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Semitica V iva' Band
Martine Vanhove
V
Herausgegeben von Otto Jastrow
La langue maltaise Etudes syntaxiques d'un ...
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Semitica V iva' Band
Martine Vanhove
V
Herausgegeben von Otto Jastrow
La langue maltaise Etudes syntaxiques d'un dialecte arabe »périphérique«
1993
1993
Harrassowitz Verlag . Wiesbaden
Harrassowitz Verlag . Wiesbaden
Ouvrage publié avec le concours du C.N.R.S. (Centre National de la Recherche Scientifique), P aris.
A Antoine
Dans l es bibl iothèques, de grands dadais fréquentent assidûment l es rayons des ouvrages de thermodynamique et des l angues rares, Y apprennent par coeur la grammaire maltaise avant d'a l l er chasser l'al l igator albinos dans l es égouts de New York.
(D'après V de Thomas Pynchon)
Die Deutsche Bibliothek - CIP-Einheitsaufnahme
Vanhove, Martine:
La langue maltaise:études syntaxiques d'un dialecte arabe "périphérique« /
Martine Vanhove. Préf. de David Cohen. - Wiesbaden :Harrassowitz,
11) ISBN 3-447-03342-8
1993
(Semitica viva; Bd. NE:GT
© Otto Har rassowitz, Wiesbaden 1993
Das Werk einschlieBlich aller seiner Teile ist urheberrechtlich geschützt. Jede Ver wertung auBerhalb der engen Grenzen des Urheberrechtsgesetzes ist ohne Zustimmung des Verlages unzuIassig und strafbar. Das gilt insbesondere für Ver vielfaltigungen jeder Art, Übersetzungen, Mikroverfilmungen und für die Einspeicherung in elektronische Systeme. Gedruckt auf alterungsbestandigem Papier der Fa. Nordland Papier, Darpen/Ems.
Druck und Verarbeitung: Hubert & Co., Gattingen Printed in Germany
ISSN ISBN
0931-2811 3-447-03342-8
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TABLE DES MATIERES
Préface par David Cohen
xiii
Remerciements
xvii
Avant-Propos Système de transcription L'alphabet maltais Liste des abréviations et symboles Carte
1 8 11 12 15
Première partie : Données de base sur la morphologie verbale
17
1.
Le thème simple
1. Verbes à trois consonnes fortes 2. Verbes à deuxième radicale liquide l, n, ou r 3. Verbes à deuxième et troisième radicales semblables 4. Verbes avec un phonème virtuel /0/ 5. Verbes comportant une radicale semi-vocalique 6. Les verbes quadriconsonantiques 7. Les verbes "irréguliers"
17 17 18 19 20
22 25 26
II. Le système de dérivation
26 27 29 31
III. Les verbes d'origine étrangère "non-assimilés"
36
Deuxième partie : Valeurs et emplois des deux conjugaisons
39
1. Thèmes à modification interne du radical 2. Thèmes surdérivés 3. Thèmes dérivés à infixe ou à préfixe
1.
Considérations générales sur l 'aspect, le temps et le modal
39
II. Valeurs et emplois de la conjugaison suffixale
Remarques préliminaires
1. L ' aoriste
2. L ' antériorité dans le passé 3. Le parfait 4. Le parfait en composition avec deux adverbes 5. Le contexte de futur 6. Emplois modaux 7. Conclusion
II1. Valeurs et emplois de la conjugaison préfixale
Remarques préliminaires
1. L' expression des vérités générales
2. L' expression de faits habituels 3. En situation de concomitance 4. L' instance du commentaire général 5. En contexte de futur 6. Dans l ' instance du récit 7. Le parfait en composition avec deux adverbes 8. La simultanéité 9. Emplois modaux 10. Conclusion
Troisième partie : Valeurs et emplois des auxiliaires, particules verbales et préverbes 1.
Table des matières
Table des matières
viii
Remarques générales sur l'auxiL iarité
II. L'expression de la concomitance
Remarques préliminaires
1. La concomitance dans l ' accompli : le parfait
2. La concomitance dans l ' inaccompli : le progressif 2.1. 1?�Oedl ou I?etl + c. préf. 2.2. Le participe 2.3. Conclusion
III. L'auxiliaire l?a Oadl - lyb?08dl et l'expression des sous-aspects duratifs
Remarques préliminaires 1. L ' auxiliaire est à la conjugaison suffixale 2. L ' auxiliaire est à la conjugaison préfixale 3. L ' impératif et le prohibitif 4. Conclusion
45 45 45 47 48 55 57 65 72 73 73 73 74 75 77 79 81 87 88 89 99
101 101 107 107 108 112 113 134 150 153 153 160 162 169 171
ix
IV. Auxiliaires, particules et préverbes du futur
173 173 175 177 179 184 187 190 191 194 195 204 206 208 209 211
V. L'inaccompli dans le passé
213 213 215 216 217 218 218 220 221 222 223 224
VI. L'antériorité et L 'accompli futur
225 225
Remarques préliminaires 1. Iséyyerl + conjugaison préfixale 2. Iserl + conjugaison préfixale 3. Isel ou Isal + conjugaison préfixale 4. II:tal + conjugaison préfixale 5. Quelques considérations sociolinguistiques 6. Le système du futur dans un idiolecte 7. Le "futur du passé" 8. IOadl + conjugaison préfixale 9. likanl + conjugaison préfixale 10. Isel + likanl + conjugaison préfixale 11. likanl + préverbe de futur + conj. préfixale 12. I08ddl + pronom suffixe + Iséyyerl + c. préfixale 13. L' expression de l ' imminence par une phrase complexe 14. Conclusion Remarques préliminaires 1. Le procès en déroulement dans le passé 2. La valeur de passé d ' habitude 3. likGnl + conjugaison préfixale dans un récit 4. Ik�nl et les verbes sans conjugaison suffixale 5. La forme surcomposée Ik�nl + l ikanl 6. Ik�nl + In�?esl "manquant" 7. L' inversion de l' ordre auxiliant - auxilié 8 . Emplois modaux : l ' hypothétique 9. Un calque de l ' anglais "he used to" 10. Conclusion 1. Le "passé de deuxième degré" 2. L' accomp l i futur et le futur antérieur likGnl + c. suff. 3. Conclusion
VII. Les auxiliaires inchoatifs
Remarques préliminaires 1. L' auxiliaire Ibédal "commencer" 2. L' auxil iaire I?abadl "saisir" 3. L' auxiliaire Irémal "jeter" 4. L' auxiliaire IfétaI:t1 "ouvrir" 5. L' auxiliaire Itéla?1 "partir" 6. L' auxiliaire II:tabatl "entrer en collision, frapper" 7. L' auxiliaire II:tascll "venir à l ' idée ; survenir"
230 238 241 241 241 248 253 254 255 256 258
p
x
Table des matières 8. L' auxiliaire Isarl "devenir 9. D ' autres inchoatifs? 10. Conclusion
avoir lieu
Table des matières cuire"
VIII. Les auxiL iaires de "continuité du procès"
Remarques prél iminaires 1. L'auxiliaire Iba?aOI 2. L'auxiliaire Ik6mplal 3. L'auxiliaire liss6ktal 4. L' auxil i aire IZï;jdl "ajouter" 5. Conclusion
IX. L'auxiL iaire d'itératif IrÉgaOI
Remarques préliminaires 1. L' ordre des termes 2. Les compatibilités de IrÉgaOI 3. La périphrase est à la c. suff. ou préf. , à l'impératif ou au participe actif 4. La périphrase avec un auxiliaire ou une particule verbale 5. La négation 6. Ir Ég aOI est suivi d'un pronom copule 7. Le passage à la conjonction 8. Conclusion
X. Les auxil iaires modaux
Remarques préliminaires 1. Les auxiliaires "pouvoir" 2. Les auxiliaires "devoir"
XI. L'expression du passif par auxil iaires
Remarques préliminaires 1. La phrase nominale 2. La copule d'origine pronominale + participe passif 3. 1?6°cdl "assis" + participe passif 4. Ikï;jnl " être" + participe passif 5. L' auxil iaire Igï;jl "venir" + participe passif 6. L' auxiliaire Isafaol "devenir" + participe passif 7. Conclusion
XII. De quelques périphrases verbales "marginales"
1. IsÉyycrl "allant" et l'expression de l'intensif 2. I?abczi "sauter" 3. Les verbes Irai "voir" et Iwasal/ "arriver"
259 261 263 265 265 265 270 272 272 273 275 275 276 276 277 278 279 280 280 283 285 285 286 295 313 313 314 315 317 318 321 324 325 327 327 328 329
Quatrième partie : La phrase nominale et les constructions existentielles, locatives et possessives 1.
Phrase nominale, copules et verbe "être"
Remarques préliminaires 1. La phrase nominale à un terme 2. La phrase nominale à deux termes 3. La phrase nominale à trois termes avec pronom-copule 4. Construction avec 1?6°cdl "assis" 5. Les particules négatives 6. Le verbe Ikï;jnl ( c . s. ) - lik6nl ( c . p . ) "être"
II. Constructions l ocatives et existentieL Les
Remarques préliminaires 1. La construction avec lfï-I "dans" 2. La construction avec Icmml "là" 3. Construction avec lawnl "ici" 4 . Conclusion
III. L'expression de la possession
1 . Morphologie des pseudo-verbes "avoir" 2. Valeurs et emplois 3. Conclusion
xi
331 331 331 332 334 355 373 379 386 393 393 393 396 404 406 409 409 411 426
Conclusion générale
429
Annexe : extraits du corpus oral Texte n° 1 : La fabrication du pain à la maison dans les années vingt Texte n° 2 Callan et le coq Texte n° 3 Le vieil homme enterré vivant Texte n° 4 Les légendes de la formation de Maqluba et de Filfla Texte na 5 Poèmes
433
476 480
Liste des ouvrages cités
503
Index
513
434 460 466
F
PREFACE
C' est une impression agréable, exaltante même, que de voir réa lisé par un de ses élèves, d' une manière qui lui paraît accom plie, un travail qu' il regrettait de ne pas être en mesure d' entreprendre lui-même. C' est le cas pour l ' ouvrage que je veux présenter en quelques lignes ici. C' est un peu dans l ' espoir de la voir prendre en charge ce projet, que j ' avais, en 1983 je crois, suggéré à Martine Vanhove de s ' initier à ce secteur important et délicat du domaine arabophone que sont la langue et la l ittérature maltai ses. J ' avais eu l ' occasion, au cours de ses études universi taires, de remarquer ses dons pour la recherche linguistique. La confiance que je plaçais en elle, j ' éprouve un grand plaisir à le dire, n'a pas été déçue. Le lecteur de ce livre m'en croira sans peine. L' intérêt des études maltaises pour plus d ' un domaine de la linguistique, Martine Vanhove en parle avec compétence dans l ' introduction qui suit. Et elle le montre dans l ' ensemble de l ' ouvrage, avec une maîtrise remarquable si l ' on songe qu' il s ' agit d'un premier travail d' envergure dans un domaine qui ne fournit aucun modèle quelque peu développé, celui de la syntaxe du maltais. I l est juste de dire que le sujet s'y prêtait par les ouvertures qu' il permet et qu' il méritait de grands efforts à cause de la négligence dont i l est l ' objet de la part des sémitisants et surtout des arabisants. Non pas que la langue maltaise soit un domaine inconnu. La recherche linguistique y est menée depuis plus d'un siècle, même si, en dehors de quelques apports dont ceux de Theodor Noldeke et Hans Stumme, l ' accession de ces études à un statut véritablement scienti fique, déterminé par une connaissance directe de la matière, est liée à l ' œuvre de notre contemporain Joseph Aquilina. Mais, même en comptant ceux de l ' Archipel, les ouvriers sont peu nombreux. Et pourtant, ne serait-ce que parce qu ' il a apporté une solution originale au problème que pose aux dialectes le passage à l ' usage écrit, sa prise en considération dans les études arabes ne peut être que d' un très grand profit.
pz
xiv
Préface
Martine Vanhove lui a accordé toute l'attention nécessaire et elle a pu en dégager des indications précieuses dans les domaines les plus divers. De ce point de vue, on ne peut qu'être impressionné par la multitude des aspects qu'elle envisage dans le développement de sa recherche : dialectologie historique et comparée de l'arabe , sémitologie, sociolinguis tique, l inguistique générale. D'où vient que malgré cette ampleur, le traitement appa raisse complètement cohérent et dominé ? Pour ma part j'y vois deux raisons principales et qui méritent d'être formulées, car il peut être utile aux chercheurs d'en prendre conscience. L'essentielle est peut-être, quoi qu'il puisse y paraître à premlere vue, le parti pris de clarté et de simplicité dans l'exposé, même dans les démontages les plus subtils des fonc tionnements syntaxiques. Martine Vanhove ne se permet aucune des obscures commodités terminologiques qui peuvent, à l'occa sion, masquer des insuffisances de l'analyse elle ne se réfugie en aucun cas dans les cadres tout faits que pourraient lui offrir diverses écoles . La deuxième raison est à mes yeux dans la rigueur avec laquelle toute formulation se trouve fondée sur une documenta tion irrécusable, rigueur scientifique allant de pair avec celle, d'ordre moral peut-être, qui ne dissimule rien des lacunes que l'enquête n'est pas parvenue à combler et des incertitudes qui demeurent. Elle va de pair aussi avec une volonté d'exhaustivité qui se manifeste dans tout l'ouvrage et dont le chapitre sur les auxiliaires est une des plus évidentes i llustrations. Mais rigueur et exhaustivité, il va sans dire, ne sont possibles que parce que l'auteur s'est donné la peine harrassante, pendant plusieurs années, de recueillir un vaste corpus, d'une remarquable diversité. Pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté dans ce qui vient d'être dit, il faut c lairement indiquer que la démarche de Martine Vanhove ne consiste pas à accumuler des données et à les analyser. Elle ne répugne en aucune façon à situer les faits qu'elle relève en toute indépendance et les fonctionne ments qu'elle étudie dans la perspective théorique qui lui paraît le mieux les intégrer et qui en même temps y trouve une nouvell e confirmation. Mais elle n'en est jamais l'esclave et sait lui apporter les nuances et les modifications qu'imposent ses constatations. Ainsi par le sujet traité aussi bien que par la méthode mise en œuvre, l'ouvrage de Martine Vanhove ouvre, dans de saines perspectives scientifiques, la porte d'un domaine qu'on
Préface
xv
souhaiterait voir exploré dans toutes ses dimensions par elle même et tous les chercheurs, arabisants et sémitisants qui ' auront aperçu tout ce qu'il pourra apporter à leurs études. David Cohen Professeur émérite Directeur d'études
REMERCIEMENTS
C'est avec grand plaisir que je veux dire ICI ma gratitude envers David Cohen qui a su me faire partager son goût de la linguistique et du maltais. La confiance qu'il m'a témoignée, ses encouragements et ses conseils m'ont toujours été précieux. Je voudrais également remercier mon amie maltaise Antoi nette Camilleri ainsi que ses parents qui m'ont hébergée à chacun de mes séjours à Malte. La chaleur de leur accuei l , le dévouement et la compétence d'Antoinette sont pour moi des souvenirs inoubliables. Ma gratitude va aussi à mon amie Sandra Gojal qui, à Paris, n'a ménagé ni son temps ni sa patience pour répondre à toutes mes interrogations. Je ne voudrais pas oublier non plus tous ceux qui à Malte ou à Paris m'ont offert leur aide et leurs connaissances : le professeur Joseph Aqui lina, Joseph Cassar-Pullicino, ainsi que Marie-Rose Gatt, l e Père Edward Fenech, Albert Borg e t Oliver Friggieri, tous quatre enseignants à l'Université de Msida, Micheline Galley et Carmel Sammut. Ni mes amis Maria Calleja, Magdalen Mallia, Carmen Attard, Nadia et Joe Bonett qui m'ont fait rencontrer beaucoup de mes informateurs et m'ont offert leur aide sans compter. J'aimerais aussi exprimer mes remerciements à tous mes informateurs, trop nombreux pour être nommés ici ; sans leur patience ce travail n'aurait pu aboutir. Mes remerciements vont aussi à tous les membres de l'URA 1066 du C . N . R . S . et particulièrement à Marie-Claude Simeone Senelle, ainsi qu'à Dominique Caubet et Antoine Lonnet, qui m'ont fait l'amitié de relire avec attention une grande partie de la première mouture de cet ouvrage. Leurs observations et leurs critiques ont toujours été stimulantes. Je souhaite également remercier Jean Margain pour son aide compétente et amicale lors de la consultation des textes hébraïques. Merci enfin à Christine Bornon, Aziza Boucherit, Marie Claire Michel-Dropsy et à mon compagnon Antoine Lobstein qui ont bien voulu se partager la tâche ingrate de traquer les fautes, ainsi qu'à Jean-Michel Decuq qui a dessiné la carte qui figure ci-après . Paris, le 15 octobre 1992
Martine Vanhove
»
AVANT-PROPOS
La langue maltaise a pour ongme un d ialecte arabe, vraisem blablement proche des vieux dialectes citadins de Tunisie (O. Cohen 1988: 106 ) , apporté par les conquérants arabes en 870 . Elle est parlée par les quelque 350 000 habitants d ' un archipel situé au centre géographique de la mer Méditerranée, véritable carrefour commercial et stratégique sur ce qui fut la route des Indes. L ' archipel se compose des î les de Malte ( 247 km2 ) , Gozo (68 km2 ) et des ilôts de Comino, Cominetto et Filfla, ces der niers étant inhabités. L' arabe s ' y imposa au point que même la toponymie, sauf pour les noms des deux î les principales, ne semble conserver aucune trace de la ou des langues qui y furent précédemment parlées . Le maltais a toutefois connu un dévelop pement part iculier et on a coutume de le classer parmi les "dialectes périphériques" , au même titre que le dialecte arabe de Kormakiti à Chypre ou celui de Boukhara en Union Sov iétique en raison des bouleversements importants qu'i l s ont connus à la suite de contacts intenses avec d' autres familles de langues au cours de leur histoire. Celle du maltais se rattache aux liens étroits que l ' archipel a entretenus avec la Sicile puis l ' Ita lie et avec le monde chrétien après la fin de la domination arabe en 1090 ( pr ise de Mal te par le comte normand Roger , maître de l a Sicile) et l ' expulsion définit ive des derniers musulmans entre 1240 et 1250 par l ' empereur souabe de Sici le, Frédéric I I . Tout au long du Moyen Age, le sort de l ' archipel maltais sera lié à celui de la Sicile, l ' immigration en prove nance d' Ital i e sera encouragée , puis, en 1530 , Malte deviendra le bastion de la chrétienté avec l ' inst allation des Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem ( Godechot 1981 ) . Par la suite, Malte continuera d' entretenir des relations privilégiées avec l ' Ita lie, l ' italien devenant la langue de culture, même après la domination britannique sur les î les à partir de 1800. Ces liens avec la Sicile et l ' Italie ont lai ssé une empreinte profonde sur la langue des habitants de l ' archipel et notamment sur la phonologie et le lexique, on s ' en rendra compte à la lecture des exemples qui i llustrent ce travail. L ' un des effets les plus spectaculaires de ces contacts a été l ' adoption d ' un
2
Avant-propos
alphabet off iciel en caractères latins en 1933, alphabet dans lequel sont désormais rédigés les documents de tous ordres l ittérature, presse écrite, etc. Quant à l ' anglais, son influ ence à Malte ne commencera à s'exercer qu' à partir du m i l ieu du XIXè siècle et seulement de mamere notable sur la langue depuis le mil ieu du XXè siècle par des emprunts facilit és par un b i linguisme quasi généralisé par le système scolaire. Devenue un état indépendant en 1964, Malte a adopté le maltais comme langue nationale mais maltais et anglais coexistent tous deux en tant que langues officiel les, de telle sorte qu' une partie de l ' enseignement scolaire et universitaire se fait en anglais et qu' i l existe une presse écrite et des documents administratifs en anglais. En septembre 1984, David Cohen et l' équipe du CNRS qu' i l dirigeait et dans laquelle j ' avais été accueillie au début de cette même année m' offrirent l a possibi l ité de me rendre à Malte et de recue i l l ir mes premiers corpus. La suite des enquê tes sur le terrain a pu se dérouler grâce à l ' appui scientifi que et financier du laboratoire au cours de nouveaux séjours d ' un mois chacun en 1985 et 1986, pendant lesquels j ' ai conti nué à recue i l l ir des corpus auprès d ' informateurs les plus divers. En 1987, l'équipe fit venir une de mes informatrices à Paris pour m ' aider dans le travail d' interprétation et de véri fication des données recueill ies et j ' ai profité du sejour en France d' autres amies maltaises pour procéder à quelques enre gistrements "sauvages" ( dont el les furent naturellement aver ties par la suite) de conversations spontanées sur des sujets de la vie quotidienne. En 1988, j ' ai bénéficié d'une allocation du service des "Aires culturelles" du Ministère de l ' Education Nationale pour une enquête sur la l ittérature maltaise. Les nombreuses interviews d ' écrivains que j ' ai alors réalisées ont également servi pour l ' étude l inguistique présentée lCI. Les deux premières années, la plupart des enregistrements se sont déroulés en compagnie d' amis maltais qui faisaient office de traducteurs . Par la suite, j ' ai été capable de comprendre et de m' exprimer en maltais sans trop de difficultés, j ' ai donc pu procéder seule aux entretiens avec les informateurs, mon seul souci étant d' intervenir le moins possible et de laisser parler les gens, ce qu' ils firent très volont iers. La phonologie et l a morphologie du maltais ayant suscité de nombreuses études, j' avais d' abord envisagé de faire une description syntaxique complète de l a l angue, les études sur l e
Avant propos
3
sujet étant très réduites et parcel laires, et de commencer par l' analyse du système verbal. Dans ce but , j ' ai fait répondre à un questionnaire adapté de celui mis au point par le LACITO (Bouquiaux et a L . éd. 1976) et procédé à l ' enregistrement de récits et d'un corpus de poésies orales. Les premiers dépouil lements mi rent à jour un système verbal tellement riche, que je me vis contrainte assez vite de me l imiter à sa seule analyse. Puis l ' examen des pseudo-verbes "avoir" m ' a conduit à étudier la phrase nominale ainsi que les expressions locatives et exis tentielles. Ce sont ces trois grands axes, le système verbal , la phrase nominale et les expressions existentiel les, locatives et possessives, qui constituent ce trava i l . Pour en faciliter la lecture, il est précédé d ' une brève description de l a morphologie verbale accompagnée de commentaires sur la vitalité des formes décrites.
Présentation des informateurs et du corpus Lors de mes enquêtes sur le terrai n , j ' ai essayé de diversifier les informateurs au maximum, afin d ' avoir une vue d' ensemble d' une langue dont les locuteurs sont peu nombreux et où la variation dialectale est suffisamment l imitée pour permettre l ' inter-compréhension entre tous les locuteurs. J ' ai pu le constater lorsque j'ai travai llé avec une amie de La Valette sur l' enregistrement effectué auprès d'un paysan de Mtanleb dont le parler est phonétiquement très différent du sien. Les Maltais s' accordent généralement pour reconnaître deux variétés principales de l eur l angue, d ' un côté un parler dit "standard" basé essentiellement sur celui de la capitale La Valette et de la vill e proche de Sliema et véhiculé par la télévision, la radio et l ' école, d ' un autre les "dialectes" parlés dans les villages et définis par opposition au parler "standard", mais qui ne forment pas un groupe homogène. Nombre de locuteurs vil lageo is, surtout parmi la population jeune, ont une prati que des deux variétés , l ' usage du di alecte étant le plus souvent réservé au cercle de la fami lle et des amis dans le périmètre du vil l age. Parmi la population âgée, on rencontre encore des locuteurs villageois qui ne par lent que leur dialec te. A l'inverse, la transmission des dialectes n' est pas tou jours assurée par les parents et certains jeunes locuteurs vil lageois n ' ont p lus à leur di sposition que l a variété "stan dard". Lors de mes enquêtes, j ' ai essayé de tenir compte dans la mesure du possible de ces facteurs pour le choix des infor-
4
Avant propos
Avant-propos
mateurs . Il s' est avéré que les disparités entre les étaient minimes en ce qui concerne l ' objet de ce travai l .
systèmes
Les informateurs : Les locuteurs du parler considéré comme "standard" sont marqués par un S. Ceux qui parlent le "standard" en plus de leur dialecte sont marqués par SD. Les locuteurs de dialectal seulement sont marqués par D. Les emplacements des localités où ils vivent ou dont i ls sont originaires sont marqués sur l a carte, à la fin de cette introduction ( p . 1 5 ) . A MALTE : S - Une secrétaire de La Valette, âgée de 27 ans S - Un enseignant de l'Université de Msida ( 40 ans ) S - Une enseignante d e l' Université d e Msida (55 ans ) originaire de Hamrun S - Un aumônier de Hal-Qormi âgé d'une cinquantaine d'années S - Quatre étudiants de 25 à 27 ans de Luqa, Zejtun et P jetà S - Une étudiante de 20 ans de Mgarr S - Treize écrivains âgés de 25 à 75 ans, dont 10 ont entre 30 et 45 ans . Deux d ' entre eux , âgés de 70 et 75 ans, sont originaires de Gozo et bilingues "standard" et "dialectal" Trois jeunes étudiantes âgées de 20 à 25 ans, originaires de Mgarr SD, Me lliena SD, La Valette S SD - Une jeune fille de Mosta, âgée de 1 8 ans, étudiante SD - Quatre chanteurs de Naxxar ( 60 ans) et de Zejtun (76, 67 et 45 ans) SD - Un enseignant de biologie du secondaire âgé de 45 ans, originaire de San G i lian SD - Le patron d ' un café de Marsaxlokk âgé de 45 ans SD - Un étudiant de 8irkirkara âgé de 26 ans SD - Le prêtre de la paroisse de Mel l iena âgé de 50 ans SD - Un lycéen de l7 ans de Melliena D Un paysan de Melliena âgé de 65 ans D - Un paysan de Mtanleb âgé de 75 ans D - Un pêcheur de Dingli âgé de 55 ans D - Une épicière de Attard âgée d' environ 80 ans. A GO ZO : SD Un ornithologue âgé de 45 ans, orIgmaire de Nadur SD - Le directeur d' une école agricole de Gozo âgé de 50 ans
5
Un étudiant de 23 ans originaire de Nadur Une ancienne directrice d'école ménagère de Kerëem âgée de 70 ans D - Un sculpteur de Nadur âgé de 25 ans D - Une tisserande de Xagnra d ' une cinquantaine d' années D - Deux paysans (un homme et une femme) de Nadur âgés d ' une soixantaine d' années D - Une femme au foyer de 35 ans , propriétaire d ' un moulin à vent ( qui ne fonctionne plus ) à Nadur D - Une vanneuse de 85 ans de Xagnra D - Un paysan de Xagnra de 80 ans, ayant vécu 40 ans en Austra lie D - Un ancien sacristain de Xagnra âgé de 90 ans.
SD SD
Les entretiens effectués auprès de ces informateurs repré sentent au total 50 heures d' enregistrements. J'ai également uti l isé, très partiellement, des enregis trements que j ' ai effectués au cours de l ' été 1990 dans le ' vi llage de Mgarr à Malte auprès de locuteurs âgés. Il s ' agit de trois informateurs, deux femmes et un homme, âgés respective ment de 65, 90 et 76 ans, et qui ne parlent que le dialecte de leur village.
Contenu du corpus : Un des objectifs de la collecte des matériaux oraux, outre la constitution d ' un corpus de l ittérature orale, était d ' obtenir une grande diversité dans les sujets traités et les situations de communication afin de saisir la vie de la langue dans tous ses aspects. Les récits tiennent une place importante, mais ils sont pour la plupart émai llés de dial ogues, plus ou moins longs, soit constitutifs du récit, soit entre plusieurs informateurs. J ' ai aussi pris en compte l ' instance du commen taire général (voir ci-dessous les "commentaires d' une exposi tion " ) . Littérature oraLe des chants improvisés ( "gnana" , " spirtu pront " ) , des histoires comiques ; des légendes sur les pirates, des chapelles et des l ieux de Malte et de Gozo ; des poésies populaires de la tradition orale ; des histoires de voleurs. :
/"
des commentaires sur une exposi les tion à propos du folklore de la ville de Mel l i ena coutumes anciennes pour faire sa cour à une femme ; les fêtes Fo Lkl ore et h istoire Locale
Avant-propos
Avant propos
du village ; un récit sur le fonctionnement social et matériel d' une église ; un récit sur l a médecine traditionnelle par l es plantes ; un récit historique sur le bourg de H al-Qormi.
L ' un des documents littéraires les plus anciens écrits en maltais, si l ' on excepte une cantilène de vingt vers du XVème siècle, est une série de huit dialogues composés par le premier grammairien et lexicographe maltais dont les travaux soient parvenus jusqu' à nous , Agius De Soldanis, or iginaire de Gozo . Il publia une grammaire en 1750 où apparaissaient déjà quelques courts dialogues, mais c' est dans une seconde version, restée manuscrite et composée vers 1755, que De Soldanis les dévelop pa. Ils furent publ iés et commentés par Joseph Cassar-Pullicino dans un article paru en maltais en 1 947 ( voir l a l iste des ouvrages cités ) . Le document a été uti lisé dans ce travail, aux fins d' une brève i l lustration de fonctionnements anciens qui ont persisté jusqu' à nos jours . Certains exemples sont égale ment empruntés aux commentaires de Cassar-Pul l icino, au même titre que d' autres documents écrits que j ' ai intégrés à mon corpus.
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: des récits et conversations sur des techniques anciennes et modernes : fabrication du pain ; le fonctionnement d'un moulin à vent des techniques artisanales vannerie, la technisculpture ; la fabrication du nougat traditionnel que de la pêche à la l igne du haut des falaises la construction d'une maison ; le système de distribution de l ' eau. Les techniques agricoles fabrication du fromage, de l a farine, culture ( ancienne ) du coton, de la pomme de terre, de l a canne à sucre (en Australie) explications sur le fonctionnement d ' une école agr ico le (é levages et cultures ) .
Les techniques
Une leçon d e l inguistique maltaise. Une conversation sur l ' état du cinéma à Malte. Treize entretiens avec des écrivains sur leur œuvre. Des conversations sur les événements quotidiens. Des informations télévisées avec interview de sportifs. Un questionnaire sur le système verbal inspiré de LACITO.
celui
du
Le sémitisant Hans Stumme a consacré plusieurs publica tions au corpus de l ittérature orale qu ' i l a rassemblé à Malte au tout début de ce siècle. J ' ai donc largement utilisé l ' un de ses recueils paru en 1904 : Maltesische Studien. Eine Samml ung Prosaïscher und poet ischer Texte in maL tesischer Sprache ( 124 pages ) . Ces textes ont été traduits en allemand dans un second volume intitulé Maltes ische Marchen, Gedichte und Ratsel in Deutscher Ü bersetzung. J ' ai procédé à un dépouillement systéma tique des textes n° l, VI, VIII, XIII à XVI, XVIII à XXXIV, XXXVI et XXXVII . Les traductions de Stumme ont été vérifiées avec l ' aide d ' une amie maltaise de La Valette . Les exemp les empruntés à ce recuei l ont été conservés dans l a transcription phonétique qu' en a donnée Stumme. Un autre aspect de la l ittérature orale, les proverbes, a également été pris en compte. J ' ai effectué un dépouillement systématique du gros volume publié par J. Aquilina en 1 972 : A Comparat ive Dictionary of Mal tese Proverbs ( 694 pages ) . I l contient plus d e 4630 proverbes.
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Le maltais ayant en effet la chance d'être une langue écrite, i l aurait été dommage de se priver de l'abondante docu mentation que nous fournissent la littérature et les différents documents i mprimés dans cette langue. En me limitant à des ouvrages récents, j ' ai effectué un dépouillement systématique des œuvres suivantes CALLEJA, Anton "Ni kola ta' Xlendi" [Nicolas de Xlendi] ( p . 17-21 ) , une nouvelle dans Frak m i l l -Hajja [Fragments de vie ] . 1982. CALLEJA, Oreste : 4 Dramm i. Anestesija. éens perpetwu. Satira. Igsma UHrsa [4 Drames. Anesthésie. Bail à perpétuité. Satire. Corps fantômatiques ]. 1972.' Pièces de théâtre, 175 pages. J ' ai également fait usage du commentaire critique d ' O l iver Friggieri qui l' accompagne ( 1 1 pages). FRIGGIERI, O liver : Fil-ParLament ma jikbrux fjuri [Les fleurs ne poussent pas au parlement ] . 1986. Roman, 194 pages . MICALLEF, Bernard : "Tmien Kantunieri" [Huit coins ] ( p . 7-16 ) et "Stejjer tat-Tfal " [Histoires d ' enfants] (p. 17-20 ) , deux nouvelles dàns I l -Hajt ta' Malta u stejjer onra [Le mur de Malte et autres histoires]. 1988. Il -Mument. Journal hebdomadaire, organe du Parti National iste (démotrate-chrétien ) . Tro is numéros : 8 . 2. , 15. 2. et 29 . 2. 1987. SULTANA, Joe & GAUCI , Charles : L-Agnsafar [Les oiseaux ] . 1979. Ouvrage scientifique traitant des oiseaux. Seules l es préfaces et l ' introduction ont servi pour ce travail . (6 pages ) .
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Avant propos
Avant-propos
D ' autres ouvrages ont fait l ' objet d ' une consultation parcellaire, soit pour l ' étude d ' une question preClse, soit parce qu' ils n' ont été lus que récemment et je n' en ai relevé que quelques points particuliers : I L -Bibbja. Traduction collective et anonyme de La Bible (Ancien et Nouveau Testaments) à partir de l ' hébreu et du grec, patron née par la Société Biblique de Malte. 1984. Ont été consultés les livres d' Esdras, Daniel et, en partie, Esaïe. Quelques sondages ont été effectués dans les autres l ivres. BORG, Albert : IL sienna [Notre l angue ] . 1988. Ouvrage de l in guistique, 329 pages. CASHA, Char les : Aktar praspar dwar Fra Mudest [D' autres excen tricités à propos du Père Modeste ] . 1974. Histoires humoristi ques pour enfants, 75 pages. EBEJER, Francis : IL -Hadd fuq il-bejt [Dimanche sur la terras se] . 1985. Pièce de théâtre, 81 pages.
Tous les exemples empruntés à des textes écrits ont été conservés dans l ' orthographe maltaise. Enf in, i l m' est arrivé parfois de citer des exemples illustrant des ouvrages ou des articles traitant de l i nguisti que maltaise. La source est systématiquement indiquée entre parenthèses après l ' exemple cité et figure dans la l iste des ouvrages cités en fin de volume.
Isi fricative dentale sourde Izl fricative dentale sonore If! fricative l abiodentale sourde Ivl fricative labiodentale sonore Ipl occlusive labiale sourde Ibl occlusive labiale sonore Iml nasale labiale Inl nasale dentale Irl l iquide vibrante apicale à un seul battement [r ] III l iquide latérale Iwl semi -consonne labio-vélaire Iyl semi-consonne palatale 1°1 il s ' agit d'un phonème "virtuel " qui provient, étymologi quement, de trois phonèmes différents : la fricative l aryngale sourde * Ihl, la pharyngale fricative sonore *Ir;'1 ou la vélaire fricative sonore */gl des autres var iétés d' arabe. I l ne correspond pas toujours à un trait acoustique audible mais il a des incidences sur la morphologie de la langue qui ont permis d' établir son statut phonologique (D. Cohen 1970: 129-13 1 ) . Voici la l iste des différentes réalisations phonétiques d e ce phonème : 1 . Avec Isl, lai et 181 : - en syl labe accentuée, all ongement de la voyel le Iso/, 1° si ou IsOcl [� ] lao/, 10al ou laOal [� ] 18°/, 1°81 ou 18°81 [S ] . - Pas d ' al l ongement (0) en syl labe post-tonique : I? arct! [? atct ] "elle coupa" . En syl labe pré-tonique, la voyel le peut-être longue ou mi longue selon les l ocuteurs, ou même bl�ève ( surtout devant le morphème suffixé du pI. ) : Imaoma1/ [mama 1 l , [ma. m a 1l ou [marnai ] "fait". 2. Avec une voye lle Iii, III ou 11;')/, la réalisation phonéti que dépend de la structure syllab ique et, dans un cas, de l' origine du phonème : - iO C( C) et I;')°C [t] : Ibi°t! [btt ] "je vendis" - °iCC [t ] : 10int! [tnt ] "j ' aidai" - °iCzC [il si Cz */hl : Ifoimt/ [fimt] "je compris" - ° i ( C ) ou °nc) [ay ] (ou ky ] chez certains locuteurs) [nayd Ü bm] "je leur lioïSl [yays ] "il vit" ; Inoidf-l-bml dis". 3 . Avec les voyelles lui ou lui, 10ul et 10ul ont une réali sation diphtonguée [aw ] quel le que soit l a pl ace de l ' accent : = =
SYSTEME DE TRANSCR IPTION Les consonnes I?1 occlusive laryngale sourde [hl fricative laryngale sourde II)I fricative pharyngale sourde [b ] fricative vélaire sourde Ikl occlusive palatale sourde Igi occlusive palatale sonore Ici affriquée palatale sourde Igl affriquée palatale sonore 151 fricative palatale sourde It! occlusive dentale sourde Idl occlusive dentale sonore Ici affriquée dentale sourde [2] affriquée dentale sonore
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Avant propos
Avant-propos
[yl tfaw ] " i l s jettent" /y i tfou/ [mibâwt] "envoyé". /mibO Ut/ 4. /0/ est réalisé comme un glide [y ] après une voyel l e longue /1/ o u /i;:i/ et devant une voyelle brève [? �yct ] "assis". /?� O cd/ 5. /0/ est réalisé comme un gl ide [w] après /il/ et devant une voyelle brève : [mizrUwa] "semée" . /mizr Uoa/ 6. /io/ + voyelle est réalisée [y ] + voyel l e longue [y;lmd/ " i l fait". /io âmd/ 7. La réalisation de /coi/ est [cy l . 8 . /0/ en final e absolue est réalisé 0. 9. Laryngal isation de la voyelle adjacente (notée par un sous la voyel l e ) chez certains locuteurs v i l l ageois. 10. Les réalisations consonanti que [1) ] et semi-consonantique [y ] devant consonne ou en finale de mot ont été conservées dans la transcr iption phonologique. =
=
=
centrale mi-ouverte antérieure mi-ouverte antérieure ouverte
2. Voyelles longues : postérieure fermée il antérieure fermée ï centralisée moyenne ( diphtonguée ) � antérieure moyenne ë antérieure ouverte a La laryngalisation d' une voyelle est notée par un tilde sous la voyelle : �. Le système de transcrition de Stumme (1904) est expliqué dans son ouvrage p. 74-75. I l est seulement utile de noter ici que l e symbole [3] représente la pharyngale fricative sonore / "pour qu'elle soit entendue".
3.3. Thèmes à préfixe /st-/ /sténbal)/ "se réveiller" conj. suffixaLe 1. sg. stcnbah-t 2. stcnba�-t
7
conj. préfixaLe ni-sténbah ti-sténbat
Environ les deux t iers d ' un dépouillement d' Aquilina ( 1987) et Schembri ( 1986 ) .
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Morphologie
des
impératif
sténbal)
dictionnaires
pL.
3.m. sténbal) 3.f. sténbl)-ct stcnbal)-na 1. stcnbah-tu 2. sténbl) ":'u 3. mascuLin misténbal)
yi-sténbah ti-sténbat ni-sténbl)-u ti -sténbh-u yi-sténb�-u participe féminin pLurieL mistcnbl)In misténbl)a
sténbl)-u
La forme du préfixe dépend de la structure syllabique du verbe. Elle est stv- ( la voyelle est /a/ devant /1)/ ou /0/, /c/ ailleurs) devant un groupe de consonnes : /stal)ba/ "se cacher" /stkcnn/ et st- devant une consonne suivie d'une voyelle "chercher refuge, s' abriter". Tous les verbes de ce thème ( et de sa variante ci-dessous ) ont un participe. Les quelques verbes à deux radicales semblables sont de schème stClvCZCZ. La c. préf. des verbes à 3ème radicale semi-vocalique est à finale /-a/. Deux verbes ont une f inale /i/ : /stal)a/ /yistl)i/ "avoir honte" et /sta?sa/ - /yista?si/ "demander" (ou /sa?sa/ - /isa?si/ forme "populaire" et très courante ) . L e radical des verbes à 2ème consonne radicale semi-voca lique est construit sur le thème simple : /str�l)/ "se reposer". Il conserve la même voyelle longue à la c. préf. , abrégée en /a/ aux deux conjugaisons aux personnes à syllabe doublement fermée ( /stral)t/ "je me suis reposé" ) . Le maltais connaît un autre schème avec ce préfixe où la 2ème radicale est géminée : StCIVCZCZVC3. C' est une simple variante du précédent qui n ' a produit que 3 verbes : /stl)ayyd/ "s' imaginer", /stl)arrcg/ "enquêter", et /stkérral)/ "détester" . Ils font partie des verbes qui ont u n comportement particulier au thème simple (2ème radicale semi-vocalique ou liquide) c' est ainsi que le maltais a remédié aux problèmes qu' ils posaient. /stl)arrcg/ "s' informer" conj. suffixaLe sg. stl)arrig-t 1. 2. stl)arrig-t 3.m. stl)�rrcg 3.f. stQ.arrg-ct pL. stQ.arrig-na 1.
conj. préfixaLe ni -stQ.�rrcg ti -stl)arrcg yi -stQ.�rrcg ti -stl)arrcg ni -stQ.arrg-u
impératif
stQ.arrcg
Morphologie
Morphologie
36 2. 3.
stl;tarrig-tu stl;tarrg-u masculin
mistl;tarrcg
ti-stl;tarrg-u yi-stl;tarrg-u participe féminin
mistl;tarrga
stl;tarrg-u
pluriel
mistl;tarrgln
Ce thème forme une série très limitée et fermée en maltais et comporte à peine une vingtaine de verbes. Les valeurs de désidératif, réfléchi interne et déclaratif ne sont plus que le reflet de l a conservation de termes isolés. III. LES VERBES D'ORIGINE ETRANGERE "NON ASSIMILES" Le maltais emprunte beaucoup de verbes, ou en fabrique à partir de noms d ' origine étrangère, qui ne se coulent plus actuelle ment dans le moule des schèmes simples ou dérivés hérités de l ' arabe. Par contre, en s' adaptant à la langue ils ont fourni un nombre limité de nouveaux schèmes cités par Aquilina ( 1965: 202-5) et dont je ne rappellerai que le plus productif : il consiste en un redoublement de la consonne initiale du verbe emprunté lorsque celui-ci commence par une consonne ou un groupe consonantique à 2ème élément liquide /immtrita/ "mériter" < it. meritare /iccékkya/ "vérifier" < ang. ta check Du point de vue des paradigmes de la conjugaison, tous les verbes non adaptés aux schèmes hérités de l ' arabe ont les mêmes désinences que ceux à 3ème radicale semi-vocalique (voir p. 23-4 ) et l a structure syllabique du radical est invariable. Ils peuvent être regroupés en deux catégories : a) c. suff. à finale /-a/, c. préf. à finale /-a/. Il s' agit des verbes d' origine italienne ou sicilienne à infinitif en -are ou -ari, de tous les verbes d' origine anglaise et des verbes formés à partir de noms empruntés. La désinence de la 3ème pers. fém. sing. de la c. suff. est /-atl. h) c. suff. à finale /-a/, c. préf. à finale /-i/. Ce sont les verbes d' origine italienne ou sicilienne à finale -ere, -urre, -orre ou -iri et de quelques-uns à finale -ire. La désinence de la 3ème pers. fém. sing. de la c. suff. est /-�tI. Aucun de ces verbes d' origine étrangère n' a de participe actif. Le participe passif, très fréquent mais pas de formation automatique, s ' obtient par suffixation de morphèmes empruntés à l ' italien au schème de la 3ème pers. masc. sing. : /-at/ pour le groupe (a), /-iltl pour le groupe ( b ) . Le fém. se forme par
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le suffixe /-i/. Il Y a ajout du suffixe /-a/ et le p l . par quel ques exceptions à ces règle s. Pour tous ces verbes, le réfléch i se forme de mamere i /rill;t-/ (litt. " �me" ) périphrastique au moyen du pronom réfléch . . d'un pronom personnel suffixe . Le syntagme tend a se SUi Vi . arabe qUl posse' dent une répandre même pour les verbes d' origine forme dérivée de sens réflé chi : L i [. . .1 ssib rul1na fiha ( Borg 1988 : xi l "Dans laquel le elle se trouve" en Le verbe /nsab/ "se trouver" est encore fréquent ma lta is. d' un Le passif est calqué de l' italien. Il est formé du passif e particip du suivi ) "venir" itt. l ( /g�/ auxili aire . ) verbe : /yigi ppumpyitl " i l est pompé " ( voir p. 320-5
DEUXIEME P ARTIE V ALEURS ET EMPLOIS DES DEUX CONJUGAISONS
I. CONSIDERATIONS GENERALES SUR L' ASPECT, LE TEMPS ET LE MOD AL Borg dans sa thèse parue en 1981 a amorcé l ' étude de l ' aspect pour le maltais. Son analyse, l imitée à quelques verbes de mouvement et dans laquelle il a aussi intégré les formes nomi nales du verbe : participes et noms d ' action, se situe dans l e cadre de la théorie localiste tel le que l ' a formulée Lyons (1 977 ) , entre autres. Le travail entrepris ici a voulu élargir le domaine de recherche à tous les types de verbes, mais le limiter aux seules formes intégrées dans le système verbal , ce qui é l imine, pour l ' aspect verbal , les noms d' action et les participes passifs que Borg avait inclus dans sa description. I l convi ent d ' abord d' éclaircir un premier point la notion même d' aspect verbal. L' hypothèse localiste n ' est qu' une des théories l inguistiques parmi toutes celles qui se sont intéressées à la question. Il est inuti le ici de refaire l ' inventaire des définitions qui en ont été données ( voir D. Cohen 1989 ) . Il suffira seulement de préciser que la démar che entreprise ici se situe dans un autre cadre que celui de Borg, celui de la réflexion menée par David Cohen, dont il fait le point dans un l i vre récemment paru, intitulé L'Aspect verbal (1989 ) . Les sémitisants, e t particulièrement les arabisants, sont familiarisés depuis longtemps avec le terme d ' aspect dont les caractéristiques sont intrinsèques au verbe lui-même dans sa fonction de prédicat (voir par ex. M. Cohen , 1924: 12 et D. Cohen, 1989: 42 l . Une des propr iétés du système aspectuel est de ne pas se rattacher à une référence extérieure , qu' i l s' agisse du locuteur ou de la situation temporelle. Ce que l e locuteur dit, i l le dit d u prédicat et non pas d e lui-même. S a seule intervention est d'ordre stylistique et réside dans l e choix qu ' i l fait d ' une forme p l utôt que d' une autre. Il
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Valeurs et emplois des deux conjugaisons
Aspects, temps et modal
convient d ' ajouter à cette définition le fait que l ' aspect s ' applique, en principe, à tous les verbes d'une langue donnée. Cette premlere approche abstraite de l ' aspect doit être précisée quant à son fonctionnement qui repose sur une opposi tion formel le et sémantique. Son fondement est ce que D. Cohen appel l e la "délimitation" , dont l ' expression la plus simple réside dans l a constatation qu' une relation prédicative a l ieu, en dehors de toute considération d ' ordre temporel . Du point de vue formel , s' opposent une forme qui marque la délimitation ( 8 ) et "une "forme d e base" ( A ) . Seul le premier terme de l' opposi tion ( B ) peut être défini de manière entièrement positive celui où l a limite est envisagée, où la relati on prédicative est considérée comme un événement, alors que le second, la "forme de base" ( A ) , se caractérise d' abord par le fait qu' aucune délimitation n' est prise en compte, que la relation prédicative y est posée comme générale, avec pour coroll aire que le procès exprimé par le verbe est considéré dans son déroulement . B peut donc être vu comme le terme marqué de l ' opposition. Ces deux formes verbales 8 et A correspondent respectivement, en arabe, et en maltai s, aux c. suff. et préf. , communément dénommées "accompl i " et " inaccompli". Le verbe, dans un système aspectuel, ne se réfère donc pas au moment de l ' énonciation, ce qui justifie que chaque forme verbale puisse être située, par contexte, aussi bien dans le passé que dans le présent ou le futur. Car ce qui est pris en compte c' est le degré d' achèvement ou de non achèvement du procès qui explique toutes les réal isations sémantiques de l ' opposition. De ce point de vue, i l a paru intéressant d' étudier les divers emplois en contexte des formes verbales du maltais pour voir si le fonctionnement du système repose encore sur de telles bases aspectue l les, s ' i l "transcende tout contexte" ou bien s ' i l a suivi une évolution particulière. La démarche est très classique, certes, mais elle a semblé nécessaire pour décider du caractère temporel ou aspectif, voire aspectivo temporel, du système verbal du maltai s . D' autant plus nécessai re que les grammaires traditionne l les (voir par ex. Sutcliffe 1936 ou Aquilina 1965 ) le présentent comme simpl ement temporel.
le plan de l a concomitance et fonder ainsi un système aspectif "relatif" et référencié dans lequel A et 8 sont scindés en deux "sous-aspects" a et (3 qui représentent respectivement un inaccomp l i général ( Aa), un inaccompl i concomitant ( A(3 ) , un accompli général (Ba) et un accompl i concomitant (8(3 ) . Qu' i l s' agisse de l ' un o u l ' autre terme de l ' opposition aspectuelle, donc que l a relation prédicative so it envisagée comme achevée (A) ou non achevée ( B ) , il est possible de considérer le procès sous deux angles différents ; soit défini aspectivement en lui même ou pour lui-même (a), soit concomitant à un autre événe ment ou à l ' acte de l ' énonciation ( (3 ) . On parle alors de progressif lorsqu ' i l s ' agit de la réali sation du concomitant ((3) dans l ' inaccompli A et de parfait pour la réalisation du concomitant ( (3 ) dans l ' accompl i 8 . "Le progressif (A(3 ) et le parfait (8(3) occupent donc des positions symétriques dans les deux aspects" ( D . Cohen 1989 : 96 ) . L a concomitance peut s e définir comme l e lien qui s e noue entre le moment de l ' énonciation et celui de l ' événement et non pas celui représenté par un point quelconque sur l' axe du temps. La notion de concomitance n ' est en effet pas à propre les moments de l ' énoncia ment parler une notion temporelle tion et de l ' événement peuvent être situés sur des points différents de l ' axe temporel tout en étant exprimés par une même forme verbale. Il faut auss i se garder d' envisager l a concomitance comme représentant tout le système aspectif. Elle est plutôt l ' expression forme l le de certaines caractéristiques sémantiques déjà contenues dans A et 8 . Symétrie n e signifiant pas identité, l e s valeurs sémanti ques des formes verbales sont différentes. Pour la "forme de base" ( A ) , (3 représente l ' inhérence qui est mise en valeur par le choix fait d'un moment du déroulement et qui , par consé quent, fait ressortir le déroulement lui-même, alors que pour l ' aspect "délimité" ( 8 ) , (3 soul igne l ' adhérence c' est-à-dire le "moment où est prise en considération cette adhérence avec ses effets constatés à ce moment . " ( D . Cohen 1989: 265 ) . S ' i l est question d' inhérence et d' adhérence, c'est que la mise en rapport du moment de l ' énonci ation et du moment de l' événement impl ique nécessairement celle du sujet avec le procès : i l y a inhérence du sujet sur le verbe lorsque le contenu verbal est considéré comme un procès en déroulement, et adhérence lorsque le verbe exprime un événement rapporté.
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Si, dans beaucoup de langues sémitiques en part icul ier, l' opposition fondamentale entre un aspect délimité ( 8 ) et un aspect non dél imité (A) constitue souvent l a totalité du système, ce n' est l a seule possible. Un système aspectif "absolu" à deux formes A et 8 peut en effet être dédoublé sur
Le terme de "parfait" mérite quelque éclairci ssement car , comme D . Cohen l e reconnaît lui-même, il est difficile d'en
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Valeurs et emplois des deux conjugaisons
Aspects, temps et modal
donner "une définition qui se voudrait à la fois unitaire et concrète" ( 1989 : 115) à cause des val eur's variées qui se rencon trent "simultanément dans les mêmes états de l angue, représen tées dans des proportions diverses . " ( ibid. ) . Ces valeurs sont au nombre de trois , essentiell ement "le statif, qui nomme purement et simplement l ' état du sujet, le résultatif qui rapporte cet état à l ' accompli ssement du procès nommé par le verbe et l ' inci dent qui nomme un événement accompl i , rapporté à la situation prise comme référence . " ( ib id. 1 1 4 ) . C' est dans cette dernière valeur, la plus abstraite, qu' i l faut voir le fondement même du parfait dont D. Cohen ( ibid. 117) généralise ainsi l a définition "Résultat if ou plus généralement inci dent, le parfait est la forme aspect ive par laquelle sont mar quées dans une situation de référence, les traces ( qui peuvent constituer simpl ement une persistance psycho[ ogique de [ ' événe ment ) d ' un procès accompl i . " Ajoutons que le résultat d ' un procès n' est pas nécessairement de même nature sémantique que le procès lui -même.
tel le analyse passe, bien entendu, par l ' étude des éléments mis en œuvre les formes verbales elles-mêmes, y compris le participe actif de certains verbes, et aussi les auxil iaires, particules verbales ou préverbes .
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Ce croisement de l ' opposition aspect ive fondamentale accompli / inaccomp li par une autre opposition concomitant / non concomitant n' est pas la seule évolution qui puisse se produire au sein du système aspectif. Accompl i et inaccompli ! peuvent aussi se scinder sur le plan temporel sans qu' une scission exclue l ' autre. La temporalité assumée par le système verbal peut s ' exprimer dans le "temps situé" qui se définit par rapport à un repère chronologique sur l ' axe du temps, repère par rapport auquel les événements se situent il répartit l ' axe du temps en deux parties, avant et après lui . Ce repère est le présent qui "apparaît comme le moment où le passé se transforme en futur, c' est ce qui n' est plus le passé et ce qui n' est pas encore le futur. Moment idéal , puisqu ' au moment même où on le formule, ce moment n' est déjà plus. C ' est pourquoi la visée temporelle est ICI obl igatoirement extensive et que le "présent" contient un segment de passé affirmé et de futur prédit. Le présent est donc le non-passé et le non-futur et peut se définir comme tel . " (O. Cohen 1989: 8 I l I l conviendra donc de voir s ' i l y a eu en maltais d e tels développements aussi b i en sur le plan de la concomitance que sur celui de la temporalité et quelles en sont les limites. Une
Durée et aspect ont été fréquemment aSSOCles. Ainsi ( 1982 ( 1920 ) : 183 ) affirme que "la catégorie de l' "as let Meil pect" [, . . 1 embrasse tout ce qui est relatif à la durée et au degré d ' achèvement des procès indiqués par les verbes . " D. Cohen ( 1989: 17-8) cite encore Barbelenet , S axmatov, Vendryes ( 1923: 117) qui s ' est fait plus l apidaire que Mei l let "On appelle du nom d' aspect la catégorie de la durée. " Et, plus près de nous, une partie de l ' école générativiste ou les élèves de Guillaume . On a aussi parlé d ' une opposition duratif - non duratif en grec ancien ( Lyons 1970: 240- 1 ) ou en anglais pour le progressif et le non progressif ( Lyons 1970: 241 ) . 2 D. Cohen met en garde contre cette équation abusive : "Pour l ' aspect, ce n' est pas la durée qui est pertinente mais le déroulement. ,,3 Pour lui , "les concepts de durée, de procès et de dérou[ ement ne doivent pas être confondus. Le procès en tant que tel est constitué par la succession de ses phases identiques ou différentes, le déroulement nomme la succession el le-même et l e temps, mesuré dans la durée, est, pour notre conception, la condition nécessaire au déploiement de n' importe quel phénomène dynamique" (O. Cohen 1989:73 ) . La durée conçue comme " l e laps de temps plus ou moins étendu au cours duquel s ' est manifesté le phénomène nommé par le verbe [, . . 1 ne peut nullement consti tuer un discriminant aspectif" ( ib id. 73 ) . Par contre, D. Cohen ( 1984) a montré pour l ' hébreu et certains états de l ' araméen que cette notion temporelle de durée, qui n' est pas liée au temps situé puisqu' e l le n ' instaure pas de repère chronologique, pouvait entraîner une division, rare dans les langues, au sein du système aspectif. Elle aboutit en hébreu , par exemple, à l ' intégration de formes verbales exprimant un accompli et un inaccomp l i duratifs, signifiant "passer du temps à faire ou 4 faire plusieurs fOis", opposés à un accompli et un inaccompli,
. A l ' exceptlOn de Meil let, les auteurs et citations qui viennent d ' être mentionnés sont cités d' après D. Cohen ( 1989 : 72 ) .
2
3
!
C' est le cas des langues slaves notamment.
4
Séminaire EPHE du 9 décembre 1983 . Séminaire EPHE du 3 février 1 984.
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Valeurs et emplois des deux conjugaisons
neutres de ce point de vue . Nous verrons que le maltai s développé une périphrase verbale spécifique pour le duratif .
a
M. Cohen ( 1924 : 265) faisait remarquer que "à côté des grandes divisions du temps ( passé, présent, futur ) et des temps relatifs ( passé antérieur, futur antérieur ) , des distinctions plus fines et accompagnées de notions accessoires peuvent soit situer l ' action dans une tranche minimum de temps, soit définir un mode d' accompl issement qui implique une relation avec la durée . " Il s ' agit dans le premier cas de l ' imminence, dans le second de l ' inchoatif, du terminatif et de la tranche centrale d'un procès. Les auxiliaires et particules verbales uti lisés à cette fin par le maltais seront aussi étudiés dans ce travail . Enfin, pour qu' une descri ption d ' un système verbal soit complète, il faut y ajouter les valeurs modales pour lesquelles 5 o . Cohen distingue deux plans différents : - Un emp loi "dépendentiel" marqué par la relation syntaxi que à l ' intérieur d ' un énoncé il peut s ' agir soit de la présence d ' une conjonction ou bien du fait qu' un verbe en suit un autre. Elle n' apporte pas de sens supplémentaire. "On parle [ . . . 1 de mode l orsque la l angue marque des relations de hiérar chie interne à l ' énoncé" (O. Cohen 1989 : 42 ) . - U n emploi qui implique l ' attitude e t l ' engagement du locuteur à l ' égard de la prédication dont il rend compte jussif, optatif, volitif, dubitat if, implicatif, conditionnel , etc . "les modes [ , . . 1 relèvent du rapport d u locuteur à l ' énon cé [ . . . 1 ce rapport concerne l ' attitude du locuteur" ( O . Cohen 1989 : 53 ) . C e dernier point m e semble rejoindre, e n partie, l a théorie développée par Cul ioli e t ses élèves q u i distinguent, entre autres, des modalités "épistémiques" exprimant di vers degrés de probabilité ou d' incertitude et des modalités "déon tiques" comme l ' ordre, la permission, le souhait, la volonté, la possibilité, la capacité, etc.
5
. VOIr par exemple séminaire EPHE 22. 04. 1983.
I I . VALEURS ET EMPLOIS DE LA CONJUGAISON SUFFIXALE
Remarques préliminaires Dans l ' introduction qui précède ce chapitre, il a été rappel é que la valeur d e l a c. suff. en arabe classique et dialectal était celle d ' un accompl i , d ' un "délimitatif" qui "apparaît en généra l sous ces trois réali sations fondamentales : l ' avènement de la relation prédicative est constaté soit dans le fait que constitue cette relation délimitée ( "i l vécut à telle époque" ) , soit dans son résultat ( " il est mort, i l a grandi " ) , soit dans le fait même qu' el l e se soit instaurée (marida "il est tombé malade" ) " ( O . Cohen 1989: 63 ) . Ces valeurs que i ' on peut nommer "aoriste" ou "narratif" d ' un côté et "parfait" de l ' autre, ne sont pas intrinsèques à l a forme verbale, mais l iées à l ' ins tance de l ' énonciation ( discours ou récit ) . Ce qui caractérise, en outre, cet aspect, c ' est sa neutralité vis-à-vis de la situation temporelle, la possibilité qu ' i l y a de l ' employer aussi bien en contexte de passé, de présent, que de futur. L' étude qui va suivre se propose de montrer quel s sont les emplois et les valeurs en maltais de cette conjugaison dans chacune des instances de l ' énonc iation, dans chacun des contex tes temporels, ainsi que ses emplois modaux.
1. L'aoriste Une des valeurs que peut revêtir l ' accompli est celle d ' un aoriste qui marque une "relation advenue et disparue" ( O . Cohen 1989:85 ) . Elle n' est donc pas incidente à la situation d ' énon ciation. Par conséquent il n' est pas surprenant de la rencon trer dans un contexte de passé, tel que celui du récit : "le récit constitué par lui -même, en dehors de toute spécification, explicite un contexte de passé. " ( D . Cohen 1989: 85 ) . Or, c' est justement à l ' accompli que "dans le récit, le passé se réalise [. . . 1 comme un aoriste nommant l ' événement révolu, un narra tif". ( ib id. 85 ) . Toutefois, il faut bien voir que la c. suff. dans ce cas n ' en reste pas moins fondamentalement un accompl i puisqu'el l e n e peut présenter l a relation prédicative que comme
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Valeurs et emplois des deux conjugaisons
La conjugaison suffixale
un événement dont on n' envi sage pas le déroulement, par opposi tion à la c. préf . qui sera étudiée dans le chap. suivant.
aut res qui sont à la c. suff. Le premier verbe contraste avec les autres comme la narration d ' un procès en déroulement par opposition à des événements rapportés. On reviendra sur cette valeur de la c. préf . dans le chapitre suivant .
1 . Igal;an n É zao l-l l bsa taO b mm-u l l bbcs l-iskuppa f b rma taO ma ra b-I-o:::mn é lla f t p-ca Qa s-scrdU ? d Ü ck it-t arag k8 l l -u sap Un b-I- l lma u t é l a? yi gri lcyn id-d â rl ( II , 29-33) "Cahan se dévêtit de la robe de sa mère, habil la le balai en 1 forme de femme en lui mettant la ghonnel la dessus, prit le coq, enduisit toutes les marches avec du savon et de l ' eau et partit en courant vers chez lui" 2. Igcw i �-sy âtc� ? abdu id-dyâ r t a Q-Q:::> m bi-l-gs bd b-k8 l bs , ? abdu blata kbïra minn cmmckk u schtU -Oa °al-I-bahar bi -o :::> m . â b-kb lbs u ffurm t i l -gzlra taO f i lflal ( IV, 27-30) "Et cette fille, Dieu soit loué, elle se rétablit et guérit" 6. L-ewwel darba li Karl u Manju danal fil -kn isja b i l -kelb miegnu qajjem skandl u mar-ranal kol l u (Friggieri 1986 : 4 1 ) "La première fois que Charles Magne entra dans l' église en compagnie de son chien, un scandale s ' é leva dans tout l e village" 7. lil-gar a ss Qa 5 8 °:::> 1 immcns [ , . . 1 brasn 6 -Q k b l l-u nCQQayn 6 l-u s-sad l d tayn 6-l; I-Anddrc 6tl "Et ils lui dirent : Nous venons de te surprendre à faire des ennuis à cette jeune fille" (= on te prend en flagrant délit ) 6. Qomt ! Qomt u gnandi l -gun. ( O . Calleja 1972: 144) <je-me-réveillai ! je-me-réveillai et chez-moi la-faim> "Je me suis réveillé ! Je me suis réveillé et j ' ai faim. "
3.2. La présence d ' un marqueur temporel de passé ( adverbe de temps par ex. ) ne change r ien à la valeur de parfait incident à l ' acte d ' énonciation. Dans l ' exemple ci-dessous deux locuteurs discutent d ' un problème de canalisations qui rouil lent et se mettent à fuir. Le coup de téléphone mentionné est en rapport avec le sujet de la discussion il y a donc persistance psychologique du procès dans le présent du locuteur, soulignée de surcroît par l ' appel en direction de l ' inter locuteur par un verbe marqué morphologiquement comme concomitant à l ' acte d' énonciation : I?ct-Üral l itt. "tu es en trai n de voir" : 1. I?ct-t�ra i l-b�rai) raz ccmplit-Ü-nal <en-train-tu-vois le-hier Rose el le-téléphona-à-nous> "Justement, hier Rose nous a tél éphoné" 3.3. L' incidence ( ou le résultat ) dans le présent du locuteur du procès ou de l ' état accomplis peut être explicitée par un marqueur temporel tel lissai "maintenant" ou lillaml "aujour d ' hui" : 1 . - Iminn fcyn yigi dak 71 <de où il-vient celui-là> - li)alIb li i)l ibna issal -" D ' où ça vient 7" - "Du lait que nous venons de traire" 2. Iméla ckk issa i)allast-ni/ "Et bien comme ça maintenant tu m'as payé !"
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La conjugaison suffixale
Valeurs et emplois des deux conjugaisons
i 3. lillam marsalf8rn sar ?Is-u turist plc sl "Parce qu' aujourd ' hui du coton il n ' en reste plus" 4. Ikémmi l mitl)na fadai °awdcsl "Combien reste-t-il de moul ins à Gozo 7" 5. Isc:)tland l fbsa (f . ) cal mAmmi biss fadal-l-i s nlstri l ssal <Ecosse robe pour maman seulement il-resta-à-moi quoi j' achè te maintenant> "En Ecosse il ne me reste qu' une robe à acheter pour maman, maintenant" 6. IkIf in-QI s-sisttma taO llum ma-fadal-s pr:)bltmi taO l-Üma/ "Comme le système d ' aujourd' hui est conçu, il ne reste pas de problèmes d' eau" 7. Itlob biL -qawwa gnal l -bqija l i gnad fadal (Es. 37/4) <prie avec-la-force pour-le-reste que encore i l-resta> "Fais monter vers lui une prière en faveur du reste qui subsiste" ( TOB ) 8. lit i11Um dawk spiccawl <non aujourd ' hui ceux-là ils-terminèrent> "Non aujourd' hui ceux-là sont terminés" 9. - lissa di-s-sitwaccy5ni o �d-oa tczlstil <maintenant cette-la-situation encore-elle elle-existe> - /lt fi-l-prczént spicc�tI <non dans-le-présent el le-termina> - "Alors cette situation elle existe encore 7" - "Non, à présent elle est terminée" .
suff. avec un sens de parfait présent. Il se rencontre ainsi encore sporadiquement en maltais et je l ' ai relevé, par ex. , dans le roman de l ' écrivain Friggieri ( 1 986) ou chez de jeunes locuteurs de Nadur à Gozo et de Melliena à Malte : /foimtl ( "tu as compris") "tu comprends 7 " . La forme est désormais large ment concurrencée par la forme composée de l ' inaccompli conco mitant /?ct-tlfocml "tu es en train de comprendre 7"
54
d) I l convient de signal er, pour finir, le verbe /féocml "comprendre", régulièrement employé en arabe dialectal9 à la c.
=
4. Le parfait en composition avec deux adverbes Quand on veut mettre en relief la valeur de parfait, avec référence temporelle de passé proche, il est possible de faire appel à une construction syntaxique composée de deux adverbes, lO qu i ne sont pas des adverbes temporels, /Oad-I "encore" + pro nom suffixe, suivi de Ikcmml "combien" ou IkIfl "comment" qui précèdent immédiatement le verbe à la c. suff. L ' utilisation de l' adverbe 10ad-1 "encore" est révélatrice de la valeur résulta tive et incidente qui persiste dans ce parfait : par son sens même cet adverbe marque que le processus énoncé par le verbe a une impl ication dans la situation prise comme référence. Cette construction tend à se répandre, mais n ' a encore rien d' obl igatoire ( voir l ' ex. 5 § 3 . 1 . p. 50 ) . On est donc à un stade expressif rel evant de la stratégie du locuteur et non d ' une utilisation syntaxique systématique. Lorsque la construction n' est précédée d' aucun aux i liaire tempore l , le parfait est référencié à l' acte d' énonc iation, explicitant de surcroît un passé proche : 1. linsibU-l) o�d-u kcmm téla?1 <nous-trouvons-lui encore-lui combien il-partit> "Nous le trouvons qui vient juste de partir" ( donc il est absent. Remarquer le verbe de la principale "trouver" ) 2 . 10�d-ni kIf scmméyt-c k bl)al1ssa sandra/ <encore-moi comment je-ment ionnai-toi comme-maintenant Sandra> "Je viens de parler de toi à l ' instant Sandra" 3. Iscmméyt-Oa f dan l-al)l)ar rumanc li °â.d-ni kcmm spiccaytl <je-mentionnai -elle dans celui-ci le-dernier roman que encore
10
9 Par exemple dans l e dialecte tunisien d ' un village proche de Sfax ( Simeone-Senelle 1985-86: 72) .
55
Cet adverbe est à rattacher à la racine arabe "WD dont il ne subsiste plus en maltais que quelques formes dans le paradigme du verbe irrégulier I?all "dire" .
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La conjugaison suffixale
Valeurs et emplois des deux conjugaisons
-moi combien je-terminai> "Je l ' ai mentionnée dans ce dernier roman que je viens de terminer" ( Remarquer la différence avec les ex 8 et 9, p. 54, où /spicca/ avait valeur de parfait statif) 1 4 . /k1 itti-1) f -i déyn studént l i ° ;id-u h:mm béda ibabas in-n:)ti taO-l -py;inu sc-idéyy?-ck/ <si tu-donnes-lui dans-mains étudiant qui encore-lui combien il-commença i l-bégaie les-notes de-le-piano FUT-il-fatigue toi> "Si tu le mets entre les mains d ' un étudiant qui vient de commencer à pianoter , il t' ennuiera" 5. HaL l i naraw dan li gnadna kemm gnidna dwar is-sentenzi Lokattivi ( Borg 1988: 317 ) <pour nous-voyons celui-ci que encore-nous combien nous-dîmes autour la-phrase locative> "Pour que nous voyions ce que nous venons de dire à propos de la phrase locative" 6. IL -VaLetta PubL ishing gnadha kif narget gna LL -bejgn i L "Binder" ghaL L -ewweL voLum (publ icité) "Les Editions La Valette viennent de sortir pour la vente la reliure pour le premier volume" 7. /oandi wal)da li °;id-ni kIf ktibt si saoar Îl-u/ Iged Çlark 8�-�obh ndur n"ud vett mseyt ( c . s . ) sor nwaksot/ ( Mauritanie)
5.2. D'une survivance de la conjugaison suffixale dans l 'apo dose de phrases conditionne l l es
Dans l ' apodose des phrases hypothétiques marquant l ' irréel du passé, les verbes employés sont dans leur quasi-totalité à une forme composée de l ' auxiliaire likUnl " i l est" suivi de la c. suff . ( pour des exemples voir p . 68 § 6 . 3 . ) . Toutefois, dans un exemple relevé dans une poésie chantée improvisée, le verbe est simplement à la c. suff. : 1 . Iii k�llEk ?alb-Ek bhal t�O-ii ' Illum ma-dQalt-s °al din il-gl�dal
16
Une c . suff. en maltais aurait forcément impl iqué un passé "tout ce que tu as trouvé".
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La conjugaison suffixale
Valeurs et emplois des deux conjugaisons
d' Aquilina ( 1959 et 1965) ne signalent cet usage. Il s' agit probablement là d' une survivance dans un contexte particulier, et marqué au passé. Nous verrons qu' un tel usage est impossible dans les phrases doubles marquant le potentiel, par exemple (voir p. 65-6 § 6 ) .
"Je suis perdu !" (TOB) =
20
D. Cohen ( 1 984 : 308) signale que "une forme comme nattatï(y) l itt. "J ' ai donné" est souvent employée dans les promesses divines à Israël . " Un rapide sondage effectué dans la traduc tion maltaise offre toujours un équivalent à la c. préf. dans ce cas . 21 Il s' agit de : 1 S. 15/2 ; Lm. 3154 ; Es. 5/25, 10/28-31, 24/4-12, 29/20, 33/3, 3111 1 , 48/33b, 5118.
33/5b,
33/14,
60/1
Jr.
25/38,
s.
"La terre a été profanée ( c . s . ) par ses habitants, car ils ont transgressé ( c . s. ) les lois, ils ont tourné ( c . s. ) les préceptes, ils ont rompu ( c . s. ) l ' al l iance éternelle. 6. C' est pourquoi la malédiction dévore (c. s . ) la terre, ceux qui l ' habitent en portent ( c . s . ) la peine. C' est pourquoi les habitants de la terre se consument ( c . s . ) , i ! n ' en reste ( c . s . ) que très peu . 7. Le vin nouveau est en deuil ( c . s . ) , la vigne dépérit (c . s . ) , tous les bons vivants gémissent ( c . p . ) . 8. Le son joyeux des tambourins a cessé ( c . s . ) , le tumulte des gens en liesse a pris fin (c. s. ) , l e son joyeux de l a harpe a cessé ( c . s . ) . 10. La cité du néant s ' est effondrée ( c . s . ) , toutes les maisons sont fermées ( c . s . ) , inaccessibles. 11. Dans les rues, on réclame ( c . p . ) du vin, toute all égresse a disparu (c. s. ) , l a joie est bannie ( c . s . ) d u pays. 12. Il ne reste ( c . s. ) dans la ville que désolation et la porte, démolie ( c . s. ) , est en ruines ( c . s. ) . Il est évident qu' i l est difficile d e juger d u degré de vitalité de cette utilisation de la c. suff. dans une langue de traduction, mais i l est intéressant de constater que ce n' est que rarement ( un peu plus souvent que le français tout de même ) que le maltais a utilisé une c. suff. comme le texte hébraïque.
28/2,
22
. D nver préc ise que le verset 9 est à part.
Valeurs et emplois des deux conjugaisons
La conjugaison suffixale
En tout cas le jeu stylistique du maltais ne correspond pas régulièrement à celui de l ' hébreu. De plus, selon D. Cohen 0984 : 308) " l ' emploi [ de la c. suff. comme futur 1 paraît moins fréquent qu ' on ne l ' indique parfois. Bien des exemples donnés sont des interprétations subjectives et la c. suff . peut y être rendue par un accompli dans le passé . " Est-ce le cas pour les formes traduites par une c. suff. en maltais 7 Pour le moins, l' emploi largement majoritaire de la c. préf. ou d ' un futur confirme les faits observés dans mon corpus et me semble révélateur du caractère extrêmement marginal de la c. suff. en contexte de futur.
En réalité nous n' étions pas arnvees du tout, mais sur le point de l ' être. La réponse implique que l ' endroit où nous devions nous rendre n' était plus très loin de l ' endroit où nous nous trouvions.
64
5.4. Les emplois expressifs de futur Les seuls cas d'utilisation de la c. suff. en contexte de futur qui restent encore vivants recouvrent en fait un emploi qu' on pourrait qualifier de métaphorique pour exprimer l' imminence. C' est la s ituation extra-linguistique qui détermine ce contexte de futur. Il s ' agit toujours de contextes de discours et les verbes sont le plus souvent des verbes de déplacement. Ainsi pour /téla?/ "partir,, 23 : le départ de trois jeunes maltais était régulièrement ponctué d ' un /tla?na b:)ys/ litt . "nous sommes partis boys" , c' est-à-dire "on s ' en va les gars". La même formule se retrouve sous la plume de l' écrivain Friggieri 0986 : 3 ) : 1 . u jekk trid, tista' t igi m iegni. TLaqna ? qaL KarLu Manju. <et si tu-veux, tu-peux tu-viens avec-moi . Nous-partîmes 7 il-a-dit Charles Magne> "Et si tu veux, tu peux venir avec moi. On y va 7 dit Charles Magne" 2. - /fcyn °ï dïk id-déir 7/ - /wasalna/ - "Où est cette maison 7" - "Nous sommes arrivées".
65
C' est le même emploi métaphorique qui permet de répondre /spiccayt/ "j' ai fini" alors qu' on est seulement sur le point d' avoir terminé quelque chose ( tout comme en français). Brincat ( 1977: 48-49 ) avait également signalé cet emploi de la c. suff . en contexte de futur pour exprimer "une action qui se déroulera peu après, mais qui est considérée comme déjà advenue dans la mesure où l ' on est tout à fait sûr de son accomplissement" ( un' azione che si svolgerà di li a poco, ma che viene considerata come già avvenuta in quanto si è del tutto sicuro deI suo compimento ) . Il donne comme exemples : 2. Hawn gejt /ila kam81t ( c . s. ) kulSi nrol;o nS8m"oh/ ( Alger) 4. "Si elle venait tout de suite, nous irions à La Valette" /yckk tigi ( c. p . ) Issa immbrru I-bdt/ <si elle-vient maintenant nous-allons la-ville> /Ila zat ( c . s. ) amïna daba, nmsiu I-fas/ ( Fès)
6.2. Emploi dans la protase de phrases marquant l ' irréel du passé L' emploi modal de la c. suff. est obligatoire dans la protase de phrases hypothétiques exprimant l ' irréel du pas sé, toujours , introduites par l ' une des conjonctions /li/, /k�ku/ ou la locution conjonctive /li k6ku/, éventuellement reprise en tête de l' apodose, ou le potentiel dans le passé, introduit par /yckk/ ( nous venons de voir que ce n' est plus possible en maltais pour l' irréel du présent ou le potentiel ) :
25 Il s' agit de ceux relevés dans les articles ( 1985-86 ), Doss ( 1985-86) et Boucherit ( 1987 ) .
de
Caubet
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6.3. Emplois en dépendance d'un auxiliaire La c. suff. peut dépendre, directement ou en séquence, de quelques auxiliaires, eux-mêmes à la c. suff. ou à la c. préf. Les nuances aspect ives, temporelles ou modales impliquées par
2 6 Les occurrences qui ne correspondent pas au parler "standard" sont données en transcription phonétique large entre crochets.
-
Valeurs et emplois des deux conjugaisons
La conjugaison suffixale
la périphrase verbale seront étudiées dans la 3ème partie consacrée aux auxiliaires (p. 101 sq l . Ce qui nous intéresse ici, c ' est que la forme verbale n'est pas libre :
6.4. Emplois comme complément d'un autre verbe ou en subor données
68
1 . 1° as tkun °:J1 6t u ml�t il-I émbi k 8 l l-ul ( I , 87-8) "Car elle avait levé et rempli toute la cuvette" 2. lu dina k�n i)ataf il w ai)da tf ayla mal d yya u i)b Î -oa g:J dan l-Oarl <et celui-ci il -était il-attrapa à une jeune-fille maltaise et i l-cacha -elle dedans celui-ci la-grotte (m. » "Et celui-ci avait attrapé une jeune fille maltaise et l ' avait cachée dans cette grotte" 3. lai)na stayna °am i lna ckkl <nous nous-pûmes nous-fîmes ainsi> "Nous, nous aurions pu faire comme ça" 4. Itradiccy S ni li m i ssna zamm é ynal "Une tradition que nous aurions dû garder" 5. Ir é gaO mar °and miss 6r-ul (III, 68-9 ) "Il est retourné chez son père" Pour être complet, i l convient d' ajouter un dernier cas où se suivent un auxiliaire marquant la "tranche centrale d ' un procès" ( l ' expression est de M. Cohen 1924) et une c. suff. La construction est "correcte" et le sens de la périphrase est rigoureusement i dentique, selon mon informatrice de La Valette, à la même tournure avec c. préf . , util isée habituellement. Les exemples proviennent principalement de la presse écrite : 6. Imbagnad kampla qa l l i ... ( I l -Mument 8 . 2 . 1987 , p. 7 ) <ensuite i l-continua i l-a-dit que> "Ensuite il a continué à dire que . . . 7. Kamplew naqsu r-riservi barranin tal -Bank éentral i ( I l Mument 15.2. 1 987, p. 2) <elles-continuèrent elles-diminuèrent les-réserves étrangères de-la-Banque Centrale> "Les réserves en devises étrangères de la Banque Centrale continuèrent à baisser" La même tournure serait impossible avec le verbe Ib a?aOI employé comme auxi l iaire avec le même sens que Ik ;mpla/.
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Il existe un petit nombre d' emplois de la c. suff. en dépen dance, soit d ' un autre verbe, soit dans des propositions subor données à valeur de but, soit dans les subordonnées exprimant le temps . La forme verbale n ' en garde pas moins ses valeurs pleines d ' accompl i qui ont un caractère marqué par rapport aux emplois comparables de la c. préf.
a) Lorsqu ' un verbe à la c. suff. dépend d' un autre verbe, i l fonctionne alors comme complément d u premier. Le procès est considéré comme achevé. La construction est plutôt rare, et ne semble fonctionner qu' après les verbes de mouvement. Voici les seuls exemples que j ' ai pu relever. Tous proviennent d' un usage littérair e de la langue ( poésie orale, conte, littérature écrite ) : 1. lil-kur ani l i m::wt str ayt-°:Jml "Les chapelets que tu es allé acheter" (tu les as achetés, c' est fait ) 2. i l -Pir jaL nareg f i l-kuridur u mar qagnad ndejn ras it-tarag ( Casha 1974 : 39) "Le prieur sortit dans le corridor et alla s' asseoir sur l e palier" 3. u mar qal l u hekk ( Dan. 2/24 ) <et il-alla il-a-dit-à-Iui ainsi> "Et il alla le lui dire" 4. [talbastimént sem30ui), urâi) 3ami llu-ssinjâl ilkaptân, b le s jîgi i)déli) ] ( Stumme 1904 : 38, 1. 23-24 ) <de-le-navire ils-entendirent-Iui, et-il-vit-Iui il-fit-àlui-un-signal le-capitaine pour i l-vient à-côté-Iui> "Les gens du navire l' entendirent, et le capitaine le vit lui 27 faire signe pour qu' i l vienne près de lui,,
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Stumme a traduit différemment : "Die Leute auf dem Schiffe harten ihn, und er sah dass ihm der Kapitan ein Zeichen gab, er mage naher kommen".
Valeurs et emplois des deux conjugaisons
La conjugaison suffixale
Les trois premiers exemples ont été considérés comme "corrects", mais le quatrième où le premier verbe n' est pas un verbe de mouvement, a été senti comme a-grammatical par mon informatrice de La Valette.
conjonct ion. Ces énoncés, ressentis comme des "fautes" par les informateurs, sont peu fréquents dans mes corpus oraux, mais le seraient beaucoup plus selon eux. Dans les trois seuls exemples que j ' ai relevés ( le premier et le dernier à Gozo - Nadur et Xagnra - et le second à La Valette ) il semble que le sentiment d' incorrection soit lié au fait que le procès décrit par l e verbe de la subordonnée ne puisse être envisagé sémantiquement comme achevé, délimité.
70
b) Quand on veut spécifier qu' un procès accomp li, il est possible d' employer la proposition finale :
a effectivement été c. suff. dans une
1. li ssa dan b�s ° a?ad °am i lt-I-u SI l;�gal <maintenant celui-ci pour i l-coagula tu-mis-à-Iui quoi chose> "Alors celui-ci pour qu' i l ait pris, tu lui as mis quelque chose 7" 2. Isi kcmm d � mct b�s s &rct ckk/ "Combien de temps ça a pris pour qu' elle soit devenue ainsi 7" 3. lil -l;;bz b�s s é taO yinb 6 1; r�d ik U n ittimbr & t bi-I-b; l l taO l-gvé rnl "Le pain, pour qu' i l ait pu être vendu, il avait dû être tamponné avec le cachet du gouvernement" 4. IL -gnadu biex fietek, biesek ; u int biex tfutu, aqleb fuq ( Aquil ina 1972 : 89, provo 70) et toi pour "J' ai dû payer deux mois de salaire pour l ' acheter" Si les ex. ci-dessus sont considérés comme "corrects", il n'en va pas de même pour certains autres emplois de la c. suff. dans des subordonnées de but introduites ou non par une
71
7. Idawwarni -oa b�s l;arrikni -oa biss/ <nous-tournâmes-e l le pour nous-bougeâmes-elle seulement> "Nous l ' avons tournée seulement pour que nous la bougions" (pour que nous l' ayons bougée) 8. IccmpI U -I-o:::>m b�s k é W:::>m ylgul "Ils l eur ont téléphoné pour qu' ils vi ennent" ( "pour ( leur dire) q u ' i l s devaient venir " ) 9 lu dak l i ° a md il-kurcir l ss r é gaO b a Oat ° amd Iii san gwannl <et celui-là que il-fit le-crucifix il-revint i l -envoya il fit à San Gwann> "Et celui qui avait payé pour le crucifix il a renvoyé ( de l ' argent) pour payer pour San Gwann" ( pour qu ' i l ait payé ) =
cl La c. suff. peut aussi être employée dans les subordonnées circonstanciel les de temps introduites par I? abd mal "avant que" ou Isak é mm/ "jusqu'à ce que" quand le locuteur veut insi ster sur l ' accompl issement du procès
1. I?abd ma l;ar? U-o:::>m ma-kinU -s kunt énti / "Av �nt qu' i l s pe les aient brûlés, ils n' étaient pas contents" 2. I?abd ma fctl;u t-tr�?1 "Avant qu' i l s n'aient ouvert la route 7" 3. Ke U i noqgnod nistennieh sakemm wasal lura (Friggieri 1986: 97) <j ' avais je-m' assois j' attends-lui jusqu' à-ce-que i l -arriva en-arri ère> "J'ai dû rester à l' attendre jusqu ' à ce qu' i l so it revenu"
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Valeurs et emplois des deux conjugaisons
7. Conclusion Dans l ' i llustration qui vient d' être donnée des emplois de la c. suff. , on constate un certain nombre de convergences avec les valeurs de l ' accompli en sémitique et dans les dialectes arabes en particulier aoriste et passé antérieur dans le récit, parfait dans le discours. On a soul igné l ' apparition d' une construction syntaxique particulière pour l ' expression de cette dernière valeur , avec référence temporel le à un passé proche, au moyen de deux adverbes non temporels. Il existe aussi des emplois qui sont en très nette régres sion : le nombre des verbes médio-passifs ou déponents-internes susceptibles d' être util isés avec une valeur de présent est très réduit ; en contexte de futur, seuls subsistent des utili sations expressives dans le discours, ainsi que l ' emploi margi nal, et senti aujourd' hui comme peu correct, dans l ' apodose de phrases hypothétiques marquant l ' irréel du passé. La comparai son avec le texte biblique a aussi montré que la c. suff. était diffici lement compatible avec l ' énoncé prophétique. On a vu également qu' il ne subsiste que très peu d' emplois modaux : la c. suff. apparaît encore dans la protase des hypothétiques marquant l ' irréel du passé , mais plus dans celles marquant le potentiel ou l' irréel du présent . Par contre elle peut encore être uti l isée après un verbe auxi li aire ou comme complément d'un autre verbe pour souligner l ' achèvement du procès ou de l ' état décrit par le verbe. Si le nombre des emplois de la c. suff. est en régression, on ne peut pourtant pas soutenir avec Borg ( 1 988 : 67 ) qu' elle exprime "un voyage unique et complet qui s' est produit à un moment du passé" ("vjagg wiened u snifi li gara f ' xi mument fil passat" ) . Décr ire l ' accomp l i comme nécessai rement lié au passé est réducteur, même pour le maltais.
III. VALEURS ET EMPLOIS DE LA CONJUGAISON PREFIXALE
Remarques préliminaires M. Cohen ( 1924 : 21 9 ) faisait remarquer pour l ' arabe dialectal que "dans l' ensemble l ' imparfait [= c. préf. l y a gardé son indépendance à l' égard du temps". Telle est encore la situation du maltais à l ' heure actuelle où cette forme verbale se rencontre régul ièrement aussi bien en contexte de présent que de passé ou de futur, dans l ' instance du discours comme dans l ' instance du récit. Nous verrons que, même si la c. préf. a , dans la majorité des cas, perdu la possibil ité d' exprimer l ' inaccompli concomitant (13) au profit d' autres formes ( voir p. 112 sq ) , elle a conservé, pour l ' essentiel, son fonctionne ment aspectuel dans sa valeur d' inaccompl i général ( x ) . La valeur primordiale de cette conjugaison est l ' énoncé d ' un procès ou d'un état envisagés dans leur déroulement et non pas comme un événement délimité et achevé, quel le que soit l a période temporelle o ù l e contexte la situe. L a local isation dans le temps sera donc déterminée par des éléments extérieurs au verbe lui-même : outils grammaticaux ( adverbes de temps, etc. ) , présence d ' un exposant temporel Uki8n/ "il était" ) , ou encore le contexte tout entier déterminé par l ' instance de l' énonci ation.
1 . L'expression des vérités générales La c. préf . est normalement util isée pour l ' expression de valeurs non dél imitatives comme les vérités générales à valeur proverbiale ou non, donc des assertions achroniques. 1.
Baqra tajba tinb iegn f' pajjizha ( Aquilina 1 972: 190, provo 8 ) "Qui va l oin se "Une bonne vache se vend dans son pays" ( marier sera trompé ou veut tromper" ) 2 . /imma vi:ra arti ma-taOmi l-s gUdiccyu l-arti taOmc1 csp:::> z ic cy5ni tipprczcnÜ-l-ck i l-fatti kIf in-oOma/ =
--
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Valeurs et emplois des deux conjugai sons
<mais vraie art (f. ) ne-elle-fait-pas jugement l ' art el le fait exposition el le-représente-à-toi les-faits comme que-eux> "Mais c ' est vrai qu 'un art ne juge pas, l ' art expose, te représente les faits tels qu' i ls sont" 3. /l-éwwd wal).da tigi it-t:)llcranca/ "D' abord vient la tolérance" 4. /taf li ?attŒs yisbl). fénck/ "Tu sais qu' un chat ça dépèce un lapin" 5. /oŒma l- irgrill li im8rru l-kacca mus in-ni sa/ ( Q ) <eux les-hommes que il s-vont la-chasse ne-Iui-pas les-femmes> "Ce sont les hommes qui vont à la chasse, pas les femmes" 6. /cmm car zOIra 1 tal).t dIn il -knIsya I).€:lwa illi g:) fi-ca nsIbu si st�twi taO-l-g€:bc l li yirraprczcntaw il-mad8nna/ "Alors toujours, d' habitude, il pleut un peu en décembre, janvier, févr ier" 5. /sikwIt i Oidu stéyycr f{p-oa/ <souvent ils-disent histoires sur-elle> "Souvent on raconte des histoires à son sujet" 6. /kull sl).In nidl).:)l cmm gcw nibda nizfcn il-walc yQn/ "A chaque fois que je rentre là-dedans je me mets à danser la valse, moi"
3. En situation de concomitance 2. L'expression de faits habituels L ' utili sation de la c. préf . en contexte de discours permet de présenter un procès comme se déroul ant de manière habituelle, générale et pas uniquement restreinte au moment de l ' énoncia tion. Cette valeur est fréquemment soulignée par la présence d' adverbes dans l ' énoncé comme /d€:yycml "toujours", IsikwIU "souvent" , etc . : 1. /tl).:)bbŒ-1). l-baytar1 2.
1 En principe, le terme qui dés igne la grotte est masculin, mais dans l ' idiolecte de mon informateur de San Gilian il est le plus souvent ( mais pas toujours ) féminin.
En situation d' inter locution, dans un nombre de cas très limité, la c. préf . peut aussi être uti li sée dans des contextes où il y a concomitance avec l ' acte d' énonciation ou un autre événement pris pour référenc e, à la place de la forme à préverbe spécifique ( voir p. 1 1 2 sq ) . Elle se rencontre parfois avec une valeur de "présent actuel " dans des phrases interrogatives, qu i , on le sait, conservent souvent des emploi s devenus désuets dans l ' énoncé assertif . D. Cohen ( 1984: 300, 306-7 ) a déjà constaté un phéno mène paral lèle en hébreu bibl ique ( où c' est le part icipe qui , en principe, marque la concomitance ) : " i l semble bien qu' avec une valeur de présent actuel, la c. préf . se présente normale ment sous la forme interrogative . " ( i bid. 306 ) . Il ajoute ( ibid. 307) : "Il faut noter cependant que le participe de son côté, est communément util isé dans une phrase interrogative", ce qui est aussi le cas pour la forme à préverbe en maltais comme nous le verrons. En ce qui concerne la c. préf . , un énoncé du type /s-inti taOmcl/ ( l itt. quoi-toi tu-fais) peut aussi bien être traduit par " Que fais-tu ( en général ) ? " que par "Qu' es-tu en train de faire ( en ce moment ) ?" selon le contexte .
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La conjugaison préfixale
Valeurs et emplois des deux conjugaisons
1. 15 inti t�Omd cmm HPI "Qu' est-ce que tu fais ( es en train de faire) l à-haut 7" 2. 15 int iss�yyarl - I?ct-ins�yyar il-l�l)aml ( Q ) - <en-train-je-fais-cuire la-viande> "Qu' est-ce que tu fais cuire 7" - "Je suis en train de faire cuire la viande" (dans la réponse figure la forme spécifique du concomitant ) 3. [ 5inti t�mel âli 7 1 [ kî3at nistr�l) l ( Stumme 1904 : 62, 1 . 21-2) - <en-train je-me-rep os e> "Que fais-tu ici 7 " - "Je suis en train de me reposer"
Dans chacun de ces exemples le verbe aurait pu être précédé de la particule de concomitance I?ctl ( pour des ex. voir p. 131-3) comme dans les réponses. Simpl ement, l ' expres sion de la concomitance par une forme marquée n' est encore que facultative dans les phrases interrogatives. A l ' inverse, si une question comporte une forme de concomitance, sa reprise n' est pas forcément nécessaire dans la réponse. Voici le seul exemple que j ' en aie relevé :
6. qed ifettet fit-tè u jmaxtar ( O . Calleja 1972: 97 )
<en-train il-remue dans-le-thé et il-se-goinfre> "Il est en train de remuer son thé et de se goinfrer"
Enfin, il existe un petit groupe de verbes qui ne peuvent jamais recevoir une particule ou un préverbe de concomitance . Il s' agit d e ceux qui expriment des modalités o u certains états en rapport intime avec le sujet, des verbes qui, par leur sémantisme, peuvent être classés comme "moyens" ou "déponents internes" /r�dl "vouloir", /sétaOI "pouvoir", Ist�?1 "souhai ter", Il)t�gl "être nécessaire", Il)abbl "aimer", Iyafl "savoir". Il en est de même pour tous les verbes sans c. suff. que signale Borg ( 1988 : 83 ) dans son idiolecte à savoir, outre " 2 Iyaf/, Iyismu/ "s' appeler" , lisusl "insister", lil)Ufl "s' activer", litUl/ "durer", lyisbal)1 "ressembler,,3. Pour ces ver bes, l' opposition morphologique entre inaccompli concomitant ou général n' est pas marquée. En voici un ex. dans une situation de concomitance : /
J ' ai rencontré une fois dans mon corpus une situation de concomitance exprimée par une simple c. préf . aussi bien dans la question que dans la réponse : 5. - 15 i nt t�Omd mari - It6l)u nifs/ - - <elle-prend souffle> - "Que fais-tu Marie 7 - Elle se repose" ( C' est une tierce personne qui a répondu à sa p lace ) Lorsqu' une conjugaison à préverbe du concomitant apparaît en tête d'un énoncé, les verbes des propositions coordonnées qui suivcnt ne portent pas obl igatoirement cette marque. La c . préf. apparaît alors comme une forme neutre en construction séquent ielle, une fonction de l ' inaccompli général telle que la définit D. Cohen ( 1989 : 149 ) :
'
7. Jien taL-vaniLja rrid (O. Calleja 1972: 8 )
<moi de-la-vanille je-veux> "Moi, j ' en veux une (une glace) à la vanille" (l' enfant ses parents sont devant la boutique du marchand de glaces)
4. - 15 ? ct-t�O m dl - In�rmi ti5yul
<je-jette "tissue"> - "Qu' es-tu en train de faire 7 " - "Je jette un mouchoir en papier"
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et
4. L'instance du commentaire général Il est un cas où l ' opposition habituellement marquée en maltais entre inaccompli général et concomitant se trouve neutralisée à savoir dans l ' instance du commentaire général ou de la "cons� tatation atemporelle où se manifestent les énoncés généraux qui peuvent faire partie du récit comme du discours" (D. Cohen 4 1989 : 84 ) . La forme utilisée est celle de la c. préf. simple. 2
Ce verbe a le préfixe caractéristique de la 3ème pers. masc. sing. de la c. préf. , qui reste invariable, mais la conjugaison s' effectue au moyen des pronoms personnels suffixés qui varient en genre, nombre et personne.
3
Tous ces verbes sont donnés ici à la 3ème pers. masc. sing. de la c. préf . , mais leur paradigme varie régulièrement.
4
Pour des observations analogues sur l ' utilisation du "présent simple" en anglais, voir par ex. Bouscaren et aL ( 1987 : 14 ) .
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Valeurs et emplois des deux conjugaisons
Ceci apparaît tout à fait nettement dans deux de mes corpus. Le premier est du domaine du discours : il s' agit de la visite guidée d ' une exposition. A chaque fois qu' une forme ver bale est liée à la désignation d ' un objet précis, le locuteur uti lise la c. préf. Le second appartient au récit et concerne les commentaires scemques qui accompagnent les pièces d ' O . CaUeja ( 1972) l a forme verbale décrit l e déroulement des activités des personnages et non pas le fait qu' el les soient concomitantes à la situation imaginée par l ' auteur. Par contre la forme à préverbe apparaît lorsqu'une action se déroule en concomitance avec une autre et n' est pas inscrite dans une succession (ex. 4 ) . 1 . /awnékk nar�w w�l:).da mi-s-scrratUri antIki li ?cOdin nOldu/
< ici-ainsi nous-voyons une de-les-serrures anciennes que assis ( pl . ) nous-disons> "Ici, nous voyons l ' une des serrures anciennes dont nous sommes en train de parler" 2. limb�oad nar�w awnékk il-?�fas/ <ensuite nous-voyons ici-ainsi les-claies> " Puis nous voyons ici les claies" 3. Imur l ejn is-sodda, ino l l l -ingravata minn gnonqu. Roza tqum nofsha mis-siggu [, . .1 Fredu idur u jpoggi fuq tarf is-sodda. Roza tinzel malajr b i l-qiegnda. Subgnajha jduru maz-zibeg tal -kuruna, tgedwed xi naga [, . .1 Fredu jfittex fil-bwiet [, . .1 Inares l ejha gnal ftit .. . (p. 47) < il-va vers le-lit, il-défait la-cravate de cou-lui. Rose se lève moitié-elle de-la-chaise [ . . . ] Fred tourne et s ' assoit sur extrémité le-lit. Rose descend vite avec-l' assise. Doigts -elle ils-tournent avec-les-perles de-le-chapelet, elle-mar monne quoi chose [ , . . 1 Fred cherche dans-les-poches [, . . 1 Il regarde vers-elle pour un-peu . . . > " I l va vers le lit, défait l a cravate de son cou. Rose se lève à moitié de la chaise [ . . . ] Fred tourne et s ' assoit au bord du lit. Rose se rassoit vite. Ses doigts tournent sur les perles du chapelet, elle marmonne quelque chose [ . . . 1 Fred cherche dans les poches [ , . . 1 I l la regarde un instant" 4. jimxi lejn fejn qed jara l - qamar (p. 150 ) < il-marche vers où en-train i l-voit la-lune> " I l marche vers où il est en train de voir la lune"
La conjugaison préfixale
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5. En contexte de futur 5 . 1 . La c. préf. , même sans marqueur temporel donné par la phrase, peut avoir une valeur de futur. I l s ' agit d ' un "futur général" "indiquant seulement que le procès se produira à un moment ultérieur dont il n' est pas spécifié s ' i l est imminent ou pas" (D. Cohen 1984: 309 ) . Cet emploi est aussi fréquent en arabe dialectal ou classique. 1 . [forsi-rrâgel tî3�k mâ j�kolniesl ( Stumme 1904 : 6 , 1. 38-3 9 )
"Peut-être que ton mari ne nous mangera pas" 2. /?�lt-I-u s�?si IiI mïn iO�ddi l-éwwcl/ <elle-a-dit-à-Iui demande à qui il-passe le-premier) "Elle lui a dit : demande à celui qui passera en premier" 3. /?�lt-I-u niSl:).tŒ-l:). g::> l-bïr °as inkélla nin?�bdu u nél:).lu l-l:).abs/ <elle-a-dit-à-Iui nous-jetons-lui dedans le-puits car autre ment nous-sommes-pris et nous-sommes-collés la-prison) "Elle lui a dit : "Nous le jetterons dans le puits car sinon nous serons pris et jetés en prison" 4. /?�l-l-u taf s t�Omd/ ( I II, 58 ) "Il lui a dit : tu sais ce que tu vas faire 7" 5. /b�s minn-oa tistaO t6hu si fUt halÎb taO-l-m6oza mcta ngïb . il-m6°::>z yirou/ ( III, 18-9 ) <pour de-elle tu-peux tu-prends quoi peu lait de-la-chèvre quand j' apporte les-chèvres elles-paissent> "Pour que grâce à elle tu puisses prendre un peu de lait de la chèvre quand j' amènerai les chèvres paître" 6. /ckk kïf nircivI-oa inl:).�lls-ck/5 ( Q ) 6 "Dès que je l ' aurai reçue, je te payerai,, 7. /f6rsi mil-I-fd�l t60-u n�omd si :Q.�ga 8l:).ra/ "Peut-être qu'avec ses restes je ferai quelque chose d' autre"
5
Souvent, dans les dialectes arabes, c ' est une c. suff. qui est ut ilisée dans ce type de phrases. 6 L' énoncé maltais serait identique pour rendre "dès que je l a reçois, je t e payerai " .
jiiP
La conjugaison préfixale
Valeurs et emplois des deux conjugaisons
80 8. [ i lgurnâta
kolla
7 I�kun -mî3� k ,
imma
bil l�I
nctl)roc
nIsraql
( Stumme 1904 : 20 , 1. 4-5) ''Toute la journée je serai avec toi , mais le soir je sortirai voler" 9. Gnada n igi u naraw fejn qiegnda L -nasra ( Casha 1974 : 37) <demain je-viens et nous-voyons où assise le -dommage ( f . » "Demain je viendrai et nous verrons où se trouve le dégât" 10. DaLwaqt jixegnLu kuL L imkien ( O . Cal leja 1972: 147) "Bientôt ils vont allumer partout"
5.2. C' est aussi , le plus souvent , la forme verbale qui appa raît dans l' apodose à valeur de futur d ' une phrase hypothé 8 tique marquant le potentiel : 1. /yEkk ma-t::>?08d-s kw�t nikastigi-k/ ( Q )
5.3. La c. préf . n' exprime pas comme en hébreu (voir D . Cohen 1984: 309 ) le futur "relatif" . I l est marqué par des formes composées, qui seront étudiées dans la suite de ce travail, différentes selon qu' i l s' agit d' un "futur du passé" c' est-à-
8
Sic. L' accentuation sur la première syllabe est très étrange.
Pour son expression au moyen d ' une part icule de futur, p. 183-4 § 3 . 3 . et 4.3. 9 /ik/ est une forme abrégée très courante de /YEkk/.
dire d' "un procès ultérieur à un autre procès dans le passé" , ,,10 . ou d un " passe' du f utur exprimant "un procès non encore réalisé, mais qui se réaliserait avant un autre procès annoncé" . Dans le premier cas o n aurait en maltais une c. préf . avec préverbe de futur, éventuellemen t précédée de l ' auxiliaire temporel /k�n/ "il était" , dans le second une périphrase composée de /ikOn/, c. préf. du verbe " être", SUIVl d ' un verbe à la c. suff. Voici, à titre de comparaison, la traduction des c. préf . de deux versets de la Bible, cités par D. Cohen ( 1984 : 309) : Jon. 4/5 . teL L a ' gnaL ih gnarix hemmhekk, u qagnad tantu, gnad deL L , b iex jara x'kien se jigri m i L L -bel t "Il se fit là une cabane, s ' y assit à l ' ombre attendant de voir ce qui se passerait dans la ville" ( TOB) Jg. 6/26 u toffrih manruq b i L -natab ta' L -Asera Li tkun qaééatt <et tu-offres-Iui brûlé avec-les-fagots de l ' Asera que tu-es tu-coupas> "Et tu l ' offriras en holocauste sur le bois du poteau sacré que tu auras coupé" (TOB ) .
<si ne-tu-restes-pas calme je-punis-toi > " S i t u n ' e s pas sage j e t e pun irai" 2. /yEkk n8l)r::>g ingib-O �-l-Ek/ ( Q ) <si je-sors j' apporte-el le-à-toi> "Si je sors, je te l' apporterai" 3. /Imma l-lizir Issa ik9 l)allEyt-O-I-Oa smmÉ:kk f8rsi ma-tl)alls -É:k-s dïn/ <mais l e-drap mai ntenant si tu-laissas-Iui-à-elle là-ainsi peut-être ne-elle-paye-toi-pas cel le-ci> "Mais le drap, alors, si tu le lui as laissé là-bas , peut être qu' elle ne te payera pas".
7
81
6. Dans l' instance du récit 6.1. D. Cohen ( 1989 : 93 ) fait remarquer que "dans le récit [ ' . l l' inaccompli [ fonctionne l comme un imparfait . " Tel est aussi l e cas d e la c . préf . e n maltais . E l l e est uti l isée, dans c e contexte d e passé , pour énoncer que le prédicat e s t envisagé dans son déroulement et non pas comme un événement achevé comme ce serait le cas avec une c. suff. ( voir ci-dessus p. 45-7 ) . Cette utili sation d e l a c . préf. n e s e fait toutefoi s pas dans n'importe quel les conditions un récit ne peut en effet débuter par un verbe à la c. préf. seule. Très fréquemment, elle se trouve dans une construction séquentielle : le premier verbe d ' un énoncé est à la c. préf . mais précédé de l ' auxiliaire du passé /k�n/ "il était", puis, dans la suite du récit, la présence de cet auxil iaire n ' a plus .
voir 10
Les expressions sont reprises de D. Cohen ( 1984 : 309 ) .
Valeurs et emplois des deux conjugaisons
La conjugaison préfixale
rien d ' obligatoire et l ' on peut avoir toute une sene d' énoncés ne comportant que des c. préf . avant de retrouver une indica tion temporel l e quelconque. Comme la périphrase avec Ik�n/, la présence d' une c. préf. dans le récit énonce une habitude en plus du fait qu' elle marque le prédicat dans son déroulement, ainsi que le remarquait M. Cohen ( 1924 : 182) à propos de ce fonctionnement qu ' i l nommait "passé duratif" "il peut aussi décrire un procès en cours d ' accompli ssement dans le passé ou une situation et enfin exprimer une habitude. " On remarquera dans le second exemple ci -dessous que la c. préf . seule apparaît après les marques de coordination lui "et" et Imbaoadl "ensuite", mais l orsque la séquence cesse d ' être marquée formellement, l ' auxiliaire temporel est de nouveau uti l isé :
travai llent même qui U -va l ' école e l L es-trava i l L ent la-mai son et comment elLes-peuvent e U es-aident> "Les jeunes filles du vil lage, comme ça elles travaillaient, même celles qui allaient à l ' école. Elles travaillaient à la maison et elles aidaient comme elles pouvaient" 4. Ik6nu yikla-°::Jm l)afna missiriyy6t-na ?abcl isayyra-°::Jm u yikl a-°::Jm kcmm ncyyln u kcmm mi syurlnl "Ils en mangeaient beaucoup nos ancêtres, avant. Ils les faisaient cuire et ils les mangeaient aussi bien crus que cuits" 5. Ima-kina-s yiseu im::Jrru ° al-I -l)6bz mal li y6l)r::Jg mil-I-f6rnl ( 1 , 194-5) "Elles ne pouvaient pas aller chercher le pain dès qu' i l sortait d u four" 6. li � sa [g� l I-IÉn; bi al)na ?att l!la-k6nna nnadfa-l) prccIz [gal l-lcmbi dcyycm yib?aO si fUt °agïnl 0, 117-9 » <maintenant dedans la-cuvette ( m . ) nous jamais ne-nous-étions nous-lavons-lui precIs dedans la-cuvette toujours U -reste quoi un-peu pâte> "Alors dans la cuvette, nous, jamais nous ne la nettoyions avec précision, dans la cuvette il restait toujours un peu de pâte"
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ll
1. Imous ( J , 5-6 )
k�n
yigi
taO-I-l)8bz
u
ylstru
il-l)8bz
minn
°and-ul
"Ce n' est pas que le boulanger venait et qu' on achetait le pain chez 1 ui" 2 . II-Éwwcl kQn 1 2 y::P5°du ifarfra-l) tayycb imba°ad prbta-l) mac sulSin u yaOmla-l-oa ?Is-Oa rabb;ita tayycb dan l-irbÎt u dak iz-zarao yaOmla-l) ?attaO ?attaO imbaoad sl)ïn ik8W::Jm tmgn ?att6t k�n yaOmlu g::Jcc zOïrl < le-premier il-était ils-dépoussièrent-Iui ils-s' asseoient bien puis Us-attachent-Iui avec mutuellement et Us- font à-el le comme-elle liens bien celui-ci le-lien et celui-là le-blé Us-fant-lui botte botte puis quand Us-ont huit bottes il-était i ls-font tas petit> "D' abord ils le dépoussiéraient bien, et puis ils les atta chaient ensemble et ils en fai saient comme des liens, un bon lien, et ce blé ils le mettaient en bottes, et puis quand ils avaient huit bottes , ils faisaient un petit tas". 3. lit-tfayl6t taO-r-ral)al ckk k6nu yal)dmu anki mïn imur l-isk5la yal)dmu id-dar u kïf ylstOu i OInul ( 1 , 257-60) < les-jeunes-fil les de-le-vi llage ainsi elles-étaient elles-
6.2. La même valeur d' inaccompli d' habitude dans le passé se retrouve pour les c. prÙ. dans des récits relatant des activités qui avaient l ' habitude de se reproduire autrefois, lorsqu ' un énoncé est introduit par le pseudo-verbe "avoir" IkÉllul qui exprime un aoriste ( voir p . 413 ) . S i le récit débute par Ik�nl "être" à la c . suff. dans son sens plein de verbe d' état et non plus comme auxil iaire , les c. préf. des verbes processifs qui suivent décrivent simplement "un procès en cours d' accomp lissement dans le passé" ( ex. 3) : 1. IkÉl lna da?sÉyn skaffa cal tapp6sta u [ n?td5-l) lI C I , 224-5 )
II 12
Sur cette négation, voir p. 383 ( ex. 8 ) .
Ik�nl exposant temporel peut ne pas s ' accorder en nombre. Voir p. 214.
83
<nous-avions quelque-peu étagère pour exprès et nous-posons lui> "Nous avions une sorte d' étagère spéciale et nous l ' y met tions"
84
2. lu k é W a si l).att iO l n-oal 0, l75 )
<et elle-avait quoi personne i l-aide-elle> "Et elle avait quelqu' un qui l' aidait" ( pour l ' aider ) 3. Ibnt fi-t-t i�P a n 8ms:)t s a Or-il CV, poème n° 3) <j' étais dans-la-fenêtre je-peigne cheveux-moi> "]' étais à la fenêtre, je me coiffais l es cheveux"
6.3. Une autre condition poss ible à l ' utilisation de la c . préf. dans u n récit, est la présence e n tête d' énoncé d ' un adverbe temporel du passé. I l peut s' agir d' une habitude ( ex. 2 et 3) ou de la description "d'un procès en cours d' accomplisse ment dans le passé" comme dans l ' exemple 1 où la c . préf . s' oppose au verbe qui suit à l ' aspect délimitatif. Des énoncés de cet ordre ne sont toutefois pas très fréquents dans mon corpus. Les trois qui ont été relevés proviennent d ' un locuteur de Mtanleb âgé de 74 ans et de proverbes. I i i l).Î -ya nigbd Ô -l). nigbdÔ -l). nigbdÔ -l). k 8nna y�na u 8l).ra ta n i gbdu sa f-l- al).l).ar ?tayn 6 -l). fi-l-ayrul "Une fois mon frère nous le bercions, nous le bercions , nous le bercions, nous étions moi et une autre, tiens, nous ber cions et soudain il nous a échappé en l ' air" 13 gnax it-trova 2. I l -b ieran ibign L- immarinat u U um ta' abbet tura sab ( Aquilina 1972, provo 61, p. 335 ) "Pendant que nous construirons, nous suggérerons de faire comme une arche" 5. U jkunu bhaL aghsafar mahruba, bhaL bejta mtajra, iL -bniet ta' Mowab, huma u jaqsmu L -Arnon (Es. 1 6/2) <et elles-sont comme oiseaux échappée, comme nichée chassée, les-filles de Moab, elles et elles-traversent l ' Arnôn> "Et elles seront comme des oiseaux en fuite, comme une nichée chassée, les filles de Moab, tandis qu' elles traverseront l ' Arnôn"
9. Emplois modaux 8. La simultanéité Le maltais connaît une construction converbiale particulière pour exprimer qu'une action a lieu de manière simultanée à une autre action ou à un état. Elle est formée d ' un pronom personnel indépendant, suivi de la conjonct ion de coordination lui "et" et d'un verbe à la c. préf. ( sauf pour les verbes de mouvement et d' attitudes, voir p. 134-5 ) accordé avec le pro nom. Quant au verbe de l' autre membre de la phrase, il peut être à l' une ou l ' autre des deux conjugaisons. La construction converbiale se rencontre donc en tout contexte, passé, présent ou futur , discours ou récit. Vella ( 1970: 293) dans sa thèse signale la même construction dans le dialecte libyen de Benghasi. Elle n ' avait été relevée ni par Cesàro ( 1 939) pour Tripoli ni par Panetta ( 1949) pour Benghas i. 1. lu y6na u indawwar l-éwwc1 norb:)t awnékkl
<et moi et je-tourne le-premier je-lie ici-ainsi> "Et en tournant, d ' abord je fais un l ien ici" 2. lint u t6bl trïd tl;al lI-o:)m fi]? nar bassl "En mangeant, tu dois les laisser à feu doux" 3. wiegbu L-Fra hu u jghin L i [ éorg jitL a ' miLL - iLma ( Casha 1974 : 4 ) "Méprisons un peu les Français et voyons ce qu' en dit Martine ! " 2 . Il;a-nold-I-f:.k hmm y�n kap�cil <pour-je-dis-à-toi combien moi capable> "Laisse-moi te dire combien je suis capable ! " 3. ll;allU-oom ikantaw yr:.kk irldul ( Q ) "Qu' ils chantent s ' i l s veulent ! " 4. ll;allU-l; yitla?1 ( Q ) < laissez-lui i l-part> " Qu ' i l parte ! " 5 . Il;all i nk6mplu da?séyn awnékkl "Continuons un peu ici" 6. Il;alli ylkbr:.r ikUn yaf1 "Qu' il grandisse et il saura ! " 7. Ejjew nisimgnuh dan iL -nsieb ta' L -gnageb (Ebejer 1985: 1 8 ) "Ecoutons-la, cette merveilleuse pensée ! "
1 9 Pour Il;al particule d e futur, voir p. 184-7. Il;al fonctionne "pour", "afin de" . aussi comme subjonction à valeur f inale C' est ce sens que j ' ai conservé dans la traduction mot à mot. 20
La conjugaison préfixale
Valeurs et emplois des deux conjugaisons
Il;allil fonctionne aussi comme subjonction avec le sens de "pour", "afin de". C' est de cet impératif qu ' Aquilina ( 1979 : 83 ) fait provenir l a particule Il;a/.
93
8 . léyya mm6rrui "Allons-y ! " 9 . léyya nIftl;u t-dj?a bi-I-li:yl l;a eaddi l-�ryal "Ils avaient envie de le faire jusqu' à maintenant"
9.7. Emploi dans les phrases conditionnelles La c. préf . se rencontre aussi dans la protase de phrases hypothétiques marquant aussi bien l ' irréel que le potentiel. Elles ont respectivement pour marqueurs /k6ku/ ou /li/, et /yckk/. Des exemples en ont déjà été donnés p. 65-7. En voici quelques autres : 1 . /imma yckk tmur tins6-s tlgbcd il-b6b warity-k/
<mais si tu-vas tu-oublies-pas tu-tires la-porte après-toi> "Mais si tu sors , n ' oublie pas de tirer la porte derrière toi" 2. /k&iku ma-y�f-s bi-I-kélb cinki f-I-éwwd wcil;da ncil;scb k�n iw6gb-u kdb biss/ <si ne-tu-sais-pas avec-le-chien même dans-Ia-première une je-pense il-était i l-répond-Iui chien seulement> "S' i l ne savait pas à propos du chien, même dans la première
22
Le "tornanett" était une garniture en toile accrochée en bas du lit, haut à cette époque.
96
Valeurs et emplois des deux conjugaisons
La conjugaison préfixale
( phrase ) je pense qu' il lui aurait répondu " shien" seulement" 3. liz-zgUr k�ku al).na rrldu nitOallmu l-francïz al "e' est sûr, c' est comme si nous voulions apprendre le fran çais, hein ! "
7. lu dak i l-l).;bz sC-[yO?5t]23 cmm b�s [yarga] yhlaO ftït 6l).orl 0, 115-6 ) <et celui-là le-pain FUT-il-reste là pour il-retourne il monte un-peu autre> "Et ce pain restera là pour remonter encore un peu" 8. lu ?ct-eld-I-i b�s nibzao °alI-kl <et en-train-tu-dis-à-moi pour j' ai-peur pour-toi> "Et tu es en train de me dire de prendre soin de toi" 9. Iy�n sakkart it-tr�? taO-I-gwérral Isab�s na?bad l-;l).ra taO-I-picii <moi je-fermai le-chemin (f. ) de-la-guerre> <pour je-saisis l ' autre ( f . ) de-Ia-paix> "Moi, j ' ai fermé le sentier de la guerre" "Pour prendre celui de la paix" 10. Ib�s Is-séms ma-tahtf-U-s malayr k�nu yaOmlu t-tlbcn . imsarrab fa? il-béytl <pour le-soleil (f. ) ne-elle-brûle-Iui-pas vite elles-étaient elles-mettent la-paille ( m . ) trempé sur l a-terrasse> "Pour que le soleil ne le brûlât pas tout de suite, elles mettaient de l a paille mouillée sur l a terrasse" 11. Iy�n bnt strayt si affariyy�t b�s n�l).u m�o-il <moi j ' étais j' achetai quoi affaires pour je-prends avec-moi> "J'avais acheté des affaires pour emporter avec moi" 12. lÜ-ni géwla? l).a np;ggi l-bayd go fï-l).1 <donne-moi panier pour je-place l ' œuf (coll . ) dedans dans-lui> "Donne-moi un panier que je mette les œufs dedans ! " 1 3 . Ikatarln iftah it-t�?al Il).alli y;l).rog i d-dul).l).inl (V, poème n° 4 ) <pour il-sort la-fumée (m. » "Catherine ouvre l a fenêtre" "Pour que l a fumée sorte"
9.8. Emplois e n subordonnées circonstancielles Nous avons vu (p. 69-71) que la c. suff . pouvait être utilisée dans des propositions circonstancielles temporelles ou finales pour une expression insistée de l ' accompli. Mais le plus souvent c' est la c. préf. qui est employée, quelle que soit la forme verbale dans la proposition principale : 1. Iw-il-furnira k�m:t taOmil-O;m-na sinténdi ?abcl ma taOmcl il-l).;bzl 0, 136-7) <et-Ia-boulangère elle-était elle-met-eux-nous évidemment avant que elle-met le-pain> "Et la boulangère nous les mettait évidemment avant de mettre le pain" , 2. Ima-git-nï-s f -r;is-na l i kéllna nippancyaw-l). ?abcl niÜlou fi-t-trtnl "Il ne nous est pas venu à l' esprit que nous devions le poinçonner avant de monter dans le train" , , 3. Ik�nu ihallU-oom wal).éd-oom go si Dar sakcmm imatul ( III, 6-7) "Et moi j ' étais contente quand je yoyais ce tamis bleu ciel " 5 . lu k�n iOidi-I-oom minn f cyn igiba-Oal <et i l-était il-dit-à-eux de où ils-apportent-elle> "Et i l leur disait d ' où la rapporter" 6. [3as ma-sêpc fê-norkot] ( Stumme 1904: 62, 1. 23) "Parce que je n ' ai pas trouvé où dormir"
97
9.9. Emplois dans les complétives Dans les complétives introduites par lIiI "que" ou Isil "quoi", le verbe est à l a c. préf. , même quand le verbe de l a princi pale est à la c. suff :
23
,
La forme standard est lyo?Oodl syllabe et 2ème voyelle brève.
avec
accent
sur
la
1ère
Valeurs et emplois des deux conjugaisons
98
La conjugaison préfixale
1. /oal madw�r crboIn l).amsIn sena II-u k�nct si l).�ga spccy�li
dak iz-zm6n l i tlsr:>b da?sÉ:yn lumin�ta më1d in md16l).a/ <pour autour quarante cinquante an depuis-lui elle-était quoi chose spéciale celui-là le-temps que tu-bois un-peu l imonade "made in" Melliena> "Il y a environ 40, 50 ans, c ' était quelque chose de spécial de boire un peu de l imonade "made in" Melliena" 2. /issa l).argct m5da gdÎda li [ y i?tcu] saor-08m la [bcbÉuj/ (V, poème n° 6) <maintenant il-sortit mode nouvelle que elles-coupent che veux-elles à-la bébé> "Maintenant il est sorti une nouvelle mode de se couper les cheveux à la bébé" 3. Anna dejjem xtaqna L i n imlew dan il-vojt ( Sultana et al 1979 : 7 ) <nous toujours nous-désirâmes que nous-rempl issons celui-ci le-vide> "Nous avons toujours voulu combler ce vide" 4. /:)mm-u kÉ:Wa s taO md/ <mère-lui elle-avait quoi e lle-fait> "Sa mère avait à faire" 5. /k�n fI-l). l).afna s�O:>1 si islr/ "Il y avait beaucoup de travail à venir"
9.10. Emploi dans les relatives Dans les textes recueillis par Stumme, j ' ai relevé un exemple de relative, non introduite par un pronom relatif, où le verbe est à la c. préf. alors que celui de la principale est à la c . suff. I l s' agit encore d ' un emploi conjonctif : 1 . [ sama ill).os tall).anzîra, t�mel >uz >uz ] ( Stumme 1904:39,
uz >uz> "Il a entendu le bruit du cochon24 qui faisait ">uz >uz"
1. 7)
. Genera ' I ement, en ma ltaI· s , un anImal dont on ignore le sexe est désigné au féminin, qui sert de terme générique. 24
,
99
10. Conclusion Tous les emplois de la c. préf . qui viennent d ' être i l lustrés montrent à l ' évidence que cette forme n' est l iée ni à une référence temporel le ni à une instance de l' énonciation parti cul ières . Dans le couple qu' e lle forme avec la c. suff. , elle peut être déf inie à la fois positivement comme marquant un procès en déroulement et négativement comme une forme neutre. Cependant, le domaine de son fonctionnement tend à se restrein dre. Nous avons vu que celui de la concomitance lui est presque totalement interdit car elle y est très largement concurrencée par d' autres formes qui seront étudiés dans la partie suivante (p. 112 sq ) . D. Cohen ( 1989: 147 ) a souligné que la pénétration d' une forme de la concomitance dans le système de redondance d' une langue peut se faire graduellement "en investissant d' abord des contextes syntaxiques déterminés avant de s' étendre à d' autres . " De ce point de vue l ' énoncé interrogatif est en retard sur l ' énoncé assertif pui squ ' une forme de concomitance n'y est pas encore obligatoire. Par ai lleurs, au cours d'un échange de questions - réponses dans un dialogue nous avons vu que si une forme progressive apparaît dans la question, sa reprise n' est pas forcément nécessaire dans la réponse. Cette absence de marque me semble s' apparenter au fonctionnement séquentiel ou "conjonctif" de la c. préf. qui a été montré par ailleurs, la même analyse pouvant probablement expliquer la présence d'une c. préf. simple dans une réponse alors que la question ne comportait pas de forme marquée du concomitant . Nous avons vu également qu' une poignée de verbes de sens moyen ne connaissent pas d' opposition formelle entre concomitant et non concomitant. A part ces quelques cas marginaux, qui sont le souvenir d ' un état plus ancien, et que l ' on peut observer, avec des réalisations diverses bien entendu, dans tout système en évolution ( et un système n' est jamais figé ) , l ' utilisation de la c. préf . en maltais me semble refléter le deuxième stade de ( 1989: 147-8 ) , D . Cohen par énoncé fonctionnelle l ' évolution " n ' est plus uti lisé que dans a celui d e la "non-actualité" les assertions de nature générale ou pour exprimer les phénomè nes habituels, répétitifs, et aussi les faits et les événements qu i n' entrent pas dans la sphère de la constatation actuelle : futur, modal, etc. " En ce qui concerne le futur, le maltais connaît une nou vel le restriction, puisqu' i l n' est plus possible d ' utiliser la c. préf. si l e point de référence à partir duquel est envisagée la période à venir se situe dans le passé. A l ' inverse, nous
-
100
Valeurs et emplois des deux conjugaisons
avons vu deux développements nouveaux des emplois de l ' inaccom pli, qu' il n ' assume pas seul mais dans des constructions synta xiques particulières l ' expression encore très marginale et fortement expressive du parfait en composition avec l ' adverbe /°i:l.d/ "encore" et cell e de la simultanéité en composition avec un pronom personnel indépendant suivi de la conjonction de coordination. S i l ' on regarde maintenant les différentes valeurs expri mées par l es c. suff. et préf . , on s ' aperçoit que leurs domai nes d ' expression ont été restreints sur des plans différents : pour la première, c' est le contexte de futur et les valeurs modales qui ont pratiquement été éliminés alors que les valeurs générales et concomitantes sont toujours présentes ; pour la seconde, la concomitance et l ' actualité sont marginalisées, mais les valeurs générales et modales demeurent. Les principaux emplois non modaux de chacune d ' entre el les peuvent se résumer dans le tableau suivant, pour la majorité des verbes :
acc omp l i gé n é r a l con c om i t ant
c on j .
su f f .
i naccomp l i conj .
p r éf .
TROISIEME PARTIE VALEURS ET EMPLOIS DES AUXILIAIRES, PARTICULES VERBALES ET PREVERBES
1. REMARQUES GENERALES SUR L'AUXILIARITE Le système verbal du maltais ne repose pas uniquement sur les 1 deux formes verbales qui viennent d ' être analysées. Nous verrons que le participe actif, pour quelques verbes, est venu s ' y intégrer. Mai s ce qui a considérablement enrichi l e système, c ' est l ' ut ilisation d e nombreux auxil iaires, particu les verbales ou préverbes en combinaison avec la c. préf. l e plus souvent, e t parfois aussi avec la c. suff. o u le participe actif, voire le participe passif pour l ' expression du passif. Ces auxil iaires et particules permettent, pour reprendre une formule de D. COhen, 2 " l ' expression expl icite d ' éléments impli cites dans le verbe " , c ' est-à -dire qu' il s représentent concrè tement des potentialités contenues dans le verbe. Elles sont liées, au moins le plus souvent, soit à la fonction de relateur du verbe, et concernent alors la relation du l ocuteur avec l ' é noncé (temps et mode ) , celle du sujet avec le prédicat ( voix, concomitance : adhérence ou inhérence ) ou cel le du verbe avec
1
Il y a bien sûr aussi l ' impératif, mentionné dans le chapitre sur la morphologie. Il ne fera pas l ' objet d' une étude particu lière dans la suite de ce travai l . 2 Voir séminaires EPHE de 1983 à 1985, notamment ceux des 3 . 2 . 84, 20. 4. 84 , 27. 4 . 84 , 4. 1 . 85, 8. 2. 85. Les précisions qui suivent sont le condensé de plusieurs tableaux et explications que D. Cohen a donné sur les sèmes contenus dans le verbe. Tableaux qu' i l dit être "empiro-déductifs" , des potent ialités n' étant pas toujours faciles à apercevoir.
102
Auxiliaires, particules verbales et préverbes
soit a u contenu lexématique ( quantité l' objet ( parfai t ) moment début , milieu, fin) fréquence, durée, intensité soit encore à la consistance interne du prédicat (aspects ) . Ces différents plans de la relation peuvent s'interpénétrer au cours de l ' évolution des systèmes verbaux. D . Cohen a toutefois précisé à plusieurs reprises que les langues n' ont pas besoin de tout expl iciter. Le maltais, comme les autres l angues, a fait des choix. Nous verrons lesquels. Les termes d' auxiliaire, de particule et de préverbe méritent quelques explicat ions. De 1983 à 1985 D. Cohen a consacré ses séminaires de l ' EPHE à une recherche sur les auxil iaires dans une perspective dynamique de l ' évolution des systèmes et des formes, tout en s' attachant à en cerner les caractéristiques qu' i l a illustrées de nombreux exemples t irés principalement des langues chamito-sémitiques. Pl usieurs critè res de reconnaissance de l ' auxiliarité ont été défini s, dont le point de départ sémantique est l e fait qu' une périphrase verbale composée d ' un auxiliant et d ' un auxilié ne peut pas être égale à la somme de ses part ies mais qu'elle est une unité. Ce qui a pour corol laire que le sens général doit être partagé par les deux éléments, et qu' i l n ' est pas possible de distribuer les fonctions entre les deux formes. D. Cohen a dégagé un certain nombre de critères fonctionnels qu ' i l présente comme n' étant ni exhaustifs n i définitifs : - S ' i l y a unité, il est possible de commuter une forme mais pas les deux. Ainsi, pour prendre un exemple maltais, Iyi ebad y i doakl " i l commence à r ire" commute avec Iy i doaki "il rit", mais Iy;i?badl seul ne veut dire que "il saisit" et jamais "il commence". Donc l ' un des deux verbes, en l ' occurrence l' auxi li aire, change de sens si on l ' autonomise. Il ne peut permuter qu' avec l ' auxilié, alors que l ' auxilié peut permuter seul . Cela permet de reconnaître l ' é lément auxi l iaire. - Auxiliant et auxilié sont en construction asyndétique. 3 Asyndète ne signifie pas qu' il ne peut y avoir complément
3
D. Cohen a précisé qu' el le n' est pas en elle-même la preuve de l ' auxil iation. Formellement rien ne distingue Iy ;i?bad i i i y doaki de Iy do:::> l y doaki mais dans le premier ex. Iy i doakl est en fonction d ' auxi lié, la périphrase signifie "il se met à rire", alors que dans le second, ce deuxième verbe est en "il entre en riant" . Sémantiquement il fonction adverbiale est une somme et non une unité.
Généralités
103
d' objet, adverbe ou sujet entre les deux verbes mais que : a. on ne peut pas joindre les deux é léments de la périphrase par une coordination, ce qui les mettrait sur le même plan ; b. i l n ' y a pas d' auxi l iation quand on peut mettre une subjonction entre les deux éléments. - Il ne peut y avoir qu' un seul complément d' objet, celui de l ' auxilié ; en cas de commutation c' est lui qui reste : "il a lu un livre" commute avec "il lit un livre", mais "il a un livre" possède un sens différent . - Le sujet est le même pour l ' auxiliant et l ' auxi lié. - On ne peut pas répondre à une question ne comportant que l ' auxiliant ( par exemple "Qu' est-ce qu' i l va 7" en françai s ) . - U n processus d' abstraction est l e plus souvent nécessaire pour l ' auxi liaire. En effet, s ' i l y a unité, l ' élément auxi liant doit pouvoir entrer en relation avec le plus grand nombre de verbes possibles . Un des deux termes est donc plus général que l ' autre dans la périphrase et peut caractériser tous les verbes ou des classes entières de verbes, à condition que les auxiliaires constituent des classes fermées. Lorsque le sens de l ' auxiliaire n' évolue pas par rapport à son sens comme verbe plein, les autres critères de reconnaissance étant toujours présents, le processus d ' auxi li ar isation consiste alors en l ' intégration du sens du verbe dans l a construction périphras tique par exemple "commencer de", "finir de " . Dans de nombreuses l angues, certains verbes peuvent se construire avec un autre verbe pour complément. Mais pas tous : ainsi "manger" en français, pour ne prendre qu' un seul exemple. D . Cohen a, en outre, souvent fait remarquer qu' au cours de la formation des périphrases verbales , un même verbe auxi liaire pouvait prendre des valeurs différentes selon les formes utilisées : il n' y a pas que le sens qui compte mais aussi l a forme formes conjuguées, part ic ipes , infinitifs, impératif. Pour le maltais, ce phénomène a eu une importance considérable dans le dédoublement des aspects. D. Cohen a dégagé cinq c lasses de verbes parmi lesquelles les auxiliaires puisent leur source 1. être : copule ; "être dans" ; "rester , demeurer" ; "deve nir". 2. Verbes de mouvement : changement d' attitude ( par ex. "se lever " ) ; dép lacement : mouvement vers ( "aller " ) , changement de lieu ( " entrer " ) , mouvement loin de ( "séparer " ) . Le sème commun est l ' idée générale et abstraite du mouvement.
104
Général ités
Auxiliaires, particules verbales et préverbes
3. Verbes prendre et "ne pas prendre" : " laisser" ("abandon ner , permettre" ) ; " donner" "ne pas laisser", "être empêché, fai l l ir , manquer de" . Verbes de rapprochement psychologique (désirer , vouloir, devoir ) qui comportent aussi une idée de mouvement vers. 4. Faire et dire ( particulièrement développés dans les l an gues couchitiques ) . 5 . Métaphore. Cette classe ouverte, mais rare semble-t-il, est i llustrée, entre autres, par le verbe /mess/ "toucher" du maltais qui prend l e sens de "devoir" dans une construction périphrastique. Le maltais, comme classes 1 , 2, 3 et 5.
nous
le
verrons,
a
eu
recours
aux
Tous les auxiliaires ne sont pas présents dans un système avec la même prégnance. C' est qu ' i ls correspondent à des degrés d ' auxiliarité divers, pour des raisons qui sont, au moins en partie, le ref l et de stades d ' auxi l i ari sation différents du point de vue diachronique et dont D. Cohen a montré le déroule ment. Dans un premier temps, l e verbe a son sens plein. Puis, en second l ieu, il est utilisé sans contradiction avec le sens plein, mais est en partie métaphorisé. Dans un troisième temps, sans qu' i l y ait contradiction, le sens concret est évacué au profit d ' un sème plus abstr ait, l ' idée de mouvement par exemp le et non le mouvement en lui-même . La quatrième étape voit dispa raître la valeur lexématique du verbe mais la périphrase est limitée à des sujets animés, le processus d ' abstraction n ' est pas encore total. finalement, même l ' interdiction d ' un sujet animé disparaît. Ces deux dernières étapes sont abondamment il lustrées dans le système verbal du maltais. Pour déterminer le dynamisme d ' un auxiliaire, il conviendra donc toujours de chercher à savoir si n ' importe quel sujet est possible et aussi si n' importe quel verbe peut recevoir l ' auxiliaire. Un auxil iaire peut avoir pour base, en maltais comme dans d' autres l angues, un verbe ou une forme verbo-nominale. La périphrase verbale elle-même pourra être composée d ' un auxi liaire et d ' un verbe ou bien d ' un auxil iaire et d ' un participe. Toutefois, l ' évolution des pér iphrases verbales peut aussi s ' accompagner de trois stades de développement des formes auxi l iaires que D. Cohen énonce ainsi : 1. Le paradigme est "normal", l ' auxil iaire est morphologi quement un verbe ( ou une forme verbo-nominale ) .
105
2. L' auxil iaire est invariabl e et figé, mais il est encore reconnaissable comme un verbe ( ou un part icipe ) . C' est par exemple le cas en maltais de la particule de cohortatif /l:l� lli/, très souvent invariab le. Le paradigme peut différer selon que l ' on a affaire à l ' auxil iaire ou au verbe plein ainsi /mess/ est conjugué par les pronoms suffixes comme auxiliaire de sens "devoir" alors qu' avec son sens plein de "toucher" il est conjugué par les préfixes ou suffixes habituels pour les verbes. 3. L' auxi liaire est devenu une particule agglutinée au verbe auxi lié. Il n' est plus reconnaissab l e comme verbe ou participe que par l ' étymologie. On peut citer pour le maltais les pré verbes de futur /se-/ ou du concomitant /?et-/ qui provi ennent tous deux de part icipes actifs. Tracer des frontières entre auxi l iaire et particule n' est pas chose aisée, D. Cohen le reconnaît. Mais pour la commodité du lecteur , je tâcherai désormais de me plier aux emplois suivants seront appelées "auxi li aire" toute forme susceptible d' être fléchie, verbale ou participiale, "particule" toute forme invariable reconnaissable comme un verbe et qui comporte un accent propre, "préverbe" toute forme non identifiable en synchronie comme un verbe ou un participe et qui ne comporte pas d ' accent propre . La constitution des auxi l iaires, D. Cohen l ' a répété, est un exemple du passage constant dans les langues de la stylisti que à la syntaxe et enfin à l a morphologie. La stratégie du locuteur , à la recherche d ' une plus grande efficacité de son message, cherche à expl iciter, grâce à la syntaxe permise par la langue, un sème qu ' i l pense devoir mettre en rel ief dans ce but . Pui s , ce qui était au début une stratégie devient un phénomène syntaxique ( quas i ) obligatoire avant de s ' user jusqu ' à ce que l ' auxiliant et l ' auxilié ne forment plus qu ' un syntagme inanalysable synchroni quement .
-
I I . L'EXPRESSION DE LA CONCOMITANCE
Remarques préliminaires En maltais, comme dans tant d' autres dialectes arabes, le système aspectuel n' est pas resté figé dans une simple opposi tion entre un accompli et un inaccompli, mais celle-ci a été croisée par une opposition entre concomitant et non-conco mitant. Je rappellerai la définition que D. Cohen ( 1984 : 526 ) donne de la concomitance dans l ' accompli et dans l ' inaccompli "le procès qu ' il soit achevé (E) ou inachevé (A) peut être consi déré en tant qu' i l est défini en lui-même ou pour lui-même (<X) ou au contraire en tant qu ' i l est concomitant à un autre événement pris pour référence ou à l ' acte de l' énonciation lui-même ([3)" et ( 1989: 96) : "la réal isation de [3 dans A fonde le système de formes qui peut être défini comme le progressif ; la réalisation de [3 dans B fonde le système de formes qui peut être défini comme le parfait. " Il faut également souligner une fois de plus que le conco mitant n ' est pas un "temps " , mais qu' i l "se manifeste comme présent, passé ou futur, en foncti on de déterminations qui lui sont extérieures . " (D. Cohen 1984: 303 l . C e renouvellement du système aspectuel, c e "passage de l' aspect absolu à l ' aspect re latif" comme l ' appelle D. Cohen, 1 c' est-à-dire le passage d ' une opposition simple entre accompli et inaccompli à un dédoublement interne à chacun des aspects en concomitant et général , ne s' effectue pas nécessairement, dans l' histoire d'une langue, selon le même rythme, de manière parallèle et simultanée dans l ' accompli et dans l ' inaccompli. Les systèmes verbaux présentent souvent, en synchronie, une dissymétrie entre A et B, où seul l ' inaccompli A, par exemple, peut être dédoublé en général (<X) et concomitant ( [3 ) .
1
Voir Séminaire EPHE d u 09 . 01 . 1981, 0985-86 : 58 ) .
cité par
Simeone-Senelle
108
Auxiliaires, particules verbales et préverbes
Tel est le cas du maltais , où nous avons déjà vu que l ' expression de la concomitance dans l ' accompl i n' avait rien d ' ob l igatoire, même par des moyens syntaxiques comme l ' utilisa 2 tion d' adverbes (voir p. 55-7 et 87-8) alors que nous verrons son caractère obl igé dans l ' inaccomp l i , dans les phrases affir matives ou négatives, et de plus en plus dans les phrases interrogatives. La c. préf. y est l imitée à des usages d' inac compli général , alors que de nouvelles formes se sont dévelop pées pour l ' expression de l a concomitance, et ont été intégrées au " système de redondance de la langue", à sa syntaxe. En cela, le maltais fait partie de ces dialectes qui offrent, selon D. Cohen ( 1984 : 279 ) , " les systèmes les plus [3 ( non pauvres" , "ceux qui ne réalisent la dist inction IX concomitant concomitant ) que dans l ' un des deux plans A ( inaccomp l i ) ou B (accompli ) . Le plus souvent, mais non pas toujours, c' est l e plan A qui est concerné. Le système oppose un inaccomp l i dédoublé à un accompl i simple. C' est le cas de p lusieurs dialectes de sédentaires occidentaux. " Et notamment du maltais.
1. La concomitance dans Paccompli : le parfait Outre l ' emploi d' adverbes (voir p. 55-7 ) le maltais a la poss ibilité d' exprimer , de manière encore tout à fait margina le, le parfait, et ce uniquement lorsqu ' i l est référencié à un moment du passé dans le récit, au moyen d' une périphrase verba le composée d ' un auxiliaire : /l al)a?/ de sens premier "attein dre réussir à", qui est toujours à l a c. suffixaLe, suivi d ' un verbe auxilié lui aussi à l a c . suffixaLe. Tous les énoncés de mon corpus ont été relevés dans des récits, et les verbes sont tous à la 3ème pers. Aquilina, dans l ' article de son dictionnaire ( 1987 : 720-721 ) en fournit également des ex. à la 1ère pers. Il donne comme 6ème sens pour le verbe /l al)a?/ "To have just done s. th. , translating the Eng l . pluperf . tense and the fut. perf . 3 W ' taqt ktibt, 1 had written ; mhux ser inkun iUlaqt
2
Nous verrons que cette construction est aussi possible avec les deux formes de progressif qui seront étudiées ci-dessous.
3
Je n ' ai personnel lement recue i l l i aucun exemple de ce dernier "temps".
La concomitance
109
ktibtUha sa meta tasaL inti, shall not have written to her by the time you arr ive ) . " Il signale aussi , en 4ème sens, "faire qqc. , arriver à temps, réussir à", que le verbe soit employé seul ou suivi d ' un autre verbe ( quelles que soi ent les formes verbales utilisées ) . Or c' est, dans une construct ion asyndétique, le sens de "réussir à" qui est admis le plus souvent par mon informatrice de La Valette, qui n' accepte pas les traductions d' Aquilina citées c i-dessus. Il en va de même pour deux exemples de mon corpus qui m' avaient été traduits par de simples "pluperfects" par une informatrice de Mgarr ( Malte ) . Ces différences d ' interprétation pour un même énoncé montrent que la valeur de parfait dans le récit n' est pas admise au même degré par tous, et que /l al)a?/ n' a pas encore atteint pour tous les locuteurs de maltais, même " standard", le degré d' abstrac tion nécessaire pour en faire un vér itable auxil iaire. La constructi on, peu fréquente d ' ail leurs ( 8 ex. dans mon corpus, dont la moitié traduite par un "pl uperfect " ) , en est , de toutes façons, au stade expressif et non obl igatoire de la stylistique. Cependant, i l est remarquable que la périphrase soit compatible avec des sujets animés comme inanimés. Or il se trouve que les énoncés de mon corpus refusés par l ' informatrice de La Valette ( ex. 1 et 2) sont ceux qui ont un sujet inanimé . I l est donc probable qu ' i l y ait à ce niveau des différences de degré d' auxil iation, entre les divers parlers maltais. Les deux premiers exemples ci -dessous sont ceux qui sont 4 objet de controverse. Le premier est emprunté à un locuteur de Xagnra ( Gozo ) âgé de 80 ans environ, et le second à un locuteur de Hal -Qormi âgé d ' une cinquantaine d' années. Les 3ème et 4ème exemples ( écrits) ont été rendus par un parfait par les deux informatrices. Il faut signaler que dans le 3ème exemple figure l' auxi liaire /ki;ïn/ qui marque l ' antériorité du procès par rapport aux prédicats qui précèdent :
4
Dans mon article de 1987 , je citais un ex. de plus, que j' avais moi-même traduit, me fondant sur le modèle qui m' avait été offert par mon informatrice de Mgarr. C' était une erreur que m ' a confirmée une discussion ultéri eure avec elle. Le sens de "réussir à" n' est pas absent non pl us de la construction dans son idiolecte. Je le croyais réservé au cas où au moins un des deux verbes à la c. préf .
110
La concomitance
Auxiliaires, particules verbales et préverbes
1. Ik6lbs °6la l;labtÉ:yn ins:)mma Îzda bilkÉ:mm laha? °adda saoar u nOar it-tlctIn taO dicÉ:mbru taO dïk is-sÉ:na [ . . . ] il-précc
taO-d-d?6? [ . . ] rÉ:gaO cal li k�n ?abdl "Celui qui est en train de l ire est l ' ami de Monsieur Sammut" 5. /skuz � -ni i mma ? t Oda nikbnc é ntra n a ?ra fu? dawn/ <excuse-moi mais assise je-me-concentre un-peu sur ceux-ci> "Excuse-mo i, mais je suis en train de me concentrer là-dessus" 6. Qed nienu gost l i gnerqet (O. Calleja 1972: 151) <en-train je-prends goût que e l l e-se-noya> "Ça me fait plaisir qu'elle se soit noyée"
10
Je rappelle que le terme a été repris par D. pour désigner l ' inaccompli concomitant.
Cohen ( 1 989 )
115
7. /ygn ?ct-igaOI D -ni naom f l-oa di-I-b f cca s ; °:J1I ( I I I , 14-5 ) cette-le-morceau je-fais-elle en-train-ils-obl igent-moi <moi (f. ) travail> "Moi , i ls s �nt en train ? e me forcer à l � faire, ce boulot" 8 . /spccyalmcnt ?ct-nal ludi o�il si p:Jcz iyyi li cmm fi-l-Iaym st6n/ <spécialement en-train-je-fais-allusion pour quoi poésies que là dans-le-Limestone> "Spécialement , je suis en train de faire allusion à une poésie qu' il y a dans "Limestone" 11 9. /?ct-y a?aO u PD m Ou mi l-l-intclligé nca taO dak li ikDn/ de de- l ' intelligence lui i l-se-lève et <en-train-il -tombe celui-là que il-est> "Il s ' en moque totalement, lui, de l ' intel l igence de la per sonne en question" 10. /o f dt-I-u ?ct-n f bzao ? a l-I-i ?ct-nO f d-l-Ek f nzEl> en-traini l-a-dit-à-moi en-train-j' ai -peur <j ' ai-dit-à- lui je-dis-à-toi descends> "Je lui ai dit : " J ' ai peur " . Il m ' a dit : "Je suis en train de te dire de descendre !" Il. /il-l é yla kcmm kas é tts ?ct-n � ra/ /startY "Le gouvernement a honte de publier les comptes de l ' Arsenal pour 1984" 19. I?ct-ik ; llu pariri tayybin minn ° and si l).att 6l).:::lr 1 ( III, 64) <en-train-i l-a conseils bons de chez quoi quelqu' un-autre> " I l était en train de recevoir de bons conseils de quelqu ' un d' autre" ( récit) 20. kemm qed inkun generuz magnkom (O. Cal leja, 1972 : 84 ) "Comme je suis généreux avec vous ! " 21 . f'dinja wanda l i q iegnda tinqasam (Friggieri 1 972: 177 ) "Dans un monde en train de se diviser"
117
2.1.2 . Caractère facultatif de la répét it ion de l a marque du progressif
Nous avons vu ( p . 77, ex. 6) un emploi conjonctif de l a c . préf. après une forme d e progressif dans une proposition coordonnée. Je voudrais ICI mentionner que, dans les phrases doubles exprimant le déroulement simultané et concomitant de deux procès, dans lesquelles la proposition subordonnée est introduite par Iwa?t l i l "pendant que" , la présence du préverbe I?ctl n' est pas obl igatoire dans les deux membres de la phrase. Il suffit qu' i l soit employé dans l ' une des deux propositions, en tête ou non de l ' énoncé : 1. Iwa?t l i yirrakk; nta st S rya ?ct-y i nscgl ( Q ) "Pendant qu ' il raconte une histoire, il est en train de tisser" 2. Iwa?t li tkun ? É oda tipp;mpya t 6 l).u l-kbr "Je pensais que tu étais en train de ( l e ) dire à propos de l ' image" 5. [m l tta s â ma, l lli q�dîn is é mmu-tfâl t â1;1;oml ( Stumme 1904 :5, 1 . 16-17) "Quand il a entendu qu' ils étaient en train de mentionner leur s enfants" 6. [ k�n-é m râgel, )ê3�t iwâl)1;al ilkârti mal1;�tânl ( Stumme 1904 : 46, 1. 14) "Il y avait un homme en train de coller des affiches sur l e mur" 7. IOam i lt lcyl inl) ;ss-ni ?ct-niggs nncnl <je-f is nuit je-sens-moi en-train-je-deviens-folle> " J ' ai passé une nuit à me sentir en train de devenir folle" 8. Iwa?t li ?ct-y 6bl gQt tig 6gal "Pendant qu' il était en train de manger, une poule est venue" 9. [ sl)�n )�3�da t1;ûrës l âel), b é da jitÜuwëp l ( Stumme 1904 : 55, 1 . 35 ) "Alors qu ' elle était en train de le regarder, il s' est mis à bâiller" 10. Iniftak âr-oa ?cOdi n inc1;1; a -I-oa 1 dIkl <je-me-souv iens-elle assis ( p l . ) ils-enlèvent -à-elle à cellelà> "Je me souviens d ' elle, ils étaient en train de lui ôter ça" 1 1 . lia d ârba ?cOd i n nitk s llmu da?s s kk fij? 1;al ? ;rmil "Une fois, nous étions en train de parler de Hal-Qormi"
b) Avec L' auxiL iaire IkQnl On trouve fréquemment l ' auxiliaire du passé IkQnl "être" , placé devant la périphrase de concomitance. Il indique explicitement
La concomitance
121
que celle-ci se réfère au passé. La construction se rencontre dans les mêmes types de phrases que celles des ex. ci-dessus : relatives, complétives, c irconstancielles, après adverbe tem porel, mais aussi en proposition indépendante, sans marqueur temporel autre que l ' auxil iaire IkQnl 1. Ikin- smm l) âfna s ; o::>l mil-l-?r lb bcyn dawk li k 6nu ?cOdi n y l ktbu I-p::>cz l yya fi-n-n ; fs is-sittiniyy6t u I-m::>vimé nt ?awm 6 n lcttcr a ryul "Il y avait beaucoup de travaux proches entre ceux qui écri vaient de l a poésie dans le milieu des années soixante et le Mouvement pour l e Réveil Littéraire" 2. link ;mpli n° Id si h. a ga fil? dak stcss l i bnt ?ct-nitké llcm ? âbdl <je-continue je-di s quo i chose sur celui-là même que j ' étais en-train-je-parle avant> "Je vais continuer à d ire quelque chose sur cela même dont j ' étais en train de parler avant" 3. 10as b i lli k �nct ? t Oda ddilr n âhscb l i l-ant énni k � nu mOils . s fil? il-b yt al "Parce que, puisqu ' i l (le moul in) était en train de tourner, je pense que l es ai les, c' est pas sur le toit qu' elles étaient, hein" 4. lu fra mud é st indOna li kQn ?ct-yitm€:yyd bI -1;1 <et Frère Modeste il-s' aperçut que il -était en-train-il-s' in cline avec-lui> "Et Frère Modeste s' est rendu compte qu' il était en train de se moquer de lui" 5. lil-gvs rn ra li 1-?IQ1; k � nu ?ct-y â Omlu i l-bcyy 6 0a mails °ill "Le gouvernement a vu que le profit, c ' était les vendeurs qui étaient en train de le faire, pas lui" 6. In lzlct 1;dcyn il-w 6d [ . 1 fcyn k 6 nct ? É oda t l gb::>r si l)s éyycsi <elle-descendit près la-vallée [, . . 1 où el le-était assise e lle-ramasse quoi herbes> "Elle est descendue dans la vallée, [ . . . 1 où elle était en train de ramasser des herbes" . .
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Auxiliaires, particules verbales et préverbes
7. lOI biss salv �t u salv �t °as k fu nct ? t Oda tl tbbl ( IV, 22-3 ) <elle seulement elle-fut-sauvée et elle-fut-sauvée car e ll e était assise elle-prie> "Elle seulement fut sauvée, et sauvée parce qu' elle était en train de prier" 8. Ida-l- a!:l!:lar k::mt ? 6 °cd nippr :5va n i ktcb rumanc satÎrikul "Et i l accourut près de Pierre qui était encore en train de se relever"
2 . 1 . 6. L'expression de l ' "habitude restreinte" On constate également, depuis les documents du XVI IIème siècle, et de plus en plus actuellement , l' emploi de la périphrase verbale dans des contextes que Borg ( 1981 : 151 ) a qualifiés de "restricted habit", c' est-à-dire des événements qui se repro duisent pendant un laps de temps plus ou moins long, mais
La concomitance
125
limité. On peut considérer que c' est là une premlere étape vers le passage de la valeur de concomitant à celle d' inaccomp li général . Elle s' inscrit dans l e mouvement en spirale de l ' évolution du système verbal dans les dialectes arabes ( entre autres ) décrit par D . Cohen : après une première subdivision de l ' inac compli en un concomitant et un non-concomitant, il résume le stade suivant comme un "double mouvement qui conduit la marque de concomitant à se généraliser en marque de l ' indicatif dans son ensemble et de façon connexe, l ' ancienne forme de l a non-concomitance à restreindre son domaine à l ' expression d e la modal i té et de la dépendance. " (D. Cohen 1984: 296 ) . O n n ' en est pas encore l à e n maltais , mais l ' évolution est amorcée. La forme du progressif étant sentie comme plus expres sive, plus implicante, par les locuteurs, elle tend à être util isée de plus en plus dans des contextes auxquels elle n' avait pas accès auparavant. 1. sehebti donnha raddiena t izzonzonjani biex inzewwigha ghal iex hemm l -ohrajn ghadhom geJJLn u kull jum qeghdin jaqbzu (De Soldanis 1755 , dialogue n° 4, p. 117) <partenaire-moi comme-elle rouet elle-bourdonne-moi pour je marie-el le parce-que là les-autres encore-elles venant ( pl . ) et chaque jour assis (pl) elles-sautent> "Mon amie, elle est comme un rouet à me bourdonner ( dans les orei lles ) pour que je la marie, parce qu ' il y a les autres qui suivent et chaque jour elles trépignent (d' impat ience )" 2. [ mell- �nti 3al � k >ê3at k � l d arba tâsal > ab l i l ( Stumme 1904: 55, 1. 9) "Alors toi c' est pour ç a qu' à chaque fois t u arrives avant moi" ( lors d ' une série d' allers et retours limités dans le temps) 3. /dawn it-tig � g kcmm ?ct-ibl du fUt dIn i l-Dabta/ "Malheureux cet aveugle qui place son espoir dans le temps" 2. Qed n ittama l i minn hawn u ftit ienor ikun imissu hu (O. Calleja, 1972 : 97 ) <en-train-j ' e spère que de ici et un-peu autre i l-est il-tou che-lui lui> " J ' espère que bientôt ce sera son tour à lui" 3. /m é la ?et-t a Qseb li yÏ "Il semble qu' i l s' est remis à faire sombre"
"C' est-à-dire que tu n' es pas en train de donner de simples informations" 4. Imous ?ct-ikan i l-kÉlb li yiddctÜ-I-i s candi nOld-l-u mOus ?ct-ikan is-s6l). l i yiddctÜ-I-i 5 Candi nOId-I-u imma déyycm ?ct-naza rcgistri diffcrÉntii "Je ne m' attends pas à ce qu' il en soit ainsi" 2. Imous ?ct-niccayta tal "Je ne suis pas en train de plaisanter, tiens ! " 3 . ligif6ri mOus ?ct-taOti n[:)rmaccy5ni sémpl icil "Tu prends ça ( comme) un passe-temps 7" livre que depuis qu ' i l est à l a retr aite )
133
'
8. It�yycb fssa l-pastUri dIn l-éwwcl d�rba li ?ct-t�Omcl da-l pastUril "Bien, alors les santons, c' est la première fois que tu en fai s , des santons 7"
10. Is k::mt ?ct-t�Omcl da-I-03dul "Que faisais-tu ce matin 7" 11. Dazgur kont qed tienu gost, jew dazgur ma kontx qed tienu gost ? (O. Calleja, 1972: 15 ) <sûr tu-étais en-train tu-prends goût, ou sûr ne tu-étais-pas en-train tu-prends goût> "e' est sûr que ça te faisait plaisir , ou b ien c' est sûr que ça ne te faisait pas plaisir 7 " O n remarquera dans c e dernier exemple que c ' est liaire temporel qui porte les morphèmes de la négation.
l ' auxi
2.1.11. La postposition de 1?6°cdl au verbe aux i l ié Dans deux énoncés de mon corpus, j ' ai relevé un renversement de l ' ordre habituel auxiliant - auxi l i é . Il semble, selon les com mentaires des informateurs, que cette tournure soit considérée comme p lus expressive. Mais dans le premier exemple ci-dessous où les deux termes de la périphrase sont séparés par un adverbe la postposition de 1?6°cdl est obl igatoire. L ' i nversion avec I?ctl est par contre impossible, ce qui confirme son statut morphologisé : 1. IOUwa y6k:::> 1 b iss ?6°cdl ( Q ) "Il ne fait que manger" 2. Hux niééajtaw qegndin, Rita ? Œbejer 1985 : 25 ) "N' est-ce pas que nous sommes en train de plaisanter, Rita 7 "
2 . 1 . 12. Concl usion Les nombreux exemples qui i llustrent cette partie de l ' ouvrage montrent sans conteste que la forme maltaise à préverbe I?ctl
134
La concomitance
Auxiliaires , particules verbales et préverbes
( ou avec l ' auxi liaire /?�Ocd/ ) comme tout syntagme exprimant la concomitance dans l ' inaccompli dans les dialectes arabes, peut se référer aussi bien à l ' acte d' énonciation, donc au présent du locuteur, qu ' à n'importe quel événement pris pour référence, quelle que soit sa situation temporelle. Nous avons vu également qu ' i l s' amorce très nettement une évolution mise en relief par D. Cohen ( 1984 et 1989) : l ' utili sation des formes progressives est en train d' envahir peu à peu le domaine de la c. préf. en prenant des valeurs d' inaccompli général. Pourtant, à la différence de ce qui se passe dans de nombreux autres dialectes arabes, on ne voit pas pour l ' instant poindre une nouvelle expression de la concomitance.
2.2. Le participe Remarques préliminaires A la forme de base, le participe actif n ' a survécu que pour un tout petit nombre de racines et aux formes dérivées la distinc tion formelle entre actif et passif a disparu où c' est essen tiellement la valeur de passif qui a subsisté. On comprendra donc aisément que le maltais n ' ait pas développé un système verbal où le participe actif aurait joué un rôle important, comme dans certains dialectes maghrébins par exemple ( voir par ex. Caubet 1989 ) . Néanmoins, comme i l a été dit au début d e ce chapitre, quelques verbes de mouvement et d' attitudes expriment le pro gressif au moyen du participe actif. En voici la liste com plète : /s�yycr/ /gcy/ /n�zcl/ /t�lao/ /d�Qcl/ /Q�rcg/ /m�si/ /r�sa?/ /oaddÉ:y/
"al lant" "venant" "descendant" "montant" "entrant" "sortant" "marchant" "approchant" 8 "passant,, 1
1 8 Morphologiquement,
/oaddÉ:y/
/t�la?/ "partant,, 19 /r�?cd/ "dormant" . 20 /sayycm/ " Jeunant A
pas
un
participe
actif,
,,
Ces participes s' accordent en genre et en nombre, mais ils n' ont pas incorporé de marque faisant référence à la personne, comme en néo-araméen occidental par exemple ( voir D. Cohen 1984 : 46 4 ) . On les trouve aussi bien dans les phrases affirma tives que négatives ou interrogatives.
2.2.1. L ' analyse d 'Al bert Borg La situation du participe actif au sein du système verbal est complexe, car il existe aussi pour tous ces verbes une conju gaison à préverbe /?ct/ ( ou auxi liaire /?� Ocd/ ) avec laquelle il est en concurrence. Avant de faire part de mes propres observations, il me semble nécessaire de résumer d ' abord le point de vue de Borg ( 1981 et 1988) sur la question qu' il est l e seul à avoir abordée en détail jusqu ' à présent. Son analyse ( 1988 : 88-92 ) , située dans le cadre de la théorie local iste, repose princ ipalement sur l ' ut i lisation du verbe /m�sa/ "marcher", dans son propre idiolecte : la forme avec préverbe /?ct-yimsi/ couvre l es trois valeurs de concomi tant, d ' habitude restreinte et d ' inaccompli général, alors que le part icipe actif /m�si/ ne peut exprimer que le concomitant
mais un schème de nom de métier de géminée d ' un verbe à 3ème radicale fonctionne comme u n participe e t est système d e concomitance. 19 Ce participe est d ' un emploi assez qu ' un 20 Ce ( sauf forgé
n ' est
135
la forme à 2ème radicale semi-vocalique. En fait i l totalement intégré dans l e
rare. Je n ' en ai rencontré ex. utilisé avec valeur de progressif dans mon corpus.
participe n' est pas apparu spontanément dans mes corpus après auxiliaire ) . Mon informatrice de La Valette m' a l ' exemple suivant : /tist�? fut biskuttlni/ - /lt, sayyma/ "L'avion décolle tôt ces temps-ci"
Pour finir, je voudrais dire que Borg ( 1988 : 83 ) indique qu ' i l existe des locuteurs pour lesquels une construction avec préverbe /?ct/ SUIVI du participe actif serait acceptable. Malheureusement il ne donne pas ses sources. Par ailleurs, i l ne dit pas l ' avoir lui-même entendue, e t personnellement, elle m' est tout à fait inconnue. I l faudra donc vérifier cela un jour .
2.2.2. La forme à préverbe avec l es verbes de mouvement En étudiant de près mes corpus, je me suis rendue compte que les occurrences de la construction préverbale sont extrêmement rares (à peine 2% ) en comparaison du participe actif. Pour 200 ex. environ avec un participe, je n ' en ai relevé que 5 avec préverbe apparus spontanément dans des enregistrements, aux quels vi ennent s' ajouter 19 autres provoqués par un travail de traduction sur questionnaire, et 2 i ssus de documents écrits. Parmi les 5 ex. spontanés recueillis, deux sont employés avec un sens métaphorique du verbe auxilié, ce qui peut expliquer le recours à la forme à préverbe au lieu du participe actif : 1. /lssa ?ct-nlgi fI-oa/ <maintenant en-train-je-viens dans-elle> "Maintenant, je m ' en souviens !" ( locutrice de 25 ans de Mel li ena. Le même exemple se retrouve chez O. Calleja 1972: 1 1 9 )
21
L' emploi de ce verbe a été jugé peu naturel dans ce contexte par mon informatrice de La Valette. Elle lui préfère /séyycr/ "allant" .
138
La concomitance
Auxi liaires, particules verbales et préverbes
2. /dan I)ascb Üli ?�Ocd iOaddI-1) bi-z-zm�n/ "Il a pensé qu ' i l était en train de se moquer de lui" ( l ocu teur de 45 ans de San G il ian. La même construction se trouve dans le commentaire de Friggieri 1972: 177) Il faut également classer, avec ces deux exemples qui viennent d ' être cités, un autre énoncé où le sujet de la construct ion à préverbe est un inanimé , une maquette de bateau mentionnée plus haut dans le récit, et où l ' auxilié n' est pas non plus utilisé dans son sens propre de "marcher" , mais dans celui de "fonctionner" : 3. /ari-I) dan dan Issa ?ct-yimsi/ ( encore) maintenant" "Regarde-le celui-ci, il fonctionne ( locuteur de Xagnra à Gozo, 85 ans) Restent deux exemples, tous deux avec le verbe /I)arcg/ "sortir". Dans le contexte, un paysan de Nadur ( Gozo ) est en train d' expliquer à des étudiants comment, chez lui , i l fabri que les fromages que nous avions sous les yeux. Une ense ignante de Hamrun reprend les expli cat ions . Son intervention se situe donc dans l ' instance du commentaire général 1. /dan s;rns li ?ct-y;l)ng minn awn/ "C' est du petit lait qui sort par ici" 2. /kïf ?ct-taraw dan ?ct-y;l)r::>g I)afna mlnn-u/ "Comme vous voyez, de ça, i l en sort beaucoup"
beau
139
2.2.3. Le système d 'une Jeune l ocutrice de La Valette Le système qui a pu être dégagé à partir du quest ionnaire, auprès d'une jeune locutrice de La Valette, est encore diffé rent des deux autres décrits par Borg et il est valable pour tous les verbes énumérés au début de ce paragraphe. Il peut être résumé ainsi : Inaccompli général dans le discours ou le récit : c . préf. Habitude restreinte + instance du commentaire général : forme à préverbe Progressif : participe actif Les deux dernières valeurs qui apparaissent dans ce résumé proviennent des commentaires qu' elle faisait . Pour elle, l a différence entre deux phrases tel les que 1. /l-ayruplin ?ct-yldl)::>l f-I-ayrup;rtl < l ' avion en-train-il-entre dans-l ' aéroport> "L' avion est en train d' atterrir sur l' aéroport" 2. /l-ayruplin d�Qcl f -l-ayrup;rtl < l ' avion entrant dans-l' aéroport> "L' avion est en train d ' atterrir sur l' aéroport" réside dans le fait que dans le 2ème exemple on voit l ' avion pendant tout le temps qu ' i l atterrit , alors que dans le premier cas il s ' agit de la simple description d'un événement telle qu' on pourrait l a rencontrer dans un reportage. Dans l ' instance du commentaire général, pour les verbes de mouvement et d ' atti tudes, c' est donc la forme à préverbe qui est utilisée par cette locutrice, comme dans mon corpus, et non la c. préf. simple comme on l ' a vu p. 77-9 .
Le paysan, qui était poussé par un souci pédagogique différent, avait uti l isé le participe actif, entre ces deux interventions de l ' enseignante.
Voici mai ntenant quelques i llustrations d' habitude res treinte avec la forme à préverbe d' abord (ex. 1 à 6 ) , du conco mitant avec le participe ensuite ( ex. 7 et 8) :
Autant qu' on puisse en juger sur ce nombre réduit d ' occur rences, l ' utilisation de la forme à préverbe semble être réser vée , dans mon corpus, à deux situations particulières : un em ploi métaphorique du verbe auxilié et l ' instance du commentaire général .
1. /?ct-ylmsi / ?ct-y;Qng / ?ct-y;r?::>d I)afna da-I-ahhar/ / <en-train-il -marche en-train-i l-sort / en-train-il-dort beaucoup ce-le-dernier> "Il marche / il sort / il dort beaucoup ces temps-ci" 2. f?ct-yinzcl / ?ct-imar / ?ct-yitlao il-klabb I)afna da-lal)l)ar/
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La concomitance
Auxi l iaires, particules verbales et préverbes
<en-train-il-descend 1 en-train-il -va 1 en-train-il-monte le club beaucoup ce-le-dernier> "Il descend 1 il va 1 il monte souvent au club ces temps-ci" 3. I?Et-y i dl).lu I).afna n9S da-I-al).l).ar f-I-ispt;lrl <en-train-ils-entrent beaucoup gens ce-le-dernier dans-l' hô pital> "Il entre beaucoup de monde à l ' hôpital ces temps-ci" 4. lil-I).at ?Et-yÉrsa? \:lafna IEyn is-satt da-I-a\:ll).arl "Le poisson s' approche beaucoup de la côte ces temps-ci " 5 . I?ct-yigi I).afna id-d�r da-I-al).l).arl <en-train-il-vient beaucoup la-maison ce-le-dernier> "Il vient souvent à la maison ces temps-ci" 6. l?ct-iOaddu I).afna kar8cci minn di-t-tr&J? da-I-al).l).arl cette-la-rue de voitures beaucoup <en-train-elles-passent ce-le-dernier> "Il passe beaucoup de voitures dans cette rue ces temps-ci" 7. IguzÉ r&J?Ed issal <Joseph dormant maintenant> "Joseph est en train de dormir maintenant" 8. IOaddcyyin I).afna karr8cci minn di-t-tr6? bl).aIissal <passant ( pl . ) beaucoup voitures de cette-la-rue comme-main tenant> "Il passe beaucoup de voitures dans la rue en ce moment"
2.2.4. Le progressif dans le discours
1. Reqsin l ejn l -elezzjoni mhux bezgnanin l i riesqa l -gurnata ta ' l -ezami ( I l -Mument 15 . 02. 1987 , p. 6)
( pl . )
vers
les-élections
approchant (f. ) la-journée de l ' examen>
<presque toi aussi passant ( f . ) de processus créatif pendant que en-train-tu-l is la-poésie> "Toi aussi tu es presque en train de passer par un processus créatif quand tu l i s de la p oési e " 3. IOidt- I-u da-I-kÉlb taO-t-tali m6si m�o-na ar�-I).I avec-nous marchant de-le-untel ce-le-chien <j' ai-dit-à-l ui regarde-l ui> "Ce chien d ' untel, il est en train de "Je lui ai dit marcher avec nous, regarde-le !" 4. I�ra �ra marIyya taO p�ntu �lla ib6rEk dIga t610a bi-l ftayyar u al).na o�d-na nizlÎnl 0 , 250-1 ) altlu sélra ittiec >alla j�n ukol sêir ittiec l ( Stumme 1904 : 39, 1 . 9 ) <Marie où allant (f. ) ? el le-a-dit-à-lui allant (f. ) le mariage ! il -a-dit-à-elle moi aussi al lant le-mariage> "Marie, où vas-tu ? Elle lui a dit : "Je vais au mariage". Il lui a dit : " Moi aussi je vais au mariage" (i ls sont en route)
2.2.5. La référence au futur
Pour ce qui est du corpus spontané et de la littérature, la valeur dominante est partout très nettement celle d ' un inac comp l i concomitant. La référence peut être l ' acte d ' énonciation lui-même, donc le présent du locuteur . Le participe actif se rencontre aussi bien en énoncé affirmatif qu' interrogatif :
"Nous t' avons vu proprement en train d' entrer ici dans les studios sur tes pieds, marcher presque normalement" 4. lallGra méta nQarsu lr;y l-iSkaffa u naraw li I-Q:)bz r6sa? °a-t-tm�m bnt immGr °and il-furn&ral ( l , 11-3) "Alors quand nous regardions vers l ' étagère et que nous voyions que le pain était en train d' approcher de la fin, j' allais chez la boulangère" 5. ISQln bnt nara-o:)m sr;yyrln r;kk nI? pâlal
22
La forme admise par les dictionnaires est "proprju" , mais, si elle s' écrit , elle n' est que très rarement prononcée ainsi. Voir Fenech ( 1978 : 33 ) .
145
"L' Angleterre s' était rendu compte que la guerre était en train d' approcher" 4. Iwa?t li ki8n m�si bi-ca Qâd-oa g8 °aPal "Pendant qu' i l était en train de marcher avec elle, il l ' a emmenée dans un champ"
2.2.7. Le parfait en composition avec deux adverbes Le participe actif précédé des adverbes IOad-1 "encore" + pron. suff. et, éventuellement, Ikr;mml " combien" ou Iklfl "comment " , dans cet ordre, tout comme avec l es trois autres formes verba les qui viennent d ' être étudiées , peut également servir à ex primer le parfait. Dans ce cas la tournure est encore très mar ginal e, mais très expressive. Elle m ' a été commentée comme rap prochant encore plus du présent du locuteur. Voici les 2 seuls ex. que j ' ai relevés (tous 2 écrits et sans le 2ème adverbe ) 1. hu uko L L gnadu gej m i L l -funeral (O. Calleja 1972: 54) "Lui aussi vient tout juste de rentrer des funérailles" 23 2. jien kien gnadni gej minn Mal ta (A. Calleja, 1982: 1 7 ) <moi il -était encore-moi venant de Malte> "Moi, je venais juste d' arriver de Malte"
2.2.8. L'expression de la simul tanéité Nous avons vu (p. 88-9) qu' il existe une tournure syntaxique particulière pour exprimer la simultanéité de deux procès ou états : pronom personnel indépendant + conjonction de coordi nation lui " et" + c. préf. Pour les verbes de mouvement et d' attitudes, on ut ilise le participe · actif. Aquil ina ( 1965: 221 ) il n'en signale aussi la possibi lité d ' utiliser l a c. préf. est apparu qu' un seul exemple ( écrit, dans une critique litté raire ) dans mon corpus
23
Sic. En principe , selon mon informatrice de La Valette, l ' au xiliaire aurait dû s' accorder . Elle a trouvé cela surprenant sous la plume d ' un écrivain.
146
Auxiliaires, particules verbales et préverbes
La concomitance
1. huma u jorqdu jiftakru fix-xewqat tagnhom ( Friggieri 1972: 186) <eux et ils-dorment ils-se-souviennent dans-les-désirs de-eux> "Pendant qu' i ls dorment ils se souviennent de leurs désirs" Comme pour le syntagme composé avec la c. préf. , la simul tanéité peut se situer en référence au présent ou au passé. La référence au futur n' a pas été relevée, mais elle est possible. 2. /inti u n6zla minn taO kaIips ° a-r-ramla/ "Quand tu descends de Calypso vers Ramla" 3. /al)na u geyyIn kÉlli l-klIns8r ta mar u l)ar ig-I-i bll-u/ <nous et venant ( p l . ) j' avais le-cleanser de M. et il-sortit à-moi tout-lui> "Comme nous venions, j' avais le démaqui l lant de Marie, et i l m ' a entièrement fui " 4 . /ahna u t d °In rayna dIk bi manka ?Is-Oa Id/ <no�s et montant (pl. ) nous-vîmes cel le-là avec manche comme elle main> "Comme nous montions, nous avons vu cel le-là avec un manche comme une main" 5. /da-I-05du al)na u seyyrIn il-?;ila rayt caPa sabIl)a/ "Ce matin comme nous allions à Qala, j ' ai vu un beau champ" 6. /oÛwa u � 6si fi-t-tr6? wa?Oat-I-u cicra/ û udîehel, mâr fi lbiep talkantîna] ( Stumme, 1904 : 35, 1. 9 ) "En entrant, il est allé à la porte des cuisines" /
/
2.2.9. L 'hab itude restre inte Dans un certain nombre de cas, pas très fréquents dans le corpus, mais chez tous les l ocuteurs, le participe actif des verbes /mar/ "aller" et /g�/ " venir" peut avoir une valeur d' habitude restreinte :
147
1 . /il -kasÉtts taO martfn fI-o:)m geyyIn beyn awn u d-dar ÜO-na si tlett darb6U "Les cassettes de Martine , ça fait longtemps qu' elles circu lent entre ici et notre maison, environ trois fois" 2. /l-oawdsln m-oad-nI-s imm6rru marsalf6rn ekk l ibsln kIf g� spÉci seyyra l-bal)ar/ "Nous les Gozitains, nous n' allons plus à Marsalforn habillés co me 'a ve�ait, comme si tu llais à ! a mer" � � S 3 . /[lywa] l)ald kbar taO gam�m geyyIn minn HP i l-bal)ar fI zm�n il-gam6m/ "Oui, d ' énormes flots de tourterel les viennent par dessus la mer à la saison des tourtere lles" /
2.2.10. L ' inaccompU généraL Le participe d ' inaccompl i cas quand le Il peut aussi
actif peut également être utilisé avec une valeur général , même dans les proverbes . C' est souvent le part icipe n ' est pas employé avec son sens propre 25 s' employer dans l ' instance du commenta ire général
gnan-nizLa ( Aquilina 1972:339, provo 93) "La vallée descend toujours" 2. Dejjem sejrin gnaU -agnar ( ibid. p. 454, provo 3 ) "Nous allons toujours vers le pire" 3 . IZ-zmien gnaddej u L-mewt riesqa dejjem ( ibid. p. 468, provo 99 ) "Le temps passe et la mort approche toujours" 1 . IL -wied dejjem sejjer
24
/
Le mot standard pour "oui" est /Iva/.
25 Le même phénomène se produit en arabe marocain de Fès ( Caubet 1989: 687 ) .
148
Auxi liaires, particules verbales et préverbes
4. Hekk sejra id-dinja ( Fr iggieri 1 986 : 62)
"Ainsi va le monde" 5. /dln l-id�ya taO k::mservaccy:5ni ?alb il-pr:)gr�ss par i passu mesyIn flimk�n/ "Il te prend le seau de ciment, tu attrapes l ' autre, tu te mets à descendre" 4. /oaml-u fi-l-bUt u béda m�si céklcm céklcm lcyn id-dâr/ "Il l ' a mis dans sa poche et il s ' est mis à marcher tout dou cement, tout doucement vers la maison" 5. /all Ora béda I).�rcg I).âfna dul).l).ân/ "Alors il s ' est mis à sortir beaucoup de fumée" 6. /u kïf wasal ins8mma ?al-I-u fb?aO t�lao/ <et comment il-arriva enfin il-a-dit-à-Iui continue montant> "Et en arrivant, enfin, il lui a dit : "Continue à monter !" 7. /allOra ba?Ou ° addcYYIn/ "Et il a continué à aller chez le juge" 10. Fredu jibqa' sajjem (O. Calleja 1972: 49 ) "Fred continue de jeûner" I l . 10as ya?bad h6rq'V "Parce qu' il se met à sortir" 12. u ssokta m iexi ftit 'il quddiem ( Friggieri 1986: 139) <et i l-continua marchant un-peu vers devant> "Et il a continué à avancer" 13. lik::)mpli sÉyycr ckk bi-I-prcp::lZisYAnsl "Il continue d' avancer comme ça avec les prépositions" 14. se jkompl i tiela' sa fuq nett ( O . Cal leja 1 972: 123) "El le n' arrête pas de se quereller" il permet aussi Le duratif recouvre diverses nuances bien de souligner la multiplicité d ' un procès, sa répétition, que la durée de l' action, ou, plus rarement, l ' effort nécessai re pour l a mettre en œuvre ( qui impl ique nécessairement une durée ) . On souligne par l ' emploi de la périphrase que le procès n' est pas instantané. Il n' est pas facile de rendre en français ce sous-aspect que notre langue ignore. Je m ' efforcerai de pallier cela, à chaque fois que possible, par des moyens lexicaux. Lorsque, parfois, j ' ai conservé l ' un des sens propres de l ' auxiliaire ( "rester " ) dans la traduction, ce n ' est pas parce qu' il le conserve effectivement, mais parce que je n ' ai pas vu d' autre moyen ( peut-être à tort ) de faire passer la nuance en français. Voici des exemples pour chacune des trois valeurs énoncées ci-dessus :
Le duratif
155
2. /wara ?aOdu i°f:ddU-1). u iO ayytu m6o-u h. adU-I-u s-sf:rd{P/ ( II , 14-5 } "Elle refait monter la musique à plusieurs reprises" 9. /sc-ik811u Y8?0:)d yérgaO is�fcr/ "Alors eux, ils ne sont pas restés à regarder" 6. Dan l -annar m'gnamilna xejn nL ief qgnadna nte l l gnu u nnizz l u jekk nitiLqux tal -belt u nigi noqogndu f'din t 'hawn Œbejer 1985 : 15 ) "Ces derniers temps, nous n' avons r ien fait d' autre que de passer du temps à peser le pour et le contre ( pour savoir) si nous quittions ( la maison ) de La Valette et si nous venions habiter celle d' ici" .
b) La périphrase durative est apparue dans un emploi en dépen dance après un auxiliaire modal dans un seul exemple 7. Stajtu ma qgnad tu tnabbl u monnkom xejn Œbejer 1985 : 74 )
"Vous auriez pu ne pas vous tourmenter tout le temps l ' esprit"
c) M. Cohen ( 1924: 173 ) dans le chapitre consacré au plus-que parfait, citant Vassal li ( 1 827: 42-43 ) , donne également un exem-
-
162
Le duratif
Auxiliaires, particules verbales et préverbes
pie où l ' auxi l iaire, lui-même précédé de l ' auxi l iaire du passé Ik�n/, est suivi d'un verbe à la c. suff. : "kiinu qadl peut assumer, dans différentes constructions, quement toutes les valeurs étudiées pour l ' inaccompli.
prati
1 0 L' exemple est cité d' après le travail d' Ayoub ( 1973) qui ne précise pas la page de l ' ouvrage de Narbeshuber ( 1907 ) dont i l l ' a extrait.
163
2.1. /Y8?o::>d/ n'est précédé d ' aucun auxiliaire 2 . 1 . 1 . En contexte de présent La périphrase durative, en contexte de discours et sans autre indication temporelle, est située dans le présent, mais un présent au cours duquel le procès se répète, dure. Il peut aussi b ien être interprété comme un présent d' habitude que comme un présent concomitant à l ' acte d' énonciation ( ex. 1. ) . Au duratif l ' opposition entre un inaccompli concomitant et non concomitant n' est pas pertinente. Ni la forme à préverbe I?ct-/ ( ou particule 1?6°cd/) ni le participe ne sont compatibles avec la périphrase. nOïd [ l-ist ayycr ] y�na u mOu:P [n�nni l u [ dun] U ?ct-id r/ <et je-m'assois je-dis les-histoires moi et ne-lui-pas je chante et celui-ci en-train-il-tourne> "Et je n ' arrête pas de raconter des histoires moi, et je ne chante pas, et ce truc est en train de tourner" 2. I? abd ma yIgi si Q.att bQ.§.I-ck u t;?o::>d tista?sI-ni/ "On racontait que ceux-là se graissaient ( l a peau ) , qu ' i ls partaient par la fenêtre et qu ' i l s passaient l a nuit à voler" 2. Iki;)n perezémpyu ï?abbad I i i si Qatt id;?? bi-I-kitarra u im;rru iOayytu l-Oimya malÜyya Y:::l? ;Odu ï ?abblu bi-l mankaméntil "Il aura de quoi se reposer et ainsi il ne fera pas sans arrêt appel et il ne se disputera pas avec l � gouv:ernement" , , 4. Iyi�na naomd Dzu bntinwament mil-I-ambyent malti ma-n:)?°:::l d5 nikkw:::lt il-ek °as d�na trïd taOmd lnti da-s-s;°:::l l / <moi je-fais usage continuell ement de-l' environnement maltais ne-je-m' assois-pas je-cite-à-toi car celui-ci tu-veux tu-fais toi ce-le-travail > "Moi, je fais constamment usage d e l ' environnement maltais . J e n e vais pas tout te citer, parce que ça, c' est un travail que tu dois faire toi-même" 5. Mingnajr ma noqgnod nidnol fil -fond fid-deskrizzjoni ta' dawn id-djaletti, fl -ewwel kap i t l u n ipprova nagnti ( Borg 1988 : x i i i l <sans que je-m' assois je-rentre dans-le-fond de-la-descrip tion de ceux-ci les-di alectes , dans-le-premier chapitre j ' es saie je-donne> "Sans que je pénètre profondément dans la description de ces dialectes, dans le premier chapitre j' essaierai de donner" 6. U joqgnodu jinxtegnl u u jintfew i l -n in kol l u k if gnaml u l -ewwel ? ( O . Cal leja 1972: 147 ) <et il s-s' asseoient i ls-s ' al lument et ils-s' éteignent letemps tout-lui comment ils-firent le-premier>
2.1.3. En contexte de futur Comme la c. préf . simple, la construction périphrastique avec Iy;?°:::ld /, peut exprimer un futur vague ou modal , mais marqué
165
12 La prononciation standard est Iyappé lla/.
166
Auxi l iaires, particules verbales et préverbes
Et elles vont s ' al lumer et elles l ' ont fait au début 7"
s' éteindre
tout
le
Le duratif temps
comme
Ce dernier ex. appelle deux remarques. Dans l' introduction il a été question de l ' incompatibilité de la périphrase avec un sujet inanimé. Or, dans cette phrase, il s ' agit de lampes qu 'on pourrait supposer appartenir au domaine de l ' inanimé. Mais i l n e faudrait pas limiter la classe des animés à celle d e s êtres vivants. Une lampe peut être conçue comme animée dans la mesure, par ex. , où son cl ignotement évoque une idée de mouvement. Il faut dire toutefois que c' est le seul exemple de tout le corpus dans lequel le sujet n' est pas un être humain ou un animal. Il convient de souligner également que l' idée de continuation d'un procès qu' évoque la lecture de cette phrase n' est pas déductible de la périphrase verbale elle-même, mais de la deuxième partie de celle-ci : "comme elles l ' ont fait au début " , ainsi que me l ' a expliqué mon informatrice de La Valette.
2.1 .4. EmpL oi modaL en propositions finaLes La périphrase durative avec la c. préf . de l ' auxi liaire peut être uti l isée dans des subordonnées circonstancielles de but après une conjonction, ou bien après un verbe de mouvement. 1 . Il-cwwdnétt baOat si tifd blJS yistri t-U: minn si l;anUt I;alli y::e6°du yitkél lmu u y61;du t-tl: flimk6nl "Il l' amena dans un petit champ pour qu ' elle ( la vache ) reste à manger de l ' herbe" 3. Ibi;)s ma-y:::> ? Obd-s yi stcnn6-nil <pour ne-il-s' assoit-pas i l -attend-moi> "Pour qu' i l ne reste pas à m' attendre" 4. IblJS ma-m?O;d-s nal;li I-I;Inl <pour ne-je-m' assois-pas je-perds le-temps>
167
"Pour que je ne perde pas de temps sans arrêt"
5. Imoils sc-imUr b i-l-galiUn y6?o:::>d i o6dd l-flma mOils vtrul
"Il ne va pas aller avec un gallon passer du temps à compter la quantité d' eau, n' est-ce pas !?"
2.2. /y6 ?o:::> d / est précédé d'un auxiliaire 2.2.1 . IkIJnl Nous verrons (p. 213 s q ) que l ' inaccompl i peut être translaté dans le passé au moyen de l ' auxiliaire IkIJnl "il était". Le procédé est également possible pour l ' inaccompli durati f . On remarquera, dans le premier ex. , le contraste entre la première forme verbale où la durée du procès est soulignée par l ' emploi de l ' auxil iaire ly6?o:::> d/, et le second procès où cette durée n' est pas prise en compte formellement. 1. Il-É:wwd k6nu y:::> ? 6°du ifarfrU-h. tayycb imbaoad y:::>rbtu-I; maO sulsInl "Avant de s ' asseoir, elles palpaient bien la chaise" Si jamais il subsistait quelque doute quant à la perte du sens propre de l?aOadl "s' asseoir" dans cette construction périphrastique, ce 3ème ex. montre à l' évidence que l ' auxiliai re ne peut être interprété ainsi .
2. 2.2. Un préverbe de futur Je n ' ai rencontré que 2 ex. , dans tout mon corpus, d ' un futur duratif avec la particule Ise/. On remarque dans l ' ex. 2, que l' auxil iaire I?a.°adl peut s ' utiliser en énoncé interrogatif :
pa
168
Auxiliaires, particules verbales et préverbes
1. Imous sc-n6?oJd immïÎr mac dak u mac 1-61prl "Je ne vais pas aller sans arrêt de l ' un à l' autre" 2. Isc-t6?oJd tfârrk-ul "Alors si tu parles en patois, ne te tourmen te pas ! " 1 Ü l i tftbb prccc fïs u to?Ood-s itt d lao 3 u 2. IhU: hsi8b . tnizzd si prccc sc-itU-kl <prends pensée que tu-dema ndes prix fixe et tu-t' assois-p as tu-fais-m onter et tu-fais-d escendre quoi prix FUT-ils-don /
nent-toi> "Fais attention à demande r un prix fixe, et ne fais pas sans arrêt monter et descendr e le prix qu' i ls vont te donner" 3. Ara toqgnod tegnmez xejn int ! (O. Calleja, 1972:73) "Et il semble qu ' il va nous faire voler" 6. /lssa �rboa scyyrln nO annu/ /s�yycr nid!).::>l it-t6ni s6oa/ /y6na s�yycr nOanni mao-bm/ <maintenant quatre allant ( pl . ) nous-chantons> <moi al lant je-chante avec-vous> "Maintenant quatre vont chanter" "Je vais entrer dans la deuxième heure" "Moi je vais chanter avec vous"
Du point de vue des valeurs de /séyycr/, il est important de constater d' abord que l ' auxi liaire permet de présenter l ' événement prédit comme certain, tendant à éliminer ainsi au maximum la part d' hypothétique qui pourrait subsister. Secon dairement , viennent se greffer des valeurs d' intention ou de conviction. La valeur d' imminence peut être aussi décelable parallèlement à celle d ' intention, comme dans l ' ex. 6 le couplet introductif de la joute poétique annonce effectivement que les chanteurs sont sur le point de chanter . Le premier énoncé ci-dessous date du XVIIIè siècle la nuance d' intention qui y est perceptible nous montre que cette valeur est ancienne.
La négation se forme au moyen de la particule de négation à base pronominale et non pas avec le morphème discontinu /ma-. . . -5/ que l ' on a vu pour les deux c. suff. et préf.
1 . IL -Gran Tork janseb u jara x' inhu sejjer jagnmeL (De Soldanis 1755, Dialogue n° VI, p. 120 ) "Le Grand Turc imagine ce qu' i l va faire" 2. [la-trîdni n3éldlek, sélra n3 �Idlekl ( Stumme 1904 : 36, 1 . 1 1 ) "Puisque tu veux que je te ( le ) dise, je vais te ( l e ) dire" 3. Gnada sejjer nizzewweg ( O . Calleja 1972: 133) <demain allant je-me-marie> "Demain, je vais me marier" 4. u fuq dawn ix-xewqat sejr in jitfasslu L -attivitajiet tal Partit gnaL L -gejjieni ( I L -Mument 15. 2. 1987, p. 1 0 ) <et sur ceux-ci les souhaits allant ( pl . ) ell es-sont-imagi nées les-activités de-le-Parti pour-le-futur> "Et à partir de ces souhaits vont être imaginées les activi tés du Parti pour l' avenir"
7. Miniex sejra ngninek biex tkun taf ( Ebejer 1985: 5 1 ) "Nous allons émigrer aujourd'hui" 5. I�ra kIf se-titl).addet mao-I-manag�:wl "Fais attention comment tu vas di scuter avec le directeur !" 6. U jien kif se nasal id-dar ? ( O . Call eja 1 972: 116) <et moi comment FUT j' arrive la-maison> "Et moi , comment je vais arriver à la maison 7" 7. Ise-ttI-ni l-flOsl "Laisse-moi te d ire comment tu vas le faire" 10. lissa 1).1 sbtland s tal).seb sa-naomdl <maintenant frère-moi Ecosse quoi tu-penses FUT-je-fais> "Alors ma fille, en Ecosse, qu' est-ce que tu crois que je vais faire 7" Il. IOu sa-isÎr sayy6dl ( Q ) "Lui, il deviendra pêcheur" 12. IcmmÉkk sc-nasal y�n cmmÉkk se-nasal/ "C' est là où je veux en venir moi, c ' est là où je veux en venir ! " 13. lil lam sc-nistr61).1 "Ce jerrycan d' eau chaude va nous déborder de partout" 16. IOal6s nOar is-sibt li gcy sa-yizzÉwwcgl <parce-que jour le-sept que venant FUT-il-se-marie> "Parce que samedi prochain il va se marier"
3.3. La forme à préverbe peut également s ' uti liser dans des emplois modaux en subordonnées hypothét iques, à l ' inverse de la forme angl aise be going to par ex. ( Bouscaren et Chuquet 1987: 65 ) . J ' en ai relevé plusieurs exemples dans la protase , comme dans l' apodose, de phrases hypothétiques exprimant l e potentiel : 1 . Iyckk sc-tkan payyÎz-na sc-tkUn i d-d�r v�ru t�O-nal <si FUT-ell e-est pays-nous FUT-el le-est l a-maison vrai de nous> "Si elle devi ent notre pays, elle sera notre véritable maison" Le syntagme à préverbe Iscl a également été relevé en subordonnée circonstancielle finale, mais cet emploi est consi déré comme dialectal et non pas standard. Dans cette dernière variété, la norme est l ' util isation de la c. préf. simple. Je n ' en ai trouvé qu'un seul exemple, chez une locutrice de Kerëem ( Gozo) : 2. Ib�s il-1).6bz t6°-i mous sc-imiss mao affariyy6t taO l).att61).::>rl 0 , 92-3 ) <pour le-pain de-moi ne-lui-pas FUT-il-touche avec affaires de que lqu' un-d' autre> "Pour que mon pain ne touche pas les affaires de quelqu ' un d ' autre"
3 .4. C' est à nouveau la particule de négation à base pronomi nale qui fonctionne avec Iscl et Isal et non pas la négation
184
Auxiliaires, particules verbales et préverbes
verbale discontinue. Alors que les ex. relevés avec les deux marqueurs précédents, IsÉyysrl et Issr/, présentaient tous un accord en genre, nombre et personne avec le sujet, la particule négative est très souvent figée, dans la l angue parlée, à la 3ème pers. du m . sg. Imousl l itt. "ne-lui-pas" , lorsqu' elle est util isée devant Issl et Isa/. Si la phrase comporte un autre élément de négation, on trouve le plus souvent la particule négative sans le deuxième élément de la négation Is/. A l ' écrit il est possible d ' uti li ser Ima-I, le premier élément de la négation verbale disconti nue, devant le syntagme à préverbe : 1 . Imin6s sa-n;l)r:Jg il barra mi-d-d§.r o§.dal ( Q ) "Je ne vais pas sortir de la maison demain" 2. lu mOus ss-nold-I-u min6s ss-nigil <et ne-lui -pas FUT-je-dis-à-Iui ne-moi-pas FUT-je-viens> "Et je ne vais pas lui dire que je ne vais pas venir" 3. IOa5 yI;in mOus sE-nkan id-d§.rl "Parce que moi, je ne vais pas être à la maison" 4. lit mOus sE-nl)allI-k:Jm tilaObul ( Q ) <non ne-lui-pas FUT-je-lai sse-vous vous-jouez> "Non, je ne vous laisserai pas jouer ! " 5. Imous sa-nitkÉllEm fu? sitwaccy3ni wal)dal "Je ne vais pas parler d ' une s ituation unique" 6. lIt l)att mOu sE-imarl <non personne ne-lui FUT-il-va> "Non , personne ne va y al ler" 7 . lyI;in ma-yI;in sE-naomd sEynl ( Q ) <moi ne-moi FUT-je-fais rien> "Moi , je ne vai s rien faire" 8. ma se jna U u xejn warajhom ( O . Calleja 1972: 67) "Ils ne vont rien laisser derrière eux"
4. Il:ta/ + conjugaison préfixale 4 . 1 . Noldeke ( 1904 : 914) a rapproché Il)al de Il)allil " laisse ! " pour expliquer l ' origine d e ce préverbe d u futur, q u i fonc tionne également, tout comme Il)al lil, comme marque de cohorta tif (voir p. 92) . Aqui lina ( 1987: 464) propose un rapprochement
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185
avec l' arabe I?ahadal "prendre" et D. Cohen 13 note que Il)al pourrait tout aussi bien provenir de Il)abbal "aimer" , que de I?ahadal "prendre" ou de Ihallal " l aisser" qui ont tous trois souvent donné naissance à des morphèmes de futur dans les dialectes arabes. Rien dans le corpus dont je dispose ne permet de trancher en faveur de l ' une ou l ' autre hypothèse. Il)a/, contrairement à ISE/, ne présente pas de variantes dialectales portant sur le timbre de la voyelle, mais peut entraîner le redoublement dans les dialectes de la consonne du préfixe de type Cv- du verbe auxi lié. 1 . lissa l)a- [ nnaraw] s [ §.nna] izysdl ( Attard) <maintenant FUT-nous-voyons quoi chez-nous plus> "Maintenant, nous allons voir ce que nous avons encore" 2. [ od.p skûna l)at-t�tl�k] ( Stumme 1904 : 62, 1. 33 ) ( Rabat, Gozo) <et-il-trouva goélette FUT-elle-part> "Et il trouva une goélette sur le point de partir" "und fand daselbst einen Schooner, der im Begriffe war abzu segeln"
4.2. Aqu ilina ( 1 965 : 139 ) , dans les quelques l ignes qu' i l consacre au futur, dit clairement que Il)al exprime "the inten tion of doing something". Dans son dictionnaire de 1987 (p. 464 ) , i l ajoute qu ' i l peut également avoir pour sens celui d ' une "action about to take place " . Par contre , Nëildeke ( 1904: 914) ne signale aucun emploi de Il)al avec une valeur d ' immi nence , mais M. Cohen ( 1 924 : 281 ) soulignait que "l' usage n' est peut-être pas aussi nettement tranché. " L' ex. 4 ci-dessus l e démontre effectivement. Avec le préverbe Il)al nous sommes toujours dans le domaine du certain et de la projection dans l' avenir . Dans les ex. ci dessous le contexte donne presque toujours un avenir imminent. On y trouve aSSOCl ees aussi des valeurs d' intention ou parfois de conviction : 1 . Ha jagnmH lha wkoU maktur madwar gnajnejha ( O . 1972: 1 23 )
13 Séminaire EPHE du 1 1 . 5 . 1984.
Calleja
186
Auxiliaires , particules verbales et préverbes
"Il va lui mettre aussi un mouchoir autour des yeux" 2. Iha-n6hu b�rza minn dawn �ra J:tI 0g nlbzao li yintéfaJ:t1 "Maintenant , comme ça, je ne ( le ) répandrai pas" 2. ImoIS J:ta-tkTIn lésta °â.dal "Elle ne sera pas prête demain !" ( l a maison qui n' est pas encore sortie de terre ) 3. Imous J:ta- ik�lli J:tafna fléyyesl "Et celui-ci est tombé avec l ' ampoule, avec tout et je vais le refaire à neuf"
la même enseignante U procède à Deuxième situation l ' interview du directeur d'un établissement scolaire ( L3 ) , de Gozo, dont le discours est fortement empreint de son dialecte. Il apparaît alors dans le par 1er de LI des préverbes Il).al en réponse à ceux de L3 , lequel emploiera Isel ( ou Isa/) à son tour, quand il en échappe un de la bouche de LI. On se renvoie la pol itesse :
16
Une étude précise de morphèmes reste à faire.
la
répartition
géographique
de
ces
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3. U : Il).a-nirrebrdyaw-k issa l).a-nsa?sI-k fU?-°::Jml FUT-j' interroge-toi maintenant "Nous allons t' enregistrer, maintenant je vais t' interroger à leur sujet" 4. L3 : l?alU-l-i kIf sa-naorfU-°::Jml "Ils m' ont dit : "Comment allons-nous les nourrir ?" Dans le premier cas, la situation sociale est inégalitai re. En conséquence, la détentrice du parler prestigieux n ' a fait aucun effort pour adapter son discours au parler de son inter locuteur. Dans le second, le statut social de chacun des protagonis tes est sensiblement le même. Il y a donc eu tentative de mise à niveau de la part de l ' enseignante, comme du directeur. Autres situations typiques. Une locutrice de Kerëem à Gozo me raconte des souvenirs et elle veut me parler en "bon mal tais" : IJ:!al est pratiquement banni de ses récits. A une autre occasion, elle s' adresse à des vieillards de Xagnra, village de Gozo réputé pour son conservatisme en matière linguistique : elle n'utilise plus que Il).a/. Enfin lors d' une conversation avec un autre locuteur de son village, en ma présence et devant le micro, les séries d' énoncés au futur débutent souvent par un verbe à préverbe Ise/, suivi de verbes à préverbe Il).a/. Le dialecte resurgit très rapidement. Même si la personne du verbe ne semble pas seule en cause dans ce choix, la locutrice de Kerëem util isant aussi Il).al avec une 3ème pers. , il est toutefois intéressant de constater que c ' est surtout à la 1ère pers. du sg. que le dialectal refait surface. Il n' est d' ail leurs pas impossible qu ' en dehors de tout facteur sociolinguis tique perturbateur il y ait dans certains dialectes maltais une distinction du type de celle qui existe pour l ' anglais entre shal l et w i l L 5. 1 0 u se-yciil). u tal).t u y�n l).a-ncii hu fu? l).a-nibni appartamént ru?1 "Lui il va prendre en-dessous et moi je vais prendre au-des sus , je vais construire un appartement au-dessus"
Le même phénomène se reproduit dans les chants improvisés par un locuteur de Naxxar :
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Le futur
Auxiliaires, particules verbales et préverbes
6. /oas tittiima fi-z-zigarélla/ /tifklra sc-nibaOta-l-ck/ /?aOad bi-l-?Éoda yisr8b il-birra/ /u pbst-8k l).a-Y8l).8d-a-I-ck/ <souvenir FUT-nous-envoyons-à-toi> <et place (m. )-toi FUT-il-prend-lui-à-toi> "Parce que tu espères que dans un ruban" "Un souvenir nous allons t' envoyer" "Il s ' est assis, buvant de la bière" "Et ta place, il va te la prendre" 6. Le système du futur dans un idiolecte
Réduire /l).a/ préverbe de futur à une seule appartenance dialec tale serait erroné, car il est aussi considéré comme "standard" au moins chez les locuteurs âgés. Aquilina ( 1965: 139) a d' abord opposé un futur d' intention marqué par /l).a/1 7 à des futurs d' imminence marqués par les préverbes /sc/, /sa/ ou /scr/. Or il existe des locuteurs de "standard" qui connaissent les deux types de préverbe, mais selon une répartition autre que celle donnée par Aquil ina, comme il apparaît nettement chez un locu teur de "standard" , âgé de 63 ans, poète et homme de loi, avec lequel j ' ai eu un long entretien. Les quatre marqueurs /sa/, /sc/, /scr/ et /l).a/ coexistent dans son parler avec des valeurs de projection dans l' avenir et de certain, mais pour les trois premiers elles sont associées seulement à la conviction alors que pour /l).a/ intention et conviction sont présentes : 1. /u sa-ikan pubblikiit f -dlk id-diita °iid-oa sigrfuta/ <et FUT-il-sera publié dans-celle-là la-date encore-elle secrète> "Et il va être publié à cette date encore secrète" 2. /cmm cérti ncidénti li y18n sa-niftakar-08m sakémm naOla? °aynéy-ya/ "En fait il m ' encourageait à publier, il ne m ' effrayait pas avec la critique que j' allais attirer" 5. Hsibna li se nsibu tl iet kmamar ( O . Calleja 1972: 81 ) <nous-pensâmes que FUT nous-trouvons trois pièces> "Nous pensions que nous allions trouver tro is pièces" 6. Ik�nu sémou l i san-g;rg sc-yaOmlu rl).;lml "Ils avaient entendu qu' à Saint Georges ils allaient mettre du marbre" 7. Il).ascb bi pyan s sc-yaOml-Îl-o:)ml "Il a réfléchi à un plan qu' il allait leur faire" 8. [uga kln-qabat wî!;et usejaqtlu] ( Stumme 1904:7, 1. 1 6 ) <et-déjà i l-était-il-a-saisi un et-FUT-il-tue-lui> "Et déjà i l en avait attrapé un et il allait le tuer" 9. WasaL r tarf ta' bankina u se jaqsam ( Micallef 1988 : 1 1 ) "Il est arrivé au bout du trottoir et i l al lait traverser" 10. lin-n�s kif k�nct tkun taf li cmm fu? taO-I-mlt!;na l).a ylthanl "Les gens, comment savaient-ils que là-haut le meunier allait moudre 7" I l . lu !;asséyt-ni vi:ra ?Is-ni l).a-ntIrl <et je-sentis-moi vraie comme-moi FUT-je-vole> "Et je me suis vraiment sentie comme si j' al lais m' envoler"
1 8 Ingsl a soit un accord au pl. , soit au fém. sg. , ce qui est le cas dans cet exemple. Voir Caubet et al i i 1989.
Le futur
193
12. log int l).sibt li l).a-mmut ?abl-ckl "Parce que tu as cru que j' allais mourir avant toi" 13. [m(>r �ss(>t od.p skûna !;at-t�tl�k] ( Stumme 1904 : 62, 1 . 33)
"Il alla sur la grève et il trouva une goélette sur le point de partir" 7 .2. Les syntagmes avec l'auxiliaire /kgn/ Dans les propositions principales ou indépendantes, dans l ' apo dose de phrases exprimant l ' irréel du passé et parfois aussi dans les subordonnées, le futur dans le passé est marqué par l ' auxiliaire Ikgnl "il était" + préverbe + c. préf. : 1 . Kieku naf fejn keUha xi fLus kont se nikkuntenta runi nienu dawk L -erba' éraret manmugin !? ( O . Calleja 1972: 52) <si je-sais où elle-avait quoi argent j ' étais FUT je-contente âme-moi je-prends ceux-là l es-quatre chiffons sales> "Si j' avais su où elle avait de l ' argent, je me serais contentée de prendre ces quelques chiffons sales !7" 2. Ik:)nt sc-nsa?sI-kl <j ' étais FUT-je-demande-toi> "J' allais te demander" 3. l;lra y(;in bnt sc-mmar ni lta?aO mao-I-prlnccp il-bill t�O-i l-°;ldal "Elle avait sa fille, et elle allait se marier le soir" 10. I?am u I)arab ?Îs-ni bnt I)a-nispar&-l-ul "Il s' est levé et il s' est enfui, comme si j ' allais lui tirer dessus"
S ' i l s' agit d ' un récit dans le passé d' habitude, dans des passages qui comprennent des séries de verbes à la c . préf . , l ' auxiliaire Ik�nl sera lui aussi à la c. préf . , mais la valeur de la périphrase sera toujours celle d'un futur dans le passé li tkun sc térgaO tl)allÎ-1) y6°la fi-I-kassa taOml-ul C I , 159-61) <ensuite tu-reviens tu-laisses-lui il-lève dans-la-boîte que tu-es FUT-tu-mets-Iui> "Ensuite tu le relaissais lever dans la boîte où tu allais le mettre"
Il. limbaoad
8. rad/ + conjugaison préfixale Aquilina ( 1965: 139 ) signale la construction avec "ghad indica ting a future event of a certain importance, or an event which may take place sometime". Au sens propre, lorsqu' il est suivi de pronoms suffixes, IOadl est un adverbe qui signifie "encore". Comme particule de futur, IOadl conserve un accent propre, mai s elle ne peut être séparée du verbe qu ' elle auxilie par aucun élément . La présence d' une précision temporelle, comme un adverbe ou une date, n ' est pas possible dans un énoncé avec load/. Seules des indications vagues sont permises, comme Isi darbal "une fois, un jour". Il s ' agit donc d'un futur vague et lointain, auquel est souvent conféré un caractère solenne l, comme le remarque Aquilina.
Le futur
uns
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Les exemples ne sont pas très nombreux. En voici quelques-
1 . [j�n 3ât n�zzauwec bin issultân ! ] ( Stumme 1904: 34, 1. 14)
<moi FUT j ' épouse fils le-sultan> "Moi, j ' épouserai le fils du sultan ! " 2. Imé l a nispcraw u nittamaw li si darba ° a d tfgi u na°tÎ-k kikkra tt fu? it-tcracclnl "Alors, nous espérons fortement qu' un jour tu viendras et que je te donnerai une tasse de thé sur la terrasse" 3. Ib-c �k [ . . . ! ik6W::Jm I)y�l taO dïk it-tarbiyya s °ad issÎr 5 °ad iOaddi minn-oa s °ad tkun si pr::Jfcssy3ni °ad t6hul "Ainsi, [ . . . ] ils auront une idée de ce que ce bébé devien dra, de ce qu' il adviendra de lui , de ce qu' i l sera, de quelle profession il choisira" 4. Iva, Paul , gnad tirnexxi. Gnad issir negozjant kbir ( Ebejer 1 985:32) "Oui, Paul , tu réussiras . Tu deviendras un grand négociant" .
9. /ikO n/ + conjugaison préfixale Aquilina ( 1965: 134 et 222) mentionne l ' existence d' une péri phrase formée de likanl "il est" + c. préf. qui indique selon lui "a future action still ta take place" équivalente à l ' an glais "shaLl or will be + present participai". 19 Sutcliffe
19 C' est ce que la grammaire anglaise traditionnelle appelle le "plain future", forme explicitement temporelle selon Berland Delépine ( La grammaire anglaise de l 'étudiant. Paris : Ophrys, 1974 : 108 ) , qui permet de ne pas interpréter "will" comme un au xiliaire modal : "Mais il est souvent souhaitable d' éviter que l ' on puisse interpréter will dans son sens fort (surtout quand le sujet est une personne et que la réalisation de l' action peut être interprétée comme dépendant de sa volonté). On se sert alors de will suivi d' une forme progressive, qui n' exprime
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Auxil iaires, particules verbales et préverbes
( 1936 ) ne commente pas explicitement la construction avec /ikOn/, mais on aperço it , au détour d ' un exemple d ' un paragra intitulé verbales formes des l ' utilisation concernant phe "Potential Use" (p. 162 ) , qu ' i l s ' agirait pour lui d'une forme modale marquant l ' éventualité d ' un procès : 1. fL imkien kienu intopp kbir gnaL min ikun irid jersaq biL banar <ensemble ils-étaient barrière ( m. ) grand pour qui il-est il veut i l-s' approche avec-la-mer> "Together they formed a mighty barrier against any one who might want to approach by sea" M. Cohen ( 1 924 : 253) signalait l ' emploi de cette périphrase en maltais mais la disait située "en dehors de la théorie des temps". Il citait un exemple relevé par Noldeke ( 1904 : 913 ) en proposition finale : "bies inkïln n ista mmïlr "pour que je puisse aller (je sois, je peux, je vais ) " . " Il s' agit ( voir p. 199201 ) d ' un emploi très fréquent avec les auxiliaires modaux.
Dans l ' étude du fonctionnement de /ikOn/ + c. préf. , il conviendra de faire une distinction entre 2 types de verbes d'un côté les verbes modaux et ceux n ' ayant plus de c. suff. , de l ' autre tous les autres types de verbes, dont l ' analyse va être abordée en premier ci-après. Cette distinction se justifie par le fait que les préverbes qui ont été étudiés dans les paragraphes précédents ne peuvent se préfixer directement aux verbes modaux et à ceux sans c. suff. , ce qui entraîne un fonctionnement sensiblement différent pour les uns et pour les autres vis-à-vis de /ikOn/. 9 . 1 . Les verbes autres que modaux ou sans c. suff. Les ex. avec des verbes auxi liés de ce type sont assez peu nombreux dans mon corpus : 23 au total. La plupart se trouvent en propositions subordonnées : relatives, complétives, proposi tions circonstanciel les. A l ' inverse des particules et préver-
dans ce cas aucune nuance d' aspect. Cette tournure est le véri table "plain future" . " Bouscaren et Chuquet ( 1987 : 54 et 60 ) parlent au contraire d' une valeur modale de "visée".
Le futur
197
bes qui viennent d' être étudiés, la périphrase avec /ikOn/ apporte une nuance modale d' éventualité. Le locuteur n' affirme aucune certitude quant à la réalité du procès ou de l ' événement énoncé. L' emploi de l ' auxi liaire marque explicitement qu' on est dans le domaine de l ' irréel, de l a supposition. Il faut signa ler, à l ' appui de cette analyse, que /ikOn/ ne peut s' utiliser s ' il y a un marqueur temporel précis dans la phrase, tel un adverbe ou une date : l ' emploi de /ikOn/ dans ce contexte n ' a p u être provoqué par l e questionnaire e t i l n ' en a été relevé aucun exempl e dans les autres corpus, ni en subordonnée ni en phrase indépendante ou coordonnée. On remarquera ( ex. 9 ci-dessous ) que l ' asyndète entre l' auxiliant et l ' auxilié n' exclut pas qu ' i l puisse se trouver un adverbe entre eux. La négat ion se forme avec le morphème discontinu joint à l' auxi liaire et non pas avec la particule négative comme pour les préverbes ( ex. 4 et 8) 1. /yiddcp�ndi minn-ck [ . . . 1 l i dslct si l;iga minn-oa li tkïln tfswa kcmm °alI-k pcrs::mili kIf . . 1 "Il dépend de toi [ . . . 1 d ' en tirer quelque chose qui vail l e aussi bien pour toi personnel lement que . . . " 2. /b�s mIn ikOn yal;dcm ikOn yar minn fcyn sc-i oaddil <pour qui il-est i l-travail le i l-est il-sait de où FUT-il passe> "Pour que celui qui travai llera sache par où il va passer" 3. Tanseb Li L - iswed ikun jixraqLi ? ( O . Calleja, 1972: 85 ) "Tu penses que le noir m' irait bien 7" 4. Irid Li r-Registru ELettoraL i ma jkunx jinkLudi fantazmi ( IL -Mument 8 . 2 . 1 987, p. 10) "Il voudrait que le registre électoral n' inclût pas de fantômes" 5. /nisténna Üli dIn id-distincY5ni tki1n t6pcra uk6 l l [ . . . 1 °an-n5mi k6ll-oa/ la-distinction ce l l e-ci que <j' attends elle-opère elle-est aussi [ . . . 1 pour-les-noms tout-elle> "Je m' attends à ce que cette distinction opère pour tous les noms" 6. iL-L ingwa tirri[ Letti t-tqassim spazjaL i taL -kuntest U fih ikun jinsab iL-keU iem ( Borg 1988: 41 ) .
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Le futur
Auxiliaires, part icules verbales et préverbes
"La langue reflète la division spatiale du lequel se trouverait le locuteur"
de-le-contexte contexte
dans
7. mhux dejjem t igik L -opportunità meta tkun issuq (O. Calleja 1972: 1 24 ) "Une élection, pour qu' elle puisse réellement s' appeler une élection propre, ne doit pas être entravée"
La périphrase n' apparaît toutefois pas qu' en propos ition subordonnée. 3 des 23 exemples considérés ici se trouvent en proposition indépendante ou consécutive . likUnl permet alors d' insister sur le caractère de conséquence logique de l ' action envisagée dans la phrase par rapport à ce qui a précédé dans l ' énoncé. Pas plus qu' en proposition subordonnée la présence de likUnl n' est compatible avec un marqueur temporel : 10. IsIb l:lmar ckéykcn u sa?ay-k ikUnu imlssu mao-l-artl ( III, 70-1 ) "Trouve un petit âne et tes pieds toucheront le sol" 11. Idan inkUn imméssi sk::md kif irrÎd-ul ( avant cette phrase, il y a eu une longue description du fonctionnement d ' un métier à ti sser ) "Celui-ci, je le ferai marcher comme je veux" 12. F'dan iL -kaz, "gie" jkun ifisser "moviment fiziku Lejn it tieni (jew it-tieLet) persuna" ( Borg 1988 : 42) "Dans ce cas, "gie" voudra dire "mouvement physique vers la deuxième ( ou la troisième ) personne""
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L' exemple donné par Aqui l ina ( 1965: 134) appartient aussi à cette catégorie. La périphrase avec likUnl se trouve dans la proposition principale d ' une phrase double temporelle où l e fait d e manger (principale) est une conséquence ( indirecte) d e l ' heure d' arrivée d u facteur ( subordonnée) . 13. A7i.na nkunu niekL u x7i.in jasaL tal -posta <nous nous-sommes nous-mangeons quand i l-arrive de-la-poste> "We shall be eating when the postman arrives ( or will arrive ) "
Pour les verbes auxiliés qui viennent d' être étudiés, l a construction avec l ' auxil iaire likUnl exprime donc u n futur fortement modalisé il est présenté soit comme non-certain, hypothét ique, en propositions subordonnées, soit ( mais rare ment) comme une conséquence logique en proposition principale ou consécutive. "L' é lément hypothétique que comporte le futur " , comme l e disait Guillaume, est par conséquent très fort dans cette périphrase. 9.2. lik O nl avec les verbes modaux ou sans c. suff. Les verbes modaux IsétaOI "pouvoir" Ir�dl "vouloir" et Ist�?1 "désirer" , et celui qui n'a pas de c. suff. , Iyafl "savoir", constituent la majorité des exemples qui ont été relevés avec l' auxiliaire likun/. Ils attestent un fonctionnement particu lier, car , comme il a été dit dans l ' introduction à ce para graphe, ils ne peuvent être préfixés par un préverbe de futur. Nous verrons (p. 204-5 ) à quelle construction il est fait recours pour uti liser ces préverbes. 9.2. 1 . Avec Les verbes modaux
a) likUnl n' apparaît devant IsétaOI "pouvoir" que dans des propositions consécutives ou subordonnées. La périphrase expri me le plus souvent un futur marquant une "conséquence logique" et elle est particulièrement fréquente en proposition finale : 1. L-iskemi se jigu m7i.abbra daL waqt u kuL7i.add ikun jista' jag/'i.ti l-opinjoni tieg/'i.u ( IL -Mument 13. 9. 1987, p. 7 ) "Pour que les autres puissent aussi en profiter"
La périphrase peut aussi parfois apporter une nuance d' éventualité dans des complétives ou dans la protase d ' énoncés hypothétiques. Ce n' est donc pas un futur de certitude : 8. limbaoad °andck il-barmIl °a-t-tibyId li tki.ïn tistaO gg;rr-ul <ensuite chez-toi le-seau pour-la-chaux que tu-es tu-peux tu transportes-lui> "Ensuite, tu as le seau à chaux que tu pourrais transporter" 9. loandck il-kruss6n li yuzaw-l). uk;l l o�d-o:::>m sa l li.ïm fi-l bz;nn llli ik6n ylstaO y;n?:::> s bi-Da is-st6li z °a.rl
Le futur
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) 20
< ch ez- t 01· 1 a- b·me tt e ( m . que ils-utilisent-Iui aussi enco re-eux jusque aujourd' hui dans-le-besoin que il-est il-peut il-grave avec-elle les-plants petits> "Tu as la binette qu' on utilise aussi encore jusqu' à aujourd'hui , au cas où i l faudrait biner les jeunes plants" 10. Ma nafx inkunx nista' ( O . Call eja 1972: 114) "Je ne sais pas si je pourrai " b) Avec le verbe Ir�dl "vouloir" , la présence de lik6nl permet surtout d' insister sur le caractère hypothétique de l ' énoncé , l ' irréel , le probable, l ' éventuel . Ces valeurs s e rencontrent principalement dans des propositions subordonnées, mais aussi parfois dans des consécutives 1. Ib�s
il-l).alÎb li yingabar ik6n aktar fi stat li tki.ïn trId-u il-fabbrikal <pour le-lait que il-est-collecté il-est plus dans état que el le-est elle-veut-Iui l ' usine> "Pour que le lait qui est col lecté soit plus dans l ' état où le souhaiterait l ' usine" 2. InaOgcn it-tafal scw imbaoad n;l).r:::>g l-:::>ggétt li nki.ïn irrid minn-u y6nal <je-pétris l ' argi le juste ensuite je-sors l' objet que je-suis je-veux de-lui moi> "Je pétris bien l ' argile, ensuite j ' en sors l ' objet que j ' en voudrais, moi" 3. Ib�s méta tki.ïn trld tOaddi minn kamra °al-l-;l).ra [, . . 1 ma yintlif -ék-sl <pour quand tu-es tu-veux tu-passes de pièce pour-l' autre [ , . . 1 ne-il-est-perdu-toi-pas> "Pour que quand tu voudrais passer d' une pièce à l ' autre [ , . . 1 il ne te soit pas perdu" 4. Idina rébl).ct l-éwwc! prÉmyu f -bmpcticcY3ni [ . . . 1 u tki.ïn trld ta?r�-Oal "Celle-ci a gagné un premier prix dans une compétition [ . . . 1
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Il sera repris au féminin un peu plus loin ClbT-oa/) ' Peut être le locuteur pensait-il au nom d ' unité , bien féminin lui.
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Le futur
Auxiliaires, particules verbales et préverbes
et tu aimerais (peut-être) la lire" 5. Bfi.aL tarbija Li qatt ma mxiet u tkun trid tigri maL -ewweL pass ! ( n -Mument 8. 2. 1987, p. 8 ) "Comme un bébé qui n ' a jamais marché et qui voudrait courir dès le premier pas ! " La valeur d e conséquence logique peut rencontrer dans une proposition consécutive :
aussi
parfois
se
6. Ilmma mbaoad ikUnu irIdu n::ndikont taO 5 gara u ma-garà-sl <mais ensuite i ls-sont ils-veulent compte-rendu de quoi il se-passa et ne-il-se-passa-pas> "Mais ensuite ils voudront un compte rendu de ce qui s' est passé et de ce qui ne s' est pas passé"
c) Je n'ai relevé qu' un seul ex. du verbe Istia?1 "désirer, souhaiter" uti lisé avec l ' auxiliaire likUn/, dans une proposi tion complétive. La valeur de la périphrase est celle de conséquence logique : 1 . IOal6s ikun-émm muménti sitwaccy::miyy6t l i tkun tiSt6? ta?bad-°:"lm kïf in-oUmal "Parce qu' i l y aura des moments, des situat ions, que tu dési reras saisir tels qu' ils sont"
9.2.2. Avec Le verbe Iyaf1 "savoir" Tout comme avec les deux verbes précédents, la présence de likunl devant le verbe Iyaf1 dans une proposition consécutive marque que · le prédicat est considéré comme une conséquence logique 1. Idak naI).scb li yistaO ya?dI-bm I).afna °as dak kian iI).addcm taO-s-saora u ikUn yaf l-ismiyy6t1 "Celui-là, je pense qu' i l peut beaucoup vous aider parce qu' i l faisait marcher celui ( le moulin) de Xagnra et il saura les noms"
203
En proposition indépendante ou principale, la périphrase situe l' énoncé dans un futur imaginaire, dans l' hypothétique et exprime donc une éventualité. 2. Ikïf tldI).:"ll tkun taf u kïf toI).r:"lg ma-tàf-51 "Comment entrer, tu saurais ( éventuellement) mais comment sortir, tu ne sais pas (c' est sûr)" 3. Iforsi nkun naf si tncyn tiktib-oom-I-oa intil "Peut-être j ' en saurai deux, tu les lui écriras toi" 4. limma ?abd immUr nahsil-oa dïn kïf inkUn naf li sarct . nadIfal <mais avant je-vais je-Iave-elle celle-ci comment je-suis je sais que elle-devint propre> "Mais avant que j' aille la laver celle-ci, comment je saurai qu'elle est devenue propre ?" Une valeur particulière associée au futur modal exprimé dans la construction avec likUnl + Iyaf1 est la nuance de politesse que la présence de likUnl apporte à la périphrase lorsqu' elle est précédée d ' un verbe ou d ' un auxiliaire modal : 5. Irrid inkun na! ( O . Calleja 1972: 108) <je-veux je-suis je-sais> "J' aimerais savoir" 6. lissa 3antkom tkûnu tâfu lUi ] ( Stumme 1904: 23, 1. 18) <maintenant chez-vous vous-êtes vous-savez que> " Maintenant vous devriez savoir que . . . " 7 . Itrïd tkun taf minn fcyn k6nct tismah-h:"lml ' "Tu voudrais savoir d ' où elle les entendait ?" Dans les subordonnées, en composition avec le verbe Iyafl, , likunl présente une évolution qui lui est propre vers l' expres sion d ' un modal "dépendentiel " , où ne subsiste plus rien d'un rapport temporel avec une période future. likUnl n' est plus que la marque explicite de la dépendance. Sa présence est devenue obligatoire dans les complétives et les propositions finales, mais pas encore dans les autres types de subordonnées, bien qu' eUe y soit majoritaire.
204
Le futur
Auxiliaires, particules verbales et préverbes
8. IOali�s ma-setâO-s ikan li ikan yaf dan fi}? miss6r-il <parce-que ne-il-pouvait-pas il-est que il-est i l-sait celui ci sur père-moi> "Parce qu' i l était impossible qu ' i l sache cela sur mon père" 9. Gnax biex tkunu tafu minn qabeL d in hi satira konfuza (O. Calleja 1972: 95 ) "Parce que, pour que vous le sachiez d' avance, ceci est une satire confuse" 10. AnJar L i ma tkunx tafha ( ibid, p. 21 ) <mieux que ne tu-es-pas tu-connais-el le> "Il vaut mieux que tu ne la connaisses pas" I l . [n�mnek imma )�m bz�n inkûn nâf s-i3�h missierek ! l
( Stumme 1 904 : 23, 1 . 27 ) quoi-il-dit je-sais je-suis l à besoin mais <je-crois-toi père-toi> "Je te crois, mais il faut que je sache ce que ton père dit ! " 1 2 . Imous ma-nkan-s naf t a imma ninsal "Elle est sur le point de grimper dessus quand elle entend la porte s' ouvrir" 2. Tkun se tonrog, izda terga' l ura (p. 77) <elle-est FUT elle-sort, cependant el le-revient en-arrière> "Elle est sur le point de sortir, mais elle revient" 3. Kif ikun se jqum bU-wieqfa jUman U -basktijiet ta ' Roza (p. 48 ) "Comme il est sur le point de se mettre debout, il aperçoit les paniers de Rose""
Le futur
207
l).élu wicc-ekl 4. lu sl).In n§.ra Ibi-I-férl). inkUn se-ntIrl <et quand je-vois à douceur visage-toi> "Et quand je me tourne vers la douceur de ton visage" "De joie je suis sur le point de m' envoler" b) J ' ai également relevé un exemple d' emploi modal de la périphrase dans l ' apodose d'une phrase hypothétique marquant l ' irréel ( dans le potentie l , nous avons vu - p. 183 et 186 que c ' est une forme sans likUnl mais avec préverbe qui est util isée ) . La valeur d' imminence y est soulignée par la présence de l ' adverbe Ikw§.zi! "presque" : 1. Ikun kwazi se jaqa' fiha l i Arlekk inu ma jzommux (p. 150) "Il serait presque tombé dedans si Arlequin ne l ' avait pas retenu" cl La tournure péri phrastique, avec sa valeur d' imminence, peut être située dans un futur du passé au moyen de l ' auxiliaire Ikï;:)nl "il était". Je n ' en ai rencontré qu' un seul exemple, oral, dans le discours d'un paysan de Mtanleb âgé de 74 ans. I l a été jugé "correct" par mon informatrice d e L a Valette : 1. Iméta "Quand comme
bnt inkUn ser-inwéggaO yew ekk allUra °amiIt wÉ:°dal j ' étais je-suis FUT-je-me-blesse ou ainsi alors je-fis j ' ai été sur le point de me blesser, ou quelque chose ça, alors j ' ai fait un vœu"
d) Dans trois ex. de la langue parlée, et une fois sous la plume d'un journaliste, la valeur de la périphrase semble être différente. Ils ont en commun l ' absence de simultanéité avec un autre procès, qui était justement une caractéristique des ex. ci-dessus. Les trois énoncés qui suivent mettent en relief la valeur modale du futur. Le procès est présenté comme non-certain, éventuel . Il est encore associé à une valeur d ' imminence dans le premier exemple, mais ce n' est pas le cas dans les autres :
208
Le futur
Auxiliaires, particules verbales et préverbes
i 1. If8rsi tkGn sc-ik8Wa l-bli bis u dak ma-tkUn-5 tistaO igIb-oJml 21 "Je pesais encore le pour et le contre ( pour savoir) si j' acceptais la proposition" 6. /il-ballata l-kblra ma-kina-s d�yycm yuzaw_Oa °al-I-byÛt/ "La grande masse, ils ne l ' uti lisaient pas toujours pour les terrasses" 7. /kilnu ycw ifI?u aImÉnu l-ugIl) li k�W:Jm k[;ïn imÛr/ "Ou bien ils guérissaient ou au moins le mal qu ' il s avaient s ' en allait"
1
Je rappelle que j' ai tout de même relevé un exemple chez un écrivain, où c' est l ' accord en personne qui n'a pas été fait ( voir p. 1 45 ) .
L' inaccompli dans le passé Dans un énoncé négatif, c' est l ' auxiliaire /k[;ïn/ qui muni du morphème discontinu de la négation :
215 est
8. /infatti ma-bnnil-s n::>?Obdu cmm/ ( l , 80) <en-fait ne-nous-étions-pas nous-restons là> "En fait, nous ne restions pas là" 9. L-arL ogg Li keL L i ma k ien jiswa' xejn (O. Calleja 1972: 132) "Ils virent que le sang de l ' homme mort arrivait jusque devant leur porte" 2. Spuzjoni k ien jonqos ! ( O . Calleja 1972 : 116) <explosion il-était il-manque>
216
Auxi liaires, particules verbales et préverbes
"Il ne manquait plus qu' une explosion ! " 3 . mnejn daqq ta' vjal in imnikket k ien jitn iehed f i L -beran. ( ibid. p. 13) "Les autres tamis étaient des morceaux de peau perforée" 3. /ik On/ + conjugaison préfixale dans un récit En contexte de narration, la construction avec la c. préf. de l' auxi liaire Iki8nl peut être utilisée avec une valeur d' habi tude dans le passé, à la place de la périphrase avec Iki8nl + 2 c. préf. Elle est apparue autant dans des propositions consé cutives ( voir les nombreux ex. dans le premier texte du corpus en annexe p. 434 sq) que dans des relatives ou des complétives et n ' a été relevé dans cet emploi que dans la langue parlée, chez tous les locuteurs. Mon informatrice de La Valette consi dère l' emploi de likGnl comme "incorrect" s ' i l est situé juste après une construction avec l ' auxiliaire Iki8nl comme dans l e 1er ex. ci -dessous : 1. Iki8n gcy tkun tar�-l) gcy minn fu? il-bal)arl "Il était en train de venir, tu le voyais en train de venir au-dessus de la mer" 2. Idïn anna u ir-r�gc1 tal)-l)a ikUnu [ yéQ.du ] I)si8b il-l):Jbzl C I , 187-8 ) "Il avait un don pour te prescrire l ' herbe qui convenait pour ta maladie" 4. /kI;:in/ et les verbes sans conjugaison suffixale Les verbes qui n ' ont plus en maltais de l ' aoriste au moyen de l ' auxiliaire IkI;:inl :
c.
suff.
expriment
1. lil-mara t6°-i ?att ma-k6nct taf issayyarl ( Q )
"Ma femme n'a jamais su faire la cuisine" 2. 15 kilin yism-u t-tifc11 "Comment s ' appelait l ' enfant 7" 5. La forme surcomposée /kI;:in/
+
/ikOn/
5.1. Avec le verbe /yaf/ "savoir " Quand on veut exprimer un inaccompli dans le passé d' habitude avec ce verbe sans c. suff. , il est possible d ' utiliser une forme surcomposée avec IkI;:inl + likUnl + c. préf. 1. lin-n6s
kïf k6nct tkun taf li cmm fu? taO-I-mltl).na yltl).anl
l).a sur
"Les gens, comment allait moudre 7"
savaient-ils
que
là-haut,
219
le
meunier
kienx ikun jaf l i jien naf ( Friggieri 1986: 137 ) "Par l a patience seulement, i l ne savait pas ce que je sais, moi"
2. Bis-sabar biss ma
5.2. Avec les verbes à conj. suffixale et préfixale Parfois, la forme surcomposée est utili sée de mamere redon dante pour exprimer le passé d' habitude avec des verbes qui ont une c. suff. et préf. et pour lesquels cette construction n' est pas nécessaire. Je n'ai relevé qu' un petit nombre d' exemples chez des locuteurs âgés de Gozo, mais la périphrase serait plus répandue parmi la population malta ise, quoiqu' en régression et sentie comme archaïque, au dire de mon informatrice de La Valette : 1 . IOa-z-zarao k6nct tkLin tiswa mit?la déocbl <pour-l' orge elle-était elle-est elle-vaut poids or> "Pour l ' orge, elle valait son pesant d' or" 2. If-I-imo;ddi dawk li k6nu ikUnu ylgu ycw il-pir�ti taO-I bal).ar ycw il-l).allc1In dawn k6nu gcncralmént i OÎdu déyycm it t;r::>kl "Dans le passé, ceux qui venaient, ou bien les pirates de la mer, ou bien les voleurs, ceux-ci on les appelait générale ment, toujours les Turcs" 3. Ikin-émm w6l).cd li kéllu 5 ya?sam mac si 6l).::>r f;rsi k6nu ikUnu irldu l-istéss sébbal "Il y avait quelqu'un qui avait quelque chose à voir avec quelqu' un d' autre, peut-être qu ' ils voulaient la même jeune fille"
-
220
Auxiliaires, particules verbales et préverbes
5.3. Avec les verbes /b a?ao/ "rester" et /sp i cca/ "finir" Pour ces verbes dont la c. suff . exprime un parfait présent (voir p. 51-5 ) , le passé d' habitude se forme au moyen de la forme surcomposée : Ik�nl + likOnl associée à la c. suff. et non plus à la c. préf. Dans l ' ex. avec Isplccal ci-dessous, la forme a, en plus, une valeur d' antériorité par rapport au procès qui suit dans l ' énoncé : 1. Inal)scb li k�n ikOn ba?aO-I-Oa 5 taOmd b-dâk it-tl)Înl <je-pense que il-était il-est il-resta-à-elle quoi elle-fait avec-celui-Ià la-mouture (m. » "Je pense qu' i l lui restait quelque chose à faire avec cette mouture" 2. lu dâk fal)am milli k�n ikOn splcca zm�n u mal)rO? izidU-l) fl imk6n maO-I-glr u mao-d-dcffUnl <et celui-là charbon de-que il-était il-est il-a-fini temps et brûlé ils-ajoutent-Iui ensemble avec-Ia-chaux et avec-Ia poterie> "Et c' était du charbon de bois qui était fini et brûlé. Ils l ' ajoutaient ensemble à la chaux et à la poterie"
6. /k�n/ + /n6 ?cs/ "manquant" Le verbe Ina?asl "manquer" présente un cas particulier dans le système verbal du maltais. C' est , en effet, la forme du parti cipe actif In6?csl et jamais celle de la c. préf . selon mon informatrice de La Valette, qui est employée avec l ' auxiliaire likŒnl lorsqu' on veut exprimer le passé d' habitude. Nous avons vu au § 1 ci-dessus un ex. (n° 2, p. 155 ) où c ' est la c. préf. qui suit Ik�nl mais avec une valeur de simple déroulement dans le passé et non pas d' habitude. Il faut aussi remarquer que la construction Ik�nl + In6?csl n' exprime en aucune façon le pro gressif dans le passé comme pour les verbes de mouvement et d' attitudes (voir p. 97 ) . Selon M. Cohen 0924 : 193-7 ) , l ' utili sation de l ' auxiliaire Ikanal et d ' un participe actif est relativement fréquente dans les dialectes arabes orientaux pour exprimer un passé d' habitude, mais plutôt rare en maghrébin. 1. u Lanqas ma kienu neqsin m id-divertimenti ( Cassar-Pul licino 1947: 103 ) <et moins ne ils-étaient manquant (pl . ) de-les-divertisse ments>
L' inaccompli dans le passé
221
"Et ils ne manquaient ni de divert issements . . . "
2. Gna L l - iskop tagnna niendu l -popLu k o L l u f'daqqa u nsibu U kien gnadu nieqes wisq mit-tagnUm ( ib id. p. 108)
<pour-Ie-but de-nous nous-prenons le-peuple tout-lui dans coup et nous-trouvons que il -était encore-lui manquant très de-l' enseignement> "Pour notre propos nous prendrons le peuple d ' un bloc, et nous nous rendrons compte qu' i l manquait encore trop d' éducation" 3. Ik6nu nï?sIn mil-l-flOsl un" demandé, il m ' en aurait donné "Si peut-être je, lui avais , , ' 8. /oas inkélla k�ku ibll"::Jm si ?mïs bl).al taO llum k�ku3 k�nu y�l).du cmayra/
3
ils-se-di-
/k�ku/ peut éventuellement être repris en tête de l ' apodose.
---
224
Auxiliaires, particules verbales et préverbes
"Beaucoup avaient l' habitude d' aller dans le bois de Buskett se divertir" 10. Conclusion Dans la grande majorité de ses emplois, la périphrase /kian/ + c. préf. est conforme à ce que l ' on en sait dans les autres dialectes arabes à savoir procès en déroulement dans le passé et passé d' habitude exprimant une action qui se répète dans le passé. Cette construction peut également avoir des emplois modaux dans les phrases doubles hypothétiques, irréelles ou éven tuelles. Le maltais connaît aussi certaines formations qui semblent plus originales : la possibilité d ' utiliser l ' auxiliaire à la c. préf . dans un récit pour exprimer le passé d' habitude . l ' exis�ence d' une forme surcomposée /kian/ + /ikOn/ + c. préf : . ( en regress l On ) , expression redondante du passé d ' habitude. Des développemen ts sont l iés au statut particulier de certains verbes : valeur d ' aoriste de /kian/ + c. préf. pour les verbes sans c. suff. valeur de passé d' habitude pour la forme surcomposée suivie d' une c. suff. exprimant le parfait présent pour deux verbes /bi.?ao/ "rester" et /spicca/ "finir" ; divi sion pour le verbe /ni.?as/ "manquer" entre procès en déroule ment dans le passé exprimé au moyen de /kian/ + c. préf. et passé d' habitude exprimé avec /kian/ et le participe actif. Enfin, nous avons vu une formation expressive, par renver sement de l ' ordre des termes auxil i ant - auxilié.
VI. L'ANTERIORITE ET L' ACCOMPLI FUTUR
1. Le "passé de deuxième degré" Remarques préliminaires L' antériorité d ' un procès ou d' un état par rapport à un autre peut se situer sur l ' axe temporel du passé . Nous avons vu ( p . 47-8) que dans un récit à l ' aoriste l ' antériorité d ' un procès par rapport à un autre n' était pas forcément marquée dans la morphosyntaxe de la langue et qu' un verbe à la c. suff . pouvait suffire à remplir cette tâche. Cependant, le maltais fait souvent appel à des périphrases verbales selon une distri bution rigoureuse. L' instance du récit présente, en effet, un système parti culier suivant les autres conjugaisons util isées dans l ' énon cé, le maltais utilisera des périphrases différentes pour mar quer l ' antériorité d ' un procès par rapport à un autre. 1 . 1. /kian/ + conjugaison suffixale Dans un récit à l ' aoriste ou dans le discours, lorsqu' on veut explicitement marquer l ' antériorité d ' un procès ou d ' un état par rapport à un autre, le maltais utilise, comme l ' arabe classique ou l ' arabe dialectal, le verbe "être" à la c. suff . , /kian/, suivi d'un verbe à la c. suff. M. Cohen ( 1924: 173 ) soulignait qu ' en arabe maghrébin la périphrase "ne s ' emploie, en général, qu' avec une idée de particulière insistance sur le résultat , ou en tête de récit, place où kan "il y avait" figure usuellement. Elle paraît très rare en proposition subordonnée . " En maltais, sans être obligatoire, l a forme est largement répandue et elle fonctionne sur l ' axe temporel comme un passé de deuxième degré dans tous les types de propositions. La négation s ' obtient en ajoutant le morphème discontinu de la négation verbale à l ' auxil iaire.
p
226
Auxiliaires, particules verbales et préverbes
L' antér iorité et l' accompli futur
227
1 . 1 . 1 . En proposition principaLe ou indépendante
1.1 .2. En propositions subordonnées
Pour marquer l ' antérior ité, la périphrase composée de Ikianl + c. suff . est plus fréquemment utilisée que l a c. suff. simple en proposition indépendante ou principale dans le récit, et pas nécessairement en tête de celui-ci, ainsi que dans le discours.
La périphrase verbale est aussi souvent utilisée dans des propositions subordonnées, contrairement à ce que M. Cohen avait constaté pour les dialectes maghrébins. Dans mon corpus sa fréquence est pratiquement la même que dans les propositions principales. Des exemples de la forme composée du passé de deuxième degré ont été relevés dans des relatives , des complé tives, et des subordonnées circonstancielles de cause :
1. Kienu wissewni izda ( O . Calleja 1972: 158) " I ls m' avaient averti cependant" 2. Kontu nsejtuni ? ( ibid. p. 135 ) "Vous m ' av iez oublié ?" 3. Ik;nna sirirna mao-I-mara t60-ul <nous-étions nous-émigrâmes avec-la-femme de-lui> "Nous avions émigré en compagnie de sa femme" 4. Igia s-surmast i l-kblr u k;nna diga tOalllmna l-alfabéttl "Des papiers de l ' examen du GCE "0" Level avaient été vendus à des étudiants" 9. [klm-ba>âlu blcca wa!).eda, i lba!).ar k�llu !).adûlu] ( Stumme 1904 : 38, 1. 20) "Il lui était resté un seul morceau, la mer lui avait tout emporté"
1 . Kul1'i.add beka fuq dawk l-i msejkna l i kienu tilfu 1'i.ajjithom ( O . Calleja 1972: 25 ) "Tout le monde a pleuré sur ces pauvres gens qui avaient perdu la vie" 2. fUt ilu ne1'i.1'i.a l -g1'i.anqbut l i k ien trabbiel u bejn il -1'i.gieg tan-nuééal i ( ibid. p. 47 ) "Moi, je n ' y suis pas allée, parce qu' il était temps ( de partir)" 12. II-cwnÉ:tt k6nu taO -n-nÉ:wl li k6nct °amlit-°::Jm in-nannal 0, 70- 1 ) "Même Tania était descendue ! " 2 . lu kcccÉ:w-l; k6nul <et i ls-chassèrent-Iui ils-étaient> "Et ils l ' avaient chassé ! " 3. Inal;scb l i f;rsi dam l;misâs y c w °::Jsrln sena k�nl <je-pense que peut-être il-dura quinze ou vingt an il-était> "Je pense que peut-être ça avait duré lS ou 20 ans !"
1.2. /ik a n/ + conjugaison suffixale Lorsqu' i l ne s' agit pas d'un récit d' événements présentés comme achevés mais d ' un récit de faits habituels ou envisagés dans leur déroulement, le maltais emploie alors l ' auxiliaire "être" à la c. préf . likUnl devant un verbe à la c. suff. , pour marquer l' antériorité d'un procès par rapport à un autre. Le verbe qui précède dans l ' énoncé est à la c. préf. , accompagné ou non de l' auxiliaire Ik�n/. Je n ' en ai relevé aucun exemple dans les textes écrits, mais cela est lié au choix des textes que j ' ai fait pour ce travai l et non au caractère oral de la périphrase. Il faut noter que la forme se rencontre aussi bien en proposition principale ou indépendante qu' en subordon- nées. Dans ce dernier cas elle est interdite, avec cette valeur d' antér iorité dans le passé, dans les propositions finales ( voir p. 236) 1. Ifi-l-05du km6ni i z-zlngla iml6t dïk [ itkUn) il-l;mIra k;ll-oal 0, 32-4) "Tôt le matin, cette levure avait rempli toute la cuvette" 2. IOal-l-l;abta taO mÉ:yyu dan iz-zarao ikUn twal dak l-érbao p6di u ikOn bÉ:da yiff;rma z-zbOl a sabIha sablhal <pour-le-coup de mai celui -ci l ' orge ' (m. ) ii-est long celui là les-quatre pieds et i l-est i l-commença i l-forme l ' épi ( f . ) belle belle> "Début mai, cette orge était haute de 4 pieds et elle avait commencé à former un très bel épi" 3. Ibnt n6l;u l;s6b-u imma la ikOn wasal iz-zm6nl <j' étais je-prends pensée-lui mais puisque il-est il-arriva le-temps>
»
230
L' antériorité et l ' accompli futur
Auxil iaires , particules verbales et préverbes
"Je m ' occupais de lui , mais puisque le temps ( de la mort ) était arrivé" 4. /k6nu y61;du mal)-I):::>m bl)al irbÎt li ikanu lcstéw id-d�r/ "Ils prenaient avec eux comme des liens qu' ils avaient prépa rés à la maison" 5. /in?attaO l-I):::> b z minn dïk il-Cagna li nktin °amÎltl ( l, 94-5 ) <je-coupe le-pain de celle-là la-pâte que je-suis je-fis> "Je coupais le pain à partir de cette pâte que j' avais faite" 6. /niftakar séwwa [' . . l ikun-émm l-aktar li ik6nu ga bdcw yinsfu/ <je-me-souviens juste [ . . . l il-est-Ià le-plus que i ls-sont déjà i ls-commencèrent ils-sèchent> "Je me souviens bien, [ . . . 1 il Y avait la plupart de ceux ( les fromages) qui avaient déjà commencé à sécher" 7. /m-oandn6-s si nOldu k6nu fi -s-sayf ik6nu lcstéw l-oaPa ikanu °az?u-Oa tayycb/ "Et puis comme ça la prison sera devenue la plus haute insti tution" 4. Nagntiha jumejn onra, u tkun reggnet id-dar (Ebejer 1985: 60 ) <je-donne-elle deux-jours autre, et el le-est ell e-revint la maison> "Je lui donne encore deux jours et elle sera revenue à la maison" 5. /dak k;ll-u li tkün sibt gib-G-I-i/ ( Q ) "Tout ce que tu auras trouvé , apporte-le moi !" ..
...
234
Auxiliaires, particules verbales et préverbes
2.3. Le futur antérieur La pér iphrase avec likanl + c. suff. , dans le discours répé tons-le, permet de marquer l ' antériorité d' un procès par rapport à un autre dans le futur. Ceci implique nécessair�ment que le locuteur envisage que l ' événement prédit avec likilnl + c. suff . est accompli avant un second événement prédit lui aussi. Antériorité et accomplissement sont donc liés : 1. Meta jifta1ï. ü-punent ikun g1ï.adda L -maLtemp ( Aquilina 1972: 523, provo 38) "Vous ne pouvez pas me renvoyer avant que je n ' aie pris mon travail" 3. Ish1n sc-tti-O;m-I-u s1)1n nkanu wasalna sidnci 1 "Quand vas-tu les lui donner 7 Quand nous serons arrivés à Sydney 7 ! " 4 . Ima-yistaO-s mi l-I-k�lma y�rgaO lara cil la ikan iffirma fil? il-kuntrattl " I l ne pourra pas revenir sur sa parole lui, puisqu ' il aura signé le contrat" 5. Initt�ma li taO waray-na yaOmlu si 1).&ga al)y&r imma almtnu inkan °amilt il-k::mtribat t�O-ii <j ' espère que de après-nous ils-font quoi chose mieux mais au-moins je-suis je-fis la-contr ibution de-moi> "J' espère que ceux d' après nous feront quelque chose de mieux mais au moins j' aurai apporté ma contribution" ' 6. lak�ars illi ma-tirrcpctÎ- s li ikan ?al mIn ikan sa?sa d-d::Jméndal <probable que ne-tu-répètes-pas que il-est il-a-dit qui i lest il-demanda la-demande> "Il est probable que tu ne répèteras pas ce qu' aura dit celui qui aura posé la question"
L' antériorité et l ' accompli futur
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7. Idan b1)al mcta w�1)cd yltlao fil? i l-béyt yaOti bi-s-s�? is-sdlam li ikan t�lao minn-ul "Mais je crois qu' i� pourrait te tomber en plein dessus que celui-là ne serait encore pas mort !" 2. Kelma L i tidher bla importanza jista' ikoUha sinjifikat kbir gnal persuna part ikolari Li tkun gnaddiet minn grajja partikolari ( I l -Mument 8. 2. 1987, p. 8 )
<parole que elle-semble sans importance il-peut elle-a signi fication (m. ) grand pour personne particulière que elle-est elle-passa de événement particulier> "Une parole qui paraît sans importance pourrait avoir une grande signification pour une personne en particulier qui serait passée par un événement particulier" 3. /dln tkün l-éwwcl dârba l i l-:Jlimpyidi ikOnu siru f-zcwg payyIzi diffcréntil "Ce serait la première fois que des Olympiades auraient lieu dans deux pays différents" 4. lIssa dan ikOn taO l)arOf ik;lli sâoar ckk l-Îzycd li ikOn k�l/ <maintenant celui-ci il-est de veau j ' ai mois ainsi le-plus que i l-est il-mangea> "Alors ça serait du veau, ça ferait un mois, comme ça, au plus qu' il aurait mangé" 5. Inslb llli cértu tisbihit Illi inkOn warrâbt-°:Jm f -1:JrÎginal taO-l-milti ylst"u jldl)lu f-l-inglÎzI <je-trouve que certain images que je-suis j ' enlevai -elles elles-entrent dans-l' original e l les-peuvent de-le-maltais dans-l ' anglai s> "Je me rends compte que certaines images que j ' aurais enle vées de l ' original en mal tais pourraient passer en anglais"
4 "e l' ne A rt potent l' e I l en Resultativs : ein Vorgang wird aIs in der V[ ergangenheitl vollzogen angenommen, dessen Auswirkung in die G [ egenwart l reicht" .
-
Auxi l iaires, particules verbales et préverbes
238
L' antériorité et l' accompli futur
239
3. Conclusion L' expression pér iphrastique de l ' antériorité dans le passé n' est pas encore obligatoire en maltais, mais il est possible qu' e l l e soit en train de le devenir car, dans mon corpus , les formes périphrastiques représentent presque 80% des énoncés relevés contre 20% avec une c. suff . simple. Cette évolution semble se confirmer par le fait qu' elles ne connaissent pas de restrictions syntaxiques à leur emploi , à l ' inverse de ce que M. Cohen avait constaté pour les autres dialectes arabes. L' accomp li futur, accompagné ou non d ' une valeur d' anté riorité dans le futur, reçoit en maltais une expression propre et quasi exclusive au moyen de la pér iphrase /ikUn/ + c. suff . La comparaison qui a été faite lors de l ' étude des valeurs de la c. suff. (p. 42 sq ) ainsi que celle menée dans ce chapitre, paral l è lement à l ' étude des formes rel evées dans l e corpus, ont montré que la périphrase avait supplanté la c. suff. dans l' expression de l ' accompl i futur . L' une des deux périphrases étudiées , /ikUn/ + c. suff. en l ' occurrence, présente un double fonctionnement selon l ' instan ce de l ' énonciation dans laquelle elle est utilisée. La distri bution de ses valeurs, ainsi que celles de la périphrase avec /k�n/, peut être résumée, dans ses grandes l ignes , de la manière suivante /k�n/ /ikU n/
+
+
c. suff. c. suff.
passé de 2ème degré dans le discours et dans un récit à l ' aoriste. accompl i futur et futur antérieur dans le discours passé de 2ème degré dans un récit au passé d ' habitude.
On peut maintenant avoir une v ision globale du système verbal du maltais par rapport à l ' axe temporel ( compte non tenu des marqueurs facultatifs) :
i nacc ompli
acc omp l i
pa s s é
c . pré f .
c . s u ff .
p r é s e nt
c . pr é f .
c . s u ff .
futur
c . pr é f .
/ikiln/
+
c . s uf f .
Ce tableau montre à l ' évidence que l e système verbal du maltais n' est pas fondé sur une opposition temporelle puisque passé et présent peuvent tous deux être représentés par chacune des deux formes verbales de base. Au futur, il apparaît cependant une dissymétrie, la c. suff . n' étant plus apte seule ( sauf d e rares cas ) à en assurer l ' expression.
VII. LES AUXILIAIRES INCHOATIFS
Remarques préliminaires Le maltais possède un certain nombre d' auxiliaires pour marquer le début d ' un procès, ce que M. Cohen ( 1924: 265 ) rangeait parmi les "notions accessoires du temps" comme la "première tranche de la durée contenue dans le procès" ( ib id. 266 ) . I l ne s ' agit pas de "temps situé" car l ' inchoativité ne situe pas le prédi cat par rapport à un repère chronologique, mais bien plutôt dans une partie, en l' occurrence le début, de la durée définie comme "le laps de temps plus ou moins étendu au cours duquel s' est manifesté le phénomène nommé par le verbe" ( D . Cohen 1989 : 73 ) . L' auxil iaire peut être soit à la c. suff . soit à la c . préf. , mais le verbe auxilié est toujours une c . préf . , ou bien un participe actif s ' i l s'agit des verbes de mouvement et d' attitudes ( voir p. 1 48-50 ) . 1 1. L'auxiliaire /b �da/ "commencer" Le verbe /béda/ a pour sens propre "commencer", il fait par conséquent partie de ces verbes dont le processus d' auxilia risation a consisté en l' intégration de leur sens dans la construct ion périphrastique. I l fonctionne très nettement comme un auxiliaire inchoatif compatible avec tous les verbes sauf, semble-t-il, avec les verbes d ' état. Il peut avoir des sujets animés et inanimés, et il est d ' utilisation très courante par tous les locuteurs. 1 . 1 . L' ordre des termes. Dans une très large proportion l ' auxi liaire précède directement le verbe auxilié, mais il peut
1 Je rappelle que j ' ai relevé un exemple où /béda/ est suivi d' une forme d' inaccompli concomitant à préverbe /?ct-/. Voir p. 129.
242
Auxiliaires, particules verbales et préverbes
arriver que le sujet ou des adverbes viennent s ' i ntercaler entre eux. Voici les deux seuls ex. relevés dans mes corpus : 1 . /wara méyyu glmyu diga yibda z-zarac yisfir/ "Maintenant vous allez aussi vous mettre à abîmer les meu bles ?!" 2. Se nibdew niddub itaw miU- integrità taL -professjoni medika issa wkoU ! (O. Calleja 1972: 89) "Al ors, pour commencer, je ne te ferai pas à manger pendant huit jours" 2. L'auxiliaire /? abad/ "saisir"
Remarques préliminaires I?abadl s ignifie au sens propre "saisir" et peut être uti l isé comme auxi li aire d ' un autre verbe. Il appartient donc à la catégorie des verbes "prendre" susceptibles de s' auxiliar iser dans les langues. Comme auxiliaire, il fonctionne comme un inchoatif. Très souvent il apporte en p lus une nuance de rapidité, de soudaineté ou d ' intensité dans le procès. Nuances qu ' i l possède déjà dans certaines expressions idiomatiques où I? abadl est coordonné directement à un autre verbe par la conjonction lui "et". Il y a perte du sens premier de I? abad/, mais on ne peut pas parler d ' auxil iation puisque les deux verbes ne sont pas en construction asyndétique : 1. lu mb a oad ? abad u t é la?1 <et ensuite i l-a-saisi et i l -part it> 5 "Et puis soudain il est parti,, Aqui lina 0959: 351 ) exp liquait l ' utilisation du verbe "saisir" comme auxi liaire inchoatif par un calque de l ' ital ien. Ceci ne me paraît pas uti l e au moins pour deux raisons. La première est que l ' arabe cl ass iqu e , tout comme certains dial ec tes, connaît des auxi liaires inchoatifs fondés sur des verbes de sens "saisir , prendre, attraper" : I?aoadal pour le classi que et Iodai dans des dialectes maghrébins (Ph. Marçais 1977: 76 ) . Certes aucun n ' a , à ma connaissance, employé le verbe
6 Iqabagal à cette fin, mais les verbes de préhension ont suffisamment souvent servi dans les langues chamito-sémitiques à former des auxil iaires inchoatifs, pour qu' i l soit inutile d'en appeler à l ' italien "prendere". La deuxième raison est que cet auxili aire est aujourd' hui uti lisé en majorité par des gens qui n' ont que peu subi l ' influence de l ' italien. Dans mon corpus, la plupart d' entre eux sont des paysans âgés qui n ' ont que très peu fréquenté l ' école à l ' époque où l ' enseignement y était dispensé en italien et qui ont été fort peu en contact avec des italophones comme ont pu l ' être les ouvriers des docks ou les commerçants par exemple. Tout au plus, le contact de certains avec l ' italien pourrait-il avoir contribué à favoriser l e maintien de I? abad/. I?a badl est à la disposition de tous les locuteurs , mais parmi ceux de "standard" il se rencontre surtout dans quelques tournures expressives où le verbe auxi lié est souvent utilisé dans des contextes emphatiques impliquant une certaine inten sité de l' action, ainsi avec les verbes de sens "pleurer", "rire", "boire", "courir", "donner des coups", " éclabousser", c ités dans les ex. ci -dessous. Le sujet est toujours un animé. 2.1.
1 . 1°1 ? a bdet t i bkil <elle e lle-a-saisi e lle-p leure> "El le s' est mise à pleurer (à chaudes larmes ) " 2. I? abad yi dl)ak dakl < il-a-saisi i l-rit celui-là> "Il s' est mis à rire (aux éclats) celui-là" 3. I?abad y i srJbl "Il s ' est mis à boire ( beaucoup )" 4. Dak ta' l -ewwel rega' qabad Jigri ( O. Call eja 1972: 117)
6
5
Lorsque I? abadl est directement coordonné à un autre verbe par la conjonction lui "et", il peut également signifier "décider" lallG ra Ou ? abad u mar !}dey il-b al)arl "Alors il a décidé d' aller au bord de la mer " .
249
Il faut ajouter que le verbe I?aoadal "prendre" est devenu en maltais Il)al à la 3ème pers. masc . sg. de la c. suff. La forme se confond donc avec les particules de l ' optatif et du futur qui sont homonymes. L' homophonie à une seule personne d u paradigme n e suffit sans doute pas à expliquer l e choix du verbe I? abad/, mais il n' est pas impossible qu ' i l faille en tenir compte.
250
"Celui du premier s ' est remi s à courir ( vite ) " 5 . k ien s e jaqbad jag1ï.ti biex je1ï.Les W u nifsu ( Micallef 1988: 11) à-lui il-se-libère il-donne pour "Il allait se mettre à donner des coups ( forts) pour se l ibérer lui-même" 6. I?Is-ni ?badt incaflas il-pycinui "C' est comme si je me mettais à massacrer le p iano" C' est parmi la population d' origine vil lageoise que l ' auxiliaire I?abadl est le plus répandu. Je dis bien d' origine villageoise, car je l ' ai aussi bien entendu chez des paysans de Malte et de Gozo que chez un écrivain célèbre originaire de Dingli mais vivant depuis de nombreuses années entre Sl iema et l' Angleterre, chez une directrice d ' école que chez un joueur de footbal l . Il est alors compatible avec un bien plus grand nombre de verbes (même celui signifiant "commencer", ex. 7 ) , et les nuances de rapidité et d ' intensité ne sont plus toujours discernables. Par contre, la compatibil ité avec un sujet inanimé ne paraît pas encore tout à fait réal isée : je n ' en ai relevé qu' un seul exemple avec un réservoir d ' eau ( ex. 1 0 ) . L a pression d u parler "standard" prestigieux paraît impor tante sur cet auxiliaire qui ne semble pas avoir une connota tion très valorisante socialement . Plus d ' une fois dans mes enregistrements je n ' en ai entendu que la première syllabe, vite arrêtée et reprise par IbÉda/, et les occurrences de I?abadl se limitent à une trentaine. Les textes recueillis par Stumme ( 1 904 ) sont, par contre, beaucoup plus riches de ce point de vue . On remarquera ( ex. 5) que auxiliant et auxilié peuvent être séparés par le sujet. Les valeurs des c. suff. et préf. restent les mêmes que pour l ' auxil iaire précédent IbÉda/. El les peuvent, en principe, être auxil iées par les mêmes auxi li aires que IbÉda/. L' auxi liaire n' est jamais apparu à l' impératif dans mon corpus, ni après le préverbe du concomitant I?ctl. 2.2.
1. IOal-I-Éwwd li ?badt nal;dcml <pour-le-premier que j ' ai -saisi je-travaille> "Pour la première fois que je me suis mis à travai ller"
251
Les auxiliaires inchoatifs
Auxi liaires , particules verbales et préverbes
2. I?badt inpingil <j ' ai -saisi je-peins> "Je me suis mis à peindre" e 1904: 40 , 1. 34) 3. [>abat ja>def usiefer rt>u] ( Stumm i> sur-lu om k �m j ifla!} ] ( Stumme 1904 : 39 ,
1.
27 )
<et-il-jeta i l-donne-eux combien il-est-fort> "Et il s' est mis à les battre de toutes ses forces" 6. [u-rama:! j-narrek -ro : su ] <et i l-jeta i l-bouge tête-lui> "Et il s' est mis à bouger la tête" ( le veau ) "It started moving its head" Trois jeunes locuteurs de "standard" ri ", -' i fférents vil la ges et vil les de Malte, m' ont également fourni une expression, très idiomatique et très fréquente selon eux, où c' est Iré mal qui est employé comme auxil iaire inchoatif de préférence aux autres : 7. Iréma y i doi/ "Il s' est mis à jurer" ( comme un charretier ! ) 1 0
255
1 . Ipcrcz É mpyu t ;!}r�g gurnata sabÎ!}a t ifta!} t a Omd mâ lta taO gmgl! <par-exemple ell e-sort journée belle elle-ouvre e l le-fait Malte de beauté> "Par exemple une belle journée s' annonce, Malte se met à être belle" L' auxiliaire apparaît toutefois un peu moins rarement dans les textes recueillis par Stumme ( 1904) aussi bien dans ses corpus villageois que ceux en "Mischdialekt" . If éta!}1 y est uti lisé avec un sujet inanimé ou animal : 2. [i lgardarûn f éta!} j � li wiba >ba > ] ( p . 40, 1 . 19-20 ) "Le chaudron s' est mis à boui llir et à bouil lonner" 3. If é t!}u j i gru ] (p. 59, 1. 20) "Ils se mirent à courir" ( les hérissons ) Les jeunes locuteurs de "standard" d isent avoir une connaissance passive de l ' auxil iaire mais ne jamais l ' ut iliser. Pour eux, ce verbe fait très "poétique" et precieux, mais il semble avoir été populaire dans la l ittérature orale.
4. L'auxiliaire /f étal)/ "ouvrir"
s.
Il serait possible de ranger cet auxi liaire dans la classe des verbes susceptibles de s ' auxiliar iser par métaphore, mais on peut aussi en retenir l ' idée abstraite de mouvement liée à l' action nommée par le verbe. Suivi d ' un verbe à la c. préf . , If éta!}1 est aussi un auxi liaire inchoatif. I l est d ' un emploi très peu courant à l ' heure actuelle. Je n ' en ai relevé qu'un seul exemple chez un écrivain originaire de Dingli :
Dans le dictionnaire de Busutt i l ( 1981 : 338 ) , il est fait mention à l ' article sur ce verbe de mouvement de son emploi comme auxiliaire i nchoatif "titLaq timxi, to begin to walk". Comme il n' est jamais apparu ainsi dans mes corpus, j ' ai interrogé plusieurs informateurs pour lesquels l ' emploi de It é la? 1 dans ce sens est très rare. Ils ont précisé qu ' i l ne pouvait auxilier qu ' un verbe utilisé intransitivement, avec des sujets susceptibles de mouvement. J ' en ai obtenu deux exemples avec le même verbe auxilié : Il). adcml "travai l ler" :
10 Les Maltais se prêtent la réputation de jurer beaucoup et très grossièrement. L ' emploi de cet auxiliaire n ' est peut-être pas anodin. Mais on trouve simplement chez Stumme ( 1904 : 25 , 1. 2) : [b é da j i d3eI l "il s' est mis à jurer ".
L'auxiliaire /té la?/ "partir"
1 . li l-m â gna t é Pct t a!}dcml "La machine s ' est mise à marcher" 2. lil-kar ;cca t é Pct t a!}dcml "La voiture s ' est mise à marcher"
-
256
Auxi l iaires, particules verbales et préverbes
Dans le recueil de proverbes publié par Aquilina ( 1972 ) , on relève la même périphrase dans laquelle Itéla?1 est traduit par son sens propre de "partir" , bien que le sujet soit suscep tible de mouvement et que le verbe soit intransitif. Les critè res énoncés par mes informateurs ne sont donc pas toujours valables, et il est probable que la valeur d' inchoatif ne fonc tionne que dans quelques expressions particulières, peut-être uniquement avec un auxilié qui est aussi un verbe de mouvement et dans les circonstances indiquées par les informateurs : l1 3. BufuLa, meta kieL nemusa u xeba ', farfar gwienhu, koLLu fernan teLaq ignanni (p. 439, provo 14) lr "The wren when it ate up a grub and had enough, it flapped its wing and, ful l of happiness, f lew away singing,, 13
6 . L'auxiliaire /J:i abat/ "entrer en collision, frapper" Le verbe signifie en outre "survenir, avoir l ieu" "al ler (bien ou ma! )" ; "affecter ( en phrase négative)" ( Aqui l ina 1987 : 465 ) . Dans les deux sens mentionnés dans le titre de ce paragraphe on trouve aussi une idée de mouvement vers quelque chose.
11
· S L C . L' orthographe correcte est "gwienu"
. ' "Nemusa" slgm' f l' e b len " un moustique" et non "un asticot" ( grub ) . Dans ses traductions anglaises, Aquil ina s' attache plus à l' esprit qu'à la lettre du texte maltais . 1 3 La traduction est victime d ' une coqui l le. Celle qui suit ce proverbe donne "began to sing" , ce qui pourrait faire croire que "telaq" y est bien un auxiliaire inchoatif. Heureusement, elle peut être facilement rétablie. Aqui l ina cite également une deuxième variante du proverbe "Buful a kiel nemusa, farfar gwienhu (sic) u beda ignanni". La traduction reprend inté gralement celle de la première vari ante qui était beaucoup plus longue, et "beda ignanni" est rendu par "flew away singing" , ce qui est tout à fait impossible, "beda" ne voulant dire que " commencer". On peut donc rétabl ir à bon droit "flew away singing" pour la première variante. 12
Les auxiliaires inchoatifs
257
Comme auxiliaire inchoatif, Il)abatl est surtout employé à la C. suff . , suivi d ' un préverbe de futur et d ' un verbe à la C . préf. , ou bien d ' un p articipe actif pour les verbes de mouve ment et d' attitudes. 1 Le sujet est toujours un animé. J ' en ai relevé des exemples en abondance dans le roman de Friggieri ( 1986) dont la "pureté" grammaticale de la langue est réputée. Mais la périphrase n ' est jamais apparue dans des corpus oraux, et selon mon informatrice de La Valette, si jamais cela se produisait, le locuteur serait immédiatement classé comme pédant. En fait, le syntagme est réservé à la littérature écrite, dans les passages narratifs . A la différence des autres auxil iaires inchoatifs, Il)âbatl semble impliquer , dans cette construction, non un début de procès qui va se prolonger, mais plutôt le début d ' un procès qui avorte : 1. KarLu nabat se jidnak bis-ser jetà zejda ta' L -uffiéjaL u biL-mistoqsija, izda razzan L H u nnifsu kemm seta' (p. 66) "Charles s' aperçut qu' il commençait à être en train d' élever de nouveau trop la voix"
Il faut signaler, d' après les explications qu' en donne Aquilina dans son dictionnaire, que ce verbe semble fonctionner comme une marque d' antériorité du procès énoncé par le verbe qui le suit par rapport à un autre procès dans l ' énoncé. Voici un des exemples, jugés eux auss i comme très archaïques, qui illustrent l' article :
15 Le maltais a probablement hérité de la forme dialectale /hasala/, qualifiée de "défectueuse" par Beaussier ( 1958 : 282 ) , puisque l a vélaire fricative sonore est toujours passée à 0 en maltais "standard" à l' initiale.
Les auxiliaires inchoatifs
259
2. la jansel idannal xi naga f'rasu ma tnennihieLu b'xejn "If he gets something into his he ad you won ' t talk him out of it" 8. L'auxiliaire /sâr/ "devenir ; avoir lieu ; cuire"
Connu au Maghreb sous la forme /f?âf/ ( Ph. Marçais 1977 : 77 ) comme auxiliaire inchoatif, /sâr/ "devenir" , que l ' on peut classer avec les auxiliaires de sens "être" , remplit également cette fonction en maltais. Il implique de surcroît nécessaire ment le passage d ' un état à un autre, valeur qu' il possède comme verbe "plein" , au point que c ' est aussi l ' aboutissement d' un processus qui est souligné autant que sa mise en œuvre. Dans mon corpus, son emploi est toutefois assez réduit il n' auxilie couramment que deux verbes : lui-même lorsqu ' i l a le sens de "avoir lieu" et le verbe /yaf/ "savoir ", soit deux verbes qu' on pourrait classer dans la catégorie des verbes d' état et des déponents-internes. La valeur d' inchoatif semble effectivement présente lorsque /sâr/ s ' auxilie lui-même ( l e seul ex. est avec un sujet inanimé ) o u lorsqu' il est à la c . préf. quand il auxilie /yaf/ : 1. /izda s�rct issIr uk;ll kwhi f -kull ff:sta taO-1-villaggi) 6 "Mais elle (la coutume) se mit à avoir lieu aussi dans presque toutes les fêtes des villages" 2. dawk l i jixtiequ jsiru jafu kif japprezzaw l -agnsafar ( Sul tana et al ii 1979 : 2 ) "Je souhaitais que la nuit tombe" "et maintenant j' en suis venu à en avoir peur ! " 8 . Int ukoL L gejt fix-xejn bhaLna, f'ko L L ox sirt t ixbahna (Es. 14/10) "Toi aussi tu es faible comme nous, en tout, tu t ' es mis à nous ressembler" 9. NitL a ' sa fuq qéaéet is-shab, insir nixbah l i L -AL L a l -Chol i (Es. 14/10 ) <je-monte jusque sur sommets les-nuages, je-deviens je-res semble à-le-Dieu le-Haut> "Je monterai jusqu ' au sommet des nuages, et je me mettrai à ressembler au Très-Haut" 10. u Danjel sar jifhem id-dehriet u L -holm koL Lu ( On. 1117) <et Daniel il-devint il-comprend les-visions et le-rêve tout lui> "Et Daniel s ' est mis à comprendre les visions et tout le rêve"
Il faut signaler que l' aux iliaire Isarl est utilisé de mamere moins restreinte dans la traduction de la Bible. Un relevé effectué dans Esaïe et Daniel17 fait apparaître quatre autres verbes auxiliés : Istkérrahl "détester" Ibézao/ "avoir peur" , lylsbal).1 "ressembler", Iféoc'ml "comprendre", verbes que l ' on peut classer également dans la catégorie des déponents internes. Pour les deux premiers, mon informatrice de La Valette a préféré une traduction anglaise par "1 came to", mais les deux derniers ont été rendus par un équivalent de "se mettre à".
Enfin, une locutrice de Mgarr ( Malte ) ( enregistrée au cours de l' été 1990) âgée de 90 ans a employé cet auxiliaire avec le verbe Ii)abbl "aimer " . Il conviendrait d' ailleurs de vérifier quelle est l ' extension réel le de l ' utilisation de Isarl dans les dialectes :
6. sirt nistkerrhu L -bhur ( Es . 1113) <je-devi ns je-déteste-l ui l ' encens>
9. D'autres inchoatifs ?
17 Un dépouillement d' Esdras et Nehémie a aussi été effectué. Isarl n ' y est employé qu' avec le verbe Iyafl "savoir".
11. I[as] k�n [ sor ii)ubb-a ll
"Parce qu' i l s' était mis à l' aimer"
9.1. Deux autres verbes I?aml "se lever" et Isébal).1 "poindre" ont été présentés par Aquilina 0979: 99-100 et 1959:344) comme des inchoatifs. Voici les seuls exemples qu' i l donne : "qamet tghid "she began to say" et "Zayd sebafi yidfiak ( rayyien ) "Zayd started laughing (feeling tired) from the very morning" . " Pour ce dernier, on y sent nettement que Isébal)1 n'a pas perdu
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Les auxiliaires inchoatifs
Auxil iaires, particules verbales et préverbes
beaucoup de son sens propre. D ' après mes jeunes informateurs de "standard" , une traduction par "il s' est levé le matin en riant" leur paraîtrait plus adéquate, ce qui met en doute la valeur d' auxil iaire inchoatif de /sébal)./ au moins chez la jeune génération, qui n'en a même plus une connaissance passive. /sébal)./ n' est pas apparu avec le sens de "se mettre à" dans mes corpus. Par contre, j'a i obtenu de ces mêmes informateurs une expression idiomatique où /sébal)./ marque non pas l' i nchoativi té, mais l' imminence lorsqu' il est suivi d'un verbe à la c. préf. avec ou sans préverbe de futur : 1. /sébal) sc-yitlaO-I-i/ ( Q ) "J' étais sur le point de perdre mon sang-froid", ou "il a failli me faire perdre mon sang-froid" 2. /yckk yisbal) yitlao-I-i inkisscr kul-ma awn/ ( Q ) <si il -point il-monte-à-moi je-casse tout-que ici> "S' i l me fait perdre mon sang-froid, je casse tout ce qu' i l y a ici" ( c' est-à-dire que je suis sur le point de le perdre)
En ce qui concerne /?am/, bien connu en dialectologie maghrébine comme auxiliaire inchoatif (Ph. Marçais 1977: 76 ) , tous mes informateurs de "standard" o u de "dialectal" rejettent l ' interprétation qu ' en donne Aquilina et pour eux, /?am/ n' est pas un inchoatif en maltais et il conserve toujours son sens propre. Les deux ex. que j ' ai relevés dans mon corpus de I?am/ directement suivi d'un verbe à la conj. préf. ont été unaniment traduits par "se lever" , tout comme l' ex. forgé par Aquilina. Dans l ' ex. 3, le second verbe a valeur de but ( comme nous l' avons déjà vu p. 94) alors que dans l ' ex . 4 il modifie la valeur sémantique du premier verbe, à la manière d ' un adverbe 3. I?:)mt n ispél lil <je-me-levai j' épelle> "Je me suis levé pour épeler" 4. /u n?um nigri/ <et je-me-lève je-cours> "Et je me lève tout à coup"
9.2. Mon informatrice de La Valette m' a dit avoir entendu dans la bouche de vieux vil lageois, le verbe Il)asadl "moissonner" employé comme auxi li aire inchoatif et m' a forgé l ' ex. suivant :
263
1. Iyal)sad ikantal ( Q ) "Il se met à chanter"
Ne l ' ayant jamais entendu ou lu, j ' ai demandé à mes inter locuteurs, lors de mon dernier séjour à Malte , s' ils connais saient cet emploi. Toutes les réponses ont été négatives. Mais il me faudra encore enquêter. Je ne mentionne donc ce verbe que par souci de ne rien omettre, avec beaucoup de précautions toutefois puisque mon informatrice dit ne pas l ' utiliser el le même. 10. Conclusion Le maltais connaît huit auxiliaires ( sûrs) marquant l ' inchoa tivité d ' un procès. Ils n ' ont pas tous le même statut dans la langue. Voici , en résumé, les emplois de chacun d ' entre eux. /béda/, de sens premier "commencer" , est le plus fréquem ment utilisé par tous les locuteurs et s ' ut ilise avec toutes sortes de verbes processifs, à l ' oral comme à l ' écrit, que le sujet soit animé ou non . Il semble que dans une partie de ses emplois l' amorce d ' un développement comme simple marque d'une articulation du discours soit en cours , associée à une idée de durée. On a noté qu' i l existe peut-être une différence entre concomitant et non concomitant pour quelques verbes de mouve ment, marquée par l ' emploi du participe actif après l ' auxiliai re, pour le concomitant. A l ' impératif, auxiliant et auxilié sont au mode impérat if. Deux autres valeurs modales ont en outre été relevées celle d ' intensité lorsque l ' auxi liaire est situé après le verbe auxi lié, celle d' indécision dans des phrases interrogatives. Cette dernière n' est pas apparue dans mon corpus contemporain. /?abad/ est d'un emploi plus réduit comme aux il iaire inchoatif et semble pâtir d'un statut inférieur du point de vue sociolinguistique. Il est le plus souvent accompagné d'une nuance de rapidité ou d' intensité dans la mise en œuvre du procès. Dans le parler "standard" il ne paraît fonctionner qu'avec un petit nombre de verbes et toujours avec un sujet animé. Dans les parlers vil lageois, il peut au contraire entrer en combinaison avec beaucoup plus de verbes. Deux autres valeurs modales peuvent être associées à cet auxiliaire : celle de facil ité du procès et celle d ' indécision dans une phrase
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Auxil iaires, particules verbales et préverbes
interrogative. Toutes deux sont vivantes dans les dialectes contemporains. Tous les autres auxiliaires inchoatifs sont d ' un emploi rare. /r�ma/ "jeter" n ' est apparu qu' à la c. suff. , chez des locuteurs âgés de Gozo, et une fois dans un récit pour enfants. Il est lui aussi accompagné d ' une nuance de rapidité et d' intensité. /f�taQ/ "ouvrir" est aujourd' hui perçu comme "poétique". /t�la?/ "partir", dont j ' ai dû provoquer l' emploi par des questions, ne s'utilise qu' avec des sujets susceptibles de mouvement, donc sans contradiction avec son sens plein. /habat/ "frapper" semble être d ' un usage exclusivement litté r�ire dans les passages narratifs . /Dascl/ "survenir" n ' a été relevé que dans deux exemples l ittéraires. Enfin /sar/ "deve nir" n' est employé , de manière courante, qu' avec deux verbes : lui-même quand il signifie "avoir lieu" et /yaf/ "savoir " . Avec ce dernier, la périphrase, lorsque /sar/ est à la c. suff . , semble avoir acquis une valeur aspectuelle d' accompli .
VIII. LES AUXILIAIRES DE CONTINUITE DU PRO CES
Remarques préliminaires M. Cohen ( 1924 ) a consacré un chap. particulier aux "notions accessoires du temps" qui "peuvent soit situer l' action dans une tranche minime de temps, soit définir un mode d' accomplis sement qui implique une relation avec la durée. " ( ib id. 265) C' est dans cette catégorie qu' i l classait la notion de ""conti nuer à" : tranche centrale d ' un procès envisagé dans la durée de son développement" ( ibid. 266 ) . Il faut ajouter, car ceci a son importance pour le maltais qui connaît également une subdivision durative de l ' accompli et de l ' inaccompli ( voir p. 153-72 ) , que la notion de "continuer à" implique nécessaire ment que le procès décrit par le verbe auxilié a déjà commencé avant le moment où est énoncée la périphrase, ce qui n' est pas le cas pour l' accompli et l ' inaccompli duratifs. Le maltais connaît tro is auxiliaires principaux pour exprimer ce "temps accessoire" . Le premier, /ba?ao/, est bien connu au Maghreb (M. Cohen 1924 : 269) ; les deux autr � s ont été formés à partir de verbes d' origine italienne /k)mpla/ et /iss;kta/. Aucun d' entre eux ne montre encore la moindre tendance à devenir invariable, à l ' inverse de ce que M. Cohen (1924 : 269) soul ignait pour /baqa/ dans les dialectes arabes. 1. L'auxi liaire /ba ?a o / /ba?ao/ au sens propre signifie "rester". Il provient de la racine arabe BQY à troisième radicale semi-vocalique, mais il a été réinterprété en maltais comme un verbe à ancienne pharyn gale fricative sonore ( Aquilina 1987 : 75 ) , comme le montre, p �r exemple, la 3ème pers. pl. de la c. suff. : /ba?Ou/ (prononcee [ba?aw ] ) et non */b?�w/ comme les verbes à 3ème radicale semi -voyelle. /ba?ao/ peut être à la c. suff. ou à la c. préf . , mais le verbe auxilié ne peut être qu' une c . préf . , ou bien un parti cipe actif s ' il s ' agit des verbes de mouvement et d' attitudes dont la liste figure p. 134-5. /
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Auxiliaires, particules verbales et préverbes
Seuls les verbes processifs peuvent être auxiliés par Ib a?aOI, mais il n'y a pas d' autres restrictions d' emploi pour cet auxiliaire, qui est de loin le plus utilisé des trois. Le sujet peut aussi bien être animé qu' inanimé. 1.1. Verbes autres que ceux de mouvement et d' attitudes 1.1.1. Lorsque Ib a?aOI est à la c. suff. , la périphrase a valeurs habituelles de l ' accompli : parfait ou aoriste.
les
1. limb aoad b?ayt nfktcb il-p:Jczfyya rcg:JI �ri °bmr-i kbll-ul <ensuite je-restai j' écris la-poésie régulier vie (m. )-moi tout-lui> "Puis j'ai continué à écrire de la poésie régulièrement toute ma vie" 2. [lÔ ba 'a jIgri] ( Stumme 1904: 59, 1 . 21 ) "Lui, il a continué à courir" 3. /l).afna nj;)s ba?Ou yistkcrra-l) dan ir-raccéttl "Puis après la guerre, ils avaient continué à moudre encore"
1.1.3. Lorsque Iba?aOI se trouve à la c. préf. , l' opposition formelle entre inaccompli général et inaccompli concomitant n' opère plus , car cet auxiliaire n' admet pas la particule de concomitance pour lui-même ou le verbe auxilié. La c. préf. peut donc assumer les deux valeurs ainsi que celles de futur vague et de modal. Ib a?aOI peut être auxilié par un auxiliaire modal.
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1. L-gnagna taé-é irku wanedha tibqa' tidwi (O. Calleja 1972: 39) "Seul, le tumulte du cirque continue à faire de l' écho" , , 2. Infb?aO nérgaO lara lcyn il-vcrzy:Jniyy�t taO ?abcli <je-reste je-reviens en-arrière vers les-versions de avant> "Je continue de revenir sur les anciennes versions" 3. L -ideat godda L i jibqgnu jissorprendu kemm l i L L-partitarji tagnna u nafna aktar l iLL-avversarji ( IL -Mument 16-2-1987, p. 6) "Les idées nouvelles qui continueront de surprendre nos partisans et encore plus nos adversaires" 4. lu nfstaO nf b?aO niftakar-°:Jm sa lluml <et je-peux je-reste je-rne-souviens-eux jusque aujourd' hui> "Et je peux continuer à m'en souvenir jusqu' à aujourd' hui" 5. gnandu jibqa' jingnata l iLhom (Esd. 6/9) "Il doit continuer à leur être donné" 6. lylb?aO yIsr:Jb s sa-yigrI-I-ul " S ' il continue de boire, que va-t-il lui arriver ? " 1.1.4. L'auxiliaire peut être précédé d'une particule de futur:
1. lu ckk sc-nib?Ou n°:Jdda-°:Jml <et ainsi FUT-nous-continuons nous-comptons-eux> "Et comme ça,� nous allons continuer à les compter" Ib a?aOI, à la c. préf. , précédé de l ' auxiliaire Ik�n/, peut être utilisé pour exprimer l' imparfait ou le passé d' habi tude. Aucun exemple de ce type n' est apparu dans mon corpus. Mon informatrice de La Valette m' a forgé l ' exemple suivant :
1.1.5.
1 . Ik�nu ylb?Ou y�klul " Ils continuaient de manger"
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1.1.6. La forme d' impératif n' est apparue que dans des phrases
1 . 2.2. Lorsque l' auxiliaire est à l' impératif, l' auxilié n' en demeure pas moins à la forme participiale, alors qu' il était lui aussi à l' impératif pour les autres verbes :
1. ibqa ' ftakarhu L i (Ne. 5/19) "Continue à me le rappeler ! " 2 . IÎb?aO kull ( Q ) "Continue de manger ! "
1 . Imma ibqgnu mexjin, sinjuri (O. Calleja 1972: 37) <mais restez marchant (pl o ) , messieurs> "Mais continuez de marcher, messieurs ! " 2. Ejja, ibqa ' gnaddej ( ibid. p . 30 ) "Va-t-en, continue ton chemin ! " 3. lu kIf wasal ins;mma ?al-I-u i b?aO t6laol <et comment il-arriva enfin il-a-dit-à-lui continue montant> "Et en arrivant, enfin, il lui a dit : "Continue à monter !"
relevées dans la Bible. Mon informatrice en a forgé quelques autres exemples . Le verbe auxilié est lui aussi à l' impératif :
1.2. Verbes d e mouvement e t d'attitudes
Lorsqu ' on veut exprimer la continuité d'un procès avec ce type de verbes, c' est, généralement, le participe actif du verbe auxilié qui est utilisé après l' auxiliaire Iba?aOI quelle que soit sa conjugaison 1.2.1.
1. limb aoad ba?aO séyyer uk; ll fi-t-t arf taO m� ltal <ensuite il-continua allant aussi dans-l' extrémité de Malte> "Puis il continua d' aller jusqu' au bout de Malte" 2. lil-patr::Jl b5ts k6nu b a?Ou tdOIn cal fi:i?1 "Les bateaux patrouilleurs avaient continué à monter vers en haut" 3. Fredu jibqa' sajjem (O. Calleja 1972: 49) "Fred continue de jeûner" 4. IOas ma-stayn6-s n ib?Ou seyyrln °ekk al).nal "Parce que nous ne pouvions pas continuer à avancer ainsi, nous" 5. Ise-y i b?aO séyyerl "Il va continuer d' avancer" 6. lu t ifd régaO ba?aO t61ao fi]? is-si ggul ( Q ) <et l' enfant il-revint il-resta montant sur la-chaise> "Et l' enfant a recontinué à monter sur la chaise !" 7. Ik6nu yib?Ou ri?dlnl (Q) "Et ainsi vous avez continué à accroître les péchés d ' Israë l "
L a continuité d u procès
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Une autre différence avec l ' auxili aire /ba?ao/ est que /ik;mpli/ peut être précédé d ' une particule de concomitant. Je n ' en ai toutefois relevé qu 'un seul exemple ( ex. 4 ci-dessous ) , 2 . /m-oandék-s taO-I-famÎlya l i bmpléw yal).dm6-o8m dawn/ "Tu n ' as pas des gens de ta famille qui ont continué à en fabriquer ?" 3. i l -muzika tkompl i tnewwan (O. Calleja 1972: 1 0 ) "La musique continue à piailler" 4. il-pop l u fehem u qed ikompl i jifhem hekk kif ( I l -Mument 8.2. 1987, p . 6) il -comprend il-continue en-train et il-comprit "Le peuple a compris et il est en train de continuer à comprendre ainsi comment . . . " taO-I5. /oal6s k6ku k6nu ik;mplu izIdu mao-I-kull�na sablha . lcggéndi li °ando8m il-gzéyycr maltIn/ <parce-que si ils-étaient ils-continuent ils-ajoutent avec l es-îles chez-elles la-col lection bel le de-les-légendes que maltaises> "Parce qu' autrement elles auraient continué d' augmenter l a belle collection de légendes que possèdent les î l es maltaises" 6. /mé la l).a-ik;mpli ya?bad sbnd ir-r6h/ "Alors il continue (je feu) de prendre selon le vent" 7. /?�Iu li mOus sc-ik;mplu yaOtu izycd bnccssy::miyy6t/ ils-donnent FUT-ils-continuent ne-lui-pas que "Ils ont dit qu' ils n' allaient pas continuer à faire plus de concessions" 8. kompl u isimgnu din grajjieti ( O . Calleja 1972 : 158 ) "Continuez d ' écouter mes aventures !" 9. imma jkompl i sejjer wara l -mument tat-tandit ( Borg 1988: 86) <mais il-continue allant après le-moment de-le-parler> "Mais cela se prolonge après le moment de l ' énonciation" 10. se jkompl i tiela' sa fuq nett (O. Cal leja 1972: 123 ) "Il continuera de monter jusqu ' en haut"
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3. L'auxiliaire /iss:l kta/ liss8ktal provient du verbe sici lien siquitari ( Aqui l ina 1990: 1358) dont les sens sont "suivre, continuer" et dont seul le second a été conservé en maltai s . Il est, dans mon corpus, d ' un emploi très rare. Je n ' en ai rel evé que quatre exemples, tous à chez un aumônier de la c . suff. et avec un sujet animé Hal-Qormi , chez le romancier Friggieri et dans le journal Il -Mument. Il est également employé dans la Bible, il y en a deux exemples dans la traduction d' Esaïe, aux c. suff. comme préf. Il est considéré comme archaïque et préci eux par mon informatrice de La Valette. 1. liss8kta yfsocd dun lc:m�rd::ll "Et Dun Leonardo a continué de prouver" 2. u ssokta miexi ftit 'il quddiem minnha ( Friggieri , 1986: 139 ) <et il-continua marchant un-peu à devant de-el le> "Et il a continué à marcher devant elle" 3. issokta jgl'i id is-Sur Mifsud ( Il -Mument 15 . 2 . 1987, p. 14) "Monsieur Mifsud poursuivit" L' autre exemple de la presse est aussi avec le verbe " dire " . 4. I l -Mulej issokta jkel lem l i l Al'iaz u jgl'iidlu ( Es . 7/1 0 ) "Le Seigneur continua à parler à Akhaz et lui dit" 5. u gl'iad n issokta nzid kontra D imon (Es. 15/9) <et encore je-continue j' ajoute contre Dimôn> "Et je continuerai d' ajouter ( aux malheurs de) Dimôn"
4. L' auxiliaire /z�d/ "ajouter" Il est généralement présenté comme pouvant fonctionner comme auxiliaire de tranche centrale du procès. En fait, son utili sa tion est très réduite, au moins en maltais "standard" , puis qu' i l ne fonctionne, dans son util isation la plus courante, qu' avec des sujets animés et le verbe "dire" . Mon informatrice de La Valette n ' a pu en imaginer d' autres emplois. Les seuls ex. que j ' ai rencontrés proviennent de la presse. En voici un :
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La continuité du procès
Auxiliaires, particules verbales et préverbes
l l iem ( I l -Mument 1 . Dan ifisser, zied jgl'ii d i L -kel p. 2 ) ur> " J ' ai cessé de dormir" s.
Conclusion
du proc ès, tout en étan t Les auxi liair es de cont inuat ion ' en prés ente nt pas moin s des synonymes sur le plan sémantiqu e, n ité . diffé renc es de fonc tionnement et de vital e�t le plu: répa nd� de aO/, Ib�? eux, e entr Le prem ier d' e macc ompl l conc omit ant tous , mais l ' oppo sitio n formelle entr er que pour les verb es de et non conc omit ant ne semb le fonc tionn son sens de "con tinue r. à mouvement. La périp hras e verb ale perd pas réus sir à faire "ne faire quelq ue chos e" au prof it de tion port ent sur le néga la quel que chos e" si les élém ents de verbe auxil ié. ant et i l est surto ut Ik8mpl al est d' usage moin s cour de l ' écrit . A l ' inver se de l ' apanage du parle r "stan dard " et
1 Sic. L ' orthographe correcte est " ignid" après une consonne.
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Auxiliaires, particules verbales et préverbes
Iba.?aO/, l ' opposition inaccompl i concomitant - non concomitant fonctionne pour tous les types de verbes auxiliés. Quant à liss;kta/, son emploi est très rare et archaïsant mais il ne semble pas réservé à quelques verbes particuliers. Par contre, son utilisation avec des sujets inanimés ne paraît pas possible. Un dernier auxiliaire Iz�dl "ajouter" ne s ' utilise, de manière courante en "standard" , qu' avec l e verbe lioIdl "il dit". Tout autre verbe paraît incongru au regard du langage quotidien. Cependant, i l apparaît de manière moins restreinte dans la l ittérature et en dialectal , au moins chez les locu teurs âgés. I l serait intéressant de pouvoir pousser l ' enquête sur le degré de la vitalité de cette forme ail leurs qu' en maltais "standard".
IX. L'AUXILIAIRE D' ITERATIF /r�ga'/
Remarques préliminaires En mal tais, comme dans d ' autres dialectes arabes surtout orientaux , mais aussi maghrébins, 1 c' est le verbe Ir�gaOI "revenir" qui sert d ' auxiliaire pour exprimer qu' un procès ou un état s' est déjà produit et se répète, une ou plusieurs fois. Il est important d ' insister sur la notion de "déjà produit", afin de bien souligner l a différence qui existe avec l ' accompli et l ' inaccompli duratifs décrits au chap. II ( p . 153-72) et qui eux n' impliquent nullement que le procès qui dure (ou se répète) a déjà eu lieu. Nous avons d ' ai l leurs vu que l ' auxi l iaire du duratif pouvait auxil ier l ' auxiliaire d' itératif. Au sens propre Ir�ga ° 1 signifie donc "revenir " , mais i l est d e plus e n plus rarement utilisé dans c e sens à l' heure actuelle sans être accompagné de la particule IIOral "en arrière" : 1. Ima-n:;gOO-s IOral "Ils ne sont pas revenus" Aussi loin que la documentation nous permet de remonter, le maltais connaît cet auxil iaire. On le trouve par exemple dans les dialogues de De Soldanis ( 1755 ) 2. rgajna L tqajna ( n ° VII, p. 122) <nous-revînmes nous-nous-rencontrâmes> "Nous nous sommes rencontrés de nouveau"
1 D. Cohen se souvient l ' avoir entendu en Tunisie. tion personnelle.
Communica
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Auxilia ires, particules verbales et préverbes
1. L'ordre des termes Dans la quasi-totalité des exemples relevés, Ir�gaOI précède directement le verbe auxi l ié, mais ils peuvent parfois être séparés par leur sujet : 1. Isak�mm ma-yinbidfI -s il-gv�rn u y�rgaO k61bs imGU <jusqu' à-ce-que ne-i l-est-changé-pas le-gouvernement et il revient tout il -meurt> "Jusqu'à ce que le gouvernement ne soit changé et que tout ne remeure" 2. limb�oad t�rgaO an na ta°tI-ni bicca �I;na k6nna nOidG-I-oa f�rsal 0, 88-90) <ensuite e lle-revient Anna elle-donne-moi morceau (f. ) nous nous-étions nous-disons-à-elle planche> "Puis Anna me redonnait un truc que nous appelions une planche"
2. Les compatibilités de /r �gaD/ Ir�gaOI ne connaît aucune restriction d' emploi, il s ' utilise aussi bien avec des sujets animés qu' inanimés , et peut auxilier n' importe quel type de verbes, ce qui lui offre des compatibi lités plus vastes que le morphème re- du français par exemple. En part iculier il peut précéder des verbes ou pseudo-verbes d ' état comme Ikgnl "être" , IO�ndul " avoir" ou lemml " i l y a", ou bien être employé de manière pléonastique avec un autre verbe de sens "revenir" lirrit6rnal ( i l ne s ' auxilie toutefois pas lui-même) : 1. koUox jerga' jkun bnal dari ( O . Calleja 1972: 154 )
''Tout est de nouveau comme autrefois" 2. Irega ' k ien hemm tnaqqis fl -assi total i tal -bank ( I l -Mument 15. 2. 1987, p. 2) "Il y avait de nouveau un trou dans la totalité des avoirs de la banque" 3. In�rgaO candi zewg inyam6t 61;ral <je-reviens chez-moi deux bois autre ( f . » "J'ai de nouveau deux autres morceaux de bois"
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4. Iper6 dan il-punt °aÜssa n isti�)? n�O]?-u u nerga nirribrna °alÎ-1; lzyed il ?udd6ml <mais celui-ci le-point pour-maintenant je-souhaite je-ferme lui et je-reviens je-retourne pour-lui plus à devant> "Mais ce point pour l ' instant je veux le refermer et y revenir plus tard" 3. La périphrase est à la c. suff. ou préf., à l 'impératif
ou au participe actif De tous les auxil iaires, Ir�gaOI est le seul qui présente la particularité d'être toujours accompagné d'un verbe à la c. suff. s ' i l est lui-même à cette conjugaison, et d ' être toujours à la c. préf . si le verbe auxilié l ' est aussi. Il en va de même à l ' impératif et pour le participe actif à valeur de progres sif. Les valeurs déjà décrites de ces quatre conjugaisons ne s ' en trouvent pas modifiées. On remarquera également que Ir�gaOI peut auxili er une périphrase inchoative ou marquant la continuité du procès. La conjugaison de Ir�gaOI est alors identique à celle de l'auxiliaire.
a) Conj. suff. : 1. [ �lkaptân r�ga k�llümJ ( Stumme 1904: 62, 1. 36) < le-capitaine il-revint il-a-dit-à-eux> "Le capitaine leur a redit" 2. If-I-clf disao miyya tneyn u erboln erg�yt geyt awnl "En 1 942 je suis revenu ici" 3. Ir�gaO mar °and miss6r-ul ( I II, 68-9) "Il est retourné chez son père" 4. Dak ta' l-ewwel rega ' qabad jigri (O. Cal leja 1972: 117) "Celui du premier s'est remis à cour ir"
b) Conj. préf. : 5. In�rgOu naOz?G-oa u n�rgOu insifrG-oa lcyn payylz-bml nous-revenons et nous-cu ltivons-elle <nous-revenons voyageons-elle vers pays-vous>
nous
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"Nous la recultivons et nous la renvoyons vers votre pays" 6. Jerga' jibda jifittex mal -kamra ( O . Calleja 1972: 67 ) "Il se remet à fouiller la pièce" 7. InérgaO niSQlt-I-u bcc [Pt?] ft.e-ul 0 , 98-9) <je-reviens je-jette-à-Iui peu farine sur-lui> "Je lui rejette un peu de farine dessus"
c) Impératif : 8. Iw érgaO itfaQ-Q:Jm da?sékkl <et reviens jette-eux ainsi> "Et rejette-les comme ça !" 9. lérgOu QUdU-Q IUral "Reprenez-le !" d) Participe actif . Je n ' en ai rencontré aucun exemple dans mon corpus , mais un énoncé de ce type apparaît pour le dialecte de Mgarr ( Malte) dans l' ouvrage de Camil leri :
10. [ issce fce in rIga sceira] ( Camilleri 1987 : 3 1 ) <maintenant o ù revenant (f. ) allant (f. » "Alors, où est-ce que je reviens 7"
4 . La périphrase avec un auxiliaire ou une particule verbale Si le prédicat est situé dans la concomitance ou à un "temps situé", c' est l ' auxiliaire IrégaOI qui est précédé des parti cules verbales ou des auxiliaires. Il en est de même avec les auxili aires modaux : 1 . lil-piry51 k�n régaO baOt-u °and-ui "Le prieur l ' avait renvoyé chez lui" 2. Iwara s60a u n:Jfs bnt nérgaO mmUr il-f6rn/ 0 , 82-3) "Tu es en train de me redévisager" 5. [ indûna fl l-ammu-missferu klenu q�dîn jarg30u jittramau sa-Dâga kantra taQQom] ( Stumme 1904: 6, 1 . 17) "Pour que je puisse repostuler" 5. La négation
C' est, comme pour les autres auxili aires, IrégaOI qui porte les éléments de la négation verbale 1. /ma-ycrgaO-s ya?aO bf-°:Jml "Il ne retombe pas avec eux"
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Auxiliaires, particules verbales et préverbes
2. Nispera li nadd ma jerga ' jiftanha ( O . Calleja 1972: 27 ) <j' espère que personne n e il-revient il -ouvre-el le> "J' espère que personne ne la rouvrira" 3. Tergax tibda int ! ( ibid. p. 76) "Ne recommence pas , toi !" 6. /r éga o/ est suivi d 'un pronom copule
Dans une pièce de théâtre du dramaturge Ebejer ( 1985 ) , j ' ai relevé par deux fois une construction où IrégaO 1 est util isé dans une phrase avec un pronom personnel en fonction de copule (sur la copule, voir p. 355 sq). 1 . U gnalhekk issa l-familja reggnet h i xi naga ( p . 33 ) <et pour-ainsi maintenant la-fami lle elle-revint elle quoi chose> "Et ainsi maintenant, la famille était de nouveau quelque chose" 2. Tantaf ir-receiver b i l -herra mingnal iha rega' hu Richard (p. 40) i l-re de-po ur-elle avec-la-dureté l' écouteur <ell e-attrape vint lui Ri chard> "El l e saisit l ' écouteur brutalement pensant que c' était de nouveau Richard"
7. Le passage à la conjonction Il est intéressant de remarquer que Irégal semble être égale ment en train de devenir une simple conjonction. Plusieurs indices viennent étayer cette hypothèse . Le premier est que les règles d ' accord énoncées ci-dessus aussi bien en genre, en nombre qu ' en forme conjuguée, peuvent ne pas être respectées. Le second argument est la place occupée alors par IrégaO/, le seul indice parfois, en tête ou en fin d' énoncé, ou encore juste après le verbe. On remarquera également que c' est le verbe principal de la phrase qui porte l es éléments de la négation et non plus IrégaOI ( ex. 6 ci-dessous ) , Il est alors considéré par les informateurs comme équivalent de luk8ll1 "aussi ", pouvant signifier également "encore", "en plus", "de nouveau" . Mais il est ressenti comme "plus fort " , donc comme plus expressif. Il est encore, semble-t-il, réservé au domaine de la langue parlée, tous dialectes et niveaux sociaux confon-
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dus. Les trois seuls exemples écrits que j ' ai relevés se trouvent dans une pièce de théâtre, et dans un journal , donc dans des niveaux de langue qui tendent à imiter ou à se rapprocher de l ' oral.
7.1. Il est quelques exemples où IrégaOI est à la même conju gaison que le verbe de la phrase, et accordé avec le sujet, mais dans lesquels il est rejeté à la fin de l ' énoncé ou juste après le verbe. On pourrait peut-être considérer cela comme une première étape dans l ' évolution vers la conjoncion déjà plus avancée dans les autres cas qui seront décrits ci -après. 1. lissa I:tï yib?;i°-I-Oa biéca 8I:tra yérgaOI <maintenant frère-moi i l-reste-à-elle morceau (f. ) autre (f. ) il-revient> "Alors ma fille, i l lui en reste encore un bout en plus" 2. limb;i°ad inglb il-m8st nérgaOI <ensuite j' apporte le-peigne je-reviens> "Puis j' apporte le peigne de nouveau" 3. limma tÎtlcf mrnn-oa térgaO tal <mais tu-perds de-elle tu-reviens t iens> "Mais tu en perds encore tiens" 4. [ tobza séIn ! �mlu gaskÙra arga ! ] ( Stumme 1904: 55 , 1. 6 ) "Ne t' inquiète pas ! Mets-le dans u n sac aussi ! " 5 . lu kumbinaccy3ni kin-émm dawk iz-zéwgt iI:tb�b °and fayyéncu régOul <et chance il-était-Ià ceux-là les-deux amis chez Fajjenzu ils-revinrent> "Et par chance, il y avait ces deux amis chez Fajjenzu de nouveau" 6. Ima-nif-s kïf ma-ccmpIÎt-s régOct b�s tOïd li! elle-revint ne-el le-téléphona-pas "Je ne sais pas pourquoi elle ne m ' a pas appelée de nouveau pour me dire que . . . "
7 .2. Dans un exemple, Iréga °1 est à la c . suff. alors que l ' auxilié est à la c. préf. , mais les accords en genre, nombre et personne sont respectés :
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"En plus, ces routes qui conduisent de La [ , . . 1 n' existaient pas encore"
1. I[ ragal J:ldik;pt8r yittawwl-il-na da-l-03dul "Un hélicoptère nous a surveillés de nouveau ce matin" Y
a 4 ex. où l ' accord en genre, nombre et personne est fait, mais où l ' auxi li aire est à la c. suff . alors que le verbe auxilié est à une forme d' inaccompli concomitant. La périphrase exprime tout de même un présent concomitant et non un progres sif référencié au passé . Il s' agit uniquement d ' ex. écrits, et le dernier d' entre eux a été considéré comme "pas très correct" par mon infor �atrice de La Valette. En fait, il semble que , dans ce cas, IrcgaOI tende à se figer à la c . suff. , au l ieu de la c. préf. , comme nous le verrons au § 7 . 5 . ci-dessous . Les deux premiers exemples sont instructifs de ce point de vue . NO}ls avons vu en effet (ex. 3 à 5, p. 278-9) que rien n' empêche IrcgaOI d' être lui-même précédé de la particule de concomitant: 7.3. Il
1. reggnu qegnd in jinbnu ( Esd. 4/12)
"De nouveau, i l s sont en train de construire" 2. Rega' qed jibki (O. Calleja 1972: 171 ) "De nouveau, i l est en train de pleurer" 3. Rega niezel inewwan ndejn l -gnadira ( ibid. p. 150 ) "De nouveau, il est en train de descendre pleurnicher près de la mare" 4. Issa rgajna gejjin l ura minn triq onra ( Il -Mument 13. 09. 1987, p. 24 ) <maintenant nous-revînmes venant ( p l . ) en-arrière de chemin autre> "Maintenant nous sommes en train de revenir encore une fois par un autre chemin" 7.4. J ' ai relevé une seule phrase dans laquelle i l y a désac cord en nombre et conjugaison, mais pas en genre, entre Ir�gaOI et le verbe de la phrase :
1 . IJ targal dawk it-t;r:::> ? li yaOtu mil-l-b�lt °a-r-rabat [ . . . 1 kkïnu °iid-o :::> m ma-sar6.-s1 <ell e-revient celles-ci les-routes que elles-donnent de-!ae l les-étaient [...1 pour-le-Rabat vi lle encore-el les neelles-devinrent-pas>
283
L' itératif
Auxil iaires, particules verbales et préverbes
Valette
à Rabat
7.5. La forme la plus employée est celle de la 3ème pers. du masc. sing. de la c. préf. , quels que soient le sujet et la forme du verbe de l ' énoncé. Elle peut se trouver indifféremment en tête ou en fin d' énoncé
1. Iy�rga ° inti -s tifocml "De nouveau, est-ce que tu comprends 7" 2. ly�rgaO in-nannu uk;ll kkïn sagristiinl "En plus, le grand-père aussi était sacristain" 3. lu dawn y�rgaO dak iz-zm6n mOus talli k�nu y;rbtu slggul <et celles-ci il-revient celui-là le-temps ne-lui-pas de-ce que elles-étaient elles-attachent chaise> "Et cel les-ci aussi , en ce temps-là, ce n' est pas seulement qu' e lles attachaient une chai se" 4. lu y�rgaO k6nu yaOml6.-oa ?att6t1 <et i l-revient ils-étaient ils-mettent-elle gerbes> "Et aussi ils la mettaient en gerbes" 5. lu l-:::>I) rayn intu-O;m-l-i y�rgaO b-l-;rdnil <et les-autres je-donne-eux-à-moi il-revient avec-l' ordre> "Et les autres je me les mets aussi en ordre" 6. 11mma ma-ddistingwI-s bcyn l-Oayta taO ?att6.sa u l-Oayta taO kdb y�rgaOI <mais ne-tu-distingues-pas entre le-cri de chatte et le-cri de chien il-revient> "Mais tu ne distinguerais pas entre le cri d ' une chatte et l e c r i d ' un chien aus si" 2 7. Kol lox Mal qabel rid jerga' ! (O. Cal leja 1972: 154 ) "Tout comme avant, il voulait en plus ! " 8 . Conclusion
Dans la l ittérature française, l ' itératif
2
l inguistique est classé
germanique parmi les
Sic. L' orthographe correcte est "ried" .
ou slave, voire "modes d ' action"
284
Auxiliaires, particules verbales et préverbes
( les "Aktionsarten" de l' allemand ) . Dans l ' analyse qu 'en fait D. Cohen ( 1989: 34-40 ) , les modes d' action sont définis comme l imités et fixés dans leur fonctionnement morphologique, l iés à la nature l exicale des verbes. De plus, un même morphème peut recouvrir plusieurs notions différentes. En maltais, rien de tel nous avons vu que l ' auxil iaire /régao/ possède au contraire une liberté totale d' agencement avec tous les verbes et pseudo-verbes de la langue, et même avec une copule d' ori gine pronominale , et qu' i l est monovalent. Si le terme d' " ité ratif" a été conservé dans ce travail, ce n' est donc pas à cause d ' un éventuel rapport avec les modes d' action, mais parce que la notion sémantique de répétition d ' un procès ou d ' un état qu' i l recouvre est parfaitement valable pour le maltais. L ' auxi liaire /régao/ ne met en jeu, par lui-même, aucune valeur aspectuelle ou temporelle. On comprend alors que le verbe auxi lié soit à la même conjugaison que l ' auxiliaire sans que cela entraîne de changements dans ces valeurs. Pour finir, je voudrais revenir sur un aspect particulier du développement de /régao/, c ' est-à-dire son emploi comme conjonction. On peut voir s ' accomplir sous nos yeux le passage d' une forme verbale à une simple particule qui a tendance à devenir invariabl e. Toutefois, comme particule, elle est encore li ée à son sens originel : de "revenir" qui signifie "venir à nouveau", il demeure encore l' idée de répétition contenue dans "à nouveau" . Par contre, le processus d' abstraction semble entamé lorsqu ' el le fonctionne comme un simple équivalent de /uk6ll/ "aussi". On voit poindre là le stade ultime le plus abstrait de simple fonction conjonctive sur laquelle D. Cohen a maintes fois insisté au cours de ses séminaires de l ' EPHE sur l ' auxi liarité de 1983 à 1 985. Un parallèle intéressant peut être fait avec le phénomène analogue qu' i l cite pour le kabyle où un verbe /arnu/ de sens "continuer, recommencer" est aussi ut ilisé comme conjonction avec le sens de "en plus" : /ifka yas yallis arnu yugas ahham/ "Il lui donna sa fille, en plus il lui a acheté sa maison" Pour D. Cohen il s ' agit d ' une forme marquée de la conjonc tion qui dénote une relation psychologique. Le même commentaire pourrait aussi s' appliquer à la forme /ycrgao/ du maltais .
X. LES AUXILIAIRES MODAUX
Remarques préliminaires Par l ' appellation traditi onnelle d' "auxiliaires modaux" on désigne, selon Dubois et a U i ( 1984: 31 9 ) , "la classe des auxiliaires du verbe qui expriment les modalités logiques (contingent vs nécessaire, probable vs possible) le sujet considère l' action exprimée par le verbe comme possible, nécessaire, comme une conséquence logique ou le résultat d' une décision, etc. " Les modalités ont fait l ' objet de nombreuses études de la part des linguistes, dont, pour ne retenir que l ' une des plus récentes, celle d' Antoine Culioli, repr ise par ses élèves . Ils distinguent quatre types de modalités, dont deux sont pertinen tes pour l ' analyse des aux iliaires modaux : - La modalité dite de type II, aussi nommée "modal ité épistémique", "établit une relation entre l'énonciateur et le contenu propositionnel représenté par la relation prédicative" [ , . . 1 La valeur particulière de cette modalité est qu'e lle exprime de la part de l' énonciateur une absence de certitude quant à la validation de la relation prédicative. L' énonciateur ne choisit pas entre validé/non validé, mais évalue les chances de validation de la relation prédicative. Cette évaluation est essentiellement quantitative. Avec le "très probable" l ' énonc iateur tend vers la valida tion, avec le contingent il se place à égale distance entre la validation et la non-validation i l les envisage toutes deux comme possibl es . " ( Bouscaren et Chuquet 1987 : 37 ) . L a modalité dite de type IV, aussi appelée "modalité inter-subjective" "concerne les relations entre le sujet et le prédicat à l ' intérieur de la relation prédicative. [ , . . 1 la validation de cette relation passe par les propriétés, la volonté du sujet de l' énoncé, ou encore la volonté, la pres sion, la demande que l' énonciateur fait peser sur le sujet de l' énoncé : on trouvera ici les valeurs déontiques ( ordre, per-
286
Auxil iaires, particules verbales et préverbes
missi on, souhait, suggest ion, volonté, causation, possibil ité, capacité . . . ) . " ( Bouscaren et Chuquet 1987 : 37 l . Pour désigner cette modal ité, je retiendrai ici l e terme générique de déontique utilisé pour qualifier ses valeurs, car il est aussi celui employé par les logiciens et repris par d' autres linguistes : "beaucoup de langues semblent rapprocher la possibilité et la nécessité de deux notions analogues, mais relatives à une appréciation d ' ordre moral, les notions de droit et d ' obligation ( les logiciens appellent ces notions déontiques [ . . . ] ) " (Ducrot et aLii 1972 : 396 ) . On aura remarqué que Culioli et ses élèves établissent une distinction entre les deux modalités sur deux plans différents de l ' analyse linguistique que Dubois et a L i i n' avaient pas pris en compte dans la définition, nécessairement étroite, de leur dictionnaire : le premier concerne la relation syntaxique entre le sujet et le prédicat, le second la relation extra-linguis tique du locuteur avec son énoncé.
1. Les auxiliaires "pouvoir" 1 . 1 . L'auxiliaire /sétao/ "pouvoir" Remarques préliminaires L' équivalent du logiquement, il d'un verbe dont vocalique, TW "Et i ls n' ont pas pu passer la fin de la semaine avec leurs famil les" ( cela ne leur a pas été possible à cause de l a tempête) 2 i 5. Ila??as pr:)pyamént ma-staynI-s indal).l;IU-l; f-sigral <pas-mêm e propremen t ne-nous-p ûmes-pas nous-faiso ns-entrer lui dans-arbre> "Nous avons même été incapables de le faire entrer dans un arbre ! " , 6. Isakémm da-s-s;ld wa?aO-I-u f-gand;tt u ma-sctaO-s igïb-ul <jusqu' à-ce-que ce-le-sou il-tomba-à-Iui dans-caniveau et ne i l-put-pas i l-apporte-Iui> "Jusqu ' à ce que ce sou lui soit tombé dans un caniveau et il n' a pas pu l ' en retirer" ( i l en a été incapable) ,
Il existe quelques énoncés tous deux à la forme négat ive.
où auxi liant et auxi lié sont La construction marque alors
l La forme écrite est "lanqas" mais on entend plus souvent la forme du texte. 2 La langue écrite ne tolérerait pas la double négation de cette phrase Ula??asl et Ima . . . 51 ) . Le 151 y serait de trop.
290
Les auxi liaires modaux
Auxil iaires, particules verbales et préverbes
l' impossibi lité chose :
pour
le
sujet
de
ne
pas
avoir
fait
quelque
7 . /ma-stayt-s ma-ncmmin-s llli yinsibu ccrti bncdmIn iIli b-J:tarslt-o::>m iOayynu lil dak l i ik6n/ "Je ne pouvais pas ne pas croire qu ' i l se trouvait des gens qui , par leur regard, jetaient le mauvais œil à quelqu'un" 1.1 . 3. L 'auxi l ia ire est à la conjugaison préfixale Lorsque le verbe aux ilié et l' auxi liaire sont à la c. préf . , c ' est, de beaucoup, la périphrase la plus fréquente dans le corpus.
a) Le syntagme exprime le plus souvent des valeurs déontiques de poss ibilité, de capac ité, de permission :
modales
1 . Kif nista ' nkun al1jar mH L i jien !? ( O . Calleja 1972: 14 ) "Comment pourrais-je être mieux que je ne le suis !?" 2. /méta nistOu naOgnu [aJ:tna.l/ 0 , 14-5 ) "Quand pouvons-nous pétrir, nous ?" 3. /u k�ku tkün famI1ya tistaO tra??ad anki t-tfal/ <et si elle-est famille tu-peux tu-fais-dormir même les enfants> "Et si c ' était une fami lle tu pourrais même faire dormir des enfants" 4. gnal iex kulma jista ' jwiegned il -Buffu huma b iss pupi tal lastku (Friggieri 1972: 179 ) <parce-ce-que tout-que il-peut il-promet le-Buffu eux seule ment poupées de-le-caoutchouc> "Parce que tout ce que Buffu peut promettre, ce sont des poupées en caoutchouc" 5. /minkéyya I-marda li °andu °6wa yistaO yimsil ( Q ) <malgré la-maladie que chez-lui lui il-peut il-marche> "Malgré sa mal adie, il est capable de marcher" 6. /?al li inti tistaO tigil ( Q ) "Il a dit que toi, tu pouvais venir "
291
7. /kulJ:tatt yistaO yikkultÎva l-odi�ï?i t�O-u/ ( III, 89-90 ) "Tout le monde pourra cultiver ses champs"
b) Le syntagme peut avoir, plus rarement , des valeurs épisté miques exprimant l' éventuel ou le contingent, ou encore le faisable ( ex . 3 ) . Dans mon corpus elles ne sont apparues que dans la littérature, mais sont également possibles à l ' oral selon mon informatr ice de La Valette : 1. ma tafx kemm jista' jdum dan l -istrajk ? (O. Calleja 1972: 106 ) "Sous le masque, il arrive que se cache la réal ité"
c) Quand l' auxiliaire est à la forme négative, la périphrase n ' a plus que les valeurs modales déontiques d' impossibilité, incapac ité, interdicti on : 1. Ma nistgnux n ibqgnu hekk C O . Calleja 1 972: 152) "Nous ne pouvons pas rester ainsi" 2. /ma-tistaO-s tipprcténdi li tbiddcl l-umanita/ "Et chaque langue permet à ses locuteurs un degré différent de ce qu' on peut ne pas répéter" 10. IOas w6l).cd yistaO ma-iblla-s tfal imma ma-yistâO-s ma iblla-s gcnitaril "Parce qu' on peut ne pas avoir d ' enfants mais on ne peut pas ne pas avoir de géniteurs"
1 . 1.4. ly [ staOI est L ui-même auxiL i é lyistaOI peut être auxilié uniquement par le verbe Ikianl "être" à la c . suff. ou préf . , qui situe l ' énoncé dans le passé ou dans un futur modal selon la forme utilisée. Avec likan/, on retrouve les mêmes valeurs modales déontiques et épistémiques
- Le déontique : 1. Ik6nu yistOu yâOmlu 1-l).:::Jbzl 0, 8-9 ) "Ils pouvaient faire le pain" 2. Ima-kiin-s awn ?aml). bizzÉyycd u ma-kina-s yistOu yistrui "Il n' y avait pas assez de blé et ils ne pouvaient pas ( en) acheter" 3. [ l).âzbet urât i l l i kienet tista tal).bîjoml ( Stumme 1904:7, 1 . 1) <el le-pensa et-elIe-vit que e lle-était elle-peut elle-cache eux> "Elle a réfléchi et elle s' est rendue compte qu' elle pouvait les cacher" 4. limbâoad y6na nkun nistaO nirrânga kIf irrÎd yianl <ensuite moi je-suis je-peux je-répare comment je-veux moi> "Ensuite mo i , je pourrai réparer comme je veux, moi" - L' épistémique ( le probable) 5. f?as inkan nistaO noâddi mi-d-dw&nal "Ni que je puisse passer la douane" ( "Il est probable que je ne passerai même pas la douane" ) =
1.1.5. L'auxi l ié est Le verbe Ib � ?aOI Nous avons vu (§ 3 . S . c p. 53-4) que Ibâ?aOI "rester" pouvait être utilisé de manière impersonnelle à la 3ème pers. masc. sg. de la c. suff. Dans cet emploi, Ibâ?aOI demeure à la c. suff. après Iyistao/. C' est le seul cas, dans mon corpus, où l ' auxil iaire IsÉtaOI à la c. préf. peut être suivi d ' un verbe à la c. suff. l ' en ai relevé un seul exemple avec une valeur modale épistémique : 1 . Kemm jista' baqagnLek hawn ? (O. Calleja 1972:78) "Combien peut-il t ' en rester ici ?"
294
Auxiliaires, particules verbales et préverbes
Les auxiliaires modaux
295
1 . 2. L' auxiliaire /yaf/ "savoir"
2. Les auxiliaires "devoir"
Aquilina ( 1987 : 8 ) indique que le verbe "savo ir" peut également s ' utiliser devant un autre verbe dans une construction asyndé tique, dans un usage qu' il qualifie d' adverbial avec le sens de "peut-être, il est possible que", donc avec des valeurs modales épistémiques. Il en donne quelques ex. , dont "jaf jagnmel ix-xita L l um, it is quite possible that it may rain today", qui a été qualifié d' archaïque par mon informatrice de La Valette. L ' important I C I est que Iyaf1 perde son sens plein et se comporte comme un auxiliaire, selon la définition qui en a été donnée en tête de cette partie. Mais son emploi n' est en fait pas très fréquent. Je n ' en ai relevé que trois exemples dans mon corpus, à chaque fois avec le verbe li oldl "il dit " . Deux fois il y a une valeur épistémique d' éventual ité, mais le 3ème énoncé comporte quant à lui une valeur déontique de capacité ( ex. 2 ) .
Le maltais possède 5 auxil iaires de sens "devoir" ou "falloir" dont les sens sont, quand ils foncti onnent comme verbes pleins, "vouloir", "avoir" ( pour trois d ' entre eux ) et "toucher" . Ils vont être étudiés chacun à leur tour dans ce chapitre.
1 . Ima-taf-s tOidi-l-na f;rsi S I l).agal "Tu ne pourrais pas nous dire peut-être quelque chose. . . ?" 2. loandu zc:wg sbpiyy�t sa fc:yn n§.f nOldl "Il a deux objectifs, autant que je puisse en juger" 1 .3 . Conclusion
Si l ' on résume l es différentes valeurs liées à la présence de l ' auxiliaire modal Iséta ° 1 dans un énoncé, on s' aperçoit que la modalité déontique domine numériquement dans le corpus. C' est elle qui apparaît exclusivement l orsque l ' auxiliaire est à la c . suff. ou lorsqu' il est précédé de l ' auxi liaire temporel du passé Ik�nl "il était". La modal ité épistémique ne fait son apparition, relativement réduite, qu' avec la forme à marques préfixées de l ' auxiliaire. Elle f igure seule pour le verbe impersonnel Iba?aOI "rester" , mais on ne peut évidemment pas déduire l ' absence d' une valeur déontique à partir d ' un exemple unique. Quant à l ' auxil iaire Iyafl, la rareté de son utilisation a été soulignée. Il n' est apparu qu' accompagné du verbe li oldl " i l dit" avec une valeur modale épistémique d ' éventuel comme le remarquait Aqui lina, mais aussi déontique de capacité.
2.1. L'auxiliaire /r�d/ "vouloir"
Remarques préliminaires Au sens propre, Ir�dl signifie "vouloir". Lorsqu ' i l a pour complément un verbe ou une proposition, i l peut entrer dans une construction asyndétique si le verbe complément a le même sujet que lui. Mais Ir�dl peut aussi être suivi soit par une complé tive introduite par la conjonction de subordination lIiI "que " , soit par u n pronom encl itique complément d' objet , lui-même sujet du deuxième verbe de l ' énoncé. Ir�dl avec le sens de "vouloir" n' est donc pas un auxiliaire, dans le sens qui lui a été donné en introduction à cette partie 1. IbÜli ma-r�d-s yinnc:g;cya mal).-l).:Jml "Puisque qu' i l ne voulait pas marchander avec eux" 2. /trldu li int t�bll ( Q ) "Ils veulent que tu manges" 3. Ima-rrid-ék-s tOld li yi8n dittUrl "Je ne veux pas que tu dises que je suis vaniteux" Cependant, lorsque Ir�dl est en construction asyndétique avec un autre verbe, et seulement dans ce cas, il peut perdre son sens propre au profit de celui de "devoir" , et se comporter alors comme un véritable auxi liaire , auxiliant et auxilié ayant obl igatoirement le même sujet et le même complément. Le sens de Ir�dl est toujours celui de "devoir" lorsque le sujet est inanimé ( sauf cas particuliers d ' utili sation stylistique où le sujet est personnifié ) , mais pour l es animés, seul le contexte permettra de déterminer le sens de la périphrase ( comparer, par exemple, l ' ex. 1 ci-dessus avec l ' ex. 2 p. 300 § 2. 1 . 4. ) . C' est donc uniquement avec ce sens de "devoir" que Ir�dl fera ici l ' objet d ' une étude dans le cadre de l ' auxiliarité.
296
Les auxil iaires modaux
Auxi l iaires, particules verbales et préverbes
D ' un point de vue formel, le verbe auxilié par /r�d/ est toujours à la c. préf . Par ailleurs, construction asyndétique ne signifiant pas inséparabil ité de l ' auxiliaire et de l ' auxi ceux-ci peuvent être disjoints par d' autres éléments lié, qu' une conjonction ou une subjonction. Dans le corpus, ils le sont uniquement par des adverbes ou des circonstants :
4. /oas trld dÉyycm tiffÉysya ir-rÎl)./ "Parce qu ' elle doit toujours faire face au vent" Enfin, /r�d/ sortes de verbes.
semble
pouvoir
être
utilisé
avec
toutes
/r�d/, comme auxil iaire de sens "devoir" , ne s ' ut ilise que très rarement à la c. suff. Je n ' en ai relevé que quatre exemples dans tout le corpus. Le premier se trouve dans le recueil de le verbe auxi lié à la c. préf. est lui-même Stumme ( 1904) précédé de l ' auxi liaire /ikUn/ "il est", semble-t-il à cause de la présence d ' un sujet inanimé. Dans l es trois autres énoncés l ' auxil ié est simplement à la c. préf . et les sujets sont des animés ou des inanimés. Ils ont été formulés par un locuteur de Kerèem à Gozo et par un locuteur de Hal-Qormi. Les deux types de périphrase ont une valeur modale déontique de nécessité, d ' obl igation. bies
imûr
ill).miec
4. /il-1).6bz b�s sÉtaO yinb61). r�d ikOn ittimbrh bi-I-b6ll taO l-gvÉrn/ "Le pain, pour qu' i l eût l ' autorisation d ' être vendu, devait être timbré avec un timbre du gouvernement" 2.1.2. L'auxil ia ire est à la conjugaison préfixa le
2 . 1 . 1 . L 'auxil iaire est à la conjugaison suffixale
1 . [ ilmisl).ûn rÎtt-ikûn j � l i ,
297
tal).l).a
!l
(p.
40,
1 . 29 ) "C' est-à-dire que tu auras l' évier, la cuisinière, les affai res avec lesquelles tu devras travailler" 12. Idawk k;ll-oa li yatténdu °al-l-::>l impy�di irldu yippr::>dUcu ccrtifik�tI "Tous ceux qui assisteront aux Olympiades devront produire un certificat" Gn.ada rrid nizzewweg 13. Izda jien ma ni stax nistenna ( O . Calleja 1972: 1 26 ) nt trïd tfayyar tal <pour tu-gagnes shill ing tu-étais tu-veux tu-lances t iens> "Pour gagner un shilling tu devais te battre, tiens ! " 2 . kontribuzzjonijiet l i kienu gn.adhom iridu jitn.al lsu gn.as Sigurta' Nazzjonal i ( I l -Mument 15.2. 1987, p. 2 ) "Les contributions qui devaient encore être payées pour l a Sécurité Nationale" 3 u l- iljie L i l -on.ra L i kienu g11ad iridu jigu (O. Calleja 1972: 1 7 ) <et l es-nuits l' autre (f. ) que e l les-étaient encore elle-veu lent e lles-viennent> "Et les autres nuits qui devaient encore venir" Il faut noter que liridi ne peut être précédé du verbe likUnl "être" à la c. préf . quand il signifie "devoir", mais seulement lorsqu ' i l a son sens propre de "vou loir". Le maltais a recours à un autre auxil iaire de sens "devoir" quand i l veut marquer expl icitement le futur dans une périphrase avec un auxiliaire modal, en l ' occurrence lik;l lul qui sera étudié p. 304 sq.
300
Auxiliaires, particules verbales et préverbes
2.1.4. La négation
Lorsque l ' auxiliaire modal apparaît dans une phrase négative, il exprime une valeur d ' interdiction formelle. Les éléments de la négation sont portés par l' auxi liaire 1. Ima-trId-s tkun l6bcsl ( I I I , 46-7 ) "Tu ne devras pas être habillé" 2. Ima-rrld-s ninncg8cya ?alt-l-i 8mm-iI "Je ne dois pas marchander , m ' a dit ma mère" 3. Ma tridx tWef iL-fiduéja ( O . Calleja 1972: 128) "Tu ne dois pas perdre confiance" 2.2. Les auxiliaires "avoir"
Nous verrons (p. 409 sq ) qu' il existe en maltais trois pseudo verbes différents pour exprimer la notion d' "avoir", corres pondant à des valeurs aspectivo-temporelles et modales diffé rentes. Lorsqu' ils sont employés en construction asyndétique avec un autre verbe à la c. préf . , ils fonctionnent comme des auxiliaires et perdent leur sens propre de possession pour exprimer celui de "devoir" comme le fait le français "avoir à" par exemple. Ils peuvent tous trois avoir des sujets animés et inanimés. Il ne semble pas y avoir de restriction quant aux verbes qu' il s sont susceptibles d' auxilier . 2.2.1. L'auxil iaire ;oimdul " i l a"
a) Comme lirId/, loandul marque souvent des valeurs d ' obliga tion, de nécessité, d ' inéluctabilité, ou d ' interdiction formel le à la forme négative. Toutefoi s , les deux auxil iaires ne sont pas interchangeables. D' abord parce qu' avec un sujet animé liridi garderait dans certains contextes son sens propre de "vouloir", seul loandui pouvant alors être employé ( voir ex. 1 et 6 ) . Une autre raison tient au niveau de langue. Lorsqu ' i l y a le choix entre liridi et IOandu/, les locuteurs ont le sentiment que le second appartient à un registre plus élevé, quasiment plus littéraire, que le premier . Enfin, l ' usage a parfois consacré l ' emploi de l ' auxiliaire loandui au détriment de lirldl comme avec le verbe Iyafl "savoir" dans l ' ex . 2
Les auxiliaires modaux
301
ci-dessous, où l ' on remarquera que IOandul est obl igatoirement suivi d ' un autre auxil iaire likUnl "il est" avec ce verbe dont le paradigme est défectueux ( i l n' a pas de c. suff. ) . 1 . Iycw tmur fcyn °andck tmurl ( I , 8 1 ) "Ou bien tu vas où tu dois al ler" 2. [ Îssa 3antkom tkûnu tâful ( Stumme 1904 : 23, 1 . 17-18 ) <maintenant chez-vous vous-êtes vous-savez> "Maintenant, il faut que vous sachiez" 3. Ifu? dawk it-tradiccy:miyy6t °andna nibnu il-futUrl <sur celles-là les-traditions chez-nous nous-construisons le futur> "Sur ces traditions, nous devons bâtir le futur" 4. Idawna id-d&ti °ando8m yigu f inalicâti ufficyalmént bcyn o&da u pie&dal "Ces dates doivent être fixées offi ciellement entre demain et après-demain" 5. Il-istruttUri mOus niksir-08m imma nwassal-o::>m sa fcyn °and°::>m yinkissrul "Même les enfants les compre nnent bien, c ' est-à-d ire que tu ne devrai s pas avoir de problè me" 5. gnandhom ikunu hawn gnal xi s-sebgna ( O . Calleja 1972 : 77 ) "Ils devraie nt être ici vers 7 heures " 2.2.2. L'auxi l iaire /k é U u/ " i l ava it"
L'utilisation de /kéllu/ " i l avait" permet de translater la périphrase verbale dans le passé, que le sujet soit animé ou inanimé. Il semble pouvoir auxil ier tout type de verbes. - Cet auxiliaire apporte, dans un contexte de passé , valeurs modales déontiques de nécessité , d' obligation, d' interdiction dans une phrase négative :
des ou
1 . /gaQan ftakar illi issa da-l-bu?&r kéllu yaOml-u fi-l-bUt/ "Cahan s ' est souvenu que désormais il fallait qu' i l mette la cruche dans sa poche" 2. /kélli n6?08d na°tf-Q y6bl/ (III, 80) <j' avais je-m' assois je-donne-lui i l-mange> "J'ai dû lui donner à manger quelque temps"
l Tous p. 418.
les
auxil iaires
devant
/ik6llu/
sont
invariables.
Voir
303
3. /sId iz-z6mcl kéllu y6Qu l-ba?ra °a-l-laQam/ <propriétaire le-cheval i l-avait il-prend la-vache pour-la viande> "Le propriétaire du cheval a dû prendre la vache pour la boucherie" 4. Fl -annar imbagnad qatgh.uha li l - i ljuni ma kel lhomx jitnal lew janarbu aktar (O. Calleja 1972: 25 ) "Seulement je dois dire qu' i l a fait quelque chose" ( ib id. 3. Ikol l i nammet ti l i "ignorantiatum " ma nafx xi tfisser p . 154 ) <j' ai j ' admets que " ignorant iatum" ne je-sais- pas quoi elle-
signifie> "Je dois admettre que " ignorantiatum" , je ne sais pas ce que ça veut dire"
cl Rarement, et dans mon corpus toujours dans l ' apodose de phrases hypothétiques, lik;l lu/ confère une valeur épistémique de probabilité logique à l ' énoncé :
1. /k ik;lbk ir-rIl). fi]? sa crb°cit iygm l).cimsa ik;Wa tlnscf/ e lle<si tu-as le-vent sur jusque quatre jours cinq e lle-a sèche> "Si tu as le vent du nord, en quatre ou cinq jours ça devrait sécher" ( le fromage )
d) /ik;llu/ qui , comme nous le verrons (p. 415 sq ) , assume une partie des valeurs et emp lois de la c. préf . des autres verbes, peut être translaté dans le passé au moyen de l ' auxiliaire Ikgn/ " i l était", surtout avec une valeur de passé d ' habitude. Les valeurs modales de la périphrase sont aussi celles d ' obli gation, de nécessité : 1 . /kin-ik;W::Jm yci°mlu k;lbs b-I-idéyn/ "Ils devaient tout faire avec les mains" 2. Ikin-ik;W::JID fi-I-03du pamu km6ni/ "Ils devaient se lever tôt le matin"
306
Auxi liaires, particules verbales et préverbes
e) J ' ai relevé deux ex. où l ' ordre auxiliant auxilié est inversé . Le premier est tiré d ' une poésie improvi sée. Le secon d se trouve dans un dialogue d' une pièce de théâtre . Ils sont liés à un souci d' expressi vité, et marquent une insistan ce p lus grande sur la valeur modale d ' obligati on, considér ée comm e inélucta ble . Pour le premier exemple , il faut aussi tenir compte des contrai ntes de la rime : 1 . /il-bn�dcm iwéssao i k6llu/ "L' homme s' élargir, il ( l e ) devra" 2. Mal l i neni l su dil-biééa xognol inbeww eg ikol l i (O. Calleja 1972 : 78 ) "Dès que nous serons débarra ssés de ce travail m' esquiver , je (le) devrai"
f) Je n ' ai relevé aucun exemple de phrase négative avec /ik6llu/. Mon informatr ice de La Valette m ' a confirmé qu' il lui semblait qu'un tel énoncé était impossible avec cet auxiliaire. 2.3. L'auxiliaire /mcss/ "toucher" Remarques préliminaires Aquilina ( 1965: 1 87 ) signale un usage i diomatiq ue du verbe /mcss/ /imfss/ "toucher " lorsqu ' i l est construi t avec les pronoms suffixes , au l ieu de la conjuga ison habitue lle : "mess + direct pron. suffixes + Perfect or imiss + pron. suffixes + Imperfe ct, besides the l iteraI meaning , express es also Engl. "ought to" or "should" . " Il s ' agit donc bien d ' un auxiliai re modal. Il convient de signaler que /mcss/ a aussi une variante /mi � s/ à la c. suff. (ne pas confondr e avec la c. préf. /imiss/) chez certains locuteur s de "standar d". Il existe d ' autres combina isons entre les formes de l ' auxiliant et de l ' auxi lié que celles mention nées par Aquilina , qui , semble- t il, n' apportent pas de nouvelle s valeurs modales , ni même aspect ives ou tempore lles à la périphr ase . On se doit également de faire remarquer que /mcss/ fonc ti onne aussi bien avec des sujets animés qu ' i nanimés, avec des verbes processifs, comme avec des verbes d' état. Cet auxiliai-
Les auxiliaires modaux
307
re, qui appartient au groupe de verbes ayant pu s' auxiliariser grâce à un passage par un emploi métaphorique, a donc atteint le dernier stade dans les degrés d' auxiliarité mentionnés en tête de cette partie (p. 1 04 ) . Il faut signaler pour finir que les ex. relevés dans mon corpus proviennent principalement de l ' écrit. Ils n' en sont toutefois pas l' apanage, et la construction périphrastique est parfaitement intégrée dans la langue parl ée, sans être connotée comme littéraire ou recherchée.
2.3.1. /mcss/ ou /miss/ + pronom suffixe
+
c.
suff .
C' est la périphrase la plus fréquente, aussi bien à l ' oral qu' à l' écrit, pour exprimer u n consei l , une suggestion a posteriori, que l ' auxiliaire soit à l a forme affirmative ou négative. Elle est toujours accompagnée d ' une nuance de reproche. Dans mon corpus la forme /mcss-/ a été uti lisée par les locuteurs paysans originaires de Gozo ou de Malte et par une locutrice de "standard" de Mgarr ( Malte ) qui ne parle pas le dialecte de son vil lage. /miss-/ est employé par les autres locuteurs de "standard" . L' écrivain O. Calleja fait usage alternativement des deux formes, sans que cela semble être lié à l ' origine sociale qu' i l prête à ses personnages. 1. /méss-ck tkcll fmt ?abcl/ "Tu aurais dû parler avant" 2. Beppo ma messux mar jgnid l i ( O. Cal l eja 1 972: 34) "Beppo n' aurait pas dû al ler dire que . . . " 3. Misshom qagndu fil-kjù ( ib id. p . 129 ) "Ils auraient dû rester dans la queue" 4. /tradiccy5ni li miss-na zamméyna/ "Des traditions que nous aurions dû conserver"
2.3.2. /k�n/ + /mcss/
+
pronom suffixe
+
c.
suff.
Cette construction périphrastique est considérée par mon informatrice de La Valette comme parfaitement équivalente à la précédente. Un seul ex. à la forme négative, ce qui ne change pas sa valeur modal e, a été relevé dans le corpus chez une
--
308
locutrice de Kerëem à Gozo , qui , comme il a déjà été noté (p. 218 ) , emploie plus de formes surcomposées que les locuteurs de "standard" . On remarquera que /k�n/ est invariable, comme avec tous les verbes qui ont une conjugaison par pr o suffixes : 1. /y�n ma-k�n-s mÉ:ss-ni °idt-I-u dan l-i lma sa-yikkr8ssya awn/ <moi ne-il-était-pas i l-toucha-moi j ' ai-dit-à-Iui celui-ci l' eau (m. ) FUT-il-traverse à là> "Mo i , je n' aurais pas dû lui dire que cette eau allait passer par là"
2.3.3. /mcss/
+
pronom suffixe + c. préf.
Ce syntagme, qui , pas plus que le précédent, ne figure dans la liste dressée par Aquilina, apparaît une fois dans mon corpus chez un locuteur de Xagnra à Gozo. Il est considéré comme "correct" par mon informatrice de La Valette, et équivalent, quant à sa valeur modale, à celui avec C. suff. Il n ' y a pas, semble-t-il, de contrainte syntaxique particulière qui déter mine l ' emploi de la C. préf. p lutôt que de la C. suff . : 1. /awnékk irg�l méss-°::Jm yibaOtu mOus ckk irg�l mOus tfa1l "Ici, c' est des hommes qu' ils auraient dû envoyer n' est-ce pas, des hommes, pas des enfants"
3. Imissek nadtu, imbagnad irregaLajtu L i L i (p. 6 9 ) "Tu aurais dû le prendre et puis me l' offrir"
2.3 .5. /im iss/
+
pronom suffixe
+
C.
suff.
Ce s �ntagme, qui n' est pas non plus signalé par Aquilina, a été releve dans une pièce de théâtre d ' Ebejer ( 1985) à trois reprises. Il a la même valeur modale déontique de conseil a posteriori avec nuance de reproche ou de regret : 1 . Imissek kont hawn m iU -bidu (p. 35 ) "Tu aurais dû être ici depuis le début" 2. Kemm taf tistanba ! Imissna gn idna xi naga kontrik ( p . 67) "Comme tu sais te cacher ! Nous aurions dû dire des choses contre toi"
+
pronom suffixe
+
c.
préf.
La valeur modale déontique de la périphrase est celle d ' une nécessité qui n ' est pas réal isée, à propos de laquelle le locuteur regrette ou reproche qu' elle ne le soit pas maintenant ou qu' elle ne puisse l' être dans l ' avenir. 1 . /imiss-ck tistQi/ < il-touche-toi tu-as-honte> "Tu devrais avoir honte" innos sha ( Ebeje r 1985: 2. Issa i Lek tafni int. Im issek taf kif 20 ) . Il-to uche -toi tu-sa is <main tenan t depu is-to i tu-sa is-m oi toi comm ent je-se ns-e lle> toi . Tu devr ais savo ir "Ça fait longtemps que tu me conn ais comb ien ça me touch e" ek ! ( ibid. p. 105 ) 3 . Imis sek tkun grat lejn snab part enair es-to i> "Tu devrais venir, toi aussi"
2.3.6. /k�n/ 2.3.4. /im fss/
309
Les auxi liaires modaux
Auxi liaires , particules verbales et préverbes
+
/im iss/
+
pronom suffixe
+
C.
préf·
Le syntagme exprime le fait qu' une condition nécessaire n' a pas été réalisée dans le passé . Cec i est toujours associé à une idée de regret ou de reproche : -part i tax- xnifi ( O . Calle ja 1. n -Lej La k ien imissni nagnmeL i L 1972: 173) le-rô le de-le -vieux> llu/ + conj . préf. (dans le passé) - /rgd/ (+ /ikÔn/) + conj. préf. ( très rare ) . b) InéL uctab i l ité : - /irld/ + conj. préf . ; - /oandu/ + conj. préf . - conj . préf . + /ik;llu/ (rar e ) . c) Consei l : - /irld/ + conj. préf. ( rare ) . d ) Conseil a posteriori : - /mess/ ou /miss/ + pro suff . + conj. suff. ; /kgn/ + /mess/ ou /miss/ + pro suff. + conj . suff. /mess/ + pr o suff. + conj . préf. /imiss/ + pro suff . + conj . suff. /kéllu/ + conj . préf . (rare ) . La 1ère et la 2ème périphrases peuvent aussi être à l a forme négative. e) Nécessité non réal isée : (/k�n/) + /imiss/ + pro suff. + conj. préf. ; /imiss/ + pro suff. + (/ikÔn/ ) + participe actif. f) Interd iction : - /ma-irld-s/ + conj. préf. ; - /m-oandÔ-s/ + conj. préf . ; - /ma-kdIÔ-s/ + conj. préf . -
_
2.3.7. /im iss/
+
pronom suffixe
+
part icipe actif
Comme la périphrase étudiée au § 2 . 3 . 5 . ci-dessus , ce syntagme exprime une nécessité non réalisée et dont le locuteur regrette ou reproche qu' elle ne le soit pas au moment de l' acte d' énon ciation. Cette périphrase s' est présentée une fois dans le corpus avec le participe actif /?6°ed/ ( sens propre "assis" ) , qui sera étudié p. 372 sq et qui fonctionne comme un verbe "être" à valeur locative, équivalent de "se trouver en un lieu" ( il ne s ' agit pas de l' auxiliaire du concomitant ) . Un autre exemple a été relevé avec le participe actif du verbe "dormir", /r6?ed/, qui exprime l' inaccompli concomitant de ce verbe. Dans ce cas, le participe à valeur verbale est obl igatoirement précédé de l ' auxil iaire /ikÔn/ "il est" : 1 . /mOus Ou imiss-u ?6°ed iHfabs/ "Ce n' est pas lui qui devrait se trouver en prison" 2. It-tort tieghek, ghax imissek tkun rieqda dak i L -hin ( Ebejer 1985 : 17) "C' est de ta faute, parce que tu devrais être en train de dormir en ce moment"
2.4. Conclusion Dans l' énumération qui vient d ' être faite des différentes valeurs des formes périphrastiques étudiées, il apparaît nettement que ce sont des valeurs déontiques qui dominent, les valeurs épistémiques étant plus rares . Une récapitulation de ces valeurs modales, mises en regard des formes qui les expriment, ne paraît pas inutile :
_
_
_
2. Valeurs épistémiques : a) Probabil ité l ogique :
- /o andu/ + conj . préf. - /ik81 lu/ + conj . préf. ( rare ) . b) Improbabil ité l ogique : - /m-oandÔ-s/ + conj . préf . c) Supputation : - /kÉ llu/ + conj. préf . ( rare ) .
Cette récapitulation appe lle plusieurs commentaires . En premier lieu, il semble, au vu du corpus, que les valeurs épistémiques ne puissent être prises en charge que par _
312
Auxil iaires, particules verbales et préverbes
les auxiliair es IOandu/, lik8l lul et IkÉl lul dont le sens plein est "avoir". - Parmi les valeurs déontiques, celle de conseil a poste riori est principalement l' apanage de l ' auxi liaire Imcss/, dont le sens, lorsqu ' i l est util isé comme verbe plein, est "tou cher" . L'utilisation de IkÉllul " i l avait" peut être considérée comme marginale, car limitée à quelques énoncés écrits. - L' auxiliaire Imcssl ne peut exprimer les valeurs de simple obligation ou nécessité, mais seulement les marquer comme non-réalisées, ce qu' il est le seul à pouvoir faire. - Les auxil iaires de sens plein "pouvoir" et "avoir" se partagent les autres valeurs déontiques , dont nous avons vu la distribution et les conditions d ' emploi dans le détail.
X I . L'EXPRESSION DU PASSIF PAR AUXILIAIRES
Remarques préliminaires Il n' est pas inutile de rappeler tout d' abord, ainsi que le faisait remarquer Meillet 1 ( 1982 ( 1920 ) : 195-196 ) , qu' "on croit souvent que le passif est une forme du verbe où le sujet du verbe est indiqué comme subissant une action exercée par un agent : Paul est battu par Pierre ; les expressions de ce genre mais ce sont des tours souvent se rencontrent en effet artificiels et en tout cas relat ivement rares . Le vrai rôl e du passif est d 'exprimer le procès là où l 'agent n'est pas considéré. ,, 2 Tel est bien le cas du maltais , où l ' agent n' est qu' exceptionnellement exprimé, ceci surtout dans la presse et parmi les intellectuels. Meillet poursuit plus bas "Si le passif n ' était qu 'un renversement de l ' expression active, i l serait a u fond superflu. Ce qui donne au passif son utilité, c' est que, au lieu de présenter le procès comme résultant de l ' intervention d'un agent, il le présente en lui-même, sans aucune notion étrangère. ,,2 Le maltais peut encore exprimer le passif au moyen de formes verbales dérivées spécifiques qui ont été mentionnées dans la 1ère partie de ce travail ( p . 29-34 ) , mais ce qui fera l' objet de ce chapitre, c ' est son expression au moyen d' autres procédés morpho-syntaxi ques , qui n' ont pu qu ' être encouragés par l' affluence grandissante de verbes d' origine italienne ou anglaise qui ne s ' adaptent plus au système de dérivation morphologique et sémantique hérité de l ' arabe ( voir p. 36-7 ) . Ces procédés sont fondés sur l a phrase nominale à prédicat participial. Nous verrons qu' il peut apparaître un élément rel ateur entre le sujet et le prédicat, qui est soit une copule à base pronominale ( les pronoms personnels de 3ème pers . ) ou
Et avant lui, les grammairiens arabes. 2
C' est moi qui souligne.
314
Le passif
Auxiliaires, particules verbales et préverbes
part ic ipiale ( j?6° cd/ "assis " ) soit le verbe /ki;ïn/ "être" , encore le verbe /gi;ï/ "venir", ce dernier étant en expansion.
ou
La construction à base parti cipiale avec ou sans copule ou auxili aire est la seule façon d' exprimer le passif pour les verbes qui n' ont pas été ass imi lés au système de dérivation hérité de l ' arabe. Il faut noter également qu ' à l ' exception de l ' auxil iaire /gi;ï/ ( voir p. 230-2) les mêmes constructions sont utilisées pour l ' expression du statif et qu' i l n' est pas toujours facile de démêler l ' un de l ' autre. Pour la tournure avec /gi;ï/ + c. préf. d ' un verbe dérivé de sens passif, se reporter p. 34.
1. La phrase nominale Nous avons vu jusqu'à présent comment le système verbal pouvait se développer soit grâce aux potential ités de la phrase ver bale, par l ' introduction d' auxi l iaires d' origine verbale, soit grâce à celles de la phrase nominale, avec l ' apparition de particules qui ont pour origine un participe actif. A nouveau, la phrase nominale va permettre de comprendre comment s' est introduite une expression particulière du passif en maltais. A la base, on retrouve des énoncés dont le prédicat est un participe passif, qu ' il soit d' origine arabe, ital ienne ou angl aise. D. Cohen 0975: 139 ) le fait remarquer pour l ' arabe de Tunis Juif : "le participe passif fournit, comme prédicat de propositions nomi nales, une des expressions du passif". Voici quelques ex. de ce type d' énoncé en maltais avec des participes passifs d' origine arabe ou italienne : 1 . /il-gzlra taO kcmm6na mscmmiyya l) "Je suis suspendu ( de mon travail ) par le chef de mon dépar tement"
2. La copule d'origine pronominale + participe passif En maltais, comme dans d' autres di alectes arabes et en arabe classique, les pronoms personnels indépendants peuvent fonc tionner comme simples copules exprimant explicitement la rela tion prédicative entre le sujet et le prédicat nominal ( voir p. 355 sq) qui peut aussi être un participe passif. C' est dans ces énoncés à copule qu ' on voit apparaître de manière plus fréquente, surtout à l ' écrit, des exemples où l ' agent est mentionné. Dans mon corpus, les exemples sont toujours à la 3ème pers. , accordés en genre et en nombre avec le sujet ( la présence d'une copule avec un pronom sujet de 1ère ou 2ème pers. est extrêmement rare, voir p. 366 ) . Ces énoncés sont apparus aussi bien dans l a presse que dans la l ittérature ou la langue parlée. En majorité les parti cipes pas sifs sont d ' origine arabe. Tous les ex. sont situés en contexte de présent général ( ceux tirés de la presse provien nent du numéro du 15. 2. 1987 de l ' hebdomadaire Il -Mument. Seul le numéro de la page sera mentionné entre parenthèses ) :
-
316
Auxi liaires, particules verbales et préverbes
3 1. L-Orkestra l i hija mmexxija minn Mro. G iuzeppi Farrugia hija ffurmata minn diversi strumenti muzika l i ( p . 8 )
"L' î l e est occupée par les part is" 9. lyi8n igif6ri yckk k�lma ni.i)scb l i °fya uzata bi zz�yycd mi-n n6s/ <moi c' est-à-d ire si mot (f. ) je-pense que elle utilisée
3
L'ex . 3 suffisant dans une me paraît le sujet.
du § précédent a montré que le pronom relatif était pour remplir le rôle de sujet d ' une phrase nominale proposition relative. La présence du pronom personnel donc être à interpréter comme une copule et non comme
Le passif
317
suffisamment de- les-gens> "Moi , en fait, si un mot , je pense qu' i l est suffisamment util isé par les gens" 10. lil-lcggénda fi-l-fatt dIn °fya ass::>cy�ta mao-I-knlsya taO l-mad;nna ta o-l-ispcrancal "La légende en fait, elle est liée à l ' église de la Madone de l ' Espérance" Comme pour toute phrase nominale , la négation s' obtient au moyen des copules négatives à base pronominale ( voir p. 379 ) : Il. id-dinja
m 'hix magnmula koUha minn n ies twajba bnalek ( Friggieri 1986 : 45 ) "Le monde n' est pas entièrement fait par de braves gens comme toi"
3. /? 6 ·cd/ "assis"
+
participe passif
Nous verrons (p. 372 sq ) que le participe actif 1?6°cdl "assis" peut fonctionner comme une copule, marque du �rédicat locati : ou , plus rarement, d ' existence. Dans mon corpus 11 est ap � a�u a . deux reprises avec un participe passif en fonctlOn de predicat , dans le discours d ' un poète ( son discours n' avait en l ' occur rence rien de poétique. Il ne s ' agit pas d ' un usage l ittéraire particulier, mais bien plutôt d ' un emploi ré �ervé à la langue par lée ordinair e ) . La rareté de cet emplOI semble etre le . reflet de la réalité selon mon informatrice de La Valette qUl a jugé ces exemples comme étant à "la limite de l ' accepta� le" et qui sont bien plutôt un des symptômes de la progresslOn �e cette part icule dans la langue . Comme pour la copule p�ono:Ill nale il s' agit d' une marque redondante de la predicatlOn. 1?6°cdl s ' accorde en genre et en nombre. A
1 . Ikull kélma awn�kk ?tOda maozala u mc?yasa sbnd it-tal il I).;ss tal).-I).al "Chaque mot ici est choisi et mesuré se lon sa longueur et sa sonorité"
-
318
Auxi liaires, particules verbales et préverbes
2. lu ?tOda ma?sâma f-l).amss kul lilni zOarl <et assise divisée dans-cinq coll ections petites> "Et elle est répartie dans cinq p etits recueils"
4. /k�n/ "être"
+
Ce syntagme est moins fréquent dans mon corpus que la péri phrase avec Igï;:ïl qui sera étudiée ci-dessous. Il se rencontre principalement, mais pas exclusivement , avec des participes d' origine arabe. Pas plus que pour la phrase nominale et les phrases à copule étudiées précédemment, i l ne s ' agit, pour ceux-ci, de pal lier l' absence d'une forme dérivée de sens passif, puisque dans pratiquement tous les ex. que j ' ai relevés, une telle forme existe, au moins dans les dictionnai res, mais nous avons vu (p. 31-4 ) que certaines d' entre elles tendent à disparaître. Ikï;:ïnl ( ou likân/) est le plus souvent directement suivi du participe passif, mais il peut parfois en être séparé par un élément à valeur adverbiale ( voir ex. 7 ) . C' est surtout dans la presse et parmi les intellectuels que sont apparues des phrases où l ' agent est nommé. La phrase nominale ou à copule pronominale n' exprimant pas de temps , aspect ou mode particuliers, la copule verbale Ikï;:ïnl apparaît quand les locuteurs doivent introduire certaines notions aspectuelles, temporelles ( autres que cell e de présent général ) ou modales. suff. ,
il
situe
319
l u k6nu miPuoIn tâyysb l).afnal <et elles-étaient accueil lies bien beaucoup> "Et elles furent très bien accuei llies" , 4. Isi P:Jsziyyi [ . . . 1 illi k6nu miktubïn :JriginaryamÉ:nt b-IinglÎzI . , . "Jusqu' à ce que tes propositions soient approuvées" On rencontre également /ikOn/ avec les préverbes de futur et de concomitance, et avec l ' auxi liaire /ki;)n/ marquant l ' im parfait et le passé d' habitude : 15 . is-sur Sammut l i se jkun akkumpanjat minn zagnzugn ( Il Mument 15. 2 . 1987, p. 8 ) "Monsieur Sammut , qui sera accompagné d ' un jeune" 16. Minn hawn gnandu jidher éar l i l -funzjoni sintattika ta ' l -espressjonijiet qed tkun immarkata morfologikament ( Borg 1988 : 122) <de ici chez-lui il-semble clair que la-fonction syntaxique de les-expressions en-train elle-est marquée morphologique ment> "De là, il doit apparaître clairement que la fonction synta xique des expressions est en train d ' être marquée morphologi quement" 17. /u 1-06rfa taO taQt k6nct tkün mimI iyya bi-t-tibcn/ <et la-pièce de sous elle-était ell e-est remplie avec-la pai lle> "Et la pièce de dessous était remplie de paille"
Le passif
5. L'auxiliaire /gi;)/ "venir"
+
321
participe passif
L' auxil iaire /gi;)/ est tenu par tous comme un calque de l ' ita lien (voir Sutcliffe 1936 : 71 ) , et considéré "as condemned by competent opinion" selon Sutcl iffe, ce qui ne l ' empêche pas d'être très vivant et d ' avoir fleuri, notamment dans la presse écrite et parlée et parmi les intellectuels. Même la récente traduction de la Bible n ' a pas hésité à y faire appel . Toute fois, il faut remarquer qu'on le rencontre surtout avec des participes d ' origine siculo-italienne ou anglaise, bien qu ' il tende à se répandre aussi pour les participes d ' origine arabe. Cet auxil iaire semble être d' introduction relativement récente, puisqu' aucun exemp le n ' en a été re levé dans les textes recueillis par Stumme ( 1904 ) . Pourtant la construction existait déjà mais avec une nuance modale d' éventualité ou de hasard : "il se pourrait", "il se trouve que" , que Stumme a longuement glosée dans sa traduction. Ce sens est encore compris ainsi de nos jours par mon informatrice de La Valette : 1. [ sein ; nîgi mistieden fittlec ! l (p. 48, 1 . 33 ) "Rien ; il se trouve que je suis invité au mariage ! " "Nichts ! Aber ich mochte eingeladen werden u n d d i e Hochzeit mitbesuchen dürfen ! " Actuellement, cette notion est plutôt exprimée au moyen du verbe /safao/ "devenir" qui sera étudié p. 324 . /gi;)/ est l ' auxiliaire apparu le plus fréquemment dans mon corpus, et le syntagme qu ' i l forme avec le participe passif peut être considéré comme une véritable expression verbale et périphrastique d ' une voix passive. Il a été dit ci-dessus que son emploi était surtout le fait de la presse ( écrite ou parlée) et des intel lectuels, mais elle est aussi uti lisée, certes avec beaucoup plus de parcimonie, par tous les autres locuteurs. Dans mon corpus oral ( compte non tenu de la presse par lée ) , j ' ai relevé quatre ex . où l ' agent est nommé ; trois sont apparus spontanément dans le discours d ' un intellectuel (ex. 6), un autre a été provoqué par un questionnaire (ex. 4 ) , et a été commenté comme étant bien peu naturel par l ' informatrice elle-même.
-
322
Auxiliaires, particules verbales et préverbes
On trouve les mêmes formes de conjugaison que pour /kt;ïn/ étudié précédemment. J ' ai relevé , en outre, la forme du passé de 2ème degré /kt;ïn/ + c. suff. , ainsi que la construction avec adverbes pour exprimer le parfait. - La conjugaison suffixale : 2. /wa!).da pJcziyya k�l1i i l l i gt;ït trad�tta minn !).att6!).Jr/ "Je dois réfléchir avant de répondre parce que je suis trop hâtif" 2. Ifmma rayt °as intcll igÉ:ntil <mais tu-vis car intelligent> "Mais tu t ' en es rendu compte parce que tu es intel ligent" 3. Idak Q�ga famOza °as taO-I-antIk/ "Je suis capable de faire des rimes" 5 . Jekk jiekl u, kuntenti (p. 150) <si ils-mangent, contents>
Phrase nominale , copules et verbe "être"
333
"S' ils mangent, ils sont contents" 6. "Kuntent ['dan ix-xognoL 7" staqsieh KarLu (p. 62) "Tu es content de ce travail ?" lui demanda Charles" Dans les ex. 4 et 5, on peut considérer que le sujet est représenté dans la forme verbale de la proposition dépendante (une complétive et une conditionnelle ) . L ' ex. 6 est en situa tion d' interlocution ; le sujet, qui est la personne à laquelle s' adresse la question, est sous-entendu. Les deux derniers ex. ne l. Ils se trouvent dans d' une maladie dont souffre référence le premier énoncé
comportent un syntagme préposition un dialogue où il a été question l'une des locutr ices, ce à quoi fait ci-dessous
7. lissa yt;:in il-QIn k811-u fU?-iI <maintenant moi le-temps tout-lui sur-moi> "Maintenant, moi, tout le temps, c' est sur moi" 8. lu misklna fi -s-s8ddal <et pauvre (f. ) dans-le-lit> "Et ma pauvre ! Tu es au lit ! " Dans c e dernier cas, comme dans les précédents, il semble qu' on soit fondé à parler d' ell ipse du sujet ( et non pas d ' un verbe ) , comme le faisait D. Cohen ( 1984: 155) pour le guèze, puisqu' il serait possible d ' ajouter, sans changement de se�s , . un pronom personnel o u démonstratif représentant SOlt l e sUjet de la proposition à laquelle ces ex. sont reliés , soit ce dont il a été question auparavant dans le contexte, ou encore la personne à laquelle on s' adresse ( pour les énoncés 6 et 8 ) . Pour les e x . 4 et 5 , il se trouve dans l e corpus des énoncés parallèles où il est fait mention explicite du sujet : 9. laQna kap�ci nwittU-Oal <nous capables ( inv. ) nous-nivelons-elle> "Nous sommes capables de la niveler" 10. Nanseb Li jien kuntent (p. 5 0 ) <je-pense que moi content> "Je pense que je suis content"
334
2. La phrase nominale à deux termes
Remarques préliminaires Un premier rappel s' impose, c' est qu ' i l ne peut y avoir de "le plus simple sujet indéfini dans une phrase nominale serait de poser , sans référence aucune aux notions de "particu lier" et d' "universaux", la règle que le sujet ne peut pas être totalement indéf ini, c' est-à-dire qu' il ne peut pas être dépourvu de particularisation, tandis que le prédicat est soit indéfini soit défini . " (D. Cohen 1 984: 33-34 ) . En effet, ajoute t-il "on ne peut rien dire de particul ier d ' un membre indiffé rencié d ' une classe". Le maltais ne fait pas exception à cette règle, au point même que tous les sujets nominaux relevés dans mon corpus oral comportent un article. Il est habitue l , aussi bien chez les grammairiens arabes l de considérer la phrase que dans la tradition occidentale, nominale selon les relations logiques qu ' elle asserte. En voici un bref rappel ( d ' après D. Cohen 1984 : 3 4 ) : "On peut considérer les relations suivantes qui ne sont en fait que des cas particuliers de la même relation fondamen tale a) Une cl asse est posée comme incluse dans une autre classe ( "Les hommes sont mortel s" ) . cl asse réduite à un seul membre) est b) Un sujet unique ( posé comme appartenant à une classe ( "Socrate est un homme" ) . Dans l e cas où un sujet unique est posé comme l e membre unique d'une classe, cela revient à exprimer une relation d ' identité symétrique et commutative ( " Socrate est l' époux de Xanthippe " ) . " D. Cohen avait spécifié plus haut dans son texte que les catégories a et b concernent la phrase dite attributive. Il y a donc deux types principaux de relation : la rela tion d' identité et la relation attributive, elle-même subdivi sée en relation d' appartenance et relation d' inclusion. Il faut y ajouter la relation de localisation. C' est cette division en trois groupes qui sera adoptée ici pour l ' exposition des faits en maltais . L' autre principe directeur sera fondé sur la catégorie à laquelle appartiennent le sujet et le prédicat de l ' énoncé nominal. =
1
Pour un aperçu, voir D. Cohen ( 1 984: 34 ) .
335
Phrase nominale, copules et verbe "être"
Phrase nominale, existence , localisation et possession
J ' ai dit en commençant ce chapitre que la phrase nominale à deux termes reculait au profit d ' un autre type d ' énoncé à trois termes. Mais une réserve importante est à faire. En dépouillant mes corpus oraux, je me suis aperçue que les phrases nominales à deux termes sont , proportionnel l ement, en production plus abondante dans les discours oraux du type de la conversation sur la vie quotidienne : un enregistrement de ce type , long d ' une heure et demi e , soit à peine 3% des 50 heures de mon corpus , représente à lui seul 10% de ces phrases nominales ( 25/244 ) . Le recul est certes réel, nous le verrons, mais ceci montre que la phrase nominale en maltais n ' a encore rien d ' un vestige comme en grec ou en latin par exemple ( voir D. Cohen 1984 : 5 ) . 2.1. La relation d'identité
En maltais, la relation d ' identité ne comporte pas nécessaire ment, comme la variété d ' arabe dial ectal marocain décrite par Caubet ( 1 989: 409 ) par ex. , un pronom en fonction de copule, marquant explicitement la relation prédicative dans l ' énoncé nominal. Il suffit que le prédicat et le sujet présentent un degré quelconque de déterminat ion pour qu ' i l y ait un énoncé complet. Le prédicat peut être soit un substantif déterminé, soit un nom propre, soit un déictique, ou bien encore une proposition. Il convient d' ajouter que de tels énoncés ne sont pas très fréquents dans le corpus ( 31/244 pour la langue parlée, soit 13%, et à peine 7% pour l ' écrit ) . Les différentes combinaisons qui ont été relevées seront données c i-après. 2.1.1. Le prédicat est un substantif déterminé a) Le sujet peut être un substantif. Je n'en ai relevé que 4 ex. , tous à l ' oral. Le 1er ex . ci -dessous fait apparaître un prédicat avec un adjectif déterminé à la forme comparative, soit l ' équivalent d ' un super latif, suivi d ' un nom indéterminé. En réalité la détermination porte sur l ' ensemble du syntagme qui se présente toujours dans ce cas dans l ' ordre déterminant déterminé , au lieu de l ' ordre inverse pour les autres adjec 2 tifs .
2 Fenech
( 1 978 : 66 )
faisait
toutefois
remarquer
que,
sous
l ' in-
336
Phrase nominale , existence, locali sation et possession
1. Iygn ma-nal;lsib-s li l-iml)abba l-a?wa l;I�gal <moi ne-je-pense-pas que l ' amour la-plus-forte chose> "Moi, je ne pense pas que l ' amour soit la chose la plus importante" 2. lu nlmsi kïf rayt-ni bi-l-bastTIn mOlis °as il-m5da il-bastTInl <et je-marche comment tu-vis-moi avec-la-canne ne-lui-pas car la-mode la-canne> "Et je marche , comme tu m ' as vu, avec une canne, pas parce que la mode est à la canne" b) Le sujet peut égalem ent être un adverb e tempor el
1. lil lTIm is-sibtl "C' est-à-dire qu' e lle est notre deuxième lar; gue" , , , 7. 10Iya il-mEtaf::lra °ïya l-immagni taO kïf in-u l-bngdEm gEwwa fI-1;I1 <elle la-métaphore elle l ' image de comment que-lui l ' homme dedans dans-lui> "Elle est la métaphore, elle est l ' image de ce que l ' homme est en lui" 8. ly6na gwakkin skémbril <moi Gwakkin Schembri> "Je suis Gwakkin Schembri" /
338
Phrase nominale, existence, l ocal isation et possession
9. IOaltis °awa l-b�zi taO tradiccy5ni sQtiQal <parce-que lui la-base de tradition entière> "Parce qu' i l est la base d ' une tradition complète" 10. IOï l-isycQ waQdal <elle la-pIus-vieille une> "Elle est la plus vieille" Il. Anna l-pajjiz (p. 1 5 ) <nous le-pays> "Nous sommes le pays" 12. Anna l-genituri u intom it-tfal (p. 1 4 ) <nous les-géniteurs e t vous les-enfants> "Nous sommes les géniteurs et vous êtes les enfants" 13. hi runna (p. 104) <elle âme-nous> "Ell e est notre âme" Enfin déictique :
le sujet peut être n' importe quelle autre sorte de
14. Ik8ll-oa l-istÉ:ss ?j;js igiftiri dawnl "Nous, c' est nous , et eux, c' est eux"
Phrase nominale, copules et verbe "être"
339
2.1.3. Le prédicat est un autre déictique A nouveau, les exemples sont tirés de la langue écrite, ils sont parfaitement possibles à l ' oral :
mais
1. u dak kol l ox (p. 133 ) <et celui-là tout> "Et c' est tout" 2. anna kollox (p. 1 4 ) <nous tout> "Nous sommes tout"
2.1.4. Le prédicat est une proposition Ces énoncés sont analysables en une relation d' identité parce que le prédicat peut être considéré comme le membre unique d' une classe, auquel est identifié le sujet de la phrase. Tous les énoncés que j ' ai relevés sont du domaine de l ' oral. 1. Il-imp:::.rtanti °aIiy-ya illi f -1-idy:::. 1 É:kt tti°-ck sc- ikun-émm si Up taO gcrarkiyyal < l ' important pour-moi que dans-I' idio lecte de-toi FUT-il est-là quoi type de hiérarchie> "L' important pour moi c' est que dans ton idiolecte il y ait un certain type de hiérarchie" 2. lil-pr:::.b IÉma e-eIs ma-ik::lllnI-s milItai < le-problème le-"cheese" ne-nous-avons-pas Malte> "Le problème c' est que le fromage nous ne l ' aurons pas à Malte" 3. lil-gane bj;js indaQQal il-Qayt g:::. fI-QI "Le crochet c ' est pour que je fasse rentrer le fil dedans"
2.1.5. Le prédicat est un syntagme prépositionnel Dans mon corpus, seulement trois prépositions sont apparues dans des phrases nominales marquant une relation d'identité. Les deux premières sont Ibh. a 11 " comme " et Ida?sl "comme" , suivies d ' un prédicat déterminé. Les mêmes catégories morp�olo giques que dans les exemples précédents sont su�ceptlbles . d' apparaître, à l ' exception du pronom personnel mdep� ndant, remplacé par un pronom suffixe lorsqu ' i l est en fonct l On de prédicat ( ex. 4) après IbQa11
340
Phrase nominale, existence, localisation et possession
1. /u y�n min-Oaliy-ya awn�kk i5-5�m5 bMI taO milta/ <et moi de-pour-moi ici-ainsi le-soleil comme de Malte> "Et moi j ' ai cru qu' ici le soleil était comme celui de Malte" 2. /dak b/:lal dak/ "Celui-là est comme celui-là" 3. /dan bMI t60-i/ "Celui-ci est comme le mien" 4. /y6na b/:l il-ck/ <moi comme-toi> "Je suis comme toi" 5. koL L ox bnaL dak in-nhar ( p . 139) "Tout est comme ce jour-là" 6. /i ll�/:lwa dlk da?s n8fs-oa/ <misère celle-là comme moitié-elle> "Misère ! Elle est grande comme la moitié de ça ! " qui marque La troisième préposition est /tao/ "de" l' appartenance, mais qui lorsqu ' elle n' est précédée d' aucun nom peut également avoir une valeur déictique. Dans l ' exemple qui suit , le seul du corpus, il s ' agit bien d' une relation d' iden tité, puisque le sujet unique est prédiqué par le membre unique d'une classe, en l ' occurrence lui-même ; 7. /lë dan taO aw barra/ <non celui-ci de ici dehors> "Non , c' est celui d ' ici, dehors" 2.2. La relation d'attribution
C' est ce type de phrase nominale qui est apparu le p lus fré quemment dans le corpus oral ; 201 des 244 énoncés relevés. C'est aussi le cas à l ' écrit. Comme dans la relation d' identité, le sujet possède tou jours un degré quelconque de détermination dans la relation d ' une l ' inclusion exprime rappelons-le, qui , d' attribution classe dans une autre ou l' appartenance d ' un sujet unique à une classe. Par contre, le prédicat, substantif ou adjectif, est indéterminé, ce qui en constitue la marque morphologique. Mais on ne peut en faire une caractéristique absolue pour l e mal tais. Il existe en effet deux exceptions ; lorsque le prédicat
341
Phrase nominale, copules et verbe "être"
st formé d ' un syntagme comportant un adjectif démonstrati f , ou syntagme prépos itionnel . El les seront étudiées p. 343 sq.
� ' un
2.2. 1 . Le prédicat est un substantif indéterminé a) Le sujet peut être un substantif déterminé ; 1.
/il-fi bs8fiyya lussu I-arti lussu il-lcttcratUra lussu/ "La phi losophie est un luxe, les arts sont un l ittérature est un luxe" 2. /u t-twcglba t6°-i scmp liccm�nt mist8?slyya/ <et la-réponse de-moi simplement question> "Et ma réponse est simplement une question" 3. /issa l-imp8rtanti /:l�ga ;/:lra/ <maintenant l ' important chose autre> "Maintenant l ' important, c' est autre chose" 4. n-nmara nmara ( p . 43) < l ' âne âne> "L' âne est un âne"
luxe,
la
b) Le sujet est un pronom démonstratif. Ce sont les énoncés les plus nombreux dans la langue parlée ;
1. /dina 5;°81 taO-l-?asba/ "Ceci est du travail en jonc" , 18wa /:la' fna m '·1nn-08m/ 2. /al lura dawn t f a I t a ° - 1 -bd.!... "Alors ce sont des enfants de paysans pour beaucoup d ' entre eux 7 " 3. /daw karta pésta taO-l-gibs/ "Ceux-ci sont en papier mâch� de p} âtre" 4. /igif6ri dIn wa/:lda mi -t-tc8riyyi t�O-i/ "Cette argile est gozitaine naturellement 7" 4. gnax il -kbar kbar ( p . 6) "Parce que les grands sont grands" 5. forsi l -kennies kuntent ( p . 9 1 ) "Peut-être que le balayeur est content" 6. nies bnalek perikoluzi ( p . 25 ) "Les gens comme toi sont dangereux" Le prédicat peut être thématisé et placé avant le sujet 7. Im� la m�yyct miss6r-ckl ( II I , 78-9) "Alors il est mort ton père 7" 8 . Ikbïr l).afna dak ir-riscrwarl "Il est très grand ce réservoir ! " 9 . Vjolenti l-verità (p. 94) "Violente est la vérité"
il
s ' agit,
1. limma dawn antIki l).afnal <mais ceux-ci anciens beaucoup> "Mais ceux-ci sont très anciens" 2. Idlna intcrcssanti bl).§.la sitwaccy5nil "Celle-ci est intéressante comme s ituation" 3. Dawk gnajjurin, onorevol i ( p . 15) "Ceux-là sont jaloux, votre honneur" Le prédica t peut être thémat isé et placé en tête d ' énoncé : 4. /fi-I-kunt�st ma-nal).sib-s li accctÜ bli dïkl . ble "Dans le contex te, je ne pense pas qu'elle soit accepta celle-là" 5. Itayyba dïnl "Elle est bonne, cel le-ci !" c) Le sujet est un pronom personnel . A l ' écrit , ce sont les ex.
les plus nombreux :
1. 1° as y�n gal.int::lm izzÉ:yycdl "Car je suis trop généreux" 2. IOUma da?s�yn wal).da Pal! <eux un-peu une lourds> "Ils sont un peu trop lourds" 3. Ipcr; diga °Uwa stramb li tOïdl <mais déjà lui étrange que tu-dis> "Mais il est déjà étrange que tu dis(�s" 4. lit imma y6na fi]? dawn l-affar iyy�t ::lttimis tl <non mais moi sur celles- ci les-af faires optimi ste> " Non, mais sur ces choses , je suis optimi ste" /
/
3
/
5. /int::lm-s kuntsntil "Etes-vous contents 7"
b) Le sujet peut également être un pronom démonstratif. Comme
avec un prédicat substantivai , plus nombreux :
345
à l ' oral,
des
ex.
les
3
Dans une phrase nominale interrogative dont le sujet est un pronom personnel de 1ère ou 2ème pers . , il est possible, mais
346
6. Anna zgnar ( p . 148) <nous petits> "Nous sommes petits" 7. baqgnet tanseb l i hi ognla m i l l -kotba ( p . 52) <elle-resta elle-pense que elle plus-haute de-les-livres> "EUe a continué à penser qu' elle était plus importante que les livres" d) Le sujet peut être une autre expression déictique
1 . /taO-s-saora funcy::mabbli uk6u/ <de-l e-Xagnra uti lisable aussi> "Celui de Xagnra est aussi en état de fonctionner" 2. /taO-llUm nai)scb iz°ar u/ <de-aujourd'hui je-pense plus-petit hein> "Ce�x d ' aujourd ' hui, je pense , sont plus petits, non 7" 3. /tQO-i kblr il-bag611 lmma taO m�ri/ <de-moi grand le-bagage mais de Marie> "L� mien, d � bagage, il est grand, mais celui de Marie ! " 4. /ismao ai)yar ycw k6U-oa t6ndi ycw k6U-oa skwÉrs/ "Et tout le monde est plus laid quand quelqu ' un d ' autre le regarde" e) Le sujet peut comporter une
Il s' agit de l ' adverbe /oad/ "encore" qui est toujours accompagné d ' un pronom suffixe se référant au sujet, même lorsque celui-ci est présent dans l ' énoncé : l ocution
347
Phrase nominale, copules et verbe "être"
Phrase nominale , existence, localisation et possession
adverb iale.
1 . /l-cwwcln�tt nistaOgcb li o�d-ni i)ay/ "D ' abord je m' étonne d' être encore vivant" 2. /�ra i)u il-lÎ zar minn fu? is-s;dda o�d-u gdld/ "Ecoute ! Prends le drap sur le lit, il est encore neuf" 3. /dln o�d-oa funcpnabbli/ "Celle-ci est encore en état de fonctionner" 4. Tidher l i gnadek zgnir (p. 34) "Tu sembles être encore jeune" f) Le sujet peut être une proposition. Je n ' en ai relevé qu' un seul ex. à l ' écrit et avec thématisation du prédicat
1. Vjolenti min jitl ob, vjo lenti min jidgni (p. 94) "Violent est celui qui prie, violent est celui qui blasphème" 2.2.4. Le prédicat est un adverbe
Mon corpus en présente manière /ckk/ "ains i" :
quelques
exemples
avec
l ' adverbe
de
1. /gcw it-t;nk Waliis °awdcS d�yycm ckk/ "Les Turcs sont venus, parce que Gozo a toujours été ainsi" 2. Mela L -pol itika hekk ? (p. 1 1 8 ) "Alors , la politique c' est comme ça 7 " Le prédicat peut être thématisé et pl acé devant le sujet 3. u hekk anna Hum (p. 54) <et ainsi nous aujourd' hui> "Et c' est comme ça que nous sommes aujourd ' hui" 2.2.5. Le prédicat est un substantif déterminé
non obligatoire, de suffixer pronom, en l ' occurrence /-s/.
une
marque
d ' i nterrogation
au
Un énoncé de la langue parlée comporte un sujet pronom personnel de 1ère pers. avec un prédicat comportant un adjectif démonstratif. Il me semble qu' i l est possible de l ' analyser en
348
Phrase nominale , existence, local isation et possession
une relation d ' appartenance, le sujet "moi" étant le membr e unique d ' une classe, en l ' occurrence celle des "gens de ce genre". Le prédicat nominal est à prendre comme une qualifica tion du sujet 1. lissa y6na dak it-tIpl <maintenant moi celui-là le-type> "Alors, je suis de ce genre-là"
2.2.6. Le prédicat est un syntagme prépositionnel comprenant un nom déterminé, un pronom ou un adverbe
2.2.6.1. La préposition ItaO l "de" Nous avons vu (p. 340 ) que le prédicat composé de la préposi tion Ita °l "de" pouvait marquer une relation d ' identité. Cepen dant , une construction avec ItaOI ( avec sa variante Iminn taO/) peut également exprimer une relation d' attribution lorsqu ' elle est suivie d ' un substantif déterminé ou d ' un pronom suffixe. e' est dire que le critère morphologique d' indétermination du prédicat n' est pas suffisant pour définir la relation d' attri bution en maltais, et qu' i l est nécessaire de faire entrer dans l ' analyse des considérations d' ordre logico-sémantique, comme déjà dans l' exemp le qui vient d' être analysé au paragraphe précédent. a) Le sujet peut être un substantif
1 . lit-t;rt t6°-i pr::Jpyaméntl "La faute est mienne en fait" 2. Monni t iegni (p. 94) <esprit-moi de-moi> "Mon esprit est à moi" 3. Gnax din l-art tagnkom, mhux tagnhom ( p . 57 ) "Parce que la terre est à vous, pas à eux" b) Le
est un pronom démonstratif. Les ex. sont plus nombreux à l ' oral : 1. Iméla mur il-mc1l6l)a cas dawk taO wara I-munt�nyil sujet
Phrase nominale, copules et verbe " être"
349
"Alors va à Melliena, parce que ceux-là sont de derrière les montagnes ! " 2 . Idan taO-s-séna l-;I)ral "Celui-ci est de l ' année dernière" 3 . Idïn issa taO-l-gibsl "Celle-ci, alors, est en plâtre" 4. libzao c alf-ca cas dlk t6°-il "Fais-y attention, parce que c ' est la mienne ! " 5 . l I t dlk t a O antwanéttl <non celle-là de Antoinette> "Non, celle-là est à Antoinette ! " 6 . Idln minn tal)-I)a igif6ri t-ti syIr l i fI-oal "Elle est à tout le monde" 4. kemm jekk hu ta' gewwa u kemm jekk hu ta' barra (p. 1 1 4 ) "Qu' il soit de l' intérieur ou qu' il soit de l ' extérieur" d) Le sujet peut être un autre déictique
1. Ik8lbs taO-l-iny�m eus ckkl "Tout est en bois, n' est-ce pas 7"
350
Phrase nominale, existence, localisation et possession
Phrase nominale, copules et verbe "être"
351
2.2.6.2. La préposition IOâl1 "pour"
2.3. La relation de localisation
Mon corpus n ' en offre qu'un seul exemple à l ' oral avec un pré dicat substantivaI déterminé. Il me semble devoir être inter prété comme une relation attr ibutive, à cause de la présence de luk6111 "aussi", qui marque le prédicat comme une classe compo sée de plusieurs entités, dont le sujet fait partie :
En maltais, comme d' autres auteurs l ' ont déjà fait remarquer (voir surtout Borg 1987-88: 59-64 ) , le prédicat substantivaI locatif d ' une phrase nominale n' est pas forcément spécifié comme tel par une préposition de l ieu, en l ' occurrence Inl "dans". En effet, sa présence n' est pas obligatoire lorsque le sujet est un animé ( ou considéré comme tel, par ex. un bateau) et le prédicat un nom de lieu déterminé ( ou un nom propre de lieu ) . Par contre, la préposition semble nécessaire s i la localisation est considérée comme inhabituelle pour le sujet. De tels énoncés ne s' étant pas présentés dans mon corpus, ni à l ' oral , ni à l ' écrit , j' emprunterai trois ex. à Borg 0987-88: 59 ) , pour illustrer ce propos. Le premier est considéré comme correct par l ' auteur, le second comme douteux et le troisième comme impossible :
1 . Idina igif6ri °a-t-tiPlm uk6111 "L' ancienne charrue est derrière elle" 5. lil-Iaburisti fcyn in-n6s taO barrai "Les travaill istes étaient près des gens de dehors" 6. lin-naccY:JnaÜsti [l17 il-fbs:Js in-nai).a l-bi).ral "L' enfant est calme" parce que ce dernier exemple peut être interprété comme "enco ding a synthe tic a posteriori characteristic of the subject the boy has a quiet disposition as opposed to say, a mischie vous one" (p. 69 ) . Mon corpus vient confirmer pour une large part cette observation, mais nous verrons qu' il existe tout de même quelques exemples de phrase nominale avec copule où la relation est "contingente". En ce qui concerne la relation locative, Borg n ' a pris en considération qu' un certain type d' énoncés , à savoir ceux où le prédicat est un nom de lieu, précédé on non de la préposition /fï/ "dans" . Toutefois, s ' il affirme, probablement avec raison, l ' exclusion ( au moins pour quel �ues autres locuteurs ) , du pronom-copule dans l ' énoncé l ocatif pour des prédicats de ce type, ceci ne peut être généralisé à toutes les phrases nominales à prédicat locatif ( voir p. 367) et notamment lorsque celui-ci est un nom propre dés ignant un lieu. Aquilina ( 1965: 95) remarquait que "when no emphasis is intended, the additional independent personal pronouns are left out", ce que conteste Borg ( 1987-88: 69-7 0 ) sur la base d ' ex. où la copule est absente dans un contexte clairement emphatique. Ce qu' i l remet en cause est donc la formulation négative d' Aquilina. I l propose, à titre d ' hypothèse, que "when a speaker wants to spel l out as clearly as he can the predicative function he has in mind to make sure his meaning is understood in an otherwise potentially ambiguous utterance , one of the mecha nisms he can have recourse to is precisely the interpretation of the particular (optiona 1 l copular expression he needs to
9 Des énoncés de ce type ne sont pas apparus dans mon corpus, mais mon informatrice de La Valette, elle aussi locutrice de "standard", confirme, pour son idiolecte, les propos de Borg.
358
Phrase nominale, existence, local isation et possession
make his meaning more explicit. It may be that an emphatic context is one in which this need would be particularly felt, but it is certainly not the only one, and even then, a speaker may choose to omit copular expression. " L' important à retenir I C I me semble être l' explicitation de la fonction prédicative par l e pronom-copule afin de lever toute ambigu'ité. Peut-être peut-on parler d' emphase dans la mesure où sa présence n' est pas toujours obligatoire, mais alors cette emphase est en train de s' user. Le nombre de phrases nominales à trois termes dépasse en effet nettement celui de phrases nominales à deux termes : 553 pour les premières dans mon corpus, contre 389 pour les secondes . Encore faudrait-il pondérer ce rapport à cause des énoncés où le sujet est un pronom personnel, puisqu' ils ne contiennent que très rarement un second pronom, en fonction prédicative cette fois.
3.1. La relation d' identité L' étude menée pour la phrase nominale à deux termes a fait ressortir les limites de son ut ilisati on pour l ' expression de faible nombre des ex. où les deux la relation d' identité termes sont des substantifs déterminés par l ' article, ou bien lorsque le sujet est un pronom démonstratif et le prédicat un substantif déterminé. Une simple comparaison du nombre d' occur rences des énoncés nominaux à deux et à trois termes dans ces deux cas seulement suffit à montrer la forte domination de la copule : 8 et 71 ex. respectivement . Il ne semble pas exagéré d ' en conclure que la fonction prédicative tend à être de plus en plus marquée explici tement dans la relation d ' identité.
3.1.1. Le prédicat est un substantif déterminé a) Le sujet peut également être un substantif déterm iné. 26 des
27 énoncés relevés proviennent de l ' écrit ou du d' intellectuels. La proportion était déjà de 3 sur 4 phrase nominale à deux termes.
discours pour la
1. lu is-sdlUm l-iskalUni °Uma l-faziyy6t diffcrénti taO-t tradiccY5nii <et l' échelle les-escaliers eux les-phases différentes de-la tradition> "Et l ' échelle, les escaliers sont les phases différentes de la tradi tion"
Phrase nominale, copules et verbe "être"
359
2. Il-art °Iya 1-Ocr6? taO-nal "La terre est notre racine" 3. Iganni °Uwa il-kugln t6°-il " Ganni est mon cousin" 4. Li L - ideaL tagnhom hu L-ugwa Ljanza u L -naqq (p. 9 4 ) "Que leur idéal est l' égalité et la vér ité" 5. It-tajjeb huwa t-tajjeb (p. 169) "Le bien est le bien" b) Le sujet est souvent ( dans 47 ex. ) un pronom démonstratif,
ce qui n ' est pas pour surprendre puisque nous avons vu que la substantif déterminé est un séquence pronom démonstratif membre de phrase et non un énoncé complet, sauf (rarement) indication contraire du contexte ou du contour intonatif. Friggier i, dans son roman comme dans l ' entretien qu' i l m ' a accordé, n ' uti lise que la forme courte du pronom-copule l orsque le sujet est un déictique, sauf une fois. 1 . IdIk oiya il- kggénda taO-l-ma?16bal ( IV, 20-21 ) "Celle-là est la légende de Maqluba" 2. Inahscb li dIk °1 l-idcntita cminénti taO-l-p5plu m�ltil <je-pense que cel le-là elle l ' identité éminente de-le-peuple maltais> "Je pense que c ' est l ' identité éminente du peuple maltais" 3. Idawn °Uma l-izycd p:)czfyyi intcrcssantil "Ce sont les poésies les plus intéressantes" lO 4. Idan °6wa i l-wan siks taO t;mna/ "Ceci est le sixième d'un tumolo" 5. Din hi ir-rieda tiegnu (p. 4 4 )
1 0 L' uti lisation des chiffres anglais est chose courante en maltai s. La It;mnal "tumolo" est une mesure agraire de surface qui équivaut à 0 , 112 ha ( Peretti 1965 : 288 ) .
360
Phrase nominale , existence, localisation et possession
"C' est son souhait" 6. dan huwa pajjizi (p. 104 ) "Ceci est mon pays" Dans ce type d' énoncés, on se souvient que la seule poss ibilité d ' omettre le pronom-copule, à l' écrit, est lorsque le prédicat est déterminé par un pronom personnel suffixé. L ' ex. 6 montre que ce n' est pas une règle absolue. c) Aquilina
( 1965: 95-96) mentionne la possibilité de faire figurer un pronom-copule de 3ème pers. entre un sujet pronom personneL de 1 ère ou 2ème pers. et le prédicat. La construction syntaxique est connue de l ' arabe classique ( Cantarino 1975: 35 ) comme des dialectes arabes. 1 1 E n maltais ces énoncés semblent être d' util isation très restreinte. Mon corpus n ' en offre des exemples que dans la traduction de la Bible : Dn. 2/38 inti huwa r-ras tad-deheb "Parce que "régions" est un nom qui se réfère à un lieu" 2. lIt sAbgikt dnd ;bgikt °Uma funcY8niyy�t sint�tticil <non "subject and object" eux fonctions syntaxiques> "Non, "subject and object" sont des fonctions syntaxiques" 3. Ikirsa °fya b icca st;nku bicca ms&rcn/ "Des tripes, c' est un morceau d ' estomac, un morceau d ' intes tin"
1. /imma dak °Owa Ozu diffcrénti/ <mais celui-là lui usage différent> "Mais cela est un usage différent" 2. /oa1I-08m dawk °Oma k;ll-oa kaprfci taO-I-b8rgcziyya/ <pour-eux ceux-là eux tout-elle caprices de-Ia-bourgeoisie> "Pour eux , ce sont tous des caprices de la bourgeoisie" 3. /dln °fya s;mma rck;rd °al kAv;:mtJi/ "Ceci est une somme record pour Coventry" 4. Dan hu traditur (p. 13) "Celui-ci est un traître" 5. Dawn huma n ies tajba (p. 26 ) "Ce sont de braves gens" 6. dik hi vjoLenza (p. 93 ) "C' est une violence" c) Le sujet peut être une autre construction déictique. exemples en ont été relevés surtout à l' écrit :
1. /klf t&ra I;�fna mlnn-08m °Oma ni sa/ "Comme tu vois, beaucoup sont des femmes" 2. kol l ox hu idea u noLma (p. 140 ) "Tout est idée et rêve" 3. L i Lko L L huma Nsara (p. 48) "Que tous sont chrétiens"
1. /oas inl;&wi °Iya n3m li yirrdhi °al-I-p;st/
b) Le sujet peut être un pronom démonstratif
365
3.2.2. Le prédicat est un adjectif a) Le sujet peut être un substantif déterminé
Des
1. /dan l-Ozu ° Owa wis? antIkl "L' industrie de la pêche , c' est important" 5. Li dawn i L -kotba huma qawwija bizzejjed biex (p. 37-38) "Que ces livres sont suffisamment puissants pour 6. imma uUedna huma inte l L igenti aktar m inna (p. 7 1 ) <mais enfants-nous eux intell igents plus de-nous> "Mais nos enfants sont plus intelligents que nous" b) Le sujet peut être un déictique, pronom démonstrat if, pronom personne l , ou autre. Il n' y a que peu d' exemples de pronoms démonstratifs dans le corpus, dont un seul à l' écrit
1. Imous ?6°cd nOïd bi-I-f8rs li dan °Uwa brréttl "Je ne dis pas que celui-ci est certainement correct" 2. Idawn OUma dubyUzii "Ceux-ci sont douteux" 3. lu dïk °Iya bmUni °aliy-ya uk8ll1 <et celle-là elle commune pour-moi aussi> "Et celle-là est commune pour moi aussi" 4. dawn huma dgnajfin (p. 26) "Ceux-ci sont faibles"
lui
Un seul ex. a été relevé avec un pronom personnel, à la 3ème pers . La construction a été ressentie comme particulière ment insistante. Il s' agit de l' énoncé déjà mentionné à propos du problème de la relation conti ngente ou essentielle ci-dessus (p. 363, ex . 2 § 3.2. ) 5. lu °ï °fya kburiyya Iii <et elle elle fière que> "Et elle est vraiment fière de" Le seul exemple avec un autre type de déictique provient de l ' écrit : 6. Unud huma boloh b izzejjed biex (p. 65 ) "Certains sont suffisamment stupides pour . . . "
367
7. jekk nana tgnid l i naga hi bajda (p. 76) <si côté (f. ) elle-dit que chose elle blanche> "Si un côté dit qu' une chose est blanche"
3.2.3. Le prédicat est un syntagme prépos it ionnel Il s ' agit, comme dans la phrase nominale à deux termes, de la préposition ItaOI qui marque une relation d' appartenance 1. lu r-rdaccY5ni bcyn dïn u dïn °Iya taO ti!?ftl <et la-relation entre cell e-ci et cel le-ci elle de glanures> "Et la relation entre celle-ci et celle-ci est de glanures" 2. Idak l-al).mar ilIUm °Uwa taO-I-plastIkl rigini t "C' est ce que j ' ai essayé de faire dans les histoires courtes" 3. dmirna hu biss l i nivvutaw (p. 29) <devoir-nous lui seulement que nous-votons> "Notre devoir est seulement de voter" 4. H -prezent huwa kuLma xtaqna meta . (p. 84) "Le présent c ' est tout ce que nous avons souhaité quand . . . .
.
"
370
Phrase nominale, copules e t verbe " être"
Phrase nominale, existence, localisation et possession
3.4.2. Le sujet est une proposition
La proposition sujet n' est pas limitée à un seul type comme en arabe classique (Blachère et a l . 1975: 388 ) . Cet énoncé nominal peut exprimer une relation d ' identité ou une relation attribu tive. Les deux exemples de relation locative qui ont été relevés (voir ex. 5, p. 353 ) ne comportent pas de pronoms copules, ce qui n ' a r ien de surprenant puisque leur présence est marginale dans ce cas. Il faut par ailleurs rappeler que le seul énoncé attributif sans copule qui a été relevé comporte une thématisation du prédicat. I l est possible qu' i l faille en conclure que la présence d ' une copule est obligatoire lorsqu' il prédicat) s ' agit d ' un énoncé de type neutre ( ordre sujet exprimant une relation d ' i dentité ou une relation attributive. 1 . /li islr f -millta °Uwa brs zOïr/ "Ce qui a lieu à Malte, c' est un petit cours" 2. /mïn 76°cd ya7ra °Uwa l-l)ablb taO-s-sUr zammUU "Parce que moi, le journal dans lequel j ' écris est un journal qui se bat toujours pour de la place" 2. lissa w6Qcd mil-l-:Jggétti lll i l lum °ild-oa tintUza l lum °Iya il-m:JQr6U encore-elle aujourd ' hui de-Ies-objets que un <maintenant el le-est-utilisée aujourd ' hui elle la-charrue> "Alors, un des objets qui aujourd' hui est encore utilisé, aujourd ' hui, c' est la charrue" 3. l-l'iaga li gnandha tbezza' L-aktar hi L-idea (p. 38 ) "L' homme qui ne pose jamais de question et ne soupçonne jamais est un criminel" 5. /l-ambyént °Uwa kïf °édt-l-ck tant taO-I-biki li/ "L' environnement est, comme je te l ' ai dit, tellement à pleurer que . . . " 6. L-omm u [ -m issier, komp[a immagina TigeU ino, huma anna (p. 1 4 ) "La mère et le père, continua d' imaginer Tigel lino, ce sont nous" 7. Il-Fiitan, Fiaseb Kad u, huma sinja[ ta [-biza' wkoU (p. 60) "Les murs, pensa Charles, sont aussi un signe de la peur" 3.6. Conclusion
Le maltais présente une tendance très nette à marquer la relation de prédication dans la phrase nominale au moyen d ' un pronom personnel de 3ème personne en fonction de copule. Cela est particulièrement net pour la relation d' identification où le nombre d ' énoncés à trois termes dépasse largement ceux à deux termes. Nous avons vu que le pronom-copule est même obligatoire quand le prédicat ou les deux termes de la phrase sont des propositions ou s' ils sont séparés par une proposition incise. Dans la relation d' attribution, l' emploi du pronom-copule est légèrement supérieur à celui de la phrase nominale à deux termes, si l ' on ne tient pas compte des phrases dont le sujet est un pronom personnel pour lesquel les l ' emploi du pronom copule est encore rare et très "emphatique". Une restriction d' ordre sémantique pèse cependant sur ce type d' énoncé : la relation doit pouvoir être envisagée comme essentielle et non pas comme contingente . Toutefois, même cette restriction semble commencer, timidement, à reculer, au moins pour certains idiolectes. La relation de localisation n' exclut pas non plus totale ment la présence d'un pronom-copule, mais elle concerne princi-
Phrase nominale, copules et verbe "être"
373
paiement les énoncés dont le sujet est un terme abstrait qui n' implique pas une locali sation physique. Enf in, nous avons vu qu ' i l est possible d ' avoir un pronom copule de 3ème pers. avec un sujet qui est lui-même un pronom de 3ème pers. , à la différence de l ' arabe marocain de la région de Fès par ex. (Caubet 1989 : 41 9 ) . 4 . Construction avec /?� ·cd/ "assis" 4.1. La relation de localisation
Le maltais connaît une expression particulière de la relation de locali sation au moyen du part icipe actif du verbe qui signifie "s' asseoir rester habiter" /?�Ocd/, au lieu d' employer une phrase nominale; ou une phrase verbale avec le verbe /nsiib/ "se trouver". /?�Ocd/ n' exprime pas la concomitan ce, comme d' autres participes actifs de verbes de mouvement et d'attitudes (voir p. 97 sq). Cet emploi de /?�Ocd/, qui n' a encore rien d' obligatoire, semble être un développement propre au maltais , qui va de pair avec un recul de la phrase nominale. Une phrase comme celle qui est donnée par D . Cohen ( 1975 : 138 ) à Tunis Juif pourrait aider à comprendre l ' évolution qui a permis au maltais de passer du stade où le participe est , avec un sens de concomitant, simple prédi cat de phrase nominale à celui de "ana. véritable copule hors du système aspectivo-temporel q� cad fikka. fa[ ut Ü uziit mJ.r:t a[ bJ.tr:i5.n "j' étais ainsi à l ' hôtel /
lorsque vint la femme du patron"". Pour Borg { 1987-88 : 6 1 } la construction avec /?�Ocd/ ne peut exprimer qu' une local isation temporaire ( donc concomitan te) "Semantically "qieghed" encodes location ( in space ) in present time, but there is the further aspectual component of present time duration within l imits roughly co-terminous with the moment of utterance" . Or, cette affirmation est contredite par de nombreux énoncés, dont l ' ex. 2 ci-dessous qui ne peut marquer qu' une localisation permanente .
a) /?�Ocd/ s ' accorde en genre et en nombre avec le sujet de la phrase ( qui peut être élidé ) . Le sujet est toujours un nom déterminé ou un nom propre. Le prédicat quant à lui est soit un syntagme prépositionnel, soit un adverbe de l ieu, soit un pronom re latif locatif, soit un nom de l ieu. L' ordre des termes
374
Existence, local isation et possession
375
Phrase nominale, copules et verbe "être"
�e plus fréquent est sujet + /?�Ocd/ + prédicat, mais on trouve egalement des énoncés où /?�Ocd/ est rejeté en fin d' énoncé, ou bien dans lesquels le prédicat est en tête d' énoncé.
b) /?iilOcd/ est nié par la particule /moUS/ "ne-lui- pas" et non par les éléments de la négation verbale comme la copule d' origine pronominale, ainsi que nous le verrons (p. 379 sq l .
1. /il-oal�s d;ina l-?attOs ?�Ocd l)dcyn i l-kaldarOn/ "Parce que ce chat se trouvait à côté du chaudron " ( récit ) 2. /I).al ?8rmi [ , . . 1 ?�Ocd bcyn zcwg wid�n mil-l-lsb ah/ lOm ?tOda/ "Dans ce volume, elle est" 5. [ >ô >ê3�t emgéddes galkst l i mOOs ?iilOcd il b8°::>d wis? minn °ayn barr;ini/ <sur endroit que ne-lui-pas assis à loin très de Source Barrani> "A un endroit qui n' est pas très loin de la Source de Barrani"
"Il est recroquevi l lé dans l a caisse" 6. /f-idéy-k ?tOda Hi bcrt "Et où est-il en convalescence 7" 10. /l-img�ba l) dawn in-nal);it ?�Ocd/ "Imgieban , dans ces parages, ça se trouve 7 " I l . /oas ?tOda mw "Mais elle, elle dit prison mais moi "
"Ce n' est pas
lui qui devrait
être
en
f) Certains locuteurs connaissent également la forme abrégée de /?6°Ed/ dans cet emploi, identique au préverbe de concomitance: /?EtI. On aura remarqué dans l ' exemple du § d. ci-dessus em prunté à un locuteur de Mtanleb que la forme peut être abrégée d'une autre manière : [ ?j8t l ( l a forme courte du préverbe de concomitance est /?Et/ dans son idi olecte ) . /?Et/, toujours accentuée, a été rel evée dans le parler de deux locuteurs, chez un viei l homme de Xagnra à Gozo et chez une jeune femme de La Valette, secrétai re de son état. C' est un emploi dialectal et non pas standard. Borg ( 1988: 82 ) signale le fait et ajoute même que certains locuteurs disent ne jamais util iser la forme longue dans ce cas. Il ne donne malheureusement aucune préci sion quant à l ' origine de ces locuteurs. Mes informateurs connaissent les deux formes. Borg indique également que la s/ : négation se forme au moyen des éléments verbaux /ma "Ganni ma qedx id-dar". Je n ' ai pas relevé d' énoncés de ce type dans mon corpus. 1. /lt 1-?a1c6t t6°-i ?Et awn/ <non le-pantalon de-moi assis ici> "Non , mon pantalon est ici" 2 . /?Et g� s-sagrisdyya/ "Il est dans la sacristie" ( le tableau)
4.2. La relation d'identité Borg ( 1987-88: 64) faisait remarquer que /?6°Ed/ pouvait , à l a l imite, s' employer comme une copule pour marquer une relation d' identité à condition que celle-ci soit temporaire : "when the form "qiegned" occurs in such a predication ( with an entity, instead of a place-referring predicate) it is understood that the identity relation being predicated is a temporary one. In this context the locative " qiegned" encodes not a physical location with limited present time duration of the subject entity in a place, but its abstract temporary O imited present time duration) location in the role identified by the predica te. " Il commente l ' exemple qu' il donne Pietru qiegned l -ezami-
377
natur "Pierre est l ' examinateur" comme ne pouvant se concevoir que lors de la distribution de rôles au théâtre par exemple. Les seuls exemples que j ' ai re levés dans mon corpus ont tous pour prédicat une proposition subordonnée intr ,? duite par /bj8s/ "pour ", apportant une définition au sujet. /?j8°Ed/ peut même y être considéré comme exprimant simplement l ' existence. Ces énoncés ne semblent pas avoir quoi que ce soit de "tempo raire" et sembl erait même plutôt énoncer des vérités générales.
1. /dawk i l-waY8rs il-lpsnin ?EOdin bj8s iz�mma-oa s5da/ "Ces gros fils sont (faits ) pour la maintenir solidement" 2. izda gnajnejja qegndin biex innares u saqajja qegndin biex n imxi ( Friggieri 1986: 81) <mais yeux-moi assis (pl. ) pour je-regarde et pieds-moi assis ( pl . ) pour je-marche> "Cependant mes yeux sont (faits ) pour que je regarde et mes pieds sont (faits ) pour que je marche" 3. il-nmieg tal-nitan hu naga tajba, gnal iex i [ -nitan gnalhekk qegnd in ( ibid. p. 60) "Alors le blé c ' est un grand tas au mi lieu de l ' aire de battage" 2. /allUra dln ?Éoda turista awn/ "Alors celle-ci est une touriste ici 7" 3. /kj;jn ?iâOcd r6mblu/ "C' était un rouleau" 4. /IE ilIUm isbal;! cas i llUm ?Éoda bl;!al gnj;jn/ <non aujourd'hui plus-belle car aujourd ' hui assise comme jardin> "Non aujourd' hui elle est plus belle, parce qu' aujourd ' hui elle est comme un jardin" 5. /kiânct ?Éoda mibniyya ckk bi-I-bicciât taO-I -gébd ckk/ <elle-était assise construite ainsi avec-les-morceaux de-lespierres ainsi> "El l e était construite comme ça, avec des morceaux de pierres, comme ça" 6. /imbâoad kéllu ?Is-Oa mingd imma ?Éoda da?séyn f6rma 6hra/ 5 <ensuite il-avait comme-elle faucille (m. ) mais assise 1 unpeu forme autre> "Puis il avait comme une fauci lle, mai s elle était un peu d ' une autre forme" 7. /skwEr ?cOdIn Issa m-oad-o6m-s t6ndi/ "Ils sont carrés maintenant, ils ne sont plus ronds 7" 8. /u dan °ându Iingwa ?Éoda séwwa/ <et celui-ci chez-lui langue assise juste> "Et celui-ci, il a une langue qui est bien"
' L' acc C?r d au fem. de ce terme, ainsi que le pronom féminin dans /?Is-oa/ qui précède, s ' expl i que probablement par le fait que la locutrice pense au nom d ' unité /mtngla/, b ien fém. lui, (masc. ) /mtngcl/ qu'elle a effectivement et non au col l . prononcé. 15
Phrase nominale, copules et verbe "être"
Existence , localisation et possession
379
9. /kiânct k611-oa ?Éoda iCcangâta/ <elle-était tout-elle assise pavée> "Elle était toute pavée" 10. JOas tkUn ?iâOcd prcgudikâU "Parce que tu serais plein de préjugés" 4.4. Conclusion
Avec /?iâOcd/, nous voyons une particule locative de sens "être dans" évoluer vers une marque prédicative dans la relation d' identité et même dans la relation d' attribution, évolution en cours qui se traduit encore par une réticence des locuteurs vis-à-vis de certains énoncés produits. La particule sembl e par ailleurs pouvoir aussi exprimer l ' existence. s.
Les particules négatives
5.1. La particule négative /ma/ + pronom
+
/8/
Remarques préliminaires Il n ' a été question jusqu ' à présent que de phrases nominales affirmatives ou, parfois, interrogatives, mais l ' énoncé négatif peut aussi y être exprimé. A cette fin, le maltais, comme beaucoup d' autres d ialectes arabes, a constitué une particule négative à partir des pronoms personnels indépendants avec le même morphème discontinu que la négation verbale : sg.
pl.
/minis/ ou /miniâs/ "je ne suis pas" /mintIs/, /mintS/ ou /mins/ 2. "tu n ' es pas" 3.m. /mous/ ou /mouwIs/ ou /mouw6s/ "il n' est pas" 3 . f . /moIS/, /mo i ois/ ou /mo i oiâs/ "elle n' est pas" /mal;!nÎs/ ou /mal;!niâs/ 1. "nous ne sommes pas" /mint6ms/ 2. "vous n ' êtes pas" 3 . c . /moumis/ ou /moumiâs/ "ils ne sont pas" 1.
380
Phrase nominale, copules et verbe "être"
Existence, localisation et possession
Les variantes IV ou 1i81 sont fonction des locuteurs en "standard" même. Toutefois, la variante non diphtonguée est de loin l a plus fréquente dans mon corpus . S' il figure un autre élément de négation dans l' énoncé, la deuxième partie du morphème di scontinu est omise.
5 . 1 . 1 . /m us/ morphème de négation de la phrase nomina le o
Les part icules négatives fonctionnent sans aucune restrict ion dans tous les types d' énoncés nominaux qui ont été étudiés jusqu' à présent relation d' identité, relations attributive ou locative. Ces morphèmes comprenant un élément pronominal qui s ' accorde avec le sujet, ils peuvent aussi assumer la fonction d' anaphorique , et la mention explicite du sujet, quel qu' i l soit, n' est d e c e fait pas obligatoire. D' autre part l a pré sence de la particule négative dans une phrase nominal e exclut que l ' on puisse également utiliser le pronom-copule à fonction prédicative. Les particules négatives à base pronominale sont donc également des marqueurs de la relat i on de prédication. La plupart du temps, la particule var i e en nombre, genre et personne, mais on constate tout de même l ' amorce d' une tendance, encore minoritaire, vers l ' invariabil ité de celle-c i . Elle est en effet parfois f igée à la 3ème pers. masc. sg. Un seul exemple, jugé " incorrect", a été relevé d ' un sujet masc. sg. avec une particule au féminin singulier. On se doit tout de même d ' en faire mention. L' étude forme lle des types de sujets et prédicats qui a été menée pour la phrase affirmative étant aussi valable pour l' énoncé négatif, je me contenterai de donner quelques exemples des différentes re lations, à titre d ' i llustration : 1. IdIk mOIS il-p:::H: z lyyal
"Cel le-là n ' est pas la poésie" 2. 1° as y&ina minIs ddcttimt taO-I-kaccal "Parce que moi, je ne suis pas un amateur de la chasse" 3. lit-tnéyn mal)n&is inkwcÜtil "Nous deux , nous ne sommes pas inquiets" 4. Ilmma ma-tistaO-s tOId li mOum&is tayyblnl <mais ne-tu-peux-pas tu-dis que ne-eux-pas bons> "Mais tu ne peux pas dire qu' ils ne sont pas bons"
381
5. gnax j ien m' iniex tal -partit tagnkom ( p . 58 ) "Parce que moi , je ne suis pas de votre parti" 6. IOa5 5miï.ra mOIS t ipikamént ::>ggétt animiï.tI "Parce qu' une rivière n' est pas typiquement un objet animé" 7. Dan i l -gid m'huwiex gna l ina ( p . 1 8 ) "Parce que cette richesse n' est pas pour nous" 8. mhux bizzejjed l i titkel l em (p. 29) "Il n' est pas suffisant que tu par les" 9. inti m ' intix wara d ik l - iskrivanja (p. 135 ) d l)afna ul "Vous ne voyez donc pas 7" " Non, nous ne voyons pas ! " 7. l i m'huma jaraw xejn (p. 107 ) " Qu' ils ne voient vraiment rien" Dans les enregistrements effectués à Gozo, la particule négative de 3ème pers. masc. sg. e st apparue à deux reprises devant une périphrase verbale composée de l ' auxili aire /ki8n/ suivi d ' un verbe à la c. préf . La construction a été rejetée comme "non standard" par mes autres i nformateurs. Il s ' agit donc probablement d ' une variante dialectale, mais symptomatique de la progression de la particule 8. /mous ki8n yigi taO-l-l);bz u yiStru i l-I);bz minn °and-u/ C I , 5-6 ) " Ce n' est pas que le boulanger passait et qu ' ils achetaient le pain chez lui" 9. /[ kint n5f l uk;ll fmma mOus [ kint n5f pQ5 1 l ckk/ <j' étais je-sais aussi mais ne-Iui-pas j' étais je-sais comme ainsi> "Je savais aussi, mais je ne savais pas de cette façon" La particule négative peut aussi se présenter devant un verbe à la c. suff. , mais seulement, pour le maltais "stan dard" , s ' i l s ' agit des verbes pour lesquels cette conjugaison a valeur de parfait présent. Un seul ex. figure dans mon corpus : 10. /illŒm l-Œzu t60-u mOus spicca/ "Aujourd' hui , son utilisation n ' est pas finie" Dans le dialecte de Mgarr, son devant la c . suff. puisqu ' elle peut d' autres verbes.
emploi est plus répandu aussi apparaître devant
384
Existence, localisation et possession
Il. Imous g�tI "Il n' est pas venu" Enfin, la particule négat ive de 3ème pers. masc. sg. ( rarement fém. ) sert également à nier un membre de phrase, quel substant if, adjectif, adverbe, déictiques, syntag qu' i l soit me prépositionnel, proposition. Les exemples sont extrêmement nombreux, surtout dans la langue parlée. 12. Ikin-ik8! l"::>m mOus ?8m::>s flanÉ l l i taO-s-sOf1 "Ils avaient, pas des chemises, des flanelles en laine" 13. IOand°::>m si syitcn mOus Qazln l-imgarrl "Ils ont des démons pas mauvais à Mgarr ! " 14. keU imtu fuq il -forza u mhux fuq l-argumenti (p. 3 8 ) "C' est-à-dire que toi, ce n' est pas toujours que tu as travai llé dans les champs 7" 16. Imous li °amilt iS-sita ?ct-iOldl "Ce n' est pas qu' il a plu, qu' i l dit 7 ! " l7. ligif�ri mOus wa?t ir-rcbb�oa taO priga Imma snln waral "Ce n' est pas que je ne saurais pas, mais j'oublie" On remarquera dans ce dernier exemple que la particule négative peut même nier un verbe lui-même à la forme négative.
Phrase nominale, copules et verbe "être" 5.2. La particule négative avec
385
jOadl " encore"
5.2.1. Empl o i en phrase nominaLe
L' adverbe IOadl "encore" auquel se suffixent les pronoms personne ls dépendants fournit l ' expression, bien connue de l a dialectologie arabe e t maghrébine e n part iculier ( voir par ex. Singer 1 984: 316, Beaussier 1958: 688 ou Boris 1958 : 423 ) , de "ne la la cessation de l ' existence ou de c ' est-à-dire plus" , localisation d ' un prédicat, lorsqu ' y sont ajoutés les éléments de la négation verbale. Dans un énoncé nominal , le syntagme signifie "ne plus être". Il précède toujours le prédicat : 1. Im-oad-o�-s ba?tal "Ce n' est plus du lait caillé" 2. I?abd 1-::>pp::>ziccySni k�nct taO-na Issa m-Oad-O�-s taO-nal "Cette écorce était peut-être pour les lapins" 7. Idak k�n b�s id-d?cii? i l-vtru ylgi fIni "C' était pour que la vraie farine devienne fine" 8. lal lDra y�n bnt fQ? is-sÉ:wkl "Parce que l' aire de battage était ronde" - Le modal :
9. Ipcn::zémpyu mïn ikan marld bi-[ s-st8nku]/1 6 <par-exemple qui il-est malade avec-l ' estomac> "Par exemple, celui qui serait malade de l' estomac"
16
En maltais "standard", l ' article ne s' assimile pas devant une sifflante si elle est suivie d' une autre consonne. Par contre, il se développe un Iii prothétique devant le groupe consonanti que : /1-ist8nku/.
Phrase nominale, copules et verbe "être"
391
10. Ilmma bj;}s tkiln iml)allcf trïd tkiln avuk§.t! <mais pour tu-es juge tu-veux tu-es avocat> "Mais pour être juge, il faut que tu sois avocat" 1 1 . Ik ikan rj;}l) fil? fi l)mist§.§ ylnscf 1 <si il-est vent sur dans quinze il-sèche> "Si le vent est du Nord , il sèche en quinze ( jours ) " 12. Jekk tkun sinjur, issir sinjur akbar, u jekk tkun fqir tibda tistagnna ( p . 20) <si tu-es riche, tu-deviens riche plus-grand, et si tu-es pauvre tu-commences tu-t ' enrichis> "Si tu es riche, tu deviens plus riche, si tu es pauvre, tu commences à t' enrichir" ( si tu entres en politique. C' est la suite de l ' ex. I ci-dessus) 13. lanki yckk taOmll-o:)m balav8stri ikanu sbj;}l) Uk8ll1 <même si tu-mets-eux rampes i ls-sont beaux aussi> "Même si tu leur mets des rampes, i ls seront beaux aussi" 14. Jekk tiskot tkun traditur (p. 29 ) <si tu-te-tais tu-es traître> "Si tu te tais tu es un traître"
6.4. lik Ûnl est précédé par un préverbe de futur Six exemp les avec préverbe de futur sont apparus dans le corpus oral uniquement, alors que la forme préfixale a été relevée 42 fois dans un contexte de futur, aussi bien à l ' écrit qu' à l' oral . Le dernier exemple ci-dessous est un futur dans le passé. On remarquera que Ikj;}nl "il était" , qui situe la périphrase verbale dans le passé, est demeuré invariable.
1 . Idan i l-kt6b sc- ikan sptci gabra taO-l-p:)cziyyil de-Ies "Ce livre sera �n quelque sort� un recueil ?e poésies" 2. 1° as dïn sc-tkiln fil? il -kuntratt taO -n-nutarl "Parce que celle-ci sera sur le contrat du notaire" 3. IfI fUt ta O-l-gr§.nct 8l)ra sa-ik6n m "Ils le séparent du côté où il y a l ' épi" 3. Il-univcrsitâ li t6!;u sitt mitt ru!; cmm c lféyn ru!; fI-oal < l ' université que elle-prend six cent âme là deux-mille âme dans-elle> "L'université, qui ( peut ) contenir 600 personnes, i l y a deux mille personnes dedans" 4. Ikcmm cmm gl&lcn taO-I-iIma fi-I-bâbarl "Il nous rappe lle jusqu ' à aujourd ' hui les mots qu ' i l y a gravé s sur une grande colon ne" 2. 10as cmm ir-râg cl t-;ht- i marid i . "Nous , penda nt notre été, il n ' y a pas de cramte que la pluie vienne" 3. lissa m-cm m-s rbkna li ma-bd 6t-s tinbén al <main tenan t ne-là- pas coin ( f . ) que ne-ell e-com mença -pas elle-e st-con strui te> "Maint enant , il n ' y a pas un coin qui n' ait comm encé à être constru it" 4. m 'hemmx l i tisma ' minni u taqba d it-triq tal-fo rtuna ( Frig gieri 1986: 137 ) "Il n' y a (rien à faire pour qu' ) elle m' écoute , et qu' elle choisi sse l e chemi n de la chanc e"
401
2.5. L'expression du passé Que la valeur de la construction avec Icmml soit locative ou existentielle, la translation de l ' énoncé dans le passé s' obtient en antéposant le verbe Ikï;inl "il était" à Icmm/. Dans ce cas, Ikï;inl n' est pas accentué et il forme une unité accen tuel le avec Icmml sur lequel porte l ' accent. La voyelle l ongue de Ikï;inl est alors abrégée en Iii ou parfois Ici, chez certains locuteurs villageois . Ikï;inl n' est toutefois pas un préverbe au même t itre que I?ctl par ex. puisque certains éléments comme l ' adverbe IOadl "encore" peuvent venir se p lacer devant Icmml : 1 . Ikï;in °ad cmm r;igcl fi-l-béytl "Il y avait encore un homme sur la terrasse" Voici quelques exemples d' énoncés affirmatifs. Les places respectives du sujet, du prédicat et de Icmml présentent les mêmes combinaisons que lorsqu ' i l n ' y a pas de marque verbale temporelle :
/
6
Le lai de Ima/, élémen t de négati on, tombe devant la voyell e.
2. lu <et "Et 3. lu <et "Et 4. lu <et "Et 5. lu <et "Et 6 . lu <et "Et
[ kcn l-émm mara ta?taO l-l)atabl i l -était-là femme elle-coupe les-fagots> il Y avait une femme ( qui ) coupait des fagots" kumbinaccy3ni kin-émm dawk iz-zéwg il)b6b °and fayyéncui chance il-était-là ceux-là les-deux amis chez Fajjenzul par chance il y avait ces deux amis chez Fajjenzu" g:J I-gallinâr kin-émm scrd(PI dedans le-poulai ller i l-était-là coq> dans le poulailler, il y avait un coq" ayruplân kin-émm °addéyl avion i l-était-Ià passant> un avion il y avait, en train de passer" ?abcl i l-gébcl u l)arrŒba [ kcn l -émml avant les-pierres et caroubier il-était-là> avant des pierres et un caroubier, il Y avait"
Si la phrase est négative, les éléments portent en prin cipe sur le verbe, mai s il arrive, chez quelques locuteurs dans mon corpus ( ceux de Gozo, un de Mel l iena, celui de Mtanleb, et une enseignante de l ' université, originaire de Hamrun) , que le syntagme, déjà uni par un accent unique à la forme affirmative, conserve son unité à l a forme négative. Le premier élément de la négation est alors préposé au verbe alors que l e second est
402
Phrase nominale, existence, local isation et possession
postposé à la particule locative. Une telle structure est considérée comme incorrecte. En fait, c' est une "faute" p lus largement répandue que ne le laissent apparaître mes enregis trements. Je ne sais si la condamnation prononcée par l ' école et les puristes pourra faire régresser le phénomène. 7. 10as anki feyn ma-k�n-s emm al)wa k�nu iOlnu 1 sulSln/ "Parce que même quand il n ' y avait pas de frères, ils s' ai daient mutuellement" 8. Ima-kin-�mm-s dan dak iz-zm6nl "Il n ' y avait pas de ça en ce temps-là" 9. lanci ma-kin-�mm Dattl "Au moins il n ' y avait personne" 2.6. Le passé d 'habitude
Le passé d' habitude est composé par la répétition du verbe "être" , d' abord à la c. suff . Iki;:in/, puis à la c. préf. likan/, SUlVIS de Icmm/. Tout le syntagme forme une unité accentuelle et les voyel les longues sont abrégées : 1. Ikin-ikun-�mm izyed minn w6Ded cal da-l-bicca s;o::>11
"Il y en avait plus d ' un pour ce boulot" 2 . Ikin-ikun-�mm Dafna sD�na b-dak in-n�rl "Il y avait beaucoup de chaleur avec ce feu" 2.7. Le futur
Le futur se forme en préfixant à lemml le verbe likanl " i l est" à la c. préf . , éventuellement précédé d ' un préverbe de futur. A nouveau tout le syntagme forme une unité accentuel l e , et le lui de likÜnl est abrégé : 1 . 10as tant ikun-�mm pressa ?awwiyya li ma-tistaO-s taomel D�ga ;Dral
Constructions locatives et existencielles
403
"Parce qu' il y aura une pression tel lement forte que tu ne pourras r ien faire d' autre" 2. Isi bz::>nniyy6t Da-ikun-�mml "Quels besoins y aura-t-i l ?" 3. Ifl-idY:JI�kt t6°-ck se-ikun-É:mm si Up taO gerarkiyyal liA Ta' Cenë, dans le réservoir, s ' i l y a pénurie ( l ' eau) revient en arrière" 5. Ibi;:is ma-ikun-émm-s f;rsi frak taO-l-g;b::>n m6°-ul <pour ne-il-est-l à-pas peut-être fragments de-le-fromage avec-lui> "Pour qu ' i l n'y ait peut-être pas de morceaux de fromage avec"
404
Phrase nominale, existence, localisation et possession
2.9. Constructions idiomatiques /f:mm/ se rencontre également dans un certain nombre d' idio tismes de sens existentiel, tous négatifs : 1 . /m-f:mm-s 5 taf iZYf:d/ "Il n ' y a ri en à savoir de plus" ( que tu puisses savoir) 2. /m-f:mm-s s mi°md/ "Il n ' y a rien que je puisse faire" 3. /m-f:mm-s imn�s/ "Il n ' y a pas de quoi" (formule de politesse ) 4. /mi lta °andna bizéYYf:d lukandi m-f:mm-s °alféyn nibnu i zYf:d/ <Malte chez-nou s suffisamment hôtels ne-là-pa s pour-où nous construi sons plus> "A Malte, nous avons assez d' hôtels, ce n ' est pas la peine que nous construis ions plus" 5 . /il-bayd m-f:mm-s bz:mn inblou/ "Les œufs, il n ' y a pas besoin que nous ( les ) vendions"
3. Construction avec /awn/ "ici" L' adverbe /awn/ ( variante /aw/) "ici" peut aussi être uti lisé dans les constructions existentielles ou locatives. I l garde alors une partie de son sens propre, dans la mesure où la proposition est ressentie comme plus proche du locuteur, comme plus impliquante et plus expressive qu' avec /f:mm/, mais /awn/ peut toujours être remplacé par /f:mm/, sauf si l' adverbe de li eu /awn/ ( ou sa variante longue /awnékk/) se trouve également dans la phrase �I ' utili sation de /f:mm/ est aussi automatique si /f:mm/ ou /cmmf:kk/ sont présents ) . /awn/ est uti lisé par tous, dans la langue parlée comme dans la langue écrite, mais il l ' est part iculièrement souvent ( et même en majorité dans mon corpus ) par les locuteurs vil lageois de Gozo, ainsi que par un poète et phi losophe originaire de 8irkirkara. Une telle utili sation de cet adverbe n' est pas inconnue des dialectes arabes. Ph:... Ma!çais ( 1 977 : 278) signale au Maghreb, outre m�-tdmm�-s , "ma-hna-s "n' est pas ici", également avec une valeur verbale implicite. "
Constructions locatives et existencielles
405
Toutes les remarques faites ci-dessus au sujet de /cmm/ sont aussi valables pour /awn/. Cependant, le syntagme avec lawnl étant moins fréquent ( 20 fois moins qu' avec /cmml dans mon corpus ) , je n ' a i rencontré aucun ex. où lawnl est utilisé dans un syntagme attributif, ou b ien au passé d' habitude, ou avec un préverbe de futur, ou encore après les auxil iaires modaux ou "continuer à". lawnl n' est pas apparu non plus dans la protase des phrases hypothétiques ou dans les subordonnées de but. Des énoncés de ce type ne seraient toutefois pas impossibles. Voici quel ques exemples avec la part icule locative lawn/ 1. lawn °aJ?a i OidU-I-oa s-sirÉna/ "Il y a ( i c i l un champ qu'on appelle "La Sirène" 2. lissa awnékk in-nadUr awn l)afna li °and°::>m naOagl <maintenant I CI-ainsi le-Nadur ici beaucoup qui chez-eux mouton (col l . » "Alors ici à Nadur, il y en a beaucoup qui ont des moutons" 3. /oad awn °al-I-béyl) minn-o::>m dawnl <encore ici pour-la-vente de-eux ceux-ci> "Il y en a encore à vendre ( i c i ) de ceux-ci" 4. Ifi-I-p::>f:zlyyi taO ml)abba l i awn awnékk yï;)na bnt ktibt/ "Dans les poeSIes d ' amour qu' il y a ici, moi j' avais écrit" 5. /oas aw mïn yaOmd il-l)aIIbl "Parce qu' il y en a ( ici ) qui font du lait" ( Friggieri 6 . Kemm hawn nwejjeg x' titgnaU em fil -najja 1986 : 7 ) "Combien il y a de choses à apprendre dans la vie ! " 7. lissa m d a awnékk m-awn-s i I ma scynl <maintenant alors ici-ainsi ne-ic i-pas eau rien> "Bon, alors, ici, il n'y a pas d ' eau , rien" 8. /m-awn-s si l)att vicln iOln-f:k facénda na?ral "Il n ' y a ( ic i l personne des environs pour t ' aider un peu au ménage 7" 9 . /oas dak iz-zm�n kin-awn in-n�s séwwa/
406
Phrase nominale, existence, localisation et possession
"Parce qu' en ce temps-là il y avait ( i c i ) des gens bien" 10. lu ni? dïk kin-awn prsssy5ni kblral <et sur celle-là i l-ét ait-ici pression grande> "Et sur celle-là, il y avait une grande pression" Il. limma d§.ri ma-k�n-s awn pl§.stikl <mais autrefois ne-il -était-pas ici plastique> "Mais autrefois, il n ' y avait pas de pl astique ( ici ) " 12. I?abd ma-kin-awn-s m§.gnil "Avant il n ' y avait pas de machines ( ic i ) " 13. lissa fi-I-k§.z ikun-aw si dang8r taO spidÉmyal <maintenant dans-le-cas il -est-ici quoi "danger" de épidémie> "Alors au cas où il y aurait un danger d' épidémie" Im-awn-s lawnl est aussi employé dans l ' idiotisme La formule !". "Félicitations pour-toi> °atf-kl "Moi , je n' avais que 13 ans"
2.2. /kÉ: Uu/ Avec /kéllu/, on retrouve plusieurs emplois assumés habituel lement par la c. suff. /kéllu/, comme la c. suff. des autres verbes, est fréquem ment employé en contexte de passé, dans un récit, avec une valeur d' aoriste. La forme marque que le prédicat est considéré dans son achèvement. Il en est de même dans une subordonnée complétive (ex. 2 ) . Je n' ai , par contre, relevé aucun emploi de /kéllu/ en contexte de discours avec une valeur de parfait. 1. /i l-karniv�l taO-na kéllu bidu f-I-df l;ames miyya u l;amsa u tletIn/ "Notre carnaval a eu ( son) début en 1535" 2. éanni fetan il-basket goff l i kel l u ndejh, mim l i nobz biz-zejt ( Friggieri 1986 : 21 ) <Jean il-ouvrit Je-panier informe que i l-avait près-lui , rempli pain avec-l ' huile>
414
La possession
Phrase nominale , existence, localisation et possession
"Jean ouvrit le panier informe qu' il avait à côté de 6 rempli de pain à l ' huile,, 3. /mous °as ma-kÉ: lli zm�n nara-oa/ "Demain j' aurais besoin d' aller ( ce serait bien si j ' al lais ) faire renouveler mon billet d' avion, tiens, moi" 12. /b�s tikbcr kÉ:llck bZ:Jnn t6k:Jl/ ( Q ) <pour tu-grandis tu-avais besoin tu-manges> "Pour grandir, tu ferais bien de manger" ( i l serait souhaita ble que tu manges ) =
deuxième
7. /1zda k�n ga kÉ:llu l-knfsya t60-u/ "Ça aurait de la laine, des haricots 7 Ça aurait des mousta ches 7 Ça aurait sa queue 7" (questions de Ganan, personnage facétieux, qui vient de trouver un chat dans un chaudron où sa mère avait mis des haricots à cuire ) 2. lik611bm °aH-b�yl).1 "Vous en auriez à vendre 7"
418
Phrase nominal e, existence, local isation et possession
3. /o ies" "bab j' <et- que il-p eut enco re "Et que je pou rra i encore avo ir" 3. /m-oandU-s ik;l bk pr:Jb lÉma/ lèm e" "Tu ne devr ais pas avoi r de prob a/ 4. /ml n yaOz d it-t rf "Quand j' avais environ douze ans" 2. lu ma-kcll n6-s aptIt inl)allu I-p8st/ <et ne-nous-avions-pas envie nous-quittons l' endroit> "Et nous n' avions pas envie de quitter l ' endroit" 3. Ima-kcW6m-s cans im6rru bi-cal "Ils n' avaient pas une chance d' al ler avec elle" 4. /bQS id-dranagg ma-ibl lU-s s ya?sam mac ?udd6ml <pour le-drainage ne-il-a-pas quoi il-partage avec devant> "Pour que le drainage n' ait rien à voir avec le devant" 5. loandck i l-bidu taO rQl)1 ''Tu as un début de rhume ?" 6. Imïn °andu l-kuragg imUr yiira f i lm/ "Qui a le courage d' aller voir un film ?"
8 Il s' agit d' Omar Bencheikh, membre de l ' URA 1066 du CNRS que dirige David Cohen, et que je remercie vi vement.
423
9 7. 10andi l-gul)/ "J ' ai faim" 8. Im-oandI -5 inkw6t/ "Je n' ai pas d' inquiétude" 9. 10andck ragUnl "Tu as raison" 10. gnandi deni qawwi (Friggieri 1986 : 1 ) "J'ai une forte fièvre" Il. 10as kéWa r-r&gd tiJ.l)-l)a méyyct/ "J ' avais un mouton ( qui ) m' est mort" =
9
Une autre façon plus fréquente de dire "j'ai faim", "j'ai Ibi-l-gUl)1 est sommeil" " j ' ai soif", Ib i-I-OiitSl et Ibi-no&s/ .
Phrase nominale, existence, localisation et possession
La possess ion
19. /kïf tlnzcl ir-rumclna inti °andck il-pIz t�rgaO lara/ "Comme elle descend, la balance romaine, toi tu as le poids ( qui ) revient en arrière" 20. /oas °andi l-mara t�i).u pacéncya bf-oa i).afna/ "Parce que j ' ai ma femme ( qui ) s' occupe beaucoup d' elle" 21 . gnax gnandi skrivanja karti qiegnda tistennieni (Friggieri 1986 : 6 ) "Parce j ' ai un bureau ( plein de) papiers ( qui ) est en train de m' attendre" ° 22. kel lha jakkompanjawha ( Fenech 1978: 57 / <elle-avait i ls-accompagnent-elle> "El le avait (des gens qui ) l ' accompagnaient"
3. /y�n kél l i 1 dïk fmma 1 dïk ?att ma-rayt-Oa ta il dïk l i ya?tOu bf-oa l-kcyl/ <moi j' avais à celle-là mais à celle-là jamais ne-tu-vis-elle tiens à celle-là que i ls-coupent avec-elle la-mesure> "Moi j ' avais ce truc, mais ce truc jamais tu n ' en as vu, tiens, ce truc avec lequel ils coupent la mesure"
424
2.5. "Avoir", verbe transitif En tant que verbe transitif, "avoir" se comporte comme tous les autres verbes de cette catégorie, et nombre d' exemples donnés jusqu' à présent font apparaître un complément d' objet direct. Une particularité du maltais, est que ce complément peut être introduit par la préposition /lil/ "à, pour" ( souvent abrégée en /li/, /il/ ou simp lement /1/) si celui-ci est un pronom ou un terme désignant un être humain ( voir Aquilina 1965 : 1 1 4 ) . Les pseudo-verbes "avoir" ont ce même comportement : 1. /m-oandi 1 i).att/ "Je n ' ai personne" 2. /méta 8mm-i kéWa liI-i/ "Quand ma mère m ' a eu"
10
L' exemple est extrait du journal L-Orizzont du 9.8. 1973, p . Pour cet énoncé, o . Bencheikh a employé une construction avec /"and/, mais non suivie d ' un verbe : /kandt "andha nas ma"aha/ "elle avait des gens avec elle". Le complément de /"and/ ne peut pas non plus être omis. 2.
425
2.6. L'ordre des termes Les descriptions des dialectes arabes qui ont formé un pseudo verbe "avoir" (voir par ex. D. Cohen 1984: 585 et Caubet 1989 : 456 ) font généralement remarquer que la verbalisation de la construction prépositionnelle a entraîné un renversement dans l ' ordre des termes de la phrase. Il en a été de même en maltais où deux énoncés tels que /oandi l-kt�b taO 8i).t-i/ et /il-kt�b taO 8i).t- i °and-i/, qui ne se différencient que par la position relative des termes les uns par rapport aux autres, ont en fait deux sens différents, "j' ai le l ivre de ma sœur" pour le premier et "le l ivre de ma sœur est chez moi" pour le second . Or, même si /oandu/ précède le plus souvent son compl ément lorsqu ' i l signifie "avoir", le maltais n' offre pas la même rigi dité dans l ' ordre des termes que le marocain par ex . ( Caubet 1989: 456 ) . Il peut en effet lui être postposé pour des raisons de topicalisation du comp lément de "avoir". L' énoncé peut alors être ambigu ( voir ex. Z ) , mais ce n' est évidemment pas le cas lorsqu ' i l s' agit de la forme négative ( la négation de /oand-u/ "chez lui" se fait au moyen de la particule négati ve /mous/ et non au moyen de la négation verbale discontinue ) , lorsque ce sont les formes à base verbale qui sont utilisées (ex. 4 et 5 ) , ou bien que l ' objet de la possession est un substantif abstrait (ex. 1 ) 1 . /y�n pacéncya ° andi/ <moi patience chez-moi> "Moi, de la patience, j ' en ai" 2. /ins8mma dan il-kannéstru taO-na taO-I -i).8bz °cld-u °andi/ 0, 210-1 ) <enfin celui-ci le-panier de-nous de-le-pain encore-lui chez moi>
Phrase nominale, existence, localisation et possession
La possess ion
"Enfin, ce panier à nous, ( l e pan ier ) à pain, je l ' ai en ll core" 3. IpastUri zOar m-oandk;m-sl <santons petits ne-chez-vous-pas) "Des petits santons, vous n ' en avez pas 7" 4. IwaQda p:Jcziyya kélli illi g�t trad6tta minn Qatt6Q:Jrl 1 0 . kultant bnt nitQ.ayyar immâr nit°md i l-Q.;bz y�n <parfois j' étais je-me-sens-attirée je-vais je-f ais le-pain moi> b�s inkân bQ.a-n-nisa l-;Q.ra. al lâra m�ta <pour je-suis comme-Ies-femmes l ' autre Cf. ) . Alors quand> nQ.arsu [ 1ey ] l-iskaffa u naraw li I-Q.:Jbz <nous-regardons vers l ' étagère et nous-voyons que le-pain> r6sa? °a-t-tm6m bnt immâr °and i l -furn�ra l i 1 ma-n§.f-s minn [ftn) gabIt-oa [ de n l . imma dlk °and-oa [ken ) yigi l-p§.tri . Cas kéWa l-p&tri 230. DU ir-r�gd tai)-i)a. u déyycm [ ken) ikUn da?séyn
455
beaucoup de pains , peut-être que j ' avais douze tre ize, quatorze pains. un
Ensuite,
"coi l " ,
je
mettais
comme
un
un
linge blanc.
bourrelet
J ' en faisais comme
sur
(215)
ma
tête,
parce
qu' autrement ce panier il te cassait la tête sur ta tête. me mettait vil lage,
le pain sur
la tête.
fière d ' avoir fait le pain .
maintenais
un
peu
le
panier
Je
monta i s toute
Et
pour
Elle
droite
du
de ma main droite,
je
conserver
l ' équ ilibre
l ' autre (220) je la laissais se balancer comme ça,
et
en quelque
sorte : "Regardez-moi , je suis en train de monter moi , avec le pain qui est prêt !" Et nous le rapportions à la maison. Parce que nous habit ions encore à Ta' G antun, là-haut, dans la ''farm house" .
Ensuite,
nous
avions
une
sorte
d' étagère
faite
(225)
exprès et nous le posions dessus et nous faisions attention que parce Bon,
moi ,
que si j' avais
elle tenait ça. avait
le
toujours ,
tu le une
laissais tante,
Mais chez elle,
moine
(230)
qui
l ongtemps,
Catherine. venait
était
le
Je
le pain moi sissait . ne
sais
le moine, frère
de
pas
parce son
d ' où
qu' el l e
mar i .
Et
il était un peu plus éduqué que les gens du village,
n' est-ce pas.
De
quelque part elle tenait ça.
Je me
souviens
qu' elle m' envoyait moi et ma cousine Rosa, aujourd'hui qui . . . /. . .
456
La fabrication du pain
Récits et traditions
yar fcyn °1, l-ingiltérra. k6nct tOidi -l-na 240. wâra 1-6l)ra, ma-n;if -s ° al6s dak il-l);bz ma-bnn6-s nissap6rtu. k6nna nâOgnu kw;izi kull tmint iyy6m. k6ku . . . kIf <nous-pétrissons presque tout huit jours. Si . . . comment> k�n iz6mm da?sékk, °as ? bi-l-f6rs k�n 245. iz6mm si fUt ârtab, Cas mintS sc-t6bl h::Jbz ins6mma. imbâoad wâra di-I-ist5rya n6l)u « p l. ) ! " Enfin. Ensuite après cette-l' histoire je-prends> fUt da?séyn taO mistr6l) moas ckk, ninl)âsd u nbiddd u nilbcs pulÎt u mmur l-isk5la fcyn taO <je-me-change et je-m' habille poli et je-vais l' école où de-> 255. r-râbat, it-tigriyya. cas l-isk51a k6nct it-tigriyya. <de-le-Rabat, "La-Tigrija". Car l ' école ell e-était "La-Tigrija">
sait
où
elle
est ,
en
Angleterre.
Elle
457 nous
disait
(235)
"Allez me chercher un peu de thym du Sarg, de sur le rocher ! " , comme celui que nous avons trouvé ce matin. D u thym comme celui que nous avons rapporté ce matin. Parce que d ' une manière ou d' une autre,
ça empêchait le
pain
de
moisir.
Bref,
alors ,
un
pain après l' autre, un pain (240) après l' autre, je ne sais pas pourquoi d ' hui.
ce pain ne durcissait pas autant que celui d' aujour-
Parce
que
sinon
nous
ne
l' aurions
pétrissions presque tous les huit jours.
pas
supporté.
Nous
Si . . . comment aurait-
il pu se conserver n' est-ce pas ? Certainement (245) qu ' il se conservait un peu mou, parce que tu ne pourrais pas manger de pain très très dur . Bon, le plus beau de tout ça, c' était quand je
montais
avec
monter avec et
des
les
les
petits
paysans
"Regarde,
petits
qui
regarde,
pains,
pains, se
Maria
les
quand
gens qui
levaient de
j ' étais
tôt ,
Pantu,
Dieu
en
étaient
ils
train
de
du village
faisaient
te bénisse,
(250) elle
est
déjà en train de remonter avec les petits pains et nous on est encore
en
histoire, lavais, près
train
je me
de
Tigrija.
de
prenais
descendre un
changeais,
(255)
Rabat,
peu
!" de
Bref .
Ensuite,
après
repos ,
n' est-ce
pas,
m' habillais
bien
à
Parce
Tigrija.
et
j' allais
que
l ' école
à
cette je
me
l ' école était
. . . 1. . .
à
458
La fabrication du pain
Récits et traditions
u y�n , dan k;ll-u, ?as k:mt naOti kas li y6na <Et moi , celui-ci tout- lui , moins j ' étais je-donne cas que moi> l).dimt , °amilt si spra kbÎra, °al6s it-tfayl6t <je-travaillai je-fis quoi œuvre grande, car les-fillettes> taO-r-ral).al Ekk k6nu yal).dmu, anki mïn <de-Ie-vil} age ai�si ell � s-étaient e l les-travaillent, même qui> imur l-isk3Ia. yal).dmu d-dar u kïf l).�ga " ékstra" mOus bl).al taO l lum, °as y�fu diffikultayy6t. u dak . . . méta tkun [imrubblyya] tal).dEm u ma-tibzao-s mi-s-s;o:)l, il-l).ayya sptci tlstaO <et ne-tu-as-peur-pas de-le-travail, la-vie en-sorte tu-peux> t:)l).;d-oa aktar li ttï-k fu? WfCC-Ek. "yu mm-u l i l ga!)an taOt-u scrdO? ?alt-l u : "issa, dan is-scrdO? âra tbi OU-s " . u rabat-I-u sia?-u bias ma-y:::> ? o:::>d -s yaOti I -iskûpa u sapûna u mbaoad mar il).abbat i l-biâb taO dawk iz-zswg l).allclÎn. ?aIi-I-oJm : "l).alli nal).sl-iI 20. l-inJ:l�wi. " sadatt�nt, ekk o�mcl dan it-t ife! . kÉllu y�Omcl bJ:l�lma y�Omc1 J:latt6J:lx. < l ' enfant. Il-avait il-fait comme-que il-fait personne-autre . > fzda k�n yitlao kulyam b�s miss6r-u yÎstaO yib?aO y6bl sakÉmm yistao . sadatt�nt, uk8ll ir-ri taO dak iz-zm6n, yew is-sulÜn taO dak (25) iz-zm6n , 8rdna illi dawk li kÉW::>m 1-°c16?i irfdu y�J:ldmu I-Éwwc1 1-°c16?i taO-r-rt yew taO-s-suIÜn. u yekk kéW::>m t�J:l-J:l::>m [ yÉJ:ld::> 1 J:ls6b-o::>m <de-Ie-sultan. Et si ils-avaient de-eux i ls-prennent pensée-eux> w�ra. dïn k6net ligi li mÉssct uk8ll il dan il-gavni. al lara dan mar iord il (30) miss6r-u . ?�l- l-u : "i ssa r-rc t�-na (55) " Issa °;ida, éyya [min;ir ] zarbOn, Imma gï;ït. fi-l-fatt dIn i l-Q;fra °Iya . . . <elle-vint. Dans-le-fait celle-ci le-trou ( f . ) elle . . . > giY:Jbg ikamént k6nct °ar kbïr taht ' l -art u b-l-Üma sfr;nda u ffurm�t Q;fra. Qdcy- [ h l 10 . . . dïn il-Q;fra, Qdéy-Oa cmm knisya zOira taO san < . . . celle-ci le-trou (f. ) , près-elle là église petite de Saint> matt éw. dïn i l-knfsya zOira li cmm Issa, <Matthieu. celle-ci 1 : église petite que là maintenant, > mibniyya fbk :JQra, Îzycd antIka u Îzycd zofra. il-lcggénda li i Oldu °ï dïn , i 1 1 i f-dawk l-inQawi kin-émm si famflyi ycw famflya flli 15. k6nu i Oisu Qayya da?séyn QazIna, pcrmissiva <elles-étaient elles-vivent vie un-peu mauvaise permissive> zzéyycd. u i Oldu i1li darba minn-°:Jm °am � l tcrrcm5t u [ sfr:Jnd�t l l-art bl-°:Jm. cmm mïn mattéw fsyn salv;&t dIk il -mara. sadattant fD?<Matthieu où s,auvé � cell : -là la-femme. Pendant-ce-temps sur-> 25. °a i zldu bicca :)l)ra, dIn. smm mIn <elle il � -a) oute �t morceau ( f; ) autre, cel le-ci . Là qui> i OId illi msta daw in-ni8s, grupp taO ni8s k6nu iOISu l)ayya l)azIna gsw is-sy&tsn ?abbdu id-dy;&r tal)-l):)m bi -l-gébd, b-k;lbs. ?abdu bl;&ta kblra minn smmékk u sshtD-Oa I-bahar it-tfayl6t id6ru mao-na zgur li ma-niddÉyy?u ?att <sûr que ne-nous-nous-fatiguons jamais> tassÉw Dayya fclÎci tOaddi Dayyt-ck fi-n-nam6r bnt [ nugz�-1). ] lil-l-pulidyya <j ' étais je-dénonce-lui à-la-police> 2 puliciyya gera [ uray-ya] <policier il-courut derrière-moi> °al da?sÉyn ma-laha?-nI-s <pour un-peu ne-il-rattrapa-moi-pas> li la1).a?-ni 5 kQn yaOmÜ-I-i <si il-rattrapa-moi quoi il-était il-fait-à-moi> kalcar�ta ma-idahhal-n6-s idaQQal-ni l-abbatiyya3 l-abbat iyya m-emm-s kastIg emm it-tw6?i u iH prinsy�ni l u ninnamra kemm irrid. <et je-fais-I a-cour combien je-veux> .
Poèmes
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,
,
/
1 Une variante des 4 premiers vers se trouve dans Hg et Stumme 1909 : 69 . 2 Ce vers et" les trois qui suivent ont été recueillis séparé ment par Bertha Koessler-Ilg entre 1909 et 1912. Ils ont été publiés par Cassar-Pull icino 1962: 37, nOI81 ) . 3 Ce 9ème vers se trouve dans Ilg et Stumme 1909: 51.
3. J ' étais à la fenêtre, me peignant les cheveux. Je reçus un coup de citron. Si j' avais su qui me l ' avait lancé Je l ' aurais dénoncé à la police. Un policier m' a couru après, Pour un peu il m' attrapait. S ' il m' avait attrapée, que m' aurait-i l fait ? Il ne m ' aurait pas faite prisonnière. Il m' aurait mise dans un cloître. Dans le cloître, il n'y a pas de punition, Il
Y
a des fenêtres et des persiennes
Et je peux fl irter autant que je veux.
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4. katarln glbt-I-ck lampUka 4 aQna nk6mplu il-kJmplIta <nous nous-continuons les-courses> maO -I-I�yl [ tuQU-s l fastIdyu u ll csti-I-na il-b::JnIta <et prépare-à-nous la-bonite> inti trld-ni u y6na rrld-ck u ::Jmmiyy6t-na ma-iridU-s <et mères-nous ne-el les-veulent-pas> na?bdu u b-vapUr u ins6fru <nous-saisi ssons et avec-bateau et nous-voyageons> lcyn milta lktar ma-nigU-s. . 6. bcyn taO-s-sI6ma u il -fxtIna <entre de-Ia-Sliema et La-Fortina> , u u cmm [fatl}ul l)anut taO-t-[tt' 1 <et là ils-ouvrirent boutique de-le-thé> issa l}argct m5da gdfda <maintenant elle-sortit mode nouvelle> li [ yi?tcUl sior-°::Jm la [bcbtu l .
4
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Récits et traditions
Il existe une var iante de ce quatrain dans Cassar-Pu l l icino 0962: 39, n° 195 ) . Les 1 er et 3ème vers sont différents.
4. Catherine, je t ' ai apporté une daurade. Catherine prépare le feu ! Catherine ouvre la fenêtre Que la fumée sorte !
5. Aujourd' hui , c' est samedi, le dernier jour de la semaine. Nous avons fini les courses. Dans la soirée , ne t ' énerve pas Et prépare-nous la bonite. Tu veux de moi et je veux de toi, Mais nos mères ne veulent pas. Nous sommes décidés à prendre le bateau et à part ir, Vers Malte, nous ne reviendrons plus.
6. Entre Sliema et Fortina, Là, on a ouvert un salon de thé . Maintenant, il est sorti une nouvelle mode, De se couper les cheveux à la bébé .
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7. [ dirit l tl):)bb ma-tkan-s mahbaba <elle-s' habitua el le-aime ne-elle-est':"pas aimée> bl)ilma gara lÎl-i m6°-ck ck tizzÉ:wwcg ma-ssIb-s s6rti <si tu-te-maries ne-tu-trouves-pas chance> u ir-rigcl ma-p?O;d-s m6°-ck. <et l' homme ne-il-reste-pas avec-to i> 8. I)anin-i twïl w ir?ayya? 5 ?Is-u l ibra [ gal l-i st;cc w6l)cd yal)dEm g�wwa t-tarcna 12. [ puludyya] lë ma-rrld-u <policier non ne-je-veux-Iui> °as °andu l-arma taO -r-rÉ kcmm °1 k6sl).a dIk [ susanna] [ ?iitct] si or-oa la bEbÉ. <elle-coupa cheveux-elle à -la bébé> 13. labra msadda l)ayt [ imi??ct ] kIf tri da-ni nl)ït il-?mls gcnninta-ni bi -l-oarasa u kIf tri da-ni nsIr ?assls. <et comment vous-vouIez-moi je-deviens prêtre>
6 Une variante des deux premiers vers se trouve dans Ilg et Stumme 1909: 36.
10. Si j ' étais roi , je te ferais reine, D' une couronne je te couronnerais. Si tu venais sous ma main, Comme une saucisse je te hacherais.
11. Mon cœur avait deux amoureux L ' un grand, l ' autre pet it. L' un travaille à l' arsenal Et l ' autre travaille aux docks .
12. D ' un policier, non, je n ' en veux pas Parce qu' il porte les armes du roi . Comme elle est fière, cette Suzanne, Elle a coupé ses cheveux à la bébé.
13. Une aiguille rouillée, du fil emmêlé, Comment voulez-vous que je couse la chemise ? Vous m' avez rendu fou avec la mariée, Comment voulez-vous que je devienne prêtre ?
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14. kemm nist&J? li nb6s-ek béwsa 7 werli [ sebl la] dubblett deyya? u clrku w&isao <et cerceau large> minn lsfel minn taJ:tt u [yirm;lla] <de en-bas de sous et il-rebondit> J:tafna sn&iscl mao idéy-Oa u maO r�s-oa si salla fam6za u emm trld Üra <et là tu-veux tu-vois> in-nanna bi-l-bI6za kemm k&inet gracy6za J:tarsu fUt J:tarsu fUt u in-nisa taO da-z-zm&in <et les-femmes de ce-le-temps> minfl;k itawwlu <de-au- l ieu-de elles-all ongent> ï?assru [ kul lumk&in l . <elles-raccourcissent partout>. /
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/
/
14. Comme j' aimerais te donner un baiser , Même si je sais que je dois payer une livre. La livre, ça va, ça vient, Et le baiser reste un souvenir.
15. Regardez donc comme elle était habillée ma grand-mère .
/
Des perles,
9
une jupe étroite
Un large cerceau, Du bas et du dessous il rebondit. Beaucoup de franges au poignet et sur la tête, Un châle de premier choix. Et là, tu devrais voir La grand-mère avec le chemisier, Comme elle était merveil leuse . Regardez donc, regardez donc ! Et les femmes de notre époque , Au lieu de rallonger, Elles raccourcissent partout.
L'informatr ice voulait en fait dire /perli/ "perles". /
La /sek::>rla/ semble être un ancien vêtement féminin, mais ni l ' informatrice ni d' autres n ' en connaissent le sens précis.
9 Voir la note précédente.
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16. la twÎ la u a?as ?asira k8lbs kif irrId-ck yi8n ?amp�na taO-I-fidda d8nn-::lk sa f -wicc-ck rabba l-kulUr <jusque dans-visage-toi il-éleva la-couleur> s� °r-ck t8mst-u la taly�na tib8rm-u wara widnéy-k ma-talfsib-s li y�na rrld-ck u °âs tar�-ni nlf&rcs lcy-k . <et car tu-vais-moi je-regarde vers-toi> lO 18. m::lrt in?érr santa tcrÉza <j' allai je-me-confesse Sainte Thérèse> 5 téwba Ü-ni l-k::mfcssUr niSsal a u [ niddavért i l <je-m' amuse e t je-me-divertis> u ninnamra maO-I-g::lvcntUr. <et-je-fais-Ia-cour avec-la-jeunesse>
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Poèmes
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Le recueil de Ilg et Stumme ( 1 909 ), donne une variante de ce quatrain, dont seul le 3ème vers diffère ( cité par Noldeke 1904: 382)
16. Ni grande, ni petite, Tout à fait comme je te veux, moi. Tu es telle une cloche d' argent faite chez le bijoutier.
17. Tu es belle comme une reine, Tu es fière comme un paon. L' huile de la lampe a fini de brûler Au point qu ' e lle a ramené la couleur sur ton visage . Tes cheveux, tu les as coiffés à l ' italienne, Tu les mets en anglaises derrière tes oreilles. Ne crois pas que je veui lle de toi, Parce que tu me vois te regarder.
18. Je suis allé me confesser à Sainte Thérèse. Quelle pénitence m' a donnée le confesseur Que je m' amuse et me divertisse , Et que je flirte avec la jeunesse
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Récits et traditions :P 19. m::Jrt in?f:rr °and p�tri sWf:yyal <j' allai je-me-confesse chez moine vieillard ( dim. » ?al-I-i mIn Ou n-namr�t t6°-ck k6ku taf s naomd °alÎ-k <si tu-sais quoi je-fais pour-toi > k6ku naf l i 1-?lUb yin?f:lou <si je-sais que les-cœurs i ls-s' attrapent> ?alb-i na?laO u na°tI-k. °alékk sémao bl)a-t-tl)aswÎs <pour-ainsi i l-entendit comme-le-bruissement> ra 1 ?att6sa mao-I-ban&na ?Éoda t6bl i l-I)asis
11
Une variante quasi identique de ce poème se trouve dans Hg et Stumme 1909: 7l. 1 2 Une variante de ce poème se trouve dans Ilg et Stumme 1909 : 33.
19. Je suis allée me confesser chez un vieux moine. Il m'a dit "Qui est ton amoureux
7ft
"Mon Père, cherche toujours, ' .' " Parce que ce n' est pas ton aff aire
20. Si tu savais combien je t' aime, Si tu savais ce que je ferais pour toi, Si je savais que les cœurs peuvent être arrachés, Mon cœur , je l ' enlèverais et je te le donnerais.
21 . Une fois, le grand-père venait de se marier. Il avait loué une maison au cœur de F loriana. Au beau milieu de la cour Il planta un bananier . quitt é. Une fois il s' est révei llé, le somm ei l l ' avait seme nt. C' est pour ça qu' il enten dit comm e un bruis Il vit un chat dans le bananier, En train de manger les feuilles.
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?âl-I-Oa klssi klssi 1 bârra ma-tarii-s li dlk mOïS bUta awn lsfd fi-I-pr6nt tikbcr t ikbcr t ikbcr , u ras-ca sarct [ dc?s ] pcrzuta. <et tête-elle elle-devint taille jambon>.
22. dâwra dur�lla ?âsba zigar�lla c8ff taO-I-bdIUs ca?ca?- O�-l-u i l-oarUs.
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Il lui a dit : "kiss, kiss, dehors ! " Tu ne vois donc pas que c e n' est pas du poisson En bas, très vite, il grandit, grandit, grandit, Et sa tête est devenue grosse comme un jambon
22. Dawra, durella Une canne 15 de ruban, Un nœud de velours, Le marié la lui agite.
23. lânca g�yya u 6bra s�yyra minn taO-s-sl �ma marsams�tt <de de-La-Sliema Marsamxett> . 3 � . ' lt-tabl b1 [ bl-p-plpa] f -bal?-u [yikbrlgi ] 1 4 l-bastim�nt. . ,
13 La version connue de mon informatrice de Mgarr donne lil kapÜnl "le capitaine", au lieu du "médecin". , 14 Le verbe attendu est plutôt Iyiddcr[;)gil "il dirige".
23 . Un bateau arrive et un autre s ' en va De Sliema à Marsamxett. Le médecin, la pipe à la bouche , Corrige (sic.) l e navire.
15 La Ikânnal "canne" est une unité de mesure de longueur. Une "canne" 2, 096 m. ( Peretti 1965: 287 ) =
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L' ordre est celui de l ' alphabet latin, >, ( et " ne sont pas pr is en considération dans le classement . Les lettres portant un signe diacritique sont mêlées aux lettres simples correspon dantes. Il en est de même pour c classé avec e et ::> avec o. Les chiffres renvoient aux pages.
>a"ad 153-158, 162, 165, 167, 170, 17I. >abad 248-252, 263 . >abcz 328 , 329. absolu ( aspect, temps a. ) 40, 107. accent ( accentué, non accentué, accentue l, tonique) 80n, 97n, 105, 112, 176, 177, 178n, 180, 194, 375, 401, 402, 407, 411, 418. accompli ( a. accompl i, achevé, advenu, délimité, délimitatif, révol u ) 40-43, 45, 107, 108, 124, 153, 155n, 171 , 209 , 230, 231 n, 234, 259, 264-266, 275, 288, 318, 412, 427; accompli général 41, 45, 49, 50, 52, 57, 61, 64, 69-73 , 81, 84, 85, 87, 96. accord 82n, 88, 93n , 112, 130, 135, 145n, 150, 159 , 183, 192n, 214, 280-282, 287, 315, 317 , 355, 373 , 378n, 379, 382, 394, 395, 396n, 412, 418, 427. achevé voir accomp li. achronique 73. actif ( externe ) 27, 114. actual iseur 49. actuel 99, 113, 117, 175; voir aussi présent . "ad 55, 87, 100, lll, 124, 145, 151, 175, 194, 211 , 346, 384, 401, 416. "addcy 134. adhérence voir parfait. adjectif (adjectiva l ) 29, 93n, 331 , 332, 335, 336 , 340, 343, 347, 352, 354, 361, 363, 365, 377 , 383 , 399. adverbe (adverbial ) 50, 55, 56, 60, 72-74, 84, 87, 88, 100, lOIn, 103, 108, 111, 119, 121, 124, 126, 133 , 145, 151, 153n,
-
515
Index
Index
159, 160, 194, 197, 207 , 208, 2ll, 214, 215, 242, 262, 286 , 294, 296, 318, 322, 327, 328, 331 , 336, 346-348, 351- 353, 361, 367, 373, 383, 384 , 393, 396, 397, 401 , 404, 407 , 412. affirmation ( phrase affirmative ) 108, 130, 131 , 135, 140, 307, 379, 380, 401. agent 313, 315 , 318, 321 . agrammatical voir norme. >al)ada (en arabe classique ) 184, 185, 248, 249n . Aktionsart 283. Alger ( dialectes arabes d ' A. ) 27, 231 , 232, 409n. Algérie ( dialectes arabes d ' A . ) 221 . alla 90. all emand 245, 283. alphabet 2, I l . >am 261 , 262. analytique ( construction analytique ) 343. anaphorique 379. °andu 276, 300, 30 1 , 310, 311, 4 1 1 , 412, 418-420, 425-427. anglais 2, 17, 36 , 78n, 89, 114, 126n, 127, 181, 183, 189, 195, 223, 256n, 260 , 313, 314, 321 , 325, 359n, 430. animé 104, 109, l l 4 , 160, 241 , 249, 253, 256, 263, 266 , 272, 276, 287, 295 , 296, 300, 302, 306, 350 , 354, 397, 406. antérieur ( antériorité ) 47, 48, 57, 109, 220, 224-226, 229, 230, 233, 234, 236, 238, 242, 258, 260, 266. aoriste 45, 72, 83, 85, 218, 225 , 238, 242, 266, 318, 413. apodose 58-60, 72, 80, 183, 186, 193, 207, 222, 223n, 235, 305, 388. appartenance 334, 340, 343, 347, 366, 409, 426. arabe l, 27, 30, 36, 40, 57 , 114, 184, 213, 257, 258, 265, 275, 287, 313-315, 318, 321 , 325, 334, 336 , 421, 422, 430, 431 . arabe classique 1 0 , 45, 79, 179, 213, 225, 231 , 248, 315, 343, 351 , 354 , 359, 369, 393, 41On, 429 . arabe dialectal ( dialecte arabe ) l , 10, 45, 47, 48, 58, 60, 64n, 65, 66, 72, 73, 79, 107, 125, 134 , 150, 151, 156, 157, 185, 213, 224 , 225, 231 , 238, 258n, 265, 315, 325, 343, 360, 379, 384, 391 , 393, 397n, 404 , 410n, 413, 415, 422, 425, 426, 429, 430 . arabe dialectal citadin voir citadin. araméen ( néo-araméen) 43, 57n, ll7, 135 , 153-155 , 156n, 157, 160, 169, 235, 429 . archaïque 91, 176, 178, 219, 258, 272, 274, 294 , 430, 43l . article 153n, 334, 336, 337, 343, 351 , 352, 354, 358, 394, 397.
aspect ( sous-aspect ) 39-43, 47, 57, 67, 84, 85, 102, 103, 107, 153, 154, 155n, 156, 160, 171, 172, 231 , 233, 235 , 259, 264, 284 , 306, 318, 329, 373, 386, 391, 41 1 . aspectivo-temporel 40, 300, 373 . assertion ( phrase assert ive) 73, 75, 99, 363, 394. assimilation ( assimiler) 19, 23, 25, 27, 30, 34, 390n, 409, 410. asyndète (construction asyndét ique ) 102, 109, 169, 1 97 , 214, 248, 286, 294-296, 300, 329. Attard 4, 180, 185. attitude ( verbes d'a. ) 88, 94, 103, 1 12, 113, 134, 139, 145, 151, 220, 241, 244, 256, 265, 372. attribution ( relation d'a. ) 334, 340, 348-350, 354 , 356 , 362, 369, 371 , 372, 375, 377-379, 386 , 399, 404, 406. Australie 5, 6. auxiliaire ( auxiliant ) 34, 37, 43, 44, 48n , 49n, 55, 56, 58 , 59, 67, 68, 72, 81, 82, 92, 93, 101-105, 108- 1 1 , 1 13 , 1 14 , 120, 1 2 1 , 1 22n, 1 24, 130, 133, 135, 142, 1 4 4 , 145n, 148-151 , 153-1 62, 164-171, 175, 176, 180n , 181, 191, 193, 194, 195n, 196, 197, 199, 202-205, 207, 209, 211, 213-215, 217, 218 , 220-225, 228, 229, 236, 241-250, 253-263, 265-270, 272-275 , 277-279, 281 , 283-285, 287-296, 299-307, 310-312, 314, 320 , 321 , 323-325, 328, 329, 375 , 382, 385, 388, 395, 403, 404 , 409, 412-414, 418, 419, 426 , 427 , 429-43l . auxi liar ité 104, 1 1 1 , 1 60, 284, 295, 306 . auxiliar isation 104, 241 , 248, 254 , 306. auxiliation 1 02n, 1 03, 109, 248, 328 . auxilié lOIn, 102, 103, 105, 108, l l l , 112, 114, 133 , 137 , 138, 154, 1 68, 169, 171, 185, 196, 197 , 199, 204 , 213, 214 , 221 , 224 , 228, 241, 242, 244, 247, 249, 250, 255-257, 260, 263, 265, 266, 268-270, 273, 274, 276, 277, 281 , 284 , 286 , 287, 289, 290, 292, 295, 296, 304-306, 325, 419. 3, 83, ll4, 154, 205 , 276 , "avoir" ( expressions possessive s ) 410, 418, 421 , 422, 424 , 409, 399, 312, , 311 , 300 297, 295, 425, 427. awn 404-407.
514
ba>ao 53, 68 , 148, 220, 224, 265-268, 270 , 273, 274, 293, 294. beda 130, 148, 157, 241-247, 250, 252, 256n, 263. Benghasi ( dialecte arabe de B. ) 88. berbère 87. Bible ( biblique) 8, 61, 61n, 72, 81, 155, 156, 160n, 191 , 232n, 260, 267, 270, 272, 321 , 328 , 360. bilinguisme 2.
516 Birkirkara 4, 149, 404. Boukhara (dialecte arabe de
Index
Index
8. ,
Union Soviétique )
1.
calque ( calqué ) 34, 37, 1 13n, 223 , 248, 320, 325 , 429. capacité 44, 286, 288, 290, 294. Cap Bon ( dialecte arabe du C. B . ) 422. causatif Cc. -fact itif, causation) 27 , 28, 286. cause ( complément circonstanciel de c. , causal ) 227 , 332. certain ( certitude, quasi-certitude ) 174, 176, 178, 181, 185 , 190, 196, 204, 21 1, 285, 301, 304, 416. chamito-sémitique 87 , 102, 249, 253. Chypre voir Kormakiti. circonstancielle (proposition subordonnée c. ) 96, 119, 121, 122, 142, 166, 183, 196, 227, 420. circonstant 296 . citadin (arabe di alectal c. ou sédentair e ) 1 , 108. cohortatif 92, 105, 184, 187. commentaire général ( instance du c. g. ) 5, 77, 138, 139, 147, 151. comparatif (comparaison) 335 , 344, 354, 360. complément 69, 72, 94, 103, 162, 286, 295, 422, 424, 425, 427 . complément de nom 343. complétive 97, 119, 121 , 141-143, 191, 196, 200, 202, 203, 217, 227, 295 , 333, 342, 369, 411-313, 420, 427 . complexe (phrase, syntagme c. ) 113, 119, 209, 212. composé (forme c. , composition ) 54, 57n , 81, 108, 112, 146, 154, 155 , 162, 203 , 204 , 206, 211 , 212, 287, 343, 388. conatif 28, 31. concessive 53n , 58. conclusif 85n. concomitant 4 1 , 42, 50, 75-78, 99-101 , 105, 128n , 134n, 429, 430; inaccompli concomitant, inhérence 41, 42, 54, 73, 77, 101, 107, 108, 112, 113, 114, 117, 118, 120, 122, 125, 127, 129-131, 133-136, 139, 141, 151, 152, 154, 155n, 163, 172, 233, 241n, 243-245, 250 , 257, 263, 266, 269, 270, 273, 274, 278, 282, 304, 310, 320, 324, 372, 373 , 375 , 381 , 411, 415, 427, voir aussi progressif; accomp l i concomitant 41, 51, 52, 55, 108, voir aussi parfait. condition nécessaire 309. conditionnel 44, 57, 59, 60, 89, 95, 118, 142, 211 , 222, 235, 333, 375 , 388. conjonctif voir séquentiel. conjonction 67, 71, 145, 160, 166, 214, 246, 248 , 280, 281 , 284, 295, 296, 369.
517
consécutive ( proposition c. ) 198, 199, 20 1 , 202, 217. consei l (c. a posteriori) 299, 303, 307, 308, 311. conséquence logique 198, 199, 202, 211, 285, 415. Constantine ( dialecte arabe de C. ) 53n . Constant inois voir Djidjel li. contacts 249, 325 , 430. contingent 285, 291, 356, 362, 363, 366, 372, 399. continuité ( continuer à, tranche centrale d'un procès ) 44, 148, 156-159, 166, 245, 265 , 268-270, 272, 273, 277 , 284, 323, 404, 431. converbiale 88. conviction 176, 178, 181 , 185, 187, 190, 211. coordonnée (phrases c. , coordination; marque, conjonction de coordination) 76, 82, 88, 100, 103, ln, 145, 179, 191, 197, 248 . copule 53n , 103 , 128n, 280 , 283 , 313-315, 316n, 317-319, 325, 331 , 335, 337, 355-360, 362-364 , 367-374, 376, 380, 386-389, 399, 406, 430 . correct voir norme. couchitique 104. déclaratif (verbes de déclaration ) 27, 36, 52, 304. défini voir déterminé. déictique 335, 336, 338-340, 343, 346, 349, 351, 354, 359, 360, 366, 383. dél imitatif voir accompli. délimité voir accompli. démonstratif 49n, 208n, 333 , 336, 338 , 340-342, 344, 347, 348, 358-360, 364, 365. dénominatif 27-29. déontique 44, 285, 287-294, 296, 297, 299, 302, 308-312. dépendentiel (modal d. , subordinat if, emplois en dépendance ) 44, 67, 68, 93, 125, 130, 161, 164, 171 , 203, 211, 212, 244, 333 , 403, 411, 412, 414, 418. déplacement voir mouvement. 30, déponent interne ( réfléchi interne , moyen, médio-passi f ) 32, 36, 52, 72, 77, 99, 114, 259, 260. dérivé ( dérivation ) 17, 22, 25-28 , 30, 36, 134, 313, 314, 318, 324, 325 , 327, 429. déroulement 40, 41, 43, 46, 47, 73, 74, 78, 81, 82, 99, l n, 215, 220 , 224, 229; voir aussi inaccomp li. désidératif 36. désuet ( désuétude ) 22, 29, 75, 209, 212.
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Index
Index
déterminé ( détermina tion, défini ) 334-337, 339-341 , 343, 344, 347-349, 351 , 352, 354, 358, 359-361 , 363, 365, 373 , 393, 394, 407, 409n. développement ( développé ) 27, 33 , 42, 44, 48, 100, 104, 108, 153 , 209, 224 , 263, 284 , 314, 325, 327, 372, 385 , 396, 410, 422, 427 , 429, 431 . "devoir" 1 0 4 , 1 05, 295 , 296, 299, 300, 4 1 2 , 426 . dialecte ( dialectal , parlers villageois de Malte et Gozo) 3, 4, 29, 109, 112, 130, 131, 136, 178-180, 183, 185, 187-190, 205, 211 , 214, 250, 253, 255, 261-263, 273, 274, 278, 280, 307, 329, 375, 383, 385 , 418, 430. dialectologie 262, 384 . dialogue 5 , 7, 158, 175, 221 , 275, 303-305, 333. dj;)hcl 134 . Dingli 4, 250, 254 . "dire" 104. discours 45, 49, 52, 64, 65, 72-74, 77, 78, 88, 117, 139, 159, 163, 171 , 188, 189, 191, 225, 226 , 231 , 234, 238, 288, 317, 321, 335, 358 , 362, 411-413; articulation du discours 246, 263. disparition ( disparu) 429, 431 . dispositions subjectives 421 , 422, 427 . distinctivité (transfert de distinctivité ) 179n. Djidjelli (dialecte arabe de D . , Constantinois) 33n. droit 286. dubitatif 44. duratif ( sous-aspe ct d . ) 43, 102, 117, 153-156, 158, 159, 161172, 265, 275, 430. durée 43, 157, 160, 241 , 245 , 263 , 265 . dynamisme ( dynamique ) 102, 104, 429, 430. écrit 58, 109, 137, 145, 149, 169, 176, 1 88 , 189, 229, 243, 255, 257, 263, 264, 280 , 282, 291 , 301 , 305 , 307, 317, 324, 332, 335-340, 342, 343, 345 , 347 , 349, 350, 358, 359, 361, 364-367, 369, 382, 391, 404, 430. Egypte (dialectes arabes d'E. ) 53n, 351 , 394, 397n, 409n. él iminé 32, 100. el lipse (élidé, sous-entendu) 286, 331 , 333, 354, 373, 394. cmm 51n, 276, 352, 396-404 , 406, 407. emphase voir mise en relief . emphatiques ( consonnes e. ) 179, 180, 258. emprunt 2, 26, 27, 30, 36, 325, 350, 43 1 .
énonciation ( instance de l ' é . ) 73, 99, 151, 238; acte d ' é . 49, 50, 55, 57, 75, 107, 113, 133, 140, 163, 245 , 304, 411, 415; moment de l ' é . 40, 41, 49, 74. énonciation solennelle (verbes d'é. s . ) 52. épistémique 44, 285, 291-294 , 301 , 303, 305, 310, 311. épithète 343 , 352, 361 . ergatif 102. eschatologique voir prédictif. espagnol 356 . essentiel ( relation e . ) 356, 362, 363, 366, 372. )et (préverb e ) 1 12-1 14, 117, 122, 124, 131-133, 135, 137, 152, 163, 241n, 250, 375 , 401 , 415, 427; copule 105, 375. état ( verbes d ' é . ) 49, 52, 72, 73, 88, 113, 145, 154 , 225, 241 , 259, 275, 276, 284, 287, 306, 363, 411, 412, 427. " être" 103, 153, 211 , 213, 259 , 276, 292, 299, 310, 314, 356 , 377, 386, 388, 391 , 402, 409, 410, 414, 426, 430. évaluation ( verbes d ' é . ) 52, 285 . événement 40-42, 47, 49, 51 , 56, 73, 75, 81, 85, 99, 107, 125, 133 , 139, 141, 173, 174, 176, 196, 209, 21 1 , 212, 234. éventuel ( éventual ité ) 89, 118, 174, 196 , 200, 201 , 203, 211 , 222, 224, 235, 291 , 294, 321 , 324 , 416, 417. évolution 40, 42, 99, 102-104, 125, 130, 134, 150-152, 162, 179, 203, 212, 238, 281 , 329, 373, 377, 378, 385 , 429-431. existence ( expressions existentielles, verbes d' e. ) 3, 128n, 317, 351 , 352, 376 , 378, 384, 386, 393, 396 , 397, 403 , 404, 406, 410, 430 . expansi on 212, 3 1 4 , 385. exposant temporel 73, 82n, 213. expressif 57, 64, 72, 88, 100, 109, 117, 124, 125, 127 , 145, 151, 160, 221 , 224 , 228 , 249, 280, 306, 329 , 385, 407 , 415, 429. externe voir actif. cyya 92. factitif 26-28; facultatif ( non 109, 117, 130, 372, 379, 399, fadaI 53 . "faire" 104. faisable 291 .
voir aussi causatif. obligatoire ) 55, 56, 57n, 76, 82, 99, 131, 150, 160 , 238 , 343, 345n, 350, 354 , 415.
519 41, 310,
141, 216, 421 , 331 , 119, 229, 207, 157, 418, 53n, 400,
133, 404,
108, 357 ,
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faute voir norme. fc·cm 54. fermé 36. Fès (dialecte arabe de F . ) 60, 147n, 148n, 151, 355n, 356, 360n, 372, 422. fctaf:! 254 , 255, 263. fï- 393 , 394, 396-398, 400, 406, 407, 418, 421 . f�> 52, 53. f � gé 26, 28, 90, 92, 99, 107, 183, 209, 246, 287, 380, 396. fIna l e (proposit ion f. , de but ) 69, 70, 92n, 94 , 96, 166, 171 , 1 8 3, 196, 199, 203, 229, 231 , 236 , 403, 405, 420. français 46n, 49, 52, 61-63, 103, llOn, 114, 118 154 , 156, 209 221 , 231n, 232n, 246, 276 , 283, 292, 300, 350,' 366, 375 , ' 385 , 386 . fréquent 25, 26, 36, 79, 82, 91, 92, 94, 113, 117, 120, 141, 1 75 , 178, 179, 196, 199, 214, 220, 226, 227, 254, 263, , 30 7, 315, 321 , 340, 342, 355, 373, 379, 386, 407, 413 ' 415 , 418, 423n, 429-431. futur (f. général ) 40, 42, 44, 45, 57, 61, 62, 64, 65, 72, 73, 79-81, 88, 92n, 99, 100, 1 05, 107, 141, 146, 159, 167, 171, 173-177, 179n , 181, 184, 185, 187-191, 1 94, 1 95 199 203206, 209, 211, 230, 231 , 232n, 233, 234, 237, 239, 244 : 249n , 252, 256 , 257, 262, 267, 298, 300, 304, 310, 320, 323, 327, 375 , 386, 389, 391 , 395 , 402, 404, 411, 412, 415, 416, 419, 420 , 427 ; modal 58, 118, 142, 164, 173, 199, 203, 207, 212, 217n, 243, 266, 292; vague 164, 194, 243, 266, 319, 323; . certaIn 178, 200 204; relatif, du passé 81, 191, 1 93, 194, : 207, 391 ; accomplI futur 57, 225, 231-233, 235, 236, 238. futur antérieur 44, 57, 230, 231 , 232n, 238, 242. future perfect 108.
�;�
générativi ste 43. générique ( terme générique ) 98n, 286. germaniqu e �ll. gérondival 3.2 8. geste vocal (morphème de phrase) 46n, 208n. gcy 134, 141. Gnarb 253. g� + participe passif 34, 37, 146, 314, 318, 320, 321, 323, 325; + c. préf. 34, 314. glide 10. Gozo l , 4, 49n, 51, 71, 88, 109, 138, 149, 180, 183, 185, 187189, 2 14, 219, 250, 251 , 253, 263, 296, 307, 327, 329, 342, 362, 375, 377, 382, 401 , 404, 418.
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grec 8 , 43, 48, 61n, 335. guèze 231 , 232, 332, 333.
f:!a ( cohortat if ) 92, 187; futur 92n, 175 , 184-191, 206, 211, 249n , 416. f:!abat 149, 256, 257, 264. 74, 82-84 , 99, 163, 213, 216, 229, 269; habitude habitude 146. restreinte 125 , 126, 128n, 132, 135 , 136, 139, balla ( en arabe dialectal ) 185. 92, 1 05, 184. f:!alli Hal-Qormi 4 , 6 , 109, 272, 296. Hamrun 138, 188, 401. hamza 27 . f:!ara> 90. harmonisation vocalique 19, 179. f:!asad 262. hasard 321 , 324, 325. f:!ascl 257, 258, 264. i)assanIya (dialecte arabe i). de Mauritanie) 151, 355n, 360n. 8, 43, 52, 61-63, 75, 8 1 , 153hébreu (h. biblique, michnique) 156, 160, 191, 328, 379. Hermopolis ( araméen ancien d'H. ) voir araméen. f:!�rcg 134 . hypercorrect ion 418. 57-59, 65, 72, 80 , 95, 173, l74, l76, 183, 186, hypothétique 199-201 , 203 , 207 , 211, 224, 235, 305, 403, 405, 417. 334 , 335, 339, 340, identité (relation d' i . , d' identification ) 371, 372, 376, 378, 369, 348, 354, 355n, 356, 358 , 364, 366n, 379, 386. idiolecte 17, 109n , 135, 136, 190, 356, 357n, 372, 375, 427 . 115n , 208, 248 , 254 , 262, 306, 403, idiomatique ( idiotisme ) 406. 128n, 133, 135, 152, 163, 228 ; copule 112, >�·cd (auxi l iaire) 310, 372-378; + participe passif 314, 317. 114, 300, 302n, 304-306, 310, 311, 409, 412-420, 426, ibllu 427. ikun 175, 206, 207 , 211, 212, 395, 396n, 402, 403 , 407, 409; + c. préf . 195-199, 201-205, 213, 217, 287, 292, 299, 301, 310; c. suff. 57n, 59, 81, 229, 231 , 234-236, 238, 242, 296; + copule 375 , 377 , 388 , 389. + progressif 1 18 ; + n�>cs 220; + participe actif 310, 311; + participe passif 318, 320, 323 . imala 411.
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Index
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44, 64, 79, ln, 141, 174-178, 181, 185, 1 90 , 206imminence 209, 211, 212, 262. imparfait 81, 85, 244 , 267, 320, 389. 92, lOIn, 103, 159, 169, 171, 208, 209, 211, 244, impératif 250 , 263 , 267-269, 277. impersonnel (verbe i . ) 53, 252n, 287, 293, 294. implicatif (modal i . ) 44. impossible 288-292. improbable 287, 301 , 31!. imsi 92. inaccompli ( déroulement, inachevé, non achèvement, i. général ) 41, 43, 73, 76, 77, 81, 99, 100, 107, 108, 124-127, 1 29, 131, 132, 134-136, 139, 1 47, 153, 154, 159, 1 62-164, 167, 171, 215, 233, 243, 265, 266, 273-275, 417, 429; inaccompli dans le passé 213, 218, 427, voir aussi passé d' habitude . 109, l l l , 138, 151, 160, 166, 241, 250, 253, 255, 259, inanimé 266, 274, 276, 287, 295, 296, 300, 302, 303, 306, 397, 406, 430. incapacité 289, 291. incertain ( incertitude, non-certai n ) 44, 174, 199, 200, 207, 211, 212, 236, 237. 44, 148, 153n, 155-157, 241 , 243, 244, 246-249, 252inchoatif 259 , 261-263, 277, 430. incident ( incidence ) 42, 49, 51 , 55, 88, 151, 4 12, voir aussi parfait. incise 370-372. inclusion ( inclusif ) 334 , 340 , 343, 393, 406. incorrect voir norme. indéci sion 252, 263. indéfini voir indéterminé. 1 1 9, 121, 141, 144, 1 93 , 1 97 , indépendante (proposition i. ) 198, 203, 226, 229 , 332. 334, 335, 340, 341, 343, 348, 351 , 354, indéterminé ( indéfini ) 361 , 363, 364, 366, 377, 393, 394, 397 . indicatif 125, 151 . inéluctable 297, 299, 300, 306, 311. infinitif 36, 1 03. inhérence voir concomitant. 43, lOI, 103, 1 08 , 134, 169, 171, 241, intégré ( intégrat ion) 307, 325, 427. intensif ( intensité ) 27, 102, 242, 248-250, 263, 327 . intention 174-176, 178, 181, 1 85, 190, 21l. inter compréhension 3. interdiction (i. formelle) no, 291, 300, 302, 311.
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inter locuti on 75, 333. 99, 1 08, 131-133 , 75, interr ogatio n (phras e interro gative ) 351 , 355n, 379 , 345n, , 263 , 252 , 247 167, 165, 135, 140, 151, 397 , 398, 406. inter-subjective ( modalité i. -s. ) 285. intonation voir prosodie. intransitif 8, 19, 1 13, 255, 269. 105, 1 12, 154, 205, 214, 246, 265 , 284, 302n, 307, invari able 380-3 82, 391, 395, 412-41 4, 418, 427. inversion voir ordre. 59, 65, 95, 197, 201, 207, 211 , 224; i. du présen t 58, irréel 388. 222, 193, 72, 67, 66, 60, , 59 72; irréel du passé irrégu lier ( verbe i. ) 26. iss::>kta 148, 265, 272, 274, 431 . l , 27, 2 9 , 30 , 33, 34, 36 , 37, 90n, 1 13n, italien ( Itali e ) 321, 325, 114, 126n, 153n, 209, 248, 249, 265, 313-31 5, 320, 335n , 336n, 350 , 422, 429-43 1 . itératif 158, 275, 412, 414, 427. journalisme voir presse. jussif (cohortatif -jussif l
44, 187.
kabyle 284. kellu 302, 303 , 310, 3 1 1 , 409, 411-41 5, 426, 427. 395, 5, 49n, 149, 183 , 189, 296, 307, 327 , 329, 362, Kerêe m 418. Khartoum ( di alecte arabe de K . ) 151 . 1 93 , 194, 56, 8 1 , 82, 83, 109, 1 1 4 , 121, 162, 1 67, n I , kï;in 311, 395, 307, 294, 292, 276, 267, 207, 213, 214, 221 , 266, . 122n, préf . c + 427; 426, 418, 414, 13, 4 400-4 02, 407, 409, suff. c. 311 ; + 214-2 17, 222-2 24, 229, 244, 299, 305, 310, 1 22, 120, )et + 48n, I l l , 218, 225, 226, 228 , 238, 242, 260; préf. . c + ikun + 133, 257, + partic ipe actif 144, 220, 224; 221; expos ant 213, 218, 220, 224; + ikun + partic ipe actif 318-32 2, 324; 314, passif tempo rel 73, 82n, 213; + partic ipe copule 374 , 377 , 382, 386 , 388, 391 . k::>mp la 68, 148, 149, 265 , 270, 273 . Korma kiti ( dialec te arabe d e K. , Chypre ) l , 85n.
la�a) 108, 109, m , 15l . laryngale 180n. laryngalisation 10, Il. latin 84n, 335.
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Index
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La Valette 3, 4, 6, l7, 29, 58, 60, 68, 70, 71, 88n, 90, 109, 111, 130, 135n , 137n, 138, 145n, 148, 157, 158, 1 62, 166, 169, 177n , 188, 204, 205, 207, 2l7, 219, 220, 223, 245-247 , 251n, 257 , 260, 262, 267, 272, 273, 282, 291, 294, 303, 305308 , 317, 321, 328, 329, 338, 357n, 367n, 370, 375, 377, 395 , 412, 418. Le Caire (dialect e arabe du c. ) 151, 351 , 394 , 397n. Liban ( dialecte s arabes du L. ) 151. Libye ( dialecte s arabes de L. ) 88, 393 . l imité ( l imites) 36, 52, 75, 108, 231 , 250 , 283, 3 1 1 , 327, 358, 369, 381 , 385 , 386. l iquide ( consonn e 1 . ) 18, 25, 32, 33, 35, 36. l ittératu re ( l ittérair e) 2, 5-7, 29, 32, 34, 69, 93n, 140, 145, l75 , 176, 206, 21 1 , 274 , 303 , 305, 396n, 397n, 431 . l ittérature orale ( poésie chantée ) 5 , 59, 69, 92, 93n, l76, 305, 327. local iste ( théorie 1 . ) 39, 135 . locatif ( express ions locative s, relation de local isation) 3, 310, 317, 334, 350-352 , 354, 356, 357, 367, 369, 371-373, 377-379 , 384, 386, 388, 393-398 , 400, 401 , 404-407 , 409, 430 . logique ( logico-s émant ique) 285, 301, 305, 334, 348, 354. Luqa 4, 17.
marqueur 50, 53 , 79, 95 , 121, 151, 174, l75, 183, 197, 198, 211, 238 , 327, 380, 381 , 407, 427 . Marsaxlokk 4 . Maur itanie ( dialectes arabes d e M . ) 360n . médio-passif voir déponent interne . Melliena 4, 5, 34, 54, 124, 188, 228, 329 , 401 . Menya ( dialecte arabe de M. , Egypte) 409n. mess / imiss 104, 105, 303 , 306, 3 1 1 , 375 , 412, 419, 426. métaphorique (métaphore) 64, 104, 1 17 , 137, 138, l75, 209 , 254, 306. Mgarr 4, 5, 109, 1 1 1 , 112, 1 13n, 130, 131, 188, 228, 245, 253, 261 , 273, 278, 307, 329, 383 . m�si 134, 135. minoritaire 176. mise en rel ief ( emphase ) 207 , 221 , 249, 329, 357, 372, 377 , 397, 406. MKN 287. modal ( mode ) 39, 44, 45, 58, 65-67, 72, 85, 89, 99-10 1 , 148, 151 , 159, 1 6 1 , 166, 168-l71 , l73, 174, 181n, 183, 187, 195n, 196, 1 99, 203, 207, 211, 212, 224, 236 , 237, 247 , 250, 252, 263, 266, 278 , 283-285, 287-294, 296, 297, 299, 300, 302-310, 318, 319, 321, 323 , 324, 329, 375 , 386, 388-391 , 403, 404, 406, 407, 411, 412, 414, 415, 417, 427 . modalité 77, 113, 1 25, l73, 285 , 286 , 294 , 301, 419, 420. morphème de phrase voir geste vocal. Mosta 4. mouvement ( verbes de m. , de déplacement ) 39, 52, 69, 70, 85n, 88, 94, 103-104, 1 1 2, 113, 131, 134, 139, 145, 149, 151, 166, 211, 212, 220, 241 , 244, 253-256, 263 , 264, 327 . moyen voir déponent interne. Msida 4. MtaFtleb 3, 4 , 84, 86, 207, 375 , 377 , 395, 401. mtda 53. mDus 150, 184, 374 , 379 , 385, 425.
m-Dadu-s 385. Maghreb (dialecte s arabes du M. , maghréb ins ) 113, 1 24, 134, 156n , 158, 175, 220, 225, 227, 246n, 248, 258, 262, 265, 275, 355, 384 , 385, 393, 396, 397, 404, 409, 410. majorita ire (majorit é ) 61 , 64, 73, 100, 1 12, 151, 1 75, 180, 188, 199, 204, 245, 249, 297, 3 15 , 370, 397, 404. Malte l, 2, 4, 6 , 54, 86, 109, 113, 1 27, 1 3 1 , 137n, 187, 214, 245, 250, 254, 261, 262, 273, 278, 307, 329, 362n, 377, 393. Maas 224, 431 . Nadur 4 , 5 , 54, 7 1 , 138, 180. narra ( nirra) 90. narratif 45 , 85, 160, l71 , 257, 264, 288 , voir aussi aoriste. narration 47, 2l7. Naxxar 4 , 188, 189. nécessité (nécessaire) 285, 286, 296, 297, 299, 300, 302, 304, 305, 309-311.
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négation (négatif) 82, 108, 112, 130, 131, 133, 150, 158, 160, 163n , 170, 177, 178, 183, 184 , 186, 197, 215, 225, 247, 253, 256, 269, 270, 273, 27 9, 280 , 287-289, 29 1 , 292, 300-302, 306, 307, 311, 317, 356n, 374, 375, 379-386, 395 , 396n, 400, 401, 403, 407 , 410, 411, 418, 425-427. neutre (forme n. , neutralisée, non marquée ) 76, 77, 85, 99, 221 , 260 , 356n, 369, 386. ni;J>cs 220. ni;Jzcl 134. niveau de langue 178, 280, 300, 430 . nom voir substant if. nom d' action 39. non-actual ité 99. non-certain voir incertain. nombreux 30, 114, 325, 337, 341, 342, 344, 345, 348, 356, 370, 377, 383. nom de métier 134n . non marqué voir neutre. non obligatoire voir facultatif. non-réalisé 309-311. non-réal ité 173 , 174 . norme ( normatif, agrammatical , correct, incorrect, faute) 70, 71, 112, 122, 123 , 130, 136, 137, 148, 162, 175n, 183, 205, 207. 217, 223, 231 , 251n, 256n, 282, 308, 317, 356, 380, 395 , 396n, 40 1 , 402, 418.
Palestine ( dialectes arabes de P. ) 64n. Palmyre ( dialecte arabe de P. ) 85. parfait (p. présent, adhérence, résultatif, statif, incident ) 41, 42, 45, 48-55, 62, 72, 87 , 100, 101, 108, 109, I l l , 124, 145 , 151 , 220, 224, 225, 237, 242, 266, 288, 318, 322, 383, 412, 413, 427. parlé voir oral. parler voir dialecte. participe ( participial ) 30, 31, 35 , 39, 75 , 103-105, 113, 134n , 135 , 136, 155, 156, 211, 245 , 269, 310, 313, 314, 325, 331 , 343 , 377, 399. participe actif 18-22, 24, 25, 36, 43 , 101, 105, 1 12, 113, 126n , 130, 134-154, 163, 172, 175 , 179, 195, 220, 224 , 241 , 244, 245, 256, 263, 265, 268, 269 , 277, 278, 310, 311, 314, 318, 327, 372, 373, 381 , 431 . participe passif 1 8 , 21-23, 25, 27, 34, 3 6 , 37, 1 0 1 , 128n, 134, 314, 315, 317, 321 , 323-325, 343 , 429. particule 43, 44, 56n, 76, 77, 80n, 92n, 93 , 101, 102, 105, 112, 119, 130, 141 , 143, 150-152, 159, 163, 167, 177, 178, 183, 184, 186, 194, 196, 197, 211, 222, 228, 246, 249n, 252, 266, 267, 270, 275, 278, 282, 314, 3 17, 324, 351, 352, 374, 378-385, 395, 401, 402, 405 , 407 , 416, 425, 427, 430. passage ( d ' une forme à une autre) 105, 107, 110, I l l , 125, 246, 284, 306, 391. passé 40, 42, 44, 45, 47, 48, 56, 59n, 60-64, 72, 73 , 81-85, 88, 99, 107, 108, 111, 119, 120, 133, 141, 143, 144, 146, 159 , 162, 164, 167, 171 , 173, 191, 209, 213, 215, 216, 220, 222-225, 231 , 237, 239, 257, 282, 292, 294, 298, 299, 302, 305, 309, 310, 374 , 386, 390, 391, 395, 400 , 411-413, 416, 417, 427; passé du futur 8I. passé de deuxième degré (p. antérieur ) 44 , 47 , 72, 162, 171, 225, 227, 229, 231, 236, 238, 242, 260 , 266, 321, 322, 414, 427. passé d' habitude ( inaccompli d'h. ) 83, 122n, 164, 171, 194, 217-221 , 223, 224, 231, 236 , 238, 244, 267, 305, 320, 324, 388 , 389, 395, 402, 404, 417 , 418, 430, 431, voir aussi inaccompl i dans le p. passé duratif 82, 213. passé proche 55, 72. passif 31, 32, 34, 37 , 101, 134, 313, 314, 318, 324, 325, 429, 430 . perception ( verbes de p. ) 85n , 304. périphérique ( dialectes arabes p. ) 1 .
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obligation 286, 296, 297, 299, 300, 302, 304-306, 310, 311. obligatoire 66, 105, 113, 124, 130, 133, 150, 162, 203, 225, 231 , 295, 301, 310, 368-370, 372, 398, 403. >:>dd- 208, 212. opérations intell ectuelles ( verbes exprimant des o. i . ) 52. optatif ( souhait) 44, 58, 90, 249n, 286 , 415, 427. oral 58, 71, 149, 216, 229, 257, 263, 280, 291, 307, 328, 331 , 332, 334, 335, 337, 339 , 340, 342, 344, 348-351, 354, 361 , 367, 377, 382, 391 , 430; langue parlée 335, 338, 341 , 347, 355, 360, 364, 369, 381-383, 404. ordre ( inversion, renversement de l ' o . des termes, postposi tion ) 124, 133, 145, 151 , 221, 224, 228, 241 , 242, 276, 305, 335, 336 , 369, 373, 386-388, 393, 394, 398, 406 , 425. Oranais voir Tlemcen et Traras. Orient ( dialectes arabes d'O. , oriental ) 220, 275. orthographe 8, 180, 256n, 273n, 283n, 397n. ougaritique 52, 87.
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Index
Index
périphrase ( périphrastique ) 34, 44, 58, 67, 68, 81, 82, lOIn, 102- 104, 108-112, 118, 120, 122, 125 , 127, 130, 131, 1 33, 141, 154, 155 , 157-161, 163, 164, 166, 167, 170, 171, 191, 194-196, 198-200, 202-207, 212, 215, 217, 219, 221 , 222, 224-227, 229, 23 1 , 233-236, 238 , 241 , 247, 255, 257, 259, 260 , 264-266, 270, 273, 277, 282, 288, 290 , 291, 295-297, 300 , 302-307, 309-311, 318, 321 , 324, 325, 327-329, 382, 385, 391, 412, 415, 418-421, 426 , 427, 429, 430. permission 44, 285, 288, 290. pharyngale 265. phrase nominale 3, 313, 314, 316n, 317-319 , 325, 331 , 332, 334-336, 339, 340, 345n, 350-352, 354-358, 360 , -362, 368, 369, 372, 373, 377, 379, 381 , 384-386, 391, 393, 397, 399, 406 , 429, 430. Pjetà 4 , 17. pluperfect 108, 109. plus-que-parfait 47 , 161, 231n. poésie chantée voir l ittérature orale. ponctuation de l' énoncé 87. possessif ( possession) 300 , 337, 343, 350, 399, 409, 41On, 421 , 425, 426 , 429 , 430, voir aussi " avoir" . possibi lité ( possible) 44, 89, 173, 285, 287, 288, 290 , 292. postposition voir ordre. potent iel ( potentialité) 61, 65, 67, 80, 95, lOIn, 1 18, 174, 183, 207, 237. "pouvoir" 199, 204 , 286 , 312, 414, 427 . prédicat (relation prédicat ive ) 39-41 , 82, 101, 102, 1 09, 113, 202, 241, 278, 285, 286, 313-315, 317, 331, 332, 334-345, 347-363, 365-367, 369, 370, 372 , 373, 376-378, 380, 381 , 384, 386-388, 393, 394, 398, 399, 401 , 406, 413, 427. prédictif ( énoncé p. , prophétie, passages eschatologiques) 57, 61, 72, 176, 234 . préhension ( verbes d e p. , "prendre" ) 85n , 104, 184, 249. préposition 153n, 315, 331 , 333 , 339-341 , 343 , 348-352, 354, 357, 360, 366, 367n, 373, 383, 393, 394, 397, 398, 409, 410, 421, 424-426. présent ( actue l , générique, généra l ) 40, 42, 44, 45, 49, 5153, 61, 62, 72, 73, 75, 85, 88, 107, 113, 117, 118, 133, 140, 141 , 145, 146, 159, 163, 171, 173, 191, 209, 237, 239, 243, 282, 297, 304 , 315, 318, 319, 323, 356n, 386, 409, 411, 412, 419, 420, 427. presse (écrite ou orale, journalisme ) 2, 68, 207 , 270, 272, 280, 313, 315, 318, 321 , 324 , 325, 335n, 424n.
préverbe 43, 75-78, 81, 85 , 101, 102, 105 , 112, 114, 1 17, 119, 124, 127, 131-133, 135-139, 143, 150-152, 163, 167, 171, 175, 177, 179-181, 183-191 , 193, 196 , 197, 199, 204 , 205, 207, 209, 211 , 212, 241n, 243, 244 , 250, 256, 257, 262, 304, 320, 323, 375, 385, 391, 401, 402, 404, 415, 416, 427 , 430. principale ( proposition p. ) 55, 96-98, 118, 144, 191, 193, 199, 203, 226, 227, 229, 332, 411, 420 . probabi l ité ( probable) 44, 173 , 201 , 236 , 285, 287, 293, 301 , 305. procès ( processif , processus ) 40-44, 47-50, 52, 57 , 69-74, 79, 81-85, 87, 94, 99, 107, 109, 113, 117, 145, 148, 154, 157, 158, 160, 163, 166, 167, 207 , 212, 213, 215, 216, 220, 224 , 225, 229, 231 , 233, 234, 241-243, 245, 246, 248 , 251, 257, 258, 263, 265, 266, 268, 269 , 272, 273, 275, 277, 284, 287, 304, 306 , 313, 323, 43l. productif 27 , 30, 36. progressif 41, 43, 99, 108n, 114, 1 17, 119, 124, 125, 127 , 133, 134, 139, 143, 151 , 172, 175, 220, 277, 282, 427 , voir aussi concomitant. progression 317, 383, 430. prohibitif 91, 159, 169-171, 244. promesse 58. 88, 100, 145, 280, 283, 313, pronom personnel ( indépendant) 315, 316n, 331, 333, 339 , 345n, 347, 355 , 358, 372, 379 , 382. pronom possessif 343 . pronom suffixe 77n, 91, 124, 194, 208, 214, 287, 306 , 337-339, 342, 343, 345, 346, 348, 349-351, 359, 361, 365, 366, 372, 384 , 393 , 394, 397, 406, 409, 426. prophétie voir prédictif. prosodie ( intonation) 176, 343, 354 . prospectif 175. protase 57, 66, 95, 142, 183, 200 , 222, 235, 403, 405. proverbe ( proverbial ) 58, 60, 73, 84, 127 , 147, 255, 256n. pseudo-verbe ( quasi-verbe ) 3, 83, 114, 154, 205, 214, 276, 283, 287, 300, 407, 409, 410, 418, 421, 422, 424-427 . quadriconsonantique 25. quasi -verbe voir pseudo-verbe.
ra ( en arabe dialectal maghrébin ) 124. ra ( en maltais) 329 . Rabat ( à Malte) 185. rare ( peu fréquent, peu nombreux ) 23 , 30, 32, 34, 43, 60, 61, 63 , 69, 71, 84, 92, 104, 109, lll, 114, 1 17, 130, 131, 134,
530
Index
Index
137, 146, 154, 169 , 191, 194, 196, 199, 204, 220, 225, 239, 246, 255, 258, 263, 270 , 272, 274, 275, 287, 291 , 296 , 299, 303, 311, 313, 315, 317, 318, 327, 332, 335, 351 , 354 , 358, 359, 367, 368, 370 , 372, 383 , 404-407, 418, 43l . réal isation effective 288. réalité ( réal isé, réali sation) 174, 196, 230, 237 . réciproque ( réciprocité ) 30 , 32n. 5, 45, 49n, 51, 72, 73, 77, 78, 81-85, 86n, 88, récit 109, 1 1 1 , 112, 1 16, 138, 139, 143, 151 , 159, 160, 164, 175, 189, 191, 216, 224-226, 229, 231 , 236, 238, 246, 288, 298, 388, 390, 411, 413, 416, 417, 427. recul 331 , 335, 372, 430. redondance (système de r . ) 99, 108, 160, 17I . redondant 205, 219, 224, 317. réfléchi (réfléchi -passif) 26, 30-32, 36, 325. réfl échi-interne voir déponent interne. rcgaO 158, 275-284, 412, 414, 419, 427. régression 3 1 , 34, 72, 21 1 , 219, 224 , 325. relateur 313, 420. relatif ( aspect, temps r. ) 41, 44, 47, 107. relative ( pronom relatif) 98, 119, 121, 143, 191, 196, 227, 316n, 342, 354, 370, 371 , 373, 398, 399, 406. rcma 149, 253, 254, 263. renouvellement 107. renversement voir ordre. 18, 36, 55, 219, 225, 250, 273, 321 , 324, 354, répandu 397, 401 ; pas répandu 178. résiduel 28, 30, 3I. reste voir vestige. 99, 114, 151, 160, 171, 238, 266, 276, 300, restriction 356, 372, 379, 406, 427 , 430; restreint 74, 99, 100, 252, 260, 274, 328, 360. 42, 45, 49, 50, 52, 55, voir résultatif ( résultat ) parfait. 387, 399, 406 , 407, 421, 422, retardement ( procédé de r . ) 429. révolu voir accompl i . rhétorique 42l. ri;ïd 77, 199, 201 , 204 , 295-297, 299-301, 310, 311, 420. ri;ï>cd 135 , 310. ri;ïsa> 134.
237, 294, 337, 413,
108, 171, 263,
217,
383,
304, 125, aussi 427,
sa 175, 179- 181 , 183, 184, 187-191 , 206 , 211, 416. safao 321, 324. San Gi ljan 4, 74n, 138, 246. sar 52, 175; auxiliaire 258-26 1, 264. �ar (en arabe maghrébin ) 175, 258. sayycm 135. sc 105, 167, 175, 179-181 , 183, 185- 191, 204-206, 211, 416. scbao 53 . scbaJ:t 261, 262. secondaire 27, 327 . sémitique 40, 51, 57, 72, 230, 355, 410, 429-43I . 49, 134n, semi-voyelle ( semi-vocalique, semi-consonne) 286. sensation (verbes de s. ) 52, 53. sentiment ( verbes de s. ) 52. 67, 76, 82, 85, 99, séquentiel ( séquence, conjonctif ) 247, 284 . 175, 177, 178, 179n, 181, 1 83, 1 90, 191, 206 , 211 , scr 427. sctaO 77, 199, 204, 286 , 287, 293, 294. 134, 137n, 175; futur 175-177, 179, scyycr ( progres sif ) 183, 191, 211; imminence 141, 175; intensif 327 . Sfax ( dialecte arabe de S. ) 54n, 151, 162. 1, 36, 114, 270, 272, sicil ien ( Sicile, siculo-ital ien ) 430. simultanéité 88, 94, 100, 1 17, 145, 146, 206, 207 . slave 42n, 283. Sliema 3, 250. sociol inguistique 136, 188, 189, 211, 252, 263, 430. souhait 44, 286, 415, 427, voir aussi optatif . sous-aspect voir aspect. sous-entendu voir ell ipse. spicca 53 , 55, 65, 220, 224. stabilisé 151 , 169; instable 129 . 3, 4 , 1 7 , 29 , 3 3 , 67n , 97n, standard ( parler maltais s. ) 130, 147n, 165n , 178, 180, 183, 186n, 187, 188, 190, 2 1 1 , 249, 250, 254, 255, 258n, 261-263, 270, 272-274 , 307 , 329, 356, 357n, 375, 379, 383, 390n, 418, 430. statif ( s . qualitatif) 42 , 52, 314, voir aussi parfait. sti;ï> 77, 199, 202. stylistique 39, 63, 85 , 85n, 87, 105 , 109, 295, 329, 412. subjonction 92n, 103, 209 , 296. subordinatif voir dépendentiel .
531
265,
1 17, 414,
181,
321,
109, 209 , 306,
532
subordonnée ( proposition s. ) 69-71 , 1 17-119, 141, 142, 166, 183, 1 93, 196-199, 201, 203, 204 , 212, 225, 227, 332, 376 , 403 , 405 , 411, 413, 420, 427. substantif ( substantivai, nom ) 153n, 334-336, 340, 341 , 344, 347-352, 354, 357-361 , 363-366, 367n, 373, 383 , 427. suggestion 285-287, 290 , 303 , 307. sujet 4 1 , 42, 101 , 103, 104 , 109, 111, 112, 114, 130, 150, 151 , 160n, 166, 171 , 183 , 214, 241 , 242, 249 , 250, 255, 256 , 259, 263 , 264, 266, 272, 274 , 276, 281, 282, 295 , 297, 300, 302-304, 306, 313 , 315, 316n, 331-356, 364, 366, 367, 369-373, 376, 379, 380, 382, 386 , 388 , 394, 397-399, 401 , 404, 406, 409n, 410, 42l. supplét if 175 , 323 . supposition 222. supputation 303, 311 , 417. surcomposé 205, 213, 218-221, 224 , 307, 430 , 43l . surdérivé 29, 30. survi vance ( survivre) 20, 22, 26, 29, 31, 59, 61, 134, 209. syllabe 176, 180, 250, 411. Syrie ( dialectes arabes de S. ) 53n, 64n. système verbal 3, 101, 102, 104, 107, 108, 125, 134, 135, 155n, 169, 170-172, 187, 220 , 238, 239 , 314, 427 , 429. Takroûna (dialecte arabe de T. ) 397 , 41On. Tchad (dialectes arabes du T. ) 53n , 231 , 23 2. tcla> 136 , 255, 263. temps (tempore l , t. situé) 39-45, 47, 49, 50, 55, 67, 72, 77, 79, 81, 82, 84, 85, 96, 99, 101, 107, 108n, 1 19, 122, 133, 142, 151, 157, 163, 171 , 173-175, 181, 187, 197-199, 203, 209, 211, 225, 230 , 23 1 , 233, 238 , 239, 265, 278, 284, 294 , 297, 306 , 318, 319n, 329, 336, 356n, 386, 39 1, 393 , 401 , 403 , 407, 409, 411, 413, 419, 427. terminatif 44. thématisation 336, 342, 344, 345 , 347, 353, 356n, 369 . tmaD 134 . tiala> 134. Tlemcen ( dialecte arabe de T. , Oranais) 33n . topical isation 367, 398, 425. toponymie l . trace voir vest ige. transitif 27 , 421, 424, 427 . Traras (dialecte arabe de T. , Oranais) 33n.
533
Index
Index 144, 229, 343, 425,
138, 253, 285, 358393 ,
175,
151,
tri lingue 325. Tripol i ( dialecte arabe de T. , Libye ) 88. Tunis ( dialectes arabes de T. ) 151 , 231, 232, 237, 355n, 356 , 360n, 373, 396, 397. Tunisie ( dialectes arabes de T. ) l, 275n, 396 , 422. Union Soviétique universaux 334 . uza 223.
Xagnra
314,
voir Boukhara.
185, 187 , 383; voir variation (variante dialectale ) standard, dialecte. vélaire 180n, 258n. verbal isation 395 , 425 . verbo-nominal 104 , 325 . vérité générale 73. virtuel ( phonème v. ) 9, 70. vestige (trace, reste) 26, 27 , 335 , 414, 415, 418. visée (modalité de v. ) 196n. vitalité 17, 26, 29, 63, 175 , 273, 274, 329, 429, 430. vivant 26, 28, 30, 31, 64, 246, 263, 321 , 355 . voix 101. volitif ( volonté) 44, 285, 286. "vouloir" 104, 181, 199, 201 , 204 , 295, 299, 300, 420.
wasal
73, 121, 194, 241, 377,
246,
( imminence)
aussi
209, 212; périphrase marginale 329.
4, 5, 71, 138, 189, 253, 308, 375 .
yar 77, 199, 202-204, l iaire 294, 420. yalla 90. yisbaJ:l 77. yismu 77. Zejtun 4, 17, 188. ziad 272-274.
211,
218,
259 ,
260n,
264,
301 ;
auxi-