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Федеральное агентство по образованию Государственное образовательное учреждение высшего профессионального образования Тульский государственный университет Кафедра лингвистики и перевода
Конспект лекций по лексикологии французского языка для студентов, обучающихся по направлению 031100 – лингвистика и перевод по специальности 031202 – перевод и переводоведение
Автор: кандидат филологических наук, доцент Синицын Владимир Васильевич
Тула 2007
LA LEXICOLOGIE. 1. L'objet de la lexicologie. 2. Les rapports paradigmatiques et syntagmatiques dans le système lexicale. 3. Les liens entre la lexicologie et les autres branches de la linguistique. 4. Les méthodes ďanalyse lexicologique. 5. La théorie du mot.
Comme le montre le terme «la lexicologie» (qui se compose de deux éléments: «lexico» qui vient du mot grec lexikon=lexique et «logie» qui se traduit comme «étude», cette science a pour objet ďétude le vocabulaire ou le lexique ďune langue. Comparé à la grammaire le vocabulaire est une partie de la langue qui subit des changements plus rapides, qui se dévéloppe, s'enrichit, se perfectionne ďune façon permanente au cours des siècles. Donc, à la différence de la grammaire le système lexical est un système ouvert, qui subit 1'effet des facteurs extralinguistiques, avant tout ďordre social et culturel. La lexicologie s'intéresse aux problèmes du renouvellement du lexique (formation des mots nouveaux, évolution sémantique des mots existants, emprunts aux langues étrangères, etc). Elle étudie également les différents types de mots qui existent en français, les rapports compliqués entre les mots et entre leurs différents sous-ensembles, l'origine (l'étymologie des mots), la différenciation territoriale et sociale du lexique français, les différents types des dictionnaires, etc. Le vocabulaire n'est pas une agglomération ďéléments disparates. C'est un ensemble ďunités lexicales, formant système où tout se tient. Les vocables de toute langue ne sont pas isolés les uns des autres. II s'ensuit que dans 1'étude du vocabulaire une importance particulière revient aux rapports réciproques qui s'établissent entre les unités lexicales. Ces rapports sont de deux types. Méthodes d'analyse lexicologique. La ségmentation est une procedure qui consiste à découper 1'énoncé en unités discrètes de niveaux différents: mot, morphème, phonème.Cette procedure s'appuie sur les opérations de substitution et de combinaison et permet de grouper les différentes unités en classes homogènes. L' analyse distributionnelle a pour objectif de relever les environnements des unités de
langue, à savoir décrire ces unités par leur aptitude à s'associer entre elles. La distibution d"une unité ďune langue est la somme de tous ces environnements. La distribution pour le verbe «acheter»: la distribution de gauche sera la femme, l'enfant, le client, etc., la distribution droite - du pain, de la viande, des fruits, etc. L'analyse distributionnelle permet aux lexicologues de déceler les facultés combinatoires des mots et de leurs éléments constituants. L'analyse distributionnelle rejoint la méthode contextuelle qui consiste dans la présentation des phénomènes linguistiques dans un contexte verbal détérminé. Cette dernière méthode est largement utilisée dans les récents ouvrages lexicographiques visant à fournir aux usagers un riche inventaire ďemploi des vocables afin ďen rendre plus tangibles les nuances sémantiques et 1'usage. Vue que tout mot construit peut être transformé en une construction syntaxique, la méthode transformationnelle s'avère utile lorsqu'on veut en préciser un caractère et le degré de motivation. Dans les études portants sur le contenu sémantique des vocables on fait appel à l'analyse componentielle(sémique). Cette dernière vise à déceler les unités minimales de signification d"une unité lexicale. Chaque signification peut être représenté comme une combinaison de sèmes formants un sémentème (sémème). Par ex.: le sémantème de chaise comprend les sèmes suivants: «siège» (pour s'assoire), «avec dossier», «sur pieds», «pour une seule personne», tandis que le sémentème de «fauteuil» en plus de sèmes de «chaise» possède le sème «avec bras». LE MOT Le mot est une unité fondamentale de la langue. Pourtant la définition du mot se heurte à de grandes difficultés, ce qui entraîne 1'apparition, à côté du terme traditionnel «mot» de toute une série ďautres termes tels que «vocable», «lexème», «sémentème», «monème», etc. Citons à ce propos Alain Rey: «Qu'est ce qu'un mot ?» écrit-il dans la présentation du Petit Robert. «Question simple en apparence, sauf pour les linguistes. Un seul exemple très élémentaire posera le problème: dans une phrase comme «nous avons mangé hier des pommes de terre», le typographe compte 8 mots, mais le linguiste n'en peut voir que 5. Remplaçons en effet le passé par le présent et un légume par un autre: «nous mangeons aujourďhui des carottes», et le compte est 5 mots. Or les deux énoncés ont exactement la même structure». Cette exemple montre que plusieurs mots graphiques peuvent former un seul mot linguistique: avons mangé, pommes de terre. D'autre part si le mot «carotte» évoque dans
notre espris un certain légume, le mot «des» ne renvoie à aucun objet de la réalité, mais cela ne signifíe pas que «des» n'a pas de sens. Pour s'en convaincre il suffit de remplacer «des» par «une» et le sens va changer. Les sources ďenrichissement du vocabulaire français. Plan: 1. L'évolution sémantique des unités lexicales. 2. La formation des mots. 3. La formation des locutions phraséologiques. 4. Les emprunts.
I.
L'évolution sémantique des mots.
Plan: 1. La langue en tant que phénomène social. 2. Le changement sémantique total et partiel. 3. La polysémie et la monosémie des mots. 4. Les différents types de sens. 5. La restriction, 1'extention et le déplacement du sens. 6. La métonymie. 7. La métaphore. 8. L'amélioration et la péjoration du sens. 9. L'hyperbole et la litote. 10. La grammaticalisation et la lexicalisation. La langue se rapporte aux phénomènes sociaux. Elle surgit et se développe avec l'apparition et le développement de la société. Ce qui distingue la langue des autres phénomènes sociaux, c'est avant tout sa fonction en tant que moyen de communication qui permet aux hommes de se comprendre mutuellement, de s'organiser pour le travail dans toutes les sphères de leur activité, et seul le langage humain, la langue de sons, peut remplir efficacement ce role. La langue se modifie, se perfectionne en fonction du développement de la société; les transformations sociales, les changements qui s'opèrent dans les mœurs, le développement progressif des sciences amènent infailliblement des modifications dans la langue. C'est le
vocabulaire qui manifeste le lien particulièrement étroit avec 1'histoire du peuple. C'est le vocabulaire qui étant en perpetuelle évolution représente un système, ouvert à 1'opposer des phénomènes ďordre phonétique et grammaticale. Le vocabulaire réagit aux changements sociaux, les grands bouleversements au sein d'une société se répercutent immédiatement sur le vocabulaire. A tout moment nous assistons à 1'apparition des mots nouveaux. Les prinsipales sources ďenrichissement du vocabulaire sont: 1'évolution sémantique des unités lexicales, la formation des mots nouveaux, les emprunts. L'évolution sémantique des mots est une source interne féconde de 1'enrichissement du vocabulaire. II serait encombrant pour la langue ďavoir un vocable nouveau pour chaque notion nouvellement surgie. Très souvent c'est la notion qui se transforme, tandis que le mot ne change pas. Ainsi, monter dans sa voiture, comme le remarque H. Mitterand, ce n'est plus s'asseoir sur le siège de son cabriolet et saisir les rênes du cheval mais s'installer au volant et se préparer à appuyer sur le démarreur. Le mot lampe désignait autrefois «un recipient renfermant un liquide (huile, pétrole, etc.) susceptible de donner de la lumière en brûlant». Aujourďhui il s'applique aux lampes électriques, à néon qui nous éclairent. La polysémie et la monosémie des mots. Contrairement à un mot monosémique qui n'a qu'un seul sens un mot polysémique possède plusieurs sens au niveau de la langue-système à une époque déterminée. Généralement les linguistes reconnaissent que la grande majorité des mots est polysémique, que les mots ont tendance à prendre de nouvelles acceptions. II n'y a guère de limite tranchée entre les sens ďun même mot; au contraire, ils se rattachent par des liens sémantiques plus ou moins apparents, toujours présents. Tant que les sens, aussi distincts soient-ils, s'unissent par des attaches sémantiques, nous sommes, en présence ďun même vocable polysémique. Sitôt que les liens sémantiques qui unissaient les significations du vocable, se rompent, nous assistons à 1'homonymie, qui est la limite sémantique d'un mot. A la suite de son évolution historique le mot développe son système de sens, il s'enrichit ďacceptions nouvelles. La polysémie est précisément la faculté du mot ďavoir simultanément plusieurs sens à une époque donnée. Le mot peut donc généraliser dans des directions différentes. Par ex. le substantif drapeau, diminutif de drap 1) désignait ďabord un morceau de drap; 2) ce morceau fixé à une hampe est devenu un signe de ralliement pour les soldats, ďoù les expressions: le drapeau du regiment, être sous les drapeaux; 3) plus tard, ce mot a signifié 1'emblème ďune nation; 4) il a commencé à s'employer dans le sens de «patrie»: défendre le drapeau - «défendre sa patrie». La monosémie des mots peut être créée par le milieu (local, historique et social) par ex. le mot veine pour un mineur рудн.жила, pour un docteur - вена. Le sens dépend de 1'époque
historique (révolution; galère). Les mots à sens unique sont relativement peu nombreux: bouleau, frêne,canari; une place à part revient aux termes. Les termes sont des mots ou leur équivalents ďun emploi relativement restreint et exprimant des conceptes scientifiques ou spéciaux. Les termes dans le cadre d'une terminologie devraient être monosémiques. C'est une des conditions du bon fonctionnement des termes dans la langue. Un terme à plusieurs sens est un moyen imparfait de communication. Les différents types de sens. Les sens des mots se laissent classer ďaprès quelques types essentiels. Tout mot polysémique possède un sens propre et des sens dérivés. Examinons le mot bouche un; unam > une. LA FORMATION DES MOTS. 1. La dérivation affixale a) suffixation (des adverbes, des substantifs, des adjectifs, des verbes) b) la préfixation (des verbes, des substantifs, des adjectifs). 2. La dérivation parasynthétique, régressive et impropre. 3. La composition.
4. Le télescopage. 5. Les différents types d'abréviation. 6. Le redoublement. 7. L'onomatopée. La formation des mots et son rôle dans l'enrichissement lexical. La formation des mots est à côté de l'évolution sémantique, une source féconde de l'enrichissement du vocabulaire français. La dérivation par suffixes. Généralités. La dérivation suffixale est un procédé de formation bien vivant et particulièrement productif dans le français contemporain [23. p. 199-203], ce qui est démontré avec évidence par J.Dubois dans son ouvrage «Etude sur ladérivation suffixale en français moderne et contemporain » (P., 1962). Le degré de vitalité et de productivité des suffixes existants, n'étant pas toujours le même au cours du temps, nous sommes en présence de deux tendances contraires: certains suffixes ont à peu près ou tout à fait cessé d'être productifs; d'autres sont en pleine vigueur et productivité. Pourtant les suffixes moins productifs ne sont pas sans importance, eux non plus, dans le français d'aujourd'hui. C'est que ces suffixes qui étaient jadis bien productifs, ont enrichi le vocabulaire d'un grand nombre de mots qui ont reçu un large emploi; certains de ces mots font partie du fonds usuel du vocabulaire. Entre autres, on peut signaler les dérivés avec les suffixes peu productifs aujourd'hui néanmoins fort répandus. Parmi ces suffixes nommons -eur (grandeur), -esse (tendresse), -ise (franchise), etc. Les parties du discours sont à un point différents sujets à la suffixation. Ce sont surtout les nominaux (substantifs, adjectifs, adverbes) qui sont caractérisés par la suffixation. Les verbes formés à l'aide de suffixes sont relativement moins nombreux. La suffixation des adjectifs. La suffixation est aussi un des moyens les plus importants de la formation des adjectifs. Les suffixes les plus répandus et les plus productifs des adjectifs sont -ique, -al, -el, -aire, -iste, -ien, -able, -é. Un nombre considérable de suffixes communiquent aux dérivés l'idée d'une relation, de l'appartenance à ce qui est exprimé par la base formative. Tels sont: le suffixe -ique exprimant de préférence l'appartenance à quelque branche scientifique, à une école ou un genre artistique, à une doctrine: philosophique, géographique, historique, artistique, poétique, romantique; il exprime aussi l'appartenance à une couche sociale : aristocratique, bureaucratique. Un sens relationnel est rendu par des suffixes -al (aie; -aux, -aies) et -el (-elle; -els, -elles): national, colonial, dialectal; ministériel, industriel; aire: révolutionnaire, universitaire; -iste exprimant l'appartenance à une idéologie, une doctrine, à un parti politique : monarchiste, anarchiste, socialiste, réformiste: -ais (-aise), -ois (-oise) exprimant l'appartenance à un pays, à une localité : français, anglais, chinois, suédois,
champenois; -ien (-ienne), -éen (-éenne), -ier (-ière), -in (-ine) : prolétarien, académicien, ukrainien; européen; financier; féminin: il en est de même pour le suffixe -ain (-aine): américain, républicain. Ces dérivés sont tirés de substantifs, l'idée de l'appartenance est également rendue par les suffixes. La suffixation des adverbes. La dérivation des adverbes s'effectue à l'aide de l'unique suffixe -ment. Ce suffixe provient du latin mente, l'ablatif de mens - «esprit, façon de penser». Au cours de son développement historique la signification première de ce mot s'est effacée et il s'est converti en un suffixe ordinaire servant à former des adverbes: dès lors on a pu l'accoler à toutes sortes de bases formatives. Dans le français moderne les adverbes avec ce suffixe sont en corrélation avec des adjectifs dont ils sont formés: lentement <