LES UNIFORMES DU PREMIER EMPIRE
Collection du Cdt E .-L. BUCQUOY Rééditée par le Lt-O L. - Y. Bucquoy et G uy De vautcu...
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LES UNIFORMES DU PREMIER EMPIRE
Collection du Cdt E .-L. BUCQUOY Rééditée par le Lt-O L. - Y. Bucquoy et G uy De vautcur
DRAGONS ET GUIDES D 'ETAT-MAJOR
ÉDITIONS GRANCHER
ConcqJtioo graphique et mise ea pages : Michd. Grancber
c
1980 Éditions Grancher 98, rue de Vaugirard, 75006 Paris 'rei: 01 42226480 FIX..: 0 145482503
http://perso.wanadoo.fr/grancber/ E-mail: grancher@worldonlin e.fr
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Avril 2000,Nouvelle édition ISBN; 2-7339-0681 - X
Collection "Les Uniformes du Premier Empire"
LA GARDE - TROUPES À PIED LA GARDE - TROUPES À CHEVAL LES CUIRASSIERS L'INFM'l'ERIE LA CAVALERIE LÉGÈRE ÉTAT-MAJOR ET SERVICES DE SANTÉ GARDES D'HONNEUR ET TROUPES ETRANGÈRES LA MAISON DE L'EMPEREUR FANFARES ET MUSIQUES DES TROUPES À CHEVAL
Les Dragons «Dragons que Rome eût pris pour des Légionnaires» «Un bon Dragon doit être un franc démon, sans foy, sans foy »
e géné ral de Négrier écrivait dans un a rt icle ret en tissant «Cavaliers et D ragons» publié en 1902 par la «Revue des D eux-Mondes»: cA toutes les époques, les chefs de guerre se sont efforcés d'adjoi ndre à leur Cavalerie des troupes moins bien recrutées mais ce pe ndant ca pables de se déplacer "",.;;;~ rapidement e t de co mbatt re co mme Infanterie. Nos dragons e n sont la preuve. A de ux reprises, ils se sont cha ngés peu à peu en cavaliers légers, répudiant le service pour lequel ils ava ient été fonnés. Cepe ndant, ce se rvice a toujours été si nécessaire que toutes les années se so nt vues forcées de reconstituer des troupes spécialement de stinées à cet usage .» D'autre part, le Maréchal de Bellisle rapporte vers 1740 «que c'est Gustave-Adolphe qui le premier a fait usage à che val d'un nombre de so lda ts volontaires, ou choisis par distinction dans toute l'Infanterie, pour se po rter diligemment avec ce Corps aux lieux qu 'il voudrait surprendre . Le hasard lui en fournit l'idée dans la première invasion qu 'il fit en Allemagne. Un nombre co nsidérable de soldats de ses troupes étaient allés en marau de sur des chevaux qu 'ils avaient e nlevés dans la campagne pour piller un château défendu par un e bo nne garnison, re vinrent chargés de bu tin dans les vingt-q uatre heures, qu oique le dit château fut éloigné du camp de dix grandes lie ues. Gusta ve, surp ris de leur diligence e t admirant le courage avec leq uel ils s'étai e nt rendus maltres de cette fo rteresse leur fit grâce, e n réfl échissant de suite aux avantages qu'il pourrait tirer de ce ne espèce de troupe; il employa sur le champ ces maraudeurs po ur un e expédition q ui lui réussit ; et depuis il eut toujours un Corps de 3 à 4 000 de ce s so rtes de fantass ins choisis à cheval , qui furent nommés dragons ». Pendant les guerres d e la première moitié du X VI- siècle. la Cavalerie chargeait en «haie» avec po ur arme principale la lance. D'abord vict imes de l'arme à feu , les cava lie rs se convertire nt très vite à cet o util de comba t pour manœuvrer en «ca racole permettant à cha que rang de tirer avant de lai sser 6
la place au suivant après avoir effectué un e volte. La raison d'être de J'existence des dragon s pourvus d 'un armement à feu se confo nd avec l'o rigine même de l'anne à feu. Mon tluc ra pporte en effet qu'il avai t sous Fra nçois 1- à Ce riso lles «des ar que bus iers à che val, lesq uels mettaient pied à terre » au moment opport un, harcelant les fuyards de leur feu. On pe nse que d' abord appelé arque busie r à cheval, «d ragon» était devenu un sobriquet peut-être dû à l' éthymologie du mot, dan s la mesure où origi nai res d 'Allemagne ou d' Italie, les verbes ctrahere» ou etragene signifieraien t «po rter». D ès son appa rition. le dragon manœuvrait donc à cheval po ur mettre pied à terre et combattre avec une anne à fe u. De nom breux textes en po rte nt témoignage. Dès 1523, un aute ur affinne que «l'inventio n des armes à feu, ces instruments diaboliques, inventéz en qu elque méchante boutique po ur dépeupler les roy aumes et républiques des vivants et remplir les sépulcres des morts , fit paraîtr e dan s les rangs de la Cavalerie des arque busiers à chevab. Bien que dè s 1555 un certain capitain e Labiche, char gé par le du c d'Alenço n de s'emparer du village de Paluez sur la petite rivière de Sens, «marcha pro mpte me nt au village avec ses dragons, leur fit mettre pied à te rre, se retran cha en cet endroit et défendit le passage pe nda nt q uatre heures», l' appellation «dragon» ne fit son appa ritio n qu e sous le rè gne de Henri III. Sully lui-m ême nous précise que Henri IV , assiègeant Rouen en 1591, de vant s'opposer à l'arrivée d'une année ennemie venant d'A uma le fit mettre pied à terre à 200 arquebusiers qu 'on appe lait dan s ces temps-là des «dragons». Henri IV enrégime nta les dragons officiellement créés en Fran ce par le Maréchal de Brissac pendant les dernières années de l'occupation d u Pièmont, de 1550 à 1560 . Grâce au choc des «ar quebusiers» ou «dragons» il remporte le 5 juillet 1595 une des plus bell es victoi res de la Cavalerie française à Fontaine-Française ( 1). Licenciés en 1628. Richelieu en re constitue six régiments en 1635. En 1645, le Mar échal de la Ferté commande le premier régiment officiel de dragons qui , au siège du Quesnoy, comba ttant à pied, conquiert «ses premières lettres de nobl esse ». Louvois ayant app récié leur service en 1667 durant la Gu erre de Dévolution (1667- 1668) propose au Roi la charge de Colonel-Géné ra l des dragon s. Elle fut créée le 2 avri11668 etle 17 mai 1669 un édit organise le Corps des dragons. Le début es, précis: «considéran t que nous avons sur pied deux régiments de mousquetaires à che val, dits dragons... » Avant d'être nommé Lieuten ant-G énéral en 1670 au co mma nde me nt de l'Année du Roi devant se rendre en Flandre. le m arquis de Puy-Guilhem. fut ur duc de La uzu n, sera le premier Colonel-Géné ra l des Dragons. En 1678 quatorze régiments de dragon s, appelés «Q uatorze Vieux », alignaient 10000 hommes. Durant les sièges. assimilés aux grenad iers, ils obéissaient au Colonel-Géné ra l de l'Infanteri e. D ' autre part, en rase campagne, montés sur des petits chevaux, ils étaient employés pour l'escort e et l' «éclairage» et dépendaient alors de la Cavalerie. Composée de
(1) Voir TOIM J . pag~ Il. «La Cavalerie lourde. les cuirassiers»,Jacq ues G randur, Editeur.
20 à 60 hommes, la compagnie éta it dotée d'un guidon (1). En effet, simples auxiliaires de la Cavalerie , les dragon s ne po uvaient prétendre à une enseigne attribuée aux «hommes d'armes », le guido n étant lui réservé aux auxiliaires. Armé d'un pistolet , portant l'armement du fantassi n, le dragon (2) ne fit panie d'une arme à pan qu'à partir de la création de la charge de Colonel-Général. Le 17 décembre 1684 fut créée la charge de Mestre-de-Camp Général des dragon s mais il n'y eut ja mais de commissaire général. Ju squ 'en 1689 ils évol uèrent en Corps à gauche des régiments d' Infanterie, puis après 1689, ils formèrent une deuxiè me Cavalerie, placés qu'ils furent sous les ordres du commandant de la Cavalerie. Seulement durant les sièges il fut prévu de les laisser aux o rdres de l'Infanterie (3). En 1688 avaient été créés les D ragons du Roi (4). Turenne avait usé de ses «dragons et de la Cavalerie » po ur imposer nos armes en Alsace, précisant dans ses instructions qu e le «véritable service de s dragons se fait à pied . Les dragons de Beaupré-Ca valerie (5), Hocquincourt-Dragons, Reine-Dragons (6), Sauvebœuf-Dragons (7), Listenois-Dragons (8), Seyssac-Cavale rie (9) s'imposèrent dans de très nombreuses ren contres et batailles. A Sinzheim en 1674, les Dragons de la Re ine mettent pied à terre, chassent les Impériaux des boucles de l'III, passent la rivière à la nage, enlèvent le château et la ville. A Entzheim en 1672, les dragons du Royal et de Listenois enlèvent un
(1) D~ fo rme rectang ulaire, Ulre extr émlté fixée à la hampe.t'autre découpée en de m i-cere/es convexes. (2) Vêtu d 'un habit bleu , rouge, gris, isabelle (ou ven tre de biche) aux rev ers, parements et passementerie cramoisis, jaunes ou verts ou de mêmes nuances que l' habit, de culottes de p eau jaunes et de bottes ou de houseaux de cuir (lorsqu 'ils combattaient à pied). (3) L 'ordonnance du 1" octo bre 1689 stip ule en effet que «les dragons rouleraient à t'avenir avec la Cavalerie et p rendraient la ga uch~ de cene anne, saufdans les sièges où ils rouleraient avec l' Inf anterie dont ils p rendraient la gauche ».
(4) Lev ésous le nom de D rago ns Etrangers du R oi en A llemagne. par le G énéral M ontecucu//i qui avait p ensé un moment se meure au service de Louis XIV, le 1 ~ r égiment de D rago ns fut créé ~n 1656. On y inco rpora ~n 166 0 les Drago ns de la Ferté ce qui fit que les Dragons du R oi se virent retirer la dénomination «d 'étrangers». Les chroniqueurs rapportent que ependanr to ut le règne d~ Louis X IV les dragons on t été les soldats jouissant de la p lus grande reputation», (5) Futu r4'-. devenu Reine-Dragons . (6) Lorsque le Cwalierd'Hocquincourt, mestre de comp,/ul tué à Gamshürs t. (7) Futu rJ-.
(8)
Futur 9'-.
(9) Futur 14'-.
8
bois en combat à pied. emportent cette clé de toute la position puis, remontant à cheval chargent avec la Cavalerie du comte de Lorges. cMontés sur des petits chevaux qui ne leur permettaient guère de se mettre en ligne s , Feuquièresdans ses mémoires, nous précise en 1688 eles dragons ont souvent fait croire à l'ennemi qu'une nombreuse infanterie s'était portée sur un point où on ne soupçonnait pas qu'elle pûtarriver aussi rapidement ». Le nombre de régiments de dragons s'étantélevé jusqu'à qu arante-trois à la guerre de la Ligue d'Ausbourg, (1688-1697), vingt-h uit sont licenciés à la Paix de Ryswick. Quinze Corps restent donc en ligne. A Steinkerque en 1692, brillante bataille remportée par Luxembourg sur Guillaume d'Orange, les dragons exécutent une chargedécisive. En 1693, ils culbutent les fameux cuirassiers.de l'Empereur. A Friedlingenle 14 octobre 1702, Colonel-Général-Dragons (1), et d'Hoequincourt (2) se distinguentaprès les sièges de Kehl et de Landau, aux bataillesde Spire (15 novembre 1703), gagnée par le Maréchal de T allard et d'Hoschtedt ( 13 août 1704). A l'Armée d'Italie, Bourbon-Cavalerie (3), Dauphin-Dragons (4) et Vérac-Dragons (5) participent à la vietoirede Luzzara (15 ao ût 1702) remportée par le Mar échal de Vendôm e sur le Prince Eugène . Tout Je Dauphin-Dragons a combattu à pied et a décidé du sortde la journée. Condé-Cavalerie (6), Chartres (7) et Toulouse (8) prennent un e part importanteà la bataille de Denain. Durant la guerre de Succession de Pologne (1733- 1755) à Rheinwilller, Colonel-Général culbute da ns le Rh in un Corps de 3 000 Allemands, Royal-Dragons (9), Condé, Bourbon, Chartres et Colonel-Généralparticipent à la guerre de Succession d'Autriche et permettent les prises de Linz et de Prague en 1741 . En 1746 tous les régiments de dragons engagés sous les ordres du Maréchal de Saxe au sein de l'Armée de Flandres, permettent les prises de Bruxelles, (26 février) d'Auvers, (15 mars) de Mons, (10 juillet) de Charleroi (2 août) et de Namur(19 septembre). A Rocoux et Lawfeld en 1746 ou 1747, les Dragons du Roi, de
(1) Furur 5- Dragons.
(2) Furur(l'- Dragons. (3) Futur ~ DragolU.
(4) Futur?- Dragons. (5) Futur]4- Dragons.
(6) Futur J- Dragons. (7) Futur J/i- Dragons. (8) Futur B- Dragons. (9) Futur P" Dragons.
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Bourbon, de Clermont-Prince, de Penthièvre, de Bellefonds (1) d'Orléans (2) des Volontaires de Saxe (3) se font particulièrement remarquer par leur efficacité. Lors de la réorganisation qui vit l'avènement de Louis XV, les régiments de dragons sont ramenés le 28 avril 1716 à huit compagnies de vingt-cinq hommes (certaines en ont compté jusqu'à douze durant la guerre de Succession d'Espagne). Le 1" février 1727, tous les régiments sont organisés en trois escadrons de trois compagnies. Afin que ces dragons servent aussi bien que les fantassins, on s'efforce de les monter sur des chevaux de peu de prix de manière que tout l'effectif participe à l'action à pied mais trop de dragons restent à l'arrière afin de garder les chevaux lorsqu'ils sont de qualité. Maurice de Saxe fera observer au colonel d'un régiment qu'il «commence à leur donner de trop bons chevaux; ils vont oublier qu'ils sont faits pour se battre à pied». Saxe rapportait qu'à Rocroi l'Infanterie espagnole avait été brisée par «les dragons qui se portent le 16 à Rocroi pour jeter des secours dans la place , se servent des outils dont ils sont pourvus pour remuer la terre et se retrancher. Ils parviennent aussi à mettre le trouble dans les postes avancés de l'ennemi qui ne peut se rendre compte de la promptitude de l'attaque; leur mission termin ée, ils remontent à cheval» . Maurice de Saxe imitant Frédéric II, répudie le tir à cheval et la charge en fourrageurs pour inaugurer la charge au galop qui permet d'aborder à grande vitesse et puissamment les murs de l'Infanterie soutenue par le feu de ses armes, Afin que le choc soit plus efficace,les charges s'effectuent par vagues successives et très rapprochées. Toute la Cavalerie sera employée en de telles masses jusqu'en 1805. Les dragons, ne pouvant plus assurer la protection de la Cavalerie par l'appui de leur feu, remplacé d ésormais par celui de l'Infanterie, se transforment en cavaliers légers, à l'instar des hussards et pour cela s'allègent d'une partie de leur matériel. Formé par le Maréchal de Saxe en 1643 , le Corps des Volontaires de Saxe de 1 000 hommes (4) passe après la mort du Maréchal, survenue le 30 novembre 1750, Volontaires de Schomberg,le 22 juin 1755 (5) . Le casque à turban en cuir de Russie ou de peau de phoque, maintenu de chaque côté par une rosette en cuivre à une calotte de similor surmontée d'un cimier d'où s'échappe une queue de crin porté par les uhlans, servit de modèle de nouvelle coiffure aux dragons. Les régiments, au nombre de seize en 1748 , sont portés à dix-sept en 1763 par la réunion de Schomberg. Le Roi, par l'ordonnance de mars 1776, porte le nombre des régiments (l) Futur 14'- Dragons .
(2) Futur
ur Dragons.
(3) Futur 17'- Dragons. (4) Six brigades de 160 hommes chacune, 80 uhlans ou lancie s et 80 pacolets ou paysans armés d'une carabine. (5) Augmentés de deux compagnies, les Volontaires de Schomberg devinrent le 1"' avril 1762 régiment de dragons etprirent le ri' 17 dans les rangs de l'Arme.
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de dix-sept à vingt-qua tre par adjonction des régiments de cavalerie de Chartres, Co ndé , Bourbo n, Conti (devenu Boufflers), !a Marche (devenu Conti), Penthièvre et Noailles. Chaque régiment gardesonordre d'ancienneté de création ce qui modifia, bien sûr, l'ordre de tous les régimentsqui sont alors: 1 Colonel-Général 2 Mestre de camp Généra! 3 Royal 4 Du Roi 5 DelaReine 6 Du D auphin 7 De Monsieur 8 D'Artois 9 D 'Or!éans 10 De Chartres 11 De Condé 12 De Bou rbon 13 De Conti 14 De Penthièvre 15 De Bou fflers 16 De Lorraine 17 De Custine 18 De la Roche Foucauld 19 De Chabot 20 De Lanau 21 De Be lzunce 22 D e Languedoc 23 De Noailles 24 D e Scho mbe rg Les régiments de Cavalerie comportaient unescadron de cheveu-l égers tandis que les régiments de dragons comprennent, outre cinq escadrons, un escadron de chasseurs à cheval provenant de la suppression de la cavalerie des légions légères mixtes créées pourles besoins de la guerre. En 1779, les escadrons de chasseurs issus des dragons forment six régiments de chasseurs à cheval, numérotés de un à six et prenant place à la suite des dragons. La composition des compagnies de régiments de dragons définie par l'ordonnance du 15 septembre 17 76 était lasuivante: 1
capitaine-commandant
1 capitaine en second 1 lieutenant en premier 1 lieutenantensecond 2 sous-lieutenants 1 mar échal-des-logis enchef 1 mar échal-des-logis ensecond 1 fourrier-écrivain 8 brigadiers 85 dragons 2 trompettes
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1 frater (créé le 25 mars 1776, il devait aider le chirurgien-major) 1 maréchal-ferrant soit 100 hommes au total dont 91 montés. Nous savons que les dragons portèrent primitivement l'habit rouge ainsi que de longues guêtres de cuir et un bonnet, dont s'inspira le bonnet de police (1) dont la base était entourée soit d'un bourrelet en forme de turban soit d'un retroussis garni de fourrure et dont l'extrémité retombait sur l'épaule. Les régiments se distinguaient par des couleurs distinctives portées au bonnet, aux revers ou au justaucorps. L'armement est composé du fusil d'Infanterie, d'un pistolet et d'une épée droite. Les officiers portent à pied la pertuisane et les sergents la hallebarde. En 1679, le 22 février, un sabre de 33 pouces à poignée de cuir, à pointe courbe et double tranche (2) remplace l'épée et un fusil plus petit remplace celui d'Infanterie. Par l'ordonnance du 24 janvier 1680, un hautbois remplace le tambour de chaque compagnie. A partir de 1690 la Cavalerie reçut un uniforme qui jusqu'alors n'était défini, dans chaque Corps, que par le mestre-de-camp. Sur les trente et un régiments de dragons, quinze en effet n'ont pas d'uniforme (3). Le rouge devient la couleur la plus couramment adoptée à tel point qu 'en 1698 tous les régiments appartenant à des gentilshommes sont habillés de rouge. Considérés comme deuxième Cavalerie depuis 1689, les dragons perçoivent un guidon pour le service à cheval qui s'ajoute au drapeau brandi pour le service à pied. Une ordonnance du 20 avril 1736 fixa l'uniforme des dragons: habit rouge, de même forme que celle de l'Infanterie, culotte de drap rouge, souliers bouclant haut, bas blancs, guêtres de toile noire ou blanche, serrées par des boucles ou boutons de cuir, manteau rouge, bonnet de drap rouge bordé de fourrure, remplacé parun chapeau de feutre galonné d'argent. Une ordonnance du 10 avril 1737 oblige les officiers au port de l'uniforme : «il est enjoint aux officiers des troupes de dragons de porter l'habit uniforme... comme le plus décent ou le plus convenable pour les faire connaître et respecter des dragons... » L'ordonnance du 1cr mai 1750 «sur ce qui doit être dorénavant observé pour l'habillement, l'équipement et l'armement des régiments des dragons» réglemente les uniformes des régiments de dragons à tel point que bon nombre d'entre eux ne se distinguent plus que par les couleurs des galons d'équipage et des épaulettes. L'ordonnance royale du 21 décembre 1762 abolissait l'habit rouge qui caractérisait les dragons pour le remplacer par l'habit vert avec distinctions de couleurs différentes. La mise en application eut lieu à partir de 1764. année où le casque de Schomberg (futur 17*'-régiment) est adopté par tous les dragons. (l) Qui nefut abandonné qu'en .. . 1961 dans l'Année Française. (2) Le fourreau étant de bois recouvert de cuir et garni de laiton.
(3) D 'après une pièce manuscritefaisant partie d'un lot appelé «les tiroirs de Louis X/V,..
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L' ordonnance de 1779, outre qu 'elle dotait les dragons de la veste blanche et de la culotte de peau blan che, ajoutait une visière au casque . Refondue le 1" octobre 1786, l'ordonnance de 1779 réglementa l'ensemble de l'uniforme des dragons: l'h abit vert se ra doublé de «serge ou cadis de la couleur de s distinctions réglée s pour chaque r égimenrs .Jes poches étan t figur ées en lon g ou en tr avers. Les insignes de grade seront les mêmes qu e ceux des cavaliers. La culotte sera de peau de daim , q uatre livres versées par an devan t paye r les frais d'e ntretien. Le manteau à capuchon sera de drap gris blanc piqué de bleu , egarni de trois brandebourgs de chaque côté faits avec les galons affect és à la distinction de l'équipage de cheval de chaque régiment et parementé sur le devant de serge ou cadis de la couleur distinctive ». Chaque compagnie de dragons sera distinguée «par une houppe de laine de forme ronde et applatie de six lignes d'épaisseur et de di amètre, qui sera portée au dessus de la rosette gauche du casq ue ; celle de 1'" compagnie sera écarla te; celle de la 2-- bleu céleste, celle de la 3-- rose, celle de la 4-souci. Le to ur du bonnet «fait avec les éco nomies de la co upe de l'h abit neuf et les meilleurs morceaux des débris du vieil habillement», sera relevé et bordé à plat d'une bande de drap «d'une couleur distinctive de dix lignes de large », le haut étant garni «d'une frange de drap, moiti é de la couleur du fond du bonnet, moiti é de celle de la co uleur distinctive ». L'armement des dragons, brigadiers et appoint és est co mposé d'un sabre, d'un fusil à baïonnette, d'un pistolet et d'un outil. Les adjudants, mar échaux-d es-logis, fourriers, tam bou rs et trompettes son t armés d'un sabre et de deux pistolets. Les officiers portent le sabre dro it et sont armés de deux pistolets. La lame du sabre est droit e à de ux gouttières et atteint près d'un mètre . La solde attribuée à chaque grade en 1788 est la suivante: 6 000 livres par an pour un colonel 3 600 livres par an pour un lieutenant-colonel 1 800 livres par an pour un capitaine 800 livres par an pour un lieute nant 12 sols par an pour un mar échal-des-logis 10 sols et 6 deniers par an po ur un fourrier 7 sols et 6 deni ers par an pour un brigadier 7 sols par an pour un ap po int é 6 sols et 8 deniers par an pour un dragon. L'ordonnance du 25 juillet 1784 règle la composition de tou s les régiments de Cavalerie , qui, comme ceux des carabiniers, sont désormais à qu atre escadrons formant chacun une seule compagnie . Chaque escadron en temps de paix compte un effect if de 110 hommes ta ndis qu'en temps de guerre il passe à 169 cavaliers dont douze à pied et un trompette. Le 17 mars 1788, les charges du Colonel-Général et de mestre-de-cam p sont suppri mées. Le gra de de chef d'escadron est créé.Ie régiment passant sous le commande ment d'un colonel. Il ne subsiste que dix-huit régiments de dragons puisque six deviennent . chasseurs à cheval: Bouffl ers, Montmorency, Deux-Ponts, Durfort, Ségur et Languedoc. 13
Suivant le réglement du 1'"janvier 1791, les régiments quittent leu rs noms et ne sont désormais distingués que par des num éros de rangs: 1- régiment de Dragons ex-r égiment Royal 2- régiment de Dragons ex-régiment de Condé 3- régiment de Dragons ex-régiment de Bourbon 4- régiment de Dragons ex-régiment de Conti 5- régiment de Dragons ex-régiment Colonel -Général 6- régiment de Dragons ex-régiment de la Re ine 7- régiment de Dragons ex-régiment du Dauphin 8- régimen t de Dragons ex-r égiment de Penthièvre ~ régiment de Dragons ex-régiment de Lorraine 10- régiment de Dragons ex-régiment de Mestre-de-Camp gén éral 11- régiment de Dragons ex-régiment d'Angoulême (lui-même ex-La Roche -Foucauld) 12- régiment de Dragons ex-régiment d'Artois 13- régiment de Dragons ex-régiment de Monsieur 14-- régiment de Dragons ex-régiment de Chartres 15- régiment de Dragons ex-régiment de Noailles 16- régiment de Dragons ex-régiment d'Orléans 17- régiment de Dragons ex-régiment de Schomberg 18- régiment de Dragons ex-régiment du Roi
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12ème Régiment de Dragons «Nu nquam retro»
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réé en 1675, don c six ans après l'édit qui agençait le ~~~ 't ~ Corps des dragons, - ~ ... Bretesche-dragons est formé j ...... :J à Maëstricht, en partie avec des compagnies liégeoises. Le marquis de la Bret esche en devient son mest re-de-camp. En 1678, pe ndant la guerre de Ho llande , ce de rnier attaque par surprise la ville et la citadelle de Lew, en Bra bant, et s'en rend maître. Passé C hevil ly-Dragons en 1682, puis Caylus-Dragons en 1688, l'u nité est engagée pe nda nt la Ca mpagne de Flandre au combat de Walcourt pu is devenue La utrec-Dragons en 1696, il rejoi nt l'Allemagne puis l'Italie où son mestre-de-cam p. Ie comte de La utrec est mortellement blessé en traversan t le PÔ à la nage à la tê te de son régiment. Puis les dragons sont de Luzzara en 1702 et de Cassano en Lo mbardie en 1705. Revenus à l'A rmée de Fla ndre, ils cha rgent à Malplaquet et pa rticipe nt à to utes les dernières cam pagnes de Louis XIV. Sous la rége nce d u duc d'Orléans, Je régiment assiège Fontarabie et Saint-Sé bas tie n en 1718-1719 puis Trarbach et Philippsbourg. Penda nt la guerre de la Succession d'Autriche (17 4 1-1748) il est à Ellenboge n, ? ,.
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1. Sapeur en
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t enc e _ 1809
charge aux affaires de Saverne et Fribourg et entre en Flandre. Avant de re jo ind re les côtes de Bretagne en 1779, il fait les Campa gnes de Hanovre etdu Rhin en 1758-1 759 et 1762 pendant la gue rre de Sept Ans. En 1774, le ré gime nt est donné au comte d'Artois et il devient alors Artois-Dragons. Au début des gue rres de la Révolution , devenu 12- Régiment de Dragon s en 1791, l'unité est à l'Armée du Ce ntre et charge à Valmy et surto ut à Jemmapes (l ke inscription à so n éte ndard) où il prend de nombreux cano ns à l'ennemi. A l'Armée des Ardennes en 1793 , le 12...... est à Wattigni es et Maubeuge qu' il sa uve du blocus. A Fleurus, en 1794, il cha rge les A utrichiens puis au sein de la brigade Cha mpio nne t avec le 12Chasseurs il pa rticipe à la fulgurante Campagne d' Italie (co nquê te du Pié mo nt, Alexandrie, la Trebria, Novi, Marengo, Verone, et T révise) de 1798 à 1801 aux ordres du che f de brigade Pagès. En 1805, le 12...... au sein de la Réserve de Cavalerie cha rge à Wertinge n, Ulm et surtout à Austerlitz, no m qu 'i l inscrit en lettres d'or sur so n éte ndard. En 1806, avec la3..... Division de Dragons, le 12...... est à Ién a et Prentzlow. A u co mba t de Nasielsk, le 24 décembre, le lieutenan t Schmitt après avoir traversé le camp russe, a son cheval renversé. Il se défend à pied, au sabre, remonte à che val et... retraverse le camp de s fantassins ennemis. En 1807, les dragons chargent à Ey lau , prennent Guffstadt et forcen t l'ennemi à battre en retraite vers Heilsberg (trois ième inscription à l'étendard) . De 1808 à 1813, le 12""" est envoyé en Espagne. Autour De l Arzobispo, le 22 décembre 1808 , le régiment repousse dans le Tage, après un rude combat de plus de cinq heures 2000 fantassins et 600 cavaliers. A uparavant à Ocana (quatrième inscription à l'ét endard ) il prend trente-deux drapeaux et quarante-six canons. Son nouveau co lonel, le baron Me rhes qui a remplacé le co lonel de Mart igny blessé mortellement sur les rives de la Guadiana, le
Z. Tro mpene en grande tenu e · 1804
26 mars 1809, es t cité par le gé né ra l Sébas tiani comme s'éta nt particulièrement distingué. Le 12- participe à la co nq uê te de l' Anda lousie puis avant de passer les Pyrénées se ba t à Vito ria en 18 13. Ce tte mê me année, en 18 13, le 12·..... est à Dantzig ava nt de rapatrier le sol nationa l à défendre durant la Ca mpag ne de Fra nce . Il se bat à Paris, aux portes de C lichy et de s Ternes contre les Russes. Il devient Dragon s d'Orléans (n"7) so us la 1·" Restauration. En 18 15, sous le co mm ande ment de Grouchy, le 12·..... est à Charleroi, Fleu rus, et Ligny . Il re traite sur Na mur puis passe la Loire à Tours et est lice ncié à Na ntes . Il ne sera reformé qu 'en 1825 avec le 24·..... Régiment de Chasseurs à Cheval de s Vosges. 19
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classiques du dragon. Tout en - ~ .. c~m~erv:ant les partic~la.rités , -... . . distinctives du 12- regiment, P. Beni gni a not é ici plu sieurs types mo ins connus: l' officier en tenue journalière , le brigadier en sur culotte grise à bande verte, le maréch al-des-logis chef de 181 3 avec ses sacoches de co mptabilité , et qui, depuis le règlement de 18 12, a re pris le casq ue qu oique co mp agni e d 'élite. Remarquer surt out le dragon compagnie d'élite de 1806 . 11 ne s'agit pas là d'un dragon à pied , ni d' un dragon en service à pied, mais bie n d' un dragon mo nté com battant pied à terre pendant un engageme nt. Pour ce comb at , les dr agons prenaient le urs fusils avec la baïonnette , et dé tachaie nt leur cei nturon qu'ils fixaient au pommeau de la se lle avec leur sabre, leur fou rreau de baïonnette et leurs crispins.
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19ème Régiment de Dragons «Un intrépide régiment»
ppa rus en 1554 dan s les ra ngs de l' Armée, les dragon s so nt ~l?~~t.":- enrégime ntés par Lo uis XIII "":: ~ en 1635 «avec la mission de . ~co m ba tt re à pied et à cheval u .... dans tou te s les occasion s du service ». E n 1674 , le gouverneur de Philipp sbourg, Charles de Fay obtient de Lou is XIV la permission de lever un régi ment de dragon s do nt il est nommé le l " janvier 1675 mestre de camp. A la paix de Nimègue, en 1678. il est à Bri sach o ù en 1696 il prend le st.... rang dans les qu atorze régi me nts en service . Peu dans la gue rre de la Ligue d 'Ausborg «La La nde -Dragons » du no m de son nouveau che f, le marqu is de la Lande participe au siège de Phillipsbourg avec l'Armée du Rhin. Puis en 1690, il est dirigé sur l'Italie et se distingue à la bataille de Staffarde . Devenu Vérac en 1699, il a le numéro 9 et il repart en Italie où il prend part à la victoire de Luzzar a en 1702 , puis à l'h eureuse journée de Cassano le 16 ao ût 170 5. Sou s la Régence, il change deu x fois de propriétair e et en 1732, il est en ga rnison en A lsace avec quatre escadrons de deux compagnies. De 1740 à 1748 «L' Hôpital-Sainte-Mesme-D ragons» rejoint la Bohême . Chevert reste à Vienne
9. BriJ!adier en petit e tenu e - 1800
24
ainsi que le futur 1 ~ . Pa rcourant la France d'uncamp à l'autre il rej oint Gê nes et en 1749 ilpasse «La Ferronais-Drago ns». Durant la Gue rre de Sept Ans, il est Crewelt (1757), à Mind en ( 1758). A la Paix de Paris, il échoit à un nou veau mestre de camp, le vicomte de Chabot po ur devenir darnac-Dragons» en 1766. Par ordonna nce du 25 mars 1776, le Roi po rte le nom bre de régiments de dragons de dix-se pt à vingt-quatre et pa r l'a ppo rt de sept nouveaux Co rps aux dragon s Jarnac perd son numéro Il et devient définitivement « 19t ..... Dragons». Jusqu 'en 1779. les drago ns tiennent garnison en A lsace puis à Sedan et en 1780 le prince Guillaume de Bavière. vicomte de Deux-Ponts, devie nt le mestre de camp. En 1784 , le 19'"" Dragons, «Deux-Ponts». passe à q uatre escadrons qu i entemps de guerre aligne nt 169 cavaliers. L'ordo nnance roya le du 17 mars 1788 transformait six régiments de dragons en chasseurs; le 19- passe «Chasseurs de Flandre» (fut ur 3- Chasseurs) . Le prem ier tg- Dragons cessait d'ex iste r. En pleine tourmente révolutio nnaire . un nouveau 1~ Dragons est créé avec les Volontaires d'Angers. ville qui avait accueilli. sous les o rdres du géné ral leigonyer, un dépôt de volonta ires à cheval dediversdépartements de l'ou est pu is envoyé dès mars 1793 combattre l'insurrection de Vendée. A u sein de l'Armée de Ve ndée, le 19'""est d'abord l'unique régiment de Cava lerie puis renforcé de Corps francs et d'escadrons issus de l'Année du No rd et de cinq régiments de l'Année de Mayence il est engagé dans tous lesaccrochages précédant la perte de Sau mu r le 10juin 1793 . Le l ~a uxo rdres de Westermann sabre les défenseurs désespérés du Mans ( 12 décembre 1793) ct seprésente po ur empêcher le passa !;e de la Loire à Ancenis. Enfin, en mai 1794 le Comité de Salut Public décide de créer une Année de Réserve qui doit se diriger ve rs les fron tières de l'Est. Avec l'Armée de Moselle il est à la prise de Trêves le 9 août 1794 puis il passe à l'Armée de Rhin-et-Moselle avec un
effectif de 414 cavaliers. Le 18 sep tembre 1798, le chef de brigade Boisard à la tête de 250 cavaliers qu 'il reste au régiment, se rue dans la gra nde rue de Kehl défendu e par l'artillerie autrichienne . pe rmettant la ret raite de l'Armée. De juin 1798 à novembre 1799, le 19'"" est aux Années d'Italie. Réduit comme tous les régime nts de dragons à quatre escadrons par l'ar rêté directorial d u 7 ja nvier 1798,Ie 1~ entre en Italie avec à peine 270 ho mmes et trente-neu f officiers. Le 28 novembre 1798, le chevalier de Micherou x avec 18 000 homm es se heurte à Porto-Di-Fermo aux faibles forces de 3500 fantassins et 180 sab res des 2- et 3Escadrons d u 1~ de Casabianca devant couvrir A ncône . Ent raîné par son nouveau chef de brigade Poitou, le 1~ do nt chaque «soldat paru t être un héros» permet de décimer la force ennemie de 6000 Napolitains et de lui prendre trent e pièces d'artill erie. A u po nt de Rold , le 21 ja nvie r 1799, 30 cava liers aux ordres du lieute na nt Dehas sème nt l'effroi
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Le régimen t a ux effectifs de 426 cavaliers part en ca mpagne en 1805 au sei n de la Réserve de Cava lerie de Murat (2Brigad e de la 4 - Divi sion à cheval). Monté sur des chevaux de paysans allema nds , le 1~ va s'y couvrir de gloire. A Elchingen, le 14 octobre 1805 , aux ordres du co lo nel de Ca ulai nco urt , trois escadrons hachent une co lonne de l' Infa nte rie autrichie nne et fo nt 250 pri sonniers après que le lieutenant Pitard ait barré la route ... avec 9 dragons aux fan tassins. Le 1g- rentre à Vienne pui s participe à la journée d 'Austerlitz (2- inscription à l'étendard). Le 1~ D ragons repasse à la Réserve dt Cavalerie (4- Division de Dragons, géné ral Sa hue) après avoir fait partie d u 1 Corps et s'apprê te à la fulgurante Campagne de 1806 du rant laquelle il parco urera 91 1 kilomèt res en 36 jours. Il inscrit Iéna à son éte ndard . Dégagean t le 9- Léger à Mo rh ungen, «le I ~ Drago ns, cet intré pide régimen t »,
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et ne s'y so it conformé. R aisons de se ntime nt, me répond très amical ement P. Benigni . C'est très possible, mai s elles ont leur valeur dans ces qu estions de tradition ; quoiqu'il en soit, chacun de nos lect eurs en tirera la conclusion qu 'il voudra.
1813-1815.- Les dragons qu i revinrent d'Espagne en 181 3, n'a vaient pas encore reçu d'habits-v estes du moins d 'habits- vestes à revers conform es a u règlement récent de 1812, A leur ret our, o n leur enleva leurs fusils po ur a rmer l'Infanterie des nouvelles levée s. Les vede ttes utilisaient donc leu rs pistolet s d 'arçon. Le dragon de la planche 46 a défait sa co urroie de guindage, ainsi qu e le prescrit l'ordonnan ce, e t a rabattu sa scha braq ue sur ses cuisses pour faire fe u rapidem ent de ses deux pistolet s, Il po rte ce pan talon à la mameluck, pro venant d' Espagne qu 'on vit e nco re aux d ragons pendant la Campagne de Fra nce , et don t parl e un Alsacien dan s ses so uve nirs de 18 13- 18 14 (Revue d 'Al sace ). Notre dragon é ta it en vedette ou e n éclaireur et tire le coup 45
a reçu des mousqu eton s qu' il po rte en bandoulière au croche t (planche 50).
de feu d'alarme en faisant faire demi-tour à gauche à son cheval. to ujou rs comme le prescri t l'ordo nna nce. et en do nna nt à son pistolet la position curie use mais exa cte qu'o n lui voit. Tous ces détails si justement rendu s par P. Ben igni, font de cette planche un e des plus intéressantes de celtes consacrées au 1~ Drago ns. Le dragon de la planche 49 a reçu à nouveau un fusil. il po rte le manteau blanc à manches q ue prescrit J'ordonnance du 5 avril 1813. Pour la Campagne de 1815 les anciens habits son t presqu e tous usés et l'habit veste se généralise; comme arme ment le 1~
49. Onlon
~n m . ntnu •
Etendards.- A u début de l' Empire, il y a un A igle par escadron porté par le plus ancien sous-officier. Ce sont les A igles distribués en 1804 (planche 20) , un losange blanc occupe Je milieu de l'étendard. Depuis 1808 il n'y a plus qu ' un A igle par régiment. E nfin en 181 2 l'Aigle est mod ifié et son tablier porte les tro is couleurs en bandes verticales (planche 48). Les broderies en furent variables; ce lles q ue P. Be nigni a reproduites (planche 48) diffèren t du modèle régle menté en 1812.
1814. PrNCril rn twril 18 1J
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50. D nlKon an l: l'anntmtnf
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18/j
47
Les Dragons à pied
• n dé signe habitue llement sous ce nom des soldats de deux espèces d iffé rentes qu'il nous fa ut disti nguer de suite: Les pre mie rs ce so nt des
~ dragons momentanément dé mo ntés. réduits à mar cher à pied, o u des co nsc rits attenda nt leurs chevaux. Les dessins faits en Allem agne nou s en mon trent de nomb reux exe mples : les un s porta nt leur porte -ma nteau, so it so us le bras. so it a u bout de leu r fus il, les a utres e n brodequins avec un pa nta lo n quelconque, privés de leurs bo ttes par un incident de campag ne . Nous donne rons dans un e sé rie ult érieure qu elqu es spécimens de ces isolés, qui n' ont pas d' uniforme particul ier. . Les seconds so nt des Corps de dragons organisés co mplète me nt à pied . E n quatre circonsta nces, des formations de ce ge nre furent organisées sous le premier e mpi re . 1· A u camp de Boulogne 1803 ; 2· Surie Rhin e n 180 5; 3· E n Italie en 1805; 4· E n A llemagne e n 1806. 1· A l'armée des cô tes. - Deux divisions de d ragons à pied furent formées sous les ordres des généra ux Klei n et Bara guay d'Hilliers, les régiments y e ntrè re nt complè te me nt co nstitués à de ux escadrons, ayant renvoyé au dé pôt le reste du régi ment e t tous les chevaux. U ne lettre du M inistre de 50
IIGuerre du 2-1- octobre 1803. don ne la axnposilion de ces di visions . La division Klei n com pre nd la brigade ~mlel (2- , 4'-, 10'-), la brigad e X ... (II ' m', Il'", I (1), nou s en donne la composition . Ce Co rps fut un des plus importants du genre, puisqu'il comp rend deux escadron s, de deux compag nies chac un, et une compagnie d'artillerie légère, en tout, seize officiers et plus de 300 sous-officiers, guides et artilleu rs. U ne situatio n de l'Armée d'Helvétie au 28 Brumaire An VIII (19 novembre 1799), nous le montre réduit à 176 guides . La d escription de l'uniforme a été donn ée par M. Gachot dans son volume sur la campagne d'Helvéti e (1799) d'après le tablea u de la ba ta ille de Zurich, peint en 1811 par les frè res Franque, so us la direct ion de Massén a. Le Maréch al et ses lieuten ants posè re nt et donnèrent de s ind ication s précises sur les uniformes des personnages. J'ai reproduit ce guide exactem ent (planche 74) en respe ctant ses curieuses bo ues qu i semblent d'une coupe tout e moderne ,
7.4. Guidr de
( J) Registre 24. Pièce J1' 240 des archives de M le Prince d ' Essling, cit ëe par M . Gacho t.
127
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à l'ArnIh d' lI t htt ir
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1799
Les Guides de Murat
1802-1803
n 1903. M. Co ttreau écrivait dans les Tenues des troupes de France: e Nous avo ns po ur 18021e contrô le no minatif co mplet de l'escad ro n à de ux co mpag nies de s gardes à cheval de Murat , sta tionnées à Milan , que nous avons tr ouv é dans les papiers du gé néra l Kellermann, chargé alors d'i nspecter toute la Cavalerie exista nt en It alie , mais ricn sur leur tenue.» D'autre part , M. Ganier-Tanconville possè de les états de se rvice de Saudrem ont (Armand -Philibe rt -Co nstant) qu i, lieute na nt aux guides de Bernadotte en 1802, passe en 1803 adjudant-major aux guides d u gé né ra l e n chef Murat. Nous n'avons aucun document su r leur tenue. J'i ncline à croi re cependa nt qu e ces guides de Murat so nt ces chasseurs à cheva l en scha pska qu e l'on trouv e sur le po rtra it de Murat précisé ment dat é de 180 2, et qu e Job a représentés su r la plan che 74 b is.
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Les Guides de Mortier
1803-1812
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nom mé géné ra l en chef _ .~ co mma nda nt l'armée de ~~ .. Han ovre. C' est donc cette dat e qu i es t le point de départ , ". de sa compagnie de guide s. En 191 2, M.le colone l Lo mbard a publié dan s la Gibeme un article où il dé crit un sabre de Cava lerie Légère dont la lame porte sur cha que face l'in scription «G uides du Géné ra l Mortier», su rmo ntée de la gravure d' un cavalie r. Le colone l Lombard a bien vou lu nou s co mmunique r une reproduction de cette gravure, d 'après laq uelle nous avons fait notre plan che 75 . Cette planche est extrê me me nt int éressante par la coiffure. C'es t le bonnet po lon ais de petite taille qui es t sous le Consulat, be aucoup plus fréquent qu'o n ne po urrait le supposer (1) . La particul arité de ce lui-ci réside dan s cette n amme jaune qui l'orne et q u'o n ne tro uve (J) Nous en avons eu un exemple (planche 74 bis) dans le chasseur qui lient le cheval de Mural. Dans la famille du G én éral U M arois est conservé un po rtrait de cet offi cier en aide-de-camp sous le Consulat avec u ne coiffure. Cette-ci est souvent m unie d 'une visi ère m obile. Nous la retrouvons so us U I1(' fo rm e dans les cheva ux -ligen d' A renberg.
75 .
132
Gu~
Ira IbltOHIr d1r" . - fonDlllio a ", I S03
généralement pas da ns les bo nnets po lonais. Il faut noter aussi la dragonne verte d u sab re. Sidans sa descript ion , le co lone l Lo mba rd adit «habit sans ret roussis», c' est que ceux-ci sont invisibles sur l'original en raison de ses petits dimensions; j'ai figur é les re troussis qui m'ont paru conformes au reste de l'unifo rme . Ce guide paraît être en petite tenue ; mais il devait y avoir dès cette époque une grande te nue à la hussarde. No us en avons de suite la preuve au mo ins pou r les of ficiers, par notre plan che 76 . Deux documen ts lui ont servi de base. Le premier est une miniature représentant Joseph-Stanislas Ganier, de Wisch.fieutenant aux guides de Mon ier er qui fut le grand -père du peintre collabo ra teur M. Ganier-Tan conville, auteur de la plan che. Lieutenant du 1"' Messidor An XI (20 j uin 1803). J.-S. Ganierpasse à la même date au co mmandement des guides du général en chef Mortier. La miniature qui le représe nte en buste avec tous les dé tails q ue donne not re planche, porte comme inscriptio n: «A rmée de Han ovre, 20 Messidor An XI , G én éral en chef Mortier» (9 juillet 1803). Le reste de la planche es. fair d'après un e sé pia aquarellée de l'époque q ue J.-S. Ganier avait donnée à son frère Jean-Baptiste et qui est co nservée dans la famille. Le pantalon de cheval figure dans la nome ncla ture des vêtements de J .-S . Ganier. Ce sont les coloris de ces de ux documen ts qui nous o nt permis de donner les couleurs de la planche 75. Co mme nou s le verron s plus loin . lorsque Bernad otte prit le co mma nde ment de l'A rmée de Hanovre. .Lâ. Ganie r prit le comma ndement de s guides de Bernad otte. Comme Mortier avait quitté son comma ndement en février 1804 po ur prend re le co mmandement de la Garde Consulaire, il est infin iment probable qu 'il n'e mme na pas ses guides avec lui et que ceux-ci passèrent tout entiers avec leur officier dan s le Co rps nouvellem ent formé des gu ides de Bernad otte. L'hi stoire des premiers guides de Mortier paraît donc s'arrêter là. En 1806, Mo rtier reprend le
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com mandement d'un des Corps de la Gra nde A rmée, c'est do nc cette da te qu'il faud rait assigner à la création de la 2- formation des guides de Mo n ier. Deux doc uments parfaitement concordants nous ont donné ces guides de Mon ier de uxième manière . Ce so nt: 1" Une planche de Weiland (document qui a servi à établir la planche du commanda nt Rozat de Mand res, dans sa Fra nce en campagne et le dessin de Ren é Louis da ns la Giberne). 2" U n dess in colorié à la main, q ui se trouve à la bibliothèque du Théâtre Royal à Berlin et qui a été reproduit pa r Knœ tel (Uniformenkunde, vol. X, planche 51 ). Ce son t ces documents q ui ont servi à P. Beni gni à faire la planche 8. J'ai donné ici da ns la planche 77 tous les détails d u dolman . Les tresses et les galons du do lman et de la culotte sont mélangés ven et ja une. A remarquer l'é quipemen t en cuir fauve. La plan che 78 rep résente l'officier tel qu 'il devait être dans sa gra nde tenue de gala, avec la schabraq ue en peau de panthère qu e partaient tou s les officiers de Cavalerie Légère chaq ue fois qu'ils le pouvaient. Mais à côté de ces grandes tenu es les guides de Monier du rent, comme les autres guides, avoir une seco nde tenue composée du suno ut et du pantalon de cheval. J'ai donné planche 79 un guide en ten ue de route dans une position permettant de voir les dé ta ils de la schab raque. Da ns son exce llente planche 8, P. Benigni a do nné le porte-manteau jaune des docum ent s allema nds, rep roduit par Knœt el, Lienhart et Humben do nnant un porte-mant eau ven, adopté éga lement pa r le comma ndant Rozat de Mand res, et q ui parait plus natur el. C'est celui que j'ai adopté po ur mon guide. Comment était fait le surtout? Nous n'en savons rien ; mais étant donnée l'imita tion des guides de l'Empe reu r que ces Corps se proposaient, étant donnés les rappo rts qu'il ya habituellement entre do lman et le surtout dans la Ca valerie Légè re, le surto ut qu e nous donnon s planche 79 est celui qui se rapproche le plus probablement de la vérité . Peut -être aussi le surtout n'eut-il qu 'un rang de bou tons, peut-êt re aussi les deux modèles
furent-ils panés. C'est ce doute qui m'a engagé à donner la planche 80 où l'on voit de ux so us-officiers dans des petites tenues qu i compon ent le port du chapeau et revêtus des deux surto uts possibles et même probableme nt port és tous les de ux. Le passe-poil, qui dessine les revers, doit être jaun e et non ven et ja une. Ce surto ut compo rta it-il trèfles et aigui1lettes? Certa ine ment pas d'aiguillettes, mais très probab lement des trèfles d'é pa ules en galon vert et jaune. Je ne les ai pas mis au cavalier en tenue de ro ute, mais je les ai mis aux sous-o fficiers en tenue de ville. Plusieurs correspo nda nts nous ont fait rem arquer que la da te de 1812 donn ée à notre plan che 8 dev ait être une erreur. Monier qui prend un commandement en 1811 dans la Ga rde et qui , à pa rtir de 1812, commande la Jeu ne Garde ne devrait plus, à ce tte da te, avoir de guides. L'o bjec tion de nos corresponda nts paraît do nc juste, mais no us devon s leur faire remarq uer que le titre do nné à Mortier en 1811 dans la Ga rde: «Colo nel Général de l'Artillerie, sapeurs et matelots de la Gardes est surtout honorifique, qu e sa prise de co mmande ment dans la Jeune G arde n'est que du mois d'avril 1812 et que cette datede 1812 est celle qu'a donn ée Knœtel et que donne Rozat de Mandres. Quoi qu'il en soit, si elle est possible, elle est l'extrême limite. Les guide s de Mortier n'ont pas fait la campagne de 18 12 et je ne serais pas étonné qu 'ils n'aient pas survéc u à la campagne d'Espagne de 1810- 1811. Ce serait donc en 1807 q ue les dess inateu rs allema nds auraient eu l'occasion de les croquer au passage.
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Les Guides de Bernadotte
1804-1809
o ur recon stit uer l'h istoire des un iformes des guides de Bernadotte, nous avo ns eu la bo nne fortune de trou ver des documents de tout premier .. o rd re qui nous perme ttent, avec des éléments anecdo tiques contempo rains, d'entrer dans bea ucoup de dét ails inédits ou pitt oresques el de jeter une lumière à peu près complète sur l'u n au moins des principaux Co rps de guides. Le 14 mai 1804, Bemado tre est no mmé commandant en chef de l'Armée de Han ovre, où il succède à Mortier après un intérim de trois mois. Il garde auprès de lui Joseph-Stan islas G anier, lieute na nt-commanda nt des guides de Mo rtier et le charge de forme r po ur lui un Co rps de guides, dont il lui do nne le comman dement (1). Grâce à plusieu rs miniatu res, aq uarelles et po rtrai ts co nservés jusqu'e n 19 14 et qu i ont été détruits depuis
8 1. Le C. pil. ine J . S. Cha...~ur.
(1 ) Il est probable que les Guides de M ortier ent rèrent po ur un e bonne part dans la composition du Corps des Gu ides de Berna dotte, N ous l'a vons dit plus haut.
138
G . ni~r.
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au cours des deux guerres mondiales, grâce à ses papi ers de famill e, grâce aux récits qu 'il avait e nte nd us de la bouche de Joseph-Stan islas Ganier, son gra nd-père, notre ami G ani er-Tanconville a pu recon stituer les tenues de ce Corps et compléte r ou co rrige r l'un ique documen t édité jusqu' à ce jour sur ce sujet, la plan che de Sühr qu i a été reproduite par Knœtel et par le co mma nda nt Ro zat de Mandres d an s sa France en camp agne. Les guides sont donc formés pendant l'été 1804 sous le nom de : «Chasse urs à cheval de la Garde du G én éral en Chef Bernadotte », La planche 8 1 représente la tenue de ca mpagne de l'o fficier et du guid e à la formation . E lle es t faite d 'après un dessin à la sépia, colorié d 'un no mmé Marm ot, qu i fut sous les o rdres de J .-S. Ga nier e t qui se retira plus tar d à Badon viller (Lorra ine) , où Ganier -Tanc on ville le connut encore. Le détail des tr esses de l'officier provient d 'une miniature co nse rvée d an s la famille et seule épave sa uvée de la destruction. Rem ar quons que l'off icier po rte une sa bre tache alors qu e la troupe n'en porte pas; pe ut-être es t-ce simple oubli d u dessinateur, mais nou s avons respect é notre source. Le Co rps ne po rt e pas , à cette dat e , de pelisse . Le collet du dolman d'officier entr'ouven laisse ape rcevo ir le collet du gilet. En été le dolman se portait souvent ouvert sur un gilet blanc ou vert , san s ornement ou à la hussarde, Notre planche 82 donn e dan s cette tenue d'été, le lieutenant comma nda nt en seco nd d e la co mpag nie. De ces documents se déduit la grande tenue que nous avons représentée plan che 83 po rtée par le brigad ier Péro t don t la Gi berne (2- année no> 7) a reproduit une si inté ressa nte lettre datée de 180 5 (1),
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( J) L 'article dt' la . Gi~mt'» porte en titre: • Lenre d 'un brigadier de chasseurs à cheval de la Garde Imp ériale», La lecture dt' la tenreet Sllrtolll dt' son post-scnptum montre qu e le tu re eu faux et qu 'il s'agit de la Garde du M aréchal Bernadotte, c'est- à-dire d' une troupe faisa nt partie du premier Co rps de la Grande A rmée, et non de la Garde Impériale.
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Quelque temps après la formation du Corps le lieute nant J .-S. G an ierpassait ca pitaine . La plan che 84 le représente dans une pe tite tenue de service po rtée également en campag ne, d 'après une mini ature très précise, qui concorde a vec un e aq ua re lle du général de Schauenbourg, ami de J .-5. Ganier, to utes les deux appartena nt à M. Ganier-Tanco nville. L'officier porte le ha usse-col ; cet insigne n' a rien d 'éto nna nt dans la Cavalerie Légère. Il fa ut rappele r qu ' à ce tte date le hau sse-col est po ur les o fficiers, comme la gibe rne. l'insigne de se rvice (ce que se ra plus tard la jugulai re); ma is tandis q ue la gibe rne se po rte avec tous les vêtements, Je hau sse-col ne se po rte qu'avec l' ha bit ou le surtout. Il disparaît ra d'ailleurs dan s la Ca valeri e, tout au début de l' Empire . Le trompette qui suit l'officier sur la plan che 84 et qu e nou s redonnon s planche 85 da ns tou s ses dé tails, provient de la mêm e so urce que la planche 8 1. A not er q ue le surt o ut du tr om pette po rte de s reve rs en po inte alors que nou s verrons tout à l' heu re celui des guides bo uto nné dro it. Les planches 86 et 87 do nne nt deux te nues d 'été du capitaine de s guides. Les docu ments iconographiq ues de la famille Ganie r se co mplétaient par un précieux manu scrit: c'est le livre de comptes de la femme de J.-S . Ganie r, où celle-ci a tenu à jour la nomenclature des effets de tenu e de so n mari. C'est dan s cette nomenclature que no us trouvons: 1pant alon de cheval en d rap vert avec cuir fauve (planche 8 1); 1pantalon de cheval en drap vert ; 1pantalon à la hussarde en d rap vert (planches 84 e( 95 ) ; 1pantalo n à la hussarde en d rap ro uge (planche 94) ; 1pa ntalon de nankin soutaché en poilde chèvre (planche 86); l autre panta lon de nankin sa ns soutache (planche 87); 1pa ntalon à la polona ise (de couleur non décrit e) ; 2culottes en cas imir blanc (p lanche 96).
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Le surtout figuré planche 86 est boutonna nt d roit et très écha ncré; c'est un modèle co ura nt semblable à celui de la trou pe . Il es t re produit d an s une miniature très précise que possédait M. G anier-Tanco nville. Le dolm an nankin est décrit dan s les not es laissées par J . ~S . Ganie r. C'é tait une tenue d'ét é très à la mode à cette époque dans la Cavalerie Légère ( 1). Les ga lons sont en soie, un peu plus claire q ue le fo nds d u vêtem ent. Les plan ches 87 et 88 donnen t les tenues de ville des guides (gilet tressé en hiver. blanc en été). Ces tenues o nt po ur source une sépia coloriée q ue posséd ait M. Gani er-Tanconville. Les trèfles d 'épaule qui sont auro re pou r la troupe, sont mélangés aurore et o r po ur le sous-officier. Rem arquon s qu e da ns aucu ne de ces ten ues, ni l'officier ni la trou pe ne po rte nt les aiguillettes. Bernado tte est no mmé Mar échal le 19 mai 1804; en 1805 il est fait prince de Po nte -Corvo. C'est dan s le co ura nt de cet été 1805 qu'est mod ifiée la tenue des guid es; les changeme nts en effet , pa ra issent être faits lorsq u'au mois de septembre le co rps de Bernad otte est dirigé sur Wurtzbourg. Pour en finir ave c ce point d 'hi sto ire, rappelons que c'est le 29 ao ût 1805 que Napoléon prescrit la forma tio n des sept Co rps de la Grande Armée. do nt le premier, ex-Co rps d'occupation du Hanovre es t celui de Bernad o tte. C'est le 5 septembre qu 'est do nné ci Bernad otte, l'ordre de mettre son Co rps e n ma rche sur Wu rtzbou rg; te 27. ce lui de se porter sur le Danube à la gauche de Marmon t ; le Il octobre, celui d 'occuper Mu nich; te 28 novembre. celui de se diriger sur Brûnn et de se tenir prêt pour la grande
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(J ) S ur J(' fo urneau dl' la p ipe qu('porte l'offirin ('1 q ui etait ('ncor('('n p ossession de M . Ganter- Tancon ville, se tro u vait u n(' pe intu re repr ésemom un Capitaine du 4'- Hus sards , I ean-Bainiste.te fr ère de Josep h G anier, N olIS rep arlero ns lm jour, ail sujet du 4'- Hus sards, dt' Ct' document qu'a d éj àutilis é K nonet.
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com me elle l'est pour tous les do lmans de la Cava lerie Légè re . Le colback est substitué au schako. Le Co rps reçoi t la pelisse et po rte sûrement à cette date (s'il ne J'avait pas déjà auparava nt) la sabretache . Les guides de Berna do tte deviennen t donc semblables aux guides de l'Empereur sauf qu' ils por tent les couleurs inverses (dol man rouge, pelisse verte au lieu de dolman vert, pelisse rouge). Ce qui confirme que le cha ngement de tenue eut enco re lieu en H anovre , c'est qu e les colback s distrib ués sont bien du mod èle étro it et haut, ca ractéristique de cette époq ue (1). Les doc umen ts Ga nier concorde nt bie n avec Sühr sur ce poi nt. J' ai représenté (planches 89 et 90) la gra nde tenue et la te nue de rou te du Co rps en m'inspira nt com me poi nt de dépa rt de la planche de Sühr, le Bourgeois de Hambourg. Q uelques ob servations sont nécessaires ici. Rappe lons tout d'abo rd que Sühr, q ue tout le mon de a copié et so uvent avec une confiance ave ugle, n'a fait que calqu er , parfois maladroitement, des o riginaux d'un artiste antéri eur. Pour cette planche de s guides il a mis des tresses qui, da ns l'ét at actue l de sa planche, paraissent rouges po ur un pe rsonnage et roses po ur les autres. Ces couleurs sont évide mment inexactes telles qu'elles nous appara issent ; la couleur des tresses est sans hésitati on , aurore . C' est cette couleur qu'a dû met tre Sühr et qu i, décolorée par les années, est devenue le rose qui nous étonne . Les plumets blancs, do nnés par Sühr, so nt également inexacts; ceux-ci sont réservés aux officiers, c'est son plumet blanc à sommet rou ge qui est le bon; il peut y avoir de sa part un oubli de coloris comm e il y en a un dans la bande d u pant alon de cheva l qu'il a laissée blanche et qui est rouge . La fourrure de sa pelisse n'est pas non plus exacte. Cette fourrure fauve éta it réservée aux sous-officiers; celle des officiers est blanche (en petit gris) , celle de la troupe en
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bata ille qui va avoir lieu. Le 2 décembre les guides de Berna do tte prennent part à la ba tai lle d'Austerlitz et le brigadier Pérot, racontant, le 24 , cette victoire à ses parents, leur do nne comme adresse : «M. Pérot, briga dier da ns la garde de M.l e Maréchal Bernad ott e au q uartie r général du 1u Corps de la G rande Armée à Bud weiss en Boh ême ». D 'autres lettres de guides en possession de la famille Ga nier (e n part iculier de l'ord onnance d u capitaine pe nda nt la même campagne) indiqu ent bien que le nom du corps étai t: «Chasseurs à Cheval de la Ga rde de M. le Maréchal Bernado tte ». Ce n'est que plus tard qu e vint l'expression «G uides de Bernadotte » et celle de «Guides du Prince de Ponte Co rvo », qu i est do nnée par Sühr en 1808. Revenons au change ment de tenue . Berna dotte avait do nné carte blanche au commandant de ses guides pour les qu estion s d'uniforme . Nous rem arquons que la disposition des tre sses du dolm an est changée (disparition de la tresse d'en cadrement )
(1) Cette forme de colback qui semble d'origine allemande est propre aux troupes cantonnées en A llemagne à cette époque.
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schabraque en mou to n noir). Elle comporte de plus une erre ur de texte , Bernadot te était de puis 18 10 prince de Suèd e et ne po uvait plusavoi rdeguidesen 1812 , Sur la planche 92. M. Bitry-Bœly a dessiné Jetrompette e n gra nde tenue , Co mme il arrive habituellement, ce trom pette est aux couleurs inve rses . Pourtant o n n'a pas pou ssé l'inve rsion jusqu'a u bou t et la pelisse est restée verte. On a cra int. sa ns do ute, en pre nant la pelisse rouge ,la similitude co mplète avec les guides de l'Empe re ur, Nous avo ns mai nte nu la ceinture d u document Bitry- Bœly. quoiqu'elle puisse être douteuse ; les trompettes de Légère ponant habituellement la ceinture cramoisi de la troupe; mais la règle, à cette époq ue. étai t si peu appliquée ( I) !! Comme no us l'a vons vu, ( J) D 'ailleurs ces ceintures tr ès diffé remes Dm très H9. G a ideen bien pli être portées simultanément. Rappelons-no us I r_o de lt'o ut' d 'upr t J les Co rps de troupe de 1915 où les effets de laides U Buu rgruis Jr couleurs se trou vaient parf ois dans la m êm e Hum bourg com pagnie. 1806 / / 808
brun tr ès fo ncé o u noire . Ce qu 'il ya d'intéressant dans Sühr, c'est la sabre tache des sinée d' une façon tr ès précise que j'ai do nnée planche 89 . Sühr donne une ceinture q ui parait cramo isi à co ulants verts. Je l'ai re prod uite planc he 89 mais j'ai mis sur la planche 90 la ceinture cra moisi à coulants aurore proven ant des documen ts Gani er et qui est bea uco up plus conforme à la tradition . Enfin, Sührdonne les dolma ns et les pelisses à trois rangs de boutons. Dans les docum ents Ganier on tr ouve trois ran gs et cinq rangs; pour les officiers, toujours cinq rangs. La tenue de campagne d' hiver, pelisse chaussée a été donnée par M. Ganier-Tanconville d'ap rès ses doc ume nts planche 9 1. La schabraque de la trou pe fut , au début. en drap (planc he 83). Plus tard. celle-ci est restée co mme sellerie de grande tenue, la schabraque en mouton blanc ét ant prise po ur la tenue de campagne. Dans notre planche 7 un sous-officier en pelisse, cette planche comporte une inexactitude (la fourrure blanche), une incertitud e (la
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d_Lop en tena r dr ClI mp_lt" t' (tfi }1806
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la compagnie avait de ux officiers au moins; le capitaine Ga nier ct un ou deux lieutenant s ou sous-lieute nants. La planche 93 représent e la grande tenue réglementaire du lieut en ant. Le domestique q ui tient le cheva l, est fait d'après le portrai t à J'huile de Ga nier, dont nous allons parler. Il porte la livrée aux couleurs des trompettes . Les officiers portaien t en tenue de gala la culotte rouge . En 1805, en Hanovre.Ie capitai ne G anier fit fai re son po rt rait dans cette tenue. Ce sont les détails de ce grand tableau à l'huile qu e M. Ga nier-Ta nco nville a reproduits dans la planche 94, inté ressante par la schabraque de gala, la culotte ro uge et les bo ttes en cuir de Russie. Nou s voyon s d'ailleurs dans le livre de comptes de Mme Ga nier, figurer une somme de 25 napoléon s, don d u Maréchal po ur se faire confectionner la ten ue de gala e t une pelisse ventre de biche, dont no us parlerons plus loin. Mais le capitai ne G anier laissait so uvent à so n second le commandement des guides et faisait auprès du Maréchal les fonction s d'aide de camp. Au début, il usait enco re dans son service sa pelisse jaune des guides
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«C'é tait au mom ent o ù l'Empereur «visitait les positio ns de la G rand e Arm ée «q ui faisait face à l'Anglet erre. Dans une «reco nnaissance en barque un abordage se «prod uisit entre le ca not impéri al e l une «autre ba rque de son Etat-Major. Mon «grand-père se trouvait dans le canot «impérial qui chavira, et grand et fort comme «il l'était , mon grand- père enleva «l' Empereur dans ses bras et traversant avec «de J'eau jusqu'aux cuisses l'espace qu i le «séparait du rivage, le déposa à sec sur la «grève. L' Em pereur aya nt dema ndé quel «était l'officier qui l'avait ainsi enlevé à bras «tend us, on lui répondit Üe crois qu e c'était «Lefebvre): Sire, c'est un canari de Mortier.• «Mais ce n'était pas un ca nari de Mortier ; «mo n grand-père usait seulement sa pelisse «jaune et était aux G uides de Bernadott e, car «la scène se passait un pe u avant le «mouvement général de demi-to ur sur «A usterlitz. » Lorsq ue cette pelisse fut usée.fe Maréchal do nna à Ga nier de qu oi en acheter une autre. Ce fut une pelisse ventre de biche, parei1le à ce lle des aides de camp de Bernadott e. C'est cette pe lisse ve ntre de biche qu e Ga nier mettait spécialement qua nd il faisait le service d' aide de camp auprès du Maréchal. M. Ga nier-TanconvilJe a rep résent é (planche 95), le capita ine Ga nier dans cette tenue, faisa nt le service auprès d u Maréchal el ten ant à la main le fouet cosaq ue, très à la mode penda nt la Campagne de Prusse. Mais ce n'ét ait pas là le seul service spécial qu e faisait J.-S. Ga nier. Tout dans ses documents indique qu'il remplissait en q uelque sorte les fonctions de man re des cérémonies dans cette pet ite cour pr incière. Dès son séjour au Hanovre, Bernadott e qui aimait le faste. avait o rganisé ces soirées, ces réce ptions, ces ba ls, do nt le ca pitai ne Ganier fut le régisseur. Et dans ces fêtes les guides figuraient avec leur tenue de gala. Pour la
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(hivr r) 18061180 7 ...
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de Mortier et voici une anecdo te q ui fixece point. Je la copie dans une lettre de M. Ganier-Tanco nville:
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troupe c'était le surto ut avec une culott e de casimir bla nc et des bas (1). Pour l'officier, tenue semblable, dont M. Ganier-Tanconville avait gardé le souvenir d'aut ant plus précis qu e dans sa jeunesse, sous le Second E mpire, il réendossa lui-même l'uniform e de son grand-père pour une soirée costumée. C'é ta it l'h abit-surtout rouge (celui de la planche 84), avec le gilet de casimir blanc brod é, la culotte de casimir, le chapea u claq ue et l'épée. Dans sa planche 96, M. Ga nier-Tanconville a rendu le souvenir de ces réception s: le capitaine donn ant ses ord res à un maréchal-des-Iogis gant é de blanc qui dispose des corbe illes de fleurs pendant q ue le lieute nant prom ène dans le fond une des élégantes de la fêt e. Mais, sur cette carte nou s relevons une particularité, c'e st l'aiguillette qu e nous voyons po ur la première fois figurer dans cette série . Remarq uons ici que si no us avo ns vu sous la République quelques guides po rte r l'aiguillette, nou s n'en verrons plus sous l'Empire. Depuis que Berthier est Major-Général de la Grand e Arm ée, il tient à ce q ue cet insigne soit réservé aux troupes attac hées au souve rain o u à lui-même. C'est ainsi qu e les seuls guides qu e nous verrons sous l'Emp ire avec des aiguille ttes sont ceux de l'Empereur (Chasseurs à Cheval de la Ga rde) et les ex-guides interprèt es devenu s les guides de Berthier. E t nou s trou von s dans l'h istoire de J ,-S. Ga nier une amusante anecdo te qu i vient confirme r ce poi nt. Je laisse enco re la parol e à M. Ga nie r-Tanconville:
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«J'ai le souvenir qu 'à propos de «l'aiguillett e de mon grand-père il y a eu «entre le prin ce de Pon te-Corvo et Berthier «une prise de bec. Berthi er éta it «excessivement jaloux de ses prérogatives et
( J) Presq ue to us tes guides t'11Tt'nt ainsi un e sorte dt' ten ue dt' ville t'xrra. Voir les guides de Berthier (p lus haut],
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Boul ogne les guides reçure nt ce rta ine ment le casque ; en dehors des collections alsacie nnes (planche 3), nou s ret rouvons le guide casqué dan s J'album de Vernie r faisant même ainsi so n service à pied . La plaque de ce inturon est e ncore un e plaque avec un œil a u ce ntre. mais diffé rent du modèle o rdina ire . No us avons reproduit ce type planche 4 . A notre guide nou s avions laissé le harnachement que donnent les co llections alsacie nnes; ce harnachem ent bo rdé de fouge nous se mble ce pe ndant très do uteux. C 'est au ca mp de Boulogne qu e se fit probableme nt le change me nt de coupe de l'habit. A l'origine, l'h abit es t à pan s cour ts avec le parem en t ron d sa ns pattes, le gilet à deux ran gs de bo uto ns. Le type Vernier a "habit à pa ns longs, le gile t à un rang de boutons. Ce type nous parait corre spo ndre à la da te 1805-1 806 . La pr ésence permanente des crispins sur des documents, nous e mpêc he d'affirm e r ce qui est pourtant pro ba ble, que le pare me nt ava it à la mêm e é po que reçu une
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100. G uide
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101. Guide dibw - 1807 L..
La compagnie des guides ne rejoignit la G ra nde Armée que pendant la Campagne de Prusse. J'igno re la dat e exacte du change me nt de tenue qui se pro duisit à cette é po que . mais cette nouvelle tenue nou s est donnée e n 1807 par deux documents précis. Le 23 avril 1807 par un e lettre éc rite de Finkelstein.Ie major-gén éral do nne a u Maréchal Kellermann l'ordre de tirer des hommes des dépôts de dr agon s pou r co mpléte r la co mpagnie de guide s. U ne note co mpléme ntaire du 8 mai 180 7 du che f d'é ta t-ma jor de l' Armée de rése rve complète la pr écéd ente. e t la tenue décrite dan s ces deux lettres est celle qu e nous reproduisons plan che 5 : habit de dragons, co l e t revers verts. parem ents blan cs. Quelques jours après un nouveau cha nge me nt se produit, da ns la coiffure cette fois; nous l'apprenons par un e lettre du 24 mai 1807 du Maréchal Kellermann a u Ministre de la G ue rre, da ns laquelle il anno nce qu 'il vie nt de faire passer des marchés pour la fo urn iture de kolbacks pour les guides . C 'e st vers les mois de juin qu e ce tte compagnie de guides re joint la G ra nde
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Armée à T ilsitt et c'est là qu e le 30 juin 1807 l'em pe reur l'affecte spécialement au service de so n maj or gén ér al en lui donnant le nom de guides du prince de Neufch âtel. La planche 102 do nne la gra nde tenu e de l'o fficier à cette date, la planche 103 1e guide en tenue de campagne. J'ai laissé en blanc la bande du pan talon de cheval, celle-ci étant généralement de la couleur distinctive qu i est précisément le blanc pour ces guides. Les planches 104, 105, 106 et 107 sont consacrées aux d iverses tenues des sous-o fficiers. Nous avon s pu recon stitu er ces dive rses tenues grâce à un doc ument des plus intér essant s; le 12 août 1808, le mar échal-des-logis-chef de la compagnie de guide s de Berthier, M. Louis-Gabriel Gru rnet de Montpi é, éta it trouvé mort dans sa chambre à la suite d'un accès de fièvre, au canto nneme nt à Battelstad t (terri toire de Saxe-Wei mar). Hu bert , adjoi nt au Co mmissaire des Guerres, dressa l'in ventair e des effets trouvés dans sa chambre, et c'est l'inventaire de ces effets qui nous a servi à faire nos quatr e planches. On y re marq uera le nombre considé ra ble d'effets différent s qu ' un sous-o fficier po uvait traine r avec lui en campagne ; cela prou ve le luxe q ui s'é tait établi dans ces compagnies de guides et co nfirme ce que no us avo ns déj à dit des guides de Ponte- Co rvo. Il faut remar quer que dans cet invent aire il n'est question ni de l'habit ni des aiguillettes; il faut en conclure ou bien que ces effets se tr ou vaient sur l'ho mme, o u bien qu ' ils n'avaient pas été emport és en campagne ; j'incline pour la pre mière version qu i semble confirme r que l'aiguillette n'ét ait po rt ée q u'avec l' habit et que le surtout pas plus pour cette compagnie que po ur les autres ne se po rta it avec l'aiguillette . Seuls les guides de l' Emper eur (Chasseurs à Cheval de la Ga rde) portaient l'aiguillet te avec le surto ut. Ce surtout devait avoi r, suivant l'u sage, les parements semblables à l' habit, c'est- à-dire blancs (1).
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10 2. Offid."
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(1) On a critiqué la [orme qu~ j'ai donnée à crs parements. Il n~ f OUI pas oublier -que les guid~s de Berthier sont des dragons et non des chasseurs et qu e par cons équent leu r su rtoUldoit être comme celui des dragons avre lin parement rond ~I non en pointe.
103. G llift.,n
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·1807// 808
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co mmencement de 1814 . Les rccru es de 1814 reçurent rh abillement complet et en part ant pour rejoindre l'armée empo rtè rent de Versailles les habillemen ts desti nés à la compagnie qu i faisait toujou rs le service au G. Q. G . Ces habillemen ts furent enlevés par les A lliés lors de l'affaire de la Fère -Champenoise le 25 mars 18 14 et les guides qui rejoignirent la G rande Armée furent presque to us fait s prisonniers. Au licenciement de la compagnie à Cha rtres le ln juin 1814 , l'effectif des sous-o fficiers et soldats pr ésents était de 25. Il nou s reste pour cette dat e un dernier docum ent, c'est une situation d'habillemen t q ui a permis à V. Huen de dessine r la planche 11 0. Elle montre que rhabillement des guides avai t suivi la mode gén érale et était deve nu l'habit-veste. Ce même jour ( 1n juin) les survivants de la compagnie d'élirc du G. Q. G . éta ient incorporés dans le 2-- Dragon s.
Revenu s à Versailles en 1808, les guides par tire nt en Espagne avec l' Empereur et le G . Q. G.; ils y restèrent après le dé part de Napoléon et ne revinrent qu 'en novem bre 1811 à Bayonne, où ils furen t réo rgani sés. Une note de Berthier au duc de Peltre, du 30 novembre 1811, décri t l' uniforme : «arrêté au cours de la de rnière campagne », c'e st-à-dire don c porté pendant la ca mpagne d'Espagne. C'est celui qu e M. Hu en a recon stitué, planche 108. Berthier , dans cette note, propose un changement de tenu e: avec sa manie de fourre r d u jaune parto ut, il voudrait substituer les revers cha mois aux revers blancs , puis ajoute r un casque . Le 4 févrie r 18 12, Berthier revient à la charge et sur sa dem and e le Min istre de la G uerre propose à J'Empereur les change ments projetés; mais da ns cette note le casque de dragons est devenu un casq ue de chevau -légers et il est question d'ajoute r la surculott e grise de la cavalerie. Sur ce dernier rapport Napoléo n écri t de sa main le 6 février: «Les laisser comme ils sont.» Don c le guide vert à plastro n jaun e et à surculotte est resté dans le dom aine de s rêves. Notre planche 5 inspirée à P. Benigni parune note de Frédéric Masson, ne correspond à rien de réel ; avec les épaulettes et aiguillettes en plus elle représente le projet de Berthier. C'est pe nda nt cette réorga nisation à Bayonn e qu e la compagnie changea à nou veau de nom pour s'appeler «Co mpagnie d'élit e du gra nd qu arti er géné ra l». A rrivée à Paris dans les premiers jours de février 1812, elle en pa rtit le 8 et reçu t un comp léme nt d' habillement à son passage à Strasbourg. Il résulte de l'examen de pièces pos térie ures, qu 'elle reçut certainement le casq ue po ur cette Ca mpagne; sa ten ue fut alors celle de notre plan che 109 qui do it remplacer la planche 6, laquelle contie nt prob ablement plusieurs erreurs . (A iguillettes oubliées, schabraq ue en peau de mouton, tapis bo rdé de blanc). La compagnie fit toute la Ca mpagne de Russie, eut son chef, le capita ine Faget, tué près de Smolensk, et fut reformée po ur la Ca mpagne de 1813 par Trémot , son nouveau capitaine . Elle ne fut habillée à neuf qu 'au
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