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ETUDES DE PHILOLO ET D'HISTO
Le P. Antoine Gaubil S. J.
Correspondance de Pekin 1722-1759
1970; LIBRAIRTE DROZ - ...
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ETUDES DE PHILOLO ET D'HISTO
Le P. Antoine Gaubil S. J.
Correspondance de Pekin 1722-1759
1970; LIBRAIRTE DROZ - GENE
CORRESPONDANCE DE PEKIN 1722-1759
LE P. ANTOINE GAUBIL S.J.
'
ORRESPONDANCE DE PEKIN 1722·1759 publiee par
RENEE SIMON Preface _par Paul
DEMIEVILLE,
Appendices par Je P. Joseph
de l'Institut
DEHERGNE,
S. J.
Ouvrage publi6 avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique
GENEVE
LIBRAIRIE DROZ 11, rue Mas~ot 1970
1" edition: juin 1970
© 1970 BY UBRAIRIE DROZ S.A., 11, RUE MAS SOT, GBNBVE (Switzerland) Printed in Switzerland
PREFACE
Lc Pere Antoine Gaubil, mS A Gaillac, dans le Languedoc,
u11 1689, mort en 1759 it Pekin, oil il s'etait etabli des 1723, !\1t lc plus grand sinologue europeen du XVIJie siecle, Ia meilleure I~ to parmi les Jesuites fran~ais qui fonderent alors, en Chine meme, ht premiere ecOle occidentale d'6tudes budites Stlf Ia Chine. II iW!dt rec;u aToulouse et aParis une forte preparation scientifique tit llttCraire avant de quitter la France, a l'dge de trenteMdeux anS, llltllti d'un (28 octobre 1733). Mais ailleurs (6 novembre 1738): «Si vous me croyez, vous ne vous appliquerez pas a· vouloir IX
expliquer les livres chinois ... Vous viendrez aisCment a bout dechiffrer quelques caracteres, meme de lire quelques courtes et faciles, et des catalogues, des dates, etc.; mais, outre vous ferez toujours des equivoques et des quiproquos ordinaires, pour cela seul vous emploierez un temps que emploieriez ailleurs avec plus d'utilitC. La grande erudition vous avez, jointe a quelque connaissance des caracteres chinois1 pent sans peine vous mener a des connaissances que nons saurian~ a voir ici ... Pardonnez-moi Ia liberte que je prends de parler ainsi: je suis persuade qu'un vrai savant comme vous pas tente de vouloir passer pour habile dans ce qu'il ne bien apprendre. » On ne saurait plus pertinemment mettre gar de centre l'amateurisme, ni mieux dCfinir Ia collaboration chercheur «sur le terrain» et du chercheur en chambre. derniere citation pour eveiller l'app6tit du lecteur (5 1734): « Vous souhaitez, Monsieur, des recherches sur et les sciences chinoises, et nos ennemis nons en font un veulent ab~olument que les Chinois aient toujours ete les grands bar bares du monde ... » Cette imputation de barbaric lui est particulierement « Beaucoup de savants d'aujourd'hui », Ccrit-il a un autre _taliste parisien (probablement Deshauterayes, 17 novembre « que je vois mepriser assez les Orientaux et surtout les et qui ne veulent absolument qu'ils aient quelque chose et d'utile, sans y penser mettent a l'exemple de M. Renaudot Chinois au rang des Iroquois et autres sauvages. Malgre indifference ou mepris pour les livres et Ia littCrature j'acheverai s'il plait aDieu ce que j'ai entrepris et j'en ferai au peril de voir tout cela inutile ou au mains regarde comme Si j'avais suivi le conseil de plusieurs personnes, j'aurais travailler a quelque espece de roman sur Ia Chine ancienne moderne, mais je ne saurais jamais .me resoudre a perdre temps a des ouvrages romanesques ... J'ai traduit l'Y king, je n'ai pas envoye cette traduction ... Je n'ai riei1 qui me d'envoyer ces sortes d'ouvrages: ils auraient le sort de duction du Chou king, c'est-A-dire qu'ils seraient dans coin de chambre fort inconnu, ou mCprise. »
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X
Lu Yi-king et le Chou-king sont deux des grands classiques de Ia !llll1mture chinoise. Le Yi-king traduit par Gaubil ne devait jamais
jmmHre; sa traduction du Chou-king ne fut publiCe qu'apres sa fllurt, en 1770, de meme que son Abrege de l'histoire chinoise de lo grande dynastie des Tang, un chef-d'ceuvre poui 1'6poque, qui dul nttend.re jusqu'au xrxe siecle (1814) pour voir le jour. Que 1 ~tlrHil-il advenu des futures relations entre Ia Chine et l'Occident, ~~ du.trgCes de malentendus, si au lieu d'abreuver l'Europe de baniflltmls polemiques et d'utopies en rose ou en noir le XVIne siOCle lWus avait donne d'honnetes traductions de textes, comme DidefOI dcvait le reclamer vers la fin de ce sil~cle? Gaubil lui-meme ~ 1 tlll rendait bien compte: « J'ai toujours ete surpris, ecrit-il le ~~ ltoO.t 1752, que les missionnaires n'aient pas d'abord comnience ~ill' s'assurer des traduciions fideles des king et de l'histoire; je \,Wol~ que cela aurait coupe court a bien des disputes inutiles. » A c6te de l'Crudit de grande classe, il y a en Gaubille missionfort attentif a son ministere apostolique. II n'est pas juslt Fr6ret, correspondant essentiellement acadCmique, auquel IW tienne a « marquer sans fayon » les besoins de la mission ·. 1 de Pekin «pour l'avancement de notre cbretiente » 1738). « Je suis peu sensible, lui 6crit-il (5 novembre a l'honneur qui peut me revenir des recherches que je je travaille ici sans rel§.che a faire mission, et a connaitre Dieu. » On releve dans les lettres maintes allusions Querelle des Rites, emanant d'un temoin qui connaissait Ia de premiere main. Il se dCsole.,_des riva1it6s entre clochers les destinees du christianisme en Chine (6 novembre octobre 1732, 5 novembre 1743, etc.} Il a en horreur les «nos mortels ennemis » (5 novembre 1734); ce sont lui « des huguenots reels qui, sons pr6texte de reforme, faire revivre le calvinisme, l'impiete, I' irreligion» 1754). Quant aux JCsuites, si on leur vent taut de mal, de les connaitre: «J'ai vu plus d'une fois moi-meme de gens de lettres, de pretres, et de gens de distinction, contre nons que parce qu'ils ne nons connaissaient pas, l • vu Ia fin de leur aversion quand ils nous connaissaient » novembre 1734, a Fr6ret).
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XI
11 est curieux de le voir d6crire objectivement des que les Chinois devaient reprocher aux missionnaires, comme bapteme in extremis des enfants abandonnes (4 novembre 17221 6 novembre 1726). Piquailte aussi son opinion sur P6kin (23 juille! 1725): « Un monde infini, mais, a la reserve des mandarins, ville remplie de gueux. » II 6voque a plus d'une reprise, en vateur perspicace, ses contacts personn.els avec
f:.~:fi:I;:~;~
Yong-tcheng (1723-1735), qni n'etait pas favorable aux
et dont il rapporte, en Ia traduisant litt6ralement, une prononc6e devant les missionnaires a !'occasion de la venue Pekin d'un ambassadeur portugais (21 juillet 1727): ro et en meme temps sinologue, g6ographe, historien et as1:ro1rrmne.
R. S. XIV
AVERTISSEMENT relati/ a Ia presentation de cette edition.
Los lettres du P. Antoine Gaubil qu'on trouvera ici sont 6parentre queh]ues d6p6ts importants et beaucoup d'autres abondants; elles ne repr6sentent qu'une partie de sa cor~ 1\!!~PO'ndance, si on en juge par les noms de ceux auxquels il dit ecrit. Par bonheur, certains destinataires attentifs et methoont conserve ce qu'ils recevaient de Chine, tels le P. Souciet, Freret, le P. Berthier. A Ia demande de 1'6diteur, il a ete admis qu'on respecterait l'orIOgra!Jhe du P. Gaubil. Elle est assez irr6gulh~re; le meme mot Ccrit diff6remment dans la meme lettre (je sai, je say); les noms ne sont que rarement corrects (on les retrouvera dans et Ia romanisation des mots chinois n'est souvent pas ;qonfc>rrrte a celle qui a cours aujourd'hui. Pour Ia cinquantaine dont nous n'avons que des copies et huit ou dix impriles copistes ou editeurs ont modifie et modernise l'orthoet parfois les toumures de phrases. faciliter la lecture des autographes :Publi6s ici, les majusles accents et Ia ponctuation ont 6t6 ramenes a l'usage et les caracteres chinois remplaces par leur forme romaLe style assez neglige du P. Gaubil n'a pas ete modifie. notes se trouvent en marge des textes, appelees par des lettres tlmtsc1oles; on les a rassemblees et reclassees ici ala fin de chaque Les notes qu'on a em devoir ajouter sont appelees par des Pour en eviter l'abondance, on a groupe dans des appenl'index des noms propres et des ouvrages a consulter, Ia uht'Oll<Jlogi"e du P. Gaubil et Ia bibliographie de ses travaux, ainsi lexique chinois, ces trois derniers dus au P. J. Dehergne, S. J. On espere avoir ainsi fourni un instrument de travail maniable suffi.sant a tous ceux qui s'interessent aux multiples aspects XVIIIe siecle, tel qu'il fut en Europe et en Extreme-Orient. R. S. XV
ABREVIATIONS UTILISEES AHSI: Archivum Historicum Societatis Jesu, revue publi6e a Rome. AMEP: Archives des Missions Etrangeres de Paris. AN: Archives Nationales, Paris. ARSI:_Archivum Romanum Societatis Jesu, Rome. Divers Fonds: Jap. sin.: JS; Gall.; Fondo Gesuitico: FG; Catalogi breves Franciae: Franc. ASJP: Archives Jisuites de Ia Province de Paris. Chantilly. Fonds Brotier, Cordier, etc. O.VE.FG: Bibliotheca Nazionale Centrale Vittorio Emmanuele, Rome (Man. du Fonda Gesuitico). OCP: Bulletin catholique de Pikin. DEFEO: Bulletin de I'Ecole franf:aise d'Extreme-Orient, Paris. ON: Bibli()theque Nationale, Paris. DROTIER: Fonds Brotier, Chantilly. DS: CORDIER (Henri): Bibliotheca sinica, 5 vol. Paris: 1878-1895; 1904-1924. OUA: Bulletin de l'Universiti l'Aurore, Shanghai. Cat.BP: Catalogue de Ia bibliot. du Pe-t'ang. Pekin, 1949 et Paris, 1969. DELATIRE: Pierre Delattre, Les Etablissements des Jisuites en France depuis quatre siecles, 5 vol., Enghien, 1949-1957. D'ELIA: P.M. d'Elia: Ponti Ricciane; Roma; 1942-1949, 3 vol. J, B. Du HALDE: Du Halde: Description... de l'Empire de Ia Chine, edit. de La Haye, 1736. OROSIER: abbe Grosier: De Ia Chine, edit. 7 vol., Paris, 1818-1820. JA: Journal Asiatique, Paris; NJA: Nouveau Journal Asiatique. J, des Sav.: Journal des Savants, Paris. JS: Fonds Japonica-sinica (Jap-Sin); ARSI, Rome. LB: Lettres idifiantes et curieuses; Edit. Querbeuf, chez M6rigot: 26 vol., 1780-1783.
xvn
LEP: les memes, edit. Panth6on, par Aim6-Martin, Paris 1877. MAIB: Histoire et Mimoires de l'Acadimie des Inscriptions et Lettres. MARS: Histoire et Mimoires de l'Acadimie Royale des Sciences, Paris, MCC: Memoires concernant les Chinois: 16 vol. Paris, 1776-1814. MCM: Mimoires de Ia Congregation de Ia Mission, 9 vol., 1863-1867. Mem. Tr. Mimoires de Trivoux. Miscell. Berol. Miscellanea Berolinensia, Berlin. MS: Monumenta Serica, Pekin; maintenant Los Angeles. N.J. A.: Nouveau Journal asiatique. NZM: Neue Zeitschrift for Missionswissenschaft. OBS: Bib. de l'Observatoire de Paris. PFISTER: Louis Pfister: Notices biographiques et bibliographiq·ues /es Jisuites de l'Ancienne mission de Chine. Shangai, 19~2-1934. PHIL.TRANS.: Philosophical Transactions, Londres. RBS: Renseignements du Bureau Sinologique, Zi-Ka-Wei. ·REO: -Revue de !'Extreme-Orient. RQH: Revue des Questions historiques, Paris. S: P. Etienne Souciet: Observations mathimatiques... aux Indes et Ia Chine, 3 vol., 1,729-1732. SF: Sinica Franciscana, Rome, 7 vol., 1929-1965. SOCP: Archives de Ia Congregation de Ia Propagande. Rome. SOMMERVOGEL: Carlos Sommervogel: Bibliotheque de Ia gnie de Jesus. STREIT: Robert Streit, Bibliotheca Missionum, t. V et VII. TCHANG: Mathias Tchang: Synchronismes chinois, 1905 (Var. n° '24). TP; T'Oung Pao, Leide. VAR.SIN.: Varietis sino/ogiques, publiees a Zi-Ka-Wei, pres Shan,gh,>i, 66 vol. VatBorg.Lat.: Fonds Borgia latin, Bib. Vaticane.
XVIII
UJttre sur le P. Gaubil, du Rivirend Pere Amiot,
aM. de !'Isle,
l'ilcadimie des Sciences. A Peking, ce 4 septembre 1759. ·
tnttendois, pour avoir l'honneur de vous ecrire, que je fusse Otnt de joindre a rna lettre quelque -chose qui eUt rapport aux I que vous cultivez avec tant de succes. Une nouvelle nliiCUnte que j'ai a VOUS annoncer me met aujourd'hui la plume c'est la mort de votre ancien ami, le Pere Antoine perdez, Monsieur, un correspondant fidete, que lnstructio>ns avoient rendu capable depuis bien des annees de quelques services aux amateurs des sciences. Pour nous, meme profession et un meme genre de vie lioient plus n>llcllneJlt avec le Per_e Gaubil, nous regrettons dans sa personne de premier ordre, un bon Missionnaire, un excellent un homme doue de ces qualites precieuses qui font les la societe. il etait difficile de le connoitre sans se sentir porte lne:~~:.~~ a l'aimet. Un visage toujours serein, des mceurs ,t~ deuces, une conversation agreable, des manieres cela prevenoit en sa faveur. L'estime ne tardoit pas al'amitie: Il ile falloit pour cela que quelques converavec lui, n'importe sur quelle matiere, car il, n'en est sur laquelle il ne pilt parler. c•etoit un de ces hommes qui de tout, et qui sont propres a tout. 11 avoit beaucoup lu, avoit present tout ce qu'il avoit lu, sa prodigieuse memoire laissant jam;:tis hesiter sur rien. Tbeologie, physique, astrog6ographie, histoire sacree, profane, ancienne, moderne; litterat,ure, tout l'occupoit alternativement, et remtaus les mom~nts qu'il ne donnoit pas a Ia priere ou aux I
fonctions de son ministCre: aussi etoit-il comme une espece bibliothCquc vivante, qu'on pouvoit consulter sfi.rement, et nc consultoit jamais sans fruit. Les Docteurs Chinois eux-memes trouvoient en lui s'instruire. Ils ont admire plus d'une fois comment un avoit pu se mettre si bien au fait de leurs sciences, et les au point de pouvoir les leur expliquer. Ils 6toient 1'6tonnement lorsqu'ils entendoient cet homme, mite du monde, leur d6velopper les endroits les plus difficitles leurs King, leur faire le parallele de la doctrine de leurs avec celle des temps post6rieurs, leur citer leur histoire, et indiquer a propos tout ce qu'il y avoit eu de remarquable chaque dynastic, les grands hommes qu'elles avoient les belles actions en diff6rens genres qui s'6toient faites les temps, l'origine des divers usages qui s'6toient avec une clarte, une aisance et une volubilite que ces orgueilleux lettres avoient peine acomprendre, et qui gnoient d'avouer, malgre leurs prejuges, que Ia science de ce Docteur Europ6en surpassoit de beaucoup Ia vous dis rien ici, Monsieur, dont je n'aie ete moi-meme le et vous ne m'accuserez pas d'exagerer, si vous voulez bien attention aux talens du Pere Gaubil, a sa memoire sur-tout, et son application constante. L'etude, et une etude suivie et m6thodique, avoit fait toute son application des sa plus tendre enfance. notre compagnie A Toulouse, a l'§.ge de quinze ans, reussi dans les diff6rens emplois qu'on lui avoit premiere jeunesse; a pres avoir puise le vrai goftt de litterature dans les Auteurs d'Athenes et de Rome, i1 fut a I'etude des hautes sciences, et il s'y livra tout entier. alors qu'il apprit l'h6breu afin de pouvoir lire les livres dans leurs sources primitives. On fondoit sur lui les plus esperances: mais le Pere Gaubil ne pensoit a rien moins qu'a faire un nom du cOte des sciences ou de Ia litterature. Des succes d'un tout autre genre excitoient ses desirs. travaux de ses confreres dans le nouveau monde pour Ia tion de Ia foi enflammerent son zele et lui inspirerent de c~.~~:~~~ tous ses talens au service des Missions. Comme il avoit b de connaissances dans les Mathematiques, et en particulier l'astronomie, il tourna toutes ses vues du cOte de Ia Chine, ces sciences sont en honneur, parce qu'il espera qu'elles 2
llll'il'Oi<mt etre utiles pour la conversion des Chinois. II partit '' · en 1721 et arriva a Peking en 1723.
chases avoi;nt bien change de face dans ce;tte capitate, de que dans tout l'Empire. L'Empereur Cang-Hi, protecteur Missiormltir·e~. et de la sainte religion· qu'ils pr&hoient, le n'etoit plus. Son fils Yong-Tching, qui venoit de sur le tr6ne n'etoit nullement porte a favoriser le chris~ 11 voyoit ~u contraire avec peine tous les progres qu'il dans ses Etats sous 1 regne de son pr6d6cesseur, et pu sans deshonorer ~a m6moire de son pere, il eftt extir]Jer jusqu'au nom mCme de cbretien. dans ces circonstances que le Pere Gaubil fit sa premiere cette portion de la vigne du Seigneur qu'il devoit II ne perdit point courage: mais il attendit patiemment Providence lui fournit les moyens de montrer son zele. des langues Chinoises et Tartares absorberent d'abord son loisir. II en eut a peine devore les principales difficultes s'appliqua avec une ardeur incroyable a approfondir, a lvolo]JP'" tout ce qu'il put trouver de livres authentiques dont faire usage pour Ia perfection des sciences. Un traite et critique de l'astronomie Chinoise fut le fruit de son travail. II s'appliqua ensuite a une traduction complete Chou-King, c'est-a-dire du livre le plus sftr, le plus authentique lu plus curieux en fait d'histoire ancienne qui soit peutwetre le monde, si vous en exceptez nos livres sacres. Car, vous le Monsieur le Chou- King est chez les Chinois un livre qui rapPorte en abr6g6 l'histoire ancienne de leur nation, jusqu'ii Ia race des Tcheou, comme qui diroit, suivant c.;~~~~~' de compter, depuis les temps voisins du deluge u l'an 937 avant Jesus-Christ. vous dirai rien de son histoire de Gengis Kan, tir6e des chinois. Cet ouvrage est imprime; il est entre vos mains, vous etes plus en 6tat que moi d'en_juger. Mais ~ouffrez q:Ue vous indique l'histoire de la dynastie des Yuen, Je veux d1re . Tartares Mongous qui s'emparerent de Ia Chine vers l'an de 1280, et dont Ia puissance formidable s'etendoit la partie boreale de !'Europe et dans presque toute histoire, ainsi que celle de la dynastie Tang et de autres dynasties particulieres, ont ete envoyees en ne vois pas qu'on en ait fait jusqu'ii present 3
Au reste, quelqu'estimables que soient ces traductions compilations, ce n'6toit pas li !'objet de ses principales ni son goi'tt dominant. verudition profonde et semble n'avoir rien que de rebutant, avoit pour · des auxquels il se laissoif aller comme vers son centre. II est livres d'un certain ordre, tant Europ6ens que Chinois, qui passe par ses mains. Il s'attachoit sur-tout a ceux qui pc'm'oi,en lui faire connoitre les sciences, les arts, les coutumes et des anciens habitants de cette portion de Ia terre, qui seule -nous avoir conserve les monuments pr6cieux des temps: aussi, a l'entendre parler de ce qui s'6toit passe deluge jusqu'a nos jours, on eflt presque cru qu'il avoit tous les iges, et qu'il avoit ete contemporain de taus les Outre quantite de lettres, de m6moires et de "di;:,~;t-;;·i;;~:~;; avoit adress6es a M. Fr6ret lorsque ce celf:bre vailloit a constater la verite et la certitude de la Chinoise, nous avons du Pere Gaubil un ouvrage cette meme chronologie. On y voit les preuves les qu' on puisse apporter sur une matiere qui, par peut etre que fort incertaine. A !'evidence prf:s, on le traite du savant Missionnaire, toutes les autres peuvent entrainer et quelque ltunineux que scient les m par la nuit Ia plus obscure; si j:avois et~ un microst:O! j'aurOis examine l'eau de ces me!s, J'Y aurots .. . decouvert des corps heterogenes qm causent cette lum1ere qm plus grande. a mesure que le temps fraichit ou que Ia mer plus agitee. . . Dans toute la zone torride, j'ai vu de pmssons V?lants eD: nombre, je n'en ai jamais vu au dela du zge degre, en deauve,;-sctilris et transparentes, ils sont ordinairement de la grand'un hareng. C'est un tres bon poisson. Le_ marsouin a le chaud et il respire, il engendre aussi bien que le requin a la des animaux terrestres et dans le ventre des femelles avons trouve des petits. le Port-Louisjusqu'au 8° de latitude Sud, nous ne v1rnes d'oiseaux. Depuis cet endroit jusqu'au detroit de Ia Sonde, en v1rnes continuellement en grand nombre et de· toute Les anvergures et les damiers ne se voient qu'au del-8. U,l~~~~;'~ du Capricorne, ce n'est que vers le cap de Bonnes~ qu'on voit des corbeaux a bee blanc; quand on les doit etre seur qu'on est pres du Cap, il y a plus de cent a fait cette remarque. A l'est du d6troit de Ia Sonde, iles ·cte Diego Ruis, de Maurice et de Bourbon, j'ai vu de fous, de fregates et des pailles en cui. C'est un plaisir beaux oiseaux faire un (sic) guerre continuelle aux yolants qui ont encore a se deffendre des poursuites des et des bonites et autres poissons qui sautentjusqu'it la hauteur et 25 pieds. passant Ia ligne, nous n'eftmes point de calrne, rien ne se, "Tctml)it, il n'y"-eut presque point d'6clairs et nous n'entendlmes quatre faibles coups de tonnerre. Je puis dire dans oct:aSJion ce que disait Turnebe dans un voyage: Miracula Je nevis rien de particulier malgre une curiosite nat~relle, volonte et !'attention que j'avais a rernarquer tout. une dissertation que j'envoie en France et qui tombera 1parenament entre vos mains, je crois d6montrer que l'isle dti Brezil est chim6rique et qu'elle n'est pas diff6rente de Ia Trinite mal marquee dans les cartes et dont j'ai exactement Ia latitude. L'isle Maurice est aussi mal dans. plusieurs cartes que j'ai vues'. J'ai ete de cette isle Bourbon et j'ai trouve par deux observations qu'elles elcti~oec" au plus l'une de l'autre de 35 lieues comunes de les mers du Cap de Bonne-Esperance, je vis plusieurs formes a la presence de Ia lune. Les couleurs 6toient
~s-cm-toteJ
de Bourbon ou Mascaregne est aux Franmi-heatl.et d'hiverner dans cette isle. On d6barqua une compagnie soldats franyois et allemands. M. Deidier, ing6nieur et Chevalier St Louis, alia aterre prendre possession de son gouvernement · · sous ses ordres M. Verrier, ing6nieur et chevalier d~ Louis et un sous-ingenieur. D'abord que le temps Ie permit fit Ia visite de l'isle. Messieurs les ing6nieurs en leverent 1~ 23
plan fort exactement, ils exarninerent le port, le terrein, et considere il fut resolu d'abandonner l'isle, comme un peu utile 'au dessein qu'on avoit forme. Le 22 janvier 1722, vaisseaux fran9ois venant de Chine entrerent dans le La Galatie etoit du nombre. Le 25 au matin, ces trois vaiss,eat mirent a la voile et ramenerent en France la colonie. Il y sur ces vaisseaux un jesuite fran9ois 1 ; nous appriroes quelques nouvelles de Chine et le depart de M. le · Poulo Condor est situe par le 8° 35' de lat. N. et par de long. Cette isle a trois lieus de long sur demi-lieue de elle a un beau port, du poisson excellent, de l'eau beaucoup de bon bois. Il y a un- arbre d'oU coule un bon. J'ai vu des lezards et des ecureuils volants. Du reste est affreux sterile et denue de tout. Le peu d'habitants voit sont 'ctes gens vagabonds, sujets du roi de Cc,ch,inc:hir idolatres et sans aucune forme de gouvernement, pauvres a l grands voleurs et e:Xtremement debauches. Ce seroit abus~r termes et en imposer au public que de vouloir parler de officiers, gouverneurs, pn3tres, maisons, etc. L~s Anglois ont autrefois maitres de l'ile; ils y avoient constrmt un fort dont voit les ruines. Ils furent massacres et depuis ils ont ce miserable pays. Le 1er juin 1722 on mit A Ia voile, on passa en . dehors Paracel et le 27 du meme mois le R.P. Jacques et IDOl a Quan-Tung. Depuis l'ile de Bourbon jusqu'au Malaca, la declinaison de l'aymant d6croit par degres degre et 30' vers l'Ouest, ensuite jusqu'en Chine, la dec;linaiSI fut presque toujours de 1o et de 30' ouest. , L'isle Sabato qui est marquee dans les cartes a 33 Poulo Condor en est a 47 ou 48. VoilA, Monsieur, ce puis rappeler le plus considerable et de plus sfrr. . · J'ai employe le temps ici a apprendre la langue, Je me a partir dans quetque temps pour P6kin, lieu de ~a desti11atic Je ne saurois que vous instruire tres mal sur la Chme d~nt sais presque encore rien de positif_; le reste est, par ou'i dtre. prochain je serai en etat de vous frur~ u~ expose ~xact ~~ Ia de sa langue, Relligion. Je vous 6cnra1 les particulantes voyage de Pekin et la rnaniere dont j'aurai ete re9u par l'.empei·e' Je suis avec beaucoup d'estime et de respect, Monsteur, tres humble et tres ob6issant serviteur. Ant. Gaubil, missionnaire de Ia Compagnie de
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I
Le P. Fouquet.
~ d' Alexandrie, Mezzabarba, qui fut Jegat apostolique en Chine, 1720-1722.
L'imprime de 1893 porte 'ici: absurde, p. 302, ligne 12.
de l'iditeur de 1893: Nous devons cette fort interessante
a l'oblige_ance du R.P. J. Brucker S.J. a qui elle fut communiqu6e, l'interm6diaire de M. !'abbe Brunet a Gailiac, en aofrt 1880,
' · M. L. de Combettes Ia Bourrelie, savant bibliophile du Midi, descend d'une sceur de P. Ant. Gaubil. Le P. J. Brucker conjecture, divers indices, que le destinataire est M. de Foucaud dont le sur Ia lettre, l'enveloppe ayant ete perdue. L'original ilartieJ1di·ai"t a M. Ie Comte d'Huteau, a Gaillac. A.-A. F. (Fauvel) seconde lettre du P. A. Gaubil sur Ie meme sujet adressee au
,IS.",;:;;;:j;;,;S.J., a ete publiee par ce dernier dans le volume intitule: mathimatiques, astronomiques, etc., paru en 1729 avec plan de Paulo-Condor dresse par MM. Deidier et Verrier, Roy, embarques sur La Danai. Comme cet ouvrage est en extrayons le plan en question ainsi que quelques
~:l~i.:~:~:~~~1l~f~:~
sur I'ile de Paulo-Condor, qui nousactuelle ont paru avec Ia description de et dignes d'etre compares Ia donnent Ies instructions nautiques et autres ouvrages l'on pourra consulter.
avoir ecrit au P. Souciet qu'il avait trouve moyen (dans cette He) beaucoup plus qu'il n'aurait fait dans Cc>lli,ge », le P. Gaubil dit qu'elle etait abondante en bons on y pechait entre autres un petit poisson semblabJe a dont les gens du pays faisaient une sorte de conserve saurrm1·e appel6e man qu'ils vendaient aux mandarins de la On y trouve une grande tortue de mer 1 dont 1'6caille sont d'un grand secours aux habitants. II y a encore de requins de grosseur extraordinaire, des Milets, Becunes, Res, Tatares et cent autres especes qui y sont communes. I y a fort peu d'oiseaux, tres peu de gibier. Les Ramiers n'y de go{lt._ On y remarque un pigeon tres curieux d'un beau de mer et semblable a une gelinotte. On y voit une quantite · ldi.gieuS< de singes a queue fort longue; cinq especes de 16zirds a des ailes, -un autre des 6cailles assez grandes. Ils jusqu'a 7 et 8 pieds de long et sont bons a manger. Une s'appelle Koque, de son cri. Nous avons vu plusieurs
:,p,> - Et plus loin, page X-XI: d'Ericeyra, Vice"roi des Indes, ayant rel1iche a son retour a au meme terns que le vaisseau qui portoit les deux missiontrouvoit, les vit et leur fit l'honneur de Jes entretenir souvent; les apres-dinees avec eux en des conversations litteraires en se le bord de lamer, et des qu'illes eut un peu sonde, il en eut que moi et me fit l'honneur de me le dire etant a Paris». de son cote, ecrivait aux P.P. Jacques et Gaubil, le « M. le comte d'Ericera et le P. Fouquet m'ont dit vous, et ne doutent point que vous ne vous rendrez tres agreables a l'empereur. Mandez- m'en des nouvelles bien et bien d6tail16es, je vous prie >>. (Obs.AB I, 10, 150, VII, 2).
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12 Decembre 1722 Au P. Souciet
Receue le 28e juin 1723
envoyons a Votre Reverence la carte de notre voyage. de I' examiner et suppose que vous y trouvies quelque bon, vous pouves le communiquer. Sinon vous pourres nous feres plaisir de n'en point parler. Les detroits d6 de Banca, I' entree de Ia riviere du Tigre ou de Canton, Marfana, Lema, Lawaf, sent bien plac6es, leurs dissituations ont ete observees aussi exacternent qu'on En mer, les isles de Ia Trinite, Maurice, Mascaregne asses justement placees, aussi bien que les isles entre et Poulo-Condor. Nous avons pris fort souvent la latitude colle-cy. Les variations ont ete fort exactement observ6es.
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Pour le reste des pays, terres et mers, est pris des cartes que avons jug6 les meilleures, ou des observations des gens de POur Ia propret6 et la nettet6, je vous prie de consid6rer que la 1re carte que no us avons faitte, et que c'est une chose diff6rente de raisonner sur ces sortes de chases et de les en pratique. Pour d'autres observations, je vous en parle une autre lettre que je prends la libert6 de vous 6crire. J'ai bien fache de n'avoir pas un telescope a micrometre, j'a'urois r bien des observations a Mascaregne, a Paulo-Condor et Tout ce que j'ai pu faire dans cette ville, c'est d'en nr,en<Jrc hauteur du pOle et d'y observer la variation de l~:~~~~~~;~;f trouve ni astrolabe, ni quart de cercle, ni anneau j'ai eu recours a un gnomon et par l'ombre j'ai tache Ia hauteur m6ridienne du soleil 3 fois en septembre, 2 fois octobre, 2 fois en novembre, et 3 fois en d6cembre. Dans 2 premiers mois j'ai trouve constamment Ia latitude de 23° et quelques secondes, dans les 2 derniers mois j'ai trouvC diminution de 30 a35". J'ai eu egard ala refraction, aIa et i la difference des meridiens entre Paris et Canton, Boulogne et Canton, et pour ;avoir Ia cteclinaison juste, je d6duite du lieu du solei! dans 1'6cliptique, et non pas prise Ephemerides. Mes Observations ont 6t6 faites dans notre J'ai trace exactement une m6ridienne par le moyen des avant et apres midi, et ayant applique sur cette m6ridiennc sieurs boussoies, en diff6rents temps, j'ai toujours trouve l'aiguille· declinoit du nord a l'Ouest de 1° et 30'. Je n'ai · barometre, ni thermometre, ni aucun autre instrument. Je que j'en trouveray a Pekin. Le Reverend Pere de m'a pas su dire ce qu'il y avoit yn ce geme a Pekin. seray, j'en rendray un compte exact au Reverend Pere Cependant, je vous pi:ie de faire tous vos efforts aupres Reverend Pere pour avoir un bon tetescope avec son micnJmi;la1:andistes qu'il ne trouva pas etre tels qu'on lui avait dit.' ces Mrs furent obliges de s'en retourner, leur alter coil.thent bien de l'argent aux Mandarins qui ont de faire les frais de ces sortes de voyages. Cela fit du l'empereur donna ordre en 1721 aux Mandarins de I de n'envoyer desormais aucun 6tranger a P6kin avant I" demande et obtenu le consentement de Sa Majeste impbQuand nous fUmes arrives, les Mandarins instruisirent et le Pere Goville 6crivit au Pere Parennin. L 'Em.1 ne repondit rien aux Mandarins. Ceux-cy resolurent de 1 f'nire partir sur ce que leur dit le P. Maurans 3 , J6suite
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portugais et envoye de la Cour. Tout etoit pret pour Ie lorsque nous re9funes des lettres du Pere Parennin. Biles portoient qu'il avoit demande 2 fois a l'Empereur mission de nous faire venir a Pekin et qu'il avoit ete f mais qu'a Ia Je ill'avoit obtenu, mais bien entendu que Ia feroit les frais du voyage. Ce Pere ne savoit pas ce qui se a Canton, et, sur la lettre qu'il ecrivit ici, notre depart fut pendu, jusqu'a une nouvelle lettre du PCre Parennin qui passer par la voy~ du Reverend Pere Hervieu. Nous somrncs attendre cette lettre. Ce petit incident n'a pas laisse de assez mauvais effet dans !'esprit des ,Europeans el'< Sur cette r6ponse, le viceroi et le Tsoumpto 1 courrier a l'empereur et nous avertimes par lettre les Pf;kin. Le 28 un vaisseau venu de Batavia apporta la de la mort du Pape Clement XI et de I'exaltation d'Innocent A out Le 2a, le gouverneur de la ville oU no us sommes vint nous visite de· la part du viceroi et du Tsoumpto. Le 3e nous alhlmes rendre la visite au gouverneur, nous tftmes le vice-roy et nous allfunes voir le Pere Morans, portugais, envoy6 de 1'Empereur a Canton. Le 4, nous sc;umes les principales nouvelles d'Europe par vaisseaux anglais et un ostendais. Les mandarins reyurent Pere Morans un Bref du nouveau Pape pour l'Empereur.
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Octobre
le PCre Labbe arriva sur un vaisseau des Indes. J'appris le PCre Lecaron, natif de St Quentin en Picardie et condisciple en th6ologie, 6toit mort en arrivant 1
le meme jour le Reverend Pere Roberto Stephana, de Cr6mone et Missionnaire du Tonquin. II apporta la
qu'on avoit detruit tes 6glises du Tonquin, que plusieurs apostasioient, que d'autres 6toient morts pour Ia foi, Missari et Bucarilli, j6suites italiens, souffroient · enfin que g6n6ralement les Missionnaires se faisoit beaucoup de perquisitions pour ! ces nouvelles nous furent confirm6es par des des J6suites qui sent sur la frontiere, et j'allai dire adieu ~ulnt missionnaire portugais nomme le Pere de Malo, qui ordre des sup6rieurs d'aller, avec de l'argent et des proviVct's les frontieres du Tonquin, 1° pour Ui.cher de savoir des des Missionnaires, et 2° de les secourir. wv·crenaPere Hinderer, Jesuite d'Alsace, et notre superieur, avec des presents pour le roi et des lettres de 1\llliUHlatwn de Ia part du Tsoumpto. vis le Pere Sibins, Jesuite de Cologne, qui va aMalaque soin de la nombreuse Chrestiente qui y est. J'ay profit6 beaux jours pour chercher ave'c le Pere Jacques la du POle, pour voir Ia ville et les environs. S'il avoit ete paroitre avec des in~truments, nous aurions fait un 1
ou Quan-Tong, ou comme nous disons en Chine Quan lbu, Canton est la Capitale de la prQVince de Quantong, mCridionale de celles de la Chine. lu ct le faux bourg ont apeu pres Ia figure qUe vous voyes t.:rois que Ia proportion de grandet).r de l'un a l'autre y 1 gnrd6e. Pour la grandeur absolue, par plusieurs estimes _l !'uites apres avoir considere le chemin que j'aurois lcs detours, et apres avoir mesure le temps sur une lilOntre, l'une et l'autre ville m'ont paru avoir du nord unc demie lieue de celles qui font un degre de latitude
20. croix est l'endroit oil sont les J6suites franc;ais. Nous l::Onstamment observe Ia hauteur du POle de 23° et 8' nord. 41
Pour la longitude, nous trouv§.mes qu'elle est plus orientale Toulouze de pres de sept heures et 24'. Ce fut sur une Lune que nous observftmes le 22e d6cembre, car nous trc>m'all1 que 1'6clipse finit a Canton le 22e d6cembre a rninuit et 31 et par le calcul nous vime,s qu'elle devoit fini! a Toulouze 2 22e decem bre a cinq heures et 7 minuteS du SOli • 11 pourroit bien se faire, Monsieur, que les tables dont nous semmes servis et l'horloge que nous avons fussent tueux. A Toulouze, on a tout cela a souhait et vous aisement savoir des Peres du College si notre avec celle qu'on aura faitte ou a Toulouze ou a Nlontpellier a Paris. Du cote du Nord, la ville Tartare a de grands vuides, et mal habitee; du centre jusqu'a la ville des Chinois la ville belle, bien bfttie, avec de belles rues, bien pavees, et re>nr>lie 3 beaux arcs de triomphe. Comme ils sont disperses en droite et que les portes se r6pondent, cela fait un bel effet. Le Palais oU les lettr6s se rendent pour honorer LC>IWUCl\ celui oU on les enferme pour les examens, ceux du vice-roi et general des troupes sont magnifiques. La ville des Chinois 1 rien de considerable, sinon quelques rues du c6t6 du sud oil voit de belles boutiques; du reste elles sont tres 6troites. Le fauX.bourg de l'occident est l'endroit le plus peuple et, pris, le plus bel a voir. On y voit une infinite de rues pav6es de grands quartiers de pierre de taille, avec de boutiques tres propres de tous c6tez. On couvre les rues de la grande chaleur et on croit se promener aux Palais a Paris. Au reste on voit par.tout une infinite de qui vont et viennent chargez de marchandises. Le . je vous parle est encore a remarquer par deux endrmts: la belle 6glise bfttie a l'europeenne par les j6suites 2° par les hams ou magazins qu'ont les marchands la riviere. Je ne vous dis rien des fauxbourgs qui sont au sud et de la ville, ce ne sont que de mauvaises rues, habitees pauvres gens. La plus belle chose de Canton est la vue de qui va de l'est a l'ouest, et se r6pand par divers canaux sud, sud-est et sud-ouest, et partout de gros villages. Le nombre de barques de toute grandeur qui vont et vie11nent moments, des chemins ou si vous voulez des all6es dont les sont des barques, des vastes plaines de Ris, qui n'ont pour 42
dtJs canaux couverts de barques qu'on voit marcher a milliers · l:_epe~dant voir l'eau que les bleds, les arbres et Ies herbe~ hcnt ,_?- Ia vue, tout cela, dis-je est un spectacle digne assut d etre vu. vaisseaux de. Manille, des Indes et d'Europe s'arretent a I et demi de la a l'Orient de Ia ville pres d'une ile ' ~ Vam~o~ 4 • Vous etes ~ans doute curie~x d'apprendre de ~a religiOn dans cette VIlle. Je vous diray qu'on fait peu I'CStrens dans la yille, il y en a beaucoup i la campagne et . ~es chrest:ens que ,Ie~ J6suites cultivent, il y a plaisir I les JOUr~ de fetes les eghs~s des Franciscains espagnols, remphes de~ bans chrestiens, et les Europeens en sont Ave~ l~s aumones- des gens charitables, nous avons fait · . e,ghse une fondation qui procure tous les ans !'entree t • ~ plus de .380 petits enfants. C'est un bien sUr et il ' jl~lS meii?e a crru~dre que ~e~ Jans6nistes Ies envoyent ell : sou~ P,ret.ex~e qu etant bapt1ses par des J6suites, ils ont fait p~;chC IrremiSSible. Novembre
1m· on a.su quele Tiphon qui fit le9. 10. 11. 12 et 13 octobre I mal a Macao avoit fait p6rir un vaisseau anglais aupn::s .de qh~-Schuen 5 ou Sanciam. On a appris aussi que Iranctscams dont un est eveque de Nankin sont arrivez pour Uicher de p6n6trer dans la Chine J:ai ~al?tis6 ":uj~urd'hui un homme de .35 ans. Le Pere 1 avatt mstrmt, Je l'ai appel6 Andre, ou comme on dit Gan-te~le. No~s avons appris de P6kin que l'Empereur que le ~ere J~cques et moi vinssions a sa cour. !lll>u Aujourd'?ui. on~ enterre avec une grande magnificence , l rovana, Jeswte Pmdmontois, envoye de l'Empereur vers ct mort en mer en 1720 en revenant de Rome en Chine o~t fait l~s frais de l.'e~terre~ent; les Mandarins: de I. Empereur, les M1sswnna1res et les principaux I de la VIlle .et de la campagne ont assiste a Ia ceremonie. de Ia Breteche, fram;01s, Naches, capitaine de vaisseau Raphael, espagnol, avec d'autres Franyois, Anglois, 43
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t vO. de leurs yeux les fameuses ceJ·em,onl
~j~~~~~· =~:u:~:ts ~ans
un enterrement fait par ~rdre
de l'ernpereur. . J et du Bodory a Le 19. J'allay hier avec les P~res _acques d 't d du vaisseau fram;ois La Danae qu_I nous a con m e Chine. Nous avons fait no& adte':x _et no~ d :essieurs le Capitaine et_ o!Ecierst a=~~~~r ~uu a~a~i!·. e Religieux de Saint Dommtque e. , mbar ue pour LePere Gravero, Jesuite franc;Ois, s est e q
en France. , J t moi avons observe a minmt la Le 23. Le Pere acques e eche d'une eclipse de lune, les nu~~~~~~su~a~nste~~~u juste du 1 commencement et nous ne h e . de l'emersion de plusieurs tac es. de l'unmers10n e1 . . · · et au TSoumpl L 30e nous allfi.mes rendre vtstte au vtcerm, L: 31 'nous nous semmes embarquez le m~tiD: p~u~::s a , P6kin' Nous sommes aller coucher ce sorr a o ' ~eues tr~is quarts vers l'ouest de Canton. Janvier 1723
Ia Sainte ~es~le dans Le 1er . Nous avons dit, le t'matin pour village mats I Y a . y a un n~mbre infini de belle 6glise. Fochan .~st~ep~ e 11 autant de monde qu a . a~ o~.on C'est un des endroits les -sur les barques com~e a ~e c~inmerce. Le P. Simois, consid6rables d~ Chme pourd'h0 nnetetez. Nous avons dit · nous a fait beaucoup :~s:P. Baborier qui etait venu nous ac~o?-::U;~~pou. Le 2d nous semmes allez coucher pres ., fait Monsieur, le lieu de vous dire de quelle mamere on ·· par eau , ,,ou1che, vo~~e~ une gra~de barque avec une .c?ambre ou on in de faire faire de bonnes provtstons et danls a so d t On mange dans a trouve abondamment e to~ . re arer a manger. faut ici. des valet~ pour ser~r e~~f:rdrpe~se, on a deux et qu'on.'veut et qu on peut atre , barqu-es fort propres. e est lettree ou Mandarin, les Quand une perso.nn ' t de rp s de garde des soldats ne manquen pas co . · · t aux banderoles, aux qu'ils reconnatssent ats~men I barques Le salut se nom chinois de ceux qm sont sur es . 44
bassins de .cuivre qu'ils frappent a diverses reprises. s'appelle lo. soirs Ia barque, arrivant au lieu du coucher, frappe trois fois sur le lo, et c'est pour avertir que les gens du qu'il y a sur la barque des gens dont on doit repondre. lc Tampou r6pond par deux et trois coups de lo, et il est de faire garder Ia nuit Ia barque dont i1 r6pond. Ces 1 sont disposes de lieu en lieu ou de--deux en deux lieues, tel.len1eill disposez que le premier voit le second, ils ont pour donner en cas de besoin des signaux. ) nous semmes allez diner a San~choui- hien, ville du ordre, et coucher sous un Tampou. Pres de San Choui ~om~ne~ entrez dans une riviere qui va a Nanyong- fou. n'est qu'a cinq lieues o ~ no 6 de Fochan. Le pays plus beaux, des plus peup16s et des plus fertilcis de , Nous avons fait aujourd'hui pres de sept lieues vers le , Lcs pays que nous coto'ions sent bien inf6rieurs a ceux que uvons quitte. 5i'. Nous avons dine a Tsin~yuen-hien, ville du troizieme nssez jolie. A midi j'ay observe Ia hauteur du POle etj'ay que nous 6tions par le 23 degre et 45 minutes Nord et 1 minutes a !'occident de Canton. L'ayman m'a paru de pres de deux degres vers !'Occident. Nous avons passe ce matin par Chao~tchiou fou, grande premier ordre, au confluent de deux rivieres. II y a une ct une 6glise des messieurs des Missions etrangeres· de Ia Bac a Paris. J'ay estime que Chaotchun est par le 24e degre minutes de latitude un peu a l'est de Canton. 16 nons sommes arrivez le soir a Nan-yong-fou, ville du I' ordre, grande, belle, et assez bien bag:ni''~' meme education; meme emploi et meme tomde ne pas trouver le Pere Bayard, il etait I'0 ~~~t~~~,~~:i~~~ apostoliques, nous ne trouvames que L et nous ne pouvions nous Iasser de l'entretenir, de ses discours pleins de politesse et d'onction. partimes de Hankeou, et no us arrivfunes le neuf avril Nous ne s6joiunftmes qu'un jour et demi a Caifum 10 • Monsieur, ce que j'ay remarque. dans ce voiage, qui est do 230 grandes Iieues d'une heure de chemin. 1 marchfunes cinq journees vers Ie nord pour entrer Honan; le pays etoit m6diocrement peupl6, assez fertile,
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sans villes ou bourgs qui m6ritent d'etre vus. Pour la du Honan, nous la traversames du Nord au sud, Caifum, la capitale. Le pays est admirable, c'.est une bien couverte avec de grands et beaux chemms A chaque pas, on voit de tous cotes des villes et des il n'en aye aucun oil on n'aille par des chemins bordez arbres. Le grand chemin se fait remarquer car il est des autres c'est proprement une levee d'oU on d6couvrc 1 belles plai~es. De lieue en lieue il y a des poteaux qui marq le chemin qu'on a fait et qu'on a a faire; de distance en on trouve des auberges pour se rafraichir, et, dans les villages, de grandes hotelleries pour loger. I_l faUt que porte son lit et si un European mene avec lm une sache aprester, il voiagera en Chine plus France. Le chemin de Caifon iciest le meme, avec cetteo rlitfi;rcl' que le chemin est fort frequente, et le pays _n'est si fertile. Deux ou trois journees au Nord de Caifon, ce marais, et on fait partout 13. des levees magnifiques. Chanton on trouve beaucoup de sables, et partant la est tres incommode. zo A quatre lieues au sud de Caifonfou, on voit un de commerce qui peut passer pour une belle et grande Caifon est pres de deUx degr6s a I' ouest de Pekin et 34° et latitude. C'est une tres grande ville, mais mal bfttie et peu Les Jesuites portugais y ont une eglise. Le Roan ho, par le ravage qu'il a fait en Chine, passe a une lieue et Caifon au Nord. Ton chan fou, dans le Chanton, et sur le est une grande et belle ville fort riche et tres est sur le canal roial. La Ville est situee par le 36° 34' et a 15' ouest de Pekin. Tetchem est encor une grande ville sur le Canal, au nord de Totischan, a 15 Iieues au sud de P6kin est grande et belle ville, on y' voit des _ponts de pierre ffiltgrrifi,qll A 4lieues O.S.O. de cette ville, on passe un des plus qu'on puisse voir. Je ne vous dis rien, Mons~eur, des d'idoles que j'ay vO., des pouts de marbres et mtlle autres outre que d'autres en ont deja parle, je ne les ay pu asses pour vous en faire un detail qui vous plaise. , . 3o Pour les Juifs de Caifon, le P. Domenge, Jesmte Bordeaux, a deja envoie en France un bel ecrit oU il e_n au Iongn. On n'aura pas manque de le donner au public 50
du college de Toulouze se feront un plaisir de vous le . Je vous adjouteray seulement que j'ay vu a Caifon qui dit que les Juifs sont entres en Chlne dans un qui repond a peu pres a trois siecles avant Jesus-Christ; Monsieur, les principales choses que j'ai vues. L'an pro~ vous parleray de Pekin et de ce que j'en auray vfi. Car de ne rien ecrire en Europe dont je ne sois bien sUr. · avec un profond etc. Jl'!loumpto: Tsong-tou, vice-roi. indications seront reprises par La Harpe, Abrige de l' Histoire geneParis, 1780, tome 7, p. 153 et ss., et rl:suml:es par Prevost, ••"""" des voyages, tome V, p. 527-531. Passim, ch. VIet VII, plan de Canton, planche II. Disposes·? llmmng-pou, Whampoa, a 15 km en aval de Canton. elmng-tch'ouan, lle de Sancian, oU mourut Franyois-Xavier. 0 l/4 NO = 5 lieues 1/4 0-NO de Fochan. Sit: j erreur du copiste? listes de gens. Uayard; Le Couteulx. fang fou, capitate du Honan. relations sur les Juifs de K'ai fong fou sont conservl:es aux ASJP Drotier, vol. 123.
149, fol. 15-26.
dans Souciet, Observ. I. 123-134.
9 18 aout 1723 Au P. du Ha/de Juifs de Cai Fan Fou en Chine
Receue le 15 oct. 1724 Ricci decouvrit le }er les Juifs de Ia Chine. Ayant su ann6es avant sa mort a qu'il y avait a Caifon une '",~f,~'g;~'~;:il~ ;,e,~n~v~o;ya dans cette ville un J6suite chinois, avec des et une lettre pour le maitre de Ia synagogue. n
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Le J6suite chinois fut tres bien rec;u a Caifonfou, il fi~ le commencement et la fin de presque tous les chapttres Pentateuque, il revint a P6kin avec une lettre du mattre de synagogue. ,. . d Le p Ricci trouva que ce qu 11 avmt receu u . 6toit c~nforme au Pentateuque h6breu qu'il avoi~. C'6t01t de Plantin, les caracteres 6toient les men:es, J?ai_s ~ancs:aifonll"o Le maitre de la synagogue disoit que_la Bible ~t01t a_ depuis 600 ansb, et qu'elle e_toit tr~s anctenne, qu'tl Yavmt 8 dejuifs que le Messie ne vtendrmt que dans 1~ 000 ans. Il . sa lettr~ en priant le P. Ricci de venir a Catfon. pou~ avmr de la synagogue, a condition ~u'il n~ mangermt pm~t ~e D'autres Juifs de Caifon, qm venment quelqu_e f~ts a dirent au P. Ricci que leur bible 6toit conforme a celle avoit, elle etoit de Plantin. , . Le P. Jules Aleni receut ordre des Supene~rs, , passer a Caifonfou. I1 savoit l~h6br~u et e,tmt tres executer la commission qu'on lm avmt do~ee.All fut. . des Juifs ils ne voulurent pas permettre qu Il v1t la Btble, qu'il y ~voit une synagogue a Han7heou dans. le. Je n'ai pas entendu parler des Jmfs du Tchtqmang, informeray. Au commencement de ce siecle, on pensa. de nouveau, aux de Caifonfou. On prit une copie de c~ qm est marque dans ·grandes tables de marbre, des inscriptiOns de la syna~ogue. tout fut envoye 8. Rome par le R.P. :aul ?oza~, missionnaire a Caifonfou. Les Jmfs dtrent ace Pere q? tl Y a Pekin une bible dans un temple au. on g~rde les/hvres. gers. Les Jesuites Fran9ois et Portugais o~t~nrent l'empereur d'entrer dans ce temple et de. VISiter }e]lScevenmd Parennin etoit present, .on ne trouva nen. Le. Bouvet dit qu'on y aper9ut quelques lettres synaq~~s et des raisons de croire que le maitre de la P~go~e n mforn;.a bien les J6suites. 11 seroit aujourd'hui tres difticile d'obtemr 1 visite de cette bibliotheque. Le Reveren~ ~ere ~omen,ge~ a mstrmt les Jesmtes lusl·eurs fois a Caifon. J'ai su qu'il-av01t . d't P College de Paris de tout ce qu··11 avatt e erre'' · ~ . . J'arrivai aCaifon le 23 Mars 1723. Des le l~nd~mamJe_me . a la synagogue. Le Reverend pere Gozam me s~rvmt. . ducteur et d'interprete. Le Tchang kiao fit vemr 2 JUifs savoient lire l'hebreu, et qu'il disoit etre le plus en etat de 52
. - ~u fait de ce qui les regardoit. Je vis bientOt que les 2 Juifs, bten que le Tchang Kiao, etoient de vrays ignorants. me dirent qu'il y avoit 1650 ans qu'ils 6toient entr6s dans i 3 , qu'ils 6toient venus du Siyu. Je les interrogeai sur ne surent me r6pondre. Ces deux mots veulent dire lieu Occide,nt, Ils ne surent pas me r6pondre nettement a ces 1° Pourquoi ils vinrent en Chine; 2° en quel etat ·l leurs livres, 3° leur antiquite; 4° Ies changemens arrives; communication qu'ils avoient et avoient eu avec d'autres r. Je leur fis les autres questions qu'on m'avoit indiqu6es a ' nolle reponse a celles qui en valoient Ia peine. demandai a voir leurs livres, tis Ie firent avec plaisir. 9-.ue je vis et dont vous verres apres la liste, je ne fis qu a un reste du Pentateuque. C'6toit des rouleaux de · extraordinaire, et que je n'avois jamais vu. II paroissoit I nvoit souff~rt de l'eau. Les caractf:res etoient grands, nets, et Forme rmtoyenne entre l'h6breu de Ia bible d'Anvers et qui se voit entre autres dans Ia grammaire h6braique et de Mathieu'Auro Gallo, imprimee aVirtemberg en 1531. rien au-dessous des lettres, mais au-dessus il y avoit et d'especes des points que je n'avois pas vu ailleurs. asses de connaissance des manuscrits pour assurer celui-ci, mais il a tout l'air d'une piece antique. IOI'rDI!eaLi en particulier le Tchang Kiao sur ce rnanuscrit je Gozani d'etre extremernent attentif a ce qu'il dir~it; de l'empereur Vanlie, Ia Synagogue fut brO.Iee tous ivres furent perdus pour Ia seconde fois. Les Juifs de Caifon que des Juifs de Sy'yu etoient venus. Ceux-ci donnerent de Caifon une Bible avec d'autres livres. Le Pentateuque parle est le seul de ces livres qu'ils aient conserve en Les autres ne sent que des copies des autres qui peu a sont perdus, faute de soins, on verra comment. achepter ce Pentateuque, je fus refuse. Je les priai de l'nire une copie ou toute, ou en partie, ils me le promirent i de !'argent qu'on leur donneroit et le R.P. Gozani ~ ses soins pour leur faire tenir Ia parole qu'ils voir moi-meme s'ils savoient l'h6breu. Ils me dirent un temps infini ils n'avoient point eu de maitre ils qu'ils n'entendoient rien a leurs grammaires, a_ux p~ra53
phrases de l'Ecriture, a ce qu'ils ont de la Mis~hna \ ni a l'histoire de la Sainte Ecriture. Un d'eux me pna de leur quer quelque chose d'h6breu. Je ne sais s'ils le firent pour miner. Quoiqu'il en soit je pris la proph6~ie d~ Jacob, le~ 10 mWdements et surtout le precepte de ne Jamats reconnoitre seul Dieu. Je voulois leur expliquer le passage d'Isa'ie sur . ment du Messie, l'endroit se trouva d6chire et ~e me co~t~ntat leur dire l'histoire. Ils parurent contents de ce Je leur dtsots et d'eux m'expliqua a son tour: 1° le Schema Israel, 2° le de la circoncision. Si je n'avois eu devant les yeux l'heh,·en. n'aurois jaroais pense qu'il lut de l'h6J:'reu, t~us les d6figures. Je vis par moi-meme qu'tls avment ~ne confuse du Messie, zo qu'ils etoient de toutes les tnbuts; . 5 avoient idee des principales r6gles de la Gemara po?r. , I nombre des versets, 4° que leur Pentateuque est dtvts~ grandes sections dans le meme arrangem~nt que la B:ble vous me donnates. Le caract6re de leurs btbles est le meme ceux des autres, les unes sans points, les autres avec des le changement qu'on voit surtout dans quel_ques le!tres et finales n'est d'aucune consequence _et vtent umquement . caprice ou du peu d'attention des cop1stes. Le P. Domenges a instruit de la maniere dont tls ~oi?-t fetes et dont ils s'assemblent dans la synagogue. Ces Jutfs appeles par les Chinois Hoei; c'est un no_m co~m_un ;ux tans Les Juifs s'appellent entre eux Ttao-kzn-kwo . Il;sont au nombre de pres de 1000 Tiao-kin-kiao dans 7 ou pour mieux dire Surnoms, Sins 6 en chinois. Us Chine il n'y a pas d'autres juifs, et ils n'ont all:cune c_onnoisS:II de ceux des Indes, du Thibet et de la Tartan,e occ~de:r~.tale, Les P.P. Jacques et Gozani furent temoins dun fait bten ordinaire que voicy: Quand j'etois a Hankeou, port considerable de Houq.uam le R.P. Le Couteux de:rri.eure, je fis venir un homme habll se sert, et qui ne sait pas assurement l'heb~eu. Comme reputation de savoir dechiffrer les lettres anctennes et que bien s-o.r que les lettres du nom divin Silo etoient . des hyerogliphes, je le priai de me dire son . Je recrivis encore ainsi (en hibreu) et touJ?urs tl . presence du P. Le Couteux et du P. Jacques: St (ou Sh9 y unus, 1 factus, h homo. II m'ad~outa_ qu'~n donnmt en , ce nom a ce qu'ils appellent Chmg gzn, samt homme. Celd 54
beaucqup, comme Votre Reverence voit asses. Etant 1\ Caifon, je fis ·voir le mot Silo aux juifs, je leur demandai
le sens de cette lettre, et la vue qu'avoit Jacob. ce saint nom. Ils se turent tous. Je commenc;ai a i::~~~·:;~::~:~~ le sens que le commun des Saints Pefes et Saints
do,nn.enl a ce nom; un jeune me dit avec beaucoup de · qu'il me demandoit permission de parler, il dit qu'un p,rands oncles, mort depuis quelque temps, l'avoit asseure ns ce mot il y avoit quelque chose de divin et que cela dire qu'un homrne divin seroit envoye de Dieu, que Si etoit Y unus, I descendens, h homo. Le jeune Juif me dit nc savoit autre chose. 11 vouloit me s.uivre, voulut avoir par tnon nom et rna demeure, et il me fit dire par le P. Gozani lroit quelquefois lui demander de mes nouvelles. Les Oozani et Jacques furent temoins de ce que dit ce Juif et furent pas moins surpris que moi-meme. · cxpliquai le sens de Jehova, ils m'applaudirent tous et I' que dans ce mot ils avoient toujours reconnu Dieu, le present, passe et futur, et me dirent que ce dire est, fuit, erit. Ils croyent un purgatoire, un enfer, iiU 62
mste, je vous prie· de .tirer de cette mauvaise relation ce ·- jug~res de meilleur, de l'envoyer ainsi corrig6e a man Ccla lm fera,pl~sir auss! bien qu'A M. de Foucaud, pr_6dcToul~uze a. qm man ~rere Ia communiquera. Ce president n?s ar:ns e~ Je voudrms fort qu'il fit un voyage a Paris, . bien ruse de le connoittre. Patdon de taut de peine, 1 en vous. Gozani commence a reculer pour Caifonfou Ie P6re ne sauroit tout seul faire ce que l'on souh~itte les paroissent fach6s d'avoir d6pense de l'argent. Je ~iens Reverend Pere Hervieu pour a voir la permission d'aller
a Caifon, je voudrois y passer 15 jours. Dans 'ob•tiend1raysans peine une lettre de recommandation pour • ·· · du Honan, j'apporteray quelques presents pour les Jo lc~r dOJ?neray en ,c~nois quelques regles qu'ils demandent ilHVOJr,raci!emeJ?t declmer et Cnjuguer; et on aura ce qu'on I J espere bten que de Pans on dedommage:ra ceux qui I ' quelque petite depense. . a la priere du Pere Parennin une lettre a M. de Fonclle n'est pas peut-etre en etat de lui etre presentee, je t·cssee ouverte au Pere Orry, il en fera ce qu'il jugera ! dCja ici en nC_gociation pour avoir du tribunal quelques astronom1ques que Je ne trouve pas dans un recueil I que j'ai deterre. Si je v!ens a bout de les avoir, j'espere I v.~\~:~e;~: l~~~~chose qm vous fera plaisir aussi bien qu'a I' · Dans l'etat oil nous sommes actuellement une misere que de trouver des ouvriers pour mettre Ies ct pendules en bon Ctat; d'abord que cela sera fait le Jncc~ues et moi travaillerons tout de bon a observer et a 1111 JOurnal de tout. Le P. Kegler [au] tribunal des mathe, est demon avis etil ne nous sera pas inutile. temps que ~eJus a Poulo Condor, je commenr.;ai a do utter de la Cochmchine et de Tsiempa 4 n'est pas plus orientale indiquee sur les nouvelles cartes. Un flambeau de mer 5 ! j'ai l'asseure, sans dire la raison. La navigatiOn que 1 · de Ia Sonde a Poulo-Condor et ensuite de Poulo.,. U Cant~m me confirme dans mon soupr.;on. Je viens de, une l:chpse de solei!' et plusieurs de lune observCes dans lieu~ de Cochinchine pour tfo,nd respect et de lui dire que je me suis souvenu de me dit avant de partir. , Les abriviations utilisies par le P. Gaubil en ces premieres out iti jusqu'ici explicities en: PC = Pilx Christi. ,. ... Man Rtvirend Pere. - ve Re = Votre Rtvirence. Saints Sacrifices-. - Sup' = Superieur. - Empr maintenues selon ['original dans les lettres suivantes. quelques-unes, mains usue!les, seront completies, pour texte, par exemple dans les lettres en latin, sans qu'on tl chaque fois. - La formule finale, toujours la mtme, maintenue que pour 1722.
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13 30 octobre 1724
Lettre commune au T.R.P. Giniral Longue lettre en latin, icriture serrie; protestation contre accusations de disobeissance aux dicrets apostoliques touchant rites chinois, dont les Jisuites avaient ite !'objet. En passages essentiels: Reverende admodum Pater, Pax Christi.
Cum P.P. Gallorum in Sinis Superior Pater Julianus Hervieu sit nunc in via Cantonem versus, quo in exilium, alii missionarii, Sanctae nostrae Religionis causa eiicitur; factum indicamus ·quod Paternitatis Vestrae Litterae, quales R.P. Carolum de Rezende viceprovincialem missae sunt Reverendum admodum Patrem Raynaldi Sanctae procuratorem Pekini, nondum forte patri Hervieu rint, et consequenter nobis a Superiore nostro R.P. Visitatore, hinc absente, sint hactenus dumtaxat, et quidem casu, per modum nuntiorum nitatis Vestrae Admodum Reverendae litteras, quae Incredibili dolore, datas 27 septembris 1723, a patribus legendas in exemplari obtinuirnus ... ... Igitur nos infra scripti Societatis Jesu sacerdotes gallicae commorantes Pekini testamur, quod Apostolica de ritibus sinicis lata iuravimus et nunquam violavimus; iam pridem administramus sacramenta iuxta terrorem Apostolici Clementis XI felicis memoriae, et past:r~a~le!:'~~l~~~~:~ Legati Mediobarbi 2 ; quod in posterum semper et integre quantum ex nostra parte in nobis erit (Signatures autographes, dont celle du P. College des Jesuites portugais. Mezzabarba. J Un secretaire a resume au dos l'objet de la lettre: Protestationes ·menta P.P. F.X. Dentrecolles, sup. domus, Jo. B. Regis, Jos. M. de Mailla. Accedunt P.P. Gaubil et Jacques, novi missi,omuii. 1
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AN: K 1375, n' 79. Lettre commune au R.P. General Tamburini.
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14 23 juillet 1725 Au P. Louis Gaillard
d'une lettre du R.P. Gaubil au R.P. Louis Gaillard, Ia province de Toulouse. assez fautive.) A Pekin le 23' juillet 1725 Ia fin de 1723 une branche de Ia famille Imperiale fit propublique de la religion chretienne. Elle avoit pour chef nomme Soumiama, grand general et vice-roi en Tartarie. est mort sans etre chretien; mais, apres sa mort, deux I'CJnn1es se sont faites chretiennes; et avant sa mort six de mdles; et la plupart de ses filles avoient d6jU re
bien de Ia religion, il falloit !'accepter, et cela s'est fait · quelques mois. La persecution a desole Ia chretiente de Tonquin; et je -ne si je vous ai mande le martyre de neuf chretiens avec 1 P. Franyois Marie Bucarelli, Jesuite natif de Florence. Le P. Messari Jesuite de Venise, y est mort dans les fers 8 • II y ~ quelques jours que nous avons appris avec bien douleur la mort du P. Simon Bayard arrivee a Canton. un saint missionnaire, qui a travaille bien des ann6es, plusieurs milliers d'idol§.tres et mene une vie tres rude. ~I ' 64 ans, il etoit de Pau dans le B6arn. Nous avons auss1 que la persecution recommence en Cochinchine. M.R.P., que si Ia Religion demeure ici proscrite quelque• elle est detruite ici et au Ton(}uin, et a la Cochinchine. Ro'iaumes se conferment toujours a ce qui se fait et ils ri'oseroient proteger ou tolerer Ia Religion quand ils que·l'empereur de Chine la condamne. , Nous avons s
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Troisieme discours Ce discours fut fait Ia seconde annee de l'empere:ur par un grand mandarin qui devint ministre de l'empire. L'auteur parle d'abord d' Adam, de Noe, d' Abraham et Moyse. II loue fort Ia vertu d'Abraham et dit qu'il adoroit Ciel sans figure auteur et conservateur de toutes chases. II de la Loy que 'Moyse receut sur le mont Sina. Les livres dit-il dans treize exemplaires; il y a dix tomes d'autres II as~eure que les Juifs entrerent en Chine du temps des et i1 les laue de leur attachement a leurs rits. Le ensuite un parallele de Ia doctrine des Lettres de Chine, celle des Juifs, et il pretend demontrer qu':l peu ~e chases elle est la meme, savoir dans le culte rendu au C1el, les de Ia vie civile, les honeurs rendus aux morts dans des determines. n veut meme qu'anciennement en Chine on saoctifie Ie Sabath, et s'appuye de l'authorite des King prouver. Il va jusqu'a asseurer que les caracteres hebreux beaucoup de raport aux anciens caracteres chinois. Le mandarin decrit dans un grand detaille siege de en 1641, et les ravages de l'inondation; il raporte e~. ~:,;~:~~~ 1 ·qui se fit pour sauver les livres, et quels sont ceux qm . . a cet ouvrage, et qui firent reb§tir Ia synagogue, dont 11 fa1t description fort exacte. ·
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Quatrieme ·discours Dans ce discours, on voit une histoire a~regee de Ia synagog" et une description de Ia nouvelle. On vmt des noms sept families juives de Caifonfou, et ce sont les memes raporte le P. Gozani dans sa lettre ,t. Voila le precis de ce qui est contenu ,?ans. les . chinois et je ne pretens pas adopter ce qu ils dtsent, ma1s ment v'ous raporter ce qui y est dit. Venous presentement livres qu'ont les Juifs de Caifon[ou. Outre le Pentateuque sauve de l'incendie du temps de il y a a Caifonfou plusieurs autres Pentateuques, les. uns points, et les autres avec des points, divises en 53 parties et ce .qu'ils apellent Taula c'est comme on prononce Thora, Ce Pentateuque est-il le meme que le n6t!e? Les . . et Ies points sont les memes que ceux de bibles ordina1res. jeune Cainan 6 n'y est pas, la chronologie est la. meme que
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I texte hebreu, et le langage est hebreu. Les P.P. Gozani et _ant fait quelques verifications; mais ce n'est que sur pomts. ,,.,r·nc,~eles, autr~s livres, dont il me donnerent Ie catalogue, . a cehn que le P. Domenges a envoye, il serait bon 'oxamoinror. par exernple les deux livres des Machabees qu'il , av01r_ en caracteres hebreux, je dernandai a Ies voir, je ne I ob~emr, et on me renvoya a un autre jour. Je demandai cop1e de plusieurs passages de l'un et l'autre livre on me et on ne m'a rien tenu. ' n'a pas veri:~ie les. passages des prophetes, des Pseaumes, Rays & sur lesquels Il y a des controverses panni Ies savants ccux qu'on pretend que les Juifs d'Europe ou d'Asie on! ' Je m'etois prepare a aller faire cette verification. ne pourra se faire tandis que la Relligion sera dan~ elle est. Jui_fs me dirent qu'outre les livres de l'Ecriture, ils en avoient d autres. ~Is ant des fragments de Ia Mischna qu'ils n'en~ P':S, et Ils ne surent que me dire le titre de quelque _Je leur demandai s'ils connoissoient !'auteur de cet tls dirent que c'etoit Moyse. a ce qu'ils disent, quelques commentaires, des gramet ~ espece de rituel: mais ils n 'y comprenent rien, et que Je pus comprendre par ce qu'ils me dirent, les comet le rituel sont en une autre langue qu'en hebreu asseurent que le caractere est hebreu i, ' demandai s'ils avoient quelque livre d'histoire qui les ; .ils. dirent qu'ils n'avoient autre chose que Ies manu-· chm01s dont j'ai parle. Aves-vous, leur dis-je, commu~ a;ec Ies autres Juifs des pays etrangers, ou des provinces . Rep.(onse) « Depuis plus de cent ans nous n'avons vu Juif etranger et il en est tres peu parmi nous qui sache lire. deux ou tro~s expliquen_t passablement quelques passages. autres provmces de Chme, nous ne savons pas qu'il y aye · Nous savons de nos P.P. qu' a Peking dans un temple · est un~ ancienne Bible, ce temple s'apelle King fan sse» I des Kmg des pays etrangers). Le P. Bouvet m'a· asseure ct quel9ues. autres Jesuites ant ete a.ce temple pour · cette btble, Ils ne la trouverent pas. Ce pere m'a adjoute · I'· que les gens du temple cacherent bien des chases nperceut des Iettres syriaques. '
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Je parlai aux Juifs du passage d'Isaie oU est Ia ~rop~6tie sur Messie qui doit naitre d'une vierge. Ils ne surent nen due. Je fis lire le passage de Ia Genese oU est la proph6tie de Aucun ne sut expliquer le passage, mais il se trouva un Juif qui me dit qu'un de ses oncles lui avoit apris que Silo dire un Dieu Sauveur qui devoit un jour descendre du terre. J'ai expliqu6 ailleurs le sens des caracteres du et il est surprenant qu'un Chinois. qui n'avoit jamais parler de SilO, m'aye tres bien expliqu6 commen~ S~lo Dieu, et cela selon Ia signification des caracteres chmo1s. Jnfmcmc'' vous du P. E. Souciet a qui j'envoyai !'analyse du cf;~:~,:::~tcre .Je. montrai aux Juifs des m6dailles h6bra'iques, et des
samaritains. P"arfaite ignorance. Ni eux, ni ceux du temps P. Ricci, n'avoient jamais entendu parler de JCsus crucifiC Hyerusalem.
Les Juifs de Caifon sOnt d'une grande ignorance, ce n'est de .leurs monuments et de leurs livres qu'on peut peut-etre des lumieres. S'il falloit faire quelque conjecture, je croirois que la piece .qui mCrite attention est le fragment du Pentate~que de l'incendie. Les autres· livres ne sont que des coptes ou fragments de ceux qui sont venus de Perse ou du Korassan: si je ne me trompe, on s:iit en Europe tout ce qu'ont les Juifs ces deux pays. II faut remarquer 1° que quoique les Juifs de Caifonfou reunis dans sept families, ce n'est pas a dire qu'ils ne scient de sept tribus, ou d'une ou de deux. C'est un point 9;u'on n'a examine. 11 faut remarquer 2° que par le Khorassan J entends seulerm!nt le pays de Kouoresmiens, mais encore Ia et quand j'ai dit du Korassan, c'est comme si j'avois dit Korassan et de la Transoxane. Jl faut remarquer 3° que manque de garder une copie de la lettre que j'Ccrivis en P. Souciet sur Caifonfou, et que peut-etre j'ai omis articles qu'on souhaitte aprendre, et que j'ai oublie. Pour ce regarde plusieurs ceremonies qu'ils observent, le_urs fetes, maniere dont ils font leurs prieres, Ia. grandeur et Ia figure . leur synagogue, le nom qu'ils portent, &c, on en a deja Si je puis jamais aller a Caifonfou passer _quelques tclcherai de tirer d'eux ce qu'on peut raisonnablement en Peking. Ce 4 septembre 1725. Pour le R.P. J.B. Du Halde de Ia Comp• de Jesus
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a
Bile co~enc;a l'an 1122 avant J.-C. et finit l'an 249 avant I.-C. Commenc;a a r6gner l'an 1573 apres J.-C. Mourut l'an 1620. Abraham. Moyse - Gai tse Ia: Esdras. Des livres que les Chinois appellent Kim. · classiques. Israel. Tien, coeli, tang, palatium. I ont des fragments ·de livres persans. Phisieurs savent quelques mOts langue. ~on.nom /~st Tchao (bijfe et corrige en Tsao). C'est un bachelier cbretien l6ghse du R.P. Lecouteux:. ASJP. Fonds Brotier, vol. 123 (25 aoO.t 1712). Sa Iettre du 5 nov. 1704 il ARSI, fonds JS, vol. 168, fol. 161-162. ibid.: reponse de Domenge aux questions venues de France et plusieurs lettres de 1723 a 1725. • de Kin tchong, gravee en 1489. Cf. Tobar, Inscriptions Juives, des 7 f~lles juives: Li, Tchao, Ngai, Tchang, Kao, Kin, CM. P. Gozam: ARSI, JS, vol. 168, fo 161 v. . fils d'Enos, patriarche d'avant le Deluge (Genese V, 10). le P. Gaubil veut·il dire que le verset 12 manque? '
16 9 septembre 1725 Au P. du Halde
Rc;veJrentd Pere du Halde, Maison Professe, a Paris.
!-luis d'autant plus sensible au souvenir dont vous voulCs m'honorer que vous etes charge de mille affaires et il faut lc creur aussi bien place qu'est le v6tre pour vo'us donner de m'ecrire. 11 y a plusieursjesuites de Toulouse et de Paris usseurement fort desreuvres, et qui .m'avoieilt proni'is d~
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m'ecrire; pas un mot de lettre, pas un salut de leur part, je suppose qu'ils me recommandent aDieu dans leurs prieres; et cela, daml le fonds, suffit. Je recus hier de Canton votre lettre datee du 19 ilovembre 1724. Je n'ai pas recu celle que vous m'ecrivites en 1723; et les pelitH presents que vous dites m'avoir envoye par la voye du R.t•, Superieur se reduisent a !'avis que vous m'en donnes. Je n'uy entendu parler de rien, et il faut qu'en chemin ils se sCient perdus, Paris et Peking sont loin l'un de l'autre, et dans une si grande dis" tance, il faut bien s'attendre que plusieurs choses ou se perdent ou -changent entierement de nature. Nous avons lu avec plaisir votre dernier journal. Nous aurionli bien souhaitt6 quelque lettre des P.P. Orry et de Goville jusqu'ici rien de leur part. J'ai parle aux P.P. Parennin et d colles; ils m'ont fait voir les nouvelles qu'ils vous ecrivent, de mieux, et je vous ennuyerois par des redites. J'6tois, je l'avoue, dans l'erreur. Je crOyois que Mgr I' veque de Toulouse vous donneroit quelque chose, il me 1 fait entendre; on oublie bien des choses, et les Pr6lats ne sont exempts de ce defaut. Je ne suis guere en etat de cuaucwuoi remplir vos recueils; j'ai encore bien de Ia peine a quelques mots chinois dans la tete. Il y a 2 ans que j au P. Souciet ce que j'avois vu a Caifonfou. Le P. Dorr1enw qui y a ete plusieurs fois est plus au fait que moy. J'ai cru dant devoir vous envoyer quelques remarques que j'ai fait Je souhaitte qu'elles soient de votre goUt. J'ecris au R.P. de · et je lui fais present des remarques que j'ai faittes sur des Tartares occidentaux qui ont regne en Chine. Vous que ces remarques donneront quelque jour a -I'histoire et g6ographie orientale. Les memoir~s sur lesquels j'ai travaille incontestables; votre cart~ de Chine et de Tartarie vous de guide pour suivre ces Tartares dans leurs expeditions Tartarie et de Chine. Vous me renvoyes aux nouvelles du journal; il n'y en a de votre province; quoique je n'en sois pas, vous saves suis assez au fait de ce qui la regarde pour comprendre · vous voudres bien m'en mander. Je vous prie de saluer le cureur de la province de Toulouse, vous me feres un plaisir si vous pouves l'engager a me faire donner des de Ia province. Je serois bien aise d'avoir le catalogue le plus de la province de Toulouse, mais j'appr6hende de demander
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17 12 septembre 1725 Au P. Souciet
Receue le 19 Octobre 1726
exa~ine cette ~nnee avec .assez de soin l'histoire des Tare Gen~chiscan, et qm ont regne Ia Chine. L'histoir
~e
a
pafmt me,tt~e. mieux au fait sur leur pays et leu~ e sur es exped~tl?ris de Gentchiscan en Tartarie et a b' Vo~s verres atsement les autres differences et vous ten ~~eux. que moi,faire Ia comparaison. L'an'prochain d' 1 historre complete et vous nous feres plaisir a tous ire v~os vues, vos difficultes, sur l'abrege 1 que je v . On tachera de vous contenter ous j'avois mallu les 2 carac1eres chinois qui marquent Onon ou Uonon. Je lisois Kannan et il falloit lire lj, ' , . s~ure~e_nt _I' Onon, ou le Amour o~ le Sahalienoula ~:~~~ m Jete .dans une autre ' quand Je . d.Isms . que ce . heu . a. . avmt du Ch ror:ormt enst; ~u.ectlvement, j'ai trouve que Gentchiscan . . empereur a 1 ouest ~u Chensi dans le pays de Kokonor a celleuqn~i ; ~t~clonnmssandce, posterieure de quelque~ a a source u Onpn. ~1e4 me trompe, j'avois aussi mis l'an passe Ia tre annee de Otes ru:~t~~~h~~rdc~u'il n~l faut. Vo"?s aves tout entre les ' ' mme I vous plarra vous etes au fa't1 ce que vous feres sera bien fait. ' ' 83
J'ai trouve les caracteres que fit faire Huptlie et qu'il substitua _ aux Jgours. - Je m'etois encor icy trompe et je croyois que ces nouveaux caracteres mongoux, ou mogols, etoient ceux d'au~ourR d'hui. II se trouve que ces caracteres Mogols ou mongou d'aujour0.. d'hui sont les caracteres d'igour. Etj'ai cru devoirvous en avertir • Je suis avec respect etc. A Peking, ce 12 septembre 1725. Je n'ai encore requ aucune lettre de ye R e, j 'en attans quelqu'unl.} de jour a autre. On a voulu que j'envoye a~ P. du Halde mon abrege de l'histoire de 5 empereurs, et de cramte que. ye Re ne In vit pas, j'en ai fait pour elle et le P. Orry une 2de cop1~. . On a voulu que j'envoyasse au P. du Halde ce qm me resto1t pour Caifonfou, je voulois vous I'envoyer, et je_ n'~.i pu _en , · : une 3e copie (car j'en garde une pour moy). Amst demand~s Ia au P. du Halde, mon intention est qu'il vous la commumquo,: 1 Abrege chronologique de l'histoire des cinq pr~miers ·empereurs Chantilly, ASJP, Brotier, 148, [0 23-26. - Souctet, I, 185-203. 2 Khoubilai. . 3 Notes sur Ies caracteres 'lgours et Mongoux, Souciet I, (ci-dessous 5 nov. ·t725, 1. 24). Igours = ouigours.
Brotier, 149, fo 49 Autographe. au P. Souciet.
18 25 octobre 1725
Au P. Souciet A Peking, ce 25 Octo bre Receue le 19 Octobre
Je vous .prie de -mettre le dessus a rna lettre 3. Mr~ et Maraldi, en leur remettant rna lettre et les observatwns. Mon Reverend Pere, P.C. Ce ne fut que hier que je-receus votre lettre du 4 nove~bre contenant 9 pages, une du 27 novernbre 1724 en 3 petites et Ies observations de Mr de Lisle de l'Cclipse totale du le 22 May 1724. Ces observations sont en 8 pages. 84
Reponse
a Ia lettre du 4 novembre 1724
Le P. de Mailla trouve l'an 2429 avant J.C. une aproximation voisinement de 5 planetes. II dit que Hoey ne veut pas dire onjon,oti'cm. Je vous renvoye sur tout cela a l'ecrit que je vous · l'an passe. La traduction que je vous donnois est fidelle . Parrenin, qui entend a fond le tartare, me donne Ia conforme a .celle que je fis du chinois, et vous pouves lk-dessus. Pour le reste, vous saves calculer et voir qUe] est faux. vous envoyai aussi le calcul des Etoiles du temps de et de Ia maniere dont vouS le solihaitt6s, aussi bien que les qu'on pent faire et qu'on a faites icy sur 1'6clipse de avant J.C. Je vous ai d6jk mand6 sur le commen· d'annee et sur l'ann6e chinoise ce que vous souhaittes. est presque mot pour mot dans l'astronomie faitte seudu temps des premiers Han c'est-il-dire avant la mort I est evident par ce que j'ai dit que 1'6clipse de 2155 ans avant
est une observation faite par les Chinois, et non pas un apres coup. suis bien aise Ci_ue vous communiquies aussi a M. de l'Isle que je vous envoyai, mon R.P. Je ne saurois cette annee cnvoyer ce qu'il souhaitte; l'an prochain je ferai ce que je 1 et je vous prie de l'en asseurer, en le remerciant de son envoy6 au R.P. Supr un cayer sur--caifonfou, on a voulu fut envoye au P. du Halde, je vous en avertis, je souhaitte le communique a ye_Re. Le Tchang Kiao n'est que le chef synagogue, et le Pouthhinse 1 est le grand thresorier d'une Je ne sai ce que vous voules dire par les 2 livres chinois dittes etre enferm6s dans un paquet. Je ne vous en ay envoye aucun, et si rna conjecture est vraye, voicy ce qui cnvo·vru1t au R.P. Supr mes remarques sur Caifonfou pour je mis dedans Ia copie chilloise de 2 tables de Caifonfou priai de les traduire et de vous les envoyer traduites. Je n'etoi~ ttlors en 6tat de faire une telle traduction. Sans doute le ' vous aura envoy6 le paquet sans l'ouvrir, car jamais il parte de 2 discours chinois. C'est pdur cela que j'en cette annee l'extrait et, si vous le souhaittes, je vous
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envoyeray la traduction entiere. Vous voy6s q~'aujourd'hui. on _nc
peut rien faire de nouveau sur Caifonfou, mats on peut f~ue ~cy quelque chose et j'y pense s6rieusem~nt a. Je vous .sms btcn oblige des presents que vous me faittes, tis sont enco!e ~ Can!on,
j'espere de les recevoir. Presses le P. Poulou de me fatre 1 aumo~c, il est assez riche pour cela et asseur6s-le qu'il n'a~ra. pas occas10~1 de s'en repentir. Je remercie bien les P.P. de Blamvllle, Huffier
la Maugeraye de leur souvenir. Le P. Larnaugeraye n:-e
:t ,
par~tl
trop vieux pour vouloir 6tudier l'Antiquit6, et je V?US pne de. dmJ au P. de Blainville que j'ai appris qu'il ~vait acqms des :penswns,, je les regarde comme des benefices et Je le condamne a donnct le surplus aux pauvres. , . . d'~ Je n'ai rien receu de M. Mayeu, je l'embrasse et 1~ ~e1tctte etrtl si pres de vous. L'an passe j'envoyai a Mrs Cassm~ e_t Maraldl les observations de Ia Comete de l'an 1723 a':ec plust~urs autres, ·• · deja mande d'autres, et je fais partir demam quelqucH Ja~~re~ avec !'observation de !'eclipse de lune ~u 21' a~ 22 8brc; tout vous est addresse, faittes en ce 9ue vous Jugeres : tout ce qUe vous faites est bien et toujours ad M.D.G. J'ai ete charme de votre observation de_l'eclipse totale du et de celle de Mr de l'Isle; que d'inst:u~tton~ ne me . , pas dans tout cela, et je vous en sms. I_nfimment o~hg~. encore receu aucun de vos livres, ains1_ Je ne vous d1~ nen qu'a fait le P. Castel que j'estime infintme?t, ~t que ~e Chenmt asses, comme votre R e a vu. Les mathematiciens ont trouve je ne sais quel raport du lieu de ces 4 pianetes ccluy de Saturne, du Soleil et de Ia Lune. Ainsi ils ont mis 87
dans le placet al'Empereur que les 7 p!anetes Servmm'e dans les comptes des procureurs, gra~d defaut d'etre trop exact et trop juste, non pas PL'Ccautwns, maia dans le succes, et j'aimeray toujours dlt'c que je ne sais pas ou que je ne suis pas seur, que de
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faire entendre ou que je sais ou que je suis seur. fait bien des fautes et on ne se corrige pas. t Le P. Souciet cite cette lettre, I, 137, en la da~ant du 31 octobrc comme lui etant adressee. Voir aussi I, 54 et 223 .. ·
Brotier, 149, fo 54-55. Autographe. Au P. Souciet. 23
5 novembre 1725 Au P. Souciet
Receue le 1er juillet Mon Reverend Pere
P.C. J'ai deja repondu aux 2 Lettres de ye Re du 4 et du-27 1724. L"observation de !"eclipse du Solei! faite par Mrs de est Ia seule que j'aye encore re9ue. Je les en remercie, jc felicite de vos ingenieuses remarques et de vos justes o oserv:u de cette eclipse. Je ne suis pas surpris qu'elles ayent et je vous suis tres oblige de m'avoir donne une bonne ce genre en me les communiquant. J'ai trop peu de tempS pour envoyer par votre canal cette ce que demande Mr DeJisle. Ce sera l'an prochain, vous l'en assurer et je joindiai pour lui des memoires de que je ramasse. Tout vous sera addresse et vous ne en rien, et mon envoi sera tellement fait que le P. n'aura pas a craindre qu'on le pille. Un des MrS de l'Isle 1 a place Astracan a 67° a l'Orient de C'est dans Ia nmivelle carte de Ia Mer Caspienne. Cette d' Astracan divarique un peu roes idees de geogra]>hie. satellites de Jupiter observes a Siganfou par dont j'ai ici les observations en original, par 1'6clipse de mois de s6ptembre 1708, observee a Leang-tcheou du et par Ia resolution des triangles, i1 est evident que Kia derniere ville du Chensi, est plus orientale que Paris de
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Par les hauteurs meridiennes du bord suPerieur du soleil, ihnut,,ur fut trouvee de 39o 49' 20". Je ne vois pas trop comles pays entre Kia yu Kuan et Ia mer Caspienne, plus que, par les triangles, Hami h est pres de 5° plus que Kia yu Jcuan, et par plusieurs itin6raires il paFoit certain Tourouphan, ou Turphan est pour le moins plus occidental llami de 3° 30'. Que ferons-nous done, M.R.P. de Casgar, '/!'.~is~~mme vous dittes qu'il faut faire, signe du C le catalogue des choses dont j'ai besoin. Je ol :,n~]~~,:~~u~~~r vous envoyer quelque chose de curieux o des peines que vous prenes, et des presents que bien adjouter. J'en feray l'usage que vous souhaittes, je les aurai receus; les livres que ye Re envoye sont a Canton, je les ·verrai avec plaisir. .
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Je vous ai envoye un abrege de l'histoire chinoise et Gent chiss can, et de 4 de ses successeurs. II yen a un dcmt>lo Ie P. du Halde. Ce Pere doit vous communiquer ce qui me pour Caifonfou. Ce que je vous ai avance sur les mongou ou mogols doit etre eclairci. lis sont venran11e memes que les Mantcheoux; mais je doutte aujourd'hui si sont pas les anciens Igours. Dans ce cas, les caracteres prenois pour igours seront ceux que fit faire .Koblay. 0: qu'une transposition; j'auray occasion d'examiner ce fait. icy les 2 sortes de caracteres, avec leur explication. Le tout sera envoye avec le livre syriaque ou caldaique dont je parte; j'ai tant pique d'honneur le P. de Mailla qu'il a fait efforts pour obtenir ce livre, et cela est fait. Je suis la negociation pour avoir entree dans le temple oil de relligion des pays etrangers. Vous saves que les que Ia Bible y est; je pense aussi a avoir copie des qui sont sfi:rement en ville entre les mains des cy-devant juifs. Le P. de Mailla y travaille aussi; il en quelque chose, mais je croy qu'on en viendra a bout. Ce qui se trouve de plus raisonnable dans les livres d'astr chinoise est bien different de ce que pensent Mrs les de Paris; vous pouves les en asseurer sans Crl>indrc avancer. Je feray la meilleure partie de ce que I' on 1 1 de Ia maniere dont on le souhaitte. J'ai votre memoire, jc I et j'y repondrai article par article, j'avoueray de bonne que je ne sai pas. Je vous ai deja mande, man R.P., que le P. de Mailla se dans e ce qu'il dit de la conjonction des planetes; il ne ' r ici de Ia signification generale de hoey, il s'agit de signifie en astronomie: il veut dire ou conjonction I mains aproximation; or, par le calcul, il est evident temps de Tchuen hio, il n'y eut ni aproximation de 5 ni conjonction. Dans les lettres que je vous addresse oncle et pour Mr de Foucaud, vous verres l'histoire de tion de cette annee 1725. Lis6s-1a, c'est peut-etre une juste de celle de. Tchuen hio. Le P. de Mailla ne vante ici de son calcul de l'eclipse du soleil. Cc>mme de calcullui co-o.tent un peu et qu'ils lui auroient fait du temps, je lui ai donn6 toutes les eclipses calculecH 776 ans avant J.C. jusqu'ii. J.C.
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servira pour l'histoire chinoise a laquelle it travaille ; je souhaitte qu'il y reussisse, je l'exhorte toujours a ce qu'il fait. ne me dites rien des systemes des P.P. Bouvet et de r 2, vous ne deves pas craindre de m'en parler, je corn;.\ etre au fait. Et je vous diray d'abord que de part et on a manque un peu de bonne critique, et de connaissance 1 i . II me paroit que ceux qui ant attaque les et Bouvet n'ont pas ete bien au fait des vestiges se trouvent parmi les anciens peuples, ni de ce hieroglifesf. II me paroit aussi qu'on ne sauroit nier de !'incarnation, de la Trinite et pour le mains aussi que les Saints Peres ont trouve parmi les Remains, lndiens, Egyptiens g etc. II me paroit encore que ne se tirent nullement du principe que les King soient reveies; cette proposition me paroit insoutenable, et lcs regles de chronologie et d'histoire vont a demontrer umpereurs de Hia, Chang, et Tcheou sont des personnages est hors de doute que leur histoire a des fables. Leur en general est seure, il n'en est pas de merne de Ia des annees, rnais ce ne fut jamais une raison pour l'nutller>ti"c:ite d'une histoire d'une nation. On ne sait -comdans l'Ecriture les ann6es des Juges; le temps deluge a ses difficultes. Dans les histoires romaines il a des fablers, encore plus absurdes que dans ch.in•oise. Mais sur cet article vous en saves plus que moy; qu'il n'est pas fort difficile de prendre un parti I' sur ce que dit le R.P. Bouvet, et sur ce qu'on a dit systeme. II y a plusieurs points fixes qu'on ne doit de vue, et qui servent de flambeau pour eclairer lcnebJ·es: et dans tout cela, ce qu'il y a de plus seur, s'est bien des fautes dont on doit dire un grand Peut-etre ie vous ennuye par' rna longue lettre, et mal suis avec respect... 1
(ces 2 mots chinois sont consacres pour signii)illmc:ncerr>ent du printemps). Mais ce n'est pas-le 1er jour
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de l'annee. Et l'ancien missionnaire qui vous a 6crit a sans doute que Tchlien hio avait fixe Ie l'annee non ace jour, mais au Jer jour de la June la plus 15° de Verseau, et il paroit que c'est le sens des paroles du de 1'histoire. Depuis la dynastie de Han, Ia 1re lune chinoise est cellc les jours civils de laquelle le soleil, par son mouvement, dans les Poissons. Le jour civil commence a minuit et finit a la minuit Le 1er jour de Ia Iune est toujours celui oU se fait Ia vr,ay