-
lo
i5
:
:
20
Sed quia flatus intus conclufus afliduè conatur erumpere, p ulatim fibi per pylorum exitum facit unde generatur duodénum & reliqua riùs defcendere.
:
inteftina per crebras revolutiones,
|
doncc per podi-
cem, quem perforât, flatus ifte poflii egredi. Perforatur autem pylorus, non alia pars ventriculi, quia fibric
ejus ita funt difpofitoe, ut nul la pars facilius
poflit cxtendi,
a.
b.
quàm
ea quai ultime fada
eft;
Voir ci-avant, p. 3 10, I. 11-16. Buccam... perforât eam, conjeciures. Texte imprime
foratas.
:
pylorus
buccas... per-
si
Animalium.
8.
^ I
autem
totius
Omnia
auteni hicc fiunt ab excrementis medii ventri-
culi cerebri.
pars
ventriciili
ultime generata.
eft
Secundo, ex poderiori
live
copiofus, fed tantum in Tolidà ftens, hinc
medio
&
fibi
&
anfraduofum
cerebello
cùmquc
tus utrimque exiens auras perforât; 5
j
fla-
non
is
fit
crafla materià confi-
iter
facit.
Tertio, ex
genus
interiore cerebri ventriculo duplex
materise utrimque redundat, vifcofœ
tamen & pellu-
tanquam gummi ex arboribus; utrimque deftillat & oculos componit. Nec mirum illos poftea oflium cavitatibus contineri generanturenimantequamulla offa durefcant. Aliud excrementum, quod ex anterioribus cerebri partibus exit, ficcius cil quia quod cidse
10
:
:
humidius i3
quam
erat, in
flatus
utrimque
Fiunt autem
quam nis
cl'
oculos
iila
fibi
omnia
nares perforans. ftatim
&
ab
initio,
cutis à carne, caro ab olfibus, haix à
cerebro
d medullà
fimul tempore. Sed 20
tranfivit, nihilque aliud ell,
nuUa
dillinda funt,
Oi;
priuf-
membravel
certè
multô pôft, priufquam minxit puer per penem, flatumque eriiifit
offa
per anum, cîim palpebras
quia verô non mingit,
nifi
capacitatem, hinc Iponte
durantur,
é
cefTare
cùm
« Nerui duo ab infimis : aliarum partium quaï fub cla-
colli recipiat). » Édit.
1609, p. 107-108.
duplici, altéra inferiore, à Periionaeo, altéra fuperiore
Pleura exortà, ad robur fuccingitur. » Ibidem. « Foramina duo habet, alterum à dexiris, ad venœ cavaï afcenfum, alterum à finiflris, vt Oefophagus & duo Nerui ad Ventriculum il
c.
»
,
Anatomicœ
peculiare,
ineduUâ
podicem
• Ibidem. Texte imprimé
abeani. d.
:
€ puto
à Balano,
GeNERATIO
5)2
omnem motum
pueri,
illum ore aperto nihil intrô
admittere, fingulas ejus partes efTe,
alio
ao.
fibi
tantùm intentas
nec fungi publico munere"* (tanquamfi ficri
non funt
poflet;
dicuntj, cor
affumere &c.
non :
hîc
Politici
,
unum
fine
qui iftud
pulfare, fed éx umbilico fpiritum
quœ experimentis
certis
&
5
diffedioni
répugnant. Contra quse quoniam Hippocrates aliquid
bene dixit in libris de carnibus, malunt negare, hoc ex Hippocrate effe, quàm fateri, illum taie quid fehfifle. Crediderim tamen, ea qure femel per os pueri ingrefla funt, c'«-
exiguum ab
cco
diaphragma permeantem, moxque in duos & plures ramos difperfum. Separavi œfophagum ab eodem, notavique duo vafa infignia (quos puto nervos fexti paris) fimul cum œfophago defcen5
illâ in
quam
dentia. Separavi deinde aortam,
foramen fpinam,
per aliud
quàm œfophagum, nempe juxta nec ullum aliud vas cum illâ animadverti. iranfire
Separavi deinde nervos œfophagi, quos
ab eàdem origine
lo
vidi
omnes agnovi
unus tamen fuperior in duos verfùs cerebrum dividebatur, qui duo utrinque per pulmones & pericardium fibras mittebant fed & efTe
;
,
récurrentes ad afpelram arteriam
ab
iftis
duobus
vel
bat. Separavi deinde >5
;
^'(i
alter inferior vel
ab uno faltem pro certo venie-
œfophagum, quem
vidi diftindè,
per latus fmiftrumafperae arterise delcendentem, accu-
utrumque pulmonem defcendere, adeô ut ejus defcenfu pulmones viderentur efle divifi. ratè in
medio
Difcidi
tenui îo
&
inter
poftea
quidem
pericardium,
fed tenfà
&.
conftans
membranà
quafi corneà, utrinque
Isevi
nempe fupra eam membranà ex pleura). In eo humor adhuc aliquis erat. NuUi parti cordis verfus mucronem adhacrebat fed circumpolitâ (detradâ
;
quaque bafi & ejus vafis & afperae arteriae five pulmonibus tam firmiter adhœrebat, ut fuerit abfcindenda frangebantur enim vafa, cum illam volebam aveliere. Notavi autem primo illam trunco cavae verfus hepar ita firme annedi, huncque truncum, qui totam aurem dextram ampledens trunco aortae afcendenti & ramo venae arteriofai adhuc intra pericardium exiftens jungebatur, confcendere & illà in parte ex pulmonibus egredi, adeô ui non adhicreret trunco cavœ nifi in ejus :
25
3o
|
,
^6o
EXCERPTA
ingreflu
&
egrelTu. Adhaerebat
118. 20.
II,
eodem modo
aortse &.
vense arteriofae in illarum egreflu, fed ita firmiter ut
furfum adduda appareret illam ex corde egredi deorfùm verô è regione quidem vaforum ex ipfis vafis, ex pulmonibus. Separavi deinde afperam arte-
alibi
riam
,
nolavique
illam
mediante pulmonum corpore duas
item in
;
infigniter diftindas partes, per
gebatur,
non adhcerere
cordi
,
illâ très
5
nifi
effe
quas pulmonibus jun-
fcilicet a &. b in dextro, tertia(m) in
^miftro^ Caro autem
pulmonum
adhserens pericardio
10
admittebat vafa è corde ex quatuor locis, quorum duo
&e jungebantur vafis ex c, fxerà jungebatur cum b, & g cum a, & truncus aortse delcendentis erat in
d
medio
/z,
verfus anteriorem partem, defcendebatque
deprimendo d & e. Item vafa afperœ arterise egrediebantur quidem paulo magis ex pofteriori parte ejus quàm ex anteriori, fed pollea paulo magis in anteriorem fledebantur, quamquam hoc non ita videatur effatu dignum. verfus
/
Confideravi poflea figuram cordis, illudque furfùm
i5
-"
I
finiftrâ
per aortam
& cavam
afcendentes attrahens,
per cavam infra
tanquam ex hepate paululum dextrâ trahens, verum ejus fitum fum contemplatus veniebatque cava paululum à dextrâ l*^ pollcriore parle, vcrgebatque in ànilham & anteriorem, afcen&.
;
j5
debatque fupra aortam, ita ut vicinior effet pedori. Jam vidi ambarum auricularum origines. Dextrâ enim, cavà deorfum incipiens, ei afcendenti adnafcebatur, ejufque extremitas erat in finu inter aortam
redà afcendentem a.
Voir tigurr
V
(^
tubum
aortse
defcendenti,
(^
3o
Anatomica.
120-124.
II.
venae
arteriofae
magis
inflexa.
communem
Contra verô
fatis infigni, qui à
^61
ideoque furfum erai
;
finillra
veniebat à
ramo
médium
cordis
cavâ veniens per
parietem tubum aortœ defcendentis ampledebatur; 5
nefcio an rurfus cavaî jungeretur
&.
verfùs caput, vel
'
feorfum afcenderet, vcl potius inter pulmones abfolveretur
cum
;
illo
fed auricula finillra, ei adnata,
la|tebat;
ideoque ejus extre-
quanquam etiam
in
medio
etiam aliquantulum magis deorfum dcfccnderei.
Non
erat verô
mitatem
minor dextrâ,
S.
utraque habebat extre-
inftar criflae galli, tot?eque erant corrugatit
fed finiftra i5
quem
mitas deorfum fleclebatur, fui
altè
fequcbatur, deprefTa fcilicet à irunco cavîc
defcendentis fub 10
non tam
duobus
in locis
;
magis rugofa, quôd ncmpe
primo afcendebat cum ramo
cui adnafcebatur, portea
verô defcendebat à trunco cava: prcHa; quare eliam
duobus
Jam
in locis
deorfum
flcclebatur.
undequaqueadcps erat, nulla verô verfùs mucronem nifi qua;dam velligia; quic per 20
circa bafin cordis
quafi venas fuper cor apparentes defcendebat
:
cujuf-
modi erant quatuor ex triplici tantùm origine. Prima erat infra cavam hepar verfùs tanquam ex origine auricuUu dextrse, qua; definebat verlùs mucronem magis, ut puto, 25
quàm
cavitas dextri ventriculi cujus tantùm
lineamenta referebat. Secunda ex origine auriculse finillnc veniebat,
defcendens quoque verfùs mucronem
tanquam veftigium ventriculi fmiflri, led jungebatiir tamen tertiae longe altius quam in fine cavitatis finiflrae; nec oflendebant nifi per exiguum finillium |
Le MS. donne conjungeretur. Mais semblent barrées. a.
Œuvres. VI.
les
trois
leures
preniière
latera eft
10
cavitatem impleat; eftque haec cavitas
cerebelli veniriculus. infra
eft
procefTus vermiformis deorfum reflecli-
tur, ut illam
men
5
five
protuberantiam
omnium minima
rima diftinguuntur
iit aliae,
eft;
forafpi-
nec ejus diio
i5
fed lineâ redâ, quae
iinum ex vinculis duorum laterum fpinalis me-
dulla;''
;
J podex,
plica interior
bh vincukim hoc, ubi
fpinalis medullse
plica diredè occurrit intra
;
b eft quarta
atque hsec quarta
cerebrum
&
cerebellum.
20
Ideoque nulla rima fecundas ejus partes feparat, quôd fed tertia nulla exfrementa illac debeni tranfire ;
plica, quae propriè
|
natibus poteft aflimilari,
rimam
fubjacet cnim pofteriori parti haber intermediam cerebri. ex quâ nonnulla excrementa in pelvem delabi ;
ponVint. culi
Hac autem
tertià plicâ videntur
25
duo luber-
fubrubri fuperftantes fupra tabulatum album,
cujus una pars e(\bb,clJ altéra; ce funt duo tubercula, eeft pénis obturans fornmen per quod ex ventriculis cerebri delabuntur excrementa in pelvim. 1
a
Figure XII.
Huic ad
3o
Anatomica.
176-178-
'"•
^81
foramen, quod podicem vocavi, continuus eft canalis redus ab a ad pelvim e, cui fuperftat planum ae album ;
denique infra
e,
inter e
&/, duse partes fecund?e plicse
inter fe iiniuntur, ita ut 5
riorum per/poffint per
&
labi in pelvim,
pofteriorum
illa
e.
aure ovis officula
In
10
excrementa partium ante-
quàm
in
major
eft.
vitulis
;
tria funt, fed
paulo minora"
excepto mallco, qui proportione
Stapes autem utriufque
elt
plané ejufdem
incumbitque fupra membranulam clauden-
figurcE^',
temunam
ex feneftellis cochleae
&
labyrinthe
commu-
ramos praeter partem duram, quae per proprium canalem ferebatur praecipuusramusdiredè ferebatur ad médium orbium cochleee fecundus multô minor diredè infra ftapedem, ubi incipiebat canalis ter revolutus labyrinthi; tertius rurfus in labyrintho inter primam &. fecundam revolutionem canalis, cujus prima revolutio tantae erat magnitudinis*^ vel'^ & figurœ'. Cochlea eft' canalis fpiralis fenfim in anguftam definens, vel potius duo canales conjundi videturque patere tantùm"^ nibus. Nervi auditorii notavi très
|
:
i5
20
;
;
ingrelTum ex feneftellà ovali in initium unius ex iftis canalibus, fed ex ejus fine rurfum patere ingreiTum in finem five 23
lis;
a.
b. c
&.
anguftiorem extremitatem alterius cana-
denique ex altéra latiore extremitate hujus
Minora] correction du MS. sur majora
t.
Figure X\'. Figure X''I.
g.
Lire peut-être
e.
écrit d'abord.
Figure XIII. et d. Figures XIV. Dimensions doubles de celles du MS.
:
twn tantùm.
'e
non ayant
été
omis dans
le
MS.
EXCERPTA
582
11.
178-.82.
lecundi canalis via qusedam patet extra os petrofura, ut vidçtur, verfùis cerebrum
:
an vacua
fit
ifta via, vel
nondum
nervus, vel aliud quid illam impleat,
fcio.-
Manifeftè obkrvavi plexus choroides non adhaerere ventriculis, fed inftar tapetiorum^ eiTe ibi appenfos,
&
glandulam pineàlem, ex quâ conopei inftar pendent & tegunt foramen cerebri, quod infundibulum excipit adeô ut fpiritus afcendentes per hoc infundibulum ex glandulâ quani pituitariam vocant, ad pineaiem inde perveniant, modo fint fatis fortes. Sin minus, refleduntur primo verfùs ventriculum quartum per canalem qui eft infra nates^, deinde verfùs foramen quod eft poft nervorum opticorum occurfum, unde elabuntur ex cerebro. Eafdem etiam vias fequuntur partes eorum fuperHuae, cùm funt fatis
quidem
5
circa
:
fortes
&
;
10
i5
praeterea ex ventriculis verfùs nates purgan-
quippe notavi accuratè unam glandulam alteri fuperponi, infundibulum plané effe ejufdem fubftantur
tise
:
atque arterias carotides quae
Cùm
ipfi
infident.
omnes [in margine in vitulo cujus caput ita perculferant madando, ut ofla ab invicem in futurâ venre
:
lanibdoides elfent difjunda],
piam matrem
&
cerebrum,
c5
&.
OBSERVATIONUM AXATOMICARUM COMPENDIUM- DE PARTIBUS IXFERIORI VENTRE CONTENTIS'. 16^7.
Has omncs peritonœum 20
membranà
fatis
valida
involvit,
duplici, interiori Le MS. donne
Ovis... oculus, conjectures.
h.
Voir, par exemple, Bauhin, Instit. Anatom.,
c.
V(Mr ci-avant,
574,
1.
:
confiât
&
exte-
avis... oculis.
a.
p.
quod
p.
89. (Edit. 1619.)
i?-i3.
Voir t. I, p. 106 lettre du 23 déc. i63ol, et t. X, p. 9 (Inventaire E). « le trauaille maintenant à Voir surtout une lettre du 23 janvier i638 compofer vn abrégé âe Médecine, que le tire en partie des Hures. & en d.
:
.)
mes raifonnemens. » (Tome I, p. 607, 1. 16.) Ces quekjues notes de Descartes sont à rapprocher des In.stitutionks Casparo ANATOMir,F. Corpoi is yirilis & muliebris hijinriam exhibentes »
partie de
:
.
EXCERPTA
^88
M. 194.
quas renés & arteria magna & vena cava item produdiones fecundas ^ habet, collocantur
riore", iriter
;
quibus vafa fpermaiica, praeparantia ac deferentia, involvuntur' cùmque renés naient in fœtus corpore, ;
Bavhino D Analom. que d'ailleurs
260 pages, plus 52 à la fin. et 14 au commenApud Joann Schroeter. CID ID CIX.i intéressante « Diuiduntur partes (humani corpoSimplices feu fimilares. & Compofitasfeu Diffimilares. h (Page 2.)
édition
la 4«
Botanic. Acad. Bafil. ProJ'eJfore ordinar. auâore. cite lui-même deux fois. Nous avons sous les yeux
Descanes
:
petit tn-8,
cement, non numérotées. La divisior du livre est in
»
rifi)
»
ditur
:
1
;
:
triculus, p. 74-76, etc.
»
Sic dans le MS.. et non exteriori. comme interiori. Fecundas, conjecture. Le MS. donne /ecundas. F*criton;F.l'm. ... Efl autem vbiquc duplex, c. Bauhinus, ioc. cit. : cuius inferior & exterior tunica, Venae cauae, Arteriae magnce.& Renibus
»
fubllernitur; altéra fuperior leu interior, hjec contegens.
»
âiones binas in
"
rant, tunica exterior, quae renibus fubiecla, conAituit.
a.
b.
•
>
.
t'ertur, in
:
.
•
i
'
.
c.
&
.
.
Cf. ci-avant, p. Sgi,
d. IbiJ. »
'5
:
>
ut ab aliis advenientibus loco pelli non poffint, ceflat
Eft
lo I
etiam nutritio
vita\
&.
autem haecaccretio
five nutritio vel
vel perfeda. Imperfecla eft,
replens, aliunde advenit
cùm
jam
difpofita, ut ita mifceatur
&
materia
imperfeda
illos rivulos
permixta
vel
proximè
formetur. Et
ita
nutriun-
ita
lur pili, ungues, cornua, fungi, tuberes, partefque 1
b
omnes tum animalium tum plantarum itemque plants quodam femine carentes, &. forte etiam animalia ,
;
imperfediflima, ut oftreae, quae fimile non générant.
Perfeda nutritio
accretio fimul generationem
five
I
feminis
five 2o
produdionem continet
materia rivos replens
eft talis,
;
&
fit
quando
ut aliam advenientem
quidam abfolutè quamiibet, hoc enim vix unquam pofl"et contingere, fed quamiibet non nimis contumacem & diverfae naturaej fibi poflit omninô afii('non
milare. Ita fcilicet ut, 25
culis trium
fi
conftet, exempli câulà, parti-
generum tantùm
:
nempe
perexiguis prif-
matibus, paulô majoribus conoidibus,
modo ad
3o
certo
aptse.
Voir ci-avant,
:
ex
quae his mifcebitur, fiant rurfus quae-
prifmata, conoidea,
jungendis a.
aliis
bas duas fimul jungendas apto concavis
omni materia
dam
&
p.
&
partes concavae his fimul
Nec tamen répugnât quin 249-250.
fimul ex
5
EXCERPTA
59^
eâdem materià
I.
varia alla partium gênera emergant,
ut femper vel ferè femper accidit
femen componunt.
exiflentes
conjundae, vel etiam
aliae
;
itemque
in
hx
fed
;
très folae
Aliis verô diverfimodè
novae^ fine
lignum, corticem, radices, in plantis
1I4-118-
componunt
ipfis,
folia, flores, fruclus,
animalibùs carnes,
&.c.
i
ofla, cere-
brum, membranas, fanguinem, &c. Poteft verô etiam contingere, ut partes feminis
j
non immédiate
dam
fibi
fimiies producant, fed alias quaf-
&
tandem ha^ feminis producant; quod
quse pofteà alias,
fimiles iis
alias
omninô
lo
animalibùs
in
quàm in plantis. Atque cur maxima pars animalium
videtur potiùs contingere,
ex his facile intelligitur,
& plantarum femen à nant
;
quàm
reliquo corpore diverfum excer-
itemque, cur nonnulla
fint fterilia,
&
modo
alio
1
ex femine propagentur.
Septem funt prsecipua gênera particularum, ex
humanum
bus corpus
conflatur
:
nempè
qui-
funt acres,
amar3e,dulces,acida.\ falùt, ferofœ, aquese^'&pingues. Inter acres
numéro
omnes
fpiritus
qui per infenfilem
tranfpirationem egrediuntur, humorefque tiles
ex quibus puflulœ
^^
illos
fub-
fimilia quaî ex flavà bili oriri
dicuntur. Amara.^ autem ad
fel
& indè
ad inteflina ferè |
omnes delabuntur. Dulces carnem componunt. Acidse vehiculum funt aliarum, itemque falfa: hx pundim, :
a.
Novce, mot ajoute dans l'interligne, au-dessus de
alicp,
et
d'une
lecture douteuse. b.
Aqueœ
est peut-être
de particules;
et
une addition. Le
texte
n'annonce que sept genres
plus loin, en les reprenant l'une aprts
aiiiarce, dulces. actdcv. falfa'.
20
f^rofœ
t\
pingiies,
il
l'aiiirc,
omet aquecv.
acres,
zS
^
1,
Anatomfca.
ir«-i2o.
illse
^99
cœfim poros omnes aperientes.
bus permixtse, ut cera, exafperant.
Salfa;^
etiam acri-
Serofae,
pinguibus
accuratè permift?e, humores^' frigidafque fluxiones
c^
pituitam lentam componunt. Pingues aûtem, ab acri5
bus compadcTC, humorem melancholicum componunt; &. ferofas, illarum meatus pertranfeuntes, in acidas mutant.
Dec. 37
Non dubium lo
tur
mihi videtur, quin animalia generen-
primo ex eo quôd femina maris
mifta
&
afpera: arterise
teriam hepatis
;
& pulmonum,
rum una
ramum
fcilicet
<S:
partes ae-
aqueas ex quibus
cavae in duas partes divilifîe
:
qua-
verfùs fpinam auriculas cordis compofuit,
alia anterior
2o
Notandumqne
reas (ex quibus pulmo), terreas five'^
ex altéra ma-
deindè ex harum duarum concurfu
accenditur ignis in corde''. [hepar
fœminse per-
calore rarefcentia excernant ex unâ parte
materiam
i5
&
ventriculum cordis dextrum produxit,
furfùm refledendo
in
truncum
fe
aorta: defcen-
dentem. Calor' autem cordis cffecit ut ex pulmone excerneretur flatus in afperam arteriam, qui tandem ad os pervenit, quô etiam alius flatus ex cerebro à naribus
&
auribus pervenit. Excrementum autem
humor
cerebri prsecipuum^ fuit a.
Le MS. donne une virgule entre /a //if
b.
On
c.
Sic. Lire
d.
Voir ci-avant,
e.
Texte
f.
Ci-avant, p. SoQ-S 10.
g.
Ibid., p. 5i2-5i.^, et p. 532,
lit
inllar pituitse in ejus et
plutôt tumores.
i63~.
altéré.
p. 5o6.
Un mot
au-moins manque. 1.
i^-tQ.
etiam.
6oO
EXCERPTA
ventriculis
1
coacervatus ex fpiritibus per carotides
arterias eô ex corde afcendentiKus
palatum vit,
&
&:
I20-IH.
gulam delapfus
in
;
humor
qui
per
ventriculum reftagna-
ex eo etiam itemque in mefenterium. Arteriae
ex cœliacâ quicquid cralîius continebant expulerunt
:
5
unde fada funt inteftina, in quae patentilîimi funi meatus ab arteriis, per quastotum corpus eo expurgatur. Angrftiflimi autem funt meatus ab intertinis in venas. Lien etiam
fadum
eft
ex fanguine ab arteriis
eô expulfo. Videmus enim'^ craiTo fanguine expurgato & aqua fabrorum lienem minuit agilien minus :
;
tatio
enim partium
dammodo &
lo
ferri
in
eà exftincli ficcat quo-
indurat ejus partes, quai pofteà meliùs
ramofas partes
illius
fanguinis in liene coacervati in-
Nec verô forfitan aquœ acidae illas incidunt, quia meatus lienis ad illas tranfmit|tendas magis apti cidunt.
funt'\ Enim. Le MS. donne seulement la lettre h suivie d'un point. exprimuutur, Foucher de Careil ajoute ici une phrase Alitur qui dans le MS. se trouve à un autre en droit. Voir ci-après, p. bo6. I. 5-8. En outre Foucher de Careil continue par le texte Certum eji membra fœtus... (ci-après p. 608, 1. 2), et imprime ailleurs, au t. II de ses Inédits, p. 66-84, la suite du MS., que nous laissons ici. à la place oii a.
b.
—
nous l'avons trouvée.
:
.
:
.
.
i5
I'.
Anatomica.
Ô6.
601
Partes similares et excrementa et morbf. 16^
I.
animalem, confiât homo^
Praeter fpiritum
animali noftro aeri homogeneo,
humore
fpiritu
homogeneo, & folidis partibus quse cum terra pofTunt comparari. Ex fpiritûs animalis mixturâ cum humore fit
5
aquae
fpiritus vitalis, igni comparabilis. Ex impert'edà
cum
turâ humoris feétior verè
'o
flava bilis^\
partibus terrenis
fanguis. Imper-
contumacionumque partium mixtura eft Perfedior quidem, fed in quà fubtili-
ffimum humoris evanuit,
perfeda etiam, fed a.
fit
mix-
En marge on
in
eft
atra bilis acida. Satis
quâ humor redundat,
trouve cette note
:
eft
urina.
ihœc à juvene fcriptà)
Spiritus animalis, Spiritus vitalis,
Sanguis diilcis, Flava bilis amara,
,
Atra
bilis
Urina
acida, /i-iâo.
619
atque inde per anteriorem fpinae partem verfùs caudam,
itemque ad lienem, atque ex liene ad hepar
fuccum abadum' ad hepar,
ilina; ex iiueftinis etiam
& 5
iiidè
limul
inte-
«1
cum fanguine ad
cor. In hranchiis verô
etiam auditùs organum elîe potert
lunt enim ex
:
parte olFeée. Nervi veniunt ex cerebro per pofteriorem Ipinae
partem, non per ejus médium.
|Cùm malibus 10
vafa urinse vafis fpcrmaticis in Tint
conjunda, non videtur
marem & fœminam, quàm quôd ha.H: priùs urinam emiferit. quam fpiritùs prolifici rudimentum; hic contra''. Nec mirum, quôd-omnia ferè :
enim generare non
qu?e
pofi'unt,
non etiam generantur, nec proindè reperiuniur mundo. Bis'^
rollrum pulli
efl'e
formatum, fed
diem, plané roftrum
efle
immittendo acicula? caput
efl'e
partem capitis poft odavum autem
;
in
formatum in
&
foramen,
filTum, ita ut fine
uHà
ufque ad pofleriorem capitis partem
cultate
fuerat, perveniret; illum
imminutum. Notavi etiam, nono
non
dies gallina incubuerat,
pofteriorem valdc tumidum
tumor
in
repetito experimento, inveni in ovo, cui tan-
tùm per feptem integros
20
alia e(Tc caufa
dillindionis inter
animalia génèrent
i")
omnibus ani-
diffi-
ubi
,
autem tumorem
efle
valdè 25
adhuc efle inteftina, fed ventriculum occupare infimam ventris capacib.
Lecture douteuse. Voir ci-avant, p. 534,
c.
Autre
a.
£
puUis.
titre
ajouté par
I.
die, nulla
3-i2.
Foucher de Careil
:
Nova Expérimenta
in ovis
620
EXCERPTA
tatem
;
Caput
fupra hune efie hepar
& cor,
nihilque ampliùs.
&
collum erat
five
cauda etiam
craffius erat réliquo corpore,
longius reliqiio corpore. Pterygium
longa eral, imô longior quàm pedes. pedore nulli adhuc apparebant, fed
omnium prima
i5o-i52.
I,
Mufculi fpina
in
dorlî
5
poil caput formatur.
Quantum notare potui ex difledione pullorum quam triginta omnis statis, quos ex ovis eduxi
plus
:
Die
incipit aliquid apparere,
2***,
hoc
eft
cor
:
eft for-
matum, & languinem verfùs fuperficiem tam albu-
quàm
minis 5*'*
rygii ^'^
vitelli mittit.
&
caput
die,
10
fpina dorfi ad extremitalem pte-
ufque formata funt. die, cor optimè videtur pullare,
&
infra
ipfum
apparet ventriculus albus; pedes & alae etiam apparent, fed pterygium longius eft quàm pedes. Cere-
i5
bellum verè valdè tumet, nec non partes cerebri anteriores. Oculi verô etiam tertià die formati funt. Paulô poft feptimum diem roftrum formari incipit (i
cerebellum, itemque c^cerebrum
&.
fpina dorfi detu-
&
fel
20
mefcunt.
Decimo
die apparet etiam hepar,
adhaerens, partim etiam
pundum
quod
viride,
quo
illud
fumendum
puto,
ventriculo
pro
felle
partim hepati
;
ex
videtur effe vehiculum, quo inteftina ex ventriculo
egrediuniur. Cor
eft
tune infigne,
Die 12 etiam lien à Die
&
nondum hepar valdè
ventriculus juxta caudam.
magnum, triculo
23
hepati
i^,
16,
finiftrâ
conjundum [7
L^'
19,
parte fupra
fel
ven-
notari poteft.
notavi
eadem omnia, nec
3o
1.
Anatomica.
152-1 S4
multô plura. Imô
in
debuiiTet excludi,
nondum ullam partem
bam
;
pullo 19 dierum, qui biduô poft
fed ejus intertina
ventrem erant ovi
5
621
vitelli
magnam partem
nota-
extra ejus
adjunda, adeô ut exiftimem duobus ultimis diebus totum vitellum unà cum refivitello
duis inteftinis ingredi ventrem pulli.
quibus pulli erant 16 vel 19 dierum, apparebat placenta quaedam oblonga, quse ex materiâ In ovis in
I
putaminibus ovorum 10
fada videbatur. Umbilicos quidem duos five vafa ad umbilicum duo infignia notavi, unum ex albumine, aliud ex vitello; fed
non
pellem
vidi vafa ex
nec
pulli,
inteftinis extra
fimili
albumine aliud accedere quam
vitelli
pullum exiftentibus
Ex MS"
r^
vafa aliud
quàm unum ex
adiré.
Cartefij in-4°\
PROBLEMATA. Quare
fal
Numquid 20
vi
cum aquâ non extrahitur ? quia, cùm fit diaphanus, à radiis
caloris
ratio eft,
non movetur? Sudor enim corporum eft falfus; non enim excutitur à folo calore, & eft potiùs fedimentum ejus ex quo fubtilior vapor in fubftantiam corporis converfus eft. Et videmus fcilicet aquam quae diu bula.
p.
MS. de Hanovre:
547. Foucher
de
Feuille VIII (feuillets i3et
Careil n'a pas publié
le
14).
Voir ci-avant,
commencement de
cette
dans ses Inédits. Le M S. donne d'ailleurs, en marge, cette note de Leibniz Hcec deleta in MS", et le passage en regard est barré. feuille
:
62 2 liit
EXCRHPTA
magis falfam, quia
fcilicet ex
eà plus vaporis dul-
fumum. Fallum videtur quod jamjam dixide
cis exlvilavit in
cft cliqué
dum
pellucida atque
fal.
Aquaenim
fale.
Scd loco diaphani. dicen-
pervium motui caloris propter iuam fiecitatem aqua verô, licet motui luminis lit pervia, non cil tamen motui caloris (qui ell in partibus paulo folidioribus aut majoribus) propter fuam humiditatem. Hinc lortc rcddi poiert ratio, cur aqua maris noclu ell effe
5
;
luceat".
lo
quod fciam iVudus
Nulli
indicant vari.
fal elTe
verô
:
proveniunt
quae fatis
:
valde fi.xum, nec à foie in plantas ele-
Sed nec ullœ carnes
marinorum
lallî
quod
fallre funt,
indicat
fal elle
nequidem pifcium
valde llccum
;
neque
glutinola in carnes pofTunt tranfire.
nili
Amari'' funt plerique frudus,
ii
iS
praecipue qui in
calidiufculis rcgionibus nafcuntur. ut n'icum putami-
malorum aureorum, &c. Abfterguni autcm amara omnia vehementiirnnè & exficcant imo ctiam exulcerant, venarum cxtremitates refecant. Ideô conna,
;
^S.
cludo
elle
fumum
partes in
lice),
quidcin ab initioa calore
&
excitatas, ideoque opacas
nigras fut in nucis cor-
poftea verô in arbore à partibus lluidis celeriter
motis paulatim fecretas
\
limul conflipatas (unde oli-
quô maturiores, eô magis amar?e), ac proinde qux faciunt corpus humidum crairilîimum, quod le toto
vae,
refpcctu Garnis noftra^ a. p.
Voii
i.
Vf. p. 2 55-2 36
;
t.
eft
\'I II.
liccum, ideoque abllergii; i" partie, p. 25
5. cl
t.
IX,
2' partie.
249-250. h.
20
En marge
Leibniz.]
:
Eodém modo
atirium purgamenta
Jiiint.
(Note MS. Je
25
1.72
Anatomica.
7/1.
62}
enimquod craffiffimum eft, in humoribus adhaeret, & fie omnia fecum vehit, fluidiffimis exceptis, quse
illi
relida calefaciunt
Grando^\
&
ficcant^
— Vidi hodie, menfe Decembrr, grandi-
I
5
nem
in
modum
turbinis
acuminatam,
odava
ita ut
pars globi efle videretur. Pluvia heri praecefferat, fol
jam hodie apparuerat, Boreas ventus gelidns.
Non multum
jicere licet, nivis 10
flabat, aer erattepidus,
decidit. Ex
quibus con-
formamenta fimul cum vento
in guttas aqua,^ reliquae ex pluvià hefternâ
&
à
Boreà
à foie in
guttas coadae, incidiife, iltafque guttas circumquaque
tamen ut partes calidioresad earum
congelaffe, fed ita
Cumque
centra confluèrent.
congelabantur, is
|
guttae, fimul
illse
dum
dejiciebantur verfùs terram, agita-
non poterant autem ullo modo faciliùs dividi quàm in duas partes média autem illarum pars adhuc faciliùs in duas dividebatur, & quarta adhuc in duas; odava autem, cùm proximè accederet ad globum, non poterat ulteriùs dividi. Confirmatur, tione dividebantur;
;
2o
guttis ita congelatis, partes aquae tepidiores ad cen-
irum confluxiffe (quo pofito reliqua aperta a.
Ici s'arrête le
b.
En marge
passage non reproduit par Foucher de Careil.
de ce paragraphe, on
semble reproduire exactement en cela
In
lit
le
marginc afcriptum erat
grandinem
& cum cadebant
vidi,
dans
MS. de :
copie de Leibniz, qui
Descartes
:
flabatque Aufter fimul
cum Boreâ;
erant
majufculse,
rotundae minores,
minutse informes, convolutis.
la
Rurfus hodie talem
partibus turbinatis quse alise
funt), ex
nifi
& alise pulveris
viderentur effe ex
filis
inflar
fimul
5
624
EXCERPTA
co quôd
1,
74-76-
bene memini, viderim talem grandinem plané rotundam, fed cujus centrum magis albicans erat, extremitates verô magis pellucidse, id eft magis aliàs,
fi
quod tune
quôd gultae aquae minores erant, & ventus frigidior. Nec ideô frangebantur. Grande autem quse aeftate decidit, plané pellucida fit, quôd ventus eft fubtilior. Fit autem fsepe concreta", non aliam ob caufam, ni fallor, quàm quôd denfae
:
contigifTe puto,
ventus illam dejiciendo congelât,
unde
fit
ut partes quae primae
illi
&
valde fubitô
5
:
occutruntur, citiùs
10
durentur, nec ullafervetur sequalitas.
Notandum etiam
eft iftius
grandinis turbinatse grana
non ita inter fe fuiffe aequalia, ut funt nivis ftellae. Cujus ratio clara eft: quôd ftellse nivis fiunt in continue, ideoque
omnes
odo tantùm
hujus grandinis
debent inter
aequales effe debent fiunt ex
fe aequalia effe; fed
unâ
;
grana verô guttà,
1
quœ
ex alià majore guttà
I
fient
odo
majora.
Quare cùm aqua fluminis crefcit vel alta maftet, non ita ingreditur vicinas cellas ac dum defcendit ? Nec ita, dum celeriter crefcit ac minuitur, quàm cùm lentè ? Nempe propter eandem ràtionem, propter quam, fi vas vacuum angufti orificii in aquam demergas, non ita implebitur aquâ fi celeriter demergas, quàm fi Icntè nec quicquam aquae ipfum ingredietur, quamdiu totus'' erit demerfus cùm autem rurfus ex ;
;
aquà cxtrahes, a.
:
totus...
nondum
eâ
fit
plénum, nova aqua
MS. donne une parenthèse, qui parait être une an cormtta, an confuja ^ce dernier mot barré). demerfus (MS.), au lieu de totum... demeijum.
Après concreta,
conjecture de Leibniz b. Sic
fi
le :
20
3)
1.76-78-
illud ingredietur vafi
5
Ôl^
&
concavitates in terra
quippe pori
fimiles funt.
ifti
Quare nervus, digito pulfatus, duplex apparet ? |Nempequôd, dùm circulariter movetur, diutiùs manet cùm eodem refpedu ad oculum cùm eft furfum vel
deorfum,
cùm
netae,
Quare
Quôd 10
:
AnATOMICA.
quàm cùm
afcendit vel defcendit
:
ut pla-
funt flationarii.
halitus, ore
claufo emiffus,
eft
frigidus?
tune omnes partes corporis quas tangit, verfus
eandem" partem detinet immotas contra autem, ciim minus fortis eft, illas movet, adeoque eft calidus. Ut videmus aliquando, cùm magnus ventus eft & in eandem partem aequaliter flat, non moveri fylvarum arbores nec vêla navium fed tune moveri, cùm ejus ;
;
•
5
impetus remittitur vel primùm incipit & magis, cùm tantùm levis aura flat. Et hoc de halitu demonftratur ;
ex eo quôd,
fi
manum, idem fentietur, 20
in
ore claufo flemus verfùs*" propriam halitus, qui in reliquâ
digitorum
interftitiis
exacte junftorum, ita ut
illa
,
manu frigidus non admodum
fubingrediatur, calidus
non tam validus ibi erit". Et hinc patet cur pannus rimis januarum & feneftrarum appofitus optimè frigus impediat, etiamfi ventum non plané fentietur, quia
excludat. MS.
a.
:
Mais on a 1.
eafd écrit d'abord, puis barré, et eandem récrit au-dessus. que nous corrigeons partem, comme ci-après,
laissé partes,
12-l3.
La phrase s'arrête ici, feuillet 3 {recto), mais avec l'indication verte. Et en tournant le feuillet, on trouve au verso toute la suite Jusque exclub.
dat c.
1
{\.
:
24).
Voir
t.
VI, p. 245 et p. 658.
Œuvres.
VI.
79
EXCERPTA.
626
1,80-82.
Arbores infra terram inventae in HoUandiâ omnes ita inverfae funt, ut rami feptentrionem refpiciant. Si arbores proceras habere vis, ne refeca furculos, plures I
enim renafcerentur fed everfostrunco ;
alliga,
itaenim
emorientur.
Dum
5
plantantur novae arbores, rami
autem ita ut ita enim firmiùs
&
radiées
quàm
abfcindi debent^ radiées
fibrse
maxime
inhaerentes,
terrse infiflant;
novas radiées agunt. ^'^
Feb. 16} ^^ Caeciâ flante,
cùm
prsecedenti die
10
etiam ninxitlet, & id quod vocamus verglas cecidiffet, erant autem granula hujus magnitudinis (//), humo-
rcm
&
criftallinum figura referentia,
&
ex quibus notavi fex radios
alteri
& uni breviffimos & ex pellucida;
albo pallidos, etiam craffitiem granuli fuperantes ^^, inquam, Feb. notavi valdè varias nivis ftellulas
:
'5
:
primo, qucfcdam folida hexagona talia (A'), valdè pellucida, polita & tenuia, inaequalium magnitudinum ;
deinde rotulas taies (Q), pulchriores quàm arte fingi poffint, etiam cum pundo albido minutiflimo in centro,
|
&
férè totas pellucidas;
deinde etiam alias fine majores,
20
cum
pundo
in centro,
&
paulo
radiis inilar liliorum;
ac deinde columnulas, craflitiem minutae aciculse''
&
aequantes, pellucidas, a. 1.
ad utramque extremitatem
—
Voir Météores, Disc. Vf, p. 298, Le MS. répcte en marge i635. 1. i5, t. VI de cette édition. Les figures du MS, sont si 3o8, p. :
8, à
grossièrement faites, qu'il n'est presque pas possible d'en rien tirer. Nous renvoyons donc aux figures des Météores (t. VL p- 3o2), auxquelles elles correspondent, en les désignant par les mêmes lettres H, K, Q, F, E. b. Aciculœ, récrit au-dessus de afficulce écnt. d'abord. (MS.) :
25
I.
Anatomica.
«2-^4-
quafdam etiam habentes aliquid in medio fie (F). Non potui autem notare an quod in medio erat, effet hexagonum. Erant autem tam affabrè fadae, ut nihil magis. Paulatim verô ceciderant his breviores, in quarum unâ extremitate ftella
habentes (lellulam hoc
5
modo
627
erat major,
quàm
in altéra;
(F)
&
;
cum Et unam
poflea duplices,
interdum sequalibus, interdum non. cujus uni radio columna cum aliâ minore
12 radiis vidi,
quatuor aut
lulâ infidebat*. Et 10
5
ex
odo
radiis fadas,
&
appareret ex
ut quatuor effent aliis breviores,
ita
duabus fadas
effe fie (£).
omnes
Erant autem
fub vefperem,
fatis fpiffaî; fed
ftel-
cùm ningere
totâ die
defineret,
erant multô tenuiores.
mane, cùm ventus mutaretur, & ferenior, etiam ftellulae primo tenuiffimae,
Et fequenti die, i5
aura
&
fieret
in craffos floccos conglobatae, paucse ceciderant
dcinde etiam
alise
non
fatis latae, fed
&
poftea grandinis triangularis parùm,
fecuta
eft
cum
;
;
ac
aura ferenior
aëris tranquillitate.
Baculus aequaliter
20
pellucidae
fortis,
medio
ftar curvatus, in
utrâque manu, arcûs in-
inter
manus
intervallo fran-
&
quô manus ab invicem erunt remotiores, eô faciliùs frangetur, quod utrinque fint quafi vedes hypomochlium habentes in loco ubi fit fradio''. getur;
2 3 I
a. (I.
cl
Poma MS.
19).
:
b.
(verte).
Le bas de
Poma...
Tout
Careil.
ex arboribus
(1.
cet
La la
formantur
ita
suite est, en effet,
alinéa
:
1.
emergunt par-
au verso, jusque tranquillitate
page, au recto, est rempli par
25, et p. 628,
:
:
Baculu.s...
(].
20-24),
8).
Baculus
.
.
.fraâio.
manque dans Foucher de
5
628
EXCERPTA
ticulse ex
gis
cum
ifte
&
84-86.
trunco reclo motu, quae deinde in orbem
reileduntur;
cujus
I.
&
fit
alius
motus
circularis decuflatim,
priori miftione particuLt françuntur
&
ma-
frudus maturefcit. Paulatim verô motus circularis ipfam pomi caudam in orbem magis,
ita
donec maturo frudu tota feparetur
rodit,
&
5
frudus
cadat. Infitio verô vel etiam folius terrae cultura fa-
ciunt ut frudus''
fint
mitiores
:
quia
nempe
particulae
per duarum diverfi generis arborum meatus evedae
magis interpolantur. Item ex terra
fsepius verfâ fubti-
liores partes attrahuntur
terra diu refederit
eodem
in
quia,
:
fi
10
eafdem par-
loco, paulatim ejus minutiae in
adeô ut radiées arborum fimiles fint glebis autem faepè verfis, contra una arborem iturse ingredietur uno modo, alia alio, meliufque ibi miftes confpirabunt, ;
i5
cebuntur; diffimilia enim, ut mifceantur, debent in plures partes frangi. Hinc frudus
omnes
fylveftres
fiunt acerbi.
Summatim verô fie
plantae
unam
:
partem afcenatque circumjacente aëre ejus motui refiflente,
|copiofus vaporvi folis per dit,
omnes prodeuni ex terra
partim ficcatur, partim ejus
fibrae,
terra;
quae in
gebant, in tranfverfum volvuntur, undè
redum fit
fur-
cortex
habens folùm fibras tranfverfas, cùm e contra partes interiores habeant redas. Si qui deinde meatus occurrant in cortice, vapor inter hune 0^ lignum afcendens per iftos meatus oblongos folùm in tranfverfum eorum figuram fumit, & formatur in folia. Qui vero ex ipfâ ligni medullâ per lignum corticemque pervadit, a.
mot
M S.
:
acerbi
verte. (I.
t8).
La
suite se trouve,
en
effet,
au verso de
la feuille
20
jusqu'au
2
I,
AnATOMICA.
86-88.
quoniam
inter fibras partim rotundas partim tranf-
verfas egreditur,
5
629
fit
rotundus
;
atque ex eo concrefcit
primo oculus arboris, deindè flos, denique pomum, ut fupra*. Fit autem cavitas in medio omnium plantarum, vel aëre vel medullâ plena; quoniam partes vaporis non plané redà furfum, fed obliqué hinc & indè, ut patet ex fibris lignorum quae ex iis funt folidiores verfùs corticem feruntur, manetque in medio quod levius eft, ut fol inter planetas. :
fub aquis nafcuntur, caeteris funt
magis fungofae & aërese quôd vapor vi caloris per radiées in plantam furgens, eft totus ferè aëreus. In plantis autem quae crefcunt in aëre, facile illius vapo:
tenuiores partes expirant, manentque tantùm
ris i5
ciores ad conftituendam plantam folidior erit in iftae
monte quàm
(quae
in valle).
partes aëreae continuitate aquae
fic-
etiam ideô
Sub aquis verô
& lentore quodam
proprio retinentur, efficiuntque idcircô
ejus naturae |
plantam magis porofam. 20
Si
quod corpus ageretur
tum femper
25
aequali vi,
five
impelleretur ad
nempe à mente fibi
mo-
inditâ (nulla
enim alia vis talis elfe poteft), & moveretur in vacuo, femper à principio motiîs fui ad médium fpatii percurrendi triplo plus temporis poneret, quàm à medio ad finem & fie confequenter. Quia verô nullum ,
taie
vacuum
dari poteft,
fed
femper aliquo modo
quodcumque fpatium
femper refîftentia crefcit in proportione geometricâ ad celeritatem motûs, adeô ut eô tandem deveniatur, ut exiftat,
a.
Voir ci-avant,
p.
627-628.
refiftit
:
ita
6jO
EXCERPTA
non amplius
fenfibiliter
1,88-90.
augeatur celeritas, poffitque
determinari quaidam alla celeritas
quam
nun-
finita, cui
erit aequalis.
Quae à
vi
cùm
gravitatis impelluntur,
ifta
gravitas
tanquam anima, fed fit quoddam aliud corpus quod jam eft in motu, nunquam poteft rem gravem tam celeriter impellere non agat femper
aequaliter
quàm ipfum movetur,
5
|
fed etiam in vacuo minueretur
femper impulfus in proportione' geometricâ. Quae verô minuuntur à duabus caufis vel pluribus in proportione geometricâ, minuuntur ab illis omnibus tanquam ab unâ caufâ quae illa minueret in proportione
10
geometricâ, femperque redit eadem fupputatio. Item etiam,
(i
quae alia caufa retineat vi arithmeticâ; con-
furget femper diminutio in proportione geometricâ.Si
i5
verô aliqua alia vis impellat femper in proportione
geometricâ fimul agens cum eâ quaî geDmetricè mi-
tandem pervenietur, ut Geometricâ ceffet, folaque Arithmeticâ remaneat, augeatque motum, ut didum eft faduram animam in vacuo Quôd denique nuitur, eô
20
*".
fi
&
crefcat impulfus geometricè
cat etiam
arithmeticè
&
II)
detrahendo,
a. Foucher de Careil manque, y compris les
ita
s'arrête
quae poteft explicari per
uncae lineae proportionalium
comprehenfa hoc modo (^Jîg.
vel cref-
crefcet celeritas in infini-
,
tum proportione compofitâ, fpatia ope trianguli
minuatur
hoc ut celeritas primi temporis [/ig.
au
/)
addendo,
vel
mot proportione. Toute .Jpatium «aced».
figures, jusqu'à:
.
.
la
suite
Elle se
trouve au verso, et il fallait tourner la page. On y voit d'abord reproduit (mais barré ensuite) tout le texte précédent 'p. 629, I. 20), avec la variante
perveniatur (1. 29!. b. Note de Leibniz
:
Ergo (NB.)
vis
animce
in
vacuo arithmeticâ.
25 .
Anatomica.
i.9o- (Margini adfcripuim) la se trouvait déjà dans le MS. de Descartes. croire que note a.
b.
«
:
EXCERPTA
6j2
'
I.9»-94-
contraria naturâ hune calorem accipit, cujus agita-
minus quofdam
tione poftea perfediùs mifcetur atque ideô
corrumpi poteft mutuatur enim quafi nervos à racèmorum duritie, quibus materia fluida firmatur, & contra aëris circumjacentis motus ad corruptionem tendentes defenditur. facile
;
^
Dicimus aërem multa mixta corrumpere potiùs
quàm
generare; contra folem dicimus ea generare
potiùs
quàm corrumpere. Quod
motus
aëris eft imbecillus
inordinatus
;
&.
&
vel ideô
quia
fit,
in diverfas partes fivc
lo
proindè quae ab eo funt alterata, non
habent facultatem confervandi fui in eodcm ftatu, ideôque non dicimus ea habere formas pcrfedas, fed efle eft
tantùm res corruptas. Contra verô
uniformis
five
ordinatus
&
fortior
;
^
denfiorem,
quôd calido aëre ficcatur. ^Etate autem cuticulae meatus augentur, & fepe qui in juventute crilTi erant, non funt ampliùs in fenedute contra fieri poteft ut, ;
morbo
renafcantur,
fi|que 10
quod
lapfis crinibus,
ifta
cùm
priùs fuiflent plane redi;
quodam obfervavi\
in
cuticula denfetur, crif-
—
nafcuntur
Pili in ciliis
materiam habent aptam, nempè cartilaginem nondùm duratam non vero crefcunt pofteà, quôd durata ifta cartilago*" non ampliùs apta eft'cmittendis pilis, nifi forte fenedute laxata. Pilorum materia eft quod excernitur lentum vel
quôd
in utero,
ibi
;
i5
&
ficcum ex cerebro vel glandulis, cujus
jeftis;
cartilagines
naturae
fub-
fimiiibus
initio
cilia
effe
teftantur*".
Lacrymae funt fudor oculorum -•o
:
quod patet ex eo
quôd omnis res oculos calefaciens, elicit lacrymas. Sudor non differt ab eâ raaterià quae exhalât è corpore per infenfibiles tranfpirationes, cruditate,
meatus 25
&
cutis,
falfedine fit
:
quia,
cùm magis
aqua quod alioqui
efti'et
copia,
nifi
laxentur
aër; fed cera
& furfures la craffe fudant, quippe multùm glandulae & cerebrum, quodque exfudat, lentius & crafiTius eft. in oculis
eft
lentor fudoris,
a.
MS.
b.
Cartilago, corrige dans
:
verte.
La
suite est
de
la
pili
au verso, jusqu'au mot tejiantur
le
MS.
main de Leibniz, Œuvres. VI.
c. Ici,
ut
(l.
i8).
sur cartiUif^ine écrit d'abord.
comme
tout le reste
:
(Per diâa) 8o
EXCERPTA
6j4
1,96-98.
polata,
eadem pars fanguinis per renem interqualis eft fudor per cutem, nifi quôd paulô
craffior
fit.
Urina
efl
|Ex lade tria excernuntur
ferum, pingue feu buty-
:
rum, & ficcum caillé^. Saccarum eft fat glutinofum; atque tinofum
eft
5
fi
quod
glu-
ex faccaro tolleretur, falfum remaneret.
Sanguis eodem
modo
dulcis
eft,
&
quicquid
eft in
eo glutinofum, abit in carnes; ideô refiduus fudor
Nimirùm fudor ideô falfus eft, quia cùm fit ea fanguinis pars quae non faceffit in carnes, nihil autem falis agglutinetur carnibus propter fuam ficcieft falfus.
tatem, quâ potiùs eas corroderet
:
ideô totus
fanguine exiftens, redundat in fudorem Problemata promifcua. cit
a.
Caillé écrit au-dessus de cutem
crajfe (p. gris. b.
in urinas.
cera''.
(?),
ce semble. C'est
le
troisième
qu'on trouve intercalé dans le texte verglas (p. 626, 633, 1. 25-6), caillé. Voir encore ci-après, p. 642, 1.
Lejbniz ajoute
fequuntur.)
:
1
ici
:
fal in
— Quaic glacies non liquef-
gradatim mollefcendo ut
français,
&
10
1
1. :
mot
iii,
la
Ver de
[Nihil aj'criptum ultra erat, nec alia problcmata-
«5
EXCERPTA EX
KIRCHER DE MAGNETE.
P.
Ce
titre est suivi
feuillet lo
de quelques notes qui se trouvent au bas du 12 lignes au recto et 4 au perso. (Voir
du MS. prtccdent,
ci-avant, p. 607, note
que
lecture
dont
note
la
Descartes de l'ouvrage du P. Athanase Kircher,
et
parle dans
il
(Tome
fit
6i
Elles se rapportent à
c, et p.
une
III, p. 52 1-522.)
lettre
i,
à
b.)
Huygens, du
Les pages auxquelles
il
3i
janvier 1642.
renvoie, sont celles
de
la I" édition, 1641. Descartes n'y avait trouvé, disait-il, qu'une expérience nouvelle, et il la rappelle, en effet, dans ses Principia
Philofophia', Pars l\\ art. clxx.
(Tome
juge sévèrement l'auteur
\TII, p. 3oi-3o2.) Pour tout
n'y a, dit-il, aucune de fes Pourtant (ne serait-ce qu'une simple coïncidence ?) il énumère jusqu'à trente-quatre propriétés de l'aimant [Ibid., p. 284-287), et Kircher avant lui en énumérait trente-trois. Mais ce ne sont pas, chez l'un et chez l'autre, les mêmes propriétés; et si pour quelques-unes Descartes est d'accord avec Kircher, pour une au moins, qu'il avait notée en le lisant, il le combat (p. (536 ci-après, note c). Vraisemblablement, en 1642, il avait déjà son opinion faite sur l'aimant, et cela d'après les ouvrages de Gilbert, de Cabei, ou ses propres observations, ou encore d'après des communications comme celle de Mersenne au commencement de 1640 (t. III, p. 4Ô, et p. 5 1-52), et qu'on retrouve dans les Principes (t. VIII, 20' propriété de l'aimant, p. 286 et p. 3oo-3oi). le reste,
il
raifons qui vaille.
»
:
« Il
»
Ut quod is ait, pag. 7, criftallum combuftam tantùm ponderi.s cinerum dare, quantum, e^atp^us^ comburatur, nihil huniidi refudare videbis, tantùmque quanta priiis erat cryftalli quantitas, generari comperies. » Kircheri Magnes Jive De Arte Magneticd, editio 2^, lib. I, pars 1, p. 6.)
a. « »
Si cryftallus
cincris,
(.4.
6}6
RxCERPTA
^dg.
14.
Qusnam
De venis
Quôd
chalybem durent".
Pag. 4^, ^o. polus borealis hîc plus lerrae''.
trahat,
ferri
quia
juvatur a terra, alio magnete".
liquorem
Vitrarij
vitri
à
purgant
terreftreitate
inj«clo magnete, qui earri attrahit
&.
cum
poft
eâ igné
abfumitur'.
Ferrum
magnes
vel
debilior a potentiore ferrum
fubducit. Cuius rationem malè reddit P. Kircher. Ea
autem eft, quôd
—
Descartes dira cependant tout
le contraire, et s'efforcera
de
le
prouver,
Principia PhiloJ'ophia?, pars IV, art. clxxviii. (Tome VIII, p. 3o6-?07.) vt enim liquorem d. « In vitro conficiendo infigni^ (Magnetis) vfus elt :
ab omni
terreftrcitate perrc^-Hc
purgent
vitriarij, ei
Magnetis fruftum
»
vitri
»
adijciuni;
»
combullionc vnitam ad fe attrahit, attra^lam autem purgat, vitrum ex viridi «i luteo candidum facit & cryllallinum. Magnes ver6 poftea ab igné confumitur. » (Ibid., lib. I, pars 11, prop. 14, p. 10.) e. « TheoremaXXVlI : Paruum & débile ferrum, aliud ferrum è tenaci
» »
»
» I.
ftatim
omnem
illam materiam tcrrcllrem ferrugineam
in liquore ex
&
ita
1
Magnétisa maioris &
De
efHcacioris
complexu
furripit.
v
{Ibid., p. i3j>
aeris,
"
ratione. Sit
»
loco A.
"
permittes in canalem
»
A
»
Ikucs
»
ribus longis quotlibet
comprefTione hac quâ fequitur
fit
B,
quem :
aqua viua
Hanc
fiât
ita
ex 4
fluere
conall'e-
»
pedum
»
tamen quôd, quantô
>.
canalis fuerit longior,
>)
:
{Ibid., p. 140.)
»
»
»
re&.è"
Nota hoc loco quoque proegrandem Magnetem, non obftante debiquà in trahcndo pollet vinute, maiorem tamen ac^iuitatis fua; Sphaeram, Magnete fortiore, fed minore iiio, fundare. Eft enim mihi b.
»
&.
canalis
(nota
tantôventum futurum vehementiorem), figura pyramidali,
vt monftrat figura
ABC.
Inferius
EXCERPTA
638
Elcdrica fridu calefada trahunt, igni admota non trahunt
:
quippe ut trahant, débet aliquid egredi quod
redeat^.
Ut » » »
in
magno cœnaculo rotundo
obfer-
ait*" alibi fe
E D, cui inl'eritur habebifque inftrumcntum prœparatum. Si itaque vcntos véhémentes excitare velis, aquam A in canalem A B intluere pcrmittcs quae vehementi impetu in reccptaculum ED praecipitata, acrem in \al"e ED violentiâ fummâ per os V canalis VX protrudet; cùm enim aqua E prœcipitata magnam habeat vas, hue reccptaculum
;
;
)>
» » »
fecum aëris portionem deuehat, atque aqua ipfa ex vehementi commotione illifioneque attrita diminutaque in aërem mutetur, nunquam in leceptacuio
DE
&
deerit aëris ingens agitatio,
»
confequenter flatûs Vulcanijs in officinis ad ferrum in virgas diducendum, ad ignés perpetuô fufflan-
»
dos, loco foUium
«
Elt
» »
perpetui per
V
erupiio. Vidi ego in multis locis Malleatores
»
huiufmodi canalium artificiofà conftrucflione vti. autem ventus hululmodi adeô vehemens, vt nihil ferè orificio apponi poffit, quod non veluti fagitta quœdam per aërem in longum fpacium folà flatùs vehementià conijciatur. » (Ibid., lib. III, pars 11,
»
cap. 3, p. 543-544.)
»
«
» » >)
Hinc quoque
patct cur... ex certis
montium
cauernis ingens continué
ventus prortet? Memini in Liparis feu Vulcanijs Infulis in rupe quâdam fnramen mihi oftenfum elfe, è quo ventus continuus ita frigidus erumpit,
vt
aqua ibidem expolita breui tempore
in
glaciem congelafcat.
»
{Ibid., p. 544-545.) a.
Sod obijciet aliquis hoc loco,
«
(i
ex attritu calefaiSae eledricae res,
»
effluuia emittunt, cur foie, igné, aut calidis alijs id
»
enim
»
abeft,
»
veluti iuratis virtuiis hollibus fufpendant.
«
eledrica igni, carbonibus, aut vehementi
vt attrahant, vt
non foli
omnem adionem fuam
potiùs
praeflent
;
expofita,
certum tantùm
ipfis praefentibus
Ad hoc refpondeo
eleclrum
Vnde calorem habere non débet, nili motu tantùm & leui atfriclione produiHum, & quafi fuum, non ab alijs corporibus immilTum... » {Ibid., lib. III, pars m, cap. 3, p. 568.)
» igné
»
eft
admoto non
attrahere, quia...
Ait conjecture, au lieu de et (MS.). A moins que ait ne soit sousentendu, et qu'on ne doive lire ait et alibi. Texte de Kircher « Ex hac » caufà quoque colligitur, cur in (ornicibus & rotundis cœnaculis, in b.
:
>'
oppofitis locis,
»
piantur.
verba
quoeuis,
:
vel
rubniilliflimâ voce prolata, perci-
«
Cuiufmodi olim HeidcibergA' in Palatio Principis Palatini, in cœnaculo quodam grandi rotundo, cuius diameter centum ferë pedes ell id eâ arte asdificatum, vt ex vnà aequabat, comperilTe me memini parte voces quantumuis fubmilîè prolata; in è diamctro oppofità parte, aurc muro applicatà, non obftante mulicà & omni inlUumentorum
"
génère ibidem perfonante,
)i
» >>
:
ita
clarè reddantur, ne
11
loquens auribus
ipfis
Varia.
6^9
ab unâ parte ad aliam transferri, etiam muficâ obftrepente ita ut quod ex unâ parte fummiffè vafle voces
:
dicatur, aure appofitâ
muro
diametraliter oppofito
non autem in aliis locis. Cuius rationem ait, quod aër utrinque motus in femicirculo ibi concurrat. Redè.
poffit audiri,
Huius
experimentum quoque Romae, in verum comperi. Mirum tamen cuiquam videri pofTet, cur in oppofitâ folùm parte, non item in quâuis alià viciniore voces prolata; percipiantur cuius caufam vt affignemus... « Suit une assez longue explication, dont voici la fuggereret.
»
aiïiftens
»
coronide cupulx S. Pétri,
»
» »
illas
cum
rei
infigni fané fucceffu
:
phrase essentielle
:
« ...
Cùm
»
îequales,
&
»
bant,
vt in oppofito
fit,
verè foni vtrinque propagati intenfione
fonorum concurfus fit, fonus admodum intendatur. pars VIII, De Magnetifmo Muficce, cap. i, p. 754.) >i
fint
eodem temporc videlicet femicirculos deïcriloco, vbi fecundum femicirculos propagaiorum
aequales arcus
"
{Ibid.,
lib. III,
Figure
Figure
Figure
II.
Figure
III.
I.
V'I.
Figure Vil
v.^, Figure VIII.
fi
m 'XOOA, Figure XIII.
Figure XII.
Figures XIV
/AtHi» J/l^
Figure XlX.
Figure XVIII.
CK
Figure
XX
Fig"
Figure
A
VX
XXII
*i«.
REMEDIA, ET
VIRES MEDICAMENTORUM",
Lac in vifceribus coagulatum, 5
&
vinum,
frigida, nimis calentibus haufla, inter
4 à
2,
p. 642, Lac... tianfirc.
Manque dans
&
aqua
venena nume-
la 2' copie.
a. L ouvrage d'Eduard Bodemann, ciié ci-avant, p. 549, note a, indique doux MS. pour ce même texte « Mf.dic. Vol: IV ...3. a. (von Leibn'. s Hand) Remédia, & vires medicamentorum. Excérptiun ex autographe " « Cartefii «', mit der Bemerkung De/cripji 24 Febr. i6-]6. Bl (Page 44.) Et plus loin « Vol. V... Bl. 49 (von L'. s Hd). Excerptum ex » Cartejii Autographe de Purgautibus & aliis. (Page 48.) Ces deux copies MS. sont l'une et l'autre de la main de Leibniz. La première, plus complète, porte en tête cette mention Defcripfi 24 Febr. 1676. Excerptum ex Autographe Carteftj. Remédia, et vires Medicamentorum. Elle remplit seulement le recto d'une simple feuille; encore ne le remplit-elle pas entièrement, et on trouve, à la suite, et séparé de ce qui précède par un trait, un autre fragment intitulé Dr refractione. Ce dernier ne comprend que dix lignes au recto, continuées au verso par une :
>i
:
:
1
:
.
:
•>
:
:
table de Vitellion avec quelques lignes encore.
La seconde copie, moins comnlète, mais plus correcte, porte cette même mention en haut de la page Excerptum ex Autographe Carteftj, sans autre titre, sinon celui-ci, écrit verticalement en marge sur une sorte Excerptum ex Cartejij Autographe de Purgand'o'nglet de la feuille :
:
TiBus, et aliis.
Nous donnons ment,
comme
ici le
texte
de
la
première copie,
nous signalons seule-
et
variantes, les lacunes et les différences de la seconde.
A
donne le nom des remèdes Mercurius, Antimenium, Cremor tartari, que l'autre n'indiquait que par les caractères de l'ancienne chimie à savoir, pour le mercure, un cercle surmonté d'un demi-cercle, avec une croix au-dessous; pour l'antimcine, un cercle surmonté d'une croix; pour le tartre, un rectangle avec une croix au-dessous. noter que cette dernière
:
:
Œuvres. VI.
81
EXCERPTA
642 rantur.
Unde
11,2.0-211.
maxime communia
patet, facile etiam
alimenta in noxiam vim tranfire.
Crediderim ventriculi cutem
laxam
effe
&
porofam,
quam ferofus humor è toto corpore in eum illabitur. Hoc patet ex eo, quôd famelicis cibum videntibus humor ifte ufque in palatum redundet, iftis nempe meatibus imaginationis vi laxatis. Quia fcilicet humor
&
per
5
ad digerendos cibos eft utilis, ut fœnum, û aquâ afperfum recondatur, incalefcet & putrefiet. ifle
Hinc
&
multorum aftrinacerbi omnes frudus, forba, meatus iftos occludere, con-
facile reddi ratio poterit
gentium, ut ver de gris, mefpili, &c. Certum eft
humida, ui pruna, ideoque effe pur-
tra verô '^. ^-j qu^e frigida atque caflia,
poma, &c.
illos
laxare
10
;
gantia.
i5
Poffunt verô alia effe purgantia vel aftringentia,
prîecipuam. Qus ob caufas fed hanc puto ehim citô corrumpuntur in ventriculo, ut cibi delicatiores folitis &c., frudus horarii, &c. f?eces quidem molles reddunt, fed non ideô purgant ex reliquo corpore; item quae aftringunt, fed tantùm ex accidenti. Notandum aftringentia ferè omnia juvare concodionem. Qu6 minus enim eft humoris ferofi in ftomacho, eô magis calor accenditur. Unde fit, jut alias
:
|
9 incalefcet... putrefiet,] inca11 t'er de lefcit... putrefit. acerbi) item ^r/s] viride aeris. acerbi... 12
—
—
Certum
— —
forba] ut forba.
ell]
quos certum
—
eft.
i3?.5-] M^rcurium et Antiquas] item quae. monium.
— a/rw humiajouté. — 14
atque] fimul dal
—
—
funt
et.
caflia,
—
poma] ponia,canîam. 17 prœcipuam cipuam effe |
18
(tomacho
ventriculo]
1S-19
folitis
19 ^ic. omis.
pra^.
.
delicatiores.
—
horarii sic.
— — — — —
Omis. 23-24 ^^ reporté après llomacho. 24 ftomacho] ventri21
item...
—
culo.
accidenti.
20
II,
Varia.
311-212.
quaedam
•
643
cibum fumta, laxent venquoniam accélérant concoftio-
aftringentia, poft
triculum ex accidenti,
nem, ut cydoniacum.
&
Ventriculus premit cibos intus conclufos, 5
ad eorum quantitatem accommodât. Hinc famelici videntes cibum vi imaginationis ftomachum compri-
munt, antequam cibus eô ingreflus afcendunt. Purgantia verô fortafle obftant ne comprimatur, ut 10
fe
nervos; quod
effet
unde aquae ad os qusedam funt, quse :
qui forte refolvit ejus
^,
periculofiflimum.
pondère
Virgai aureae totius plantae pulvis,drachmse
potus; item femen geniftae, calculum in veficis reni-
bufque comminuit.
Purgant quaedam moUiendo
lubricando inteftina, ut butyrum
i5
malva;
fieces, ut ;
alia
alia
comprimendo
I
ûeces, ut
cydonia
inteftina, ut
dcndo
c"i:
aqua
paftum
poft
falfa vel
;
abftergendo
alia
etiam dulcis
aperiendo poros, utcremor
l
alia inci-
;
Iri
alia ner-
;
vos retentrici infervientes refolvendo, ut '^ 20
mille
aliis
modis
alia
pofl'unt
purgare,
Sed
.
&.
vena-
ut
rum oriticia obturando, codionem impediendo, &c. Quin etiam fum expertus aliquando vini Hifpanici potum me purgaflc, calefaciendo fcilicet fanguinis maftam, ita ut ex eo multi vapores in ventri23
culum delabantur, atque faecibus mifceantur.
niam
aliâ vice,
Quod
eodem
vino
inftar mellis pellucidas
()
^] Mercurius.
talfe.
—
—
&
forte] for-
ii-i3 Virgac... comini-
nuit. Omis.
— 18 r~1
ri]
tartari.
inftar aquse dulcis copiofè
mihi manifeftum
fuit,
manè fumto, multas
quo-
urinas
infipidas promoverit, tune
—
alia] alii
i" copie;
sj/r alii 2' copie.
rius.
—
alia
ii»
corrigé
5"]Mercu-
— 26-27 quoniam] quia.
644
EXCERPTA
•
fcilicet
II.
magis apertis meatibus
in veficam
:t2-;i3.
quàm
in
alvum.
A Ivi egejlio difficillima pojl menfes
"
Jic provocata .728.
Fellis taurini recentis, butyri infulfi, hellebori nigri,
extradi diacolocynthidis, diagridii
unam maffam
œquales, in
redadse,
confiftentiam decodae, italicse nucis bilico impofitae funt. Ligataque'' fuit
&
& croci & igni ad
partes mellis
teflae inditaî^
mox ne
3
um-
caderet,
binse teflse, diébus fingulis, potionibus intus aflum-
tis,
fie
repletse impofitai funt"". Primis diebus, nihil
10
I
prseter fluduationes
bantur; tertiâ die,
& murmura cum immenfis
venit egerendi defiderium
;
à patiente fentie-
doloribus fuper-
at induratis
excrementis
donec vituli abdomen recens, cum oleo antiquo ad ignem cribratum & calens, ventriculo inducereîur, digitifque felle &. butyro inundis
non
fucceffit excretio,
anus
follicitaretur.
3-17 Alvi... follicitaretur. Omis. a.
b.
c.
Après menfes, parenthèse de Leibniz Tcrcdo pojl menfes aliqunl]. Ligataque. Lire peut-être Ligaturaque ? Le MS. donne et binœ [credo lefice'), diebus fingulis, potionibus :
:
:
puto affumtis) fie repleta (corrige sur repleti funt 'binœ credo tefiœ fie repletœ impofitce funt). intus abfumtis
I
impofitœ
i5
Varia.
64^
DE REFRACTIONE. Vitri cujus refradio eft ut 7
C, craflitudo
fit
erit
-^ C
+ V -^ ce + -^ ce & ;
liendam
eft
Refradio ut
1
4 C,
&
ad y/113,
—
nempe ^C machinae ad eam po-
vel circiter,
altitude
longitude ad focum
in vitro, ex
diameter
fi
eft
9
C
ferè.
experimentis D. Beaune,
eft
181 ad 768 ferè.
Refradio ex aëre ad aquam minor eft, quàm ex aëre ad %° 0; haec minor quàm ad %° rofmarini, hsec
quàm
falviae,
haec
quàm
thymi, hsec
quàm caryophyl%° caryophyllo-
lorum. Refradio autem quae
fit
in
rum,
fit
in vitro folido.
circiter aequat illam quae
In V^ ferè
eadem
V
eft
aquâ communi, itemIn calidâ vero minor (faepe
quae in
que in falfà [tiiiror). expertum) quàm in frigidà^. In fpiritu vini multô major occurrit quàm
communi;
in
aquâ
fed repetenda experientia.
Noter l'emploi des caractères de l'ancienne chimie le triangle renV, pour désigner l'eau, aqua ; le même signe avec un F accolé, l'eau forte, aqua forlis; les trois petits cercles disposés en triangle "o", pour designer une huile ou essence, oleum : essence de romarin [rofmarini, indice de réfraction 1,475), de --auge (falviae : 1,475), de thym (thymi : H, 483), de girofle icaryophyllorum : 1,495). La première huile ou essence indiquée, avec le signe©, est l'huile de sel, oleum falis, dont Descartes parle, t. VI, p. 263, 1. 3i, et p. 6<J8. Voir Commentariorum Akhymiœ ANDREiE LiBAvii Par.y /, c. vi, p. 86-7. (Francfurti, CID.IO.VI.) û.
:
versé
:
646
EXCERPTA
Vitellio fie
"^ 1
AngLili incideiuiae
numerat angulos refrados
CARTESI us Sapiens gaudet bonis quamdiu adfunt, nec triftatur ex eo quôd poflTint abîffe.
ad mentem ut motus ad corpus, & voluntas ui defledimus ex unâ intelleftione ad aliam, ut ex une niotu
Intelleftio eft
figura
:
in alium**.
a.
Bibliothèque Royale de Hanovre. MS. de Leibniz. Catalogué par
Eduard Bodemann,
p.
avec l'indication
Bl.
«
:
L. corrig. Abschr.
Cette copie
en deux
:
54 de son ouvrage cité p. 649 ci-avant, note a, ig-22, ohne Uebersch., fehlerhafte, \. Th. von
«
MS. remplit deux grandes
soit
en tout quatre
comprend deux
feuillets,
parties bien distinctes,
dont chacune est pliée ou huit pages d'écriture. Elle dont la seconde seule porte un feuilles,
Annotaliones quas videtur D. des Cartes in fua principia PhiloJophiœ fcripjijfe. Cette seconde partie commence au tiers environ de la 6» page, et continue jusqu'à la fin de la 8'. Tout ce qui précède, pp. 1, 2, 3, 4, 5 et 6 (premier tiers de celle-ci), se compose de pensées ou réflexions deux détachées, dont chacune est séparée de la suivante par un signe petits traits horizontaux, barrés de deux petits traits verticaux. (Le même signe sépare encore la seconde partie de la première.; Cette première partie porte seulement en tête le nom, écrit après coup et au crayon, de Cartesius. Les huit pages sont de la même écriture, qui n'est plus celle de titre
:
:
Leibniz; mais celui-ci a
fait,
de sa main, quelques corrections
à
des
corrigé lui-même ce texte, montre qu'il y attachait une certaine importance, et qu'il le croyait sans doute de Des-
endroits fautifs. Le cartes. Est-ce bien
Nous n'oserions
fait qu'il ait
cependant un texte authentique de notre philosophe ? Toutefois, dans la première partie, la date
l'assurer.
d'une observation astronomique, 20 fept. 1642 (p. 65o;, serait un argument favorable, et de même quelques renvois aux Principes, dans la
seconde b. p.
partie. (Voir ci-avant, p. 545.1
En marge, de
65o, note
b.
la
main de Leibniz
:
Vide infra. Voir en
effet ci-après,
648 Si
EXCERPTA mens perfedè
unita
effet
toti
corpori, ut eh
ei
parti in
quà
for-
mat imagines rerum, poffet illud reddere penetrativum aliorum corporum, invifibile, five diaphanum, impaflibile, & capax fimilium"
omnium
qua; gloriofis corporibus tribuuntur.
videam verum effe, & tamen non afifirnon poteft ut aliquid affirmem fequendum effe five tamen contrarium optem. Affirmare aliquid^ effe a6lio voluntatis, non minus quàm optatio ipfa.
Fieri poteft ut aliquid
mem;
fed
fieri
&
optandum, optandum,
eft
Quid eft libertas mentis ? Nempe eft ita velie, ut non fentiamus quicquam effe quod nos^ impediat quo minus plané contrarium hàc pofità definitione, nemo poteft fie definimus, ut non fit in voluntate meâ, fi qua potentia fit, à quâ me etiam non advertente poffit voluntas mea ad hoc vel ad illud ita fledi, ut pro certo illud velit & non aliud libertas fie definita répugnât in çreaturà, pofità velimus,
fi
nobis
ncgare nos
ita
vifnm
effe liberos. Si
fit
:
verô libertatem
:
omnipotentià Creatoris. Ut'' oeulis univerfitas corporum, intelledioni
proprium objedum
Somniorum quôd
interpretatio
fie
Deus
eft.
maxime originem
habniffe videtur ex
quid forte interdiu contingat fimile iis quae nobis vifa funt in fomnis, ftatim eerebri partes in talem imaginem tîexaï per quietem, facile revocant fpeciem illius fomni, et mentibus exhibent, cuius alioqui nunquam fuiffemus recordati. Sic ergo cùm feri aliorum omnium Ibmniorum oblivifcamur, praeterquam illorum quorum eafus aliquo pado fimilis nos' cogit meminiffe (non mirum eft eo,
fi
putemus omnia contincre aliquid fimile iis quae poftea fiunt) yel praïcedentium memoriae eodem modo unde cognofcimus faspe alia fequi & redc quia eerebri partes facilius effinguntur in eam fpeciem quam jam antea induerunt, fuperfunt fomnia ex eorporis^.. unde fortiora quœdam interdiu, fortiffime feriunt imaginationem; quae fi
ex hoc ipfo
quôd
'
raro contingant, ftatim
illa
fuperltitiofi aliquid
divini haberc arbitrantur, a.
Capax fimilium, de
la
main de Leibniz, au
lieu
de Jimilia écrit
d'abord, puis corrigé enjimile, enfin barré. b. c.
d.
Aliquid. Même remarque (au Nos, correction. MS. non.
lieu
de
cum
barré
.
:
Ut, correction.
M S.
:
Sit.
MS. Jimiles nobis. MS. Tout ce passage d'ailleurs
e.
Similis nos conjecture.
f.
Lacune dans
le
:
est
corrompu.
Varia.
Somnum
649
à vigiliâ diftinguimus, quia in
fomno mens
patitur ima-
gines quafcunque, in vigilià non patitur tantùm, fed agit ut
fi
quid
trifte
mihi occurret
enim mens, quae *
in fomnis,
me
facile
inde
:
fit,
excitem; tum
vult agere, fe excitât.
Ars vera memoriae eft res per fuas caufas noffe; qui enim intellirerum, etiamfi res ipfai elapfae fint five illarum phantafmata, facile denuà ab intelleftu in cerebro noftro per caufae impreffionem formabuntur. git caufas
Magnum argumentum
quàm effe
&
quàm
quaruni
elapfae,
affligit.
harmoniam
ubicunque
correfpondentia, ibi quoque aliquid animae
corporis
effet
effet;
:
nam
fi
aliqua partium refponderef illa
fingulis partibus corporis, ita ut, unà parte corporis fublatà, illa quoque pars animae, quas ex eà fieret, tolleretur ficut in cytharà, quibufdam nervis fublatis, quasdam voces etiam tolluntur. At contra videmus in homine, brachiis, pedibus, auriculis, fimilibufque amputatis, totam tamen animam ita remanere, ut poffit quis brachium habere abfcilfum & tamen hoc ipfum nefcirc^. Adeô ut neceffariô fatendum fit, totam animam, ut omnes plane eafdem habeat cogitationesquas habet, dico etiam eofdem fenfus fingularum partium corporis, non requirere totum corpus; ideoque non per illud totum effe fufam, ut harmonia in nervis difi'unditur. Praeterea vero non effe unius partis, nempe folius cerebri, harmoniam patet quia, :
:
hoc effet, correfponderent ejus adiones vel folius cerebri vel pra;cipuè faltem cerebri affeftibus contra autem videmus vix unquam nos uUum dolorem vel voluptatem fentire tanquam in cerebro, fed fi
;
in aliis
rem
omnibus membris.
vel
voluptatem,
fed
non elfe doloomnia quae fub cogitationem
Si dicas cerebri affedus
reliqua
quôd hase nihil ad corpus pertineant, vel certè non ad cerebrum magis quàm ad reliqua corpora. Proinde vel anima per totum corpus effet fufa, vel certè plures haberem animas in fingulis meî partibus.
cadunt, contra
erit
c.
Quœ, addition de Leibniz. Animam, correction. MS. animum. Refponderet. MS. refponderetur.
d.
Voir
a.
b.
:
:
t.
VIII,
p.
Œuvres. VI.
320. 8a
6^o
EXCERPTA
V'irtus ell firmitudo animi ad ea perficienda quat ab intclledu redè indicanti ut meliora oftenduntur. Haec fi verfetur circà pericula & mala corporis, vocatur fortitudo; fi circa voluptates corporis. eft temperantia; fi circa opes & bona externa, jufiitia; ii denique circa res alias qualcunque, eil prudentia.
&
Dialedica, Rhetorica, Poetica
dum
fiiniles artes,
quàm
addifcuntur, nocent potiùs
ficut gladiatoria,
profunt; r.ioncnt enini nos
non dubitaremus, optimè faceremus. Ponendumque difcrimen inter ilia quae nos nefcire non poflumus difiimulare, ut modum" natandi de quo quidem beftiœ non dubitant, nos verô dubitantes debemus artem natandi difcere ut natemus fed ipfa animalia, fi lemel exporta eflent fe non polie ex aliquà aquà emergere, poftea malè natarent. Alia verô funt quae naturâ duce facimus, ut ratiocinari, perfuadere, nos tueri, &c.; ad quœ nuilaî artes funt adhibendœ, nifi quae pcr longilTimuni ufum tanquam in naturam denuô convertantur. Alia denique funt, quae non omninô fine acte fieri poflunt, ut ars pulfandi citharam. ea ncfcire, quae
vi
natiirœ, d
:
;
comparemus modes animi cum modis
corporis^, dicemus perquietem in corpore; perceptionem rei, tanquam motum perceptionem rei intelligendo, e(Te ut motus circularis; dubitando, ut motus tremulus cupiendo, ut reclus motus; odio habendo, ut reftus adverfus, &c.; extenfionem, ut magnitudinem rei cogitatae; durationem utrobique effe reiationem utroSi
ceptionem
nihili effe veluti ;
;
bique.
Ad obfervandum an annuum terne, nuUa caudaî Urfœ majoris qua; ab
illà
videbatur,
:
fixis ob motum quàm penultima
parallaxis aliqua appareret in
occurrit ftella magis apta,
fuper
quam
vidi l^elluiam
aiiquam llantem,
vix minutis 12, hoc eft ^ parte diamctri lunic, diftare fita erat in iineà redà cum penuitimà caudae Urfae
&
majoris ac eà qua: efi in flexurà caudie Draconis, ut eam notavi in globo. Stella autem quadrati caudœ proxima, qua; notatur
meo
aliis apparuit; & eant mult/5 minut/s potui advertere inferioris fequentiae ejufdcm quadrati vicinam, ut notatur in globis; idquc jam per aliquot dies continues
fecundae magnitudinis, muitô minor
obfervo, menfe fept., die 20, anno 1642.
a.
Lire peut-être
b.
Voir
motum
ci-av;uit, p. 64-,
? note
b.
6^r
Varia.
&
Quare fpica inverfa, intra manicam motu brachij, facile eft.
Videmus poma
&
avenâ
pira,
brachium
polita, afcendit
vel ftuppis vel cerà aliove corpore
folido obduéla, item liquores, oleo fuperfufo, à putredine confervari,
qua: ex aëre oriretur
:
quippe
fecundum minimas partes
Humana
corpora, in locis
tur fine putredine
difcedunt
;
:
quia
haec,
quia folida, quiefcunt; aër verô
motu.
efl in
ficcis pofita,
nihilque fupereft
tandem
in cineres
partes quas erant in motu,
fcilicet
partes inter
nifi
(e
mutantandem
quiefcentcs, acri
ficco permiftae, five cineres.
Notandum
olla
&
ncrvos animaliuni, fpinas pilcium. tibras her-
iignorum omnium, item carnes verô" omnes, & generalitcr qua.'cunque crefcunt ex motu caloris ita ut fint ab eo fufficienter interpolata & exacta, alba eli'e. Omnem verô fanguinem elfe rubruni, tanquam partibus adhuc ignitis & multà fuligine permiftis conflaret. Lac verô & femen, ut quœ majorcm hanc interpo-
barum, intima
ferè
lationem habeant, alba folia,
humorc
in
illis
elle.
Virides verô
exillente
admitttnte flavefcentes eafdem
;
item''
effe
dum
cffe
omnes
hcrbas,
&
diaphano luccm refraétam nafcuntur"
&
radiées inter-
dum'' fore albcfcentes. Nihil verô mutabilius in coloribus quàm cxterna, ut tiores, cortices fruduum, plumai avium, pili, crines aliorum animalium quœ omnia, non ex lentà concodione ordinatam maturitatem & à feminibus ortam, fed adventitiam tantùm naturam & quodammodo accidentalem inftar excrementorum naturif funt adepta. Lapides etiam ex terra orti, at mixtà réméré, non à feminibus certis orti, maxime variant colores. Metalla funt ;
'
opaciflima. Si refpiciam aliquod
objedum ambobus
unius oculi tranleat per vitrum aliquod a.
b c.
d.
oculis, fed ita ut
axis
coloratum ut rubrum,
Verô. Lire plutôt :/erè? le t de la main de Leibniz. MS. idem. Nafcuntur, lettre a écrite sur nofcuntiir. Interdum. Le MS. donne inter... Au-dessus des points, Leibniz
Item,
:
:
a
dum. naturam. e. Naturœ. Lettre œ écrite par Leibniz au-dessus de am. MS. Ou bien supprimer naturam à la ligne précédente et le maintenir ici.
écrit
:
f.
At, conjecture.
MS.
ut.
EXCERPTA
65
objedum feiitiatur ut rubrum, alio verô feniiatur album, ut à fenfu communi' percipietur ut rubrum magis dilutum five ut mixtum ex albo & rubro ex quo deinonflratur aniinadverfionem coloris tantùm in fenfu communi vel imaginatione, non autem in oculo; ideôque in ilio nihil aliud effe polfe, quàm contadum quendam. Si enim fenfatio fieret in oculo, tune duplex viderem objeclum in eodem loco fitum, nempe unum album, aliud rubrum, non autem unicum. Oportet vero vitrum illud fit valde diaphanum, velatio'' etiam oculo opponatur vitrum alterius coloris, aiioqui enim objetlum fie videretur ab fed nuUius'^ obfcuritatis ficque illo oculo
:
:
oculo libero, ut radii alterius oculi in vitro fifterentur, nec ad obje-
dum
tranfirent.
Senfuum diverfitas non tantùm ex taduum diverfitate petenda eft, fed maxime ex eo quod"^ diverfis vijs déférant ad mentem. Succinum liquefcit fuà fponte, û folum ponatur in ollà teclà aJ ignem fatis violentum, fpatio mediae hors vel circitcr deindè ei ab igné remoto oleum therebinthi paulatim infundatur, donec ;
clarefcat, fiet vernix
fi
aptiiïimum metallis inaurandis.
Notandum, nos
nihil fcire poffe (i. e. de eo certam fcientiam quidquid' clariffimum & evidentiffimum eft; quare nos accingere debemus ad difcurrendum circa res omnes, ita ut illa tantùm deducamus quae abfque difficultate, obfcuritate, laborc aut
habere)
nifi
poffunt concludi; talia
incertitudinc,
enim folummodo
funt, qua;
verè fcientiam générant.
Quàm
longe poftit
eft, fibi
ille
ditior
vindicarc,
c(l,
qui,
quàm
cùm
qui
placucrit, quicquid aliorum habeni quidem, fed perpétue
quales funt ii qui fcientias in memoriâ Qui verô earum fundamenta habent, omnia qua» inde derivantur, cùm ipfis placucrit, per fe poffunt invenire. Et quidem cujuflibet fcientia; generalia quœdam & parvo numéro funt funda-
amittendi metu comitantur
:
retinent.
a.
b. c.
dans
Mot
écrit
Velatio,
d'abord en abrégé coi, puis écrit tout au long.
mot
suspect. Lire peut-être vel alio (faute, pour alii).
Nullius, de la le
main de Leibniz, pour suppléer
à
de simples points
MS.
d.
Quod, conjecture. MS.
c.
MS.
:
quid...
:
quid.
Leibniz a suppléé quidquid clarij/imum.
Varia.
6^j
menta, in quibus caetera prorfus omnia continentur: quare non adeo difficile eft fapienti, fcientias omnes poiïidere, quàm videtur.
Morbi corporis faîpius
redam
quàm morbi
agnolcuntur,
facilius
fumus
corporis valetudinem
experti*.
mentis
quia
:
mentis, nun-
quam. Semen,
tum
in plantis
tuni
in animalibus, eft
facultatis nutritiœ vel accretionis.
Quippe dum
extremum opus
vis prioris feminis
ab afcititio calore (id eft à partibus adventitiis quae funt in eo débite motu) primùm excitatur, tum non'' fibi fimile, fed aliud quid producunt, in quo tamen fibi fimile totum manet, fed aliis diffimiiibus immixtum ut ex pifo herba oritur, in quâ tota pifi fimilitudo continetur, fed infuper alia multa adventitia. Jam verô cùm adventitia illa non tantam habeant vim confervandi fuî, quàm femen :
ipfum, quippe quae non ita inter fe unita & conjuncla. hinc paulatim defiiciant; & hinc illud quod producitur, cùm illa ciunt, eft
femen
Grj'ftalli
aquâ
ut
defi-
fimile priori^.
ex tartaro magis aibi fiunt
cum aquà
puteali,
quàm cum
pluviali.
Motus
in igné
partium
habent effetlus',
fos
fit
eft
& forte
diverfus
;
ideô diverfi ignés faepe diver-
ignis calefaciens
vafe vitreo, aliter afficiet illam,
quàm
fi
vas
materiam quae fit
ex auro, &c.
erit in :
quia
mutare naturam motùs pro conformatione per quos tranfeunt. Hinc ad auri generationem vafa
particula; ignis poifunt
pororum
vafis
viderentur debere
a.
b.
e(fe aurea'^.
Non, conjecture. MS. eo. Priori, ajouté pour suppléer des points après^rn«7e. :
Effeâus, conjecture. MS. affeâus. Par contre, à la ligne suivante efficiet, corrigé par Leibniz afficiet. Ita et Borrus ratiocinabatur d. En marge, et de la main de Leibniz c.
:
:
:
:
in
Danid commodo
ci-après.
fuo.
Sur ce
nom
de Borrus, voir l'appendice,
p.
657
EXCERPTA
654
I.
38-60.
Annotationes QUAS VmiiTUR D. DES CaRTKS SUA PrINCIPIA PlIILOSOPHl.E SCRIPSISSE *.
IN
Magniini argiimentum
^
mundus
quidquid non
non poUlr concipi &c. Hœc cnim implicant
tinitus.
Fortis
vcritatis,
quod
falfitatis,
eft
ut
:
elfe,
pofiit
vacuum, alia non
non concipi; indivifibile, elfe.
conjectura ad aliquid atfirmandum, quùd,
Deus major aut Mundus perfcdior
intelligatur
:
ut
pofito,
illo
quôd voluntatis
determinatio ad motum localem femper coïncidât cum caufà corporeà motum déterminante quod miracula cum caulîs natunoftra;
;
ralibus conveniant,
De fieri
quae contraJidionem involvunt, abfolutè
iis
non
fufpicari
iEterno,
quamvis intérim non
polie;
nempé
poffint,
&c
leges naturœ mutarit.
fi
lilas
anniliiiare
Nec de
a.
fint,
ut de
Mundo
infinito,
in
:
iis elfe cogitandum, de quibus nullam plané, an habere pniVumus cognitionem.
expcrientià Viiam évident!, led ad
ellectibus
fii-pe
trouve
examen
rationis
fint vel
non
fatis
conciudi.
naturalibus examinandis,
Voir ci-avani,
ce texte est
oii l'on
feciffc
quoties deltruitur ejus corpus.
expenfà, falfum
si
nunquani
iilum
elle mctacontntrium admittendas, qu;t' nullà ponuntur ut an forte Dcus voluerit mentciu
dubitationes
prorlùs ratione tult;v
In
:
illa
tieri
habeiui politiva ratio quiv aliquid perfuadct. non
Ci.1111
Ex
Quod
debemus, nifi fit ab ipfo revelatum deatomis, vacuo, etc.
ph\ficjs
non
puteft dici, |
negandum quinà Deo
fit
p. (J47,
note
a.
{]
partem coium caufae
Le mot de LeibniE videlur
laisse
douter
bien de Descartes. Pourtant certains passages, au moins, la
première personne,
/»m/o, dixi. intellexi. &c.,
avec ren-
immédiatement une présomption de plus
vois aux Principes, semblent authentiques. Faisant suite
aux textes qui précèdent, son authenticité serait en faveur de ceux-ci. Foucher de Careil, qui n'a point publié la première partie de ce MS. (p. 647-1)53 publie la seconde, t. I, p. 58 71, de ses ,
Inédits.
Varia.
1.60-64.
65^
tantùm confideremus, fœpè nos contraiium colligere ejus quod colligimus, cùm totam caufam expendimus ut in arithmeticà, fi quid omittamus, numerus qui erat par, fit impar, &. plané alius quàm :
debeat evadit.
I
vel
Ex
arbitrii libertate fequitur nobis
pœnas
Ad
:
&
competere praemia
laudes
hinc religio etiam fequitur.
aliquid
comprehendendum non
requiritur ut
omnes
& fingulas
perfediones videamus; fed tantùm ut id quod cognofcimus, cogitationem adœquct, fivc utcogitatio tam latc pateat ac res rei alicujus
cognita. Sic coniprehendo cxtenfionem unius pedis,
non omnes
&
fingulas ejus proprietates videam, quia
illam poteft adœquare.
Atque
Non per
fe
mea
forte
cogitatio
cognofcimus quod non comomnibus iisquae ob id ipfum quôd
ita nihil
prehcndamus, exccpto infinito & noncomprehenduntur, indefinita appelle divifibilitas
quamvis
:
ut funt extenfio univerfi,
partium materiaî, &c.
aliter intelligo ideani
notarum veritatum
Dei
effe in
nobis,
nempe non-
:
quàm
intelligo
ideas
eas effe
omnium femper
ai
» » »
» » »
»
étoit toujours
feiilionner les Arts».
»
»
s'en
utiles
;
66o »
» » » •>
>i
Projets
s'y trouyer fans faire tort aux heures de leur travail & Monlieur Descartes qui avoit propolé cet expédient, fuppofaiu l'agrément de la Cour & de M. l'Archevêque, l'avoit regardé comme un moyen très-propre à les retirer de la débauche, qui leur e(l (i ordinaire aux jours de fêtes. La réfolulion de ces grands deffeins avoii été prife par M. d'Alibert au dernier voyage de
métier de
:
en avoit été remife à fon
»
M. Defcartes
»
»
retour de Suéde, d'où hlir à Paris, dés que
I
renverfé tous ces beaux projets.
»
jours trouvé diilrait par les affaires, qui l'occupèrent jufqu'à ce que les regrets des autres amis de M. Defcartes réveillèrent en luy
»
à Paris; &: l'exécuiion il
la
avoit fait efperer qu'il reviendroil sétaville feroit pacitiée.
M. d'Alibert
Mais fa mort ayant s'étoit
piefque toù-
»
généreux deffeins, &. luy firent naitre la penfce de faire quelque choie d'éclatant pour la mémoire de cet illultre Défunt*. » (A. Baillef, La Vie de Monjieur Des-Cartes, 1691,
t.
II, p.
1)
»
fouvcnir de
le
a.
fes
433-434.)
Cet autre projet, qui consistait à ramener de Siuckholm à Paris les du philosophe, fut réalisé eu 1666-1667. Voir notre vol. XII \'ie
restes
de Descartes.
:
PROJET DE COMEDIE Stockholm, Dec. 1649.
efpc'ce de Comédie frànçoife, quelques vers, pendant Ion féjour à la qu'il lit en profe mêlée de Cour de Suéde. Ce fut l'un des fruits de l'oifiveté où la Reine le retint durant i'abfence de l'Ambalfadeur de France, dont elle attendoit le retour. La pièce eit imparfaite, & le quatrième Acle ne paroit pas même achevé. Elle a tout l'air d'une Paftorale ou Fable bocagcrc. Mais quoy qu'il femble avoir voulu envelopper l'amour de la Sagelfe, la recherche de la Vérité, & l'étude de la on Philofophie, fous les difcours figurez de fes perfonnages peut dire que tous ces myftéres feront allez peu importans au Public, tant qu'il jouira des autres écrits, où M. Defcartes s'eft expliqué fans mylléres. » (A. Baillet, La Vie de Moiifieur Des«
» .)
» >t
» »
Nous avons pareillement une
|
»
» » » »
:
Carjes,
Dans
i6()i., t. II, p.
407-408.)
note de Leibniz sur les papiers de Descartes, dont Clerdonna communication en 1676, note publiée au t X de
la
selier lui
cette édition, p. 208,
on
lit
:
Item, une comédie, en françois, poulfée jufque au quatrième Parthenie, qui s'ayment tous ade. Les peribnnes font Alixan «
» » »
»
&
:
& fils de princes, & tous deux fe Mais je m'étonne d'une chofe, que je remarquay en feuilletant. C'eft qu'il découvre d'abord ce qui.devroit eftre gardé croyent l'un
deux
l'autre ber-
gers.
p. 457, bien que cette Naissance de la Paix «, que Comédie Stockholm. séjour son à pendant composé aussi Descartes aurait a.
Voir notre
t.
V,
p.
459. Voir aussi, ibid
paraisse différente d'un Baïîet
:
« la
,
602
Projets
>'
jufque dénouement
»
princelfe, en
»
encore Alixan,
»
cela;
»
princeffe de
&
:
fçavoir,
parle à foy &;
conclut en
va déclarer fur l'ille
le
Parthenic ayant appris qu'elle
même, fa
&
délibère
li
elle
eft
doit aimer
& entend entendu. Klie elloit
faveur. Alixan eft caché
champ,
qu'il
l'a
hcurcufe d'Illand, qui luy
eftoit
oftce.par
le
Tyran de Stockholm la fcenc eft en Iflande. » (Bibliothèque Royale de Hanovre. MS. de J.eibniz. Tschirnhaus. :V" i5g.) »
;
PROJET D'UNE ACADEMIE A
STOCKHOLM i" Février i65o.
...La Reine, qui ne longcoit à rien inoins qu'à l'incommoder,
«
»
maladie de M. iWinballadeur, de retourner encore au Palais après mid}' pendant quelques jours, pour prendre avec elle la communication d'un delfein de Conlerence ou d'Airemblee de Sçavans, qu'elle vouloit établir en forme d'Académie, dont elle devoit être le chef & la protedrice. Elle
«
regarda M. Defcartes
»
pût écouter fur cet établill'ement,
»
le
»
qu'il
»
qu'il eiit
»
avoit couchez, contenant les réglcmcns ou flatuts de cette Acadé-
»
mie en François
» » » »
l'obligea,
plan
I.
&.
dans
fort
le
pour en
en avoit
fait,
de
la
comme l'homme du
faire les le
la
5
le
Reine. Voicy
mémoire le
les articles
dernier qu'il
y
pour propofer
la queftion,
l'expliquer. Et tous retiendront toujours le
ordre entre eux, afin d'éviter la con'ufion.
Mais il n'y aura que les Sujets naturels de cette Couronne, qui puiffent y avoir leur rang, parce que c'eft pour eux feuls qu'elle efl inftituée. III. S'il plaît à fa Majcrté de permettre à quelque II.
Etranger d'y io
pour en dreller
luy porta
feront reçus dans cette Affem-
blée, aura fon tour, tant
même
Il
»
Chacun de ceux qui
que pour
&. elle le choilit
réglemens.
préinier jour de Févriei, qui fut
l'honneur de-vo'r
:
meilleur confeil qu'on
affifter,
ce ne fera que pour être auditeur,
ou tout au plus pour y autres,
& lors
dire fon opinion après tous les
qu'elle luy fera précifément
demandée.
Projets
664
Celuy qui parlera le premier de, chaque cercle, fera le même qui aura auparavant propofé la queftion il expliquera toutes les qui doit être examinée raifons qu'il jugera pouvoir fervir à prouver la vérité IV.
;
de ce
«."^
aura entrepris de foûtenir.
qu'il
V. Les autres tâcheront enfuite,
même
5
chacun à leur
y ajoutant toutes les raifons qu'ils auront pour prouver ce qu'ils auront avancé; mais Us prendront garde qu'aucun d'eux ne
rang, de réfoudre la
commence
difficulté,
à parler qu'après que celuy qui le précède
'o
aura entièrement achevé. VI. L'on s'écoutera parler les uns les autres avec
douceur & refped, fans faire paroître jamais de mépris pour ce qui fera dit dans l'Affemblée. VII. L'on ne s'étudiera point à fe contredire, mais feulement à rechercher
la Vérité.
VIII. Toutefois, à caufe
trop froide,
fi
chacun ne
que
converfatîon feroit
la
difoit autre
chofe que ce
auparavant prémédité après qu'ils auront achevé tous de parler, il fera permis à celuy qui aura le premier donné fon avis, de dire ce qu'il jugera être à propos pour le défendre contre les raifons de ceux
qu'il auroit
qui en auront propofé
'5
:
un autre; &
il
fera
permis
20
aufli
à ceux-cy de luy répondre, chacun à leur rang, pourvu que cela fe faffc avec beaucoup de civilité & de rete-
^5
nue, fans pafTer au delà de trois ou quatre répliques. 11 fera permis de la même manière au fécond iS: à tous
chacun en leur rang, de défendre modeftemcnt leur opinion contre ceux qui auront parlé après eux, jufqu'ace que le têmsde la conférence foit expiré.
les fuivans,
IX.
Lors qu'il plaira à fa Majeftè de
finir le cercle,
3o
Divers. elle fera la
ment
faveur aux Affiftans de réfoudre entière-
en louant
la queflion,
auront
le
les raifons
de ceux qui
&
y changeant
plus approché de la Vérité,
ou ajoutant ce qui 5
55^
fera néceflaire
pour
la faire voir à
découvert. X. Enfin celuy qui ce jour-là aura parlé
le
fécond,
propofera une nouvelle queflion pour être examinée au
&
cercle fuivant; afin "0
& » » » » »
» » »
»
qu
il
n'y ait
en expliquera brièvement le fens, point d'ambiguité n'y d'équivoque, il
qu'elle foit clairement « M. Dcfcartfs mémoire, qu'il
fit
entendre
entendue de tout à
la
Reine, en
le
monde.
préfentant ce
lu\'
membres de l'Académie d'aflujèttili'ements qui fudent trop onéreux; mais d'y faire régner une liberté qui fût honnête, & capable d'exciter feroit
bon de ne pas charger
les
ou d'entretenir l'ardeur des cfprits. Il avoit drelfé le projet des réglcmens de la manière qu'il avoit jugée la plus fimple, afin que l'on put faire des changemens & des additions, félon que l'ufage & l'expérience y feroient remarquer quelque défaut; ou pour ne point empêcher ceux qui voudroient piopofer quelque autre fyltéme de conférence, d'où l'on pût retirer plus de fruit. La \'
»
Reine ne lut furprife que du fécond & du troifiéme article, qui donnoient l'exclufion aux Etrangers & elle fe douta que c'étoit un trait de la modeftie de M. Defcartes, qui fe fermoit à luymême la porte de cette Académie, dont elle avoit eu delfein de l'établir le Direfteur. L'intention de M. Defcartes n'étoit pas de nuire aux autres Etrangers, aufquels il n'ôtoit pas la liberté d'y afiifter comme auditeurs. Mais il croyoit que c'étoit le raoyen de prévenir les défordrcs que le mélange des Etrangers avoit caufés dans les Académies des autres pais, & de ne donner aucun
»
ombrage aux Naturels du
»
» »
» »
» » »
:
paVs, aufquels feuls
il
laiffoit
» deconfultation & le droit de fuffrage^ » (A. Baillet, Monfieur Des-Cartes, i6()i. t. IL p. 41 i-4i3.)
a.
Sur ceue Académie, qui
Descaries, voir notre
CEi'VREs. VI.
t.
V,
p.
fut
réellement constituée après
la
La
la
voi.
'
p.
—
89-90, de cette édition.
Descartes et Digby.
671
Mr. Des (Partes l'alfùra qu'il avoit déjà médité fur celle matière, que de rendre l'homme immortel, c'e/l ce qu'il n'ofoit Je promettre ; tuais qu'il e'ioit bien fur de pouvoir rendre fa rie égale à
« » h
»
&
celle
des Patriarches.
>•
»
Lors que Mr. de St. Evremout ju'aprit cette particularité, il ajouta qu'on n'ignoroit pas en Hollande que Des Cartes fe tiatoit d'avoir fait cette découverte, & qu'il en avoit ouï parler à plufleurs perfonnes, qui avoient connu ce Philofophe; que les amis que Des Cartes avoit en France, le favoient aulli & que l'Abbé Picot, fon difciple & l'on martj^r, perfuadé qu'il avoit trouvé ce grand fecret, ne vouloit point croire la nouvelle de fa mort, & C'en que, lorfqu'il ne lui fut plus permis d'en douter, il s'écria
»
eji fait,
«
)'
» »
» » »
;
:
»
du Genre humain va venir! » « Il eft certain que Des Cartes croyoit avoir trouvé le moyen de prolonger la vie de l'homme. Je n'ai jamais eu tant de foin,
»
difoit-il à
»
s'occupoit...".
la fin
»
Mr. de Zuytlicliem, qui lui avoit demandé à quoi il M. Haillct nous apprend, dans, la Vie de Mr. Des Cartes, que l'Abbé Picot, l'ayani accompagné en Hollande en it)47, fc conforma à ion régime de vivre pendant trois mois qu'il
»
demeura avec
»
retour en France,
»
n'avoilpas été ennemi jufques alors,
»
de
»
» » » » » »
Mr. Des
lui
k il
Egmond,
&
qiCil en fui ft coulent, qu'à
renonça fer ieufement à à-
la
fon
t^rande chère, dont
il
voulut fe réduire à l'infîitut
moyen de faire trouvé par nôtre Philo-
Cartes, croyant que ce feroil l'unique
réuffir le fecret qu'il prélendoil avoir été fophe, pour faire vivre les hommes quatre ou cinq cens ans ''. Cet Abbé, dit encore Mr. Baillet, étoit fi perfuadé de la certitude des
Mr. Des Caries fur ce point, qu'il aurait Juré qu'il lui aurait été impoffible de mourir comme il fil à cinquanle-qualre ans ; que fans une cauj'e étrangère & violente [comme celle qui
connoijj'ances de
<S'-
»
dérégla fa machine en Suéde) il aurait vécu cinq cens ans, après » avoir trouvé l'art de vivre phifieurs ficelés
»
comme
)'
lui-même
)'
'^.
"
Il
étoit le
pourtant bien éloigné de ce rare fecret, s'il prétend Mr. (ioris, qu'il fe foit tué en voulant félon les
Principes de
fa
ell
vrî^i,
fc traiter
Médecine. Ce Philofophe,
Des Cartes ccrivoii cela d'Egmond, en iô38, à l'âge de 42 ans. Il 12 ans après. - Lettres de Mr. Des Cartes, t. II, p. 374. » Des Maizcaux reproduit tout un passade de la kiire du =3 janvier i638, a.
"
i.
«
mourut I,
p.
b.
"
507, 1. 3-20. Vie de Mr. Des Cartes,
c.
«
Baillet, ubi fupra, p.
4^2
t.
II. p.
&
453.
448. »
«
072
Additions.
dil-il*, s'étoit mis fi forl eu léle que les femblables fc gueriffoienl parles femblables, qu'étant umlade de la jievre dont il ejl mort, ilJe fit aporter de l'eau de vie qu'il biit avec impatience, dans le dejj'ein de guérir lefemhlable par le femblable. Le Médecin voulant Vempêcher de boire celte eau de vie, le malade répondit : Monlieur, les
» » » » »
femblables
»
le
guerill'ent par les lerablabies; aiiili lai(Tez-moi, je
petite machine. En même îems il but ce vous prie, 6'le » prétendu remède, qui aujjilul lui caufa des hoquets furieux, » déroba à tous les fecours. » « Mais c'eil-là un conte fait à piaifir. Ce qu'il y a de vrai, c'eil que Des Ortes, dans le fort de la tievre qui le oonfumoit, ne vou» lut jamais foutïrir qu'on le faignàt, & qu'il n'y confentit que loi1[La Vie de Monfieur de Saint-Evremond. » qu'il étoit trop tard''. Œuvres de Mr. de Saint-Evremond. Par Mr. Des Mai^eaux.
gouverner ma
»
)>
)
—
4" édit.,
Amsterdam,
172(3,
t. I,
p.
80-86.)
Sainl-Evremond, forcé de quitter
la
F'rance, s'était retiré d'abord
de i66r, puis dès l'année suivante en mois à Londres, en 1661, faisant partie de l'ambassade envoyée par Louis XIV à Charles II pour le féliciter de son rétablissement sur le trône. C'est sous
en Hollande, sur Angleterre, où
il
la
fin
avait déjà passé six
donne au lecteur cet avcitiffemear sur la l'ie de Mr. de St. Evremont : « Elle » contient toutes les particularités de fa Vie, qu'il m'a dites lui" même, ou que j'ai apprifes de fes Amis. » {Ibid., p. xvn.)
l'année 1662 que Des Maizeaux place son récit, et
DESCARTES
et
il
REGI US.
Regius (Henri de Roy), professeur de médecine à l'Université 16IÎ7, s'était inspiré des idées de Descartes, non un L'a vu, dans son enseignement. En ltii-m.èrae, sans péril pour 1646, il voulut en donner un exposé complet au public dans un
d'Utrecht depuis
a. »
n
"
Voyez
le
Journal des
.S
avans du 10 Dcccnihrc 1703,
p.
I
.
101)4
de
l'Edition de Hollande. » b. « Voyez la Vie de Mr. Des Cartes, tom. Il, p. 4'7 «i^ luiv. Confultez aufTi la Lettre de Mr. Vv'euiies, Médecin de la Reine de Sucdc, que Mr Crcnius a publiée dans le tome de ton Recueil, intitulé Animad Voir i. V, verjiunes philolofiica' éf hijïoricœ, iS;c., page 36 .Sr fuiv.
477-479, de cette édition.
1
..
Descartes et Regius. dont
livre,
il
ôjj
avait apporté le manuscrit au philosophe dès le
mois
de juin 1645. Celui-ci avait vivement déconseillé la publication*. Mais Regius passa outie, et le livre parut en 1646 (dédicace du io/'20 août), sous le litre de Fundamcnta Pliy/ices. Les raisons de se méfier ne manquaient pas à Descartes. Lui-
même
dans ses Principia de 1644, qu'une partie de sa philosophie (ou de sa physique, car c'était tout un) il lui restait à traiter des plantes, des animaux et de l'homme. Regius n'allait-il point le prévenir, et donner, avant son maître, le corps entier de doctrine, que celui-ci promettait''? En effet, sur les douze chapitres que contiennent les Putidamenta Phyfices, les six premiers correspondent a peu près aux Principia de Descartes, et les six derniers ont pour titres, notamment, De Stirpibus, De Animalibus, De Mouline, c'est-à-dire justement les inatièrcs que le philosophe n'avait encore publié,
:
n'avait pas encore livrées à
publicité, et auxquelles
la
continuait
il
de travailler.
Le
donc en danger de prendre
lecteur était
nières questions, et de recevoir
du tout
n'était pas
ce qui
comme
Regius
cela.
le change sur ces derpure doctrine de Descartes
la
a
donné bien des choses de
Descartes prétend qu'au sujet de son cru; ou même il a fait pis l'animal, en particulier, Regius utilisa des notes manuscrites que lui:
même à
en
pour son usage, et communiquées seulement Et Regius les utilisa maladroitement il donne, deux reprises, une explication des mouvements des
avait rédigées
quelques
arriis.
effet, et à
que
miiscles,
comme
:
n'avait point eu
il
communication des
gina qui ne cadraient plus avec
lautive^
Or
le
il
;
mais,
en ima-
:
elle
ne concernait
mouvement de l'oeil; mais elle pouvait mouvements de notre machine, et c'était l'action
qu'un cas particulier, de l'âme sur
sienne
figures,
texte, et rendaient l'explication
le
des plus importantes
celle-ci était
s'étendre à tous les
comme
revendique
philosophe
le
le
corps, qui se trouvait traitée dans
la
question ainsi
généralisée.
Descartes ne prononce pas
le
dant, au moins sur ce point,
de
le reste
la
ph\sique.
des Fundamenta
I.
Voir
b
Huygens en lugea
p.
effet,
de feuilleter ce volume or il en
Les figures y sont nombreuses
ainsi, lettre à
et
un cepen-
peut-être encore pour
:
256.
Mersenne du
21
août 1646. Voir
IV,p. S14. c.
p.
IV.
suffît,
plagiat. C'en était
même
de en
23X, 239. 241, 248, 254
a
t
Il
Plij-Jices.
mot de et
Toire IV.
626
I.
p.
517,
1
s3, à p.
5i8,
1.
2; p
366,
1.
17. à
p.
367,
11-2?
Œl'vres. VI.
8b
1.
14;
j
Additions.
674
soient pas empruntées, ou pour niieux dire
est bien peu, qui ne
transportées
Dioptriqtie çx des Météores, qui datent de
1644, ou bien de
la
Ce
que
serait à croire
ont resservi;
du volume des Principia, publie en
telles quelles,
et
de
clichés, ou plutôt les mêmes bois, deux ouvrages de iC)4t3 et de 1Ô44 ont
mêmes
les
tait
\C)3>-.
les
môme
libraire, Louis Elzevier, à Amsterdam, aussi les bois de iGSy. chez son procurer se confrère, Jean Maire, à Leyde. Regius n'a imagine de lui-même aucune figure nouvelle, si ce n'est celle que nous venons de dire, du mouvement de l'œil en quoi il n'a pas e'té fort heureux. Et si les figures sont de Descartes, le texte qu'elles accompagnent ne reproduit pas sans doute mot pour mot celui du philosophe, mais
imprimés chez lequel a bien pu
été
le
:
que redire en d'autres termes et abréger à peu près la moins exactement. oii Regius diffère; et cette diffécependant, partie est une Il encore à Descartes, que les ressemrence devait être plus sensible blances, somme toute, flatteuses pour lui, puisqu'il êttiit nornmé comme l'inspirateur du livre, dans la dédicace. La physique de Regius est toute cartésienne; mais il n'en est plus de même de sa métaphysique. Regius ne croit pas qu'on puisse démontrer que Dieu existe, bien qu'une telle démonstration soit, pour Descartes, le fondement même de la certitude. Aussi Regius n'ambitionne-t-il se contente il plus la certitude démonstrative ou mathématique témoignage seulement sur le des sens. fondée vraisemblance, de la Descartes. soutenait Et Regius que contraire de ce C'était juste le renvoie à la fin de son ouvrage, après la physique proprement dite, au douzième et dernier chapitre. De Homiue, le peu de métaphysique qui doit la compléter. Mais cette seule interversion de^ matières est un renversement complet du système de Descartes ". Celui-ci "^'a cessé de répéter que sa physique était fondée uniquement sur sa métaphysique, et que, faute de telle-ci, celle-lh croulait toute. Et voici que son disciple déclaré, celui que lui-même avait proclamé tel, expose une physique entière, toute semblable, sinon il
ne
fait
même
doctrine, plus ou
:
même
identique à
la
A
sienne, et qui se soutient toute seule et se
y superpose un peu de métaphysique; et encore quelle métaphysique! La plus opposée qu'on puisse imaginer^ à celle que le maître considérait comme suffit à
a. « » »
elle-même.
Lettre à Elisabeth,
&
la
fin
seulement,
mars 1647
:
«
il
...mes alTertions, mifes en mauvais
fans leurs vraycs preuues, en forte qu'elles paroiffent paradoxes, & que ce qui ejl mis au commencement ne peut ejlre prouud que par ce qui eji vers la (in. » Tome IV. p. I25, 1. 25-29.
ordre
Descartes et Regius.
67^
nécessaire absolument. A la distance où nous sommes aujourd'hui, nous pouvons ne point penser que Regius ait eu tellement tort, théoriquement la partie solide, celle qui subsiste, de l'œuvre de :
Descartes, est bien
phj'sique telle qu'il l'entendait, c'est-à-dire
la
mathématique à la physique; et sans doute il pour cela de tant de métaphysique, ni surtout d'une métaphysique comme celle de Descartes. Mais pour lui, l'application de la
n'était pas besoin
son oeuvre propre, et la réforme qu'il apportait au monde scientifique; cette nouvelle métaphj'sique, fondement d'une physique nouvelle, c'était à la fois sa révolution et sa rénovation de la philosophie et de la science. Que le disciple là-dessus précisément
c'était là
ait
renié son maître, ce dut être pour celui-ci
La correspondance de Descartes ne
la
laisse
plus vive déception.
aucun doute
à
ce
sujet. Soit qu'il écrive à la princesse Elisabeth, ou bien au P. Mersenne, ou à Constantin Huygens, le lendemain de la publication du livre de Regius, on retrouve partout les mêmes plaintes, et elles sont plutôt amères la partie physique est acceptable, mais c'est de lui, Descartes, qu'elle vient; la métaphysique ne vaut rien, :
aussi est-elle toute de Regius-'. Le philosophe ne s'en tint pas à l'année suivante, en 1647, dans une Préface des lettres privées qu'il mit à la traduction française de ses Principes, il déclara publi:
quement
ce qu'il pensait des
Fundamenta Phyjices^.
Regius fut sans doute blessé de ce désaveu public, et surtout du reproche de ne rien entendre à la métaphj'sique. Aussi, avant la fin de cette même année 1647, il publia, sous forme de placard, un Programma, que nous avons vu, t. VIII (2'' partie), p. 342-346, et où il expose une série de thèses, toutes en contradiction avec la doctrine de Descartes. Celui-ci riposta aussitôt par un petit livret, intitulé Notce in
Programma, que nous avons vu également,
ibid.,
346-369; et les choses en restèrent là pour quelque temps. Le biographe de Descartes, Adrien- Baillet, assure que, après cette dernière passe d'armes entre le maître et le disciple, « Monp.
')
» » »
»
Heur Defcartes prit réfolution de ne plus parler de M. Regius qu'en termes de civilité & d'ertime, pour marquer qu'il vouloit oublier l'ingratitude de ce Philofophe. Audi fit-il connoître, depuis qu'il fut en Suéde, qu'il ne fe fouvenoit plus d'autre chofe en M. Regius que de fon mérite'. » Il faut en croire Baillet, a.
p.
Tome
619,
1.
7
b.
Tome
c.
La
IV, p. 5io, ;
p.
625,
1.
1.
9
;
p.
517,
1.
16; p. 566,
1.
i3
;
p.
Sgo,
16.
IX, 2» partie,
p. 19,
1.
2, à p. 2u,
1.
5.
Vie de Monfieur Des-Cartes, seconde partie, 1691, p. 335.
1.
19
;
Additions.
676
marge le témoignage de « Creigton, let. MS. Regius ». Mais on ne trouve pas, chez ce dernier, tant s'en faut, des sentiments semblables. Quatre ans après la mort de Descartes, il donna, en 1654, une seconde édition de son livre de 1646; seulement il changea le titr-e de Fitndameuta Phyjices. Peut-être voulait-il dérouter le lecteur, trop bien averti par la préface de Descartes en 1647; ^' choisit donc le nouveau titre de Pliilofophia Naturalis. Les bibliographes y ont même été trompés cette Philofophia Naturalis de 1654 étant présentée comme une seconde édition, ils ont imaginé sous le même titre, en i65i, une première édition qui n'a jamais existé". La seule et véritable première édition est celle des Fundamenta Ph/fices, en 1646. Mais, outre le titre, bien d'autres choses encore ont subi des changements. puisqu'il invoque en »
à
:
D'abord,
si la
dédicace au prince d'Orange. Frédéric-Henri, se
trouve reproduite, en 1654, avec la même date du 10/20 août 1646, Regius en a vilainement ôté le nom de Descartes, comme Clerselier reprochera, avec justice, deux ans après, dans
le lui
la
préface
du
P"'^ dans un Avis au Lecteur, du S avril 1654, Regius insinue qu'il est le premier qui ait exposé cette philosophie au public, /ecw/o nojlro primus exhibueram : entendons le premier, même avant Descartes, puisqu'il l'enseignait, lui
tome
I
des Lettres, en
16517''.
Regius, depuis dix-sept ans (1637), abhinc annos prccter propler publitation parla publication du philosophe
—
feptendecim, et
—
que de 1644; Regius l'a d'ailleurs complétée, il y a huit ans, aute oâennium, dans son ouvrage de 1646, où se trouve compris tout l'univers, tota rerum Vniverjitas. Enfin, dans une pièce de vers à sa louange, selon l'usage du temps, par un jeu de mots sur son nom de Regius, il est proclamé roi des philosophes, anciens et modernes. Et peut-être, en effet, Henri de Roy s'imaginait-il naïvement qu'il n'était pas indigne de ce titre d'honneur. tielle
n'est
reprend alors, et dans le même ordre, les matières exposées en 1646, avec bien des enrichissements d'ailleurs, y^cun^a editio priore multo locupletiur. 11 les répartit, non plus en douze chapitres, mais en cinq livres, dont chacun est subdivisé à son tour. Au dernier Il
livre.
De Homine,
sur les pfissions,
il
ajoute en son lieu un assez long développement
De Affeâibus
(c.
XL
p.
413-432). Le petit livre de
Descaries. qui traite de cette matière, n'avait été publié qu'à
a.
p
Voir, par exemple, Alphonse Willems, Les Elsevier, Bruxelles, 1880,
298, n» b.
la fin
1
Tome
178. \',
p.
625-626.
Descartes et Regius. de 1649
d'j'j
Regius n'en avait sans doute pas eu connaissance auparavant, car il n'en disait mot en 1646; mais dans sa seconde édition de 1654, il complète sur ce point son ouvrage. Toutefois la principale addition de ce livre V, est au chapitre i, p. 334-36o, correspondant à p. 245-252 de la première édition, soit 26 pages et demie contre 7 et demie seulement. Ce chapitre 1 est intitulé De Meule humana, five Anima rationali, ce qui est précisément le titre du Programma de 1647. Aussi Regius insère-t-il en entier les thèses de ce programme, avec quelques développements c'est là sa réponse aux Notes de Descartes en 1647. Le nom du philosophe n'est pas prononcé; mais les critiques ne manquent pas contre lui, avec des expressions blessantes, qui le visent personnellement Vaux & •
:
:
:
eorum fuut gloriationes... Ut quidam perperàm exijîimant... Ainsi non seulement Regius accentue son opposition, ce qui est son inanes
mais il y ajoute des procédés déplaisants, qu'on retrouve encore un peu plus tard, lorsque Clerselier lui demandera en vain communication des lettres qu'il avait dû conserver de Descartes, droit
et
;
rappellera ironiquement à ce disciple, qu'il
à fait,
pour
mettre
la
&
la
n'en use pas tout
mémoire de son maitre, comme semblait
devise de son portrait dans l'édition de
Generofe
iÇ)bi^:
le
pro-
Candide
".
venu peut-être à se croire, de bonne foi, philosophie nouvelle. Descartes avait bien,
C'est que Regius en était le
principal auteur de
la
sans doute, dans des entretiens particuliers, indiqué les principes. Il avait même donné au public quelques échantillons de ce qu'on
dans ses Essais de 1637. Mais qui donc avait, le le corps même de la doctrine ? Qui l'avait exposé publiquement ? si ce n'est Regius, dans ses leçons à l'Université d'Utrecht depuis 1637, bien avant, par conséquent, que Descartes en ait publié une partie dans son ouvrage de 1644. Et cela, Descartes l'avait reconnu lui-même, en 16^2, dans sa Lettre au P. Dinet une page entière y est consacrée à Regius, qui avait réussi, en lisant la Dioptrique et les Météores, et en méditant sur les principes de la vraie philosophie, à composer lui-même en quelques mois une Physique entière (il disait une Ph5'siologie, /"/(;-/iologiam), telle que Descartes pouvait par avance l'avouer comme sienne ^. Regius prit pour argent comptant cette politesse excessive. En 1668, il découpe cette page, et l'imprime bien en vue. pouvait en
tirer,
premier, déduit en entier
:
a.
b.
Tome Tome
V,
p.
VII,
626;
et
p. 582,
457, note
t.
III, p.
1.
17, a p. 583,
1.
i.
a.
Additions.
678 comme une
pièce justificative, après une préface où
expose ses
il
un autre ouvrage de
revendications. Cela se trouve dans
cet auteur,
Un
peu plus, et Regius irait jusqu'à dire que le Descartes, dans ses Principia de 1644. n'a fait que le plagier simple de plagiat maître, plagiaire du disciple! le livre imprime, l'enseignement oral donné par celui-ci d'abord Et peut-être Regius en était-il persuadé dans son for intérieur bel exemple d'infatuation de soi-même chez cet enfant d'Utrecht, Regius Ultrajeâinus, in Academia patria profeffor, grisé, sans doute, par l'admiration de ses collègues et de ses concitoyens, et pour qui sa ville natale était tout l'univers. Je ne sais quelle fut la fortune des livres de Regius, même au xvn'^ siècle, comparés à ceux de Descartes un exemplaire des Fundamenta Phyfices de 1646 m'a été envoyé de la Bibliothèque de l'Université de Leyde, où n'ont manqué, depuis plus de deux cent cinquante ans, ni les professeurs ni les étudiants pour le lire le livre avait été si peu lu, qu'en plusieurs endroits, consintitule Aledicina'.
:
!
:
:
:
a.
Regu Ultrajectini Medicina & Praxis Medica. ad Rhcnum, Theodorus ab Ackersdijck, cla la c
Henrici
tcrtia. iTrajecti
Editio lxviii.
La dédicace de la première édition, est ainsi datée « 3i Maij 1647. Styl. Jul. Dans un Avis au Lecteur, « 20 Januarij, Anne cIo loc lxviii, " Stylo Jul. », on trouve ceci « ...Teftatus jam tiim fuerat in Dilferta» tione de N^ethodo Cartefius, hoc à fe jam fadum, & inlignia fuoruni » conatuum fpecimina, in addità Dioptricâ & Meteorologià edidcrat. » Verùm Vir ille ingcniolilTimus in codem opère tum publiée ligniticavii, » Jibi nullo modo permittendum, ut quicquam eorum, fe vivo, in lucem :
Il
>>
:
» n "
>
prodiret; addens lamen, ea fola, quce in Metliodo. quafi per judi'
»
»
codemque corporis
Domine, illi duo entia naturâ plane divcrfa, nempe fpatium & corpus phyficum l'eu maieriale, fignificent. Quanquam autcm utrunque & à mathematico & à phjfico confideretur, longé tamen
»
utriufque conliderationis ratio. Mathematicus enim fpatiurn primo ac per le confiderat, prout extcnfum cft, menfura-
.'
diverfa
efl
ut partes illius, pro diverfis
terminorum
»
bile ac divilibile
»
pofitionibus, diverfas figuras induant, diverfafque patiantur ad
»
»
invicem rationes ac proportioncs idem autem Mathematicus confiderat corpus phyficum fecundariô tantiim atque ex accidenti, prout fcilicct illud extenditur in tali fpatio, fecundùm quafvis
»
dimenfiones
»
&
»
1'
:
fie
;
& figuras, non autem fecundùm diverfitatem materia: unde vulgare illud, iiiallieninlictis ab/lrahil à materià. Phyficus, è contrario, corpus phyficum primo ac per fe confideforniit:
:
piout materiale
ac mobile, mutabile aut immutabile, cor-
»
rat,
»
ruptibile aut incorruptibilc,
»
mathematicum
>
fcilicet
»
phvficum,
.)
exercet operationes. Vide ev^o^/ubjuiixi, quhni diverfa
»
tu confundis,
»
& «
illo
Imô.
;
idem autcm Phyficus fpatium
per illud extenditur ac movetur corpus
i^:
eodemque
quorum
diverfa: proprietates.
—
i*