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M. M.Alexandrescu -Dersca
La campagne de Timur en Anatolie 1402
,
VARIORUM REPRINTS •
London 1977
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M. M.Alexandrescu -Dersca
La campagne de Timur en Anatolie 1402
,
VARIORUM REPRINTS •
London 1977
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( •
First published Bucarest 1942.
Cl 1977 Variorum Reprint, London Preface
to
Second Edition and Addenda
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ISBN 0 86078 015 5 Published in Great Britain by
Variorum Reprints 2ia Pembridge Mews London Wii 3EQ
Printed in Great Botain by
Kingprlnt Ltd Richmond Surrey TW9 4PD VARlORUM REPRINT Mil
PR
É FACE
À
,
LA
SECONDE EDITION
La première édition de ce livre, dont plusieurs exemplaires déposés chez le libraire bien connu Otto Harrassowitz ont disparu pendant la guerre dans le bombardement de Leipzig, s'est trouvée épuisée dans un intervalle de temps étonnement court. Ce fut donc pour nous une joie
très vive lorsque la maison d'édition Variorum Reprints de Londres a pris l'initiative d'en publier une réimpression au moment même où plusieurs historiens turcs nous suggéraient
à
l'occasion des congrès des
études turques d'Istanbul et d'histoire turque d'An�ara (octobre
1976)
de faire paraître une seconde édition de notre ouvrage. Nous devons une reconnaissance particulière au professeur Kenneth Setton de l'Institute for Advanced Studies de Princeton qui a proposé la réimpression de notre livre en Angleterre ainsi qu'au professeur Mihail Berza, directeur de l'Institut des Etudes sud-est européennes de Bucarest qui l'a fortement appuyée. Il en résultera pour l'ouvrage une large diffusion dans un pays
à
qui a pris une part importante
l'avancement des études portant sur
l'histoire des Mongols, de l'Empire ottoman et de Byzance. Trente cinq ans se sont écoulés depuis la publication de notre Quvrage de jeunesse consacré
à
un des événements les plus importants
de l'histoire de l'Europe orientale et m"ême de l'Asie. Il s'agit de la célèbre bataille
d'Ankara
juillet
(28
1402)
qui ébranla de fond en
comble la puissance de l'Etat ottoman agrandi et centralisé par Bayazid I, prolongea d'un demi siècle la vie de l'Empire agonisant des Paléologues et fit de Timür l'arbitre incontesté du Proche Orient. Pendant ce long intervalle de temps la plupart des données sur lesquelles s'étaye notre ouvrage ainsi que les vues qui s'en dègagent ont été acceptées par les historiens qui ont approfondi certains problèmes s'y rattachant. Il s'agit en premier lieu de l'origine et du caractère idéologique d'ordre politique et religieux du conflit entre Timü:ç qui avait recon stitué
à
son profit l'empire de
SUccesseur légitime. et Bayazid
l,
Ôngiz
Khan dont il se considérait le -
descendant d'une lignée de ghazis qui
avait étendu son autorité dans le centre, le nord et l'est de l'Anatolie,
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u
LA CAMPAGNE DE TIMUR EN ANATOLIE
aspirant à obtenir du �halif abbaside du Caire le titre de sultan du pays de Riim (Sultan al·Rûm) porté par les Selc;!jii.l$.ides d'Asie Mineure. Lorsque Umur, ayant occupé la Géorgie, l'Arménie et le Kurdistan est arrivé aux portes de l'Anatolie, la rivalité entre les deux souverains turcs, dont les états confinaient, éclata. La question d'Erzin.djan qui apparaît comme la cause du premier conflit ne fut en réalité que Je prélude du grand choc entre les deux impérialismes asiatiques dont Je sort allait se décider dans la plaine de ÔbliJ:c Ô.yi. Car alors que TImür visait à étendre sa domination sur l'Asie Mineure en tant que successeur des Ilhltanides, Bâyazid ne cachait pas ses visées sur l'Azerbaiç!jan. pays turc gouverné par Miran Sh3-h. Ce fut là l'origine de la guerre qui sUlVint entre les deux grands représentants de J'ancienne Turquie de Transoxiane et de la nouvelle Turquie d'Anatolie. Le conflit entre les deux impérialismes asiatiques a revêtu un caractère idéologique d'ordre politique et religieux. En identifiant awc l'islamisme la nation turque, représentée par les nombreuses populations turco-mongoles qu'il avait incorporées à son empire, Timiir était arrivé à se considérer l'elu et le représentant d'Allah sur la terre. En cette qualité, il s'arrogeait le droit de rappeler à l'ordre et même de punir le souverain ottoman dans lequel il ne voyait qu'un simple beg des marches qui se refusait à reconnaTtre son autorité. Pour justifier sa politique aux yeux des musulmans qui pouvaient l'accuser à bon droit de s'attaquer aux forces de l'Islam, il fit appel à une habile propagande. Notre exposo portant sur les oppérations militaires qui se sont succédées au cours des deux campagnes d'Anatolie et surtout pendant la bataille d'Anl}ara n'a pas été affecté dans ses grandes lignes par les ouvrages plus récents. Les historiens qui s'en sont occupés dans des oeuvres de synthèse ou dans des monographies ont accepté les principales données de notre livre. Malheureusement l'ouvrage le plus récent sur TImiir par H. Hookham, Tambur/aine the Conqueror (Londres 1962) ne nous a pas été accessible. Il n'y a pas de discussions non plus sur les conséquences de la bat
5.
L'étude de la correspondance entre TImür et Bayazid mériterait d'être reprise et discutée à base des lettres édites du grand conquérant (Migne, Palra/agla graeca, t.156, coll. 280 C·281 A; E. ugrand. Lettres de l'Empereur Manuel Il Pateologue� Paris 1891, pp.103- 104; Ahmed Fendun, MünslUJ '[li es-se/afin (Correspondance des sultans, Istanbul 1274-1275, collection sujette à caution) et particulièrement des lettres inédites, con servées dans les archives de Topkapu à Istanbul (signalées dans la revue Ar�iv Kilavuzu, 1931, l, p.61).
6. Un des problèmes les plus discutés par les historiens roumains a trait à la présence d'un contingent valaque à la bataille d·An�ara. Dans une communication présentée à r Académie Roumaine sur l'importance des chroniques ottomanes pour l'histoire des Roumains {Cronici/e (Ureesti ea izvor penIru is/oria rom4nilor, Annales de l'Academie Roumaine, Memoires de la Section historique, Ille série, t.lX. Bucarest 1929, p.22) notre regretté
ma1tre N. Iorga a été le premier à soutenir cette participation sur laquelle il revint cependant dans son Hisroire des Roumains (Bucarest, 1937, III, p.379). Par contre l'orientaliste A. Antalffi tC/leva tnsemniJri seurte, Revisla istor;cô 20,1934, pp. 205-206; Idem, Vechea cronicd % mana edilala de F. Ciest, Revis/a ISlorid'l, 1927, pp.217-2IS) était d'avis que le terme WLK ogh/u, vocalisé avec un fatha (a) sur le W et sur le L ce qui aurait donné la lecture Walak (au pluriel Evlak, Ejlak ou [jlak Valachie), désignait le fils du prince de Valachie, Michel, ou un de ses frères ilIégitÎl:nes. Notre regretté collègue A. Decei (A participat Mircea cel Rhum . . p.340 n.l, pp.341-345) a établi que F. Giese a choisi d'une manière arbitraire pour son édition le manuscrit de la chronique anonyme ou figure le terme IjùJk Ogh/u à la place ! les catholiques. -..f . nisme: vénitien. - S. Décadence de Gênes. L'échec tragique de la croisade de Ni c 0 p o l i s avait contribué à ag
graver les données du problème oriental, en engendrant un esprit d'alarme
et de découragement dans la chevalerie occidentale et un esprit d'indif férence et de lassitude dans la bourgeoisie et le clergé, exaspérés par de continuelles demandes d'argent. D'autre part, l'intervention des Croisés avait amené Bayazid à adopter
les vues de Ti m fi r t a s h qui voulait couper court aux menées byzan
tino-hongroises
par l'occupation de Constantinople, d'où partaient tant de secrètes informations concernant les mouvements des troupes turques 1).
Bayazid reprit avec plus d'ardeur le siège interrompu 1). Réduit au petit triangle compris entre le Bo s p h 0 r e et la Me r
cl e
Ma r m a r a, relié au despotat de 1\1 i s t r a ct aux quelques îles situées
au Nord de
J ' Ar c h i p e l, par le lien moral det au prestige impérial, .à l a
1) 'A J h i If Pa' h a · z id." TewâTîllh.j 41·i 'O!lPIan, td. F. Gi e. e (Leip�ig, 19l.9), p. 60. •À .. h ik P •• h a - z , d e semble' tenir ses renseigu.,menls du fil. de TI m 0. r t i 8 h, '0 me r B e 8, dont il invoque, plua b8S, l'autoritt (Ibid., .
p. 6r). •) Neahrl i\1ehmed, Ta'n"l!h-ial-,'Osmâ"dlnsNoldek." Z.D.M.G.,XV (186r), p . J45; Sa'd e d-Oln, Tadj illtlW4r�, trad. V. Bratutti, ChTonje a dtll' oTigintl 11 progrtui del/a cara ottomana composta da Saidino Turco (Vienne, 1649, Madrid, 165a), l, p. 189;' G. Ph ra n t z t., Amtolu (Bonn, .�]8), p. 8); Ch. 1· (:o1:o n dy l e , Hi$toria�m (Bonn,18-43),P.l.6; Rabbi JOlephb e n 105hua be n Meir, Chronicl11s, trad. C. H. F. Bi all obl o t sky (Londres, 1835). p p. 155-a56. .
L'EUROPE DEVANt'
paissance de l'orth��� ie et à 'a
LI;.
PROm.BME D'ORIENT
9
�
' nis renaissance de l' el é
Paléologues n'attenualt que ] e coup d e [trAce qU1 df':valt mettre
III
son
uistence millénaire. , Épuisée du point de vue militaire et économique pal' la ruine et la de ses plus riches provinces et par un long blocus l!), rendu plus , rtgoureux encore depuis la construction de Güzel e l;I.i&ir (Anadolu 1:fi$ir)3),
�pc:lte
�
.' Constantin ople était sur le point de succomber .fo ) . Cette malheureuse cité jtajt déchirée par les dissensions intérieures et les prétentions dynastiques fomentées, selon toute apparence, par la politique astucieuse du Grand Vizir �Ali
Pi!ha 6 ).
Décidé à faire de Constantinople un :etat vassal où règnerait nomi nalement un empereur de son choix, 'A 1 i Pa s...h a cherche à ébranler l'i d é e d e l'a u t o r i t é i m p é r i a l e d 'e s s e n c e d iv i n e'), qui était la
b as e mêm e du dr o i t b yza n t i n,
doute la légitimité de l'Empereur régnant, Manuel II.
en
mettant en
Il espérait im
poser ainsi la restauration du représentant de la branche ainée, J e a n ') N. 10 r 1UÏ",.nlel.
i
l,
Hisfoi�e de 10
vie hy:talflrnt, tome
HI (Bucuest, 1934), p. 144 et
) Cf. te compte· rendu d'un contempcrtoin publi� par I. B o ed a n, EÎn Britrag ...". bvlgarischett und $erbischen G�"hj,huuhreihung. dans: A"hif; fü, ,lavis,ht! Philologie, XIII (1890) , pp. S3z-S34 (texte), pp. HI-Hl (ttad.). Sur la durée du siège. cf. D o. Il. d 0 da Le:l z e , Historia tu"lreICa (IJOO-151"'), éd. J. Ursu (Bucnest, '909) p. 9 ; Jo. B . P t . Egil a t i u s , De o,;gi� Turca".m libûlui (Paris, 1S39); L eu ap i n j • Il U a, lk T...,uvum origine, ,tli!fÎne ae Î",_nwima eo,,,/PI in clr,utial'lOJ Iyr(mllith (Anycrs, 1511), p. 57 ; N. S ec u n d i n o (Sa.ll:undino), Lilu, d� familia Autumanarum tuI Eneam, Setl(JTUm epùcopurn, danll J. Ra rn u s. De rchul Tu"iciJ (Louvain, 1553), p . 2,' \'; N e r i o la \' a Fo r m an t i, RiJccolte delle hiltori� delle vite degl'imperalori OUomaPli . . . (Venlle, 168...) , p . 17; W. D r e ch, 1 e r , ChroTlieon Sara'tnicum et Tt.,cicvm (Leipzig. 16&}), p. zz; G . S. g r e d 0, Hi,tfli,c de l'Empire ottomaN (Anuterd..m, !?.lII'), J. p. 7.l11. ') Sur le Bo ah i z Ke.e n; 'Âsh i � P a 1 ha · z ide, p. 6 1 ; 0 uca .. 14, p. 53 ; Cha lc. Ii , p. 80. ') Pour se faire une idée de la Constantinople de la fin du XIV·e siècle el du début du XV"" cf. Ruy Gondln de CI a \. Î j 0, His/or", dei l'aTl TamerlaTl, éd. G. A. de Molino (Sé"'ilh: ISsa), (01. 16r-16 V., éd. Madrid 1782 (d,mlclome III·cdcs Croniuu dl! lM RtycJ dt Caftilla) pp. 68-69; Sc h j lIb e rel' r. Reûtn, td. K. F. Neumann (MOnchen, 1859) pp. 136-137. L'anonyme russe dans lu Itinlrai�tI "IUrel en O,ielll, trad. de B . de K h j t r 0 W 0 (Genè\'e, (889), I, p. 237 ; Ch. Bu o n d e l mollt i , éd. Bonn ,836 (à 1. luile de J. Cinnamos et de Nictphore Brywnios), p. 179 et sui",.ntes. ') Sur le� inlri eues de •A Il Pa li h • el de 30n entoura8e, d. 'A s h i � Pa 1 h ,. tide, p. 6 l . Depuis ConSTantin-le-Grand, les empereur. se considtrl;ent comme dca: t ol •) XpWfO\) XIXptTt OIôroxpch'opE', i la ot,a la titr,a '. C I a v i j
a
i!d. de Si!ville fol. 16r
.•
i!d. de Madrid, pp. 68-69 ; cf. l'appréciation de M li. n u e 1 C il r y � 0 1 0 r a I dans J. B r a Vi n, Anciellt and ",oJUII Con.tallliMPle (Londres, 1868). p. 6. POlir la for_ teresse des sept tours, J. C a n t a ç u :z: � n e. éd. Bonn, 18.'l8-rS3 •• 1. .... eh. XL. Sur les fortifieations de Jean V, lIituées entre 1. Porte Dorée ct la mer, cf. 0 u c a s 13, pp. "'7-,.8: B e r g e r d e X i v r a y soutient que Ces derni�res ne furent pu dl!truites, par BUÎt., de la morl de J CJln V (pp. 6.-6) . ") C 1 Il v i j 0, êd. de Séville, fol. 16r.; �d. de Madrid, p. 68. B e r t r a n d ° n d e la
B r O Q u i � r e,
vuyde de plain
Voyagtl, éd. Legrand d'Aussy. dit qu'il t y a beaucoup plu, de
•.
" C l a v i ; o. éd._ de Madrid, Bonn. pp. 179 ct suivante. ') Livr" deI foie/s, VI, p. "'98.
pp.
30-"':
C h. B u o n d e l m o n l Î .
�d.
. •
PLANCHE 1 •
•
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• •
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",ory
•
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•
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Plan de Constantinople par Ch. Buondelmonti (Biblîoteca Vilticana, Rome, Cod. Rossianus
702 f.32)
L'EUROPE DEVANT l.R PROBLgME D"ORIENT
grands espaces vides séparant les agglomérations pressés par la faim,
1).
Aussi, les habitants,
sauvaient-ils de la ville pendant
se
"
la
nuit pour se
renfÎfme les priviiqes de VeniEe ll Balli� (Palatia) et ll Ayasolil� (AltoJuogo) (lbomlS-PrtdeUi, Djplo",ruarjum, Il p. 222, no. 134). L'éllUl"lt d'Aidin dut ttre anQexé pendant l'hiver de 138!J--IJ9Q. ') .A !.!l i �. P li � a - :1: id e, op. cil., pp. 66-67. La populat i o n lut transportée dans le wiliyet Fi l ibe. Ert oghrul devint gouverneur de $a rulrhin. Neshr l, pp. 335-336 iF. Gi e 1 e, Di e altDIona nirchen anonymen Chro"ilun in Texl u1ld OlHrsttJlulfg, 1. Teil (Brealau, 19%:1:), p. :aS, (texte); JI. Tel i AMandl111f1m lilr dû Kil'" tÙJ MorzmJ0.4lJ, XVII. Band, Nr. 1: trad. �. 39; Phr a n t li i:l, 26, p. 82. Ce ne fU1 problablement qu'aprh lia mort que Sul e y man lui8ucc�da (Id rla B i .tl lal). 1) En J391. Duca J, J3, p. 47. ') fn, ibjd. ; M l r k h w i n d, ibid.j I b n 'A r a b.1.!!. lh, bûl.; i 'l L!! i l:r P as h a-z i d e, p. 69; Ur u d j b e n A d il, P. 33; N e . h r J, p· 3S9; An 0 n. G i e J e, l, p. 36, II, p. 50; C1 a v j j 0, id. de �vme, fol. 26 r., tel. de Mldrid, P.97. DIlIU le. MbrlOjytl publ i t. par 1\.'1 0 r a n v i i i é, p. 220, l'auteur remarque que l es Grec! furent Cltceptil de cette mesure. Mei. D u c: a 1 et C h a 1 c: 0 c: 0 n d y 1 e o'en font pas mention. '
1
PREMIJ;:RE EXPEDITION DE TIMUR EN ANATOLIE
T h o m a s d e M e d z o p h, T i m u r, le dragrm dont le souffle mortel, ordonna à sa cavalerie de fouler aux pieds des chevaux, les enfants rassemblés dans la plaine de Siwas. Ils tombèrent, dit Thomas, comme des gerbes sous les fléaux 1). Les chrétiens furept jetés dans des fosst:s, la tête fixée entre les cuisses au moyen de cordes Il). Les lépreux furent étranglés. Les églises furent mises en ruine ; même la célèbre Ba silique des Quarante-Martyrs ne fut pas épargnée. M a l � a c, l'ex B e g de la cité conquise, fut envoyé auprès de Bayazid pour lui rendre compte de la leçon infligée par Timur 3). A1).med Djela'ir et I$-ara Yusuf ne furent pas oubliés : TImiir fit enlever la fille et la sœur du premier et les femmes du second "). La prise de Siwas ouvrait la route d'Anatolie à Tïmur. Mais l'avance vers l'intérieur s'avérait dangereuse par suite de la c o n c e n t r a t i o n d e s a r m é e s é g y p t i e n n e s e n S y r i e, de l'h o s t i l i t é d e s T u r c o m a n s ') et d'une é p h é m è r e r e s t a u r a t i o n d'A I?- m e d D j e l a' i r à B a g h d a d '). D'ailleurs, Timür comptait sur l'avertissement donné à Bayazid et sur les 1000 km. qui les séparaient pour le tenir en respect jusqu'au printemps suivant. L e r e n f o r c e m e n t d e l a fr o n t i è r e p a r l a p r i s e d e p o s s e s s i o n d e s b a s t i o n s d e l'E u p h r a t e : M a l a t y a, K i a k h t a et B e h i s n i, s' i m p 0 s a i t comme un a c t e p r é l i m i n a i r e à la conquête de c e t t e S y r i e, si ardemment convoitée. Malatya 1), qui avait refusé de se rendre avant la prise de Siwas, ouvrit ses portes dès 'que Tïmiir fit son apparition, tout auréolé de l'éclat de sa récente victoire. Toutes les cités ottomanes de l'E u p h r a t e jusqu'à de est
') T h o m a s d e M e d z o p h (F. Nè v e, Expoli deI gu�"el de Tamerlan et d� Shlih-Rokh. pp, 73-74) insiste sur f lu affreux supplices qu'a mis en oeuvre le pricurteur de l'Antechrist, le tyran sam pitii .; cf. aussi '1 1 l, IV, p. 96. ') D u c a s, p. 60; C h a l c o c o n d y l e, p. 146; T c h a m i t c h, Hiuvire deI Armb'ùm (en arménien), (Venise, 1786), III, p. 429 ajoute que TImûr fit lier les femmes à la queue des chevaux. ') A n 0 n. G i e s e, J, pp. 36�37, II, pp. 50---51') §..h e r e f e d-D I n, V, XV, III, pp. 268�z69; M i r k h w a n d, UI, p. 321. T!milr cherchait à s'emparer d'A J.1 m e d D je 1 a' i r et de � a r a Y û s u f, mais ces princes réussirent à se réfugier auprès de Biiyazid. i) M l r k h w in d, III, p. 321. ") Ibid., p. 373. ') S h e r e f e d-D In, V, XVII, III, p. 272; M l r !..h. win d, III, 319, Le gouverneur de' M a l a t y a était le fils de M u � t a f Il, ex nli'ib de SIwas (8 e n S h o h n a h).
LA CAMPAGh "E
,6
DE TIMUR EN
ANATOLIE
ak hta
se soumirent à D j i h il n S h ii h l). La nouvelle marche fut confiée à J5: a r a 'O! fi il n, émir de Diyiir-Bekr, à qui incombait Ki
le rôle d'assurer - de concert avec T a h î r t e n o
celui-ci - la défense de la z o n e
et
sous
le contrôle de
protecti0n
de
de
l' E u
p h r a t e, zone qui s'étendait maintenant d'E r z e r fi m à K i il k h t a.
B e h i s n I, située dans une importante position stratégique qui la rendait maîtresse des défilés, se rendit le 7 La puissante forteresse de
�afer 803 (27 Septembre 1400) t).
'A i n t
son exemple. Les wiHiyets ottomans .
de
a h, la
qui couvrait Alep, suivit frontière
de
l'cst étaient
SOUmts. Timür se décida à mett...e à profit l'éloignement de Bayazid pour dé truire l'armée mamelouke et occuper les principales villes de Syrie. Depuis que la soumission de fA i n t ii b lui avait ouvert les portes dt! ce pays, l'idée de réduire à merci le nouvt!au
sultan d'J::gypte
F a r a d j,
le
hantaif. JI ne s'agissait pas seulement d'une simple question de prépon dérance ; il s'agissait, avant tout, de prévenir le danger d'une alliance entre
les
deux
grandes
puissances
musulmanes :
les
Mamliiks et
J'Empire ottoman, alliance qui ruinerait à jamais ses projets. TimOr pénétra délibérément en
S yrie
et marcha sur
A l e p.
carrefour des routes commercialt!s de l'Asie occidentale et y défit l'armée du gouverneur T i m fi r t a 8 h (30 octobre 1400).
ft
Tandis que la grande cité commerçantt! succombait
sous ses
coups
*)
que Tïmûrtii!!h rendait la citadelle, Bayazid suspendait, de Brousse,
les préparatifs entamés en vue du siège de s'apprêtait à rejoindrt! son fils
Suleyman,
C o n s t a n t i n 0 p I e. revenu trop tard
Il
à Siwis.
pour sauver la cité 4). Les galères de Gallipoli furent désarmées ; les
armigm licenciés '). A P a l a t i a et à A l t o l u o g o on arme des vaisseaux 8). Le Sultan réunit à B r 0 u s s e une armée �) dans laquelle
1) §..h e r e f e d _ D l n, ibid., p. 278; M l r k h w l n d, llI, 3IIJ. ') M J r k h w il n d, III, pp. 32:1-32-4. a) M l r .lt!!. w i n d, III, pp. 3:18-333; 'At.h i i;t: P u h a - z à de , p. 69. ") C I a v i j 0, éd. de Stville roI. :t6 r., td. de Madrid, p. 97, relate que Suleymln retourna avec 200.000 hommes à Slwb, le jour m�me du dfpart de Ttmnr. Cette information nt sujettè l clution en ce qui concerne le nombre de. troupes et la date du retour de Suleymlin, car ai l'arrote de Tlmiir n'avait eu qu'un jour d'avlnot, eUe aurait ttt pourtwvic. ') Cf. le rapport de Crète puhlit par N. l 0 r a il., Adu tl F'agmmIJ III, pp. -4-5 et la lettre des RagualiDI du 30 novembre J400 (l{He& M�o nrœt, CnOMemfllll CpqCIGI, l, p. 33)· ') A P a l a t i Il on arme douze vais9uux et à A i t 0 1 u 0 g 0 huit (Rapport de Crète, ibd.). i r) D u c a ., J5, p. 59. o
PREMltRE EXPEDITION DR TIMUR EN ANATOLIE
figurent ses vassaux d'E u r o p e jusqu'à C o i a Z a c c a r i a, sei gneur de S a t i i 1). Biyaztd s'app rête à attaquer le protectorat de la rive droite de l'Eu phrate dont l'existence constituait une rnena� pour l'indépendance de l'empire ottoman . Mais il attend une occasion favorable, car l'histoire lui avait appris que c h a q u e ( o i s q u e l e s T u r q u i e s n o u v e l l e s d'I r a n o u d'A n a t o l i e a f f r o n t a i e n t l a v i e i l l e T u r q u i e a s i a l i q u e, e I l e s s'e i f o n d r a i e n t. On comprend mieux encore ses héAitations si on les envisage en fonction des affaires europé ermes qui l'empêchaient d'entreprendre une expédition de longue durée �). Il ne céda aux instigations d'A.J:tmed DjeHi'ir et de �ara YGsuf 1) que lorsqu'il sut Timür sérieusement engagé en S y r i e aux sièges de J:f a m il l:f. o m s, B a 'a l b e k, D a m a s et en M é s o p o t a m i e par la reprise de B a g h d i d. L'occasion lui parut propice pour venger la prise de Siwas et retablir son influence sur la rive droite de l Euphrate Occi dental (I5ara.�u). Bayazid traversa l'Asie Mineure, passa par S i w â s 4) où J'attendait S u l e y m a n , et se dirigea vers E r z i n d j à n l) afin de punir Tahirten qu il considérait comme responsable de la destru ction de Siwàs. La défaite des troupes du chef turcoman fut suivie de la reddition de la ville. B a y a z i d en donna le gouvernement à son protégé � a r a y Ü s u f. Après un essai de seize jours, le chef turcoman dut résigner ses fonctions, ne parvenant pas :\ s'entendre avec les habitants .). Ahmed Dje. li'ir décida le Sultin à nommer Tahirten. Mais Bayazid eut la fâcheuse idée de le séparer de son harem et de ses enfants, qui furent envoyés à -
'
'
-
----
1) Stlf. Mini. fol. J6-J7. N. 1 0 r g a, Notes �t E:taraitJ, pp. • OJ-104 (1-T2 octobre 1400). Dans lieS TW'w.l!d't, p. 2,59, Ttmur a.ure que Biyazld tira dea teCOurs d'Sgypte et de Syrie. Les chroniqueurs arabel d'l1gypte, B e n S h 0 h n a h et a 1.'A i Il 1 loutietlnenr, au contraire, Ql.le le sul(in marnlClk refusa de fournir des troupes .. Biyuld, piC luite de la prise de Malatya, Ion de ÙI mort de Bar�ü� (J. de G u i g n e 1 V, p. Z82). ") H. A. G i b b o n S, op cit., p. Z49, motive CIta hkitations par Il dt!chunce morale et physique du auJtin. Cette e:r.plication est inauffiaantt' t!tant donnt! l'blergie dtployl!e p.r B'yuld lU cours de la campagne d'Anatolie. ") Tu:zrHraJ-i TimiiT-i, pp. :t5�59 ; S h e r e f e d _ D T n, V, XXXIV, III, P. 375i M l r k� w ' nd, III, p. J67i 'À l t, (V, p. JoJ; S a ' d e d - D l n, J, p.:tOI. 1) La confî,gul'1ltion gwgraphique de l'Aaie Mineure obligea Bii.yazld à prendre le chemill qui longe le � i 11: i 1 [ r ln a �, plUlint par S 1 w li 1. f) � e r e ( e d _ D f n, V, XXXIV, III, p. 316; M l r k h vt li o d, lU, p. 367i S . ' d e d - D l n, J. c.; S c h i l t b e r g e r, 13, p.72, affinne que Blyazid dis posaÎt d'une annl!e de JOO.OOO hommes, cb.itfre qui est u:agû�. D u c a s, 1,5. p. 58. ") S h e r e ( e d _ D t Il. ibid. ; 'A 1 t, J. c. relate que le chef tu1'cOInan de manda au lultln la permiasion de le retirer à � a y � e r 1 y e pour a'y reposer. 5 h ü k r li J 1 j b, pp. 96. 97, affirme que la population demanda le retour de Tlhirten. -
LA CAMPAGNE DE: T[MtJR EN ANATOLIE
,8
Brousse comme otages. Cette grave attein te aux lois les plus sacrées de j'Islam devait précipiter le drame. Informé de l'expédition de Bayazid à Erzindjân, Timur envoya d'O�
d j a fi son fils S h il h - R u k h et les émirs Su 1 e y m à fi R h il h et M a l i k §...h a h dans la direction d'A w n i k. Les miihzàdes, les mirzas et les émirs campés à M i fi - g ô 1 reçurent l'ordre de mettre leurs
forces à la disposition de Shiih-Rukh Il. Si l'on en croit le rapport envoyé par
Jacob
d e 0 r a d 0 au gou
vernement de Crète 1), une armée de près de 15.000 Turcs commandés par ('émir Suleyman aurait été défaite dans la province de Siwas, par un fils de Timiir, qui ne pouvait être que Sha:h-Rukh.. Timilr lui-même s'était mis en marche et se dirigeait vers le � a r 3 b a g h par la route de N a: k h c u w a n,
A l a n d j i J:t"
B a r d h 3 ·3 et G a n d i a
- JI). Sur
G ô k d j e g ô l,
!A.1 .
uf
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(D'après D. Cantemir. Hi. constituait un obstacle imprenable pour l a cavalerie de Timür. Bayazïd avait, en outre, laissé des troupes de renfort sur le Mont
C a t a l,
à 4
km. environ, pour prévenir toute tentative d'enveloppement. Inexpugnable, en cas d'assaut, cette position permettait aux Ottomans de déboucher rapidement dans le flanc d'une troupe qui s'aventurerait sur la route qui longe le
C i b ü � C a y i.
Dans ces conditions,
une
attaque immédiate lui aurait probablement donné la victoire. Mais des discordes se manifestèrent au conseiL
'A 1 i
Pa s h a décon
seilla de livrer bataille, en raison de la supériorité numérique de l'adver� saire. Il émit l'avis de l'épuiser lentement par des attaques nocturnes et le blocus. Les begs les plus expérimentés en l'art de ta guerre opinèrent pour cette tactique 4-).
A
ce moment
Fï r üz
B e g,
beglerbeg
de Rou-
�d. de S�ville, fol. z6 V-Z7 r; �d. de Madrid, pp. 98---99 . •) Cette distance était grande, surtout pour les troupes qui sc trouvaient au sud-est de SlwAs. Les troupes de Blya:.;ld suivirent la route qui va d'A r t i k - A b a d vers IC a l 'e dj i � (sur le � i z i 1 1 r m a � ) et vers An�ara, en longeant le Dclldje Irma�. Cf.l;lidjdjt Khallf a, II, pp. 686 et 738. ') A n 0 il." G i elle, l, p. 39 (texte), H, p. S3 (trad.). ') 1 d ri. Bi t 1 Î S Î, IV, XVI-e destin. Cha 1 c 0 c o n d y 1 e, pp. 151 -154, assure que ce plan fut soumis par 1 br lih1 m Be n 'A Il a u Sultân. Mais il paraît plus probable que la paternit� en appartenait au Grand Vizir; sonfils ne fut que son porte parole au conseil. H. A. G i bbon Il pense, avec raison, que si BliY3>:id s'�tait rcti.r� à temps, Timiir aurait épuis� toutes ses forces pour prendre An�ara, ou qu'il aurait poursuivi les Otto mans, sans avoir le temps de s'approvisionner (cf. H. A. G i b bo n s, The foundation of the Ottoman EmpiTt (Oxford, l\1l6), p. Z51). 1) Cl a v i j 0,
LA CAMPAGNE DI!: TIMUR
..
EN
ANATOLIE
mélie (Rüm�Eli) intervint, et adjura le Su!tiin - A qui il appartenait de prendre une décision - de jeter l'armée sur J'ennemi. Il fit appel à 8a bravoure et l'emporta 1). La plupart des bcgs furent de t'avis de brusquer les événements et de faire des largesses aux troupes i}. deux avis. Il prefénl attendre jusqu'au len. demain pour livrer bataille. Il allégua que les armées étaient trop fati Mais Biyazïd rejeta
ces
guées par des marches forcées pour fournir l'effort nécessaire pour frappe r J'adversaire ') . D'ailleurs. les préparatifs demandaient un délai d'exécu_ tion. Et, argument suprême, la journée était trop avancée; il ne restait en effet que trois ou quatre heures jusqu'à la tombée du jour. Tout en remettant la bataille au lendemain, Bayazid décida de pousser vers le sud afin de prendre position avant ,'offensive. Il établit son camp à une lieue de celui de Timür fol. Ce fut une lourde erreur. Le Sultan abandonnait une position remar quablement solide, riche en ressources et se laissait attirer par son adver saire, plus rusé, dans une région complètement dépourvue d'eau abandonnait également une tactique
-
).
'
Il
la défensive - dans laquelle les
Ottomans étaient passés maîtres. Mais nmür avait déjà levé le siège; il s'avança vers le nord et établit son camp dans la plaine de
Cibü� Cayi,
sur la rive opposée de la rivière ').
1) A n o n. G j e a e, l, p. 39 (tnte); JI, p. S3 (trad.). ') Chalc o c o n dyle, P. IS4. 1) Ib n 'Arab shlh. VI, 9. p. 195 p. 'SI, •) Cha l c o co n dy l e , 1) SnOkrullll.h pp. 100, lOI; Ne s hrt, pp. 362-36); A nan. Gi e s e, i, p. 39 (texte),II, p. H (trad.). f Ogni fI'ar,.o moriv/J gMl l tavali dû TIII"(o P" P"" tete " dit S e r P a s q u a 1 i n. a V e n i e r 0 dan. sa lettre (DM,"'t p. 135). D'aprèl Du ç ••, 16, p. 6), Blynld perdit 5.000 hommes. Le chroaÎqueur br-ntil'l 6z) que ,uit v. Ha m m e 1 (GOR, l, p. 247) attribue cene perte i II Itg�rett du Sul \In, qui quitta son camp pour se rendle i la chasse (Iv KU'nJ'Yml�); Tlmur s'en serait aussit�t empart. Cette veniOll nou.. parait sUlipectc:, car nous n'en trouvon.aucune trace, ni dans les chroniques pt.runes, arabes ou byzantines, Qi dans te••nnlles ottomanes, pas rn&ne dana cel," qui aitiquent .tvhement Blyu:ld. Ces derni�ru te bornent i souligner l'erreur qu'il eomm.it en remettant la bat.ille lU lendemain (A n o n . G je . e, ibid.). n s'agit, en tomme, d'une demi-journt. royaume de Riim.
CHAPITRE V
LA BATAILLE D'ANKARA •
1. Foreel el disposition de l'1l'Tl'u!e de TImür. - 2. Forees et dilpolitiQn de l'arm�e de �lylZld. - J. La bataille d'AnJunll. - 4-. R�sj$Uonce de BI)'uld. - 5· Fuite et pri.e du Sultlin
La lutte s'annonçait rude. Timür, en vue d'une grande offensive, avait concentré des
effectifs
considérable!! pour l'époque. Il disposait d'au moins 140.000 hommes 1), tandis que l'année mane, composée des contingents d'Anatolie
et
otto
de Roumélie, -les troupes
qui assiégeaient Constantinople y comprises -, et du contingent serbe du prince
.Ë t i e n n
e
Laz a r e v i é 1), ne dépassait pas de beaucoup
le total de 85.000 hommes a). A cette supériorité numérique écrasante, s'en ajoutait une autre, d'ordre technique. Déployant sa cavalerie - qui pouvait au besoin être renforcée par une partie de son infanterie, déjà familiarisée dans les secrets de cette arme - Timiir avait créé non seulement l'instrument de l'attaque, mais aussi celui de la poursuite impitoyable qui, seule, pouvait changer la dé faite en déroute. Cet instrument était d'autant plus redoutable, qu'il était
) CC. Ippendice I, pp. rn-II). ') On ne connaît pa51'importlnce eXlete du contingent 5erbe. Par Je tra;t!! de IJ90 (St. S tan n j e v i é, Biographie Ste/"" lAxorctJjé. Archiv fiir Slav. Phil., XVIII, p. -418) ou de TJ91(Sr. NOVlko v i é ,Cp611 H Typ'lH, p. aJI}, �ti e nne LIl!a r e vié ,'!!tait mga� 11. procurer un contingent de 5. 000 hommes au Sulllll (C 0 nit 1 n t i n 1 e Ph11olnphe, (J[anrik,,f2,p.26J). MU'flfi Djcnlbt et Du c:\s, 16, p. 66, $OutÎennent qu'il y eut effectivement 5.000 Serbe5 l la bataille d'Ankira. Mlil d'ap�. Sherer cd-Dln, V, XLVlI,1V, p. 10, Idrl. Billllt, 'Ail 1V, p. 89 et S a'd e d - D 1 n, l, p. 213. il Y aunit eu ao.ooo Serbet. Ce chiffre est pro bablement e:ugéré. ') Cf. appendice II, pp. 114-11$. '
•
•
LA
BATAILLE
D'AN�ARA
..
llfPdé
à s'exercer aux dépens de l'année ottomane, composée en grande ,..-rie d'infanterie.
IUt
'JunOr pouvait aussi compter sur la p�rfaite organisation de son armée, la discipline, l'élan et la résistance de ses troupes et, surtout, sur son
jPIOpre génie militaire, car il savait que .,.,mUes.
,Je
L'année - divÎsée 1.000
lut
en
hommes et en
tilmiin de
�Qshlln
ou
ce
10.000
sont les chefs qui gagnent les hommes, subdivisés en
yuzli� de
100
bin/il!
hommes - était basée
le double principe de la responsabilité collective des membres de la
icIOmpagnie de dix 1) et du respect de la valeur, alliée à la sagesse. L'avan cement des chefs, un-biishi, .yuz-btilhi, mink-bislli, émirs, était conditionné de l'assentiment des ancrens camarades en grade; mais une fois promus à leur nouvelle dignité, les chefs jouissaient du droit absolu de pourvoir
au remplacement ou au recrutement de leurs inférieurs immédiats J). Il en résultait une entente et une soumission parfaite des subordonnes à leurs supérieurs qui étaient des auxiliaires énergiques des douze émirs;
quant il ces derniers, ayant assimilé les principes de la tactique timouride et s'étant pénétrés des pensées de leur chef, ils étaient prêts, leur carac tère aidant, à l'action spontanée ').
Enfin. grand connaisseur d'hommes, Timfir était pénétré du rôle des
forces morales dans ce drame effrayant et passionné qu'est la guerre.
Aussi s'était-il toujours efforcé d e s'attacher les hommes qui dépendaient
entièrement de lui, en faisant habilement appel à leurs intérêts, à leurs
sentiments et, surtout, à leurs passions.
Nous avons vu que, tout en veillant à la qualité de ses effectifs - entre tien, instruction, repos, approvÎsionnement et alimentation - Timfir les
avait stimulé en ordonnant le payement de la solde pour sept années '). C'est dans le même but qu'il avait institué toute une hiérarchie de récom penses appropriées au grade et à l'exploit, allant de simples
largesses
• la nomination au gouvernement des villes ou des provinces, ou même jusqu'à l'octroi de titres (bah4dUT) ou de marques honorifiques (étendard, enseigne à queue de t:heval, timbale
(mQ�âre),
etc. ').
Mais le plus puiss,ant stimulant était le fanatisme de
SCIt
hommes,
fanatisme qu'il entretenait fort habilement par le récit de songes prophé-
J) C b. 0 man. A hi.Jtory D} llu Art Df H,_P. 318. 1) T'u.aat, pp. 47-.8, �t 74-75.
Wa>' i" the Middle Azel (LoDdr�i,
pp. 7J -7:t i lur l'organisation de l'tminot,
d. ibid., p. 7].
1) Cf. 'ur 'es
1) TIU.'Ut6l, p. 34. Sur le
mont.lnt
de la &GIde, cf.
1) Ibid., pp. 3-.: 7.-7S; 80-111 ; 8S; 87-811.
jbid., pp. 49-5°.
19%4),
LA
7·
CAMPAGNE DE TlMUR EN ANATOLiJ�
tiques 1) . Les prédications de ses derwï!h s contribuaient ;\ justifier son surnom d'. invincible par la grâce de Dieu t, qui lui avait conféré le privilège d e cMtier les infidèles, et même les musulmans.
'limnr s'entendait aussi à faciliter la tâche de ses troupes en semant
la division dans les rangs de ses ennemis. II comptait user en cette
OCClI.
rence de la présence du fils de S li w d j i et des émirs seldiü�ides pour entraîner d e nombreuses déFections') dans les rangs du contingent anatolien. M:tis en dépit des avantages de son rivnl, Biyazid était certain de rern
porter la victoire. Il savait que son
armée,
quoique moins nombreuse,
était redoutable par la qualité de ses combattants, par la supériorité de
l'instruction et par la discipline des troupes. L'infanterie
permanente
des
Ja n i s s a i r e 8,
qui
recevait
une
instruction spéciale, était considérée comme l'une des plus courageuses et des plus disciplinées de l'époque, quoiqu'elle n'eut pas encore acquis
toute
son
importance.
Pour le moment, c'était J'aristocratie à la {ois terrienne et guerrière,
issue du système du partage des territoires conquis en timars hérêditaires,
qui constituait la grande force militaire de l'empire. plaçaient les
Sip6hi, bénéficiaires des timars de moindre importance;
ils formaient une cavalerie permanente, habile au
et rompue aux difficultés de la guerre En
Au premier rang se
seconde ligne
3).
venait la cavalerie légère
maniement
des
de
roprii�/r,
l'an:
com
posée de soldats recrutés dans les provinces par les possesseurs des :oi'àmet
et des khiil,. Ces
Topràkli avaient
commandés par des chefs -
d u champ de bataille.
-
reçu une certaine instruction. Ils étaient
SandjQ� beg -
-
élevés au milieu des réalités
Les beglerbegs et les pa�as étaient recrutés parmi les personnages
qui avaient rendu des services importants à l'empire et qui s'étaient
expérimentés dans l'art de la guerre.
Bâyazid pouvait aussi compter sur la bravoure des troupes auxiliaires
serbes. Mais, malheureusement pour lui, te Sultan ne se préoccupait plus'
1) J. M. d'Ohs s 0 D, op.cit., Il, pp. 36j-366. Cf. dan s leMimoirt I�r Tarrwrlan t' JQ COW, td..
Monnvill6,
p. 30, le rkit du rhe propMtique d'ap�& lequel
44l11ina tt seignt!UTir pQr
tOJa lt mondt,
l'"p4Ct!
dt XL
a1ft
t' toujou�s
''II
'nmür ,doit
prospi�jtj.t.
Benluyv t) Bertran d e. JI" n. lU'Iarl
Mignanel li
de
Sienne
a, t d. Man 1i, Lucques 176r-176,., IV,
� jvvm.tm Trvt'IUII Ijli�," Sli6j Irlf/ri.
dit, dans ,. chroni'l.ue (Mi.-
p. 139)
:
Habthat etia;n ThOMor Baynt, Id l1Ib UttJ tbttta itrritttret t
tDpolo. cOtrtTa Baynt •.
') D'sp"la G. Ka hie r, Dit Enl.lCjcftl�"Il rhJ KriqJtoeJrm amd dn Kn't'JfGhnIfV i. Ur ltittw.,i1 (Bnslau, J886), pp. 19-20, l'otganitation d6finitive emt l Ur khin, datert.it de 1376. SiPffllf, dont J'institution rcmontr -
-
LA
BATAILLE D'ANKARA
t, sur la fin de son règne, de la qualité
!IJIlW • ne s'intéressait
des
et du moral des troupes 1).
ni à l'entramement des 'âzap et qui laissaient assez bien à désirer, étant donné que ces
a�indji'),
ni à
l'instruction,
troUpes irrégulières ne se recrutaient qu'en temps de guerre et vivaient
ement de pillage. po , iqu Bliyazid ne se doutait pas non plus du mécontentement qui régnait
pumi
les
'iizap
et les
p iY ii d e
ou y ii Y
ii,
issus des classes pauvres,
,.-evées tous les trois mois d'impôts et soumises aux vexations des vizirs
ict des pashas 1). Il ne s'inquiéta pas davantage des protestations symbo
'tiques des
sipiihi,
ni
de l'hostilité qu'il avait déchaînée dan� les classes
'riches à la suite de la confiscation des fortunes.
Ce mécontentement initial s'était accrû au cours des difficultés sou
levées par la campagne.
Les marches forcées, la négligence qui présidait à la distribution des
vivres et au payement de la solde - sur les conseils perfides de 'Ali Pa�a '}
et la sévérité dont usait le Sultan pour emp�cher le pillage des récoltes,
poussèrent les contingents anatoliens et les troupes
auxiliaires
tatares,
à prêter l'oreille aux propos des émissaires de T"lffiiir, qui profitèrent de
ce
mécontentement pour les faire passer du côté du vengeur de leurs
anciens émirs
)
5 .
Ne connaissant rien de l'armée de Timiir, ni ses forces, ni son âme,
- Bâyazid trouva encore moyen de s'aliéner la plupart de ses conseillers
et surtout l'astucieux: 'Ali Pli�a, en repoussant maladroitement leurs avis
au sujet du plan de campagne et en soutenant Firiiz Beg '), ce qui excita
la jalousie de ces orientaux. C'est ce qui explique pourquoi ses conseillers
ne le soutiendront que mollement et l'abandonneront, du reste, au mo ment critique.
Le lendemain matin, vendredi 27 Dhu'l-l]idjdje 804 (28 juillet 1402) 'l,
Tïmilr rangea son armée en ordre de bataille.D'après
S
heref
e d - Di n,
il donna le co rqman dement de l'aile
droite à son fils bier:-aimé, l'émirzâde Mir li n S h li h a), soutenu par les
1) 'À 1 i, IV,p. 92, dit que le caracthe de Blyazid &'altéra buucoup vers la fin de son r�gne. 1 b n I;I adj a r a 1- 'As � a 1 ii nl, qui trace un portrait flatteur du caractère du Sultan, remarque qu'il tolérait la licence (cf. Inbii'al-Ghumr fi Ab"U-'al (Londres, Ms. du Brit. Mus., Bibl. Rich. 7321, fol. 139 v). ') G. Kah l e r, p. 21.
'Umr
1) 'À 1 i, ibid.
') Ewl iyii Ce l e b i, l, p. 29. ')ib n 'Ar a bsh i h, VI,7, Pp· I90-192. ') Idris B itllsl, IV, XVI-e destin. •) Cf. appendice III,p. p. 116- 119· 1) Nous suivon s la relation de S h e r e f ed - D i n (V, XLVII, IV,p. 8) et de Mirkh w j nd, III, p. 389, qui concorde avec celle de Timiir (T"...ûkdt, p. 155) et
LA
7'
émirs
Sh eÎkh Ami r
f:la s an,
Shirwan,
de
u Ilah
'A b b il s
CAMPAGNE DE TIMUR liN ANATOLIE
NOr
ed· Dio,
Bish r,
Amir
T ah i r t e n
Sh e i
S in cl j
Kh odja
Bûrûnd ul$..
U
Ibrâhim,
d'Erzindjan,
Sul t li. n
et
'Ail
sultàn
tIiidjdjï 'Abd.
ar 1 ),
--
d n L'avant-garde de cette aile était confikau propre fils de Mii
, le mirza A b ii Be k r, qui avait pour lieutenants les émirs D; i h il n S hah, l'émir de Diyar-Bekr Baye ,
-
.
Ta v akkul
lI a rl a s
et
PIt 'Ali
Suldiiz2).
aux célèbres mirziis Sh ilh - Ru k.b et u 1 t li n, qui avaient pour lieutenant général l'émir S uK h a 1 ilS 1 e y m il n S h àhl). Dans les rangs se t r ouvaient le célèbre émir L'a ile gauche fut
confiée
,
y il cl ik i à r
e t des princ esde
iju s e in
Sultan
la Transoxiane et du
Kh
réserva
'
-
le centre; il Y plaça ses troupes d élite '
Le corps de réserve était composé de qu a rante cou rir
il san '').
Mir�ali, 'Ali Sultan Taww adji et l émir
M fi s à devaient couvrÎr cette aile �).
Tünür se
0 r
�Q!b.un
a).
cha rgés de se
les différents corps d'a rmé e qui pourraient en avoir besoin ?). Quant
16,
p. 64. Idris Bitllll, IV, XVI_e dellAn, q ue luit S ..'d ed_ D 1 n, J, p. :U4, fait probablement une c onf usion lo nqu'il sffirme quel'aile droite i!tait cornmandi!e par Sul e yml n Shi h. 'l Id ris BitilsI, ibid.; Sa'd ed-DIn, l , pp. a14-;Z1S; Mlrkhwl nd
de Ducas,
ibid., ajoute, l cette lÎl;te . les noms det i!min •AIl lÇ ù � lin, Mu b i • hir B 1_ hldur et de 'Omer rabin. Cf. P/mul!e VI.
Mlr.!Lhwiind, lU, pp. 389-390; Idrl. Bit 1 T. I, ibid. D'apT" le TllzùMt. p. 1S5, Ab ii ft e k r aurlit commandi! le c:otps de ré serve. 1d ri Il Bit II s i ajoute qu'à cette aile se trouvaient Dj e 1 1 1 u 1Islam, Tawakku l Kara 'Ali, Hidjdjl Be!!, Taiirj-Wcrmhh
1) �eref ed-Dl n , ibid.;
-
T,..,wlldjl. Sul�ln B arils, 'Abd lif7Kerlm Wel ed, !:fldjdjI Sei f cd-D l n, Sheikh Ha s a n K l k h l n f , Dewlet KhodjlBv, Iii, Yillluf Barl l l, 'Ail 'Ab b A s , S,'ld KhodJa. Weled Sheikh -; Bahi dur, 'O!! m li n T aww adj l, 1 s k Il nd er Sh"i Slatin Shi h_ Shih � n. Ces demien f ormaient une unit� distincte -
_
.
-
.
-
-
•
) Shere f
•
) Id ril
'
ed-Dln, ibid.; Mlrkhw i n d , III, p. 389; Tu�iikcIt, p. 155. Bi111sl. ibid. Mlrkh'Plliod ajoute les noml de Ru'te m
Tught Bugh. et So.ndj uk B,hid ur. ') S herefed_Dln, ibid.; MTrkhvtind. ibid.; IdrIs Bitllll, ibid. A. gauche &l'! trouvai e"t: B,sh Tlmo.r 08hl,n. Emir ê.!!lh.uwir,
Djell l
Blwfi.rdjl, l s ke nd er
17dberdl,
Me1!-m
Hi ndnbnghl,
Khod;a 'Ail
We-
al-Mal ik, P!r Mal i k Taww.djt, Sofi Khaltl, Me�m ed Taw ",adjl, 'Omer Bel!, 'Adjeb �1r:-tlDit Büliirlr. Djaku. ed·D l n , ibid., p. 9,' ')Tuziik4t, p. 156; Mlrkhwi nd, ibid.; Sheref $Outient que Ttmiir commandlit le eorp. d. rtaene , ce qui noUI parait usn impro bable, �t.ot dooné lu principes de li sUlltégie timouride (cf. Tllllukat, pp. IS0-155).
'} MTrkhwi nd, lIt, p.
390; Tlaullat, p.
1".
LA BATAILLE D'ANKAIlA
7J
" cette grande unité, composée presque entièrement d'officiers expé_ limentés et de braves qui avaient fait leurs preuves 1), elle était commandée
M u J:t a m m e d S u l t a n, ruvemeur général de Samar�and, devant lequel était portée l'efIseigne • queue de cheval surmontée du Croissant ').
�
un
autre petit-fils de ïllOOr, l'émirzide
Mul)ammed Sultan avait, comme lieutenànts généraux, les mirzâs
'O m e r S h e i k h, I:Iikim de Shira%, P i r M u l}. a m m e d et l s � e n d e r, l;Iakim d'l,Cahan ; S h e m s e d - D i n 'A b b a s, M a l i k
S h i h, gouverneur du Khwiirczlll, et l'émir I l Y â s K h 0 d j a se trou taient dans les rangs 1). Timür fit placer,
en
première ligne, plusieurs
,Béphants des Indes, porteurs de tours remplies d'archers et de lanceurs
de feu grégeois ") ; ils jouaient le rôle que remplissent actuellement les
th:mks modernes,
TimOr fit ensuite célébrer le service du vendredi, afin de réveiller le
, fanatisme de ses troupes "). De son côté, Bayazid aussi se préparait.
Il commença par rappeler à ses hauts dignitaires, à ses begs et à ses
guerriers, les bienfaits de la maison de'Û!min et exigea un nouveau ser· ment. C'était,
paraître, séparer les félons des fidèles, au début d'une
sans
bataille qui s'annonçait très difficile.
Il confia le commandement de son aile droite à son beau-frère, le prince � t t e n n e L a z a r e v i é '), le fils du vaincu de Kossovo (1389). F I r ü z B e g,
T i m o' r t a s h
P a s h a,
B e g, T o y d j e B i l i b a n ,
-
l;I i d j d j i I I - B e g i, l$. u w w e t l O
I l y i set B i z a r i u
T o g h a n le
secondaient '). Cette aile était renforcée par un contingent de Serbes, revêtus -
d'annures d'acier noir '), possesseurs d'armes à feu ; à leur tête se trouvaient
') Ibid., p. '51, 155.
1) M l c !lh w il n d, III, p. 389. a) âJ!, e r e f e d . D ln, ibid.; M l r � w l n d, ibid.; Il d r I s
B i t l l ' I,
ibid.
) S h c r lll { e d - D l n, ibid.; M l r k h w il n d, III, P. 390; S c h i l t b c r g e r,
'
p. 7:t- U$ure qu'il avait 3:1 tltphantl.
1) M l r � w l n d,
p. 88.
)
'
P a s h a - z l d r, p. 70; 'À I I, IV,
1 d r i . B i t 1 1 51 et S ,'d e d - D 1 n,
NOUI .uivon8
que S h e r c f e d
Ill, p. 391j ·A . h i �
_
D 1 n ou M i e k h w il Q d, l, dilpoaitioll des troupe. Ottomltletl.
.ultln. plaçaient, t. J'.ile droite, Ilyrer 1. batt.iIIe. Cf. Pla"c� VI.
On ... it d'ailleur. que Ietl la contr� 0es d'SUll de VeniJe, Gram, lib. XX, fol. JI.
') JaCQuet
I·er Cri.po (1397-I.p8). ') Le. détail. du ntaociations de Z e n 0 nee E w r e n o . B e a d ""u •A I l Copia ali'1"ol'Um ctJpitvlon/.m iNnVPU"I ire liturir P a . h a �nt consignta dan.. la domini Pttri GrNo, Mm.i'" AndreNJu ",i"orum. dl«tJli dom.imo publi4!e par N. 1 0 r g a, op. cit., J, pp. 1Z6-1JO. Le 2 juin 1,.03, le Sénlt décida de lui reatituer le mon lant dei dtpenses. dont IH dUCIlta de cadeaux (S,n. Milti, Reg. ,.6, fol. 87 ibid., . p. 139)· •
l,
Y,
,
1 1
,.,
LA CAMPAGNE Olt
TIMtJR
R."'I
ANATOLIE
jusqu'au P a n i c n sur la M e r d e M a r m a r a. S u l e y m a n l'exempta du tribut qu'ft payait à son père et s'engagea à lui porter secours avec toutes ses galères, à Constantinople même S'il .ttTà alguna nooitade de
TamlJerlan 1).
Les rôles étaient maintenant renversés. Le faible empereur de Constantinople devenait un protecteur ex.igeant, décidé à faire payer hien cher son alliance. V e n i Il e gagnait une bande de territoire de S mille!!, située sur le continent, en face de l'E u b é e (Uri:p&!k - Staria). S u l e y m àn lui promettait, en outre, de faciliter la restitution d'A t h è n e s. Les Génois sont exemptés du tribut pour leurs comptoirs de la 1\1 e r N o i r e. qui sortent sains et saufs de la tounnente causée PiU les invasions de B a y a z i d et de T i m n t. S u l e y m a n les déchargea, en outre de 500 ducats sur te tribut payé pour la N o u v e l l e P h 0 c é e. II déchargea également la M a h 0 n e d e C h i 0 s du tribut de 500 ducats- qu'elle payait au Seigneur d'A 1 t o I u 0 g o. Le teibut de J a c q u e 8 I·er. marquis de B 0 d o n i t z a, protégé de V e n i s e, reste le meme, en dépit de ses récentes conspirations contee le gouvernement turc de T h e s s a i i e. Suleyman reconnaît aux puissants c h e v a l i e r s d e R h 0 d e s la possession de S a l o n a que leur avait transmis T h é 0 d 0 r e P a 1 é 0 l o g u e ,) en y ajoutant une pension, en échange de la restitution de C o r i n t h e ') . Il exempte le d u c d e N a x o s, J a c q u e s [-er C r i s p a, du tribut qu'il payait aux seigneurs d'A 1 t o I u a g 0 et de P a l a t i 3.
') Le texte est pub]i!! par N. 1 0 r K_a, PridltgÎlû lui Moha"'td Il /Unt,,. Pua, A_kIt ÂcaJl1mîû Rom4nt, S. Il, T. 36 ('91 )-1914), Mtm",îI1t Stctlei !s,,,rlct, pp.
85-88; T h o nt a s el P r e d e i 1 i, Diplomatariu", vtl1l!to-levantin""', II, p. 290; M a s L a t r i c, Col/tftia" de dcx:u"c�"t. i,.idiu pou, u,vi, d l'HiJtui,t de F,.,,.u, Mi Jaf1/Iti el Docu-"unu, T. III, p. 178 et lirage ilo plrt:: CommU't tt txpidition$ militaire, dt la Franu et de Ve,.i,e au Moyen Age; W. -H e y d, op. dt., p. ,69; Jo. v. H a mm e r, Gtuhie/l1e tks OlmaniUMn Rtiths, T. Il, pp. 607 ct sui\'anles (donne Il date de 1408); cf. aU&li D u c 1. S, pp. 78-79. Veni't avaü reconnu la nécessité de rassembler det vaisseau)!: aUll Dudanellel t n. Ti"'t, Dû tranfeat strictum t (Sen. Seueta, ng. L, fol. 88 v 89; N. f o r Ra, ', pp. 13a-I3), 26 févricr - :t mara I4ol). 1) Théodore avait occupé S il 1 0 Il 1. et L I. m i . après J. baaille d'A n � a r a .. titre dt repr4aentant de la comtesse H !! 1 � n e C 1. Il t a c U li: � n e. a} Sur le tnÎlé de V a l i 1 i p o t 1. m o n (5 mai 1404), qui mct lin au diffé�nd enlre le despole de Morée ct l'Ordre de Rhodet, cf. D. A. Z a k y t h i n 0 5, lA (Ü,potat grec th Morle (Paris, 1932), l, p. 160. V e r t 0 t, op. cit. T. II, pp. 3J7. Le despote rentrl. � C o r i n t h e le 1 4 juin 1404 (Chr""i«m brew., p. SI7).
-
SUITES DE LA CAMPAGNE D'ANATOLIE
'0'
Seul É t i e n n e L a z a r e v i é qui, par sa rivalité avec G e o r g e s B r a n k 0 v i é, s'était attiré l'inimitié de S u l e y m â n I), ne retira aucun profit, ni de sa vaillance à A n f a r a, ni de sa récente victoire le, rito lt cfUlumi dda >ltUio>ltl, dlns C. S a i h 1 a, D«UlflentI, IX, p. IH ; Ch,U1ficon Tarvisimmr, dana M u r . 1 0 r i, RIS, XIX, col. 801 ; J. C U l p i n i a n u I, pp. 59--60; Ph. L o n i c e r u a, p. :t+ ; J. B , E g n a t i na, op. cit.; L. B o n i n c o n t r i, A"ndn ab 1360 ad 1458, dans M u r a t o r i, rus, XXI, co\. 88 D. ; F o r m l n t i. N e r i o l a vlI, pp.18-1 9 ; P. D e r s e r o n, T,aili dn Twta,u (Pari., 15J9), P. '50; \V. D r e c h s l e r, p. :tJ. 'l Op. cil., VI, 12. p. aoo. ') P. P e r o n d i n o, p. 3 0 ; G. S . g r e d o, op. cit. I, P . 7 1 ; Ph. L o n i c e· r u s, ibid. ; F o r m a n t i, N e r i o i ll v a, ibid.; D. B e r n i n o, p. 34; J o. D a p t. P o d e s t il, P. 50. ') G. S a g r e d o, ibid. ; C b. R i c h e r, éd. 1640, IlI, p. 79 ; I. C ", s p i n i· a n U I, ibid. ; P h. L o n i c e r u l, ibid. ; C. C a m p a n a, p. 8 v ; R a b b i J o a e p h, ibid.; F o r m a n t i, N e i"i o l l v a, pp. 18-19 ; P. M e l s i a, op. nt. p. 3-4-; P. B e r g e r o n, illid. ') B e r t r a n d M i a n ll n e l l i d e S i e n n e, op. cit., pp. 139-14°. ") G. S a g r e d o, ibid. ; I. C U l p Î II Î a n U B, ibid. ; P. M e l l i a, ibid. ,' P h. L o n i c e: r u l, ibid. .. C. C a m p a n ., ibid. ; R a b b i J O l e p h, ibid. ; F o r· m a Il t i, N e r i o 1 a v a, ibid. ; L. G e r v a r i U 5, D, Turc"ru," origine, moribus el rebus Kesm cQm,"e1ll.arjj (Florence 1590), p. 6 ; Srnsuyvetlt, XV-e ch.pitre:.
-
A N N E X E
DOCUMENTS RELATIFS A LA BATAILLE D'ANKARA •
1.
LETTRE DE TIMUR AU RÉGENT DE CONSTANTINOPLE Il Procuratore, Principe
cesco,
10
2),
dell'Imperadore Cmrmanoli '), Frate Fran
quale voi mandaste con Sandron '), sono venuti, e hannomi portato
vostre lettera. Noi le abbiamo vedute e lette. COS! come
pri i!rente
)
'
vi
diciamo
de
le dette vostre Iettere per le quali fu confennato il nostro amore
più di quel ch'era avanti pel bene deI mondo. Ho confermato bene l'amor nostro, quando la prima volta Frate Francesco veniva 5); l'Imperadore di Trabizonda ') gli diede grand'impaccio, che fu dato a'nostri addosso, e noi caminammo con Dio per quella si fatta cagione, e feci ch'egli ebbe
vend galere apparecchiate bene a venire ; e se le nostre parole sono veri tien�, che vengano di quà le vostre ambasciate, onde noi siamo, che dob
biamo andare sopra Gerdon '). Cosl come i vostri verranno, noi parleremo insieme di quelle cose che ne farà di mestieri. Imperocchè non abbiamo mandato Frate Francesco, perchè noi aspettiamo da parte di Jeron Bai
setto ambasciata, perchè è venuta novella ferma, che è venuta sua amba sciata di Baisetto, e stette insieme Frate Francesco con quell'ambasciadore. E disse Frate Francesco verso quello si fatto ambasciadore: che il tributo,
1) M. S a n u do, Vite iÙ'DuchidiVrnelria, dans L.A. M u r a t o r i, XXII,coI. 797 C - 798 D. L'entrée lm guerre de l'Italie nous a malheureusement emp&:hé de re monter jusqu'Ii J'original (B i b 1. M a r c i a n a, nu. Italiani, Clasltl VII, codici 800, 801). ") J e a n VII, fils d'A n d r o n i c IV, empereur du 14 avril au 17 septembre 1390 ct régent de l'empire pendant l'abgence de son oncle. ") M a n u e 1 II (1391-1425). ') Cf. plua haut. chapitre II, p. 39. note 4. ") Sm. Mi�ti, Notai di Ccmdia, AtH tE FranCISCO Avonal, d'n" N. 1 0 r � a. Not" et Extr4it�. l, pp. lIa-1I3, ID teptembre 140J. ') M a n u e l III. 1) G e r d o n et J e r o n, mauvaises leçons pour Y i l d i r i m.
lA
,
..
CAMPAGNE DE TI�R EN ANATOLIE
che dava Costantinopoli e Pera a Baisetto, al presente quello si fatto trÎ
buta 10 voglio d:lre a Ternir grande Signore. E di questo Doi siam d'accorda.
E per questa cagion si (atta non ho votuto clar Catica a Baisetto. E ora al presente perchè Baisetto non vi lascia passare 1),
iD
gli cammino addos80.
Se Baisetto non renderà 1) i luoghi, e i castelli, e i danni, e gl'interessi, che v'ha fatti, a me non appartien combattere con csso. Di qUI al pre sente s'egli vi rende le vostre cuse,
voi
ne me scriverete. Scrivetemelo
chiaro ; che per la briga che fu data a' nostri in Trabisonda. io son venuta in persona sopra la testa di Trabisonda. perchè non abbiate atcun dubbio.
E quello che mi dovete scrivere, scrivctemelo chiara, perchè l'Irnperadore di Trabisonda e j suoi verraono da noi, sicchè il patto che abbiamo da noi a voi sia fermo e veritiero. Cià che questo Isaac
vi
dirà, e quello che vi
scrive la mia Jettera, è chiaro, che voi dovete togliere galere 20 e dovete venire in Trabisonda. Noi t con Iddio avanti e con viso netlo e con fede, siamo usciri per camminar chiaro. A dl JS . di maggio ')
è fatta questa
Jettel1l, e per ma,gior fermezza ci abbiam posti j nostrÎ sigilli.
•
1) La flotte turque tkn. Misti
ioe
trouVllit hIIbituellemcnt aux environ. de
G Il I I i p o l i. Cf. le
du a3 avril 14°1, reg. 45, fol. 7'''-'77; N. l ° r g a, QP. cit.
) Vi renderl. •) Cette lettre:
l, pp. 10iw •. R e l i lil i e us,
Il
p. +59.
_1 ,,,t
IMf twopol
et 110ft aultr,
fUÏ
3.
RELATION DE GERARDO SAGREDO ')
Relazione di Gerardo Sagredo, che viene di Turchia e di Costantinopoli, latta a'12 d'ottobre dei 1402. RiCerisce il soprascritto, ch'egH fuggi
di Bursa a'3 d'agosto, e a'22
dei detta rnese arrivà a Costantinopoli, d'onde si parti a .. di settembre, e venne a Chio, e di là in Candia. E narra, che Pietro Lungo Candiotto:ll), il quai 'era coll'esercito di Bajazette, e fuggi dopa la sconfitta, venne a Costantinopoli, e narrava, come a'28 di luglio, Ternir Tartaro col sua
esetcito fu aile mani coU'esercito di Baja:rette in Langora 1). Il qual'esercito 160. E prima J'eserdto di Ternir
di Bajazette era diviso in schiere sconfisse
4
schicre
di
Bajazette,
delle
quali
crano capitani
Tarni
Cozafero Morchesbei i), gran Capitano Mussulman, (iglîuo10 di Bajazette a). e
il
(igliuolo dei Conte
venne nelta
Lazura
).
'
Le
quali
schiera .nella quale em Bajazette,
4 la
schiere quale
scoofitte,
combattè si
virilmenle, che sconfisse gran parte dell'esercito di Ternir, il quale si pen sava essere in quello sconfino, ma egli era nell'altra schiera. Temir subito
'l M. S a n u t o, op. cil., dan. L. A. M u r a t o ri, XXII, pp. 79S E - 797C. L 0 n Il: 0 • tIr�1 t'ir ' fut plu, tard • amlM.rU!tor 1NlI"ifiej rkI,"im,' 1Ifll_ ") P i � r r e nal_ Za/api Tllnh�m . et procla....., CG cette qualité, la paix en A l b a n i e (Sm. Mirti, rq:. ... 6, fol. Il'''. N. [ (' r a a, op. cil. l, p. 176, Il novembre 1,*09). li fut consul il A l t o l u o g o (doc. du Il février 1410, N. I o r g a, ibid., pp. 180-18,) et fUI con firmé
1
lOllnUe1fI lIoJtrorum
obllllil vell,
l'
V�lorul1l i" PalatiD . . .
quw iJnn
amQDxù:lror
u
mu/tllm
operan ad omlltlfl b01lam in'trpo,jtiollfm et COlllordium troaa"Jum i1ller
ipnUfI dOmlnum Palatie tt ugimt1l nourum CandUù, ouasio1lc
diffeYtrUit tXistt1llis •.
a) A n � a r •. ") K ho d j a F l r ü z B e "" chcf des eunuques. ') M u a ul m a n, M u s u l m a n Z . l ll bi. M u s u l m a n Z i l a p o, Mo l o r m l n J h c l a b i oU M i " .. l M a t h a l . b i. mauvai&ealeç9) nomme le
le gendre du seigneur de Lt:.bos, qui paya même sa rançon.
Cf.
•
comte L a-
le
documenl
serbe donn� par la nH!re d't t i e n n 1.', M i l i t z a, l R a $ i n a, près de K r u ! e v Il c, le 12 septembre 14°5:
ta ntin
quand 1. seitrrnl" Ihlpote
•
"
maria . (Spo",enik, XI, 50). C o n s
1 e P h i 1 0 ' 0 p h e qui «.it bOen informé, dit qu'Etienne q,ousa ha. J4'coode
fiUe de F r a n ç o i s G a t t i l u s i o, H � l è n e (C o n s t a n t i n l e P h i l o s o p h e, Vi
de
ce
marriage,
documents
l'empereur Jean cr6:Ut !IOn nouveau beau-frrre despote, titre que let
"bûtiens el hongrois I",duisent par ,Jax Rouie ". C <J n $ t. n
1
i n i e P h i
l o s o p h e , ibid" p. a78.
1)
Pierre
Zeno
(13g"-14:17) devint
llCiiJ"leur
d'A n d r o s par ".;>n marriage
l 1e � F I a n ç o i . I,ducde N a :l o _, et de Flo_ avec P e t r o n :-i33. reg. 46, fol. 87 v., N. nution de
ces
traitis,
V e n i s e de conclure un fol. 358,
11 employa trois moia et demi l cette mils.ion (St/!. Milli,
1 o r Il a, op. cit., l, p. '39, conclu,
I,
par
Pierre
z
juin ,,,03). Pour obtmir la confir_
Zeno
(T h o m a s
el
P r e d e l l i,
Diplo",atariu"" JI, p. 290), la République envoya J Il C q lI"C 8 S u r i a n ° (Sm. MüIÎ, reg. ,,6, fol. 69, pp. 17) v-IH v.). Le ,8 8eptel1)bre 1415, la R�publique donna .. P i e r r e Z e n ° pleins pouvoirs pour conclure une ligue contn: lu Turcs, ave. cit., II, p. 5, no. ZI7; p. 105, no. 316. ") M ft r c F a 1 e d r 0, duc de C r è t e (14°1-1403). Cette lettre fut envoyb: de C h i o s le 9 août et reçue le 15 août I402.
S) Dans la partie mér d i ionale des îles de G r è c e, les intér�ts de la République de V e n i s e étaient confiés au duc de C r è t e. ') NaXl s. ') Focca Vccchia (TIct).ctI:X IJ)G,XOC\ct) ct Focea NUOVd (Ntct wG,XOC\:t). ") B l y a zld.
6. LETTRE DE SER TOMMASO DA MOLINO ') Nuova s'ebbe qui da Foglianuova a), de'24 di settembre, la quale scrisse il Podestà a'Signori e Governatori di Scia, che scrive, come a'2� di set ternbre giunse in Foglianuova Messer Galeazzo di Levante d a Tirnerbei, il quale era andato ambasciadore pec nome di questi
Signori peT salva
zione di Foglianuova, imperocchè la sua gente era venuu apresso le Foglie a). Racconta, come fu alla presenza dei detto Timerbei, e stelte giomi tre nella sua corte. Disse, come manda nelta Dichia
)
f
tutto il sua esercito per
Învemare. Di là sua nipote 1) è andato col Cigliuolo di Sarcam .) con 5000 uomini nelle parti di Bursa ') pec scorrere e disfare tutte quele parti. Venne fino aile marine Delle parti di Pergamo a distruggere tutt'j l'UTchi, e spe cialmente peT la cagione d'Acomatte Subass! ') , il qual'era in quelle parti di Pergamo, e dipoi debbe tornare per vernare in Muzalia '). E il figliuolo di Sarcam 10) dee venire in Manisia
Il),
e l'altro figliuolo dei detto Tamir
uno nel terreno di Nuja 11), l'altro neUa Paladra 13), e l'altro in Taca U). 1) Envoya: de C hios .. Pi XXII, col. 799 A - 800 B . 2) FoceaNuova, l'.odenne Ni,z �wxonŒ, aujourd'hui � p h è s e;-n se prt:pa rati ") T 1 m1l r Il.vait Smyrne. She r e f ed.Dln V, LVI, IV, pp. 47-S3: Ibn 'Arabahlh, P, 24; C halcoco n d yle, III, p. 161; Duca., 18, p. 78. ') Mandach ia i) MU�lImme d Sullin. ") Sarukhln.Oghl u. ') She r ef ed.O"ïn V, L. IV, p. :1:5; Mlrkhwand, III, p. 399. ") Apmed Suba,hi (Id ris Bitllal, IV, XVI--e dutran). ") Mu.ali. 1) �aru!Dtin.Oll'hJ u UrkËln B eg ('OPX01l11t"E"I]�), frhe de K hi�r Shln Beg; cl. Sp, L a m b;-;; s, BpŒXk Xp�"i dm. MvI)l"'f.l E)J..'l'Wtlrii� '1�p(Œ� (At hbln 1932),P. (8, . no . •p. 11) M. g h n i 1 a (Magnbie du Sipyle). Il ") Ania, Ani)'ll,danl l e Menle�e.EII. li) P al a d a r i, ancei nn Mer (cf. Th. W i e g. nd, Ath. Mitl. 1904. p. 311). Il) L'bnh-atd e Tek e {ut taVl&t! par Mal jk Shi h.. MJ r k h wind, III, P.408.
-
-
LE'l'I'RE Olt
$ER TOMMASO DA MOLINO
[ quali sono deliberati di disfare tutto l'esercito dei Turco. II quale era veRuto nella pianura di Marachia 1) con �agatai 1) 20000 0 circa, i quali sono sparpagliati per rutte quelle contrade di marina, rubando e facenda agni male a'Turchi, menando via le loro mogli e figliuoli. L'aitre genti sono andate nella terra dei Caramano
1
),
e altre nel terrena di Satalia
40);
i quali luaghi debbe abbrugiare, e distruggere quelle parti, talchè non rimanga uomo vivo che sia Turco. Ben si dice, che lâ maggior parte de'Turchi sono scampati per le montagne colle mogli loro e figliuoli per nascondersi. E i Zagatai levano i loro cavalli, e bestiame minuta, e mandano via tutti i
]iofanti e cavalli, e altri artifizi di battaglia. Ha lasciato il detta Tamir in Sabastia .), perchè il detto intende d'andare in questo primo tempo nelle parti di Soria 1) e dei Cairo, per meUer fine a mUe quelle parti. Bajazette, e uno
de'suoî figliuoti ')
si è con Tamir. e altr; dicono
ch'egti fu morto, eccetto Mussulman Zelapi
)
B
sua figliuolo maggiore, il
qual'è scampato in guerra con Alabasanl), e Lauranese l'), e Tarnar Tasparll). 11 resto . nohili, furono dic«pitati in preSenza deI detta Messer Galeazzo 1) Tœ.
11 .
)
MwX�� prèsde
rUchtll Tqpc>p'tlphù l'Ol! Kidnasutl j", MittdGltrr, dam lu Sit�-Brr. Altod. Wi." 11191 p. 35·
) Dnundants des hordes mol)gGle, qui luivirent Cagh1 t a y Khi n, fil. de Cingiz Khin cn Tranl oxianc. ')Sul cym in Shih se rendit ' �(lny•. Mlr�wind, III, p. -+OZ. -) SI t Iii Il o u Alli i l, le; plus animt de. marcbb tu rCI de la (6fe del'AsieMww-e (Taf e l u nd Thomal, UT�U7Idm Zll,t'JllrrmRtmddswTJdStaats gudticille d" Republik Wmtdig, Wie (M 1 t iLh wind, III, p. 408). "J SIWast, ; vil!agemoderne de � izi 1 dj a. ') La Syrie. ') MOlil (Phrlln tzè l, ") SuJ e yrnin Ce l e b i . ')'AII Pa !..ha , grandvizir(1386-'4U),fiJldc el 1403, loi. :u, N. lo ria, op. cil., l, p. 56. 1�) E tif f e n o 8 (Evrcnu:il) be g de Se r e l, nommé par les Gr«1 'A�FOX�'I)I;, e s luui d6ljgn�sousJe no m de Vr a n e 1 (Ch. p. 76, col. 1; Archwts d'Étal dt V�:f, Putti, reg. II, fol. 131, N. I o rga, op. cit., l, p. 126-'30) . ç ct III ., N. Io riIl, I, p. 196-199 aow la dite du 4 juin 1411). La forme d" A�pox'Iit;'lJ, auquel let Turca ajou tère nt l'article dffini arabe JI don na la forma de La u r II. n e ft e. Cet ancien co mmandant de BroU.l!li!! , QUi!! J'on Il longtm e ps la retraitede Sul eymln. Il) Tl mürtis h, fils de �arll 'Ail BCi_ Cf. l'article de M.F. Blbinger, dao, l'EJfcyclopldie de f.1114111, IV, pp. 823-814. ") Kh 0dj a FI r il � Be. d� Ja formede • Cozajero Mouhe,bn, d'où rbulta 11 fQlme de Crntilajms. - Il) Shefe f ed.Dln, V, Lili, IV, p. 35 . "
"
LA
.
CAMPACNa
DIE
TIM1JIt EN ANATOLIE
Appresso raconta, come dono il dctto Tamir Bursa al figliuolo Tur chelia, ch'era in Caffa, nipote di Bajazette 1); il luogo di Sarca 1) a Torgati, parente di Sarca; il luogo dl Achini 1) dono a Gagrini Zelapl ') figliuolo .
che fu di Carmiano
);
'
il luogo di Palatia disse d'avec donato a un parente
dei Signore, ch'era in prima ' ). Le quali
rose
nessuno le crede. Impe
rocchè il detto Tamir colla sua gente va disfacendo tutta la Turchia. Appresso disse, che andando il detta Messer Galeazzo, egli incontro l'am basciata, ch'era andata da Timerbei da parte di que'di Costantinopoli e di Pera 1), alla quale ebbe a dimandare quelle ch'ena seguito della Sua ambasciata. Rispose, come eglioo aveano avuto sua intenzione, e oltee cio ha promesso loro
SOOO
uomÎnÎ a suo piacere, pee far buona guerra a
Mussulman Zelapl, ch'è in GrecÎa.
Che il grano valeva in Pera perperi e)
8
al moggio.
Mussulman Zelapi 0), figliuolo di Chondicati 10), si truova in Grecia, il quale è stato in Costantinopoli e in Pera per far pace, e hagli voluto dare Salonichi e altri moiti
luoghi di Persia, e una gran parte dei Mar Mag
giore. Que'di Costantinopoli non hanno vo1uto accordarsi, perchè sperano, che avendo Gallipoli, debbano essere signori in Turchia da ricapo. Di che se fossera state dieci
galere di qui 11), e fossera andate su per 10 Stretto,
avrebbono avuto Gallipoli
)
Il
c
tutta la Grecia. Ma Iddio non ha voluto
pe' nastri peccati.
') Cf. plus haut, p. ')0, noie '. S) S.r u k hln. ") Khonâ� (XW'IGu) 'prb de DeAitli. ') Khidr Cclebi, fr�:e de Ya')co.b Il. . . .) Suleymln Shlh, prinœ de Ge r miin-EU (779 H.-190 H.). ') J 1yis - D e g, • ntpoti olim dû p..i",o signo, de PalatiQ ,(Lettre de B U 0 nie ° rio Gr imen!, N. Io r g a, op. dt., l, p. 101): il conclut un trait� Il''
npu," gnltis MalJumdiuu. . Bile, .
nant
15S0.
et Wittenberg, 1550, 1587.
l..peralorn
Otta1lU1";n". Bile
P h r ' D t z � s, G e O f K e s, A.""al
R i c: h e r,
Tlllcicilc Chro,uCŒI/. . . Nu�mbul!:, r67Ze D j e n i b t, D
tome
Ch,ollù:OfI
XIX.
De 'ÙJIU TIIf€IZ1'U1II ad
Christiarti.t.imllffl, P....i•• 1540. (Liber
TaroiJi"um
F,ancÎlellm
(1368-1",::J8).
Gal10rvm
1 : De o,igi"e Turco,"",
'tfe",
n OtIOlllQlil
j",t-W. Liber III. De T_la"u et Parthi rebUl I
. o d ro,
6015.
C'OlltJC" di Gtflova, "'d. C.
D e . i d e r Î o, dans l es
Alti 0' , 65', 112, 1l2', 114. 114', 120, 127', 130', I)S', '.3 Chambers, A. 141 Ch8rri�rc" E. 38', 39', 40', 9:l' , '49 Chronicon brevt! 14', 143 Chr01UJfrrlphia rtilfNm FrQru::or/I.1ft. 8,', 93'. 117. '43 Chronjcon Tarviûnum 79', 84', '47 Gcogna, E. A. 151 CinnamOi
de_gO,
IJ'.', ,.'.', ,6"- ' , [,1. l, ,8' -', " ., J'" J7', 38', 42', II, ++ ', 46', sa', 55', 56', S, ', 59', 60', 651, 84', " 8,', 9,1, 91'-',96', 1 09', 't 120, 126". 13a', 143, '45 Collas, L. '51 Combc fi'. Fr. 151 Constanlin le Philosophe ]8", 48', 59', 68", 8a', 109', 133', 145 "
Constantin le Porphko�n�te 55" Coopland,
Deschamps, E. IS" Desmaisoll 142
G. 15'
J. 'l' Clavijo, Ruy G()fnJIe$
Douit
d'Areq,
Coronelli, V. ISt.
Driault, E. 1S2
la", 14', ·, IS', ,6�, 17"
'"
Herzberg. C. F. 152 He.ron.Îta. J. 144 Htyd. W. 106" loS" • S' Hingeston, F. C. 13", .6', 19'. 93', 14-9 Hody, H. IS'. 15Z Houtsmll. Th. 141 Hopf. Ch. 18'. 19' . :Jo' , 21''', 24" ' ,Z5' , 84', 109', 135". 145. 14S, 'S3 HOllmann, K. D. 153 •
fi •
fildjdji Khallfa J
K
Klmil Puh. 15J lUInitz, F. Ja", 153 Khalll, Edmm, 35', 3'" '42 Khalll, Mükrimln. Voir Mii.1t.rimin Kholrt Khitrowo, B. de-9\ 145 Khw.lndernlr JO', 116, 118, 119, 145 Ke-rvyn de Lettenhove Il', 161, 1#, 146 Knolle, S. W. ISJ Knolles, R. 43', 153 Kahler, G. 70', 71', '53 Kollar, A. F. 147 Kôprülu, Mehmed Fuad, ua, '53 Kretschmayr, H. T 53 -
L Lambro/l, Sp. '0', �OI, lolo' , '38', 146 LamÎull, Jo,. JO,' Ungllnd, W. 10]. 101', 153 Langlh, L . ]J', 37', I.U, 1,,8 Langlois, C. V. 141 Lane-Poole, St. I,,� Langmantel 148 Lannoy, Gh. de -104', 145 upÎthîll, G. 9' Le 0.9, Ph. T 53 Lebral.l, Ch. '55 Legrand d' Aussy, P. J. B. ,6'. 143 Ltgrand, E. 15', 16\ l", lOS', 146, 153 Le Laboureur, J. 10', Il', 791, S2', 9�'. 93', 10']', 122', 145 Leunclavius, J. 4Z', 14S une, D. da-9l, ln', '2Z'. '4S Lindner. Th. '54 Livre des faits 13'. 16'.', 29' 1 , 150 L'JU b', I . 2J1 , 24,l , S Z2, LoJ:i:min, Seyyid, 121 Lonicerus, Ph. 114', 122', ".',', 1+6 LUnig, J. Ch. 1SO Luth PlIsha 9+'. ,u, ,,,6 •
•
M MaClOl.lley, G. C. 1 S,. Mac Guckin de Slaoe. w. 35', 145 Machhas (Makairu), L. 10']', 146
117. 119. 1,.6. '49 ManfIon., ' C. al ' li) , .14,. Mansi, 1. D. 70', 146, ISO Man ucci, N. '54 Manulio, A. 146 Margat 154 Mar1r;ham, CI. '.fJ Maninovirch, N. 110 Mu Latrie, L. de-II', 106', 142, 146Mill Latrie,R. de -JO'" '41, 1.43. 148 Mayr, Jo. von - 118', 141 Messe�chmidt. D. G. 14.1 , 1