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М И Н И СТ Е РСТ В О О Б РА ЗО В А Н И Я РО ССИ Й СК О Й Ф Е Д Е РА Ц И И В О РО Н Е Ж СК И Й ГО СУ Д А РСТ В Е Н Н Ы...
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М И Н И СТ Е РСТ В О О Б РА ЗО В А Н И Я РО ССИ Й СК О Й Ф Е Д Е РА Ц И И В О РО Н Е Ж СК И Й ГО СУ Д А РСТ В Е Н Н Ы Й У Н И В Е РСИ Т Е Т
Н еличн ы е ф ор м ы г лаг ола в свете теор иидвойн ой пр едикац ии У чебноепособи едляуглубленного и зучени якурса теоретической граммати ки франц узского язы ка П о спец и альности 022600 – Т еори яи методи капреподавани я и ностранны х язы ков и культур по ди сц и пли неО П Д .Ф .02.4 Т еоретическаяграммати ка
В ор он еж 2004
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У тверж дено назаседани и Н аучно-методи ческого совета факультетаРГФ П ротокол № 5 от24 мая2004 года
Состави тели
Е .А . А лексеева Т .М . В елла
У чебное пособи е подготовлено фи лологи и
факультета
РГФ
на кафедре франц узской
В оронеж ского
государственного
уни верси тета. Рекомендуется для студентов 3 курса франц узского отделени я, и зучаю щ и х курстеорети ческой граммати ки .
3
О тсостави телей П редлагаемое учебное пособи е предназначено для студентов III курса дневной формы обучени я, и зучаю щ и х курс теоретической грамматики . О но
является первой попы ткой си стемати зи ровать
и
обобщ и ть
теорети чески й матери ал, касаю щ и йся и нтерпретац и и деепри части я и при части я настоящ его времени ,
которы е вы зы ваю т определённы е
трудности уобучаемы х. Т еорети чески й матери ал располож ен таки м образом, что позволяет представи ть и стори ю разви ти я э тих форм, а такж е функц и они ровани е в предлож ени и . Н овы м является то, что нели чны е формы опи сы ваю тся в свететеори и двойной преди кац и и , котораяещ ё ненаш ласвоего от раж ени я в класси чески х трудах по франц узской грамматике. П роблемны й подход к и злож ени ю
и
усвоени ю
спорны х вопросов ли нгви сти ки
позволяет
студентам самостоятельно вы сказы вать своё отнош ени е к той и ли и ной конц епц и и . Задани я, состоящ и е и звопросов, способствую тконтролю пони мани яи усвоени я обсуж даемы х проблем, а богаты й факти чески й матери ал помогает студентам объясни ть и показать действи е того и ли и ного теорети ческого полож ени я. П ри э том нели чны е формы глагола нетолько являю тся объектом всестороннего и зучени я, но и
средством для
пони мани я таки х
как форма и
общ ели нгви сти чески х
проблем,
содерж ани е, полевая структура глагола, взаи мосвязь граммати чески х категори й глагола, преди кац и я и двойная преди кац и я, части речи и члены предлож ени яи др. П оскольку подобного пособи я не и меется в практи ке преподавани я теорети ческой
граммати ки
франц узского
язы ка,
то
оно
будет
способствовать углубленной ли нгви сти ческой подготовкестудентов.
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I. Le gérondif vu par les grammairiens et les linguistes –Exposé et commentaires Dans ce chapitre, nous proposons d'examiner ce qui a été dit jusqu'ici sur le gérondif dans une perspective synchro-nique. Nous commençons par étudier comment la question est traitée dans les grammaires écrites pour les francophones, des plus schématiques aux plus détaillées, et dans les ouvrages de linguistes qui présentent la langue comme un systè me: quelle place accordent-ils au gérondif? Nous avons aussi emprunté des renseignements dans les grammaires à l'usage des étrangers: ces grammaires du français langue seconde ont une optique différente, contrastive, et mettent souvent en lumiè re des difficultés dont les francophones ne sont pas toujours conscients. Mais dans l'ensemble, le gérondif a peu intéressé. Il est significatif, par exemple, que le gérondif ne soit même pas mentionné dans les Eléments de linguistique française: syntaxe de J. Dubois et F. Dubois-Charlier. La Grammaire fonctionnelle du français de A. Martinet, qui compte 2 76 pages, ne consacre que neuf lignes rapides à ce syntagme (§3.18 d, p. 114) 1.1 - Les grammaires à l'usage des francophones Nous prenons pour point de départ l'e xposé particulièrement succinct de La Nouvelle Grammaire du français de J. Dubois et F. Lagane, pour voir quels sont les thèmes abordés, et en quoi les autres grammaires scolaires consultées (la Grammaire du français classique et moderne de R. Wagner et J. Pinchon et la Grammaire Larousse du français contemporain de J-C. Chevalier et alii) modifient, complè tent ou contredisent ce premier exposé. La Nouvelle Grammaire du français consacre un chapitre spécial de quatre pages au "participe, adjectif verbal, gérondif", qui traite, outre "les formes en -ant", les formes en -é, -1, -u, -s et -fc, et aussi l'adjectif verbal en -ble. Pour les formes en ant, il est dit qu'on "distingue plusieurs classes de mots, selon leurs propriétés syntaxiques ou morphologiques", (p. 204).
Ce sont, selon la tripartition
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traditionnelle, le participe présent, l'adjectif verbal et le gérondif. Voici ce qui est dit du gérondif: Dans la phrase: Le plombier siffle EN TRAVAILLANT, en travaillant équivaut à pendant qu'il travaille ou à pendant son travail. La forme verbale en -ant précédée de en et invariable est appelée "gérondif". Le gérondif est l'équivalent d'une subordonnée circonstancielle ayant même sujet que la principale, d'un groupe prépositionnel circonstanciel ou, parfois, d'un adverbe de manière. Les circonstances exprimées peuvent être diverses: Il marche EN BOITANT (manière). EN MANGEANT moins, vous vous porteriez mieux (condition). Je l'ai aperçu EN ARRIVANT (temps); etc." On remarque déjà plusieurs choses ici: le gérondif est prudemment appelé "forme verbale en -ant précédée de en". Il avait été noté plus haut que les formes en -ant constituent trois classes de mots différentes, mais il n'est rien dit sur la "nature" particulière du gérondif. D'autres grammaires, comme celle de Wagner et Pinchon, soutiennent au contraire que le gérondif est "un cas particulier de l'e mploi du participe" (§548). C'était aussi la position de Henrichsen. Premier problème donc: le gérondif est-il un cas particulier du participe présent ou faut-il ranger participes présents et gérondifs dans deux "classes de mots" différentes ? Deuxiè me point intéressant: selon Dubois et Lagane, le gérondif "est l'équivalent" de trois groupes syntaxiques un peu disparates: 1 - une subordonnée circonstancielle ayant même sujet que la principale; 2 - un groupe circonstanciel prépositionnel et 3 - un adverbe de manière. Pour ce dernier groupe, on ajoute que cela se produit "parfois". L'éventail est donc assez large, et de fait, c'est la seule grammaire qui donne un éventail d'équivalences aussi complet. On se contente généralement de dire que le gérondif équivaut à une subordonnée circonstancielle. La Grammaire Larousse déclare, elle, qu'il "fonctionne comme un adverbe ou un complément de circonstance" (§ 543) . Cette grammaire avait précédemment
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expliqué qu'elle étudiait le gérondif, le participe détaché et l'infinitif prépositionnel "conjointement avec les propositions circonstancielles, parce que les uns et les autres fonctionnent en parallè le". Equivalences et fonctionnement parallè le, mais on ne sait pas encore quel est le statut syntaxique spécifique du gérondif. On comprend entre les lignes qu'il doit être subordonné, mais à quoi ? cela non plus n'est pas spécifié. Le troisiè me point abordé par J. Dubois et F. Lagane est sémantique. Il s'agit des "circonstances exprimées", dont on dit qu'elles "peuvent être diverses". A titre d'illustration, les auteurs donnent trois exemples (respectivement maniè re, condition et temps), en laissant l'éventail ouvert par le "etc." final, ce qui en soi est révélateur, il n'a pas paru important de le préciser. C'est pourtant un point qui a retenu l'attention de bon nombre de grammairiens. M. Grevisse, par exemple, est plus ambitieux, et s'attache à en dresser le catalogue. Il dénombre cinq catégories d'emplois (Bon Usage, § 801): "Le gérondif peut exprimer avec la valeur d'une proposition circonstancielle: 1
- Le temps (simultanéité), ou une circonstance
concomitante. 2
- La cause.
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- La condition, la supposition.
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- La concession, l'opposition.
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- Le moyen, la maniè re."
La liste se veut-elle exhaustive ? On remarque en tout cas l'imprécision de la classification: condition et supposition, concession et opposition, maniè re et moyen sont placés sur un même plan. S'agit-il de deux nuances d'une même valeur, ou de deux valeurs distinctes, ce qui porterait à huit 1'énumération ?
Et en quoi consiste la différence entre
simultanéité et circonstance concomitante ? Les exemples donnés à l'appui ne permettent pas de trancher. Notons d'autre part que si la maniè re est
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traditionnellement rangée parmi les compléments circonstanciels, il est douteux qu'elle puisse s'exprimer par une proposition subordonnée circonstancielle (sauf peut-être les propositions introduites par sans que, négatives. La définition de la Nouvelle Grammaire du français était sur ce point plus judicieuse, qui voyait parfois dans le gérondif l'équivalent d'un groupe prépositionnel ou d'un adverbe de maniè re. Enfin, il n'est pas dit comment le gérondif, forme invariable, peut exprimer des circonstances aussi diverses. L'interprétation de la valeur circonstancielle qu'il exprime, et le choix de l'étiquette qu'on lui donnera ne peuvent se faire qu'a posteriori, mais suivant quels critè res ? On retrouve ces premiers éléments de description dans la grammaire de Wagner et Pinchon et dans la Grammaire Larousse, enrichis de points de détails nouveaux. On apprend ainsi chez R. Wagner et J. Pinchon que le participe "est de nature un adjectif" (§548), mais rien n'est dit explicitement sur la nature du gérondif, considéré comme "un cas particulier de l'emploi du participe". Il est simplement noté que "en permet au participe d'assumer la fonction de complément circonstanciel", et que "cette construction est analogue à celle où à , aprè s, pour servent à construire un infinitif" (ibid.). On lit aussi que "la préposition en, qui distingue seule le gérondif du participe présent est quelquefois renforcée au moyen de l'adverbe tout" (§366). Autre remarque, d'ordre stylistique cette fois: dans certains cas, "la répartition entre le gérondif et le participe présent s'opè re beaucoup moins pour des raisons de sens que pour des raisons de style. Le participe est une ressource de la langue écrite.
Dans la langue parlée, on recourt
naturellement à l'emploi du gérondif" (§ 548, remarque). Il y aurait donc, au niveau de la répartition gérondif - participe présent une opposition langue parlée -langue écrite. Il est fait allusion à des raisons de sens, des raisons de style, mais nullement à des raisons d'ordre purement syntaxique.
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Un détail encore, à propos de la construction du gérondif (§ 368): "L'usage moderne veut que l'agent du verbe au gérondif soit le même que celui du verbe personnel que détermine le gérondif. C'est une exigence de clarté recommandable en bien des cas". On apprend ainsi, comme par hasard, que le gérondif "détermine un verbe au mode personnel". Et cette nouvelle rè gle est présentée comme une question d'usage, recommandable pour des raisons de clarté. C'est un point que n'avait pas mentionné la Nouvelle Grammaire de J. Dubois et F. Lagane, mais sur lequel se sont prononcés la plupart des grammairiens en termes plus ou moins normatifs.
La
Grammaire Larousse, par exemple, est plus impérieuse: "comme ces verbes n'ont pas de sujet exprimé", "le sujet de leur action est obligatoirement le même que celui du verbe principal". Enfin, sur le plan sémantique, R. Wagner et J. Pinchon notent que le gérondif "équivaut pour le sens à un complément circonstanciel; il évoque un procè s secondaire qui accompagne l'action principale" (§ 366).
Ce
complément circonstanciel, "suivant les contextes, implique une relation de concomitance, de cause, de moyen" (§ 548). Il est donc suggéré que le gérondif a un rôle secondaire par rapport à l'action principale, et que c'est le contexte qui décide des "relations impliquées". R.Wagner et J.Pinchon disent : ■ Le gérondif est un marqueur de simultanéité entre deux actions. Cette forme verbale, tout en + participe présent, peut s'utiliser quand les sujets grammaticaux des deux verbes mis en relation sont coréférentiels. •
Ces actions sont simultanées, comme le montre l'exemple suivant :
II se promenait et en même temps il récitait des poè mes. Il se promenait tout en récitant des poè mes. •
Le gérondif à
valeur temporelle est en concurrence avec des
subordonnéestemporelles introduites par « quand, pendant que, tandis que, etc. » (cf. tnfra 3,pp. 161-164). Observez l'alternance et la complémentarité des deux constructions : Pendant
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qu'ils lisent, je dîne. Moi. je ne lis pas en mangeant. Tandis que les enfants se promè nent, je fais mes comptes. Certains peuvent faire leurs comptes tout en se promenant. Quand je fais mes comptes, je ne peux rien faire d'autre. Vous pouvez toujours réfléchir en vous promenant. Si les verbes ont des sujets grammaticaux différents, la simultanéité des actions doit se marquer par une conjonction de subordination temporelle et la construction au gérondif est impossible. Toutefois, on remarque quelques exceptions à cette rè gle, notamment dans les proverbes :L'appétit vient en mangeant. La fortune vient en dormant. Si les verbes ont le même sujet grammatical, la construction au gérondif ou la subordonnée temporelle sont l'une et l'autre possibles. •
Le gérondif peut avoir des compléments. Quand ces compléments sont
despronoms de reprise (pronoms clitiques), ils se placent entre en et la forme duparticipe présent : Tu avais emprunté des livres à ta tante, n'est-ce pas ? Alors, tu aurais dû la remercier en les lui rendant ! •
À la forme négative, les particules négatives encadrent la forme du
participeprésent :II les a quittés en n'oubliant pas de les remercier. •
L'adverbe tout n'est pas absolument nécessaire devant un gérondif pour
marquer la simultanéité des deux actions : II est parti tout en la remerciant. Il est parti en la remerciant. Mais la présence de tout devant un gérondif souligne essentiellement sa valeur temporelle. ■ Les différentes valeurs du gérondif et leurs particularités distinctives. Le gérondif peut avoir une valeur autre que temporelle : -
Il peut qualifier la maniè re dont une action principale se déroule. Le
gérondif prend alors une valeur adverbiale et répond à la question comment : II marche en boitant. Il s'est coupé en taillant son crayon.
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Il s'est tué en tombant dans un ravin. (Comment s'est-il tué ? En tombant dans un ravin.) On notera également la valeur causale sous-jacente de certains gérondifs de maniè re : Tu l'as vexée en ne la remerciant pas. On peut choquer une comédienne en lui offrant des oeillets ! Ces exemples peuvent se paraphraser en utilisant des équivalents de « parce que » : Tu l'as vexée parce que tu ne l'as pas remerciée. On peut choquer une comédienne par le simple fait de lui offrir des oeillets. -
Il peut marquer la condition nécessaire à la réalisation d'une action :
En appuyant sur ce bouton, vous pourrez ouvrir la porte. (Si vous appuyez sur ce bouton, la porte s'ouvrira.) En réservant à l'avance, vous aurez des places. (Si vous ne réservez pas à l'avance, vous n'aurez pas de place.) •
Quand deux actions, ayant le même sujet grammatical, sont en relation
temporelle de simultanéité, l'une ou l'autre peut se mettre au gérondif, selon lepoint de vue du locuteur : II marche en sifflant. Il siffle en marchant. Vous pouvez vous promener en réfléchissant. Vous pouvez réfléchir en vous promenant. La situation dans le temps et la vision du procè s En revanche, quand il s'agit de préciser la manière dont se déroule une action principale, seul le verbe qualificateur est mis au gérondif : Elle s'est brûlée en préparant le café. Il s'est coupé en taillant son crayon. Il s'est tué en tombant dans un ravin. Cette contrainte répond aux exigences de la logique. En effet, sur la relation de simultanéité indispensable à l'emploi du gérondif, se greffe aussi une relation de cause à effet. Dans ce cas, seule la « cause » peut se mettre alors au gérondif :
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C'est parce qu'elle préparait du café qu'elle s'est brûlée. C'est parce qu'il taillait son crayon qu'il s'est coupé. C'est parce qu'il est tombé dans un ravin qu'il s'est tué. • Pour la formation du gérondif, se reporter infra 8, p. 206. ► Les emplois du gérondif posent quelques problè mes d'apprentissage, notamment aux anglophones : "Une voiture m'a fait peur en traversant la route. (... quand je traversais...) *Ils peignaient un mur. Je les regardais en peignant. "Il est tombé dans le ravin en se tuant. La premiè re rè gle à respecter pour l'emploi du gérondif est celle des sujets grammaticaux coréférentiels (les deux verbes doivent avoir le même sujet). Pour aider les apprenants à l'appliquer, il est utile de leur faire réaliser des exercices de transformation du type « Utilisez le gérondif, quand cela est possible » : (1)Ils peignaient un mur et en même temps ils sifflaient. (2)Je les regardais et en même temps je leur souriais. (3)Tu peux étudier et gagner ta vie en même temps. (4)Je les regardais et pendant ce temps-là ils peignaient. (5)Ils sifflaient et moi, pendant ce temps, je leur souriais. (6)Moi j'étudiais et lui, pendant ce temps, il travaillait à l'usine. La paraphrase d'énoncés au gérondif permettra aussi aux apprenants de comprendre que seuls les verbes ayant un même sujet grammatical acceptent cette construction : (1)Ils sifflaient tout en peignant. (2)Je souriais tout en les regardant. (3)Tu peux étudier tout en gagnant ta vie. Enfin, il sera indispensable de leur proposer des phrases comportant des subordonnées temporelles pour qu'ils puissent discriminer, de la même maniè re, celles qui sont susceptibles de se transformer au gérondif de celles qui ne le peuvent strictement pas : (1) Pendant qu'ils peignaient leur mur, je les regardais.
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(2) Quand ils travaillaient, ils sifflaient gaiment. (3) Pendant que tu
étudies,
tu
peux aussi travailler
quelquesheures ! (4) Quand Pierre étudie, Marie va se promener.
La Grammaire Larousse va plus loin dans sa présentation et trace une opposition plus nette.
La différence gérondif - participe présent est
soulignée chez ces auteurs par une double opposition: opposition formelle (le gérondif est toujours précédé de en, qui "a perdu tout effet de préposition et n'est plus qu'un indice formel, comme l'est un préfixe" (§ 543). A cette opposition formelle correspond une opposition fonctionnelle: "le gérondif représente toujours une circonstance accompagnant le verbe sur lequel il s'appuie. Il fonctionne comme un adverbe ou un complément de circonstance" (ibid.). En revanche, le participe présent "s'appuie sur un substantif ou un pronom qu'il qualifie, à la façon d'une subordonnée relative. Tout en se maintenant dans la catégorie du verbe, il fonctionne comme un adjectif". Autre différence formelle: "Le gérondif ne possè de pas de forme composée. Le participe en -ant présente ayant chanté en face de chantant"(ibid.). Cette affirmation de mande sans doute à être nuancée: on trouve des formes de gérondif composé, mais elles sont rares et leur syntaxe est sensiblement différente de celle des formes simples. Derniè res observations, concernant la sémantique: "Gérondif et participe en -ant (forme simple) expriment tous les deux l'action en cours de développement" (§ 544) et "le gérondif exprime une action simultanée à l'époque du verbe principal (...). L'époque du gérondif peut être indiquée par le contexte" (§545). Ces auteurs soulignent par ailleurs le rôle du contexte pour l'interprétation sémantique: "Le classement traditionnel des circonstancielles est un classement par catégories logiques.
C'est le
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contexte qui indique la nature de la relation logique" (§188). On dit aussi que le gérondif peut être introduit par tout en (§ 193), et que "la présence de EN (et surtout de TOUT EN) rend plus étroit le lien des deux actions et souligne plus nettement la concomitance" (§ 194). Il avait été dit auparavant que "le gérondif et le participe marquent tous les deux une action concomitante de celle de la principale (...): l'un et l'autre, par là , répondent volontiers à des effets de sens secondaires de moyen, de condition ou de cause". Que nous apprennent de plus les grammaires ou les linguistes qui présentent la langue comme un systè me ?
G. Gougenheim, dans son
Systè me grammatical de la langue française affirme trè s nettement que "le gérondif est une forme adverbiale du verbe" (p. 79). A la page 348, il est dit que "le gérondif précédé de en joue le même rôle dans la phrase qu'une subordonnée circonstancielle". Une autre remarque sémantico-stylistique: "Lorsqu'à l'idée de concomitance se joint, comme il arrive souvent, celle de cause, on trouve,en variation stylistique avec le gérondif, l'infinitif précédé de la préposition : A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire". R. Wagner et J. Pinchon, on l'a vu, notaient que le gérondif était "analogue" à une construction où à , aprè s et pour servent à construire un infinitif, sans préciser davantage. Ch. Bally (Linguistique générale et linguistique française) développe l'idée que le gérondif "transpose l'idée verbale en adverbe": "un même sémantè me peut passer simultanément dans plusieurs catégories différentes (...). Le verbe présente un cas remarquable de ces transpositions parallè les: les participes, les infinitifs et le gérondif, qui transposent l'idée verbale respectivement en adjectif, en substantif et en adverbe" (p. 118). Dans un même ordre d'idée, L. Tesniè re (Eléments de syntaxe structurale, p. 470) considè re le gérondif comme "la translation du verbe en adverbe", "en adverbe de maniè re", est-il même précisé, sans que cette restriction soit commentée ou justifiée.
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Mais Ch. Bally dit ailleurs que le gérondif transpose le verbe en substantif: "il lit en se promenant: il lit pendant sa promenade, et diffè re en cela du participe présent, qui le transforme en adjectif (...). Le premier est le déterminant d'un verbe (...), l'autre d'un substantif" (§ 289). Il est aussi mentionné que le gérondif "remplace le tour aujourd'hui inusité par + infinitif" et que Voltaire écrivait encore "il se vengeait par en médire (Zadig)" (ibid.). J. Damourette & E. Pichon, dans leur Essai de grammaire de la langue française, au terme d'un exposé historique sur l'évolution des formes gérondives et participes depuis le latin, concluent que "le français de maintenant possè de un systè me trè s net et trè s cohérent, caractérisé par la distinction précise entre trois espè ces grammaticales: 1 - l'affonctif verbal en chantant; 2 - le participe présent chantant, invariable; 3 - l'adjectif verbal déverbal chantant, chantante, chantants, chantantes" (§ 1201) . La définition de l'affonctif verbal est donnée au § 90: "On appelle affonctif verbal un terme faisant partie d'un vocable syntacatégorique, pourvu de puissance nodale, et représentant une modalité sémiétique s'appliquant à l'agencement des termes sémiétiques entre eux".
Les auteurs continuent par une
remarque intéressante: "on pourrait alléguer que nous ne sommes pas ici en présence d'une forme synthétique, mais plutôt d'un groupe en fonction d'affonctif formé par un adjectif verbal précédé de la "préposition" en. Cependant, la constance de cette juxtaposition, la fréquence de la tournure, le caractè re spécial qu'y revêt la forme verbale employée, la position proclitique de en qui fait de cette particule une sorte de flexion, justifient notre façon de voir et nous permettent de conclure que, cet ensemble ayant une valeur propre indépendante de ses composants, le français possè de bien un affonctif verbal". Les auteurs notent que l1 affonctif verbal "peut se rencontrer précédé du strument dè s" mais ne mentionnent pas l'adverbe tout. Cette façon de considérer en plutôt comme une particule flexionnelle
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que comme une préposition est voisine de celle de Mahmoudian (Pour enseigner le français), qui note que "les participes sont des segments complexes, généralement sans marque. La seule exception est celle de l'indicateur en précédant le participe actif (ce qui est traditionnellement appelé gérondif)". Cet auteur considè re donc lui aussi le gérondif comme une des formes du participe, ce qui est explicité plus loin (p. 391): "Selon qu'il est ou non précédé de l'indicateur en, le participe est considéré comme apposition d'un noyau nominal ou autonomisé, complément d'un verbe". En guise de conclusion de la section "combinaison" des participes, on lit: "Etant donné leurs latitudes fonctionnelles et coordinatoires adjectivales et leurs latitudes subordinatoires verbales, les participes représentent en quelque sorte une classe adjectivo-verbale". Cette remarque est sans doute juste en ce qui concerne les participes présents et passés, mais puisque Mahmoudian range le gérondif parmi les participes, il aurait fallu préciser que le "participe présent" précédé de "l'indicateur en" représentait quant à lui "en quelque sorte" une classe adverbio-verbale. C'est ce que j'essaierai de démontrer au chapitre 3, syntaxe. Pour H. Frei (Grammaire des fautes, p.117), le gérondif fonctionne "correctement" uniquement quand il indique la simultanéité et le moyen. Et H. Frei qualifie de "faute trè s courante" le fait qu'on l'emploie parfois pour "traduire une conditionnelle en » V et même une temporelle! Cette opinion est originale, on se demande sur quelles normes il s'appuie. Les exemples qu'il donne pour illustrer ses remarques présentent des cas de gérondifs qui n'ont pas même "sujet" que le verbe de l'action de la principale. N'est-ce pas en cela plutôt, peut-être, que réside pour Frei la "faute trè s courante", et ne mêle-t-il pas là deux questions indépendantes l'une de l'autre: la question du sujet logique du gérondif et celle de son aptitude à exprimer telle ou telle valeur sémantique ? Frei écrit que "c'est à l'aide du gérondif que le français condense une phrase en une proposition déterminant le verbe", mais que "le français n'a
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pas encore dépassé le stade de la proposition participiale" (p. 182). Pour F. Brunot (La pensée et la langue), le gérondif serait apte à exprimer quatre idées: celles de moyen, de maniè re, d'opposition et d'hypothè se. Il précise que "pour indiquer que le moyen a suffi, on ajoute souvent rien que" (p. 668). Au livre XXIV, à propos des relations logiques, et plus spécialement des oppositions, il nous dit que "l'opposition peut n'être marquée par aucun signe apparent et exister pourtant". Parmi les moyens de marquer l'opposition, il cite le gérondif et donne l'exemple suivant: "Tout en riant, notre chien mord les gens (proverbe)", mais il ne commente pas l'emploi du tout qui précè de le gérondif, alors qu'il avait plus haut commenté celui de rien que (pp. 857 et 858). C'est chez les Le Bidois qu'on trouve peut-être la présentation la plus détaillée, ou du moins la plus longue (Syntaxe du français moderne). Ces auteurs sont partisans d'une distinction en "trois fonctions" de la forme verbale en -ant "qu'il faut examiner séparément". A propos du gérondif, . ils commencent par dire que le français "n'a pas de gérondif au sens exact du mot", c'est-à -dire de "for me verbale déclinable pour suppléer aux cas qui manquent à ce nom du verbe qu'est l'infinitif", mais "qu'il possè de au moins une for me verbale qui en joue le rôle", et que, depuis Vaugelas, "les grammairiens français appliquent un peu abusivement mais d'une façon commode le nom de gérondif à cette forme ainsi employée" (§§ 788, 789 et 790). On lit plus loin que "la présence de en devant cette forme verbale accuse avec force son rôle de gérondif. Mais la préposition pourrait être omise, sans que la forme cessâ t pour cela de faire fonction de gérondif". C'est dire qu'ils appellent aussi gérondif certains emplois de la forme en ant non précédée de en, remarquant toutefois alors qu'on peut "hésiter un peu à la définir grammaticalement" (§ 795). Leur exposé est par ailleurs assez embrouillé: il est d'abord question de la fonction du gérondif, puis de sa syntaxe. Mais c'est qu'il faut entendre par "fonction" le rôle sémantique de la locution: il y est en effet discuté des valeurs que le gérondif est
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susceptible d'exprimer. On s'interroge notamment sur son aptitude à exprimer la cause. A propos de la syntaxe du gérondif, il est dit que le gérondif "qui énonce proprement l'action, se décè le verbe essentiellement, exclusivement" (§ 791). Une remarque sémantique sur la préposition en: "c'est parce qu'il énonce l'action (...) sous le jour, dans le cadre d'une temporalité en quelque sorte enveloppante que le gérondif s'unit si naturellement à la préposition de l'intériorité, en". On trouve aussi des commentaires sur la construction plus ou moins libre de la tournure: "parce que le gérondif introduit dans la phrase la mention d'une action parallè le en quelque sorte à celle qu'énonce le verbe principal, son rattachement à la phrase a bénéficié longtemps d'une liberté remarquable, et qui pouvait même prêter à l'équivoque" (§ 793). La langue d'aujourd'hui n'aurait conservé de cette syntaxe libre que "quelques locutions", mais "à condition que le sens soit trè s clair, il reste permis que le sujet ne soit pas le même que celui du verbe principal", et "il est licite aussi, à la même condition, que le sujet du gérondif ne soit suggéré que par un déter-minatif placé dans le voisinage" (ibid.). C'est là du moins un début d'observation concrè te. A propos de tout, on peut lire que "associé au gérondif, tout souligne fortement la simultanéité des états ou des actions, ce qui le rend propre à marquer dans certains cas l'opposition" (§ 456), mais les Le Bidois remarquent ailleurs que le rapport d'opposition peut être souligné par le gérondif seul (§1544) . H. Bonnard fait la trè s bonne mise au point sur le gérondif dans son article du Grand Larousse de la langue française (GLLF, vol. 3, p. 2221 et suivantes). Le grand mérite de cet article est qu'il présente sous forme de débat ce que les auteurs cités jusqu'ici n'avaient même pas songé à remettre en question. H. Bonnard commence par rappeler que le terme de gérondif ne figure dans la nomenclature officielle que depuis 1961 ! Ce terme figurait bien au Dictionnaire de l'Académie, mais l'édition de 1877 déclarait
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"abusive » son extension à la*grammaire française. Bonnard justifie alors la légitimité du terme, contre les tenants d'une conception unitaire, et fait valoir que "le verbe précédé d'une préposition quelconque a la forme de l'infinitif, excepté aprè s en", et que l'on peut donc considérer infinitif et forme en -ant comme "deux réalisations d'un même morphè me". Pour Bonnard, l'infinitif prépositionnel en fonction adverbiale et le gérondif sont "en distribution complémentaire". "L'impossibilité d'employer une autre préposition que en devant la forme en -ant et celle d'employer une autre forme verbale que la forme en -ant aprè s la préposition en définissent une solidarité formelle qui autorise à considérer (le gérondif) comme un tout insécable, une unité morphologique". Autre argument: "un des traits distributionnels du participe présent ou passé est qu'il ne peut être précédé d'une préposition" et "cette loi aurait pour seule exception la préposition en si l'on voulait tenir sortant pour un participe dans la séquence en sortant"; "l'économie structurale est meilleure si l'on adopte la notion et le terme de gérondif". Le problè me est "obscurci", continue H. Bonnard, "par une large intersection des emplois du gérondif avec ceux du participe présent" et "les cas d'identité de sens ont amené un grand nombre de grammairiens à admettre l'existence d'un gérondif sans en", c'est le cas notamment de Weeren-beck, des Le Bidois et de Henrichsen. "Il est préférable", dit H. Bonnard, "de donner la préposition en comme une marque inaliénable du gérondif, en l'absence de laquelle on ne peut avoir affaire qu'à un adjectif, à un participe ou à un élément de périphrase aspectuelle". La seule difficulté, que soulè ve cette position, réside dans les cas assez rares où, dans une séquence de gérondifs coordonnés ou juxtaposés, la préposition en n'est pas répétée. H. Bonnard commente en second lieu la valeur logique et temporelle du gérondif. Il est dit que l'action qu'énonce le gérondif est mise "en relation de circonstance avec l'action qu'exprime le verbe auquel il se
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rapporte". Là -encore, on semble ignorer que le gérondif puisse se rapporter à autre chose qu'un verbe. Les circonstances proposées sont le temps, la maniè re, le moyen, la cause, la condition, la concession. Pour cette derniè re, il est précisé qu'elle est "généralement soulignée dans l'usage courant par l'adverbe tout", avec un commentaire: "l'opposition peut être minime", et "l'emploi de tout est exclu si l'action subordonnée convient bien à l'action principale". A propos de la forme composée, il est dit que "le gérondif se rencontre trè s peu avec l'auxiliaire", mais que cette forme composée est "disponible" même si elle est "trè s exceptionnellement usitée". La partie synchronique de l'exposé se termine par la question de l'agent du verbe au gérondif. Ce terme même d'agent est préférable à celui de sujet employé partout ailleurs. Des remarques de détail intéressantes: "le gérondif est incompatible avec un verbe impersonnel même suivi d'un sujet réel"; "on évite aussi les cas ambigus de gérondifs se rapportant à un verbe passif (dont l'agent n'est pas le sujet)"; "quand le contexte sémantique écarte tout risque de malentendu, la rè gle (qui veut que le gérondif ait même agent que le verbe principal) est caduque"; et enfin "dans beaucoup de cas, l'agent est expressément désigné par un mot non sujet dans le contexte".Toutes ces remarques qui apportent des éléments nouveaux à la description seront vérifiées et au besoin précisées dans la suite de mon exposé. Que nous apprennent de plus les grammaires contrastives, du français langue seconde ? 1.2 - Les grammaires du français langue étrangè re Nous nous sommes limités à la consultation des ouvrages des linguistes scandinaves. Ce sont G. Mauger, la Grammaire pratique du français d'aujourd'hui, la Fransk Grammatik de K. Togeby, la Fransk Syntaks de Pedersen, Spang-Hanssen et Vikner, Fransk Grammatik, des mêmes auteurs, ces trois derniers ouvrages en danois.
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G. Mauger ne nous apprend rien de trè s nouveau par rapport aux ouvrages consultés jusqu'ici. L'accent est mis sur la plus ou moins grande fréquence de cette "tournure ferme, bien articulée et riche de sens" (§ 559) en français écrit et en français parlé. Ainsi, le gérondif de "cause" convient à l'un comme à l'autre, le gérondif de "condition, supposition" est "trè s fréquent dans la langue courante" (c'était pour H. Frei, on s'en souvient, une "faute trè s courante" !), le gérondif de "simultanéité, de maniè re et de moyen" est "fréquent, trè s usuel" en français écrit comme en français parlé. Il est ajouté que "dans l'expression de la simultanéité et de la maniè re, le participe s'est effacé en français parlé devant le gérondif, demeuré ici seul vivant" (ibid.). Un paragraphe est consacré à tout en, "tour trè s employé, surtout dans la langue écrite. Il associe plus étroitement les deux actions, celle du verbe principal et celle du gérondif (...). Mais, généralement, il introduit une sorte de dissonance entre elles. Ce tour devient plus rare dè s qu'il y a parfaite convenance entre les deux actions" (§ 559 bis). Mauger mentionne aussi l'emploi de rien que, devant . le gérondif, qui souligne "que tel ou tel moyen, exprimé par le gérondif, suffit pour obtenir le résultat" (ibid.). A propos du "sujet implicite" du gérondif, qui "doit être, en principe, le même que celui du verbe principal", il est dit que c'est une rè gle de clarté "souvent oubliée dans la langue parlée", et qu'il y a des cas où "l'équivoque n'étant pas à craindre, le besoin de briè veté l'emporte" (ibid.). K. Togeby (Fransk Grammatik, § 6 33) présente le gérondif dans ses rapports avec le participe présent. Il établit trois points majeurs de divergence entre eux: 1 - le participe présent fonctionne comme un adjectif tandis que le gérondif fonctionne comme un complément adverbial . 2 - le participe présent, en tant qu'attribut libre, peut se rapporter aussi bien au sujet qu'à un objet, alors que le gérondif, étant complément adverbial, se rapporte généralement au sujet.
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3 - on rencontre souvent des participes présents la forme composée, correspondant à une subordonnée temporelle introduite par aprè s que, ce qui en général ne se produit pas avec le gérondif, bien qu'on en trouve de rares exemples. Togeby mentionne que, quand il n'y a pas d'expansion, on emploie presque toujours le gérondif.
La portée de cette remarque se trouve
pourtant diminuée par la suite : il ajoute qu'on peut aussi trouver des participes présents sans expansion. Sur le plan sémantique, il explique que la différence de sens entre le participe présent et le gérondif tient à la présence de en, qui introduit une restriction en soulignant la simultanéité, le moyen et la cause. Mais il ajoute que le participe présent est également capable à lui seul d'exprimer ces valeurs. Le participe présent serait en revanche apte à exprimer toute une série d'autres nuances que la forme en -ant ne peut exprimer. Mais il ne dit pas lesquelles. Il fait le tour des équivalences respectives du participe présent et du gérondif avec diverses propositions subordonnées, dans une perspective contrastive (danois -français). Il introduit là notamment la notion de liens "plus ou moins lâ ches" entre les procè s exprimés, et note que c'est uniquement par le biais du moyen que le gérondif peut exprimer la cause. La Fransk Syntaks de Pedersen et alii (premiè re version de ce qui est devenu la Fransk Grammatik de 1980) reprenait l'exposé de K.Togeby en le simplifiant. Les auteurs affirmaient notamment que le gérondif n'exprime jamais la cause (p. 307). Cette assertion a été contestée dans un petit article de I. Silvertsen (1975, voir bibliographie), qui pense, lui, que le gérondif peut exprimer la cause ... mais non la supposition. Partant de l'exemple que donne Mauger sous l'étiquette condition, supposition: Elle réussirait mieux en s'y prenant autrement Sivertsen conteste la valeur hypothétique du gérondif. Il demande, si l'on remplaçait dans cet exemple le gérondif
par un syntagme
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prépositionnel à valeur circonstancielle de lieu, par exemple: à Oslo, si l'on serait obligé "de constater l'existence d'une valeur de
condition ou de
supposition pour le syntagme à Oslo". Il touche là le noeud du débat: oui, bien sûr, ce syntagme correspond pour le sens à une proposition subordonnée hypothétique de type si elle partait à Oslo ou si elle habitait à Oslo. Mais l'essentiel est de bien voir que ni le gérondif en s'y prenant autrement ni le syntagme à Oslo n'ont par euxmêmes de valeur hypothétique. C'est le contexte qui fait que l'on interprè te ces adverbiaux comme porteurs d'une valeur hypothétique (dans cet exemple précis, le conditionnel réussirait). h Que tirer de ces exposés des grammairiens ? Plusieurs thè mes de discussion se dégagent, certains sur lesquels se fait l'accord, d'autres qui constituent des points de divergence ou même de contradiction.
Dans
l'ensemble, il n'y a pas de remise en question: H.Bonnard est le seul qui amorce un débat. C'est la confrontation de ces exposés divers qui oblige à poser les questions. Voici quelques-uns des thè mes abordés: 1
- Le gérondif est-il un cas particulier de l'emploi duparticipe présent
(conception unitaire, représentée par R.Wagner et J.Pinchon, Mahmoudian, Henrichsen, par exemple), ou faut-il le considérer comme une "espè ce grammaticale" à part entiè re (J.Damourette et E.Pichon, H.Bonnard) ? Et d'abord, qu'appelle-t-on gérondif ? Certaines formes en -ant précédées ou non de en, suivant leur valeur sémantique, ou uniquement les formes en -ant précédées de en ? 2 - Quel est alors le statut de en ? S'agit-il d'une préposition (R.Wagner et J.Pinchon, G. Et R.Le Bidois), ou d'autre chose,et de quoi ? Pour Damourette & Pichon, ce serait une "particule", "une sorte de flexion"; pour la Grammaire Larousse,un "indice formel", "comme l'est un préfixe"; pour Mahmoudian, un "indicateur", une "marque de fonction". 3 - Que vaut cette "rè gle" qui demande que le sujet logique du gérondif soit le
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même que celui du verbe sur lequelil s'appuie ? Quels sont les faits ? Et est-il bien sûrque le gérondif soit toujours subordonné à un verbe, et à un verbe à un mode personnel ? 4-I1 faudra aussi tirer au clair la question de la "valeur
circonstancielle"
qu'est susceptible d'exprimer le gérondif, et trouver des critè res sur lesquels faire reposer une classification. On a souvent l'impression, en lisant les descriptions des grammaires, d'un pointillisme arbitraire des détails présentés ou commentés. Si l'on mentionne en général, par exemple, que le gérondif peut être' précédé de l'adverbe tout - avec des commentaires divers -, seuls J.Damourette et E. Pichon font état de dè s et F.Brunot et G.Mauger de rien que. Une étude plus attentive révè le que la liste est longue de ces termes qui peuvent introduire un gérondif, et leur étude systématique permettrait éventuellement d'éclairer certains aspects de la syntaxe de cette forme. Dans un autre ordre d'idées, si on note que le gérondif "équivaut à ", "joue le rôle de", "fonctionne comme" certains autres compléments circonstanciels, ces équivalences ne sont pas systématiquement examinées. C'est un peu au hasard, semble-t-il, que Ch.Bally note que le gérondif remplace le tour désormais inusité par + infinitif, que G.Gougenheim mentionne la correspondance stylistique gérondif / à + infinitif, et R.Wagner et J.Pinchon les tours aprè s et pour + infinitif. Mais d'autres équivalences sont passées sous silence, notamment la correspondance sans + infinitif / gérondif négatif. Et ces équivalences font l'objet de toutes sortes de restrictions, qu'il faudra étudier de plus prè s. La question a dans l'ensemble peu intéressé les grammairiens, c'est visible. Nous tâ cherons de vérifier et de justifier le bien-fondé des remarques éparses nous avons pu trouver, mais auparavant, nous allons examiner ce qu' ont dit les auteurs qui se sont plus spécialement penchés sur le gérondif. Voici l’opinion de G.D. Salins exposéq dans sa « Grammaire pour l’enseignement ».
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Valeur du gérondif Le gérondif équivaut pour le sens à un complément circonstanciel; il évoque un procè s secondaire qui accompagne l'action principale : Nous fîmes partir du sein des rochers une multitude de petitsaigles qui les habitaient. Ils s'élevaient en tournoyant et encriant sur nos têtes, et revenaient sur nous aprè s que nousavions tiré sur eux.
(LAMARTINE)
Ses palais se touchent les uns les autres; en passant dans la rue, on voit ces grands plafonds patriciens tout peints et dorés. (G. F LAUBERT) II avait beaucoup lu, hâ tivement, superficiellement, en passant la moitié des pages, en inventant ce qu'il n'avait pas lu. (R. ROLLAND) Construction du gérondif L'usage moderne veut que l'agent du verbe au gérondif soit le même que celui du verbe au mode personnel que détermine le gérondif. C'est une exigence de clarté recommandable en bien des cas. Mais les écrivains de l'époque classique étaient sur ce point plus libéraux que les grammairiens modernes. On rencontre chez eux nombre de gérondifs qui ont pour agent un autre mot que celui du verbe au mode personnel, ou qui sont employés en constructions absolues : Vous m'êtes, en donnant, un peu triste, apparu. (LA FONTAINE) Aprè s une grande sécheresse venant à pleuvoir... il s'en prend au ciel de ce que [la pluie] n'a pas commencé plus tô t. (LA BRUYERE) L'abbesse ne faisait autre chose jour et nuit que lever les mainsau ciel, ne lui restant plus aucune espérance de secours de lapart des hommes.
(RACINE)
Si donc on ne conseille pas de suivre l'exemple des écrivains modernes qui usent de cette liberté, on ne peut cependant pas les taxer d'incorrection. Le pont rompu fait ventre au milieu et ne vous laisse passerqu'en vous baissant. [= que si vous vous baissez]
(E. DE GOMCOURT)
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Le bonheur s'obtient en n'y pensant pas. (H. DE M ONTHERLANT ) [= si l'on n'y pense pas] Maintenant envisageons l’opinion des chercheurs russes E.Référovskaya et A.Vassiliéva (Essai de grammaire de la langue russe. Cours théorique) §272, La forme du gérondif coïncide avec celle du participe dit présent. C'est la particule en qui permet de les distinguer: cf chantant —
en chantant.
Dans la proposition le gérondif exerce la fonction d'un complément de circonstance. Le plus souvent, c'est le complément concomitant: l'action, exprimée par le gérondif, accompagne celle du prédicat et lui est simultanée. Cf. Elle chantait. Elle chantait en se lavant. (Troyat) Des enfants se poursuivaient en criant, (i d e m) La particule en, indice formel du gérondif, qui remonte à la préposition correspondante, explique sa valeur actuelle: l'action qu'il marque se présente à l'esprit comme étroitement liée à une autre action, comme existant en elle. Le gérondif français a des traits communs avec « деепри частие» russe auquel les grammairiens attribuent quelquefois le rô le d'un «second prédicat». Cependant, l'idée de coexistence de deux actions peut dégager des valeurs accessoires, celles de condition, de maniè re, etc., si le contexte le favorise. Maniè re: Paul apprit à s'évader en passant souplement à travers les barreaux... (Vaillant-Couturier) Condition: Il la connaissait bien. Il en ferait ce qu'il voudrait en la menaçant de sa mort. (Troyat) L'action du gérondif est contemporaine à l'action du prédicat comme celle du participe dit présent. Cette simultanéité, pourtant, n'est pas toujours absolue. Il peut arriver que l'une des actions précè de l'autre, surtout lorsqu'on a affaire à un verbe à terme fixe. Mais l'espace de temps entre ces deux actions est généralement trè s court. Ex. . . . je me disais: « Demain matin, en apprenant que le pape n'est pas mort [quand ils auront appris], ils seront si contents que personne n'aura le courage de me gronder» . (Daudet)
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Si l'action du gérondif précè de de trè s prè s une autre action, il s'attire parfois la préposition dè s (qui correspond à la conjonction dè s que). Ex. Etranger à tout ce monde de peintres, de sculpteurs, perdu dè s en entrant dans te bal. . . , il se morfondait depuis deux heures... (l'd e m) La particule tout souligne le caractè re simultané de deux actions dont l'une est exprimée par un gérondif. Cette particule communique à l'énoncé une forte nuance d'opposition. Ex. Ces pensées . . . t'obsédaient, tout en lui inspirant du dégoût. (M é r i m é e) Exerçant la fonction d'un complément de circonstance, le gérondif se rapproche souvent des participes qui peuvent jouer le même rô le (v. § 289). Le gérondif peut être quelquefois remplacé par le participe dit présent qui possè de la même valeur aspec-tuelle. Ex. Et il sanglotait à fendre l'â me, appelant [= en appelant] non moulin par toutes sortes de noms, lui parlant [== en lui parlant] comme à une personne véritable. (Daudet) Pourtant, il serait faux de considérer les formes en -ant sans particule, exerçant le rôle d'un circonstanciel, comme gérondifs dépourvus de leur particule. Non moins fausse est l'opinion selon laquelle la forme composée du participe serait «le gérondif passé». Penser ainsi, c'est oublier qu'une catégorie grammaticale a pour base une forme bien distincte des autres formes et que les fonctions de certaines d'entre elles peuvent s'entrecroiser sans se confondre. On est en présence d'un gérondif, si la forme en -ant est précédée de la particule en. Cette combinaison ne figure jamais en qualité d'épithète, d'attribut ou de déterminant prédicatif: sa destination est d'être complément circonstanciel. Plus encore, elle ne se laisse pas toujours remplacer par un participe, ce qui démontre que le gérondif, distinct du participe par sa forme, a en plus un domaine d'emploi bien à lui. Ex. ... je dis quelle avait tant d'esprit quelle en montrait non seulement en parlant, mais en chantant, en riant, en dansant. (France)
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Le «sujet» du gérondif coïncide généralement avec le sujet de la phrase. Mais il existe une construction «semi-absolue», où le gérondif a un autre «sujet» que celui du prédicat. Ex. Son assurance lui revint en pénétrant dans le café. (Troyat) En creusant la question, le grand coupable était Rougier, sans contredit. (C a p u s) Mais enfin est-ce que mon petit ami Beppo ne pourrait pas mourir à ma place, en lui donnant beaucoup d'argent? (Daudet) La fureur du ministre redoublait en voyant Vimperturbable sang-froid de la Noue. (M é r i m êe) Ce «sujet» n'est pourtant jamais exprimé d'une maniè re bien explicite, il est sous-entendu et ne ressort que du contexte. Les constructions de ce type sont impossibles avec un participe. NOTE HISTORIQUE SUR L'É VOLUTION DU PARTICIPE ET DU GÉ RONDIF Les participes français remontent aux participes correspondants du latin, sauf la forme composée et la forme passive du participe dit présent. Le participe dit passé provient du participium perfecti passivi, le pf/ticipe dit présent —
du participium praesentis activi. Les deux, formes latines
s'accordaient avec le nom, la premiè re en genre et en nombre: diclus — dicta —
dictae, etc., la seconde en nombre: cantons —
dicti,
contantes. Les deux
formes se déclinaient. De nos jours, le participe dit présent est invariable. Le gérondif remonte au gerundium latin, mais en français il représente une catégorie grammaticale toute nouvelle. En latin, c'était un substantif. De nos jours, c'est une forme particuliè re du verbe. Le gerundium de même que le supinum étaient des formations spéciales, intermédiaires entre le nom et le verbe. A une époque trè s ancienne ils se sont isolés dans le systè me nominal, manifestant, comme l'infinitif, une tendance trè s nette à devenir des formes verbales. Mais, si l'infinitif, en latin déjà , s'est complè tement détaché du substantif, les deux autres se sont arrêtés à michemin.
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Le supinum tendait déjà à disparaître. Le gerundium, par contre, s'est montré vivace. Il se déclinait, mais n'avait pas de nominatif, ce qui prouvait bien qu'on le considérait comme forme spéciale pour indiquer des actions secondaires. Ce n'est qu'en français que le gérondif est devenu forme du verbe. Sa valeur grammaticale s'est formée sous une forte influence de l'infinitif, avec lequel il était en concurrence à l'époque classique déjà et qui a commencé à assumer ses diverses fonctions en latin dit populaire. Si bien qu'en français, il n'est resté au gérondif que la fonction d'un complément de circonstance. Ici, pourtant, le gérondif s'est heurté au participe dit présent. Dans la langue latine, celui-ci était trè s employé pour marquer différentes circonstances (l'infinitif n'avait pas encore pénétré dans ce domaine),1 de sorte que les deux formes étaient souvent en concurrence. Ex. Nihil agenda homines maie facere discunt. (C a t o) ~ Nihil agentes hominesmaie facere discunt. [Les hommes, qui ne travaillent pas, apprennent à méfaire.] De plus, en ancien français le gérondif s'est confondu, pour ce qui est de la forme, avec le participe dit présent. Ce fait les a rapprochés encore davantage. Le participe, cependant, continuait à se décliner et à s'accorder en nombre avec le substantif. Le gérondif est devenu invariable. Mais, les moyens morphologiques qui distinguaient le participe et le gérondif en vieux français étaient trè s pauvres et l'accord du participe ne s'y effectuait pas toujours. Souvent alors, on ne savait pas au juste à quelle forme précisément on avait affaire, la particule en n'étant pas encore la marque du gérondif. Ex. Son petit pas s'en turnet ccincelunt 1= chancelant ou en chancelant] (Chanson de Roland). L'accord du participe se faisait assez réguliè rement, lorsque la forme correspondante exprimait ou tendait à exprimer un état ou une qualité, c'est-à dire, lorsqu'il s'agissait d'un adjectif verbal: espees trenchanz, escrepes pendanz, mute ambulanz, punz reluisanz, oiseaus volanz. Mais, là aussi des infractions à
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la rè gle abondent. Ex. Veez cum génies cumpaines de pèlerins errant [au lieu de pèlerins erranz] (Pè lerinage de Charlemagne) Ki ço duit et governe ben deit estre poant [au lieu de poanz = puissant, qui est au cas sujet], (i b i d e m) C'était peut-être l'influence de la forme invariable du gérondif que
l'on
confondait visiblement avec le participe. En vieux français, il est vrai, le gérondif pouvait s'adjoindre une préposition, faculté qui lui est restée du gerundium latin: cf. en français moderne ces locutions archaïques et figées qui nous viennent de l'ancienne langue: de son vivant, sur son séant, à son corps défendant. Mais l'emploi des prépositions diminuait peu à peu, exception faite pour en, destinée à devenir plus tard l'indice du gérondif. Certains exemples nous rappellent déjà son emploi actuel. Ex. Un chevaler apelet, si H dist en riant... (P è lerinage de Charlemagne) Jusqu'au XVe siè cle, les constructions de ce type ne sont d'ailleurs pas trè s fréquentes.1 A partir du XIIe siè cle, les participes présents acquiè rent le e féminin (comme les adjectifs du type grand), mais, cette fois encore, le e ne s'étend qu'aux formes exprimant un état ou une qualité. D'ailleurs, ces variations n'étaient point réglementées. Au XVIIe siè cle seulement, les grammairiens s'en sont sérieusement occupés. On comprenait que le participe et l'adjectif verbal étaient deux formes différentes, mais trè s proches et que leur distinction formelle pourrait être utile à la langue française, l'enrichirait en moyens d'expression. Aussi, les grammairiens ont-ils énergique-ment lutté pour laisser le participe invariable. Le résultat de leurs efforts fut l'arrêté de l'Académie française, de l'année 1679, prescrivant l'accord de l'adjectif verbal, le participe, lui, restant invariable. Mais, tout en mettant une barriè re entre le participe et l'adjectif verbal, cette rè gle rapprochait le participe du gérondif. C'est la particule en qui a servi, cette
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fois, de signe distinctif. Ainsi, le gérondif s'est consolidé en catégorie grammaticale, bien distincte du participe dit présent. Toutefois, la limite entre les formes en -ant reste de nos jours assez mobile, les valeurs et les fonctions de ces formes étant trè s proches.^ Le linguiste russe V. Gak tâ che d’appliquer des idées linguistiques générales aux problè mes spécifiques du français en mettantl’accent sur le cộté fonctionnel des faits grammaticaux. О б щ и е полож ени я. Герунди й —
нели чная форма, вы раж аю щ ая
второстепенное действи е, подчи ненное действи ю , вы раж енному в сказуемом. Ф ормальны м при знаком герунди я является отдели мая морфема en, которая отсутствует ли ш ь в некоторы х устойчи вы х речени ях (chemin faisant, ce disant). Герунди й отли чаетсяотparticipe présent ди стри буц и ей и си нтакси чески ми отнош ени ями в предлож ени и . PI, обозначая при знак субстанц и и , мож ет соотноси ться с лю бы м актантом предлож ени я. Герунди й,
обозначая действи е,
подчи ненное действи ю
сказуемого,
соотноси тсясподлеж ащ и м. Ср.: Jean a vu Marie sortant de l'école и Jean a vu Marie en sortant de l'école. В
первой фразе sortant (PI) соотноси тся с
дополнени ем (Marie). En sortant во втором предлож ени и относи т ся к подлеж ащ ему (Jean). В связи с э ти м герунди й, как и всякое обстоятельство, обы чно следует за глагольной группой (как в данном при мере) и ли , реж е, предш ествуетей: En sortant de l'école, Jean a vu Marie. П ози ц и я меж ду подлеж ащ и м и сказуемы м, характерная для при части я, у герунди я встречаетсяредко. В ви де и склю чени я G относи тся к дополнени ю
(чащ е э то касает ся
глаголов дви ж ени я): Dalila attise le feu qui nous éblouit en entrant. П ереж и тки незави си мого герунди янаблю даю тсяв вы раж ени ях: Soit dit en passant // L'appétit vient en mangeant. В отли чи е отPI герунди й почти не употребляется в слож ной и пасси вной формах (*cn ayant fait, *en étant
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fait). В
ц елом герунди й наи более ограни чен и з всех
функц и ональном
отнош ени и ,
так
и
в
FI
как в
морфологи ческом
(он
употребляетсяне отвсех глаголов). Ф у нкци и и значени е геру нди я. Герунди й обозначает второстепенное действи е, сопутствую щ ее главному. Е го пер в и чно й функц и ей является вы раж ени е одновременности , параллели зма действи й. О н молсетвы раж ать простую одновременность действи й: Chaque fois, en passant, je faisais à Rabot un signe familier, a такж е способ осущ ествлени я основного действи я, обстановку, в кот орой оно происходи т: —
Ah! Ah! fis-je blême, en
me reculant tout au fond de la pièce; //Je partis en courant vers la ville. В тори чны е ф ункц и и
G возни каю т тогда, когда наруш ает ся
при нц и п зав и си мости и ли однов р еменности
вы раж аемого и м
действи я: а) G вы раж аетдействи е, равноправное с действи ем,вы раж енны м в сказуемом: II marchait en chantant