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SOURCES CHRJ!T IENNES F(lndaleuu; lI.
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Lu bae, ,.
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J. Danltlou, •. j.
Diret'eur ; C. M ondturl, •. j . No 276
THÉODORET DE CYR
COMMENTAIRE SUR ISAIE ••
T OME 1
(Sections 1-3)
I NTRODUCTION, TBXTE CR ITIQUE, TRADUCTION 1(T NOTES
••• Jean-Noel GumOT 1
1
A,rlg4 de l ' Un!uu,lIt, Doc/CUI' tI Ldlra
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LES tO IT IONS D U CERF, 29, BD DI! LATOU R-MAUBOURO, PAR IS
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Ce volume a lU pripart d mi, au point pour l'impre"lon ail« le C(lnC(lurr d. f l n.flllui du • Sourcu Chrillennu .
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Q Us Editions du Cerf. 1980
ISBN 2-204-01665-9
AVANT-I'Roros
Ceux. qui ont. en mains le volume du Comnumlaire ,ur l saie (Kommenlar :1.1 J esaia) de TModoret de Cyr, édité par A. MOhle, en 1932, à Berlin, dans les Millûlungell du Sepluaginla-Unltrnehmens (Bd. V) de l'Académie des Sciences de GOt.tingen, s'étonneront peuL-être que nous ayons reproduit intégralcment. dans la présente édition, avec le texte grec publié par cet auteur (décédé en 1971 ), son appa rat. des chaines et. son apparat. critique, et. que, dans son Int.roduct.ion, notre collaborateur J.-N. Guinot. ait repris toutes les données essent.ielles fournies par MOhie dans sa propre introduction sur le manuscrit de ce texte. Cela n'a pas été décidé avant. qu'une assez longue enquête nous ait. prouvé que les exemplaires du livre publié en 1932 étaient act.uellement ra rissimes et. que ' l'éditeur avait depuis longtemps disparu. De plus, M. le Professeur Dr. R. Hanhart., Leiter des Septuaginta-Unternehmens der Akademie der Wissenschaften in GOttlngen, nous a fait. connaltre le plein accord de sa Commission pour que nous reprenions le mieux possible l'édit.ion de MOhle, dont il a bien voulu, à plusieurs reprises, vérifier pour nous l'ex.actitude sur les photographies du manuscrit conservées à GOLtingen. Qu'il veuille bien êt.re assuré de notre vive gratit.ude pour les réponses qu'il a pris la peine de donner à toutes nos quest.ions et. pour toutes les recherches qu'il 0. faites à notre demande. Jean-Noll Guinot. s'est. donc elTorcé de C(Jnserver tout ce qu'apportait de neuf un ouvrage aujourd'hui introuvable, en y joignant nat.urellement. ce que réclamaient.
8
AVANT-PROPOS
les normes de la collection «Sources Chrétiennes t : une introduction sur l'exégèse de Théodoret, une traduction française et des notes. Les lecteurs apprécieront certainement son apport personnel à cctte édition: il est fond é sur une conn.ussance approfondie de l'œuvre exégétique de Théodoret.
INTRODUCTION
CHAPITRE PREMfER Cl.
MOND ÉSERT
LE COMME NTAIRE SUR JSAIE DE TH€ODORET DE CYR
La vie de Théodorel (393 - circa 466) et son lemps 1 se conCond en partie avec l'histoire de l'l!:glise au v' siècle, du moins pour la période qui va approximativement du concile d'l!:phèse (431 ) à celui de Chalcédoine (451). L'évêque de Cyr fut, en efTet, au cœur de la querelle doctrinale qui opposa Antioche à Alexandrie à l'occasion de l'hérésie nestorienne. Dès 430, à la demande de J ean d'Antioche, Th6odoret devient 10 ch:.mpion ùes OrîcnLnux en réfut..ont Ica Anal"~ mali3mu que Cyrille d'Alexandrie vient de lancer contre 1b6)doret
1.
Sur la vio el l'acUvlt6 de TModorel, on pourra contult.or
Tlltod()l'fll do P. GAlII"SII (P G 84, 89·198, Pari. 1684); la Diuu/lll10 d, "i/II d uripli, Tluodfll'e1i (PG 80, 35 A - 66 B, Ha ll6
l'H~/ori(l
1169) d. J . L. SC KUUIS (et non do Jacquel Sirmond commo on l'a plU'to~ k rill i lOI pagea colUler6u .. Tb6odo~ t par L. S, La NÂlK ns TILLEMOKT au L XV (1111 ) de se. Mtf1Klfru [JOW' Iel'1llr 4: ,'11/"01... rcdû;lI.liqur du.~ pruniu. ,iUlu, 16 val., Paris 1693·1112 (p, 201340 et les DOlo. p. 668-818) j la biographie do Th6odorot 6eri1o par J, H. N EwMAK, Hilloricoi Skdcllu, vol. Il, p. 303-362, London 1816. Aucun do ce. travaux ancien. ne d~pellle touleroil do recourir il. ceux de P. CAKIVIST, notammont .. son HI,loire d'un, fnlnprl .. apologtllfJu, au y. IlUl, (tb'"l, Paris, Bloud el Gay 1958, .t il. l'int.roducUon do son kliUon do la TAûGpeuUfJllc du fM/adlu IIdJtnifJllu, 2 val., SC 61, Paril I958.
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-
INTRODUCT ION
LE COM MEN TAIRE SUR l SATE
Nestorius, mais qui atteignent en réalité l'ensemble des an tiochiens. Désormais la carrière de ThéodoreL est. étroitement. liée au déroulement de ce connil. cllriatologique: principal art.isan de l'Acte d 'Union ent.re Antioche et. Alexandrie en 433, Théodore!. est. déposé en 449 au Brigandage d 'gphèse, puis exilé, avant de retrouver son siège et de voir SO D orthodoxie reconnue au concile de Ch alcédoine qui met un terme à cette longue querelle. I! Callut bien des lut.Les et. des déchirements avant. que
l'un des plus grands exégètes de l'antiquité chrétienne 1 . Par son étendue, l'œuvre exégétique de Théodoret est considérable. L'évêque de Cyr a inl.crprété presque Lout l'Ancien Testament, sous lorme de commentaires l uivis ou de recucils de t quaestiones, destinées fi éclairer certains passages obscurs ou difficiles. Il tl également donné un commentaire suivi des EpUr u de S. Paul'. D'une telle entreprise exégétique, poursuivie de façon aussi méthodique, on trouverait peu d'exemples chez les Pères grecs. Or cette œuvre immense nous est parvenue dans son intégralité. Ce ne saurait être uniquement l'effet du hasard. L'examen des Chatnes prouve que l'on tenait en grande estime les commentaires de ThéodoreL Autant que la qualité de l'interprétation, la longueur raisonnable de clmque ouvrage a dû très tôt favoriser des copies intégrales :
chaque parU se rendi t. compte que le conflit. tenai t. peuL-êt.re plus à des différences de formules qu'à des conceptions
fondamentalement opposées. A ceLLe prise de conscience p rogressive, Théodore!. ne fut pas étranger ; par son action et par ses écrits, il 0 grandement cont.ribué Il établir et Il préciser la christologie orthodoxe. Toutefois, plus encore que son rôle de premier plan dans ce conflit doctriet l'cxi&èse nal, c'est son œuvre exégétique qui a valu très tôt à Théodoret la réputation dont il a longtemps joui. Malgré des prédécesseurs aussi illustres que Diodore de Tarse, Théodore de Mopsueste et Jean ChrysosLome, Théodoret a pu passer pour l'un des meilleurs représentants de ce qu'il es~ convenu d 'appeler l', école. d'Antioche l et même, aux yeux de quelques-uns, pour Th~oret
1. Seules des rnlsons de commodité noue tonl consorver cetle a ppellation tout II. rai l Impropre pour désigner l'edgèlle anUoc hlenne. Il n'y eut jamab .. Antioche rien de com parable au Dldascalh d 'Alexandrie. On peul tou t au plus, en un sens lr6t large _ c'es t celui que nous ad optons - , parlor d'une. 6cole de pensée •. A la l ulle de S. Lu cien el de Doroth6e (cf, G. BARD Y, Ruherchu . ut' .a/nt Lue/.n d'AnIiO(h, eI.OII klJ/c, Parb 1936), lei ~t.ea anUoc hiens ont porUi II. la lettre du lexte el .. H l'6a ll l6 hialo rlqu e une grande attenUon j Ile onl voulu par III. te garder do co qu 'Ill conaidéralcnt chez certains alexandrins comme uno uUllaa lion excoNlve d e 1'a1I~rle. Su r cu quesUona, voir J . GUIl.l.IlT, • Le. 6X6gèIIe1 d 'Alexandrie et d'AnUoche. COntll l ou malentendu' " Rw. Sc. Rd. ,
11
t. 34 (1947), p. 2&7-802; su r 1'. 61:010 ' d 'Antioeile ell gIlM.ral, ct. F . VIO OU I\OU X, arL.• ~cole exégétique d'Alltioehe . In Did/ollllalr~ d, ID BilJl" t. l, Pari. 189 1, p. 683-687 j V. EI\IIO'''' ' • ~18 l b60loglque d'Antioche" DTC, l. l, Parb 1923, col. 14$-1439. 1. Te l CIIl l'avis d e Photl ui qui trouve 10 Ityle d e Th éodore! particulièrement b ien ada pté ou commenta ire IIXtlgéUque (PHOTIUI, BiblialMiu" M. n. Henry, cod. 203, t. III, Pan. 1962, p. 102-103). 2. PG 82, 35-878. Co commen\.uJrc CIIt lo K ul q ui nous &oit parvenu do ce ux que Théodol"Ct compOfa lu r 16 N.T. Sa date el t lnco r talno, ma ia peu t ~tro précls60 d·apNl.a deu x leLll"C1 d e Th60dol'(ll lt un ami a nony me (C/lN'Upondllnu, t. 2, SC 98, ép. 1 et 2). Dan. la pl'(lmlére lett re (id. , p. 20-2 1), Théodoret &olIicile l'avi. dlllOn corre.pondant l ur le commcnl.eire de S. Pa ul q u' il lu i a enyoyé peu do lemp. auparavant; la Icconde ( /d., p. 20-23) est une IlIlt.r6 de remerclemon lll po ur lei éloge. reçu •. Y. Azéma pelllO quo ce. d eux letlftl. &ODt I~remcnt anlêricurel .. 4"8, pubque la lellnl .. EuMibe d 'Aneyre (é p. 82, ibid., p. 198-20&) el t anl érleure II. "49 el que la JeUn au pape Léon (ép. 113, id. , 1. 3, SC lIl, p. 1)8-67) e. t datée de tept.octobro 4~ 9 ; or tou t.e. d eux tonl menUon d e te commenl.ail'll. D'suin part, comme la !)uaulio / in L w . (PG 80, 300 A) .. propol des ucrlflcel de la Loi renvoie 6galemenl au Commenla/r, d,. ~ptJru d, P aul, on peut pelllllr qu e co commcnt.ail'll elt poItérleur aux com menl.aire. de Tb ~ore l .ur J'A.T. el qu 'Il tau t lui attribuer une date voialne de ...... 7.
12
13
INTRODUCTION
LE CO;\I MENTAIRE SUR ISA tE
Théodoret. a été servi par sa concision. Toutefois, jusqu 'à nolre époque, la disparition de son Commenlaire sur Isaïe rendait. incomplète la série des interprétat.ions prophétiques. On ne pouvait connaItre ce commentaire que par le texte des Chalnes rassemblées et. éditées en 1642 par Jacques Sirmond. Le faihle espoir que conservait. ce dernier de voir retrouver un jour le ÛlxLe intégral de l'ln Isoiaml sembla rapidement. s'évanouir chez ses successeurs : on sc contenta donc de rep roduire son édition des Chaines' qui, suffisant à faire pressent.ir l'intérêt de ce commentaire, en faisaient déplorer encore plus vivement
dans le couvent. du très saint. Sépulcre (Mt'f6X~o'l TOi) r.«v«y{ou T«/f'ou)l; or, dans l'inventaire qu'il dresse du manuscrit. nO 17, on relève la mention suivante : t Folio 96& : Commentaire de Théodoret. évêque de Cyr sur le prophète !saie. Début. : El fÙv rlj'l c!J4UTOü X'fÀ. Folio 186& : Du même, (commentaire) sur le prophète Jérémie, eLe.1 t, Estrce parce qu'on s'est résigné à la disparition définitive de l'In ilaiam que la découverte du commentaire échappe à son auteur? En tout cas, si quelques années plus tard A. Rahl!s relève l'indication fournie par Papado poulos, c'est. pour s'interroger sur la valeur qu'il faut lui accorderl. Aussi continue-t..-on à dire que le Commenfaire aur Isaïe est perdu'.
la perte·, Pourtant, en 1899, dans le quaLa dkouvute trième volume de S8 BibliofMque de l 'ln ISlliam ch J érusalem, Papadopoulos-Kérameus publie la liste des manuscrits conservés à Constantinople 1. Sirmond i!:crit dalU sa préface (reprodult.e ln P G 80, 29·30) : • DaJU le second volume qui conUent l'interplitaUon du propMtet, atln d e compenser quelque peu la perte d es co mmenta ires ur l&ale qu'on ne Lrouve nuUe par~, noui avolU em prunu, .. cet mêmelChalnca lea pa.uage. qui portaient le nom de Théod oret. Puisqu'on ne Aurai t douter que ces demiera représentent la mo!Ue et [e IUC de tout ce que Théodoret avait krl! .ur l&alo, on pourra du moilll y r ecourir Ju.qu'à co qU'~PP QrQluo ['ouvmgo dDns SOIL [n~lI'ruJlt.(). Du reste, l'O.polr d'ontrer en la poneuion a disparu d epul. longlcmpl, al Je ne me trompe, chez lot Gree. eux·même.; en erret, pour se consoler do sa perle, ila ont entrepri. ~lcmont dei I::xtruU.. de celle nalul"tll dont noui noua fOuvcnelll avoir vu dOl coplea li. nome et il Parla, mals qui n'allaient pa. au·delà du chapitro XV d'I&alo .• 2. Nouvelle édiUon de. Chalnes de Sirmond en 1170 ; ce fOnt ellea que reprend J .·P. Migne en 1864 (PG 81,216-493 ). 3. cr. J.- L. SCIIVI.ZIl:, Dillutalio ... , PG 80, 56 0 : • Il faut I;l'IIndomenl déplorer que ne nOUI aoi~ paa parvenu dllll$ Ion intégralité le commentaire aU r hale dont nous n'avOIII que dCI !mgmenU. ; J. FusL BR, I mliluJ/onl6w Palrologiuc, Oenlpollto 1851, L Il, auquel J.-P. Migne empM.lnt.e sa No/illo hidwiUl ttlillullrlo (P G 80, 9-20) , déplore en dot tenn" prelque temblable. la perte du commenll\i", Iu r Iule f. Valde dOlendum cat... " p. 13, note 1).
1. P.o.p.o.oopo uwS-KÉII•.UIII:UI, Blbliolhiqut de J ûw(llun, 1. IV,
MollCOu 1899 (réimpression anutaUque, Bruxelles 1963). Lei VOlumet I V e~ V conliennen~ la Il,le det manuscrit.. coruerv6t au couven~ du trOt uln~ S~puICf(j de Constantinople qui f(jl~ve du Palrlal'CQ~ de Jéruaalem. 2. Le co mmentaire fu r Jule oocupe donc lei rOIlOf 96 .. 185 du ms. n· 17. Il u t aulvl dans le mime codex, selon lei IndlcaUons de Papadopoulo., du commentalrel d e TModoret lUI' J~mle et sur tzéchiel : • Folio 186- : Du mOrne, (comme ntaire ) lUI' le prophllte Jérémio./ncipit: XPll xaOà. Kol h "tO'!ç .. po~!.Ç p,(S).o~, KTÀ. Folio 315- : Du m~me, (commentaire) ur le pro ph6te tzkhlel. Inelpll: 01 !'h wii ow;«tTOtTÀ. ; Il faudrait donc poUVOir comparer le texte du ma. l' .. celui qu e d onne Migne pour dire a'ila'agit du même commont.alre. 3. AUred nAULFII, Verzeiehni, du grlu;hi.ehen Hond.ehriflen du Allen Tulamenl3, Berlin 1914, p. 433;. D'aprœ Faulhaber, te commentaire n'Il pas Hé l'OLrouv6 SOUI une forme Ind6pendant.e. •.• Esl-cc que pllr ha&ard , .. ConltanUnople, dans le MOloc:hlon du Sain1--Stpulcre n. 11, Il n'y aurall pu une copie isolk' . 4. B... Ro a!'CIIEWRR, Hia/oin III/trai" de /'8gliu '1Il,lcnne, vol. 4,
,
[4
[5
INT RODUCT ION
LE COMMENTAIRE SUR ISAtE
Sa véritable découverte est. due, en réalité, à August. Mobie. Chargé de préparer l'établissement. du t.cxte d' Isale en vue de l'édit.ion des Septante de GôtLingen 1 , MOhle cherche à connntLre l'état de la recension lucinnique chez les exégètes qui l'ont ut.i1iaee. Or Théodorct est de ceux qui citent. d'ordinaire int.êgraJement le texte qu'ils corn· mentent: la découverte de son ln I saiam serait donc précieuseS. En 1929, MOhle entreprend de photograp hier divers manuscrits des Septante au mont. Athos, à Athènes, il Patmos et à Constant.inople dans le couvent du très saint Sépulcre. Il espère ret.rouver là le commentaire dont. parlent. Papadopoulos et. Ra hlfs. F ormée d 'une salle voût.êe, au rez-de-chaussée, la bibliothèque du Métochion est. située à proximité d'un réservoir d'eau connu sous le nom de • stema, (a'fipvCi!U0 eL Ic. ~I. mol. oblOlI.. me nL aucun commenta ire. La petite colledion nOD wt.aloll'uêc de. mu du Pall'lareat œcu m6nique cOlUlultte par MOhl0 cn 1931 n'onre pu le eommentalre lur tsale de TModoret. 1.&, mss de Paris, Bibl. ND'. SUppl.gf. 113 et d e BerUn, Bibl. d'Ê/al, PhllI . 1469 ne eonUennen l pu, eomme l'Indiqu ent lea ~talogue" le commentaire de Th6odoret lur Iu le 1 .. 16, malllKll.llement une co pie det pau.age' d es Chalnes d e Florence, Dib/. Lauf., Plul. V , portant le nom de T Modoret. Le cnta logue de S. EustraUadès·Arcadlol Indiquo que 10 m • . Athos (:1(1' •• j, ~'ro1'l'0I.a101.l 237, co nUent lUt ,a d ernière touille un t!1lgmenl du eommenlalre de Th6odorel l ur hale (nJ.Ulx1.O'ol tI;~(,)~ clio TbY 'HIJ"ta... j, mals, faule d'avoir pu consuller ce ma., MOhi e n 'a pnl pu Vér ifier 10 v~raclt4 de ce tle e.m rmnUon.
16
INTROD UCTI ON
LE COMMENTAI RE SUR ISAIE
Grâce à la critique interne, on peul. aisément déterminer l'ordre qu'a suivi de l'ln Isaiœn d an. l'œ uvre Théodoret dans la rédaction de ses ex~i~que commentaires. Il lui arrive, en elTet, d e Th~odoret d 'exposer les raisons qui l'ont conduit à commenter tel prophète avan t tel autre el. de renvoyer à ses ouvrages antérieurs, afin d'éviter les redites ou pour inviter à comparer ent re eux les textes de l'll:criture. Il fait aussi à plusieurs reprises dans ses commentaires le point sur son entreprise exégétique. La préface de l'In P,almos permet ainsi de situer respectivement cinq commentaires. Théodorel. aurail. aimé faire du Psautier son premier travail d'exégète (npo Ti:yy IDwy 6dwy ).oy(WY), mais il a dO renoncer provisoirement à ce projet pour sacrifier à d'autres obligations et donner successivement ses comment.aires sur le Cantique du Cantiquu, sur Daniel (t l'homme des désirs t), sur J!:ichiel et sur lei douu proph~lt8 mineursl. D'autre part, l' ln I ,aiam est présenté par Théodoret comme l'avant.-dernier de ses commentaires sur les prophètes'. L'In Jeremiam met donc fin à cette série de commentaires, comme le confirmerait, s'il en était besoin, la conclusion de l'ouvrage'.
correspondance de notre auteur fournit, toutefois, quelques éléments de datation et notamment un terminus ad quem. A q uatre reprises 1 , ThéodoreL d resse pour ses correspondants une liste de ses écrits qui fait état de ses travaux sur l'll:criture ; deux: lettres (ép. 82 ; 113) comportent même la mention precise de ses commentaires sur les prophètes. De l'avis de Théodorel, l'examen de ces écrits devrait fermer la bouche à ses détracteurs et suffire à prouver son orthodoxie. Chacune de ces lettres évoque, en elTet, un moment de la lutte engagée contre lui par E utychès : l'accusation d 'hérésie (ép. 82), la déposition a u Brigandage d'll:phèse (ép. 113-116), ln réhabilitation au concile de Chalcédoine (ép. 146). En décembre 448, date de la première de ces lettres, Théodoret avai t donc achevé tous ses commentaires s ur les prophètes et ils étaient répandus dans le public'. Il est plus difficile de déterminer avec précision un terminus a quo. Les indications fournies par la correspondance sont à cet égard trop vagues pour être à elles seules décisives'. Le recours à la critique interne permet toutefois une approximation raisonnable. Au cours de la querelle doctrinale entre an tiochiens et alexandrins, le vocabulaire christologique de Théodoret a évolué de fa çon alSez nette pour permettre de situer la plupart de ses o uvrages p ar
La place
La facilité que l'on a à situer l'In l 'aiam dans l'ensemble de l'œuvre exégétique de Théodoret ne se retrouve pas quand il s'agit de déterminer sa date de composition. La La da.. de l'In Isaiœn
1. In P,o!., PG SO, 860 AB : ,Malt ceux q ui nou, r6clamalent l'Inlerpr41la Uon dei aut.re& 6erila d lvina ne permirent pas l el! d&.ir qui tlalt le nelre ûe \.rouver aon aecompliUomcnl. L6I unt noui onl, en etfel, demand6 d'expliquer le CunUque du CunUque.; le8 autres ont déslJ1 conn9llnl la proph6Ue d e l' homme de. d élire; d'aulre. on l r éclamé qu e leur fUMent rendues claire. et tvidcnte. Ica pridlcUons envoloppée. d'ohllCuri16 d' S,,;èchiell'Inapirl!, el d'au\.rol, cellea de. douu prophète •. • 2. In 1•. , n, 301,-37. 3. In Ju., PG 81, 805 AB; el! commenlaire ronvole, en oul.ro, tl'In E,. (id., 665 B) el t- I'ln Il. (id., 620 Cl.
1. TIII!:ODOIIKT,
1 1
17
,
..
\ ,
1
Corrupondan~,
êp. S'l (t. li, p. 202-2(3) ; ép. 113 (1. III, p. 64-65); ép. 118 (Id., p. 71-73); 6p. 146 (Id. , p. 176-171). 2. C'est du molnt ee que lalasenl enlendre lea formule. utilisée, par ThWd ore l : • Quiconque le d6sire peut lire mca ancien. ouvragU-. .. , (êp. S'l) ; , Or p.r eea Iivru Il ut faelle de voir... . (êp. 113); , C'e.t AOI peine auurimenl .... (O p. 146). 3. Dons ao leltro II. EusOI).e d'Ancyrc (COI'~'pondanu, t. Il, êp. S'l, p. 202-2031, ThWdorct d lsUngue enlre le. ouvrage. anl.6rleun au concile d'~ph4ae (431 ) el ce ux q u'II a écrit8 • depul. douzo ant '; dant la loltre 113 (id., 1.. I I I ) au pape Léo n (.. pt.-od. 449) , la pr6dliOD. lemble pl u. grande en apparenee, male en rtaUliI Il ut hlen dlmelle d'ttahllr avec certitude une relation enlre lu date. avancées el la Iltle de. ouvrege! Mumér".
1
18
rapport
I NTRODUCTION 3U
concile
d'~phèse
(431 )1. A partir de cette dale,
sans cesser d'être un ardent. défenseur du dyopbysisme, Théodore!. paraIt avoi r totalement. re noncé, en raison de leur ambiguTté, aux expressions concrètes pour désigner les deux nat.ures du Christ.'. Tous les écri ts d'où les lormules concrètes ont. disparu seraient. donc postérieurs à 431. C'est. le cas de tous les commentaires exégétiques. Peut.-on
préciser davantage? Si J'on tient. pour assurée la date de 435 at.tribuée aux sermons Sur la PropÎdence que cite 1'/'1 P,almo,', ce commentaire et. du même coup l'In l ,aiam sont. posLéricul"8 à ceLte date. Mais de combien? Nous igno rona to ut. de la taçon dont. Lravaillait. Théodoret.,
de son ryt.hme de composit.ion, du temps qu'il a consacré à la rédaction de chaque commentaire. Toutefois, puisque l'ln 180iam est. l'ovant.-dernier de ses commentaires sur les prophètes, on peut. avec vraisemblance retenir une date qui soit. plus proche de 447 que de 4354•
1. L'holuUoD du vocabulaire ehrlttologlquo de Th6odoret a éU étudiée dan. ce sen. par M, RIC uAIIO, • L'activilé Iilt~nire de Thwdoret...•, p. 82-106 et • Note. eu r l'évolution doclfînale ...•. 2. On en tend par. tormules eoncrétel . le. expressions du type : le Dieu, le Verbe n.umant, l'homme, l'homme assumé, l'homme vlllhle, ele. Do !.elle. formule. pour dWgner la nature divine ou la Dllture humaine du Chrl.t pouvaient évidemment talro croire qu'on dbUngualt en lui deux personne. (xp6aümz ) et non plu. seulaman t deux nature. (fÛGC",). 3. A. BBIITIU.M (TltlOdordl .pl'ttlpi CI/rt"", dodrinCl wulologiw, H ildulae 1883) plaee apréa 435 ICI lermon. IUr la Provideneo el l'ensemblll dll j'muno lIJ[~gétlque de Théodoret. M. RICHARD (. L'aelîvlU 1I1~rairfl de Thtodore1... . ) adopte d'abord li la luite de Berlnm cette m&mc do te de , ln Ztil"ltri{l (/JI' die n,u/ulamenlilche willenlclw{l 33, 1934, p. 87-89). 4. J. ZIBGUR, EU8Cbiu, DU' Juajakommen/or, GCS IX, AkademieVerlag, B~rlln 1916. 6. Au dire de S. JEMM E, EUKbe oublle lOuvent sa promeue !nIUale d'une InterpnlaUon IItUrale et historique pour tomber dant l'atl~gorilme d'Origéne (In Il., lib. li ad 1•. 18,2, PL 24, 179 B); mal. JlIr6mc sc monlre trop Inju.te et, lOual'lmpul.aUon d 'origénisme, eondamne parfois des ouvragea qu'Il n'a .ucun lerupule li. piller. 6. Ct. J. ZIE(lLBR, E.u,l/iIU Du Juqjakommudar, Avant- propot, p. XXXI-XXXIV; • sept reprises, EUMbe dgnale l'endroit prkia où
.·achllvcnt diverses Icc::Uo nl du commenlalre d'Origène lur lsalo, Cela prouve qu'il ndigo Ion propre commentaire en suiva nt dos youx l'inlorpntal!on d'OrigOne. 1. Signalons, pour mémoire, un long commonlalre au r ira I, 1-1 6 atlribué li. Basile de Célar6e (PG 30, 111-668), dont Th~odo re t a lu le commentaire Sur l, C(Jnliqu, (In Canl., PG 81,32 B). Cette a ltrlbution est en réaUté forl eontelt.êe; pour l'éta t de la quelUon, voU- J. GRIBOMOMT (J n/roduclio Il uanwnulafionu in lomo. U, 10, Il, 81l, 1960, p. 3-4). qui parait favorable • l'authenticité ; n~anmohu, au dire de J. QUA'TBN (op. cil., L. I ll, p. 315), co eommenlaiH, qui emprunte beaucoup li. teuX d'EuMbe lur IsaIe el lur let Puumet, est peu dan. la minière de Bulle ; J . ZUI>OLBR, J.aifU, op. cil., p. 12-13 ct 53, doute égQlement de IOn appartenance l Bullo; enOn, la Claui. Palrum Graecorum, n O2911, le lignale encore parmi let dublo, Par III longue ur, par le earact.6re touffu d'une Interpritalion qui prend parlois l'allure d 'une homélie et qu'entrecoupent de trop nombreutea citations, ce commentaire a bien PIlU de pointa commUDl avec ce lui de Théodorol. Un examen prèela porlant sur la t ropologle, la typologie, la polémique ct la chrlltologie daDl les deux commonlalres no permet que de. rapproehementa rares et parfois all6Z lolntaint, en tout CliS peu slgnHlcoUl, d(lDlla mesure ou il .'ogit d'InterpretaWODl qui ae retrouvent le plU8 lOuvent chez Chr)':'o.tome, Eu"be ou Cyrille. Nous ICI IlgnAleront henluellement dona le court du commentaire. 2. Ce commenlainl qui oeçupa praliquement touL le volume de Migne (PG 10) oat sentlblemenl plu. long que celui de Th6od0ret; Il ut divil6 en cinq !ivre•.
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INTRODUCTION
volonté de donner la priorité au senslit.téral et. historique l
LE COMMENTAIRE SUR ISAIE j
néanmoins l'anagogie et, dans une certaine mesure, la t.ypologie sont. les moyens habit.uels de le dépasser. En fait, "ln Isaiom de Cyrille ne paratt. pas avoir souffert. du discrédit. dam lequel on a longtemps tenu, li la suite
notamment de S. Jérôme et. de Théodore de Mopsuest.e, l'exégèse alexandrine. Let sources de TModoret
Est.-il possible maintenant. de dét.ef'miner ce que Théodoret. peut. devoir à ses prédécesseurs? Certes, l' In
l saiam ne contient. aucune allusion directe ou indirecte aux commentaires que nous venons d'énumtlrer, mais cela ne signifie nullement que Théodoret. les ait ignorés. Nous savons, de son propre aveu, qu'il n 'hésitait. pas à consulter les œuvres de ses devanciers et. à leur emprunter au besoin 2• A défaut. de certitudes, on peut. au moins retenir les hypot.hèses les plus vraisemblables et., d'abord, écarter sans grande hésitation le commentaire de S. Jérôme : Théodoret. parait. avoir ignoré le latin. D'autre part, la prélace de l'ln Canlicum (PG 8 1, 328) et. celle de l'ln P , almo, (PG BO, 860 CD) renseignent. assez précisément. sur les comment.ateurs dont. Théodoret. cherche /1 connaltre l'interprétation. La liste de noms qu'il donne dans l'l n Gan!. témoigne de son intérêt. pour les trois grands courants - alexandrin, cappadocien et antiochien - de l'exégèseS. Dans l'ln Psalmo" Théodoret prend nettement position, mais sans donner de norns cette fois, en faveur d'une l. In I,alam, PG 10,9 A ('fil!; lo-rop!.oc.ç Tb IixplMl;); maiS,
danl le mAme Lemps, Cy rllle affirme n eli.emen~ le bul de son ex~ : • Le terme de 1. Loi et dei prophAi.es, e'ut le Christ. (lbld.). 2. Thh dorel ne dlll8lmule ni sc, lecturu ni ICI' emprunu : cf. l n Canl., PG SI, "8 C; ln XII prvph., Id., 1!)45 B ; ln P ,ol., PG SO, S60 CD. 3. T héodorot nomme tour l tour Eu.5èbe de CAla"", Origtne, Cyprien de Car~hBg9, 8~BlIe la Ol"llnd, Crogolre do Nyno cl Orog n'accept.e
plU ThWdorel), SI l'on compare malnt.enant la pol~mlque dant lu deux commentall'Cl, on comlate l 'lod~pcndanu de ThWdorel li 1'6gard de Cyrill e, Cerle., il n'ut 1»01 Impoulble de taire quelque. rapprocbement.e plu. ou moins coDvalncant.e enlre leurs poMmlque. cootre lu Idolu, Mail, .ur le chapitre du transtert du Prome_ où l'accord étai l tr~quent enlre Tb60dore t et EUIIlbe, Cyrille et Théodore t Ile lIfI rencontrent que lroll lois; danl toui ICI aulres cas (théologie, ox~gI!se) ot! notro auteu r ,'e n prend aux Ju lt., aucuo rapprochement n'Cil possible avec le commentaire de Cyrllle, De mlme, aucune dei atUiquea de T héodoret contre lu hél"lltlquu n'existe chn Cyrllle qui aborde raremenlle luj et et ne nomme .ucun hélÛi.rque. Enfin, 1111 question. chrl.l.ologlquu, comme on , 'y attend, retlennenl l'at~nlîon dOl d eux ex~te •. SOuvent, li l'occalion dei mamn verset.e d' Isale, on lrouvl> che", eux de. d6veloppemcnt.e Iimllalre., au moinllur le tond; mat. on n'a Jamais l'impression que Théodoret dépcnde de Cy rille (ct. /n{M, p. 32, n. 1). Leur manière d 'abo rder lei .ujets et de lei traiter ne pouva it guè re aire Id6ntlque du tall lallll doule de leur temp~ramenl et de leur formation, maill aurloul de la dale à laquelle chacun a rlldigt IOn comment.aLre ; Cyrille avant le concile d'ephke, Théodore! apr6& la longue querelle avec Alexandrie. 1. Noui prendrons pour Hui exemple l'InlerprlllaUon de . 16ger nuage _ (II. 19, 1) que lu deux edgètea entendent de la nature humaloe du Chritt. On urait donc tenté de dire q ue Th60doret emprunte son explication (In J,., 6,203-206) Il Cyrille; mail ce dernier d ~lare lui-meme (PG 70, 4&2 B) ln l rouver cboz d'aulre. ex~6te8, Il rapporte, du relte, une Heonde expUe~tlon se10n I~quclle . I~er nuage . d'-Igneralt la Vierge Marte. EuatBS f GCS 12-4, 25 &. ) penH d~jl que eu mot. annoncenl 1. venue du Chritt daRI
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la chair, en rallen da III naitsaocc vl!8'inale el d e III concepli on ,plrilueUe, el ratl.t.cbe le pasaago li la tuite en egypte. Quant li C RRYSOITO)lB (MtkillL., p. 187, l, 4-8) , apr6& une explicaUon JllWra le de • nUDgo ', il avance, IlIn. la rcpreodrc 0. IOn compte (. non e.t perfaellc admlltendum ' ), l'interpr6l.t.t1on d'~ulrllS extgètea (alil) qui rapportenl ce. t.ermosll ia Vierge Mario, Quo la patemlt~ de utte doub lo interprétation revienne IL Origène ou à Did yme , cela elt vraisemblable; mols on mesure avec cet exemple la dlmculW d'une attribution précile IL lei exégète de ce qui est, en foi t, devenu un bien commun, 1. On ne trouve jamaill Chel lui, par exemple, de l"I!térence dlreçlo aux version. d 'AquUa, de Symmaque et de Th6odoUon. Parfoill, certes, il lignale une variante, m.t. III n. eD Indique r pr6eil6men t l'origine; ,,"W;; au lieu de m:lj)6~ en !J. 7, 14 (PG 70, 204 B); 1Ù..II1O'iç au lIou de ~).oloLÇ en / •. 43, 14 (id, 901 Al; Y).~j.l.jm: pou r 'l'lJaoW en /., 60, 18 (id. 1345 A) , mal, on soli par Eusb s (GCS 377, 24-21) et 29-30) que yÀuj.l.jm: vlonl d 'Aqulla et 'l'lJO'oij~ de l'hébreu. De meme, li lui arrive de pr6ciller assez longuemont le selll d'un mot (b.'I"I]O'(ol, P G 70, 868 Dl; mat. de tellu remarqu es IOnt excessivement rare.,
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I NTRODUCTION
pas toujours la fermeté qu'on attendrait de luil . En définitive et malgré les apparences, Théodorel doit sans doule assez peu à l'ln Isaiam de Cyrille. Parmi tant de sources possibles, il est donc en réalité bien difficile d'identifier avec certitude celles que Théodorel a le plus utilisées. L'absence d'emp runts directs aux œuvres qui nous sont parvenues ne doit pas laire trop ra pidement conclure à l'indépendance totale de Théodorel. Inversement, il serait abusif de s'autoriser de quelques
similitudes entre son commentaire et ceux de ses prédécesseurs pour ne voir en lui qu'un compilateur. En Cait
la tentation est grande de penser que Théodorel est surtout tributaire de l'interprétation de Théodore de Mopsueste. Nous pensons en avoir fourni la preuve, au moins de manière négative, en montrant que son interprét.ation parait à plusieurs reprises combattre celle de 1. La christolQgie oceuP1l ntanmOlns un1l plaw très imporlanle dans 10 commentaire de Cyrille: nous aVOIlll relev6 plus de vingt passages où la question est ahordée et, d'ordinaire, en des d6veloppements plus lonB'" que ceux de T héodoret. Mais CYRILLE $(j révèle plus. dyophysite. qu'on ne pourrait le croire, quand il montre que certains termes (mlr~ , lIoù),o.:) ou passages ne peuvent ,'entendre que de l'humaniU du Christ. Ses formules monquent parfois encore de la netteté et de ia fermeU que la polémique avec Antioche leur donnera. plus lard. Il dit, por oxemple, en parlont do l'Incarnation, que la divinît6 est descendue dans la Chair comme dans un • temple, (PG 70, 316 A : c::.~ I:v 1II1ljl YŒiî»; il parie du Verbe venu danl le monde. dans la ressemblance de la chai r . (id. 2'2 C : I:v 6I1-o14f'4"\"' o<tpx6
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INTRODUCTION
CRIT IQUE TEXTUELLE
trois reprises li. cette recension, deux fois pour noLer que le texte de son lemme s'en écart.e 1, une fois pour souligner l'identité des leçons', La conclusion s'impose: le texte biblique de Théodore!. est irréductible à celui de la recen· sion hexaplaire des Septante, malgré la presence d'astérisques don t l'origine, parfois difficile li. établir, semble récenteS, C'est donc bien la recension lucianique, épisodiquement. contrôlée par celle d'Origène', qui fournit li. Théodore!. le texte biblique de son commentaire.
cas, la référence la l'hébreu a pour but d'expliquer un terme ou de justifier une traduction. Outre la Bible hébraïque, Théodoret consulte aussi l' I nterpréta/ioll du nom& hébrtu:x (' H 'EpILl)vd« 't"wv 'ESp«t. xwv 'Ovo~,.lt.lv). En réalité, il ne renvoie qu'une seule fo is à cet ouvrage, pour donner le sens du mot . thapheth .1. Il est néanmoins permis de penser qu'il l'utilise beaucoup plus souvent pour donner l'équivalent grec d'un nom commun ou d'un nom propre qu'a conservé 10US la forme hébrarque la version des Septante'. On ne saurai t , Loutefois, cn ap porter la preuve.
Théodore!., t.out.efois, ne s'en t.ient. pas à la seule version des Septante. Tl !inii. faire oppel au texte hébreu', habituellement désigné dons son commentaire par '0 ' E6pCti'~ ct une seule fois par ' 1-1 'E6p.xtxY) r pCltpij', A trois reprises'. il s'agit de noter l'absence d:ans le texte hêbreu d'un moL qui tantôt figure dtans le lemme, tantôL en est exclu. Dans Lous les au tres Recours il. 1'h4;breu
E n réalité, la critique textuelle de . . . héodo ret falL appel en prlon td IlUX versions d'Aquila, de Symmaque et de Théodotion'. Lorsque leur interprétation concorde, AquUa, Sym maque et Th~o tlon
1. Jd. , 8, 270. 2. On peut au moins IUPpoSer avec vraÎlêmblanee que, l'U n'a pas eu recoU" • l' H uruntla pour l' interprètaUon d 'un nom aUMI couront que. séraphin. (In Jr., 3, 119), il a pu l' uLiliacr par exemple pour p.wiser le aens de • èlgibOr, (Id., 3,849·8&0), de • Mloau • (id ., 3,7 18), do • léIIOa. (id., 19, 439·44 1). 3. Aquila, Symmaque e~ Th6od0tion onl chacun donnil u ne
ut.trisques et oWlu - de la recension orlgénicnne; le plui lOuve nt on lei a négUg&. D'aut.re pnt, Si l'on prend pour point d e compa· mllOn l'Jn ho/am d'Eu~be, on peul êlre lurpri. de voir u t e:dgtle mentionner lllulement deux feis la pri!lence d'ulérlaquu et une lois uUe de l'oMle (EU$il.OK, ln 1&., GCS IX, 611. J. Ziegier, introd. p. xxxVIII,XXXIX ) ; et pourlant, EuÛbe utilise un texte qui reflète d'alllllJ; pre. la recension d'Origène. 1. Jn J,., 19,133·134; 'l0, MI. 'l. Jd., 14,119. 3. Voir lu r ce poin t l'introduction de J.
ZII!:OL~1t
Il IOn 6dilion
T
1
d'hale, p. 9().9'l. 4. Si la ri!Iérence dlt'&Cle Il la recension hexapla ire a ppar8.1t seuleme nt (Ian. l' ln J,olom et dans l' Jn P,o/men (oil elle revient 13 foil), cela ne lignifie nullement qu e Th~odoret ait aussi peu rocoU" Il ce texte. On Krall même tenU de croire, sana pouvOir l'amrmer, qu 'II dispose d'un exemplaire des H_plu - au moilUl pour lIale et le Paaulier - lui permettant de confronter IOn texte, non .eulement à eelui des LXX, mol. aUlsi à l'hébreu et aux a utres veralolUl gr&eque •. S. Théodorellelit uns doute dans let H _plu, et. nol.8 pr6e6dente. 6. ln Jr., 19, 136. 7. Id., l'l, 517; 14,11 7; 19, 13~ 1 36.
1
traduçtlon gt'&C(Jue de la Bible Mbralque comme l'avalent fail avant eux ICI Soptanto. Leu" venions noui IOnl eS8enlielleme nt connues par let Iragment.l colUle rvéll det Huaplu d'Origène el par les citaUolUI de. Pères. C'eat 0.11UI1 que l' Jn J.alam. de Th60doret apporte quelque. fn.gmenlll nouv""ux. Des trois Interprètes, Aqulla DOUI elt le mieux connu (S. lrénèe, Euséhe, S. ~plphane) : originaire de Si nope (Pont ), Il 8e IO rait converti ou Ju da llmo et aura U fail sa traduction d e la Blhle la 12' année d u régne d 'Hadrien (128-129). Aux d ire. d'~PIPtfA.IUI (n. men •• Il pond. 14, PG 43,261 ) el de JUITI," (D lal . Win T'lIPIl. 68-71, P G 6,638 1.), toute Id6e de controverse avec les chrêUelUl n'au ra it pas été 6trangère 6. Ion entreprise. OalUl un louel de lldilUt6 au texte original, Aquila a tendanCft à \.l'ans poser en grec d e fa ço n LiU .ervlle le texte hébreu (OH lobl!, EpI". od A!,llUInU m 2, PG Il , &2 B; J.bOMII, Jn J•• , PL 24,483), Cet attachement. la leltre contribua sans doute largement 11. la dU'ruaion de " venlon dalUl
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INTROD UCT ION
CRITIQUE TEXTUELLE
Théodoret d'ordinaire ne les nomme pas séparément, mais se contente de les désigner par la formule • les trois interprètes t (01 Tp~i', 'Ep!J.lJv&U't'«(), le plus souvent abrégee sous la forme« Les Troiu (01 Tpti't;)l. On tro uve aussi deux fo is le tour 01 m pl TÔV •AxuÀ«'tI qui paraIt désigner non le seul Aquila, mais également Symmaquo et. Théodotion:,
Quand les trois interprètes sont successivement nommés, c'est ordinairement que chaque version est autonome ou qu'il n'y a accord qu'entre deux interprètes 1• Enfin, T héodoret utilise - indifféremment , sembletrit - les expressions • les autres interprètes. (ot ~A)..).o~ 'Ep[J.l)vtu1'.x() e~ .le reste des interprètes. (ot Aot'lt'ol 'Ep[J.l)vc1J'f.x(), fréquemment abrégées en 01 ~AÀÀOL et ot Aou::oL On tes ~rou ve employées seules nu en liaÎson avec les tours qui désignent d'autres versions. Ces expressions qui peuvent. accompagner le nom d'un des trois inlcrpro~es n 'en trcn~ jamais en opposition avec l'énumé-
les milieux Juira hclltruu., qui l'adopltreol de prtrtrence l ceUe dei LXX. NOl re~lgnemsnt.t lonl beaucoup plu. rare. lur 1.,. d eux lulres Interprit.es dont on ne nit m&me pu avec eerliludO lequ el u t a ntérieur il l'autre. Il esl com mun6ment o.dml. aujou rd 'hui, en d6 pil d ' tplphane qui au .....l t lnl.erver U lei date. (Ioc;. cil.), que la vel'lion d e Symmaque ut pOl l.érieUI"8 .. eeUe de T h60do Uon. Co I16ralt d onc IOUS le rtgM UC Mo rc-Aunllc (161 -180) que Th6odotion, juif d '~ph~ç ou \\l>lonll.o ...,Io n I.oul.o v .... I...,m!JIOnc6. Duml! proWd 6 l unD r6vilion du lexL(I dei LXX p[u!.Ot qu'6 uno v~rlt:;\ble trndueUon commo l'avu it ru[l AquHa, Qua nt /1. Symmnq uo, dont l'uppurl.ena nco Il [;1 81)(: 1.0 des êblonilol CI L PIllIJ.o:.;, _1 :tll"'",,"XnI~"'Y (id. , 11, 391). 4. Tel est aunl l' avlJ de M Ô ULE (p. XXIII, 3). à, T b/;odoret leur emprunte essentiellement du v erian tes, mals >! ï=?,:~~"~", l:l~i"'"...! ~ ' ln Il ., i , i : r:6'.r:-. Io 'J l!~'l >! ~ i.~;.w':'? :
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CRITIQUE TE XTUELLE
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proche de celle qu'il fait de la recension hexaplaire des Septante. Théodoret ne se contente donc pas de la recension lucianique, msis pratique la critique de son texte de deux façons; d 'une part en le comparant Il celui qu'offrent d'autres éditions - la cinquième colonne des H~aplu et les l'Il4 1'W'I IiVTIY~(O)'1 - , de l'autre en confrontant la version des Septante Il celles d 'Aquila, de Symmaque et de Théodotion, à la Peshitta et a u texte hébreu lui-même. C'est dire l'intérèt qu'i] porte Il la cri tique textuelle l . Mais dans quelle mesure cette Autorlt~ rCCODDU~ critique est-elle 1 scientifique t? On aux durl!rentu versloJa s'est interrogé sur la connaissa nce que T héodoret avai t de l'hébreu. No us sommes parCais surpris de le voir invoquer, en quelques p~ssagcs difficiles ou controve rsés, l'autorité des Septante ou cellc de S. Paul, :l U liel! de fo ire direcl.ement appel li J'hêbreu z, Pourtant, sans pré tendre que Théodorel ait de ceLLe langue une maîtrise parfaite , il la connait sans doute assez pour recourir au texte original et le comparer il. celui des Septante, pour donner le sens d 'un mot, pour relever dans le texte grec un idiome hêbralque cL au besoin l'expliIl , 392 : ~6;'tClpov a u lio u do minl9XGY; 14, &24 : Tro"'lpW.'1 au Il~u de ~opwktv) ; Il .'ogit pllrtois d ' un mot abaGlument dirtMe nt (Id., 14,388: doxydw au lieu de BijÀ ; 18, 509 : j.1&..... 33, II); 560, 2; 1"VCP':'ttPl''' 152, 18; 176,14 ; 177, 4. 178,21; 188,7. 247,4.; ao:'I'i:\.I; 144,12; 492, 3; f/l"",dpaç 186,9; voi r aUlai L. PIIIOT, p. 1()().1041, mats una lui
cn raire loujou", une qualilé : il aurait lendllllCO /1. lrop &'610Ignor du texte Mbreu ( R. DII"RII&$8JI., Buai ,"r Tltiodorf, p. 57 el Com. dc Thiodere , ur lu P,., p. 364.-366 oCl Théodore compare longuement [a vel"lion dia Symmaquo au texte hIlbralqula ; d. ausai id., p. 3!18, 9-10). Théodore ulUlIo, en revanehe, beaucoup moins la venllon d'Aqui la et ll"èll plaU ulle de ThéodoUon (d. R . Dn""BI!5SB, Com. dc t 'Modorc ,ur lu l'•. , Indox). Enfin, en uoho .... tlo aon commcnl.:, jl"fl ln P ,a/mOl, TModore ne parait pu avoir uUIla6 Ica vel"lions do Symmaque, d'AquUa el de Théodotion. L C'eat pour cette ralaon qu'elle ell.up6r[eure /1. ccUi. d'Aqulla, de Symmaque el de Th6odotlon (ln P'a/., PG SO, 864 AC; ln 1,., 3, 369-370 ). 2. Voir par ex. 1/1 P.a/. (PG 80,864 D) et ln 1•. (19, [33-136); l'o bseurilé du texte n'ut pu, à lieS yeux, ....nI conLrlbuer à imposer
l'Idée d'un texte !nlplr6. 3. SI T béodore ne parle pu d'inspiration à PfflPO' de la ve .... lo n dOl Seplante, U Juge en revanche Inutile de recourir a l'hébreu (cf. ,upra, p. 51, n. 1); a l'Inverse, malgr6 son respect pour ICI Se ptante, Tbéodorot nit conlldéror cette venlon comme une traduction partoi. Imp.rlalte ou maladroite en ralaon m~me de ton UlUraliame (Quaul. 1 Reg., P G 80, 529 A; ln Can/., PG81 , 120 AB ).
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CRITIQUE TEXTUELLE
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T héodo reL LraduiL en fait la primauLé accordée aux Septante: après l'énon cé de la péricope, Théodor et pr ésenLe les variant..es des dilTérentes versions, ava nt de revemr à l'interprétation du texte initial , celui des Septante 1. Le rôle de ces variantes dans le Fonction commentaire est. d'abord celui d'un des varlanletl apparaL critique, non pas vraiment prtHnlH' de;;tÎné à amender le t.ext.e du lemme', maÎs à l'éclairer en olTranL un début d'explication : la seule juxtaposiLion des variantes d ' un même passage p ermeL une meilleure inLelligence du text.e. Donner la Lra du ction de mots hébreux conservés p(lr les Se ptante, précise r le sens d 'u n mot obscur, f(lire comprendre une expression idiomatique , su pprime r une ambiguité, LeI esL le plus souvent le rùle des vari(lntes p résentées par ThéodoreL. Mais, (lu-delà de celLe fon ction puremenL explic(lLive, les va riantes servent à mon trer la cohére nce interne du texte des SepLll n le, en d evenan L un moyen de le justiner , d' en résoudre les apparentes conLradicLions ct. de m eLt.n:l en évidence, so us la divers ité des expressions, l'unité de l'i nspi ra tion. Car, à des degrés divers, \,ouLes les versions Le proe6d6 est preftquo conalltnt (v.g. l n J•• , 3, 3 1 8-319.~23; 7, 120 5.1>8(1 •.• 8,67 S.155 6. ; 9,58 &.398 a.; ele. ). 2. Th6odo rot sem ble, on erTllt, avoir un trop gr:md N.poel do IOn texte pour aller le corriger. Il mnlnUent, par exemple, en Jf. 50, 8, ln leçon • C'ut Sion 1 (ln J•• , 19, 133-13&) qu i a tout!'.lr d'une glose et co n'estlnlu dOut.o pns lui qui a Introduit dalU IOn lemme, en 1•. 41 ,3, lM mols OÙX ~L ab5enls de la Ve"IiOD dM septa nte, mais donnb par tous les autres interprète. (Id. 12,307·309). Tout lU plus laisse.t"!l IIntrevoir .... préf6n:mee pour uo& vnriante en la commentant au dêlriment du texlla du lemme; c'el t le cas en 1•. 63,12, ail 1. leQOn 6;7t6 Otù.&rr'll'O est visiblement pr6t6r6e a celle du lemme tK -rijI;: y'iiç. Il ul, on tout ClIl, excessivement rare qu'Il choiaine ouvertement de corriger IOn toxte comme Il le fnit en 37,38, en nlcnant la leçon mittX"ov donnée par quelque! cxomplall"fll (civr{ypattor ) de pr~fénmce à celle de son texte mi"nlC9XOV (Id. 11, 392). 1.
l,.
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I NTRODUCTION
sont un reflet du texte hébreu inspiré : aussi Théodoret. n'hésit.e-f...iI pas à commenter une variante pour l'enseignement qu'elle peut. offrir, même si en dHlni tive il préfère s'en tenir au texte qui est le sien. Néanmoins, TModoret. n'accepte pas aveuglément toules les vnriantes : il sait. opérer un choix et., parfois même, rejeter avec vigueur telle ou telle Lraduction l ,
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CHAPITRE III LA i\1€THODE EXeGC:T I QUE DE TH eO DORET
1. Le. cal le plut net Cft ee.lui oû il re Cule la leçon VEŒvI.Ç pou r Imposer celle de 1\"~ (III 1• ., 3, 360 1. ; cr. Iiluui Id., 14, 11 1).J21).
La critique tex luelle praliqu6e dans l'ln lsaiom est en part.ie déjà revélatrice de la méthode exégétique de Théodo ret.. L'int.erprétation d'une prophétie reste Loujours pour lui en priorité une explication de t.ext.e : sans négliger la crit.ique lit.téraire, l'auteur met. en fait. l'ensemble de ses connaiss:lnces au service de son commentnire. En subordonnant. sans cesse son exégèse à " examen du texte, Théodoret. choisit. la voie de la rigueur et. de la raison pour décirler d li ~e n !! et. de la porlée de la prophét.ie.
A. CIUTI QUE LlTTÉ I\A.IRE
Pour comprendre un tex t.e, il est. indispensable d'en apprécier le ton. Aussi Théodoret n'hésit.e-tril pas à souligner, quand il le juge nécesstlire,le mode d'expression ut.i1isé par le prophète, les changements de ton et. divers procédés lit.léraires l • Stylllllquc
1. Th6od oret note, par uemp[II, quo III prophète l'uprimll l ur le mode de l'i ronIe {ln / •. , 7, 1"0 ; t", 206.5"21, d ll la ralllenll (Id., 2, lOUi; 5,443; 6,614; 14,314."25.016 ), du reproohll (id., l'l, 197) ou
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de [a lam"nta Uon, et c'est sounnt en roncllon de cella analyte qu'U opère le d écou page du ~te biblique (et. chap. Il ) ; Il nole encore que le Lon Cil ulu l d u SOuhait (id., 7, 590), dll la prop hétie (Id. , 10, 392) ou dll l'ordre (Id., t S, 108), que le prophète rail de J'lntetra-
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INTRODUCTION
LA MtTHODE EXtGtTfQUE
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At.t.ent.if à ces variations stylistiques dans J'ensemble de la prophéLie comme à J'intérieur d'un même passage, Théodoret. a soin de déLenniner la nat.ure exacte de phrases susceptibles de plusieurs modes de ledure 1, Les figures de st.yle utilisées par le pro phèlc ret.iennent. elles aussi l'at.tention de notre exégète. Sans Loujours les désigner par le Dom que leur ont. donné les grammairiens, surtout quand elles sont. d'un usage aussi fréquent. que les métaphores, les métonymies, les comparaisons ou les paraboles, il a soin de DoLer leur présence et. de préciser d'un mot. nu moins la réalité qu'elles recouvrent. l • E nfin "explication st.ylistique de Théodoret. met. en évidence dans le texte grec des tou rnures étrangères à ceLLe langue et. décalquées de l'hébreu ou du syriaque. Ge sont. elles que Théodore!. désigne le plus souvent sous le nom d', idiome ,a, mais le terme sert. aussi Il caract.ériscr cerLaines habit.udcs du langage courant. ; prove rbes ou métonymies entrées dans l'usage'. La compréhension exaete du Lexte passe parfois par un examen grammat.ieal minutieux. Ainsi, ThéodoreL relève pour I(·.~ expliquer l'emploi d 'un pluriel là où le singulier seraiL en oppare nce Grammaire
gallon 8ui ... ;0 tl o la rtpo nllO un proc6tl6 lilléra;n ole. lin'; ii. aIlr ... ir la elarU, te qui n' ell pal Ilnt rappeler le alylo de ccrl3irUi pfllumes (id., 19,5631.), ole. 1. C'est presqu e loujou .. pour In ... IU r il lil""O 10 toxl0 do ta'Ooll Intcnogative, que l'i ourrogation n 'exitu quo dant le lon (Jn l ,., 14,559; 11, 269-270), qu'II faille hluf une confu,lon enlre le-dt;; d'inurrogv.Uo n cl le pronom Imléfinl (id., 13, M: 16, 12- 14.428; 19, ~63 1.) ou dlslinguer un Jl.1) InLerrogatit dc 1(1 négation (Id., 2, 542-543; 16,36). 2. Quand 1. figure de . t)'le est molnl hablluelle, Th6odor-el donne presque loulou" lIOn nom: c'ut le cas de la p\"'OtOpopée ( l n b., 2, 584 j 5,25 1 ; 7,41.696; 9, 140-141 ; 14,16 ; 15,445; 16,7) et de l'ethopée (id., 6,496). 3. ln " ., 1,140-144 ; 2,239-240; 4, 103; 5,27; ele. 4 . /d., 4,212-215 ; 17, 480-481 ; 20, 140-142.242-243.394-395.
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plus at.tendu (3, 639-642) ou le cas inverse (6, 378-386), le passage surprenant., Il J'intérieur d'un même v erset. (l s. 40, 9), du singulier 3U pluriel (12,97-99), la présence signiflcalive d'un pronom possessi f (l , 77-80 j 2,3(0). De même, il j ustifi e p3r le procédé de l'énallage l'emploi d 'un verbe au (u ~u r pour parler d 'événemenl..s passés (4 . 102-1 03 ; 6,80-81), par une habitude scripturaire (2,239-243) la présence d 'une forme verbale aeLive alors que le véritable sens est passir (3, 184-188). Un brusque changement. de person ne à l'intérieur d'un même passage (l, 101-102), la difficulté à reconnaître avec certit.ude le sujet d'un verbe (7,32--34 ; 14 ,271-272) suscitent également. une brève remarque de la part. de Théodoret. Enfin , même les problèmes d'accent.ualion ont leur place dans eet.Le analyse du LexLel; l'interprétation de ÀŒÀ(o; dont Théodoret. fait. un synonyme de 'flWzpyupLx, lorsque la pénultième porLe l'accent. (9,58-60), en est. l'exemple le plus curieux. L 'int.crpréUltion des noms propres, Onomastique, même si clle est le plus souvent. anecétymologie dotique ou fantaisiste, peut. a ussi d Km;antlque scrvir à l'intelligcnce du Lcxte ; tel est , par exem ple, [e cas des brèves remarques de Théodoret ~u r dCll noms pro pres de licux ou d e peu pics·. laf3is ce~Le explication J e termes a parfois pour le commentaire une plus grande import.ance : celle du nom ,Emmanuel_ (3,388-38':1) cn est le meilleur exempleS. Il en va de même du rapprochement. étymologique ent.re le Lerme hébreu' jésôa _, traduit. par , Sauveur tt et Je nom de , J ésus •. D'auues remarques, enfln, sur Ja signification
*'
1. c r. ~ upt1l, p. 58, n . l , propos du -dt;; Int.errogv.Uf. 2. Cf. • Samaron. (ln / • ., 3,308-3 10) ; • e dam . (Id. , 6,557-559; 10, 329-330 ; 19, fm -572.577-67S) ; • Sélr. (id., 6, 56ô-56Sj; • PhilisUn. , (Id., 5,379-384). 3. Cf. aussi. 6lgll>1)r, (/n / •., 3, 84~ l j; • As6dek , (id., 6, 351-
353).
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INTRODUCTI ON
LA M~THODE EX~G~TIQUE
(14, 73-75.103-107), ~~(hllJ.a. (5,27-32) ou «r.oa-r&.O"\OV (16, 9-10) relèvent. plus directement de la sémantique.
abondamment; mais, presque aucune ne parait. relever d'un goùL gratuit pour l'érudition. La fonction de ces remarques est d'ordinaire d'expliquer la lettre du texte, mais parfois aussi de fonder une explication figurée.
des mots
XP~fflç
Dans le même but, les remarques d'ord re géographique sont abondantes dans l'In Isaiam el permettent au lecteur de situer ou de reconnaitre les lieux dont parle la prophélie, parfois même de constater, à parlir de telle réalité, la nécessité ou l'impossibilité de certaines interprétations. A côté de bien des remarques de géographie générale!, d'autres remarques ont trait 11 la géographie physique', à la toponymie' ou à la géographie humaine•. Sur ces deux derniers points, le domaine du géographe devient souvent celui de l'historien. Géographie
B. AUX ILIAIRES DE L' I NTERPi\Ji.TATION
Théodoret. 'ne saurait, toutefois, se contenter d'une critique purement Iitt.éraire. Son commentaire s'enrichit. en réalité des apports les plus divers. Parmi ces auxiliaires de l'interprétation les disciplines • scientifiques. sont. bien représentées : psychologie, médecine, agriculture, botanique, zoologie, sciences physiques, arts manuels 1 • Plusieurs remarques sont directement suggérées par le text.e prophétique; beaucoup proviennent sans doute d'un ronds commun il la rhétorique et à l'exégèse dans lequel Théoùorel puise
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C. Rôu; 1. P ' ytluJ/lJgit , les ttalll d'Ame BOnt commandés par des événementa exlérieul'll (In u., 5, 499-500; 9,191-194; 14,10-13.144-1 ( 9);
innuence du psychisme sur le physique (id., 18, 4'l3·4'l4 ); connaissa nce du cœur humain (id., 1,83; 'l, 311-315.538-540; Il,364 s.; W,387-388 ). M ldeûne : Dieu médecin des lunes (id., 1,113-117; 4,105-106; 9, 150- 15'l; 17,88-(0); chuto dos cheveux (id., 'l,36 1365); lèpro (id., 'l, 592-5(3); accouchement (id., 11. 'l04-'l05): emcacité des remèdn (id., 11,515-521 ). Agriculturo d bolanique : arbres et planlea (id ., 1,412-413.418; 3, 'l14-'l15; 4, ';!6 ·'l9; 6,119-120; Il,316-317; 12, 428-430; 17, 494-(97) ; boiuons (id., 'l, 571· 574; 6,284·286; 8,62-65); alimentation (id., 8, 206·'l10); moinon (id., 7,25-27; 8,220-221); padums (id., 11,549: 18,211-212). Zoo/agie : animaux (id., 2, 479-480.710-711; 3,219-221.472-473; 4,419-423; 5, 192.460-461; 9, 18-20.316; 10,339-340; 12,278-279; 13, 4'l.229-'l30; 20,507-1)10); insectes (id., 3,437; 9,522; 16,112113; l8,5'U>·(27 ). Scienui phUliquu : ealamit~~ (id. , 5,116·120; 7, 'l'l2-'lU>; 8,21-26); astre. (id., 5,88-90; 7,392-393; 9,423-425: 10,353-355; 12, 'l29-232; 18, 380-382): acoustique (id., 5, 173-178); feu (id., 3, 'l86·2B7; 5, 78). Artl monudf : poterie (Id., 8,373 a.; 14, 169-110; teinture (id., 1,289-2(1) ; lerronnerie (id., 13,351-360; 17,349-351 ) ; métaux (id., 1,331-333; 5,103-105; 20, 681-682 ); pi erres préeleUIH (id., 5, 105-106; 17,312-319) .
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pnl\'ILtGIÉ DE L' HI STOIRE
Parmi tous les auxiliaires de ]'interprétalion , J'histoire occupe, en efTet, une place privilégiée. Cela s'explique en partie par le caracLère historique du texte d'Isaïe, surtout dans sa première partie, mais la volonté qu'a Théodoret de fonder historiquement la prophHie en est la vraie raison.
1. Ellea concern6n~ essentiellement la situation des puya (In l,., 4,
547-551; 13, Il'l·ll4; 15,384-389) , la position dei montagnes (id., 3, 308-310; 5,291-293; 6,55-57.565-566; 8, 390-392; Il ,66), la conllguration ou la topogl'aphie de lieux que Théodoret connalt, soit personnellement, soi t par des UmollUl lX:ulalres (id., 5, 10-11 ; 6,484.486; 7, 18-19 ; 16, 175-183AII-41'l). 2. Ct. In l,., 1,146-151; 4,26-29; 1,315; 2O,9'l-95. 3. Voir par exemple les «marque. de Théodoret Sur la Libye el Thal'llis (In 1•. , 7,7·9; 19, 157-162; 20,117·118); lur ChyPre el les Ki1ielUl (id., 7, 9-13), lur Lobna (id., 11, W'l). 4. VOir les remarques concernant la Galilée (In 1•. , 3, 762-763; 8,36·38), la Phll18t1e (id., 4,38-4 1), Kédar el l' Idumée (id., 12, 620-621; 19,90-92.111-1 14) , l'l!:lhiopie (id., 13,9 1-92; 19,92).
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IN TRODUCTION
LA MenlODE EXi!:G€T1QUE
Son commentaire (ait. donc d'incessants appels à l'histoire, mais sous fo rmes de remarques éparses, en dépendance ét.roite du texte prophétique: on y chercherait. en vain un exposé logiquement. const.ruit. ou même une fresque h istorique esquissée à grands trait.s l . En outre, parmi les rares développements d'une certaine ampleur, quelquesuns seulement appart.iennen t en propre à l' In ISQiam 1 ; la plupart constit.uenL en lait. des lieux communs ('t'On:OI) de l'exégèse de ThéodoreL'. Enfin, il va sans dire que les connaissances de notre auteu r paraitront. souvent. limitées ou fantaisistes 11 J'historien moderne' ; mais ce serait. un jeu
un peu vain que d'en souligner la fragilité par rapport aux nôtres. Ce qui doit retenir notre attention, en définitive, c'est la manière dont Théodoret, II. J'intérie ur du système d'interprét..ation qui est. le sien, utilise le fait hisLorique.
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1
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l. Nous avons BOUl (c r. ehap. Il ) l'absence mêm e de tout expos6
liminaire lu r la siluallon hlllorlq\1e l l'6poque d'baie. 2. On ne peul gu6re elle! que lei d6veloppementa l'tlatHs l la fauJ.c d'01.lu (In 1." S,8-3 1) ou au rigne d'Achaz (id " 3,222-253) qui ne lonl cn l'taIlLé qu'un résumé de II Chr, 26 ct 28, 1_18, ct le rappel par les sommets - plu! eal'Qet..\rllUquo de la mani~1'O do Théodoret - d e l'hillalre de J érusalem de pu is le liège de Vespasien Jusqu'lia fondation d'Aella Cnpltollna par Hadrien (id" 3, 198-211), 3, Voici quelques exemple. de CIlS • topol. (les chifTl'cs entre parentMscl donnent 101 r6!6renCllI l 1'1" ilaiam, les autres A PG 81): a) Lea phun lueeessivei d e la conquête auyrienne (3, 302-306; 4,269-212), et, ln E:" 8 12 A; 1031 B; In O." 1552 AC; In Mlch., 11~ 5 C j In Nohum, 1788 A j In Jer., 741 D j b) Loa campagne. do N .. buch""'unolWl' contN! JOrll."lcm (8, ~!>8-~G7 j Hi, 385-389), el, ln Dan" U57 C j ln /1", 812 OC j (184 D _ 98aA j In Jer" 692 BD; c) Ln dynulle pel't4l, Cy.u. et lei IUeeeneUTl (5, 43·4.1,54·59), et, ln Dan" 1393 B · 1391 0 j IH6 CD j IHO AU j 144.9 B j I~ I C; 154 1 D j In El" 1121 0 j ln Nahum, 1805 A ; - dl La reconstrueUon d e J truulem et du Temple (20, 164,.172), cr. ln Dan" 14.51 C j 14.13 CD; 1418 D; In Bz., 820 8 ; 11&8 CD; In Agg., 185 1 AB; - ,) Le triomphe de l'Empire romain (2,69-14,19-81 ), el. In Dan., 1308 D. 1300 A j I n Mlch" 1161 D. 4. En cela, du rcate, Théodorel n 'clt pal une excep tion : l 'ex~ palriltlque ell remplie de • Lopol. h1.toriqun dont l'exacUtude est lOuvent Lra. approxima tive. L' In l ,aiam t..\moigne, A plu.leu,", r-epriNl', de eonnalJnncel malasauréet, voire erronées, de l'ignorance de tel ou tel tait, d'un appel quelque peu ranLalslste l la chronologie, ete. Quand cela noui a paru néeeualre, noui 1'.vODa signal' en no le,
Les références à l'histoire ancien ne, naLurellement les plus nombreuses dans l'ln l ,oiorn, concernent II. la fois les événements contemporains d'Isaie et ceux dont l'exégIJl.e découvre l'annonce dans sa prophétie. Au hasard du comment..aire . ' on VOit peu Il peu se dessiner une histoire des grands empires l . Celle d'abord de l'Assyrie avec les règnes de Téglat..-Phalasar III , de Salmanasar V eL surtou t celui de Sennachérib l • La domination babylonienne se con fond pour l'essentiel avec l'histoire de Nab uchodonosor et de ses campagnes contre Jérusalem. Un troisième ensemble, Hil loire and enne
cr.
1. Jel tables chrono loglquu dans le dernier vol ume. 2, l'héodoret semble Ignorer le règne de Sargon Il (121-705) et voi r en SennacMrib le lueeesseur de Salma nasar V. Dllnl Ion Cam_ mMJo;rc d'Q.t, (PG 8 1, 15::>2 ABC) il aLtrlbue l ce dernier la prlae de Samarie, qui devait revenir l Sargon (721) puisque Salmanuar ~t.aiL morlau cours du II~ge. Le text.e d'l,ole (20, 1) fait pourLant
,
mellLlolI lio Sorgon, mllliioll' la torme . Arnn . dunl ecrllllni munuI_ etH,. doa LXX , &tl-eo IOUI eotJ.c terme que 10 lisolt l'Modorel et, danl ce eu, n'a·l-i l pas u Idontlfler le penonnuge' TModoret, en erTel, no elle pu 10 VCl'I(l t et 10 eonlonl.o do r6turncr le loxto d' I..le (In l,., 6, ~51·~&.), mal. IMI paraphl"DlIe ne laine pu voir qu'II.ltue nettemen t lu b(momenll - notamment 1. pri5e d'AUItoa _ dana L'hlILoIr-e gén~l"Dle d e l'Auyrio. La p.uenu.Uon d ei ta ill dalUl IV 110;', 11,1· 6 eL 18,9· 13 expllqu e peut-êl.re la mèprlae d e Tht.odor-el : co. deux pauage. relalent le l iège de Samarie par Salmona"".; pui" tan. mention d'un changement d e ragne, le r6e1t continue avec pour luJeL .Ie roi d'.u.yrie. suivi de la menUon de la prise d o Samarie, Auull.(tl aprta commence le r6eit d e l'Inva.a.lon de SennacMrlb. Théodoret, dont lei lIvrca dei Roi, IO nt l'une dei IOUrœI habILuelle" a pu croire q u'II n 'y avai t pas d'lnterm6dlalre en!.roe Salmanuar et Senna chtrlb, comme le loiaae penser également 1'6numtraUon d'ln l ,alam, 3,302-306.
, •
64
I NTRODUCTION
relatif à la Perse, s'organise autour de Cyrus - prise de Babylone, libération et retour des J uifs en Palestine -, mais laisse entrevoir la succession dynastique, de Cambyse à Artaxerxès Longue-Main. Enfin, excepté un bref aperçu du règne d'Auguste et. de l'action d'Hadrien contre Jérusalem, les remarques sur l'Empire romain visent loul,cs le règne de Vespasien eL la prise de Jérusalem par Titus. On pourrait encore t racer, mais dans unc moindre mesure el.
LA
1
e n rapport avec Ica grandes périodes qu'on vient. de dcfinir,
unc histoire de 1'6.gyple eL de la Syrie. Mais, en réalité, comme dans la prophétie d'IsaIc, le royaume de Juda ne cesse d'êLr,e au centre de la vision historique de Théodoret. Ses vues sont donc en dépendance étroite de celles du prophète et. l'histoire qui l'intéresse est. d'abord celle du peuple juif dans sa rela tion avec Dieu. C'est. pour ln faire mieux comprendre que Théodoret. rappelle ou précise des faits qu'un historien moderne chercherait à sit.uer dans un contexte beaucoup plus large. Cont.rairement. à l' hist.oire ancienne, Hlstolre l'histoire du v' siècle apparait. assez eontempOraJne peu dans le commentaire. On devine à peine la réalité politique d'un Empire dont. les dignitaires sont. désormais chrétiens l . De fréquentes remarques de toponymie attestent nétlllmoins la réorga nis3lion de cerlaines régions par le pouvoir impérial: presque part.out des noms grecs ont. officiellement. remp lacé les noms de villes indigènes, lans entratner toujours leur disparition définit.ive de l'usage populaire! ; des villes jadis import.antes 1. C'eal vi~bl~menl plua la riaHUI religieuse quo la réaHUI poUUqu. qui InUre," Théodorel en ce domaino, ct. ln If., 4,425-4.29 ; 15, 328-330.411-475; 19, 187-191 ; ZO,504-507. 2. C'ut par exemple le u. do Pbll.d. lpb!e que tel blbilan~ continuent l appeler Amman (l n 1•. , 4,548-550) ot sana doute de plusieul'll .utre. ville. comm. Samarie devenu. S6basto (id., 3,310), même al Théodorot ne 10 nol. pas ,xpl'Clllatmenl.
1 1
M~THODE
EXeGeTIQUE
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ont. vu leur rôle décroît.re a u profit. d'autres cités. On devine aussi le rô le que commencent. à jouer dans la vie du v e siècle ces Arabes qui portent. déjà en Syrie le nom de • Sarrasins. (5, 160-164). On voit. enfin assez bien quel est. le sorl. des Juifs dons l'Empire à ('époque de Théodoret.: devenus t Ics méLèques du monde. (1,266), ils sont. en réalité mis au ban de la société (20,396-397). Beaucoup mieux que l'histoire profane, l'In Isaiam laisse entrevoir la situation et la vie de l'gglise à l'époque de notre auteur. Le christianisme semble avoir définitive· ment. triomphé du paganisme 1 : destruction des derniers temples palens: dont. les ruines servent. parfois à l'édifies· tion ou il ('ornementation d'églises chretiennes', substit.ution du culte des mart.yrs à celui des idoles', extension de l'gglise aux dimensions du mondeS. Celle-ci est. désormais une institution reconnue et. protégée par le pouvoir impérial
1. Lo lrlomphe du ehristlanlsme Bu r le paganisme ea~ un point qu e TModorot aime l rappeler dans ses commenlalre. commo dans d'au~rea kril.l ( 1l~t. E"l. , PG 8'2, 1'241 CD ell'l65 Cl, en opJlOpnt do façon volonlairemenl Khémollque • 1. régne d" Idoles . II. celu i du Chrls~ qui y mot fin (cf. clla p. IV, • La pOl émique contre les palenl .J. En rhliU, la mort omelene du paganismo n·cmp6cb. pu
la ,,, rv;v,,,,cc do cerluincl cruy""cel p310nno, cl cello do prnliquM clandellînci (Thtrcp., III, 79 1.; VI II , 22-2~ 0. rnpp rocher d'ln J,., 2,183-187). En ou 1re, TModoret n'Ignore pas Ica porUculiona dont IOnl vicllmes 0. IOn époque ICI chr6Ucns (10 P CMII'I (Tlitrap., IX , 3'l ; Jll.,. Eul., PG S'l, 12n-127G), mais ellu ne mettent plu, on danger la vlo do l'egllse comme cela anlt été le cu au temps do Julien. Le d~8i r de rendre sCllIlblo I·import.anco d u chan~m.nl opér6 dana le monde pa r la venu e du Christ l'emporte donc ehn Théodoret lur J·exlcUlud. historique. 2. Théodoret d~claJ'O .voir 6U t.6moin d'6vtnemenl.l semblablcs, dan ••a Jounesse vraJaomblabloment (ln 1•. , 'l, 194-196). :1. ln h., 7, 171-175; c r. auul TliUap. VI II, 68-69. 4. ln h., 10,85-87; cf. Thûop. VIII, le cu lte du ma rtyl'l. o. In 1• ., 6, 175_176; 12, 623-626; ln Nations 8G lon l convortln (Id., 19, 'l20-225) ot l'egllse occup. une po,lUon klalante ( m:p~vf)I;:: id. 2,33-43 ).
•
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I NTRO DUCTION
LA MITIHO DE EX ~G~TlQ UE
qui, avec les fidèles, contribue à son entret.ien matérieP. Aussi se fait-on plus que jamais du nom de chretien un titre de gloire (13,308-310; 200, 400-407). La vic de l'eglise apparatt, elle aussi, au hasard du commentaire : assemblées liturgiques unissant. des hommes de toutes conditions sociales (4,425-429; 20,504·507). processions en l'honneu r du Christ et des martyrs (19, 143-150), fréquents pèlerinages aux lieux saints de J éru sa l em~ 1 recueillement des fidèles dans les églises (15, 480-482 ; 20, 356-357), monachisme (4,436-439) et ascétisme (9, 48&-490)... L'In I soiam présente en réalité une image fort embellie de la situation de l'll:glisc au v 8 siècle, si l'on songe il. ses divisions. Mais Ics renseignements fournis par Théodoret. - leur généralité le prouve - n'ont. pas pour objet de constituer une vériLable histoire de l'Église.
une moindre mesure, pour l'histoire de l'gglise primitive, les Acte! de! ap6/ru jouent un rOle comparable. En dehors de ces sources script.uraires, l'ln l!oiom fait quelques références explicites au Flavius J osèphe de la Guerre de! Juifsl. On peut. du reste penser, malgré l'absence de toute allusion directe, que T héodoret a également relu dans les Anliquilh juiIJu les pages rela tives aux expédit.ions assyriennes de Téglat--P halasar, de Salmanasar et de Sennachérib l . Sur le chapitre des Mèdes et des P erses, l'ln Danielem at.teste que Théodoret a consulté J osèphe (PO 81, 1 393~1397 ; 1577 B~D ). L'utilisation deson œuvre a donc pu être plus considérable que ne le laÎsse entendre le petit nombre de références avouées. De même, rien dans l' l n l saiam ne permet d 'affirmer que Théodoret a consulté les historiens grecs, mais l'absence de référence n'interdit pas péremptoi rement une telle hypothèsel. Ce rapide examen des sources montre où vont les préférences de Théodoret : 1'12criture est à ses yeux l ' auto~ rilé suprême. S'il reconnalt à l'occasion les qualités et l'honnêteté de Flavius J osèphe, il n 'hésite pas à rejeter
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Le texte prophétique est pour Sources historique. Théodoret la première source d 'infor~ de Théodoret . • ~ 1 l' ' .. matlOn et nous avons no..., es Iml""s que cela impose è. sa vision historiquel. De plus, comme la prophétie d'hale se recoupe souvent avec les livres des R~gnu et des ParalipomAnu, Tbéodoret demande à ces ouvrages historiques un complément d'information'. Dans 1. Les empereul"I .0nL lu pères ado pUfs ('t~~' ) lit nourriciers (.. po.pol) do 1'Jl:gUso ct O!lSure ntlo IU hsi,tonco (ln Il. , Hi, 471-4.7&; Hl, 242-244); lei tldèlol entretie nnent eux olllsl leu r elorg 7tpOX''f>OV lwowv (Id., 3, !>8O-581)-, mala on la reconnalL alument qua nd Th.ooorelJul oppose un sens figur6, d'autanl plua qu ' un adverbe ( lv«PlW~ : Id., l, 198 ; 1fi, 387) ou une expres.lon avec d",6/; (Id., 5, 470 ; 19, 20 , ,2(3) loullgne partois d ans ce ca. la pnaence du sens Iitlérnl. 2. La paraph rase co nltltue bien souvent, en erret, le premior l18de do l'in\.(lrpr6l.aUon chu ICI P6res, qui veulen t avon! lout rendre Intelligible pour le. lecteu.. grecs de leur Lempl 10 langUI dei Seplllnte; ils l'eltorcent donc d 'en traduire le. tou.. (b6brallmea) el le. moll dans la langno qui leu r Clt I:lmilièr-o (c l. M. HAIla.., • Innuence du grec bibliquo au r 1:1 languo Ipirituclle det cbnUons . , ln La Bible el lu Phu, Colloqua de Stnubourg 1969, PaN 1971 ,
en tait portai. aux yeux de Th*o:lord un Umo;n digne lie toi [/ tt Datt., PG 81 , IfI.. B ), mai • .on e~dll compa~ • celui de l'terilure e.l pratiquement nul
p. 245-246). 3. Le BenI lilUiral Clt tr6s lou vent, en elTel, un sellll hlltorlque, li bien que, pour dt,lgner l'Inl.orpnlaUon IItUrale, lu anllochlelll
{Id. , 1393-1397). 2. Th*o:loreL, en erret, ne Icmble pas roh'o d e dirrêrence entre lu
emploient auul rl'1!quemmc ntlea Lerme. l.a-roj:>la, "«1: 1t~'fII:, 1«10' Iatoplt:r.v, ele., que lu exprelJ.Slolll KIl:rà. ~Y(tbv, _ do )JtL'I, i) "p6XCIpÇ lW/Ha:, ele. (et. PIIlOT, p. 178). 4. La remarque ne vaul quo danl le cas ou pl usleul1l 11011& lont préaentél lucees.lvement par l'exégUe, qui tm louvent 10 contente d'une .eule interprétation tond6e lur le Be'" IItUlrol propre ou lur le selUl m~lephoriqu~. Qu and ThéOdoret propoae d eux IntcrprélaUolll, li 6tabllt le plu, souve nt en premier lieu le &II'" litUrul propre (I II J•• , 2, 32 1. 160 •. ; 3, 485 '. ; IS, 166 1.; 8,318-319; 9, 194 '.; 12,481.; 14,6 ft.; 17,2361. 48().483 ; 19, 114·1'20. HW- I 72.20 1-2(3) avant de passer • 1 '()Xpli~Uon figur6e; • sept reprises, touterol.,
eII~tlen
prophêtlu et 105 livres historique, 'OUI le rapport de l'inapiration; pour lull'tcrllure e6t inspirée [PG 84, 20 : n iio... fÙ~ i) _0' i)..,.aç rpg;.a16. 'l'C _1 Ka1v1l Oe6m-c\lO'f'Ôç èaTl), elle est tout entlêre parole de Dieu. Or, par _nce , Dieu e.l Incapable d e mensonge [oiofcu3iK) et ce mMne cal'llcUlre .'opptlque naturellement. 83 pnrole {v.g. Jn Jr., 12,63-64; Jn E,., PG 81, 9f17 A : oic; _1'1 f!oô)..notL ... ; 3,488 : El at I(IIITPOmxiiIc HlUoL TV; X(o)ptov vo7j_I .•• ; 17, 243 ; oùx lv TLÇ "L'ripWI... ; 19, 1 43-1~4 ; ct lit w; _~ ... ; dc.).
-ro
4 . Lonque 10 8tlna IIguri Clt nettement dl!:a.ign6, c'est le plu.
souvent (22 cal, cf. Index dea molt grecel par l'adverbe ~; le nOIll ('tpo1C'f]l et j'o dJeelLl (TPO",ut6o;l son~ d'un emploi beaucoup pl us raro. TUodoret utilise ~,ojement _pakMJ el lei dérives, plu. rarement l' adverbe 1Ncull4n~ (ln If., 18,615) ou l'adJectit (id., 18,43 1 ; 19,231 ). MILl, parler Ile 1II~l.8phOrt, de prosopopte, d'image, de comp.ralson, ele., ce sont aulant de mani~res de souligne r j'cxlstence d'un leM llgur6. :.. C'ell dt lo in)" cal le plu. frtq uent; cf. par ex. In Il., l , 1095.;
•
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De façon plus épisodique, l'exégèse de Théodoret. fait appel à l'explication typologique. Cet.Le dernière participe, en réalité, des deux autres modes d'i nterprétation: de l'interprétation selon le Bens figuré, car elle impose de dépasser le sens obvie; de l'interprétation selon le sens lit.téral ou historique, car il importe d 'établir la réalité du fait ou du personnage pré· sentés par le texte prophétique avant de pouvoir les considérer respectivement comme le «type, (TÔno.;) d'un autre tait. ou d'un autre personnage - ",,,,,f.ç, "':p«I'YO.a.~6vctŒ, &>.a.~OVtKWIô, btvC"w6aJ;nv, xW!'ctl8oüv) ; aveuglement volontaire ou maladif (-ruqlOIô, TUqlMIô, TUqlÀOÜ"') ct insensibilité (&.",a.À"(1'lakt); entêtement, esprit d'opposition (&.'l'flllyCW, &'v·'tuct"'CI"'), goût de la querelle et de la conuoverse (tptO"TUI.Wç, tylI.ÀOVCIXWÇ) ; hardiesse (6p.xaor;, -roÀ!JÀ."') ct impudence (&.VlXtax.U",~V. àwd3et.a.); déraison, sottise (&.",ot.a., ";'0 &.aUVCTO"', Œ>.oyLx) et folie (!IA",ta.). Le comportement du Juif est li. J'image de SOD caracUre. Théodoret met en évidence son attitude continuelle de refus (ou 8élcat1a.t, où ~OUÀCoOa.L, &.p",daOlXt) - relus d'écouter les prophètes, refus de croire - , de désobéissance (&.m(6cLIX) et d'impiété (&.!1t6Et.a., 3uaaéôt:lOC, &.",6aLor;): idolAtric, manquementa li. la Loi. L'ingratitude (&.la.pt.CM'Lx) est donc sa manière de répondre li. l'amour de Dieu. Sa conduite envers Dieu et le prochain peut encore sc résumer par les tenues d 'injustice (&.8LX!a.), d'iniquité (&.VOIJ.!a., 'l'ta.pa..vOfLta.) et de perversité ('l'tQ'I1)pla.). A J'égard du Christ, elle devient rage et Colie criminelle (!A4"'ta. 1'OÜ Xp~ITt'Oü). Telle est, bien sûr, la plus grande accusation portée contre les Juifs, tenus collectivement pour des assassins (cpo",ctç). Théodoret ne lait donc que reprendre des accusations I.raditionnelles l , mais avec une relative modération et un souci d'équité qui le pousse à dissocier dans sa polémique 1. Sur le. traita fondamentaux de la pol6mique anlL-Julve ch" lei Pèrel, A 1. luite de. auteufl pOlenl, voir le catalogue drell&6 pa r J. Ju sLer dei principales n~uat\lioru port.éol eontre 101 Julf. (JUITBR, t. 1, p. ~&-48).
1
82
83
INTRODUCTION
LA POLI1:M1QUE
les Juifs pieux de l'A, T, et. ceux qui, avec les apôtres, ont cru au Christ (ol 1l"1O.374·37!1 ; 16, 136-131). L'i mporlance de Chacun de ces groupe. varie ulon le point de vue auquel u place Th~odorel : co1u1d6,. absolument, lu Ju if' eroyanll IJOnL en grand nombre (~.g. 8, 326; 18,268 ; ele.), mais par rapporlll'enaemble du peuple Juil, c'ut une mlnorilê (v.g. 12,374) ct lei incr6dule. sonl pour celte raison prétentM l ieur lour comme lu plus nombreux (v.,. 4,279). 2. De celte ferUlilê Umoignenl surloul les prophètes, qui Jouent aupl"èt du peuple ]e rO]e d'une pluie, d'une humidité, d'une rDMe r6cODd~nte (Jn J•• , 2, &17·520; ]4, 154-164 ), li bien qu'llrdl u t p~,enUl a]orl comme un jardin, une v igne de choix.
1. De teill chlUmenla
rele~anl
euentieUement de la • paldtla • divine marquaient en quelque sorte la aolücHude de DIeu" l'égard de aon peuple, pour qui lu ~preuvu tlaienl une invilalion lt MI con~ertlr.
2. Tou t un voeabu]linI exprime ce transfert des Promesses dans l'In I lflitlm : v.g. ~ (8, 393), jU'm6olf] (9, 457; 10, 109), lLl,o:&.f",~... (10, 398), IU"ftlnl}hg;, (19,210). 3. Sur l'oppoliUon entre Llblln e~ Carmel, cf. Jn JI., 8,388-398; 10,193-195; entre CumeJ cL désert, id., 9, 451-461 ; et. auui J'oppo· .IUon enlre Galil~e, .ymbole de. Nallons, el Carme] (id. , 10, 107-112).
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••
l, 1
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INTRO DUCT ION
LA l'OL~M I QUE
forêts est considéré comme stérile (â.X«p'ltUx), Landis que la féco ndité (~ÙX«9'l"[ta) du Carmel est le signe même de J'élection d' Israël. Plus rarement 1, TModoret. établit une équivale nce entre « Liban ' et «Carmel, - considérés sous le rapport de J'abondance - et. les oppose a «désert •. Da ns les d eux cas, le t r ondcrL ùes Promesses int.crvcrt.it,le rapport. initiol, mais. stérilité , ct t fécondité , s'ent.cndcnt. seulement. alors au sens figuré.
Une seconde série de rema rques met en cause, sans attaque directe contre les Juifs, cet.te exégèse judaïsante: Théodoret. se contente de désig ner son ndversaire pnr l'indéfini TV;. Néanmoins, cette polémique reste t.rès proche de la précédente par le fond et. par la (ormel : il s'agit. encore de montrer l'im possibilité !.otale ou partielle de rapporter la prophétie aux Juifs et. d 'en voir la réalisation da ns l'A. T. L'histoire sert de nouveau ici une polémique qui, en définitive, parait. beaucoup moins s'exercer cont.re les J uils que contre l'exégèse de T héodore de Mopsueste. La polémique anti-juive, ouverte ou voilée, est. donc un moyen commode pour Théodoret. de refuser une exégèse t.rop systémat.iquement. véléro-t.estamentaire comme l'était. celle des anciens antiochiens.
84
A l'exception de deux remarques IntUft tMoIOJlque destinées à prouver aux Juies que la et exégé llque . conception d' un Dieu trine s'exprLme d6jà avec ncHeté dans le texte d' hate1 , les questions t,héologiques interviennent. peu dans ceLLe polémique. En revanche, Théodoret. réfute fréquemment. ]'int.erpréLaLion que donnent. les J uifs de la propMtie d'IsaTe. Dans un premier cas, il apostrophe les Juifs avec vigueur et ironie, les somme de répondre à ses questions, avant. de p rouver leur aveuglement et leur sottise'. Les reproches sont de deux ordres: ou bien les Juils veulent c tirer à euX toute la prophétie . , au mépris de la let.tre du texte et de l'histoire, sans reconnalt.re dans la réalité qu'ils s'approprient une c figure . de ce qui devait sc réaliser avec J'l n cnrnation' ; ou bien, leur interprétation est condamnée sans restriction : la prophétie ne les concerne pas et. s'applique uniquement. au Christ. ou à l'Sglisei. 1. I n I I., 10, 398-408; 19, 2œ--2 10. 2. Id., 14, ~-255; Hi, H 9-13t. 3. Ln mêmu tormuln revlennenl l d else in plu.leurs foi. (lIcll;œ"tWO"ClII; ln Jr" 14,241; 19,382; 20,442; dna... c.lO"ClII: Id., 14,288; 19,52.467; 20,523) ; l'avalanche de quuUOIl$ purement oralolre. e. t une manl~re de rendre plu i stntlble l'incap.clt.4 du Julb l d~fendre leur polnt d e vue; leu r mu tilme lu condamne elle. rend rldlcu lea; en lin Th6od.0rel le plalt p arrou l ies prend re au piège de ,el . yllogismea (Id., 6,371 -376; 14,241-249.288-29 1). 4. Jn Il. , 19,10- 13.32-39. 5. Ce .on t de loin ICI cu Ic. plu. nombreux ; l n 1•. , 4,478-482 ;
C.
POLlh llQUE CONTRE LES IIERÉTIQUES
Les hérét.iques sont dans l'l n lsaiam la troisième cible de Théodoret., mais de manière moins consta nte q ue les idoles ou que les J uils. En revanche, les at.taques ont. ordina irement. plus d'ampleur ct. perdent leur cnractére très général. A l'exception d'une mention de Sabellius, pour ré ruLer sa concept.ion de la Divinité proche de celle des J uifs', et. d'une at.taque dirigée cont.re les macédoniens qui 6,371·376; 12,626-630; 14,241-249.288-299. 378-382; 17, 426·430: 19, 76-a3.'23 7,244 .382-386.4 6 7_473,632-~3; 20, 442-445.1)22-527. 1. Ce "tl( ou "t~vtç ou même parroil l'inllniti f l ubilanUv6, semblent désign er dei exégète. ch~U ent plutôl que d e. J uif. (In J•• , 2, 46-54; 9,358-366; 15,335·340; 19, '233-234). SI l'on excep te l'apostro phe Initiale, de l.eil paNages a'appanml.en t 6wltement l ceux où let J uif. IOnt directement mis en cause (retour d es meme. proeêd~, question. or:l. tolrel, ironie). 2. In Il., 15, 11 9-131 ; comme Théodof1lt re nvoie ici" .on cornmcnlltire d· J,alc 46, 14, oÎllcul. ICI JuI fllOnt mil cn cnuse, on eat en droil d e penler quc III première remllrquc llise auasi, malt impllcllement, Sabelli ul,
.'
87
INTRODUCTI ON
LA POLf: MIQUE
refusent. la divinité de "Espritl, toute cetLe polémique sc ramène à une réfutation de l'arianisme. Le plus souvent, Théodoret. prend à partie les auteurs de l'hérésie, Ariu-s et. Eunomius', en soulignant leur impu-
polémiste dans les traités que nous avons perdus, l'exégète veut. administrer aux ariens, par une démonstration logique, la preuve de leur erreur. Mais, répétons-Ie, à l'époque de l' III Isaiam cette polémique n'a plus grande 3ctualil.é, même si cerlitins fidèles jadis séduits par l'arianisme ont encore bcsoin d'ê t.re alTermis dans l'orthodoxie qU'3 définie le concile de Nicée. Aucune des polémiques dont. il vient d'être question ne parait donc avoir une fin en soi. Sans doute, les intentions pastorales ne sont pas toujours ét.rangères à ces développements et cerl.ains aspects de la polémique anli-juive semblent concerner l'exégèse des anciens antiochiens plus que les Juifs, mais, pour l'essentiel, ces diverses polémiques restent des ,topoi .. Leur intérêt. vient moins de leur contenu que de la mét.hode mise en œuvre. Cette triple polémique, dans sa structure comme dans ses conclusion' - affi rmation d 'un Dieu unique, existence de trois hypostases et ident.ité de leur nature - , découle d'un examen rigoureux du texte d'Is3Te : elle relève donc moins de la passion que de la raison. En réalité, Théodoret. parait plus atl.aché à souligner le fondement script.uraire de la théologie nicéenne qu'à proclamer s ur ce point son orthodoxie 1 : c'est qu'il entend prouver la valeur d'une méthode qui sert également à fonder sa christologie.
86
dence (~3e).upLx), leur folie (~vlo:), leur démence (n«pOX7thl'}" ~(o:), leur blasphéme (~À«aCP'7)fL{lX) ou tou\' simplement. leur
impiété (&:oi6E!.Œ). En l'absence même du nom des hérésiarquesa, le retour de ces invectives, celui de quelques formules identiques et d'un même t ype d'argumentat.ion signalent la polémique anti-arienne. De toutes les formules utilisées, la plus habiluelle est. celle d'. unique divinité , (~ ",lot 6to-rf,.;;) paf laquelle Théodoret. affirme cont.re les ariens l'homoousie du Logos et du Père'. L'unité de la polémique s'affirme surto ut dans le mode d'argumenLalion : en se fondant. toujours sur le texte d'baIe, Théodoret. apostrophe vigoureusement l'adversaire et l'enferme dans des contradictions dont il ne peut sortir sans reconnaltre la consubstantialité des personnes divines. Son rai50nn~ ment, rigoureux et contraignant, prend volontiers la fo rme d'une alternative ou d'un dilemme et, plus souvent encore, celle d'un syllogismeS. Comme le faisait sans doute le 1. En rbllt6, les macédoniant ne IOnl pu ouverlemenl nom mu,
ma i. ]0 lcrme ulilis6 par TModol"Cl - 01 ncM.clWÜV"'> - rail ndu· n:llcmenl penser aux • pneuma lomaquCl' (ln 1•. , 7,608-6]7). 2. A une excepUon près (ln Il., 3, &>3 ), Arlu. el Eunomius IOn1 l.ouJOUI'I nommés conjoinlement (id., 7, 672; 13,170.314; 14,30. 2:)6.'267.300), la p~mièn: place ~ven.nt il. Arius en tant que pè~ de l 'er~ur Il laquelle il a laiss6 .on nom. 3. Voir, par exemple, ln 1•• , 1'2, 66EHi69; 14,311·31'2.349-350. 4. SI la formule ij fl.h O,~ e.t la plua rr.\quen\.e (ln 1• ., 13, 16-8 i 14.,34.'261.269.349·350.::167, ele.), olle n'oxelul pas d 'autl"Cl cxpl"Culons oÎl la consubst.antialll6 du Pèl"C el du FilS s'exprime par l'emp]ol du lerme 6~a(o..Ma6CXt (19, 573-574) : l'image sous-jacenle du vêtement' que l'on revêt. pourrait. certes traduire une union eJd.érieure ou assez lâche pour taire croire Il l'existence de deux personnes distinctes dans le Christ. ; mnis rien n'impose cet.te idée. C'est. seulement. là un mode d 'expression figuré qu'il faut. rapproche r de l'emploi des Lermes c robe. (aToÀij) et. .vêlement.. (tp4Tto'l) pour désigner ln nnture humaine assumée. Or ces termes qui nppa rnissent. dnns le même passage que m:pLbmtaO(J;t (19,573.588) appartiennent. en réalité au texle d' Isaie : Théodoret. ne fait. qu'en indiquer la valeur figurée. On ne saurait. donc en conclure qu 'il veuille par là signifier une union comparable il celle qui existe entre un vêtement. et. cclui qui le porle. Du resle, dans son commentaire d'haie, Cyrille lui-même emploie l'expression . revêtir la cIHli~. : c'est. la preuve que le terme n'a rien de nestorien ct. qu'il exprime une union véritable des deux nat.ures. De même, les termes de t temple. ('1cx6ç, 4,362) et de t carquois. (,,«pn'p(J;, 15,230) sont. de simples désignations figurées de la nature humaine du Christ. : Théodoret. ne pense aucunement. 11 une union relat.ive comme celle qui existerai t. en t.re le temple et la divinité qui l'habite ou entre le carquois et. les nèches4 • Du resle, ttemple . (ycx6..\-=afJo:. a«pK4). 4. Il ne .'aglt pa. davanlogo d'une union morale au lent oCl Il n l dit, en In Il.,20, &43-&46, que le cœu r de l'homme pi eux est la mallO n (ofxaç) de Dieu.
!
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95
INTRODUCTION
LA CHR ISTOLOG IE
« maison . (o{xo/O), « Labem acle, (CJXl)'Il) sont. des termes courants du vocabulaire christologique antiochien, dont.
scnt enfin sous l'expression d'Isaie c léger nuage . (l• . 19, 1) une ma nière figurée de désigner la nature humaine d u ChristI: il serait. abusif d'en conclure qu'il s'agit. ici encore d'une union relâchée. Aucune des expressions relevées ne permet. donc de penser que Théodoret. envisage l'union des deux nat.u res comme unc simple uniOI\ moro!c. A côté de quelq ues formules à première vue surprenantes, l'abondance de celles où il est. dit sans ambiguIté que le Verbe prend et. unit. à lui la nature humainc impose l'idée d'une union vé ritable et étroiteS. Sans beaucoup préciser le mode de cet.le union, Théodoret note toutefois qu'elle s'est opérée dès la conception (4, 363364) e t qu'elle n'a pas cessé au moment de la passion (17, 57-58.112-1 15). La première affirmation exclut toute idée d'adoptianisme; en outre, le Christ. unissant dans sa pel"sonne le Dieu et l'homme a droit. aux tit.res réservés à Dieu (OE01tpt1ttrç 4,365), sans qu'il soit. besoin de supposer, comme le fait Nestorius, la co-adorat.ion de l'homme avec le Dieu'. Les remarques concernant la passion du Christ. prouvent que l'union des natures est pour Théodoret plus qu'une simple juxLa position : l' unité est. maintenue s&ns qu'il y ait. théopaschisme ni pour a uLant simple union morale'. La conscience de toucher à un mystère inefTable
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les alexandrins ont reconnu la légitimité en dépit des interprét.atioDS abusives qu 'cn avait données Nestorius l . Tous ccs termes ont. en eITel:. un ronde men t scripturaire. Tel est. aussi le cas du mot « carquois. (Isoie 49, 2); quant à '1«610, il est. précisé ici par un développement qui ne laisse aucun doute sur la qualité de l'union. D'aulres expressions figurées pourraient. être suspectes
s'il ne s'agissait pas de Théodoret.; mais comment imaginer que celui qui comba t. l'1i4roxov GWI-"l des ariens et le corps privé de voù,. des apollinarisle8 parle d'une union seulement. extérieure, de simple apparence, quand il écrit. que le Verbe a pris c la forme de l'esclave . (~ -roù ôoôÀOu /LoP!JIl)? Cette formule et celle qui lui fa it pendan t - cla fo rme de Dieu ' - sont habituelles aux antiochiens et à Théodoret pour désigner respectivement les deux natures du Christ. Depuis S. Pauli une longue t.radition les a consac rées : fLoPtpl) est donc à entendre comme un synonyme de !JIô,,-LÇ et non de ax'ill«. On s'inquiéterait à plus juste titre de l'expression • l'apparence (ttôoç) humaine t employée une seule fois dans le commenLaire (19, 58 1), mais on doit la comprendre par référence aux précédentes. Du reste, le relent a pollinariste qu'on pourrait lui trouve r la rendrait. plus suspecte dans l'l n l saiam de Cyrille, où on la rencon t.re égalemenV, que dans celui de Théodoret.. Les deux exégètes reconnais-
1. Neltorius s·au tGrisai t, ell effe t,
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ces termel pGur d évelopper lei théories de t cO)-habltatiGn t, de t co-adora Ue n >, el pGur retuler le tllte de 0-.6xo.:; è. la Vierge j n~onmolnl le ur légitimité a êtA reconnue IGrs d e l'Acl.e d 'U niGIi (433) par CYRILL E (c t. l a leltre • Aeaee de Mélitène, PG 77, 1S'l •. ). 'l. Du relte , TModoret cite PhU. 2, 6-8, comme pour bien montrer l'origine et la légitimi~ de ce. formule. (ln 11., 1[" 3()8..311 ). 3. Notamment dans l'ex pteMion n Ct3cl Ti; _Ir fJ~, q ui d éslroe Chin CYfIll..LB la nalu re humaine auu mèe par le Verbe (PO 10, 1œ.3 D ; 1085 B; 1180 B; 138 1 C j etc.).
1. CYII'LLB, p a 10,4[,2 B j THl!;oDolln, Jn 1•. , 6,203·206. 2. Cf. index deI moLlI grec. : fJ dvOpwm;kt .pVmç, -1] ~1'C&e'lt.alcr que lu te rminologie orienta.[e dont Cyrille s'efTorce de démontrer l'orthodoxie à Aeace de Mélitène a u lendemain de j'Union est, pour l'essentiel, celle dc ['ln lsaiam·. Le respect de l'Union ne saurait toutefois exclure entièrement la po[êmique. Certes, ni Cyrille ni les alexandrins, 1. III I~ .• 1[;, UQ-Z43 ; Icl eucortl l'unlU; " IncurnOIl', .1'''1111,1 11 phYI ;'I"'" Q" • ""luo l'IIypoaLnso., el c. ,talent ètnllOg6re. aux anUochiena et même Il \.oute t radition vèrl· t.able, puisqu e Cyrille, IOn. le ,avoi r, le5 empnml.all vraisemblable. menl /1. dei lexl6a pa LrilLique. fuilinè$ p~r Ica aPI'~ COI), ete.
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passage de Théodoret (20,532-535) qui semble aVOÎr appa rtenu 11 la Chaine originelle est abse nt de Cr, alors qu 'il existe en CiO•. uuu.n.; de même, deux petits passages figu rant en C·o - l'un dans le texte, l'autre dans la marge - se t rouvaÎent dans la marge de la Chaine de • J ean t, mais ont été perdus en Cf. Dans le ms. de Vienne CIO' et celui de Venise Ou, placés sous le sigle C. en raison de leur t rès étroite parenté, figu rent quatre passages (11 ,222-225.550-580; 12,71-112; 13,424-429) qui manquent totalement ou en partie dans les autres mss C : ils ne semblent pas provenir de la forme originelle de la Chn.ine 1• hl Mallu!Crils de la ChaIlle N. Dans les mss N, les passages de Thêodoret se présentent toujours en quantité égale; seul le ms. Nil' a un court passage qui manque en N,,'·ui (2,657-658).
4. QuaiilA du Iule offerl par les matit/seri/! des Clwlms
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Chaine C. Les mss des Chaines présentent de nombreuses leçons dilTérentes. Celn. est vrai surtout pour la Chaine C. MOhle, par principe, considère que la leçon originale de cetLe Chaine est celle qui concorde avec le J. Deux de CCI palllS.gta (ln J•• , Il,550-580; 1'20,71-112) ICI dliUnguent beaucoup par leur forme d es pa_ges connUI dei aulres 11111 C : lei extra îLa du eommenlall"Cl de Th'odoret y BOot plullmporI.8nWl que d'ordinail"6 et Il. 80nl aecompagnc!s du texte bIblique, IIOl'3 que ln mu C le lailsent WlUJOUl'3 d e cO té. Cel deux pallagel l"euemblenl beaueoup plu.' eeux qu 'offre N. C'oat pourquoi on peut lu pposer qu'lb n~ proviennent pat de la forme Originelle d e la Cilaino (non plua qu e Jos deuK Qulrea ), mula qu'Ils ont été ajouté. ulttricul'emenL'" p:trtlr d'un m •. du wmmonlairo.
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I NTROD UCTION
LE TEXTE ET LA TRADUCTION
111 1
ms. de Constantinople K, et, en général, ne note pas les leçons dive rgenLesl. Parmi les mss C m is II. sa disposition, Môhle a entièrement. comparé cr, CT, cm avec K en faisant. tl ppel, en auLre, t.res souvent II. CIO.aM. III ...I , notamment lorsque cr, Cv, Cn ? dilTè rent. nettement de K ou des autres Ll'lIdiLions. fi pense s'être ainsi rapproché assez exactement. du Lede original de la Chalne. De la comparaison avec K, il résulte que Cr restitue tres fidèlement. le t.exLe de Théodoret, mais non sans fautes : ainsi, en plus de 50 endroits, il y a accord de tous les autres mss avec K, alors que Cr s'en écarte; aucun de ces mss ne remonte donc II. Gr. Il existe une parenté étroite entre Cr et C' U, mais ce de rnier n'a pas, en !saie 36-37, les lacunes de Gr. Les mss C1U77.5u.uuu diffèrent plus fortement de K. Les mss qui s'en écarten ~ le plus sont ceux du groupe CYl. b) Cllalne N. MOhle, qui a comparé tous les mss N mis à sa disposition, est. parvenu au" conclusions suivantes : Les mss Na .. et NUl vont généralement ensemble, y compris dans nombre de lapsus ca/ami évidents; Loutefois N'" dilTère souvent de N'" K, alors qu'il concorde très rarement avec K contre NUl. NU4 descend d'un modèle qui était détruit en quelques endroits, alors que NUI est intact à ces endroits-là. Ainsi, N'" ne peut pas descendre de NUI, mais rien n'emp6che d'admettre entre eu" une proche parenté. Quand les mss italiens NalU et NUl concordent, ils sont. désignés sous le sigle NI. De la même manière, le ms. de 1. MOhie dGnne en exemple: Jn J•• , 13,49 (~~ KC": ci!utWç Cr.... ) ; 17, 177 (I~ KC' : dw) ... fpwv O· · ....· ) ; 20,156 (at.nœ KC·· .. : 3wcr.'Tli O· ....... ) j 2, 15 ~I( KNIIR ; ; 6""", NI). A l a aulte de MOble, nGut ne menUonnGIUI pa. dans l'apparal lei variante. d!IXWç, clVl)~~, 3wct'fÛ, .rolrol(. 2.
Ek, la suscription Toü fUtxoxptou 0,"oôwph"ou ix T'ii.. do; 'l"OV n:POf~fi)'1 'Ha«ta:\I kpfLl'Jvda:o; manque, alors qu'elle se
113
trouve en E r.
1
v. Le tene biblique donné par N. E et K Il l. Le manuscrit de Florence (F) Après l'impression de son édition, Môhle a remarqué qu'un manuscrit de F lorence du XIe s., le Laurenlianus Xl, 4, qui transmet presque intégralement da ns ses marges le Commentaire sur Isaïe d'Eusèbe de Césarée, est complété en un endroit (f. I ll b·1l2"') par un fragment du commenLaire de Théodoret 3 • Ce court fragment, désigné ici par F, s'étend dans notre édition de 5,386 Sui jusqu'à 5,470 l1Ott6ljvCU. IV. Un réviseur (R ) Au XIIIe s. environ, le ms. NUl a été comparé avec un m:nmscrit du COIl1!IlClll.aire Je 'l'lléo.o.../cM1t>.o... (2,5 1); lluhoolCC'ol 14-..olœ~ (2, 125) ; x parties omises dans K, du lait du copiste. Dans les deux cas, les compléments que nous apportons proviennent de la recension lucianique (cf. p. 114). Nous n'avons corrigé le texte biblique que dans des cas extrêmes, abstraction faite des fautes du copiste. (
)
2) Les cila/ions bibliques à ['intérieur du commentaire
Les répétitions du texte biblique en cours d'explication ne sont pas mises en caracUres gras. • • citations des LXX et du N. T.; variantes de la LXX; passages d'Aquila, de Symmaque et de Théodotion; version de l'hébreu, du Syrien et passages de J"Epftllvdo; 'TWV 'Eôpo;ïxwv 'OVO~1'(o)v.
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I NTRODUCTION
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3) Le lexie du commentaire (
)
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parties détruites de K restituées grâce à la tradition indirecte. parties détruites de K restituées grâce à E, seul ou en accord avec d'au tres témoins indirects. parties détruites de K restituées par conjecture. nombre (conjecturé) de lettres qui n'ont pas pu être restituées. addition conjecturale.
II. Les apparats 1) L 'appa rat des Chaînes
Dans cet apparat, les extraits de Théodoret que présen tent C et N sont indiqués par leur incipit et leur desinit sans tenir compte de leur ordre de succession, qui varie selon les mss. Les passages mentionnés sous C sont Lous dans Cr ; nous n'indiquons pas en général s'ils se trouvent aussi dans les autres mss C. 2) L 'apparat critique
Cet apparat contient toutes les variantes de K, C, N et R, à l'exception des très nombreuses fautes de copiste de K. K ' signifie. première main . ; K eorr, le correcteur de K. Les variantes de E ne sont ordinairement indiquées que si KC N divergent entre eux. Paur le court passage ou F intervient (l n Is., 5,386-470), nous signalons les variantes ou les compléments qu'il apporte. Le v euphonique, dont l'emploi est très variable selon les mss, n 'a été placé par nous que devant voyelle ou ponctuation forte . Pour le ç final euphonique, nous avons suivi fidèlement l'usage habituel. Hormis cela, nous n'avons
LE T EXTE ET LA TRADU CTION
125
procédé à aucune normalisation: ainsi -(1a- alterne avec -ff-, Y( YV0fL«1 avec ytVo!J.«t, (bt~hlllJ(T1l avec ci1t'Î!).«ua«, etc. 1. Pour la place des accents dans les noms propres, MOhie a toujours suivi K ; ce n 'esL qu'occasionnellement qu'il a changé ou normalisé le mode d 'accentuation. Tout en contenant dans sa partie négative les variantes de Kt C, N, R , E, F selon les modalités que nous avons dites, l'apparat se veut aussi positif, étant donné l'inter-
mittence du témoignage des Chaines. Ainsi le lecteur connaiLra du premier coup d'œil les témoins de la leçon adoptée et sera en mesure de consulter au registre supérieur l'apparat. des Chaînes pour connattre les limites exact.es des passages fourni s par celles-ci. Pour les lemmes bibliques ainsi que pour les citations d'Aquila, de Symmaque et de Théodotion, lorsque [11 leçon de I{ doit être manifestement rejet.ée, Moh[e a eonsLruit son texte d'après le texte admis pour la recension lucianique (Ziegler) et. la tradition des Hexaples (Field). On s'expliquera de la sorte l'emploi de l'expression e lexlu receplo (e tx. rec.) dans notre apparat. Toutes les lois que K est nommé comme témoin en faveur du lemme et que quelques lettres sont détruites en K , l'attention n'a pas été attirée dans l'apparat. ; par ex., en 2,646, on note simplement x«n'fY6pt~ ... K, bien que x«1"""I)Y - comme cela apparait dans les parenthèses - ne puisse pas être lu en K. Dans les autres cas, comme dans l'apparat 2,567, les lettres dét ruites en K sont désignées par un nom bre correspondant de points épais. N t ransposition > omission.
1. Nous avons Loulofoi. eonaervb vME, Jn Zochar. _ DIDYME L'AvBUOLE, Sil' Z acharlt, 611. L. Doull"t-Inu, SC 83, 84, 85, PariS 1962. D" C _ A. VA CAI"T, E . MAl _ POlm locus Nil' . Il _ Réviseur de N'" (oltea XJI'· 1.).
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134
SIGLES ET ABRl::VIATfO NS
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Va ticanU!, OltOb.81'.•37 .... . ...... . .... x / u o" uv ' •. ConstanUnopoliulnua, M'loehion, no 11. .... .... x n' ••.
Laul'enUa nul X I, 4. .. . ...... . .. . ......... . ...... A u/re. T io l
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TEXTE ET TRADUCTION
0EO[M1PH]TOY
Em~KOnOY
KTPOY
EPMHNEIA EI:E TON npQIDHTHN H:EAIAN
COMMENTAIRE DE THÉO DORET ÉVf..:QUE DE CYR
SUR LE PROPH1!:TE ISAIE PRil:~'ACE'
IIPOAOrOI:
Et fÙ'I 't"fJ'I
~!lCXU1'OÜ 7t't'CtlXd[«v] t),oy[~~6]iJ.l'Jv, mtp' tTip{;)y ~ ljpcr;v~'6!J.1j'l 't"PQ'lI~v . lm:~8~ ô~ xa:t l'tl'; il la deuxième partie de l'avant.-propOll, ei l'on e'on tient il ce que dit Thliodoret (81, 812 A) et rétablir un :rtp6)..oyo~ ou un np06cwp!at en tête de ce qui repreunt.e la préraeo géntrale. Ces deux dernlel"!l termes paraissent, en erret, synonymes Chel Théoooret, mais en tout cal dlrrliren\.$ d'61'1:66ea~. Sur npofJcwp!at, ct. P. CANIVET, ThUap., p. 100, note 1. 2.. On pourrait .Lro t.ent.é de restituer &v devant iJp«'I~~6I-L"I')V bien qu'au v· 8. l'usage clusique de cette particule 80lt assez peu respect.é - dallll la mesure oil la volonté d'aLticÏJme de Théodoret rend cette absence !.out a fait exceptionnelle chez lui (cl. /1; ce l uJ et, P. CANIVKT, Thlrop., Introd" p. 63, note t'I).
1
138
SUR lSAIE
PRtPACE, U-30
3~tc lUlU, "I"oiiTo Tb 3~oc; ~Ù4ÛVn Tijc; 7tf;'Ituç -rO aloi; 1~ )(ott XIX."t"I1'1"OÀflh.v ~1&.~'1'IU 'ltp&:Y!J.«"I"Oo; 'ro~t; cùmpo~ a.p!J.6't''foncc;. 0«ppw 8~ xod 'tjj ...oû at,OU !Lou ôuvœ!l-li:l XlXl x&.p~·n_· olhw !Ù'I rap (tù~ pifcrrŒ mXY'\'(X. xa:l )"Lx" ~O"'ttv C?lhtcfj, wc; x«l /SI/CIl ~-N)v à.v6pwm:.tœv 'ltpOç ô).,(yov X/lP(aotaOln '20 )«