Universit´ e Sultan Moulay Slimane Facult´e des sciences et techniques de Beni Mellal Ann´ ee universitaire : 2010/2011 ...
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Universit´ e Sultan Moulay Slimane Facult´e des sciences et techniques de Beni Mellal Ann´ ee universitaire : 2010/2011
Introduction ` a l’analyse complexe Abdesselam BOUARICH Premi`ere version : 15/06/2011
A. Bouarich
2
A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
Table des mati` eres
1 Fonctions d’une variable complexe holomorphes 1.1
5
Au tours du plan complexe C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5
1.1.1
Repr´esentation des nombres complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5
1.1.2
Topologie de la droite complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
7
1.2
Limite et continuit´e des fonctions ` a une variable complexe . . . . . . . . . . .
9
1.3
C-Diff´erentiabilit´e des fonctions ` a une variable complexe . . . . . . . . . . . .
12
1.3.1
Applications C-lin´eaires de C dans C . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
12
1.3.2
Fonctions holomorphes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
14
1.3.3
Conditions de Cauchy-Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
16
1.3.4
C-diff´erentiablit´e d’ordre sup´erieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
20
1.3.5
Fonctions harmoniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
21
1.3.6
D´erivations complexes symboliques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
24
Exemples de fonctions ´el´ementaires complexes holomorphes . . . . . . . . . .
27
1.4
1.4.1 1.4.2 1.4.3 1.4.4 1.4.5 1.4.6
L’exponentielle complexe z 7−→ ez
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
27
Logarithmes complexes z 7−→ Log(z) . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
28
Les puissances complexes z 7−→ z a . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . √ Fonctions inverses des puissances z 7−→ a z . . . . . . . . . . . . . . .
Les fonctions trigonom´etriques z 7−→ cos(z), sin(z), tg(z), cotg(z) . . .
Les fonctions hyperboliques z 7−→ Ch(z), Sh(z), th(z), coth(z) . . . . .
2 Int´ egration complexe : Le th´ eor` eme des r´ esidus et ses applications 2.1
2.2
32 33 34 35
36
Les courbes et les domaines du plan complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . .
36
2.1.1
Les chemins et les courbes du plan complexe . . . . . . . . . . . . . .
36
2.1.2
Les domaines du plan complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
38
Int´egration des fonctions complexes ` a une variable complexe . . . . . . . . . .
41
2.2.1
41
Construction de l’int´egrale curviligne complexe . . . . . . . . . . . . .
2.3
2.4
2.2.2
Calcul et propri´et´es de l’int´egrale complexe . . . . . . . . . . . . . . .
42
2.2.3
Th´eor`eme de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
45
2.2.4
Primitive d’une fonction holomorphe . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
49
2.2.5
Formules int´egrales de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
53
2.2.6
Applications int´eressantes du th´eor`eme de d´erivation . . . . . . . . . .
61
Le th´eor`eme des r´esidus et ses applications
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
64
2.3.1
S´eries de Laurent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
64
2.3.2
Classification des singularit´es isol´ees . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
69
2.3.3
R´esidu d’un point singulier isol´e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
69
Calcul des int´egrales simples g´en´eralis´ees par la m´ethode des r´esidus . Z 2π R(cos(t), sin(t))dt . . 2.4.1 Calcul des int´egrales d´efinies de type Z +∞0 P(x) 2.4.2 Calcul des int´egrales g´en´eralis´ees dx . . . . . . . . . −∞ Q(x) Z +∞ P(x) iαx e dx . . . . . . . 2.4.3 Calcul des int´egrales g´en´eralis´ees Q(x) −∞ Z +∞ P(x) eiαx 2.4.4 Calcul des int´egrales g´en´eralis´ees dx . . . . . . −∞ Q(x) x Z +∞ P(x) dx, −1 < α < 0 2.4.5 Calcul des int´egrales g´en´eralis´ees xα Q(x) 0
. . . .
74
. . . .
75
. . . .
77
. . . .
79
. . . .
80
. . . .
84
Chapitre Premier
Fonctions d’une variable complexe holomorphes
Dans ce chapitre, on va introduire le calcul diff´erentiel pour les fonctions complexes ` a une variable complexe. Plus pr´ecis´ement, on va y examiner les notions classiques de limite, de continuit´e et de la C-d´erivabilit´e pour les fonctions ` a variable complexe. Le r´esultat fondamental qu’on va d´emontrer dans de chapitre est que la C-d´erivabilit´e d’une fonction ` a variable complexe f (z) entraˆıne la diff´erentiabilit´e au sens des parties r´eelle et imaginaire de f (z) et que ces derniers v´erifient les conditions de Cauchy-Riemann. Les conditions de Cauchy-Riemann vont nous permettre de d´eduire que les parties r´eelle et imaginaire d’une fonction C-d´erivable sont harmoniques, donc solutions de l’´equation de Laplace. La derni`ere section de ca chapitre sera consacr´ee ` a l’´etude de certaines fonctions ´el´ementaires complexes comme par exemple : l’exponentielle, le logarithme, les puissances, les fonctions trigonom´etriques et les fonctions hyperboliques.
1.1 1.1.1
Au tours du plan complexe C Repr´ esentation des nombres complexes
Rappelons qu’un nombre complexe z ∈ C poss`ede deux composantes ; une partie r´eelle ℜe(z) ∈ R et une partie imaginaire ℑm(z) ∈ R et s’´ecrit donc sous la forme z = ℜe(z) + iℑm(z) o` u i s’appelle l’imaginaire complexe caract´eris´e par son carr´e (i)2 = −1.
Le fait que chaque nombre complexe poss`ede une partie r´eelle et une partie imaginaire nous permet d’identifier les ´el´ements de C avec les points du plan cart´esien R2 en associant ` a 2 z = x + iy ∈ C le couple (x, y) ∈ R i.e. : Ψ:
A. Bouarich
C −→ R2 x + iy 7−→ (x, y) Introduction ` a l’analyse complexe
6
Fonctions d’une variable complexe holomorphes
Ci-dessous, grˆ ace ` a l’application d’identification Ψ : C → R2 on donnera une interpr´etation g´eom´etrique de certaines op´erations classiques sur les nombres complexes. Rappelons que tout point (x, y) ∈ R2 peut ˆetre d´efini par un syst`eme de coordon´ees polaires centr´e ` a l’origine ( x = r cos(θ) y = r sin(θ) p o` u r = x2 + y 2 et θ ∈ [0, 2π[ est la mesure de l’angle que fait l’axe Ox et la droite qui passe par l’origine (0, 0) et le point (x, y).
r sin(θ)
b
M
b
θ b
r cos(θ) En utilisant l’identification Ψ on d´eduit que tout nombre complexe z ∈ C peut ˆetre d´efini en fonction des coordonn´ees polaires par la formule suivante, z =| z | (cos(θ) + i sin(θ)) dite pr´esentation du nombre complexe z en coordonn´ees polaires. Dans le reste de chapitre l’angle θ sera not´e arg(z) ∈ [0, 2π[ et sera appel´e argument du nombre complexe z. Notons aussi que l’expression polaire d’un nombre complexe z peut ˆetre ´ecrire sous forme exponentielle comme suit z =| z | ei.arg(z)
o` u
ei.arg(z) = cos(arg(z)) + i sin(arg(z))
et dont la justification sera faite dans la section 6.4 de ce chapitre. Sur l’ensemble des nombres complexes C on d´efinit une loi de composition interne additive, ∀a + ib, x + iy ∈ C,
(a + ib) + (x + iy) = (a + x) + i(b + y)
et on d´efinit aussi une loi interne multiplicative par l’expression ∀a + ib, x + iy ∈ C,
(a + ib) · (x + iy) = (ax − by) + i(ay + bx)
Il est clair que l’addition des nombres complexes s’interpr`ete dans le plan R2 comme l’addition ordiaire des vecteurs. Pour comprendre la signification g´eom´etrique de la multiplication de deux nombres complexes a = α + iβ et z = x + iy appliquons l’identification Ψ sur le produit a·z : ! ! α −β x Ψ(a · z) = (αx − βy, αy + βx) ⇐⇒ Ψ(a · z) = · β α y Ainsi, ` a partir de cette expression matricielle du produit a · z ∈ C on d´eduit que le point Ψ(a · z) s’obtient ` a partir du point Ψ(z) moyennant la simulitude qui est compos´ee par la p β rotation dir`ecte d’angle θ = arctg( ) et de l’homot´etie de rapport λ = α2 + β 2 . α A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
Au tours du plan complexe C
7
b
b
a·z
a z b
L’addition et la multiplication des nombres complexes induisent sur l’ensemble des nombres complexes C la structure alg´ebrique de corps commutatif o` u le nombre complexe nul est neutre pour l’addition tandis que le nombre complexe 1 = 1 + i0 est neutre pour la multiplication. Tout nombre complexe non nul, x + iy ∈ C∗ , poss`ede un inverse relativement ` a la multiplmication donn´e par l’expression (x + iy)−1 =
x2
x y −i 2 2 +y x + y2
Rappelons aussi que ` a chaque nombre complexe z ∈ C on associe un nombre complexe conjugu´e d´efinit par l’expression z ∈ C 7−→ z¯ = ℜe(z) − iℑm(z) On v´erifie facilement que la conjugaison des nombres complexes poss`ede les propri´et´es suivantes : 1. ∀z ∈ C,
z¯ = z ;
2. ∀z1 , z2 ∈ C,
z1 + z2 = z¯1 + z¯2 ;
3. ∀z1 , z2 ∈ C,
z¯1 · z¯2 = z1 · z 2 ;
z¯ · z ∈ R+ ; z¯ 5. z ∈ C∗ , z −1 = ; z · z¯ 6. z ∈ R ⇐⇒ z¯ = z ; 1 1 7. ∀z ∈ C, ℜe(z) = (z + z¯) et ℑm(z) = (z − z¯). 2 2i 4. ∀z ∈ C,
1.1.2
Topologie de la droite complexe
Dans ce paragraphe, on va transporter les ´el´ements de la topologie euclidi`enne de R2 sur le plan complexe C via l’identification Ψ : C → R2 . D´ efinition 1. Soit z ∈ C. Le nombre r´eel positif d´efinit par l’expression | z |:=
√
z · z¯ =
s’appelle module du nombre complexe z. A. Bouarich
p
(ℜe(z))2 + (ℑm(z))2
Introduction ` a l’analyse complexe
8
Fonctions d’une variable complexe holomorphes
Il est facile de v´erifier que la fonction, | · |: C → R+ , poss`ede les propri´et´es suivantes : 1. ∀z ∈ C,
| ℜe(z) |6| z | et | ℑm(z) |6| z | ;
2. ∀z ∈ C,
| z¯ |=| z | ;
3. | z |= 0
⇐⇒
z = 0;
4. ∀z1 , z2 ∈ C,
| z1 · z2 |=| z1 | · | z2 | ;
5. ∀z1 , z2 ∈ C,
| z1 + z2 |6| z1 | + | z2 |.
Notons que les propri´et´es 3), 4) et 5) montrent que la fonction | · |: C → R+ d´efinit une norme sur le plan complexe C vu comme espace vectoriel r´eel. Donc, ` a la norme | · | on peut associer une distance en posant pour tous les ´el´ements z = x + iy et ω = α + iβ ∈ C, p d(z, ω) :=| z − ω |= (x − α)2 + (y − β)2 En effet, en utilisant l’identification d’identification Ψ : C → R2 on voit que la distance d(z, ω) n’est autre que la distance enclidi`enne de R2 qui mesure la distance euclidienne entre les points Ψ(z) et Ψ(ω). En particulier, on d´eduit que la norme | z |= d(z, 0) (le module) n’est autre que la distance euclidi`enne s´eparant l’origine Ψ(0) du point Ψ(z). Avec la distance d : C × C → R+ on red´efinit sur le plan complexe C quelques ´el´ements topologiques d´ej` a d´efinis en analyse II sur les espaces euclidiens Rm . 1. Le disque ouvert de centre z0 ∈ C et de rayon R > 0 est d´efini dans C par D(z0 , R) = {z ∈ C ; | z − z0 |< R} 2. Le disque ferm´e de centre z0 ∈ C et de rayon R > 0 est d´efini dans C par D(z0 , R) = {z ∈ C ; | z − z0 |6 R} 3. On dira qu’une suite de nombres complexes zn ∈ C converge vers a ∈ C si (∀ε > 0)(∃n0 ∈ N)(∀n ∈ N),
n > n0
=⇒
| zn − a |< ε
Le nombre complexe a s’appelle la limite de la suite de nombres complexes zn . La limite de zn quand il existe elle est unique et se note a = lim zn . n→+∞
4. On dira qu’une partie non vide F ⊆ C est ferm´ee dans (C, | · |) si toute suite d’´el´ements zn ∈ F qui converge vers a ∈ C implique que a ∈ F. 5. On dira qu’une partie non vide U ⊆ C est ouverte dans (C, | · |) si son compl´ementaire C \ U est ferm´e dans (C, | · |). 6. On dira que la partie non vide V ⊆ C est un voisinage du point z0 ∈ V s’il existe un r´eel r > 0 tel que le disque ouvert D(z0 , r) ⊆ V. 7. On dira qu’une partie Ω ⊆ C est connexe si Ω ne peut pas ˆetre contenu dans la r´eunion disjointe de deux ouverts de C. C’est-` a-dire, si U1 et U2 sont deux ouverts de C tels que U1 ∩ U2 = ∅ et Ω ⊆ U1 ∪ U2 =⇒ U1 = ∅ ou U2 = ∅ Autrement dit, on aura l’une des deux possibilit´es suivantes :
A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
Limite et continuit´e des fonctions ` a une variable complexe
9
– soit que Ω ⊆ U1 et Ω ∩ U2 = ∅ ; – ou soit que Ω ⊆ U2 et Ω ∩ U1 = ∅. Exemple 1. Le plan complexe C, les disques ouverts (ou ferm´es), les rectangles, les segments de droites et les droites sont connexes dans le plan complexe C. Par contre, la r´eunion de deux droites parall`eles, la r´eusion de disques disjoints, la r´eunion disjoints de deux cercles concentriques ne sont pas connexe dans C. Exercice 1. Pour toute partie non vide A ⊆ C on pose c(A) = {¯ z ∈ C ; z ∈ A}.
1) D´emontrer qu’une partie A ⊆ C est ferm´ee (resp. ouverte) si et seulement si c(A) est ferm´ee (resp. ouverte). 2) D´emontrer que si A ⊆ C est un voisinage de z0 ∈ A alors la partie c(A) est un voisinage du conjugu´e z¯0 . 3) D´emontrer qu’une partie A ⊆ C est connexe si et seulement si c(A) est connexe.
1.2
Limite et continuit´ e des fonctions ` a une variable complexe
´ Soit Ω ⊆ C un sous-ensemble non vide. Etant donn´ee une fonction f : Ω → C on lui associe deux fonctions r´eelles en posant u := ℜe(f ) : Ω −→ R
et
v := ℑm(f ) : Ω −→ R
appel´ee respectivement la partie r´eelle et la partie imaginaire de f (z). Donc, une fonction `a valeur complexe qui d´epend d’une seule variable complexe peut ˆetre vue comme ´etant une application d´efinie sur Ω ` a valeur dans R2 qui d´epend de deux variables r´eelles comme il est illustr´e par le diagramme commutatif suivant, (u,v)
Ψ(Ω) −→ R2 Ψ−1 ↓ ↓ Ψ−1 Ω
f
−→
C
o` u Ψ : C −→ R2 d´esigne l’application d’identification. Le diagramme commutatif pr´ec´edent est ´equivalent ` a l’expression suivante : ∀z ∈ Ω,
f (ℜe(z) + iℑm(z)) = u(ℜe(z), ℑm(z)) + iv(ℜe(z), ℑm(z))
Dans le reste de ce paragraphe, on va examiner les questions de limite et de continuit´e pour les fonctions complexes ` a une variable complexe et on comparera ces notions avec le cas des applications qui d´ependent de deux variables r´eelles. Quant ` a la question de d´erivabilit´e des fonctions `a une variable complexe elle sera ´etud´ee dans la prochaine section. D´ efinition 2. Soient Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction. On dira que f (z) tend vers un nombre complexe L ∈ C quand z ∈ Ω tend vers z0 ∈ C si, (∀ε > 0)(∃η > 0)(∀z ∈ Ω), A. Bouarich
| z − z0 |< η
=⇒
| f (z) − L |< ε.
Introduction ` a l’analyse complexe
10
Fonctions d’une variable complexe holomorphes
Comme pour le cas des fonctions r´eelles ` a une ou plusieurs variables r´eelles on v´erifie que la limite de f (z) quand il existe au point z0 elle est unique et se note lim f (z) = L. z→z0
Proposition 1. La fonction f (z) tend vers le nombre complexe L = a + ib au point z0 = x0 + iy0 si et seulement, si les parties r´eelle et imaginaire de f (z) tendent respectivement vers a et b au point (x0 , y0 ). D´emonstration. Observer que si z = x+iy et f (z) = u(x, y)+iv(x, y) on obtient les in´egalit´es : | u(x, y) − a |6| f (z) − L | et | v(x, y) − b |6| f (z) − L |. Si les limites lim f (z) et lim g(z) existent dans C on v´erifie qu’on a les formules suivantes, z→z0
z→z0
1. lim (f (z) + g(z)) = lim f (z) + lim g(z) ; z→z0 z→z0 z→z0 2. lim f (z)g(z) = lim f (z) lim g(z) ; z→z0
z→z0
3. si lim g(z) 6= 0 alors lim z→z0
z→z0
z→z0
lim f (z) f (z) z→z0 = . g(z) lim g(z) z→z0
Proposition 2. Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction. La fonction f (z) poss`ede une limite L ∈ C au point a ∈ C si et seulement, si pour toute suite zn ∈ C qui converge vers le point a, lim f (zn ) = L. n→+∞
Exercice 2. D´emontrer la proposition. z n’a pas de limite au point a = 0 parce que si z¯ 1 pour tout r´eel θ ∈ [0, 2π] fix´e on consid`ere la suite de nombres complexes, zn = eiθ , on aura n zn lim zn = 0 tandis que la limite lim f (zn ) = lim = e2iθ d´epend de θ. n→+∞ n→+∞ n→+∞ z ¯n Exemple 2. La fonction z ∈ C∗ 7−→ f (z) =
D´ efinition 3. Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction. On dira que f (z) est continue au point z0 ∈ Ω si la limite lim f (z) = f (z0 ) ie. : z→z0
(∀ε > 0)(∃η > 0)(∀z ∈ Ω),
| z − z0 |< η
=⇒
| f (z) − f (z0 ) |< ε.
Proposition 3. La fonction f (z) est continue au point z0 = x0 + iy0 si et seulement si ses parties r´eelle et imaginaire sont continues au point (x0 , y0 ). D´emonstration. Observer que si pour tout z = x + iy on ´ecrit f (z) = u(x, y) + iv(x, y) on obtient, | u(x, y) − u(x0 , y0 ) |6| f (z) − f (z0 ) | et | v(x, y) − v(x0 , y0 ) |6| f (z) − f (z0 ) |. En appliquant les formules de calcul des limites des fonctions complexes ` a une variable complexe on d´eduit que si les fonctions f et g : Ω → C sont continues alors leur somme f + g, f leur produit f g et leur quotient sont continues sur leurs domaines de d´efinition respectif. g Exemple 3. Les fonctions suivantes sont continues sur leurs domaines de d´efiition : 1. z 7−→ z¯ = x − iy, z 7−→ z n = (x + iy)n ; 1 z¯ x y 2. z 7−→ = = 2 −i 2 ; 2 2 z |z| x +y x + y2 A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
Limite et continuit´e des fonctions ` a une variable complexe
3. z 7−→
11
1 z x y = = 2 +i 2 . 2 2 z¯ |z| x +y x + y2
parce que leurs parties r´eelles et imaginaires sont continues sur leurs domaines de d´efinition respectifs. Proposition 4. Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction. Alors, pour tout point a ∈ Ω les propositions suivantes sont ´equivalentes : 1. La fonction f (z) est continue au point a ∈ Ω. 2. Si zn ∈ Ω est une suite qui converge vers a ∈ Ω alors la suite image f (zn ) converge vers f (a). Proposition 5. Pour qu’une fonction f : C → C soit continue il faut et il suffit que l’image inverse par f (z) de tout ouvert (resp. ferm´e) de C soit un ouvert (resp. ferm´e) de C. Exercice 3. D´emontrer les deux propositions pr´ec´edentes. Proposition 6. Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction continue. Si une partie non vide Ω′ ⊆ Ω est connexe alors son image f (Ω′ ) est connexe dans C. D´emonstration. Soit U et U′ deux ouverts de C tels que U ∩ U′ = ∅ et f (Ω′ ) ⊆ U ∪ U′ .
Notons que puisque la fonction f (z) est continue il s’ensuit que f −1 (U) et f −1 (U′ ) sont ouverts dans C et sont disjoints parce que U ∩ U′ = ∅
=⇒
f −1 (U) ∩ f −1 (U′ ) = ∅
Ainsi, comme la partie Ω′ est connexe et telle que Ω′ ⊆ f −1 (f (Ω′ )) ⊆ f −1 (U) ∪ f −1 (U′ ) on aura par exemple
Ω′ ⊆ f −1 (U)
et
Ω′ ∩ f −1 (U′ ) = ∅
=⇒
f (Ω′ ) ⊆ U
et
f (Ω′ ) ∩ U′ = ∅
Par cons´esquent, la partie image f (Ω′ ) est connexe dans C. Exercice 4. D´emontrer que si f : C → C est une fonction continue alors le sous-ensemble Ω = {z ∈ C ; f (z) 6= 0} est un ouvert. Exercice 5. Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction continue. D´emontrer que si au point z0 ∈ Ω, f (z0 ) 6= 0 alors il existe un r´eel r > 0 tel que le disque ouvert | f (z0 ) | D(z0 , r) ⊆ Ω et pour tout z ∈ D(z0 , r) on a | f (z) |> . 2 Exercice 6. Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction continue. D´emontrer que les fonctions suivantes sont continues, z ∈ Ω 7−→ f (z), A. Bouarich
z ∈ Ω 7−→ f (¯ z ),
z ∈ Ω 7−→ f (¯ z) Introduction ` a l’analyse complexe
12
Fonctions d’une variable complexe holomorphes
1.3 1.3.1
C-Diff´ erentiabilit´ e des fonctions ` a une variable complexe Applications C-lin´ eaires de C dans C
Rappelons que le corps des nombres complexes C on peut le voir soit comme un espace vectoriel sur R de dimension deux, ou soit comme un espace vectoriel sur C lui mˆeme dans ce cas sa dimension complexe ezst ´egale ` a un ie. : dimR C = 2
et
dimC C = 1
Lorsque le corps C est vu comme un R-espace vectoriel sa base canonique est constitu´ee par les nombres complexes {1, i}. Donc, grˆ ace ` a la base canonique {1, i} qu’on pourra d´ecomposer tout nombre complexe z ∈ C en partie r´eelle et partie imaginaire z = x × 1 + y × i.
Lorsque C est vu comme un C-espace vectoriel dans ce cas sa base canonique est constitu´ee par l’´el´ement neutre de la multiplication {1}. Ceci se traduit par le fait que chaque nombre complexe z ∈ C s’´ecrit z = z × 1. Le fait de voir le corps des nombres complexes C soit comme un R-espace vectoriel ou soit comme un C-espace vectoriel divise l’esnemble des applications lin´eaires A:C→C en deux classes d’applications : 1. Applications R-lin´eaires : – ∀z1 , z2 ∈ C, A(z1 + z2 ) = A(z1 ) + A(z2 ) ; – ∀z ∈ C, ∀λ ∈ R, A(λ · z) = λA(z). 2. Applications C-lin´eaires : – ∀z1 , z2 ∈ C, A(z1 + z2 ) = A(z1 ) + A(z2 ) ; – ∀z ∈ C, ∀λ ∈ C, A(λ · z) = λA(z). Notons que puisque R ⊂ C il en r´esulte que toute application C-lin´eaire A : C → C est R-lin´eaire et on a z ∈ C,
A(z) = A(z × 1) = zA(1)
o` u
A(1) ∈ C
Ainsi, si on pose a = A(1) on voit que l’application C-lin´eaire A : C → C a pour expression, z ∈ C,
A(z) = a · z
Maintenant, si on regarde l’application C-lin´eaire A : C → C comme ´etant R-lin´eaire alors en munissant le plan complexe C par sa base canonique {1, i} on conclut que pour tout nombre complexe z = x + iy on obtient : A(x + iy) = a · z = (α + iβ) · (x + iy) = αx − βy + i(xβ + αy) ! ! α −β x = · β α y A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
C-Diff´erentiabilit´e des fonctions ` a une variable complexe
13
Donc, relativement ` a base canonique {1, i} du plan complexe C la matrice r´eelle d’une application C-lin´eaire A : C → C est donn´ee par ! α −β o` u α + iβ = A(1) = a β α Inversement, consid´erons une application R-lin´eaire A : C → R et munissons le plan complexe C par sa base canonique {1, i}. Donc, les colonnes de la matrice de l’application R-lin´eaire relativement ` a la base {1, i} sont ´egales aux vecteurs A(1) et A(i). Autrement dit, si on pose A(1) = α + iβ et A(i) = γ + iλ on aura ! α γ β λ Ainsi, si on veut que l’application A : C → R soit C-lin´eaire on aura en particulier A(i) = iA(1)
=⇒
γ + iλ = i(α + iβ)
=⇒
γ = −β
et
λ=α
Par cons´equent, pour qu’une application R-lin´eaire A : C → C soit C-lin´eaire il faut et il suffut que sa matrice r´eelle relativement ` a la base canonique {1, i} soit de la forme ! ! α γ α −β = o` u α + iβ = A(1) β λ β α Proposition 7. Soit A : C → C une application C-lin´eaire. Relativement ` a la base canonique {1, i} du corps des nombres complexes C on a les propri´et´es suivantes : ! α −β 1. La matrice r´eelle de l’application A est ´egale ` a o` u α + iβ = A(1). β α 2. Le d´eterminant de la matrice r´eelle de l’application A est ´egal ` a | A(1) |2 = α2 + β 2 > 0.
3. L’application A est inversible si et seulement si A(1) 6= 0.
En cons´equence, l’ensemble des matrices des applications C-lin´eaires A : C → C est un corps en bijection canonique avec le corps des nombres complexes C ie. : ! α −β { ; α + iβ ∈ C} ≃ C β α Exemple 4. Consid´erons l’application d´efinie par A: C → C z 7−→ i¯ z ¯ z¯) = λA(z), l’application A est donc R-lin´eaire. Puisque pour tout r´eel λ on a A(λz) = i(λ ∗ Mais, puisque pour tout z ∈ C on a : A(iz) = i(¯i z¯) = z¯
et
iA(z) = i(i¯ z ) = −¯ z
=⇒
A(iz) 6= iA(z)
on en d´eduit que l’application A n’est pas C-lin´eaire. Notons aussi que si on munit le plan complexe C par la base canonique {1, i} on voit que ! 0 1 la matrice r´eelle de l’application R-lin´eaire A est ´egale ` a et que son d´eterminant 1 0 D´et(A) = −1. Cette remarque nous donne une confirmation matricielle du fait que A n’est pas C-lin´eaire. A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
14
Fonctions d’une variable complexe holomorphes
1.3.2
Fonctions holomorphes
D´ efinition 4. Soient Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction. On dira que f (z) f (z) − f (z0 ) est C-d´erivable au point z0 ∈ Ω si le taux d’accroissement admet une limite z − z0 dans C quand z ∈ Ω \ {z0 } tend vers z0 . La limite lim
z→z0 z6=z0
f (z) − f (z0 ) z − z0
quand il existe elle est unique, elle s’appelle d´eriv´ee de la fonction f (z) au point z0 et se note df (z0 ). f ′ (z0 ) ou dz Proposition 8. Si la fonction f : Ω → C est d´erivable au point z0 ∈ Ω alors elle est continue au point z0 . D´emonstration. Remarquer que pour tout nombre complexe z ∈ Ω \ {z0 } on peut ´ecrire f (z) − f (z0 ) =
f (z) − f (z0 ) × (z − z0 ) z − z0
f (z) − f (z0 ) tend vers f ′ (z0 ) quand z − z0 tend vers z − z0 z´ero on aura lim f (z) = f (z0 ). Donc, f (z) est continue au point z0 . et ainsi comme le taux d’acroissement z→z0
Dans la suite de ce chapitre s’il n’y a pas un risque de confusion nous dirons d´erivable pour d´esigner une fonction qui est C-d´erivable. D´ efinition 5. On dira que la fonction f : Ω → C est holomorphe au point z0 ∈ Ω si f est d´erivable sur un voisinage V ⊆ Ω de z0 . Notons que si f : Ω → C est une fonction holomorphe on lui associe une fonction d´eriv´ee f ′ : Ω → C qui envoit z ∈ Ω sur la d´eriv´ee f ′ (z).
Comme pour le cas des fonctions ` a une variable r´eelle on v´erifie que si f et g sont holomorphes sur un ouvert non vide Ω ⊆ C on aura les formules de d´erivations suivantes, 1. (f + g)′ = f ′ + g′ , 2. (f g)′ = f ′ g + f g′ , f ′ f ′ g − f g ′ 3. = , g (g)2 4. (f ◦ g)′ = (f ′ ◦ g)g′ ,
5. si g est holomorphe sur un ouvert non vide Ω′ tel que g(Ω′ ) ⊆ Ω alors la fonction compos´ee f ◦ g est holomorphe sur Ω′ et sa fonction d´eriv´ee (f ◦ g)′ = (f ′ ◦ g)g′ . Proposition 9. Soient Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction. Alors les applications suivantes sont ´equivalentes, 1. La fonction f est d´erivable au point z0 ∈ Ω. 2. Il existe un nombre complexe λ ∈ C qui satisfait ` a la propri´et´e suivante : (∀ε > 0)(∃η > 0)(∀z ∈ Ω), | z − z0 |< η =⇒ | f (z)− f (z0 )− f ′ (z0 )·(z − z0 ) |< ε | z − z0 | A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
C-Diff´erentiabilit´e des fonctions ` a une variable complexe
15
3. Il existe une application A : C → C qui est C-lin´eaire et telle que (∀ε > 0)(∃η > 0)(∀z ∈ Ω), | z − z0 |< η =⇒ | f (z) − f (z0 ) − A(z − z0 ) |< ε | z − z0 | D´emonstration. 1) =⇒ 2) Il suffit qu’on ´ecrive la d´efinition de la limite pour lim z→z
0 z6=z0
f (z) − f (z0 ) =λ z − z0
tout en utilisant les quantificateurs universels logiques. 2) =⇒ 3) Remarquer que si pour tout z ∈ C on pose A(z) = f ′ (z0 ) · z on obtient une application C-lin´eaire et ainsi on pourra r´eecrire 2) en utilisant l’application A(z). 3) =⇒ 1) Observer que puisque l’application A : C → C est C-lin´eaire on aura pour tout z ∈ C, A(z) = A(1)z, donc en portant A(z) dans la proposition 3) on en d´eduit que la d´eriv´ee a A(1) = f ′ (z0 ). de f (z) au point z0 est ´egale ` D´ efinition 6. Soient Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction d´erivable au point z0 ∈ Ω. L’application C-lin´eaire df (z0 ) : C −→ C ′ u 7−→ f (z0 ) · u s’appelle diff´erentielle de f (z) au point z0 . Notons que puisque l’application identique z 7−→ z est holomorphe et sa fonction d´eriv´ee est ´egale ` a la constante un donc sa diff´erentielle dz est l’application identique ie. : dz : C −→ C u 7−→ u Ainsi, suite ` a cette remarque on pourra exprimer la diff´erentielle de toute fonction holomorphe f (z) par l’expression classique rencontr´ee au niveau des fonctions r´eelles ` a une seule variable r´eelle, df (z) = f ′ (z) · dz
⇐⇒
∀u ∈ C,
df (z)(u) = f ′ (z)dz(u) = f ′ (z)u
Observons que si on pose f ′ (z0 ) = a+ib ∈ C on d´eduit que la matrice r´eelle de la diff´erentielle df (z0 ) : C → C est donn´ee par l’expression a −b b a
!
Exemple 5. 1) La fonction g(z) =| z |2 est continue sur C et elle est d´erivable au point z0 = 0 parce que g(z) − g(0) z¯ z lim = lim = lim z¯ = 0 = g′ (0) z→0 z→0 z z→0 z z6=0
A. Bouarich
z6=0
Introduction ` a l’analyse complexe
16
Fonctions d’une variable complexe holomorphes
Observons que pour tous z ∈ C et a ∈ C∗ tels que z 6= a le taux d’acroissement g(z) − g(a) z−a
z¯ z − a¯ a z−a (z − a)¯ z + a(¯ z−a ¯) = z−a z¯ − a ¯ = z¯ + a z−a =
1 Donc, si on prend la suite de nombres complexes zn = a + eiθ avec n ∈ N∗ on obtient la n limite suivante g(zn ) − g(a) 1 lim = lim a ¯ + e−iθ + ae−2iθ = a ¯ + ae−2iθ n→+∞ n→+∞ zn − a n qui d´epend de l’angle θ, or ceci implique que pour tout a ∈ C∗ la fonction g(z) = z¯ z n’est pas d´erivable au point a 6= 0.
2) Pour tout entier n > 0 la fonction f (z) = z n est holomorphe sur C et sa d´eriv´ee au point z0 ∈ C est donn´ee par f ′ (z0 ) = =
lim z→z
0 z6=z0
z n − (z0 )n z − z0
lim (z n−1 + z n−2 z0 + · · · + z(z0 )n−2 + (z0 )n−1 )
z→z0
= n(z0 )n−1 Maintenant, puisque on sait que les monˆ omes z 7−→ z n sont holomorphes sur C on d´eduit que toutes les fonctions polynˆ omiales complexes P(z) ∈ C[z] sont holomorphes sur C. De mˆeme, P(z) on conclut que toute fraction polynˆ omiale ∈ C(z) est holomorphe sur son domaine Q(z) d´efinition qui est ´egal ` a l’ouvert U = {z ∈ C ; Q(z) 6= 0}. Exercice 7 (La r´egle de l’Hospital). Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide, et soient f et g : Ω → C deux fonctions d´erivables au point z0 ∈ Ω telles que f (z0 ) = g(z0 ) = 0. D´emontrer que si la f ′ (z) limite z→z lim ′ existe alors on a 0 g (z) z6=z 0
lim z→z
0 z6=z0
f (z) f ′ (z) = z→z lim ′ 0 g (z) g(z) z6=z 0
Th´ eor` eme 1 (Inverse local). Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction holomorphe. Si au point z0 ∈ Ω la d´eriv´ee f ′ (z0 ) 6= 0 alors il existe un r´eel tel que le disque ouvert D(z0 , r) ⊆ Ω de sorte que la restriction f| : D(z0 , r) → C soit injective et sa fonction inverse f|−1 : f (D(z0 , r)) → C est holomorphe. D´emonstration. Admise.
1.3.3
Conditions de Cauchy-Riemann
Th´ eor` eme 2 (Conditions de Cauchy-Riemann). Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction. Pour que f (z) soit C-d´erivable au point z0 ∈ Ω il faut et il suffit que la partie A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
C-Diff´erentiabilit´e des fonctions ` a une variable complexe
17
r´eelle u(x, y) et la partie imaginaire v(x, y) de f (z) soient diff´erentiables au point (x0 , y0 ) et que leurs d´eriv´ees partielles au point (x0 , y0 ) v´erifient les conditions suivantes dites de Cauchy-Riemann : ∂u ∂v (x0 , y0 ) = (x0 , y0 ) ∂x ∂y
et
∂u ∂v (x0 , y0 ) = − (x0 , y0 ) ∂y ∂x
D´emonstration. 1) Supposons que f est C-d´erivable au point z0 ∈ Ω. Donc, par d´efinition de la d´eriv´ee on peut ´ecrire (∀ε > 0)(∃η > 0)(∀z ∈ Ω), | z − z0 |< η =⇒ | f (z) − f (z0 ) − (z − z0 )f ′ (z0 ) |< ε | z − z0 | Observons que si on pose z = x + iy, z0 = x0 + iy0 et f ′ (z0 ) = a + ib ∈ C on voit que la partie r´eelle et la partie imaginaire du nombre complexe, E(z, z0 ) = f (z) − f (z0 ) − (z − z0 )f ′ (z0 ) sont donn´ees par les expressions suivantes, ( ℜe(E(z, z0 )) = u(x, y) − u(x0 , y0 ) − [(x − x0 )a − (y − y0 )b] ℑm(E(z, z0 )) = v(x, y) − v(x0 , y0 ) − [(x − x0 )b + (y − y0 )a] Ainsi, puisque | ℜe(E(z, z0 )) |6| E(z, z0 ) | et | ℑm(E(z, z0 )) |6| E(z, z0 ) | de la d´efinition de d´erivabilit´e de f au point z0 on voit que d`es que le nombre complexe z ∈ Ω v´erifie | z −z0 |< η on aura les deux in´egalit´es :
et
p | u(x, y) − u(x0 , y0 ) − [(x − x0 )a − (y − y0 )b] |6 ε (x − x0 )2 + (y − y0 )2 p | v(x, y) − v(x0 , y0 ) − [(x − x0 )b + (y − y0 )a] |6 ε (x − x0 )2 + (y − y0 )2
qui impliquent que u(x, y) et v(x, y) sont diff´erentiables au point (x0 , y0 ) et que leurs d´eriv´ees partielles respectives sont donn´ees au point (x0 , y0 ) par les expressions, ∂u ∂v (x0 , y0 ) = a (x0 , y0 ) = b ∂x ∂x et ∂u ∂v (x0 , y0 ) = −b (x0 , y0 ) = a ∂y ∂y
Ainsi, en comparant les lignes de ces deux syst`emes on d´eduit que u(x, y) et v(x, y) v´erifient les conditions de Cauchy-Riemann au point (x0 , y0 ) ie. : ∂u ∂v (x0 , y0 ) = (x0 , y0 ) ∂x ∂y ∂u ∂v (x0 , y0 ) = − (x0 , y0 ) ∂y ∂x 2) La r´eciproque est ´evidente. Il suffit qu’on ´ecrive la d´efinition de diff´erentiabilit´e au point (x0 , y0 ) pour la partie r´eelle u(x, y) et la partie imaginaire v(x0 , y0 ) et grˆ ace au conditions de Cauchy-Riemann on en d´eduira la C-d´erivabilit´e de la fonction ` a variable complexe f (z). A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
18
Fonctions d’une variable complexe holomorphes
Corollaire 1. Si la fonction f (z) = u(x, y) + iv(x, y) est d´erivable au point z0 = x0 + iy0 par rapport ` a z alors sa d´eriv´ee est donn´ee par les expressions suivantes ∂u ∂u ∂v ∂v (x0 , y0 ) + i (x0 , y0 ) = −i (x0 , y0 ) + i (x0 , y0 ) f ′ (z0 ) = ∂x ∂x ∂y ∂y ∂u ∂u ∂v ∂v (x0 , y0 ) − i (x0 , y0 ) = (x0 , y0 ) + i (x0 , y0 ) = ∂x ∂y ∂y ∂x
Proposition 10. Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction dont les partie ∂u ∂u r´eelle et imaginaire sont not´ees u(x, y) et v(x, y). Si les quatre d´eriv´ees partielles , , ∂x ∂y ∂v ∂v et sont continues au point (x0 , y0 ) et v´erifient les conditions de Cauchy-Riemann ∂x ∂y ∂v ∂u (x0 , y0 ) = (x0 , y0 ) ∂x ∂y
et
∂u ∂v (x0 , y0 ) = − (x0 , y0 ) ∂y ∂x
alors la fonction f (z) est d´erivable au point z0 = x0 + iy0 . D´emonstration. Remarquer que la continuit´e des d´eriv´ees partielles de u(x, y) et v(x, y) implique qu’elles sont diff´erentiables au point (x0 , y0 ), et puis appliquer le th´eor`eme pr´ec´edent. Exemple 6. 1) La fonction f (z) = z¯ est continue sur C mais puisque la partie r´eelle et la partie imaginaire de f (z) sont ´egales ` a ( u(x, y) = x ∂v ∂u (x, y) = 1 6= (x, y) = −1 =⇒ ∂x ∂y v(x, y) = −y on en d´eduit que la fonction f (z) = z¯ n’est pas d´erivable sur les points de C. 2) On d´efinit l’exponentielle d’un nombre complexe z = x + iy ∈ C par l’expression, ez = ex+iy = ex (cos(y) + i sin(y)) La fonction z 7−→ ez est holomorphe sur C car ses parties r´eelles et imaginaires sont de classe C ∞ et v´erifient les conditions de Cauchy-Riemann ∂ ∂ ( (u(x, y)) = ex cos(y) = (v(x, y)) x u(x, y) = e cos(y) ∂x ∂y =⇒ ∂ ∂ v(x, y) = ex sin(y) (u(x, y)) = −ex sin(y) = − (v(x, y)) ∂y ∂x
3) Les conditions de Cauchy-Riemann ne sont pas suffisantes pour assurer la d´erivabilit´e d’une fonction ` a une variable complexe. Par exemple, si on consid`ere la fonction 2 z si z 6= 0 f (z) = z¯ 0 si z = 0
on obtient une fonction non d´erivable au point z0 = 0 parce que pour tout z 6= 0 le taux f (z) − f (0) z d’acroissement = n’a pas de limite quand z ∈ C∗ tend vers z´ero. Ce pendant, z−0 z¯ puisque la partie r´eelle u(x, y) et la partie imaginaire v(x, y) de f (z) sont ´egales ` a: 3 2 x − 3xy si (x, y) 6= (0, 0) u(x, y) = x2 + y 2 0 si (x, y) = (0, 0) A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
C-Diff´erentiabilit´e des fonctions ` a une variable complexe et
2 3 3x y − y v(x, y) = x2 + y 2 0
19
si
(x, y) 6= (0, 0)
si
(x, y) = (0, 0)
on voit que leurs d´eriv´ees partielles sont donn´ees par ∂u (0, 0) = ∂x et
∂u ∂y (0, 0) = ∂v (0, 0) = ∂x
∂v ∂y (0, 0) =
lim
x→0 x6=0
lim
x→0 x6=0
u(x, 0) − u(0, 0) =1 x u(0, y) − u(0, 0) =0 y
v(x, 0) − v(0, 0) =0 x
lim
x→0 x6=0
lim
x→0 x6=0
v(0, y) − v(0, 0) = −1 y
et donc elles v´erifient les conditions de Cauchy-Riemann au point (0, 0), ∂v ∂u (0, 0) = − (0, 0) = 1 ∂x ∂y
∂u ∂v (0, 0) = (0, 0) = 0 ∂y ∂x
et
malgr´e que f (z) n’est pas d´erivable au point z0 = 0. Notons qu’en effet la partie r´eelle e de f (z) n’est pas diff´erentiable au point (0, 0) parce que si dans le rapport, ∂u ∂u u(x, y) − u(0, 0) − x (0, 0) − yx (0, 0) −4xy 2 ∂x p ∂x U(x, y) = = 2 (x + y 2 )3/2 x2 + y 2
on passe aux coordonn´ees polaires on obtient l’expression
U(r cos(θ), r sin(θ)) = −4 cos(θ) sin2 (θ) qui prouve que U(x, y) n’a pas de limite quand (x, y) tend vers (0, 0). L’exemple pr´ec´edent nous montre que dans le th´eor`eme 1, ` a cˆ ot´e des conditions de CauchyRiemann, l’hypoth`ese de diff´erentiabilit´e des parties r´eelle et imaginaire de f (z) est essentielle pour assurer la d´erivabilit´e de f (z). Exercice 8. Sur le plan complexe C on d´efinit une fonction ` a valeur complexe par :
f (z) =
0 z5 | z |4
si
z=0
si
z 6= 0
1) Montrer que la fonction f : C → C v´erifie les conditions de Cauchy-Riemann au point (0, 0). 2) La fonction f : C → C est-elle C-diff´erentiable au point (0, 0) ? A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
20
Fonctions d’une variable complexe holomorphes
Exercice 9. Soient Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction d´erivable.
1) Montrer que la matrice et le d´eterminant jacobiens de l’application f (x, y) = u(x, y) + iv(x, y) sont donn´es au point (x0 , y0 ) ∈ Ω par, ∂u (x , y ) ∂x 0 0 J(f, (x0 , y0 )) = ∂u − (x0 , y0 ) ∂y
∂u (x0 , y0 ) ∂y ∂u (x0 , y0 ) ∂x
et
Det J(f, (x0 , y0 )) =| f ′ (z0 ) |2
2) Montrer qu’en coordonn´ees polaires les conditions de Cuachy-Riemann s’´ecrivent sous la forme, 1 ∂v ∂v 1 ∂u ∂u = et =− ∂r r ∂θ ∂r r ∂θ Exercice 10. Soit Ω ⊆ C un ouvert convexe non vide et f : Ω → C une fonction holomorphe. D´emontrer que si l’une des fonctions suivantes u(x, y) = ℜe(f (z)), r(x, y) = | f (z) |,
v(x, y) = ℑm(f (z)), θ(x, y) = arg(f (z))
est contante alors f (z) est constante sur Ω.
1.3.4
C-diff´ erentiablit´ e d’ordre sup´ erieur
Les fonctions d´eriv´ees d’ordre supp´erieur ` a n > 1 d’une fonction holomorphes f : Ω → C se d´efinient en utilisant la formule de r´ecurrence, ∀z ∈ Ω,
′ f (n+1) (z) = f (n) (z)
Dans la section 3, on d´emontrera que toute fonction holomorphe est ind´efiniment d´erivable en tant que fonction ` a variable complexe. De plus, on d´emontrera que toute fonction holomorphe se d´eveloppe en une s´erie enti`ere au voisinage de chaque point de son domaine d’holomorphie. Ce r´esultat marque la diff´erence fondamentale entre les fonctions ` a une variable complexe holomorphes (ie. C-d´erivables) et les applications r´eelles ` a plusieurs variables r´eelles R-d´erivables. X Th´ eor` eme 3. Soit an (z − z0 )n une s´erie enti`ere de rayon de convergence R > 0. La n>0
fonction f (z) d´efinie sur le disque ouvert D(z0 , R) par la s´erie enti`ere z 7−→ f (z) :=
X
n>0
an (z − z0 )n
est holomorphe et sa d´eriv´ee est donn´ee premi`ere est donn´ee par la s´erie enti`ere z 7−→ f ′ (z) :=
X n>1
nan (z − z0 )n−1
En effet, la fonction f (z) est ind´efinement C-d´erivable et on a f (n) (z0 ) = n!an , ∀n ∈ N. A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
C-Diff´erentiabilit´e des fonctions ` a une variable complexe
21
D´emonstration. Il suffit qu’on donne une preuve pour le cas des s´eries enti`eres centr´ees au X X an z n et nan z n−1 ont le mˆeme point z0 = 0. Notons aussi que les deux s´eries enti`eres n>0
n>1
rayon de convergence R > 0, donc pour tout r´eel 0 < r < R ces deux s´eries enti`es convergent X normalement sur le disque ferm´e D(0, r), de plus la s´erie num´erique n | an | r n−1 converge. n>1
Observons que si pour z1 ∈ D(0, R) on calcul la diff´erence f (z) − f (z1 ) lorsque le nombre complexe z ∈ D(0, R) \ {z1 } on obtient f (z) − f (z1 ) z − z1
1 X an (z n − (z1 )n ) z − z1 n>0 X = an z n−1 + z n−2 z1 + · · · z(z1 )n−2 + (z1 )n−1 =
n>1
Ainsi, puisque pour | z |< r et | z1 |< r on a la mojoration an (z n−1 + z n−2 z1 + · · · z(z1 )n−2 + (z1 )n−1 ) < n | an | r n−1
et puisque la s´erie num´erique
X n>1
F(z) =
X n>1
n | an | r n−1 converge on en d´eduit que la fonction
an z n−1 + z n−2 z1 + · · · z(z1 )n−2 + (z1 )n−1
converge normalement sur le disque ferm´e D(0, r), donc la limite lim z→z
1 z6=z1
X f (z) − f (z1 ) = lim F(z) = nan (z1 )n−1 = f ′ (z1 ) z→z1 z − z1 n>1
Par cons´equent, la fonction f (z) est holomorphe sur le disque D(0, R).
1.3.5
Fonctions harmoniques
D´ efinition 7. Soit Ω ⊆ R2 un ouvert non vide. On dira que la fonction u : Ω → R est harmonique si elle est solution de l’´equation de Laplace : ∆u =
∂2u ∂2u + 2 =0 ∂x2 ∂y
Proposition 11. Soient Ω ⊆ R2 un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction holomorphe. Si les parties r´eelle et imagiaire de la fonction f (z) sont de classe C 2 sur Ω alors elles sont harmoniques. D´emonstration. Notons que puisque f (z) = u(x, y) + iv(x, y) est holomorphe sur Ω les fonctions u(x, y) et v(x, y) v´erifient les conditions de Cauchy-Riemann i.e. : ∀(x, y) ∈ Ω, A. Bouarich
∂u ∂v = ∂x ∂y
et
∂u ∂v =− ∂y ∂x Introduction ` a l’analyse complexe
22
Fonctions d’une variable complexe holomorphes
Ainsi, comme les fonctions u et v sont de classe C 2 on pourra ´ecrire ∀(x, y) ∈ Ω : ∂2u ∂x2 ∂2v ∂x2
= =
∂ ∂u = ∂x ∂x ∂ ∂v = ∂x ∂x
∂ ∂v ∂ ∂v ∂ ∂u = = − =⇒ ∆u = 0 ∂x ∂y ∂y ∂x ∂y ∂y ∂ ∂u ∂ ∂u ∂ ∂v − = − = − − =⇒ ∆v = 0 ∂x ∂y ∂y ∂x ∂y ∂y
Donc, la partie r´eelle et la partie imaginaire de f (z) sont harmoniques sur Ω. D´ efinition 8. Soient Ω ⊆ R2 un ouvert non vide et u : Ω → R une fonction harmonique. Toute fonction v : Ω → R tel que le couple (u, v) v´erifie les conditions de Cauchy-Riemann s’appelle conjugu´ee harmonique de la fonction u. Proposition 12. Soient Ω ⊆ R2 un ouvert non vide et u : Ω → R une fonction harmonique. Au voisinage de chaque point z0 ∈ Ω la fonction u poss`ede une conjugu´ee harmonique qui est unique ` a une constante pr`es. D´emonstration. Observons que si pour tout (x, y) ∈ Ω on pose P = obtient une forme diff´erentielle sur Ω : ω = Pdx + Qdy =
∂u ∂u dx − dy ∂y ∂x
∂u ∂u et Q = − on ∂y ∂x
∂P ∂2u ∂2u ∂Q = = − = ∂y ∂y 2 ∂x2 ∂x
=⇒
qui est donc ferm´ee. Donc, d’apr`es le th´eor`eme de H. Poincar´e, pour tous (x0 , y0 ) ∈ Ω et r > 0 tr`es petit tel que le disque ouvert D((x0 , y0 ), r) ⊆ Ω la forme diff´erentielle ω = Pdx + Qdy est exacte sur D((x0 , y0 ), r) (car le disque est convexe). Autrement dit, il existe une fonction v(x, y) qui est de classe C 2 sur D((x0 , y0 ), r), unique ` a une constante pr`es et dont la diff´erentielle totale ∂v ∂v dv = dx + dy = ω ∂x ∂y
=⇒
∂v ∂x ∂v ∂y
∂u ∂y ∂u = Q = − ∂x = P =
Notons que le couple de fonctions (u, v) v´erifient les conditions de Cauchy-Riemann et que les deriv´ees partielles secondes de v(x, y) sont donn´ees par : 2 ∂ v ∂x ∂2v ∂y 2
∂2u ∂x∂y ∂2u = − ∂y∂x
=
=⇒
∆v = 0
Par cons´equent, sur le disque ouvert D((x0 , y0 ), r) ⊂ Ω la fonction v(x, y) est une conjugu´ee harmonique de la fonction u(x, y). Corollaire 2. Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide. Une fonction u(x, y) de classe C 2 est harmonique si et seulement si elle est la partie r´eelle (ou imagiaire) d’une certaine fonction holomorphe sur un ouvert non vide Ω′ ⊆ Ω. A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
C-Diff´erentiabilit´e des fonctions ` a une variable complexe Exemple 7. V´erifions que la fonction u(x, y) =
23
x est harmonique sur R2 \ {(0, 0)} et x2 + y 2
cherchons sa conjugu´ee harmonique v(x, y). En effet, puisque pour tout (x, y) 6= (0, 0) on a ∂u y 2 − x2 = 2 ∂x (x + y 2 )2
=⇒
et ∂u −2xy = 2 ∂y (x + y 2 )2
=⇒
∂2u −2x(x2 + y 2 ) − 4x(x2 − y 2 ) −2x(3y 2 − x2 ) = = ∂x2 (x2 + y 2 )3 (x2 + y 2 )3 ∂2u −2x(x2 + y 2 ) + 8xy 2 −2x(−3y 2 + x2 ) = = ∂y 2 (x2 + y 2 )3 (x2 + y 2 )3
x est harmonique sur son domaine de d´efinition. x2 + y 2 Cherchons une fonction harmonique v(x, y) qui soit solution du syst`eme des ´equations aux d´eriv´ees partielles suivant : y ∂v ∂u y 2 − x2 + ϕ(x) v = − 2 = = 2 2 2 x + y2 ∂y ∂x (x + y ) =⇒ ∂v 2xy ∂v ∂u 2xy = + ϕ′ (x) = − = 2 2 2 2 ∂x (x + y 2 )2 ∂x ∂y (x + y ) on conclut que la fonction u(x, y) =
y Ainsi, comme ϕ′ (x) = 0 on conclut que la fonction v(x, y) = − 2 +Cte est une conjugu´ee x + y2 x . harmonique de la fonction harmonique u(x, y) = 2 x + y2 Notons aussi que pour tout z = x + iy 6= 0 on peut ´ecrire que u(x, y) + iv(x, y) = = =
x −y +i 2 + iCte 2 +y x + y2 z¯ + iCte | z |2 1 + iCte z x2
Exercice 11. Soit f (z) une fonction holomorphe sur un ouvert non vide Ω ⊆ C.
1) Montrer que sur Ω on a les formules de d´erivations suivantes, h∂ 2 i2 h ∂ i2 1. + = | f ′ (z) | ; | f (z) | | f (z) | ∂x ∂y 2 2 ∂ ∂ 2. | f (z) | + | f (z) | = 4 | f ′ (z) |2 . ∂x2 ∂y 2 2) En d´eduire que sur l’ouvert {z ∈ Ω f (z) 6= 0} la fonction Log | f (z) | est harmonique. 3) Montrer que la fonction arg(f (z)) est harmonique sur son domaine de d´efinition.
4) En appliquant les formules ´etablies dans 1) d´emontrer que toute fonction homolomorphe sur Ω qui v´erifie | f (z) |=| z |2 +c2 est constante. Exercice 12. V´erifier que les fonctions suivantes sont harmoniques et trouver leurs fonctions harmoniques conjugu´ees, ex sin(y), A. Bouarich
Log(x2 + y 2 ),
x3 − 3xy 2 + x2 − y 2 − xy + x + y Introduction ` a l’analyse complexe
24
1.3.6
Fonctions d’une variable complexe holomorphes
D´ erivations complexes symboliques
Soit Ω ⊆ R2 un ouvert non vide et f : Ω → R une fonction de classe C 1 . Notons que si on pose z = x + iy ∈ C on pourra ´ecrire ∀(x, y) ∈ Ω,
f (x, y) = f (
z + z¯ z − z¯ , ) 2 2i
Ainsi, si pour tout point (x, y) ∈ Ω ⊆ C on pose F(z, z¯) := f (
z + z¯ z − z¯ , ) 2 2i
alors en interpr´etant z et z¯ comme ´etant des variables ind´ependants les r´egle de d´erivation d’une fonction compos´ee qui d´epend de plusieurs variables nous permet de d´eduire que les d´eriv´ees partielles de la fonction F(z, z¯) sont donn´ees par les expressions suivantes : ∂ (F(z, z¯)) = ∂z
∂f z + z¯ z − z¯ ∂ z + z¯ ∂f z + z¯ z − z¯ ∂ z − z¯ ( , ) ( )+ ( , ) ( ) ∂x 2 2i ∂z 2 ∂y 2 2i ∂z 2i 1 ∂f ∂f (x, y) − i (x, y) 2 ∂x ∂y 1 ∂ ∂ −i (f (x, y)) 2 ∂x ∂y ∂ 1 ∂ −i (F(z, z¯)) 2 ∂x ∂y
= = =
De la mˆeme fa¸con on trouve que ∂ (F(z, z¯))) = ∂ z¯ = = =
∂f z + z¯ z − z¯ ∂ z + z¯ ∂f z + z¯ z − z¯ ∂ z − z¯ ( , ) ( )+ ( , ) ( ) ∂x 2 2i ∂ z¯ 2 ∂y 2 2i ∂ z¯ 2i 1 ∂f ∂f (x, y) + i (x, y) 2 ∂x ∂y ∂ 1 ∂ +i (f (x, y)) 2 ∂x ∂y 1 ∂ ∂ +i (F(z, z¯)) 2 ∂x ∂y
Suite ` a ces calculs on d´eduit que les d´eriv´ees partielles par rapport aux variables complexes ind´ependants z et z¯ sont reli´ees aux d´eriv´ees partielles par rapport aux variables r´eelles ind´ependantes x et y par les formules suivantes : ∂ 1 ∂ ∂ = −i ∂z 2 ∂x ∂y
et
∂ 1 ∂ ∂ = +i ∂ z¯ 2 ∂x ∂y
Si maintenant f (x, y) = u(x, y) + iv(x, y) est une fonction dont les composantes sont de classe C 1 on pourra alors d´efinir ses d´eriv´ees partielles par rapport aux variables complexes z et z¯ par les expressions suivantes : ∂f ∂u ∂v = +i ∂z ∂z ∂z
et
∂f ∂u ∂v = +i ∂ z¯ ∂ z¯ ∂ z¯
Proposition 13. Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction holomorphe. Si u(x, y) = ℜe(f (z)) et v(x, y) = ℑm(f (z)) alors on a les formules suivantes, A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
C-Diff´erentiabilit´e des fonctions ` a une variable complexe
25
∂u 1 ∂u 1 = f ′ (z) et = f ′ (z) ; ∂z 2 ∂ z¯ 2 ∂v ∂v i ′ i = − f (z) et = f ′ (z) ; 2. ∂z 2 ∂ z¯ 2 1.
D´emonstration. Utiliser les conditions de Cauchy-Riemann. Corollaire 3. Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction dont la partie r´eelle u(x, y) et la partie imaginaire v(x, y) sont diff´erentiables sur Ω. Alors, la fonction f (z) est ∂f holomorphe si et seulement si sa d´eriv´ee partielle = 0. ∂ z¯ Proposition 14. Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction dont les parties r´eelle et imaginaire sont de classe C 2 . Alors, le Laplacien de la fonction f (z) est donn´e par la formule ∂2f ∂2f =4 ∆(f ) = 4 ∂z∂ z¯ ∂ z¯∂z D´emonstration. Notons que si u(x, y) est une fonction r´eelle de classe C 2 on aura 4
∂2u ∂ ∂u ∂u = 2 +i ∂z∂ z¯ ∂z ∂x ∂y ∂ ∂ ∂u ∂u = −i +i ∂x ∂y ∂x ∂y 2 2 2 ∂ u ∂ u ∂2u ∂ u + i − i + = ∂x2 ∂x∂y ∂y∂x ∂y 2 = ∆(u)
Donc, si les parties r´eelle et imaginaire de la fonction f (z) = u(x, y) + iv(x, y) sont de classe ∂2f ∂2u ∂2v ∂2f C 2 on aura, 4 =4 + 4i . D’o` u, 4 = ∆(u) + i∆(v) = ∆(f ). ∂z∂ z¯ ∂z∂ z¯ ∂z∂ z¯ ∂z∂ z¯ Corollaire 4. Une fonction r´eelle u(x, y) de classe C 2 est harmonique si et seulement si elle ∂2u est solution de l’´equation aux d´eriv´ees partielles, = 0. ∂z∂ z¯ ´ Corollaire 5 (Equation de Laplace). La solution g´en´erale de l’´equation de Laplace ∆(u(x, y)) = 0 s’´ecrit sous la forme, u(x, y) = F(z) + G(¯ z ), o` u F et G sont deux fonctions ` a deux variables 2 r´eelles de classe C . ´ Corollaire 6 (Equation de Poisson). Soit ρ(x, y) une fonction continue. La solution g´en´erale de l’´equation de Poisson, ∆(u(x, y)) = ρ(x, y) est ´egale ` a la somme u0 (x, y) + u(x, y) avec u0 (x, y) est une solution particuli`ere de l’´equation de Poisson et u(x, y) est une fonction harmonique arbitraire (ie. solution de l’´equation de Laplace). A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
26
Fonctions d’une variable complexe holomorphes
D´emonstration. Observer que si u0 et u sont des solutions de l’´equation de Poisson on aura, ∆(u0 ) = ∆(u) = ρ, donc ∆(u − u0 ) = 0. Donc, la solution g´en´erale de l’´equation de Poisson est la somme d’une solution particuli`ere et d’une fonction harmonique. Exemple 8. 1) D’apr`es le r´esultat du corollaire on voit que pour tout entier n > 1 le polynˆ ome de degr´e deux ` a deux variables, 1 [(x + iy)n + (x − iy)n ] 2 k=n k X π k n−k = cos((n − k) ) nx y 2
Hn (x, y) =
C
k=0
est une fonction harmonique. 2) Cherchons la solution g´en´erale de l’´equation de Poisson : ∆(u) = x + y Pour chercher une solution particuli`ere u0 (x, y) de l’´equation de Poisson ∆(u) = x + y il suffit qu’on remplace les coordonn´ees cart´esi`ennes x et y par les variables complexes z et z¯ ie. : ∆(u) = x + y
⇐⇒
4
∂2u 1 1 1 1 = (z + z¯) + (z − z¯) = (1 − i)z + (1 + i)¯ z) ∂z∂ z¯ 2 2i 2 2
Ainsi, par int´egration par rapport ` a z et z¯ on trouve qu’une solution particul`ere de l’´equation de Poisson ∆(u) = x + y est donn´ee par la fonction u0 (x, y) = =
1 1 (1 − i)z 2 z¯ + (1 + i)(¯ z )2 z 16 16 1 3 (x + x2 y + xy 2 + y 3 ) 8
Donc, la solution g´en´erale de l’´equation de Poisson ∆(u) = x + y est la somme 1 u(x, y) + (x3 + x2 y + xy 2 + y 3 ) 8 avec u(x, y) est une fonction harmonique arbitraire. Exercice 13. Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction dont les parties r´eelle et imaginaire sont de classe C 1 . D´emontrer que ∂ ∂ 1. (f (z)) = (f (z)) ; ∂z ∂ z¯ ∂ ∂ 2. (f (z)) = (f (z)) ; ∂ z¯ ∂z 3. ∆(f (z)) = ∆(f (z)). Exercice 14. Montrer que si f (z) est holomorphe sur l’ouvert Ω ⊆ C alors la fonction g(z) = f (¯ z ),
∀z ∈ Ω = {¯ z ∈ C ; ∀z ∈ Ω}
est holomorphe. A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
Exemples de fonctions ´el´ementaires complexes holomorphes
Exercice 15. Trouver la d´eriv´ee seconde mixte 4 | z |p ,
ep|z| ,
∂2 = ∆ des fonctions suivantes : ∂z∂ z¯
Log(1+ | z |2 ),
Log | z − a |,
27
arctg(
1+ | z | ) 1− | z |
o` u p ∈ R et a ∈ C sont des constantes. Exercice 16. Resoudre les ´equations ´equations de Poisson suivantes : 1. ∆(u) = x3 + y 3 ; 2. ∆(u) = xy 2 ; 3. ∆(u) = sin(x + y) ;
1.4 1.4.1
Exemples de fonctions ´ el´ ementaires complexes holomorphes L’exponentielle complexe z 7−→ ez
D´ efinition 9. On d´efinit l’exponentielle d’un nombre complexe z ∈ C par l’expression z = x + iy 7−→ z z := ex (cos(y) + i sin(y)) Si on d´esigne par u(x, y) = ex cos(y) la partie r´eelle et par v(x, y) = ex sin(y) la partie imaginaire de l’exponentielle complexe ez on obtient deux fonctions de classe C ∞ sur R2 , de plus, comme en tout point de R2 on a les conditions de Cauchy-Riemann, ∂u ∂v = ∂x ∂y
∂u ∂v =− ∂y ∂x
et
on d´eduit alors que la fonction exponentielle z 7−→ ez est holomorphe sur C.
La proposition suivante nous donnera le d´erveloppement de l’exponentielle complexe en s´erie enti`ere. Proposition 15. L’exponentielle de tout nombre complexe z ∈ C est ´egal ` a la somme de la s´erie enti`ere : z2 z3 zn ez = 1 + z + + + ··· + + ··· 2! 3! n! D´emonstration. 1) Notons que d’pr`es la r`egle de D’Alembert le rayon de convergence de la z2 z3 zn s´erie enti`ere 1 + z + + + · · · + + · · · est infini, donc sa somme f (z) d´efinie une fonction 2! 3! n! holomorphe sur le plan comlplexe C dont la fonction d´eriv´ee v´erifie la relation ∀z ∈ C,
f ′ (z) = f (z)
2) Notons aussi que si on porte le nombre complexe z = x+ iy dans l’expression de la fonction f (z) on obtient une application F : R2 → C d´efinie par une s´erie ` a deux variables, F(x, y) = f (x + iy) =
X 1 (x + iy)n n! n>0
A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
28
Fonctions d’une variable complexe holomorphes
L’application F(x, y) est diff´erentiable sur le plan r´eel R2 et ses d´eriv´ees partielles premi`eres v´erifient en chaque point (x, y) ∈ R2 , ∂F (x, y) = F(x, y) ∂x
et
∂F (x, y) = iF(x, y) ∂y
Ainsi, on remarque que si pour tout x et y ∈ R on a pose, G(x, y) = F(x, y)e−x e−iy on obtient une application, G : R2 → C qui est diff´erentiable et dont les d´eriv´ees partielles premi`eres sont nulles : ∂G (x, y) = ∂x ∂G (x, y) = ∂y
∂F (x, y)e−x e−iy − F(x, y)e−x e−iy = 0 ∂x ∂F (x, y)e−x e−iy − iF(x, y)e−x e−iy = 0 ∂y
Donc, puisque le plan R2 est convexe la fonction G(x, y) est constante, et comme on a G(0, 0) = 1 on en d´eduit que pour tout (x, y) ∈ R2 , F(x, y) = ex eiy . Autrement dit, pour tout X zn nombre complexe z = x + iy ∈ C la somme f (z) = = ex eiy = ez . n! n>0 La d´efinition de l’exponentielle complexe et la proposition pr´ec´edente permettent de d´eduire qu’on a les propri´et´es suivantes : dez = ez ; dz 2. exp(C) := {ez ; ∀z ∈ C} = C∗ ; 1. ∀z ∈ C,
′
3. ∀z, z ′ ∈ C, ez+z = ez ez ′ ; 1 4. ∀z ∈ C, e−z = z ; e 5. ∀k ∈ Z, ∀z ∈ C, ez+2kπi = ez ;
1.4.2
Logarithmes complexes z 7−→ Log(z)
Au paragraphe pr´ec´edent on a vu que l’exponentielle complexe z 7−→ ez est holomorphe sur C, 2πi-p´eriodique, non injective et son image exp(C) = C∗ . Donc, pour tout nombre complexe z ∈ C∗ il existe au moins un nombre complexe u(z) ∈ C solution de l’´equation eX = z. D´ efinition 10. Soient z ∈ C∗ et u ∈ C. Si l’exponentielle complexe eu = z on dira que le nombre complexe u ∈ C est un logarithme de z ∈ C∗ . Il est facille de v´erifier que pour tout nombres complexes z ∈ C∗ si on utilise l’expression de l’exponentielle complexe (i.e. ex+iy = ex eiy ) on pourra trouver un logarithme complexe u = x + iy ∈ C de z tel que u = Log(| z |) + iarg(z) A. Bouarich
o` u
0 6 arg(z) < 2π Introduction ` a l’analyse complexe
Exemples de fonctions ´el´ementaires complexes holomorphes
29
Notons que si pour tout nombre complexe z ∈ C∗ on d´efinit suppose que son argument arg(z) ∈ [0, 2π[ on obtient une correspondance C∗ −→ C z 7−→ Log(| z |) + iarg(z) dont la partie r´eelle Log(| z |) est diff´erentielle sur C∗ tandis que la partie imaginaire arg(z) n’est pas continue sur la demi-droite r´eelle R∗+ . Pour confirmer ce fait observons que si pour ε > 0 fix´e on consid´erons une application continue γ :] − ε, ε[→ C∗ telle que γ(0) = 1
et
∀t > 0, ℑm(γ(t)) > 0 resp.
∀t < 0, ℑm(γ(t)) < 0
(voir la figure) on voit que les deux limites suivantes sont diff´erentes : lim (Log(| γ(t) |) + iarg(γ(t))) = 0
et
t→0
lim (Log(| γ(t) |) + iarg(γ(t))) = 2πi
t→0
t>0
t 0} avec 0 < θ < 2π on pourra d´efinir une d´etermination du logarithme complexe, not´ee Logθ , qui prolongent le logarithme n´ep´erien de R∗+ sur le compl´ementaire Uθ = C\∆θ et ` a valeur dans l’ouvert Dθ,k = {x+iy ; x ∈ R et θ < y < θ + 2kπ} avec k ∈ Z est fix´e. Plus pr´ecis´ement, on a ∀z ∈ Uθ ,
Logθ (z) = Log(| z |) + iarg(z) ∈ Dθ,0
ie.
θ < arg(z) < θ + 2π
Remarquons que pour tout r´eel θ 6= π la d´etermination du logarithme complexe, Logθ : Uθ → Dθ,k , nous fournit un prolongement du logarithme n´ep´erien de R∗+ sur la droite r´eelle R. C’esta-dire, grˆ ` ace ` a la d´eterminantion Logθ on pourra maintenant calculer le logarithme complexe Logθ (x) de tout nombre r´eel trictement n´egatif. A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
32
Fonctions d’une variable complexe holomorphes
Exemple 10. Pour tout r´eel θ ∈ [0, 2π[\{π} la d´etermination du logarithme complexe Logθ : Uθ → Dθ,0 nous donne ∀x ∈ R∗+ ,
Logθ (−x) = Log(x) + πi ∈ Dθ,0 ⊂ C
En particulier, on aura Logθ (−1) = πi 6∈ R.
1.4.3
Les puissances complexes z 7−→ z a
Soit a ∈ C. On d´efinit la puisance d’exposant a d’un nombre complexe z ∈ C∗ par l’expression z a := eaLogk (z) o` u Logk (z) : Uπ → Dk d´esigne une d´etermination du logarithme complexe. De l’expression exponentielle de la puissance complexe on voit que :
1. si l’exposant a ∈ Z (entier) la puissance z a prend une seule valeur ; p ∈ Q (rationnel) la puissance z a prend un nombre fini de valeurs 2. si l’exposant a = q complexes car pour tout z 6= 0 on a l’expression p 2kπp )] z a := eaLogk (z) = exp[ Log(| z |) + i(arg(z) + q q qui montre que la puissance complexe z a prend ses valeurs dans l’ensemble {eaLogk (z) = p 2kπp exp[ Log(| z |) + i(arg(z) + )] ; 0 6 k 6 q − 1}. q q 3. si l’exposant a 6∈ Q la puissance complexe z a poss`ede une infinit´e de d´eterminations.
Donc, pour tout a ∈ C \ Z la puissance z a est une fonction multiforme et sa d´eterminantion principale est donn´ee par la fonction wa : Uπ −→ C a Log (z) z −→ e qui est holomorphe et sa d´eriv´ee est donn´ee en tout point z ∈ Uπ par l’expression d a (z ) = az a−1 dz Les puissances complexes v´erifient les propri´et´es suivantes : 1. z a · z b = z a+b ;
2. (z · w)a = z a · wa · e2πika o` u k = ±1 ou 0 ;
3. (z a )b = z ab e2πkib o` u k ∈ Z;
4. Log(z a ) = aLog(z) + 2πki o` u k ∈ Z; Exemple 11. En utilisant la d´etermination principale du logarithme complexe calculons les puissances complexes suivantes : i
(i) , A. Bouarich
i
(−1 + i)
et
i i · (−1 + i) Introduction ` a l’analyse complexe
Exemples de fonctions ´el´ementaires complexes holomorphes
33
(i)i = eiLog(i) = ei(iπ/2) = e−π/2 √
(−1 + i)i = eiLog(−1+i) = ei(Log(
2)+i3π/4)
√
= e−3π/4+iLog(
2)
i √ √ i · (−1 + i) = (−1 − i)i = eiLog(−1−i) = ei(Log( 2)−i3π/4) = e3π/4 eiLog( 2)
Notons que puisque le produit des puissances complexes √
√
(i)i · (−1 + i)i = e−π/2 e−3π/4+iLog( 2) = e−5π/4 eiLog( i on d´eduit que (i)i · (−1 + i)i 6= i · (−1 + i) et qu’en fait on a
2)
i (i)i · (−1 + i)i = i · (−1 + i) e(2πi)·i
1.4.4
Fonctions inverses des puissances z 7−→
√ a
z
On va discuter la construction de la fonction inverse de la puissance complexe que pour le cas des exposants entiers n > 2, ωn (z) = z n , ∀z ∈ C. d Il est clair que la fonction z 7−→ z n est homolomorphe sur C et sa fonction d´eriv´ee (ωn (z)) = dz nz n−1 se n’annule qu’au point z = 0, donc tout point z 6= 0 poss`ede un voisinage sur lequel la fonction ωn (z) poss`ede un inverse holomorphe. En effet, puisque pour tout entier 0 6 k 6 n − 1 la restriction de la fonction ωn (z) sur l’ouvert 2kπ (2k + 2)π Dk = {z ∈ C∗ ; < arg(z) < } est injective et on a ωk (Dk ) = U0 = C \ R+ n n on d´eduit que l’inverse de la fonction ωn (z) est multiforme qui poss`ede n d´eterminantions holomorphes ωn−1 : U0 → Dk avec 6 k 6 n − 1. La d´eterminantion principale de la fonction inverse de ωn est d´efinie de U0 dans D0 par √ l’expression z 7−→ n z. Cette expression signifie que si z ∈ U0 alors en ´ecrivant p z =| z | eiarg(z) 7−→ n | z |eiarg(z)/n Les autres d´eterminantions de l’inverse de ωn (z) s’obtiennent en multipliant la d´eterminantion 2kπi principale par l’exponentielle complexe exp[ ] avec 0 6 k 6 n − 1. n
D1 D0 Dn−1
A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
34
Fonctions d’une variable complexe holomorphes
Par exemple, la fonction inverse de la fonction ω2 (z) = z 2 poss`ede deux d´eterminantions d´efinies respectivement sur l’ouvert U0 par z 7−→
1.4.5
√
z ∈ D0 = {z ∈ C ; ℑm(z) > 0}
et
√ z 7−→ − z ∈ D1 = {z ∈ C ; ℑm(z) < 0}
Les fonctions trigonom´ etriques z 7−→ cos(z), sin(z), tg(z), cotg(z)
Rappelons que pour tout r´eel θ l’exponentielle complexe de iθ est donn´ee en coordonn´ees polaires par l’expression, eiθ = cos(θ) + i sin(θ) Donc, le cosinus et le sinus de tout r´eel θ on peut les exprimer par des exponentielles complexes par les formules, cos(θ) =
eiθ + e−iθ 2
et
sin(θ) =
eiθ − e−iθ 2i
En effet, ces deux expressions de cosinus et sinus r´eels nous sugg`erent de les prlonger sur le plan complexes en posant pour tout nombre complexe z ∈ C, cos(z) =
eiz + e−iz 2
et
sin(z) =
eiz − e−iz 2i
Notons que puisque l’exponentielle complexe est holomorphe sur C et 2πi-p´eriodique on en d´eduit que les fonctions cosinus et sinus complexes sont holop´eriodiques sur C, elles sont de 2π-p´eriodes et elles gardent toutes les propri´et´es de leurs sœurs r´eelles. De plus, en utilisant le d´eveloppement en s´erie enti`ere de l’exponentielle complexe on voit que pour tout nombre complexe z ∈ C on a, cos(z) =
X (−1)n
n>0
(2n)!
z 2n
et
sin(z) =
X (−1)n z 2n+1 (2n + 1)! n>0
Enfin, notons que comme dans le cas des fonctions trigonom´etriques r´eelles on d´efinit la fonction tangente complexe et la cotangente complexe en posant : tg(z)
=
cotg(z) =
1 − e2iz sin(z) =i , cos(z) 1 + e2iz cos(z) e2iz + 1 = i 2iz , sin(z) e −1
si
∀z 6= nπ + π/2
si
∀z 6= nπ.
Exercice 17. Montrer que les fonctions trigonom´etriques complexe v´erfient les relations classiques suivantes : 1. cos2 (z) + sin2 (z) = 1 ; 2. cos(z + u) = cos(z) cos(u) − sin(z) sin(u) ; 3. cos(z − u) = cos(z) cos(u) + sin(z) sin(u) ; 4. sin(z + u) = sin(z) cos(u) + cos(z) sin(u) ; 5. sin(z − u) = sin(z) cos(u) − cos(z) sin(u) ; 6. sin(2z) = 2 sin(z) cos(z) ; A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
Exemples de fonctions ´el´ementaires complexes holomorphes
35
7. cos(2z) = cos2 (z) − sin2 (z) ; u−z u+z ) sin( ); 8. sin(z) + sin(u) = 2 cos( 2 2 u−z u+z ) cos( ); 9. cos(z) + cos(u) = 2 cos( 2 2 tg(z) + tg(u) 10. tg(z + u) = . 1 − tg(z)tg(u) Exercice 18. Montrer que pour tout r´eel y ∈ R on a cos(iy) = Ch(y)
et
sin(iy) = i Sh(y)
En d´eduire que les fonctions cosinus et sinus complexe ne sont pas born´ees sur C.
1.4.6
Les fonctions hyperboliques z 7−→ Ch(z), Sh(z), th(z), coth(z)
Pour d´efinir le sinus et le cosinus hyperboliques complexes on ´etend leurs expressions r´eelles sur la droite complexe C : Sh(z) =
ez − e−z 2
et
Ch(z) =
ez + e−z , 2
∀z ∈ C.
(1.1)
Puisque les fonctions hyperboliques Sh et Ch sont d´efinies ` a partir de l’exponentille complexe sont donc holomorphes. Le lecteur pourra v´erifier ` a titre d’exercice que leur fonctions d´eriv´ees sont donn´ees par les expressions, d Sh(z) = Ch(z) dz
et
d Ch(z) = Sh(z), dz
∀z ∈ C.
De mˆeme, on d´efinit la tangente et la cotangente hyperbolique complexe comme dans le cas r´eelles par, Sh(z) ez − e−z , si ∀z 6= i(nπ + π/2) = z th(z) = Ch(z) e + e−z Ch(z) ez + e−z = z , si ∀z 6= inπ. coth(z) = Sh(z) e − e−z
A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
Chapitre Deux
Int´ egration complexe : Le th´ eor` eme des r´ esidus et ses applications
Ce chapitre sera consacr´e au calcul int´egrale des fonctions complexe ` a une variable complexe. Apr`es voir construit l’int´egrale simple complexe on va donner ses propri´et´es ´elmentaires. ´ Ensuite, on va d´emontrer les formules int´egrales de Cauchy qui vont nous permet de d´emontrer plusieurs r´esultats qui caract´erisent les fonctions holomorphes. Par exemple, grˆ ace aux formule int´egrales de Cauchy on va d´emontrer que toute fonction holomorphe sur un ouvert on vide est ind´efinement d´erivable et qu’elle est d´eveloppable en s´erie enti`ere au voisinage de chaque point de son domaine de d´efinition. La notion la plus importante qu’on va introduire dans ce chapitre est la notion de r´esidu d’une singularit´e isol´ee d’une fonction holomorphe. La notion de r´esidu est tr`es puissante vis-` a-vis calcul des int´egrales complexe, car comme on va le voir avec le th´eor`eme des r´esidus, l’int´egrale complexe d’une fonction holomorphe sur un domaine qui est limit´e par un contour ferm´e s’exprime par la somme des r´esidus de ses singularit´es isol´ees qui sont ` a l’int´erieur du contour ferm´e.
2.1 2.1.1
Les courbes et les domaines du plan complexe Les chemins et les courbes du plan complexe
D´ efinition 12. Une application continue γ : [a, b] → C s’appelle chemin. 1. On dira que le chemin γ est de classe C 1 par morceaux s’il existe un nombre fini de points a < t1 < t2 < · · · < tm < b tels que l’application γ(t) poss`ede des d´eriv´ees ` a γ| gauche et ` a droite de chaque points tj et toutes ses restrictions ]tj , tj+1 [−→ C sont de 1 classe C . 2. Le point γ(a) s’appelle l’origine du chemin γ et le point γ(b) l’extr´emit´e du chemin γ. 3. Lorque γ(a) = γ(b) on dira que le chemin γ est ferm´e. A. Bouarich
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Les courbes et les domaines du plan complexe
37
4. Si la restriction de l’application γ(t) sur l’intervalle ouvert ]a, b[ est injective on dira que le chemin γ est simple ou qu’il est sans points doubles. 5. L’image Γ = {γ(t) ; t ∈ [a, b]} s’appelle courbe param´etr´ee dans le plan complexe par l’application γ. 6. Soient γ1 : [a, b] → C et γ2 : [c, d] → C deux param´etrisations d’une courbe Γ. On dira que γ1 et γ2 sont ´equivalentes s’il existe une bijection continue θ : [a, b] → [c, d] ayant un inverse θ −1 continue et telle que γ2 ◦ θ(t) = γ1 (t), ∀t ∈ [a, b]. b
Figure 2.1 – Exemples de chemins du plan complexe Notons que si on utilise la bijection θ : [0, 1] → [a, b] d´efinie par l’expression t 7−→ θ(t) = t(b − a) + a on d´eduit que les chemins du plan complexe peuvent ˆetre d´efinis ` a partir des applications continues sur le segment [0, 1] dans le plan C. En particulier, le segment du plan complexe d’origine z ∈ C et d’extr´emit´e u ∈ C peut ˆetre param´etr´e par l’application t ∈ [0, 1] 7−→ γ(t) = (1 − t)z + tu ∈ C dont l’image sera not´ee [z, u] = {(1 − t)z + tu ∈ C ; t ∈ [0, 1]}. D´ efinition 13. Soit γ : [a, b] → C un chemin. L’application continue γ − : [a, b] → C d´efinie par γ − (t) = γ(a + b − t) s’appelle chemin oppos´ee ou chemin inverse du chemin γ. Avec cette d´efinition on voit que toute courbe param´etr´ee Γ = {γ(t) ; t ∈ [a, b]} pourra ˆetre parcourue suivant deux sens : soit de γ(a) = A vers γ(1) = b ou bien de γ(b) = B vers γ(a) = B. Le parcourt du point A vers le point B s’appelle orientation positive et se y
note Γ+ = {γ(t) ; t ∈ [a, b]} ou AB tandis que la travers´ee oppos´ee de B vers A s’appelle y
orientation n´egative et se note Γ− = {γ − (t) ; t ∈ [a, b]} ou BA.
Par exemple, le cercle de centre z0 ∈ C et de rayon R > 0 on peut le parcourir soit dans le sens horaire ou soit dans le sens trigonom´etrique. Par convention le sens trigonom´etrique param´etr´e par l’application t ∈ [0, 1] 7−→ z(t) := z0 + Re2πit A. Bouarich
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Int´egration complexe : Le th´eor`eme des r´esidus et ses applications
38
est consid´er´e comme une orientation positive du cercle. L’orientation n´egative du cercle peut obtenue ` a partir de la param´etration : t ∈ [0, 1] 7−→ z − (t) := z0 + Re−2πit .
z1 b
z2 b
Figure 2.2 – Le cercle de centre z1 est orient´e positivement tandis que le cercle de centre z2 est orient´e n´egativement.
D´ efinition 14. Soient γ1 et γ2 : [0, 1] → C deux chemins tels que γ1 (1) = γ2 (0). L’application continue γ1 ⋆ γ2 : [0, 1] → C d´efinie par les expressions suivantes, ( si t ∈ [0, 1/2] γ1 (2t) γ1 ⋆ γ2 (t) = γ2 (2t − 1) si t ∈ [1/2, 1] s’appelle chemin compos´ee de γ1 et γ2 . Par r´ecurrence on pourra d´efinir la composition d’une famille de n chemins γ1 , · · · , γn si pour a l’origine du chemin γj+1 (t) (ie. tout j ∈ {0, · · · , n − 1} l’extr´emit´e du chemin γj (t) est ´egale ` γj (1) = γj+1 (0)).
Figure 2.3 – Trois chemins compos´es
Par exemple, le bord d’un triangle T de sommets z1 , z2 et z3 ∈ C est un chemin ferm´e compos´e par trois chemins qui mat´erialisent les arrˆetes [z1 , z2 ], [z2 , z3 ] et [z3 , z1 ] du triangle T, on peut le param´etr´e par le syst`emes suivant : z1 + 3t(z2 − z1 ) si t ∈ [0, 1/3] γ(t) = z2 + (3t − 1)(z3 − z2 ) si t ∈ [1/3, 2/3] z3 + (3t − 2)(z1 − z3 ) si t ∈ [2/3, 1]
2.1.2
Les domaines du plan complexe
D´ efinition 15. Soit Ω ⊆ C une partie non vide. 1. On dira que la partie Ω est un domaine s’il est ouvert et connexe. A. Bouarich
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Les courbes et les domaines du plan complexe
39
2. On dira que la partie Ω est convexe si pour tout couple de points z1 et z2 ∈ Ω le segment [z1 , z2 ] = {(1 − t)z1 + tz2 ∈ C, ∀t ∈ [0, 1]} ⊆ Ω. 3. On dira que la partie Ω est ´etoil´ee s’il existe un point z0 ∈ Ω tel que pour tout z ∈ Ω le segment [z0 , z] ⊆ Ω. z1 z5 z2 b
b
b
z3
b
z4 Figure 2.4 – Une partie polygonale convexe b
Il est clair que toute partie convexe est ´etoil´ee, et que l’int´erieur de toute partie ´etoil´ee est un domaine (ie. est ouvert et connexe). D´ efinition 16. Soit Ω ⊆ C une partie non vide. Soient γ1 et γ2 : [0, 1] → Ω deux chemins qui ont les mˆemes extr´emit´es ie. : a = γ1 (0) = γ2 (0)
et
b = γ1 (1) = γ2 (1)
On dira que le chemin γ1 se d´eforme continument sur le chemin γ2 s’il existe une application continue H : [0, 1] × [0, 1] → Ω telle que H(t, 0) = γ1 (t),
H(t, 1) = γ2 (t),
H(0, s) = a
et
H(1, s) = b
L’application H(t, s) s’appelle une d´eformation continue de γ1 sur γ2 . b
b
γ1 a b
γs γ2
Figure 2.5 – Le chemin γ1 se d´eforme continument sur γ2 et γs un chemin interm´ediaire
Notons que si H : [0, 1] × [0, 1] → Ω est une d´eformation continue de γ1 sur γ2 alors pour tout s ∈ [0, 1] fix´ee l’application partielle t ∈ [0, 1] 7−→ γs (t) := H(t, s) ∈ Ω est un chemin d’origine H(0, s) = a et d’extr´emit´e H(1, s) = b. Notons aussi que l’application H′ (t, 1 − s) permet de d´eformer continument le chemin γ2 sur le chemin γ1 . D´ efinition 17. Soit Ω ⊆ C une partie non vide. Si tout chemin ferm´e de Ω peut ˆetre d´eform´e continument en un point on dira que Ω est simplement connexe. Et, si Ω n’est pas simplement connexe on dira qu’il est multiplement connexe. A. Bouarich
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Int´egration complexe : Le th´eor`eme des r´esidus et ses applications
40
Proposition 17. Toute partie ´etoil´ee non vide Ω ⊂ C est simplement connexe. D´emonstration. Pour d´emontrer cette affirmation supposons que pour le point a ∈ Ω on a pour tout z ∈ Ω le segment [a, z] ⊂ Ω. Puis, observons que pour tout chemin ferm´e γ : [0, 1] → Ω tel que γ(0) = γ(1) = a si on pose ∀t, s ∈ [0, 1],
H(t, s) = (1 − s)γ(t) + sa
on obtient une application continue qui d´eforme le chemin ferm´e γ sur le point a ; car pour tout t ∈ [0, 1], H(t, 0) = γ(t) et H(t, 1) = a. Proposition 18. Soit Ω ⊆ C une partie non vide, born´ee et ayant un int´erieur non vide. Pour que Ω soit simplement connexe il faut et il suffit que sa fronti`ere ∂Ω soit constitu´ee par une seule courbe ferm´ee. D´emonstration. Admise. Exemple 12. 1) Les triangles, les rectangles, les polygones, les disques ouverts ou ferm´es, les demi-plans de C sont simplement connexes. 2) Si on se donne une partie Ω qui est simplement connexe alors en fixant un nombre fini de points {x1 , x2 , · · · , xn } ⊂ Ω le compl´ementaire Ω1 = Ω \ {x1 , x2 , · · · , xn } est multiplement connexe. De mˆeme, si on enl`eve de Ω un nombre fini de disques D(x1 , r1 ), · · · , D(xn , rn ) ⊆ Ω on obtient un domaine multiplement connexe [ [ Ω2 = Ω \ D(x1 , r1 ) · · · D(xn , rn ) b
b
b
Figure 2.6 – Domaine multiplement connexe Donc, en particulier, pour tout les r´eels 0 < r < R la couronne circulaire C(r, R) = {z ∈ C ; r 6| z |6 R} est multiplement connexe car sa fronti`ere est constitu´ee par deux cercles concentriques de rayons respectifs r et R. A. Bouarich
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Int´egration des fonctions complexes a` une variable complexe
41
Les discussions de ce paragraphe peuvent ˆetre r´esum´ees en deux points : i) Un domaine Ω ⊆ C sans trous est simplement connexe mais s’il poss`ede au moins un seul trou dans ce cas il est multiplement connexe. ii) Si le domaine Ω ⊂ C est born´e et multiplement connexe alors sa fronti`ere est constitu´ee par un nombre fini de courbes simples ferm´ees.
2.2
2.2.1
Int´ egration des fonctions complexes ` a une variable complexe Construction de l’int´ egrale curviligne complexe
Soit Ω ⊆ C un domaine non vide. Consid´erons un chemin γ : [a, b] → Ω de classe C 1 par morceaux et fixons m-points a = t0 < t1 < · · · < tm−1 = b. γ(tm−1 ) γ(tm−2 ) b
b
b b
γ(t1 )
b
b
b
γ(t0 ) b
b
b
Figure 2.7 – Chemin subdivis´e en m-portions de chemins
De plus, consid´erons une fonction born´ee f : Ω → C et pour tout entier 0 6 j 6 m − 1 choisissons dans la portion de chemin γ([tj , tj+1 ]) un point ζj . D´ efinition 18. La somme suivante s’appelle somme de Riemann de longueur m ∈ N associ´ee a la fonction f (z) et au chemin γ subdivis´e en m-portions de chemins point´ees par les ζj ∈ ` γ([tj , tj+1 ]) : j=m−2 X R(f, γ, m, ζj ) = f (ζj )(γ(tj+1 ) − γ(tj )) j=0
La limite de la suite des sommes de Riemann lim
tj+1 −tj →0 m→+∞
R(f, γ, m, ζj ) =
lim
tj+1 −tj →0 m→+∞
j=m−2 X j=0
f (ζj )(γ(tj+1 ) − γ(tj ))
s’appelle int´egrale curviligne de la fonction f (z) le long du chemin γ et se note Z Z f (z)dz ou bien f (z)dz o` u Γ = γ([a, b]) γ
Γ
Lorsque la courbe Γ est ferm´ee on utilise l’une des notations suivantes : I I f (z)dz ou f (z)dz γ
A. Bouarich
Γ
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Int´egration complexe : Le th´eor`eme des r´esidus et ses applications
42
Comme le module | γ(tj+1 ) − γ(tj ) | mesure la longueur du segment [γ(tj ), γ(tj+1 )] on d´eduit que la somme de Rieman associ´ee ` a la constante f (z) = 1, j=m−2 X j=0
| γ(tj+1 ) − γ(tj ) |
peut ˆetre consid´er´ee comme ´etant une valeur approch´ee de la longueur de la courbe Γ = γ([0, 1]). Donc, si on passe ` a la limite suivante lim
tj+1 −tj →0 m→+∞
j=m−2 X j=0
| γ(tj+1 ) − γ(tj ) |
on obtient la valeur exacte de la longueur de la courbe Γ = γ([a, b]) et on la d´esigne par Z ℓong(Γ) = | dz | Γ
Observons que si on suppose le chemin γ(t) est de classe C 1 on pourra alors approcher la ˙ j ), donc en passant ` a la limite diff´erence γ(tj+1 ) − γ(tj ) par le nombre complexe (tj+1 − tj )γ(t ´ on dduit que la longueur de la courbe Γ = γ([a, b]) est ´egale ` a l’int´egrale simple d´efinie : Z Z b ℓong(Γ) = | dz |= | γ(t) ˙ | dt Γ
a
Exemple 13. Calculons la longueur de l’arc Γ param´etr´e par l’application γ(t) = z0 + Reit avec t ∈ [θ0 , θ1 ]. b
z0 Figure 2.8 – Un arc de cercle de centre z0 et de rayon R > 0.
ℓong(Γ) =
Z
| dz |=
γ
=
Z
θ1
θ0
Z
θ1 θ0
| γ(t) ˙ | dt
| iReit | dt
= R(θ1 − θ0 ) Par cons´equent, si on prend θ0 = 0 et θ1 = 2π on d´eduit que la longueur d’un cercle entier de centre z0 et de rayon R > 0 est ´egale ` a 2πR.
2.2.2
Calcul et propri´ et´ es de l’int´ egrale complexe
Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction continue dont les parties r´eelle et imaginaire sont d´esign´ees respectivement par u(x, y) et v(x, y). Consid´erons un chemin γ : [a, b] → Ω de classe C 1 par morceaux et pour tout t ∈ [a, b] posons γ(t) = x(t) + iy(t). A. Bouarich
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Int´egration des fonctions complexes a` une variable complexe
43
Donc, avec ces donn´ees une somme de Riemann de longueur m ∈ N pourra ˆetre ´ecrite sous la forme, R(f, γ, m, ζj ) = =
j=m−2 X j=0
j=m−2 X j=0
=
f (ζj )(γ(tj+1 ) − γ(tj ))
[u(ζj ) + iv(ζj )][(x(tj+1 ) − x(tj )) + i(y(tj+1 ) − y(tj ))]
j=m−2 X j=0
+ i
[u(ζj )(x(tj+1 ) − x(tj )) − v(ζj )(y(tj+1 ur) − y(tj ))]
j=m−2 X j=0
[v(ζj )(x(tj+1 ) − x(tj )) + u(ζj )(y(tj+1 ) − y(tj ))]
˙ j ) et y(tj+1 )−y(tj ) D’autre part, observons que si on approche x(tj+1 )−x(tj ) par (tj+1 −tj )x(t par (tj+1 − tj )y(t ˙ j ) on voit que la somme de Riemann R(f, γ, m, ζj ) peut ˆetre approch´ee par la somme j=m−2 X j=0
[u(ζj )x(t ˙ j ) − v(ζj )y(t ˙ j )](tj+1 − tj ) + i
j=m−2 X j=0
[v(ζj )x(t ˙ j ) + u(ζj )y(t ˙ j )](tj+1 − tj )
Par cons´equent, si dans cette nouvelle expression de la somme de Riemann R(f, γ, m, ζj ) on fait tendre m vers l’infini et tj+1 − tj vers z´ero on obtient la formule suivante : Z Z b Z b f (z)dz = (u(γ(t))x(t) ˙ − v(γ(t))y(t))dt ˙ +i (v(γ(t))x(t) ˙ + u(γ(t))y)dt ˙ Γ a Za Z = (udx − vdy) + i (vdx + udy) Γ
Γ
Proposition 19. Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction continue. Si γ : [a, b] → Ω est une courbe de classe C 1 alors l’int´egrale curviligne Z Z b f (z)dz = f (γ(t))γ(t)dt ˙ Γ
a
D´emonstration. 1) Pour d´emontrer la formule de la proposition on va appliquer la d´efinition de l’int´egrale curviligne d’une forme diff´erentielle r´eelle le long d’une courbe Γ param´etr´ee par l’application γ(t) = x(t) + iy(t), ∀t ∈ [a, b]. Z Z Z f (z)dz = (udx − vdy) + i (udy + vdx) Γ Γ Γ Z b Z b = [u(γ(t))x(t) ˙ − v(γ(t))y(t)]dt ˙ +i [v(γ(t))x(t) ˙ + u(γ(t))y(t)]dt ˙ a a Z b = [u(γ(t))x(t) ˙ − v(γ(t))y(t)] ˙ + i[v(γ(t))x(t) ˙ + u(γ(t))y(t)] ˙ dt a Z b = [u(γ(t)) + iv(γ(t))] · [x(t) ˙ + iy(t)]dt ˙ a Z b = f (γ(t))γ(t)dt ˙ a
A. Bouarich
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44
Corollaire 7. Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction continue. Si γ : [a, b] → Ω est un chemin de classe C 1 alors pour toute fonction θ : [c, d] → [a, b] qui est bijective et croissante on a, Z Z f (z)dz) = f (z)dz γ◦θ
γ
Les propri´et´es des int´egrales complexes curvilignes ´enum´er´ees ci-dessous se d´emontrent `a partir des sommes de Riemann. Z Z Z 1. (f (z) + g(z))dz = f (z)dz + g(z)dz. Γ Γ Γ Z Z 2. ∀λ ∈ C, λ · f (z)dz = λ · f (z)dz. Γ ΓZ Z Z 3. f (z)dz = f (z)dz + f (z)dz. Γ1 ⋆Γ2 Γ1 Γ2 Z Z 4. f (z)dz = − f (z)dz. Γ− Γ Z Z 5. f (z)dz 6 | f (z) | · | dz |6 sup{| f (z) | ; z ∈ Γ}ℓong(Γ). Γ
Γ
Exemple 14. Soient m ∈ Z et a ∈ C fix´e. Calculons l’int´egrale curviligne de la fonction (z − a)m le long du cercle Γ de centre a et de rayon R = 1 param´etr´e par l’application γ(t) = a + eit ,
Z
Γ
(z − a)m dz =
Z
t ∈ [0, 2π] 2π
eimt (ieit )dt
0
Z
2π
= i (0 =
ei(m+1)t dt
0 2πi
si si
m 6= −1 m = −1
Exercice 19. Calculer les int´egrales curviligne suivantes Z Z Z ℜe(z)dz, ℑm(z)dz, [a,b]
[a,b]
(¯ z )n dz
C(0,r)
Exercice 20. Soient a et b ∈ C tels que 0 0 tel que ∀u ∈ D(z, r),
| f (u) − f (z) |< ε
D’autre part, consid´erons une courbe Γ ⊂ Ω d’origine a et d’extrim´et´e z et pour tout h ∈ D(0, r) d´esignons par Γz,h ⊂ D(z, r) le segment d’origine z et d’extr´emit´e z + h ∈ D(z, r) (voir la figure)
z b
z+h
Γ b
b
a
Figure 2.13 – Le chemin compos´e Γ ⋆ Γz,h .
Donc, avec les notations ci-dessus on d´eduit que pour tout h ∈ D(0, r) on a F(z + h) = = =
Z Z Z
f (u)du Γ⋆Γz,h
f (u)du + Γ z
Z
f (u)du Γz,h
Z
z+h
f (u)du + f (u)du a z Z z+h = F(z) + f (u)du z
A. Bouarich
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52
Ainsi, comme hf (z) = que
Z
z+h
f (z)du et pour tout u ∈ D(z, r) on a | f (u)− f (z) |< ε on d´eduit
z
Z z+h Z z+h + h) − F(z) − hf (z) = f (u)du − f (z)du F(z z z Z z+h = (f (u) − f (z))du < ε | h | z
Par cons´equent, la fonction F(z) est holomorphe sur l’ouvert Ω et sa fonction d´eriv´ee F′ (z) = f (z), ∀z ∈ Ω. Donc, F(z) est une primitive de f (z) sur l’ouvert Ω. Corollaire 10. Si Ω ⊆ C est un ouvert simplement connexe non vide alors toute fonction holomorphe f : Ω → C poss`ede une primitive sur Ω. 1 sur l’ouvert simplement connexe Exemple 17. 1) La restriction de la fonction z 7−→ z − Uπ = C \ R poss`ede la d´eterminantion principale du logarithme complexe ∀z ∈ Uπ ,
Log(z) := Log(| z |) + iarg(z)
o` u
arg(z) ∈] − π, π[
comme primitive holomorphe telle que Log(1) = 0. Les autres primitives holomorphes de la 1 fonction sur Uπ sont ´egales ` a Log(z) + 2kπi avec k ∈ Z. z 1 2) Calculons l’int´egrale curviligne de la fonction g(z) = 2 le long le cercle Γ param´etr´e z −1 par l’application γ(θ) = 1 + eiθ avec θ ∈ [0, 2π]. I
Γ
dz 2 z −1
1 2
=
I
Γ
dz 1 − z−1 2
I
Γ
dz z+1
1 Notons que puisque ` a l’int´erieur du cercle Γ la fonction est holomorphe le th´eor`eme de z+1 I dz Cauchy-Goursat implique = 0. Donc, on obtient Γ z+1 I
Γ
dz 2 z −1
=
1 2
I
Γ
dz 1 = z−1 2
Z
0
2π
ieiθ dθ = πi eiθ
1 n’a pas de primitive holomorphe −1 1 sur l’ouvert C \ {−1, 1}. Cependant, si on restreint g(z) = 2 sur le demi-plan sup´erieur z −1 H = {z ∈ C ; ℑm(z) > 0} on v´erifie que la fonction
En cons´equence de ce calcul on d´eduit que la fonction
z2
1 1 G(z) = Log(z − 1) − Log(z + 1) 2 2 est une primitive holomorphe de g(z) sur H telle que G(i) = A. Bouarich
π . 2
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Int´egration des fonctions complexes a` une variable complexe
2.2.5
53
Formules int´ egrales de Cauchy
Dans ce paragraphe, on va d´emontrer les c´el`ebres formules int´egrales de Cauchy. Ces formules vont nous permettre de d´emontrer que toute fonction holomorphe est ind´efinement C-d´erivable. Th´ eor` eme 8 (Seconde formule de Cauchy). Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction holomorphe. Si Γ ⊂ Ω est une courbe simple ferm´ee qui borde un domaine simplement connexe D ⊆ Ω (ie. Γ = ∂D) alors pour tout point z0 qui appartient ` a l’int´erieur de D on a I 1 f (z) f (z0 ) = dz 2πi Γ z − z0
Γ b
z0
Figure 2.14 – La courbe Γ borde un domaine simplement connexe.
D´emonstration. Soit z0 un point qui appartient ` a l’int´erieur du domaine D limit´e par la courbe simple ferm´ee Γ. Donc, puisque la fonction f (z) est holomorphe sur Ω en fixant un r´eel ε > 0 on peut trouver un r´eel r > 0 tel que le disque ferm´e D(z0 , r) ⊂ D et on a ∀z ∈ D(z0 , r) =⇒ f (z) − f (z0 ) − f ′ (z0 )(z − z0 ) < ε | z − z0 | Notons aussi que si on applique la formule de Cauchy-Goursat sur la couronne D \ D(z0 , r) orient´ee positivement (voir la figure) dont le bord est constitu´e par Γ et le cercle C(z0 , r) centr´e au point z0 et de rayon r on d´eduit que I I f (z) f (z) dz = dz Γ z − z0 C(z0 ,r) z − z0 Ainsi, si on int`egre l’in´egalit´e pr´ec´edente le long du cercle C(z0 , r) on obtient I I I I f (z) f (z0 ) ′ dz − dz − f (z0 )dz < ε | dz | C(z0 ,r) z − z0 C(z0 ,r) z − z0 C(z0 ,r) C(z0 ,r) I f (z) dz − 2πif (z0 ) < 2πrε C(z0 ,r) z − z0
Par cons´equent, en faisant tendre le r´eel ε > 0 vers z´ero on obtient la formule int´egrale de I 1 f (z) Cauchy f (z0 ) = dz. 2πi C(z0 ,r) z − z0 A. Bouarich
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Int´egration complexe : Le th´eor`eme des r´esidus et ses applications
54
Corollaire 11 (Formule de la moyenne de Gauss). Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction holomorphe. Pour tout point z0 ∈ Ω et pour tout r´eel r > 0 tel que le disque ferm´ee D(z0 , r) ⊂ Ω on a la formule de la moyenne Z 2π 1 f (z0 ) = f (z0 + reiθ )dθ 2π 0
D´emonstration. Remarquer que si on applique la formule de Cauchy ` a la fonction holomorphe f (z) sur le cercle C(z0 , r) = ∂D(z0 , r) on obtient I 1 f (z) f (z0 ) = dz 2πi C(z0 ,r) z − z0 Puis, observer que si on param´etrise le cercle C(z0 , r) par l’application γ(θ) = z0 + reiθ avec θ ∈ [0, 2π] on d´eduit que I Z 2π 1 f (z) 1 f (z0 + reiθ ) iθ dz = ire dθ f (z0 ) = 2πi C(z0 ,r) z − z0 2πi 0 reiθ Z 2π 1 f (z0 + reiθ )dθ. Donc, f (z0 ) = 2π 0 Dans les exemples ci-dessous on va appliquer la formule int´egrale de Cauchy pour calculer des int´egrales curvilignes. Exemple 18. 1) On d´esigne par Γ le cercle de centre z = 0 et de rayon r = 2. Calculons les int´egrales curvilignes suivantes en appliquant la formule de Cauchy : I 5 I ez z + 10z + 4 dz et dz Γ (z − 1)(z + 3) Γ z(z − 4i) ez z 5 + 10z + 4 Puisque les fonctions f (z) = et g(z) = sont holomorphes sur le disque z+3 z − 4i centr´e ` a l’origine et de rayon deux la formule de Cauchy nous permet de d´eduit que I I I 1 ez f (z) ez 1 eπi dz = dz = f (1) =⇒ dz = 2πi Γ (z − 1)(z + 3) 2πi Γ z − 1 2 Γ (z − 1)(z + 3) 1 2πi
I
Γ
Γ′
z 5 + 10z + 4 1 dz = z(z − 4i) 2πi
I
Γ
g(z) dz = g(0) z
=⇒
I
Γ
z 5 + 10z + 4 dz = −2π z(z − 4i)
⊂ C une courbe simple ferm´ee, donc elle borde un domaine simplement connexe 2) Soit D ⊂ C. Notons que si on applique la formule de Cauchy ` a la fonction f (z) = 1 sur D on d´eduit que ( I 0 si z 6∈ D 1 du = 2πi Γ′ u − z 1 si z ∈ Int(D) Exercice 27. Soit f (z) une fonction holomorphe sur le disque D(0, R). Pour tout r´eel 0 < r < R on d´esigne par C(0, r) le cercle param´etr´e par γ(t) = reit avec t ∈ [0, 2π]. Selon la position de a et b ∈ C \ C(0, r) par rapport au cercle C(0, r) calculer l’int´egrale I f (z) dz C(0,r) (z − a)(z − b)
Indication : D´ecomposer la fraction A. Bouarich
1 et appliquer la formule de Cauchy. (z − a)(z − b) Introduction ` a l’analyse complexe
Int´egration des fonctions complexes a` une variable complexe
55
Exercice 28. Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction continue. D´emontrer que si Γ et Γ′ ⊂ Ω sont deux courbes simples ferm´ees qui limitent une couronne C ⊂ Ω sur laquelle la fonction f (z) est holomorphe alors pour tout point z qui appartient ` a l’int´erieur de C on a I I 1 f (w)dw f (w)dw 1 f (z) = − 2πi Γ′ w − z 2πi Γ w − z o` u Γ′ (resp. Γ) est la composante ext´eieure (resp. int´erieure) de la fronti`ere ∂C.
Th´ eor` eme 9 (Principe du maximum). Soit Ω ⊂ C un ouvert connexe non vide et soit f : Ω → C une fonction holomorphe. S’il existe un point z0 ∈ Ω tel que | f (z) |6| f (z0 ) |
∀z ∈ Ω, alors la fonction f (z) est constante sur Ω.
D´emonstration. Posons F = {z ∈ Ω ; f (z) = f (z0 )}. La partie F est ferm´ee non vide (car z0 ∈ F) et montrons qu’elle est aussi F ouverte.
Pour un u ∈ F fix´e prenons un r´eel r > 0 tel que le disque ferm´e D(u, r) ⊂ Ω. Donc, puisq f (z) est holomorphe on d´eduit que pour tout r´eel ρ 6 r la formule de la moyenne de Gauss implique que Z 2π 1 f (u) = f (u + ρeiθ )dθ 2π 0 Donc, puisque le module | f (u) |=| f (z0 ) | et | f (u + ρeiθ ) |6| f (z0 ) | on en d´eduit que 1 | f (u) |=| f (z0 ) |6 2π
Z
0
2π
| f (u + ρeiθ ) | dθ 6| f (z0 ) |
Ainsi, puisque la fonction positive θ ∈ [0, 2π] 7−→| f (z0 ) | − | f (u + ρeiθ ) | est continue et son int´egale d´efinie,
Z
2π 0
| f (z0 ) | − | f (u + ρeiθ ) |
dθ, est nulle on en
d´eduit que pour tous θ ∈ [0, 2π] et ρ ∈ [0, r] on a | f (u + ρeiθ ) |=| f (z0 ) |. Donc, la fonction holomorphe f (z) est constante sur le disque D(u, r) car son mudule de f est constant sur D(u, r). Par cons´equent, comme le disque D(u, r) ⊆ F on conclut que F est voisinage de chacun de ses points, donc c’est un ouvert. Enfin, notons que puisque F et C \ F sont des ouverts disjoints tels que Ω ⊆ F ∪ C \ F la connexit´e de Ω implique que Ω ⊆ F. Donc, F = Ω et f (z) est constante sur Ω. Le r´esultat du principe du maximum nous informe que si une fonction holomorphe f (z) n’est pas constante sur un ouvert connexe Ω et si elle est continue sur le bord ∂Ω alors la valeur maximale de son module | f (z) | est atteinte sur le bord de Ω ie. : sup{| f (z) | ; ∀z ∈ Ω} = sup{| f (z) | ; ∀z ∈ ∂Ω} A. Bouarich
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56
Par exemple, pour une fonction f (z) qui est holomorphe sur un disque ouvert D(0, r) et continue sur le cercle C(0, r) on aura sup{| f (z) | ; | z |< r} = sup{| f (z) | ; | z |= r} Th´ eor` eme 10 (Formule de d´erivation de Cauchy). Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction holomorphe. Alors, la fonction f (z) est ind´efinement d´erivable et sa d´eriv´ee d’ordre n > 1 est donn´ee en tout point int´erieur z0 ∈ Ω par la formule I n! f (z)dz (n) f (z0 ) = 2πi Γ (z − z0 )n+1 o` u Γ ⊂ Ω d´esigne une courbe ferm´ee simple qui borde un domaine simplement connexe D ⊆ Ω (ie. Γ = ∂D) et qui contient le point z0 dans son int´erieur.
Γ b
z0
Figure 2.15 – La courbe Γ borde un domaine simplement connexe.
D´emonstration. Notons d’abord que puisque z0 appartient ` a l’int´erieur du domaine D limit´e par Γ il existe un r´eel r > 0 tel que D(z0 , r) ⊂ D. Notons aussi que puisque pour tout entier f (z) est holomorphe sur la couronne C = D \ D(z0 , r), donc apr`es n > 0 la fonction (z − z0 )n+1 orientation positive de la couronne C, la formule de Cauchy-Goursat permet de d´eduire que I I I f (z) f (z) f (z) dz = 0 =⇒ dz = dz n+1 n+1 (z − z ) (z − z ) (z − z0 )n+1 0 0 ∂C Γ C(z0 ,r) En cons´equence de cette ´egalit´e on conclut que pour d´emontrer la formule de d´erivation de Cauchy il suffit qu’on la v´erifie sur le cercle C(z0 , r). 1) D´emontrons la formule pour n = 1. Pour tout h ∈ C tel que | h |< r/2 la formule de Cauchy nous permet d’´ecrire que I h f (z) f (z0 + h) − f (z0 ) 1 f (z) i = − dz h 2πhi C(z0 ,r) z − z0 − h z − z0 I 1 f (z) = dz 2πi C(z0 ,r) (z − z0 )(z − z0 − h) I I 1 f (z) 1 hf (z) = dz + dz 2 2πi C(z0 ,r) (z − z0 ) 2πi C(z0 ,r) (z − z0 )2 (z − z0 − h) A. Bouarich
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57
Maintenant, observons que puisque pour tout z ∈ C(z0 , r) et | h |< r/2 on a | z − z0 |= r
et
| z − z0 − h |>| z − z0 | − | h |> r − r/2 = r/2
et puisque la fonction f (z) est born´ee sur le cercle C(z0 , r) donc la borne sup´erieure sup{| f (z) | ; ∀z ∈ C(z0 , r)} = M(r) < +∞ on d´eduit que I
C(z0 ,r)
| h | M(r) I 4π | h | M(r) hf (z) | dz |= dz 6 (z − z0 )2 (z − z0 − h) r 3 /2 r2 C(z0 ,r)
Ainsi, comme pour tout h ∈ C tel que | h |< r/2 on obtient la majoration I f (z + h) − f (z ) 4πM(r) | h | f (z) 1 0 0 − dz 6 h 2πi C(z0 ,r) (z − z0 )2 r2
I 1 f (z) qui implique que si h tend vers z´ero on obtient = dz. 2πi C(z0 ,r) (z − z0 )2 2) D´emontrons la formule pour n = 2. Comme dans 1) pour tout h ∈ C tel que | h |< r/2 la formule de Cauchy d´emontr´ee pour n = 1 nous permet d’´ecrire que I h f ′ (z0 + h) − f ′ (z0 ) 1 f (z) i f (z) = − dz h 2πhi C(z0 ,r) (z − z0 − h)2 (z − z0 )2 I f (z)(2(z − z0 ) − h) 1 dz = 2πi C(z0 ,r) (z − z0 )2 (z − z0 − h)2 I 1 (z − z0 )(2(z − z0 − h) + h) = f (z) dz 2πi C(z0 ,r) (z − z0 )3 (z − z0 − h)2 I I 1 2f (z) h f (z)(3(z − z0 ) − 2h) = dz + 3 2πi C(z0 ,r) (z − z0 ) 2πi C(z0 ,r) (z − z0 )3 (z − z0 − h)2 f ′ (z0 )
Ainsi, comme dans 1) en observant que sur le cercle C(z0 , r) on a | z − z0 |= r et pour | h |< r/2 on a | z − z0 − h |> r/2 on d´eduit que I f ′ (z + h) − f ′ (z ) 2! f (z) | h | M(3r + 2(r/2) 0 0 − dz (2πr) 6 3 h 2πi C(z0 ,r) (z − z0 ) r 3 (r/2)2 ) 32M 6 |h| r3 Par cons´equent, si on fait tendre h vers z´ero on d´eduit que la d´eriv´ee seconde I 2! f (z) dz f (2) (z0 ) = 2πi C(z0 ,r) (z − z0 )3 3) En supposant que pour tout 0 6 p 6 n − 1 la d´eriv´ee f (p) (z0 ) est existe et qu’elle est donn´ee par la formule int´egrale I p! f (z) (p) f (z0 ) = dz 2πi C(z0 ,r) (z − z0 )p+1 A. Bouarich
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58
on d´emontre comme ci-dessus que le taux d’accroissement I h f (z) f (z) i f (n−1) (z0 + h) − f (n−1) (z0 ) (n − 1)! − dz = n h 2πhi (z − z0 )n C(z0 ,r) (z − z0 − h) I n! f (z) tend vers dz = f (n) (z0 ) quand h tend vers z´ero. 2πi C(z0 ,r) (z − z0 )n+1 Th´ eor` eme 11 (Morera 1886). Soient Ω ⊆ C un ouvert non vide etIf : Ω → C une fonction continue. Si pour toute courbe ferm´ee Γ ⊂ Ω l’int´egrale curviligne f (z)dz est nulle alors Γ
la fonction f (z) est holomorphe sur Ω.
D´emonstration. Rappelons que d’apr`es le r´esultat du th´eor`eme 4 puisque les int´egrales curviligne de f (z) sont Z nulle le long des courbes ferm´ees contenues dans Ω il en r´esulte que la z
fonction F(z) =
f (u)du est bien d´efinie et holomorphe sur Ω. Ainsi, comme la fonction
a
d´eriv´ee F′ (z) = f (z) le th´eorme ` de d´erivation de Cauchy implique de f (z) est holomorphe sur Ω. Exemple 19. On d´esigne par Γ le cercle centr´e ` a l’origine et de rayon r = 1. Calculons les int´egrales curvilignes I I dz e2z dz ∀n > 1, et n+1 (z − 2) 2 Γ z Γ (2z − 1) (2z + 1) 1 1) Observons que si on pose f (z) = on obtient une fonction holomorphe sur le disque z−2 centr´e ` a l’origine et de rayon r = 1. Donc, d’apr`es la formule de d´erivation de Cauchy la d´eriv´ee d’ordre n > 0 de f (z) au point z = 0 est ´egale ` a I I n! f (z) dz 2πi dn 1 f (n) (0) = dz =⇒ = ( ) n+1 (z − 2) 2πi Γ z n+1 n! dz n z − 2 z=0 Γ z Ainsi, puisque pour tout entier la d´eriv´ee I
Γ
dn 1 (−1)n n! ( ) = on en d´eduit que dz n z − 2 (z − 2)n+1
dz 2πi (−1)n n! πi = =− n n+1 n+1 z (z − 2) n! (−2) 2
e2z est holomorphe sur C ⊂ {−1/2, 1/2}. Donc, si (2z − 1)2 (2z + 1) pour 0 < r < 1/4 on oriente positivement le domaine D = D(0, 1) \ D(−1/2, r) ∪ D(1/2, r)
2) Notons que la fonction
la formule de Cauchy-Goursat appliqu´ee ` a la fonction g(z) implique I I I e2z dz e2z dz e2z dz = + 2 2 2 C(0,1) (2z − 1) (2z + 1) C(−1/2,r) (2z − 1) (2z + 1) C(1/2,r) (2z − 1) (2z + 1)
Ainsi, si on applique la formule de d´erivation aux deux int´egrales curvilignes de droite on d´eduit qu’elles sont ´egales ` a I e2z dz e2z πi = 2πi = e−1 2 2 2(2z − 1) z=−1/2 4 C(−1/2,r) (2z − 1) (2z + 1) A. Bouarich
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b
b
59
b
Figure 2.16 – Le domaine D orient´e positivement
et I
C(1/2,r)
4e − 2e e2z dz d e2z πei = 2πi = 2πi = (2z − 1)2 (2z + 1) dz 4(2z + 1) z=1/2 4(4) 4
Donc, l’int´egrale curviligne
I
C(0,1)
e2z dz πi = (e + e−1 ). (2z − 1)2 (2z + 1) 4
Exercice 29. Soit R > 1 et f : D(0, R) → C une fonction holomorphe. D´emontrer que ∀n > 0,
f (n) (0) 1 = n! 2π
Z
2π
f (eiθ )e−inθ dθ
0
Exercice 30. Soit R > 1 et f : D(0, R) → C une fonction holomorphe.
1) Calculer les deux int´egrales curvilignes suivantes le long du cercle C(0, 1) : I
C(0,1)
1 f (z) 2 − (z + ) dz z z
et
I
1 f (z) 2 + (z + ) dz z z C(0,1)
2) En d´eduire qu’on a les deux formules suivantes Z f ′ (0) 1 2π f (eit ) cos2 (t/2)dt = f (0) + π 0 2 Z 2π ′ 1 f (0) f (eit ) sin2 (t/2)dt = f (0) − π 0 2 Exercice 31. Soient f et g : D(0, 1) → C continues et holomorphe sur le disque ouvert D(0, 1). D´emontrer que l’int´egrale curviligne 1 2πi
I
|u|=1
f (z) zg(u) + du = 1 g( ) u − z zu − 1 z
f (u)
si
| z |< 1
si
| z |> 1
Exercice 32. Calculer les int´egrales curvilignes suivantes I
|z|=1
ez dz , zn
I
|z|=1
cos(z)dz , z 2 (z − 2)
I
|z|=2
(z 2 + 1)dz , z 3 (1 − z 2 )
I
|z−i|=1
zdz + 1)3
(z 2
Exercice 33. Calculer l’int´egrale curviligne suivante pour r = 1 et r = 3 I ez dz 2 |z|=r z(z − 4)(z − 2) A. Bouarich
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Int´egration complexe : Le th´eor`eme des r´esidus et ses applications
60
Exercice 34. Soient P(z) et Q(z) deux polynˆ omes tel que le degr´e deg(P) < deg(Q). 1) D´emontrer que si Q(z) poss`ede que des z´eros simples z1 , z2 , · · ·, zm ∈ C alors k=m X P(zk ) 1 P(z) = Q(z) Q′ (zk ) z − zk k=1
2) En d´eduire que pour tout r´eel r > max(| zk | ; k = 1, · · · , m) l’int´egrale curviligne I
|z|=r
k=m X P(zk ) P(z) zP(z) dz = 2πi = 2πi lim ′ z→∞ Q(z) Q(z) Q (zk ) k=1
3) Application : Calculer les int´egrales curvilignes suivantes, I I (z 2 + 1)dz (z 3 + z)dz , , 2 2 2 |z|=3 (z − z − 2)z |z|=2 (z − z + 1)(z + z + 1)
I
|z|=3
(z − 1)dz z 3 − 4z − 3
Exercice 35. Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide et z0 ∈ Ω. Consid´erons une fonction f : Ω → C qui est continue et holomorphe sur Ω \ {z0 }. 1) D´emontrer que la fonction g(z) = (z − z0 )f (z) est holomorphe sur l’ouvert Ω. 2) En d´eduire que la fonction f (z) est holomorphe sur l’ouvert Ω.
Exercice 36. On d´esigne par Γ (resp. Γ∗ ) le demi-cercle sup´erieur (resp. inf´erieur) orient´e dans le sens trigonom´etrique, centr´e ` a l’origine et de rayon un. ´ Etant donn´e un r´eel R > 1 et une fonction ϕ(z) continue sur le disque D(0, R), pour tout nombre complexe z ∈ C \ Γ on pose : Z ϕ(u)du f (z) = Γ u−z
et
g(z) =
Z
Γ∗
ϕ(u)du u−z
1) Montrer que la borne inf´erieur : inf{| z − u | ; ∀u ∈ Γ} =|| z | −1 |.
a Γ on a 2) Montrer que pour tout couple de points z 6= z0 qui n’appartiennent pas ` Z Z f (z) − f (z0 ) ϕ(u)du (z − z0 )ϕ(u)du − = 2 2 z − z0 Γ (u − z0 ) Γ (u − z0 ) (u − z) 3) On pose M = sup{| ϕ(u) | ; ∀u ∈ Γ}. Montrer que Z (z − z )ϕ(u)du πM | z − z0 | 0 6 2 (u − z) (u − z ) (| 1− | z0 |)2 | 1− | z || 0 Γ
4) En d´eduire que la fonction f (z) est holomorphe sur l’ouvert C \ Γ et que sa fonction d´ereiv´ee est donn´ee par l’expression, Z ϕ(u)du ′ ∀z 6∈ Γ, f (z) = 2 Γ (u − z) 5) En proc´edant comme dans 2) et 3) d´emontrer que la fonction g(z) est holomorphe sur l’ouvert C \ Γ∗ . 6) D´emontrer que si la fonction ϕ(z) est holomorphe sur le disque D(0, R) alors on a les relations suivantes ( ϕ(z) si | z |< 1 f (z) + g(z) = 0 si 1 1 x2 + y 2 6 1
est de classe C ∞ et s’annule sur l’ouvert R2 \ D(0, 1). Th´ eor` eme 14 (In´egalit´es de Cauchy). Soit Ω ⊆ C un ouvert non vide et f : Ω → C une fonction holomorphe. Si le point z0 ∈ Ω alors pour tout r´eel r > 0 tel que D(z0 , r) ⊆ Ω et pour tout entier n > 0 on a l’in´egalit´e f (n) (z ) M(r) 0 6 n n! r
o` u M(r) = sup{| f (z) | ; ∀z ∈ D(z0 , r)}.
D´emonstration. Rappelons que d’apr`es l’expression int´egrale des d´eriv´ees d’ordre sup´erieurs de f (z) au point z0 si on C(z0 , r) d´esigne le bord du disque ferm´e D(z0 , r) ⊆ Ω on aura f (n) (z0 ) 1 = n! 2πi
I
C(z0 ,r)
f (z)dz (z − z0 )n+1
=⇒
I f (n) (z ) 1 | f (z) || dz | 0 6 n! 2π C(z0 ,r) r n+1
Ainsi, on voit que l’in´egalit´e de Cauchy s’obtient en remarquant que
I
C(z0 ,r)
en posant M(r) = sup{| f (z) | ; ∀z ∈ D(z0 , r)}.
| dz |= 2πr et
Th´ eor` eme 15 (Liouville). Toute fonction holomorphe et born´ee sur le plan complexe C est constante. D´emonstration. Remarquer que s’il existe un r´eel M > 0 tel que pour tout z ∈ C, | f (z) |6 M. Donc, d’apr`es l’in´egalit´e de Cauchy pour tous r > 0 et z ∈ D(0, r), | f ′ (z) |6
M(r) M 6 r r
Ainsi, si on fait tendre le r´eel r > 0 tend vers l’infini on d´eduit que la d´eriv´ee f ′ (z) = 0, et donc pour tout z ∈ C, f (z) = f (0). Th´ eor` eme 16 (Th´eor`eme fondamental de l’alg`ebre). Tout polynˆ ome de degr´e n > 1 ` a coeficient complexes poss`ede au moins une racine dans C. D´emonstration. Supposons que P(z) est une fonction polynˆ omiale de degr´e n > 1 qui ne 1 s’annule pas dans C. Donc, si pour tout z ∈ C on pose f (z) = on obtient une holomorphe P(z) 1 sur C. D’autre part, comme la limite lim = 0 on en d´eduit que la fonction f (z) z→∞ P(z) est born´ee sur C. Ainsi, puisque le th´eor`eme de Liouville implique que la fonction f (z) est constante sur C il s’ensuit que le polynˆ ome P(z) est constant sur C ; or ceci est absurde. Donc, tout polynˆ ome P(z) de degr´e n > 1 s’annule sur C. A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
Int´egration complexe : Le th´eor`eme des r´esidus et ses applications
64
2.3
Le th´ eor` eme des r´ esidus et ses applications
2.3.1
S´ eries de Laurent
D´ efinition 22. Une s´erie des puissances de la forme X a−2 a−1 an (z − a)n = · · · + + + a0 + a1 (z − a) + a2 (z − a)2 + · · · 2 (z − a) z−a n∈Z
s’appelle s´erie de Laurent centr´ee au point a ∈ C. X a−n 1. La s´erie des puissances n´egatives s’appelle la partie principale. (z − a)n n>0 X 2. La s´erie des puissances positives an (z − a)n s’appelle la partie r´eguli`ere. n>0
3. On dira que la s´erie de Laurent converge si ses parties principale et r´eguli`ere convergent.
La proposition suivante est analogue au th´eor`eme de Hadamard pour les s´eries enti`eres ; elle va nous donner les formules qui permettent de d´eterminer l’int´erieur du domaine de convergence simple d’une s´erie de Laurent et nous donnera aussi une formule qui permet de calculer les coefficients de la s´erie de Laurent. X Proposition 22. Soit an (z − a)n une s´erie Laurent centr´ee au point a ∈ C. On pose n∈Z
r = Lim-sup n→+∞
p n
| a−n |
et
R=
1 Lim-sup n→+∞
p n
| an |
1. Sur la couronne circulaire Cr,R (a) = {z ∈ C ; r 0
si on a
p | z − a | lim n | an | < 1 n→+∞ X a−n tandis que la partie principale converge si on a (z − a)n n>0 lim
n→+∞
p n
| a−n |
|z−a| A. Bouarich
0
f (w)dw f (w)dw et w 7−→ sont −n+1 (w − a) (w − a)n+1 holomorphes sur la couronne Cr1 ,R1 et comme pour tout r´eel r1 < ρ < R1 le cercle C(a, ρ) se d´eforme continument sur les deux cercles C(a, r1 ) et C(a, R1 ) on d´eduit que I I 1 f (w)dw 1 f (w)dw an = = 2πi C(a,R1 ) (w − a)n+1 2πi C(a,ρ) (w − a)n+1 Enfin, puisque pour tout n > 0 les fonctions w 7−→
et a−n
1 = 2πi
I
C(a,r1 )
f (w)dw 1 = (w − a)−n+1 2πi
I
C(a,ρ)
f (w)dw (w − a)−n+1
Noter que l’expression des coefficients an de la s´erie de Laurent trouv´ee impliques que les an ne d´ependent que de f (z) et donc ils sont uniques. Exemple 20. 1) D´eveloppons la fonction a = 0 valable sur C∗ .
sin(z) en s´erie de Laurent centr´ees ` a l’origine z
Rappelons que la fonction sin(z) est holomorphe sur C et son d´eveloppement en s´erie enti`ere centr´ee ` a l’origine est donn´ee pour tout z ∈ C sin(z) =
X
(−1)n
n>0
z 2n+1 (2n + 1)!
Donc, pour tout z ∈ C∗ on a la s´erie de Laurent sin(z) z 2n z2 z4 =1− + + · · · + (−1)n + ··· z 3! 5! (2n + 1)! dont la partie principale est identiquement nulle. 1 en s´erie de Laurent centr´ee ` a l’origine a = 0 valable 2) D´eveloppons la fonction 2 z (z − i) sur la couronne 0 0 on d´eduit que le d´eveloppement de Laurent de la fonction donn´e par X 1 i 1 = + − i + (−1)n (i)n+1 z n , z 2 (z − i) z2 z n>1
1 au voisinage de z´ero est − i)
z 2 (z
∀z ∈ C∗ ,
0 0 Donc, pour tout z ∈ C∗ on a la s´erie de Laurent centr´e ` a l’origine X 1 1 e1/z = , ∀z ∈ C∗ n n! z n>0
Notons que la partie principale du d´eveloppement de la fonction holomorphe e1/z en s´erie de Laurent autour de z´ero contient une infinit´e de termes. 1 4) Dans cet exemple, on va d´evelopper la fonction holomorphe f (z) = en s´erie (z − 1)(z − 2) de Laurent dans plusieurs couronnes contenues dans l’ouvert C \ {1, 2}. a) Notons que pour tout 0 0
n>−1
b) De mˆeme, pour tout 0 0 n>−1 c) Notons aussi que puisque pour tout 1 0 2n z n>0 z n X X zn = − zn − 2n+1 n6−1
n>0
Exercice 37. D´eterminer le d´eveloppement en s´erie de Laurent dans la couronne indiqu´ee. 7z − 2 1. , {z ∈ C ; 0 1
Exercice 43. Calculer les int´egrales simples suivantes par la m´ethode des r´esidus. Z 2π dt 1. o` u a > 1. a + cos(t) 0 Z 2π dt 2. o` u a > 1. (a + cos(t))2 0 Z 2π dt 3. o` u | a |6= 1. 1 − 2a cos(t) + a2 0 Z π cos2 (t)dt 4. . 0 5 − 3 cos(t) Z π 5. cos2n+1 (t)dt o` u n ∈ N. 0 Z π 6. cos2n (t)dt o` u n ∈ N. 0
Exercice 44. Pour tout r´eel | a |> 1 calculer les coefficients de Fourier de la fonction 2π-p´eriodique 1 f (x) = , ∀x ∈ R (a + cos(x))2 A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
Calcul des int´egrales simples g´en´eralis´ees par la m´ethode des r´esidus
77
Exercice 45. Pour tout r´eel | a |6= 1 calculer les coefficients de Fourier de la fonction 2π-p´eriodique 1 , ∀x ∈ R f (x) = 2 a + 1 − 2a cos(x)
2.4.2
Calcul des int´ egrales g´ en´ eralis´ ees
Z
+∞
−∞
P(x) dx Q(x)
Consid´erons une fonction x ∈ R 7−→ f (x) dont la fonction ` a variable complexe associ´ee z 7−→ f (z) est holomorphe sur C sauf en un nombre fini de singularit´es isol´ees. On va d´esigne par {z1 , z2 , · · · , zn } les singularit´es de f (z) qui appartiennent au demi-plan sup´erieur H = {z ∈ C ; ℑm(z) > 0}.
b
z1
Γ
z2
z4 b
b
z3
b
b
b
−R
R
Figure 2.20 – La courbe Γ est simple ferm´ee borde un domaine du demi-plan sup´erieur contenant certaines singularit´es de f (z).
Donc, si pour tout r´eel R > max(| z1 |, | z2 |, · · · , | zn |) on int´egre la fonction f (z) sur la courbe Γ parcourue dans le sens trigonom´etrique et qui est constitu´ee par l’int´ervalle [−R, R] et le demi-cercle CR de centre l’origine et de rayon R (voir la figure), le th´eor`eme des r´esidus implique que I Z R Z k=n X f (z)dz = f (x)dx + f (z)dz = 2πi R´es(f (z), zk ) Γ
−R
CR
k=1
Par cons´equent, si on fait tendre le r´eel R > 0 vers l’infini on obtient l’expression suivante : Z +∞ Z k=n X f (x)dx = − lim f (z)dz + 2πi R´es(f (z), zk ) −∞
R→+∞ CR
k=1
Le lemme Z de Jordan suivant permet de calculer la valeur de la limite de l’integrale curviligne lim f (z)dz lorsque R tend vers l’infini pour certaines fonctions f (z). R→+∞ CR
Lemme 1 (Jordan). Soit S = {z ∈ C ; r deg(P(x)) + 2 la formule ´etablie ci-dessus implique que l’int´egrale simple g´en´eralis´ee Z
+∞
−∞
k=n
X P(x)dx = 2πi R´es f (z), zk Q(x) k=1
Exemple 27. 1) Pour tous 0 < a < b calculons l’int´egrale simple g´en´eralis´ee Z +∞ x2 dx 2 2 2 2 −∞ (a + x )(b + x ) x2 Notons que cette int´egrale converge car ` a l’infini la fonction 2 est ´equivalente 2 )(b2 + x2 ) (a + x Z +∞ 1 z2 dx a la fonction 2 et on a ` = 1 converge et que la fonction f (z) = x x2 (a2 + z 2 )(b2 + z 2 ) 1 est holomorphe sur le demi-plan sup´erieur sauf aux points ia et ib. Donc, puisque lim zf (z) = z→∞ 0 le lemme de Jordan combin´e avec le th´eor`eme des r´esidus impliquent qu’on a Z +∞ h i x2 dx = 2πi R´ e s(f (z), ia) + R´ e s(f (z), ib) 2 2 2 2 −∞ (a + x )(b + x ) h i (ia)2 (ib)2 = 2πi + (2ia)(b2 − a2 ) (−b2 + a2 )(2ib) π = b+a A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
Calcul des int´egrales simples g´en´eralis´ees par la m´ethode des r´esidus
79
2) Pour tout entier n > 0 et a > 0 calculons l’int´egrale simple g´en´eralis´ee Z
+∞
0
dx (a2 + x2 )n+1
1 est holomorphe sur le demi-plan sup´erieur et n’a pas de racimes (a2 + z 2 )n+1 r´eelles, donc d’apr`es le th´ or`eme des r´esidus on aura La fonction
Z
+∞ 0
dx 2 (a + x2 )n+1
= = = = =
1 2
+∞
dx + x2 )n+1 −∞ 1 πiR´es , ia (a2 + z 2 )n+1 n 1 πi d n n+1 n! dz (z + ia) z=ia π(n + 1) · · · (2n + 1)i (−1)n n! (2ia)2n+1 (2n + 1)! π 2 (n!) (2a)2n+1 Z
(a2
Exercice 46. Calculer les int´egrales simples suivantes par la m´ethode des r´esidus. Z +∞ tdt . 1. 2 2 −∞ (t − 2t + 2) Z +∞ tdt 2. . 4 t + t2 + 1 0 Z +∞ dt 3. o` u n ∈ N. 1 + t2n 0 Z +∞ m−1 t dt 4. o` u les entiers m et n v´erifient 0 < m < n. 2n 1+t 0
2.4.3
Calcul des int´ egrales g´ en´ eralis´ ees
Z
+∞
−∞
P(x) iαx e dx Q(x)
P(x) dont le d´enominateur Q(x) ne poss`ede pas des Q(x) racines r´eelles et son degr´e de Q(x) est sup´erieur ou ´egalZau degr´e de P(x) plus un (ie. +∞ P(x) iαx deg(Q(x)) > deg(P(x)) + 1). Le calcul de l’int´egrale simple e dx sera fait selon −∞ Q(x) le signe du param`etre α. Consid´erons une fraction rationnelle
a) Le param`etre α > 0 : Dans ce cas on choisit un r´eel R > 0 strictement sup´erieur aux modules des racines {z1 , z2 , · · · , zn } de Q(z) qui appartiennent au demi-plan sup´erieur H et P(z) iαz puis on int`egre la fonction e sur la courbe simple ferm´ee ΓR constitu´ee par l’intervalle Q(z) [−R, R] et le demi-cercle CR ⊂ H centr´e ` a l’origine et de rayon R. Donc, d’apr`es le th´eor`eme des r´esidus on obtient I
ΓR
P(z) iαz e dz = Q(z)
A. Bouarich
Z
R −R
P(x) iαx e dz + Q(x)
Z
CR
k=n
X P(z) iαz P(z) iαz e dz = 2πi R´es( e , zk ) Q(z) Q(z) k=1
Introduction ` a l’analyse complexe
Int´egration complexe : Le th´eor`eme des r´esidus et ses applications
80
Notons que puisque deg(Q(x)) > deg(P(x)) + 1 il s’ensuit que
P(z) tend vers z´ero quand z Q(z)
P(z) | ; z = Reiθ avec 0 6 θ 6 π} tend vers z´ero Q(z) quand R tend vers +∞. Ainsi, puisque le module Z π Z P(z) iαz e dz 6 M(R) e−αR sin(θ) dθ CR Q(z) 0 Z π/2 6 2M(R) e−αR sin(θ) dθ tens l’infini, donc la fonction M(R) = sup{|
0
6 2M(R)
on en d´eduit que lim
6 Z
R→+∞ CR
Z
+∞ −∞
Z
π/2
e−2αRθ/π dθ
car sin(θ) > 2θ/π, ∀θ ∈ [0, π/2]
0
πM(R) [1 − e−αR ] αR P(z) iαz e dz = 0. Par cons´equent, l’int´egrale simple g´en´eralis´ee Q(z) k=n
X P(x) iαx P(z) iαz e dz = 2πi R´es( e , zk ) Q(x) Q(z) k=1
b) Le param`etre α < 0 : On d´esigne par {u1 , u2 , · · · , um } les racines de Q(x) qui appartiennet au demi-plan inf´erieur H− , puis pour tout r´eel R > max(| u1 |, | u2 |, · · · , | um |) on int´egre P(z) iαz la fonction e sur la courbe ferm´ee ΓR constitu´ee par le demi-cercle CR = {Reiθ ; θ ∈ Q(z) [−π, π]} ⊂ H− et l’intervalle [−R, R] parcouru dans le sens oppos´e. Comme ci-dessus en appliquant le th´eor`eme des r´esidus sur ΓR on obtient I Z R Z k=n X P(z) iαz P(x) iαx P(z) iαz P(z) iαz R´es( e dz = − e dz + e dz = 2πi e , uk ) Q(z) ΓR Q(z) CR Q(z) −R Q(x) k=1
et ainsi le passage ` a la limite sur R vers l’infini implique que Z +∞ k=n X P(x) iαx P(z) iαz e dx = −2πi R´es( e , uk ) Q(z) −∞ Q(x) k=1 Z Exemple 28. Pour tous les r´eels a > 0 et b > 0 calculons l’int´egrale
+∞ 0
cos(bx) dx x2 + a2
eibz D’apr`es la m´ethode d´ecrite ci-dessus en int´egrant la fonction 2 sur la corube simple a + z2 ferm´ee ΓR constitu´ee par un demi-cercle CR contenu dans le demi-plan sup´erieur H centr´e a ` l’origine et de rayon R > a et l’intervalle [−R, R] on obtient lorsque R tend vers +∞ : Z +∞ ibx Z +∞ e dx eibz e−ba cos(bx) πe−ab = 2πiR´ e s( , ia) = 2πi =⇒ dx = 2 2 z 2 + a2 2ia x2 + a2 2a −∞ x + a 0
2.4.4
Calcul des int´ egrales g´ en´ eralis´ ees
Z
+∞
−∞
P(x) eiαx dx Q(x) x
Dans ce paragraphe, on va adapter la m´ethode d´ecrite au paragraphe pr´ec´edent au cas des P(x) eiαx P(x) fonctions avec est une fraction rationnelle tel que le polynˆ ome Q(x) ne Q(x) x Q(x) poss`ede pas des racines r´eelles et son degr´es deg(Q(x)) > deg(P(x)). A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
Calcul des int´egrales simples g´en´eralis´ees par la m´ethode des r´esidus
Notons que dans ces conditions pour calculer l’int´egrale g´en´eralis´ee
Z
81 +∞
−∞
P(x) eiαx dx il suffit Q(x) x
P(z) eiαz qu’on int`egre la fonction sur la courbe ferm´ee Γε,R (voir la figure) constitu´ee par le Q(z) z demi-cercle CR = {Reiθ ; θ ∈ [0, π]} (si α > 0 mais si α < 0 on prend θ ∈ [−π, 0]), l’intervalle I− = [−R, −ε], le demi-cercle Cε = {εeiθ ; θ ∈ [−π, 0]} et enfin l’intervalle I+ = [ε, R] et o` u r < min(| z1 |, | z2 |, · · · , | zn |) et R > max(| z1 |, | z2 |, · · · , | zn |).
b
z1
Γ
z4 b
b
z2
z3
b
b
b
b
−R
R
Figure 2.22 – La courbe Γ est simple ferm´ee borde un domaine contenu dans le demi-plan P(z) tout en ´evitant l’origine. sup´erieur H contenant les singularit´es zk ∈ H de Q(z)
Donc, d’apr`es le th´eor`eme des r´esidus on obtient I Z −r Z P(x) eiαx P(x) eiαx P(z) eiαz dx = dx + dz Q(z) z Γε,R Q(x) x C− −R Q(x) x r Z R Z P(x) eiαx P(z) eiαz + dx + dz CR Q(z) z r Q(x) x = 2πi
k=n X k=1
R´es(
P(x)eiαx , zk ) Q(x)
P(z) eiαz dz CR Q(z) z tend vers z´ero quand le rayon R tend vers +∞. Pour calculer la limite de l’intergarle Z f (z)dz lorsque r tend vers z´ero on va d´emontrer le deuxi`eme lemme de Jordan suivant. Notons aussi que si on proc`ede comme ci-dessus on v´erifie que l’intergrale
Z
C− r
Lemme 2 (Jordan). Soit S = {z ∈ C ; r 0 x
sin(x) π dx = x 2 Introduction ` a l’analyse complexe
Calcul des int´egrales simples g´en´eralis´ees par la m´ethode des r´esidus
Exemple 30. Calculons l’int´egrale simple g´en´eralis´ee
Z
0
+∞
83
1 − x2 sin(ax) dx o` u a > 0. 1 + x2 x
1 − z 2 eiaz Consid´erons la fonction f (z) = qui est holomorphe sur C \ {±i, 0} et pour laquelle 1 + z2 z les points ±i et 0 sont des pˆ oles simples. Donc, si on applique le th´eor`eme des r´esidus ` a f (z) sur la courbes ferm´ees Γε,R (voir la figure 21) on obtient Z Z −ε Z Z R f (z)dz + f (z)dz + f (z)dz + f (z)dz = 2πiR´es(f (z), i) CR
C− ε
−R
ε
Observons d’abord que l’int´egrale simple Z −ε Z −ε Z R 1 − x2 eiax 1 − x2 e−iax f (z)dz = dx = − dx 2 x 2 x −R −R 1 + x ε 1+x Ceci permet de d´eduire que Z Z R Z h 2 e−a i 1 − x2 sin(ax) dx + 2i f (z)dz + f (z)dz = 2πi 2 x 2i i CR C− ε 1+x ε
et donc pour calculer l’int´egrale donn´ee il suffit qu’on calcule les deux limites suivantes Z Z lim f (z)dz et lim f (z)dz ε→0 C− ε
R→+∞ CR
Notons que puisque lim εeiθ f (εeiθ ) = 1 la seconde lemme de Jordan implique ε→0
06θ6π
lim
Z
ε→0 C− ε
f (z)dz = −iπ
1 − z2 Dˆeme, observons que puisque lim = 1 on d´eduit qu’il existe M > 0 et R0 > 0 tel que z→∞ 1 + z 2 1 − z2 pour R > R0 on a 6 M. Donc, si pour z ∈ CR on pose z = Reiθ avec 0 6 θ 6 π on 1 + z2 aura dz = izdθ et par suite en proc´edant comme dans l’exemple pr´ec´edent on v´erifie que Z π Z Z 2πM −aR sin(θ) −aR f (z)dz 6 M e dθ 6 (1 − e ) =⇒ lim f (z)dz = 0 R→+∞ CR aR CR 0 Maintenant, avec ces calculs on d´eduit que si R tend vers +∞ et r tend vers z´ero on obtient Z +∞ Z +∞ 1 − x2 sin(ax) 1 − x2 sin(ax) π π −a 2i dx = πi − 2πe i =⇒ dx = − a 2 2 1+x x 1+x x 2 e 0 0 Exercice 47. Calculer les int´egrales simples suivantes par la m´ethode des r´esidus. Z +∞ cos(bx) 1. dx o` u b > 0 et α ∈]0, π[. 2 −∞ x − 2 cos(α)x + 1 Z +∞ 3 t sin(t)dt 2. . (t2 + 1)2 0 Z +∞ 1 − cos(2t)dt 3. . (t2 + 1)2 0 Z +∞ x sin(x) 4. dx. 2 x +x+1 0 Z +∞ sin(x) 5. dx. 2 (x + 1)(x − π) 0 A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
Int´egration complexe : Le th´eor`eme des r´esidus et ses applications
84
2.4.5
Calcul des int´ egrales g´ en´ eralis´ ees
Z
+∞
xα
0
P(x) dx, −1 < α < 0 Q(x)
P(x) qui a que des pˆ oles non r´eels Q(x) et tel que le degr´e deg(Q(x)) > deg(Px)+1, on va d´ecrire une m´ethode qui permet de calculer Z +∞ P(x) les int´egrales g´en´eralis´ees de type xα dx avec −1 < α < 0. Q(x) 0 Z +∞ P(x) dx on effectue le changement xα Notons d’abord que si dans l’int´egrale g´en´eralis´ee Q(x) 0 de variable x = et on obtient dx = et dt et que Z +∞ Z +∞ P(et ) α P(x) dx = dt x e(α+1)t Q(x) Q(et ) 0 −∞ Dans ce paragraphe, ´etant donn´ee une fraction rationnelle
Notons aussi que si u = Log(z) d´esigne la d´etermination principale du logarithme complexe P(z) alors le telle que arg(z) ∈]0, 2π[ on d´eduit que si z0 6= 0 est un pˆ ole de la fraction Q(z) u P(e ) nombre complexe u0 = Log(z0 ) est une singularit´e de la fonction . Q(eu ) Z +∞ P(x) Suite ` a ces remarques on d´eduit que pour calculer les int´egrales g´en´eralis´ees de type xα dx Q(x) 0 P(eu ) il suffit qu’on applique le th´eor`eme des r´esidus ` a la fonction e(α+1)u sur le rectangle CR Q(eu ) indiqu´e sur la figure suivante :
2πi b
b
u1 b
u3
u2
u4
b
u5
b
−R
R
Figure 2.24 – La courbe ΓR est simple ferm´ee et borde un rectangle du demi-plan sup´erieur P(ez ) qui contient les singularit´es de la fonction . Q(ez )
I I
(α+1)u
e
∂CR
k=n
e(α+1)u ∂CR
k=1
P(eu ) du = Q(eu ) + =
A. Bouarich
u X P(eu ) (α+1)u P(e ) du = 2πi R´ e s(e , uk ) Q(eu ) Q(eu )
Z Z
R
(α+1)x
e −R −R
P(ex ) dx + i Q(ex )
(α+1)(x+2πi)
e
Q(ex )
R
1 − e2π(α+1)i
P(ex )
Z
R
−R
Z
2π
e(α+1)(R+iy)
0
dx + i
e(α+1)x
Z
0
2π x P(e )
Q(ex )
P(eR+iy ) dy Q(eR+iy )
e(α+1)(−R+iy)
P(e−R+iy ) dy Q(e−R+iy )
dx +
Introduction ` a l’analyse complexe
Calcul des int´egrales simples g´en´eralis´ees par la m´ethode des r´esidus
i
Z
2π
(α+1)(R+iy)
e 0
P(eR+iy ) dy − i Q(eR+iy )
Z
2π
e(α+1)(−R+iy)
0
85 P(e−R+iy ) dy Q(e−R+iy )
Ainsi, puisque pour tout r´eel R > 0 assez grand on a | e(α+1)(R+iy)
P(eR+iy ) c |≃ e(α+1)R nR Q(eR+iy ) e
et
| e(α+1)(−R+iy)
P(e−R+iy ) |≃ R−(α+1)R c′ Q(e−R+iy )
o` u n ∈ N∗ on d´eduit que si R tend vers l’infini on obtient les deux expressions suivantes Z
+∞
xα
0
k=n P(x) πe−παi X P(z) R´es(z α dx = − , zk ) Q(x) sin(πα) Q(z) k=1
et Z
+∞
(α+1)x
e −∞
k=n u πe−παi X P(ex ) (α+1)u P(e ) dx = − , uk ) R´ e s(e Q(ex ) sin(πα) Q(eu ) k=1
+∞
eax dx x −∞ 1 + e Pour calculer cette int´egrale nous consid´erons le rectange ΓR dont les cˆ ot´es sont [−R, R], [R, R + 2πi], [R + 2πi, −R + 2πi] et [−R + 2πi, −R] (voir la figure) et nous appliquerons le eaz th´eor`eme des r´esidus ` a la fonction f (z) = sur ΓR : 1 + ez Exemple 31. Pour tout 0 < a < 1 calculons l’int´egrale
Z
2πi b
b
πi
−R
R
Figure 2.25 – La courbe ΓR est simple ferm´ee et borde un rectangle du demi-plan sup´erieur qui contient le pˆ ole simple πi de f (z).
I
f (z)dz = 2πiR´es(f (z), πi)
ΓR
(z − πi)eaz z→πi 1 + ez aπi e = 2πi πi = −2πieaπi e = 2πi lim
Observons que par d´efinition d’une int´egrale curviligne on peut ´ecrire I Z R ax Z 2π a(R+iy) e dx ie dy f (z)dz = + x R+iy 1 + e 1 + e ΓR −R 0 Z −R a(x+2πi) Z 0 a(−R+iy) e dx ie dy + + −R+iy (x+2πi) 1+e R 2π 1 + e Z R eax dx Z 2π iea(R+iy) dy Z 2π iea(−R+iy) dy = 1 − e2πai + − x 1 + eR+iy 1 + e−R+iy −R 1 + e 0 0 A. Bouarich
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Int´egration complexe : Le th´eor`eme des r´esidus et ses applications
86
Ainsi, puisque le param`etre 0 < a < 1 et pour tout r´eel y ∈ [0, 2π] on a
et
iea(R+iy) eaR 6 ≃+∞ e(a−1)R 1 + eR+iy eR − 1
iea(−R+iy) e−aR 6 ≃+∞ e−aR 1 + e−R+iy 1 − e−R
=⇒
=⇒
2π
lim
Z
iea(R+iy) dy =0 1 + eR+iy
2π
lim
Z
iea(R+iy) dy =0 1 + eR+iy
R→+∞ 0
R→+∞ 0
on en d´eduit que si R tend vers l’infini on obtient Z +∞ eax dx 1 − e2πai = −2πieaπi x 1 + e −∞ Par cons´equent, pour tout r´eel 0 < a < 1 l’int´egrale g´en´eralis´ee Z +∞ ax e dx π = x sin(πa) −∞ 1 + e Notons que si dans l’int´egrale qu’on vient de calculer on effectue le changemenet de variable t = ex on aura dt = tdx et par suite Z +∞ ax Z +∞ a−1 e dx t π ∀a ∈]0, 1[, = dt = x 1 + e 1 + t sin(πa) −∞ 0 Exercice 48. Calculer l’int´egrale g´en´eralis´ee suivante par la m´ethode des r´esidus Z +∞ ax e dx −1 0} \ z ∈ C ; | z |6 ε avec ℑm(z) > 0} puis faire tendre R vers +∞ et ε vers 0. A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe
Calcul des int´egrales simples g´en´eralis´ees par la m´ethode des r´esidus
87
iz
ee Exercice 52. Int´egrer la fonction le long sur la courbe ferm´ee ΓR,ε qui borde le domaine z DR,ε = {z ∈ C ; | z |6 R avec ℑm(z) > 0} \ z ∈ C ; | z |6 ε avec ℑm(z) > 0} puis faire tendre R vers +∞ et ε > 0 vers 0 pour d´eduire que Z
0
A. Bouarich
+∞
ecos(t) sin(sin(t)) π dt = (e − 1) t 2
Introduction ` a l’analyse complexe
Index
Formule de d´erivation de Cauchy, 56 Formule de Green-Riemann complexe, 45 Calcul des int´egrales simples par la m´ethode Formule de la moyenne de Gauss, 54 des r´esidus, 74 Chemin, 36 In´egalit´es de Cauchy, 63 Chemin oppos´e, 37 Int´egrale curviligne complexe, 41 Chemains compos´es, 38 Inverse local, 16 Conditions de Cauchy-Riemann, 16 Le Laplacien d’une fonction, 25 Conjugu´ee harmonique, 22 Limite d’une fonction ` a variable complexe, 9 Coupure, 29 Logarithme complexe, 28 Courbe param´etr´ee, 37 Longueur d’une courbe, 42 Couronne circulaire, 40 Application C-lin`eaire , 12
D´erivations complexes simboliques, 24 D´etermination principale du logarithme, 30 Disque ferm´e, 8 Disque ouvert, 8 Domaine, 38 Domaine multiplement connexe, 39 Domaine orient´e positivement, 45 Domaine simplement connexe, 39 ´ Equation de Laplace, 21, 25 ´ Equation de Poisson, 25 Exponentielle complexe, 27 Fonction C-d´erivable, 14 Fonction `a variable complexe continue, 10 Fonction holomorphe, 14 fonction multiforme, 30 Fonctions harmoniques, 21 Fonctions hyperboliques complexes, 35 Fonctions trigonom´etriques complexes, 34 Formule de Cauchy-Goursat, 46 A. Bouarich
Partie connexe, 8 Partie convexe, 39 Partie ´etoil´ee, 39 Partie ferm´ee, 8 Partie ouverte, 8 Point de branchement, 29 Pˆ ole d’ordre m > 1, 69 Premi`ere formule de Cauchy, 46 Primitive, 49 Principe des z´eros isol´es, 62 Principe du maximum, 55 Puissances complexes, 32 R`egle de l’Hospital, 16 R´esidu d’une singularit´e isol´ee, 70 Seconde formule de Cauchy, 53 S´eries de Laurent, 64 Singularit´e isol´ee, 69 Singularit´e supprimable, 69 Singularit´e essentielle, 69 Introduction ` a l’analyse complexe
INDEX
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Th´eor‘eme de Liouville, 63 Th´eor`eme d’inverse locale, 16 Th´eor`eme de Laurent, 65 Th´eor`eme de Morera, 58 Th´eor`eme des r´esidus, 72 Th´eor`eme fondamental de l’alg`ebre, 63 Voisinage d’un point, 8
A. Bouarich
Introduction ` a l’analyse complexe