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Commission Nationale du DELF et du DALF ,
CEN T RE
Comme le DELF (Diplôme d'Études en Langue Française) al,lquel il...
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Commission Nationale du DELF et du DALF ,
CEN T RE
Comme le DELF (Diplôme d'Études en Langue Française) al,lquel il fait suite, le DALF (Diplôme Approfondi de Langue Française) est un diplôme de ' français langue étrangère créé et officiellement délivré par le Ministère de L'Éducation nationale. Le DALF, constitué de quatre unités capitalisables, certifie un degré de maîtrise de la langue française, à l'écrit et à l'oral, permeHant de suivre efficacement les cours d'une université française ou francophone. À ce titre, l'obtention du DALF dispense des tests linguistiques exigés pour l'inscription des étudiants étrangers dans une université française. Ces annales présentent une sélection de sujets proposés entre janvier 1993 et juillet 1995 dans les 46 pays alors centres d' examen du DALF, ainsi qu'une présentation détaillée des différentes épreuves, de leurs objectifs, des critéres d'évaluation et barèmes de notation.
Dans la même collection: • • • • • • • •
Réussir l'Unité A 1 Réussir l'Unité A2 Réussir l'Unité A3 Réussir l'Unité A4 Réussir l'Unité B2 Compte rendu / Synthèse / Résumé (A5-B1-B3) Annales du DELF Guide du concepteur de sujets DELF-DALF
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DANGER PHDTOCOPILLAGE
TUE LE LIVRE
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INTERNATIONAL
d'ÉTUDES
PEDAGOGIQUES
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AYANT-PROPOS
Le DELF et le DALF ont eu di x ans en 1995. Depuis leur création, ces cert ifications de français langue étra ngère du Ministère de " édu cation Nationale connaissent un succès touj ours croissant et sont aujourd'hui proposées dans 91 pays - dont 49 pour le DALF - et plus de 400 établissements.
À la différence du DELF, le public auquel s'adresse le DALF n'est plus en situat ion d'apprent issage du français mais de perfectionnement linguistique, qu'il s'agisse de suivre des études dans une université frança ise ou francophone, ou seulement d' améliorer sa maîtrise de la langue dans les diverses situations d'u sage courant. Ces premières annales du DALF comportent une présentation d'ensemble des différentes épreuves, de leurs objectifs, des critères et barèmes d'évaluation, suivie d' un choix de sujets proposés dans différents pays du monde. Rappelons en effet que les sujets du DALF - comme ceux du DELF - sont conçus dans chacun des pays centres d'examen et, quoique revus et va lidés par la Commission Nationale, sont d'abord le témoignage du travail considérable fourni par les différentes équipes de concepteurs à " étranger. II était évidem ment impossible de reprodu ire ici la totalité des suj ets élaborés depui s la toute première session du DALF à l'étranger en 1986. Au demeurant, comme toute cert ification viva nte, le DALF a évolué avec l'expéri ence acquise, et certaines épreuves ont conn u des aménagements (arrêté de juin 1992). Nous avons préféré ne faire figurer dans ce vo lume que des exemples suffisamment récents, choisis parmi les quelque 1500 suj ets qu 'a reçus la Commission Nationale entre janvier 1993 et juillet 1995. Dans leur diversité ils nous paraissent toutefois donner une image représentative d' une certification qui, grâce aux eff0I1s consentis par les centres d' examen, s' avère un instrument essentiel pour promouvoir le français à l'étranger.
Photo p. 37 : Sipa Press 1 Mantel
Maquette et mise en page intérieure: SG Production Couverture: SG Création « Le phOlocopillagc, c'esi l'usage abusif et collectif de la photocopie sans autorisation des auteu rs et des édi teurs. Largement répandu dans les établissements d'enseignement , le photocopil l'lgC menace J'avenir du livre, car il met en danger son équ ilibre économique. Il prive les auteurs d' une juste rémunération. En dehors de l'usage privé du copiste, toute reproduction totale ou pun ielle de cct ouvrage est interd ite. » La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, au terme des alinéas 2 el 3 de J'article 4 1, d' une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l' usage privé du copiste ct n OIl destinées à une utilisation collective» el, d ' autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d 'exemple ct d ' illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle. fai te sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite. » (alinéa 1er de l' article 40) « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal. » «
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Les Éd itions Didier, !laris. 1996 ISBN 2-278-04549-0
Imprimé en France
Gilbert LÉOUTRE Inspecteur Général de l'Éducation Nationale Président de la Commission Nationale du DELF et du DALF
NATu nE DE L'ÉPIŒUVE
\NTRODUCT\ON
DURÉE
COEI1FI CIENT
TEMPS DE I)RÉI'AnATION
1 h 30
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B3 - Compréhension et expression écrites en langue spécialisée ÉPREUV ES ÉCRITES
1. Qu'est-ce que le DALF?
.. , Le DALF (Diplô me Approfondi de Langue Française), d~plôll1C de français langue, étrat:~ère dclldMI~;:tere
• de l'Éducatio n Nati onale, fa it suite au DELF (Diplô me d' Etudes e n Langue Françai se) 1 et 2 eglcs" . ~. t été cl'éées par l' arrêté ministéri el du 22 mai 1985 . Suite à leur développeme nt rapide, Ces certl 1lc allOll S on < ,' . à 1 . "gamsatlo n un 'no uvel arrêté ministérie l ( 19 juin 1992) a apporté Ull cert ain no mbre cl ame nage ments, CUI 0 1 ( , el au contenu des épreuves .
• L DA LF le plus é levé de ces di plô mes, cert ifie un degré de ma~trise de I~\ langue française, à ,l'écrit et à l '01'~I, pe rn;cttant de suivre effi cacement les, cou.rs ,d' une uni versité française ou francophone sans aucun besoin d' une qu elconque {( mi se à niveau » hn glll suque. " À ce litre, les titul aires du DALF so nt offi ciell ement di spensés des tests lin gui stiques d'entree dans les UOl -
1. Sy nthèse de documents (d' un total de 500 à 700 mots) corres po ndantJ \ la spéc ial ité cho isie par le cand idat. 2. Ex press ion (réponses brèves à 5 quest ions écrites correspo ndant à la spécialité choisie par le candidat) . N.n. Les cel/lres SOli/ aurorisé,ç il rempltlcer fa s)'IIIIIèse de (IOCllmellls p(lr /1/1 rÔ llmé de /exfe J'Of/mil slIr //1/ (loclI/llelll de 500 il 700 illois .
B4 - Compréhension et expression orales Cil langue spécialisée ÉPREUVE O RALE
Ex posé sur un sujet corresponda nt à la spéciali té chois ie par le cand idat, sui vi d' un entreti en avec le j ury.
maximuill
versités fra nçai ses (décret du 2 1 décembre 1988). Toute personne de natio nalité no n française peut ,s' inscrire au DALF à conditi on : . d" t · déj à titul aire du DELF 1'" et 2' degres. s~~: d':~~i r :.ésent~ avec succès un test de niveau appe lé test de COllt rôle d'acc.:è.\~ au, DA LF .. Ce test ~ispense de I~obtention du DELF et permet de s' inscrire directement au DALF, mais li n a en SOI aucune valeur de dipl ô me. 1- DELF 1cr et 2 C degrés le DALF est composé d'unités c(lpitalisables, pouvant être présentées et C • b omme. e d~mment l'une d~ l'autre. L~ DALF comprend quatre unités (de BI à B4) ; tout candidat lé ~ut~~~~II~~u~el:.é~enter ces unités dans l'ord re qui lui plaît, dans le mê me centre d'ex,am~l~ o u dans des ~entres di~érenis, et sans aucune limitati o n dans le temps. Ch~~lIe unité a~quise l'es.t de~Ol~lvement et est . 'é . ' . 1 d· 1" ne DA LF est dehvré une fOIS les quatl c ull1 tés obtenues. vali dée par une attestati on de 1 Usslte, e Ip 0 1
2. Les unités du DALF Nous présento ns ci-desso us les quatre unités du DALF te ll es qu e dé fini es par le nouvel arrêté de 1992. C OEFFtCIENT
D URÉE
NATURE DE L'ÉI)REUVE
T EMPS DE l)n ÉPARATION
1. Compte rendu d' un tex te de 500 à 70~ mots .. 2. Ex pression (réponses brèves à 5 questi ons écntes).
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B2 _ C ompréhension et expression orales
entretien avec le j ury après 2 écoutes d' un même enregistrement sonore de 3 minutes; • Soir oral passé coll ect ivement: réponse à un que~tion nai re port ant sur un enregistrement sonore de 3 mlllutes (2 écoutes).
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• Les unités Bl et B2 sont en français général , B3 et B4 e n françai s de spécialité. Po ur ces de ux derni ères uni tés, le no mbre et la nature des domaines de spécialité proposés sont laissés au choix des centres d'examen, qui tiendron t év idemm ent compte des cent res d ' intérêt de leur publ ic. Il est donc possible: - so it de reprend re les quatre domaines assez larges proposés dans l' inli tul é de l' unité A6 du DELF (Sciences humai nes et sociales; Sc iences éco nomiques et j urid iques; Mathé matiq ues et Scie nces de la matière; Sciences de la vie), ou une parti e d' entre eux; - soit de proposer d'autres domaines plus précis (Arts; Littérature; Architecture; Agro no mi e, etc.) . Sa uf cas exceptio nnel, les domaines proposés par un centre d 'examen doivent être les mêmes en B3 et en 84 ; o n ne peut e n e ffet contraindre un candidat à changer de do maine de spéciali té d ' une unité à l' autre.
Pour plus de préc isions sur ces différe nt s points, o n se reportera à la présentation de chaque unité.
1
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• Chaque un ité ne compo rte e n fa it qu ' une seule épreuve, éventue lle ment divisée e n deux exercices. Ai nsi, e n BI , l'exercice de co mpte rendu et les qu es ti o ns po rte nt sur le mê me docum ent et peuvent sa ns inconvén ient être do nn és simultané ment au candidat (soit un e durée to ta le de 2 h 15 pOlir l' unité, à charge po ur le candidat de gérer au mi eux son temps) .
• En reva nche, ne peuvent en aucun cas être modifiés : - la durée des unités écrites (81 o u 8 3) ; les coeffic ie nts affectés à chaque exercice; - la distinction entre unités en français général (81 , 8 2) et unités e n françai s de spécialité (8 3, 8 4) ; le no mbre de qu es tion s posées (5) e n 81 et 8 3.
ÉPREUVE ORALE
• Soit oral indivi duel
• Chaque unité d u DALF est soit éc rite (81, 8 3) soit orale (8 2, 84) .
• Outre le choix des do maines de spécialité, les centres d'examen disposent d' une marge de li berté appréciable en ce qui concerne: la durée réelle des épreuves orales (le temps de passatio n indiqué dans l' arrêté est un temps max imum) ; le mode de passati on de l' unité 8 2: o ral indi viduel ou ora l collectif ; la nature du support de l'exposé de B4 (vo ir la notice corres po nd ante) ; - la nature du pre mi e r exerc ice proposé en Bl et B3 (co mpte re ndu , rés umé ou sy nthèse; cf c i-après, pp. 8 à 10).
BI _ C ompréhension et expression écrites É PREUVES ÉCRITES
Remarques générales
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• II s'agit là d'ac tivités co mplexes, mettant chacun e en œuvre différe nt s savoir-faire (détaillés dans la suite de ce dossier), et qui supposent une formati on ou lin entraînement préalable, surtout lorsqu 'elles n' ont pas été déjà pratiquées en lan gue maternelle.
3, Le DALF : compétence linguistique et savoir-faire A, COMPÉTENCE LING UISTIQU E Bie n que le DALF se situe dans le prolongement du DELF, s a perspe~tive est différente: les lII~ités du DELF (l cr el 2c deg rés) corres po nd aient à des pali ers suc:es~ l~s. d~ns 1 appre nt,l ssage du, fl,ançdl s.' depul~ la co mpé te nce minimale ({ de survie» (unité A I) jusqu 'a l ' Il11 tlatlOl1 au françm~ de spécialité, (unité A6) • ~u
niveau du DALF en revanche, les structures de la langue et r ensemble du systeme du franç~l s sont sllpp~ses
conn us et correcte ment maîtri sés. Il ne s'agit do nc plus d'apprenti ssage de la langue. mats de pelfeCllOlI -
neme fll lingu istique. On attendra donc d' un candidat au DALF :
• au niveau de la compréhension écrite et orale: .
.
.
_ la maîtrise de l'ensembl e du systè me morpho-sy ntaxique du françm s courant (aucune forme o u stlllctUie grammati cale ne doit constituer un obstacle po ur la co mpréhensio n) ; . .' une relative aisance dans la lecture des phrases lo ngues el de structure compl exe (phi ases à subOl do nnees
Une bonne connai ssance de la lang ue, nécessaire pour aborder les é preuves du DALF, ne peut donc être co nsidé rée comme suffi sa nte en soi.
C.
PERSPECTIVF.5 : UN DALF À ORIENTATION PROFESSIONN ELLE
Les personnes qui se destine nt à des é tudes universitaires e n fran çais ne représen tent qu ' une partie des ca ndidats au DALF à l'étranger. Il ex iste une demande de plus en plus impol1ante pour une version alternative du DALF prenant en compte les besoi ns d' un public e n situatio n profess ionnelle.
II est en effet poss ible, tout e n respectant la structure et les objectifs des épreuves fixés par les arrêtés ministé rie ls, de propose r pour chacune des unités des contenu s et savoir-faire qui se rapproche nt de véritables tâches professionnelles. Ainsi, dans l'unité 84, l'exposé oral de caractère universitaire pourrait être remplacé pa r la maîtrise de la prise de parole en situation professio nne lle: di rection de ré unio n, intervention dans un débat, présentati o n d 'u ne entreprise, entretien de recruteme nt en tête-à-tête, conférence, etc. Cette version parallèle du DALF est actuellement à l'étude.
multiples, à parenthèses, etc.) ; . . ' ...... la perception fine des niveaux et registres de lan gue ainSI que des procédes IhétOIlques cOUl ant s (lUptUie de construction , ellipse, euphémisme, ironie, etc.) ; . . , ' , . ., ' la perception de la logique interne d'un document et de ses différe nts IlI veaux d artlculdtlon (phlase, . , . ., .' . .. paragraphe, partie ... ) ; un lex ique suffi samment étendu - en français courant et dans le domame de speCialite ChO,lSI - , pmll pOUVOII saisir, sans gêne ni lacune majeures et dès la première lecture ou écoute, le c~ntenu ~ssenl!el d un.docUJ~ent authent ique écrit ou oral (article de presse, extrait d'ouvrage, repo rtage radlOpholllque ou télévisé ... ) , , . . . . • au niveau de l'expression écrite ct orale: non pas, év idemment, la maîtrise d'un parfait francophone, matS u~e a,lsan~e rel.allve et une précISio n dans l'express ion permettant de faire face à des situations de COmmlll1l catlOn diversifiées dans un contexte d'études universitai res ou professionnel ; . . une aptitude à vari er l'ex pression, tant dans le maniement de la phrase que dans cehll du leX ique . Entre les différentes unités du DALF, il n'existe donc pas de progression en termes de connaissances morphosy nt ax iques; la seule di stincti on importa nte , du point de vue de la, cOllfwi.\'san.ce.d'} la langue, est celle e ntre les unités en français « général » (B 1, B2) et les unités en françai S « de spéc"'''te » (B3, B4). Cette notion de « spécialité» ne doit d'aille urs pas être entendue de Il~anière trop ra~icale : dan~ I~ ~ALF, le degré de spéc ialisation attendu d' un candidat correspond aux connai ssances théonque me nt aC~U1se.s ~ la fin du système scolai re secondaire, en aucun cas à celles d'un étudiant déjà engagé dans le cycle ~lI1~ Verslla.l r~. C'est pourquoi, si un lex ique spéc ifique correspondant aux no tions fon~ame~ltale,~ de I~ Sp~cl8ltté, ~holsl~ doit être co nnu , reco nnu et correcte ment manié, o n gardera cepend ant à 1 espn.l qu !lne s ag it pas d evalue l les co nn aissa nces d' un candidat dan s un do maine de spécialité, mais sa maÎtnse de la lan gue.
B, SAvOm-FAmE • Outre une compétence e n langue, les épre uves du DALF évalue nt la maîtrise de ~i.fférents exerc i c~s o,u acti vi tés de type « pré-uni versitaire », nécessaires pour aborde r dan s de bonnes conditio ns des études s uperieures en français. Ce sont: le compte rendu objecti f de texte; la sy nthèse d' un ensemble de documents; . ,. '.' . la compréhensio n orale sélecti ve (repérage rapld~ d IIlforma,tlOns: pli se de note~!, . . . la cons ultation r~pide et J'exploitation d ' un dOSSier en fonctIOn d un thè me de leflexlO ll donné, l'organi sation et-la présentation d'un exposé o ral structuré.
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4, Choix et présentation des sujets Les unités du DALF ayant subi d'impo rtantes modifications depui s leur création, nou s n'avons retenu aucun sujet antéri eur au 1er janvier 1993, date d'effet de l'arrêté de juin 1992. • Les sujets présentés dans ces annales correspo ndent do nc au x différentes sessions du DALF à l'étranger de janvier 1993 à juillet 1995 . Il ne s'agi t là que d'une sélection parmi les q uelque 1 500 é preuves reçues par la Commission Nationale durant celte période. Nous regretto ns par ailleurs d 'avoir dû écarter nombre d'excell ents sujets qui ne comportaient aucune référence des documents utilisés ... ou des références erronées. • Les sujets sont regroupés par unité. On trouvera e n tête de chaque unité: une notice récapitulant les objectifs, la typologie, le SUppOlt et les éventuelles variantes de chaque exercice ; les princ ipes d 'évaluation, ainsi que des exemples de grilles. Ces g rilles d'évaluation sontpmposées par la Commission Nationale et non imposées: la complex ité des savoi r-faire mis e n œ uvre dan s les épreuves d u DALF fait que , ic i encore moins qu ' aille urs, il ne saurait être questi on d' une g rille « idéale ». Nous nous sommes seulement e fforcés de ne laisser de côté aucu n critère essentie l, et de proposer une solutio n moyenne e ntre des grilles trop détaill ées (généralement décourageantes pour l' utili sateur ... ) et des outils trop sommaires accordant une place excessive à la subj ectivité de l'examinateur. Elles doivent d' ailleurs beaucoup aux suggest ions et propositions faites par les différents centres d'examen. La présentati o n de chaque suj et a été no rmalisée comme suit: - consignes pour le candidat: la plupart des centres utilisent aujourd ' hui , à que lques détail s près, les modèles proposés dans le Cuide du concepleur de sujels (Didier-Hatier, 1994) ; nous avons également repris ces modè les dans le cas de co nsig nes origi nales trop laconiques, ou présenta nt des variantes peu significati ves. Par aille urs, le nombre de mots indiqué dan s la consigne de certain s exercices (compte rendu , synthèse) a été revu en fonction de la règle de décompte des mots présentée page 9, qui n'est pas toujours cell e pratiquée à l'étranger ; • lo rsqu ' une épreuve comporte plusieurs question s, le nombre de points attribués à chacune est joint au sujet. Pour les grilles d 'évaluation des exercices de compte rendu , synthèse, exposé, on se reportera à la notice de chaque unité; - en Bl et 8 3, la lo ngueur attendue po ur la réponse à chaque question a été indiquée entre crochets, en nombre de lignes (en situation d' exa men, ces lignes sont généralement visuali sées sur la fe uille de réponse). CIEP - Service des cert ifications en fran çais langue étrangère,
."
LES EXERCICES DE CONTRACTION DE TEXTE DANS LE DAL~ COMPTE RENDU, RÉSUMÉ, SYNTHÈSE 1. Quel exercice pour quelle unité? • Les unités écrites du DALF (81 et 8 3) co mportent chacune un exercice de contracti on de texte. Dans la définition actue lle du DALF (a rrêté de juin 1992), il s'agit: - dans J'unité B l , d'un compte rendu de texte unique ; - dans l'unité B3, d'une synthèse de plusieurs documents. Ces deux exerci ces ont remplacé celui de résumé, jugé excessiveme nt fo rmel, qui figurait dans l' arrêté initial de 1985. Ils permettent e n out re, d'une unité à l' autre, une meilleure diversification des compétences évaluées. Cependant :
a) la Commission Natio nale autori se les centres d'examen qui le souhaite nt à intervertir les deux exercices mentionn és, ce qui revie nt à proposer la sy nth èse en Bl et le compte rendu en 83. Cette solution permet de réduire le nombre de documents à rechercher pour l'unité 8 3 (qui comporte plusieurs domai nes), et ne pose .aucun problème de fond; b) les centres sont égale ment autorisés à re mplacer l'exercice de co mpte re ndu, voire celui de synthèse, par un résumé au sens strict. Précisons cepend ant, qu'il ne s'agit là que d ' un pis-aller, que la Commission Nationale n'enco urage aucunement (1). Par ailleurs, il demeure essentiel que les candidats co mposent sur deux exercices de nature différente en 81 el 83. • Compte te nu de ces remarques, voici le récapitulatif des combinaisons possibles (dans tous les cas, les candidats d' un centre d'exame n doivent avoi r été précisément informés de la solu ti on retenue) :
[FRANÇAIS GÉNÉRAL]
83 [l'RANÇA tS DE s r ÉCIALtT(, ]
1
compte rendu
sy nthèse
2
syn thèse
compte rendu
3
résumé
sy nthèse
4
sy nthèse
résu mé
5
compte rend u
résumé
6
résumé
compte rendu
Bl
Solutions souhaitées par la Commi ssion Nationale
.
Sol utio ns acceptées
-:;
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2. Typologie comparée des trois exercices A) LES l'OINTS COMMUNS II s'agit dans tous les cas: d ' un exercice de cOI/traction de texte(s) , assorti d' une consigne de longueur impérat ive habituelle ment donnée e n nombre de mots (avec une marge de tolérance de plus ou moins 10 %); - d'un exercice d'objectivité vis-à-vis des doc ume nts: pas de jugement ni de comme ntaire personnels, pas d'apport d' inform at ions ou d ' idées ex térieures. On do it donc éviter toute confusion avec le co mmentaire ou )'analyse de tex te ; d' un exercice de reformulatioll : le tex te produit par le candidat doit être rédigé avec ses propres mots, sans repri se directe du ou des tex te(s) so urce, à l' excepti on des mots-clés. Il doit être cohérent, articu lé et en tièrement compréhensible pour un lecteur qui ne dispose pas du tex te source.
B) LES DIFFÉRENCES • Le compte rendu et le résumé portent sur un document unique, mais: le résumé, beaucoup plus cont raignant, exige un strict respect de l'organisation du tex te source, ordre et artic ulati on des idées ; par ailleurs il interdit toute mention de la source (idée reçue, l'argent n'est pas la seule ni même, forcément, la pire source d>inégalités.
Bien sür, il fUI{ nuancer: les disparités entre retraités restent rrès fortes scion l'origine sociale ou géographique. Ainsi une veuve d'agriculteur âgée cohabitant en milieu rural avec un au n e membre de sa F.unille dispose d'ull revenu inférieur de 60 % à cel ui de la moyenne des retraités. Et un coup le paris ien de deux anciens cadres aura un revenu _P-ill' rê[c.sup-écie~ 130 % à la moyenne. Porcntiellemcnt, cependant, les 2045 ans seront beaucoup mo ins avantagés. Ils partiront à la retraire avec au maximum 60 % du salai re moye n des vin gt-cinq dern ières années de uava il au mieux, nous prédit C hrisria n Sa ine-Eti enne. Si des réformes n'i nterviennent pas rapidemenr, le momunt pourrait romber à 45 % du salaire moyen des vi ngt-ci nq dern ières années.
P
ierre Suard, le patTon d'Alcarel Als thom, homme discret er austère, gagne plus de 1 million de francs par mois. Aux Ét'ats-Unis, beaucoup de grands patrons SOnt mieux payés encore sa ns susciter l'ombre d'un commemaire. C'est que les Ëtats-Unis se veulenr les champions de la ~émocral~ Pas de l'égalité, co mme la- Fnm"ëe. Mals vo ilà, cerre France l aïg~ Irépu -lica ifi'è)et égal itariste, a enco relilenml cllemin à parcourir pour meure en œ uvre ses idéaux de justice socia le. Contrai rement à l'idée reçue, les injustices les plus visibles, cel les de l'argent, ne SOnt peur-êrre pas les pi res . Bien sllr, 140 000 personnes acquirrent l'impôt Slll' les grandcs fort unes parce qu'elle Ont un patrimoine supérieur à 4 390 000 F. Mais si l'on y regarde de plus près, d'autres in égali tés n'en so ne pas moins specraculaires : Ics chanccs compa rées des uns et des autres varient beaucoup dan s l'accès au savoi r, au travail, à la santé, et dans l'espérance de vie.
Ala fin des années 80, un cadre supérieur gagnait trois fois et dem i plus qu'un I~re non qualifié. Cenes, la fiscalité Ct les transfens sociaux apportent un corrccti f. Mais le revenu disponible après impôt des ménages dc cadrcs res te en moyenne dcux fo is supérieur à celui des ménages d'employés. A la hiéra rchie des salaircs et des revenus co n·espond celle de l'accès à l'emploi : les ouvriers et les employés comp cent quatre fois plus de chômeurs que les cadres. En France, Oll la propriéré et l'héritage som sacrés, les inéga lités
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de patrimo ine so n t b ien plu s spectaculaires. l % des ménages possèdent 25 % du patrimoine, scion l'Insee. Et les 10 % les plus riches Ont environ 58 % du gâteau. Les 50 % les moins bien lotis doivent se répartir 6 % du p-atrimoine ! Mors que le patrimoine moyen des profess ions libérales s'élève à 3 mi ll ions de francs, celui des ouvriers est huit fois plus pet it (350 000 F en moyenne). Lécarr est encore plus gra nd si l'on tient compte de l'endettement des uns et des autres. Pour les patrimoines de rappon (a ppartem ents mis en locat ion , avoirs en Bourse, SICAV, crc.), il atteint alors 1 à 13.
C'est l'une des injustices les moins souvent évoquées. L'l mo n frapp e différemment suivant les groupes sociaux. A 35 ans, l'espérance de vie d'un professeur est supérieure de neuf ans à cell e d 'un manœuvre. Les plus {?cin ards - chez les hommes som les enseigna nrs, les personnes qui exercent une profession littéraire ou scientifique, et les ingénieurs. Entre 35 et 75 ans, selon l'Insee, leur monal ité est deux fo is plus fa ible que celle de l'ensemble de la population. Quan t aux manœuvres, leur morta lité est supérieure de moitié à celle de l'ensem ble. \( Plus que le revenu, c'est le niveausocioculturel qui pamÎt déterminant ", nOte l'Insee. Ainsi, les cadres admin istratifs supéricurs SOnt également dans le I~de tête de l'espérance de vic. Alors que les professions libérales , matéri ellement à l'a ise, comme on sa it , co nnaissent une mortalité, enrre 35 Ct 75 ans, supérieure d'un tiers à celle des professeurs.
Peu c-être, au-delà de l'éventuel machisme des patrons, les femmes ont-dies des profils de carrière plus heurtés . Peur-être cho is issent-el les des formation moins « rentables Mais le résultat est là : être une femme reste un handicap. A profil égal, les hommes touchent des salai res supérieurs de 12 % à ceux des femmes. De même, l'an dernier, 56 % des chômeurs éta ient des femmes. Lan dernier, le taux de chômage était de 40 % pour les femmes non diplômées, con u e seule me nt 30 % chez. les hommes dans la même siruarion. 1).
« Nous devons éviter la guerre des générations qui s'annonce ", écrit l'économiste Christian Saint-Etienne dans son ouvrage Génération sacrifiée. Avec l'amélioration constante des conditions des retraités depuis la guerre, ces derniers vivent un âge d'or que ne connaîtront pas leurs cadets. Il Le niveau de vie des p;;;;;;,lIes âgées dépasse aujourd'hui
Jacqueline de LINARES L'ÉvtNEMENT IJU JEUDI,
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6 AU /2 JANVIER
1994
UNITÉ BI
Comment mieux parler une langue étrangère?
Nous sommes tous polyglottes Texte: «Nous sommes tous polyglottes », Le Nouvel Observateur, 8- 14 septembre 1994. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15
Il n'est pas toujours nécessaire de multiplier cours et séjours linguistiques pour maîtriser une langue. Le point de vue d'un professeur d'allemand.
Exercice 1 Vous ferez un COMPTE RENDU de ce texte en 180 mots environ. Pour cela vous dégagerez les idées et les informations essenti elles que contient le tex te, et vous les présenterez avec vos propres mots sous forme d' un nOll veau texte sui vi et cohére nt. Attention! Vous ne devez pas introduire d'autres idées ou informations que celles figurant dan s le document, ni faire de commentaires pe rson nels. Vous pouvez bie n entendu réutiliser les mots-clés du document, mais non des phrases ou des passages en ti ers.
Note : La scolarité en France se subdivise de la façon suivante: « école maternelle » pour les enfants de moins de 6 ans; « école primaire» ou « élémentaire» pour les enfants de 6 cl J Jan s; enseignement secolldaire de II cl 17 ans (p remier cycle: classes de la 6e cl la Je ; second cycLe: classes de 2,le, l m et terminale).
Exercice 2 Vous répondrez de faço n précise aux ci nq questions posées sur le texte, sa ns repre ndre de phrases du texte.
Questions
1. Expliquez ce que signifie
«
la barrière linguistique
»
(3' paragraphe). [environ 3 lignes]
2. Comparez les de ux affirmations: « nous sommes tous polyglottes» et « le don des langues, tout le monde ,' a» (4' paragraphe). [environ 5 lignes] 3. Expliquez et justifiez l'emploi des expressions« ... pris de panique» et « ... gonfl ent les bouées de sauvetage» ( l cr paragraphe). [en.viroll 5 lignes] 4. Votre expérience personnelle de l'appre ntissage du françai s vous semble-t-elle obéir au schéma indiqué par l'auteur ? [environ. 5 lignes] 5. La maîtrise d' une ou plusieurs langues étrangères vous paraît-elle revêtir, pour un non -Européen, le mê mc ca ractère d'« impéricuse nécessité»? Justifi ez votre opinion. [IO cl 15 Lignes]
Grille d'évaluation du compte rendu: voir page 13 Barème des questions (sur 20)
question' : 2 points
question 4 : 4 points
question 2 : 3 points
question 5 : 7 points
question 3 : 4 points
,
La construction de l'Europe, dit une circul aire ministérielle,« élève désormai s au rang d' impérieuse nécessi té la maîtrise d' une ou plusie urs langues vivantes )). Déjà, des maternelles aux lycées, se mettent en place des filières européennes, des classes bilingues, quand ce n'est pas tout l'établissement qui devient intemational. Déj à, élèves, professeurs et parents, pris de panique à l'idée que les langues vont devenir un élément décisif de la ré ussite scolaire, gonfle nt les bouées de sauvetage: travail en groupe, augmentat ion des horaires, séjours lingu istiques, jeunes fill es évaluation du compte rendu : voir page 13 Barème des questions (sur 20)
question 1 : 4 points
question 4 : 4 points
question 2 : 4 points
question 5 : 4 points
question 3 : 4 points
li
Dans ce même rapport, HUXLEY notait, non sans inquiétude, que le chiffre de la population mondiale s'éleva it déjà à deux milliards, et que le cap des trois milliards serait certainement franchi à l',mbe du XXI C siècle. Prévision bien optimiste, pui sque notre planète compte aujourd'hui quelqu e 5,4 milliards d'habitants et que, selon les projections récentes de l' Organisation des Nat ions Unies, nous serons sa ns doute 8,5 milliards en 2025, c'es t-à- dire presque trois fois plus nombreux que ne le prévoyai t HUXLEY. 11 faut s'attendre à ce que celle croissance démographique ne se stabili se qu'a u XXII C siècle, aux alentours de Il ,6 milliards d'individus. L'importance de ces chiffres a eonduit certains à classer la croissance démographique « parm i ces problèmes évidents, tels la criminalité, la n1.1Iadie, l'anal-
phabétisme, la faim et la pauvreté, qui doivent être résolus au moyen de poli tiques sociales appropriées », comme l'affirmait il n'y a pas si longtemps le Conseil national de la recherche aux États-Unis. Depuis, une connaissance plus poussée des rapports qu i existent entre les facteurs démographiques, économ iques, soc iaux, politiques et culturels, a entamé d'anciennes certitudes, mais sans leur en substituer de nouvelles. Rares sont ceux qui oseraient avancer aujourd'hui qu'un ralentissement de la croissance démographique assurerait à lui seul une amélioration rapide des conditions de vie des plus démunis. Mais ceux que les mouvements démographiques actuels n'alarment pas outre mesure ne vont pas non plus jusqu'à nier que des taux de croissance plus faibles èt une répartition plus équi librée de la population permenraient de mieux lutter contre le sous-développement éi la pauvreté, ainsi que contre les problèmes d'environnement imputables à la pression démographique. Quels sont , dès lors, les correctifs les plus efficaces aux tendances démographiques actuel les? En théorie, il y en a troi s. La première consiste à fixer d'autorité un nombre 1 maximal d'enfants par fami ll e, ce qui est con traire au paragrap-he 29 du Plan mondial d'action sur la population, où il est recommandé à tous les pays de respecter et d'assurer, indépendamment de leurs objectifs démographiques d'ensemble, le droit des personnes de déeider librement, en connaissance de cause et en toute responsabilité, du nombre de leurs enfants et de l'espacement des naissances.
L., seconde option consiste à se fier aux ' 'vertus miraculeuses de l'économie de marché, en espérant qu'elle tirera rapidement les pays les plus démunis de leur sous-développement, commandera les choix familiaux __quant au nombre d'enfants et inci tera les secteurs public et pri vé il répondre pl us efficacemcnt à la demande de contracepti fs. La troisième opt ion, proposée surtout par des économi stes et des experts en sciences sociales des pays en développement, est également défendue par les institutions régionales des Nations Unies, ainsi que par d'éminents spécialistes des pays plus avancés. Elle consiste à faire
BI
en sorte que la nouvelle division internationale du travail favorise des échanges plus équitables entre pays développés et en développement. et permette, dans le même temps, aux économies nationales de s'orienter en priorité vers l'élimination de la grande pauvreté et le bien-être du plus grand nombre. Cette option, dite parfois du « développement éq uitable », condu it à attribuer aux politiques gouvernementales en matière d'éducation, de santé, d'emploi ou de logement - en somme aux politiques sociales - non pas la place de second rang qu 'elles occupent dans les stratégies qui visent au tout premier chef la croissance, mais un rôle au moins égal à celui qui est dévolu aux polit iques strictement économiques. Parmi elles, les politiques démographiques celles qui s' adressent tant aux tau x d'accroissement de la population qu 'à sa réparti tion - doivent avoir priorité, si J' on veut éviter que la dynamique démographique ne fasse obstacle à la lutte contre la pauvreté. Que cela plaise ou non, il est fort probable que la population mondiale commencera par doubler ses effectifs avant de se stabiliser. Ré!.,oudre les problèmes qui en découlent et évi ter qu'ils ne prennent des proportions imprévisibles n'est pas une question de moyens mais de volonté politiquc. Le bouleversement du paysage politique planétaire offre aujourd'hui une occasion, unique peut-être, de donner une nouvelle impu lsion aux efforts de la communauté in ternati onale pour accroître le bien-être général. •
Naissances par femme
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Évolution de ta ~écondité dans le monde en développement, par région. (source: Nations Unies 1990)
UNITÉ 81
LES SABLES D ÉFEN DUS D U TIBESTI
Texte: « Les sables défendus du Tibesti », Géo magazine, septembre 1994. Durée tota le de l' épreuve: 2 heu res 15
1
Exercice 1 Vous ferez un COMPTE RENDU de ce texte en 200 mots envi ron . Pour cela : Vous sélectionn erez eL ordonnerez les inform ati ons essenti elles que co nti ent le texte, et vous rédi gerez un nouveau tex te sui vi e l cohérent avec vos propres mots.
Attention! N 'utili sez dans votre co mpte rendu que les idées ou informati ons co ntenues dans le texte.
Vous pou vez réutiliser certains mots-clés du document, mais non des phrases enti ères.
Exercice 2 Vous répondrez de faço n précise au x cinq questions posées, sa ns reprendre de phrases du tex te.
Questions 1. «U ne situation aussi difficile n'est pas sans présenter quelques avantages» (3C paragraphe). a) Ex pliquez ceUe affirmation et trou vez dans le texte au moins une autre ph rase ou expression
qui la prolonge. b) Faites une brève co mparaison avec l'histoire namibi enne. [8 à
la lignes]
2. «[organisation] re lativement démocratique» (7c paragraphe). Expliquez et justi fiez l' tllilisation de cette expression. [environ 5 lignes ] 3. Le tex te évoque la « séparation des tâches entre hommes et femmes au Tibesti ». Cette séparati on es t ~e ll e du même type en Namibie? Comparez. [6 cl 8 lignes] 4. Pour quelles raisons Monique Brandil y s' intéresse-t-elle tout pm1iculièrement à la société Toubou ?
[environ 5 lignes ] 5. À votre avis, un te l système social peut-il continuer à survivre face à la modernité et à l'évolution du monde, et cette survie est-elle souhaitable? [8 cl JO lignes]
G rille d'éva luation du compte rendu: voir page 13 Ba r è me des questions (sur 20)
question 1 : 5 points question 2 : 3 points question 3 : 4 points
1 est très difficile de pénétrer au Tibesti. Situé au nard du Tchad, il est défendu de taus côtés par les immen· sités du Sahara. Voilà trente ons que Monique BRANDILY y retourne régulièremen~ fascinée par sa beauté et une société « où seule la parole chantée permet d'accéder à la ~».
question 4 : 3 points question 5 : 5 points
Les habitants du Tibesti sont dénommés Toubous ou parfois Tibous par les peuples voisins. Ils se nomment cux-mêmes Teda, parlent une languc qu'eux sculs comprennent et semblent appartenir à une catégorie particulière d'humanité pour réussir à survivre dans leur splendide mais périlleux nid d'aigle. En fait, cela n'cst possible que grâce à leur endurance (proverbiale dans le Sahara oriental) à leur courage et à Icur intelligcnce.
Loener n'aborda le massif par l'ouest qu'en 1913 et la colonisation proprement dite ne débuta vraiment qu'en 1929-1930, quand le Tibesti fut occupé de faço n permancnte. Trente ans plus tard, c'était l'indépendance ... C'est bien court dans la vie d'un peuple! Cela explique en partie pourquoi la culture traditionnelle du Tibest i a été beaucoup moins bou leversée que d'autres sur le ·continent africain à la même époque. Ainsi, en 1979, ils ont procédé à l'intronisat ion d'un ~< derdé }}. Le derdé est avant tOuïün arbitre et son pouvoir, sans police, réside seulement dans le respect qu'inspire son intégrité et son impartialité lors du règlement des conflits individuels.
Pour accéder à cette charge, il lui faut recueill ir les suffrages de trois instances Leurs origines ne sont pas encore établies successives. Le derdé est choisi en alternance avec certitude. L'une des hypothèses avance dans chacune des trois familles du clan des qu 'i ls descendraient d'une très ancienne Tomagras ; il sera donc d'abord désigné population saharienne refoulée par des par celle dont le tour est venu avant d'être invasions successives et retranchée dans la proposé comme candidat aux représcntants fortercsse naturelle que constitue le Tibesti. du clan des Tozoba qui, seuls, ont le pouvoir de lui conférer sa légitimité. Et cette invesCelui-ci, situé en territoire Tchad ien, à titure ne sera effect ive qu'un an plus tard 2000 kilomètres de la Méditerranée, au sud environ, après que l'i mpétrant aura soumis du tropique du cancer, est le plus élevé des son programme à l'ensemble des clans qui grands massifs sahariens. (i;ne situation peuvent exiger des amendements. Celle géographique aussi difficile n'est pas sans organisation, comp lexe et relativement présenter quelques avantages. Ainsi, depuis des temps immémoriaux jusqu'à une 1 démocratique, reconnaît à l'épouse du époque récente, presque personne n'osait \ derdé un rôle important du point de vue symbolique. s'y aventurer. Les Teda, libres chez eux, pouvaient donc refuser ou adopter à leur Les Teda ne font pas exception au principe, rythme les changements sociaux et culturels obscrvé très généralement dans les sociétés qui leur semblaient compatibles avec leur traditionnelles, de la séparation des tâches échelle de valeurs. \ entre hommes ct femmes. Celle-ci relève C'est seulement en 1869 que, pou r la pre- d'une norme sociale qui s'appuie sur des mière fois, un européen, Gistav NACHTtG/\L, raisons pratiques, et plus encore, sur des pénétra au Tibest i. Quant à la présence motifs symboliques. Les act ivités dangecolonialc française, elle y fut tardive et reuses menées au loin, comme les expéditions d'une brièveté exceptionnelle. La colonne armées pou~du ~,étaient ~
une marque et même un test de virilité; les hommes en ont gardé l'habitude de se charger des tâches jugées trop dures pour les femmes. Ceue complémentarité s'exprime notamment dans la construction des maisons. Ce sont les hommes qui vont chercher le bois des armatures, ce sont les femmes/ qui les assemblcnt. Tout ce qui càncen~1 nOIllTiturc cst du domaine féminin (la symbolique des alimcnts comme condition du maintien dc la vic est très fone dans ces régions où l'on vit dans un état quasi permanent de pénurie). Les daltes fraîchcs, séchées ou préparées de diverscs façons, sont la base de la nourriture avcc Ic lait et la« boule» de céréale (blé, orge ou mil, depuis une époque récente). Il est un autre domaine 01] la séparation des activités masculines et féminines est marquée de façon au moins aussi radicale, c'est celui des conduites musicales. Partout, en milicu traditionnel, faire de la musique est un acte porteur de signification, plus ou moins réglementé. Ici, la répartition des activités musica les est assujellie à un code de comportements rigoureux tenant compte des éléments fondamentaux de l'organisation sociale. On peut en saisir l'essentiel si l'on sait décrypter le système d'attitudes dans lequel s'inscrit l'acte de musique. La principale difficulté réside dans le fait que rien n'est dit explicitement. Les éléments du puzzle concernent la IJersonne qui fait la musique, bien entendu, mais aussi le type de répertoire, les circonstances, le lieu 011 on l'exécute ainsi que la qualité des auditeurs (la présence dc certaine catégorie de personnes rendant tout à fait inconvenante l'exécution de tellc ou tellc musique). Les facteurs qui autorisent ou, au contraire, interdisent impérativement une activité musicale donnée sont l'âge, le sexe ct la caste. [... ] Moniquc BRANDlLY, ethnomusicologue
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Temps présent, " Allô bébé, », ce soil; 20 h JO.
ici maman!
Télévision mmande.
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r UNITÉ BI
Texte: « Cessant cie rêver à d' hypothétiques murailles vertes », Le Monde, 30 décembre 1988. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15
Vous ferez un COMPTE RENDU de ce tex te en 200 mots environ. Il convient pour cela d'c n extraire les idées et les informations essenti elles. La refollTIulation, avec vos propres mots, doit être synthétique et object ive.
Attention! En aucu n cas vous ne devez exprimer des idées qui ne soient pas ce lles de l 'auteur.
Vous pouvez bien entendu utiliser les mots-clés du texte, mais non des phrases ou des passages enti ers.
Exercice 2 Vous répondrez de façon précise aux cinq questions posées, sans reprendre de phrases du texte. [5 à
8 lignes par question] Questions
J. Ana lysez et explicitez la ou les raisons pour lesq uelles. selon ,' aute ur de J'article, les grands programmes de reboisement ont été des échecs. 2. D'après le texte, quel profit les populations peuvent-elles tirer de l' introduction cndant des siècles avec l'argent. On prélend ainsi depui s longtemps que « l'argent ne fai t pas le bonheur». Une affirmation aussi bien utilisée par ccux (lui en sont démunis (pour conj urer le mauvais sort 1) que par les plus fortunés (comme pour s'cn excuser). Car un honnête homme doit se méfier de l'argent , qui est à la fois « bon serviteur et mauvais maître ». D'ailleurs, les Françai s se sont consolés pendant longtemps de Ile pas être riches en se répétant que « peine d'argent n'est pas mortelle )) .. Mais les années 80 ont remis à la mode un autre dicton, selon lequel « l'argent n'a pas d'odeur )). Une affirmation qui ne rend cependant pas compte de l'image encore très complexe de l'argent. Si l'argent fut longtemps absent des conversations des Français, il ne l'était pas de leurs préoccupat ions. L'émergence progressive d'une société matérialiste et individualiste depui s le début des an nées 50 a modifié les règles du jeu social et levé en partie le tabou: gagner de l'argent est devenu une ambition légiti me, que ce soit en travai llant, en jouant ou en héritant. L'évolution récente tient à la fois à l'affaib lissement des points de repère qual itatifs et à la médiatisat ion croissante de l'argent. Les s,llaires des uns et la fortune des autres fo nt la une des magazi nes et les beau x soirs de la télév ision. Mais on aurait tort de voir dans ceUe attitude nouvelle la disparition totale et définitive du tabou. La transparence n'exclut pas le voyeurisme et l'étalage des inégalités est une sou rce croissante de frustration. Le règne de l'argent fou est aussi celui de l'argent Oou.
Les années 1984·1 986 avaient été celles de la découvel1e du libéralisme ; l'argent étai t considéré à la fois comme un moteur de J'économie et une juste récompense pour ceux qui en ass uraient la croissance. Mais J'enthousiasme se dissipa rapidement à l'observation des modèles britanniques et américains et à J'énoncé de l'accroissement des inégaJités en France. Le retoumement de l'opinion fut sensible dans la seconde moitié des années 80 : en 1990, 50 % des Français éprouvaient plutôt de la méfi ance à l'égard d'une personne ayant fait fortune en quelques années, 34 % de l'admi ration. Une très large majorité des Français (83 %) estime que les gens aujourd' hui pensent trop à l'argent. 64 % ne sont pas d'accord pour dire que « dans J'ensemble, plus on a d'argent, plus on est heureux » (VSD - La Cinq/CSA, mai 1991). S'ils sont méfiants à l'égard de la fortune rapidement acquise, ils sont 55 % à éprouver de l'admiration pour un homme d'affai res qui a réussi et qui a fai t fortune; 9 % l'envient même, seuls 18 % ressentent de la méfiance, 3 % de l'antipathie. CtHA/W M EHMI:.T. FHANCOSCOI'Œ
Placements Après avoir longtemps placé l'essentiel de leurs économies à la Caisse d'épargne, dans l'or ou dans la pierre (sans oublier les matelas ct les bas de laine), les Français ont com mencé depuis quelques années à chercher des solutions plus avantageuses. Il faut dire que leurs patrimoines avaient été sérieusement érodés au cours des années 70 par une inOation persistante. Une somme placée en 1970 sur un li vret A de Caisse d'épargne avait perdu en 1983 un quart de sa valeur en francs constants. Depu is 1984, les taux d'intérêt réels (déduct ion faite de l' infl ation) son t devenus posi tifs: 4,5 % en 1991, avec une inflation de 3,4 %. Une situat ion exception nelle pour les épargnants, dont certai ns ont découvert que le capital pouva it rapporter plus que le trav'Iil. Au cours des années 80, les Français onl découvert la Bourse et l'assurance-vie, dont la croissance a été globalement élevée. Cct engouement pour des placements plus risqués ne traduit pas seulement le souhait des épargnants de mieux préserver leur capital. Il marque aussi leur volonté de prendre llll peu plus en charge leur patrimoine, comme le reste de leur vie.
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Les efforts des pouvoirs publ ics pour diriger l'épargne des particuliers vers les valeurs mobilières ont été favori sés par la forte croissance de la Bourse depuis 1983. La période 1983- 1986 avait été particulièrement favora ble pour les porteurs d'act ions: +56 %en t983, +46 %en t984, +45 %en 1985,+50 %en 1986. Ce climat euphorique, et les privatisat ions réa li sées en 1986 et 1987, avaient décidé un grand nombre de Français à deveni r actionnaires: 20 % des ménages à fin 1987, contre la moitié trois ans plus tôt. Mais le séisme d'octobre 1987, avec une baisse de 30 % de la Bourse de Paris, a remis en quest ion ces comportements. Malgré la forle relllon lée de 1988 (+ 45 %) CI 1989 (+ 32 %), tes petils porteurs devinrent plus hési tants à prendre des risques et privi légièrent les instruments de placements collectifs à vocation défensive ou d'attente (S ICAV de trésorerie, fonds communs obligataires ou indiciels... ). Un nouvel effondrement descours s'est produit en août 1990. Il était effacé en 1991 (+ 15,7 %) landis que 1992 s'annonçait comme une année en demi-tei nte. Début 1992, 64 % des professions libérales possédaient des valeurs mobil ières, 50 % des cadres, 18 % des empl oyés et Il % des ouvriers. CtRARO MERME7, FHANCOSCOf'IE 1993, UIROUS5E / 992
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UNtTÉ
Grille d'évaluation de la synthése : voi r page 100 Baréme des questions (sur 20) questi o n t : 3 points
que sti on 2 : 3 points
questi o n 4 : 5 points
question 3 : 4 points
questio n 5 : 5 points
DOMAINE : SCIENCES DE LA VIE
Documents : 1. « Jurassic Park : la part du vrai », Sciences el Avenir, octobre 1993. 2. « Les dents de la terre », Spectacle du Monde, septembre 1993. 3. (sans titre), Sc ience et Vie Junior, septembre 1993. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15
Jurassic Park •• la part du vrai
Exercice 1 Vous fe rez une SYNTHÈSE de ces document s en 200 mots environ (u n écart de plus ou moin s 10 % est toléré). Pour cela: VOLI S dégagerez les idées et les informat io ns essentielles qu'il s con ti enne~t , vous les regroupe.rez et les classerez en fo nction du thème commun à ces documents et VOliS les presenterez avec vos plopres mots, sous for me d'un nouveau texte suivi et cohérent.
Attention! Vou s devez rédiger un texte unique en suivant un ordre qu i vous est propre, et
11 0 n
mettre troi s
résum és bout à bout. Vous ne devez pas introd uire d'autres idées ou info rm atio ns que celles co ntenu es dan s les documents ni faire de com mentaires personnels. _ Vous POllV~Z bien entendu réutiliser les mots-clés des documents, mais non des ph rases ou des passages entiers.
Exercice 2 Vous répondrez de façon précise aux ci nq questions posées, sans reprendre de phrases des docu me nt s.
[environ 6 lignes par question ] Questions 1. Quelles sont les caractéristiques de l'espèce des dinosaures, selon les scientifiques? 2. Le « grand public» les voit-i l de la même manière? Expl iquez.
?:
3. À partir des in fo rmatio ns conten ues da ns les troi s doc ume nt s: donnez u~e dé finition! pr~~!ise l'ADN. Ret racez ensuite le schéma biologique des « résurrec tIOn s» de dmosaures te qu 1 a ete imaginé par Crichton. 4. En vous référant aux documents nO 1 et 3, mo ntrez dan s quelle mesure le roman de Crichton s'appuie sur des découvertes scientifiques.
5.
ramener à la vie des dinosau res (. .. J, avec toute! les conséquences imprévisibles q~ti peuvel~t en découler pour ['homme. » (document nO 2). A supposer que cette « rés urrec.l1on » ~Olt
« ...
possible, vous semble-t-e lle présenter un réel intérêt pour l' ho mme? Quelles pourrment en etre , \ .lmpré' 'bl ? les « conséquences VISI es».
Faire revivre, au sens littéral du mot, des dinosaures, c'est le thème central du livre de Michael Crichton, le Parc jurassique, et du film qui en a été tiré. Un tel sujet ne peut laisser indifférent un paléontologue, dont le métier est précisément de faire Il renaître)) les espèces disparues. Eric Buffetaut, directeur de recherche au CNRS, juge ici le livre à l'aune des connaissances scientifiques actuel/es. e li vre s usci te quelques réfl ex io ns. Dans quelle mes ure, d'abo rd , est-ce de la sc ie nce- fiction ? En d 'a utres term es, pourrons-nous un jour, prochai n o u lo intain, réali ser les prouesses scientifiques e t techniques qui dan s le roman, redon nen t vie aux dinosaures, à partir d' ADN de ces anim aux réc upéré dan s du sang ingéré par des mo ustiques conservés dan s de l'ambre? Il es t diftïcile de répo ndre avec précisio n. L'auteur, c'est clai r, s'est documenté a uprès de so urces co mpétentes. Peut-o n vraime nt re trouver de )' ADN dans les restes d'u n an imal vieux de plusieurs di zaines de millions d 'ann ées? La répo nse est o ui. Récemm ent , George Poi nar (Un iversité de Be rk e ley) et ses coll aborateurs (qui so nt d 'aille urs re merc iés par Cric hton à la fin de son li vre) o nt annoncé qu'il s ava ie nt extra it de l' A DN d' un chara nçon fossilisé dan s de l'ambre (qu i n'est aut re qu ' un e rés ine fossile) vie ux d ' une ce nta ine de millions d'ann ées. Plus géné ralement, les matières orga niq ues se conservent beauco up plus souven t qu 'o n ne le croit dan s les fossiles, el il a été possib le, par exemple, d'extraire des restes de pro té ines d'os de dinosaures. Le champ qui s'ouvre ac tu ellement à la paléon tologie moléculaire est vaste et nous réserve sans doute des découvertes étonnantes. Cela dit , no us sommes enco re loi n des exploits biolog iq ues réal isés par les héros (si l'o n peut dire, puisque leu r en treprise mégalomane finit fort mal ) du roman. Q uand bien même no us
C
di s poserio ns d'A DN de dinosa ures, le gellle génétique actuel ne nous permettra it pas de fai re renaître un de ces a nim aux. Co nn aître une carte gé néti q ue est un e chose, créer ou recréer, à partir d'elle, un être vivant e n est une autre. À ce stade, le ro man de Cri ch ton res te de la fiction et le restera peut-être lon gte mps encore. Le ro man m' intéresse égale ment par un tout autre aspec t, celui de la prése ntation des dinosaures que donne l'aute ur. Peut-être ce li vre (e t ce film) feront-i ls plus pour c hanger l' image de ces animaux dan s l'imagi nat io n du public que ne l'o nt fai t près de vin g t a ns d ' articles de vul gar isa ti o n du s à des pa léo nto logues du mo nd e e nti e r. Les dinosa ures du Pa rc Jura ssique (beauco up d 'e ntre e ux, soit dit e n passa nt , viva ie nt e n fait a u cré tacé et no n au j urassique) ne so nt pas les lo urds an imaux stu pides et le nts que trop de nos contemporains imagi ne nt e nco re quand ils e nte nden t le mot « dinosa ure » . La petite révolut io n qui, depui s une vin gtaine d'a nnées, a secoué le monde des spécia listes fait bien se ntir ses e rfets dans le li vre de C ri chton : ses dino sa ures so nt des ani lTI aux actifs, ag iles, erficaces - ce qui les re nd encore plus redoutables. Leur co mportement, l'a uteur le rappelle so uve nt , évoque assez celui de certains oiseaux. Tout cela es t conforme aux vues de la majorité des paléo nto logues d 'a ujourd' hui, même si tou s les problèmes que pose la biologie des dinosaures so nt bien lo in d'être élucidés.
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ÉVÉNEMENT Les dents de la terre Le rêve biotcchnologique que tente de réaliser le héros de cette aventure est de ceux qui frappent les imaginations: ramener ~\ la vic des dinosaures di spa· rus de la surface de la Terre vers la fin de l' ère seeon· daire, il Y 6S millions d'années ... avec toutes les conséquences imprév isibl es qui peuvent en découler pour l'homme. Il va rapidement tourner au cauchemar. Jurassic Park est une fabl e sm les rava ges de la science quand elle est dévoyée. Après cinq années de recherches ct de dépenses, le milliardaire excentrique John Hammond (Richard Allenborough) est sur le point d'ou vrir le plus grand parc à thème du monde, un zoo extraordinaire, tout
enti er consacré à une espèce mythique, éte inte depuis des millio ns d'années: les dinosaures. Grâce aux derni ères découvertes génétiques, Hammond et son équipe ont réuss i à extraire l'ADN (molécul e support de l'hérédité) de dinosaure contenu dans le sang d ' un moustique qui s'est trouvé pris et fossilisé dans la résine, devenue ensuite de l'ambre, cela juste après avoir piqué un de ces mastodontes, il y a entre 140 et 195 millions d ' années, c'est-à-dire à la période jurass ique. À partir des informations génétiques contenues dans l'ADN , il s on t reconstitué des embryons qu'il a sufft ensuite de couver pour voir éclore et se développer des di za ines de monstres préhistoriques: le véloeiraptor, cruel et rapide comme l' éclair, le pai sible brachiosaure au long cou, le gigantefique tyrann osaure l'ex, le tricératopS, le dilophosaure, le galliminufi ct le parasaurolophus . Norbert M ULTEAU SI't;CT/lCI.E DU MONfJE N°
378,
DOMAINE: SCIENCES DE LA VIE Documents: Allergies . », L'Express, 15 juillet 1993 21. ««P . ..· ce q U' 1ï f aut savOIr 3' OUIqUO~ tu tousses? », L'Express, 15 juillet 1993 . • « AsthmatIques: un rapport al . . . Durée totale de l" 2 aI mant », SCIence et Vie mars 1994. epreuve: heures 15 ' Exercice 1 Vous ferez une SYNTHÈSE ct e ces documents en 220 mots environ Pour cela: . Vous dégagerez les idées et les informations essentielles ,. . les classerez en fonction du thème commu' d qu ils contiennent, vous les regrouperez et mot f n a ces ocuments et vous 1 s ." s, sous orme d' ull nouveau texte suivi t h '" e plesenterez avec vos propres Attention! e co elent. Vous donnerez un titre à voIre synlhèse.
Sf,,''fEM/3RE 93
:ous c~evez rédi ger un texte unique en suivant un ordre lésumes bout à bout. qUI. vous est propre, et non mettre trois Vous ne devez pas dintroduire d'autres id"ees ou IIlfonnatlOns . . documents ni fair . que celles contenues dal1s les , " . ~ e commentaires personnels. . Vous pouvez reutillser les mots-clés des documents , maiS . non des phnses 0 Exercice 2 ' u passages entIers.
our ressusciter une espèce éteinte - mammouth , au stralopithèque ou dinosaure -, le matéri au de base indi spensable est une molécule d'ADN de
P
la bestiol e, car ce filament porte toutes les instructions nécessaires ~l la fabri cation d ' un individu . Des molécul es d 'ADN , un organisme vivant en contient plein: grosso modo , une par cellule. Une seule sufftrait en théori e. Las ! Ol! la trouver lorsque j'animal a di sparu ? « pouss ière, tu redev iendras poussière ! }) Habituellement , vers, bactéries et autres micro-organi smes se chargent d'effacer tout souvenir matériel. Sauf. . cas exceptionnels: mammouths congelés dans la toundra sibérienne, momies égy ptiennes, fossi les di vers et variés, etc. Dans ces vesti ges, peut-on dégoter un peu d 'A DN? 1\ Y a dix ans, les scientifiques au raient haussé les épaules à l' énoncé d ' une telle question. Ces molécul es, ext rême ment l'rugiles, commencent à se dégrader à l' instant même Ol! leur propri étaire passe l' arme à gauche'! ). Elles sc fra gmentent , s'altèrent chimiquement.
un siècle et demi plus tôt. Avant de réitérer son exploit avec un mammouth congelé depui s 40 000 ans. L'ADN de ses dinos, Crichton , lui , est allé le traquer jusque dans le ventre de moustiques d'fige canonique. En leur temps, ces vampires préhi storiques ont sucé le sang des tri cératops ct consorts avant d'aller digérer à J' o mbre d'une branche. Mal lem en a pris : les ensuqués ont fini ensevelis par une coulée de résine. Leur tombeau sucré s'est lentement transformé en ambre, un matériau ultra-résistant et 100 % imperméable. Quelques dizaines de millions d'années plus tard, les généticiens à la solde d ' Hal11mond n'ont cu qu 'à piquer les piqueurs pour récupérer une cargaison de globules rouges dérobés aux dinosaures. Des globul es un peu rances mais
acharnés ont déniché de J'ADN
Vous répondrez de faço . aux clllq . questions 1)Osée ( n pl.,eclse .. Questions . s, sans lepJendre de phrases des textes.
1. À partir des informations données dans ces documents . la cause de l'augmentation des cas d'aller i e ' ,.don.nez la 1.lste des facteurs qui seraient 2. Dans les documents nO 1 el2 le "d' g s glav.es. [enViron. 3 lignes] 1 1'" " ' s me eCIllS sont miS en cause S 1 . e on vous, comment ex pliquer eur egerete face à l'asthme? [environ 6 lignes] . p 3. Le plOfesseur GRIMFELD parle dans le document nO2 d quOi , selon vous, l' asthme est-il un hand' ? [ . e« h.a . nC.hca » pour qualifier l' asthme. En 4. On " " Icap. enViron 6 lignes] I~e n se generalement que les pays dévelo PP és slont en avance sur les normes de sécuri té ou de sante. Or on apprend dans le document n0 3 riq' que es normes europée dl· ue sont m01l1S sévères que celles précol1· , 1'0 ' nlles e po lutlon atmosphé. 6. Isees par MS . A quo·1 att II'b uez-vous cette situation ? enV/.ron lIgnes] [ s. s~arle~t-on également du problème des aller ies e ' ~ ,A . .ltuatlon générale, l'évolution du nombre d:cas ~ det.1 .asthme a 1 Ile Maunce ? Si oui, présentez la etc Si n ' . . ' , es laJtements et plans d' int . . . passee ,,( . erventlon mi S en place, . on, a quOi attnbuez-vous le fait que cette ma1ad'le solt sous silence? [environ 10 Iign ]
contenant encore un petit magot génétique.
es
Grille d'évaluation de la synthèse : voir page 100 Cécile L ESTlENNE
mai s ne sc
volati lisent pas toujours co mpl ètement. À force de cherchtr, el muni s d' outils de plu s en plu s
performa~lts, certains
fossile. En 1984, le biologiste améri cain Alan Wi lson récupère quelques fra gments de gènes dans une peau de Quagga (un cousin sud-africain du zèbre) naturalisé
Barème des questions (sur 20)
question 2 : 4 points
questi on 4 : 4 points
questi on 1 : 3 points
question 3 : 4 points
questi on 5 : 5 points
( 1) meurt
..
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UNITÉ 113
ALLERGIES •• CE QU'IL FAUT SAVOIR « L'allergie est une maladie
de civilisation », affirme le Pro François-Bemard Michel, spéc iali ste de l'asthme, à l' hôpital Arnaud-deVilleneuve, à Montpellier. Est-ce encore la rançon du progrès? En tout cas, cette affection trouve da ns notre environnement un te rreau favorable. C'est avant tout la faute de l'atmosphè re. Riche e n fumées d'hydrocarbures, e n gaz su lfureux et en dioxyde d 'azote, elle crée de nou velle allergies.
Le pi ège sembl e se refermer sur un nombre toujours plus grand d'individus. L'explication? E lle ne tient pas seule me nt à la le nte dégradation de l'a ir que nou s resp iron s, mai s à tout notre e nvironnement. « N'importe qui peut, à un moment de sa vie, réagir violemment à un médicament, à un produit anesthésiant, au venin de guêpe ou au latex, dit le Pr. Michel. Tout le monde risque de
faire une crise allergique sans y être apparemment prédisposé. Il suffit de vivre au contact d'une quantité suffisante d'allergène. »
Le plus souvent, l'allergi e résulte aussi d'un mau vais héritage: les parents transmette nt le trouble à leur progé niture. La maladie obéit aux loi s les plu s classiques de l' hérédité: « Un e nfant de 7 ans ri sq ue une allergie dans 7 à 10 % des cas lorsque aucun de ses parents n'est atteint. Le risque s'élève à 27 % si un seul des parents souffre d 'allerg ie e t grimpe à 60 % dans le cas où son père et sa mère lui lègue nt l'affection », écrit le Pro Molina dans un livre récent, « Vivre avec l'allergie» (Éditions clu Roche r). L'allergie seraitelle une maladie génétique? Certains le pensent : les Britanniques auraient repéré sur le chromosome Il l'un des gènes de l'asthme. Ou plutôt un gène prédisposant. ..
Car l'asthme constitue vraiment la maladie allergique la plus invalidante qui soit. La plus dangereuse, aussi. E lle tue chaque année 2 000 Français. Près de 8 % des adultes en souffrent. 70 % de ces asthmes seraient d'origine allergique. Tous les produits c himiques volatiles, les co lles, les solvants, les parfums pe uvent, chez une personne prédisposée, conduire à une c ri se d 'asthme. On sait qu 'à l'inté rie ur de la mai son la pou ssière, riche e n déjections d 'acariens, e n moisissures, e n micro go utte lettes de salive de chat, fait planer une grave menace. Mais on ignore le plus souvent que les aliments eux- mêmes des crises pro voq ue nt majeures. « Il s sont responsables de beaucoup d'asthmes graves que l'on prétend ·non allergiques. Les médecins n'y pe nsent pas assez souvent, déplore le Pr. Alfrecl Sabbah, du CHU d 'Angers . Au prem ie r plan de ce drame méconnu: les métabi sulfites . Il s constituent un véritable danger pour la santé publique. » Présents dans la moutarde, le vin, la bière, les jus de fruits, il s e ntrent même dans la composition de médicaments.
Pourquoi tu tousses? Faute de surveiller la toux de leurs enfants,
les parents risquent d'en faire des asthmatiques.
L
asthme infantile attei nt la cote d'alerte: près de 10 % des écolie rs français en sonl atteints. L'affection tue impitoyablement 100 jeunes chaque année. Et le nombre des cas d'asthme grave ne cesse de croître. La raison? Souvent les négligences. « On ne diagnostique pas assez précocement la maladie et on con tinue de la traiter à la légère », déplore le Pro Alain Grimfeld, de l'hôpital Trousseau, à Paris.
Les crises peuvent se déclencher dès le premier âge. Lorsque le bébé se met à quatre pattes, qu'il joue, qu'il pleure ou qu'il rit: tout effo11 entraîne
À chaque stade de la croissance et de la maturation des poumons, vers
lin sifflement caractéristique de sa
ou disparaît comme par enchante-
respiration. Les parents s'aperçoivent également de sa gêne lors d'infections (virales, le plus souvent). Plus tard, l'affection se déclare par des quintes de toux nocturnes ou matinales, signe d'une allergie aux acariens. Ou bien la crise apparaît lors d'une vi sile au zoo ou au cirque, manifestation cette fois d'une intolérance aux plumes et aux poils. Chez l'enfant, l'asthme se révèle également à l'occasion d'un stress, d'un voyage ou de troubles psychologiques.
ment. Mais il est dangereux de
l' âge de 3 ans, à 7 ou 8 ans, et à l' adolescence, l'asthme s' in sta lle ..
miser, sans rien fa ire, sur une guérison spontanée. « L'asthme laisse des traces durables, en particulier des alvéolites, atteintes des petites bronches, qui conduisent à l'insuffisance respiratoire chronique. Si nous continu ons à négli ger ces symptô mes, e n l'an 2000 un nombre affolant de jeunes gens souffriront de ce handicap », s' ala rme le PI'. Grimfeld.
L'EXPRESS N° 2192,15 JUlu.cr 1993
ASTHMATIQUES: UN RAPPORT ALARMANT En quinze ans, le nombre de décès dus à l'asthme n'a cessé d'augmenter dans tous les pays industriali sés. Selon L'INSERM, il est passé, en France, de 1489 en 1980, ,,2130 en 1985, et 2 146 en 1989. Au total, Ull adulte sur douze est asthmatique et 10 % des enfants d 'âge scolaire en présentent les symptômes œdème de la muqu euse, hypersécrétion d'un mucus épais et bronchospasme, suivis d'un rétrécissement du ca li bre des voies aériennes infé ri e ures et donc d'u ne moins bonne circulation de l'ai r. Bien entendu, les allergènes responsables des cri ses d'ast hme ont plusieurs origines acariens, blattes, anim aux famili ers, spores de moisissures, pollens, tabac ou vi ru s. Mais les spéc iali stes accusent de plus en plus la pollution atmosphérique, qui peut aggraver ou déclencher ces cri ses. Et ce, aux taux ren-
contrés dans certaines régions de France, lors d'épisodes de fort e pollution ou en cas d'inversion dc température. C'est ce que révèle un rapport du ministère de la Santé sur le thème « Allergie respiratoire, asthme et e nvironnement » ( 1) rendu pu bli c le mo is dernier. Plusieurs études épidémiologiques ont effec tivement é tabli une corrélat ion év idente entre hospitali sations pour asthmc et pics de po lluti on atmosphérique. Ainsi, C. Marzin et ses collaborateurs ont observé, en 1991, que les appels pOUl' cr ises d 'as thme à SOS Médecins étaient plus nombreux lors d'une forte teneur en ozone dans l'atm osphère.
À la lumière de ces résultats, le rapport préconise une révis ion à la baisse des normes européennes de pollution atmosphérique (moins sévère que le va leurs préconisées par l'OMS, notamment pour le
dioxyde de soufre et les particules e n suspe nsion), des mesures préventives urgentes (contrôle des sources de pollution, gestion du trafic automobi le, aménage ment urbain ... ) et une meilleure information du public. Le ministère de la Santé a donc décidé de lancer une vaste campagne de sensibili sation à l' éche lle nationale, avec l'aide de l' APPA (Assoc iati on pour la prévention de la pollution atmosphérique). Elle se déroulera su r quatre ans: priorité aux tou t-petits en 1994 (les plus sensibles à J'asthme, puisque l'appareil respiratoire continue à se développer jusqu'à l'âge de trois ans), puis à l ' habitat en 1995, à l'e nviro nnement e n 1996 et à l'e nfant en 1997. (1) Rapporl réa lisé par le Conseil supérieur d'hygiène publique de France, sous la direction de PI' Pierre Gervais.
UNITÉ Il3
elon le Petit Robert , le vie illisseme nt serait un « processus physiologique normal que subit tout orgallisme vivanl au cou rs de la dernière période de sa vie )J. Mais est- il vrai me nt « normal »? Biologiq uemen t parlant, cela se discu te. Out re que les évol uti ollni stes ne s'explique nt to uj ours pas la raiso n d'être de la sénescence (e n quo i favorise-t-elle la sur vie de l'es pèce ?), cell e-ci, en effet, n'est pas uni verselle. Sans pour au tan t être immortels, de nombreux poi ssons, reptiles et amphib ie ns ne vieillisse nt j amais ils meurent , po urra it-o n dire, dans la fo rce de l'âge. Nous so mm es loi n de pouvoir e n dire au tan t, a forti o ri depu is que les progrès de la médecine, fulgurants au cours du derni er siècle, nou s on t perm is d'a ug me nter de 20 % notre es pérance moyenne de vie.
S
:.; ,
DOMAINE: SCIENCES DE LA VIE
Documents: 1. Le Monde, 17 mars 1993. 2, L'Express, 29 décembre 1994.
Durée totale de l'épreuve : 2 heures 15 Exercice 1 Vous ferez une SYNTHÈSE de ces documents en 250 mols env iroll. POUl" cela: Vous dégagerez les idées et les informat io ns essentie ll es qu 'i ls contiennent, VO LI S les regrouperez et les classerez e n fo nction de leurs éléments commun s et vous les présenterez avec vos propres m Ols, sous forme d'un nouveau tex te sui vi et cohérent. Vous donnerez un titre à votre synthèse.
Atte ntion! Vous devez rédiger un texte unique en sui vant un ordre qui vous est propre, el non meUre bout à bout des compte rendus. Vous ne devez pas introdu ire d'autres idées ou informations que celles con tenues dans les doc um ents, ni fai re de co mmentaires perso nne ls. VOli S po uvez bien entendu réutili ser les mots-clés des docume nt s, mais non des phrases e nti ères.
Exercice 2 Vous répondrez de façon précise aux cinq questions posées, sans reprendre de phrases des tex tes.
Questions
Les conséque nces? Elles sont hé las trop con nues. Outre la nétriss ure de la peau, le g rand âge se trad uit par la dim inuti o n prog ressive de tou tes les gra ndes fo ncti ons physiologiques, ca rdi aques, pu lm o nai res, réna les ct céréb rales, À ce rale nti ssemen t gé né ra l s'ajoute une moindre résistance au x maladies, duc au rel âche ment de nos défenses immunita ires. Mais au fond, pourquoi l'organi sme vie illit- il ? Le corps, à la lo ngue , se lassera it- il , comme une machine trop utilisée? La sénescence est-ell e au contraire un phénomène progra mmé, inscri t dès l'aube de la vie dans nos c hromosomes?
1. En vous référant au documen t nO l , vous do nne rez un sy nonyme de « sénescence » ainsi que les caractéristiques essenti elles de cet état (en évi tant de d resser un simple catalog ue, et en re fo rmu lant ces info rmations avec vos propres mo ts). [envùvn 5 lignes ] 2. (Doc ume nt nO 1) En quo i les recherches sur les phé no mènes héréditaires laissent-elles e ntrevo ir un traitement possible du vie illissemen t ? [environ 5 lignes] 3. L'auteur du document nO2 util ise les expressions: « espérance de vie sans incapacité» et « mo rt év itable» (2' paragraphe). Explicitez-les. [environ 5 lignes] 4. Si «o n vil plus longte mps et dan s de meille ures condit ions», cependant« ... l'a mé li o rati o n de l' état phys ique ne suffit pas au bien-être» ; vous co mmenterez cette c itati on du doc ume nt nO 2 en la res ituant dans le contex te de l'a rti cle. [el/viron 5 lignes] 5. Vous donnerez votre opi ni on perso nn ell e sur celle même qu estio n. [8 cl
la lignes]
Grille d'évaluation de la synthèse voir page 100 Barème des questions (sur 20)
questi on 2 : 4 points
questio n 4 : 3 points
quest ion 1 : 4 points
questio n 3 : 4 points
quest ion 5 : 5 poi nt s
1
\
La part de l'hérédité Si les c herche urs, entre ces deux hypothèses, sont e ncore loin de tranche r, plusieurs arguments milite nt e n tout cas en fave ur d ' une pa rti c ipation de l' héréd ité au phénomè ne . Le fait , par exe mpl e, que la lo ngévi té maximale reste constante au sein d' une mê me espèce (2 à 3 ans pour la souri s, 13 pour la cha uve-souris vamp ire, 50 pour l' hippopotame, 68 pour le hibou Bubo bubo, 200 pour la carpe). [ .. . ]
À l'éc hell e de la cellule viva nte, le constat est tout aussi convaincant. Q u'cll es prov ien nent de la peau, du foie o u des poum ons, toutes les cellules de not re o rga nisme acco mplissent un nombre précis de divi sions - ulle c inq uan tai ne pour la plupart d 'entre e lles. Après q uoi, e lles meu rent.
Dès lors, co mmen t espérer ret.arder l'outrage des ans? En étud ian t, par exempl e, les agen ts bioc~i miques qu i le fa vori sen t. Princ ipaux candidats: les rad ica ux libres. Produits s po nta né me nt dans l'organisme par la digestion des al iments, ces co mposés instabl es so nt des molécul es qui on t perdu un é lectro n, et qui che rchent, par tou s les moyens, à le récupérer - en l'occulTence en oxydant les moléc ul es qu'elles renco ntrent. Ainsi que le confirme nt toutes les études me nées depuis trente ans, les radica ux libres, en effet, s'attaquent aussi bie n au x pro téines c t aux lipides qu 'à l'A DN , support de no tre patrimoine héréditaire. Et l'o n sait par a ille urs qu ' ils fi g urent parmi les principaux age nts responsab les de mal adi es spécifiqu es au grand âge. te ll es l'athérosclérose ou l'arthrite. Po ur lutter con tre ces réac tio ns d'oxydati on, les cellules di sposent pourtant de moyens de défense: des substa nces a nti -oxydantes (parmi lesq uels les vitamines C et E), ainsi qu'u ne batterie d'enzy mes spécialisées qui se chargent de réparer ou de remplacer les molécu les endo mmagées. Efficaces d urant la maj eure partie de la vie, ces systèmes de sauvegarde dev iendrai ent -ils, avec le temps, de moins en mo ins actifs? Plusieu rs données récentes le laissen t pe nser. Me nées sur des ani maux sélectionn és pour le ur lo ngév ité, e ll es montre nt que tous produ isent en qua ntité excepti onne ll e une e nzy me co nn ue pou r ses propri étés anti-oxyda ntes, la superoxyde dism utase. Ce q ui laisse espérer, dans un fu tur proche, la mi se au point de trai tements systé miques « anti-vieillesse» di rigés contre les radicaux libres. [ ... ] Usure « nature lle» de l'organ isme, accumulatio n des radica ux libres, susceptibilité génétique: to us ces facte urs, ta nt biologiques qu 'environneme nt aux , se conju gue nt sa ns nul doute en un réseau compl exe pour fa vori ser l'apparition plus o u moins rapide des maladies du g rand âge. Une rai son suppl émentaire pour hâter le développeme nt d ' une véritable politiq ue de recherche sur la bio logie d u viei lli sse men t, dans un co ntex te démographique dont les co nséq uences sociales, médicales e t écono miq ues ne so nt plus à dé montrer.
j ,
e Haut Comité de santé publique,
sent de régresser, dan s la tran che des 35-64 ans.
créé en décembre 1991 , vient, pour la prem iè re fo is, de radiographier la
est tombé de 32 % chez les hommes et a été
J
France au plus profond de son être. ... ~ JI en résulte un bilan complet de
l'état sanitaire de notre pays. Du jamais-v u. [ ... ]
En vingt ans, le nombre des infarctus morte ls réd uit de moiti é e n ce qui co nce rne les fe mmes .
DOMAINE: MATHÉMATIQUES ET SCIENCES DE LA MATIÈRE Celui des attaq ues cérébrales e l des maladies plus spectacul a ire. Tout cela fait de la Fra nce le
Ri en de ce qui troubl e nos compatriotes n'a
pays europée n de loi n le moins touché par ces
échappé à la vigi la nce des 300 ex perts qui ont
affections.
réalisé cette œuvre colossale : 333 pages de rapport. Mais le travail est, aussi, remarquable par sa 'méthodologie: il introduit des co mparaisons avec les autres pays, ce qui permet d'appréci er à leur juste valeur les bons scores des Français. Et utilise des indicateurs de santé inédits : 1'« es pérance de vie sans incapacité» ou encore la « mort év itable », notions jusqu e-
Beaucoup de décès dus aux maladies du système
Exercice 1
circulatoire et survenant prématurément (avant "âge de 64 ans) pourraient être évités, reconnaît
Vous ferez une SYNTHÈSE de ces documents en 150 mots e nviron.
Philippe Douste-Blazy, ministre dé légué à la
-
Santé. U ne étude de l'Inserm révèle, par e xe mpl e, qu e sur 100 pe rso nn es so uffrant
1
-
d' hypertension, laque lle malmène les artères el
Vous ne porterez pas de jugement personnel sur les idées présentées dans les tex tes; vous ne répéterez pas les phrases, ni les tournures des textes; vous organiserez vous-même votre synthèse sans chercher à suivre J'ordre des textes; vous parlerez en même te mps des deux documents.
le cœu r, seules 18,4 sont correctement soignées.
là diffi ciles à cerner.
[ ... ]
Exercice 2
Pre mière rai son de se réjouir: avec, en moye nne, 77 années d'espéran ce de vie, Jes Français arrivent en tête de la Comm unauté e uropéenne. L'espérance de vie se définit comme le capitaltemps dont di spose un nouveau-né, à condition qu 'aucun accident ne vienne contrarier le cours des choses. Les petits garçons sont moins bien lotis que les filles : ce sont e lles surtout qui nous tirent vers le peloton de tête avec leur 8 1, 1 années de longév ité possible; seules dan s le monde les Japonaises fo nt mieux: 8 1,7 . Les hommes n'atteignent, eux , e n moy enne, que 72,9. Mais que de progrès réalisés au cours de ce sièc le! En 1935, J' espérance de vie n'était que de 55 ans pour les hommes et de 6 1 pour leurs compagnes. On vit plus longtemps et dan s de meilleures conditions: en dix ans, l'es pérance de vie sa ns incapac ité (sans être reclus chez soi ni grabataire à l'hôpital) a progressé de 3 ans pour les hommes et de 2,6 pour les femmes.
Mais l'amé lioration de l' état physique ne suffit
Vous répondrez de façon précise aux ci nq question s posées, sans reprendre de phrases des textes.
pas au bien-être. Il s'en faut de beaucoup. Lorsqu ' on de mande aux Français ce qu e repré-
Questions
se nte, pour eux, être e n bonne santé, ils répon-
de l' époque, ne ces-
(D~cume~t n° 1) N. FAROUKI compare l'impact créatif de la relativité à« celui d'une nouveLle théorie plulosop/uque ou de la naissance d'lm nouveau courant scientifique ». Pourquoi ? [5 à 6 lignes]
79,5 % : « Faire ce que l'on veut». Ne pas être
2. Expliquez à quelle genre de« beauté », selon N. FAROUKI, aspire la démarche scientifique. [5 à 6liglles]
malade n'arrive qu'en troi sième position. La
3. (Document n° 2) « Les concepts scientifiques se sépa rent toujours de ['expérience immédiate» affirme J.-M. LÉvy-LEBLOND. Comment comprenez-vous cette affi rmation et qu 'en pensez-vous? [5 à 6 lignes ]
précarité, l'isolement, le c hômage crée nt des troubles psyc hiques dont on ne mesure pas encore bien les conséquences. À moins qu e le nombre de suic ides - le plus é levé de la Communauté européenne depuis 1984 - ne soit un signe cruel de ces difficultés . Autre point noir: les inégalités sociales ne cessent de se
4, Que cache la simplic ité de la formul e E = mc' quant à la position philosophique d 'EINSTEIN? Expliquez. [5 à 6 lignes] 5. Trouvez-vous que l'attitude d'EINSTEIN soi t « empreinte de naïveté» (document nO 2, dernier paragraphe) ? Quelle orientation devrait prendre, selon vous, la recherche scientifique moderne?
[env;ron lO lignes]
creuser. Tandi s que la santé des cadres progresse, celle des ou vri ers et des employés stagne. Et de fortes di sparités géographiques se fo nt" jour. [ ... ] Il y a chaque année 40 000 morts précoces dues à nos modes de vie. On peut en faire
Autre suj et de sati sfaction: les maladies cardioflé~ux
1.
de nt à 88 % : « Pre ndre plai sir à la vie» ; à
l'éco nomie. vasculaires, grpnds
Documents: 1. « POUl·q~oi E", mc 2 est un chef-d'œuvre », Le Nouvel Observateur, 18-24 sept. 1993. , 2.« Il est a la fOIS novateur. .. », Le Nouvel Observateur, 18-24 sept. 1993. Duree totale de l'épreuve: 2 heures 15
dues à l'hypertension a chuté de manière e ncore
A nni e KOUCHNER
Grille d'évaluation de la synthèse: voir page 100 Barème des questions (sur 20)
qu estion 1 : 4 points
question 4 : 3 points
quest ion 2 : 4 points
question 5 : 5 points
question 3 : 4 points
Pourquoi E = mc' est un chef-d'œuvre PttR NAYL/\ FAROUKI*
.. \ ,
~~.'~.~;'
ClH ralentir ou accélérer e t même s' inverser. L' imagination n'a plus alors qu 'à pre ndre son e nvol, car le champ de tous les possibles est désormais ouvel1. N.F. C
(. ) Philosophe, hislorienne des sciences, Nayla Farouki codirige avec Michel Serres la collection « Dominos» chez Aammarion. où elle a elle-même publié un ouvrage sur « la Rc1a1ivité )o .
LE Nouvu, On.W:/MI1"f..UH,
/8-24 SE.PTEMllHE
1993
Il est à la fois novateur par ses découvertes et traditionaliste par sa position philosophique Les concepts scienti fi ques se séparent toujours de l'expérience immédiate, mais, dans le cas d 'Einstein, la IlIpture est plus sensible parce qu 'i l a touché à l'espace e t au te mps. C'est une des raisons qui ont fait de lui un mythe. POUl1ant, la vraie césure a eu lie u bien avant lui , lorsque Galilée et Newton ont introduit une représentation abstraite, mathé matisée de l'espace e t du te mps. Pour prendre une comparaison peut-être forcée, un simple changement de scmt in est moi ns révolutionnaire que l' instauration dc la dé mocratie élective. L'écho rencontré par les innovat ions d 'Ein stei n a rendu brusqueme nt perceptible un bouleversement qui a commencé troi s siècles plus tôt, sans être vra iment intégré dans la c ulture. Le sens comlllUIl a réagi à la relati vité einstei nie nne un pe u comme ces pe rson nages de dessins animés qui tombent e n s'apercevant qu' ils étaie nt e n train de courir dans le vide depuis lin moment.
N. O. - POl/rql/oi la prise de cOl/sciel/ce I l 'a-t-elle pas eu liel/ avant Eills/ein ? J.~ M. Lévy ~ Lcblond. *
- Le moment hi storique jOlie un rôle essentiel. Le mythe Einstein se Forme dans les années 20, juste après la Premiè re Gue n'C mondiale. C'est une période de grandes mutations. Les médias de masse se géné ral isent , la scie nce s' international ise. En 19 19, les résultats des premièl'Cs observations confirmant la relativité générale sont diffusés dans le monde entie r. Einstein est propulsé, il dev ient une star. Assez ironiqueme nt, au mome nt où se c rée le mythe, Einstein cesse d'être re présentatif de son milieu. La physique devie nt co llective, chè re, lourde, industrielle, e t e lle est sy mbolisée par un ho n~ l11 e qui il1carne tout le contrail'C.
Lorsque Ei nstein arri ve à Princeton en 1933, la physique a pris un autre c he min que le sien. Il e nt re dans la légende comme le pre mier physicie n du XXC siècle, alors qu 'à cel1ains égards il est beaucoup plus le dernier du XIXC siècle. Il est un des de rnie rs à ê tre auss i solitaire. Il n'a pas d'école, très peu d'élèves. Il est peut-être aussi, cultu rel le me nt , le de rnier pur Européen d ' une science qui va devenir de plus en plus américai ne. Globale me nt, par sa conception philosophique et sa pratique scie ntifique, Einstein est le dern ier des classiques.
N. O. - Est-ce cl dire qu'ill/ 'a pas d 'hérilage? N'a-I-il pliS ol/vert de lIol/velles pi.\"les ? J.-M. Lévy-Lcblond. - Il est à la fo is novate ur par ses découvel1es et traditional iste par sa position philosophique. Il a la certitude absolue que le monde est compréhe nsible, que la science doi t et peut dil'C sa vérité. Toute sa vie, il a poursuivi le rêve d' une théorie unifiée qui pe rmettrait cie fail'C tenir tous les phénomè nes physiques en quelques équations. De ce point de vue, la trop fameuse formule E = mc ~ a l'apparence d ' un seCI'C t un iversel. Elle fournit une des composantes du mythe, l'idée qu ' il ex iste une clé de l'U nivers. Auj ourd ' hui , l'alt itude d ' Ein ste in pe ut semble r e mprei nte d' une cel1aine naïveté. Les théories actuelles sont peut-être e n train de devenir trop compliquées pour que IlOUS pui ssions les vérifier et les appliquer. J'ai le sentime nt qu 'on a touché là lIne butée maje ure.
(*l Jean-Marc Lévy-Lcblond enseigne la physique à l'université de Nice. el en p:lrliClllier la théorie de la relativité.
DOMAINE: SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
Documents: 1. « Alain G ERB ER », L'Événement du Jeudi, 6-12 mai 1993. 2. « Alain FIN KIEL KRAUT », L'Événement du Jeudi, 6 -1 2 mai 1993. 3. « Le point de vue du démographe », L'Événement du Jeudi, 6-1 2 mai 1993. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15 Exercice 1 Vous ferez une SYNTHÈSE de ces documents en 180 mots enviro n.
Pour cela: VOLI S dégagerez les i~lées et les informations essentielles qu ' il s co n'ti ennent, vous les regrouperez et les classerez en fonctiOn du thème co mmun à ces documents ct VOLIS les présenterez avec vos propres mots, sous forme d' un nouveau texte sui vi et cohérent. Vou s donnerez un titre à votre synthèse.
Attention! ~ou s devez rédiger un tex te unique en sui va nt un ordre qui vous est propre, et non mettre troi s resul11és bout à bout. Vous ne devez pas introduire d' autres idées ou informations que cell es contenues dans les documents, ni faire de commentaires personnels. Vous pou ve~ bien entendu réutiliser les mots-clés des documents, mais non des phrases ou des passages entlCrs.
Exercice 2 y Olls répondrez de façon précise aux cinq questi ons posées, sans reprendre de phrases des documents.
[environ 6 lignes par question]
Questions 1. Comment expliquez-vous l ' au gmentati on actuelle du nombre d'enfant s uniques? 2. Ce phénomène ex iste- t-i1 au Portugal ? Justifiez votre réponse. 3. Pourquoi cert ains gouvern ements poussent- ils leurs concitoyens à avoir plus d 'enfants? 4. Qu ' est-ce qui pourrait, selon vo us, inciter les gens à avoir beaucoup d 'enfants? 5. Choisissez une affirmati on dans le document nO 1 ou 2 et dites ce que vous en pensez.
Grille d'évaluation de la synthèse: voir page 100 Barème des questions (sur 20)
question 1 : 4 points
questi on 4 : 4 points
q ues ti on 2 : 4 poi nts
ques ti on 5 : 4 poinls
questi on 3 : 4 points
Alain Gerber
Alain Finkielkraut
« On est lu cible permanente de l'amour des siens. Ma g rand -mère maternelle, qui viva it avec nous, me considérait comme \;:\ réincarnat ion de son mari mort en 1914. Mai s, quand je me regardai s dans la g lace, je Ile voyais pas de poi lu . Mes parents me fai) saient cro ire que leur amou r réglai t le mo nde, le pre() Illier démenti est venu de la cour de récréation. Mai s, aujourd ' hui encore, la moi ndre obli gation semb le •
compromettre ma liberté. Je ne veux pas marcher dans
la discipline des autres, je sui s un irréconcilié fonda mental. Être enfan t unique a été pour moi une intro-
duct io n à la li ttérature, on s'i ntéresse au monde en observateur, cela déve loppe l'i maginati on. Je fai s une littérature d 'enfant unique,j'écri s pour les autres mai s je ne me demande jamais comment il s vont rccevoir ce que je leu r donne. » Romanc ier. Dernier ouvrage: f(l Pone d'ollbli, La ffont
« Tous les espo irs étaient placés en moi. La contrai nte était donc plus grande que pour les autres enfants et je ressentai s durement l' ex igence de ne pas décevoir. Quand vos parents misent tout sur le mêm~~n, le succès devient une quest ion de vie o u de Illort ! Je n'étais pas protégé car je n'avais pas de bou c l ~r contre les ex igences parentales. Enfi n, à celle enfance unique vient se superposer un autre aspect: ce lui d 'être fil s d'immigré, accentuant plus encore l'impératif de la réussi te scolaire. Mais , en définitive, le fai t d 'être enfant unique a mo ins déterminé ma vie sco laire que ma vie soc iale. » •
Ph ilosophe. Comme/If pellr-oll être croate? Gallim ard, 1992
DOMAINE: SCIENCES DE LA MATIÈRE - MATHÉMATIQUES
Documents: 1. « La planète assassinée », Sciences el Avenir, octobre 1992. 2. « Coup de froid sur les modèles », Sciences el Avenir, avril 1993. Durée totale de J'épreuve: 2 heures 15 Exercice 1 Vous ferez une SYNTHÈSE de ces documents en 200 mots environ. Pour cela: Vo us dégagerez les i~ées et les informati ons essentielles qu'il s con ti e nn ent, vo us les regrouperez et les classerez en fonctIon du thème comm un à ces documents et vous les présenterez avec vos propres mots, sous forme d'un nouveau texte sui vi et cohére nt. Vous donnerez un titre à votre sy nth èse.
Attention! Vou s devez rédiger un tex te un ique en sui va nt un ordre qui vous est propre, et non mettre des résumés bout à bout.
Le point de vue du démographe Parmi les enfants nés dans les années 60, un •
•
D'une rég io n à l'autre, la fécondité varie .
Vou s ne devez pas introduire d'autres idées o u informations que celles contcnues dan s les documents, ni faire dc commentaires personne ls. Vou s pou vez bien entendu réuti liser les mot s-clés des document s, mais non des phrases ou des passages e nti ers .
enfant sur tre ize ou quatorze était enfant unique.
Aujourd'hui, e lle est la plus élevée dans le Nord Pas-
Aujourd' hui , nous nous dirigeons vers une proportion
de-Calais et la plus faible dans les régions du Sud-
d' un enfant su r di x. Dans l' histoire de la popu lation fran -
Ouest, où les traditions de faibl e natalité et d' enfants
Vou s répondrez de façon précise aux c inq questi o ns posées, sa ns reprendre de phrases des tex tes.
çaise, de tels chiffres ne sont pas exceptionnels. Si J'on
uniques s'enrac inent dans les stratégies de tran smi s-
Questions
Exercice 2
remonte au début du siècle, être enfant un ique était une
sion du patrimo ine en milieu paysan; les propriétaires
situation relativement courante, mai s pour des raisons
des pet ites ex pl oitati ons cherchaient ainsi à év iter le
1. En quoi consiste, selon vou s, Je « gigantesque effort idéologique. technocratique et politique» po ur la luite contre les émissio ns de C02 qu' évoque le document nO 2 ? [enviml1 5 lignes]
2. UI~e é:entue!l~ «d~rive
autres: dans beaucoup de familles, la mOltalité infantile
morcellement des terres. Tout en s'atténuant, les dis-
et la guerre n'avaient souvent épargné qu ' un seul enfant.
parités géographiques demeurent . On rencontre, par
Parmi les personnes nées dans les années 20, une sur huit
exemple, davantage d'enfants uniques dans le midi de
environ était enfant unique.
la France et en Ile-de-France, tandis qu'ils sont plus
•
Par rapport aux milieux populaires et bourgeois, les
rares dans l'ouest et dans le nord du pays .
classes moyennes font moin s d'enfants. Par exe mple,
•
Les enfants uniques décroc hent des diplô mes plus
parmi les enfants des femmes nées dan s les années 60
é levés que ceux des familles no mbreuses, quel que
dont Je père exerça it une profess io n in termédiaire,
soit le milieu social. Ainsi, parmi les femmes nées
près de 12 % étaient enfants uniques.
entre 1960 et 1964 et qu i sont fill es d 'employés, 65 %
•
De nos jours, le choix de
l 'e n~ant
unique répond
no n à des fa cteurs génétiques, mais plutôt à des
COlll-
études supérieures. Un taux tro is fois plus é levé que pour les fill es issues d ' une fami lle de ci nq ou six
uniques, hommes ou femmes, devienne nt plus fré-
enfants.
,
\
3. En quoi consiste le ri sque qu'entraînent les enj eux de la « lutte contre l'effet de serre » (fin d u documen t n° 2), et à qui rev ient-il de l'éviter ? [ellviml1 4 lignes] 4. Les modè les informatiques appliqués aux é tudes climatologiques mettent en évidence le réchauf. fement progressif de l'atmosphère tandi s que les étud es ex périme ntales montrent le contraire .
Quelle est votre opinion là-dessus? [6 cl 8 lignes] 5. Si les préd iction s contenu es dan s le doc ument n° 1 s'a véra ient justes, qu elles seraient, à votre avis, les mesu res à prendre po ur év iter le désastre? [6 à 8 lignes]
des filles uniques o nt déc roché le bac ou suivi des
portements d'im it atio n des parents: ainsi les enfants quemment des pères et des mères d'enfant unique.
» de l'effet de serre est co nsidérée par Yves LENOIR comme « le ponCIf scw fltijïco-chvmCftO/re du momel11 ». Expliquez. [environ 5 lignes]
Grille d'évaluation de la synthèse: voir page 100 Barème des questions (sur 20)
G.D.
question 1 : 4 points
question 2 : 4 points
qu estion 4 : 5 points-
question 3 : 2 points
question 5 : 5 poi nts
UNtTÉ 83
LA PLANÈTE , ASSASSINEE Fin de siècle oblige,
les scielltifiques JOllt le bilall des conséquences écologiqu es de 150 ails d'industrialisation forcenée,' augmentation lle l'effet de serre, dégl'lulatioll de la couche d'ozone, déserti .. fication .. . (llitant d 'ép ées de Damoclès suspendues aU-llessus de notre planète. L'homme aurait-il inventé sa propre apocalypse? En un de mi -siècle, le bo uclier de la Terre a fra nche ment pris des allures de g ru yè re. La pellicul e d' ozo ne qui protège la vie végéta le et anim ale des rayons ultrav iolets émi s par le Soleil est aujourd ' hu i trouée e n deux e ndroits : au-dess us de l' Antarctiqu e, où la co nce ntrati o n d 'ozo ne stratos phérique a diminué de 50 % en di x ans, et au-dessus du Pôle Nord el de l'Europe, Oll une bai sse de 15 % a été enreg istrée entre janvier eL fév rier derni er. Si demain la vie étai t ex posée aux rayo ns des tructeurs du Soleil , la Te rre po urrait fo rte me nt resse mb ler à lIne rôtisso ire ... Les scie nt ifiques ti e nne nt depuis lo ngte mps les respo nsables: les hydrocarbures chloro flu o rés (Fréo n, fora nes . .. ) utili sés dans les bo mbes aérosols e t l' industri e du fro id. Libérés à la surface de la Terre, ces co mposés s'acc umul e nt dans l' atmosphère par suite de leur stab il ité ch imique et atte ignent la stratosphè re où ils se photodissocient. Ces réacti o ns ,
1
minute. Les courbes du climat sont e n effet fo rme ll es : la Terre qui réagissent alors avec ,' ozone s'est réc hauffée de 0,5 oC en à pour produire du dioxygène. pei ne plus d' un siècle et menaAu mili eu des années soixa ntece de se réchauffer davantage. dix , J' industri e mondiale proLa seule ex plication possible duisait plus d' un million de invoquée par les chercheurs: la tonnes d ' hydrocarbures chloroteneur en gaz carbonique qui a flu orés. Ac tu e lle me nt , bie n au gmenté de 70 ppm (parti e par que l ' usage du Fréon comme million) depu is le début de l'ère gaz propul seur dans les industrielle. À titre de comparaibo mbes aéroso ls soit très son, de 20 000 ans à l' aube de réduit. son utilisation comme industri elle, l' atm osphère l'ère liq uid e c ryogène dans les terrestre a co nnu un enri chi ssemac hines frigorifiques a tenment en C0 2 de 80 ppm. Le dance à augmenter. C0 2, essenti e ll ement issu des Ces gaz sont rejetés dan s (' atindustries e t des tran spo rt s, mos phè re lo rsque l'a ppare il absorbe le rayonnement infraest usagé, d'o ù un e producrouge que la Terre éme t vers tion annuelle avo isinant les l'espace. Résultat : la marmite 700 000 tonnes. Aux États- Unis, terri e nne se réchauffe. 7 mil les aé rosols propulsés aux CFC liards de to nn es de carbone sont so nt inte rdits depui s 1978. produits chaqu e année par l' acQuant au reste du mo nde, il ti vité humaine. Et avec le taux aura fallu la conférence mo nac tu e l d 'accroisse me nt (3 % di ale de Mo ntréal en 1987 po ur annue l), les modèles envisagent qu ' une déc ision so it prise à un doublement des é mi ss ions l'éc he lon pl ané ta ire. Promi s pour 2010, un triple me nt pour juré: les CFC devront être tota2050 . Tant que le pétrole et le lement banni s d' ici à l'a n 2000. charbo n brllie ro nt dans les chaudiè res, o n vo it mal qu e l mirac le purifi cate ur pourrait Planète c ha nge r le co urs des choses. transformée en Le gaz carbo nique n'est pas le cocotte-minute seul gaz susceptible de réchauffer la planète. Le méthane absorbe Malheureusement, ces polluants lu i aussi le rayonnement thero nt la vie dure. Leur durée de miqu e é mi s par la surface du vie avo isine les cent ans e n globe. Ce gaz, dont la concenmoyenne. Ainsi, mê me e n trati o n dans notre atm osphère a co mpt ant sur la suppress ion a ug me nté de 115 % de puis totale du Fréon industriel avant 1850, a un pouvoir réchauffant no tre entrée dan s le troisiè me 3,7 % foi s supérieur à celui du millé naire, les e ffe ts destrucC0 2. teurs des CFC déjà rejetés dans l'atm osphè re devraie nt se po ursuivre e ncore un siècle ... Entre-temps, l'effet de serre aura peut-être transfo rm é notre Frederika van Ingen planète en véritable cocottelibèrent des atomes de chlo re
..h'. ,
' 2· .
;: '. \.,.
COUP DE FROID SUR ,LES MODELES L'allalyse tle 40 ails tle mesures météorologiques révèle lUl net refroidissem ellt du climat dans l'Arctique. Vn résultat en totale c01ltradiction avec les simulations des conséquences lie l'effet de sel're sur les climats polaires. Cette déco uverte dev rait avo ir un grand rete nti ssement scientifique. Ell e es t po ur le moins inatte ndue. Car mê me si la plupart des cl imatolog ues reconnai ssent avo ir une confian ce limitée dans les résultats rég ionau x des simulatio ns, tous prédi sent que c'est au vo isinage des pôles que l' aug ment ati on de l' effet de serre devrait produire le plus fort réchauffement. Tous les modè les confi rme nt cette analyse, cel1ains an nonçant un e hau sse de 10 oC pour un e augmentati o n de 4 W/ m 2 du fo rçage radi atif atmos phériqu e (avec un do ubl e men t de la qu antité de C0 2 dan s l'air). La me nace que représentera it la dérive de l'effet de serre est le po nci f scie ntifi co-di vinato ire du mo me nt. Elle moti ve un gigantesqu e e ffort idéologiq ue , techn oc ratiqu e et po litique visant à intég rer la lulle co ntre les é mi ssio ns de C0 2 (qui pèsent 45 % du tau x de c roissa nce actue l de l'effet de se rre) dan s les re lati o ns géo poli tiques. Des co nventi o ns o nt été sig nées; o n e nvisage de réduire la co nsomm at io n de combus-
tibl es . Pourta nt , mal g ré un siècle et demi de rejets, auc un signe indu bitable de la catastrophe ann o ncée n'a été décelé. Se lo n les ex perts bien e n cour, les fluctuati o ns naturelles du climat masquerai ent le début du processus fatal. Pou r eux les do nnée s d 'observat iOl~ co mptent donc moins qu e les simulati o ns informatiques. La révélation d' un refroidissement dans l' Arctique dev ra it di squ alifier ce point de vue. Da ns ce milieu, ce ne se mbl e pas le cas. Pour pre uve , la ré dac ti o n du pres ti g ie u x he bdo madaire Natu re a atte ndu c inq mo is ava nt de publier la no uve lle et a jugé nécessaire de la fa ire précéder d' ull «contre-feu » rédi gé par le professeur J . E. Wa lsh, de l' université d' Illinois. Ce derni er y récuse la portée du phéno mène mesuré en s'a ppu ya nt s ur de ux simul ati o ns e ffectu ées par des spéc ialistes de l'évalu atio n des modèles. Le re fro idi sse me nt arc tiqu e peut être re li é à certaines variati o ns du climat dans l'h émi s phè re Nord du rant les derni ères décenn ies. Les plus no tables conce rn e nt les moyenn es des extrema sai son,~i ers de la te mpérature au x Etats-U ni s de puis 195 1. Hormi s la hausse printanière et le re froidi sse me nt hi ve rnal l'évolutio n confirme les prévi~ sio ns d'A rrhé nius, le scientifique s uédo is qui avait prédit une augmen tatio n de la nébulosité te ndant à resserrer les éca rts de te mpérature. De fait , le tau x d 'ennuage ment a augme nté de que lques po ints s ur
la pé ri ode , sauf au prin te mps, où il es t resté co nstant. La hau sse de l'effet de serre ex pliquerait a lo rs le réc ha uffe me nt dura nt celte saison. Malgré le resserre ment de ses flu ctua ti o ns, la te mpérature hi vernale tend à baisser sous l'effet d u re nfo rce me nt de l' influe nce polaire durant les mois les plus froids; la fréque nce des vag ues de froid atte ig nant le s ud des États- Unis durant la trentaine 1959- 1989 est d'ai lleurs plus é levée que d ura nt to ute péri ode de mê me durée des ce nt derni ères années. Le réchauffe me nt o bser vé e n a ltitud e s'ex plique dans le cadre de la théorie des anticyclones mobi les polaires. So n auteur a noté une accélération de l'é mi ssion de masses d ' air fro id et dense e n provenance du pôle. Le nu x d'a ir moins dense d 'ori g ine te mpérée compensant ces dépm1s augmente donc en propo rti o n, d ' oll l'échauffeme nt s usjacent. L'o rig ine du re froi di sse me nt polaire reste à définir. Dans ces colo nnes (S. el A. nO 550), j 'ai réce mme nt évoqué le ri squ e que les enj e ux de la « lutte co ntre l'effet de se rre » ne co nd iti on ne les th è mes de recherche sur le cl imat. Sacha nt que les données d 'observati o n prése nt ées ci -dess us n' appara issent pas dans les rapport s offi c iels (ce ux de l' IPCC) et co nsidérant la manière partic uli ère dont une rev ue scienti fiqu e de ré fé re nce comme Na ture traite une informati on « gênante », force m'es t de conc lu re q ue ce ri sq ue n'est pas imag inaire. Y ves LENOIR
UNITÉ 83
LES SALAIRES ET L'EMPLOI
DOMAINE: SCIENCES ÉCONOMIQUES ET JURIDIQUES
Documents : 1. « Les salaires et l'emploi », Alternatives Économiques, décembre 1994. 2. « Le travail est-il trop cher? » , Alternatives Économiques, décembre 1994. 3. « Le ras-le-bol des salariés non cadres » , L'Événement du Jeudi, février 1995. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15 Exercice 1 Vous ferez une SYNTHÈSE de ces documents en 240 mots environ. Pour cela:
Vous dégagerez les idées et les informations essentielles qu'ils contienne~t . vous les regroupe.rez.et les classerez en fonction du thème co mmun à ces documents et vous les presenterez avec vos pIOplCS mots,
SOLIS
Forme d' un nouveau texte suiv i et cohérent.
VOliS donnerez un titre à votre synthèse.
Attention! _ Vou s devez rédiger un texte unique en suivant un ordre qui vous est propre, et non mettre troi s
résumés bout à bout.
Vous ne devez pas introduire d'autres idées ou info rmations qu e celles contenues dans les documents, ni faire de commentaires personnels. . _ Vous pouvez bien entendu réutiliser les mOls-clés des docum ents, mms non des phrases ou des passages entiers.
Exercice 2 Vous répondrez de façon précise aux cinq questions posées, sans reprendre de phrases des documents.
Questions 1. D'après le document nO l , commen t la croissance peut-elle favo riser la création d'emplois?
[environ 5 lignes] 2. Selon le document nO2, à qu el ni veau le travai l est-il « trop cher », et quelle est la co nséquence
de cet état de rait? [environ 5 lignes] 3. Quelle similitude d'analyse voyez-vous en tre les documents nO 1 et 2 ? [environ. 6 lignes] 4. Auquel des deux premiers documents le document nO 3 est-il le plus co mparable? Expliquez.
[environ 6 lignes] S. De ces trois documents, quel est celui qui correspond le mieux à votre point de vue personnt sur la question des salai res? Expliquez en quoi .vous vous se~lt~z prec. he de .l:anal yse. ~résen~ e, ~n souli gnant également les différences et en faisa nt les restnctlons necessalles. [ellvlIon. 8 ltg/1.e.\ ]
Grille d'évaluation de la synthèse : voir page 100 Barème des questions (sur 20)
question 2 : 3 points
question 4 : 4 points
question t : 4 points
question 3 : 4 points
question 5 : 5 points
par Philippe Frémeaux uestion posée à un ouvrier d'Alsthom Belfort en grève depuis trois semaines par un journaliste d' une radio privée nationale: « Ça ne VOLIS dérange pas defaire grève alors qu 'il y a encore trois millions de chômeurs? ». Revenons sur le syllogisme à la base du raisonnement de notre confrère : s' il y a du chômage, c'est que les salaires sont trop élevés; or, vous ex igez des hausses de salaires; donc, vous êtes complices du maintien d' un chômage élevé. Raisonnement nu\. Le coût du travail est peutêtre un frein à l' embauche pour les employeurs qui hésitent à créer de nouveaux postes de travail , mais la situation chez GEC-Alsthom n'a ri en à voir: on a d' un côté une entreprise qui fait des bénéfices substantiels, avec un carnet de commande bien rempli , et de l'autre, des salariés qui réclament leur part du gâteau en profitant d' une situation qui leur est enfin favorable. Sachant que la reprise est hésitan te et que le go uvernement nous invite sans relâche à consommer davantage, la conclusion s' impose: les salariés de GEC-A lsthom montrent le bon exemple en réclamant un pmtage des revenus plus favorable au travail et donc à la consommation. De quoi se souvenir du bon temps de la croissance fordiste, lorsqu ' une juste répartition des gains de productivité permettait d'accroître le pouvoir d'achat, assurant ainsi la croissance et l'emploi, ce qui incitait les entreprises à investir encore, d'où de nouveaux gains de productivité, etc.
Q
Inutile de culti ver la nostalg ie: il ne suffira pas d' augmenter massivement les salaires pour que
tout aille mieux dans le meilleur des mondes et pour que le chômage di sparaisse par la simple dyna mique de la croissance. Reste qu 'après di x ans de désinflation et d'accroissement des marges des entreprises, alors que le commerce ex térieur affiche un excédent flatteur, une hausse des salaires apporterait aujo urd ' hui un utile soutien à la reprise et donc à l'emploi . Sans remettre pour autant en cause les capacités d' investissement des entreprises. Il est bon que les rares salariés qui di sposent des moyens de se faire entendre réclament aujourd'hui de meilleurs salaires. Et totalement fallacieux de justifier le maintien de l'austérité salariale par la nécessaire solidari té avec les chômeurs. Ce n'est qu ' un prétexte pour poursuivre une politique économique déflationniste qui signifie moins de croissance et plus d' inégalités. La croissance attendue ne nous dispensera pas de mener une vigoureuse politique de l'emploi , c'est sûr. II est tout aussi certain que cette politique supposera une forte solidarité et donc une redi stribution des revenus, afin d'accompag ner une nouvelle distribution du travail et la créatio n de nouveaux emplois. Mai s ça, c'est au go uvernement d'en décider et d'oser en faire payer le prix. À tous les Français et à tous les revenus. Et pas seulement aux salariés d'Alsthom.
UNITÉ 83
Exemples internationaux à la clé, le coût du travail serait trop cher en France et serait la cause du chômage de masse. En fait, sous couvert d'amélioration de la compétitivité internationale des entreprises, c'est surtout le développement des petits boulots de service que visent les partisans de la suppression du SMIC.
Le ras-le-bol des salariés non cadres
LE TRAVAIL EST-IL TROP CHER?
Le feu couve sous la cendre. L'automne a vu la première flambée des revendications salariales. Les petits salaires en ont assez. Ils sont, avec les chômeurs, les laisséspour-compte de la reprise.
par Denis Clerc
n
Insuffisamment flexibles, les salai res? Cel1es, un employeur ne peut imposer une diminution du salaire minimum et des cotisations de salaire à son pe rsonnel sans l'accord patronales, la générosité des allocaexplic ite de celui-ci. Mais il n'est obligé de les lions de chômage eL certaines pénuaugme nter que si le barème fi xé par la ries de main-d 'œuvre qualifiée qui convention collective est lui-même revu à la " ,freinent la création d 'emplois hausse au niveau de la branche professionnelle. ' - " duralJles.» C' est net et sans nuances. Or, e n ra ison de la montée du chômage et de Et comme ça émane du Fonds monétaire interl'affaibli ssement syndical , ces national, le jugement n'est pas sans Aucune augmentations conventionne lles conséquence. Il rejoint, d'ailleurs, ont été d ' une fa iblesse insigne des expériences un sentiment assez répandu dans les milieux patronau x et chez les tentées d'emplois depui s deux ans. Exe mple: les économistes: le chômage de masse sous le SMIC n'a barèmes de la convention collecen France ne résulterait pas d' une entraîné de reprise ti ve n' ont pas été augme ntés dans la presse depuis juillet 1993 significative évolution de type structurel (le changeme nt technique qui détruit dans les catégories (et ils ne l'avaient été que de 1 % à cette date). Conséquence: dans iné luctable me nt plus d'emplois visées la grande majorité des cas, les qu ' il n'en suscite, par exemple), salaires se sont bornés à suivre le coût de la vie. mais des effets pervers d ' une politique sociale
e sont essentiellement le niveau élevé
trop généreuse, qu ' il s'agisse du SMIC oU de l' inde mnisation du chô mage. Le raisonnement qui sous-tend cette conviction est simple : en bloquant les évolutions éventuelles à la baisse, le salaire minimum empêche que les candidats les moins bien lotis (en termes d'expérience professionne lle, de formation ou d' e ffi cacité) puissent espérer être e mbauchés. Faute de s' effectuer par les prix, la régulation du marché se fa it par les quantités . L'insuffisance de flexibilité des salaires à la ba isse engendre le chp mage.
En outre, rien n' interdit à un employeur de réduire la rémunération d' embauche au regard de celle jusqu'alors pratiquée dans l'entreprise pour une qualification ou un poste analogue. La seule limite à ce « moins-disant salarial » est le salaire minimal catégoriel de la convention collective. Or, force est de reconnaître qu ' avec la montée du chômage, les employeurs ont eu tendance à durcir leurs conditions d'embauche.
[ ...]
Dossier dirigé par Luc
BEIlNAIW
Is n 'o ~t j amais dro it au x couvertures des magazlIlcs et ce sont pow1anl eux qui peinent le plus: employés, ouvriers, smicards. Sans leurs effol1s et leur savoi r-faire, la France ne rerait pas partie du petit clu b très fermé des pays les plus riches d u mo nde. Mais la société française n'est g uère généreuse avec eux et, avec la récess ion, leurs fins de mois sont de plus en plus problématiques. Taraudés par la peur du chômage, ils se sont longtemps tus, mais aujo urd ' hui la révo lte g ronde. « J 'ai honte de Illon salaire », avoue C lara, 2 1 ans. E mployée dans le to uri sme à Paris, e ll e se débrouille, pénibl ement. «( Seule, je Il e sais pas comment jeferais. Par chal/ce, je vis avec Illon ami, if Asnières. Chaque week-end, je remplis 11Ionfrigo en retournant en province chez mes parents, et en ramenant des fruits du verger de 1I10H grand-père, ainsi que de la viande de la boucherie de 1110n père. »
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Co mme C lara, ils sont des millio ns e n France à interpréter, chacun à sa faço n, le blues de la crise. Selo n le mini stère du Travail , e n avril 1994, un o uvri er gag ne en moyenne 8 343 F par mo is brut, soit à peine moins qu ' un employé (9 040 F) el bien
plus qu 'un smicard (6 009 F). Pas facile de boucler son budget lorsqu 'on est magasin ier, coursier, agent de producti on ou infirmière, comme le montre la plo ngée qu 'a effect uée Hew itt Associates po ur l'Événemell1 du Jeudi dans les salaires des no ncadres.
Quand on est en bas de l'échelle des salaires, il faut savoir user du système 0 et se serrer les coudes. Virg inie, 32 ans, fo rfaitiste chez un tour-opérateur, n'est jamais libre le samedi; 6 900 F net par mo is, ce n'est pas assez pour vivre dan s la capital e. Alors, e ll e fait des ex tra dan s un res taurant. Frédéri c, 27 an s, encadreur q ui do it se conte nter
de 7 000 F net, vit chez ses parenls. PetilS boulots occasionnels, dépenses réduites au strÎctmÎnimulll, coup de pouce de la fami lle permettent seul s de voir venir. ..
Un e a usté rité d 'a ut a nt mo ins bie n véc ue qu ' « ouvriers et employés allltout j uste maintenu leur pOl/ voir d'achat en /994 », note AnneLaurence Ghuilamil a, d' Hewi tt Associates. Alors, mainte nant que le début de la reprise po inte, on sent percer dans le pays des impatie nces trop long temps retenues. « 1 500 F pour tou s », la revendication des jeunes ouvriers de G EC-Al sthom en grève cet automne a surpris, comme si elle sortait du grenier aux souvenirs. De l'époque o ll les grèves n'avaien t pas seul e ment pour but de défendre l'emplo i, oll ils éta ient des ce ntai nes de milliers à scander« Pompidou, des sous» ou « G iscard peut payer ».
~
. ,.
L 'É vÉNEMENT o u
J EUDI,
16 ,lU 22
nJ.vNIt:R
1995
UNITÉ 83
18-25 ANS •• LES DÉBOUSSOLÉS Les Américains les ont appelés « génération X ». En France aussi, ils cherchent leur identité, DOMAINE: SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
Documents: . 1. « 18-25 ans : les déboussolés », Le Nouvel Observateur, 8- 14 avnl 1993 .. 2. « Le rêve: décrocher un travail utile », Le Nouvel Observateur, 8- 14 avnl 1993. 3. «La génération très égoïste de nos parents » , Le Nou vel Observateur, 8- 14 avnl 1993. Durée totale de l'épreuve: 2 heures 15 Exercice 1 Vous ferez une SYNTHÈSE de ces documents e n 200 mots environ. Pour cela: vous dégagerez les idées et les informations essentielles qu ' ils contiennent, ~vous les regrouperez et les classerez en fonction du thème commu~ ~ ces documents et vous les presenterez avec vos propres mots, sous form e d' un nouveau texte SUIVI et cohérent.
Attention! Vous devez rédi ger un texte unique en suivant un ordre qui
VO LIS
est propre, et non mettre des
résumés bout à bout.
Vous ne devez pas introduire d'autres idées ou informations que celles contenues dans le document, ni faire de commentaires personnels. . Vous pouvez réutiliser les mots-clés des documents, mais non des phrases ou passages entiers.
VOCABULAIRE
.
baby.boom : augmentation brusque de la natalité; ANPE : Agence . NatIOnale Pour l' Emploi « novo/éliser » : néologisme formé sur Novotel (chaîne d' hôtels françaiS) .
Exercice 2 Vous répondrez de façon précise aux cinq questions posées, sans reprendre de phrases des textes.
Questious 1. (Document n° 1) Expliquez et justifiez l'expression
5
Qualité linguistique (expOSé + cm reticn) - compétence IlI1guist iquc : • phonélique, prosodie, fIuidil é • morpho-sYlllaxe • • •
degré d'élaboralion du discours' richesse du lexique ' élaboration des phrases aptitude à varier l'expression
5
4. Les sujets É,tant donné la place occupée par les dossiers de doc cl exemples po ur cette unité 84 On trouve 'a d . uments, nous avons da restrei ndre le nombre 14 ' ' I( onc cI-après' - ' . ~uje[~ d 'exp~sé accompagnés d'un dossierthémati ue ~, , ',' _ ICPlOd utl le glllde à l 'att~ntion de l'examinate ur) ; q (p Ut le plemlel d entre eux, nous avons également quelques exemples de sUjets sur simple intitulé.
.,
DOMAINE: SCIENCES DE LA VIE ET MÉDECINE
Dossie,' : « Mourir, la belle affaire, mais vieillir! » Documents: 1. « La lutte contre le vieillissement » , Le Poinl, l7-23 avril 1993. 2. « Les bonnes affaires du rajeuni ssement », Le Point, 17-23 avril 1993. 3. « L' Alzheimer ne tue pas », Le Nouvel Observateur, 15-21 avril 1993 .
, Consigne aux candidats 1. Vous
VOli S
attacherez tout d' abord à construire un EXPOSÉ ordonné sur le thème qui vous est
proposé: vous vous aiderez des documents proposés ~ en aucun cas cependant vous ne devrez vous limiter à un simple commentaire des documents ! votre exposé devra comprendre une introduction et une conclusion et mettre l ' acce nt sur quelques
points importants (3 ou 4 maximum). 2. Vous aurez ensuite un entretien avec le jury. Cet entretien reprendra, pour les approfondir. certains
aspects de votre exposé.
Durée de l'épreuve: préparation : 60 minutes - passation: 30 à 40 minutes.
Canevas d'entretien pour l'examinateur Le présent canevas Il' est constitué qu 'à titre indicatif, pour aider l'examinateur dans la conduite de ['entretien. Quelles sont les différences de traitement du thème dans les trois textes proposés? Demander au candidat de présenter brièvement les principales pi stes de la rec herche an livieillissement. Quel langage utilise la publicité pour les produits cosmétiques? Pourquoi? . D' après le documen t n° 3, qu elles seraient les conséqu~nces de l' accrOIssement ~e I~ IOngé7lté ? _ Demander au candidat de commenter la phrase: « MalS ce ne sont pas des mOlts-vlvants . [ ... ] Un diagnosti c d'Alzheimer, c'est comme un e co ndamnation. » (document nO.3) ~ Pensez-vous que les médecins fassent toujours bien la différence entre « sOigner pour confe~er un e meilleure qualité de vie » et « l'inutile acharnemen t thérapeutique pour la prolonger coute que coûte» (document n° 3) ?
LA LUTTE CONTRE LE VIEILLISSEMENT La IUlle contre le vieillissement pathologique pourrait nOliS amener 11 mourir en pleine santé vers 120 ans, puisque telle cst la longévité maximale supposée de notre espèce. Sur ce front, l'âge d'apparition des maladies vasculaires et dégénératrices ou des accidents cérébraux ne cesse de reculer. L'espérance de vie s' allonge donc, même si de grands progrès restent à faire pour prévenir le vieillissemen t lié aux maladies chroniques invalidantes (Alzheimer, sclérose en plaques ... ). Selon les spécialistes, l'élimination de l'ensemble des cancers et des maladies cardio-vasc ulaires ne donnerait que 14 années de vie supplémentaires en moyenne. Pas si mal, mais rien à voir avec une autre voie de recherche, plus ambitieuse. Elle consiste, elle, 11 agir di rectement sur notre patrimoine génétique. Le gai n ne se chiffrerait pas en années, mais en décennies. Une perspective vertigi neuse. Voici, pour l'heure, les principales pistes de recherche anti-vieillissement. LE RÉÉQUILIBRAGE HORMONAL
L'efficacité des traitements hormonaux proposés aux femmes ménopausées pour compenser la carence en œstrogènes n'est plus à prouver. Chez l'homme, la sécrétion de testostérone ne s'interrompt pas brutalement, mais elle diminue avec l'âge, de façon
variable, selon les individus. « Les injections de testostélVl/e augmentent la masse lIlusculaire et l'activité sexuelle, mais aussi les risques de callcer de la plVstate, note Françoise FORElTE, chef de service à l'hôpital Broca (Paris) et directri ce de la Fondation nationale de gérontologie. Il est dOliCimpossible de les plVposer de jàçoll systématique. » D'autres hormones, l'âge venant, voient aussi leur production se réduire. Les chercheurs tentent donc d' identifier des substances susceptibles de restaurer le « profil hormonal » de la jeunesse. [... ]
LA LUTTE ANTI-RADICAUX LIBRES
Les radicaux libres seraient les principaux responsables du vieillissement. Produits spontanément par not re métabo lisme, ce sont des composés instables qui oxydent tout ce qu ' ils rencontrent, et principalement les membranes cellulaires. Fort heureusement, noire organisme dispose d'antidotes naturels. Les vitamines E, C, et les bêta-carotènes sont des anti-oxydants efficaces, et certai nes enzymes se chargent de réparer les dommages occasionnés. Mais ces dernières perdraient de leur activité au fil des années. D'ailleurs, l'étude d'animaux sélectionnés pour leur longév it~ montre qu'ils produisent
tous, en quantité exceptionnelle, l'une de ces enzymes an ti-oxydantes. Autre piste celle d'une substance chimique capable d'éponger les radicaux libres et d'éviter leurs méfaits. Déjà expérimentée chez l'animal, elle aurait une action positive. Reste à mettre au point un médicament utilisable chez l'homme. « Mais ilnefallf pas oublier qu'aucl/ne thérapie Wlliradical/X libres /l'a e/lcore pennis d'oblenir des résultats cliniques », précise le docteur FORmE. LE RÉGIME HYPOCALORIQUE
Les souris qui ne reçoivent que 60 à 70 % de leur ration alimentaire normale vivent en moyenne 55 mois, contre 36. D'une façon générale, les mammifères soumis à une restriction calorique sont en meilleure santé et développent moins de cancers que les autrcs. L'effet positif d'un tel régime s'expliquerait principalement par une réduction du nombre des radicaux libres formés et par une efficacité accrue des défenses immunitaires.
LE PONTAGE DES PROTÉINES Le sucre est un carburant indispensable à l'organisme, mais c'est en même temps un starter du vieillissement. Sous son effet, les protéines - les briques du corps - s'agglutinent. Résultat: les artères se durcissent, le cristallin s'opacifie, les os deviennent cassants, les poumons et les reins fonctionnent moins bien... Des chercheurs tentent donc de trouver des substances ~ l1lpêchant ce « pontage » des protéines. C'est le cas du chrome, qui normalise la glycémie.
UNITÉ 84
LA VOIE DES GÈNES
des champignons microscopiques qui
Ils sont nombreux à être impliqués,
Cil sont porteurs. Thomas JOHNSON
plus ou moins directement, dans le vieillissement. Et la chasse est ouverte.
En
« Chronos»
France,
le
projet
consiste en l'étude
(Université du Colorado) a réussi, lui, (1 allonger de 70 %la durée de vie de petits vers - les nématodes - en provoquant une mutation au sein
de rami lles de nonagénaires, afin de trouver d'éventuels gènes pmticuliers.
d'un gène spécifique du vieillis-
Michael
L'équipe de Pierre-Marie SINET (laboratoire de biochimie génétique
JAZWINS KI
(Université de
Louisiane) a découvert, chez des levures, un gène de longévité. Il augmenterait de 30 %la durée de vie
sement.
Car la présence d'un troisième chromosome 21 provoque, entre
autres, un vieillissement accéléré. Et l'un des gènes présents sur ce chromosome surnuméraire produi t, en excès, une enzyme normalement
chargée de neutra liser des radicaux libres, maisqui, dansce cas, pourrait être toxique pour le cerveau.
de l'hôpital Necker-Enfants Malades, à Paris) s' intéresse au mongolisme.
Anne JEANBLANC Li,
PO/N'I;
17-23 AVRil. 1993
LES BONNES AFFAIRES DU
RAJEUNISSEMENT vant, l'actrice Laura
ANTON ELU
avait tous les atours de la belle Italienne de 50 ans. Après, elle avait les lèvres gonflées, les yeux
nettoyer, les protéger, les maintenir en bon él.at, en modifier l'aspect, les PGlfumer ou en corriger ['odeur ». Mais jamais il n'est question de
rajeunissement!
tuméfiés; un œdème du visage et
de la gorge lui a même provoqué de graves difficultés respiratoires. Entre les deux, il y a eu ce satané traitement anti-rides
imposé par un producteur. [ .. .] «
On peut vieillir avec grâce, mais pas rajeunir »,
soupire Robert ARON-BRUNETIÈRE, l'un des plus célèbres dermatologues parisiens. Le jargon pseudoscientifique utilisé pour vendre des cosmétiques n'y change rien. La nwde aujourd'hui est aux anti-radicaux libres. Et demain? » Le
Code de la santé publique interdit d'ailleurs aux crèmes de tout poil de se targuer d'un quelconque pouvoir de rajeuni ssement. Comme produits cosmétiques, leur action doit se limiter aux parties superficielles du corps « pour les
,
« L'ALZHEIMER NE TUE PAS»
Robert ARON-BRUNETtÈRE renchérit: « J'accl/se la marée des produits bidon qui prometlent des miracles à coups de mots ronflants vides de sens. Com.ment voulez-vous que le public se méfie? »Évoquant les notices qui accompagnent ces produits, il s' indigne carrément. «Ces textes sont remarquablement discrets sur la nature des "principes actif'i" el d es ''facteurs
biologiques exclusiJs" qu'on vous propose. Quels sont-ils ? En quoi sont· ils ultrapelformants ? Pourquoi sont-ils exclusifs ? Vous ne le savez jamais. Il es! possible. du reSl.e, que personne ne le sache. » [ .. . ]
Patrick
COQUIDÉ
\
LE PO/N'I;
/7·23 AVRil. /993
Ü;~~~~~~~-~~~~
'i l est bon de rappeler que la vieillesse n'est pas une maladie, que la plupart des personnes âgées traversent le temps sans y lai sser trop de plumes, il serait imbécile de continuer plus longtemps à pratiquer la politique de l'autruche sur les conséquences de l' accroissement de la longévité. 15 % des Français ont d'ores et déjà dans leur fa mill e proche un parent âgé souffrant d'un problème de dépendance aigu. La démence d'Alzheimer, une des pathologies les plus fréquentes du grand âge, touche une personne de 85 ans sur 5. On estime à 350 000 le nombre de gens qui en sont attei nts. Il s seront 500 000 en l'an 2000 .. . [ ... ] Dans le service, 80 % des malades sont atteints par une démence d'Alzheimer. Des femmes, en immense majorité, parce qu'ell es vivent plus longtemps . L'alzheimer ne met pas à l'abri du stress, au contraire. « C'est un patient qui se retrouve dans un endroit inconnu, explique le docteur Dorin FÉTÉANU , avec des gens qu'il n 'a jamais vus auparavant. Ces gens lui disent : il faut mangel: Mais lui, il n 'a pas faim.
S
Ces gens lui donnent des pilules bizarres, alors que lui, il se sent en pleine forme. Il veut faire ses courses, comme d 'habitude. Mais les portes sont fermées ... » L'alzheimer ne met pas à l'abri du besoi n d'affection el d'échange: « Les mots lui manquent, continue le médecin. Il reste les gestes, les caresses, les sourires, les regards pour dire quand même. » La douleur, la tristesse, la joie, toute la gamme des senti ments demeure, derrière l' o pacité de la commu nication. « Mais ce ne sont pas des morts-vivants l, s' insurge le docteur FÉTÉANU, sur la défensive. Un dia gnostic d'AlzheinteJ; c'est comm.e une condamnation. Tout le monde baisse les bras. L'ophtalmo ne va pas opérer un dément d'une cataracte, alors que sa vue, ses sens, c'est plus ùnportant pour lui que jamais. On ne sait pas guérir cette maladie, c'est vrai, mais on sait la stabiliser cl un certain seuil, rééduquer pour une meilleure insertion sociale. Cyniquement, on pourrait se dire que si on ne soigne pas ces malades, ils vont mourir plus vite. Mais non, conclut le médecin, l'alzheùner ne tue pas! »
Dans le service du docteur SEBAG-LANOË, on in siste sur la différence qui ex iste entre soigner pour conférer une meilleure qualité de vie - le rôle même du gériatre et l'inutil e acharnement thérapeutique pour la prolonger coûte que coûte. Avec les maigres moyens du bord , on se bat pour qu'il n'y ait pas d' anti chambre à la mort. Parce qu 'on trouve plus de profondeur dans cette bonne vieille lapalissade « cinq minutes avant sa mort, il était vivant» - que dans toutes ces mousses médiatiques sur le droit de mourir dans la dignité. « La dig nité, s'agace le psychiatre Alain CAZAS, où commence-t-elle, où finitelle, si ce n'est dans le regard des autres ? C'est grave, ce déni d'humanité, ces critères terro ristes d'une société-spectacle ! Tous ces sous-entendus rampants se branchent si bien avec les préoccupations économiques du moment ! Bien sûr l'euthanasie : les vieux coûtent cher, ne rapportent rien, sont de plus en plus nombreux ... »
Chantal de RUDDER
UNtTÉ B4
« ... ~es barbares se sont convertis au Christ el que leurs chefs par la violence ou par la crainte veuillent les ramener à l'idolâtrie, les Espagnols, pour ce motif, s'ils ne peuvent en venir à bout autrement, ont le droit de déclarer la guerre ct de contraindre les barbares li renoncer à cette injustice. S'ils .s'obstinent, l'on peut appliquer les lois de la guerre et dès lors quelquefois déposer les princes. Voilà IlIl tmisième titre qui Ile se JOllde pas seulement sllr la religiol/ mais sur l'amitié et la société III/lllaille ... ,(François de VITORIA, 1480-1546) 1.
DOMAINE: SCIENCES JURIDIQUES Dossier: « Le droit (ou le devoir) d 'assistance (ou d'ingérence»> Documents : Extraits de : Le droit dans les relations internationales, RAMSÈS 93.
Ce texte du domi nicain François de VITORIA illustre la permanence de ~n de l'intervention d' humanité, ainsi que son lien étroit avec le problème de la « guerre juste».
Consigne aux candidats Vous préparerez un EXPOSÉ sur le thème proposé. Votre exposé devra présenter un e réflexion ordonnée sur ce suj et. Il comportera une introducti on et une conclusion et mettra en évidence quelqu es points importants (3 ou 4 maximum). Les documents dont destin és à vous aider dans vot re préparati on, mais VOLIS pouvez également intro-
duire des informations, idées ou co mmentaires personnels. En aucun cas vous ne devez vous limiter à un simple compte rendu des documents !
Déroulement de l'épreuve: VO liS présenterez d' abord votre ex posé au jury, ensuite le jury vous posera quelques question s et s'entre tiendra avec vous à propos du contenu
de cet ex posé. Durée de l'épreuve: préparation: 60 minutes - passati on: 30 minutes.
,
- Où l'ingérellce eommel/ee-t-elle, s'arrête-t-elle ? Tout échange, toute relation contient dcs possibilités d'ingérence. Le conseil, l' invitation, la pression discrète constituent-ils des ingérences?
La Illultiplication des interdépendances entraîne, ilJlE:!!e des formes très di verses d'ingérence ou d'assistance. Ainsi les moyens d'information, les images de la télévision peuvent être ressenties comme des ingérences, dans la mesure où ils sont susceptibles de déclencher ulle cascade de réactions : émotions des opinions publiques, demandes de mesures gouvernementales, internationales. De même l'instauration de règles économiques et financières internationales, la création d'institutions (Fonds monétaire international) imposent des contrôles donc des interventions.
Ce que confirme ce texte, c'est que toute communauté, com prenne des monarchies (Sain te-Alliance en des États socialistes (doctrine BREJNEV, 1968), des ~È-;;
Interrogations soulevées par les notions d'ingérence et d'assistance Quelles situations requièrent l'assistaI/ce 01/ l'illgérence ? D'une part, l'in..Qignalion est terriblement sélective et passagère. Les boat people oules Kurdes nous touchent, mais les souffrances du peuple cambodgien, au temps des Khmers rouges, ne font l'objet d'aucune retransmission immédiate de la télévision. L'indignation se cristallise sur des images dramatiques mais perçoit malle malheur quotidien, organisé. D'autre part, le droit d'ingérence tend à être sans limites. C'est, par exemple, la 1I0tioll d'ingérence écologique qui appelle des interventions multiples (marées nOIres, catastrophes nucléaires, préservation de la forêt amazonienne ... ).
Alors une autorité internationale, qui déterminerait les situations réclamant assistance ou ingérence, est-elle concevable? L'Organisation des Nations Un ies, fondéc sur l'égalité souveraine des États, pourrait-elle être le cadre de ces nou velles règles du jeu?
QI/elle ligne de partage elllre l'II/Imallitaire et le politique ? OLI j'humanitaire s'arrête-t-il ? Où le politique commencet-il ? La réponse n'est jamais simple. En ce qui concerne les catastrophes naturelles, l'intervention humanitaire paraît aller de soi. Mais, comme l'illustre le tremblement de terre d'Armén ie en 1988, un tel désastre peut avoi r des conséquences politiques, en soulignant les carences du pouvoir central, de l' Année rouge, en exaspérant les haines ethniques. L'Union soviétique de S'l'A UNE ou de BREJNEV n'aurait jamais permis à l'étranger d'être le témoin de ces faiblesses, de ces divisions! Dalls le champ politique , une intervention peut-elle être strictement humanitaire? Par exemple, en 1991, les secours apportés aux Kurdes, pourchassés par l'année de Saddam HUSSEIN, ne contiennent-ils pas, aux yeux de ces pauvres gens, un engagement politique, leur assurant enfin d'être maîtres de leur destin? Suffit-il de fournir des vivres, des médicaments, des tentes pour régler un problème fondamentalement politique, celui des droi ts des Kurdes d' Irak ? QI/elles illstances pOlir menre en œuvre l'assistance ? L'Étal peut-il agir en matière humanitaire? D'un côté, toute action d'un État est par nature politique, c'est-à-dire peu dissociable d'intérêts. De l'autre, «seille J'action hUlI/anitaire d'État, le réseau diplomatique bilatéral et II/ullilatéral de /a France, l'obstinatio/l des juristes mis cl la dispositioll du gouvernement Ol1t permis le Sl/ccès de leI/es iniliarives (résolutiolls ell matière (/'assislallce hUlI/allitaire, coordinatioll de l'aide d'urgellce ) »3.
Le 19 décembre 1991, l'Assemblée générale des Nations Un ies adopte une résolut ion créant Ull poste de coordinateur illlemalionai chargé des affaires IWII/a/lifaires. Le texte de la résolution reflète les pl~ns du Tiers-Monde l'aide human itaire sera Fournie avec le {( cOJ/sentemel11)} du pays touché, {( en prillcipe )} sur la base de son appel. Lcs Ocçidentaux souhaiteraient, selon la formule d'un diplomate Français, Ull « SAMU aux dimensions II/olldiales »4. 2. René Jean Dupuv. « L'ingéfl:nce intcmalionalc. jU5qu'où ? Le droit d'a~ ist3ncc humanilaire », tllldc.f.jam·icr 1992. p. 15-23. 3. Bcmard KOIJCUNER. « L'État peul·il êtfl: humai n ? », Lihér(ltioll. 29 févricr· ICf mar.; 1992, p.S. 4. Afsanc BASIR PoUR. ~ La créalion d'un roSIC dc coordination ch~rgé dcs affaires humanilaifl:s suscitc la mélïance des nou·alignés n. IR MIll/rie. 22-23 décembrc 1991.
Le domaine de l'expression et de la protection des droits de l'homme connaît une très profonde évolution dans les relations internationales.
Toutefois, les droits de l'homme confi rment l'interpénétration croissante des ordres juridiques nationaux et d'un ordre juridique international encore très flou. Tout État peut refuser de se soumettre aux règles internationales; mais cela
Le système international reste fait d'États-nations souverains. La promotion des droits de l'homme ne peut se réaliser sans la
suppose qu'il se développe en autarcie. Or, en cette fin de xx csiècle, toutes les tentatives autarciques - de l'Union soviétique de STALINE à la Chine de Mao ZEDONG , du Cambodge des Khmers rouges à l'Iran de KHOMEI NY - ont échoué.
coopération des États, premiers garants de ces droits. De même les nations existent et rien ne peut être bâti en les ignorant. Encart 11.4.4
Textes-clefs relatifs au droit (ou au devoir) d'assistance humanitaire - Charte des Nations Unies, article 2, alinéa 7 :
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« Aucllne disposilioll de la présente charte Il 'alltorise les N(l/iol/s UI/ies il imervenir dalls des affaire.\· qui re/èvelll esselltiellement de la compétellce lIa/ùmale d'IIII É/(lIl1i n'oblige les membres il soumettre des affaires de ce genre fi ulle procédure de règlemenl al/ /enlle de la {Jrésellfe charte ; toutefois ce prillcipe Ile porte en riell alteillte il l'applica/ioll des mesures de coercitioll prévues ail chapitre VII ».
- Résolution de l'Assemblée générale de l'ONU 2625 (XXV) du 24 octobre 1970 SUI' les relations amicales entre les États : « AIICUII État IIi glVupe d'États Il 'a le droit d'intervenÎl: directemel/l 01/ illdircctemem pou/' quelque rai.\'On que ce soir, dallS les affaires illtérieures ou extérieures d'Illlal/tre État. EII cOl/séquellce, 1/01/ seulement l'imerl'el/tioll armée, IIUlis aussi Ioule al/Ire forme d'il/gérence 011 toute mel/ace dirigée con/re la persolllUllilé d'un Étal ou CO/ltre ses élémelll.\· politiques, économiques et cl/lwre/s, som commires ml droit international » .
- Résolution de l'Assemblée de l'ONU 43/ 131 du 8 déccmbre 1988, sur l'assistance humanilaire aux victimes des catastrophes naturelles et situat ions d'urgencc du même ordre : « L'A ssemblée générale,' 1. Réaffirme l'impor/(ll/ce de l'a.uistal/ce hl/manitaire pOlir les victimes de carastlVphes naturelles el situations d'urgellce du même ordre: «
« 2.
RéafIl lme également la sOl/veraineté des É/at.~ affectb
et le rôle premier qlli leul' reviem dal/s l'il/iliative, l'OIgalIi.lYllioll, la coordil/ation et la mise en œlll're de l'a.uis/(I/Ice IlIfmal/itaire Slir leurs territ6ire.r respeclifç ; « 3: Souligne /'impol'tall1e cOl/lribll1iol1 li l'assistaI/ce Iillllumitaire qu 'apportel/I les O/galiisaliu/lS imergoll ver-
lIemell/(iles el 1101/ gOlfvememelllales agissant dalls 1111 lm/ strÎclemeli1 Illfllumilaire ; « 4. Invite to/lS
les Élats qui 01/1 besoin d'wle telle assistance àfaciliterla mise en œuvre pal' ces organisations de l'assistaI/ce hUll/alli/aire, flotamm elll l'apport de I/ourriture, de médicaments el de soim médical/X, pour lesquels /III accès al/x victimes eSI indi~pemable ... »
- Résolution du Conseil de Séc urité de l'ONU 688 du 5 avril 1991 sur la répression des populations civiles irakiennes : «
Le Comeil de Sécurité,'
« 1. Condam ne la répressioll des populatiol/s civiles irakiel/Iles d(III.\· de 1l0mbrellse.\· parties de l'Irak, y COll/pris très récemmem dam les zones de peuplemel/t kurde, qui a pOlir cOllséquellce de mel/acer la paix et la sécurité ill1ematio/lales dam la région
«2. Exige que l'Irak, pOl/r cOlllribuer li élimiller la menace à la paix et il la sécuriré il1lemationales dans la régioll, mctle fill .WlIlS délai li cetle répression et, dalls ce cOiltexte, e.\prime l'espoir qu ' 1/11 large dialogue s'illstaure en vue d'assurer le respect des dmits de l'hall/me et des dmi/s politiques de IO/IS les citoyells irakiens. « 3. Insiste pOl/r q1l.C.. l'Irak permeue lI/l (Icds immédia/ des org(lIIiSaliO/ls hllllulllitaires imcl'llaliol/alcs fi tous ceux qlli 01/1 besoill d'assistance dans loutes les parlie.~ de l'Irak el qu 'i/ meue il leur disposilion /am les moyells l1écessaires à lel/r action.
4. Prie le secrétaire général de poursuivre ses efforts humanitaires ell Irak et de lui faire rapporl d'lI/gellce, éventuellement li l'issue d'lIl1e nouvelle mission da/l s la régiol1, sur le SOl'I des populatiol/s civiles irakiennes, el ell particulier de la population kurde, affectées par la répression .wus /Outes ses forli/es exercée pal' le.~ tl/flarités irakienl/es ... »
«
L E DROIT f)ANS I.ES REIA'/WNS INTERNA710NAI.ES, RAMSts 1993, D UNo!) l'OUR L'I FRI SOUS LA /)fRECfION I)E
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UNITÉ 114
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DOMAINE: SCIENCES ÉCONOMIQUES ET JURIDIQUES
Dossier:
«
La crise de la justice »
Documents : 1. « La justice en crise? », Label France, juillet 94. 2. « Magistrats submergés », Le Monde , Dossiers et documents, novembre 93.
Consigne aux candidats Vou s préparerez un EXPOSÉ sur le thème commun aux documents proposés.
Votre ex posé devra présenter une réflexion ordon~ée s.ur ce sujet. Il comporte~'a une introduction et une conclusion et mettra en évidence quelques pomts importants (3 ou 4 maXIITIUm). Les documents sont destinés à vous aider dans votre préparation. mais vous pouvez également introduire des informations, idées ou commentaires personnels. En aucun cas vous ne devez vous limiter à un simple compte rendu des documents!
Déroulement de l'épreuve: vous présenterez d'abord votre exposé au jury. , ensuite le jury vous posera quelques questions et s'entretiendra avec vous a propos du contenu de cet ex posé.
Durée de l'épreuve: préparation: 80 mi nutes - passation: 40 minutes.
La justice en crIse label France: Les magistrats, dont le lIombre Il 'a guère augmenté depuis /Ille treil/aille d'anllées, évoquent de plus ell plus les difficultés qu'ils rencollfrel/l à exercer sereinemelll leur plVfessiol/ en raison de l'afflux des flossiel'~' qu'ils 0111 li traiter. Comment expliquez· vous ceUe llugmentatioll ? Pierre Oral: Le contentieux a effectivement doublé, peut-être même triplé, depuis vingt ou trente ans en France. L'explication en est très simple : notre société est de plus en plus "contentieuse", c'est-à-dire que nos concitoyens ont, plus fréquemment que par le passé, recours au juge pour demander l'application de la règle de droit. Non seulement ils n'acceptent plus une situation désagréable, mais ils essayent, désormais, de faire reconnaître leurs droits, d'obtenir du juge l'allocation d'une prérogative, un gain, un bénéfice, la réparation d'un préjudice. Il ne s'agit d'ailleurs pas d'un phénomène propre à la France. L. F.:
Celte augmentatioll du cOJ/tel11ielLl: elllraÎlle 110lammel11 UII ellcombremelll des juridictions et fies lellteurs de justice.. Peut-ail parlerd'w/e véritable "crise" du fOl/ctiollllemelll de la justice française?
P. O.: Il est vrai que l'augmentation du contentieux est de nature à entraver le fonctionnement des juridictions. Et ce, d'autant plus que lIotre tissu judiciaire, en dépit de certaines réformes (notamment la réfonlle DEBRÉ de 1958) n'a guère évolué depuis cinq uante, voire cent ans. Même si l'on a donné un rôle plus actif au juge, les méthodes n'ont pas foncièrement changé. Par conséquent, face à cet afnllx de contentieux certaines juridictions sont naturellement étou ffées, aussi bien au niveau des Cours d'appel qu'au niveau de la Cour de cassation. Un si mple constat: il y a cinquante ans, un Conseiller à la
Pre mier Président de la Cour de cassation depuis 1988, Pierre ORAL, a occupé tout au long de sa carrière de magistrat de hautes responsabilités dans l'appareil judiciaire français. Ancien conseiller à la Cour de cassation, Président du Tribunal de grande Instance de Paris et Premier Président de la Cour d'appel de Paris, son expérience professionnelle fait de lui un observateur privilégié de notre système judiciaire.
cour de cassation traitait 7 à 8 dossiers par mois. En 1994, ce chiffre a plus que doublé. Et quand on sait qu'un dossier à la Cour de cassation demande auminimllm un jour à un jour et demi de travail, vous pouvez imaginer ce que cela implique .. l . F.: Dans ces cOIU/itiolls, quelles sont les qI/alités requises pour être /fil "boll juge" ? P. O.: D'une part, un "bon juge" se doit de considérer que chaque procès a ses particularités propres: la justice au rendement n'est pas une bonne justice. D'autre part, ce n'est pas moi qui le dis, c'est Charles PÉGUY: un juge Ile doit pas être un juge "habitué". Ceci est essent iel si l'on souhaite avoir une justice adaptée à chaque cas, à chaque homme, à chaque femme. Donc, pour être un bon juge, il faut avoir présent li l'esprit l'idée que l'on fait un travail d'artisan, au jour le jour, au cas par cas. Le travail à la chaîne n'est pas un travail de justice. L. F.: Ellcore faur-if qlle le juge ait les moyens d'exercer SOli métie/; dam les meilleures cOl/ditiol/s..
~
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P. O. : Un juge doit être convaincu qu'il ne peut pas, dans notre société, tout traiter par la voie purement judiciaire. Il existe, en matière civile et pénale, d'autres voies ct d'autres moyens pour gérer les contentieux. Je pense notamment à la conciliation, à la médiation et à la transaction. Enfin, pour être un bon juge, il faut savoir faire une distinction entre ce qui est secondaire ct ce qui présente un intérêt majeur, non seu lement pour les parties mais aussi pour la société. Dans ce cas, le juge doit écarter rapidement, sans scrupule ct sans trop d'états d'âme, l'accessoire, l'inutile, le dilatoire. En revanche, les problèmes importants, ceux qui concernent notre vie en société, nécessitent naturellement qu'on leur accorde du temps. L. F. : La Cour de clIssa/iol/ doit traitel; chaque aunée, /III 1I0mbre croissal/t de pourvois. Ce phénomène ne signifierai/-il pas qll'elle est IIVp SOI/Will COI/sidérée comme ulle sorte de troisième degré de juridiction?
P. O. : Effectivement, nos concitoyens sont de plus en plus nombreux à estimer que les deux degrés de juridiction, c'est-àdire ceux du tribunal ct de la Cour d'appel, sont insuffisants, et ont tendance à considérer, quand ils ne sont pas satisfai ts d'une décision, que la Cour de cassation est un troisième degré de juridiction. Cela va même plus loin puisque les justiciables font appel, de nos jours, à la Cour européenne des Droits de l'homme de Strasbourg lorsqu'ils ne sont pas satisl:1i ts d'une décision de la Cour de cassation. Celle·ci a une tout autre mission, celle de vérifier la légalité des jugements et non d'examiner le fond des affaires. L1 justice se rend, elle, dans les tribunaux et les Cours d'appel. L. F.: C'est lm phéllomène relatil'emelll
récelll ell France: les juges emretiel1l1el1l
des relaliol/J de IJIIIS ell plll.\· ollvenes (fI'ec les médias. Peul-olI voir là IIl1e "reval/che médiatique" (/11 juge .\'Ifr
l'(jvoc(jt ? P. O.: Certainement pas, car le juge ne considère pas l' avocat comme Ull adver· saire et n'a donc aucune revanche à prendre sur lui. L'avocat joue un rôle essentiel , fondamental, un rôle de contestation dans la ju ridiction qui permet au juge de rester en éveil et de toujours rechercher la sol ution qui soit incontestée. Vous connai ssez le brocard anglais " la justice doit être rendue, mais il faut qu'elle apparaisse aussi com me ayant été rendue" ? 11 signifie que si une décision rendue est suffisamment motivée, expli·
quée, le juge n'a pas à se répandre en commentaires. 1 ··1 Malgré le not de commentaires méd iatiques, déformant parfois sa propre décision, le juge se doit de résister à toute intervention. L. F.: Seriez· VOliS. par exelll/Jle, Javomble li la mise Cil IJlace (1'1111 système "d' interdic/jOlI de parler", Cil vigllellr
tlalls plusieurs IJa)'J (ll/glo-saxons ?
P. O.: Je ne crois pas que la procédu re britannique, par exemple, de comemp/ of qui consiste à interdire aux journali stes de publier, dans un délai détermi né, des informations sous prétexte qu'elles pourraient modifier le déroulement d' un procès, soi t 1I:MIJIU:
/994
protestan ts unionistes mani fes tent, se di sant trahis. 1987: Gerry Adams, leader du Si nn Fein, est élu dépu té à Westminster, mai s refuse de siéger. 1991 : Attentats de mili ces loyalistes protestantes. Des pourparlers sont entamés entre les partis un ioni stes et le gouvernement irl andais mais sans le Sillll Fe;lI . Aucun accord n'est trou vé. J993 : Le gouvernement britan ni que et l'IRA entretiennent des contacts secrets. En mai , le Silll/ Fei1l devient la première force é lectOl'a le aux é lect ions locales de Belfas t. En décembre, déclaration anglo- irlandaise, dite de Downing St reet un cadre général est posé pour un ~cco rd et l' in tégrati o n offic ielle du SillII Fei n dans les pourparle rs. À une condition: un cessez- le-feu de l' IR A. 1994: 3 1 août , l' IR A annonce un cessez- le-feu unil atéral. 13 octobre, c'est au tour des loyali stes protestants.
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LE T EMPS DEI.' 'GUS!:". NOVEMJJRE /994
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UNITÉ B4
LES ENJEUX D'UN CESSEZ-LE-FEU EN ULSTER
E
st-ce la promesse de
dollars américains pour l'Ulster, les concessions de Londres ou, si mple ment, la lassitude des mili tants républi cains après vingt-ci nq ans de luUe clandestine? Nul ne peut dire encore quel élément nouveau a décidé l'!RA à proclamer
un cessez-le-feu mercredi. Huit mois après la déclarat ion de Dowing Street (qui proposait au Sinn Fein, bras politique de l'IRA, de négocier moyennant un abandon sans conditions de la violence), John Major soupèse chaque mot du communiqué républicain. Le texte parl e d' une « cessation complète des opérations de ces commandos », mais ne précise pas si cette trêve est définitive. « Cet engagement, d it le pre mi er ministre, est très bien ven u, mais subsiste une ambiguïté: le Sinn Fein doit renoncer une fois pour toutes à la violence s' il veut être associé d ' ici à trois mois aux pourparlers. » Soucieux de rassurer les protestants, il dément formellement qu 'un « accord secret » aurait été conclu avec le Sinn Fein: « Ces accusations sont absurdes, dit J. Major, tout s'est dérou lé au grand jour! »
Les angoisses de la tribu protestante Un homme, en tout cas, mériterait de recueilli r le bénéfice politique d' un cessez-le-feu dont il a été le principal mtisan. John Hume, le chef des catholiques modérés, fait pression depuis des mois sur Gen)' f\dams nour
qu'il donne suite à l' offre de « pourparlers » é mise, en décembre, par les premi e rs ministres britannique et irlandais. Le chef du Sinn Fein n'avait cependant pas attendu la déclaration conj ointe angloirlandaise pour entrer e n relation avec des représentants du ~ouverne ment de Sa Majesté. A l'époque, Londres précisait qu ' il s'agissait de « contacts exploratoires» mais nullement de pourparlers. Reste que ces rencontres informe lles ont al imenté durablement la méfi ance des protestants qui, préc ise John Hume, « ont la mê me mentalité que les Afrikaners d 'Afrique du Sud! » Le rappel par Londres que « les Britanniques ne défendent e n Irlande du Nord aucun intérêt économique et stratégique », a e ncore accru les pires hantises de la « tribu protestante ». Jam es Molynea ux, c hef des uni o ni stes « pragmatiques» pourrait-il devenir une sorte de Frederik De Klerk protestant ? Ce réaliste juge pour l'instant que le comm uniqué de l'IRA demeure trop ambi gu et que « la violence peut reprendre n' importe quand ... ». Intérêts économiques et
politique américaine Chef des Irréductibles protestants, Tan Paisley estime sans doute que la présente trêve n' a pas plus d 'avenir que les précédents cessez-le-feu, ou que la tentative, en 1974, d'associer les deux co mmun autés au gouvernement de la province.
À l'époque, le mot d'ordre de grève du principal sy ndicat protestant d'Ul ster avait mis à genoux la nouvelle adm in istration. Les pessimistes ajoutent que nombre d'entreprises d' Irlande du Nord, travaillant pour le compte de l'année b,itannique, ont intérêt à ce que les troubles se poursuivent. Le retour en « métropole» des garnisons d'Ulster entraînerait, dit-on, la disparition de 20 000 emplois. « Voilà les facteurs, estime le journaliste Richard Ehrman, qu ' il faudra bien prendre e n compte si l' on veut que le cessez-le- feu ait un avenir quelconque ... » Il est vrai que, cette fois, les Américains eux- mêmes sont impliqués dans le règlement du conflit. Bill Clinton a-t- il promis aux républicains l'appui discret de la Maison-Blanche s' ils acceptaient de déposer les armes? Peter King, membre du congrès américain, affirme, e n tout cas, que le président juge, à long terme, inév itable la réunificati on des deux Irlande. Outre cette conviction, il doit tenir compte des sympathi es des 42 millions d'Américains d'origine irlandaise qui aident à l'élection des candidats démocrates. Pour eux, l'Irlande est leur « patrie perdue » toujours occupée en partie par les forces de la Couronne, même s'i ls ont souvent du mal à la situer sur une mappemonde ...
Anne-Marie DIOR
Les milices protestantes laissent les armes Après l'IRA, les loyalistes acceptent un cessez-le-feu 'est un nouveau tournant plein de promesses dans l'histoire ensanglantée de l' Irl ande du Nord. Jeudi, les milices protestantes loyalistes d'Ulster ont annoncé une cessation « universelle de toutes leurs opérations» militai res à partir de minuit. Universell e - express ion un peu étrange - mais pas forcément permanente: ({ L'unique responsabilité de notre retour à la guerre» repose sur la violence nationaliste et républica ine, indique le communiqué signé par le Commandement militaire loyaliste conjoint (CLMC), qui regroupe toutes les milices protestantes en activité: les Combattants pour la li berté de l'Ulster
C
(UFF), la Force des volontaires de l'Ulster (UVF) et le Commando de la main rouge (R HC). « Nos batailles seront des batailles poli tiques, livrées sur le plan de l' honnêteté, de la décence et de la démocratie », indique le texte.
L'annonce intervient six semaines après l'entrée en vigueur du cessez- le-feu de l'armée répu bli caine irl andaise (IR A), le 1cr septembre. Elle tombe opportunément pour le premier ministre britannique, John Major, en plein congrès du Parti conservateur particulièrement agité. L'espoir prend fonne en Irlande du Nord après vi ngtcinq ans de guerre civ ile et plus de trois mille morts. Un homme, le pasteur Roy Magee, a joué un rôle clé pour convaincre les milices protestantes qu 'ell es ne devaient pas laisser le « beau rôle» d'hommes de paix aux seuls Républicains. Pour cela, les Unioni stes voulaient être rassurés sur deux points: la tenue d' un référendum en Irlande du Nord sur le maintien de la province dans le RoyaumeUni (les protestants sont majori taires et sont assurés du résultat) et la non-existence d' un accord secret entre Londres et le Sinn Fei n, bras politique de l' IR A. Des pourparlers devraient s'ouvrir rapidement avec, cette foi s, toutes les parties concernées. B.T. LE TEMPS Of. L'ÉGLISE, NOVEMIJHF. 1994
ENTRETIEN Quatre questions à... Tom Collins, rédacteur en chef du « Irish New», jOllmal républicain de Belfast, • Le eOliflit est-il aussi religieux que politique?
Ce n'est pas une guerre de religion , c'est surtout un conflit entre deux politiques de deux traditions différentes, irlandaise et britatmique, entre des popu lations divi sées par leurs tradi tions. La ségrégation est Slll'tout visible dans les quartiers défavorisés, parmi la population de la ville surtout. Les hommes politiques acceptent plus facilement l'idée d'arrêter la violence, même si, en général, il y a de plus en plus le dés ir de travai ller ensemble. Mais ce sera long. • Les eraùues des loyalistes sOllt-elles fondées quant à la bOl/ile foi de l'IRA de mailllellir le cessez-le-feu ? Je ne crois pas qu ' ils aient raison d'être sceptiques. La différence entre le cessez-le-feu d'aujourd ' hui et les précédents est qu'à l'époque il n'y avait pas la structure politique qui existe aujourd' hui. Le Sinn Fein con tribue beaucoup au maintien et au rèspect de la déci sion de l'IRA de poser les armes.
• John Major esl soupçonné d'avoirfait des plvmesses à ['IRA en échange du cessez-leleu... Qu'en pensez-vous? Lors de sa delllière visite en Irl ande du Nord John Major a assuré qu ' il n' en était rien. Il a rencontré les nationalistes, le Sinn Fein, et a garanti n'avoir rien promis. Après trois mois de cessez-le-feu, on peut espérèr que les pourparlers entre les différentes parties, l' IRA y compri S:, aboutiront à un premier accord politique. Et dans un à trois ans, 611 peut imaginer un référendum. Mais la confiance mutuelle sera longue à installer. ii (aUt être confiant et patient. • Quelles seraient les questions pusées aux Irlandais dans le etul,.e d'IIII référendum? On leut' dl!rt1ltliderait : Ëtes·vous pour: - un État unitaire, aVëc une nouvelle Constitution, garanti ssant le respect des libertés r~ lig i eu ses et le droit des minorités? - un Êtat fédéra l ou confédéral, chaque partie de l'île disposant d' un gouvett1emèt1t et d' un parlement avec un gouvernement central pour tes affaires extérieures, financières et de sécurité ? - une double souveraineté de Londres et de Dublin dans l'admillisWulon de J' Irlande du Nord, avec une « aUlorité conjointe» à BèJfast ? Propos recueillis par Isabelle Sadoux LE TEMPS DE L' GUs,.:, NOVEMBRE /994
UNITÉ 84
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DOMAINE: MATHÉMATIQUES ET SCIENCES DE LA MATIÈRE
Dossier: « De l'interactivité à la réalité virtuelle»
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De l'interactivité à la réalité virtuelle, la révolution à ne pas manquer Partout, dans les bureaux, les écoles ou les magasins d'informatique, on n'entend parler que de multimédia. Dix questions pour tirer d'affaire ceux qui n'osent plus demander de quoi il s'agit.
Documents: Extraits de : Le Nouveau Quotidien, 30 novembre 1994.
JEAN·BERNARD DESFAYES ultimédia ». Ceux qui se veulent dans le vent ~ n'ont que ce mot à la bouche. Savent-ils seulement tout ce qu' il recouvre? Pas sûr. Ça n'a, en fait, qu'une importance secondaire, puisque de plus en plus tout le monde fait, à l'instar de M. JOURDAI N et de la prose, du multimédia sans le savoir. Ne dites pas non : en consultant une borne interactive, comme l'on en trouve dans les grands magasins, les expositions, ou tout simplement avec un Bancomat dernier modèle, vous avez « multimédiatisé ». Sceptique?