VOLUMEN XXIX
FASCICULUS 1
MCMLXIII
ORIENTALIA CHRISTIANA PERIODICA COMMENTARII
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VOLUMEN XXIX
FASCICULUS 1
MCMLXIII
ORIENTALIA CHRISTIANA PERIODICA COMMENTARII
DE
S AC R A
Pl?O FAN· A
ET
PONTIFICII
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STUDIORUM
. PONT. INSTITUTUM ORIENTALIUM STUDIORUM PIAZZA SANTA MARIA MAOOlORE, 7
ROMA
1963
La chronique brève de 1352 Texte, traduction et commentaire Première partie: de I20j ri I327
l.a chronique brève du XIV" siècle, découverte, puhliée et traduite en russe par B. T. Gorjanov, appelait un commentaire (1). En essayant de le composer nous nous som111es rendus compte qu'il était utile aussi, voire nécessaire, de réimprimer, ou plutôt de rééditer le texte. Des photographies dues à l'obligeance de M. M ichel Laskaris,
Corfou,
ont permis d'entreprendre le travail.
Notre édition vise surtout à être utile aux historiens. C'est pour quoi on a divisé le texte en petits paragraphes - 56 en tout dont chacun est précédé de la date, aussi complète et exacte que possible, des faits qui y sont rapportés. On a normalisé l'ortho graphe quand la divergence des graphies n'impliquait pas une diffé rence phonétique. Toutefois quand il s'agissait de noms propres on a reproduit en apparat la forme du manuscrit. On a signalé, et à l'occasion, comblé, plusieurs 'lacunes;, et mis une fois (S 22) entre [crochets] quelques mots insérés par erreur. Quand nos lec tures diffèrent de celles de M. Gorjanov sur quelque point d'im portance historique - il s'agit surtout de dates - on a indi(lUé les siennes en apparat (g). En marge on a reproduit les numéros des pages et de chaque cinquième ligne du texte de
l'editio princeps.
N'ayant pas vu le manuscrit nous devons renvoyer le lecteur aux catalogues et à l'introduction de :oL Gorjanov. .:\Iais, pour ce qui concerne l'écriture des folios 174-I74v, qui contiennent la chroni que, et que M. Gorjanov date du XYle siècle, un paléographe aussi averti que le regretté Ciro Giannelli la datait sans hésitation de la fin du XIVe siècle. I.e fait, d'ailleurs, n'influe pas sur la \'aleur historique du texte, qui est de première qualité, comme nous espérons le montrer dans notre commentaire. (1) B. T. (�(m.L\�OY, Sei,daJlllyj iI)lollimllyj l'izantijsluj I,lm!llo!!ra! XII' 1'l'ka, \ïzantijskij Yremennik, 2 (ICJ4CJ) 27Ô-1<J3.
332
R.-J.
I.oenertz Ο. Ρ.
ι
Ό δεσπότης κύρις Θεόδωρο:, δ Λάσκαρι:" ό γαμβρος τού βασιλέως κυρο!) 'Αλεξίου τού Βαμβακοράβδου, προ τού παραλαβείν τους Λατίνους \ Τ7 , , \ ΛΤ' ' , , χρονου; λιν απηγεν εις την ικαιαν . και\ δ ιαβιβασας την Λωνσταντινουπο \ �" '() , � , " λων και αρχοντων. βασιλευ; υπο των συνοραμοντ(ι)ν ()υο ανηγορευυη οχ ,Ο, -' \ =; " -' και βασι λευσα; χρονους ιη εκοιμηυη τφ ,ςψκι·9' ετει, και εταφη εν τrι μον[ί τού Ύακίνι90υ, ενD α και ό πενΟερο; αυτού τέ{}απται και ή τούτου
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, Εβασίλευσε δε δ γαμβρο:, αυτού κύρι:, 'Ιυ)άννης δ Βατάτζης τψ /�ψλγ' ετει' και ζήσας ετη (ξβ' και βασιλεύσας Ε!τη) λγ' εκοιμ17{}η και lΤClφη εν τfί μον[ί ΤCV�I Συ)σάνδρ(ι)ν. 3 ρ 1>" , Ι Θ '� Δ ' α - ο' , " , Διτιι εγενετο IJflat,λευς () υιοc; αυτου κυρις oυ κ � t:ooιogo:, , \ Ο \ , ' \ , ρ Ι Λ ασκαρις, " " τι:) χψξβ' ετει' και Ειιασι λ ευσεν tTJ] γ . και ·ανων εταφη μετα τού πατρrΊς αυΤC)1). \
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Μηνι Αυγούστφ ΙνδικταΙΙνο:, α τού αυτού ετους (lνηγορε!Jι9η βασι, λευ:, δ Vl(j� αυτού κύρι:, , !(ι)άννης Λούκας δ Λάσκαρις, γιν E?τrυν οι'πιο η . Ι
15
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ύ η Μ1]1'Ι Ν οιψβρίψ ιγ' Ιν,5ικτιι"()}ιος β', τίμέρ(! Παfjασκευfι, ανljγορε D κυρο ,)ι:σπι)τη::: κΠ(!ις ΜιχαΤI? ιί Πl1λωολ,)γος ΠI1ΡΙΙ τοΓ; βασιλέως, υ , !'I)(J.}I}lo/) Λ ()'ι)κα ΤΙΥι! Λ ιίσκαοι. Ι l'01Is: :Vloskvn, Bi1JliotekH (�οsιHl4
6837/1329 (ind. 12) V.28-VII.8 433,9-436,18. Canto II 6-9
l
=
l 341,5-363,11.
Le 28 mat" de l'année 6837, dotf,zz'ème venant de Didymotiq'ite, arriva dans la Ville. Et le premier j�tin il passa en Mésothénie, contre Orkhan. Et le IO d1,i même mois il livra bataille près d1t lieu dit Pelekanon. Et queLques nobles tombèrent. L'empereztr a1tssi fut blessé à la jambe, à l'articulation du genou, mais n'en eut aucun dommage. Et le II jttin il passa dans la Ville, et toute l'armée fut congédiée. Et le 8 juillet il s'en alla à Didymotique.
Les dates de notre chronique s'harmonisent à merveille avec le récit de Grégoras et surtout avec celui, plus détaillé et plus précis, de Cantacuzène. - Vers la mi-printemps, en mai 1329, Andro nie III, sollicité, conseillé, stimulé par Kontophrés (Godefroy), gouverneur de Mésothénie, décida d'attaquer les Turcs ottomans de Bithynie, qui harcelaient et affamaient Nicomédie (Cant. 341,9342, 1). De Didymotique, où il résidait volontiers, il vint à Constan tinople le 28 mai, traversa le Bosphore avec une armée réunie à la hâte et débarqua à Scoutari (Chrysopolis, Usküdar), le premier juin (Cant. 342,1-10; Greg. 433,9-24). Mais il s'était décidé trop tard. Alertés, les Turcs nomades évacuèrent les plaines avec leurs troupeaux et se mirent en sécurité dans les montagnes (Cant. 342,II-15; cf. 343,1-7). Andronic demeura à Scoutari jusqu'au 6 juin ( 1) . Puis il marcha pendant trois jours, en direction de Nico-
(1) Ni Cantacuzène ni Grégoras ne parlent d'un séjour à Scoutari, mais ils ne disent pas non plus qu'on partit le jour même du débarque ment. Ils sont d'accord pour dire que la marche dura trois jours, et que la bataille de Pelekanon fut combattue le quatrième. Conuue ce fut le 10 juin, la marche dura du 7 au 9, et le séjour à Scoutari fut de six jours (non pas dix, comme pense le R. P. V. Laurent, R.É.B. 7, 206, qui, par ailleurs, a vu le premier la nécessité d'admettre un séjour de quelque durée à Scon tari). - Les trois étapes de la marche durent être très brèves, car Andro nic envisage la possibilité de refaire le chemin de retonr en nn on denx jours: CANT. 354,23-24.
R .-J. Loenertz O. P .
médie et de l'ennemi, suivant la voie romaine de Chalcédoine à Xicomédie, faisant tout au plus 15 kilomètres par jour. Le soir du troisième jour il campa près du lieu dit Pelekanon, en vue de l'en nemi (1) . Un coup d'oeil sur le terrain et sur les positions turques montra aux militaires expérimentés - dont Cantacuzène - que l'expédition grecque avait manqué sont but . La population turque s'étant retirée dans ses pâturages d'été sur la montagne il manquait aux soldats de l'empereur leur plus puissant motif de combattre, l'espoir du butin . D'autre part 1'armée turque était à l'abri de défenses naturelles, qu'on n'avait aucun espoir de forcer. Pour sauver au moins l'apparence de l'honneur un conseil de guerre décida qu'on offrirait bataille aux Turcs le lendemain et qu'on retournerait à Byzance, si Orkhan ne relevait pas le défi (2) . L'émir accepta le combat, résolu toutefois à le conduire selon sa tactique, en tirant parti du terrain favorable et de 1 'armement léger de ses hommes. Ainsi la « bataille» de Pelekanon du 10 juin 1329 se réduisit à une série d'escarmouches. Le gros de l'armée ottomane resta sur ses positions, tandis que 300 archers montés (3) harcelaient le front grec, se retirant dès que l 'ennemi chargeait, le relançant dès qu'il rebroussait chemin. Vers le soir seulement les Grecs durent repousser deux attaques turques plus massives ( 4 ) . A la tombée de la nuit, sur l'avis de Cantacuzène, Andronic décida qu'on retournerait au camp, qu'on y passerait la nuit et qu'on battrait
( 1 ) CANT. 342,2 1 -25. - Grégoras (434,1-8) dit « Philokrènè '>, confon dant le lieu du campement avec la place fortifiée où se réfugia le gros de l'armée grecque dans la nuit du 10 au II juin, et où se livra un dernier combat, à l'aube du Ir. (2) L'aveu de la faillite, humiliant pour la stratégie byzantine, n'est pas fait par le médisant Grégoras, mais par Cantacuzène (343,1- I Ü) , un cles militaires responsables de l'état-major impérial! On croit cl'ailleurs percevoir chez lui, sinon de l'admiration, du moins l'estillle (l'un professionnel, pour la tactique d'Orkhan, qu'il décrit avec détail. Cl) CAN'f. 344,3 i:7JlOTO�6T1u. Cantacuzène ne dÉcrit pas l'armement grec, mais il donne ù penser, ici COIllme ailleurs, qu'il ressemblait fort ù celui de la chevalerie occidentale. (4) Cantacuzène (347,1-348,1I) décrit les trois premières de ces escar J1Iouches, dit ensuite qu'elles continuèrent jusqu'au soir (348,11-23) et raconte pour finir les cleux dernières attaques turques (348,23-349, II et 34 août de la première indiction l'empereur partit avec des galères à Nicomédie, et on fit la paix avec Orkhan. Et l'empereur promit de payer anmtellement I2000 hyperPères POllY les villes de M ésothénie, depuis Nicomédie jztSqlt'à la Ville. Andronic III alla deux fois en personne ravitailler Nicomédie, affamée par les Turcs de l'émir Orkhan. La première fois il y resta l trois jours; l'émir n'était pas avec ses troupes (Cant. II 26 459, 15-460, 14). C'était juste avant la troisième campagne en Bulgarie, celle qui s'acheva, le 18 juillet 1331, par le combat et la paix de Rhossokastron (4 ) . La deuxième fois il demeura plus d'une =
( 1 ) DOLGER, Regesten, nO 2739.
(2) [1\1. GEDEÔN],
'H Zwor5ôxo; IIIJ}!1}, Athènes 1881, 71-72; cité, R. JANIN, Les églises el les monastères, Paris 1953, 234 et n. 4. - En février 1367 le patriarche Philothée, confirmant certaines possessions de Lavra à Constantinople, dit en passant qu'elle y possédait un metochion, « av inwJlvlwJI Tj BWTÔXO; Tj Zwoôôxo; »; SPYRIDON LA YRIOTE, 'Al'lO(JClTtxà Èx TOU à(JXEÎov Toi; àEtllJl1}ŒTOV 'A}.E�â.Jlr5eov Aav(JtWTOV in r(J1)I'Ô(!lO:; 6 IIalafUi;, 9 (1929) 131-136; V. 133-IJ6. (3) Par contre le R. P. R. JANIN (Op. cil., 234) estimait que le Yoca ble « ne peut s' appliquer qu'au monastère dont nous parlons ici » à savoir, celui situé hors de la porte de Pègè. (4 ) DOI,GER, RegestelI, nO 2777. - La date de cette paix, et celle de la guerre qu'elle terminait, est controversée. Les uns, à la suite de Gré goras (X 4 l 483,21-488,22) disent 1332, les autres, se fiant à Cantacu zène, tiennent pour 1331. Ils ont raison, mais ici la chose n'importe pas. 1331 ou 1332, la visite d'Andronic III à Nicomédie qui précéda la guerre =
La chronique brève de 1352
53
semaine à Nicomédie et traita avec Orkhan, qui com mandait en personne les assiégeants (Cant. II 24 = l 446,20-448,5). C'est l'é pisode rapporté par notre chroniqueur, avec des détails nouveaux, qui réparent les silences et la réticence de Cantacuzène. L'impérial historien raconte que l'émir ottoman fit saluer Andronic, avant même que celui-ci débarquât, et se déclara prêt à traiter . . . ou à combattre, selon le cas. On négocia, et la paix fut conclue. Puis on échangea les cadeaux d'usage. Orkhan et ses guerriers rentrèrent dans leurs foyers, après que l'émir se fttt obligé à ne plus molester les possessions grecques. I,,'empereur débarqua, resta encore sept jours à Nicomédie, et retourna à Constantinople, Cantacuzène, qui s'attarde à décrire les accessoires, survole en deux lignes le traité lui-même (448,r6-r8) et oublie, ou mieux, omet délibérément, de nous dire ce qui détermina Orkhan à lever le siège de Nicomédie, et à signer un traité de non-agression! Notre chroniqueur fournit la réponse: Andronic acheta la paix, en promettant de payer chaque année r2000 hyperpères (1) . l,a date que notre chronique assigne au départ de l'empereur pour Nicomédie, combinée avec la durée du séjour et celle, pro bable, de la traversée, aide à préciser deux autres dates, qui ont leur importance: celle du retour d'Andronic à Constantinople, en été r333, après un séjour en Macédoine et en Thessalie (Cant. II 28 l 474,5-476,2) et celle du procès de Syrgiannès Paléologue Philanthropène, gouverneur de Thessalonique, accusé de haute =,
de Bulgarie est nécessairement antérieure à l'autre, qui précéda immédia tement le procès de Syrgiannès, car celui-ci eut lieu, sans aucun doute possible, en été-automne 1333; v. l'article de S. Binon, cité ci-dessous p. 16 n. 1. Le désordre qui règne dans cette partie de l ' œuvre de Cantacu zène a dérouté M. G. ARXAKES, Q[ ngwTOt 'O{}W/lUVO{, 195-196. Croyant que l'épisode raconté en premier lieu dans les Mémoires de Cantacuzène, tels que nous les lisons, fut aussi le premier dans le temps, il imagine que l'émir ottoman viola presque immédiatement le traité de paix à peine conclu. ( 1) C'est ce qu'a bien vu le R. P. V. l,aurent, dès qu'il eut connais sance de notre chronique; v. R. É. B. 7 (1949) 211. - 1\1. FR. Dor,GER, (Regesten nO 2762), qui a connu trop tard notre chronique pour l'exploiter à fond, place l'épisode en automne 1330 et donne l'impression qu'Andronic était à Constantinople quand il négociait avec Orkhan. Corriger en consé quence le nO 2762, et le placer après le numéro 2800, lequel, ainsi que les numéros 2796-2799, doit être daté « 1333, été» et nOll « autolllne ».
54
R.-J. Loenertz O. P.
trahison. Syrgiannès accompagnait l'empereur à Constantinople pour y être jugé (1) . Or Andronic, bien qu'il eût hâte d'instruire le procès, l'ajourna néanmoins, juste le temps nécessaire pour secourir Nicomédie (Cant. 446,r6-20). Qu'il soit parti au début ou à la fin d'août, il reste que le procès de Syrgiannès commença vers la mi-août au plus tôt, dans la première moitié de septembre au plus tard. Dans le texte, après le nom du mois au datif - un datif qui n'est ni précédé de l'article comme aux §§ 40 et 43 ni précédé ou suivi du mot P:YJv[ comme aux §§ 4, 29, 54, 55, 57 - le quantième manque. Le phénomène se réproduit aux §§ 28, 30, 33, 35, 37,42, 52 et au § 48 il est possible qu'il faille lire Matcp 0' au lieu de Matcp Os. Probablement le chroniqueur, qui avait à un degré exceptionnel le goût des dates complètes, exactes et précises, avait laissé un blanc, que les copistes se sont empressés de négliger quand ils transcrivirent son œuvre.
28. ÉLECTION DU PATRIARCHE JEAN
Greg. X 7,3
=
l
6842/1334 (incl. 2) II 496,14-18. Cant. II 21
=
XIV CALÉCAS. l
431,20-435,20.
Le < . . > février de l'année 6842, deuxième indiction, on élitt patriarche un prêtre originaire d'A pros, nOJ1uné Jean, du clergé séculier, membre aussi de la chapelle impérz:ale.
Grégoras et Cantacuzène placent l'élection du patriarche Jean Calécas au début du printemps, avant le départ d'Andronic III pour Dic1ymotique, et de là pour Thessalonique, olt il devait faire face à l'invasion serbe provoquée par Syrgiannès. L'affaire se termina en été, exactement le mardi 23 août r334 (fête de S. Loup, précise un chroniqueur), par le meurtre de Syrgiannès (2) . Notre ( 1) Sur la personne et la carrière de Syrgiannès v. S. BINON, A propos d'un 1)rostagma inédit d'Andronic III Paléologue, B.Z. 38 (1938) 133-155 et 377-407. Cf. Dôr,CER, Regesten, 2461, 2564, 2764, 2766. ( 2 ) Chronicon breve Thessalonicense, ed. R.-J. Loenertz, in Démétrius Cydonès, Correspondance, l (Studi e Testi, 186) , Vatican 1956, 175 nO 1. Le synchronisme garantit la valeur de la notice. - Dans mon édition, lin. 2 du texte, corriger une faute; au lieu de ,ÇWfI octobre, dixième indiction, le grand Domestiq1te sortit (de Constantinople) pom se rendre à Dz·dymotz·que. Et en passant à Épibates ü donna sécurité fttrée à A pocaztq%e, qzn· sortit de son châ teau-fort. Et il lui permit de rentrer à Constantinople. Et quand il y fut il indisposa l'impératrice contre le grand Domestique. Et il prédisposa tout pom faire arrêter aussi les nobles. Et eux l'apprirent, brisèrent la Porte du PorPhyrogénète et s'en allèrent à Didymotique. Et A poca1tq1te souleva le peuPle, q1ti s'empara de t02ts leurs biens et démolit leurs maisons. Et eltX le Sltrent, et avec l'armée ils firent pren dre la pourpre à Cantacuzène et ils l'acclamèrent empereur le 26 oc tobre. Ensuite il y elEt ltne brotlille grave entre etlx et le reste dn monde.
Cantacuzène ( 1 °4, 2-3) dit qu'il partit de Constantinople le septembre (ôyô6!) cp{}{vovroç) . Comme Didymotique se trouvait à quatre jours de marche de la capitale ( I ) il aurait pu y arriver le 26 septembre. Mais il s'arrêta au moins un jour à Êpibates pour négocier avec Alexis Apocauque ( 1 °4, 14- 1 ° 5 , 6 ; cf. Greg. 6°4, 106°5 , 9) . Il a pu s'arrêter ailleurs et arriver à Didymotique au début d'octobre, ce qui sauverait l'autorité de notre chroniqueur. Grégoras (600,9-ro) ne donne aucune date. - Pendant son séjour à Constan tinople Cantacuzène avait négocié par lettres et par messagers avec Alexis Apocauque, lui promettant, et faisant promettre par l'im pératrice, sous la foi du serment, pardon et slueté s'il rentrait à Constantinople (2) . Mais Apocauque avait déclaré qu'il ne se fiait et ne se fierait pas aux serments. Or plus tard, apprenant que le grand Domestique passait à Épibates en route pour Didymotique 23
Iovviq> ël; ràc; lr;' , rov ayiov flêyaÂoflagrv(!O; AêOvriov, Èyêvv;jfjr; cl f3am},€'l'C; 0 WV(]IC; > Iwavvr;ç, lhove; / ;Wfl', 0 Ila}.awMyoc; (2). Ces témoignages concordants de témoins oculaires permettent d' interpréter et de corriger celui de la chronique brève 47 (lin. I I- I Z ) où la notice sur le couronnement de Jean
V
se présente
comme suit :
"Erovc; ,çwv' , NOêf3(]iq> d}" i;fli(]Cf {J' , Èarùp{}r;v (JamÂêVe; Jwavvr;c;). Èyêvv;j{}r; (Ji ,ÇWfl' [NOêV(]{W] > !ovv{q> le' . Les mots que nous aj outons entre < ) se justifient d'eux-mêmes. Celui placé entre [J est évidemment de trop, bien qu'il ne soit pas biffé . Le copiste l 'a écrit d'un trait, sans déposer la plume, liant la première lettre
à
la dernière du chiffre qui précède. Au contraire
entre VOêV(]Lq> et lovvùp il y a un espace. I",e copiste avait d'abord répété par erreur le nom du mois qu'i1 1isait au début de la notice . Puis il répara son erreur mais oublia de biffer le mot superflu . La différence d'un j our entre sa date et celles de Grégoras et de l' ano nyme de Leshos prouve qu 'il suivait une source différente . - Les chroniques brèves 47, 52 et I5 s ' accordent avec Grégoras sur la date du I9 novembre I 34I pour le couronnement de Jean tre notre chronique. - Grégoras (XII I 3 , 2 et 4
=
V,
con
II 6I6, I6-6I7,6
et 6I 7,22-6 I 8 , 9) rapporte que le j eune empereur, revêtu de ses insignes, parut au balcon du palais le 24 décembre I34I et le 6 j anvier I342. R.-J . LOENERTz,
(1)
GIU�G.
(2)
' EXXÀ'Y}ŒWŒTt'K'Y) 'AÀ'Y}fhw,
X
3, 1
=
l 482, 1 -3 . 23
( l g0 3 )
382.
O.
P.
VOLUMEN XXXI
FASCICULUS 1
MCMLXV
ORIENTALIA CHRISTIANA PERIC)DICA COl\ll\1ENTARII SACRA
ET
PONTIFICII
DE
lŒ
ORIENTALl
PROFAN A
INSTITUTI
EDI T I
AETATIS CHl�ISTIANAE CURA
ORIENTALIUM
ET
OPE RE
STUDIORUM
PONT. INSTITUTUM ORIENTALIUM STUDIORUM PIAZZA SANTA MARIA MAGGIORE, 7
HOMA
1965 /1
.
J
' .
Ια chronique breve de 1352 Texte, traduction et commentaire
(*)
Troisieme partie: de Ι342 α Ι348
6850/1342 (ind. 10) III-VII
37
ΜαρτΕφ mai de ['année 6852, dottzième indiction, le Grand D1tc mit sttr Pied 1tne armée nombre1tSe. Il prit attssi avec lui l'ell1-pere2tr, monseigneur Jean, et le patriarche, monseignettr Jean, et qttitta la V ille. Il envoya l'emperettr et le patriarche à Héraclée pendant que lui-même concentrait l'armée et marcha sttr Didymotiqtte contre Can tacuzène, et l'accula dans la ville. Et il livra aux flammes la moisson
(1) CANT. III 68-70 II 419, 14-2 1; 427.4; 428,2-8. (2) I.EMERLE, L'Émirat, 1 80-191, surtout 1 87-18 9 . (3 ) LEMERLE, L'Émirat, 1 79, place le départ à la fin du prin temps 1 344. =
Peter Schreiner entière, tozdes les gerbes, et hti mena la vie dttre. Et en jttillet le gendre du Grand Dzte, le protostrator, se noya en nageant dans le fleuve qui passe à Didymotique.
Apocauqu e marcha sur Didymotique quand il sut que les mer cenaires turcs de Cantacuzène l'avaient quitté (Cant. 433,2-3), c'est-à-dire vers la fin de juin, car il les avait enrôlés en mai pour quarante jours (v. § 4I) . Il a donc mobilisé en mai, comme le veut notre chronique, et conduit son armée à Heraclée de Thrace, attendant le moment favorable pour prendre l'offensive. Grégoras confirme la date, car selon lui (703,5-I2) Apocauque partit de Constantinople au temps où Cantacuzène s'emparait de Gratia noupolis, c'est-à-dire vers le milieu de mai. Le chroniqueur et Cantacuzène rapportent que le Grand Duc emmena à Héraclée le patriarche Jean XIV et l'empereur-enfant, Jean V. Grégoras aj oute qu'il avait l'intention de marier ce der nier à une de ses filles. Cantacuzène parle également de ce proj et, mais il le fait à propos d'un épisode similaire, antérieur de trois ans (1) et il le rappelle après la mort d'Apocauque (II 549, 24-550,3) . Cantacuzène étant rentré à Didymotique Apocauque se mit en route et vint assiéger la place d'Empythion sur l'Hèbre (Marica) (1 le fleuve qui passe à Didymotique », dans les flots duquel se noya son gendre, le protostrator Andronic Paléologue (2). Ce fut une perte sensible pour Apocauque, qui songeait, s'il faut en croire Cantacuzène, à le faire p roclamer empereur, sûrement à cause de ses attaches familiales avec la dynastie régnante et avec les maisons imperia1es des Doucas et des Comnènes (3). En effet, sa grand mère paternelle, Anne Pa1éo1ogine, était fille de l'empereur Michel VIn (4) , et son grand-père, le despote Michel, surnommé Kou Paléologue · troulès, était fils du despote Michel n Commène Doucas Ange, sei gneur de l'Épire et de Thessalie (5). Leur fils Constantin, père d'An-
(1) CA NT. III 1 0 = II 71,B-ro: v. Or. Chr. Pero 30 ( 1964) 6 1 . (2) Cantacuzène place la mort ù la fi n d e l'été (fHl2ovç; ijo1] Â�yovroç;) ce qui contredit le paragraphe suivant. , (3) J,. S'l'IEIGoWN, Les o rigines dtt d espotat d'Ep ire, dans Revue des Études byzantines 1 7 (1959) 90- 1 26. (4) A. 'l'II. PAl'ADOPUI, ta' TOV �OJvy', I fl1]v6ç, yéyovsv 0 cp6voç TOV flsya Àov (5ovxdç TOV 'A:n:oxavxov. xal Tif l:n:aVelOV, f]fléeq. Kvetaxif, yéyo vs TWV cpOVSVTWV f] xaTaaTeOcp� (3).
Le II juin de la treizième indiction, l'an 6853, un samedi, eut lieu l'assassinat du grand Duc Apocauque; et le lende main, un dimanche, les meur triers subirent la mort (3) .
Alexis Apocauque est donc mort en I345, le samedi II juin. Le II juillet est encore exclu parce que l'événement était connu à Venise le 24 de ce mois (4). Le lendemain les Gasmoules de la (1) Le Turc Enveri, qui écrivait en 1 465, mais puisait à des sources anciennes raconte lui aussi le meurtre d'Apocauque et le massacre des meurtriers dans son Düstûrnamë (ed. cit. § 4I, p. 354, n. 3) vv. 2327-2340. Commentaire : P. LEMERLE, L'Émirat d'Aydin, 204-2 I2. (2) V. PARISOT, Cantacuzène, homme d'état e t historien, Paris I845, I98 n. 3. P. LEMERLE, L'Émirat, 2 IO, trompé par l'e diti o pri nceps de notre chronique, où on lit « juillet» tandis que le ms. porte « j uin », a estimé que l'hypothèse de Parisot était désormais prouvée. Le contraire est vrai, et il faut prendre dans un sens très large le {}Éeovç p,eoovv-coç de Grégoras (728,3) datant un fait antérieur de quatre jours à la mort d'Apocauque. (3) Cod. Marcian. gr. 452, f. 452v, il la fin de la 'PoOcovuJ. de MACAIRE CHRYSOCÉPIIALE, ed. E. de Stefani dans Stltdi ltali ani di filologi a classi ca 8 (I900) 453 où l'on montre que la notice est de la main de Macaire, qui vivait en plein XIVe siècle. (4) Le 24 juillet le sénat de Venise, répondant à Marco Foscarini, baile à Constantinople, l'informe que les tractations avec Byzance en vue
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360
flotte impériale, payés par la veuve d'Apocauque et incités par le bourreau Tzephré (1) , sous les yeux d'une foule de curieux massés dans l'Hippodrome (2) , donnèrent l'assaut à la prison et massacrè rent presque tous les prisonniers, qui étaient au moins 200 selon Grégoras (734,4) , plus de 200 selon Doucas (43 ,23) , tandis que la Chronique brève 47 estime à 180 le nombre des victimes. 45. L'ÉCROULEMENT PARTIEL DE L'ÉGLISE SAINTE-SOPHIE. CANTACUZÈNE ATTAQUE CONSTANTINOPLE PAR DEUX FOIS. 6853/1345 (ind. 13) V - 6854/1346 (ind. 1 4) V. 1 9 II 74 9, 1 0-75 1, 15. -Canto IV 4 III 2 9,18-30,2. Greg. XV 2 II 545,20-550,3; 5 5 1, 1 7-563,8. - Greg. XIV Canto III 88.89.91. 9,2 II 726,23-727,18 - Canto III 84 = II 5 18, 1 4-17. - Greg. XV II 762,7-10. 5 =
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Le I 3 mai de la quatorzième indiction, à deux heztres d'u matin, l'église Sainte-Sophie s'écr02tla. Et Cantacuzène, sortant de Didymotiqzte, prit toutes les places fortes de la Macédoine. Ensuite il s'avança deztx fois jztsqu'à la Ville avec les Tu,rcs. Il fit beaucoup mal aux Chrétiens. Puis il prit Sélymbrie et y fit son séjour (habituel).
La date de l'écroulement partiel de l'église Sainte-Sophie, vendredi 19 mai 1346, est garantie par deux chroniques brèves qui donnent millésime, quantième et j our de la semaine en accord de l'achat de la Nouvelle-Phocée sont suspendues, parce qu'on vient d'apprendre la mort d'Apocauque «< nova ve nerunt i llum me gaduca m de cesi sse »); Venise, Arch. St., Senato, Misti 23, f. 28v; regeste: FR. TUIRIET, R égeste s de délibéra tions du sénat de Veni se concerna nt la R oma nie , r, Paris I958, 58 nO I82. (1) C ANT. 544, 22-545, 4. Bekker et ses prédécesseurs impriment T�êrp(!Uh:IÇ au lieu de Tt,Erp'1é Tlç. C'est n'est pas une faute d'impression, car dans l'index (t. III, p. 6I6) on lit « Ze phraeti s carnife x ». I l s'agit naturellement du nom germanique Geoffroy, Giufrè, qu'on rencontre encore dans l'onomastique byzantine sous la forme latine de Kovrorp(!É (Goclofredus, Godefroi, Goffredo) . - Sur les noms étrangers avec l'é final, cf. H. GRÉGOIRg dans By za nti on 9 (I934) 794 (fin) . (2) r/Hippodrome était encore au XIVe siècle le lieu normal des réunions populaires. Ainsi le 22 novembre 1354, à la nouvelle que Jean V Paléologue venait de pénétrer dans la Ville, le peuple se rassembla spon-
La chronique brève de 1 352 parfait (1) . Elle s'est conservée aussi dans une notice chronolo gique isolée (2 ) , tandis qu'elle est entachée d'erreur dans notre chronique, probablement par la faute d'un copiste. Cantacuzène, qui rappelle la catastrophe quand il explique pourquoi son second couronnement (I347. V. 2I) n'eut pas lieu à l'église Sainte-Sophie, dit qu'elle se produisit un an avant son entrée à Constantinople (I347. II. 3 ) . Grégoras insiste sur le fait qu'il n'y eut aucun trem blement de terre (3) . Il y voit le présage d'un châtiment à venir et au deuxième chapitre de son livre XV décrit en détail le triste événement. Après la description il note la fin de l'été (75I,20) . C'est l'été I346, car le livre XV s'ouvre sur la prise de Serrhes par :B:tienne Dusan, dont la date (I345.IX.25) est connue par ailleurs (4) . (6 oif/wc;... h!}sxs slç Tàv 'Inn6o!}o,uov) dans l' Hippodrome (DUCAS XI 4 = 42,16 Bonn = 69,22-23 Grecu) . En septembre 1 368 on lut au peuple, convoqué dans l'Hippodrome, les lettres d'Urbain V invi tant les Grecs à l'Union (Chron. br. 47 lin. 30-3 1 ; cf. Dém. Cydonès. ep. 1 03 (Loenertz) lin. 84 et n.) (1 ) Chrono br. 47, lin. 1 8-19 et 52, lin. 1 2- 1 8 . Dans la chronique 47 la notice est placée par erreur après l'entrée de Cantacuzène à Constantinople, mais l'accord du quantième et du jour de semaine avec le millésime dénon ce la méprise et permet d'y remédier. P. CHARANIS dans Byzantion 1 3 (1938) 346 n'apprécie pas comme il convient la force probante du synchro nisme et donne trop d'importance aux chiffres ronds de Cantacuzène (II I 29,2 1 ) et de Grégoras (III 1 98,20 Bonn) dans un discours mis dans la bouche du patriarche Calliste en 1 353. Il s'embrouille dans la chronologie de Grégoras auquel il reproche à tort de placer l'événement en été 1 345; car les tremblements de terre mentionnés chez Grégoras 694,13-695,2 1 commencent, bien que placés après la retraite d'Umur-beg en mai 1 344, au mois de novembre 1 343 et cessent en novembre 1 344 (pas en automne 1 345) . Grégoras (695,2 1 ) signale qu'un deuxième tremblement de terre eut lieu un an après le premier; c'est donc celui du 6 novembre 1 344 (cf. § 39) . Charanis identifie ce dernier avec celui qui fit écrouler l'église Sainte-So phie (et le situe autolUne 1 345 !). - I. SHvcIcm;:o dans Dumbarton Oa/ls Papers II (1957) 1 67 11. 1 64 a remis les choses en place. (2) EZc; Tàc; dl' TOU Matov lll)vàç èxaÀaasv 6 nS!}lprÎI)TOC; TQOUÀÀOç nie; 'A)'{aç Eorpfac;, rpsv Tife; !;T}/tfac;, hove; ,r;wvô' lVÔlxnwvoc; lÔ'. Cod. Vat. gr. 773, f. IV; R. DEVIŒHSSE, Codices Vaticani Gracci, III, Vatican 1950, '2 89. (3) avev aua/lOv (749,8) rappelle les tremblements de terre d'autolU ne 1 343 (§ 39) et plus encore celui du 6 novemhre 1 34--1 (ibid.) , à la suite duquel une fissure se produisit dans la grande abside orientale (696,8-1 1) qui s'agrandit lentement (na!}sQ!}�yvvro 696, m,ai de la même indiction le métropolite-élu de Monem basie, monseigneur Isidore, tut proclamé patriarche par les deux empereurs. Ensttite il tut consacré par le métropolite de Cyzique dans l'église des Blachernes .
(1) Pero Tafur, parlant ù e l'église ùes Hoclèges écrit: (' é alli està una ymagell de Nuestra Senora la Virgcll Maria, que fizo Sant Lucas, é de la otra parte Nuestro Senor cruûficaùo » ; Andanças et vi ajes de Pero Tafur por divers as partes del mundo avi dos , eù. D. Marcos Jiménez de la Espada, l , Madriù 1874, 1 74. Cf. R. JANIN, Les Églises et les m onastères
La chronique brève de
1352
Et le 2I du même mois l'empereur C antaCttzène tut cOHronné par le patriarche, 1nonseigneur Is idore, dans l'église des Blachernes. Et le 24 d�t même mois, 1tn jeudi, l'empereur, monseigneur Jean Paléologlte, épOltsa l'impératrice, madame Hélène, dans la mênte église.
Cantacuzène, entrant dans la capitale (§ 47) , trouva le siège patriarcal vacant après la déposition de Jean XIV Calécas (§ 46) , et son ami, Grégoire Palamas, triomphant, désigné, dit-il, comme patriarche par l'opinion générale. Mais les êvêques et autres per sonnages importants du monde relif,ieux qui avaient souffert pour Cantacuzène attendaient maintenant leur récompel: se, chacun s'estimant digne de la première place. Pour se tirer d'embarras il laissa, dit-il, la décision au synode, ce qui veut dire sar s doute qu'il demanda à l'assemblée d'élire un seul cm;didat, au lieu des trois qu'on présentait normalement au choix de l'empereur, qui proclamait celui qu'il préférait (1). D'après le biographe de Sabbas l'Athollite le synode aurait d'abord élu ceh: i-ci, qui aurait déclie é l'honneur (2) . Quoi qu 'il en soit de ce témoignage isolé et Ï1:contrô lable, le jeudi 17 mai 1347 le moine Isidore fut proclamé par les deux empereurs, comme dit la chrodque, c'est-à-dire par l'aîné des deux en présence du plus jeune. Isidore, maître d'école et moÏl: e à Thessalouique, sa patrie, de son nom de famille s'appelait Bou cheir ou Boucheiras (3). :!tlu métropolite de Monembasie proba-
( de Co nstantinople) Paris 1 95 3 , 2 1 4 pense que la représentation du cruci fiement se trouvait « e n face » de celle de la Vierge . .Mais il s'agit sÎ1rement d'une icô ne bilatérale ; cf. D. 1. PALLAS, Die Passio n tt ncl Be stattung Chri sti i n Byzanz, De r Ritus - Das BileZ. ( Miscellanea Byzantina Monacensia, 2) München 1 965 (Institut für Byzantinistik der UniversiHit) , 308-332 et =
334-335·
(1) Cf. O. TREI'rINGER, Die o strômischc 1{aiscridce nach ihrer Gc stal tung im hôfi sche n Ze remoniell, ]ella 1 938 , 2 2 3 - 2 2 5 . (2) PHILO'rIIÉE KOKKI�üS, Vie de Sabbas l e ieune, ed. A. Papaclo poulos-Kerameus, 'AvaÀsura lC(!OŒ()ÀvfhtrluijÇ ŒTaxvoÀoy[aç, V, Sanktpcter p. 339 , 7 -347, 2 9 . burg r 88 8 , 1 90-359, v. chap. 6 8 -6 9 PG ( 3 ) Pour la date v. MIKI,OSICII-11üLI,BR, A c ta, I, 256 no IV 1 5 2 , col. 1 2 83-84. Pour le nom de famille v. P G 1 50, col. 8 8 3 D, tomc synodal alltipalamite de juillet 1 34 7 . Sur le personnage cu général v. sa Vie par PlIILo'rII É B KOKKINOS, ed. A. Papadopoulos-Keramclls, Z itic dvuch v selenshich p atriarchov XI V V . , dans Zap ishi istor.-fil. fa/mlt. imp. univ . , 7 6 (Sanktpeterbllrg 1 905) 5 2- 1 5 1 . R. GUILLAND, 1110 i n e s de l'A tho s, patriarch e s de Co nstantinople s, dans 'En:ET.Bvr;,.En. 22 ( 1 9 63) 5 0-59. Notons =
=
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370
blement en I34I, sûrement avant avril I342, Isidore n 'avait pas encore reçu la consécration épiscopale en novembre I344, quand il fut déposé par le patriarche Jean XIV Calécas et son synode, étant un des chefs du parti palamite (1) . Il semble être alors retourné dans son monastère à Thessalonique, où le suppose une lettre de son pénitent et fils spirituel Démétrius Cydonès, écrite en I346, quelque part en Thrace (2) . La notice officielle dans le registre patriarcal ne permet aucun doute sur la date de l'élection . L'absence du quantième dans la chronique est probablement un accident de copie. Le patriarche élu fut consacré dans les trois j ours, par Athanase, métropolite de Cyzique (3 ) . Seul notre chroniqueur a noté le fait. La coutume réser vait la consécration du patriarche au métropolite d'Héraclée de Thrace. Mais on connaît plus d'une infraction à la règle, et parfois sa raison ; ainsi par exemple Étienne Ier (886) , Polyeucte (956) et Léonce Théotokitès (rr89) furent consacrés par le métropolite de Césarée de Cappadoce, protothronos de Constantinople. Dans le cas d'Étienne et de Léonce, le siège d'Héraclée se trouvait vacant, dans le cas de Polyeucte S011 titulaire était en disgrâce auprès de l'empereur (4) . Joseph Ier Autoreianos (I 267 ou I268) se fit consatoutefois qu'Isidore ne fut pas « moine de l'Athos » proprement dit. Il Y fit seulement un séjour temporaire dans l'ermitage Saint-Sabbas, près de Lavra, où Grégoire Palamas l'initia à la vie monastique et où il fut ordonné diacre. Puis il retourna à Thessalonique; Vie d' Isidore , citée ci-dessus, chap. 24-25, p. 8 1 , 1 5-83, 1 6 . (1) G. l\IERCATI, Notizie di Proc oro e De me tri o Cidone etc. (Studi e Testi, 50) Vatican 193 1 , 1 99-200. J. MEYENDORFF, I ntroduc ti on à l' étude de Grégoire Palamas, Paris 1 959, I I O - I 1 I . (2) D É11 ÉTRIUS CYDONÈS, Corres pondance, l , ed. R.-J. Loenertz, ep. 43 ; cf. ep. 80,5 5 -60, allusion à la profession de maître d'école exercée par Isidore. (3) Athanase a signé la déposition du patriarche Jean Calécas, en février 1 347; v. 1\IIKLoSICII-MüLLER, Acta, l, 255, et J. MEYENDORFF, article cité p. 367 n. 2 . (4) Pour Étienne 1er v . Tm';OPlI. CONT. 354,5-8 Bonn; GEORG. CEDREN. II 249, 1 2- 1 5 Bonn; LEO GRA11M. 263 , 1 0- 1 2 ; cf. Théodore Balsamon, Com mentaire au troisième canon du concile de Constantinople de 38 l , dans G. A . RIIAU,ES - 1\1. POTLI\S, EvvraYIUl nov {}e{wv "al le(!wv "avovwv, II, Athènes 1 852, 1 76 P. G. 137, col. 323A. Théodore Balsamon renvoit à la chroni que de Jean Scylitzès, dont Cédrénus est pour cette époque un simple plagiat. - Pour Polyeucte v. CIWlum. II 334,3-12 et IOAN. ZON. XVI 22 ,7-8 III 486, 1 4-487,2 Bonn. - Pour Léonce v. BALSAMON, I.e. =
=
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3 71
crer par le métropolite d e Mitylène (48e siège) parce que les parti sans du patriarche déposé, Arsène, contestaient la léÉ,itin:ité, voire la validité de l'ordination de celui d'Héraclée par Germain III (1) . Gérasime (1320) et Isaïe (1323) furent consacrés, l'un par le métro polite de Sardes (6e siège) , l'autre par celui de Cyzique, qd ter ait le rang du s e siège (§§ 12 et 14 de notre chroriqu e) . Isidore fit son testament en février 13So et mourut avant le 22 avril (2) . La date du 21 mai, fête des saints Constantin et Hélèr: e, que le chroniqueur, d' accord avec Grégoras, assigr: e au courOl� r: emen t de Cantacuzène par Isidore, paraît sûre, car celle du 13 mai (r(}ÎTn bd r5sxarn Mat"ov taWfl8Vov), date assignée par Cantacuzène (III 29,1) est impossible, étant antérieure à l'élection du patriarche (3) . Le chroniqueur place trois j ours après le couronnement, le j eudi 24 mai, les noces de Jean V Paléologue et d'Hélène Canta cuzène. L'accord du quantième avec le j our de la semain e garantit l'authenticité du texte, sinon la valeur de la date. Grégoras dit « six j ours après le couronnement », c'est-à-dire le lundi 28 mai, Cantacuzène « le huitième j our après le couronnement », c'est-à-dire le lundi 21, si l'on compte à partir du 13 mai, le mardi 29, si l'on compte après la date authentique . 49. LA NAISSANCE D 'ANDRONIC IV. Ducas X 4
=
6856/1348 (ind. 1) IV. I I 39 Bonn 65, 8 Grecu. =
Le II avril de la premiére indiction l'emperettr monseigneur Jean eut tin fils, monseignettr A ndronic.
La date de naissance d'Androdc IV, Paléologu e, premier-né et héritier présomptif de Jean V Paléologue et d'Hélène Cantacu zène, conservée complète et précise par notre chrodque seule, (1) GUORG. PACHYM., Mich. Pal . , IV 23-24 l 3°4,3-3°5 , 1 5 Bonn. (2) MIKLOSICII-MüLLER, Ac ta, I, 287-294 110 CXXX et P.G. 1 52, col. 1 297- 1 3°2 (testament) . P . G . 1 5 1 , col. 7 72 D-774 A, déclaration de Matthieu, métropolite d'Éphèse, du 22 avril 1 3 50, d'où il apparaît (col. 773 A 4-5) que le patriarche était mort. (3) Il faut lire probablement nQwrn snl t5é:K.drn Mato u q;{}[vovro; et admettre un lapsus calami de l' auteur ou plutôt d'un rédacteur qui tra vaillait sous sa dictée. Voir pour une erreur semblable le cOlllmentaire =
372
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avait été calculée approximativement (1) , grâce à plusieurs témoi gnages contemporains et concordants dont les données combinées permettent de conclure à l'année I 348 : Andronic naquit du vivant du patriarche Isidore (2) , décedé en 1350 peu après avoir fait son testament, daté de février. Il fut proclamé empereur probablement dès sa naissance, car lorsque son nom fut omis par accident dans les acclamations rituelles du diman che de l'Orthodoxie, le 5 mars 1351, ses deux grand-mères protestèrent et l'omission fut réparée le dimanche suivant (3) . Peu après la bataille navale du Bosphore du 13 février I352 (v. § 56) Jean V Paléologue, installé à Thessalonique de puis l'automne 1350 (v. § 52), vint, par Ainos et Didymotique à Constantinople, rendre visite à son beau-père, l'empereur Jean VI Canta cuzène (4) . Il Y resta un peu plus d'un mois (Greg . XXVII 29 = III 15°,5), signa le tome dogmatique promulgué
au § 19 de notre chronique ( Or. Chr. Pero 30 [lC)641 43), et, pour le rôle de collaborateurs, secrétaires ou rédacteurs dans la composition des Mémoires de Cantacuzène, R.-J. LOENER'l'Z, Ordre et dés ordre dans les 111I émoires de Jea n Canta cuzè ne, dans Revue des Études B yza ntines, 22 ( 1964) 236-237. (1) A. TIl. PAPADOPULOS, Versuch, 52 nO 8 r propose février-septem bre 1 348. P. WIR'l'H, Wa nn w urde Kaiser Andronilws I V Palaiologos ge boren?, dans B yz. Zeitschr. 55 ( 1 962) 39 signale aux lecteurs de la B .Z. la donnée de notre chronique et l'usage qu'en a fait G. T. DENNIS, The Reign of ]\ilanuel II Pa la eologus in Thessa lonica, Rome 1960, 26 n. I. (2) PIIILO'l'IIÉE KOKKlN"OS, Vie d'Isidore, ed. A . Papadopulos-Kera meus, Zitija dvuch vs elenshich patriarchov XI V veka, dans Zapis ki istoriko fi lolog. fa k. imp. universiteta , 76 (Sanktpeterburg 1 905) 1 9-24. (3) GREG . XVIII 2 II 879,9-880,7. J,a date n'est pas douteuse : Jean Cantacuzène venait de rentrer de Thessalonique, où il avait passé l'hiver 1 35°- 1 3 5 1 (v. notre § 52) et Grégoire Palamas venait d'arriver il Constantinople, en vue du synode des Blachernes qui s'ouvrit le 2 7 mai 1 3 5 I . Outre le nom d'Andronic on avait omis celui du feu patriarche Isidore. Jo;. DI� MURAI,'l' (Essai, II, 625 nO 20) , ouhliant que le Synodikon comportait aussi la commémoraison des patriarches défunts et contre disant, sans raison valable, sa source (Grégoras) , en a conclu que l'épisode remontait au 1 4 février 1 350. (4) CAN'l'. I V 31 et 3 2 I II 229,9- 1 2 et 237.4-238,3, « au plus fort de la guerre des Latins ,), c'est-il-dire de celle entre les Génois d'une part, les Grecs, Aragonais et Vénitiens alliés de l'autre, dont la bataille du Bos phore marqua le point culminant pour les Grecs, qui firent leur paix sépa rée avec les Génois le 6 mai 1 352 (v. § 56) . =
=
� �
La chronique brève de 1352
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au mois d'août précédent par le synode des B1achernes (1) , et repaItit par Didymotique, où il demeura jusqu'en automne (2) , et par Ainos, où il sign a le 10 octobre un traité avec Venise (3) , à Thessalonique, emmenant son épouse et leur fils Manuel, tan dis qu'Andronic et une fille, Irène, restèrent auprès de leur grand mère maternelle Irène (Cant. IV 32 = III 238, 15-22). :f:videm ment Manuel était trop j eune pour qu' on le séparât de sa mère. Il s'en suit que sa sœur Irène naquit avant lui, c'est-à-dire en 1349, car lui-même est né le 17 juin 1350, comme nous dirons en com mentant le § 52 de notre chronique (4) . - L'année de naissance de Michel et de Théodore reste touj ours inconnue. Ils sont mentionnés pour la première fois, l'un dans une lettre d'Urbain V du premier juillet 1366 (5) , l'autre dans un passage de l'Oraison funèbre par son frère Manuel se rapportant à l'année 1376, date à laquelle Théodore était gouverneur désigné de Thessalonique (6) . P ETER SClIREINER
München (1 ) R.-J. LOENERTZ, Wann unterschrieb Johannes V. Palaiologos den I35I?, dans By z. Zei tsclt rift 47 ( 1 954) I I 6. ( 2) GId�GORAS (XXVII 29 = III 1 50, 1 0) s'exprime mal quand il place en automne le déP art de Jean pour Didymotique. (3) DOLGER , Regesten, 5, no. 3005. (4) Le R. P. R. -J. Loenertz dans R evue des Études By zanti nes 1 5 ( 1 957) 1 83 a calculé exactement l a date de l a naissance de Manuel, mais il la place à tort aprè s le départ de Jean V pour Thessalonique, acceptant pour ce dernier la date erronée de notre chronique, erreur déjà proposée par E. DE MURAI,T, E ssai , II, 623 nO l , par suite de la méprise signalée plus haut p. 373 n. 3. (5) RAYNALDI, Ann. E ccl. 1 366>4-6 ex Reg. Vat. 248, f. l 1 4v-1 1 7, inc. Radi catum i n corde tua . . . (6) G. T . DENNIS, The R eign of Manuel II, 42 et n. 68. Toma s von
MCMLXVIII
FASCICULUS 1
VOL UMEN XXXIV
ORIENTALIA CHRISTIANA PERIODICA COMl\ŒNTAIUI SACRA
ET
PONTIFICII
DE
IŒ
ORIENTAL!
PROFANA
INSTITUTI
EDIT!
AETATlS
CHRISTIAN AE ET
CURA
ORIENTALIUM
OPERE
STUDIORUM
PONT. INSTITUTUM ORIENTALIUM STUDIORUM PIAZZA SANTA MARIA MAGOIORE, 7
ROMA 1968
Ια chronique breve de 1352 Texte, traduction et commentaire Qιtαtrieme pαrtie: de Ι348
50
225
α
(*)
Ι352 (fin)
6856/1348 (ind. ι) VIII. 16 - 6857/1348 (ind. 2) Χ.Ι
Αυγούστφ ις', Ινδικτιωνος α', έξω αντων των βασιλέων, εποΕησαν οί Γαλατιωται μάχην μετα της Πόλεως. και ήλiJον και έκαυσαν την βασιλικην πόρταν δλην. έκαυσαν δε και εΙς την Άγ{αν Θεοδοσ{αν δύο κάτεργα βασιλικά. εκαυσαν δε και το πέραν δλον, και εποΕησαν και αλλην φiJοραν ουκ ΟλΕγην. 6857/1348 - 1349 (ind. 2) Χ.Ι - ΙΙΙ.5-6
51
ΌκτωβρΕφ α', Ινδικτιωνος β', ήλiJον οί βασιλείς εκ του ΔιδυμοτεΕχου και eveov την μάχην του Γαλατα. εποΕησαν δε στόλον μέγα, και τfj δ' του JlιlαρτEoυ της αυτης β' Ινδικτιωνος εξηλiJεν ό ήμέτερος 230 στόλος f. ι 77ν f/ εκ του ΚοντοσκαλΕου. ερχόμενοι δε έδωκαν έξω εΙς την Έβρα{αν και απεπνΕγησαν εν τοίς υδασιν, γενομένης τοιαύτης συμφορας οΥας ου γέγονε πώποτε. 6859/1350 (ind. 4) ΙΧ-ΧΙΙ. 21.
52
235
210
ca.
ΣεπτεβρΕφ < ..), Ινδικτιωνος γ', του ,ςωνη' έτους, εξηλ{}ον οί δύο βασιλείς, δ τε βασιλεύς ό Παλαιολόγος και δ Καντακουζηνός, μετα 51 231 εύρα.ίαν cod. 52 234 σεπτευρίφ cod.
(*) 336-373.
Jeg. Ινδ. δ' τού ,ςω1!{}' [τους.
Cfr. Or.Chr.Per. 29 (1963) 331-356; 30 (r964) 39- 64; 31 (1965) - Sur l'enιplacelllent de cette chronique dans l'ensemble des
clιroniques breves voir Munich 1967,
(
=
Ρ. SCIIl�EINER, Studien
ΖΙΙ
(len ΒΡΑΧΕΑΧΡΟΝΙΚΑ.
Miscellanea Byzantina Monacensia, 6), 1 4-15; 23.
215
220
I,a cllrollique lιrcνc tle 135 'l
στόλου και απήλ{}ον εν τfί Θεσσαλονίκη. εξηλιο? ν " 1' λαβον την ' Β'ερροιαν και'' ειτα επεστρεψlΨ ο α'λλα καστρη ουκ Οι.ιγα. βασιλευς ό Παντακουζηνος εν τfί Πόλει μετα στr5λoυ, καταλιπων εν τrΊ Θεσσαλονίκη τον Παλαιολόγον αύ{}έντην και βασιλέα. ,
α τφ υτ φ δε μηνι ήλ{}ον εκ της Βενετίας κάτεργα ι{}' κατα '" και πα " 'λιν απεστρεψαν. Γαλατά. ουδέν δέ ε"βλαψαν αυτον
του
ΕΙτα τον Μαίον μηνα τής Ινδικτιώνος δ', ήλΠον πάλιν εκ τής Βενετίας κάτεργα ιδ' κατα του Γαλατά. επεσε δέ και ό βασιλευς μετα τών ΒενετΕκων κατα τών Γενουιτών. εποίησαν δε και ετερα κάτεργα βασιλικα ιδ' και καράβια μετα πολεμισΤών γΙ, και εποίησαν πόλεμον μετα του Γαλατά ημέρα(v) α'. εΙτα ώς εμα{}ον οί Βενέτικοι δτι ερχεται στόλος Γενουίτικος, εφυγον αφέντες την μάχην τοι'ς Ρωμαίους. 55
250
225
6859/1351 (ind. 4) V.19 - VII.28
54
24 5
} la rive byzantine. Pourtant cette difficulté se résout si on met une ponctuation autre que celle de l'édition de Bonn (4). Notre chronique dit que la guerre éclata pendant l'absence des deux empereurs, contrairement à ce que raconte Cant acuzène. Lorsque celui-ci, au printemps I348 probablement, se mit en route contre le rebelle Dobrotica, le seigneur de Médeia, il y emmena aussi son collègue Jean V ; mais après la prise de la ville de Médeia, Cantacuzène l'envoya chez lui(5). L'empereur même se rendit àAndri nople pour y combattre des troupes turcques. Plus tard, après une victoire sur celles-ci, il alla à Didymotique, où il tomba malade et dut y rester jusque fin septembre (6). Ni Grégoras ni M acrem bolitès ne mentionnent la présence du jeune empereur à Constan-
(1) Pérama était situé sur l a côté byzantine de la Corne d'Or. cf. R. JANIN, Constantinople byzantine, Paris 19642, 406. (2) Études sur les chroniques brèves byzantines, Or. Chr. Pero 26 (1958) 159 n. 2. III 70,8-9: ùur{f}evrat vvxroç ro'iç xarà ri/v 'llE(!aiav (3) CANT. IV 1 l =
olxmiatv rd, rlvrlx(2v XEt/lÉvaç olx{a, (4) GElÎG. 84 8, 2 -5 : M'YJôiv ovv of 'lloil.{pwt /teil.kl)aavuç - lm:iye àr5ctaç 1Î'llrl.afJ' o'llf)afJç lfJ(1)}.ovro arp6ô(!u à'lléÀavov, àno vr}rt r5tafJu.vreç - èlJntn(!watv xal rijV nÉ(!uv linaaav rif1.o{mç 'llfl(!rJ).WV. N otOllS qu'il semble impossible qu'un
auteur hyzantin regarde les événements comme un l'érote, pour lequel, seul, « nÉl}u» signifierait la côte hyzantine. (6) CANT. IV II III 03,I7-ZI. Sur D obrotica v. mes 5tudien zu den llPAXEA XI'ON/KA, Munich If)07, 149. Hn y parlant de Dobrotica j'ai commis une erreur. D obrotica possédait, probablement dès 1340, la ville de Médeia. Il n' avait plus à la conquérir, parce qu'il l' avait déjà obtenue de la main de la régente Anna et la gouvernait comme « archon '>. (6) CAl\"T. IV II = IIr' 63,21-68, 4. 0='
l,a
chronique brève
de
1352
·13
tinople; son fils Manuel fut gouverneur de la Ville, pendant l'ab sence de Cantacuzène (1). Jusqu'à l'arrivée de l'empereur (v. le paragraphe suivant) il défendit la Ville contre les Pérotes, ensem ble avec son beau-frère, Nicéphore Doucas, le fils de Jean II Or sini (2).
51. JEAN CANTACUZÈNE RENTRE À CONSTANTINOPLE. ARl\1El\IENTS. DÉSASTRE NAVAL.
6857/I34B-I349 (ind. 2) X.I-III.S-6 III 7I,9-72,I3 ; 74,2-77,I6. - Greg. XVII 4-6 Canto IV II Alexios Makrembolites, Aôyoç laioQLxôÇ - II 854,4-865,5. I56,3 0-I58,3. Sp. Lampros K. Amantos, Bf}ŒXeŒ XeOVLxa nO 52 (p. 89) I9-2I. =
-
-
-
Le premier octobre, deuxième indiction, les empereurs rentrèrent de Didymotique et trouvèrent la Ville en guerre avec Galata. On fit (armer) u,ne grande flotte. Et le 4 mars de la même deuxième indic tion notre flotte sortit du Contoscalion. Arrivés à la hauteur de la Porte Belle, les hommes se lancèrent par dessus bord et se noyèrent dans le flots; et ce f�tt un désastre sans précédent.
Cantacuzène (7I,9-I4) dit, qu'il rentra à Constantinople, quand la guerre avec Galata avait déjà commencé. Selon Gregoras (854,4-5) ce fut à la mi-automne. Alexis Macrembolitès (I56,8) et notre chronique précisent la date, le Ier octobre. Mais il se tai sent sur les armements que les historiens décrivent en détail, et passent immédiatement aux événements du 6 mars I349. Tandis que notre chronique dit que les galères byzantines sortirent du port de Contoscalion le 4 mars, Macrembolitès (I56,303I) indiqu e le 5 mars. Une erreur de tradition est exclue, car la Chro-
(1) (2) rie, une Pero 30
III 63,7. MACREMBOLI'rÈS 15°, 14-15. CA N'r. IV I I MACREMBOLI'rÈs 150, 15-16. Nicéphore 1I0ucas avait épousé Ma fille de Cantacuzène. Voir le § 30 de notre chronique, Or. Chr. (1964) 56-58. =
Peter Schreiner
nique brève nO 52 (lin. I9-20) , précise, sans nommer le quantième, le jour de semaine, un j eudi. Le 5 mars I349 etait, en effet, un j eudi (1) , ce qui fait abandonner la date de notre chronique. Le jeudi, 5 mars, dans l a soirée, neuf galères et une centaine d'embarcations, sous les ordres du Grand duc Asomatianos 'l'zam placon, sortirent du Contoscalion, et mouillèrent sous les murs orientaux de Constantinople (2). Quatre avaient été construites sur place, les autres hors de Constantinople et introduites furtive ment, malgré la surveillance de l'ennemi. Sur chacune étaient em barqués, outre les équipages, 300 combattants (Macremb. I57,I-2) , et sur trois d'entre elles des « t ours » de bois (nVeYOl) supportaient des plate-formes, où étaient postés des soldats, vraisemblable ment des arbaletriers. Les é quipages, selon Grégoras (857,7-I4), étaient improvisés et mal entrainés, et les soldats, avant l 'embar quement, s'étaient signalés par leur vantardise et surtout par des excès de toute sorte (Greg. 862,I5-863,2). Jean Cantacuzène avait donné ordre de lever l 'ancre le lendemain matin, avant le j our CMacremb. I57,I6-24) et d'aller se j oindre à une autre escadre qui, sous les ordres du protostrator Phacéolat (3) , était composée de trois galères mises en sécurité le I6 août précédent dans l'estuaire du Barbysès (Cant. 76,IO-I2). Les deux escadres réunies devaient
( 1) Chr. br. 52,19-21: Èv lut ,q;w