1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
BULGARIAN ACADEMY OF SCIENCES INSTITUTE OF BALKAN STUDIES
Nikolaj Todo...
11 downloads
715 Views
29MB Size
Report
This content was uploaded by our users and we assume good faith they have the permission to share this book. If you own the copyright to this book and it is wrongfully on our website, we offer a simple DMCA procedure to remove your content from our site. Start by pressing the button below!
Report copyright / DMCA form
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
BULGARIAN ACADEMY OF SCIENCES INSTITUTE OF BALKAN STUDIES
Nikolaj Todorov, Asparuh Velkov DEMOGRAPHIC SITUATION OF THE BALKAN PENINSULA (END 15 th C.-BEGINNING 16thC .) SOFIA, 198B" PUBLISHING HOUSE OF THE BULGARIAN ACADEMY OF· SCIENCES
~1')HHKOJlaA TOllOpoB. ACllapyx 8eJIKOB
1988
cio JU5autor. Soliu 941
ACADEMIE BULGARE DES SCIENCES INSTITUT D'ETUDES BALKANIQUES
NIKOLAJ TODOROV, ASPARUH VELKOV
Situation démographique de la Péninsule balkanique (fin du XVes.début du XVles.)
.
Sofia, 1988
EDITIONS DE L'ACADEMIE BULGARE DES SCIENCES
.
Introduction
La synthèse des problèmes liés à la situation démographique de la Péninsule balkanique pendant la période de la domination ottomane n'est possible que sur la base d'une étude détaillée et d'une analyse comparative des nombreux renseignements tirés des documents de l'époque, particulièrement des documents ottomans. On peut obtenir des résultats intéressants après l'examen des différents indices relatifs à la situation matérielle et sociale de la population, résultats qui éclairent en même temps d'autres processus et phénomènes importants. La densité de la population des sancaks, la répartition territoriale des groupes ethniques, les changements, etc. sont autant d'indices qui permettent de brosser le tableau démographique des Balkans au cours de cette époque reculée et qui contribuent par la même occasion à éviter certaines conceptions et interprétations traditionnelles. • Connaissant l'importance des études démographiques pour l'éclaircissement des processus et des phénomènes historiques, les auteurs présentent dans cet ouvrage les résultats de leurs recherches sur un document ottoman du XVe siècle, conservé dans le Département oriental de la Bibliothèque nationale "Cyrille et Méthode" à Sofia, sous la cote OAK 214/5. Ce document représente un. registre sur l'impôt général concernant l'ensemble de la population chrétienne dans les Balkans, pour les années 1490 et 1491. Le registre compte 61 enregistrements pour le cizye perçu, dont 45 pourla période 1489-1490 et 16 pour la période 1490-1491. Disposées dans des colonnes, les descriptions reflètent le nombre total de la population imposable, répartie par hane (foyer), les nouveaux enregistrés, les personnes décédées, ceux qui se sont enfuis, ceux qui sont devenus musulmans, etc. On peut voir que les veuves payaient, elles aussi, l'impôt d'où l'on pourra conclure qu'au début de la période envisagée, le fisc ottoman imposait les familles des veuves au même titre que les autres familles bien que le mari fût décédé. Plus tard, au début du XVIe siècle, la situation changera: seule la population non-musulmane mâle qui aura atteint l'âge de subvenir à ses besoins, sera frappée de l'impôt général. N. Todorov a effectué l'analyse comparative et le traitement statistique du matériel factuel. Des données issues de documents analogues de la même époque, conservés dans les archives ottomanes en Turquie et publiés par T. Gokbilgin, O. L. Barkan, H. Inalclk, E. Z. Karal, sont utilisées pour l'analyse comparative. Unetelle présentation du problème a pour objet d'établir un tableau exhaustif de la situation de la population balkanique à la fin du XVe et au début du XVIe siècle, et de répondre aux questions relevant de certaines particularités démographiques. Les tableaux statistiques insérés dans le volume viennent illustrer l'exposé. La reconstruction textuelle et philologique et la reproduction du texte en arabe sont réalisées par A. Velkov. Les noms géographiques sont présentés d'après l'ancienne phonétique approximative de la langue ottomane, les noms géographiques figurant dans l'index sont référés à la phonétique actuelle de leur langue d'origine respective (le turc, le grec, l'albanais, le serbo-croate, le roumain, le russe et le bulgare). Les données que renferme ce document d'archives sont déjà utilisées partiellement dans quelques études démographiques·. Un registre des impôts, mais pour l'année précédente (1488-1489) a été publié en 1964 par l'éminent spécialiste O. L. Barkan··. Les auteurs ont voulu mettre à la disposition des spécialistes les résultats de leurs recherches et les rendre accessibles au grand public, espérant faciliter en même temps les études ultérieures dans ce domaine. Les auteurs
• * T o,n 0 po B, H. 3a ,neMorpa4K=KoTo C'hCTORHHe Ha liaJIKaHCKHR nonyOCTpoB npe3 XV-XVI B. - rO,nHWHHK Ha C04>HHCKHR yHHBepcHTeT, cJ>Hnoco4K=Ko-HCTOpH'IecKH 4>aKynTeT, 53, 1960, .N22, 193-226; ,lJ; H M'H T P 0 B, C. ,lJ;eMorpa4K=KH OTHoweHHR H npOHHKBaHe Ha HMeHa B 3ana,nHHTe Po,nonH H ,nonHHaTa Ha MeCTa - In: Po,noncKH C60pHHK. T. l. c., 1965, 63-114 .
•• Bar k a n,
O.
L. 894 (1488-1489) ylh cizyesinin tahsilâtma âit muhasebe bolânçolan. -
Belgeler, l, Ankara, 1964,
1-117.
5
La situation démographique de la Péninsule balkanique (fin du xve s. -
début du XVIe s.)
Les recherches démographiques sur la Péninsule balkanique avaient pris une importance toute particulière au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle, lorsque les intérêts contradictoires des Grandes puissances au Proche-Orient et les aspirations des Etats balkaniques nouvellement constitués et désireux de procéder à une répartition des domaines ottomans dans les Balkans avaient mobilisé toutes sortes d'arguments en faveur de telle ou telle cause nationale. Des savants européens et balkaniques avaient élaboré des cartes ethnographiques, de nombreuses études sur la répartition ethnique de la population balkanique avaient fait leur apparition, faisant foi à l'abondante documentation factorielle issue des notes de voyage, des registres fiscaux ottomans, des listes de la population dans les diocèses, etc. 1 Plus tard, conformément aux impératifs de la recherche scientifique, avaient été organisés aussi des recensements de la population, donnant ainsi lieu à la parution de précieux ouvrages démographiques sur la situation territoriale, la migration et la répartition ethnique de la population 2 • Mais, en dépit de ces réalisations de la recherche démographique et en raison notamment de l'absence de renseignements précis et complets sur la population de la Péninsule balkanique à l'époque du Moyen Age, la prospection des problèmes démographiques des siècles précédents n'avait guère progressé. Ces derniers temps, l'intérêt vers les nombreux registres que les autorités ottomanes avaient établis afin de mieux contrôler les recettes fiscales et la répartition des prélèvements effectués par les timariotes a considérablement grandi et fait voir, notamment après la publication de certains matériaux préliminaires et de certains registres, qu'il est tout à fait possible d'organiser des recherches démographiques même au niveau du XVe et du XVIe siècles. De toute évidence ces renseignements ne sauraient être utilisés à des fins statistiques, ni à établir des conclusions comme l'auraient permis les éléments d'un recensement actuel, étant donné le caractère par trop aléatoire des indices considérés. C'est ainsi que les sources d'information les plus abondantes, à savoir les registres fiscaux, ne font pas état de la population considérée dans son ensemble (il n'y a aucune mention des catégories exemptes d'impôts, ni des femmes), et dans la plupart des cas n'indiquent pas le nombre exact des personnes imposables, se limitant à l'enregistrement des familles seulement. Néanmoins, et sans porter à l'exagération l'importance de ces documents, il faut convenir qu'ils constituent une source abondante de renseignements sur la période de la domination ottomane et qu'ils permettent par la même occasion une étude exhaustive des problèmes se rapportant à la condition sociale et pécunière de la population des villes et des villages, à la présentation et à la taille de la rente féodale, à la propagation des rapports monétaires, etc. Grâce à leur caractère représentatif, aux éléments issus des tournées de contrôle effectuées périodiquement par les pouvoirs publics et à l'approche comparative à partir de chiffres statistiques d'origine différente, ces renseignements constituent tout de même la seule source disponible permettant de cerner de près la migration de la population, voire même d'établir la situation ethnique aux tout premiers siècles de domination ottomane dans les Balkans 3 • Cette particularité a été évoquée dans l'historiographie turque, laquelle, depuis un certain temps, cherche à jeter des lumières nouvelles 1 On peut trouver des renseignements bibliographiques abondants sur la population de la Péninsule balkanique dans: MHXOB, H. Hace.J1eHHeTO Ha TYPUHSI H 6bJIrapHSI npe3 XVIII H XIX B. T. I-IV. c., 1915-1935. Pour les cartes ethnographiques et les différentes statistiques, notamment celles qui ce rapportent à la population en Macédoine, voir les références bibliographiqul!s de l'ouvrage: K b Htf 0 B, B. MaKe.uoHHSI. ETHorpa<jJHSI H CTaTHCTHKa. c., 1900, 124-131, ainsi que les cartes publiées en annexe. Cf. aussi les renseignements bibliographiques et autres données dans: T o.u 0 p 0 B, H. liaJIKaHCKHSlT rpa.ll XV-XIX B. COUHaJIHO-HKOHOMH'ieCKO H .ueMorpa<jJcKo pa3BHTHe. c., 1972 (éd. en français-Bucarest, 1980; éd. en anglais - The Balkan City, 1400--1900. University of Washington Press, Seattle- London, 1983; éd. en grec-Athènes, 1986). 2 nOnOB, K. CTonaHCKa 6bJIrapHSI. c., 1916,3-75; J].aHaHJIOB, r. T. I-hcJIe.uBaHHSI BbpXy .ueMorpa<jJHSlTa Ha 6b.lrapHSI. - C6. 6AH, XXIV, 1931; 4aHKoB, )K. HaCeJIeHHeTO Ha 6bJIrapHSI. C., 1935,277-278; Karal, E. Z. Osmanh Imparatorlugunda Ilk Nüfus Sayimi 1831. Ankara, 1943; K 0 Ba tf e BH~, T. OnHC 60CHe H XepueroBHHe. lieorpa.u, 1865; J].piKaBonHc Cp6Hje. CB. III. lieorpa.u, 1866; A7trJ,(p~9T. -:riJ 7tAr,f:l'JO"fJ.'JÜ )(~-:i rlJV 27 O)(-:W!L~pLOIJ 1907. - ' Em!LEÀELcx XW!Lcxncxvoü. 'Af:l1jvcx, 1908; Polyzos, N. J. Essai sur l'émigration grecque. Paris, 1947; L-:~-:Lo"-:L)(T.-ôiÇ 'EÀACX30ç IIÀ1)6uO"!Loç 1879. 'Af:l1jvcx, 1881; Lucrarile statistce a Moldovei facute in ani 1859 ~i 1860. Ia~i, 1861; Col e sc u, L. Recensamintul general al populatiunii romane~ti. Bucure~ti, 1905. 3 'En ce qui concerne les possibilités d'utiliser pour le traitement statistique, les renseignements issus des registres relatifs aux dilTérents apports, et plus particulièrement les données se rapportant à l'état démographique de l'Empire ottoman, voir: Bar k a n, Ù. L. Essais sur les données statistiques des registres de recensement dans l'Empire ottoman aux XVe et XVIe siècles. - Journal of Economic and Social H istory of the Orient, August 1957, p. 13 et passim; Ka r p a t, K. Ottoman Population, 1830-1914. Wisconsin, 1985 (l'auteur a réuni les annuaires statistiques se rapportant au xrXe et au début du XXe siècles).
7
sur la formation de l'Empire ottoman, mettant notamment en évidence la prédominance numérique de la population turque qui aurait joué un rôle décisif lors de la constitution d'un immense Etat ottoman à partir des ruines de l'Empire byzantin et des autres pays balkaniques 4 • Les recherches déjà réalisées et les renseignements accumulés ont considérablement élargi nos connaissances sur l'époque initiale de l'Empire ottoman et sur les rapports de ce dernier avec les communautés musulmanes antérieures et avec les cultures indigènes. Dans le même temps il faut dire que certains historiens ont émis des idées aussi partielles que partiales sur la corrélation quantitative entre la population musulmane et la population chrétienne dans la Péninsule balkanique, et sur leur rôle respectif dans le développement social et économique des Balkans. Par cette remarque nous n'avons nullement l'intention de minimiser l'importance et la contribution de chacun des éléments constitutifs de la population balkanique pour le développement de la communauté de la Péninsule. Le sort de la population turque et d'origine indigène dans les Balkan,s avait été directement corrélé, depuis le XIVe siècle jusqu'au XXe siècle, au sort des autres nationalités balkaniques au plan économique, politique et social. Pourtant, le problème se rapportant à l'introduction ou à l'influence de telles ou telles institutions indigènes ou étrangères, reste toujours à débattre. Tout aussi discutables sont les questions relatives à la colonisation turque des Balkans, aux relations qui s'étaient établies entre la population indigène et les Turques et aussi à l'importance et au rôle de l'islamisation pour la croissance globale de la partie musulmane de la population des Balkans. Aussi, tout en mentionnant certains événements qui se rapportaient à la situation territoriale et à la densité de la population des Balkans au cours de la deuxième moitié du XVe siècle et pendant la première moitié du XVIe siècle, nous allons aborder dans la mesure du possible certains problèmes relatifs à la répartition ethnique de cette population.
*** Dans le cadre de l'Empire ottoman, le sandzak était l'unité administrative de base à portée territoriale relativement constante. Malheureusement les renseignements venus des registres du XVe et du XVIe siècles n'avaient pas été établis par sandzaks, ce qui nécessite une mise au point préliminaire des confins de ces derniers. Cette mise au point nous amène devant un certain nombre de difficultés relevant non seulement des modifications territoriales consécutives à l'extension de l'Empire ottoman aux XVe et XVIe siècles et aux modifications numériques et dimensionnelles des sandzaks eux-mêmes, mais aussi de l'absence de descriptions relatives aux domaines balkaniques que l'Etat ottoman s'était attribués au cours de l'époque envisagée. Les bien connues notes de voyage de Kâtib Celebi, dénommé encore Hadzi Kalfa, se rapportent au milieu du XVIIe siècles. De cette même époque sont datés aussi les renseignements fournis par d'autres contemporains, cités par Hammer et par d'autres auteurs encore 6 • Il est parfaitement possible de déterminer les confins des sandzaks à partir de l'emplacement des viIles et des agglomérations administratives adjacentes. A cet égard on peut trouver des renseignements assez abondants dans les registres publiés en entier ou sous forme d'extraits par O. Barkan 7, T. Gôkbilgin 8 et H. Inalclk 9 . La recherche se trouve facilitée par la présence de quelques cartes contemporaines ou établies à partir des registres se rapportant à différentes parties de la Péninsule balkanique I o. Le Département oriental de la Bibliothèque nationale "Cyrille et Méthode" de Sofia est également en mesure de fournir quelques registres concernant certaines régions balkaniques isolées et aussi un registre daté de la fin du XVe siècle, qui se rapporte au dzizie collecté sur l'ensemble de la Péninsule balkanique II . Partant de l'étude comparée de toutes ces recherches et des cartes élaborées, nous avons réussi à déterminer les confins et les territoires des différents sandzaks. Avant' de décrire tout un chacun des sandzaks, nous allons examiner brièvement le système admin~stratif sur la Péninsule balkanique au cours de la période envisagée. Jusqu'à la fin du XVIe siècle 4 No~s allons nous arrêter plus loin sur les conceptions de certains des plus éminents represemams de l'historiographie contemporame turque. S Ha d sc hiC h alfa. Rumeli und Bosna. Geographisch Beschreiben von Mustafa ben Abdalla Hadschi Chalfa Aus dem Türkischen übersetzt von Joseph von Hammer ..Wien, 1812. Cf. la traduction bulgare: X a.lJ.)I( H K a JI a. PyMeJIHJI H i;ocHa. OT HeM. ~3.lJ.. Ha lÏIo3e cIloH XaMep, .npeB. H ~Ha6.lJ.HJI c 06J1CH. 6eJI. CT. AprHpoB. C., 1938 . . ' ; Ha ,m.m e. r, J. von. Os~am~che~ Relc~s .St~atsve~f~ssung und. Staatsver~altun. Wien. 1815. II. 248-249; Bel e n. M. Essais s~r 1 histoire de la TurqUIe d apres les eCrlvams orlgmaux. Pans. 1855; Tlschendorf. P. A. Das Lehnswesen in den ~osle~lche~ Staate~ inbeso~de~~. im Osmanisch~t." Reiche. Leipzig. 1872, p. 56 et passim; Ha d i b e g i é. H. Rasprava Ali Causa IZ Sofije 0 tlmarskoj orgamz~c~jl u XVII stoleCju. - Glasmk Zemaljskog Muzeja u Sarajevu. II. 1917. 139-205. 7 Barka~. Ô .. L. .. Tanhl Demografi" ara~tJr~al~n ve Osmanh tarihi. Türkiyat Mecmuasl. cilt II. 1949-1950. cilt 13.1951-1.952,CIIt 15, 1953-1954; Idem. XV ve XVI mCI aSlrlarda Osmanh Imparatorlugunda zirai ekonominin hukuki ve mali esaslan. Ctlt 1. Kanunlar, Istanbul, 1943. . 8. G()kbil~in. T. XV-~VI inci aSlrlarda ~dirne ~e ~a~a Iivasl vakif lar. mülkler. mukataalar. Istanbul, 1952; Idem. Kanum Sultan Suleyma!1 pevn ba~l.a~md.a R~meh ey~letl, hvalan, ~ehir ve kasabalan. - Belleten. cilt XX. 1956. 9 1 na 1c 1 k. H. Hlcn 835 Tahlhl Suret-I Defter-I Sancak Arvanid. Ankara. 1953. ) JO ~Is sont publiés en annexe .~u~. ouvrages de: 1 n ~ 1c 1 k. H. Op. cit.; Ba rk a n. Ô. L. Osmanh Imparatorlugunda bir iskân ve k()~~mzasyon metodu olarak surgunler. - IFM. clH 15. 1953-1954; GÔkbilgin. T. Kanuni Sultan Süleyman ... 113BopH 3a 6bJIrapCKaTa HCTOpHJI. XXVI. TypCKH H3BOpH 3a 6"bJIrapcKaTa HCTOpHJI. VII. c.. 1986.21-128; CTOHKOB. P. H