PARLONS
LUXEMBOURGEOIS
Langue et culture linguistique petit pays au cœur de l'Europe
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PARLONS
LUXEMBOURGEOIS
Langue et culture linguistique petit pays au cœur de l'Europe
d'un
Parlons... Collection dirigée par Michel Malherbe Déjà parus Parlons ossète, Lora Alys-Djanaïéva, 2004. Parlons letton, Justyna et Daniel PETIT, 2004. Parlons cebuano, Marina POTTIER-QUIROLGICO, 2004. Parlons môn, Emmanuel GUILLON, 2003. Parlons chichewa,Pasca1 KISHINDO, Allan LIPENGA, 2003. Parlons lingala, Edouard ETSIO, 2003. Parlons singhalais, Jiinadasa LIY ANARA TAB, 2003. Parlons Pure pecha, Claudine CHAMOREAU, 2003. Parlons Mandinka, Man Lafi DRAMÉ, 2003 Parlons Capverdien, Nicolas QUINT, 2003 Parlons navajo, Marie-Claude FEL TES-STRIGLER 2002. Parlons sénoufo, Jacques RONGIER 2002. Parlons russe (deuxième édition, revue, corrigée et augmentée), Michel CHICOUENE et Serguei SAKHNO, 2002. Parlons turc, Dominique HALBOUT et Günen GÜZEY, 2002. Parlons schwytzertütsch, Dominique STICH, 2002. Parlons turkmène, Philippe-Schemerka BLACHER, 2002. Parlons avikam, Jacques RONGIERS, 2002. Parlons norvégien, Clémence GUILLOT et Sven STOREL V, 2002. Parlons karakalpak, Saodat DONIYOROV A, 2002. Parlons poular, Anne LEROY et Alpha Oumar Kona BALDE, 2002. Parlons arabe tunisien, M. QUITOUT, 2002. Parlons polonais, K. SIATKOWSKA-CALLEBAT, 2002. Parlons espéranto (deuxième édition, revue et corrigée), J. JOGUIN, 2002. Parlons bambara, 1. MAIGA, 2001. Parlons arabe marocain, M.QUITOUT, 2001. Parlons bamoun, E. MATATEYOU, 2001. Parlons live, F. de SIVERS, 2001. Parlons yipunu, MABIK-ma-KOMBIL, 2001. Parlons ouzbek, S. DONIYOROVA, 2001. Parlons fan, D. FADAIRO, 2001. Parlons catalan, Jacques ALLIÈRES, 2000. (Ç)L'Harmattan,
2004
ISBN: 2-7475-6289-1 EAN : 9782747562898
FRANÇOIS
PARLONS
SCHANEN
LUXEMBOURGEOIS
Langue et culture linguistique petit pays au cœur de l'Europe
L'Harmattan 5-7, rue de l'École-Polytechnique 75005 Paris
FRANCE
L'Harmattan Hongrie Hargita u. 3 1026 Budapest HONGRIE
d'un
L' Harmattan ltalia Via Degli Artisti 15 10124 Torino
ITALIE
«Les petits pays sont plus prêts que d'autres à accepter le mélange de cultures auquel tend la société moderne. Rien de plus frappant, à cet égard, que l'attitude du Luxembourg dans le domaine linguistique. Alors que des pays plus puissants ont parfois du mal à se résigner au plurilinguisme, les Luxembourgeois trouvent naturel de parler, outre leur langue maternelle, deux ou trois langues internationales.» (Javier Perez de Cuellar, secrétaire général de l'ONU, 1989.) «Ech gleewe weider drunn [...], datt d'Lëtzebuerger Sprooch an 20 oder 30 Joer mat grousser Wahrscheinlechkeet deen eenzegen nationalen Zesummenhang waert duerstellen. Haut ass d'Lëtzebuerger Sprooch eng vun eise Charakteristiken, grad wéi de wirtschaftlechen a soziale Wuelstand.» (J.C. Juncker, Premier Ministre du Grand-Duché, 28/03/2002) "Je persiste à croire [...] que le luxembourgeois, d'ici 20 à 30 ans, sera très probablement le seul lien national. Aujourd'hui, le luxembourgeois fait partie de nos traits distinctifs, tout comme le bien-être économique et social." «Ech géif mir wënschen - ech soen dat net, well et keen anere Choix gëtt, ech soen dat, well et d'Sprooch vum Land ass - datt all déi Leit, déi op Lëtzebuerg liewe kommen an all déi, déi heihinner schaffe kommen, d'Lëtzebuerger Sprooch esou beherrschen, datt se sech an der Gesellschaft an am Beruffkënne verstannegen.» (J.C. Juncker, Premier Ministre du Grand-Duché, 28/03/2002) "Je souhaiterais - je ne dis pas cela parce qu'il n'y aurait pas d'autre choix, je le dis parce que c'est la langue du pays - que tous ceux qui viennent vivre au Luxembourg et que tous ceux qui viennent travailler au Luxembourg, maîtrisent le luxembourgeois de façon à pouvoir se comprendre en société et dans la vie professionnelle."
AVANT-PROPOS Le but de la collection, dans laquelle paraît ce livre, est de présenter une langue, pour moi donc celle de mon pays d'origine: le Grand-Duché de Luxembourg. Cette langue n'est juridiquement nationale que depuis la loi du 24 février 1984. Elle a un statut tout à fait particulier parmi les langues des pays de la Communauté Européenne, puisqu'elle coexiste au Grand-Duché avec l'allemand et le français, langue de la législation, et qu'elle n'est qu'une des trois langues qui sont employées en matière administrative et judiciaire, à savoir le français, l'allemand et le luxembourgeois. Dans ce livre, je regrouperai d'abord des informations permettant de comprendre le contexte de ce Lëtzebuergesch que l'on considère habituellement comme une langue patchwork, comme un dialecte bâtard culturellement mixte, mais qui est somme toute (et c'est ce qu'il s'agit de montrer) une langue non moins cohérente qu'une autre, et même relativement homogène, si l'on s'en tient à ses articulations proprement linguistiques. Les deux premiers chapitres présenteront quelques balises historiques, réflexions et faits, et un troisième comprendra de brefs survols d'ordre administratif, économique et démographique: ils permettront au lecteur de se faire une image rapide du pays où se pratique le Lëtzebuergesch. Le but du livre n'est cependant pas de présenter en détail le Lannchen, petit pays, avec son destin européen mouvementé passé et à venir. Ne figurent dans le "guide" (la bibliographie comporte d'autres indications pour qui veut approfondir) que des données qui éclairent directement ou indirectement la situation linguistique du Luxembourg. Celle-ci fait l'objet du quatrième chapitre. Elle est loin d'être simple, surtout si l'on chausse les lunettes de la sociolinguistique, jumelée à la politique des langues, pour laquelle les habitants du Grand-Duché ont un goût très 5
prononcé. Dans ce portrait sommaire de la situation et de la culture linguistiques du pays, la difficulté est d'éviter les mythes et le fard, les illusions et les déformations dont la mémoire collective s'est chargée au Grand-Duché, tant les impressions laissées par l'histoire de certaines rides ou cicatrices de la peau ont tendance à remplacer l'observation des faits et la rigueur de la science. Les habitants du Luxembourg, qu'ils soient Luxembourgeois ou non, luxembourgophones ou non, excuseront d'avance le caractère succinct de ces préliminaires.
La partie introductive avec ses quatre chapitres est suivie du sujet proprement dit du livre: la langue luxembourgeoise. Celle-ci est traitée en trois volets: une partie grammaticale, une partie plus civilisationnelle consacrée à la culture linguistique dans la vie quotidienne et la conversation courante, un lexique bilingue luxembourgeois-français plus développé que la partie français-luxembourgeois. Pour la grammaire, j'utilise les résultats de recherches, rassemblés d'abord dans ma thèse d'Etat de 1980 sur la Syntaxe du luxembourgeois de Schengen, et enrichis depuis par d'autres études publiées ou non, dont on a les références dans la bibliographie en fin d'ouvrage. La structure générale de cette grammaire reste volontairement traditionnelle, bien que la typologie des classes de mots y soit englobée dans une présentation plus synthétique axée sur les groupes syntaxiques. La morphologie et la syntaxe n'y sont pas traitées dans des parties séparées, mais dans des sections qui regroupent ce qui va ensemble et envisagent tour à tour pour l'unité concernée l'aspect lexical, le visage morphologique et la construction syntaxique. Cette partie grammaticale du livre est originale et nouvelle, car les structures du Lëtzebuergesch dit commun y sont présentées dans leur fonctionnement synchronique actuel, plutôt que dans leurs diversités dialectales et dans leurs évolutions régionales.
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Pour le lexique bilingue, il est lui aussi nouveau. En effet, fabriqué à partir des listes de mots que je me suis constituées manuellement depuis plus de trente ans et intégrés à Luxdico, il a profité aussi du vaste corpus que Jérôme Lulling, docteur ès lettres de l'université de Montpellier, a rassemblé pour sa thèse sur La créativité lexicale dans le luxembourgeois et pour l'élaboration du correcteur d'orthographe informatique réalisé dans le cadre des projets CORTINA. Qu'il soit ici remercié pour son amicale et précieuse collaboration. Avec sa grammaire, son lexique bilingue et ses textes civilisationnels du Grand-Duché de Luxembourg, ce livre, sans être une méthode progressive d'enseignement de la langue, comblera une lacune. Il aura atteint son but, s'il répond dans l'une ou l'autre de ses parties à la curiosité du lecteur, qu'il soit étranger, fTontalier, habitant du GrandDuché, luxembourgophone ou non, résident de longue date, immigré récent ou fonctionnaire de la Communauté Européenne. Il aura atteint son but, s'il parvient à montrer à l'amateur éclairé le fonctionnement concret, "en actes" et "en situation", de ce Lëtzebuergesch si mal connu, langue décrétée nationale dans un petit pays en réalité multinational et multilingue, qui fait partie des membres fondateurs de l'ONU, de l'OTAN et de l'UE, et dont l'influence dépasse de loin son modeste territoire et le poids réel de sa démographie . l et de son economle. ' François Schanen, professeur émérite de l'Université de Montpellier (France)
I
Je remercie avant tout M. Michel Malherbe et Mme Germaine Goetzinger, directrice du Centre National de Littérature de Mersch, sans lesquels ce livre n'aurait pas pris place dans la collection "Parlons". Ma reconnaissance va aussi à Jérôme Lulling, docteurès-lettres, et au Professeur Joseph Reisdoerfer pour la relecture du manuscrit. 7
Tft'rit'Oins pasRsà la Frmlœ. (traité aes ~es 1599) TmttDins passés i la Pmsse (e~
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INTRODUCTION: UN PETIT PAYS AU CŒUR DE L'EUROPE OCCIDENTALE I. L'IDSTOIRE D'UNE CHAUSSURE... Quand j'étais petit, on me disait souvent que mon pays avait la forme d'une bottine, la pointe tournée vers le Nord, qu'il ne pouvait donc pas perdre. Était-ce pour cela qu'il me paraissait, à mes yeux d'enfant et d'adolescent, si stable et si raisonnable, sans histoire en somme, si ce n'est les histoires que lui faisaient depuis près de mille ans les autres? L'Europe sortait à peine de la Seconde Guerre mondiale. Moins que d'autres, même s'il fut intégré à l'Allemagne de Hitler et martyrisé (2% de sa population y a laissé sa vie), le Lannchen n'avait souffert vraiment de la misère. Libéré par les Américains (1944), signataire de la Charte des Nations Unies (1945), la semelle appuyée à l'Ouest contre la Belgique et les Pays-Bas dans l'union économique du Benelux (1944), le talon renforcé au Sud par une France, où Robert Schumann, le luxembourgophone, lance en 1950 l'appel de la future Union Européenne, le Luxembourg avec sa capitale du même nom devient siège provisoire de la première Communauté européenne du charbon et de l'acier (1952). Il développe depuis 1839 une indépendance fragile et depuis la fin du 19ème siècle une sidérurgie puissante, dont la production atteint des performances historiques en 1974, au moment même où déjà se profile la crise qu'une "tripartite", réunissant les pouvoirs publics, le patronat et les syndicats représentatifs, résout dès le début des années 80 avant les autres, en recourant à l'impôt de solidarité nationale et en laissant le Grand-Duché se muer (depuis les années 60) en place fmancière de renom. Le Luxembourg, aujourd'hui, est le siège d'Acelor, le premier producteur d'acier du monde. Le Luxembourg, sur la scène 9
internationale, est un carrefour indubitable de l'Europe. Le Luxembourg, petite bottine, devenue botte de sept lieues européenne, est un symbole de réussite économique et politique, un haut lieu bancaire connu de quiconque suit depuis 1945 l'actualité de l'Europe occidentale. *** Moins connue est l'Histoire plus ancienne du Luxembourg, dont on trouve dans le chapitre II un rapide balisage. Y émergent quelques noms-clés: l'oppidum trévire du Titelberg (80-10 avant notre ère), où s'installent les Romains; Trèves, l'Augusta Treverorum, future ville impériale dont le promontoire rocheux du Bock (bouc?), fortifié par l'armée romaine, constitue aux 3ème et 4ème siècles un arrière-pays; Echternach, domaine que l'abbesse Irmine donne à Willibrord, missionnaire anglo-saxon - et frison -, qui y organise le monastère du même nom (697/698); le comte Sigefroid qui, vers 963, acquiert le Bockjiels (rocher du Bock) et y construit le fortin de Lucilinburhuc, futur Lützenburg, puis Luxemburg; la première maison des comtes de Luxembourg, relayée par Henri l'Aveugle, qui unit le comté de Luxembourg à ceux de Namur, Laroche et Durbuy (1136-1196); Ermesinde, la comtesse, qui apporte en dot le marquisat d'Arlon (1214), accorde à la ville de Luxembourg ses premières lettres de franchises (1214) et fonde l'abbaye de Clairefontaine (1247); puis les grands de la maison de Luxembourg, dont la tradition historique du Grand-Duché est si fière. «La Maison de Luxembourg fut appelée à de hautes destinées, puisqu'elle donna à la fm du Moyen Âge quatre empereurs à l'Allemagne, quatre rois à la Bohême et un roi à la Hongrie. Les noms de Henri VII, Jean l'Aveugle, héros national, Wenceslas, Charles IV, Sigismond rappellent en effet cette grande époque de son histoire, qui prit fm dès le 15ème siècle.»
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Voilà ce qu'écrit
l'auteur de Luxembourg paysages
du grand-
duché en 1970, page 7. Et de fait, ces "Luxembourg", célèbres empereurs, rois et princes électeurs, phares de la "maison", étendent leur pouvoir vers l'Est. Le 1er volet du sommaire chronologique au chapitre II retrace leur destinée factuelle
qui - cela n'échappera à personne - se joue loin du pays du Luxembourg, en Italie pour Henri VII, à la cour du Brabant pour Wenceslas, à Prague pour Charles IV, en Hongrie pour Sigismond. Cela ne veut pas dire qu'il faille détruire la légende des grands "Luxembourg", et surtout pas celle de Jean dit l'Aveugle mort à la bataille de Crécy (1346). Mais on peut légitimement s'interroger sur la dénomination de grands "Luxembourgeois", qu'on leur donne parfois et qu'il faut démythifier. Henri VII, avant son expédition italienne et Jean de Luxembourg, époux d'Élisabeth de Bohême, menèrent certes une politique active dans leur pays d'origine, mais leurs successeurs, eux, y furent quasiment absents, tant les intérêts de la maison de Luxembourg étaient alors ailleurs que dans leur modeste comté, puis duché d'origine. *** Une seconde époque de l'histoire du Luxembourg, dont le 2ème volet chronologique du chapitre II retrace les étapes, est, elle aussi, frappée au coin d'un mythe: celui des dominations étrangères. À la suite du passage cité du livre de 1970, qui évoque la première période, on peut lire ce qui suit: « C'est alors que commença pour le Luxembourg une longue période de dominations étrangères qui ne devait se terminer qu'au 19ème siècle. En effet, la forteresse de Luxembourg, le "Gibraltar du Nord", devint l'enjeu incessant de luttes sanglantes que se livrèrent pour sa possession Bourguignons, Espagnols, Français, Autrichiens et Prussiens. Elle fut assiégée et ravagée plus de vingt fois au cours de quatre siècles.»
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L'historiographie et la mémoire collective du Grand-Duché aiment s'entendre raconter une histoire d'indépendance (cf G. Trausch,2002, 154). Le Luxembourg (le comté, puis le duché des maisons de Luxembourg) aurait été indépendant et gouverné par ses souverains "naturels", puis dominé par des souverains "étrangers" à partir de son acquisition par le duc de Bourgogne Philippe le Bon en 1443. Ces "dominations étrangères" seraient à compartimenter en bourguignonne (1443-1506), espagnole (1506-1584), française (au temps de Louis XIV: 1681-1697), hispano-française (1698-1714), autrichienne (1714-1795) et une nouvelle fois française (17951814: Directoire et Empire), le Luxembourg (cette fois réduit à la bottine du Grand-Duché, reste du "démembrement" par les trois "partages" de l'ancien Luxembourg, cf. cartes pages 8 et 56) ne devenant à nouveau indépendant qu'en 1839. En somme: une histoire de deux périodes d'indépendance, encadrant une vaste parenthèse de sujétion, mais qui oublie tout simplement que le sort du Luxembourg est lié, au moins sous les Habsbourg, héritiers des ducs de Bourgogne, à celui de la confédération des principautés des Pays-Bas. Comme toujours dans les mythes, l'anachronisme rôde. Il caricature les situations anciennes par des mots, dont le sens ne s'entend que dans le cadre général d'un autre contexte historique. L'indépendance? Elle se comprend aux siècles de la montée des peuples citoyens, des nationalités et des Étatsnations, donc à partir du 19ème siècle. Mais le concept est sujet à caution sous l'Ancien Régime, où règnent des dynasties avec des souverains, qui pour l'essentiel sont reconnus comme légitimes par des populations qui ont leurs libertés et privilèges et, le plus souvent, disposent d'une représentation dite États et/ou d'un Conseil provincial. Pour les Luxembourgeois, en général, les dynasties de Bourgogne, les Habsbourg d'Autriche (Marie de Bourgogne épouse Maximilien d'Autriche en 1477), d'Espagne (Charles Quint est dès sa naissance en 1500 duc de Luxembourg) et à 12
nouveau d'Autriche (1715-1790), sont des souverains légitimes qui, somme toute, respectent les privilèges de leurs sujets. Mais ils ont pour adversaires d'autres dynasties: les Valois et les Bourbons notamment et c'est en raison de ces rivalités entre dynasties que le Luxembourg avec sa forteresse est le lieu d'opérations militaires, qu'accompagnent parfois de grands malheurs comme la disette et la peste (1636). Ainsi s'expliquent pour une grande part les affrontements de François 1er et de Charles Quint dans la première moitié du 16ème siècle, la Guerre de Trente Ans (1618-1648), les campagnes de Louis XIV avec la prise mémorable de Luxembourg par Créqui et Vauban en 1684. En réalité, les Luxembourgeois autour de leur forteresse remodelée ne sont un enjeu que dans des ensembles politiques plus vastes qui les dépassent, auxquels ils admettent, par des transferts de souveraineté dans l'ensemble bien réglés, d'être incorporés, quitte à être l'objet à la fois d'une gouvernance de loin (où se trouve le souverain) et de près (où ses représentants sont parfois des gouverneurs locaux, comme Pierre-Ernest de Mansfeld de 1545-1604 ou Jean Beck mort en 1648). Par rapport au siècle de malheurs que représente le 17ème siècle, le 18ème, à défaut d'être d'or, est une ère de paix et de "lumières" sous l'égide de l'empereur Charles VI (1715-1740), de l'impératrice Marie-Thérèse (1740-1780) et de son fils Joseph II (1780-1790). Le Luxembourg, lié aux Pays-Bas, a aussi son particularisme, dû principalement à sa situation géographique. Au cœur de l'ancien espace lotharingien, il est au 14ème et 15ème siècles un maillon clé pour les ducs de Bourgogne, qui tentent de relier leurs principautés originaires (Bourgogne, Franche-Comté) à celles du Nord (Brabant, Flandre) en vue de créer un "État d'entre-deux" entre le royaume de France et l'Empire. Par rapport aux Pays-Bas, la quasi province du Sud qu'est le Duché de Luxembourg est dans une position excentrique avec des voies de communication difficiles, 13
coincée entre la principauté de Liège, l'électorat de Trêves et la Lorraine. Pour la France enfin, quand elle entreprend ses poussées vers l'est au temps des Valois et des Bourbons contre les Habsbourg, elle bute, elle aussi, sur la forteresse de Luxembourg (1684). Il en ira de même en 1795, quand, après la capitulation de la forteresse au bout de six mois de siège, le Luxembourg est intégré avec l'ensemble des Pays-Bas autrichiens et la principauté de Liège, à la France de la Convention. Mais cette fois les idées nouvelles de la Révolution française font qu'il ne s'agit plus seulement d'un conflit traditionnel entre dynasties. Ce qui est à l'œuvre à la fm du 18ème et au début du 19ème siècles, c'est la lutte contre le principe monarchique et le combat pour le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. La majeure partie du Luxembourg devient le département des Forêts, mais la population est peu préparée à recevoir l'œuvre révolutionnaire. La bourgeoisie est faible, les ruraux sont sous l'emprise d'un clergé peu formé, mais qui n'a pas trop apprécié les réformes religieuses du pouvoir "éclairé" de Marie-Thérèse et de Joseph II. Cette fois, les fonctionnaires français sont pris en grippe, perçus comme des envahisseurs d'autant plus que beaucoup d'entre eux ne savent pas, notamment dans le quartier germanophone, la langue du pays qu'ils occupent. Les réticences s'organisent: un parti "luxembourgeois" remporte les élections contre les républicains français et locaux. En 1798, la conscription fournit le ras le bol dans les cantons de l'Éislek. Plusieurs milliers de paysans s'insurgent. C'est le Klëppelkrich (guerre des gourdins) des réfractaires luxembourgeois, sévèrement matés, pendant du Boerenkrijk (guerre des paysans) en pays flamand et dans le Brabant wallon. Feu de paille dans l'histoire réelle du Luxembourg, le soulèvement deviendra mythe dans la mémoire collective, symbole de résistance à l'occupant, symbole de combat pour la foi et, dans l'histoire du Grand-Duché d'après 1815 et de l'État autonome d'après 1839, symbole de lutte pour la 14
patrie. Dans la réalité, trois ans à peine après ce soulèvement, Napoléon Bonaparte conclut avec l'Eglise catholique un concordat (1801) qui rétablit la paix religieuse; la population accepte le nouveau régime. Deux mois avant son couronnement (1804), le futur empereur visite le département des Forêts. Dix ans plus tard (1814), l'Empire napoléonien s'écroule dans l'indifférence. *** Le congrès de Vienne (1815) redessine la carte de l'Europe par des compromis qui s'inspirent de la légitimité monarchique, du principe des compensations et de la volonté de contenir la France. Pour le Luxembourg, cela conduit à un statut assez compliqué. L'ancien duché devient grand-duché, mais 2.280 km2 de territoires situés dans l'Eifel et à l'est de la ligne fluviale Our, Sûre, Moselle (Schleiden, Saint-Vith, Bitbourg) sont rattachés à la Prusse (cf. carte p. 56). Les nouveaux Pays-Bas, réunissant la Hollande, Liège et les anciens Pays-Bas autrichiens, sont offerts à Guillaume 1er d'Orange-Nassau, qui en compensation de principautés westphaliennes prises par la Prusse reçoit à titre personnel le Grand-Duché de Luxembourg nouvellement créé. Pour des
raisons militaires cependant - il faut une place forte face à la France -, le Grand-Duché doit entrer dans la Confédération germanique nouvellement créée et une garnison prussienne s'installe dans la forteresse fédérale de Luxembourg. Ce qui complique encore les choses, c'est que le roi grand-duc Guillaume 1er traite le Grand-Duché comme la 18ème province de son royaume. Autoritaire, il IToisse, surtout en matière religieuse, les libéraux et les catholiques belges qui se révoltent en août-septembre 1830. Les Luxembourgeois, eux, n'apprécient pas sa politique fiscale qui fTappe leurs petites exploitations agricoles et leurs distilleries, ni le fait qu'il vende une part importante du domaine luxembourgeois pour payer la 15
dette publique néerlandaise. Ils se joignent donc à la révolution belge. Les traités de Londres (1831) créent le royaume de Belgique, et coupent le Grand-Duché de 1815 en deux: la zone occidentale francophone est rattachée à la Belgique (province de Luxembourg) et la zone orientale germanophone reste grand-duché appartenant en propre à Guillaume 1er. Celui-ci mettra huit ans pour accepter ce nouveau morcellement qui sera consacré par un autre traité de Londres (1839). L'historiographie luxembourgeoise voit dans cet État de convention de 1839 le point de départ de l'État-nation indépendant d'aujourd'hui intégré à l'Union Européenne. Il est possible que cette vision "de l'État à la nation 1839-1989,,2, où l'on voit le Grand-Duché, État fictif au départ, se réaliser, s'émanciper et s'affirmer, affionter les défis, louvoyer pour sa survie, s'adapter aux nécessités de toutes sortes, se faire sa place dans la prospérité et l'équilibre international, soit encore marquée de quelques traits anachroniques et mythiques: peu importe! On peut lire dans le sommaire chronologique du chapitre II la trame des faits, mais constater aussi que c'est, de la part d'un petit poucet, du grand art d'avoir su passer ainsi, indépendant, à travers les vicissitudes de l'histoire. Finie la gouvernance de loin, même si l'indépendance consiste en fait à se servir de marges de manœuvre restreintes. L'administration s'organise: l'organisation communale (1843, la justice (1848), la bienfaisance publique (1846), l'école primaire (1843), si importante pour les langues, et l'enseignement moyen (1849). Les voies de communication (route et fer) se développent. Pays catholique relativement homogène, le Grand-Duché n'ouvre de grand séminaire qu'en 1845 et ne devient évêché qu'en 1870. Point besoin de 2
Titre du catalogue de l'exposition du 150èrne anniversaire de
l'Indépendance du Grand-duché: De l'État à la nation 1839-1989, 150 ans indépendants. 3 Voir ce que dit G. Trausch dans le Guide Gallimard p. 25, et dans 1992, 83 ss.
16
séparation officielle entre l'Église et l'État: les relations entre le temporel et le spirituel se règlent par la concertation sur un modèle plutôt concordataire. "Je veux que le Luxembourg soit gouverné par les Luxembourgeois", déclare Guillaume II (1840-1849), mais il ne concède que du bout des doigts la constitution libérale élaborée par l'Assemblée constituante de 1848. Moins conciliant que son prédécesseur, Guillaume ill la remplace par un texte plus conservateur et plus autoritaire (1856). En 1868, après la dissolution de la Confédération germanique, la nouvelle Constitution tient l'équilibre entre le grand libéralisme de 1848 et la rigidité "de l'Est" de 1856. L'avènement de la branche des Nassau-Weilbourg (1890) donne au Luxembourg sa propre "maison" de grands-ducs, dont on redoute d'abord qu'elle ne soit trop allemande. MarieAdelaïde en 1915, en des temps troublés, se veut souveraine par la grâce de Dieu et provoque une grave crise politique, qui aboutit en 1919 à son abdication et à une révision démocratique de la Constitution: "la puissance souveraine réside dans la nation". Au référendum de janvier 1919, les Luxembourgeois et Luxembourgeoises (suffrage des femmes, notons-le) votent à 80% pour le maintien de la dynastie, qui, au-dessus de la mêlée politique, limitera dès lors son action à des fonctions représentatives et jouira sous la GrandeDuchesse Charlotte (1919-1964) et sous le Grand-Duc Jean (1964-2000) d'une grande popularité. Il est étonnant qu'aucune des tendances annexionnistes des pays limitrophes (Allemagne, France, Belgique) pendant un
siècle d'indépendance - tout à fait relative, car le lien dynastiqueavec les Pays-Bas existe toujours - n'ait eu raison du petit Grand-Duché. L'Allemagne à la recherche de son unité pouvait avoir ses prétentions: le Luxembourg avait fait partie de l'Empire, était membre de la Confédération germanique (depuis 1815) et du Zollverein (depuis 1842), parlait un dialecte allemand (ans! Daitsch notre allemand, dit C.M. Spoo en 1896), sa forteresse était sous garnison prussienne. Mais 17
suite à la guerre austro-prussienne (1866), la Confédération éclate et le Grand-Duché peut provisoirement prendre ses
distancesavec ses voisinsde l'Est. La France pouvait, elle aussi, invoquer l'histoire: Louis XN et la Révolution. En 1867, Napoléon ID, face à l'expansion de la Prusse, cherche des compensations territoriales. Il propose à Guillaume ID d'acheter son GrandDuché moyennant cinq millions de florins or. L'affaire, pratiquement conclue, échoue faute de l'accord de Bismarck. Un compromis trouvé à Londres fait que la France n'aura pas le Grand-Duché de Luxembourg, mais Bismarck doit se retirer de la forteresse de la ville, qui est démantelée. Les deux grands se neutralisent. Le Grand-Duché est déclaré État neutre sous la garantie des puissances signataires. On sait ce qu'il adviendra de cette neutralité, qui sera violée deux fois en 1914 par les troupes du Kaiser et en 1940 par celles de Hitler. Mais si, pendant la Première Guerre mondiale, le pouvoir civil local cohabite avec le pouvoir militaire allemand, le pays, au cours de la Seconde Guerre mondiale, est marqué par une douloureuse annexion et par une germanisation forcenée de la part des nazis. En 1948, la neutralité de 1867 sera abandonnée grâce à un amendement de la Constitution. Le Grand-Duché peut dès lors signer le pacte de Bruxelles, faire partie de l'OTAN, organiser son armée et se lancer dans l'aventure européenne. La Belgique? Elle avait bien montré quelques velléités de voir "revenir" à elle des territoires luxembourgeois "cédés" à contre-cœur aux Grand-Ducaux en 1839. Mais par rapport au Grand-Duché qui s'émancipe plus qu'il n'est autonome, voire indépendant, elle sera surtout un allié dans le domaine économique, où, à défaut de la France souhaitée par 73% des électeurs du référendum de 1919, elle signera en 1921 l'Union économique belgo-luxembourgeoise (UEBL), puis à la fin de la Seconde Guerre l'union du Benelux.
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Car le plus étonnant est l'inattendue réussite économique du petit Grand-Duché, qui, faute de pouvoir vivre en autarcie, doit rechercher par tous les moyens l'ouverture sur l'extérieur. Le Zollverein, union douanière au début mal acceptée par la population, lui est somme toute bénéfique de 1842 à 1918. Les facteurs qui permettent le décollage économique du pays sont multiples: la découverte des gisements de la minette (fer), la construction de chemins de fer pour faire venir le charbon, l'annexion de la Lorraine à l'Allemagne en 1871 qui ouvre la perspective d'un grand bassin industriel régional SarreLorraine-Luxembourg4, les capitaux disponibles qui viennent de Belgique (d'où l'importance de l'UEBL) et surtout d'Allemagne. Le monolithisme de la très importante sidérurgie risque pourtant de coûter cher au pays au moment de la crise des années 1974-1975. Non sans imagination et habileté, le Grand-Duché trouve la parade dans les programmes de modernisation et de développement, suivis d'une politique de diversification industrielle. Sa gestion sociale, sa solidarité interne sont les conséquences d'une concertation institutionnalisée réussie. fi est vrai que la montée en flèche de la place fmancière de Luxembourg, due à la fois à des décisions restrictives de grands pays et à des mesures favorables prises par les autorités luxembourgeoises, apporte de quoi amortir le choc de la crise. Sans trop de heurts, la société industrielle passe à une société de services, dont on peut apprécier les données au chapitre ill. Actuellement plus des deux tiers de la population active travaillent dans les services, un peu moins du tiers dans l'industrie. L'agriculture et la viticulture n'occupent plus que quelques maigres pour-cent. Le "surdéveloppement" économique eut pour conséquence que le petit Grand-Duché, pays d'émigration au 19ème siècle (entre 1840 et 1890, près de 70000 personnes seraient parties 4
Saar-Lor-Lux d'aujourd'hui muni d'un "+" pour signifier qu'elle pourrait s'étendre demain aux régions de Trêves, du Palatinat occidental et de la Wallonie.
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vers l'Amérique et la France), est largement tributaire de la main d'oeuvre étrangère, frontalière ou non (cf. p. 32-33). Les vagues successives d'immigrés, pour la plupart issus de pays latins et de pays de l'Union Européenne, ont l'avantage de donner à la population du Grand-Duché l'aide et l'ouverture nécessaires, mais la diversité multinationale ne va pas sans poser des problèmes à l'État luxembourgeois et surtout, si ce mot a un sens, à la nation luxembourgeoise. Car si la communauté luxembourgeoise possède tous les signes qui caractérisent une nation, voire un État-nation -le grand-duché a sa langue, son régime politique, ses symboles dynastiques et populaires, sa mémoire collective, sa culture, sa forte solidarité, sa volonté d'autonomie, sa diplomatie et son économie dans des ensembles plus vastes et, aux heures difficiles même, son sentiment patriotique -, il reste que cette "nation" a des motifs d'inquiétude en ces temps de mutations quantitatives et qualitatives (démographie galopante, prépondérance du tertiaire), tout simplement parce qu'elle risque de se dissoudre dans l'DE et de devenir minoritaire dans son pays. Mais sans doute est-ce là une évolution inévitable, qui préfigure pour partie ce que sera, toutes proportions gardées, l'Europe future des nationalités regroupées de demain.
,.................................................. «De Feierwon», «D'Letzeburger».
chant national. Titre original: Texte de Michel Lentz (1859)
Dernier refrain (orthographe 1999)
Kommt hier aus Frankriiich, België, Preisen, / Mir kënnen iech ons Heemecht weisen;/ Frot Dir no alle Siiiten hin:/ Mir wëlle bleiwe wat mir sinn. Venez de France, de Belgique, de la Prusse, / Nous pouvons vous montrer notre patrie; / Renseignez-vous de tous côtés: / Nous voulons rester ce que nous sommes. 20
ll. CHRONOLOGIE DE L'HISTOIRE DU LUXEMBOURG 1er volet: Des origines aux Bourguignons Vers 100-10 avo J-C: Organisation et développement de l'oppidum trévire du Titelberg, occupé par les Romains en 30 avoJ.-C. 58-50 avo J.c.: Conquête de la Gaule par César. Dernière décennie: premières trames urbaines de Trèves sur la Moselle.
Fin 1er et 2ème siècles: "Paix romaine" après des crises de l'empire et des révoltes en Gaule de l'Est; essor de la culture gallo-romaine. 275 de notre ère: Les habitats connus du territoire actuel du Luxembourg sont détruits par des tribus franques. Fin 3ème au Sème siècles: L'armée romaine fortifie l'arrière-pays de Trèves, dont le Bock, promontoire du site actuel de la ville de Luxembourg. Invasions germaniques. Dans le sens Nord-Sud naît une frontière linguistique romano-francique, qui ne se stabilisera qu'au 10ème siècle. 697-698: Irmine et Willibrord fondent l'abbaye d'Echternach, qui sera aux 8ème et llème siècles un grand centre spirituel et artistique. 843: Le traité de Verdun crée trois royaumes: Francie occidentale (France), Francie orientale (Allemagne), Francie médiane (Lotharingie intégrée en 921-925 dans le royaume de Germanie). Vers 963: Sigefroid acquiert le Bock et y construit un fortin. 1136: Avec Conrad IT s'éteint la 1ère maison de Luxembourg. Henri l'Aveugle hérite du comté qui s'unit à Namur, Laroche et Durbuy.
1214: Mariage d'Ermesinde de Namur-Luxembourg et de Waléran de Limbourg. Le marquisat d'Arlon s'unit au comté de Luxembourg.
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1244: Ermesinde accorde à la ville de Luxembourg ses premières lettres de franchises. En 1247, elle fonde l'abbaye de Clairefontaine. 1308: Baudouin de Luxembourg, frère d'Henri VU, est consacré par le pape archevêque de Trèves. Huit mois plus tard, Henri VU est élu roi des Romains et devient empereur désigné.
1310: Mariage de Jean de Luxembourg avec l'héritière du royaume de Bohême, qui entre dans le patrimoine des Luxembourg. Jean dit l'Aveugle (Jang de Blannen) est très actif dans le comté, fonde la foire de Luxembourg (1340) et meurt à la bataille de Crécy (1346). 1311: Henri VII est couronné roi des Lombards à Milan. Son expédition italienne est un fiasco. Il meurt en 1313. 1346: Charles IV, fils de Jean l'Aveugle, est élu roi des Romains et fait de Prague le centre politique et culturel du royaume. Il élève le comté de Luxembourg au rang de duché en 1554 et le cède à son demi-frère Wenceslas, époux de l'héritière du Brabant et du Limbourg. Wenceslas acquiert le comté de Chiny. Charles IV est empereur de 1355-1378. 1387: Sigesmond, fils de Charles IV, obtient la couronne de Hongrie. Élu roi des Romains en 1410. Empereur de 1433-1437. 1388: Les Luxembourg, pour payer leur grande politique, cèdent leur duché à leurs créanciers. La créance passe de main en main et échoit à Élisabeth de Goerlitz, petite-fille de Charles IV. 1437: Les Luxembourg s'éteignent dans leurs branches masculines.
2ème volet: Des Bourguignons à la Révolution 1441: Traité de Hesdin. Élisabeth de Goerlitz cède l'engagère au duc de Bourgogne Philippe le Bon, qui, en 1443, prend d'assaut la ville de Luxembourg.
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1461: Les États de Luxembourg reconnaissent le souveram engagiste Philippe le Bon comme souverain légitime. 1477: Marie, fille de Charles le Téméraire, épouse Maximilien d'Autriche. Le Luxembourg passe aux Habsbourg, qui régneront sur les Pays-Bas jusqu'à la Révolution française avec quelques interruptions pour le duché de Luxembourg au profit de dynasties françaises: 1542-1544: François 1er; 1681-1697: Louis XIV; 17001714: Philippe d'Anjou, roi d'Espagne. 1500: Charles-Quint est investi dès sa naissance du titre de duc de Luxembourg pour contrer les prétentions des rois de France. Il réorganise l'administration du Luxembourg en 1531. En 15421544, François 1er prend deux fois la forteresse de Luxembourg sans pouvoir s'y maintenir. 1559: Le roi de France Henri Il rend à Philippe II d'Espagne les villes fortifiées de Thionville, Montmédy, Damvillers et Yvoix que les Français avaient prises en 1558. 1579: Union d'Utrecht: les sept provinces du nord des Pays-Bas forment les Provinces-Unies (protestantes); les dix provinces du sud (avec le Luxembourg) forment les Pays-Bas catholiques (espagnols, puis autrichiens). 1594-1603: Les Pères jésuites s'installent à Luxembourg, y ouvrent un collège et favorisent la recherche historique. 1635: La France entre dans la guerre de Trente ans. Période très noire de guerres et de pestes (à partir de 1636). 1657: L'Espagne cède à la France entre autres le sud du duché de Luxembourg: Thionville, Montmédy, Damvillers, Marville, Ivoix. 1666: Les autorités locales choisissent la Vierge Marie, sous le nom de Consolatrice des affligés, comme patronne du Luxembourg. En 1677, les États en font de même.
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1683: L'Espagne déclare la guerre à la France, qui de 1679-1681 a fmi par occuper la quasi-totalité du duché. Siège et prise de la forteresse de Luxembourg par les maréchaux de France Créqui et Vauban. Ce dernier va remodeler la forteresse. En 1687, Louis XIV visite Luxembourg en compagnie de Jean Racine. 1697, 1700, 1711, 1713-1714: Le Luxembourg change de souverain: de Louis XIV à l'Espagne, de Charles II à Philippe d'Anjou, de Philippe V à Maximilien-Emmanuel, électeur de Bavière. A partir des traités d'Utrecht et de Rastatt, on a des PaysBas autrichiens (l'empereur Charles VI) séparés de l'Espagne avec ses colonies (Philippe V). 1726-1740: Grands travaux de Luxembourg par des Autrichiens.
fortifications
entrepris
à
1740-1780: L'impératrice Marie-Thérèse avec ses réformes, dont le "cadastre", dénombrement de toutes les terres du duché en 1766, entrepris en vue d'une répartition plus juste de l'impôt. 1780-1790: Joseph II impose la tolérance religieuse (1781), supprime les ordres contemplatifs (1782). Ses réformes administratives, judiciaires, religieuses provoquent dans les PaysBas la "révolution brabançonne". Le Luxembourg n'y participe pas. 1794-1795: Siège et capitulation de la forteresse de Luxembourg. La Convention annexe les Pays-Bas, la principauté de Liège et le duché de Luxembourg. Celui-ci devient le département des Forêts. 1798-1799: La conscription et la politique religieuse du Directoire provoquent des soulèvements. Dans l'Éislek, c'est le Klëppelkrich (guerre des gourdins), sévèrement réprimé. 1801-1804: Le Concordat ramène la paix religieuse. Les Luxembourgeois acceptent le régime. Napoléon Bonaparte visite le département des Forêts. 1814: Prise de Luxembourg.
Fin de l'empire napoléonien.
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3èmevolet: Le Grand-Duché de Luxembourg 1815: Le Congrès de Vienne crée le Grand-Duché de Luxembourg, mais attribue à la Prusse les territoires situés dans l'Eifel et au-delà de la ligne fluviale: Moselle, Sûre et Our. Guillaume 1er d'Orange-Nassau, roi des nouveaux Pays-Bas (paysBas autrichiens + Provinces-Unies + Liège) reçoit en compensation de terres familiales cédées à la Prusse, le nouveau Grand-Duché de Luxembourg: c'est l'union personnelle entre les Pays-Bas et le Luxembourg. En même temps, le Grand-Duché devient membre à part de la nouvelle Confédération germanique: la ville de Luxembourg est forteresse fédérale sous garnison prussienne. 1830: Révolution belge contre les Néerlandais. Le Luxembourg s'y joint avec retard. 1831: À Londres, les puissances européennes décident de séparer la Belgique des Pays-Bas. Le Luxembourg, revendiqué par les deux, sera partagé. Le roi grand-duc Guillaume 1er refuse le partage jusqu'en 1839. En attendant, le Grand-Duché est administré par la Belgique, sauf Luxembourg sous garnison prussienne. 1839: Guillaume 1er accepte le traité de partage: la moitié ouest, en gros francophone, passe à la Belgique alors que la moitié orientale, entièrement germanophone, reste Grand-Duché, réduit à la "bottine" actuelle (cf. carte page 8). Mais le Grand-Duché continue à utiliser le français comme langue administrative, judiciaire et culturelle. Par la loi de 1843, il l'inscrit, à côté de l'allemand, comme matière obligatoire à l'école primaire. 1840-1849: Règne du roi grand-duc Guillaume II, souverain qui a plus de considération pour le Grand-Duché (cf. sa statue équestre sur la place du Knuedler à Luxembourg-ville) que son père Guillaume 1er (1815-1840), vendeur du château de Vianden, ou son fils Guillaume ill (1849-1890), qui veut vendre le GrandDuché à Napoléon ill en 1867, mais en est empêché par Bismarck.
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1842: Le Grand-Duché entre en union économique avec la Prusse: c'est le Zollverein (union douanière) qui durera jusqu'en 1918.
1850-1879: Henri, frère de Guillaume ill qui réside à La Haye, est prince-lieutenant pour le Luxembourg. Il est très populaire. 1856: Création de la Banque internationale de Luxembourg et de la Caisse d'épargne de l'État. La Constitution libérale de 1848 est remplacée par un texte renforçant le principe monarchique. La Constitution de 1868 évite de trancher entre le principe monarchique et la souveraineté nationale. En 1919, une révision limite les pouvoirs du Grand-Duc et déclare la nation souveraine. 1859: Inauguration de la première ligne de chemin de fer. Chant du Féierwon (voiture de feu) avec la devise nationale (cf. page 20)
1866: Fin de la Confédération germanique. En 1867, le traité de Londres décide de démanteler la forteresse de Luxembourg et de proclamer la neutralité désarmée du Luxembourg. 1870: La ville de Luxembourg devient évêché; il sera promu archevêché en 1985 lors de la visite du pape Jean-Paul II. Guerre franco-allemande: la neutralité du Luxembourg est respectée. Construction des premières usines sidérurgiques à Esch-surAlzette. La découverte des gisements miniers date de 1842. 1890-1912: Mort de Guillaume ill sans héritier masculin: le Grand-Duché passe des Orange-Nassau aux Nassau-Weilbourg. C'est la fin de l'union personnelle avec les Pays-Bas. Le grand-duc Adolphe (73 ans) prête serment devant la Chambre des députés, mais réside pour l'essentiel de son temps en Bavière. A sa mort en 1905, Guillaume N, son fils, lui succède, mais n'ayant pas d'héritier mâle, il fait changer le statut de famille (1907), de sorte que sa fille aînée Marie-Adelaïde puisse lui succéder. 1912-1919: Marie-Adelaïde: grande-duchesse à 18 ans. Violation de la neutralité luxembourgeoise par l'Allemagne, mais la grandeduchesse reçoit le Kaiser au palais (1914). Une crise politique éclate en raison de la dissolution de la chambre de gauche par la 26
grande-duchesse qui fait le jeu du parti catholique de la droite (1915-1916). Troubles à Luxembourg. Tentative d'ériger la république. Les troupes françaises entrent à Luxembourg (19181919). Dénonciation du Zollverein (Union douanière) en 1918. Abdication de Marie-Adelaïde - qui se retire au Carmel et meurt en 1924 - au profit de sa sœur Charlotte (janvier 1919). Double référendum: les Luxembourgeois et Luxembourgeoises votent à 80% pour le maintien de la dynastie et à 73% pour l'union économique avec la France (septembre 1919). 1920: Le Luxembourg entre dans la Société des Nations. Après le refus de la France, signature de l'Union économique avec la Belgique (union économique belgo-luxembourgeoise: UEBL). 1935-1936: Manifestations ouvrières: introduction des contrats collectifs; reconnaissance des syndicats par le patronat. 1940-1944: L'Allemagne viole la neutralité luxembourgeoise. La Grande-Duchesse Charlotte et le gouvernement s'exilent (mai 1940). Un Gauleiter (chef d'administration régional) est désigné pour germaniser les Luxembourgeois au pas de charge (août 1940). L'usage du français est interdit. Les organes de l'État sont dissous. Interdiction des partis politiques et des syndicats (août-octobre 1940). À l'occasion d'un recensement organisé par l'occupant, les Luxembourgeois plébiscitent leur langue maternelle et leur nationalité (octobre 1941). 1942-1944: Le Gauleiter introduit le service militaire pour les jeunes Luxembourgeois. La population résiste par une grande grève réprimée par les armes. Elle protège et cache beaucoup d'enrôlés (août-septembre 1942). Des chefs de la résistance luxembourgeoise sont exécutés (février 1944). Libération du Luxembourg par les Américains (10 septembre 1944), mais les Allemands reprennent l'offensive en décembre-janvier: la bataille des Ardennes ravage le nord et l'est du pays. 1944: septembre: union économique entre la Belgique, les PaysBas et le Luxembourg (Benelux). 27
1945: Le Luxembourg
signe la charte des Nations-Unies.
1948: La neutralité de 1867 est abolie par un amendement de la Constitution. Le Luxembourg signe le pacte de Bruxelles, puis le pacte de l'OTAN (1949). 1950-1952: Le Luxembourg répond favorablement à l'appel de Robert Schumann du 9 mai 1950. La ville de Luxembourg, sur proposition de Joseph Bech, est choisie en 1952 comme siège provisoire de la Communauté européenne du charbon et de l'acier. À côté de Bruxelles et de Strasbourg, Luxembourg sera conftrmé comme siège de l'Union Européenne en 1992. 1962: Création du Fonds d'urbanisation et d'aménagement du plateau du Kirchberg, futur quartier européen de Luxembourg. 1964: La Grande-Duchesse Charlotte très populaire abdique en faveur de son ftls Jean, époux de Joséphine-Charlotte, soeur du roi des Belges Baudoin. 1974-1983: La crise sidérurgique frappe l'Arbed (Aciéries réunies de Burbach, Eich et Dudelange créé en 1911) au moment, où la production d'acier est au sommet (1974). Fermeture des mines de la minette (1981). Impôt de solidarité national pour sauver l'Arbed qui garde une gestion conforme à l'économie libérale (1982-1983). Abandon des hauts-fourneaux et option pour la ferraille et la ftlière électrique en 1993. Fusion de l'Arbed avec Usinor et Aceralia dans l'Arcelor, premier producteur mondial d'acier, dont le siège est à Luxembourg (2002). 2000: Le Grand-Duc Jean abdique en faveur de son ftls Henri qui a épousé en 1980 Maria-Teresa Mestre. Guillaume, ftls aîné, devient grand-duc héritier.
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III. FLASHS SUR LE GRAND-DUCHÉ ACTUEL Carte d'identité politique et administrative Dénomination officielle: Grand-Duché de Luxembourg Forme de gouvernement: Monarchie constitutionnelle sous le régime de la démocratie parlementaire Chef d'État: Son Altesse Royale le Grand-Duc Henri, sixième souverain de la dynastie de Nassau-Weilbourg Chef du gouvernement: Premier Ministre J.C. Juncker (2003) Partis au gouvernement: (0l/2003: coalition PCS / PDL). Depuis 1937, six des 7 premiers ministres sont chrétienssociaux (PCS). Un seul, de 1974-1979, était libéral (PDL). Partis représentés à la Chambre des députés (depuis 1989: 60 élus; système unicaméral) PSC: Parti social chrétien. CSV: Chrëschtlech Sozial Vollekspartei. PDL: Parti Démocratique Luxembourgeois. DP: Demokratesch Partei. POSL: Parti Ouvrier Socialiste Luxembourgeois. LSAP: Lëtzebuerger Sozialistesch Aarbechterpartei. Comité d'action ADR. Aktiounskomitee fir Demokratie a Rentegerechtegkeet (= justice des retraites) Les verts. Déi Gréng. -- La Gauche. Déi Lénk. Seconde instance: Conseil d'Etat avec 21 conseillers nommés Fête nationale: 23 juin Hymne national: Ons Heemecht / D'Uelzecht cf. page 32 Devise nationale: tirée du De Feierwon (voiture de feu), p.22 Drapeau: Trois bandes rouge, blanche, bleu ciel, disposées horizontalement. Semblable à celui des Pays-Bas, dont le bleu cependant est un bleu outremer. Langue nationale: Lëtzebuergesch (luxembourgeois) Langues administratives: français, allemand, luxembourgeois Capitale: Luxembourg 29
Subdivisions administratives: 3 districts: Luxembourg, Diekirch, Grevenmacher 12 cantons: Luxembourg, Esch-sur-Alzette, Mersch, Capellen; Diekirch, Redange, Wiltz, Clervaux, Vianden; Grevenmacher, Remich, Echternach; 118 communes (depuis 1978). Territoire Superficie: 2 586 km2 dont agricole 49%, boisée 34%, bâtie 8,2% (en 2001, mais 7% en 1999,4,3% en 1990) Régions naturelles: au Nord: l'Oesling (Éislek) 826 km2 au Sud: le Gutland (Guttland, bon pays) 1758 km2 Dimensions maximales: Nord-Sud: 82 km; Est-Ouest: 57 km Altitudes: maximale: Wilwerdange, 560 m; minimale: Wasserbillig, 130 m; Luxembourg-Ville: 300 m Frontières: 356 km, dont avec la France: 73 km; avec l'Allemagne: 135 km; avec la Belgique: 148 km À l'étude: aménagement en 6 régions dans le cadre de la Grande Région Sarre-Lor(raine)-Lux(embourg) + Trèves / Palatinat occidental-Wallonie. Paysages touristiques Luxembourg-Ville (81.800 habitants). Site remarquable. Ville haute moderne sur plateau rocheux découpé à pic; trois villes basses anciennes: Grund (De Gronn, Ie fond), Clausen, Pfaffenthal (Pafendall, vallée des clercs) dominé par le viaduc Grande-Duchesse Charlotte du Kirchberg, quartier européen. Multiples ponts vieux et neufs. Corniche. Casemates. Cathédrale. Palais grand-ducal. Vallée-gorge de la Pétrusse. Le fort Thüngen (Driii Eechelen, Trois glands). L'Oesling dans le massif boisé des Ardennes avec le plateau de Troisvierges (Elwen). Clervaux et son abbaye. Wiltz. Le Parc naturel de la Haute-Sûre. Vianden et son 30
château. La Nordstad ("ville du Nord") constituée par le couple urbain Ettelbruck-Diekirch. De Weiswampach à Rosport, de part et d'autre de l'Our et de la Sûre: parc naturel germano-luxembourgeois Le Gutland ("Bon Pays") constitué de campagnes et de forêts, avec le plateau du Grès de Luxembourg. Des vallées agricoles s'étendent à ses pieds. L'imposante vallée vinicole de la Moselle (route du vin de Schengen voire Mondorf-IesBains à Wasserbillig). La "Petite Suisse" ou le Mullerthal (Mëllerdall, vallée du meunier) avec Echternach, son abbaye et sa procession dansante. Les terres rouges au sud des dépressions marneuses, terre de minette du bassin minier (Minettsgéigend: Esch-sur-Alzette, Schifflange, Dudelange, Differdange, Rodange). La vallée pittoresque des sept châteaux de Mersch (cf. aussi son Centre national de littérature), Schoenfels, Hollenfels, des deux châteaux d'Ansembourg, de Septfontaines et de Koerich. Économie et frontaliers Devise: euro Produit intérieur brut: le plus élevé de l'Union Européenne Taux de croissance réelle (en 2001): 3,5%, mais tendance nette à la baisse (mi-2003) Taux d'inflation: en 2001: 2,7%; en 2000: 3,2% Exportations: 9,08 mia. euros. Importations: 12,3 mia. (2001) Nombre d'établissements fmanciers: 1960: 17; 1970: 37; 1980: 111; 1990: 177; 1995: 222; 2000:209; 2002: 189. Population active (en %): 1947 1970 2001 1,3 Agriculture 26,4 9,7 Industrie 39 44,2 22,7 Services 34,4 46,1 76,0 Emploi intérieur total en 2002: 285.700, dont emplois salariés (en 2002 par 1000): 268.8 dont 31
Agriculture, viticulture, sylviculture, énergie, eau: 2.6 Industries extractives et manufacturières: 33.8 (minerais et métaux: 10.8) Bâtiment et génie civil: 27.1 Commerce et réparations: 35.4 Hôtels et restauration: 10.8 Transports et communications: 23.1 Services immobiliers, location, pour les entreprises: 42.8 Services fmanciers: 33.1 Autres services: 60.1 Croissance de l'emploi (2000/2001): 6,2%; chômage: 3%. Production de vin (en 2000/2001 par 1000 hectolitres): 131.9. Production d'acier brut (en 2000 par 1000 tonnes): 2.571 Production produits laminés (en 2000 par 1000 tonnes): 4.571 Entreprises à la Chambre de commerce (2001): 31.890 Réseau national routier (en km): 2863, dont autoroutes: 115 Frontaliers non-résidents en 2000: 87.4; en 2001: 97.3; en 2002: 102.9 (par 1000) dont France: en2000: 46.6; en2001: 51.8; en2002: 54.4 Belgique: en2000: 24.3; en2001: 26.7; en2002: 28.3 Allemagne: en2000: 16.5; en2001: 18.8; en2002: 20.2 Frontaliers résidents: nombre stable vers 0.7 (depuis 2000) Agents et fonctionnaires internationaux: nombre stable 7.6-8. Population et démographie Population totale (début 2002): 441.300 habitants (estimation janvier 2003: 448.300), dont 81.800 à Luxembourg, ville et campagne (canton). Densité moyenne nationale au km2: 172 habitants; densité du bassin minier (canton d'Esch-sur-Alzette): 555 hab./km2; Esch-sur-Alzette ville: 1.771 hab./ km2. La capitale Luxembourg, ville et canton, concentre sur moins de 2% du territoire du Grand-Duché 1/5è de la population et plus de
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4/1Oè des personnes actives. Densité de Luxembourg-Ville: 1.590 hab.! km2 Nationalités: Luxembourgeois: 277.600 Étrangers: 170.700, soit 38,1% ou si l'on se réfère à d'autres sources (cf. biblio): 183.000, soit 39,8%. Pour comparaison: la part des étrangers représente en France 6,5%, en Belgique 8,7% et en Allemagne 8,9%. Si on ajoute les 100.000 travailleurs frontaliers (sur les 150.000 environ de la Grande Région Saar-Lor-Lux -TrèvesIPalatinat occidental- Wallonie), on voit que la main-d'œuvre étrangère issue de l'immigration et des frontaliers s'élève à 65% de la population active du Grand-Duché. Les groupes d'étrangers les plus importants sont (chiffres estimés de 2003): les Portugais (61.400), les Italiens (19.000), les Français (21.600), les Belges (15.900), les Allemands (10.200), les Britanniques (4.700), les Néerlandais (3.600), le reste de l'Union européenne (9.700), les autres pays du monde (Asiatiques, Américains, CapVerdiens,Yougoslaves, etc.: 24.600). La ville de Luxembourg compte plus de 50% d'étrangers et le pays, en 2002, plus de 155 nationalités. Solde naturel négatif des Luxembourgeois: Les Luxembourgeois constituent une population vieillissante. Leur solde naturel est négatif depuis 1967: le niveau de fécondité ne renouvelle pas les générations: 1,50 en 1980; 1,78 en 2000. En 2001, pour la première fois, les naissances d'étrangers ont été plus nombreuses que celles des Luxembourgeois. Selon toutes les prévisions, la population augmentera et plus la population sera importante, plus la part des Luxembourgeois d'origine sera faible. Cette perspective pose des problèmes économiques, territoriaux, sociaux (prospérité, niveau de protection sociale) et linguistiques. On craint en effet que la diminution du nombre des luxembourgophones entraîne un affaiblissement du sentiment d'appartenir à une même communauté nationale. 33
L'hymne national luxembourgeois : «Ons Heemecht» Texte de Michel Lentz. Musique d'Antoine Zinnen (1864) Ons Heemecht Wou d'Uelzecht durech d'Wisen zéit, Duerch d'Fielsen d'Sauer brécht, Wou d'Rieflaanscht d'Musel dofteg bléit, Den Himmel Wain ons mécht, Dat ass onst Land, fir dat mir géif Heinidden alles won, :,: Onst Heemechtsland, dat mir sou déif An onsen Hierzer dron :,: o Du do uewen, deem seng Hand Duerch d'Welt d'Natioune leet, Behitt Du d'Lëzebuerger Land Vumfrieme Joch a Leed! Du hues ons ail aIs Kanner schonn De fraie Geescht jo ginn. :,: Loss viru blénken d'Fraiheetssonn, Déi mir sou laang gesinn. :,: Notre patrie. Là où l'Alzette coule à travers prés, / Où la Sûre perce les rochers, /OÙ la vigne le long de la Moselle / fleure bon le parfum / Et où le ciel nous fabrique du vin, / Voilà notre pays pour lequel/Nous prendrions / Ici-bas tous les risques, I:,: Notre terre natale que nous portons / Tout au fond de nos cœurs :,: (Ouatrième strophe)
o Toi là-haut, dont la main / Par le monde guide les nations, / Préserve le pays de Luxembourg / Du joug étranger et du malheur! / Puisque dès notre enfance, / Tu as, à nous tous, accordé l'esprit de liberté I:,: Continue à faire briller le soleil de la liberté / Que nous avons aperçu depuis si longtemps :,:
34
IV. LA SITUATION LINGillSTIQUE GRAND-DUCHÉ
DU
Il faut bien distinguer la situation linguistique - prévue par la législation et les accords du Grand-Duché - historique momentanée, quand il est possible de la retracer - concrète et réelle, telle qu'on peut l'observer et l'interpréter dans le cadre multilingue du Grand-Duché d'aujourd'hui La législation sur le régime des langues La loi de 1984 déclare que 1. "La langue nationale des Luxembourgeois est le luxembourgeois" . 2. "Les actes législatifs et leurs règlements d'exécution sont rédigés en français"; mais une langue autre que le français peut faire foi pour d'autres réglementations. 3. "En matière administrative, contentieuse ou non contentieuse, et en matière judiciaire, il peut être fait usage des langues française, allemande ou luxembourgeoise"; mais 4. "Lorsqu'une requête est rédigée en luxembourgeois, en français ou en allemand, l'administration doit se servir, dans la mesure du possible, pour sa réponse de la langue choisie par le requérant". Donc une langue nationale, trois langues administratives possibles et surtout des usages officialisés sans langue officielle privilégiée. En dépit de sa langue nationale d'origine germanique, le Luxembourg fait cependant partie des pays francophones. Pour opter pour la nationalité luxembourgeoise ou l'acquérir par naturalisation, il faut avoir une connaissance active et passive d'une des trois langues administratives et, depuis 1939, une connaissance de base certifiée du luxembourgeois. Mais pour être éligible, la connaissance parfaite du luxembourgeois suffit. 35
Les langues dans l'histoire du Luxembourg Au Luxembourg, le plurilinguisme est de tradition. - Du temps des Romains, le trévire-mosellan a probablement
cohabité avec le latin. Évoluant vers un latin vulgaire mosellan, il a pu constituer pour un temps un îlot roman dans un environnement franc germanisé. - La frontière linguistique actuelle entre pays romanophones
et germanophones est le résultat du flux et reflux de populations franques et gallo-romanes. Elle semble ne s'être stabilisée du Nord au Sud qu'au 10ème siècle, la partie de l'actuel Grand-Duché étant située en zone germanophone. Pour décrire la situation linguistique historique et actuelle, il faudrait faire des distinctions qui, faute de documents et d'études appropriées, sont souvent ignorées: la langue des souverains et gouvernants peut ne pas être la même que les éventuelles langues d'administration ou de communication des chancelleries, et se différencier des langues parlées par les populations dans la zone choisie de l'ensemble politique envisagé (Comté, Duché ou Grand-duché de Luxembourg). - En 1643, par exemple, Thionville capitule devant le prince
de Condé. Le maire le salue en latin, "car il ne savait pas le français". La cité se situe du côté germanique de la frontière. - En 1684, sous l'occupation de Louis XIV, l'usage de
l'allemand est officiellement banni; le français pénètre aussi l'administration locale de la zone germanophone. Mais la population continue à parler d'un côté les dialectes wallons et de l'autre ses dialectes germaniques. - L'introduction du code Napoléon (1804) favorise encore
l'emploi du français dans le domaine de la justice. Mais à la fin du siècle, le député C.M. Spoo déplore à la chambre que l'on "abuse le peuple par les langues étrangères". - À Londres en 1839,les languesjouent un rôle capital, car le
nouveau Grand-Duché est situé tout entier en zone germanophone. Mais les notables craignent la germanisation 36
et privilégient par conséquent le français comme langue dans l'administration, la justice et largement dans la vie politique. -
Le positionnement linguistique comme acte politique
volontariste devient patent en 1843, où le français devient langue d'enseignement dans le primaire au même titre que l'allemand. Quant au luxembourgeois, il est favorisé surtout par des interventions solennelles de députés (1848 et 1896) et par l'abondante production littéraire de Michel Lentz (18201893), Dicks (Edmond de la Fontaine, 1823-1891) et Michel Rodange (1827-1876). - L'importance du Lëtzebuergesch comme langue maternelle
parlée, liée cette fois à un sentiment national indéniable, devient évidente en 1941 lors du référendum organisé par l'occupant et, bien sûr, à l'occasion de la loi de 1984. - L'emploi du français comme langue d'administration et de
communication entre étrangers et de la population étrangère avec les Luxembourgeois natifs augmente à partir des années 1960. Depuis, on ne peut plus ignorer parmi les langues du Grand-Duché celles des 150.000 résidents étrangers (surtout le portugais et l'italien) qui enrichissent le multilinguisme (très variable et très varié) des 280.000 luxembourgophones, auxquels il faut ajouter les 30 à 50.000 personnes parlant le francique limitrophe en France, Belgique et Allemagne. - Sur le plan scolaire, le Lëtzebuergesch est matière à l'école primaire depuis 1912 (une petite heure!). Il a été reconnu un temps par le programme européen "Lingua" (1989). Depuis 1999, le gouvernement agit fortement pour que le Lëtzebuergesch serve de langue d'intégration pour les étrangers et immigrés. Il s'efforce aussi d'obtenir une reconnaissance du luxembourgeois comme langue de l'UE. Les langues au Grand-Duché actuel Sur le terrain, la situation linguistique est très variée, mélangée, voire superposée suivant les domaines, les lieux, 37
les groupes sociaux et les individus. Elle est en fait très complexe et il faut se garder des généralisations, même si les enquêtes5 sont bien faites et dans l'ensemble sérieuses6. - A la chambre des députés, les actes législatifs sont rédigés en français, mais les débats réguliers se font le plus souvent en luxembourgeois avec beaucoup de termes empruntés au texte français ou à la terminologie allemande spécifique qui lui correspond. Ce code-switching (accompagné d'un certain mélange de codes: code-mixing) est mal vu et condamné dans les pays qui ont une langue fortement normée comme en France ou en Allemagne, mais il est caractéristique de l'expression luxembourgeoise non seulement en situation publique mais aussi dans la vie privée. En gros, à l'écrit, le français domine au niveau de la vie publique nationale, mais au plan communal, l'allemand a toujours sa place et le luxembourgeois progresse. Entre luxembourgophones, celui-ci est à l'oral la langue de communication et de travail privilégiée, mais même à l'écrit, il conquiert de plus en plus de domaines qui, ailleurs, sont réservés à la langue standard. - A l'école, l'apprentissage de l'allemand standard est introduit dès la première année du primaire (6 ans), mais il est souvent vu et présenté comme version écrite du "dialecte 5
Cf. surtout les données du STATEC, Le sondage Baleine (1998) et La situation de la langue française parmi les autres langues en usage au Grand-Duché de Luxembourg (cf. bibliog.) 6 Au Grand-Duché, le problème des langues est un sujet délicat. En effet, il est rare que l'on ait affaire à des observations exemptes d'arrière-plan idéologique. Le multilinguisme (constaté et/ou très idéalisé) avec la conception de la société multiculturelle, voire multinationale qui le sous-tend, fait partie de l'originalité et de l'identité (régionale? nationale?) que s'attribuent volontiers les Luxembourgeois, le Grand-Duché étant présenté (de façon simplifiée, sinon caricaturale) comme "lieu de coexistence des mondes roman et germanique", comme "terre d'entre-deux", comme symbole d'une "société plurielle", d'un "pays de rencontre entre les cultures", d'un "microcosme au creuset de l'Europe", etc. 38
luxembourgeois". L'alphabétisation (lire et écrire) se fait donc en allemand, étant entendu que le français est intégré au programme du primaire dès l'année suivante7. La langue véhiculaire du primaire et des premières années du secondaire et de l'enseignement technique reste largement l'allemand et, officieusement, le luxembourgeois. En revanche, le français (langue d'enseignement de certaines matières comme l'histoire et les mathématiques) prédomine dans le secondaire classique et au Centre Universitaire8. Le parcours scolaire des matières enseignées (toutes sections confondues) consacre à l'apprentissage des langues en moyenne 50% du temps. Au cours des deux années obligatoires d'enseignement préscolaire, le luxembourgeois sert comme langue de socialisation et tout au long des filières, il garde cette fonction de langue de communication orale par excellence. En revanche, il n'est jusqu'ici enseigné à aucun moment dans sa spécificité linguistique ni orale, ni écrite9. - Dans les églises, le culte catholique fait appel comme la vie publique et privée aux trois langues: l'allemand en général pour les lectures bibliques, le français pour certains chants et commentaires, le luxembourgeois le plus souvent pour la prédication, surtout en zone rurale (cf textes pages 220-221). - Dans la vie quotidienne, sauf en milieu culturel homogène
qui est rare au Grand-Duché, on ne peut échapper au 7
Ceci pose problème surtout aux enfants d'étrangers, dont la langue maternelle est romane comme le portugais; par expérience compensatrice, des cours en portugais et en italien ont été introduits en 1991 dans des écoles communales. 8 En mai 2001, le gouvernement a mis en place un plan de création d'un établissement public appelé "Université du Luxembourg" qui fédère l'ensemble de l'offre d'enseignement supérieur et de recherche (cf. projet de loi du 28. Il. 2002). 9 Au Cours Universitaire, la "luxembourgistique" n'existe que depuis 2002. Elle fait aussi l'objet d'un enseignement aux universités de Sheffield (G.B), Trèves (AlI.) et Namur (Belgique). 39
multilinguisme qui s'étale partout, dans les commerces, médias et publicités. Au Luxembourg, les langues sont non pas juxtaposées, mais en contact simultané et superposé, brassées aussi comme dans la véritable technique de communication qu'est le code-switching. Il est clair par ailleurs qu'il faut distinguer le multilinguisme officiel du pays et la situation linguistique au niveau des individus où le plurilinguisme est très variable autant pour la quantité des langues pratiquées (cela va de la monoglossie rare à une tétraglossie fféquente, si on tient compte de l'anglais) que pour leur qualité (les degrés de connaissance et de pratique sont suivant les langues, groupes et personnes, extrêmement variables). 17% des habitants disent parler plus d'une langue avec leurs enfants, 53% plus d'une langue avec leurs amis, 70% plus d'une langue au travaillO. Voici, pour finir, deux autres indications significatives!! - d'autres informations sur les médias et la littérature sont fournies dans la 2ème partie, au chapitre 18. Langue parlée
luxemb.
entre étrangers et Luxembourgeois 15%
entre Luxembourgeois et étrangers 33%
fhmçais allemand anglais
79% 2% 2%
58% 8% 1%
10
Langue privilégiée des téléspectateurs lux. depuis 1991 français allemand autres
Luxembourgeois seulement 24%
ensemble des résidents
24% 50% 1%
34% 40% 8%
18%
.
J'. S ource: a'À propos ues Iangues. Servlce 1ll10rmatlon et presse. "
Ministère d'État, 1999. BibI. 11 Sources: (a) Situation de la langue française parmi les autres langues en usage au G.D. de Luxembourg, 1998 (bibI); (b) Le sondage "Baleine", 1998 (bibI); cf. aussi: à propos des langues. Service information et presse, 1999. 40
PREMIÈRE PARTIE: GRAMMAIRE DU LUXEMBOURGEOIS V. LANGUE COMMUNE ET VARIÉTÉS DE LANGUE Décrire le fonctionnement d'une langue en phase de forte standardisation (le luxembourgeois est loin d'être aussi normé que le sont actuellement le français et l'allemand standards) exige des précautions. Il faut notamment savoir comment intégrer dans la description les nombreuses variantes de toutes sortes qui compliquent l'usage du fonctionnement de la langue et donc aussi sa codification. De ce point de vue, la grammaire présentée ici est: - une grammaire du luxembourgeoisd'aujourd'hui et non pas
une grammaire historique du dialecte dit francique mosellan occidental (Westmoselfrankisch); - une grammaire, dont le modèle d'analyse est axé sur des syntagmes (groupes syntaxiques) et sur l'énonciation en contexte, plutôt que sur des mots et sur la seule phrase verbale abstraite; - une grammaire multiface, qui ne se limite pas aux aspects phoniques, ni aux seules servitudes morphologiques et syntaxiques, mais qui intègre aussi un certain nombre de choix et de libertés. Une grammaire du luxembourgeois d'aujourd'hui Au 19ème siècle et dans la première moitié du 20ème, les grammaires du luxembourgeois sont pour l'essentiel des phonétiques historiques consacrées à des dialectes régionaux ou locaux, complétés de quelques faits morphologiques et lexicaux. Ainsi dispose-t-on des philologies du parler de la Sûre (Mathias Hardt, 1843), de Vianden (René Engelmann, 41
1911), d'Arlon (Alfred Bertrang, 1921), d'Echternach, de Knapphoscheid, d'Esch sur Alzette (Hélène Palgen: 1931, 1933, 1948), du Nord de l'Oesling et de la Moselle (Robert Bruch: 1952, 1956). Ces phonétiques historiques non systématisées, par leur caractère analytique, diffèrent largement des phonologies que l'on cherche à écrire de nos jours (Keiser-Besch: 1976: Schiltz: 1997). Mais elles sont accompagnées de relevés géolinguistiques comme on les pratique en dialectologie: cartes d'isoglosses ou d'éléments lexicaux, morphologiques (pronoms, déclinaisons, conjugaisons), syntaxiques (comme la position des éléments verbaux: ech hu misse goen rich habe gehen müssen] par opposition à: ech hu goe missen12). Dans cette grammaire, nous ne tiendrons guère compte de la phonétique ni de la phonologie historiques. Seule est envisagée la prononciation standardisée de l'allgemeng Emgankssprooch, du luxembourgeois d'aujourd'hui13. D'autre part, notre but est de faire ressortir davantage les faits de langue qui font l'unité du luxembourgeois actuel que sa diversité. Nous ne retiendrons donc que quelques variantes parmi d'autres, en les classant grossièrement en lères et 2des, étant entendu qu'il peut s'agir aussi d'autres variantes que 12
cf. les atlas linguistiques (LSA: Bruch/Schmitt, 1963); les études de Palgen, Bruch (Gramm. 1955, 109-119) et Schanen (1991). 13 dite aussi Koinè, quand on parle du seul plan sonore et quelle que soit la définition suprarégionale ou centrale qu'on en donne du point de vue géo- ou socio-linguistique (R. Bruch parle en 1955 d'Ausgleichsprache; Fernand Hoffmann en 1987 de Koine et Unterdialekte; P. Gilles en 1999 de Zentralluxemburgisch). Ces notions commodes appellent toutes des réserves quant à leur définition et aux réalités qu'elles recouvrent. Car il est très difficile de dire dans le détail, si tel fait linguistique observé fait partie de la langue commune (connue au moins à titre passif de tous les luxembourgophones) ou de variantes plus ou moins répandues (et de ce fait difficiles à hiérarchiser). 42
,. . 16 . . 14 d e vanantes IeXlcaIes 15, morp h 0Ioglques , Ph onetiques: syntaxiques17, géolinguistiques ou sociolinguistiques, relevant de la langue générale ou des jargons techniquesl8.
La notation des unités phonétiques du luxembourgeois commun se fera à l'aide des siWes suivants de l'alphabet phonétique international simplifié 9. 14
Au prétérit (imparfait) de sinn (être), par exemple, on peut dire
que les formes war et wor sont communes. Mais woar est une variante primaire de transition que l'on trouve dans l'Osling, dans la région d'Echternach, de la Minette et le long de la Moselle. En revanche, seraient classées comme variantes secondes, les différentes réalisations de la diphtongue (voir triphtongue) "od'. 15Voir les variantes pour "papillon". PiÜpel est sans doute avec Paiplek la forme lexicale courante. Paiperlek peut être considéré comme variante seconde plus locale; cf. LWB, art. Paipel, p.333 16Ex.: dans le Groupe nominal (GN) au CI (nominatif / accusatif) d'kaalt Waasser, le -t au neutre singulier marque la déclinaison de l'adjectif épithète dans la langue commune: Hien ass an d'kaal-t Waasser gefall (er ist ins kalte Wasser gefallen; il est tombé dans l'eau froide); cf. aussi mai léift Kand: mon cher enfant. Mais on ne peut pas ignorer une variante moins répandue au Grand-Duché, qui ne réalise pas ce -to C'est le cas dans la région mosellane et d'Echternach où l'on dit: Hien ass an d'kal-lJ Waasser gefall; mai léif-lJ Kand. Cela change bien sûr nettement la déclinaison du GN. 17On peut p. ex. voir dans la construction ech hu si begéint (hunn / haben + accusatif; je l'ai rencontré; modèle français) la forme commune et dans ech sinn him begéint (sinn/sein + datif; ich bin ihm begegnet: modèle allemand) une variante primaire. 18 Il s'agit des variantes géographiques, sociales (générations, milieux) professionnelles et thématiques. Wou schaffs de? (Où travailles-tu?) est du point de vue sociolinguistique moins marqué que: Woujobbs de? Tatsaachen et (On-) Kaschten (Tatsachen, Unkosten; faits et faux-frais) ne sont pas aussi marqués que les modèles français Faiten et Fraisen. Dans l'ordre des exlamations: nondicass, 0 vreckt, 0 Mamm, 0 mai, 0 Mert/Merde (vulgaire), zut (verdammt) n'ont évidemment pas les mêmes connotations. 43
Voyelles Les [:] éventuels qui suivent une notation vocalique indiquent que la voyelle est longue. ['] note si besoin un coup de glotte (aIL: Knacklaut): ['ave] awer, mais; ['am °buadam] am Buedem, au soL L'accent de lexème (mot) est noté par [']: Meedchen ['me:tçan], jeune fille; ['ale'hdejan] Aller'hellegen Toussaint. L'accent de groupe syntaxique oulet d'énoncé est noté en contexte par [0]: Dat °Meedchen hat zu PaOrais studéiert. [da:t °me:tçan ha:t tsU pa °œIs ~tUdeIet ] [a] [a:] [pap] [ma:xan] Papp, maachen père, faire [a] [a:] [glas] [gla:s] glace, verre Glace, Glas Dokter médecin [el ("er") ['dakte] bière ['beIe] Béier [e] [e:] ["a:ebeçt][re:n] Aarbecht, Reen travail, pluie [E] [hEI] [hElt] hell, halt clair, tient, [E:] étoile, charrette [ftE:e] [k:&:eçan] Star, Kaerchen [a] ['leIvan] léiwen cher [ga'mels] Geméis légumes [I] [mIt] [galIt] midd, geschitt fatigué, arrivé . . . [i] [i:] [kIçan] [Ici:Jt] Kichen, Kiischt CUlsme,cense [0] [pro'dUkt] produit Produkt [0:] [fpro:x] Sprooch langue [fprax] [fal] Sproch, vall formule, plein [a] [bl 0t] [pn 0] idiot, pneu [0] b16d, Pneu [œ] [breIs] [mrel] bosse, mou Bëlls, mëll [u] [u:] [ku] [du:jt] Coup, Duuscht coup, soif [U] [kUs] [gUt] Kuss, gutt baiser, bon 19 Ce système de notation n'est ni le système officiel du français normé, ni celui de l'allemand standard, qu'on trouve dans les ouvrages de référence. C'est une simplification, un compromis. 44
[y] [y:] [Y]
['byro] [zy:dan] Büro, Süden [hYls] [zYt] Hüls, zut
bureau, sud, douille, zut
Di hton ues [al] [bal] ["aIzan] Bei, Eisen abeille, fer [£I] [le:It] [ml] Laif frai corps, libre [el] [al] [fnel] Schnéi neIge [au] [haut] haut aujourd'hui [EU] [ga'brEux] [hEut] Gebrauch, Haut usage, peau garçon [au] [:Ju] [baut] Bouf [la] [flade] [lasan] Fieder, iessen plume, manger [:JI] [m:Jlan] Moien Bonjour [ua] [nuaçt] (buadam] Nuecht, Buedem nuit, sol/terre Semi-voyelles; semi-consonnes [j]7[I], [j]7(Ç]: Billjee billet; bësschen un peu [w]7[ua], (ue], (:Ja] ...: (fwaman] (fuaman] (f:Jaman] schwammen nager; [fuele] schwéier lourd/difficile; [b:Jat] Boîte boîte; [k:Jafe]Coiffer coiffeur [4]7 luI]: ['pmd41] ['pr:JduI] 'produit, pro 'duit Nasales [a] [&]
ra'ra3ama:] A 'rrangement arrange'ment [ète'rj0:e] 'Interieur intérieur [pwË] ['basËn] Point, bassin point, bassin [0] [bo] [do] [doan] bon, Don, Donen bon, don(s) Consonnes [b] [bo:mi:] [ga'bu:e] Bomi gebuer mami, né, [buatbldan] Buedbidden baignoire [ç] [gle:Içan] [helç] glaichen, héich ressembler, haut [li:çt] /iicht facile/léger Dësch, gedëlleg table, patient rd] [dœJ] (gadœleç] 45
[d3] [d3i:ns] ['bYd3e:] ["ad3Ektit] [t] [fœJ] [breIf] [feIe] [g] ['geIjant] [gœjte] [3] ['3Ile:] [3::>S] [y] [ju:yant] [kuyal] [la:ye] [h] [hE:e] [haus] [::>ho:] [j] [fpIjal] [re:jal] [j::>fe] [jItfare:n] [heIjan] [reji:ru!)] [k] [kœjt] ['a:kaul] ['muzek] [ku] Gamais [kv] comme [kue:l][kualiteIt] [I] [bjt] ['a:l] [blo:] [ID] [m::>nI]['mama] [n] [num] [fEndal]
Jeans, Budget jeans, budget Adjektiv adjectif Fësch, Bréif poisson, lettre véier quatre Géigend, gëschter région, hier Gilet, Joss gilet, Joseph Jugend, Kugel jeunesse, boule Lager camp Har, Haus monsieur, maison oho oh Spigel, Regel miroir, règle Joffer mademoiselle jiddwer, héijen chaque, haut Regierung gouvernement Këscht, Akaul boîte, nuque Musek musique en allemand standard) Quell, Qualitéit source, qualité Loscht, al enVIe, VIeux blo bleu Monni, Mamm oncle, maman Numm, Fandel nom, drapeau,
['In] [!)] [ts::>!)] [aiE!)] [j::>!)] [!)k] [j::>!)k] [ga!)k] [p] ['papa] [ts::>p] [klup] [r] [rulan] rIraIvan] [s] [vœsan] [ga:s]
in Zong, eleng Jong jonk, Gank Papa, Zopp Club rullen, schreiwen wëssen, Gaass 46
en langue, seul, garçon jeune, couloir papa, soupe club rouler, écrire savoir, ruelle
ill [t] [0] [ts] [v] [w] [x] [z]
[be:1n[fa:n] U£f] [to:pat] [blut] [9r1la] [tsll] [ka:ts] [nuats] [v:Ju] [va'kants] [blaIvan] [w0:akJ:Jp] [bux] [ba:x] [la:xan] [zœn] [ro:zan]
belsch, Schan chef Topert, Blutt Thriller Zill, Kaz nuets wou, Vakanz bleiwen Workshop Buch, Baach laachen Sënn, rosen
belge, honte chef idiot, sang roman policier tuile, chat la nuit où, vacances rester atelier livre, ruisseau nre péché, en colère
Une grammaire de groupes syntaxiques Les précis de grammaire du luxembourgeois, y compris les plus développés comme ceux de J .Weber (1896) et R. Bruch (1955), sont axés sur les classes de mots. C'est aussi le cas des éléments de grammaire pédagogique rédigés au cours des dernières décennies pour l'enseignement de la langue aux adultes. Or en luxembourgeois, les classes de mots (articles, noms, etc) ne fonctionnent que dans des groupes syntaxiques. Soit l'énoncé: De Mann mat deem décke Brëll hëlt déi diiitsch Zeitung aus sengem brongen Attaché-case (L'homme aux grosses lunettes sort le journal allemand de sa mallette). On constate que ce qui est sujet grammatical dans le groupe verbal, c'est l'ensemble De Mann mat deem décke Brëll, donc le groupe nominal (GN) tout entier et non pas le seul mot Mann. D'ailleurs quand on veut changer l'ordre des éléments par une permutation, il faut déplacer le groupe en bloc: Aus sengem brongen Attaché-case hëlt de Mann mat deem décke Brëll déi diiitsch Zeitung est un énoncé correct du luxembourgeois, alors que p. ex. *Déi diiitsch Zeitung hëlt 47
mat déckem deem Brëll de Mann aus sengem brongen Attaché-case ne l'est pas (ce qui est indiqué par l'astérisque * devant l'énoncé). L'unité de fonctionnement de la langue luxembourgeoise est donc le GN et non pas en premier lieu la classe de mot: l'article, le nom, le verbe, l'adverbe, la préposition, etc. Bien sûr, pour décrire le fonctionnement de la langue, on a besoin des classes de mots avec leurs dénominations (la terminologie diverge suivant les linguistes et les pays20).Mais elles ne fonctionnent que dans le cadre de groupes syntaxiques qui sont d'un autre niveau d'analyse. Ici les classes de mots seront décrites dans le cadre de leur fonctionnement dans les divers groupes. Une typologie de sept groupes syntaxiques suffit pour une description correcte de la langue luxembourgeoise: 1. GV = groupe
verbal
=
la phrase verbale
avec verbe
conjugué y compris le sujet grammatical éventuel. Ex.: Mir waarden Of)de oBus. (Nous attendons le bus.) Groupe verbal en fonction d'énoncé déclaratif. Mir waarden op de oBus, dee vun der °Gare kënnt. (Nous attendons le bus qui vient de la gare.) Groupe verbal relatif membre du GN Bus. Mir waarden op de Bus, dee vun der °Gare kënnt, well mir nach an °d'Groussgaass musse fueren (parce que nous devons
encore nous rendre dans la Grand-rue.)Groupe verbal membre du GCONJ well. 2. GN = groupe nominal. Ex.: Geoschichten (des histoires), +kuerz Geschichten (histoires courtes), dës kuerz Geoschichten (ces histoires courtes), dës ganz kuerz Geoschichte vun de Kanner aus dem drëtte °Schou/ior (ces histoires très courtes des enfants du CE2).
3. GINF = groupe infinitif. Ex.: Komm mir °hëllefen.(Viens m'aider). Wéi de BoufOugefaangen huet, am °Schlof ze braddelen...(Quand le garçon se mit à 20Au Grand-Duché, on déclare vouloir aligner la terminologie sur celle de la grammaire du français, mais ce n'est pas toujours possible. Je choisirai la terminologie la plus courante. Si besoin, je ferai appel à des doublets. Ex.: prétérit/imparfait. 48
divaguer dans son sommeil...). Si hu mech an de °Keller geschéckt, fir °Wain ze huelen (Ils m'ont envoyé à la cave, pour chercher du vin).
4. GPART = groupe participe. Ex.: 1963 zu °Tréier gebuer, huet de Jong °Sprooche studéiert a fir e Magister °Artium geléiert.(Né à Trèves en 1963, le garçon a étudié les langues en vue de la Maîtrise.) Wéi schon ee +puermol gesot. hien ass ee geOmaachte Mann. (Comme cela a été déjà dit plusieurs fois, c'est un homme qui a réussi). 5. GPREP = groupe prépositionnel. Ex.: Mam Bus op °Bellevue fueren (Se rendre à Bellevue en bus). D'Meedche mat deem roude °Kleed huet fir een Owend sai °Won ausgeléint (La fille en robe rouge a prêté pour un soir sa voiture). Just +haut huet de Papp Of)de OBusgehalen, well et mat °Eemere schëdd.(Aujourd'hui précisément, le père a tenu à prendre le bus, car il tombe des cordes).
6. GCONJ = groupe conjonctionel. Ex.: Maacht +nëmmen, daft dir de OBus net verpasst (Surtout ne manquez pas le bus). Wann Dir zevill CholesteOrol huet. dann iesst manner °Fett (Si vous avez trop de cholestérol, mangez moins de graisses). Ech 'Jroen dech, ob s de °matkënns (Je te demande, si tu viens avec nous).
7. GADV = groupe adverbial. Ex.: Mir gi Weideriwwert de °Boulevard (Nous continuons à longer le boulevard). +Duerno gi mir nach ee Stéck zu +Fouss °riichtaus an dann no °lénks (Après ça, nous faisons encore un bout à pied tout droit et puis nous tournons à gauche). Muer gi mir ëppes méi +séier dee klenge °Wee zréck. (Demain nous reviendrons un peu plus vite par le petit chemin).
Une grammaire de servitudes et de libertés A la recherche de règles normatives, la grammaire scolaire ne retient souvent, quand elle décrit les langues, que ce qui est obligatoire, donc les servitudes, quitte à "tricher" et à élever des emplois fréquents au rang de lois absolues. Or
49
en syntaxe, il faut aussi tenir compte du choix que laissent les libertés de construction et expliquer ces choix. Ainsi, on répète depuis R. Bruch (1955, ~ 15,3) que le complément indirect au datif se place en luxembourgeois devant le complément direct à l'accusatif. Ceci est faux, car: Ech hunn dat Buch mengem °Brudder geléint (J'ai prêté ce livre à mon °frère) est non moins correct que: Ech hu mengem Brudder dat °Buch geléint. Simplement, le message n'est pas le même: dans un cas, c'est le GN Brudder qui est l'élément focalisé, dans l'autre cas, c'est le GN Buch. De même, s'il est vrai que, dans le cas des pronoms personnels, le datif (C2) précède l'accusatif (CI): Ech hunn him et geléint (Je le lui ai prêté), on peut trouver des contre-exemples: Hatt huet déi puer Bicher de °Kanner ginn ~ Hatt huet se °hinne ginn. (Elle a donné les quelques livres aux enfants; c'est à eux qu'elle les a donnés). La séquence objet C2 au datif + objet CI à l'accusatif est statistiquement la plus fréquente, mais ce n'est pas une servitude grammaticale. Pour pouvoir rendre compte des constructions et des choix faits parmi les libertés de construction, je ferai appel entre autres à la notion de fonction en distinguant: 1. les fonctions grammaticales. Dans le groupe verbal, il y en a cinq: sujet grammatical, objet 1 et 2, complément circonstanciel informatif ou/et argumentatif, apposition; 2. les fonctions informatives: thématiques (à propos desquels on fournit une information) et rhématiques (l'information fournie); 3. les fonctions communicatives présentées dans les divers chapitres notamment quand il est question de l'appréciation Gugements), de la connexion (relations logico-sémantiques) et du contact (relations entre communicants).
50
VI. L'INTONATION L'intonation luxembourgeoise est peu étudiée: on se contente donc ici de quelques observations, qu'il faut compléter par celles du chapitre VII sur l'accentuation. Pour les chaînes sonores, le terme d'intonation désigne avant tout la mélodie, c'est-à-dire les variations que la voix trace en montant ou en descendant dans le cadre de positions limites qu'on appelle tessitures. Cette mélodie est accompagnée d'autres caractéristiques mesurables comme le débit ou le tempo (lent rapide), la durée (long bref), l'intensité (fort faible) et le rythme (structuré par la cadence des mesures à deux, trois ou plus de temps). Repérable surtout quand le Luxembourgeois parle le français ou l'allemand, l'''accene1 luxembourgeois" s'explique par des habitudes articulatoires et des traits intonatoires. Les habitudes articulatoires "Les lèvres ne déploient que peu d'activité [...], l'ouverture labiale prend [...] une fonne moyenne et allongée, la langue se retire et s'élargit et s'aplatit davantage, l'action des muscles est moins énergique et elle manque de souplesse, les vibrations des cordes vocales sont plus faibles et moins continues, la poussée de l'air vient frapper le plus souvent le palais ou le voile et elle ne s'avance guère jusqu'aux alvéoles [...]". (V. Rausch: La prononciation du français dans nos écoles, 1914)
Ces habitudes articulatoires, jointes à la tendance luxembourgeoise qui fait avancer l'accent dans le champ initial, expliquent certains traits sonores, notamment: 21
Pour éviter la confusion entre l'accent oral (qui relève de la prononciation) et le signe écrit signalant la modification d'une voyelle (accent aigü, grave, circonflexe, tréma), j'appellerai ce dernier "signe diacritique". 51
1. la fréquence des diphtongaisons: "ue" [ua], "ie" [la], "éi" [el], "eu"/ "oi"l"au" [aI], "ou" [au], "au" [au] / [e:u], "ai" / "ei" [al], "ai" [e:l] ... 2. les vocalisations, par exemple du [r] postvocalique comme dans Bonjour [bô'3u:e], Béier ['bele]; du [1] devant [j] Familijen, Italien... 3. les assimilations - du [d] dans les groupes [nd], [md], [Id] (comparer: lannen, Héinn, friem, mëll avec l'allemand fmden, Roode, fremd, mild; trouver, mains, étranger, doux);
- du [n] dans différents groupes notamment [ns]: Séissel ~ Sense, faucille) ou en fmale de mot (cf. règle dite de l'Eifel ou de la chute du "n" mobile, pages 93-94); - des occlusives [g], [d], [b] en position intervocalique: Reen, Won, ronnen Dësch, Bommen Regen, Wagen, runden Tisch, Bomben; pluie, voiture, table ronde, bombes 4. les adoucissements que subissent les consonnes sourdes quand, dans un mot composé ou dans le flux de l'énoncé, elles sont suivies d'une voyelle. Ces sonorisations des occlusives et fricatives, surtout de [P] ~ [b], [t]~ [d], [f]~ [v], [s]~ [z], [x]~ [j]/[J], sont très frappantes entre deux voyelles d'un mot (où l'orthographe en tient compte) et deux unités lexicales (et dans ce cas l'orthographe néglige la lénification). Comparer: Knupp (bosse), Leit (gens), léif (cher), béis (méchant), héich (haut), avec knubbelen (gronder), [mat de] Leiden, léiwen, béisen, héijen ainsi que ee Knupp[b]auto (une auto tamponneuse), eng léif[v] Iddi (une idée plaisante), eng béis[z] Iddi (une pensée méchante), geet[d] en nët mat (est-ce qu'il ne nous accompagne pas?), Héich[j]uewen (un fourneau).
Mais attention: à la jonction grammaticale d'un radical et d'un morphème, la séquence consonne sourde + consonne sonore est exclue. On a donc: 't knuppt (mais: 't knubbelt), 52
hien hieft (et non pas *hiewt), du schreift (et non pas: *schreiws), du buets (et non pas *bueds), hie liest [st], mais liesen (avec [z)). Langue frontalière de l'aire linguistique franco-roman, le luxembourgeois a un phrasé moins "haché", plus "doux", plus "lié" que celui de l'allemand standard. Mais il semble aussi moins "nivelé" que celui du français nonnalisé. Cette impression est due au fait qu'en luxembourgeois, le coup de glotte ['] à l'attaque vocalique est moins fréquent qu'en allemand standard. Par contre, les liaisons y sont plus fréquentes, sans que pour autant il s'agisse des mêmes liaisons qu'en français, qui, lui, n'adoucit guère les consonnes devant voyelle. Ainsi en est-il si on compare c'est[t]-à-dire et les[s] enfants prononcés par un Français et c'est[d]-à-dire et les[z]enfants dits par un luxembourgophone. De même, si on compare: Hatt[d] ass[z] eréischt[ d] ëm ()eelej[ v] Auer ()ukomm (elle n'est arrivée qu'à onze heures) avec l'énoncé correspondant de l'allemand standard: Sie 1st erst um elf Uhr angekommen, ou encore le GN: Das ist ein Prachtexemplar (c'est un exemplaire magnifique), dit par un luxembourgophone [da:z_izd _a:In °prajd_Eg_zEm(O)pla:e] et le même GN dans la bouche d'un gennanophone: [das 1st aIn °praxt tksEm(O)pla:e]. Des traits intonatoires Ces traits s'ajoutent aux habitudes articulatoires du luxembourgophone. Il s'agit avant tout d'une variation plus importante dans la tessiture (écart entre le bas et le haut dans la montée ou descente accentuelle) et de différences dans la réalisation des modelés. Par modelé intonatoire (Intonatiounsmuster), on entend une suite mélodique constituée d'un modèle accentuel (accent 53
montant ou descendant) suivi d'un modèle postaccentuel (la voix reste dans la tessiture haute ~ ou redescend 2, reste dans la tessiture basse 3, ou avec plus ou moins de "degrés" remonte dans la tessiture plus ou moins haute 4). On peut donc schématiser quatre modelés intonatoires fondamentaux: Modèle accentuel
+ modèle postaccentuel montant haut
----------,
montant --------,
-----,
,
montant
modelé intonatoire 1 - - - - - - ------
am ! Lie - - - - -, bas
:2
----
am
-,;
\----------
----
descendant
bas
----------------------
, ,--------
wen \ -------
~i;e- --
-- ---, 3
----I L _ _ _ _ _ _________
descendant
wen
descendant
(re)montant
-- - -
/
~
L
am ! Lie -
wen ,- - - - - - --------
.4}
-;~ - -! Lie - 1ej-:~~
,
/{.
C'est dans l'écart de la tessiture que le luxembourgeois diffère le plus de l'allemand et du français. En lux., la tessiture est en moyenne moins étendue qu'en allemand, sans atteindre pourtant le "nivellement" du français normalisé. En second lieu, dans le modèle accentuel même, la montée ou descente se produit en français franchement avant la syllabe accentuée alors que l'allemand et le lux. invitent à changer l'orientation (montée, descente) avant, pendant et même après la syllabe accentuée. Ainsi, on peut comparer: Tu as bientôt fi
~
Bist du bald ~ig
? Lorraine: Tu n'as pas bientôtO
~
ni ?
Bist du bald ~ / e~ fig ?
? ou: 54
Bass de bal VOfiiet1deg ?
Bass de ballofii I e~ deg ?
Bass de bal ~ofii \ ~/r--deg?
Dans le dernier exemple luxembourgeois, le modelé final semble remonter à un palier intermédiaire entre la tessiture haute et basse, ce qui est rare dans les modèles intonatoires du français normalisé, mais fréquent dans les réalisations contextuelles de l'allemand. On peut évidemment approfondir le fonctionnement des modelés intonatoires en distinguant modelé final et modelé intérieur (Schlussmodell et Innemodell). La différence entre les deux est surtout d'ordre fonctionnel. Le modelé intérieur structure l'information transmise et souligne des procédures de communication (p. ex. "laisse-moi continuer, je n'ai pas fini", "regroupe ensemble", "sépare", etc.), alors que le modelé fmal fournit en plus des indications sur l'attitude de communication. Dans celle-ci, le Gesamtmodus (modus global) peut renvoyer à une déclaration, interrogation, injonction, voire exclamation, qui sont mises à leur tour au service de diverses intentions et de différents actes de parole (Sproochhandlung, par ex.: salutation, demande, question rhétorique, affirmation, dénégation, etc.). Ainsi le mode d'expression générale de la déclaration (cf. modelé 2) peut traduire suivant le contexte un acte d'affirmation (à l'écrit, on aura un "."), d'étonnement ("!") ou une question biaisée ("?"): An +du bass wierklech °heemgaang (. / ? / !)(Et +toi, tu es vraiment ren°tré . / ? / !) Voici, dans une interview, les divers modelés dans un phrasé radiophonique très rapide; il s'agit d'une question posée par le reporter sous forme d'une déclaration: Och d' I °Angscht \ vrun enger Ver- I <jrie- \ mung vun eiser (1°) Sprooch (I) wier an I °deem \ Sënn 10net \ be- I °rech- \ tel egt?
55
0510~ ~..~"'-
AU..EMAGNE
en FRANCE
56
VII. L'ACCENTUATION Tous les accents réalisés dans un modelé intonatoire le sont à peu près avec les mêmes moyens physiques: hauteur mélodique, intensité, rythme, place dans la séquence mélodique. Il n'y a donc pas lieu de distinguer un accent tonique opposable à d'autres types d'accents. En revanche, il n'en va pas de même quand on s'interroge sur leur fonction et leur justification. De ce point de vue, on distingue -
les accents réalisés en fonction de la situation de parole:
l'accent contrastif et l'accent d'énoncé dit aussi de phrase - les accents prévus dans le systèmede la langue et qui ne
sont pas nécessairement réalisés: l'accent neutre du groupe syntaxique et l'accent lexical dit du mot. Les deux premiers accents informent plutôt sur les dimensions sémantiques (information et communication), alors que les deux autres fournissent d'abord des indications sur des délimitations syntaxiques. L'accent d'énoncé (Ausso) Noté par 11011devant la syllabe accentuée, l'accent d'énoncé porte au moins sur l'accent du groupe syntaxique qui le constitue. Comme nous reviendrons aux pages 59-60 sur le problème de l'accent neutre des groupes syntaxiques, on peut se contenter ici de quelques exemples commentés. Ex.: Wéini ass hien Il °ukomm? (quand est-il arrivé?): GV en fonction d'énoncé interrogatif. L'accent d'énoncé est sur le 1er membre qui détermine le lexème base verbale, ici la particule verbale urn]. - Hien ass scho Il gëschter °Owend ukomm (Il est déjà arrivé hier °soir): GV en fonction d'énoncé déclaratif. L'accent d'énoncé est sur le GADV qui est le 1er membre qui détermine le lexème base verbale ukomm. L'accent syntaxique du GADV
57
est sur son dernier membre à droite: gëschter °Owend. Cet accent est aussi l'accent du GV de tout l'énoncé. - Hien ass scho gëschter Owend Il mam °Auto ukomm (Il est déjà arrivé hier soir en voi°ture): GV en fonction d'énoncé déclaratif. L'accent d'énoncé neutre est sur le GPREP mam °Auto qui est le 1er membre qui détermine le lexème base verbale ukomm. L'accent syntaxique du GPREP étant sur son membre (sauf si celui-ci est un pronom), c'est °Auto, l'accent du GN membre du GPREP qui devient aussi l'accent du GV qui fournit la structure syntaxique de l'énoncé.
-
Dat war jo nawell
nach eng Kéier Il ganz °séier gaang
(Cela
s'est, ma foi, passé une nouvelle fois très °vite). Dans le GV qui est en fonction d'énoncé déclaratif, l'accent d'énoncé neutre est sur le lexème base du GADJ ganz °séier, étant donné qu'il est le 1er membre déterminant la base verbale gaang. L'accent constrastif
L'accent d'énoncé (et donc l'accent neutre du groupe syntaxique qui constitue l'énoncé) doit être différencié de l'accent contrastü, noté "+" devant la syllabe concernée. Celui-ci peut tomber en principe sur n'importe quelle syllabe de la chaîne, alors que l'accent d'énoncé ne peut porter que sur un accent de groupe syntaxique. Du point de vue fonctionnel, l'accent contrastif met le segment sélectionné en contraste avec d'autres segments implicite(s) ou explicite(s). Voici les mêmes exemples avec une accentuation modifiée: +Wéini ass hien °ukomm?! par exemple dans une reprise étonnée de la question après une réponse-surprise. +Quand estil arrivé?! Il est arrivé +quand?! Hien ass scho II+gëschter Owend °ukomm ou: +Gëschter Owend ass hie schon °ukomm. C'est +hier soir [et non un +autre soir auquel on s'oppose par contraste] qu'il est venu. Hien ass scho +gëschter Owend mam Auto °ukomm ou Hien ass scho gëschter +Owend mam Auto °ukomm. C'est +hier soir [et non un +autre soir auquel on s'oppose par contraste] 58
qu'il est venu en voiture, ou: C'est hier +soir [et non à un +autre moment de lajoumée auquel on s'oppose par contraste] qu'il est venu en voiture. +Dat war jo nawell +nach eng Kéier +ganz séier gaang. Ce+la [et non autre chose] s'est passé en+core une fois +très vite).
L'accent constrastif dépend des intentions de celui qui parle, mais aussi, bien sÛT,du sens contextuel de ce qu'on veut exprimer. Cela explique la présence d'accents contrastifs sémantiques (souvent soulignés par le rythme) comme dans: d'Lëtzebuergescht ass eng dy+namesch Sprooch (keng +doudeg) (Le luxembourgeois est une langue dyna+mique, pas une langue +morte). Et ass eng +lieweg Sprooch, déi ganz krea°tiv ass (C'est une langue vi+vante, qui est très créaOtive). +Kleng Kanner, +kleng Suergen, +grouss Kanner, +grouss Suergen (Pe+tits enfants, pe+tits soucis, +grands enfants, +grands soucis). L'accent neutre du groupe syntaxique
[]
Cet accent ne peut tomber que sur un accent de mot Gamais sur une syllabe inaccentuable qui, en revanche, peut recevoir un accent contrastif). Ex.: D '0 Lëtzebuergescht
(la langue luxembourgeoise)
est un GN qui
a l'accent de groupe sur l'accent du lexème-base. Mais D'Lëtzebuer+gescht. an net d'Lëtzebuer+gesch, on a accents contrastifs. N'étant pas des accents de (OLëtzebuergesch a l'accent de mot sur la 1ère syllabe), peuvent pas être accents neutres de groupes nominaux.
~
dans: deux mots ils ne
La position de cet accent de groupe neutre (c'est-à-dire non contrastif) dépend de la nature du groupe syntaxique. Les groupes syntaxiques de type verbal (GV, GINF, GPART, GCONJ) ont l'accent sur le premier déterminant du lexème verbal ou, à défaut de déterminant, sur la base même. 59
Les groupes syntaxiques de type non verbal (GN, GPREP, GADV, GADJ) ont l'accent du groupe sur le dernier membre à droite; cet accent a donc aussi une fonction démarcative. En structure régressive, l'accent est sur le premier déterminant de la base dans les groupes de type verbal: weil mir gëscht Il an en neit °Haus gaang sinn; well hien ze spéit II °heemkomm ass; fir vi/l zefréi Il °heemzegoen; 197°8 gebuer (sinn); bis et himll °duergaang ass (parce que hier, nous avons déménagé dans une nouvelle maison; parce qu'il est rentré trop tard chez lui; pour rentrer beaucoup trop tôt; (être) né en 1978; jusqu'à ce qu'il en ait assez). À défaut de déterminant, l'accent de groupe tombe sur le lexème verbal lui-même: weil mir Il °gaang sinn; weil hie Il °komm ass; fir ze °goen; bis hie //Ogaang ass (parce que nous sommes partis; parce qu'il est venu; pour s'en aller; jusqu'à ce qu'il s'en aille). Dans les groupes de type non verbal, l'accent est sur le dernier membre de droite ou, à défaut de membre, sur la base même: - GN: mâi °Grousspapp; mâi Frënd vu (0)Wëntrengen op der °Musel (mon grand-père; mon ami de Wintrange sur Moselle); - GPREP: op °eemol; mat den neie °Miwwelen; an dat neit Haus op der °Grenz (d'un coup; avec les nouveaux meubles; dans la nouvelle maison à la frontière); - GADV: gëschter °Owend; lénks niewenodrunn; riechts am °Tirang ( hier soir; à gauche attenant; à droite dans le tiroir); - GADJ: vi/l ze vil! °déck; héich wéi e °Kiischtebam;jalous op seng °Fra (beaucoup trop gros; haut comme un marronier; jaloux de sa femme).
L'accent lexical du mot à plusieurs syllabes L'accent lexical est un accent potentiel fixe, en principe prévu par le code. Mais sa réalisation dépend aussi du contexte de l'énonciation, car un accent de mot n'est réalisé que s'il est accent de groupe ou accent contrastif. 60
Pour décrire l'accent d'un mot plurisyllabique, il est commode de distinguer un champ accentuel initial de trois syllabes et un champ accentuel rmal de trois syllabes. En principe: I> Les mots qui relèvent de l'aire germanique ou allemande ont l'accent lexical sur une des trois premières syllabes 1\
2
I
3 I
I
I.
(champ accentuel initial) l. 'Blech (tôle), 'flécken (réparer), 'lieweg (vivant), 'Zillebëicker (briquetier) 2. Er'ënnerung (souvenir), ge'walteg (énorme), Ver'antwortung responsabilité) 3. ënner'schreiwen (signer), Iwwer'dreiwungsprinzip (principe d'exagération)), verge'wal-tegen (violer)
I>Les mots qui sont transférés d'une aire non germanique, notamment d'une aire romano française, ont l'accent lexical sur une des trois dernières syllabes 3
I................................................... (champ
accentuel
21
11
I
final)
l. Eli'keft (étiquette), Philoso 'phie (philosophie), Revolu'tioun (révolution), Impo'tenz (impuissance) 2. Ar'throsen (arthroses), Mecha'nissem (mécanisme), Pho'netik (phonétique) 3. Ba'silika (basilique), 'Omnibus (omnibus), 'Paprika (poivron), 'Pottschampen (pots de chambre)
ITJ En luxembourgeois, l'accent de mot suit les tendances de l'accentuation allemande. L'accent est sur la 1ère syllabe, sauf quand cette 1ère syllabe est constituée d'un préfixe inséparable inaccentué ou d'une syllabe constituant d'un tel 61
suffixe. Dans ce dernier cas, l'accent est sur la 2ème voire la 3ème syllabe du champ accentuel initial. Ex.: 'goen, 'stoen; ver'goen, ver'stoen; iwwer'goen, ënner'stoen; aller, être debout; passer (temps), compendre; ignorer, oser
Les préfixes inséparables inaccentués sont des préfixes verbaux que l'on trouve aussi dans des dérivations nominales et adjectivales: be-, ent-/ em[pJ-, er-, ge-, ver-, zero Ex.: be'molen, ent'stoen, em[p)'fiinken, er'sehéissen, ge'falen, ver'loossen, zer'riiissen (peindre, naître, recevoir, fusiller, plaire, quitter, déchirer) Be'rzifJ, Ent'laasehtung, Em[p)'fanksbuffet, er'biirmleeh, ge'fiilleg, ver'fault, zer'sehlo (profession, allègement, buffet de réception, misérable, serviable, pourri, tabassé)
Tantôt accentués et séparables, tantôt inaccentués et inséparables sont les particules verbales: duereh-, ënner-, ëm, iwwer-, voll-, widder-, et pour les adjectifs/adverbes: on-. Mir hunn se net °duerehgelooss. Hatt ass duerehodriwwen. Nous ne les avons pas laissé passer. Elle est turbulente.
Da kann d'Welt °ënnergoen. Ënnerobrieeh meeh net! Alors le monde peut sombrer. Ne m'interromps pas! Mir hunn °ëmgebaut. Déi Plaz ass ganz ëmobaut. Nous avons fait des transformations dans notre maison. Cette place est cernée de constructions. Cf. iwwer'liewen (survivre), mais: 'iwwerlafen (passer à l'ennemi); vol/'streeken (exécuter) mais: 'volltanken (faire le plein); widder'huelen (répéter), mais: 'widderlafen (aller dans le mur); oner'héiert (inoui), mais 'onerhéiert (non exaucé).
Les autres particules verbales simples (a-, an-, aus-, biiido-, hier-, hi(n)- of-, op-, vir, weeh-, zou ) sont accentuées et séparables, les particules composées et les GPREP figés
62
étant accentués sur le 2ème élément (e'ran-, eraus-, e 'roI-, e'rop; der'biii-, er'vir; vi'raus-, zu'gronn-, ze'summen-). Ex.: 'ausgoen, mais: e'rausgoen (sortir); 'virliesen (lire à haute voix), mais: vir'aussoen (prédire) comme particule verbale alors que l'on a am °Viraus (GPREP: par avance); 'zréckkommen (revenir), mais: ze'summekommen (se réunir).
Dans les mots dérivés et/ou déclinés, les suffixes de type germanique, qu'ils soient lexicaux comme -bar, -chen, -ech, eg, -en, -er, -ercher, -esch, haft, -heet, -in (Léierin, institutrice), -keet, -lech, -leng, -los, -nes, -sam, -schaft, -tem, etc. ou grammaticaux comme -e, -em, -en, -er, -es, ne portent pas l'accent de mot, alors que d'autres suffixes lexicaux au contraire l'attirent (cf. pages 63-64).
[II Les transferts
ou emprunts de langues non germaniques gardent en principe l'accent du lexème d'origine. Mais ils peuvent aussi être, pour ce qui est de l'accent, plus ou moins intégrés au système allemand du champ accentue! initial. Ex.: Transferts de langues romanes: Chi'anti, 'Fiat, lnten'dant, Kom'pendium, 'Musée, 'Rhythm us ('Rittem), Pasta sÔ'uta, 'Psyche, Perga'ment [E], Tapi'oka, Tutti 'Frutti ... Transferts d'autres langues: 'Badmington, Bi'kini, 'Floppy, 'Kasko, 'Minidisk
Beaucoup d'emprunts ont des sufflxes ou des finales lexicales qui attirent l'accent de mot (avec ou sans déplacement de la coupure syllabique; par exemple dans Biicke'rei, boulangerie, le suffixe morphologique est -'ei, la syllabe prononcée - 'rei). Voici une liste de finales pour la plupart romanes, voire françaises (champ accentue! final):
- 'al [a:l]
loy'al,
10 'kal, libe 'raI, Ka 'nal
loyal, local, libéral, canal 63
- 'ei [aI]
Backe 'rei, Drécke
'rei, Par 'tei,
Saue 'rei, Tier 'kei
- 'éier(
en)/-i(e)r(ung)/
'éiert [eIgr]/[eleran] [ÜrU 1)]/[ e let ]/[ elart]
- 'éier
[eIar]1 [eœ]
- 'enz
- 'ie [i:] - 'eur
[Sr] 1 [ER]
- 'ismus/-'isseml 'ist/- 'istesch
- i'téit
[iteIt]
- 'ment
[mmt]
- ment
[ma]
- '(t)air(e) [tE:RltE:e] I-'ère I-'iir
boulangerie, imprimerie, parti, cochonn~rie, Turquie invi 'téieren, Re 'gierung inviter, gouvernement miww 'Iéiert, protoko'lléiert; meublé, verbalisé spa'dséieren, liqui'déiert se promener, liquidé Offi'zéier, mais non [ie]/[jER]: Vege 'tarier, Prole 'tarier végétarien, prolétaire Exis 'tenz, Konse 'quenz existence, conséquence Biolo 'gie, Librai 'rie Cou 'leur, Inge 'nieur, mais: 'Facteur, 'Dokter (docteur), Entre 'prenner / Entre 'preneur Rea 'lismus/ Rea 'lissem, Opti 'mist, opti 'mistesch, Ar'tist, ar'tistesch Legali 'téit, légalité; Lokali 'téit, localité: le [e:] de -ité est diphthongué en [el] Evene 'ment, Loge 'ment, Lotisse 'ment, Parla 'ment, mais
l'accent se déplace vers l'avanr2: Lo 'tissement, 'Parlement, Gou 'vernement, Ren'seignement Loea 'taire, Pro prie 'tiir, Sekre'tiir Mini 'stère, Mi 'sère, 'Misar
22
alors qu'au pluriel avec [mmte] l'accent tombe dernière syllabe: Lotisse 'menter, Renseigne'menter
64
sur l'avant-
-'teur/-ter [[ter] / [te] Distribu 'teur, Com 'puter (ordinateur) Inten 'tioun, Loca 'tioun, Na 'tioun, - 'tioun/-tio 'nal
[tsjgUn]
-'tiv [ti:f] /-tiv [tif] -'ur [U:R]
natio 'nal. Cf. aussi Illu 'sioun, Re/i 'gioun / Re '/ioun aftrak'tiv, primi 'tiv, konserva 'tiv, lukra 'tiv ... parfois non accentué et bref: 'positiv, 'negativ, 'Acijektiv, 'Infinitiv, 'Nominativ Kandida 'tur, Na 'tur, Dre 'ssur, Garni 'tur
[TI Les mots transférés du français (ou d'une autre langue où prévaut le champ accentuel final) peuvent garder l'accent sur la dernière syllabe prononcée. Mais souvent le luxembourgeois déplace l'accent vers l'avant, dans le champ accentuel initial (tendance à l'accentuation initiale; Neigung zur Anfangsbetonung). On parle dans ce cas d'une intégration accentue lIe plus ou moins marquée de l'élément emprunté. Elle est accompagnée souvent d'autres signes d'intégration sur le plan phonétique, rythmique, voire syllabique23. On les rencontre aussi en allemand standard. 23 Ex. d'intégration phonétique: la réalisation contextuelle du suffixe français -age qui va de chômage Uo'ma3] à ['Ioma:D, de langage [lo'ga:3] à ['lOga:f]; la vocalisation de "-our" [u:] dans Bonjour [u:e]; la transformation de [4] en [ur]: huit, aujourOd'hui, °Produit. Le changement de rythme explique sans doute aussi une partie des glissements d'accent du champ accentue! final français au champ accentuel initial du luxembourgeois; p. ex.: DfOJeunesse spillt géint d,oUnion, ma den °Terrain ass °naass. D,oSpiller jléie mam °Avion. Si sëtzen am °Café vis-à-ovis. (Le club Jeunesse joue contre le club Union, mais le terrain est trempé. Les joueurs prennent l'avion. Ils sont au café en face.) Des chutes de syllabes inaccentuées ne sont pas rares: intre'ssant, Fa'mill, Eti'kett,Ta'bell, tout comme la vocalisation de syllabes comme -ble en -bel (double, 65
L'accent reste sur la dernière syllabe prononcée: Delilca 'tess(e), Ga 'rage, mu 'sioun, in 'tim, Le 'gend[jEnt], legen 'dar, Mo 'dell, ordi 'nar, Re 'gie, Regi 'ment[e], Regi 'sseur, Re'klamm, Tra'fik (trafic), Trom'péit, Zal'dot (soldat), Za'lot (salade) ... L'accent du lexème d'origine remonte d'une syllabe: 'Omlette, 'Poschette, 'Toilette; 'Ficelle, 'Marcelle, 'Bordell; Ar'rêté, Ré'sumé, 'Hotel... et surtout dans les mots - avec le suffixe inaccentué -er (souvent -eur en français et -or ou -eur/-or en allemand): 'Coiffe(u)r, 'Dokter, 'Liqueur/'Likor, ProJesser, Entre'prenner, Com'puter; cf. aussi: ln'firmière, Rez-de-ochaussée, 'Choufleur, Trait °d'union, 'Restaurant [a], 'Pyjama, 'Client/'Clienten [a].
avec le suffixe inaccentué -ik/-ek (l'accent est sur l'avantdernière syllabe): 'Klinik, 'Musek, 'Technik, Gra'mmatek, 'Buttek (boutique), Rhe'torik ..., - ainsi que le suffixe déjà mentionné en -ement [ma] (accent sur la troisième syllabe avant la fin): Gou'vernement, affran'chissement), alors que le formatif -'ment [mEnt] est, lui, accentué (Sakra'ment sacrement, Ze'ment ciment, Abonne'menter au pluriel). Beaucoup d'emprunts faits à d'autres langues peuvent être considérés en luxembourgeois, du point de vue de l'accentuation, comme intégrés: 'Auto, 'Camembert, 'Foto, 'Gadget [e], 'Kaffi (café boisson), 'Kassett, 'Kino, 'Klima (climat), 'Limonad, 'Orgie, 'Tëlefon, 'Typus (type), 'Vitesse, d'OVirginie, 'Zentrum (centre). -
[TI Difficiles à manier sont les mots d'une même famille qui n'ont pas d'accentuation fixe sur le radical lexical. Ainsi quand on raccroche à un mot souvent transféré un suffixe allemand ou luxembourgeois non-accentué comme -e, -em, en, -er, -esch, etc., l'accent lexical passe sur la syllabe qui duebe/), -bre en -ber (timbre, Timber), -dl/ -dr / -pl / -pr / -tr endei Godler,jodelen), -der (salamandre, Salamander), -pei (temple, Tempe/), -per (propre, propper), -ter (litre, Liter). Cf.: -isme -?i/ëssem: mécanisme, Mecha'nissem; catéchisme, Kat(e) 'chëssem. 66
précède ce suffixe. On retrouve cette régularité aussi dans des dérivations de noms propres ou de noms de pays. Ex.: d'Biolo'gie ~ bio'logesch; d'Che'mie (Sche'mi, 'Schimmi) ~ 'chemesch (chimique); d'DemokraOtie ~ een Demo°krat, demo'kratesch; d,oMusek ~ musi'kalesch; Ren'seignement~ Renseigne'menter; Engage'ment[mo] ~ Engage'menter [mmte]; 'Afrika ~ afri'kanesch, Afri'kaner; A'merika ~ Ameri'kaner, ameri'kanesch, anerikani'séieren; 'Asien ~ Asi'at, asi'atesch; Bra'silien ~ brasi'lianesch, Brasi'lianer; Eu'ropa ~ euro'paesch, Euro'paer; Ita'lien ~ Ital'iener, ital'ienesch; 'Kanada ~ ka'nadesch, Ka'nadier; 'Luther ~ Luthe'raner; 'Portugal ~ Portu'gis, Portu'giesech. Cf. aussi ënner'schreiwen (signer), d'Ënneroschreiwen (l'acte de signer) ~ 'Ënnerschrëjt (signature); ënner'scheeden (distinguer) ~ den °Ënnerscheed (la distinction); mëssJalen (déplaire) ~ 'mëssverstan (mal compris), 'Mëssgestalt (monstre); widder'spriechen -7 °Widdersproch (contredire, contradiction).
[!] Les mots composés
(= plusieurs lexèmes écrits ensemble) ont dans l'immense majorité des cas, en première analyse, une structure binaire, dont la 2ème unité fournit la classe de l'ensemble. Ainsi 'Appelbam (pommier) fonctionne comme base de GN (nom), 'longekrank (malade des poumons) comme base de GADJ (adjectif), 'virgëschter (avant-hier) comme base de GADV, 'aschreiwen et ver'zeien comme bases verbales. Quant à la 1ère unité, qu'elle soit simple ou complexe, dérivée ou composée24, avec ou sans joncture25, 24
Traditionnellement, on appelle composé un mot dont les constituants fonctionnent dans la langue d'aujourd'hui de façon autonome: ee °Waiglas = Wain + Glas (verre à vin). En revanche, est appelé dérivé un mot complexe constitué d'un radical simple ou complexe et d'affixe(s), c'est-à-dire de préfixes, infixes et/ou suffixes lexicaux ou grammaticaux qui, comme tels, ne fonctionnent pas/plus de façon autonome dans la langue: ee Ver'briechen (crime: préfixe lexical ver- + radical brech- + suffixe 67
elle peut relever de différentes classes (nom, adjectif, verbe, adverbe...), mais ce qui la caractérise dans le mot composé, c'est qu'en principe, elle n'est flus modifiable du point de vue morphologique et syntaxiqué . Ainsi défini sur le plan formel, le mot composé peut présenter du point de vue du sens une multitude de structures intemes27, parmi lesquels on ne retient (à côté des composés entièrement lexicalisés et opaques28) que trois grands types: - le composé déterminatif,qui a l'accent sur le déterminant;
on appelle ainsi le 1er terme de la structure binaire qui précise le sens du 2ème et qui permet ainsi d'y sélectionner un sous-ensemble. Comme ce 1er terme est l'élément important, tout le mot composé a l'accent de ce 1er terme. Bases verbales avec particules séparables + leurs éventuelles dérivations: 'ausstellen, 'Ausstellung (exposer, exposition), 'feststellen, 'Feststellung (constater, constatation). Bases adjectivales avec déterminant de nature différente: p. ex. 'aiskal (glacial), 'steeraich (riche comme Crésus), 'liewesmidd
grammatical -en) ; UniversiOtéitsprofesser (professeur d'université: lexème + infixe -s + lexème). Difficile à classer sont des dérivés sur base complexe tels Bréifdréier facteur, Glasschneider coupevert, Mënsche.frësser anthropophage, Stoppenzéier tire-bouchon. 25 Dans Direk'tiounscomité (comité de direcOtion), l'infixe -s- est une joncture qui relie les deux parties dans le composé; en aIl., on parle de Fugenzeichen. Ce n'est pas forcément une ancienne marque de cas: Direktioun n'a jamais eu de génitif singulier en -s. 26 Sauf dans de très rares exemples, le 1er terme d'un composé ne peut être ni gradué, ni déterminé par un membre: grouss- dans le composé 'Groussgaass (grand-rue) n'a pas la même liberté de fonctionnement que l'adjectif épithète grouss dans le GN an der grousser Gaass (dans la grande rue/ruelle). 27Ex.: 'Schnéiballschluecht est du type (a + b) + c, 'Autosnummerschëld du type a + (b + c), 'Fussball(')weltmeeschterschaft du type (a + b) + (c + d), 'Duebelbett-Couch du type (a + b) + c... 28P. ex.: 'Déckkapp (tête de lard/de cochon), 'Geizhals (avare)... 68
(las de vivre) ont comme déterminant un nom. Bases nominales avec un lexème simple comme déterminant: 'Autoslokatioun (location de voiture), 'Sprangprëssessioun (procession dansante); 'Virstad (banlieue). Bases nominales avec un déterminant complexe: 'Chrëschtdags(')cadeau (cadeau de Noël), 'Handball(')weltmeesterschaft (championnat du monde de Handball), 'Aaarbechtsbe(')schafungs(')moosnahmen (mesures de création d'emplois), Tout'terrains-Won (véhicule tout-terrain)...
- le composé cumulatif paraphrasable soit par heeschen / sinn (s'appeler/être), soit par an (et). Il a d'ordinaire l'accent sur le 2ème terme: Nord'westen, batter'séiss (aigre-doux), daj'stomm (sourd-muet), rout-wiiiss-'blo (rouge-blanc-bleu). Cet accent est essentiellement démarcatif, comme dans la structure d'identification écrite en plusieurs mots du type Madame MiOnistesch (Madame la ministre), Monni OFrancis (oncle Francis), Prince-ConOsort, hin an chier (de çi, de là). Mais de même que l'accent démarcatif dans le GN ee Pneu Good- °Year peut se transformer en accent déterminatif dans le composé: ee Good-oYear-Pneu, on trouve aussi des composés cumulatifs avec accent sur le premier terme: ee °Radioswecker (radio-réveil), ee °Strechpunkt (point-virgule).
les lexicalisations de syntagmes, groupes syntaxiques ou parties de groupes syntaxiques, qui gardent leur accent syntaxique d'origine. Ex.: -
Lexicalisations de GPREP avec pronom figé: do'run (da'ran), do'vun (davon), do'fir (pour cela), wou'riwwer (wo'rüber). Si l'on accentue le ponom initial, on obtient, comme dans les éléments correspondants de l'allemand standard, un effet contrastif: +dofir, +dovun, +dorun, +wourop, +mengetwegen +dengetwegen, +sengetwegen (pour moi, pour toi, pour lui). Lexicalisations de divers complexes:
69
- GPRÉP: iwwer'haapt (surtout), ze'fridden (satisfait) comme les groupes polylexicauxfir d'éischt (d'abord), op d'mannst (au moins); - Particules verbales: e'raus-, e'ran-, vir'aus-, do'hin- (her-/ hinaus, her-/hinein, voraus, dahin); - GADV figés: heians'do, niewen'drun, niewe'biii, souwie'sou (de çi, de là / de temps en temps, à côté, ci-joint, de toutes façons); GADJ figés: (e)sou'bal, (e)sou'guer, (e)sou'gliiich (dès que, même, tout de suite); -
GN figés: Aller'hellejen, Allerséilen, een Eemol'eent,
d'Jorodausend, d'Jorohonnert, an de Jorozéngten, Kar'freidég, Ouschter'méindeg, Piiischt'dënschteg, ee Rendez- ~ous (Toussaint, Jour des morts, une table de multiplication, le millénaire, le siècle, dans les années dix, Vendredi saint, lundi de Pâques, mardi de Pentecôte, un rendez-vous).
70
VIn: PROBLÈMES D'ORTHOGRAPHE Depuis la ~arution des premiers textes imprimés en luxembourgeois 9, l'orthographe n'a cessé de poser problème. Bien des propositions ont été faites; aucune jusqu'ici n'a donné entière satisfaction. Celle qui est actuellement en vigueur est l'orthographe dite de la Commission du dictionnaire LWB, rendue officielle par un arrêté ministériel du 10/10/1975 et modifiée par l'annexe du règlement grand-ducal du 30/07/1999. Dans l'attente du texte définitif du Conseil permanent de la langue luxembourgeoise3o, j'expose ici l'essentiel de ce système d'orthographe. Mais sur un certain nombre de points, on ne peut faire, pour l'instant, que des recommandations. Principes d'orthographe L'écrit est destiné à être lu; il n'a pas pour fonction première de normaliser la prononciation de la langue. L'orthographe, elle aussi, n'est pas là d'abord pour dire comment il faut prononcer, mais comment il faut écrire ce qui est prononcé. Plus précisément, l'écriture alphabétique ne transcrit jamais exactement la prononciation de l'unité phonétique réalisée en contexte. Elle applique seulement une correspondance conventionnelle graphèmes/phonèmes, qu'il 29
Fait divers dans le Luxemburger Wochenblatt (1824) et A.
Meyer: E Schrek op de Lezeburger parnasse luxembourgeois). 30
Parnassus (1829: Un pas sur le
En attendant, on a sur internet le correcteur d'orthographe
CORTINA avec ses listes de mots susceptibles d'être modifiées; cf. www.crpgl.lu/cortina/. On y trouve de même une Introduction à l'orthographe luxembourgeoise de 150 p. que j'ai rédigée avec J. Lulling en luxembourgeois et en français en vue de coordonner les textes législatifs de 1975 et 1999 (cf. www.cpll.lu).
71
ne faut pas confondre avec la correspondance lettres/unités phonétiques3l. Appliquer la correspondance graphèmes/ phonèmes, c'est respecter le principe phonographique. Ce principe va de pair, en luxembourgeois, avec un autre moins rigoureux qu'on peut appeler le principe visuel. L'orthographe du LWB a été mise en place pour écrire ce que R. Bruch appelait encore un patois ou un dialecte, (qui, comme chacun sait, ne sont pas considérés comme langues autonomes). Elle "tient largement compte des habitudes d'écriture et de lecture contractées par le Luxembourgeois moyen: la graphie des mots du patois est calquée sur celle des parallèles français ou allemands connus" (Bruch, 1955, 10). L'orthographe du LWB essaie donc autant que possible de rendre consciente, voire de visualiser l'unité allemande ou française que le lecteur (dans la société multilingue du Grand-Duché) est censé connaître et qu'il est capable de lire. Ces deux principes complémentaires entrent souvent en conflit, surtout quand il s'agit d'écrire les très nombreux transferts d'autres langues (les emprunts, mots étrangers) et d'apprécier leurs divers degrés d'intégration. De plus, la situation se complique du fait qu'à ces deux principes de base 31
Il faut distinguer nettement l'unité phonétique prononcée (qui a souvent beaucoup de variantes non distinctives de sens; cf. une liste de ces unités notées entre crochets [ ] aux pages 44-47) et le phonème, noté entre I I et qui a, dans une paire lexicale minimale une fonction distinctive). De même, il faut différencier le graphème (noté entre < » qui est dans l'écriture le correspondant du phonème, et la lettre (notée entre" "). Ainsi dans: Bou (arc), Kou (vache), Rou (repos), Ibl Ik/ Irl sont des phonèmes, mais la façon plus ou moins roulée ou grasseyée de réaliser le Irl de Rou est une variante phonétique non distinctive. Si la plupart des graphèmes sont transcrits à l'écrit par une lettre (lm! p. ex. est rendu par "m"), il en est qui ne sont rendus à l'écrit que par un groupe de lettres: p. ex. Ifl par "sch" (Schan, honte) ou "ch" (Chef). 72
s'en ajoutent d'autres: celui de la constance orthographique de certains affixes (préfixes, suffixes), voire de certaines initiales ou finales32, celui de la constance orthographique du radical33, le principe étymologique34, la prise en compte de la fonction distinctive qui exige une orthographe différente pour désambigüiser visuellement des mots souvent homophones35, enfm la prise en compte de certaines confusions à éviter dans la perspective de la lecture36. Une hiérarchisation plus rigoureuse de ces principes permettrait de reformuler de façon plus satisfaisante certaines distinctions faites dans les textes législatifs actuels. On pourrait ainsi apporter aussi plus de clarté dans un domaine qui devient très flou, dès lors qu'on oppose les mots "luxembourgeois" aux mots "étrangers" (allemands, français, anglais, italiens) et que l'on privilégie, arbitrairement, l'image graphique allemande dans le cas où un mot, employé en luxembourgeois, est aussi en usage dans d'autres langues, y compris dans l'allemand standard d'aujourd'hue7.
32 Cf. les suffixes non-accentués -heet, -keet, -in, -ek et p. ex. les préfixes non-accentués pre-, be-, ver, ge- zer-, etc. 33 Cf. le consonantisme des verbes, fourni par l'infmitif: falen ~ faIt (tomber), maisfalen ~ faalt (plier), bleiwen ~ bleift, bliwwen (rester). L'orthographe luxembourgeoise fait beaucoup moins intervenir ce Stammprinzip que celle de l'allemand standard. 34 Cf. le maintien des "ph" et "th" dans les mots de type hellénique ("h", signe d'aspiration). 35 Ex.: Gaass (ruelle) et Gas (gaz), Charge et Chargé (de cours), Dier (porte) et dir (à toi), op (sur) et ob (si), Spur (trace) et spueren (épargner), etc. 36
Ex.: il vaut mieux renoncer au "e" muet de Propriétaire quand
on passe au féminin et donc écrire Proprietiirin, car *Proprietwein se lirait avec un [aIn]. De plus, Proprietiirin a l'avantage d'être familier, car le suffixe -win se rencontre en allemand: Sekretarin. 37
Cf. le problème posé par les préfixes dé-Ide, ré-Ire-, pré-Ipra-I
pre- (President) ou celui des lettres "muettes" du français (p. 157).
73
Dans ce chapitre, l'orthographe est vue dans l'optique chaîne orale -7 chaîne écrite, donc de l'oral à l'écrit. Aux pages 44-47, on trouve la liste des unités phonétiques les plus fréquentes du luxembourgeois, telles qu'on peut les dégager de la chaîne sonore par segmentation horizontale et par substitution (remplacement) verticale. Il ne s'agit pas que de phonèmes, d'où la notation entre crochets [ ]. Seront traitées dans l'ordre les voyelles, diphtongues et consonnes38. Les voyelles lai, loi, lui, Iii
IT] Pour
transcrire les phonèmes lai, loi, lui, Iii ("e" sera traité plus loin), deux règles de quantité suffisent.
38
La démarche adoptée peut être détaillée davantage. Elle peut
intégrer toute une phonétique: les définitions des unités phonétiques, la description des traits articulatoires que l'appareil phonatoire met en œuvre au cours de leur prononciation, la systématisation de ces traits, etc. Ici je ne retiens que l'essentiel, sans oublier que l'orthographe ne concerne pas que ceux qui savent déjà le luxembourgeois (l'enseignement de l'orthographe est une activité récente au Grand-Duché). Pour qui veut acquérir la langue nationale, il est non moins indispensable d'adopter l'optique de l'enseignement aux non luxembourgophones, donc la perspective du luxembourgeois langue étrangère. Celle-ci impose des évidences. Aux étrangers, on ne peut guère enseigner que la langue courante commune (alors que le luxembourgophone, lui, s'attend surtout à ce qu'on tienne compte de la variété dialectale). D'autre part, les étrangers ont besoin de formulations plus précises. Une règle comme: "Den gëtt urn Enn vurn Wuert net geschriwwen, wann en net ausgeschwat gëtt (Eifeler Regel)" [J. Braun, 2002, p. 16: On n'écrit pas le en fmale de mot, quand il n'est pas prononcé (règle de l'Eifel)] suffit au luxembourgophone qui "sait la langue"; elle est tout à fait inadéquate dans l'optique de l'enseignement du luxembourgeois langue étrangère. 74
a) Si les voyelles la!, loi, lu!, Iii sont prononcées longues dans une syllabe accentuée, on les écrit deux fois devant deux ou plusieurs consonnes écrites, même si ces consonnes représentent des morphèmes flexionnels et une fois quand elles ne sont suivies que d'une consonne écrite ou en {"maleabsolue de mot. Ex.: [dat] Aalt (ce qui est vieux), Aarbecht (travail), aarm (pauvre), Saachen (choses), Sprooch (langue), moolt (dessine), Kuuscht (croûte de pain), Luucht (lampe), Biischt (brosse), Kiischt (cerise) ... MAIS: Arem (bras), al (vieux), bal (bientôt), Kap (casquette), Kaz (chat), blosen (souffler), Nol (clou, ongle), tuten (claxonner), Biz (bouilloire), Fiz (cidre), Büro (bureau), 'Kino (cinéma), si (long) si (bref) komm (ils sont venus), du (tu), 'Guru...
b) Si la!, loi, lu!, Iii sont prononcées brèves dans une syllabe accentuée, on ne les écrit qu'une fois devant deux consonnes écrites, redoublées ou non. Ex.: datt (que), ail (tout), Bali (balle), raschten (se reposer), Sproch (formule), geholl (pris), duschen (doucher), null (nul), futti (foutu/cassé), bitzen (coudre), midd (fatigué), spillen Gouer)
Attention!
On se méfiera des habitudes de l'orthographe allemande qui marque aussi la brièveté d'une voyelle par deux ou plusieurs consonnes subséquentes (ait, vieux; Ratte, rat; rasch, rapide)39, alors qu'une voyelle seule, écrite une fois, suivie d'une consonne (Rat, conseil) ou en fmale absolue (Opa, grand-père), y est longue. Cf. "a" bref en aIl. standard, -
39
Mais attention aux séquences "0" + "n" en all.llux., et "0" + "nn"
en fr. funktionéieren, fonctionner; perfektionéieren, perfectionner; et à -ell en aIl. / lux. contre -el en fr.: aktuell, actuel; universell, universel; traditionell, traditionnel; operationell, opérationnel. Cf. aussi -it en all./lux contre -itt en fr.: literaresch, littéraire.
75
mais "a" long en luxembourgeois: eine Katze, chat, mais eng Kaz; ein Sack/Packet, sac/paquet, mais ee Sak / Pak. Le luxembourgeois connaît aussi l'alternance longue/brève différenciée par le nombre de consonnes subséquentes dans des éléments d'une même famille de mots p. ex.: Saz, Satz (phrases); Plaz, Platzchen (place, petite place); baken (cuire au four), Backer (boulanger); Bak Goues), Backelcher (petites joues); Sak, Sack, Sackelcher (sac, sacs, sachets). - Le luxembourgeois redouble couramment la voyelle pour
en indiquer la longueur devant plusieurs consonnes, alors que le procédé est rare en allemand standard devant une consonne. Cf.: leer (eidel, vide), Fischerboot (Fëscherbot, bateau de pécheur), Saat (Som, semence), Staat (Stat, état) et du raachs (tu fumes), /iichts (tu éclaires), tuuts (tu klaxonnes), keefs (tu achètes), kroops (tu crochètes). - En allemand, le [i:] long est écrit régulièrement . En
luxembourgeois, sauf devant (Nier, Regierung, Schmier; rein, gouvernement, tartine) et en finale dans des mots d'emprunt (Geographie, Epicerie), ri:] s'écrit conformément à la règle générale devant une consonne et devant plusieurs: Griicheland (la Grèce), Gesiicht (visage), mais: siwen (sept), nimools Gamais). note régulièrement la diphtongue [la]: De Kierchbierg lait net um Mier (le Kirchberg n'est pas au bord de mer). - Le principe de la constance orthographique du radical (Stammprinzip) est très important en allemand standard; il l'est beaucoup moins en luxembourgeois. Ainsi la voyelle est longue ou brève, suivant qu'elle est simple ou redoublée et suivant le nombre de consonnes qui la suivent. Mais en luxembourgeois, la consonne du morphème flexionnel de la déclinaison et conjugaison est prise en compte pour le marquage de la quantité de la voyelle; on écrit al (vieux), arem (pauvre), kal (froid), et au neutre singulier: aalt, aarmt, kaalt (all.: alt, arm, kalt); on a ech molen -? hie moolt (et en all.: malen/malt, peindre), ech la/en -? hie leeft (courir), ech 76
falen ~ hie faalt (plier), mais hie fait (tomber). De même, on a schreiwen (écrire) ~ hie schreift, bieden (prier)~ hie biet, scharen (biner) ~ hie schaert et bien d'autres modifications de radicaux. - Les lettres "0", "ü" et "y" (prononcée Iii ou Iy/) sont en luxembourgeois une marque d'emprunt: blod (idiot), Püree (purée), Egypten (Egypte), Symbol. On ne les redouble guère même pour signaler leur longueur devant plusieurs consonnes: 'namlech, seri'ost, 'üblech (à savoir, sérieux, courant). On se méfiera en général des voyelles homographes qui ne se prononcent pas de la même façon dans les mots de langues différentes; cf. "u" en luxemboureois (Tut, Bus sachet, bus) et "u" en français prononcé Iy/: Jus, Bellevue. - En luxembourgeois, selon R. Bruch, la lettre "h" n'a jamais la fonction de marquer la longueur d'une voyelle comme c'est le cas en allemand standard (Vieh, Véi; Kuh, Kou; Draht, Drot; Kohle, Kuel; sehen, gesinn; bétail, vache, fil de fer, charbon, voir). Mais la généralisation de cette règle pose problème. P. ex. comment différencier le pronom denen (au datif pluriel) du verbe de(h)nenl*deenen étendre I allonger? Est-on prêt à accepter visuellement Bün? Fon? Fürerschèiin? Küler? Onmacht? Il vaut mieux reformuler la règle comme suit: des mots, que l'on trouve aussi en allemand standard et qui présentent en syllabe accentuée une voyelle longue suivie à l'écrit d'un Dehnungs-"h" ("h" d'allongement), s'écrivent comme en allemand. Ex.: Fohn (sèche-cheveux) Bühn (scène), Führerschain (permis de conduire), Ohnmacht (impuissance), Schlagsahn (crème Chantilly), Wiihrung (unité monétaire), Wahlen (élections). Toutefois une orthographe intégrée sans "h" est possible quand la voyelle est un [e:] long et plus rarement un [a:] ou un [s:]. Ex.: dehnen, Dehnung, Kehlkapp-operéiert, Sehn, ahnlech, mais: Fehler / Feeler; Ahnung / Anung; Walkampf; Fahegkeet / Faegkeet; wahrend / warend
77
m
Font exception aux deux règles de quantité, fonnulées aux pages 73-74, trois séries d'éléments: a) Des mots monosyllabiques fréquents: ils ont un , , , bref qui n'est suivi à l'écrit que d'une seule consonne. il s'agit
- du pronom him (all. ibm) - des préfixes: an- (all. ein-), on- (all. un-), op- (all. auf-)
- de prépositions, pronoms adverbiaux et conjonctions tels que: am (all. im), an (all. in/und), as (all. aIs / wie, vieilli), bis (all. bis), dran (all. drin[nen]), drop (al. daraut), drun (all. daran), [eJran (all. herein), hin (all. hin), mam (all. mit dem), mat (all. mit), ob (all. ob; fro si), op (all. auf / offen), um (all. urn et auf dem), un (all. an), vum (all. vom), vun (all. von), 40 zum (all. zum ) . b) Des suffixes et syllabes fmales ont toujours à l'écrit , que la syllabe soit longue ou brève, accentuée ou non: -al, -as, -if, -ik, -il, -'in (de BenOsin / BenOzin essence), -in (eng °Léierin = institutrice), -ip, -is, -it, og, -om, -or, -os, -um, -tur, -us, -tut. On peut parler dans ce cas du principe de la constance orthographique des finales, où la brièveté de la voyelle n'est pas marquée par un double consonantisme qui suit, ni la longueur éventuelle par la voyelle redoublée. Ex.: Kanal (canal), banal (banal), alias, Tarif, Manif, debil, senil, Ventil (valve, soupape), Krifik (critique), 'Musik/ek (musique), Poli'fik (politique), Vita'min (vitamine), Manda'rine, 'Schülerin (élève) [mais pas -inn dans le radical 40
A ces éléments, il faut ajouter des monosyllabiques avec "e" (cf. page 64). Certains y joignent aussi quelques adverbes connecteurs comme dun (dann, alors: J.Braun, 2002, page 5), schon(ns) (schon, déjà: R. Bruch, 1955, page 20); mais rien ne justifie cette extension aux adverbes. 78
accentué de Minn (mine), Schinn (rail), gesinn (voir), ginn (donner), Ma'schinn (machine)], Prinzip (principe), Basis (base), Bandit, Satellit, Globus (globe), 'Eegentum (propriété). Le principe de la constance orthographique des fmales, reconnu pour -in et -ik/ek par R. Bruch (1955, p. 21, 3°), ne vaut évidemment plus dès lors que s'ajoute un élément flexionnel, p. ex. au pluriel des noms, où beaucoup de ces suffDœs ou fmales redoublent la consonne intervocalique quand la voyelle est brève: 'Frëndin, 'Frëndinnen (amie, amies), 'Héierek, 'Héierecken (hareng, harengs), Ma'niffen (manifestations), Ven'tiller (valves), 'Basissen (bases), Be 'griefnesser (enterrements), Ban 'ditten (bandits), 'Globussen (globes), mais: Prin 'zipien, Kritik -7 'Kritiken (critique, critiques). Cependant les limites de l'application du principe restent floues, surtout dans le cas des suffixes adjectivaux non accentués au neutre singulier: -bar, -los, -sam, -il et -iv (qui peut aussi être accentué: na'iv). Faut-il écrire: een attrak+tivt Meedchen (constance orthographique) ou een attrak+tiivt Meedchen? (suffixe accentué avec [i:])? Le respect de la constance orthographique des suffixes simplifierait ici la question et respecterait l'habitude de lecture que trouble la modification: 'wonnerbar 7 'wonnerbaart!
c) Quand une voyelle brève accentuée est suivie des consonnes écrites "x", "g" (prononcé [j] Spigel, Spiegel, miroir, ou [V] Kugel, Kugel, boule), "j" (grujeleg, gruselig, cruel) ou "s" (prononcé [z]: Kisel, Kiesel, gravier), celles-ci ne se redoublent pas. Ex.: 'Luxus (luxe), 'Musel (Mosel, Moselle), 'Wisen (pré). "g" peut être redoublé à l'intervocalique avec la prononciation Ig/ (Waggon, fro wagon) et "s" à l'intervocalique et en finale absolue avec la prononciation Is/: masseg (massif), Joss (Joseph), Wiss (pré). Souvent, ces deux "s" correspondent au "B" ou au "s" redoublé, voir au groupe "chs" du mot allemand correspondant: Fouss, Féiss (FuB, FüBe; pied, pieds), Mass (Masse et Messe; masse et messe), Wuess (Wachs, cire). Attention à cette transcription de Isl par deux "s" ("B" n'est pas 79
employé dans l'orthographe luxembourgeoise, surtout quand la voyelle qui précède est longue et que cette longueur est marquée à l'écrit par le redoublement de la voyelle. Gaass (Gasse, ruelle), Taass (Tasse, tasse), Waasser (Wasser, eau), Fiisschen (Füchslein, renardeau), Strooss (StraBe, rue), Mooss (MaB, mesure), luussen (schielen, loucher), Schweess (SchweiB, sueur); Preiss (PreuBe / Deutscher, Allemand)...
d) Conformément au principe visuel (rester proche du modèle écrit de la langue d'origine), beaucoup de mots, pour la plupart transférés de l'allemand standard, ont une voyelle longue, infléchie ou non, qui est suivie à l'écrit de deux consonnes écrites ou plus, sans que pour autant elle soit doublée. C'est le cas notamment pour "a", "0" et "ü" suivi de deux consonnes ou plus. Ex.: 'damlech (stupide), 'qualt (torture), 'zamt (dompte), 'nachsten (prochain), 'namlech (à savoir, mais nammlech : identique), 'üblech (courant), ge'übt (exercé/entraîné), ge'prüft (examiné), ee seriost Framënsch (une femme sérieuse), ver'lobt (fiancé); cf. aussi, si on applique le principe de la constance des suffixes (ici semi-longs) certains adjectifs au neutre singulier: -bart, -lost, -samt, -ilt, -ivt: ee wonnerbart Buch (un livre magnifique).
Les réalisations
de "e", "é", "ë", "ee"
La lettre "e" redoublée ou non, avec ou sans accent aigu ou tréma, transcrit entre autre A) des phonèmes ou unités phonétiques [e) [e:] ["a:ebeçt] [re:n] Aarbecht, Reen travail, pluie [E] [E:] [hEll [hElt] [JtE:e] hell, Star [a]
clair, étoile
['leIvan] [ga'meIs] léiwen, Geméis cher, légumes
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B) des éléments phonétiques - facultatifs en syllabe non-accentuée et qui peuvent donc
ne pas être écrits: p. ex. [a] dans e'leng (seul), e'lo (maintenant), int(e)re'ssant (intéressant), Timb(e)ren, gou(e)reg (maigre) - écrits, mais non prononcés, appelés "e" muets: Madame - du type [a], constituants partiels d'une diphtongue ou
d'un groupe vocalique occasionnel; cet "e" est appelé Rëtschvokal (voyelle de glissement / de transition) dans le règlement grand-ducal de 1999. Ex.: duerch, par; lesel, âne; iiert, votre. A) Les unités phonétiques
[e:], [e], [E:], [E], [a]
[]
Le [e:] long est transcrit <ee> en syllabe accentuée, quel que soit le nombre de consonnes qui suivent les deux "e" à l'écrit (souvent, le <ee> marque un changement de timbre par rapport au mot allemand ou français). Ex.: A'llee (allée), Bees (baiser), Deeg Gours), Deech (pâte), 'deemools (autrefois), 'Fleegepersonal (personnel soignant), Ge'bees (confiture), 'Leefer (coureur), 'Meedercher (filles), 'Seefepolfer (lessive en poudre), 'Scheedung (divorce), Wee (chemin), 'Kleeschen (Saint Nicolas), 'Zeechnung (dessin), zwee-eeeg (bivitellin), ainsi que les suffixes non-accentués heet(en), -keet(en): 'Dommheeten (bêtises), 'Dankbarkeet (reconnaissance), Ge'leeënheeten (occasions), 'Klengegkeet (bagatelle), 'Neiegkeet, 'Neiegkeeten (nouveautés).
Toutefois en vertu du principe visuel, tout une longue série de mots qui existent aussi dans d'autres langues et notamment dans l'allemand standard, le [e:] est prononcé long et, malgré tout, transcrit par un seul "e", parfois même intégré à un groupe syllabique comme dans le suffixe: -et [et] de Alpha'bet, De'kret, kon'kret, ou dans d'autres groupes non-
81
accentués comme -ée le:] ou -ier[je]: 'Lycée, 'Pompjee / 'Pompier, 'Premier. 'Bouneweg (Bonnevoie), 'eben (justement), 'edel (noble), 'Fegfeier (purgatoire), Gen (gène), 'Kegel (quille), 'Meter (mètre), 'Pegelstand (niveau des eaux), 'Regel (règle), 'Segel (voile), 'Segen (bénédiction), 'Spesen (frais professionnels), 'Thema (thème), Ven (veine), 'weder (ni), 'wegen (à cause de), 'wesentlech (essentile), 'Zeder. En réalité, on constate qu'il s'agit d'une intervocalique où "e" est en syllabe accentuée devant un "g" prononcé [j]: 'Pegel, 'Regel, 'Segel, 'Segen, be'wegen, ou devant une autre consonne unique "b","d","t", "m","n", voire devant un groupe : 'eben, 'edel, °Edi, ent'weder, 'Meter, 'Meteo, 'Media, 'Mega, Para'meter, 'Thema; a'llegro, 'Februar, 'Lepra, 'Zebra.
II]
Le le] bref et mi-fermé est transcrit en syllabe accentuée uniquement devant [ç], et <x> [ks], <de> [k], [1')]. [l')k](devant <sch>, on a , , . [El] est écrit : Ais (glace), biii (près de), friii (libre). [el] (ou [aID est écrit : béien (plier), Déier (animal), féieren (conduire), fréi (tôt), géi (pentu), léien (mentir). En anglais, on a (Aids), (Tramway), (Laser, Safe) [au] est écrit : Auer (montre), Bauer (paysan), Daum (pouce), haut (aujourd'hui). En anglais , . [EU] est écrit : Bauch (ventre), dobaussen (dehors), Fauscht (poing), Kraut (bonne ou mauvaise herbe). [au] (ou [::>u])est écrit : blouss (seulement), Bouf (garçon), Brout (pain),frou (content), wouer (vrai); suffixe: tioun: Natioun. En anglais: Homepage, (Show). [la] est écrit : bieden (prier), Bierger (citoyen), Briet (planche), Fieder (plume), Giewel (façade), Hiem (chemise). Il en est de même dans des mots transférés de l'aIl. standard quand ([i:] long) est suivi de "r" (Regierung, Schwieregkeet, Nier: rein) ou d'un groupe de consonnes commençant par "r", même si cet "r" n'est plus prononcé en lux.; ex.: Bierger (Bürger; citoyen), Fierschter (Forster; garde forestier), Hierscht (Herbst; automne), iergendeen (irgendein, quelconque), Kierch (Kirche; église), Wiert (Wirt; serveur); Wierder (Worter; mots). Mais dans un certain nombre d'éléments lexicaux, le [i:] long devant un simple "r" se transcrit comme en aIl. par un simple "i": fir (pour), vir(particule vor-: 'virschreiwen: prescrire), dir (mais Dier = porte), mir (mais Mier = mer), hir (possessif: ihre, mais: hier = her), Bir (Bime: ampoule, poire), mais Bier = Beere: baie, 89
Bar : ours, Bahre : bière-cercueil), Gehir (Gehirn: cerveau), Geschir (Geschirr: vaisselle), Stir (Stirn: front). Mais dès lors que l'on a un groupe , <ss>, , , <x>, la terminaisons est assimilée et, à l'écrit, on n'en tient pas compte: du lies (tu lis; liesen), du léiss (tu laisses; loossen), du duz (tu tutoies; duzen), du sëtz (tu es assis; sëtzen), du boxlmix (tu boxes/mélanges; boxen, mixen). On trouve aussi parfois facultativement le même phénomène avec des verbes dont le radical se termine par -scht: du biisch[tjs I faasch[tjs I rasch[tjs tu brosses I jeûnes I te reposes. (cf.: ech hatt I du ha[ttjs I du hass j'aurais I tu aurais).
[I] Quand
le radical verbal se termine à l'infinitif par une "dentale" It! ou Idl écrite "t, tt, d ou dd", la terminaison -t 113
s'assimile au It! final ou au It! du durcissement final; ex.: faerten craindre -7 hie/dir faert; liichten éclairer -7 't liicht; houschten tousser -7 dir houscht; kaschten coûter -7 dat kascht cela coûte; wetten parier -7 hie wett; leiden souffrir -7 dir leit; frieden toucher -7 hie friet; bludden saigner -7 hatt blutt; schëdden verser -7 hatt schëtt Wain eraus elle verse du vin; mais trieden poser le pied -7 hien/hatt trëtt. On n'a donc pas comme en allemand standard de problème d"'e" intercalaire devant les désinences -s et!ou -t: comparer "meiden, du meidest, er meidet" en aIl. avec meiden, du meits, hie/dir meit en lux. (éviter, tu évites, il évite, vous évitez); "atmest, atmet" (repirer) avec otems, otemt; "zeichnest, zeichnet" (dessiner) avec zeechens, zeechent. [2] Il ne faut pas confondre les changements dus aux seules règles orthographiques (les redoublements de voyelles ou/et de consonnes marquant la longueur ou la brièveté) avec les modifications de la voyelle et de la qualité consonantique du radical des verbes irréguliers. Ainsi afen (faire le badaud), baken (cuire), erkalen (prendre froid), schalen (retentir) s'écrivent avec un ou deux "a" selon que le la:1long est suivi d'une ou de deux consonnes: hien aaft, si baakt, mir hunn eis erkaalt (nous avons pris froid), Dat huet geschaalt (Cela a retenti). De même, molen fait à l'écrit du mools, hie moolt (peindre) et schlofen, dir schlooft (dormir). Mais le 1er est, dans notre classement, régulier et le 2ème irrégulier (schléifs/schléift). Ceci dit, la longueur de la voyelle et sa modification éventuelle restent des points importants de la conjugaison (cf.: falen tomber avec /a:/ et hie fait avec /t./). Les formes de l'indicatif présent Les exemples fournis sont des verbes réguliers. Les séries de verbes irréguliers, les verbes de modalité et les auxiliaires ne représentent qu'une soixantaine de verbes 114
simples. Pour éviter les répétitions, on indique aussi la forme du participe II (parfait: cf. chapitre XI, pages 135 ss.). 1. Les verbes réguliers. Ils ne prennent pas de marques particulières du temps ou du mode. Les terminaisons du type I se raccrochent au radical de l'infinitif. begéin-en rencontrer deef-en baptiser raum-en ranger
ech/mir/si begéinen ech/mir/si deefen ech/mir/si raumen
du begéins dir/Dir begéint du deefs dir/dir deeft du raums dir/dir raumt
hie begéint hien deeft hie raumt
participe II begéint gedeeft geraumt
Particularités: dréchnen, dréchens, dréchent, gedréchent sécher; probéieren, probéiers, probéiert, pro'béiert essayer (page 113,3); bieden, biets, biet, gebiet prier; liewen, liefs, lieft, gelieft vivre (page 113,4); flemmsen, flemms, flemmst, geflemmst paresser; houschten, houschftJs, houscht, gehouscht (page 113,6); waarden, waarts, waart, gewaart attendre (page 113,6); verkolen, verkools, verkoolt, verkoolt faire tourner la tète à qq'un.
2. Les verbes auxiliaires et verbes de modalité Dans les formes verbales composées, on a - les auxiliaires hunn (avoir) ou sinn (être) pour les formes du parfait (accompli, perspective du bilan); - ginn (devenir, entrée dans l'être), sinn (être) et kréien (obtenir, entrée dans l'avoir) pour les divers passifs;
- ginn/géif/gif,
goen/géing/géng/ging
aller, doen/déit/ditt
faire, pour le conditionnel (Konjunktiv, subj. II) analytique: ech/mir/si ech/mir/si ech/mir/si condit. ech/mir/si
hunn, du hues, hien/hatt huet, dir/Dir hutt sinn, du bass, hien/hatt ass, dir/Dir sidd ginn, du gëss, hien/hatt gëtt, dir/Dir gëtt/gitt géif géifs géif géift kréien, du kriss, hien/hatt kritt, dir kritt 115
goen ech/mir/si ginn, du gees, hien/hatt geet, dir/Dir gitt condit. géing/ging géings/gings géing/ging géingt/gingt doen ech/mir/si dinn, du dees, hien/hatt deet, dir/Dir dot condit. déit/ditt déits/ditts déit/ditt déit/ditt
J'appelle verbes de modalité 7 verbes qui ont à l'ind. prés. actuelle 2è typede marques:-6, -s, -6, -e[nj, -t, -e[nj, mais qui n'y changent pas tous de radical. Ils expriment une modalité ou modalisation (un degré de probabilité) portant sur un procès exprimé par un GINF. La modalité appliquée voire prêtée au sujet est un "pouvoir" (non spécifique: kënnen; référé au point de vue d'un tiers: diierfen), un "devoir" (non spécifique: missen / (net) brauchen; référé au point de vue d'un tiers: sol/en), un "vouloir": wël/en, un "savoir": wëssen ou un simple "pronostic" wiiert(en/2:
-
kënnen (pouvoir): ech kann, du kanns, hien/hatt kann, mir/si kënnen, dir/Dir kënnt
-
dierfenldiierfenlduerfen
(un "pouvoir
/ il se peut que"
référé au point de vue d'un tiers): ech diierf/dierf/duerf, du diierfs/dierfs/duerfs, hien/hatt diierf/dierf/duerf, mir/si diierfenldierfenlduerfen, dir/Dir diierft/dierft/duerft - mussenlmissen (un "devoir" non spécifique): ech muss, du
muss, hien/hatt muss, mir/si mussen, dir/Dir musst
- sollen (un "devoir" référé à un tiers): ech soli, du soils, hien/ hatt soli, mir/si sollen, dir/Dir sollt
- (net/kaum) brauchen (ne pas/ne guère avoir besoin de): ech brauch, du brauchs, hien/hatt brauch, mir/si brauchen, dir/Dir braucht
- wëllen (une "volonté" en général): ech wëll, du wëlls, hie 52On a tort de voir dans wiiert(en) un auxiliaire du futur (comme en allemand standard: werden + infinitif). Wiiert- en lux. est un verbe de modalisation: il exprime un pronostic, une incertitude, eng Ongewëssheet qui ne vaut pas seulement pour un événement futur; Déi wderten elo dach net scho fort sinn! J'espère qu'ils ne sont pas déjà partis, porte sur un fait éventuellement accompli). 116
wëllr3, mir/si wëllen, dir/Dir wëllt
- wëssen
(un "savoir"):
ech weess, du weess, hien/hatt
weess,
mir/si wëssen, dir/Dir wësst wiiert(en) (un "pronostic"): ech wiiert, du wiierts, hien/hatt
-
wiiert, mir/si wiierten, dir/Dir wiiert.
3. Les verbes irréguliers. Beaucoup de ces verbes ont des variantes à l'infinitif54. Ils changent la voyelle du radical à la 2ème et 3ème pers. du sing. et parfois aussi à la 2ème pers. du pluriel. Les combinaisons sont très nombreuses. A) Séries en "a": - "a" bref ~ "ë" bref: bannen, bënns, bënnt, gebonnen (lier); fannen, fënns, fënnt, font (trouver); gewannen, gewënns, gewënnt, gewonnen (gagner); klammen, klëmms, klëmmt, geklommen (grimper); schwammen, schwëmms, schwëmmt, geschwommen (nager); spannen, spënns, spënnt, gesponnen (filer, ourdir); verschwannen, verschwënns, verschwënnt, verschwonnen (disparaître); - "a" bref ~ "é" bref sangen, séngs, séngt, gesongen (chanter); sprangen, spréngs, spréngt, gesprongen (sauter); - "a" long ~ "ee" long: haen, hees, heet, geha(e)n (frapper, taper); kafen, kees, keeft, kaaft/kaf(acheter); lafen, leefs, leeft, gelaf(courir); 53Noter ce "t" à la 3ème pers. comme terminaison en lux. commun; mais le long de la frontière orientale, on entend également hie wëll (avec 0). C'est le lieu de se rappeler la relative non-standardisation du lux. dans l'aire dialectale. Le long de la Moselle, on trouve d'ailleurs aussi à la 2ème pers. sing. l'extension de la terminaisons à celle -st de l'aIl. standard: du bass y devient dou bascht, du kënns/gees fréquemment dou kënntscht/geescht. 54 Il ne faut pas oublier cet aspect dialectal et relativement nonstandardisé du lux. Chanter se dit à l'infinitif dans toute une partie de l'aire linguistique séngen et non pas sangen. Il est clair que dans ce cas, ce verbe ne peut pas être compté parmi ceux qui modifient leur voyelle radicale à l'ind. prés. 117
- "a" long ~ "a" bref: falen (tomber), faIs, fait, gefal! (en) et halen (tenir), haIs, haIt, gehal(en) On peut considérer comme hors-série: ra/en (rassembler, ramasser), riifs/riift (reefs/reeft), geraaft; sparen (barrer), spaers/spaert (orthographe!), gespaart; maachen/maen/man (faire), méchs/mécht ou mëchs/mëcht, gemaacht/gemaach/gemat; sau/en (boire: animaux), saifs/saift ou sëffs/sëfft, gesoff; kraichen (ramper), kréchs/krécht, kraucht, gekroch. B) Série en "éi" ~ "i" bref jléien, flitts, flitt, geflunn (voler), bedréien (tromper) léien, litts, Zitt,gelunn (mentir), [geléiwenj (wann ech gelift) zéien, zitts, zitt, gezunn (tirer) geschéien, --, geschitt, geschitt (se produire) kréien, kriss, kritt, kritt/krut (obtenir) bléien, blitts (bléis), blitt (bléit), gebléit. Notons le participe en -t des deux derniers verbes et le fait que les trois premiers ont aussi un indo prés. régulier dans certaines régions du Luxembourg où l'on ne réduit pas "éi" à "i" bref devant dentale et vélaire (cf. Léid pour Lidd chanson, Kréich pour Krich guerre, béitzen pour bitzen coudre). D'autres verbes en "éi" sont irréguliers (p. ex. voyelle modifiée au participe II), mais ont un indo prés. sans changement du radical: ex.:fléissen, gefloss (couler)... On peut considérer comme hors-série: leien ~ lais, liiit, geleeën (être couché/situé), tref/en ~ trë//s, trëf/t, getra//, ainsi que les verbes de modalité en "ë" kënnen, kann (pouvoir) et wëssen, weess (savoir). C) Séries en "ie" ou "i" à l'infinitif
- "ie"
~ "é" bref: briechen
(ou breechen),
bréchs, brécht,
gebrach (casser, briser); stiechen (ou steechen), stéchs, stécht, gestach (piquer); spriechen, spréchs, sprécht, gesprach (parler); 118
- "ie"~ "ë" bref: iessen, ëss, ësst, giess (manger); friessen, frëss, frësst, gefriess(en) (bouffer); vergiessen, vergëss, vergësst, vergiess (oublier); trieden, trëtts, trëtt, trëtt, getrueden (poser le pied); - "ie" ~ "i" bref: befielen, befills, befillt, befillt, befuel(en) (ordonner); emfielen, emfills, emfillt, emfuel(en) (recommander); stielen, stilts (ou stiels), stilt (ou stielt), gestuel(en) (cambrioler, voler); cf. aussi pour l'orthographe: verdierwen, verdierfs, verdierft, verduerwen (gâter). Peuvent être considérés comme hors-série: dinn (dunn, donken; cf. "0" doen); ginn, gëss, gëtt, gëtt/gitt (devenir); gesinn, gesiiis, gesiiit, gesitt/geséit, gesinn (voir); gebiren/gebiiren, gebiers, gebiert, gebuer(en) (naître), et le verbe de modalité missenlmussen, muss, musst (devoir). D) Séries en "0" et "ue" à l'infinitif - "0" ~ "éi": blosen, bléis, bléist, bloost, geblosen (souffler); broden, bréits, bréit, brot, gebroden (rôtir); droen, dréis, dréit, drot, gedro(e)n (porter); roden, réits, réit, rot, geroden (conseiller); geroden, geréits, geréit, gerot, geroden (tomber dans, réussir); loossen, léiss, léisst, loosst, gelooss (laisser); schloen, schléis, schléit, schlot, geschlo(e)n (battre); schlofen, schléifs, schléift, schlooft, geschlof (dormir); verroden, verréits, verréit, verrot, verroden (trahir). Hors-série: kommen, kënns, kënnt, kommt, komm (venir); stoussen, stéiss, stéisst, stousst, gestousst (pousser); - "0" ~ "ee": doen, dees, deet, dot, gedo(e)n (faire); stoen, stees, steet, Dir stitt, gestanen (être debout); go(e)n, ech/mir/si ginn, du gees, hie geet, Dir gitt, gaang (aller); froen, frees, freet, Dir frot, gefrot (demander); joen jees, jeet, Dir jot, gejot (chasser); soen, sees, seet, Dir sot, gesot(en). - "ue" ~ "H"/"ie": gruewen, griefs, grieft, Dir grueft, gegruewen (creuser, bêcher); wuessen, wiiss, wiist, Dir 119
wuesst, gewuess (croître); fueren, fiers, fiert, Dir fuert, gefuer(en) (aller, conduire). Hors-série: l'auxiliaire hunn (avoir), les verbess huelen, hëls, hëlt, Dir huelt, geholl (prendre) et ruf/en, riffs, rifJt, Dir rufft, geruff(appeler), les verbes lueden (charger: litts, litt ou luets, luet, Dir luet, gelueden), muelen (moudre: mills, millt, Dir muelt, gemuelen), bestueden (marier: bestUts, bestUt, Dir bestuet, bestuet) et bezuelen (payer: bezi[l]ls, bezi[l]lt, Dir bezuelt, bezuelt) qui ont aujourd'hui aussi un indo prés. régulier. I
Les formes synthétiques du prétérit et du subjonctif II I
Le luxembourgeois commun fait partie des langues qui, pour la grande majorité des verbes, n'ont plus de forme de prétérit. Appelée aussi imparfait/passé simple par rapport au passé composé du type hien huet gesong / hatt ass komm qui la remplace communément, la forme de l'indicatif prétérit quand elle existe ajoute au radical les marques du 2ème type: -0, -s, -0, -efnJ, -t, -efnJ. Comme le subjonctif II synthétique (appelé jadis subjonctif du prétérit; en aIl. Konjunktiv II) est formé sur le radical du prétérit de l'ind., on comprend qu'il n'existe lui aussi plus guère que pour une vingtaine de verbes relativement courants. La répartition diachronique en verbes faibles (désinence: -(-) et forts (modification de voyelle) n'étant plus d'un grand secours aujourd'hui, nous nous contentons d'énumérer quelques formes55 (à l'exception de celles de certains parlers locaux du nord de l'Oesling). infinitif auxiliaires: 55
La diphtongue "ou" est souvent remplacée localement par "u":
gouf ~ guf, koum ~ kum, loug/louch ~ luch, et "éi" par "i": géif ~ gif, kéim ~ kim, géing ~ ging, kéint ~ kinnt ... 120
kréien obtenir
krut, kru(ut)s, krut, kruten, krut, kruten
doen faire goen aller
doung, doungs goung/gung goungs/gungs
haft, hass, haft, hatten ... war/wier, waers/wiers, war/wier, waren/wieren, waert/wiert, waren/wieren géif/gif,géifs/giifs géif/gif, géifen/gifen, géift/giift... krit/kréig/kréich kriits/kréichs... kriten/kréigen kritlkréigtlkréicht déit, déi(t)s géing/ging géings/gings
konnt, konnts, konnt, konnten ... duerft, duerfts,
kéint/kinnt kéints/kinnts, kéinten/kinnten.. dierft, dierfts,
duerft,duerften musst, musst, musst, mussten sol/t, sol/ts, sol/t, sol/ten, sol/t, sol/ten néant
dierft, dierften misst, misst, misst, missten sol/t, sol/ts, sol/t, sol/ten, sol/t, sol/ten braicht,
dierfen (ge)musst/ mussen... sol/en
braichtso
braichen
hunn avoir sinn être
ginn devenir
modalités kënnen pOUV01r dierfen/
daerfen mussenl missen sollen
0.0
brauchen (nët) wëllen
wëssen wiiert(en)
hat, ha(at)s, hat, haten ... war/wor, waars/woors, war/wor, waren/woren, waart/woort, waren/woren gouf, goufs, gouf, goufen, gouft, goufen
wol/t, wol/ts, wol/t, wol/ten, wol/t 0..
00
braichen.. . wéilt, wéi/(t)s, wéilt, wéilten,
gehat
konnt/ kënnen
gewiescht
ginn
krift/krut
gedon gaang
. duerft/
brauchen/ (ge)braucht (ge)wol/t/wël/en
wéilt 000
wousst, wousst wéisst, wéisst néant néant
121
gewosst néant
D'autres verbes ont des formes synthétiques usuelles du prétérit et/ou du subjonctif II. Citons sans exhaustivité: blouf/bléifpour bleiwen (part. II: bliwwen rester) bruecht/briecht pour bréngen (part. II: bruecht, apporter) duecht/(diecht) pour denken (part. II: geduecht, penser) féil (subj. II) pourfalen (part. II: gefal!, tomber) fo(u)nglfé(i)ng pour fiinken (part. II: gefaangen, attraper) fréiss (subj.II) pour friessen (part. II: gefriess, bouffer) frot (prét.) pourfroen (part. II: gefrot, demander) geschéich (subj.II) pour geschéien (part. II: geschitt, arriver) gesouchlgeséich pour gesinn (part. II: gesinn, voir) ho(u)ng/hé(i)ng pour hiinken (gehaangen, être pendu) 't houschlhéisch pour heeschen (part II: geheescht, dit-on) koumlkéim pour kommen (part. II: komm, venir) léiss (subj. II) pour loossen (part. II: gelooss, laisser) loug/léig pour leien (part. II: geleeën, être couché/situé) méich (subj. II) pour maa(ch)en (part. II: gema(ach)t, faire) réif(subj. II) pour ruffen (part. II: geruff, appeler) schléif(subj. II) pour schlofen (part. II: geschlof, dormir) sot (prét.) pour soen (part. II: gesot, dire) souz/séiz pour sëtzen (part. II: gesiess, être assis) stéiss (subj. II) pour stoussen (part. II: gestouss, pousser). stouch/stéich pour stiechen (part. II: gestach, piquer) sto(u)ng/sté(i)ng pour stoen (part. II: gestan, être debout) vergéiss (subj. II) pour vergiessen (vergiess, oublier)
Les formes composées et surcomposés Le luxembourgeois n'a que 2 formes verbales simples, dont le prétérit qui est largement défectif. Il fait donc appel à plus de formes verbales composées que l'aIl. standardS et 56
L'allemand a, outre le prétérit et le subjonctif II, le subjonctif I, les formes en wird/werde/würde + infinitif. Le français a, outre l'imparfait et le passé simple, le futur (il fera), le subjonctif (il fasselfit) et conditionnel (ilferait). .. 122
le français. Par l'ind. prés., il marque que le contenu énoncé est situé dans la conscience d'actualité des participants de la communication; par le radical du prétérit, il marque que ce contenu est distanc(i)é de sa conscience d'actualité soit dans un monde d'antériorité (indicatif), soit dans un monde conditionnel et/ou hypothétique (subjonctif II). A défaut de forme prétéritale simple, ce sont les formes composées de l'accompli avec hat/war + participe II qui réfèrent au monde d'antériorité et les périphrases géiflging/déit ou verbe de modalité au subj. II prés. + (G)INF qui renvoient au monde hypothétique, simplement pensé, voire irréel. Ces mondes conditionnels peuvent être présentés selon toute une gamme de modalités, modalisations ou pronostics. En majorité, l'auxiliaire employé est ginn (géif) (cf. würde), mais aussi goen (ging) (cf. aller) et les verbes de modalité du pouvoir, devoir, vouloir. Ex.: stoen (intransitif) et Tuffen (transitif): Ind. prés: hie steet hie riffi de Pitt Il est debout Il appelle Pierre Prétérit: hie stung/stoung (hien huet de Pitt gerufJ) Il était/fut debout (Il a appelé/appela Pierre) Passé compo57:hien huet gestan hien huet de Pitt geruff Il a été/était debout Il a appelé Pierre Plus-q-parfait: hien hat gestan hien hat de Pitt geruff Il avait été debout Il avait appelé Pierre Subj. ITprés.: hie stéing (Cond prés)
hie géif/ging stoen
hie géif/ging/kéint/ sollt/wéilt ...de Pitt ruffen
57On appelle formes de l'accompli: le passé composé ind., le plusque parfait ind., le subjonctif IT passé (passé conditionnel). Mais les formes d'accompli peuvent aussi être surcomposées: hie sot, si hatt sech dat schonns e puer Mol iwwerluecht gehat (il dit, qu'elle s'était déjà posée plusieurs fois la question); hatt ass scho komm gewiescht (elle était déjà venue une fois); hatt war schon eng Kéier bestued gewiescht (elle avait été déjà mariée une première fois). 123
Il serait debout
Il appellerait/allait/pourrait Idevrait/voulait appeler P. Subj. II passé: hien hatt gestan hien hatt de Pitt geruff (Cond passé) Il aurait été debout Il aurait appelé Pierre.
Le choix de l'auxilaire hunn ou sinn aux formes de l'accompli se fait selon des critères syntaxico-sémantiques. !Bunni fonctionne avec les: - verbes transitifs, même si le membre objet au CI n'est pas exprimé: Hien huet eis ee Rot ginn? Il nous a donné un conseil. Hutt Dir scho giess? Avez-vous déjà mangé? - verbes de modalité: Ech hunn dat net diierfe maachen. Je n'ai pas eu le droit de le faire/ je n'ai pas pu le faire. - verbes à sujet impersonnel et, contrairement au français, avec les verbes pronominaux réfléchis: Et huet gereent / geklappt / geschellt. Il a plu. Cela a marché. On a sonné. Hues de dech net méi erënnert? Tu ne t'en es plus souvenu? - verbes intransitifs pris dans leur durée: Mir hu geschlof / gewaart / gelieft / studéiert / gedanzt. Nous avons dormi / attendu / vécu / étudié / dansé. - verbes intransitifs d'état stoen (être debout), leien (être allongé/situé), sëtzen (être assis), stiechen (être fourré dans). ~innl fonctionne comme auxiliaire avec les verbes: - sinn (être), bleiwen (rester), ginn (devenir) et leurs composés: Mir sinn hatt awer lassginn. Nous avons réussi à nous débarrasser d'elle; - intransitifs renvoyant à un événement ('t ass een Ongléck geschitt/passéiert. Il est arrivé un accident), un changement d'état (situation/lieu) ou une simple mutation: De Bouf ass gewuess. Le garçon a grandi. D'Kënni ass ageschlof Le bébé s'est endormi. D'Bomm ass explodéiert. La bombe a explosé. Mir si gelaflgaang. Nous avons couru/marché. Mir si komm. Nous sommes venus. 124
Emplois du mode subjonctif II Le subjonctif I (Konjunktiv 1) n'est plus en usage en luxembourgeois sauf pour quelques verbes: et sief dann, à moins que; et sief ugekënnegt, avis à; Gott sei Dank Dieu merci, Gott stéi mir bdi! Que Dieu m'assiste. Autrefois, il exprimait la virtualité. Aujourd'hui, celle-ci s'exprime - par l'impératif pour le souhait et l'injonction58, - par le subj. II pour le marquage de la distance prise par rapport à la réalité et/ou à la vérité du contenu exprimé, - par le subj. II pour le marquage du discours indirect explicite. Les emplois du subj. II, y compris ceux qui ne sont pas à proprement parler conditionnels59, montrent qu'il n'y a plus de concordances automatiques des modes et/ou temps dans le lux. actuel. Dans tous ses emplois, le subj. II signale un message ou monde posé comme non-vérifié à la conscience du locuteur. Voici quelques exemples: SUBJONCTIF II Ech hiitt dir gar gehollef J'aurais voulu t'aider.
INDICA TIF Ech hunn dir gar gehollef Je t'ai volontiers aidé.
58 L'impératif dans la langue actuelle est formé sur le radical de l'infinitif. A la 2ème pers. du sg., il n'a jamais de terminaison "-e". Mais le radical de quelques verbes est celui de l'ancien subjonctif!: p. ex. sief/sëff, sieft/sidd (sinn être); hie! hieft/hutt (hunn avoir), geséi, gesitt (gesinn voir), gëff, gitt (ginn devenir), géi, gitt (goen aller). On notera le problème d'orthographe: bued (sing.), buet (pluriel: terminaison "t") pour le verbe bueden, se baigner; verrod, verrot pour verroden, deviner (cf. E. Steyer: 2002, 84). Dans notre civilisation, l'impératif est peu employé pour l'injonction directe. Il sert davantage comme contactif dans l'échange pragmatique de la langue. Ex.: Géi mer wech! Allons donc! Kuck emol! /Lauschter mol! pour attirer l'attention; Dajee! Allons! (dejeeën chasser) 59
et de ce fait, le terme de "conditionnel" (formes en -erais,
erait...) emprunté au français n'est pas non plus très adéquat. 125
-
Ech géif/ging gar dohifueren. Echfuere gar dohin. faimerais me rendre là-bas. J'aime me rendre là-bas Dat wier dat Bescht. Dat ass dat Bescht. Ce serait la meilleure solution. C'est le mieux. Wann hie kéim!kim... Wann hie kënnt... S'il venait... S'il vient... Wann hie komm wier/war... Wann hie komm ass... S'il était venu... Chaque fois qu'il est venu... Wéi wann et mech net gesinn haft! Hatt hat mech gesinn. Comme si elle ne m'avait pas vu! Elle m'avait vu! Ech kenne keen, deen do kéint Ech kenne keen, deen do kann hëllefen. Je ne connais personne, hëllefen. Je ne connais personne qui puisse y remédier. capable d'y remédier. Wa si nëmmen doheem wieren! Wa si nëmmen doheem sinn! Si seulement ils étaient chez eux! Pouvu qu'ils soient chez eux! Elo ware mir endlech sou wait! Sou! Elo si mer do. Nous voilà enfm au but. Bon, nous voilà arrivés. Ech haft mol gar ee Wuert mat Ech schwatze mol mat lech lech geschwat. doriwwer. faurais aimé vous dire un mot. Nous en (re)parlerons.
Un exemple de discours indirect explicite (au subj. TI): 't kann een och héieren, datt gesot gëtt, si wéissten am Fong net, wat si dem Har erziele sollten, well si hiitten naischt gestuel, keen doud gemat an och soss naischt op dem Gewëssen, wat dem Herrgott net géing gela/en. (W. Reuland: d'Beicht. La confession) On peut entendre aussi les gens dire qu'au fond ils ne savaient pas que raconter au prêtre, car ils n'avaient rien volé, ni commis de meurtre, ni rien sur la conscience, qui pût déplaire au Seigneur.
La voix passive Par le terme de voix, on désigne des formes et des structures verbales qui permettent de présenter sous différentes perspectives les relations établies entre la base verbale, le sujet grammatical et les éventuels objets. On distingue: 126
- la voix pronominale avec obligatoirement un pronom réfléchi non commutable (verbe essentiellement pronominal; ex.: sech schummen avoir honte), commutable avec un autre objet (verbe réfléchi; ex.: sech waschen se laver, mais aussi: sain Hiem waschen laver sa chemise) ou réfléchi occasionnel (verbe occasionnellement réfléchi; ex.: Dee Roman liest sech ganz gutt. Ce roman se lit très facilement) - la voix impersonnelle avec obligatoirement le sujet impersonnel et/'t commutable ou non avec un autre sujet: 't reent. Il pleut. 't schëdd. Il pleut à verse. 't huet geklappt. On a frappé à la porte ou cela a marché! - la voix active qui désigne l'ensemble des formes telles qu'elles apparaissent dans les structures où le sujet grammatical est en même temps l'agent logique à l'origine du procès: De Jangi schéckt senger Freiesch en E-mail. Jeannot envoie un courriel à sa fiancée. - la voix passive qui désigne un ensemble de formes complexes (auxiliaire ginn / sinn / kréien + participe II) dans des structures où le sujet grammatical quand il existe ne recouvre pas l'agent à l'origine du procès. Dans l'exemple donné: En E-mail gëtt [vum Jangi] geschéckt. Den E-mail ass geschéckt [ginnj. D'Freiesch kritt [vum Jangi] en Email geschéckt, l'agent logiquement à l'origine du procès est, dans tous les cas, Jangi, l'objet envoyé est le message électronique (E-mail) et le bénéficiaire de l'envoi est la Fréiesch. Suivant l'actant qui occupe la fonction de sujet grammatical, on parle de voix active ou de voix passive. Le passif peut être processuel (auxiliaire ginn) avec sujet grammatical (passif personnel) ou sans sujet grammatical (passif impersonnel). Il s'oppose au passif bilan/d'état (auxiliaire sinn). Il peut être passif de l'objet 1 (auxiliaires ginn / sinn) ou passif du bénéficiaire (auxiliaire kréien). Rappel des formes verbales du passif avec ginn Indicatif présent: Den E-mail gëtt [vum Jangi} geschéckt. Le courriel est/sera envoyé [par Jeannot]. 127
Indicatif prétérit: Den E-mail Le courriel Indicatif parfait: Den E-mail (passé composé) Le courriel Indicatif plusDen E-mail que-parfait Le courriel
gouf [vum Jangi] geschéckt. fut envoyé [par Jeannot]. ass [vum Jangi] geschéckt ginn. a été envoyé [par Jeannot]. war [vum J.] geschéckt ginn. avait été envoyé [par J.].
Subjonctif II prés. Den E-mail géif/ging [v. J.] geschéckt ginn. (Konjunktiv II) Le courriel serait envoyé [par J.]. (conditionnel) Subjonctif II Den E-mail wier/war [v.J.] geschéckt ginn. passé Le courriel aurait été envoyé [par J.]. Modalité/ Den E-mail waert/kann/konnt/kéint/huet kënne/ modalisation hatt kënne ...[v.J.] geschéckt ginn. Le courriel va sans doute/peut/pouvait pourrait/a pu/aurait pu.. .être envoyé [p. J.].
Ce passif avec ginn fonctionne avec les verbes transitifs. Ceux-ci ont à l'actif un objet qui devient sujet grammatical au passif: Eng Iddi ass am Zusammenhank mam Michel Rodange ervirbruet ginn. Une idée fut exposée à propos de Michel Rodange ~ X huet eng Iddi am Zusammenhank m. M R. ervirbruet. X a exposé une idée à propos de M. R. Le sujet grammatical de l'actif peut apparaître au passif sous forme d'un GPREP complément d'agent. On y trouve:
- vun
pour introduire
le sujet logique, personne ou non, qui
est à l'origine du procès ou, plus rarement de l'état: Eng Iddi ass vun der Ministesch ervirbruet ginn ~ D'Ministesch
huet eng Iddi ervirbruet.
La ministre...
- duerch qui introduit un sujet logique cause secondaire, intermédiaire ou moyen: Ech hunn d'Gefill, datt muenche Bauer duerch déi friem Sprooch vun Haus an Hajj verdriwwen ass ginn (c. Spoo). J'ai le sentiment, que plus d'un paysan a été chassé de sa propriété par la langue étrangère. - mat qui est mis pour d'autres faux agents:
128
D'Baiehelmëlleeh ass erauslafe gelooss ginn roo] An d'Weeke si gemaach ginn. Daftr hat d'Mamm zwéi kleng Blëllen. Domat ass de Week gefuermt ginn. Mat dem Eck vum Blëll goufen d'Figuren dra gedréckt (H. Rinnen). On faisait couler le petit-lait [...] Et l'on fabriquait les mottes. Pour cela, la mère avait deux petites battes, avec lesquelles elle donnait forme à la motte. Du coin de la batte, elle y imprimait les figures.
Le passif impersonnel (ginn + participe II) n'a pas de sujet grammatical (mais il a souvent et/'t en 1ère position). Il fonctionne avec des verbes intransitifs; en français il se traduit le plus souvent par le sujet "on": Et ass net laang berotschlot ginn. On n'a pas longtemps tergiversé. Avec des verbes à trois actants, un passif est possible pour l'objet II (le destinataire). Il se forme avec l'auxiliaire kréien: Hien huet eng Auer vum Monni geschenkt krilt. (Il a reçu de son oncle en cadeau une montre). Mais toutes les constructions avec kréien ne sont évidemment pas des structures passives. Ainsi dans: Hie krUt de Buedem net méi propper gewdsch (Il n'arrive plus à nettoyer le sol), kréien est agentif. En lux. il faut clairement distinguer entre ces deux sens de kréien. Dans: Fir Chrëschtdag huet hatt eng Popp krUt et dans: Hie kritt ail Dag sai Bett gemaach, le sujet grammatical est le bénéficiaire. (Pour Noël, elle a eu une poupée. Chaque jour, on lui fait son lit.) Dans: Hatt kritt d'Dier net op. Hatt kritt seng Au/gab net geschriwwen, le sujet est agent: Elle n'arrive pas à ouvrir la porte. Elle n'arrive pas à écrire son devoir. Voici enfin deux exemples de passif bilan (sinn + part. II) que l'on peut opposer à un passif processuel: Wéi e sieehzéng al ginn ass, war de Plang gemaach. Quand il eut seize ans, le plan était fait. Si waren allebéid iwwer deeselweehte Leeseht gezunn. Ils étaient tous deux formés/passés sur/par le même moule.
129
Exemple d'un texte oral au passif. La narratrice (de la Moselle) parle d'elle à la 3ème personne et elle emploie le passif (formes en ginn soulignées) pour éviter le plus possible la 1ère personne: Dann ass Pangkéch gemaach ginn, an da si fir d'éischt drai Telleren an de Schaffche gemaach ginn. Déi hu misse waarm gemaach ginn. An dee Pangkéch, deen huet missen extra gemaach ginn. Do huet misse Schnéi geklappt ginn. an anscheinend hunn ech dee besser gemaach wéi d'Kachen; an dann huet awer och nach missen Appelkompott derbai gemaach ginn. Dann ass d'Schell gaang, eng Kéier ass geschellt ginn. Dann ass dann deen éischte Pangkéch an d'Pan gemaach ginn, faerdeg gemaach ginn, ee waarmen Teller. An dann ass nach eng Kéier d'Schell gaangen, an dann ass d'Lill eropgejaujt duerch de Korridor, an dann ass deen uewen - dee kalen Teler, dee stung
dann um Dësch, hein! Service! ginn, an dee waarmen
ginn
-
-
deen ass dann ewechgeholl
Teller mam Pangkéch
ass dohinner
gesat
zwéi Stéck all Kéier! - an dann nees erof an d'Kiche
gejazift. Dann huet dat e puer Minutte gedauert. Dann ass d'Schell rëm gaangen, an dann ass deen anere Pangkéch an d'Pan komm. Jo, a wéi deen da faerdeg war, nees e waarmen Teller geholl an nees eropgejaujt, an dann de en dann... ass deen Teller, wou de Pangkéch drop war, dann ass deen ewechgeholl ginn an dann dee jrësche Pangkéch nees op d'Plaz, an dann hunn se ;ippelkompott derbai giess oder Quetschen, jee, iergendeppes esou, an dann eroJ, dann haten se dar zwéi giess, hein! Dann ass d'Schell gaang, Jo, deen drëtte Pangkéch eran, d'Pan op d'Sait gemaach, de Gas kleng gedréit an nees eropgejaujt, den Teller ewechgeholl. hein! Jo... da war ... dann ass et esou lues duergaang. Den Har hatt dann awer nach gar ee Pangkéch gehat... an dann hu mir dann eis Pangkécher gemat. A wa mir faerdeg waren, dann hate mir ëmmer fofzéng oder siechzéng Tellere vun enger halwer Dosend Pangkécher. Fir d'Herrschaft!
130
XI. LES GROUPES DE L'INFINITIF ET DU PARTICIPE fi L'infinitif est la forme nominale du verbe, alors que les participes I (présent) et II (passé) en sont des formes adjectivales. En luxembourgeois cependant, ces affirmations doivent être nuancées. Le groupe infinitif
OJ
L'infinitif n'est qu'un groupe infinitif réduit à ses éléments indispensables: un complexe lexical et la marque en (ou -nn quand le radical verbal se termine par /V "i" ginn et /UI "u" hunn). En français en revanche, on a trois marques possibles de l'infinitif: -er, -ir et -reo Le complexe lexical comprend au moins une base verbale (go-en, aller; lai-en, courir; ruffen, appeler), mais peut s'étendre à des "prédicats" constitués du verbe-base et d'un ou de plusieurs membres (opgo-en, s'ouvrir; matlai-en, courir avec; séier lai-en, courir vite; e puer Mol haart ruff en, appeler plusieurs fois à voix haute). Ce prédicat ne comprend jamais de sujet grammatical au CI (nominatif). C'est ce qui explique que le GINF n'ait pas de marques de personne/nombre, ni de temps, ni de mode. En revanche, le GINF peut être soumis aux oppositions d'aspect-phase (nonaccompli ~ accompli) et de voix (actif ~ passif): Phases: Si wëllen d'nachs! Jor een Haus bauen. Ils veulent construire une maison l'année prochaine Si wëllen dann da! Haus J!ebaut hunn. Ils disent! prétendent qu'ils auront alors fini de construire cette maison. Voix: D'nachs! Jor kënne mir een Haus bauen. L'année prochaine, nous pourrons construire une maison. Da kann een nei! Haus J!ebaut J!inn. Alors une nouvelle maison pourra être construite / on pourra construire. .. 131
D'niichst Jar kann dat Haus scho llebaut sinn. Il est possible que l'année prochaine cette maison soit déjà construite. Mir kënnen d'niichst Jar eist Haus llebaut kréien. Il se peut qu'on nous bâtisse notre maison l'année prochaine.
[I] Contrairement
au français, la construction du GINF est en luxembourgeois régressive, c-à-d. qu'il se décode à partir de la fin; l'infinitif est donc toujours placé à la fin du groupe. On le remarque sans peine quand on cite un prédicat à l'infinitif: aller à la maison avec les enfants 7 mat de Kanner heemgoen. Toutefois, dans un certain nombre de cas, le GINF peut être, sur la chaîne, discontinu (tronçonné en plusieurs morceaux): D'niichst Jar kënne mir een Haus bauen. L'année prochaine, nous pourrons construire une maison. 't ass onméiglech, dat Buch an engem Owend ze liesen. 7 Dat Buch ass onméiglech [fir] an engem Owend ze liesen. Il est impossible de lire ce livre en une soirée.
[I]
Quand un (G)INF assure dans un autre groupe syntaxique une fonction de membre, il est signalé en lux. par zelz' (cf. zu en aIl. standard). Ce ze/z' est placé juste devant l'infinitif final: Et ass Ziiit ze goen / d'Brout sichen ze goen. (Es ist Zeit zu gehen / Brot zu holen [suchen zu gehen]). Mais si la base verbale est constituée d'une particule séparable, zelz' est placé entre la particule et le reste de l'infinitif: Et ass Ziiit fir opzestoen/ Vergiess net, deng Mamm unzeruffen. (Es ist Zeit zum Aufstehen. Vergiss nicht, deine Mutter anzurufen). Exceptions: zelz' n'est pas employé devant l'INF ou dans le GINF membre qui dépend
- d'un
verbe de modalité:
kënnen, dierfen/diierfen,
missen,
sollen, wëllen, wiiert(en), à l'exception de net brauchen (ne pas avoir besoin de) et wëssen (savoir): A wann Dir dann duerch d'Stad spadséiert, musst Dir onbedéngt an déi al 132
Kierch eraf!oen. (Et quand alors vous vous promenez en ville, il vous faut absolument entrer dans la vieille église). Mais: Hatt brauch d'Zëmmer net ze botzen. Elle n'a pas besoin de nettoyer la chambre.60 - d'un des verbes de perception que sont gesinn (voir), héieren (entendre) et spieren (sentir): Mir gesinn/héieren den Zuch kommen. Nous voyons/entendons venir le train. Ech spieren d'Féiwer kommen. J'entends venir la fièvre. - N'ont pas de ze/z' non plus les (G)INF constitués d'un complexe lexical verbal comprenant un auxiliaire d'aspect comme schlofe goen (aller dormir), hëllefe kommen (venir aider), siche fueren (aller chercher en véhicule), akafe schécken (envoyer acheter), stoenlsëtze bleiwen (s'arrêter, rester assis), kennel/iese léieren (apprendre à connaître/ à lire),fale loossen (laisser tomber). De même les (G)INF qui se rencontrent dans des structures du genre: Hien huet vil! Geld 00 der Bank leien (Il a beaucoup d'argent à la banque). Déi hu guft laachen (Ils ont beau rire). Haft leet sech schlofen (Elle se couche). Dat mécht mech katzen (Cela me fait vomir). Dat nennt ee schafJen (C'est ce qui s'appelle travailler). - N'a évidemment pas de zelz', l'infinitif que l'on trouve au subjonctif II analytique avec géif/géingldéit + (G)INF: Hie géif gar matfueren. Il aimerait nous accompagner. De Mail géif den nachsten Dag geschéckt ginn. Le courriel serait envoyé le lendemain. En revanche, ont obligatoirement ze/z' les GINF membres des GPREP introduits par fir, ouni, 60
Les auxiliaires hunn, sinn, kréien, ginn peuvent avoir pour membre un GINF avec zelz' quand ils expriment une modalisation (mais le GINF est alors souvent membre d'un autre groupe): Hues de dann eppes ze soen? As-tu donc quelque chose à dire? Déi Bauplaz ass ze verkafen. Ce terrain à bâtir est à vendre. Kriss de och eppes z'iessen? Auras-tu quelque chose à manger? 't gëtt vil! z'organiséieren. Il y a beaucoup à organiser. 133
a(m)plaz: 't ass fir ze katzen! C'est à vomir! Nëmme fir ze soen (simplement pour dire), ouni ze léien (sans mentir), Amplaz ze schlofen. huet hien d'ganz Nuecht déck getéint. Au lieu de dormir, il a passé toute la nuit à faire de grands discours.
[i]
En luxembourgeois, l'INF est moins grammaticalisé et le GINF moins intégré dans la construction de la phrase qu'en allemand standard. - Ainsi le (G)INF est, comme en aIl., toujours placé à droite de la base quand il est membre de GN, de GPREP et de GADJ: d'Geleeënheet, de Leif d'Wouerecht rUcht an d'GesUcht ze soen (l'occasion de dire face à face la vérité aux gens); Amplaz an d'Vakanz ze fueren, hatt e besser gehat, seng Prüfung virzebereeden. (Au lieu de partir en vacances, il aurait mieux fait, de préparer son examen). - Quand il est membre d'un GV, le (G)INF peut assurer les fonctions de sujet grammatical Ct ass net erlaabt, [fir] hei ze fëmmen. Il est interdit de fumer ici), d'attribut (Dat ass ze maen. Cela est à faire), d'objet (Hien huet versprach, bei eis ze kommen. Il a promis de venir chez nous), de valence prépositionnelle (Ech denken ni drun, de Schlëssel matzehuelen. Je ne pense jamais, à emmener la clé. Si verzichten [drop] ze kommen. Ils renoncent à venir). - Lorsque le GV est en construction discontinue avec la forme variable du verbe en 2ème ou 1ère position, le (G)INF luxembourgeois est en dernière position: Ech héieren d'Mais um Spiiicher ramoueren. J'entends les souris faire du raffut au grenier. Bleif dach nëmme stoen. Arrêtetoi donc. Hir Mamm léiert si Auto fueren. Leur mère leur apprend à conduire une voiture. Toutefois, si le GV contient en plus un participe II, le (G)INF est extraposé en aprèsdernière position après la clôture du participe II: 't huet keen dech uf!estallt ze schwatzen. Personne ne t'a dit de parler. Hoffentlech huet keen dech gesinn. den Dëlpes 134
spillen. J'espère que personne ne t'a vu faire l'abruti. Cette structure reste très largement majoritaire quand la base du GV est un verbe de modalité et que le participe a la forme courante de l'Ersatzinfinitif: Keen huet si wëllen alueden. bei eis Of) d'Kiermes ze kommen. Personne n'a voulu les inviter à venir chez nous pour la fête patronale. Hien huet missen/missten. Of)Parais fueren. Il a dû se rendre à Paris. - Si le GV est en construction continue ("subordonnée"), le (G)INF reste très largement extraposé en après-dernière position: Ass et wouer, daft deng Mamm dech léiert Auto fueren? Ass et wouer, datt deng Mamm dech geléiert huet Auto fueren? Est-il vrai, que ta mère t'apprend! t'a appris à conduire une voiture? Si hunn sech gefrot, ob si net fléifen/missten/kéinten aner Gedanken entwéckelen. Ils se sont demandés, s'ils n'allaient/devaient/pouvaient pas développer d'autres idées. La substitution dans l'exemple précédent montre que cette structure résiste bien quand le GINF dépend d'un verbe de modalité: Wann s de hass wëlle fortgoen / Wann s de fort hass wëlle goen... Si tu avais voulu partir... Wéi en dunn déi Rees hatt kënnen/kéinten mat senger Fra maachen... Wéi en dunn hiitt kënnenlkéinten déi Rees mat senger Fra maachen ... Quand alors il aurait pu entreprendre ce voyage avec sa femme... esou, datt hien, e Sonndeg, an der Kierch waert/ daerfi /kéint /sollt eleng misse virsangen... si bien que, le dimanche, il se pourrait qu'il doive seul faire le pré chantre à l'église...
Le participe I (présent) Marqué par le suffixe -nd- dans les dialectes germaniques anciens et dans l'allemand standard actuel, le participe I à valeur processuelle a disparu en lux. en raison de diverses assimilations qui l'ont rendu méconnaissable: assimilation d'abord du [d], puis du [n] final souvent en combinaison avec un [s] génitival. Sous forme lexicalisée, 135
on trouve kache Waasser (eau bouillante); Speie Kanner, deie Kanner (enfants qui crachent, enfants qui prospèrent) et rarement stoes Fouss (debout sur les pieds); laaches Monns (bouche souriante); kriiisches (pleurant) (cf. les mêmes assimilations que dans Owends ~ owes le soir). Toutefois à une époque récente, le luxembourgeois a emprunté des participes I à l'allemand standard (et au français avec le suffixe -ant prononcé [ant]) et, à ce titre, il en recrée. Faut-il éviter l'emploi de ces participes? Rien n'est moins sûr! Bien sûr, jlëssegt Waasser (eau courante), geleefegt Franséisch (français courant) remplacent sans dommage jléissend Waasser et jléissend Franséisch, mais il n'est pas sûr que eng Schossel, déi jlitt soit heureux pour compenser l'emprunt "soucoupe volante". Des éléments comme folgend Gedanken (les idées suivantes: Gedanke wéi déi heiten), an de kommende Wochen (dans les semaines à venir: an den niichste Wochen), wiihrend (diirbaants; iwwerdeems; an der Ziiit, wou) ne me semblent pas du tout choquants; déi Kulturschafenden pour les agents culturels est un composé bien formé, de même que le sont les PART I employés comme connecteurs textuels: ofschléissend (en conclusion: um Enn, zum Schluss) et uschléissend (à/par la suite: dann, duerno),
...
même
s'ils font partie du style
administratif. Il est vrai que les PART I empruntés sont surtout des adjectifs verbaux (ex.: befriddegend satisfaisant; ermiddend fatigant; ustrengend astreignant; impressionant, émouvant); ils ne sont en luxembourgeois que rarement bases de GPART. Le (groupe) participe II, dit participe passé OJ La marque du part. II est discontinue: ge + radical du verbe + -/ou -en ou -O. Sa variété formelle pose problème.
136
[I] Le préfixe
ge- se met au part. II de tous les verbes qui à l'infinitif sont accentués sur la première syllabe, quel que soit leur radical modifié ou non et quelle que soit leur terminaison au part II.: 'sichen ~ ge 'sieht cherché; 'reiwen ~ ge 'riwwen frotté; 'schlafen ~ ge 'schlal Dans le cas où il s'agit d'un verbe à particule séparable accentuée, ce ges'intercale entre la particule et le reste du participe: 'apgema(ach)t ouvert; 'agelueden invité; 'ageschatt versé. MAIS pour des raisons historiques et phonétiques, le gene se met pas ou plus avec le part. II des verbes: bleiwen -7 bliwwen (rester); brengen -7 brue(ch)t (apporter); fannen -7 font (trouver); goen -7 gaang(en) (aller), ginn -7 ginn (devenir), gëllen -7 gollt (valoir), kafen -7 kaaftlkaf/kat (acheter), kennen -7 kannt (connaître), kaschten -7 kascht (coûter), kommen -7 komm (venir), kréien -7 kriftlkrut (avoir,
obtenir), kënnen -7 konnt (pouvoir), wëllen -7 wollt (vouloir) Il se réduit à g- avec le verbe 'iessen ~ 'giess manger (mais 'ierwen ~ ge 'ierft hériter; impfen ~ ge 'impft vacciner. . .). Il ne figure pas au participe II à forme infinitive (Ersatzinjinitiv) des verbes de modalité kënnen, dierfen, mussen, salien, net brauchen, wëlien et du verbe héieren (entendre). Cette forme particulière de participe II se rencontre dans la construction dite du "double infinitif" et donne encore lieu à d'autres variantes locales: Si hunn dat net konnt. Ech hatt dir dat net kënnelkéinte
soen. Ils ne savaient pas faire cela. Je n'aurais pas pu te le dire. Haft hat net (ge)duerftldierfen. Haft hat deen Ausfluch net dierfenldierfte mat maachen. Elle n'avait pas l'autorisation. Elle n'avait pas l'autorisation de participer à cette excursion. Ech hu musstlmissen. ob ech wollt oder net. Ech hu missenl misste goen. J'étais obligé, que je veuille ou non. J'ai dû m'en aller. Du hass sollen. Du hass deemools sollenlsollten ophalen ze fëmmen. Tu aurais dû. Tu aurais dû à l'époque
137
t'arrêter de fumer. An dunn hunn ech d'dommt Stéck net wollt. Vir d'Vrecken net hatt en an de Religiounsunterricht wëlle/wéilte goen. Et alors je n'ai voulu de cette idiote. Pour rien au monde, il n'aurait voulu aller au cours d'instruction religieuse. Hues de da kee Geld gebraucht? Nee, ech hunn d'Rechnung net brauchen/braichten ze bezuelen. N'as-tu pas eu besoin d'argent? Non, je n'ai pas eu à payer l'addition. Hues du en net héieren? Nee, hënt hunn ech en net héieren heemkommen.Ne l'as-tu pas entendu? Non, cette nuit je ne l'ai pas entendu rentrer. MAIS, contrairement au verbe lassen (laisser) de l'allemand standard: Si hunn hien net am Stach gelooss. Si hunn hien net laIe gelooss/goe geloos. Ils ne l'ont pas abandonné. Ils ne l'ont pas laissé tomber/laissé en paix.
N'ont pas non plus de ge-, bien sûr, les participes II qui débutent par un préfixe inséparable inaccentué (pp.IOO-I02: be'gréisst salué; er'sat remplacé; ge'fall plu; ver'luer perdu; zer'brach brisé; ëm'aerbelt embrassé; duerch'driwwen turbulent; ënner'brach interrompu; iwwer'kuckt survolé), ni les verbes qui ont l'accent sur une autre syllabe que la première (verbes en -'éieren, gratuléiert félicité, sti'bitzt chipé, kra'géilt rouspeté, prophe 'zeit prophétisé). [TI Le choix de la terminaison du participe II -t I-en ou -0 dépend du type du verbe, de la variété régionale du parler de l'aire linguistique et de raisons stylistiques. En principe, -t est la marque historique des verbes "faibles" et -en celle des verbes "forts". Mais, comme pour le prétérit et pour les radicaux de l'ind. prés., cette classification n'est plus lisible dans la langue d'aujourd'hui. Si l'on se réfère à notre classement présenté à la p. 109110, les verbes réguliers (= sans changement de radical au cours de leur conjugaison) forment un part. II du type (ge-J + radical de l'inf. + l : ge'sicht (cherché), kontro'lléiert (contrôlé), 'astudéiert (étudié, exercé), étant entendu qu'il faut tenir compte aussi des phénomènes phonétiques et/ou graphiques qui expliquent les participes particuliers du type 138
bezeechnen ~ bezeechent désigné, bieden ~ gebiet prié, bi/den ~ gebilt formé, bludden ~ geblutt saigné, liewen ~ gelieft vécu, houschten ~ gehouscht toussé, waarden ~ gewaart attendu, erkalen ~ erkaalt gelé, kromen ~ gekroomt fouillé, duzen ~ geduuzt (cf. pages 113, 115). Quant aux verbes irréguliers (qui modifient leur radical au cours de la conjugaison), ils ont au part. II la terminaison -en, à l'exception de quelques séries de verbes qui, en dépit du changement de radical, ont -t, et d'un nombre variable de bases verbales qui, suivant les régions de l'aire dialectale, perdent cette désinence -en. Ainsi ont -t les part. II des verbes irréguliers que sont, dans notre classification (cf. pages 109-110), les verbes auxiliaires hunn ~ gehat avoir, sinn ~ gewiescht être, kréien ~ krittlkrut obtenir (mais ginn [devenir] fait ginn!), les verbes de modalité/modalisation dont on a vu qu'ils ont aussi d'autres formes de part. II (cf. 136-137: ex.: konnt, kënnen, kéinten; mais: wëssen ~ gewosst savoir, net brauchen ~ (ge)brauchtlbriiichten), ainsi que les verbes (séries et "hors-série") suivants: bezuelen ~ bezuelt payé, bitzen ~ gebuttlgebitzt cousu, bréngen ~ brue(ch)t apporter, brennen ~ gebrannt brûlé, denken ~ gedue(ch)t pensé,fiierten ~ gefaart avoir eu peur, froen ~ gefrot demandé, gëllen ~ (ge)golltlgegëllt valu, geschéien ~ geschitt (s'être) produit, heeschen ~ geheescht être dit, jiiizen ~ gejaut crié, kafen ~ kaaftlkatlkaf acheté, kennen ~ kannt connu, leeën ~ geluecht poser/étendre, maachen ~ gema(ach)t faire, nennen ~ genannt nommé, netzen ~ genatlgenetzt arrosé, rafen ~ geraaftlgeraff(t) assemblé, rennen ~ gerannt couru, schiitzen ~ geschatl geschiitzt apprécié, schëdden ~ geschott versé, schënnen ~ geschannt écorché, schmëlzen ~ geschmoltlgeschmoult, schniiizen ~ geschnaut mouché, schwiitzen ~ geschwat parlé, setzen ~ gesat assis/planté, spiiren ~ gespaart fermer, spiiizen ~ gespaut, craché, spieren ~ gespuertl gespiert senti, stellen ~ gestallt mis/posé, stierzen ~ gestuurt chuté, 139
trieden -7 getratt/getrueden posé (le pied), wennen gewannt tourné, wetten -7 gewat/gewett parié.
-7
La variété dialectale justifie une 2ème série d'exceptions à la marque -en au part. II des verbes irréguliers. En effet, s'il est une région de l'Oesling où à peu près tous les part. II des verbes irréguliers gardent leur -en, il en est d'autres (par exemple la vallée de la Moselle), où le -en est quasi systématiquement omis: on y dit geschriff(écrit) au lieu de geschriwwen, gelu (menti), gebrot (frit), opgehuef(ramassé) au lieu de gelunn, gebroden, opgehuewen...Il n'est donc pas facile de dire dans tous les cas quelle forme prévaut dans le luxembourgeois commun. Cela explique les hésitations que l'on rencontre dans l'accord du GN, pour le marquage des (G)P ART II épithètes à gauche de N (a geschwate Sproochen ou a geschwatene Sproochen? Cf. page 172). En schématisant, trois types sont possibles: des verbes qui ont des part. II généralement sans -en; d'autres qui ont presque toujours -en, et un 3ème type qui peut avoir les deux formes. Voici une proposition de répartition: - part. II généralement sans -en: gebrach cassé, font trouvé, gefruer gelé, gedresch battu (blé), geglach ressemblé, gaang allé, gehollef aidé, giess mangé, komm venu, gekroch rampé, gekrasch pleuré, gelaf couru, gelies lu, gelooss laissé, gepaff sifflé, gerass déchiré, geroch senti, geruff appelé, gesoff bu (bêtes), geschott versé, geschass chié, geschoss tiré, geschuer tondu, geschlach rampé, geschlaff aiguisé/poli, geschlof dormi, geschmass balancé/jeté, geschmolz fondu, geschwuer juré, gesonk sombré, gesiess être assis, gesprach parlé, gestonk pué, gestach piqué, gestouss poussé, gestrach trait, getraff atteint, vergiess oublié, gewiisch (ne change pas de radical et a souvent -t) lavé, geworf lancé, gewuess grandi; - part. II généralement avec -en: gebonnen lié, bedrunn trompé, besonnen ravisé, bliwwen resté, geblosen soufflé, gebroden frit, gedriwwen poussé, gedrongen pressé, gedron porté, gedon/gedunn/gedinn fait, emfuelen recommandé, 140
geflunn volé, gefrien fréquenté (fille), gefrueden touché/tâté, gebueden baigné, gedien épanoui, gelungenlgelongen réussi, gesinn vu, gegruewen creusé, gehaen battu/tapé/biné, gehuewen levé, geklommen grimpé, gequollen jailli, gelidden souffert, gelunn menti, geléën situé, gelueden chargé, gemidden évité, gemuelen moulu, geridden chevauché, geriwwen frotté, gerongen lutter, geronnen coulé, geroden deviné, gesongen chanté, geschlongen dévorer, geschloen frappé, gechnidden coupé, geschriwwen écrit, geschwommen nagé, geschwollen enflé, gesponnen filé, gesprongen sauté, gestigen monté, gestanen été debout, gestridden disputé, getrueden posé (pied), verduerwen gâté, verdriwwen chassé, verschwonnen disparu, verroden trahi, gewien pesé (intrans.), gewisen montré, gewonken fait signe, gezien témoigné, gezunn tiré, gezwongen contraint; - part II hésitants: gebak(en) cuit, befuel(en) ordonner, gedronk(en) bu, gefall(en) tombé, gefaang(en) attrapé, gefloss(en) coulé, gefuer(en) roulé (véhicule), gefruer(en) gelé, gefriess(en) dévoré, gebuer(en) né, genoss(en) joui de, gewonn(en) gagné, gegraff(en) saisi, gehaang(en) suspendu, gestuel(en) volé, gestuerf/gestuerwen décédé, verdross(en) abattu/morose, verluer(en) perdu.
GJ L'étude détaillée des pages 107-110 (verbes irréguliers à l'ind. prés.) et des listes ci-dessus (pages 137-140) montre que, pour la modification de la voyelle du radical verbal des verbes irréguliers, une vingtaine de combinaisons sont possibles (si l'on tient compte de la longueur/brièveté des voyelles, des variantes possibles à l'infinitif et de la 2ème/3ème pers. de l'ind. prés.). En voici quelques-unes: /aI ~ /:J/ bannen -7 gebonnen (lier) bënnt: a-o-ë sangen -7 gesongen (chanter) séngt: a-o-é la:1 ~ lai falen -7 gefall (tomber) faIt: a-a-a la:/ ~ /a:/ haen -7 gehaen (ramasser) heet: a-a-ee IEII ~ lai baissen -7 gebass (mordre) baisst: ai-a-ai lœl ~ I:JI hëllefen -7 gehollef(aider) hëlleft: ë-o-ë lei ~ I:JI drénken -7 gedronk (boire) drénkt: é-o-é 141
IcI -7 la:1 fiinken -? gefaang (attraper)fiinkt: a-aa-a laI! -7 III bleiwen -? bliwwen (rester) bleift: ei-i-ei leI! -7/ual verléieren -? verluer (perdre) verléiert:éi-ue-éi
lui jléien -? gejlunn (voler)jléit: éi-u-éi /~I schéissen -? geschoss (tirer) schéisst: éi-o-éi /II -7 III gesinn (voir) gesiiit: i-i-ai lIaI -7 /Ial vergiessen -? vergiess (oublier) vergësst: ie/ë lai stiechen -? gestach (piquer) stécht: ie-a-é /~I stielen -? gestoll (cambrioler) stielt: ie-o-ie lual hiewen -? gehuewen (lever) hieft: ie-ue-ie 10:1-7 10:1blosen -? geblosen (souffler) bléist: o-o-éi /~I -7 hl kommen -? komm (venir) kënnt: o-o-ë /au/-7/au/ stoussen -?gestouss (pousser) stéisst: ou/éi IUal -7 lual fueren -? gefuer (conduire) fiert: ue-ue-ie
II] Pour
les emplois du (G)P ART II, il faut distinguer les formes grammaticalisées et celles qui ne le sont pas. Le part. II grammaticalisé est constituant des formes verbales du parfait et plus-que-parfait de l'indicatif, ainsi que du parfait au subjonctif II. Il fait aussi partie des diverses formes du passif avec ginn, sinn et kréien. Le (G)PART II des verbes transitifs, de certains verbes intransitifs mutatifs ou réfléchis s'emploie comme membre de GN en fonction d'épithète: eng véier Mol gejléckten Auer une horloge réparée quatre fois; am geméife(ne) Gras dans l'herbe fauchée; gepechte Biller des images collées; jong verléift(e) Leif des jeunes amoureux; gutt informéiert Jongen des garçons bien informés; Bemierkungen zu deene giel ugestrachene Plazen des notes sur les passages surlignés en jaune. Dans un GV, il peut être attribut: Hien ass genéiert. Il est gêné; sujet: Verprach ass versprach. Promis, c'est promis; commentatif: wéi virgesinn comme prévu, grob geschiitzt grosso modo, dat net abegraff ceci non inclus; dat gesot. falls erwënscht. maen ech meng Aarbecht: ceci dit, si on le veut, je ferai mon travail. 142
XII. LE GROUPE NOMINAL: BASES LEXICALES ET GENRE Le groupe nominal (GN) est constitué obligatoirement d'un lexème-base simple ou complexe et de marques de catégories (y compris l'absence de marque 0, quand elle est significative d'une opposition). Facultativement, il a aussi des membres. Le GN a quatre catégories grammaticales spécifiques: le genre (masculin, neutre, féminin), le nombre (singulier, pluriel), le cas (cf. 168), la définitude (défini, indéfini). Les trois premières sont marquées par une séquence d'indices discontinus qui peut s'étaler sur trois champs: celui de la défmitude joint, éventuellement, à celui de la quantité (déterminants, quantifieurs), celui de l'épithète (membre adjectival / participial), celui de la base lexicale (avec le noyau nominal). Dans l'exemple ee kleng-t Kand, la base est Kand et la séquence qui marque le neutre sg. nominatif est 0 ee -t -I!J (opposable p. ex. au pluriel zwee kleng Kanner). Le GN est indéfmi. A droite de la base N se placent, dans un 4ème champ, en fonction des besoins de la communication, d'autres membres: GPREP, GVREL
...
" Les 4 champs du groupe nominal" déf/quantité 0 0 lJ 0 ee dat eent déi zwee o vill déi vill dat
épithète 0 lJ kleng -0 kleng -t 0 kleng -0 kleng -0 kleng -0 kleng -t
base nominale Kann -eT Kann -eT Kann -eT, Kand - 0, Kand - 0 Kann -eT Kann -eT, Kann -eT Kand - 0,
membres à droite 0 vu Schengen déi do spillen dat am Sand spillt vu Pierel, dat do war do aus Rumanien wou krank sinn aus der Spillschoul dat am Sand spillt...
Trad.: (des) enfants; des enfants de Schengen, des petits enfants, qui jouent là; un petit enfant qui joue dans le sable; l'unique 143
enfant de Perl qui était là; ces deux petits enfants là de Roumanie; beaucoup de petits enfants qui sont malades; les nombreux petits enfants de l'école maternelle; ce petit enfant qui joue dans le sable Formation et classements des bases nominales lexicales
Du point de vue de la forme, on a les bases lexicales qui sont des noms (substantifs) simples et complexes. Parmi ces derniers, on distingue à nouveau les noms dérivés (nominalisations d'éléments d'autres classes ou noms modifiés, décomposables en nom + affixe[ s]) et les noms composés écrits en un mot, en plusieurs mots séparés ou reliés par trait d'union. Voici quelques exemples: nom simple
écrit en un mot
ou complexe avec particule séparable ou préfixe nom dérivé - nom modifié - nominalisation (d'un élément d'une autre classe) nom composé constitué de termes autonomes
écrit en un mot
avec trait d'union
144
Welt monde, Daach toit, Hond chien, Wain vin, Haus maison 'Ufank début, 'Agank entrée, 'Virfahrt priorité (circulation), Be'trib entreprise, Er'léisung salut, 'Ënnerschrëft signature, Molerei peinture, Metzlerei boucherie, Herzogtum, duché, Mannschaft équipe lessen repas, [eppesJ Schéines [qqch de] beau, Donkelheet Gesang chant, obscurité, Schnëssertbavard/piplette 'Fussball'weltmeeschterschaft championnat du monde de football, 'Bouneschlupp soupe aux haricots, 'Frittendëppen friteuse, 'Summerpneu pneu d'été, Menuskaart carte/menu, Waschkichen, buanderie Uno-Truppen soldats de l'Onu, J>rocès-verbalenprotocoles
base complexe polylexicale
plusieurs mots
d'Stad Lëtzebuerg la ville de Luxembourg, zwéi Liter Wain deux litres de vin, Ufank/Enn Abrë/l au début/à la fm d'avril, soucoupe volante...
Principes pour le genre des bases nominales La base nominale donne son genre à l'ensemble du GN. Il peut être masculin, féminin ou neutre. Quelques éléments ont un genre hésitant suivant les jargons et régions. Le genre n'est que rarement significatif et il faut pour cela que la base nominale désigne un être animé. En effet, il ne faut pas confondre le genre naturel (mâle, femelle, être inanimé/asexué, voire traité comme tel) avec le genre grammatical, qui est une caractéristique de langue, a parfois une fonction distinctive [eng Bali (f) quintal métrique ee Bali (m) ballon] et permet de mieux pronominaliser les GN. Pour désigner le mâle et la femelle parmi les êtres animés, la langue dispose parfois de mots différents à côté d'un terme générique: Mënsch (m) est générique (être humain, personne), Mann (m) désigne l'homme et Fra (f) la femme; Schwilin (m) est générique (cochon, porc), Béier (m) désigne le verrat, Sau (f) la truie; Pilerd (m) est générique, Hengst renvoie à l'étalon, Mier (f) à la jument. Dans les trois cas, on a aussi un terme spécifique pour le "petit", neutre de genre, et de ce fait souvent assimilé au "non-animé" dont le genre significatif est aussi le neutre: Kand (n) enfant, Fierkel (n) porcelet, Fillen (n) poulain. Dans la grande majorité des cas cependant, le mâle, la femelle et le "petit" ne sont pas exprimés par des lexèmes différents. La langue fait alors appel à des moyens morphologiques pour déterminer le genre grammatical des bases nominales. Ces moyens relèvent surtout de la ITJ
145
composition (p. ex. avec -méinnchen, -weibchen), de la dérivation et/ou de la nominalisation. Pour dénommer les professions, titres et fonctions, la langue féminise principalement par suffixation:
-
aire
-7 airin: Locataire
-7 Locatairin,
Propriétaire
-7
Propriétairin (le "e" muet n'est pas maintenu à l'écrit; la lecture en serait compliquée); iir -7 iirin: Sekretiir -7 Sekretiirin, Pensioniir -7 Pensioniirin; - e: 'Adjoint -7 Ad'jointe, En'seignant -7 Enseignante; - er -7 esch: Mi'nister -7 Mi'nistesch, lnstrukter -7lnstruktesch; - eur -7 euse: Coiffer (Coiffeur) -7 Coiffeuse, Relieur -7 Relieuse; in (sg) -7 innen (pl): Aarbechter -7 Aarbechterin(nen), Affekot -7 Affekotin(nen), Architekt -7 Architektin(nen); teur -7 trice: Educateur -7 Educatrice, Korrekter (Correcteur) -7 correctrice; - -mann/:fra (sg) ~ miinner/:fraen (pl)
-
-
[TI Le genre d'un nom simple, constitué d'un radical sans préfixe, ni suffixe, est quasi imprévisible, même si on se réfère au terme correspondant de l'allemand standard ou du français. Ainsi ee Bak (die Backe, la joue) est du m., de Botter (die Butter, le beurre) est du m. (et parfois neutre dans l'Oesling); le papier, das Papier, est de Pabeier (m.); le gaz, das Gas, de Gas (m); la misère de Miséir (m.); la place, der Platz, d'Plaz (f.); la fenêtre, das Fenster, d'Fënster (f.); la marmite, der Topf, d'Dëppen (n.). En principe, le préfixe n'a pas d'incidence sur le genre d'un nom, sauf le Ge- collectif (il renvoie à un ensemble) jumelé souvent à un -s final, qui sert à dériver des fréquentatifs ou intensifs neutres sur des bases verbales ou nominales: Gejéimers lamentations; Gefoutéiers laisseraller; Gesabbels charabia; Gedrecks ensemble de saletés; Geschierbels tessons; Gedéierms intestins; Geliits éclairage; Gedrénks boissons; Gestengs pierraille.
146
En revanche, la majorité des bases nominales constituées de suffixes ont, en raison même de ce suffixe (joint souvent à l'inflexion ou à d'autres modifications du radical) un genre prévisible. Ainsi p. ex.: - entraînent le MASCULIN les suffixes: -er, -1er (baken -7 Backer boulanger; schlofen -7 Schléifer dormeur; 'Musek -7 'Museker musicien; Südland -7 Südlanner méridional; erwachen
ert
-7 Wecker réveil; tuddelen
(Béchsert
bûcheur;
-7 Tuddler bégayeur);
Blénkert
ablette;
-
Driibsert
-
glandouilleur; Knaschtert véreux; Topert idiot; Rapsert rot); age: Passage, Vernissage, Panachage (à côté de quelques féminins: Blamage, Massage, Karambolage); -and (fém. andin) Doktorand thésard; Examinand examinateur; -(a)teur I-(a)tor: Ama'teur, Akkumu'lator; -ismusl-issem: Realismus, Klassizismus, Regionalissem; -ling: Rohling CD vierge; ement prononcé [arma:]: Em'placement... - entraînent le FEMININ les suffixes: -6 dans des dérivés sur radicaux de verbes simples: Bless blessure; Klunsch balançoire; Kraz grattoire; PompeI pompe; Rapp râpe; Schell sonnette; Suckel tétine; -echt: Gewunnecht habitude; Vreckecht crève; Gielzecht jaunisse; Wouerecht vérité; Aarbecht travail; Halschecht moitié; -ell(e) I -ett(e): Baga'telle; 'Fotell fauteuil; Frika'dell boulette; Eli'kett, Tablett, Camio'nnette; -(e)(r)ei: Abtei abbaye; Zillebackerei briquetterie, Bretzerei vantardise; -esch: Ministesch femme ministre; Bréifdréiesch factrice; -heetl-(eg)keet: Schéinheet beauté; Topegkeet stupidité; Opmierksamkeet attention; Daierlechkeet état pitoyable; -itéit: Brutalitéit brutalité; Elektrizitéit électricité; Universitéit université; -schaft: Wëssenschaft science; Memberschqft l'ensemble des membres /le fait d'être membre; -t: Liingt longueur; Krankt maladie; d'Fligent brigade motorisée; -(t)ioun: Promolioun promotion; Flexibilisalioun flexibilité; -unglong: Zeechnung /Zeechnong dessin; - n'ont pas d'incidence sur le genre des bases nominales les suffixes diminutifs -a et -i (langage enfantin: Bom -7 Bomi -7 Boma mamie; Bop -7 Bopi -7 Bopa papi; Juppela trotteur 147
de juppelen balancer; Mella de K.ramell bonbon; Tatta / Tanti tante), ni surtout, contrairement à l'aIl. standard, le suffixe chenl-elchen (ce dernier après "k", "g", "ch") dont le pluriel est -ercher/-e/cher: Intchen (f) petit canard; Hannchen (f) petite main, pl. Hannercher; Schaffchen (m) four; Bichelchen (n) livret, fascicule; Kichelchen (m) petit gâteau, biscuit; Dëppchen (n) petit pot; Daimchen (m) petit pouce (= Daum). - Contrairement à l'aIl. standard p. ex. les finales en -phon/fan et en -eau/-o entraînent le masculin en luxembourgeois: den Telefon, de Büro / Kino / Auto (bureau, cinéma, auto).
[TI La règle du genre pour les noms composés, qu'ils soient de type déterminatif ou cumulatif (pages 68-69) est simple: ils ont le genre et le pluriel du dernier élément nominal qui les constitue. Les rares exceptions à cette règle sont des amalgames nominalisés (comme Allerhellegen, la Toussaint; Framënsch neutre: femme!) ou des troncations (Mëttwoch, mercredi, est du masc. en raison de la chute de -dag) Radio-Kassetterekorder m. radio-cassette Mikrowelleschaffchen m. four à micro-ondes Pabeiersnuesschnappech n. mouchoir à papier (Kleenex) Aerdbierglace f. glace à la fraise Occasiounsauto m. voiture d'occasion Wanterzalot f. salade d'hiver; Zanndokter m. dentiste Mass[en]dénger m. enfant de chœur (servant de messe[s]).
Dans le composé, on peut avoir une absence d'élément de liaison (Fënster-lJ-bank f. rebord de fenêtre) ou une joncture pas toujours justifiée du point de vue grammatical: -en- ou e- (Hameschmier f. tartine de jambon; Drauwelies f. vendanges; Bauerenhaff m. ferme; Chancëglaichheet f. égalité des chances), -er- (Kannergeld n. allocation familiale; Héngerstall m. poulailler),-ens- (Haërzenswonsch m. souhait du cœur) ou -es- (Joresrapport m. rapport annuel) ou, bien sûr, -s- qui est quasi automatique (et non justifié du point de vue grammatical) après -heet, -keet, 148
schaft. -ung/-ong, -téit, -(t)ioun, -tum/-tem (Sécherheetsguert m. ceinture de sécurité; Fruchtbarkeetstest m. test de grossesse; Gemeinschaftsantenn f. antenne collective; Fuerschungsfong m. fond de recherche; Universitéitsklinik f. CHU; Koalitiounsaccord m. accord de coalition).
[!]
Par nominalisations,
on entend des bases nominales
obtenues par transposition de complexes verbaux (p. ex. infinitifs substantivés), adjectivaux (adjectifs ou participes substantivés), adverbiaux. Elles exigent notamment que l'on tienne compte de la construction des unités transposées et, de ce fait, elles peuvent être très complexes: E Freideg sinn e puer Zaldote befreit ginn (Vendredi dernier quelques soldats ont été libérés) ~ nominalisé en: D'Befreiung de leschte Freideg vun e puer Zaldoten. On distingue les transferts avec préfixes et/ou suffixes et/ou d'autres changements notamment vocaliques (il en a été question sous @j) et les conversions sans préfixes, ni suffixes. Ces dernières ont un genre pévisible, car en général elles sont neutres quand il s'agit d'infinitifs substantivés: D'Abiméiere vun de Vestiairë gëtt bestrooft. (Le fait d'abimer les vestiaires sera puni.) Beim Degivréiere muss de Frigo aus sinn. (Pour le dégivrage, le réfrigérateur doit être éteint.) En revanche, leur genre est significatif
quand il s'agit d'adjectifs nominalisés avec leur déclinaison: een Alen est du m. (een ale Mann), eng Al du f. (eng al Fra) et eppes/niiischt Ales (quelque choselrien de neuf) est du neutre. Déi Al au pluriel renvoie à des personnes (les vieux) et dat Aalt au neutre pronominalisé soit à une chose (ce qui est ancien) soit à une femme que l'on tutoie. En luxembourgeois en effet les noms de femmes sont du neutre (on dit eist Chantal / iiert Justine) et c'est aussi le pronom neutre qui est employé pour désigner des femmes que l'on tutoie. Ee Friemen est donc un étranger homme, eng Friem est une étrangère femme, déi Friem désigne les 149
personnes étrangères (pl.) ou une femme étrangère (sg.) que l'on vouvoie, dat Friemt renvoie à une femme que l'on tutoierait (dat friemt Framënsch: neutre) et il ne faut pas le confondre avec le genre féminin d'un autre nom ici au datif: an der Friemd (en pays étranger. En allemand: in der Fremde). On ne confondra donc pas
- les adjectifs nominalisés: een Daitschen, eng Diiitsch, déi Diiitsch, dat Diiitscht (Framënsch), eppes/niiischt Diiitsches avec d'autres noms comme: ee Fransous, eng Franséisch / Franséisesch/ Franzéisin (femme française), hie schwiitzt franséisch (langue), d'Franséischt (langue), eppes/niiischt Franséisches (quelque choselrien de français); -
les nominalisations:
ee Bekannten,
eng
Bekannt,
déi
Bekannt, eppes/niiischt Bekanntes (bekannt = connu) ou ee Laangen, eng Laangt, eppes/niiischt Laanges avec d'autres nominalisations suffixées comme eng Langt (longueur) ou Bekanntschaft connaissance; comparer aussi: een/dat Déckt (Framënsch une femme forte) et d'Déckt (l'embonpoint).
W Un autre principe pour le genre des bases nominales (qui
fonctionne en allemand comme en français) relève non plus de critères morphologiques, syntaxiques ou phonétiques, mais d'un critère notionnel. Ainsi si les noms de cigarette sont en général féminin (eng Camel, eng Maryland), c'est en raison du genre du terme générique intermédiaire eng Zig(a)rett. Si les noms d'automobiles sont du masculin, c'est en raison de de Won / den Auto (voiture: der Wagen; auto: das Auto). Les prénoms féminins sont du neutre sans doute parce que les femmes que l'on tutoie sont traitées à la 3ème pers. par le pronom neutre hatt (Framënsch est du neutre). Les noms de mois sont du masculin: de Mount (le mois). Mais, il ne faut pas exagérer l'importance de ces notions ou regroupements sémantiques intermédiaires pour le genre des noms. Celui-ci dépend principalement en luxembourgeois comme en français et en allemand de critères formels. 150
XIII. LE PLURIEL DES NOMS En plus des marques de la séquence discontinue réparties sur les 2 premiers champs du GN, la catégorie nominale du nombre (opposition: singulier/pluriel) s'exprime aussi par d'éventuelles marques sur la base nominale, voire sur le noyau nominal (p. ex. sur le dernier nom d'un composé
nominal: sg. eng frësch Wuer ~ pl. zwou frësch Wuer-en marchandise fraîche; sg. eng kleng Kannerkutsch ~ pl. zwou kleng Kannerkutsch-en deux petits landaus). Suivant le type sémantique de la base nominale, il faut distinguer d'abord les noms qui n'existent qu'au pluriel: p. ex. Riedelen rougeole, Leif gens, Waasserpouken varicelle, Elteren parents, Kaschten frais, Memoiren mémoires, Parlamentswahlen élections législatives... Bien plus nombreux sont ensuite les noms qui ne fonctionnent qu'au singulier neutralisé: ils renvoient à du non comptable / non dénombrable, à des ensembles continus ou massifs. Ainsi de Pabeier, le papier, désigne la matière comme telle. Elle est quantifiable par grande masse au sing. (cf. les déterminants un peu/beaucoup e bëssche Pabeier / vil! Pabeier). Mais elle ne l'est pas par une forme de pluriel qui renverrait à une quantité numérique supérieure à 1. Il en est ainsi du pl. Pabeieren, papiers. Le pl. renvoie non à la matière "papier", mais à des papiers dont la quantité est> 1: papiers d'identité, de banques. Ont ce singulier neutralisé: - les noms des matières: [d'] Waasser eau; [de] Bliii plomb; [de] Stol acier; [den] Alkohol alcool; [de] Botter beurre; - les noms des abstractions /propriétés / états psychiques: [d'] Gedold patience; [d'] Keelt / [driii Grad] Keelt froid; eppes Schéines qq. chose de beau, Aids sida;
- des
noms de collectifs:
[d'] Geméis légumes;
[d'] Gepiick
bagages; [d'] Véi bétail; [d'] Onkraut mauvaises herbes; d' Polizei police; d'Bevëlkerung population; [d']Laffeuillage;
151
- des noms d'actions répétées /d'ensembles d'objets similaires: dat Geleefs courses, dat Gedrecks saletés, dat Gedrécks cohue, Geknupps détonations, dat Gestills ensemble de chaises, Gewiisser eaux - des infinitifs ou d'autres formes nominalisées exprimant un processus: d'Pressen le fait de presser; d'Sendung l'émission le fait d'émettre (alors que l'objet comme émission émise fonctionne évidemment au pluriel). Toutes ces bases nominales au sing. neutralisé peuvent fonctionner avec l'article eenleng un/une (sans pour autant se mettre au pluriel dénombrable), quand il s'agit de faire ressortir une sous-classe caractérisée par une propriété: Deen huet mir eng Gedold! Il en de la patience! Dat war mir eng batter Freed! Quelle joie amère pour moi! Wat ass dat fir ee Pabeier! Quel papier curieux! Du bass mir eng Mickimaus. Tu es un drôle de petit personnage. D'Mickey Mouse avec l'article défini serait le nom propre de Mickey! Les noms employés comme unités de mesure se comportent comme en all. standard, sauf que restent au singulier les seuls noms masculins et neutres désignant des vraies mesures (pas les noms communs employés à l'occasion comme unité de mesure):fënnef Pond/Kilo Appel cinq livres/kilos de pommes; zeng Grad Keelt dix degrés de froid; zwee Puer Strëmp deux paires de bas, drai Dosend frëscherl.frësch Eeër, mais drai GlaslGlieser Wain, driii Patt IPiitt Wiiin trois verres de vin; driii SchnattlSchnëtt Botter trois noisettes/tranches de beurre; driii BlatlBlieder Pabeier trois feuilles de papier; zwei Kéip giele Sand deux tas de sable jaune; véier Meint Prisong quatre mois de prison... Formation du pluriel des noms La classification traditionnelle entre faibles et forts n'étant plus possible en luxembourgeois, on ne peut plus procéder que par énumération et distinguer 152
- l'absence de terminaison (-6) sur un radical du sing. non modifié (Fësch) ou au vocalisme changé (Maus ~ Mais) - l'addition de la terminaison -eT à un radical du sing. non modifié (Bësch ~ Bëscher) ou changé (Blat ~ Blieder) - l'addition de la terminaison -ern) ou -n à un radical du sing. non modifié (Auto ~ Autoen; Garage ~ Garagen) ou changé (Kraaft ~ Kriiften) - quelques procédés isolés particuliers: Steen ~ Steng ...
[I]
L'absence
de marque
de terminaison
-{}
peut se
combiner avec un radical inchangé (le nom a donc au nominatif pluriel la même forme qu'au sing.). C'est le cas - pour un nombre assez important de noms masculins: Bléck regard, Fësch poisson, Kniecht valet, K.reesch cri, Schong / Schung chaussure, Wësch bouquet (d'épis, garni), Spuenier Espagnol, Reesender représentant, Awunner habitant... - pour des neutres: Dëppen marmite, Këssen coussin, Been jambe, Paerd cheval, Schof mouton, Schwain cochon, Réi chevreuil. .. - pour de rares féminins: Decken couverture, Kachen cuisinière (féminin de Kach), Kichen cuisine, Strëmp bas... L'absence de marque de terminaison -{} est combinée avec un changement vocalique du radical - pour des masculins: Bam -7 Beem arbre, Schaf -7 Schief armoire, Rass -7 Rëss déchirure, Maufel -7 Maifel bouchée - et des féminins surtout d'une syllabe: Kou-7 Kéi vache; Maus -7 Mais souris, Tromp -7 Trëmp atout, Knupp -7 Knipp bosse, Stad -7 Stied vill, Broscht -7 Brëscht sein...
[[J
La marque
du pluriel -eT ne s'ajoute qu'à des noms
masculins et surtout neutres, pas à des noms féminins. Elle se combine avec ou sans changement vocalique. Avec modification vocalique:
153
- quelques masculins: Mond 7 Mënner bouche, Mann 7 Manner homme, Band 7 Ranner lien/ruban (et non pas volume/tome: Band 7 Bann), Wuerm 7 Wiermer ver...; - beaucoup plus de neutres: Blat 7 Blieder feuille, Briet 7 Brieder planche, Buch7 Bicher livre, Faass 7 Fasser tonneau, Glas 7 Glieser verres, Lach 7 Lacher trou, Rad 7 Rieder roue, Wuert 7 Wierder mot... Sans modification vocalique: - quelques masculins: Bierg 7 Bierger montagnes, Bësch 7 Bëscher forêt, Buttek 7 Butteker boutique, Dësch 7 Dëscher table, Owend 7 Owender soir, Rescht 7 Reschter reste ...; - beaucoup plus de neutres: Bett 7 Better lit, Bild 7 Biller image, Gebiet 7 Gebieder prière, Spill 7 Spiller jeu, Ee 7 Eeër œuf, Haerz 7 Haerzer cœur...
[II La marque
du pluriel -en (-n si le nom se termine au sing. par -e: Gare ~ Garen gare) est la plus fréquente. Avec modification vocalique, on la trouve rarement au féminin (Kraaft ~ Kraften force), mais sans modification vocalique, elle y est la terminaison largement majoritaire (et souvent prévisible en fonction du suffixe: -ar m., -er m., -eur/-euse, heet, -in[n), -ioun, -ist, -keet, -ong/-ung, -schaft, -téit, -théik): Gans 7 Gansen oie, Bank 7 Banken banc, Bank7 Banken banque, Bir 7 Biren poire/ampoule, Blumm 7 Blummen fleur, Dir 7 Diren porte, Fra 7 Fraen femme, Nol 7 Nolen aiguille mais: Nol 7 Neel clous, Tut 7 Tuten sachet, Fënster 7 Fënsteren fenêtre, Nuddelen pâtes/nouilles.
On la trouve aussi sans changement vocalique au masculin (Frasch ~ Fraschen grenouille, Har ~ Haren monsieur, Hues ~ Huesen lièvre, Léiw ~ Léiwen lion, AI ~ Alen singe) et au neutre (A ~ Aen œil) surtout quand les noms se terminent par -el et -er: Engelen (m) anges, Spigelen (m) miroirs, Tel/eren (m) assiettes, Déieren (n) animaux, Oueren (n) oreilles 154
[i]
Les autres changements dans la formation du pluriel des noms par rapport à la forme du sing. relèvent de lois phonétiques et/ou orthographiques plus générales du luxembourgeois, ou de procédés qui, au lieu d'ajouter des terminaisons, remplacent celle du sing. par une autre au pluriel. En luxembourgeois, ces derniers procédés sont isolés; on a p. ex. Firma (f) ~ Firmen entreprise, Bopa (m)/Boma (f) ~ Bopen/ Bomen, Risiko (m)~ Risilœn (risque), mais aussi des hésitations comme Thema ~ Them-en/-aen. On peut mettre dans ces procédés les adjectifs/ participes nominalisés avec leur déclinaison, car le passage du sing. au pluriel modifie les terminaisons: ee Blannen ~ déi Blann aveugle, een Erwuessenen ~ déi Erwuessen adulte. Enfin au pluriel, le suffixe des diminutifs en -chen et -elchen (après /k/, /f)//fl et Ix/) est remplacé par -ercher/ -elcher: Meedchen ~ Meedercher fille, Jéngelchen ~ Jéngelcher garçonnet. Les modifications phonético-graphématiques sont principalement des assimilations et/ou des lénifications/ adoucissements en finale de lexème (cf. p. 52). Des [d], [t], [p] qui suivent au singulier un [n], [m] et [1] sont au pluriel assimilés à la nasale ou latérale: "nd"/"nt" ~ "nn" (Kand ~ Kanner enfant; Mond ~ Mënner bouche; Hand ~ Hiinn main; Frënd ~ Frënn ami; Hond ~ Hënn chien; Grond ~ Grënn raison; Zant ~ Ziinn dent); "mp" ~ "mm (Kamp ~ Kiimm peigne; Schwamp ~ Schwiimm éponge); "lt"/"ld" ~ "11"(Bild -Biller image). Des durcissements (neutralisations finales au sing.) en [p], [t], [t], [s], [x] sont adoucis en [b], [d], [v], [z], [j]/rn/[g] devant le -er/-e(n) de la marque du pluriel, quel que soit d'ailleurs le procédé orthographique employé pour marquer
l'opposition de sonorité (dure au sing. +-+ douce au pluriel): een Tüb ~ Tüben tube; ee Verb ~ Verben; Rad ~ Rieder roue; Gebiet ~ Gebieder prière; Blat ~ Blieder feuille; Quitt ~ Quidden coings; Rutt ~ Rudden verge; Buschstaf ~ Buschstawen lettre; Bréif ~ Bréiwer lettre message; 155
Léiw ~ Léiwen lion; Rous ~ Rousen rose; Taass ~ Tasen tasse; Thees ~ Theesen thèse; Piisch ~ Pijen pêche; Kolléisch ~ Kolléijen collège; Philolog [x] ~ Philologen. D'autres modifications plus ponctuelles notent d'autres phénomènes phonétiques: Steen ~ Steng pierre; Rank ~ Réng bague; Schlag ~ Schléi: chute de "g". Parfois, il est nécessaire d'éviter des ambiguïtés à l'écrit. Ainsi Jor/Hor, année/cheveu, renvoient au singulier, alors que pour le pluriel il vaut mieux écrire Joer/Hoer. Quand dans un contexte d'application de la règle de l'Eifel (cf. 9394), la marque -en se réduit à -e (Fritten an Zalot, mais Fritte mat Zalot), il peut être nécessaire d'indiquer clairement que ce -e est une marque de pluriel. On pourra le faire à l'aide des trémas: Ech hunn deng Kopië gemaach. J'ai fait tes copies. Par rapport à l'allemand standard, on notera que le luxembourgeois n'a plus la marque du pluriel -e: elle serait d'ailleurs peu économique dans les contextes d'application de la règle de l'Eifel où -e est la réduction de la marque -en. Certains noms, qui en allemand ont le pluriel -e, -en ou -er, hésitent en luxembourgeois entre -eT ou -en: Laut~ Lauter / Lauten? son; Adjektiv ~ Adjektiver / Adjektiven? System ~ -er/-en? Apparat~ -er/-en? Programm ~ -er/-en? Sauf emprunts récents faits à l'anglais (Highlights), le luxembourgeois ne fait guère usage au pluriel de la marque -s si fréquente en allemand: Kerls ~ Karelen gars; les noms terminés par une voyelle prennent -en: Nazis ~ Nazien nazis; Autos ~ Autoen. Mais on garde le -s pour le collectif familial: Reinhards (les Reinhard), Sünnens, Backesch (-ers = esch), Schneidesch (-ers = esch). La marque passe-partout du luxembourgeois est -en (-e quand s'applique la règle de l'Eifel), y compris pour le pluriel des noms transférés de langues romanes, notamment du français standard: 'Bijouen, 'Timberen, 'Pompjeën, 'Prabbelien, 'Congéen, Point-de- 'vuen, d'Sens-inter 'diten, 156
d'Grande-sur'facen. Dans ces transferts, le maintien des lettres muettes écrites pose parfois des problèmes de lecture; cf. Accroc ~ Accrocen, Avis ~ Avisen, Boulevard ~Boulevarden, Don ~ Donen, Fait ~ Faiten, Premier prix ~ Premier-prixen, Cliente ~ Clienteën. La marque en sert aussi pour fonner le pluriel des prénoms: zwéi Péiteren deux Pierres; zwee AIken. Changements vocaliques au pluriel Inflexions ou alternances, les changements vocaliques dans le radical, quand on passe du sing. au plu., posent de gros problèmes à ceux qui apprennent le lux. D'où le tableau suivant qui n'est pas exhaustif, mais pennet de faire des rapprochements avec d'autres altérations de radicaux. Voyelles-bases lu:1 lUI 10:1 I~I la:1 lai IUal I~UI lEU! Sons modifiés lIai /II leI! lœl le:1lEIlei lIai I ell laI! le:1 le:1 lei lœl la:1 ~
le:1
IE:I lEI lIai
leI! lai
~
lEI lei
Bam Beem (arbre); Dag Deeg Gour); cf. kafen keeft (acheter); lafen leeft (courir); Jak ~ Jeeki (langage enfantin: petit Jacques) Baart Baert (barbe); Gaart Gaert Gardin); cf. gespaart ~ spaert ~ sparen (fermer) Sak Sack (sac); Apel Appel (pomme); Gaascht Gascht (invité); cf.falen ~ fait (tomber) Pat Piet (sentier); SchafSchief(armoire); Blat Blieder(feuille);GrafGriewer (tombe) cf. Rad Riedchen (roue); Blat Blietchen Bliedercher (feuille + diminutif sg. et pl.) Schlag Schléi (coup, apoplexie); cf. maachen ~ méich (faire, conditionnel) Land Lanner (pays); Rack Rack (robe); Patt Piitt (verres de vin); Schwamp Schwamm (éponge); cf Kapp ~ Kappi (petite tête) Stach Stéch (piqure); 157
lœl 10:1
+-+ le:1
leI! I::JI +-+ lei
lœl
lUI +-+ /II
lu:1 +-+ li:1
18U/+-+/aI/
I::JU/+-+/eI/
leul
IUal+-+/Ial
Bass Bëss (morsure); Wand Wënn (vent); Rass Rëss (déchirure); c£fannen ~ fënnt (trouver) Krop Kreep (crochet); Nol Neel (clou); Won Ween (voiture); cf. soen ~ seet (dire) Drot Dréit (fil de fer); Stot Stéit (ménage); cf. blosen bléist (souffler); roden réit (deviner) Bock Béck (bouc); Broch Bréch (cassure); Sproch Spréch (sentence); Hong Hénger (poule); cf. gesongen ~ séngt sangen (chanter); Jong ~ Jéngi (langage enfantin: petit jeune) Floss Flëss (fleuve); Wollef Wëllef (loup); Stopp Stëpp (bouchon); Mond Mënner (bouche); cf. kommen ~ kënnt (venir); Mond ~ Mënni (langage enfantin) Knupp Knipp (bosse); Mupp Mipp (chien); Wupp Wipp (bout de saucisse); Zuch Zich (train); Buch Bicher (livre); Brudder Bridder (frère); Stull Still (chaise); Club Clibb (club); cf. Zuch Zichi (langage enfantin: petit train) Fuuss FUss (renard); Ku Ki (coups); Tour Tir (tour); Fruucht -7 FrUchten fruits; cf. Kuuscht -7 KUschtchen (petite croûte) Maus Mais (souris); Sau Sai (truie); Laus Lais (pou); Haus Haiser (maisons); cf. Maus Maischen Maisi (langage enfantin); Flou Fléi (puce); Fousss Féiss (pied); Kou Kéi (vache); Mount Méint (mois); Poul Péil (pieu); Fixspoun Fixspéin (allumettes); Krou Kréi (cruches); Rouer Réier (tuyau); cf. ginn gouf ~ géif (devenir); kommen koum ~ kéim (venir); Bouf-7 Béifchen (petit garçon) Fuedem Fiedem (fil); Buedem Biedem (plancher); Wuert Wierder (mot); cf.jueren ~ fiert (conduire); gruewen ~ grieft (creuser)
158
XIV. DÉTERMINANTS ET ÉPITHÈTES: L'ACCORD DANS LE GROUPE NOMINAL Dans les deux champs qui, dans le GN, précèdent la base nominale (cf. p. 143), la tradition grammaticale distingue les déterminants et les épithètes (surtout adjectifs et participes). L'ordre de ces éléments constitue une séquence horizontale "accordée/déclinée" qui porte conjointement les marques solidaires et amalgamées des catégories grammaticales du genre (masc., fém., neutre), nombre (sing.~ pl.) et cas (CI = nominatif, accusatif; C2 = datif; exceptionnellement C3 = génitif ou C4 = ancien nominatif). Les déterminants
du groupe nominal
On distingue pour l'expression du défini les articles en d-, les démonstratifs et les possessifs; pour l'expression du nombre et de la quantité: les quantifieurs; pour l'attitude énonciative, les interrogatifs et exclamatifs. Il faut bien distinguer les déterminants et les pronoms: les premiers ouvrent le GN alors que les seconds sont des groupes autonomes et seront traités au chapitre XIV).
[]
Les articles et les démonstratifs
en d-
ARTICLES DÉMONSTRA TIF CAS masc. neu.t fi'em. pJur. I masc. neu.t fi'em. pmr. I
CI de(n) d' deen dat déi déi d' d' C2 (de)m (de)m der den deem deem deer/ deene(n) dar C3 des
des
der
der
dees/ dees/ das/ das/ daers daers
C4 der 159
de er/ deer/ darer dar
Ex.: den éischte Schouldag, le premier jour d'école; deen domme Wecker, cet idiot de réveil; d'aarmt Kand le pauvre enfant; dat aalt Gezei, les/ces vieux habits; d'kal Dusch la douche froide, déi blo Tënt l'/cette encre bleue; déi kleng Lanner, les petits pays. Dé; Gréng/Schwaarz les Verts/ Noirs (au CI pl., dé; est obligatoire avec cet adjectif substantivé).
Ce qu'on appelle l'article défini (prononcé avec un [a] ou [en n'est qu'une forme désaccentuée du démonstratif tonique, dont la réalisation comprend [el] (déi), [e:] (deen) et [E] (dar), voire [Ee] (dtiers). Noter au C2/C3 féminin les variantes diirldiiers ou dier/diers, au lieu de deer/dee[r]s. CI est un ancien accusatif qui s'est étendu au nominatif actuel: Den Albert huet den Emil geruff. Albert a appelé Émile. Avec application de la règle de l'Eifel (chute du "n"): De Pitt huet de Papp ugeruff. Pierre a téléphoné à papa. C2 est la forme actuelle du datif: au sing., l'article non accentué dem peut se réduire à -em [am] au contact gauche d'une préposition: ënnerem / ënnert dem Dësch: sous la table; iwwerem / iwwert dem Bierg: au-dessus de la montagne; hannerem / hannert dem Haus: derrière la maison; op (d)em Buedem: sur le sol. Il peut se contracter en -m avec d'autres prépositions: an dem : am, dans; mat dem : mam, avec; no dem : nom, (d')après; un dem : um, à; op (d)em : om, sur; vun dem : vum, de; virun dem : virum, devant. Ex.: Ech komme mam Bus (C2). Je viens en bus. C3 est le génitif qui survit dans des structures attributives ou partitives rares: Dee Jong ass des Daiwels (m.). Ce garçon a le diable au corps. Ech sinn der Meenung (f.); je suis d'avis de. Ech sinn +deer/diir Meenung, daft hien an d'Schoul sol/. Mon avis est qu'il aille à l'école. Ech hunn dees/diiers Gestreits genuch. J'en ai assez de ces disputes. En huet deer speziel/er Brossen eng. Il a une de ces brosses spéciales C4 désigne l'ancien nominatif masculin der: Il ne survit que dans des expressions figées, même en fonction d'objet: Deen heite faert der Daiwel net. Celui-ci ne craint pas le diable (pour: faert den Daiwel net). Cf. aussi géint der/den Owend. 160
Dans le tableau ne figurent pas les déterminants démonstratifs dësen (m.), dëst (n.), dës (f. et pl.) (ce/cette/ ces. .. ci) qui fonctionnent en opposition à deen (m.), dat (n.), déi (f. et pl.) (ce/cette/ces ... là). Comme les articles définis, ils marquent la définitude du GN, mais en plus, ils situent l'entité visée par le GN dans la proximité ou l'éloignement (local ou psychologique) des communicants. La proximité peut pour sa part être précisée par hei / (e)lei (ci) postposé et la distanciation par do / (e)lo (là): Huel déi Blouse hei (f.)! Prends ce corsage-ci! Déi Schong do si mer ze grouss. Ces chaussures-là sont trop grandes pour moi. Si un trait de similitude, voire d'identité s'ajoute à la définitude, le lux. emploie le déterminant deeselwechten, datselwecht, déiselwecht, deemselwechten, diirselwechter, deeneselwechten, etc: Haft freet, ob mer diirselwechter Meenung sinn. Elle demande si nous sommes du même avis.
[I]
Les déterminants possessifs identifient le GN par rapport aux participants de l'acte de communication (lère, 2ème p. sg. et pl. + forme de politesse) ou au possesseur de la 3ème pers., dont le genre impose siiin- ou hi(e)r-
CAS/ GENRE lè. sg. P.I CIM miiin-@ CIN miiin-@ CIFPL meng-@ C2MN mengem F menger PL menl!en C3MN menges FPL menJ!er mon/ma
POSSESSEURS 2è. sg. 3è.Pos.M/N
diiin-@ diiin-@ deng-@ dengem denger denl!en denges denger ton/ta
siiin-@ siiin-0 seng-@ sengem senger senl!en senges senJ!er son/sa
61
F
hiren hiert hir-@ hirem hirer hiren hires hirer son/sa
lè. pl.
eisen61 eist eis-0 eisem eiser eisen eises Ieiser notre
2è. pl. 3è.
iiren iiert iir-@ iirem iirer iiren ar(e)s arer votre
hiren hiert hir-@ hirem hirer hiren hires hirer leur
au lieu de eis-, on a aussi ons- et localement ais-/ous- pour "notre". Comme forme de politesse, Ar/Aert prend une majuscule. 161
Ces déterminants possessifs se déclinent sur een/eng (un) / keen/keng (aucun/nul) sauf au CI (nominatif/accusatif) du neutre singulier quand le possesseur est féminin (hiert) ou un pluriel (lè pers.: eist; 2è pers.: tiert; forme de politesse: Aert; 3è pers. pl.: hiert). Cf. aussi les adjectifs démonstratifs dëst/dat Haus. Ce -t constitue une différence importante avec l'aIl. standard. Ex.: Kenns du mai Papp a meng Mamm? Nee, meng Eltere kennen se. Connais-tu mon père et ma mère? Non, mes parents les connaissent. Mat mengem Papp sengem Auto. Avec la voiture de mon père. Dat ass eiser Bomi hiert Haus. C'est la maison de notre mamie. Huelt direkt liert Gepack mat. Emmenez tout de suite vos bagages (2ème p. du pL). Ass dat Aere Schal? Est-ce votre ("politesse") châle? War dat net eist Agnes? N'était-ce pas notre Agnes? Hien ass menger/ denger/ eiser Meenung. Il est de mon/ton/notre avis. Elo sinn ech senger/hirer Naupe lass. Me voilà débarrassé de ses caprices (à lui = senger; à elle: fille tutoyée = senger; à elle vouvoyée = hirer; à eux = hirer). Cf. dans des expressions figées des C3pl. mat eiser Herrgott avec notre Seigneur Dieu.
!lJ Contrairement aux déterminants de la définitude (articles définis, démonstratifs, possessifs), certains éléments ne sont pas par eux-mêmes indéfinis. Il s'agit surtout des quantifieurs de la quantité chiffrée (dénombrée) ou évaluée par tranches,voire masses. On distingue:
A. - Les quantifieurs numériques
- décliné:
le nombre 1, invariable sous la forme eent (d'Ziffer Eent), se décline quand il ouvre un GN. Article indéfini, il est renforçable par iergend- : MIN CI: een, MIN C2: engem, F CI: eng, F CI: enger; ex.: een Owend (soir), eng Nuecht (nuit), mais: ee bis zwéin Deeg un à deux jours; anerhallef Stann une heure et demi; anerhalleft Pond une livre et demi. La forme inaccentuée de ee(n) est ern). 162
-
décliné: le nombre 2, invariable sous la forme zwee (d'Ziffer Zwee / zweeanzwanzeg) s'accorde en genre quand il ouvre un GN: zwéin (parfois zwee) pour le M: zwéin Haren deux messieurs, zwéi Frënn deux amis, zwéi Mantel deux manteaux; zwou pour le F: zwou Dammen deux dames, zwou Kazen deux chats, zwou Hann deux mains; zwee pour le N: zwee Haiser deux maisons, zwee Zëmmeren deux chambres, zwee Meedercher deux filles; - invariable: les autres nombres cardinaux dréii (mais: zu drëtt = à 3), véier, fënnef, sechs, siwen, aacht, neng/ning, zeng/zing, eelef, zwielef, puis unité + dizaine: draizeng (13), siechzeng (16), siwwenzeng (17), zwanzeg (20), drësseg (30), siechzeg (60), siwwenzeg (70), siwenasiwwenzeg (77), aachtanonzeg (98); zwou Milliounen/ Billiounen/ Milliarden draihonnertdréiiandrëssegdausenddraihonnertzeng:3 33.310. Eng devant un nombre cardinal exprime l'approximation: eng drësseg Leit= ëm déi drësseg Leif 30 personnes environ; - dérivés nominalisés: les fractions à l'aide du suffixe -tel (de 3 à 19) et -stel (à partir de 20): een Drëttel un tiers; drai Véierel trois quarts; zwéin Dausendstel deux millièmes; zwee Prozent / Promille deux pour cent /pour mille. B.- Les quantifieurs non numériques - Le plein (la totalité) d'un ensemble est signalé par all- (CI MIN/F et PL), allem (C2 MlNsg), aller (C2F et C3 FPL), allen (C2PL): Si hunn all Kéier an all Ament opgepasst. Ils ont fait attention à chaque fois et à tout instant. All meng Frënn waren derbéii. Tous mes amis étaient présents. An aller Rou a bei aller Gedold En toute quiétude et patience. Hal dach op mat all deem Blodsinn. Arrête donc avec toutes ces bêtises. All véier Joer / all zwéi Méint. Tous les 2 ans / tous les 2 mois. Allem Uschain no; selon toute apparence. Op alle Fall/Fall; en tout/tous cas. Rarement "chaque" est rendu en lux. par jidd- / jiddwer: op jidde/jiddwer Fall
163
- Une totalité sans exception est soulignée par les adjectifs ganz et samtlech: Hie war mam ganze Personal do. Il était là avec tout son personnel (= mam gesamte Personal). - Une totalité d'un couple d'éléments identifiés peut être exprimée par (déi) béid-: Déi béid Frënn hate schéi gefeiert. Les deux amis avaient joliment fait la fête. - Le vide d'un ensemble d'éléments (dénombrables ou non) est exprimé par l'article négatif keen (CIM1N) / keng (CIF/PL), kengem (C2MN) / kenger (C2F), kengen (C2PL), kenges/kenger (C3 Sg ou PL): Ech hu keng Anung. Je n'en ai aucune idée. Ech drénke kee Béier. Je ne bois pas de bière. Si hu keng Kanner. Ils n'ont pas d'enfants. A kengem Fall. En aucun cas. Hien ass kee Fransous. Il n'est pas Français. Mir hu keng zwou Stonne gewaart. Nous avons attendu moins de deux heures. Devant un adjectif substantivé, le vide s'exprime par naischt et s'oppose au non-vide exprimé au moins par eppes (ou l'interrogatif: wat?): Wëlls de naischt Aneres? eppes méi Schéines? Ne veux-tu rien d'autre? quelque chose de plus beau?
-
Une
partie
d'un
ensemble
est
sélectionnée
par
les
quantifieurs d- meescht - (la plus grande partie du travail: déi messcht Aarbecht; la plupart des gens: déi meescht Leit), munnech (maint, certain-), (e) puer, (en) etlech (quelque-), viII (beaucoup), wéineg (peu), e bëss(ch)enl eppes (un peu), verschidden (différents) et les ON de mesure (cf. p. 152: zwee Pond Appel deux livres de pommes; drai Flaschen Rivaner trois bouteilles de Rivaner.) c.- L'absence de déterminant: 6. Le ON sans déterminant explicite a une valeur définie quand il renvoie au signe linguistique comme tel: d'Stad f} Lëtzebuerg la ville de Luxembourg, f} Schengen lait op der Musel. Schengen est au bord de la Moselle (mais quand le nom propre est référentiel, il a en lux. l'article défini d- : f) Ietta ass e belsche Numm. Ietta est un nom belge, mais: Ech 164
fuere bei d'Ietta. Je me rends chez Ietta. g Jang, komm mol! Jean, approche. De Jang kënnt net. Jean ne vient pas.) Dans d'autres GN, l'absence d'article équivaut à l'article partitif français qui renvoie à la partie d'un ensemble. Dans ce cas, on peut lui substituer par exemple les quantifieurs wéineg- (peu) ou vil! (beaucoup). Il s'agit alors
-
de GN
qui
désignent
des
masses
ou réalités
non-
dénombrables au singulier (Gedold de la patience; Waasser de l'eau, Mëllech du lait, Holz du bois; cf. p. 151); - de GN désignant des entités comptables au pluriel et pour lesquels le sélecteur een/eng est nécessaire au singulier. 0 peut commuter alors avec d'autres nombres cardinaux ou avec e puer/etlech: Mir hu g (zwee / drai / e puer) Kanner. Nous avons des (deux, trois, quelques) enfants.
[I]
Les déterminants interrogatifs et exclamatifs ouvrent des GN qui introduisent des énoncés interrogatifs et exclamatifs partiels. On y trouve: - Wat fir een/eng/O pour poser une question sur la détermination (en all.: welch-? Watfir en Text lies de dann? Quel texte lis-tu donc? Wat fir Kanner ginn an d'Schoul? Quels enfants vont à l'école?) ou sur la qualité (en aIl.: was für-? Wat fir Stëfter braicht Der dann? Rouder a gieler. Quels crayons voudriez-vous donc? Des rouges et des jaunes.). Le même déterminant fonctionne dans des GN exclamatifs: Wat fir e komesche Karel! Quel drôle de mec! Le déterminant peut être discontinu: Wat ass dat da fir e komesche Karel! Mais qu'est-ce que ce drôle de mec? - Un peu moins courant pour l'interrogation et l'exclamation (au lieu de wat fir), on a: Wéi een/eng : Wéi ee Verb passt bei wéi ee Bild? Quel verbe va avec quelle illustration? Wéi eng Ursaache ginn et Arer Meenung no fir deen Échec? Quelles raisons expliquent à votre avis cet échec? (Noter le sg. invariable eng dans Wéi eng Ursaachen / Wéi eng Liewensformen ). 165
- Wéivill sert à poser des questions sur la quantité: Wéivill Kanner huet Der? Combien d'enfants avez-vous? Wéivill Zocker brauchs de? Combien de sucre te faut-il? - Esou/sou een/eng/O exprime un jugement qualitatif: Ech si verwonnert, daft hien esou Saachenlsou Wierder/esou eppes seet. Je m'étonne de l'entendre dire de telles choses/ de telles paroles/ quelque chose comme cela. Esou en Dëlpes! Quel abruti! Wiem + déterminant possessif pose une question sur un possesseur: Wiem sain Haus ass dat? Dat ass menger Mamm hiert. A qui est cette maison? C'est celle de ma mère.
-
Les épithètes dans le groupe nominal Sont épithètes, avec leur groupe éventuel, les lexèmesbases autonomes62 qui dans un GN fonctionnent entre lees) déterminantes) et la base nominale N. Il peut s'agir d'adjectifs qualificatifs ou d'éléments adjectivés (participes, adverbes, particules) que l'on peut appeler relationnels (temps, lieu...).
[]
Du point de vue de la forme, les adjectifs sont simples (schéin beau; kuurz, court; laang, long) ou complexes: dérivés (aarmséileg misérable; onglécklech malheureux), composés (hellblo bleu clair; rout-wiiiss-blo rouge-blanc-bleu), amalgamés (praiswaert précieux; lieweslanglech à perpétuité; hallefttaatlech semi-public; fraiwëlleg volontaire). - Du point de vue du sens, ils sont absolus (ni degré 1 avec méi plus, ni degré 2 en -st- ne sont possibles: eng gëllen Hochzait des 62
Cette restriction élimine les premiers termes des noms composés comme p. ex. grouss dans Groussmamm (grand-mère). On sait en effet que la Grousmamm n'est pas forcément eng grouss Mamm: elle peut être relativement petite. Bien sûr, l'élément adjectival autonome peut à son tour servir de base à un groupe: grouss (adj.autonome) -7 ganz grouss (GADJ) -7 zeng Quadratmeter grouss (GADJ) grand; très grand; d'une surface de 10 m2. 166
noces d'or) ou relatifs (qualitatifs: D'Strooss ass enk, ma d'Gaass ass nach vill méi enk. La rue est étroite, mais la ruelle est encore bien plus étroite). - Du point de vue syntaxique, ils peuvent être employés seuls ou avec membre(s) comme base d'un GADJ: eng laang Streck, eng ganz laang Streck, eng sechshonnert Kilometer laang Streck, une longue distance, une très longue distance, une distance de 600 km. Du point de vue fonctionnel, ils peuvent suivant leurs propriétés être séparément ou à la fois: 1) épithète accordé à gauche de N dans un GN: ee ganz schéint Lidd une très belle chanson; dee mat de Schüler zefriddene Schoulmeeschter le maître d'école satisfait de ses élèves, 2) attribut invariable du sujet ou de l'objet dans un GY d'attribution: D'Wierder bleift ganz schéin. La météo reste très belle. Hatt ftnnt déi Jupe ze enk. Elle trouve cette jupe trop étroite., 3) adverbe invariable membre d'un GY autre qu'un GY d'attribution: Hatt séngt ganz schéin. Elle chante très bien., 4) membre d'un GADJ: Gëscht war et schéi waarm. Hier, il faisait bien chaud. Et war en zimlech déift Lach. C'était un trou assez profond., 5) particule communicative: Da gees d'elo mol schéi brav an d'Bettchen. Maintenant, sois gentil et va, s'il te plaît, au lit. 6) Certains adjectifs de dimension peuvent aussi déterminer une préposition: déif am Bësch tief im Wald.
[I]
Les éléments adjectivés sont plus difficiles à classer que
les qualitatifs. Ainsi la limite est parfois ténue entre le participe I ou II et l'adjectif; cf. gutt gelaunt bien luné, ausgezeechent excellent, bekannt connu, erwisen prouvé/établi, reizend ravissant, spannend captivant, verréckt fou, onverschimt impudent. En principe, tout participe II de verbe transitif peut devenir épithète de son objet; ex. zerstéieren -7 zerstéiert -7 een zerstéiert Haus/eng zerstéiert Mauer détruire, détruit, une maison détruite / un mur détruit. Par contre, le part. II des verbes intransitifs qui se conjuguent avec sinn fonctionne comme épithète et/ou attribut de son sujet: explodéieren -7 167
d'Bomm explodéiert -7 d'Bomm ass explodéiert -7 d'Reschter vun der explodéiert(en)er Bomm exploser, la bombe explose, la bombe a explosé, les restes de la bombe explosée. Il en va de même des part. TIde verbes réfléchis qui sont épithètes de leur sujet: déi presséiert/informéiert Leif? déi Leit si presséiert /informéiert r- presséieren sech / informéiere sech ces gens pressés / informés. Bien plus rares sont en lux. les adverbes adjectivés comme riets- droite, lénks- gauche, apaart / besonnesch particulier, auswiierteg extérieur, deemoleg d'alors, jeeweileg respectif, hauteg d'aujourd'hui. Limitées sont les formations du type invariable Lëtzebuerger/Elsiisser Wiiin du vin lux.! alsacien, eng oven/zouen Dier une porte ouverte/fermée, een oranf!en / beigen / li/aen Deckel un couvercle orange/beige/ lila. Très originaux sont les adjectifs formés à partir des quantifieurs: all-7 alleg tous ces, vill-7 villeg beaucoup: Wat méchs de da mat deene villege Suen? Que feras-tu donc avec tout cet argent? Enfin, notons les adjectifs ordinaux formés à l'aide de -t- jusqu'à 19 (éischt, zweet, drëtt, aacht, nonzengt) et de -st- à partir de 20 (zwanzégst-, eenafo.ffzegst-), les adjectifs situatifs relatifs (déi ënnescht/ iewescht Trap l'escalier inférieur/supérieur) et les adjectifs dits de matière: eng wëllen Decken une couverture de laine. L'accord dans le groupe nominal Dans les 4 champs du GN (cf. page 143), les marques des 3 premiers forment une séquence grammaticale discontinue, dans laquelle on peut voir une déclinaison horizontale du GN. Ex.: pour ee klengt Kand, on a 0 ee -t -n en opposition à -at -t -t - 0 pour: dat eent klengt Kand et: -éi -0 -0 -er pour déi zwee kleng Kanner. En lux., cette séquence de marques ne fonctionne pas comme en aIl. standard; les distinctions faites entre déclinaisons forte, faible et mixte, et entre les 4 cas classiques y sont donc quasi superflues. 168
[]
Deux cas suffisent pour décrire le GN lux.: le CI c-à-d. l'accusatif qui sert aussi de nominatif, et le C2: cas du datif. Mais pour les pronoms et quelques autres tournures, il faut y ajouter le génitif C3 et l'ancien nominatif masculin C4.
m
En principe, les bases nominales des GN ne se déclinent plus en luxembourgeois. On n'a donc plus que, quand elle
existe, l'oppositionsingulier ~ pluriel (en plus de la séquence des marques dans les champs 1 et 2). Deux faits de langue doivent cependant être pris en compte localement. Au C2 (datif) sing., on entend parfois une modification vocalique résidu d'une ancienne terminaison. Ainsi on dit den Hals (avec la! bref), mais: Ejaizt, wéi wann hien e Messer am Haals hatt (il crie comme s'il avait un couteau dans la gorge); den Dag le jour, mais am Do; e Pond une livre, mais ee Brout vum Ponn un pain d'une livre; de Laifle corps, mais hien huet der Daiwel am Leif /aI/; d'Baus lEU! la maison, mais ech hu kee Su méi am Haus laU/ je n'ai plus un sou à la maison. Au pluriel, le C2 (datif) est localement muni de -en: Ech schwatze mol mat deene Leiden Je vais parler à ces gens; E wiert sech mat Hann a mat Féissen. Il se défend des mains et des pieds. Mat schwéierem Haerzen. Le coeur lourd.
[I]
La séquence de marquage discontinue des champs 1 et 2
pennet une combinatoire à deux postes (ex.: deen éisschten Abrëll1e 1er avril) ou, réduite, à un poste: fJ leschten Owend l'autre soir; mat /} séissem Gebees avec de la confiture sucrée; mat deenen drai-/} Kanner avec ces trois enfants. A deux postes, la séquence peut présenter un marquage parallèle (deux fois la même marque; ex.: dat schwaarzt Dëppen la mannite noire) ou un marquage hiérarchisé (marques différentes: 1ère + 2de; ex.: an deem [1ère] schwaarzen [2de] Dëppen dans la mannite noire; mat engem [1ère] décken [2de] Album avec un gros album).
169
Dans la séquence réduite à un poste, la marque peut être la même que celle du marquage parallèle (den éischten Abrëll; lJ leschten Owend) ou elle ne reproduit que la 1ère marque du marquage hiérarchisé: mat lJ kalem [lè] Waasser avec eau froide. Mais la chute du -n final peut compliquer les choses: den éischten Abrëll, de véierte Mee le 4 mai.
- En allemand standard, le marquage hiérarchisé est majoritaire: der kleine Junge, dem kleinen Jungen, der kleinen Puppe, des kleinen Jungen, der kleinen Jungen, mais die kleine Puppe, den kleinen Jungen (datif pluriel). - En luxembourgeois, c'est le marquage parallèle63 qui est le plus fréquent (au CI masc. et neutre; au C2 fém. et plu.). - Ou bien l'épithète n'est pas marquée (l'épithète au CI fém. et plu. a -6), ce qui peut être considéré comme un autre marquage facile à retenir. En luxembourgeois, le marquage hiérarchisé n'existe donc plus qu'au C2 masc. et neutre. Mar ua e arallèle CI MASC. SG: deen/den/dësen/een/en (règle de l'Eifel) dee/de/dëse/ee/e lJ CI NEUT. SG: dat/dëst een-lJ lJ
éischt-en véiert-e Gudd-en
Abrëll Mee Owend
schwaarz-f4
Dëppen
aal-t kaal-t
Dëppen Waasser
63
Ceci explique certaines erreurs des Luxembourgeois en allemand standard: mit seiner *lieber Frau (marquage parallèle) au lieu de seiner lieben Frau (marquage hiérarchisé). L'habitude du marquage
parallèle explique aussi des fautes comme le -t de zimlecht dans: Et war en zimlecht déift Lach (zimlech est membre du GADJ et en tant que détenninant de l'adjectif déift ne doit pas avoir de -t; c'était un trou assez profond) ou encore le -t de ganzt dans cet extrait de journal: Ee bis op den Text vum J. Th., dee vergiess gouf, ganzt professionnellt a lëschtegt Buch (ganz détennine les deux épithètes de Buch, mais n'est pas lui-même épithète; un livre tout à fait professionnel et gai, si ce n'est qu'on a oublié le texte de J.Th.). 64 Avec des variantes sans -t le long de la Moselle et de la Sûre. 170
C2 PL: [an] deenen/den/dësen/mengen éischt-en Deeg (règle de l'Eifel) deene/de/dëse/menge lescht-e Minutten [an] lJ deier-en Hotel/en C2 FEM: [op] diir/der/dëser/ eng-er grouss-er Hochziiit a menger Bom hirer grouss-er Wunnecht [mat] 0 déiw-er Trauer ------------------------------------------------------------------------------CI FEM: einfach-lJ Regel déi/dës/d' / eng-lJ 0 waarm-O Mël/ech CI PL: einfach-O Regelen déi/dës/d'/ keng-O einfach-O Regelen 0 Trad.: le 1er avril; le 4 mai; Bonsoir; la marmite noire; une vieille marmite; de l'eau froide; cette règle simple; du lait chaud; ces/des règles simples; pendant ces premiers jours/ces dernières minutes; dans des hôtels chers; pendant cette grande noce; dans le grand appartement de mamie; avec grande tristesse/ en grand deuil.. Mar ua e hiérarchisé C2 MASC [an] deem/(d)em/dësem... al-en Dëppen ET NEUT: [mat] 0 f/ësseg-em Waasser avec eau courante
Au C3 (génitif) plus rare, on a aussi le marquage parallèle: 1) au sing. fém.: Ech sinn dar/der ganzer Saach midd. Je suis las de toute cette affaire; 2) au pluriel, surtout dans des GN partitifs: drdi grousss Kierf voller frëscher Pitzen (également: voll frësch Pitzen). Trois grands paniers pleins de champignons ftais. Dar dommer Leif gëtt et vil!. Il y a beaucoup de gens bêtes (de cette espèce). !TI
Certains adjectifs et participes II ont, comme épithètes, un
comportement particulier. On a, en plus de la chute du "n":
- les alternances sourdes (en finale) "f'
~
~
sonores (à l'intérieur):
"w": hallef, halwer demi; léif, léiwen cher; "ch" ~ "j":
heich, heijen haut; "t"
~
"d"l "ti"
dur/fort;gutt ~ gudden bon; 171
~
"dd": haart, haarden
- les alternances pour le marquage à l'écrit de la longueur entre voyelle simple + une seu1e consonne écrite (al, alen) et voyelle redoublée + plusieurs consonnes écrites (aalt);
- les alternances orthographiques "ar" ~ populaert Framënsch; arbitrar; elitar; "or"
"aert" popular, ee ~
"oert" ee klore
Kapp une tête claire; ee kloert Zëmmer une chambre claire; cf. "ir"~ "iert" p. ex. dans le possessif hir Tatta; hiert Zëmmer; - d'autres alternances éventuelles (p.79): ba'nal ~ ee baOnaalt
Ongléck un accident banal; ee kommunika°tive Mënsch ~ dee kommunika°tiivste Mënsch l'être humain le plus communicatif; chic ~ chicken; gratis ~ gratissen; "abellibel" ~ "able/ible": ee penible Karel un gars pénible, ee penibelt Kand un enfant pénible; "er" ~ "re": deier onéreux, mais een deire Pullover; - le problème du tréma: genee ~ ee geneeë Mënsch un homme
méticu1eux; beige ("e" muet fr.)
~
ee beig(e)t Hiem une
chemise beige, mat beigë Mantel en manteaux beiges. Des participes II ont, quand ils sont épithètes, une forme différente du participe des formes verbales. Ainsi ceux qui sont en général sans -en (p. 140) reprennent cet -en quand ils sont épithètes. CI: deen ugebassenen Apel I 0 ugebassen-O Appel; C2 mat deem ugebassenen Apel / mat ugebassenen Appel (pomme entamée). De même, les part. II dont le --en est hésitant (p. 141): gebakfl. Bréidercher; mat gebakene Bréidercher (petits pains cuits); op gefruerene Weiheren (sur des étangs gelés). Enfm les part. II en -t (parmi les verbes qui changent de radical, p. 139) s'élargissent d'un --en; ils ont majoritairement -ene(n) dans la séquence hiérarchisée au C2 (datif) plur., alors que d'autres verbes réguliers n'ont que --ern): CI dee gefaart(en)e Mann, déi gefaart(e) Manner; C2 mam gefaart(en)e Mann, mat deene gefaart(en)e Manner ~ dee blesséierte Mann, déi blesséiert Manner; mat dem blesséierte Mann, mat deene blesséierte Manner (blessé).
172
XV. LES PRONOMS En grammaire allemande (et donc dans la grammaire du luxembourgeois calquée sur celle de l'allemand), on appelle pronoms les détenninants du GN (cf. chapitre XllI). Ceci n'est pas l'usage en France, où le terme désigne des éléments qui fonctionnent de façon autonome et constituent à eux seuls des groupes syntaxiques. Substituts, ils renvoient du point de vue du sens à des classes entières de réalités (personnes, non personnes, propriétés, circonstances, etc), à des rôles de l'acte de communication (locuteur, allocuté, tiers) ou à des entités de l'environnement contextuel (anaphore = rappel [du sens] d'un bout de texte qui précède; cataphore = annonce [du sens] d'un morceau de texte qui suit). On ne fournit ici que les formes (déclinables ou non), en les classant selon les réalités auxquelles elles renvoient (personnes, non personnes) et selon leurs emplois interrogatif, démonstratif, possessif, etc. Les pronoms défmis personnels On distingue le nominatif (cas du sujet grammatical), l'accusatif (cas de l'objet 1), le datif C2 (cas de l'objet 2 et du
locatif ~ directif),le génitifC3 d'un emploiassez rare. personne et première forme nombre situation contexte nominatif 1è p. sing. 2è p. sing. 3è p.s.masc. 3è p.s.fém. 3è p.s.fém. 3è p. impers lè p. plur. 2è p. plur. 3è p. plur.
ech du hie(n) si haft dat (hei/do) mir dir si
deuxième forme contexte situation
je 'ch de tu anaphore et homme (h)e(n) il femme (vous) se elle cataphore femme (tu) et elle masc./fém. non-personne et/'t ça/il objet neutre mer nous der vous se ils/elles
173
accusatif lè p. sing. 2è p. sing. 3è p.s.masc. 3è p.s.fém. 3è p.s.fém. 3è p.impers lè p. plur. 2è p. plur. 3è p. plur. datif (C2) lè p. sing. 2è p. sing. 3è p.s.masc. 3è p.s.fém. 3è p.s.fém. 3è p.impers lè p. plur. 2è p. plur. 3è p. plur. génitif (C3) lè p. sing.
mech mOl dech toi hie(n) si haft dat (hei/do)
homme femme (vous) femme (tu) non-personne
eis/ ons/ ais iech si
- - - - me - - -- te ern) le la se et la et ça/le - - - - nous
- - - - vous se
les
mir à moi mer me dir à toi der te him à lui homme em lui hir à elle femme (vous) er lui him à elle femme (tu) em lui em - - -eis/ ons/ ais - - - - nous iech - - - - vous hinne(n) ern) leur menger
2è p. sing.
denger
3è p.s.masc. 3è p.s.fém. 3è p.s.fém. 3è p.impers lè p. plur. 2è p. plur. 3è p. plur.
senger hirer senger ---eiser/onser iirer hirer
anaphore et cataphore masc./fém. objet neutre
anaphore et et cataphore masc./fém. objet neutre
---homme femme(vous) femme (tu)
- - -- - -- - -- - -es/et - - --------
anaphore et cataphore masc./fém. neutre
Attention! 1. La forme de politesse est la 2ème pers. du plur. avec majuscule (comme en français et contrairement à l'allemand standard). Elle n'a pas de forme réduite/désaccentuée. 2. L'anaphorisation peut poser problème: Ech hunn de Franz gesinn; hien ass nees am Land J'ai vu François, il est de nouveau au pays. Ech hunn d'Chantal gesinn; hatt ass vu 174
senger Rees erëm. J'ai vu Chantal, elle (traitée familièrement!) est revenue de son voyage. Ech hunn d'Joffer Legill begéint; si ass elo pensionéiert. J'ai rencontré Madame Legill; elle (vouvoyée!) est maintenant à la retraite. Mai Computer geet net méi; hien (masc. grammatical) huet e Virus erwëscht. Mon ordinateur ne marche plus; il a chopé un virus. Eis Scheier ass verbrannt; si (fém. grammatical) muss ëmgerappt ginn. Notre grange a brûlé; elle doit être détruite. Mai franséischt Buch ass verschwonn; hues d'et (et non pas hatt!) net iergendzwouch gesinn? Mon livre de français a disparu; ne l'as-tu pas vu quelque part? 't war e ganz schwéiert Ongléck; 'tlet war ganz schreck/echo C'était un accident très grave; c'était/il était épouvantable. 3. La distinction entre une 3ème p. féminin personnelle pour "femme vouvoyée" (si/si/hir/hirer) et une pour "femme tutoyée ou traitée avec familiarité" (hatt/ hatt/ him! senger) est une particularité du lux. D'autre part, si hatt peut avoir une forme réduite à et (D'Chantal ass do; hatt/et ass do; Chantal est là; elle est là), ce et n'est pas substituable par dat qui représente une 3ème p. impersonnelle: Dat war etl C'était cela! n'équivaut pas en situation de communication à: Hatt war etl c'était elle! 4. Ex. de C3 (génitif): Elo si mer senger lass. Nous voilà débarrassés de lui. Ech sinn es/et midd/sat. J'en ai assez. Mir huelen eis hirer un. Nous nous occuperons d'elle (femme) / d'eux (Pl). Mir waren eiser siechzeng. Nous étions à seize. 5. Des lettres de liaison euphoniques s'intercalent pour faciliter le passage d'un mot à un autre dont l'un est un pronom. Ces lettres sont écrites à part sans être accrochées à un mot. TIs'agit d'un "s" intercalé entre la subjonction ou le premier membre d'une subordonnée et le pronom du/de: Wann s de muer kënns, si tu viens demain; Wéi s de gesiiis, comme tu vois; deem s d'et sees, auquel tu le dis; Watfir eng Box s du och undees, quel que soit le pantalon que tu mettes... Ou alors d'un "n" qui s'intercale entre de et se, 175
quand ils sont devant elen (forme réduite de hien à l'accusatif ou de him au C2). Cet "n" intercalaire de transition sert aussi à éviter des ambiguïtés en cas d'élision ou d'assimilation: Hues du hien och erkannt? +-+ Hues de n en och erkannt? +-+ Hues d'en och erkannt? L'as-tu vraiment reconnu? Wéi se n e gesinn hunn, hu s'em z'iesse ginn. Quand ils l'ont vu, ils lui ont donné à manger. Wéi se gesinn hunn aurait un autre sens. Les pronoms dét'"misréfléchis et réciproques Les pronoms réfléchis fonctionnent surtout à l'accusatif et au datif C2: le génitif très rare a la forme du possessif + -er: Haft ass senger net sécher. Elle n'est pas sûre d'elle. Mir sinn eiser net méi sécher. Nous ne sommes plus sûrs de nous. Les formes des réfléchis sont celles du pronom personnel pour les lè p. (sing.: meeh; mir/mer; plur.: eis/ons/iiis) et pour les 2ème p. (sing.: dech; dir/der; plur.: ieeh; politesse: leeh). Quant aux 3ème p., elles sont seeh: Du hues dech geschummt. Tu as eu honte. Si hu séch gestridden. Ils se sont disputés. Contrairement au ftançais moderne, le réfléchi s'emploie lorsque le pronom co-réfère au sujet grammatical: Hie war ausser séch. Il était hors de lui. Il a aussi une valeur réciproque, le plus souvent avec un sujet pluriel: Si hu séch vil! Gléck geschenkt. Ils se sont offert (mutuellement) beaucoup de bonheur. Pour lever une ambiguïté éventuelle avec le vrai pronom réfléchi, on peut compléter le séch réciproque par een deenldeem aneren, l'un l'autre. Dans les GPREP, il a la forme -e(r)neen: Si wunne beierneen. Ils habitent ensemble. Déi gi materneen. Ils vont ensemble. Déi spil!e géinteneen. Ils jouent l'un contre l'autre. Les pronoms indét'"misimpersonnels Waf (quoi, que) reste invariable et est adéterminé comme la plupart des pronoms en W-. Il sert comme interrogatif et 176
exclamatif au CI: Watwar dat? Qu'est-ce que c'était? Wat s du net sees! Que ne dis-tu pas! Cf. aussi watfir eenleent/eng/lJ? Lequel/laquelle/lequels? (voir ci-dessous). S'il a un sens collectif ("pluriel"), wat est accompagné de alles au neutre. Wat war net alles do! il y en avait du beau monde. Wat net alles passéiert! il en arrive des choses! Wat (ce que) peut introduire des GV de définition, appelés parfois subordonnées relatives du fait que ces GV ont la structure continue (dite du verbe "final") et peuvent avoir des antécédents pronominaux au neutre comme alles tout, dat ce, eppes quelque chose, etléches diverses choses, niiischt rien, ou un adjectif au degré 2 (superlatif): Alles, wat ech hunn, dat wëll ech mat dir deelen. Tout ce qui est à moi, je veux le partager avec toi. Ech muss eppes fannen, wat mir gefalt. il faut que je trouve quelque chose qui me plaise (du virtuel: subj. en fr.). Dat ass dat Bëllegst, wat s de kanns kréien. C'est la chose la moins chère que tu puisses (subj. en fr.) avoir. Ce wat indéterminé peut s'opposer au relatif défini dat: Ech hunn eppes kaaft, dat mir gefalt. J'ai acheté une chose qui me plaît (du réel: indicatif). Dat bëllegst Hotel, dat mir font hunn... L'hôtel le moins cher que nous avons trouvé (indicatif). Dat, wat ech hunn, dat wëll ech mat dir deelen. Ce que j'ai, je veux le partager avec toi. Comme le montrent des exemples cités, des déterminants de GN peuvent être pronominalisés au neutre singulier (ou parfois sous forme invariable): ils fonctionnent alors comme pronoms indéfmis impersonnels. Ex.: alles tout, aneres autre chose, (iergend) eppes quelque chose, munches certaines/diverses choses, folgendes ce qui suit, villes beaucoup de choses, (eppes/naischt) Wichtiges/Schéines quelque chose/ rien d'important/de beau, allerhand un tas de choses, allerlei toutes sortes de, sou eppes ça alors! Ech hatt giir eppes Aneres. J'aimerais autre chose. Diir Saachen hat hien allerhand. Il avait un tas de choses comme ça. Mir ginn eis mat Wéineg(em) zefridden. Nous nous contentons de peu. 177
Les nombres cardinaux (y compris een-), keen- et les quantifieurs peuvent être pronominalisés dans des structures partitives: Vun deene Bicher wëll ech nëmmen eent. Je ne veux qu'un de ces livres. Deer Taertercher wëll ech eng. Je veux une de ces tartelettes. Leit waren der méi wéi honnert do. Il y avait plus de cent personnes. Si koumen a//(eguerten) /zu hirer sechs. Ils vinrent tous / à six. Diir hunn ech vi/II wéineg/ munchereng/ e puer. J'en ai beaucoup/ peul plus d'une e)/ quelques-une e)s.
Les pronoms indéfinis personnels
[]
Wien (CI: qui, quiconque)
fait wiem au C2 (à qui).
Variantes fréquentes: wee(n)/weem. Ce pronom renvoie à des personnes indéterminées. il sert à introduire des GV de définition qui peuvent être anaphorisés par un démonstratif en d-: Wie lues geet, Idee) kënnt och un d'Enn. Qui marche lentement, arrive aussi au bout. Ce qui diffère entre les GV en w- et ceux en d- est que les seconds posent des référents déterminés: Ween zevill wëllt, kritt naischt. Qui trop embrasse, mal étreint, mais: Deen, deen zevill wëllt / Deen zevill wëllt, Idee) kritt naischt. Celui qui en veut trop, n'obtient rien. Comme d'autres éléments en w-, wienlwiem sert surtout d'interrogatif pour les personnes, son genre grammatical étant masculin (alors que wat sert d'interrogatif de genre neutre pour toutes les entités, essentiellement pour les non-personnes): Wie weess? Qui sait? Wien huet der et gesot? Qui te l'a dit? No wiem frot der? Qui demandez-vous? Notons que comme membre d'un groupe syntaxique, wien/wiem garde sa forme de pronom indéterminé personnel, alors que wat est souvent remplacé dans ce cas par cet autre pronom passe-partout qu'est wou; mat wiem/ fir wat, mais woumat, woufir, wouduerch... [TI Pour exprimer les indéfInis de la personne ("quelqu'un", "on", "personne"), le luxembourgeois combine et/'f (en tête de phrase avec minuscule) avec le pronom een (un, quelqu'un; dans cette tournure een n'est jamais en tête de phrase): 'f kënnt 178
een. On/Quelqu'un vient. 't huet een nach ëmmer seng Aarbecht. On a toujours de quoi s'occuper. 't gesiiit een ewell, daft d'Deeg méi laang ginn. On voit déjà/bien que les jours s'allongent. Mais: Dat kënnt engem wéi gelee. Cela vient à propos. Le pronom masculin een (= ee Mënsch) est ici au C2. Ce pronom een au masculin (et keen dans le sens de personne) n'a pas le statut des pronoms numéraux een!eng/eent et keen! keng/keent dont il a été question à la page 177 et qui ont le genre des GN qu'ils anaphorisent. Il en va de même dans les pronominalisations de wat fir een/eng/eent/0 et de wéi een/ eng/eent (lequel; cf. page 165). Quant à l'explétif 'tlet, il est bouche trou de première position et non pas sujet: 't kënnt een. On/quelqu'un vient, et: 't komme vi/l Leif. Beaucoup de gens viendront. Cet et diffère 1) du pronom sujet impersonnel de: Et reent. (Il pleut) et de: Et (= dat) huet kee Waert. Ça ne vaut pas la peine.; 2) du pronom atone familier désignant une femme: Et (= hatt) kënnt nach. Elle va venir.; 3) du pronom substitut d'une entité au neutre sémantique ou linguistique: D'Kand ass do; et ass do. L'enfant est là; il est là. Ech war krank; si war et och. J'étais malade; elle l'était aussi.
Les pronoms possessifs et démonstratifs Pour les possessifs, cf pages 161-162, sauf qu'à l'accusatif et au nominatif CI neutre toutes les formes ont -t (et non pas seulement les formes des 3 pers. du pluriel); donc
@IE] main-l
I
dain-t
I
sain-t
I
hiert
I
eist
I
aert
I
hiert
Kanns de mir dai Buch /éinen? Ech hu miiint vergiess. Peux-tu me prêter ton livre? J'ai oublié le mien. Wou ass Are Pa/tong? Deen hei ass dem Jang sain (forme possessive) Où est votre veste? Celle-ci est celle de Jean. Dat do as dem Will sain Haus. A wiem saint ass dat heiten?V oilà la maison de Will. Et à qui est celle-ci? Au génitif C3, on a parfois -t à la place de -s dans des mots figés: sengesg/aichen, mais menge!,wegen pour moi. 179
I
Les pronoms démonstratifs ont les mêmes fonnes que les déterminatifs du même nom (pages 159-161). Leur rôle est phorique: ils renvoient à des réalités situées dans le cadre de l'acte de communication ou dans le texte qui précède ou suit. Ex.: Weess du wou d'Gare ass? Nee, fro mol deen do (homme) /déi do (femme) /déi do (ensemble pL)? Sais-tu, où est la gare? Non, demande à celui-là! à celle-là! à ceux-là. Mir wollte bei Frênn goen, ma déi waren net do. Nous voulions aller chez des amis, mais ils n'étaient pas là. An du sot de Mann dat heiten / dëst:, Et puis l'homme dit ceci Ice qui suit; Seng Fra huet och datselweeht behaapt, Sa femme a affmné la même chose. Een AI mécht deer/diir/der honnert. Un singe en fait cent. Ech hunn diiers genuch. J'en ai assez. Cf. aussi dat en relation avec wat: Dat. wat hie seet, ass richteg; Wat hie seet, dat ass richtig; deen/déi en relation avec deenldéi: Deen. dee fuddelt, [çleenl daerf net méi spillen. Celui qui triche n'a plus le droit de jouer.
Les pronoms relatifs Le relatif ouvre des GV subordonnés (cf. pages 193-194) ou il est membre du 1er groupe de tels GV: d'Fra, déi Id'Fra mat ddr; la femme qui/avec laquelle). TIa 2 types de fonnes: - les pronoms en d- sont des défInis (qui, lequel); ils ont des fonnes comme celles des démonstratifs: nominatif deen, dat, déi; C2: deem, deer/diir, deenen (cf. page 159) - les pronoms en w- sont aussi des interrogatifs: wou (passepartout pour qui et où, lieu et temps), wuer-/wouhin (vers où), wat (ce qui/que), wou-/wuer + préposition (ex. woufirlfir wat, wourop, wuermat...). Wéivill? combien, wéi + adj. (wéi al ?), wéini? quand, et wéi? comment ne sont qu'interrogatifs/ exclamatifs. Mais: d'Manéier, wéi ...la façon, dont -- Quand l'antécédent désigne un être humain, il peut être repris par le pronom wou, mais pas par un GPREP avec wou: Dee Jong, wou do war, est possible, mais non *De Jong, woumat... TI faut dire: De Jong, mat deem... 180
XVI. LES PRÉPOSITIONS Des sept groupes qui constituent la charpente syntaxique de cette grammaire (cf. pages 48-49), trois ont des bases invariables. Le groupe prépositionnel est un de ceux-ci. En plus des questions de défInition, il pose des problèmes délicats d'interprétation sémantique. Définition et fonctions Le GPREP est une unité formelle constituée d'une base et d'un membre obligatoire. La base est une préposition invariable préposée (virum Haus devant la maison), postposée (menger Meenung no à mon avis) ou circumposée (vu muer un à partir de demain) à un membre obligatoire. Le membre est - le plus souvent un GN (urn Plafong au plafond; vun der Strooss aus à partir de la route) et ce GN a évidemment un cas (bei d'Born: CI; bei der Born: C2, grand-mère); - un pronom: bei mechlbei mir; woubai: der bai... chez moi, y/auprès de quoi) - un GINF (+ ze) avec les prépositions fir pour, ouni sans, a(m)plaz au lieu de, - un lexème invariable (adverbe): zënter gëschter depuis hier, vun uewen de là-haut. Du point de vue syntaxique et sémantique, le GPREP assure surtout des fonctions circonstancielles dans des situations de communication ou comme membre d'un autre groupe. Mais par rapport à son membre la préposition peut avoir un rôle variable. En effet - le choix de la préposition peut être libre du point de vue syntaxique et n'être dû qu'aux seuls besoins d'information et/ou de communication (la lexicologie et la phraséologie peuvent cependant, en raison de la situation à exprimer, 181
imposer une préposition plutôt qu'une autre). Ainsi dans le domaine spatial, la préposition renseigne souvent sur la portion d'espace d'un repère fourni par le membre: an renvoie à l'intérieur du repère, op au-dessus, ënner en dessous, iwwer par-dessus ... Est complément circonstanciel la portion d'espace visée par la préposition avec son repère, donc "l'intérieur du jardin" dans am Gaart et an de Gaart. Pour sa part, le cas C2 (datif) ou C I (accusatif) indique que ce référent spatial est posé comme locatif (lieu délimité) ou comme directif (point d'orientation). Souvent cependant dans les GPREP syntaxiquement libres, le sens de la préposition doit encore être interprété: il peut être concret (lieu, temps), figuré ou symbolique. Ainsi an est spatial dans: Hien ass an der No ut. (Il est dans le besoin) autant que dans: Hien ass am Gaart. (Il est dans le jardin). Moins libre est la préposition régie ou demandée par un autre élément linguistique extérieur au GPREP. Ainsi si je veux exprimer en luxembourgeois l'objet d'une attente, je ne peux pas employer un GN au simple CI (accusatif) d'objet; je dois faire appel à la préposition op + CI: J'attends -7 Ech waarden. J'attends le train -7 Ech waarden op den Zuch. Cf. aussi: Je me réjouis -? Ech freeë mech. Je me réjouis à l'idée des vacances -7 Ech freeë mech QI!.. d'Vakanz. Il est jaloux -7 Hien ass neidesch. Il est jaloux de son succès -7 Hien ass neidesch iwwert hire Succès. Elle est contente, car elle l'aime -7 Haff ass frou, well et ass frou mat him. On appelle les prépositions ainsi régies par un verbe, un adjectif ou plus rarement par un nom, des prépositions en valence ou en rection. Suivant son sens, une même base lexicale peut cependant avoir des rections différentes. Ainsi sech freeën peut se construire avec op + CI, iwwer + CI, wéinst + C2.
- Un
troisième type de préposition
est soit grammaticalisé
dans une structure, soit lexicalisé dans des expressions. Elle n'offre en général guère de choix. Ainsi vun + C2 p.ex. 182
signale couramment le complément d'agent d'origine (vun garde un reste de sens; cf. page 128) ou le complément de nom dans le GN: d'Tënt vum StUo l'encre du stylo; ee Piittche vun eisem Muse/wain un petit verre de notre vin de Moselle; ee gudde Frënd vu mir un bon ami à moi; 't ass en Engel vun engem Kand c'est un ange d'enfant. Dans les locutions phraséologiques par ailleurs, les prépositions sont souvent figées: on dit QJ2eemo/ tout d'un coup et Jl1:. eng Kéier pour une fois, gees de QJ2d'Gare vas-tu à la gare, mais an d'Bierger en montagne, zu Fouss à pieds, mam Auto en voiture. L'emploi des prépositions est une affaire délicate en luxembourgeois comme en allemand standard et en français. Faute de place, je ne retiens ci-après que les prépositions les plus fréquentes dans l'expression du domaine spatial, temporel et notionnel. Quand on passe d'une langue à une autre, il n'est pas rare que ces prépositions varient suivant le domaine considéré et répondent à des perspectives diverses: on dit um Land, mais op der Gewan, auf dem Land/GeHinde, et i! la campagne. Prépositions dans le domaine spatial OJ La grande différence entre le lux. et l'aIl. standard est que le premier n'emploie pas zu/zou pour l'expression de la relation directive. C'est bei + CI (accusatif) qui assure ce rôle, si bien que bei (chez, auprès de, à), qui se construit aussi avec le C2 (datif), doit être considéré en lux. comme préposition mixte et fait partie des dix éléments qui renvoient à une portion d'espace par rapport à un, voire plusieurs repères et qui se construisent soit avec le CI (accusatif) pour l'expression de la relation directive (question wouhin?) soit avec le C2 (datif) pour l'expression de la relation locative (question: wou?): - an pour l'intérieur (dans);
- niewen/niewent/nieft
pour l'espacejuxtaposé (à côté de); 183
- widder/
widdert pour le contact est une préposition mixte, alors que géint régit toujours le CI: widdert mengem Gaart contre mon jardin; widder mech contre moi;
- virun/vrun
pour l'espace "devant";
-hanner/hannert
pour l'espace "derrière"; - iwwer/ iwwert pour l'espace "dessus" "au-dessus"; - ënner/ënnert pour l'espace "dessous", "sous"; ënner/ënnert pour l'espace "parmi/ intermédiaire" dans un ensemble de repères: hie geet net ënner d'Leif il ne fréquente pas les gens; ënnert de Blesséierten waren och Kanner parmi les blessés, il y avait aussi des enfants; op (au C2: om/um) pour l'espace contacté "dessus/sur" à l'appui de la pesanteur ou d'une surface: op d'lder Strooss sur la chaussée, op d'lder Tafel au tableau, om/um Buedem au sol; - tëschen/tëschent pour l'espace intermédiaire entre deux repères (Ie français "entre" est ambigu; il couvre à la fois ënner parmi, et tëschen entre deux). - un pour le contact avec un repère: Hank déi Luucht un de Plafong / un d'Mauer. Accroche cette lampe au plafond / au mur. D'Kanner hanken un der Mamm. Les enfants sont agrippés à leur mère. La répartition entre un et op pour le contact se répartit entre un terme général et un "sur" spécifique: um Mier/ Strand/ Telefon: à la merl à la plage/ au téléphone, mais op der Plage! op der Riviera/ op der Bank! op mengem Zëmmer/ op dem Bild: sur la plage/ sur la Riviera! sur le banc/ dans ma chambre/ sur l'image.
-
I]
Certains types de repères entraînent un système particulier de prépositions pour l'expression des relations locative (lieu délimité) et directive (point d'orientation). Ainsi la relation locative avec des noms géographiques de villes sans article s'exprime par zu + C2 : Hie wunnt zu Schengen/ zu Parais. Il habite à Schengenl à Paris. Ce zu s'oppose pour la relation directive à op + CI: Mir fueren op 184
Schengen/op Pariiis. Nous allons à Schengen/à Paris. - Avec les noms de cours d'eau et d'administrations, voire de bâtiments administratifs, c'est op qui est généralisé avec CI pour le directif et C2 pour le locatif: op d'Gare / op der Gare à la gare; op d'Musel / op der Musel; op de Rhiiin / om/um Rhiiin (sur les bords de la Moselle! du Rhin: directif et locatif). -Avec les noms de pays, c'est an (~aus pour la provenance) qui est employé avec CI pour le directif (Mir fueren an Diiitschland/ a Belgien/ an d'Schwiiiz comme an d'Stad; nous nous rendons en Allemagne! Belgique! Suisse! à Luxembourg-ville) et C2 pour le locatif: Mir wunnen an Diiitschland/an der Schweiz. Am Irak/an den USA. Nous habitons en Allemagne!Suisse. En Irak/aux USA.
[TI
La relation dynamique de passage par un espace (wouduerch? wouriwwer?) s'exprime par des combinatoires GPREP + particule: - "par dessus" ou "via" par iwwer(t)+ CI [wech/ dohin/ eriwwer J: D'Kanner lafen iwwert d'Bréck. Les enfants traversent le pont en courant. D'Handdicher hiinken iwwert d'Geliinner [eron. Les essuie-mains pendent par-dessus la rampe. Mir fueren iwwer Metz. Nous passerons par Metz.; - "en dessous" ënner(t) + Clou ënner(t) + C2 duerch; - "à travers" fqueeschJ duerch + CI [duerch/erduerchJ; - "de ci de là dans un espace entre un ensemble de repères" uechter(t) + CI: Hie rennt uechter d'Géigend, wéi verréckt. Il parcourt la région comme un fou.; Deeg a Fester uechter d'Jor jours et fêtes en cours d'année; - "dans l'espace intermédiaire entre deux repères" tëschen(t) + C2 duerch,
-
"autour d'un repère" [ronderJëm
+ CI: Si lafen ëm de
Park. Ils courent autour du parc. Ëm d'Haus sti Beem. Il y a des arbres autour de la maison. Parfois ëm a la forme ëmt. - simple passage "devant" ou longement: laanscht + CI Mir kommen all Muergen laanscht de Kolléisch. Nous passons 185
tous les matins devant le collège. Laanscht d'Strooss hunn se goudronnéiert. Le long de la rue, ils ont goudronné. S'il faut préciser la partie d'espace du repère où l'on passe, on emploie un GPREP et la particule verbale laanscht: Komm mol -bei eis laanscht. Passe nous voir. Zu - Kontz kommen ech ni laanscht. Je ne passe jamais à Contz. Si sinn hannerem Theater laanschtkomm. Ils ont passé derrière le théâtre. W La relation de provenance (question wouhier?) s'exprime par une préposition qui renvoie à l'extérieur des repères: aus + C2. Elle s'oppose à an: De Jong kënnt an de Sall reran]. Le garçon entre dans la salle. De Fësch spréngt aus dem Waasser [eraus]. Le poisson saute hors de l'eau. S'il s'agit de l'extérieur des limites, on peut avoir baussent + C2 (baussent dem Kader hors du cadre) opposé à bannent + C2 ou bannen/matzen/matten an + C2 ou CI directif (à l'intérieur/en plein milieu de). Vun + C2 est passe-partout pour exprimer la séparation: Ech komme vu Léck/Nanzég (ville), mais aus der Belschlaus Italien (pays) pour la provenance. Je suis de Liège/ Nancy/ Belgique/ Italie. Huel d'Vase vum Dësch. Enlève le vase de la table. En corrélation, vun peut marquer un point de départ: Vu Metz y:fueren ech mam Zuch. A partir de Metz, je prends le train. Vu Pirel bis Berlin. De Perl à Berlin. Vun haut @ muer. Du jour au lendemain.
~ Un système à deux participants
permet de distinguer géintiwwer/ vis-à-vis vun + C2 en face de: géintiwwer der Kierchl vis-à-vis vun der Kierch en face de l'Eglise, mais pronom préposé: mir géintiwwerl mir vis-à-vis face à moi; op + CI ... duer: E kënnt @ mech duergelaf Il court à sa rencontre. = C2... entgéint: Hie leeft hir entgéint. - zu/op béide SOite vun+ C2: des deux côtés de. - tëschent + C2/CI: tëschent deenen zwéi Camionen locatif +-+ déi zwéi Camionen directif (entre ces 2 camions).
-
186
Prépositions dans le domaine temporel Le temps chronologique est évoqué en luxembourgeois par des unités grammaticales (cf. les marques du temps dans le GV) et lexicales: adjectifs (fréi tôt, spéit tard, deemoleg d'alors), adverbes (haut aujourd'hui, gëschter hier, deemools à cette époque-la), GCONJ (cf. chapitre VI), GN (de ganzen Dag toute la journée, Enn Abrëll fin avril) et GPREP. Dans ce chapitre, on n'évoquera que les GPREP et les GN figés à l'accusatif CI et au génitif, dans la mesure où ils datent au sens large un évènement ou une action en situant soit un moment précis ou approximatif, soit une durée.
[[]
En réponse à Wéini? (quand), les prépositions qui renvoient à un temps précis ont comme membre un groupe nominal. Le choix de la préposition dépend du sens de ce membre. A) ëm + CI (à) sert pour l'indication précise de l'heure, alors que le même ëm + CI (vers) indique l'approximation avec les autres indications de temps: ëm eng/driii Auer (1.00/ 3.00 Auer); ëm zwielef (12.00); ëm Véierelop eng (1.15); ëm Véierel vir zwou (1.45); ëmfënnef vir sechs (5.55); ëm fënnef vir halwer siwen (6.25); ëm fënnef op halwer siwen (6.35); um zeng vir neng (8.50) ...Mais: ëm déi Zdit vers ce temps-là; ëm de 16. Mee autour du 16 mai; ëm den Owend aux alentours du soir; ëm Ouschteren aux alentours/autour de Pâques. Pour l'indication approximative de l'heure: on emploie géint + CI: géint zwou Auer vers 2 heures; cf. aussi géint den/der Owend/d'Enn vum Mount vers le soir/la fin du mois. B) Sauf pour la nuit (on dit an der Nue[ch]t, nuets), le datage des jours et parties du jour se fait à l'aide du simple GN au CI (accusatif sans préposition). Si kommen ! Sonndeg (Sonnden)/ Méindeg (Méinden)/ en Dënschdeg 187
(Dënschden)/ fLMëttwoch/ en Donneschdeg (Donneschden)/ ~ Freideg (Freiden)/ ~ Samschdeg (Samschden). Ils viennent/viendront le dimanche/lundi/mardi/mercredi/jeudi/ vendredi/samedi. - de vireg(t)e Sonndeg ~ den nachste
Sonndeg le dimanche précédent
~
le dimanche suivant.
Haut de Moien/ Mueren/ Muergen. Ce matin. De Virmëtteg, Mëtteg a Nomëtteg sinn ech a mengem Büro; den Owend sinn ech doheem. Le matin (= matinée), à midi et l'aprèsmidi, je serais dans mon bureau; le soir, à la maison. E.. Freideg den Owend (Zl n Owend) gi mer an den Theater. Vendredi soir, nous irons au théâtre. Cet emploi du CI explique sans doute aussi que la date soit indiquée par le seul GN au CI (accusatif): Beefort, den 11. Mee. Beaufort, le 11 mai. - Face à ce datage par un GN au CI, on a encore des indications de temps plus indéterminées par des GN figés au C3 (ancien génitif): enges Daags un jour (mais all Dag/ jidden Dag CI) chaque jour); [all]nuets [toutes les] nuits/la nuit; [all] mueres/ moies [tous] le[s] matin[s]; mëttes le midi; owe[nd]s le soir; sonndes/ méindes/ dënschdes/ mëttwochs/ donneschdes/ freides/ samschdes le dimanche/ lundi...; sonndes mueres fréi tôt le dimanche matin; freides nomëttes le vendredi après-midi; all dënschdes owes spéit tous les mardis soirs tard. C) an + C2 (dans, en, au...) se met avec presque tous les autres repères temporels (ou an + CI dans la relation de report: Meng Rees ass an de Wanter verluecht ginn. Mon voyage a été reporté/remis en hiver.) On y trouve entre autres: les mois (am Januar/ Februar/ Maerz/ Juni/ Juli/ August/ September/ Oktober/ November/ Dezember), les années (am Jor 2003, mais: dëtt Jor CI = cette année; 2003 sans préposition pour le millésime), saisons (am Fréijor/ Summer! Hierscht/ Wanter), autres tranches de temps: am selwechten Abléck / Moment au même instant/ moment; am zweeten Trimester/ Semester; am 21. Jorhonnert (2lème 188
siècle); am drëtte Jordausend (3ème millénaire); an der Saison en saison; an der Réimerziiit/an der Vakanz au temps des Romains/ des vacances. D) Comme compléments de temps, certains repères sont lexicalisés: um Enn vum Mount/ Enn Januar à la fin du moisi fin janvier; am Ufank / ufanks au début de; ze Mëtteg/ z'Owend iessen déjeÛller/dîner;fir + nom de fête: Hie kënnt net fir OuschterenlChrëschtdag. Il ne viendra pas pour/à Pâques/Noël; fir déi éischte Kéier/ fir d'éischt/ fir d'Iescht pour la première fois/ d'abord/ en dernier lieu; zur/zer Ziiit kommen arriver à l'heure; bei Geleeënheet à l'occasion.
m
A côté du datage d'un temps précis (ëm, an, GN au CI) ou plus approximatif (cf. ëm autour de, géint vers), il Ya les compléments de durée. Les prépositions de durée peuvent avoir des membres adverbiaux (cf. zënter gëscht/bis muer). A) En réponse à wéi laang?, on peut référer à une portion de temps délimitée globalement
- par
un GN au CI (accusatif dit de mesure) avec possibilité
de duerch ou laang postposé: Mir hunn d'ganz Nuecht fduerchl gedanzt. Nous avons dansé toute la nuit. Ee ganzen Dag an nach drm Stonne laang hu si misse Waasser pompeien. Tout un jour et encore trois heures durant, ils ont dû pomper l'eau. Lexicalisé, on trouve aussi dans ce rôle de référence globale le C3 (génitif) avec iwwer postposé (daa$!siwwer en cours de journée) et iwwer + CI: Iwwer d'Wochenenn ware mir op d'Mier. Pendant le week-end, nous étions à la mer. - par un GPREP avec an + C2 ou bannen(t) + C2: Mir sinn an zwou Stonnen op d'Mier gefuer. Nous sommes allés à la mer en deux heures. De Formulaire ass bannent aacht Dee$! auszefëllen. Le formulaire est à remplir dans les huit jours. - par un GPREP fir + CI: Fuert Dir fir véierzéng Deegfort? Partez-vous pour quinze jours? Si ass fir e vuer Minutten 189
hannerem Riddo verschwonn? Elle a disparu pour quelques minutes derrière le rideau. B) La durée comme portion de temps limitée se mesure par rapport à un autre repère.
- virun / no + C2 renvoient
à un temps
antérieur
et
postérieur à un repère temporel fourni par le membre du GPREP: [kuerz/laang/zwou Wochen/drai Deeg] virun/no de Walen juste/ longtemps/ deux semaines/trois jours avant/ après les élections. MAIS quand le repère implicite est le moment de l'énonciation, on a l'opposition virun + C2 traduit par "il y a" et in + C2 que l'on traduit dans ce cas par "dans" (et non pas "en"): Hatt ass virun zwéin Deeg fortgefuer. Elle est partie il y a deux jours. An e puer Deeg ass et erëm. Dans quelques jours, elle sera de retour. - la limite antérieure (en rétrospective) est exprimée par zënter/zanter + C2 (depuis) et la limite postérieure (en prospective) par bis qui peut être précisé par un autre point de repère: Dat ass zënter Paischte schonn esou, an et waert och nach bis spéit an den Hierscht sou bleiwen. Il en est ainsi depuis la Pentecôte et cela restera ainsi jusque tard dans l'automne. Le temps point de départ est marqué par vun + C2 [un] et le temps point d'arrivée est signalé par bis + CI quand on veut indiquer un délai-fourchette: vun 9 bis 18 Auer de 9 à 18 heures; vum nachste Samschten un bis un d'Enn vum Jor à partir de samedi prochain jusqu'à la fin de l'année; vun haut [bis] op muer du jour au lendemain; bis geschwënn à bientôt. La limite dépassée est exprimée par iwwer + CI [ewechJ: Dat féiert eis bis wait iwwer de Wanter ewech. Cela nous conduira bien au-delà de l'hiver. Prépositions dans le domaine notionnel A) Si on excepte les GPREP en rection et/ou en valence, dont on ne peut pas donner la liste ici, on peut distinguer 190
avec la tradition les compléments de manière, de cause, de but et de conséquence. - La manière d'être ou de faire répond au sens large à la question wéi? comment? Expriment la co-présence ou simultanéité de deux actions ou états les prépositions bei + C2 et ënner + C2: bei Wand a Schnéi par vent et neige; beim (ou iwwerm) lessen au cours du repas; ënner deenen Ëmstann/Bedéngungen dans ces circonstances/conditions. De la co-présence à l'opposition, il n'y a qu'un pas: Bei allem Respekt fir deng Leeschtung en dépit de tout le respect dû à ta performance. Trotz dem schlechte Wieder en dépit du mauvais temps. L'intermédiaire: duerch + CI (duerch d'Zeitung/iwwer meng Sekretarin par le journal/par ma secrétaire), l'accompagnement: mat + C2 et son contraire ouni + CI (mat / ouni Gewalt avec / sans violence), le moyen zu Fouss (à pieds), mam Zuch (avec le train), op meng Manéier (à ma manière), l'instrument (mam Hummer avec le marteau) et d'autres sortes de co-présence font appel à des prépositions spécifiques - La cause (question: Fir wat? Woufir? Aus wat fir engem Grondl Gronn? Pour quoi? Pourquoi? Pour quelle raison?) est fournie par la préposition wéinst + C2 ou aus + C2/vun + C2: wéinst der Gesondheet/ aus Gesondheetsgrënn pour raison de santé; Wéinst engem Stierffall ass de Buttek zou. Le magasin est fermé pour cause de décès.; Si huet aus Léift a Matleed gehandelt. Elle a agi par amour et compassion.; nëmmen aus Plëséier/Spaass/Freed simplement par plaisir; aus iergendengem Gronn/ enger Ursaach pour une raison ou une autre; Déi si vun Honger an Duuscht gestuerwen. Ceux -là sont morts de faim et de soif. - But et conséquence ne sont que des causes inversées: en français "pour" sert à l'expression des deux et si l'allemand distingue par Worum? l'objet en jeu et par Wozu? Wofür? la finalité, le luxembourgeois emploie surtout la préposition passe-partoutfir + CI et rarement, en valence ou dans des 191
expressions lexicalisées, zu + C2 (statique: zu all Prais à n'importe quel prix; cf. eent zu eent un partout), ëm + C2 (Et geet ëm d'Zukunft. Il y va de l'avenir) et ais (ais Frai ais Prinzip huelen prendre pour femme/ pour principe). B) L'appartenance à un ensemble, à une quantité, les diverses façons d'indiquer les variations de quantité constituent des petits systèmes d'emplois figurés ou symboliques de prépositions qui fonctionnent aussi dans les domaines spatiaux et temporels. Voici quelques emplois: - co-présence: bei der Aarbecht au travail; mir bleiwen derbiii/ dobiii nous en restons là; avec "inclusion dans": mir sinn a Gelor nous sommes en danger; avec "passage à": een Text op Franséisch iwwersetzen; avec provenance ou extraction: Eng Ketten aus GoldlSëlwer d'or/d'argent; aus dem Lëtzebuergeschen an d'Franséischt iwwersetzen traduire du luxembourgeois en français; - sélection: ënner + C2 / vun + C2 / aIs sans cas: Hatt ass dat Bescht ënner/vun de Beschten Elle est la meilleure d'entre les meilleures; Ais Schoulmeeschter ass hie ganz dichteg. Comme instituteur, il est tout à fait performant. - exclusion/inclusion: bis op + CVausser + C2: D'Kanner wëssen d'Gedicht bis op déi lescht Strol auswenneg (les enfants savent le poème par cœur sauf/à part la dernière strophe = exclue!); mir waren naass bis op d'Haut nous étions mouillés jusqu'aux os = inclus!); Si waren all do, ausser dem Tunn. Ils étaient tous là sauf Antoine. Ausser dem Joss war och nach d'Lydie do. Outre Joseph, il y a avait encore Lydie. - substitution: ersetzen duerch + CI remplacer par; tausche géint + C I I ëmtausche mat + C2 échanger; merci soe fir + CI remercier pour. - montant: siwe Séancen à/zu/jee zwou Stonnen sept séances de 2 heures; approximation: Mir sinn ëm/un déi Dausend. Nous sommes près de 1000; cf. eng 1000 Leit (page 163). 192
XVll. LES CONJONCTIONS DE SUBORDINATION Les groupes conjonctionnels sont souvent appelés subordonnées conjonctives. Nous les délimitons ici par rapport aux autres subordonnées, envisagerons leur double fonction circonstancielle et textuelle, et énumérerons les conjonctions de subordination les plus fréquentes. Les subordonnées
et les groupes conjonctionnels
La tradition range les groupes conjonctionnels dans le chapitre des propositions subordonnées qui contient: A) Les relatives, à savoir: les GV relatifs membres de
GN (ils ont un pronom relatif en tête ou dans leur 1er groupe et un verbe final65: déi Fra, wou komm ass / Déi Fra, mat diir si komm sinn La femme, qui est venue / la femme, avec laquelle ils sont venus; Déi Francophonen, déi wëlle Lëtzebuergesch léieren les francophones qui veulent 65
Nous gardons le tenne de verbe final ou verbe en dernière position pour la position de la fonne variable du verbe dans un GV en structure continue, même quand il y a en après-dernière position un GINF (cf. page 134-135 et: déi wëlle Lëtzebuergesch léieren) ou d'autres groupes extraposés comme par exemple un GPREP: datt mir vi/! Jerger gehat hu mat dësem b/oden Auto (que nous avons eu beaucoup d'ennuis avec cette voiture idiote); un GADV: well dat ganz schéi war deemools zu Lugano (parce que c'était très bien cette fois là à Lugano); un GV relatif: datt hie mat sengem Frënd korrespondéiert huet, deen a Souenien wunnt (qu'il avait échangé des lettres avec son ami qui habite l'Espagne). La fonne variable du verbe en position finale s'oppose donc, comme marque syntaxique, au verbe en 2ème/1 ère position: Well hie komm ass fir eng Pressekonferenz, Hien ass komm fir eng Pressekonferenz, Ass
hie komm fir eng Pressekonferenz? Parce qu'il est venu pour une conférence de presse. 193
apprendre le lux. Ces GV relatifs sont à distinguer des GV de définition qui s'ouvrent sur un pronom en w- ou en d(cf. page 178: Wien naischt mécht; Dee vil! schafft: Quiconque ne fait rien; Celui qui travaille beaucoup) et des GV relatifs continuatifs qui sont un moyen d'enchaînement textuel (Fir eisen Ausfluch hate mir schéi Wieder, wat natierlech vil! Freed gemat huet. Pour notre excursion, nous avions beau temps, ce qui évidemment a apporté beaucoup de joie = an dat huet... vil! Freed gemat). B) Les infinitives et participiales: la tradition scolaire appelle ainsi les GINF et GPART qui ont un sujet logique propre: Haut héiere mir d'Klacke lauden. Aujourd'hui, nous entendons sonner les cloches. Vum Prais mol olgesinn, gelaIt mir d'Faarl vun dëser Jupe och net. Abstraction faite du prix, la couleur de cette jupe ne me plaît pas non plus. C) Les interrogatives (voire exclamatives) indirectes: elles débutent soit par ob (interrogation globale: Weess de, ob hie kënnt? Sais-tu, s'il vient? Ob e kënnt? S'il vient?) soit par un élément interrogatif en fonction de groupe (pronom interrogatif partiel: Ech froen, woufir en naischt giess huet. Je demande, pourquoi il n'a rien mangé.) ou de membre de groupe (Ech froen dech, fir wien hatt mech eigentlech halt. Je te demande, pour qui en définitive elle me prend). Contrairement aux relatives, dont le pronom initial a une valeur de renvoi le plus souvent vers le texte avant, l'élément interrogatif ou exclamatif n'a jamais cette fonction. D) Les complétives introduites par datt! dass (indice d'énonciation neutre) et par ob (indice d'interrogation ou de virtualité), quand elles assurent dans un GV une fonction de sujet ou d'objet grammatical. En réalité, il s'agit d'un GCONJ: Si hunn erklaert, datt si deene Leif hir Pensioun net kéinte kierzen. Ils ont déclaré, qu'ils ne pouvaient pas réduire la retraite de ces personnes. Si woussten net, ob dat géing goen. Ils ne savaient pas, si cela allait marcher. 194
E) Des propositions dépendantes avec forme variable du verbe en 2ème ou 1ère position sont considérées comme des subordonnées en dépit de leur forme à verbe non final: Si hunn erklaert, si kéinten deene Leif hir Pensioun net kierzen (complétive sans datt/dass). Géif hie sprangen oder net? (interrogative indirecte sans ob: Sauterait-il ou non?). Hatt ech en Auto gehat, da wier ech direkt op Metz gefuer (structure alternative pour l'hypothèse conditionnelle avec wann si: Wann ech een Auto gehat hatt. wier ech direkt op Metz gefuer. Si j'avais eu une voiture, je serais allé directement à Metz). Seng Behaaptung, hatt kéint gelunn hunn son affirmation, qu'elle pourrait avoir menti (discours indirect sans dass/datt). "Dat geet net", huet hatt du gesot. "Ça ne va pas", dit-elle alors. (discours direct, objet du verbe soen). F) Les propositions subordonnées circonstancielles: Ech kommen net, wann d'Wieder ze schlecht ass. Je ne viendrai pas, s'il fait trop mauvais (GCONJ membre du GV dont la base est kommen, circonstance de condition). Dans notre grammaire de groupes formels est GCONJ la subordonnée dans laquelle l'élément introducteur est base du groupe, c'est-à-dire n'assure pas de fonction de membre dans le GV qui la suit. Dans la relative: ee Buch, dat ech flelies hunn (un livre que j'ai lu), dat introduit le GV relatif et il y est objet. En revanche, dans Wéi mir op d'Plaz koumen, du goung de Kaméidi lass (Quand nous arrivâmes sur la place, la bagarre commença), wéi n'assure pas de fonction dans le GV membre obligatoire du GCONJ, car c'est tout le GCONJ qui est complément de temps dans le GV lassgoen. Ce GV a le verbe variable en position dite finale. Fonction circonstancielle ou textuelle? Habituellement, on lit dans les travaux sur la syntaxe du luxembourgeois qu'une partie des subjonctions de l'allemand 195
littéraire sont inusitées dans le patois. "En général, la subordination est ressentie comme alourdissant ou comme compliquant inutilement l'allure, foncièrement simple, du langage parlé", dit Bruch (1955, ~ 32). Mais cette affirmation doit être nuancée. Certes, la langue orale fait appel à moins de GV enchâssés. Mais ce n'est pas le cas du seul luxembourgeois. L'allemand oral et le :&ançais parlé emploient, eux aussi, des constructions syntaxiques moins complexes que les langues littéraires écrites. Ainsi l'allemand: Sa/ange wir in den A/pen waren, regnete es, ou le :&ançais: Tant que nous étions dans les A/pes, il a plu, ne se traduisent pas nécessairement en luxembourgeois (comme le suggère Bruch 1955, 98) par la structure coordinative: Mir waren an den A/pen, an et huet déi ganzen Ziiit gereent. Rien n'empêche de dire: Sou /aanf! wéi mir an den A/pe waren, huet et gereent. Bruch met sur le compte d'une impossibilité de la langue, voire d'un code restreint, ce qui n'est qu'affaire de registre et de style. Le luxembourgeois comme l'allemand et le :&ançais peut enchaîner des GV coordonnés, mais il peut aussi les enchâsser par subordination. À l'oral, les GCONJ ont nettement moins la fonction d'enchaînement textuel, assurée surtout par la juxtaposition et coordination. Aucune limitation n'existe pour les GCONJ circonstanciels. Le nombre de conjonctions de subordination est plus réduit en luxembourgeois qu'en allemand standard. Ainsi le ais temporel de l'allemand est rendu par la subjonction passe-partout wéi, de même que wéi rend aIs dans la comparaison avec degré: Sie ist grosser aIs ich ~ Hatt ass méi grouss wéi ech. (Elle est plus grande que moi.) Mais l'aIl. standard s'est intégré beaucoup de formes régionales. Il dispose donc souvent de plusieurs mots (y compris wie) là où le lux. n'a que wéi: c'est tout. Cela se retrouve aussi dans d'autres domaines du lexique: "prendre" se dit en luxembourgeois hue/en (ancien hal/en), mais pas nehmen. 196
Quelques conjonctions de subordination
[]
Les conjonctions de subordination fondamentales sont au nombre de quatre: datt/dass, oh, wann, wéi. A) - datt/dass (que) indique simplement que le GY est à considérer comme un énoncé déclaratif (Datt dat grad elo huet misse passéieren! Et que cela arrive juste maintenant!) ou, bien plus fréquemment, membre d'un groupe d'accueil. Membre dans un GY, le GCONJ dass/datt peut être sujet: Datt hien net vill gelies huet, dat 7 steet fest. Il est clair qu'il n'a pas lu beaucoup.; attribut: Meng lddi war [~), datt een dat soUt lafe loossen. Mon idée serait de laisser courir cela; objet: Ech hatt gar, dass/datt s de kéims. l'aimerais que tu viennes. Meng Fra freet sech {drov 7, dass/datt s de kanns kommen. Ma femme se réjouit à l'idée que tu puisses venir. Comme le montrent certains exemples, le GCONJ avec datt/dass peut être rementionné ou annoncé par un pronom démonstratif: dat steet fest/ war et/ freet sech drov. Il peut aussi être membre de GN (D'Tatsaach, datt mir eis verstinn Le fait que nous nous entendons) et de GADJ: Cool, datt s de wéinst menger den Training luppe léiss. Cool, de manquer (louper) ainsi ton entraînement à cause de moi. Ech si frou, datt ech lech kenne geléiert hunn. Je suis content d'avoir fait votre connaissance. Datt/datt signale que les pronoms et interrogatifs sont subjoncteurs (cf. Bruch, 1955, ~31,la). Mais l'influence de l'allemand standard rend cet emploi de plus en plus caduc en lux.: Hien huet mir net direkt gesot, wien datt et war ~ Hien huet mir net direkt gesot, wien et war. Il ne m'a pas dit tout de suite qui c'était. Géi dohin, wou datt s de wëUs ~ Géi wouhinner datt s de wëUs ~ Géi wuer s de wëUs. Ya où tu veux. Hien huet mir net gesot, wéini [datt] e kéim. Il ne m'a pas dit, quand il viendrait. (cf. aussi: Mir waarden, bis [datt] e waakreg gëtt. Nous attendons jusqu'à ce qu'il se
r
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réveille. Si hu matgemat, trotzdem/ obwuel/ obschonn [datt] si /crank waren. Ils ont participé en dépit de leur maladie.) Dans le discours indirect, le GCONJ datt/dass a une alternative de construction sans datt/dass par un GV avec la forme variable du verbe en 2ème position: Si hunn erzielt, datt si eng schlecht Nuecht verbruecht hatten ~ Si hunn erzielt, si hatten eng schlecht Nuecht verbruecht. Ils ont raconté qu'ils avaient passé une mauvaise nuit.
B) - ob (si, que) marque la virtualité (hypothèse alternative, hésitation, interrogation indirecte globale): Ech weess net, ob hie mat wëll. Je ne sais pas, s'il veut nous accompagner. Ob hie wëll oder net, hie mécht seng Aufgab. Qu'il le veuille ou non, il fera son devoir. Ech wéisst gar, ob hatt daerf matkommen. J'aimerais savoir, si elle peut venir avec nous. "Ob hatt kënnt?"-"Jo". "Si elle vient?"-"Oui".
C) - wann est un opérateur d'hypothèse en corrélation possible avec dann. En contexte, il peut être hypothétique ("si"), conditionnel ("si"), temporel pour un moment unique ("quand, lorsque") ou répété ("quand, chaque fois que"). Wann dat géing! Si c'était possible! (souhait) Wann en dach komm wier! Si seulement il était venu! (regret) Ech si frou, wann dee Kaméidi ophalt. Je serai content, quand ce bruit cessera./si ce bruit cesse. Wann d'Buch publizéiert ass, [da] kann hien et souwéisou kopéieren. Quand le livre sera publié, il pourra de toute façon en faire des copies. Wa se dat eng Kéier am Quartier gewuer ginn, [dann] hunn ech keng roueg Minutt méi. Si cela vient un jour à se savoir dans le quartier, [alors] je n'aurai plus une minute à moi. En ass ganz glécklech [all Kéier], wann e Mënsch mat him schwatzt. Il est tout heureux chaque fois qu'on lui parle. D) - wéi est la subjonction passe-partout de la manière. Il a des sens contextuels multiples. Temporel, il réfère à un 198
moment unique du passé ou du révolu et il peut avoir comme corrélatif l'adverbe dunn (alors): Wéi en heemkoum, [du} war et ewe/! ze spéit. Quand/Lorsque/Comme il rentra chez lui/ Au moment de rentrer chez lui/ En rentrant chez
lui, il était déjà trop tard. - Exprimant la manière, il peut être objet ou complément circonstanciel dans un GV (trad.:
"comment, que"): Ech weess net, wéi si heemkomm sinn. Je ne sais pas, comment ils sont rentrés. Mir hunn en héieren, wéi en d'Trap eropgetorkelt ass. Nous l'avons entendu
monter l'escalier en titubant. - Comparatif, il introduit le point de référence de la comparaison (trad.: "comme, que"): D'Wieder ass wéi am Wanter: esou ka!, a vil! méi ka! wéi [et} d'!escht Jor [war). Le temps est comme en hiver: si froid, et bien plus froid que l'année dernière. Hue! d'Liewen dach [esou}, wéi et ass. Prends donc la vie comme elle est.
I}] Les autres
conjonctions de subordination sont soit des combinaisons d'une des quatre subjonctions de base avec d'autres éléments lexicaux, soit plus rarement des lexèmes spécifiques comme ir, zemo!. Voici des exemples (daft peut être remplacé par dass): all Kéier wann (temps itératif: chaque fois que): Ali Kéier wann ech e gesinn, mécht en en Ëmwee. Chaque fois que je le vois, il fait un détour amplaz datt (au lieu que/de): Amplaz datt ëmmer méi Leit waarde mussen, kéint}o och emol ee Guichet méi opgemat ginn. Au lieu d'obliger toujours plus de monde à attendre, on ferait bien d'ouvrir un guichet de plus. an dar Zait, wéi/wou (temps datage: au moment où, pendant! tandis que, lorsque): An dar Zait /Bannt daer Zait. wéi mir a Vakanz waren, ass doheem agebrach ginn. Pendant que nous étions en vacances, on nous a cambriolés à la maison. andeems/iwwerdeem (temps durée: pendant que, tandis que, alors que): D'Mamm huet de Chrëschtbam kaf iwwerdeem d'Kanner an der Sehoul waren. La mère a acheté l'arbre de Noël, pendant que les enfants étaient à l'école. 199
bis (datt) (temps: limite: jusqu'à ce que): Ech waarde bis (datt) d'Wieder eriwwer ass. J'attends la fin de l'orage. ëmmer wann (temps: toujours quand, chaque fois que): Ech muss ëmmer duerch dee Gank goen, wann et zitt. Je dois toujours passer par ce couloir, quand il y a du courant d'air. eréischt wéi/wann (temps datage ou condition limitée: seulement quand/si): Et gëtt eréischt giess, wann de Papp do ass. On ne mangera qu'au moment où Père sera là! On ne mangera que si Père est là. Eréischt wéi d'Police komm ass... Ce n'est qu'au moment de l'arrivée de la police... esou + adjectif + datt (conséquence: si...que): Ech sinn esou frou. datt et dës Kéier gutt gaang ass. Je suis si content, que cela ait bien marché cette fois-ci. (esou), datt (conséquence: à tel/au point que): Et ass esou. datt een niiischt iinnere kann. La situation est telle qu'on ne peut rien changer. Hatt jiiizt, datt d'Ouere mir Wéi dinn. Elle crie au point que mes oreilles me font mal. esouguer/och wann: même quand/si; esou bal wéi: dès que; souvill (wéi)/ souwiiit: pour autant que; obschonn(s): bien que/quoi que; esou laang wéi/ esou dacks wéi: tant que; méi+adjectif + wéi: plus... que; nët esou + adjectif + datt: pas si ... que; zëmol: d'autant plus que; ze(vill) + adjectif + datt: trop... pour que; fir datt: pour que; zënter datt: depuis que; ouni datt: sans que; trotzdem (datt): malgré (que); vu que (constat); wéi wann (comparaison irréelle): comme si; ofgesinn dovun, datt: abstraction faite que; ir/éi/éier: avant que; ewell/well: parce que/puisque; wann/wéi ... bis: quand/lorsque + accompli: une fois quel après que: Wann deng Aarbecht bis publizéiert ass... Une fois ton travail publié / Après publication de ton travaiL.. (e)sou + adjectif + wéi/datt ... och (concession): Esou al wéi en och ass, eng Saach wéi déi huet en nach ni erlieft. Il a beau être vieux, il n'a jamais vu chose pareille.
A cette liste s'ajoutent: et sie/ dannl 't misst grad sinn (à moins que), dees/ausser (sinon/sauf que). Mais le GV qui suit ces expressions a la forme variable du verbe en 2ème position. Il ne s'agit donc pas de bases de GCONJ. 200
xvm. LES ADVERBES ET LES PARTICULES INVARIABLES Il existe en luxembourgeois beaucoup de mots invariables, c'est-à-dire ni déclinables, ni conjugables. Dans les chapitres précédents, on en a rencontré qui sont bases de groupes (les prépositions au chapitre XV et les conjonctions de subordination au chapitre XVI) ou parties de bases verbales (les particules verbales au chapitre VIII). D'autres sont invariables sauf dans la fonction d'épithète à gauche de N dans un GN (le GADJ). Enfin les éléments qui sont évoqués dans ce chapitre restent toujours invariables et se différencient d'abord par leur place dans le GV en fonction d'énoncé déclaratif: les conjonctions de coordination fonctionnent en avant-première position: An dunn ass hien einfach heemgaang (et puis il est tout simplement rentré chez lui); les adverbes peuvent fonctionner en première position: An dunn ass hien einfach heemgaang (et puis il est tout simplement rentré chez lui); les particules dites du discours ne peuvent pas occuper cette 1ère position sous peine de changer de fonction: an dunn ass hien einfach heemgaang (*Einfach ass en dunn heemgaang ne fonctionne pas; et puis il est tout bonnement rentré chez lui). Les conjonctions de coordination Ce sont des unités de langue qui peuvent occuper l'avant-première position dans la structure de l'énoncé verbal avec le verbe conjugué en 2ème position, donc de a(n) (et), oder (ou), entweder ... oder (ou bien ou bien), weder ... nach (ni...ni), ewell (car), ma/miilmee (mais), awerliewerl ower (mais). Leur fonction est très large: elles guident ou orientent l'auditeur ou le lecteur à travers les textes: an signale qu'il y aura une suite (lice n'est pas fini "), oder que l'on a un choix (multiple ou alternatif, positif entweder 201
.. .oder ou négatif weder ... nach), ewell/weIl annonce une justification, ma/ma et ower... une argumentation par opposition ou constraste. La différence entre ma/miilmee d'une part et awer/iewer/ower d'autre part n'est pas sémantique, mais syntaxique: ma... ne fonctionne qu'en avant-première position (Ma de Mann war net doheem. Mais l'homme n'était pas chez lui.) alors qu'awer... peut aussi occuper une autre position à l'intérieur de l'énoncé verbal et être en fonction de particule de mise en relief ou de particule d'interactivité (Mir wollten eisen ale Schoulmeeschter besichen. Awer de Mann war net doheem./ De Mann -ower war net doheem./ De Mann war -iewer net doheem. Nous avions l'intention de rendre visite à notre vieux maître d'école. Mais l'homme n'était pas chez lui./L'homme cependant n'était pas chez lui.) Les coordinateurs n'ont pas de dénominateur commun sémantique: ils coordonnent simplement des groupes ou éléments de même niveau. Mais alors que ewell ne peut relier que des GV (c'est aussi une base de GCONJ de cause, cf. page 200), an et oder peuvent aussi relier d'autres groupes (de Pitt an de Pol Pierre et Paul). Il est bien évident que dans ce cas, les coordinateurs ne sont pas placés forcément en avant-première position. Namlech (nawell en effet), justificateur de cause, ne fonctionne qu'au milieu de l'énoncé verbal alors qu'(e)well fonctionne aussi en tête: Hatt kënnt net, (e)well 't ass krank. Elle ne viendra pas, car elle est malade (coordinateur) ~ Hatt kënnt net, (e)well et krank ass. ...parce qu'elle est malade (subjoncteur). Mais: Hatt kënnt net; et ass namlech krank Gustificateur). Les adverbes Invariables, ils peuvent être membres de GV ou d'autres groupes (y compris parfois d'un GADV: svéitestens haut den Owend, au plus tard ce soir) à incidence informative (cf. 202
lieu, temps, manière), énonciative (adverbes d'appréciation portant sur tout l'énoncé) ou connectrice (adverbes connecteurs de l'organisation textuelle). Du point de vue de la forme, ils sont très divers: simples (haut, gëscht, kaum, nach...aujourd'hui, hier, à peine, encore), composés (wouhin, heihin, dohier, 'trotzdem, deemno, also... vers où, vers ici, de là, malgré cela, en conséquence, donc), dérivés (souvent suffixe -s sur mot simple ou sur amalgame syntaxique: owes, lénks, riets, nuets, vil/mools, engerséiits, jiddefalls, virwéierts, hannerécks ...le soir, à gauche, à droite, la nuit, beaucoup, d'un côté, en tout cas, en avant, en arrière). A) Pour les adverbes spatiaux (lieu), il faut bien distinguer les deux relations locative (lieu où l'on est) et directive (lieu où l'on se rend), parfois aussi la relation de provenance (wouhier? Vu wou? d'où) et de passage (wouduerch? Wouriwwer?par où?). Le français ne distingue pas souvent formellement wou? (locatif: où) et wouhin? (directif: vers où): il faut donc insister particulièrement sur ce point. (Pour les prépositions, cf. pages 182 ss.) français où où ICI ICI
là là là-bas là-bas dedans dedans dehors dehors devant devant
relation locatif directif locatif directif locatif directif locatif directif locatif directif locatif directif locatif directif
luxembourgeois wou wouhin(ner) hei / elei heihin(ner) / eleihin do dohin(ner) dohannen dohannen hin(ner) (do) bannen
(e)ran- (particule verbale) (do)baussen eraus-, raus- (particule) (do)vir (do)vir hin
203
au-dessus dessus en-haut en-haut en dessous à côté de à droite à gauche partout partout n'importe où
locatif/directif locatif/directif locatif directif locatif locatif/directif locatif/directif locatif/directif locatif directif locatif/directif
nulle part
locatif/directif
par monts et par directif vaux, en montant directif l'escalier vers le Nord/Sud directif
driwwer / - hin (passage) drop uewen, uewenop no uewen, uewenop ënnen, ënnenan, ënnenof dernieft/donieft, niewendrun riets / no riets lénks / no lénks iwwerall iwwerallhin iergendwou/- hin iergendzwousch/- hin néierens néierewou/- hin néierenzwousch/- hin biergop, biergof trapaus, trapof nërdlech / südlech, etc.
B) Les adverbes de temps (avec un certain nombre de locutions temporelles) peuvent être classés selon plusieurs critères. On ne fournit ici que quelques exemples, les autres ayant leur place dans le lexique. Les critères sont: - le degré de détermination ou de précision: Wéini (quand), jee(mools) Garnais au sens de toujours), ni(mools) (ne...jamais) sont imprécis; le GN au CI (accusatif): all Fréideg (tous les vendredi), den Owend (ce soir), e Sonndeg (dimanche prochain), méindes (le lundi), nuets (la nuit) ... sont déterminés; - l'unicité opposée à la répétition: de ce point de vue eemol (une fois), enges Daags (un jour) s'opposent par exemple à all Kéier (chaque fois), heiansdo (de temps en temps), e puer Mol (parfois), meeschtens (le plus souvent), oft/dacks (souvent), mëttes (à midi), owes (le soir), mëttwochs (le mercredi), wiertes (en semaine/unjour ouvrable). Le suffixe -s ne renvoie pas toujours à un temps répété: An elo 204
d'Wierder fir en Donneschdeg. Moies: Niwwel. Nomëttes: eng ganz schéi Sonn. Et maintenant, le temps pour jeudi. Le matin: brouillard. L'après-midi: très beau soleil; - le moment de référence par rapport auquel s'opère le datage. Ce peut être 1) le moment de l'énonciation (le moment où l'on parle): elo (maintenant), amide Moment (en ce moment) s'oppose ainsi à fréier Gadis, naguère), haut (aujourd'hui) à gëscht(er) et à muer (demain). 2) un autre moment passé ou futur: deemools (à l'époque) s'oppose à elo (maintenant), à virdrun (auparavant) et duernoldono (après). - la successivité ou le découpage d'un événement ou un texte en étapes (pour énumérer, regrouper, ordonner chronologiquement, ajouter une information ou un argument, expliquer, justifier, etc.): fir d'éischt, dunn (tout d'abord, puis); ufanks, duernoldono, schliisslechlzum Schluss (au début, puis, finalement); fir d'éischt, duerop(s)hin, fir d'lescht, an dann nach (en premier lieu, après cela, en dernier lieu, et puis encore); endlech (enfin) ajoute à l'état final l'idée d'une attente. - la progressivité de la durée: ëmmer, toujours; ëmmer nach, qui continue de durer; ëmmer méi, toujours plus; ëmmer nach net toujours pas.. - la simultanéité: iwwerdeem(s), an diir Ziiit entretemps. C) Sont connecteurs les adverbes et locutions adverbiales notionnels qui servent à organiser un texte et/ou à structurer une argumentation. Ils expriment des liens logiques entre énoncés et contribuent à la cohérence textuelle. Souvent, ils rementionnent une information déjà donnée et occupent alors habituellement dans l'énoncé déclaratif la 1ère position devant la forme variable du verbe. On y joint les interrogatifs, firwat? pourquoi? qui va évidemment avec la réponse duerfirldofir pour ça. Cette fonction de connecteur de la cohésion textuelle et de l'argumentation est assurée par les éléments qui 205
- facilitent la structuration et réception du texte: éischtens, zweetens, drëttens 1°,2°,3°; engersiiits, anersiiits d'une part, d'autre part... - hiérarchisent les parties du texte: fir déischt d'abord, dunnlduerno puis/ensuite, endlech enfin! schliisslech finalement/ leschten Enns en fin de compte/ net zulescht last not least... - introduisent un accroissement (och aussi, ausserdeml zudeem en plus, en outre; dozul doniewent, gliiichfalls de plus, également; iwwregens du reste), une restriction (nëmmenl blouss, seulement, simplement; Jiddefalls en tout cas), une disjonction (soss sinon), une opposition (dogéintl par conter Ivillméil trotz allem en revanche, par contre), une conséquence (also donc)... D) Les adverbes d'appréciation permettent à celui qui parle ou qui écrit d'émettre un jugement sur la totalité ou sur une partie de l'information communiquée. Hien ass leider net komm. Malheureusement, il n'est pas venu (incidence globale). Hien ass e richteg léiwe Miinnchen. C'est un bonhomme vraiment gentil (incidence partielle). Quand leur incidence est globale, ces adverbes sont placés au milieu de l'énoncé verbal, mais aux fins d'une mise en relief, ils peuvent aussi occuper la 1ère position avant la forme variable du verbe: Hien ass vliiicht net do. ~ Vliiicht ass hien net do. Il n'est peut-être pas là. Du point de vue sémantique, le jugement peut porter sur le degré de vérité, de certitude, voire d'assurance avec lequel est exprimé ce qui est dit: - "certainement": (ganz) bestëmmt, gewëss, ouni Zweiwel (sans aucun doute), sécher, doudsécher (absolument sûr), zweifel/os, zweifelhaft - "probablement": héchstwa(h)rscheinlech, warscheinlech, wuel (sans doute) - "peut-être": vliiichtlvliiit, onméiglech, kaum (à peine), iergend(s)wéi (d'une façon ou d'une autre) 206
- autre jugement: wierklech (réellement), richteg (vraiment), eigentlech (à vrai dire), am Fong (au fond), op d'mannst (au moins), mindestens (pour le moins), tatsiichlech (effectivement), wéin(eg)stens (au moins), offensichtlech (manifestement), anscheinend (apparemment), aUem Uschiiin no (selon toute apparence), bekanntlech (comme chacun sait), zwar + mii/ma/awer/ower (certes + mais). Mais il peut aussi s'agir d'un jugement portant sur le degré de normalité, qui inclut souvent un jugement moral (bien
~
mal), une plus ou moins grande conformité à des
critères, une plus ou moins grande évidence (conformité à la nature et/ou à la raison): natierlech naturellement; hoffentlech en espérant; glécklecherweis / zum Gléck heureusement; onglécklecherweis / leider malheureusement/ hélas; selbstverstiindlech évidemment; begriiiflecherweis on comprend que; erstaunlecherweis de façon étonnante; komescherweis curieusement; paradoxerweis de façon paradoxale; logescherweis logiquement; normalerweis, normalement; gelungenerweis étrangement; gerechterweis à bon droit; zoufiiUegerweis par hasard; verstiindlecherweis on comprend que etc. ... Ces amalgames en adi. + nom weis au génitif singulier figé ne doivent pas être confondus avec les composés de manière nom + suffixe -weis: deelweis (partiellement), doseweis (par portions), drëpseweis (goutte à goutte), griippweis (par poignées), étapëweis (par étapes), koupweis/kéipweis (par tas). Il est vrai que les adverbes qui décrivent la manière dont se passe un procès peuvent être des dérivés très imagés; cf. blannemiinnches (aveuglément). Les particules dites du discours Invariables, elles ne sont pas adverbes, car elles ne peuvent pas position devant la forme conjuguée peut distinguer, outre les particules 207
autonomes comme les occuper seules la 1ère du verbe en 2ème. On d'organisation du texte
que sont les conjonctions de coordination (cf. pages 201 202):
-
A)-les particules de mise en relief Il s'agit d'éléments comme awer/ower (mais), circa (environ), eleng (seul), och (aussi), just (précisément), bal (presque), schonn (déjà), besonnesch (particulièrement), blouss (simplement), eréischt (seulement), genee (exactement), grad (précisément), nach (encore), nëmmen (seulement), esouguer (même), ongeféier (à peu près), ronn (arrondi), etc, quand ils sont incidents à des unités de nature diverse, lesquelles reçoivent un accent contrastif: Déi kommen nëmme +sonndes. Ils ne viennent que le dimanche. La fonction de ces modulateurs est de mettre en relief l'unité concernée et cela implicitement sur fond d'attente: suivant le sens de la particule, l'opération consiste à délimiter l'ensemble présupposé, à le réduire, à l'augmenter, etc. Den Zuch halt just/ nëmmen/ schonn/ nach/ eréischt/ esouguer... zu +Pierel. Le train s'arrête uniquement/ simplement! déjà! encore/ ne ... pas avant/ même à PerI. B) les particules d'interactivité Généralement non accentuées au milieu de l'énoncé verbal, ces éléments portent sur la relation établie entre le locuteur et son message (l'intention de l'énoncé) ou entre le locuteur et son partenaire de communication (la perlocution ou l'effet de l'énoncé). Ils accompagnent et soulignent les effets interactifs de l'énoncé. Voici quelques exemples: Deen ass awer blod! Mais qu'il est bête! Dir sidd also eng Journalistin. Vous êtes donc journaliste. Dat hat ech glat vergiess. Je l'avais tout bonnement oublié. Hues de dann och Merci gesot? Tu as dit merci au moins? Firwat bass de dann sou béis? Pourquoi donc es-tu si fâché? Looss mech dach roueg! Laisse-moi donc tranquille. Dat ass alt/eben esou. Qu'y faire: c'est ainsi!
208
't ass einfach fir ze katzen! C'est tout simplement à vomir. Dat huet nach grad gelee/t. Il ne manquait plus que ça. Kënns de elo oder net? Alors tu viens, oui ou non? Komm -mol heihin! Viens donc ici! Komm -dach! Viens donc! So nëmmen net, du hass schonn nees eng Kéier d'Panz voll gehat! Ne dis surtout pas que tu t'es cuité encore une fois. Du bass jQ ganz blo am Gesiicht. Mais tu as le visage tout bleu. Dat stëmmt schonn. Ma... C'est juste. Mais... Hues de dir iwwerhaapt d'Hann gewasch? A propos, as-tu pensé à te laver les mains? Deen huet mir vlaicht Nerven! Quels nerfs d'acier il a!
C) d'autres particules assurent d'autres fonctions. - Les interjections expriment le plus souvent des émotions ou des réactions par rapport à des données de la situation: joie, horreur, douleur, étonnement... Ce sont donc des commentatifs: A sou! Tipp Topp! Hurra! Aua! Autsch! (aïe: douleur!) Biih! (Bah), Dalli (Allons) Peng, Krëtjëft, Donnerwieder (Tonnerre), Nondikass (nom de Dieu)... - Les particules de l'affirmation ûo, dach) et de la négation (neen) fonctionnent comme des énoncés indépendants. Mais le négateur net avec ses combinaisons (nach net, nëmmen net, ëmmer nach net, och net, guer net...) peut avoir une incidence globale et marquer dès lors le refus de l'ensemble du contenu de l'énoncé: Ass hien do? Neen, hien ass net do. Est-il là? Non, il n'est pas là. Ou bien net est particule de mise en relief et refuse seulement une partie de l'énoncé qui est soumise à un accent contrastif: Neen, +gëscht war hien net komm. Hie war haut de +moien do. Non, il n'est pas venu hier. Il était là ce matin. Comme contactif (= élément permettant de prendre contact, de le maintenir ou relancer), net est en concurrence avec gell(t): Dat méchs de net méi, net?/gell/gelt/gelldiert/gelldu? Tu ne feras plus ça,d'accord? - Enfin les particules de gradation permettent d'exprimer un degré d'intensité voire de quantité. Habituellement, on n'en parle que dans le chapitre du "comparatif' (degré I) et 209
du "superlatif' (degré II) de l'adjectif et de quelques adverbes. Mais la gradation a une portée bien plus large. Pour l'adjectif gradable, on a un système de gradation par suffixe -er pour le degré I et -st- pour le degré II, et un autre système majoritaire plus analytique qui met en oeuvre des particules gradatives comme méi (qui peut porter aussi sur d'autres lexèmes). Le système de la gradation par suffixes est en gros celui de l'allemand standard, l'analytique celui du français. En luxembourgeois, la gradation par suffixes se limite à des éléments lexicalisés (cf. en français les éléments en -eur[e J: meilleur, ultérieur): bal, éier (wéi datt) bientôt, plutôt; gar/léif, léiwer, de/am léifsten volontiers/ aimer mieux, le mieux; gutt, besser, de/am beschten bon, meilleur, le mieux; vill, méi, de/am meeschten beaucoup, plus, le plus souvent; wéineg, manner, de/am mannsten peu, moins, le moins; schlëmm, schlëmmer, de/am schlëmmsten grave, pire, le pire; fréi, fréier tôt/jadis/autrefois; spéit, spéider, spéitstens tard, beschtens, gefallegst. Beaucoup de ces mots sont à leur tour des gradatifs comme le sont ganz/vëlleg/vollkommen tout entier, e bëss(ch)en un peu, genuch/zimlech assez, allze/ (vill)ze + adj (trop). Les degrés de comparaison résultent du sens combiné des systèmes de gradation et des gradatifs: - degré indéterminé: Wéi al sidd Dir? Quel âge avez-vous? Esou al wéi hien och ass... Pour vieux qu'il soit... - degré d'équivalence / d'égalité: Haft ass (genee/grad) sou grouss wéi echo Elle est (exactement) aussi grande que moi. - degré d'infériorité: Haft ass (net/bal) sou grouss wéi echo Elle n'est pas/ est presque aussi grande que moi. - degré de supériorité: Dat ass méi e (méi est avant l'article) grousse Mann wéi echo C'est un homme plus grand que moi. - degré moyen sans point de comparaison: en eeleren Har un Monsieur assez âgé; eng l!1ngerZait un temps assez long. - degré suffisant et excessif: Haft ass grouss genuch/ (vill) ze grouss (fir...) Elle est assez / trop grande (pour...). 210
DEUXIÈME PARTIE: CULTURE ET VIE QUOTIDIENNE XIX. MULTIFACES D'UNE SOCIÉTÉ MULTICULTURELLE Mes anciens compatriotes et les habitants actuels du Grand-Duché me pardonneront si j'ose simplifier la situation culturelle de leur pays. Il n'est pas aisé en effet de présenter en peu de pages à des gens de l'extérieur une culture telle qu'elle est ou du moins telle qu'elle apparaît, diverse et multicolore, dans le prisme du regard et de la réflexion des gens qui la vivent de l'intérieur. Les raisons de ces difficultés? Elles sont multiples et la première est que le terme même de culture est ambigu. La culture, c'est, bien sûr, les arts et les lettres, les sciences, les institutions d'éducation, les croyances, les médiations formatrices et les médias tout court, bref tout ce qui relève du savoir et du savoir-faire de l'intellect, du cœur et de l'esprit. De ce point de vue incontestablement, le Grand-Duché est libéral, occidental, européen, pays richement doté non seulement dans ses infrastructures (wirtschaftlechen a soziale Wuelstand, bienêtre économique et social), mais aussi, si l'on peut dire, dans ses superstructures, dans ses composantes civilisationnelles, psychiques, morales, intellectuelles et artistiques. C'est ce qui rend d'ailleurs ce pays à la fois attirant et étonnant. Ce chapitre XIX traitera aussi de ces aspects de la vie culturelle proprement dite au Grand-Duché. Mais il est une acception plus large et plus actuelle du mot de culture. On y réfère quand on dit par exemple que telle habitude ou tel comportement ne fait pas partie de la culture de quelqu'un ou d'une région. Par exemple, pour saluer, le Luxembourgeois fait moins la bise que le Français méridional; au Grand-Duché comme dans les pays germanophones, on 211
donne plus volontiers du titre et du diplôme que chez nous en France; au Luxembourg, le nom de la personne fait partie de la communication courante; traiter quelqu'un simplement de Monsieur ou de Madame, voire de Har ou Madame + titre, c'est rester distant. À plus forte raison, quand, au Luxembourg, le communautarisme guette la culture judéo-chrétienne bien pensante dès lors que viennent s'introduire des pratiques (par exemple musulmanes) ou des façons de vivre (étrangères) par trop différentes, le mot de culture cesse d'être simplement intellectuel: il s'étend au social et au comportemental, au pragmatique et au philosophique, au corporel et au spirituel. Bref la culture fInit par inclure les manières de vivre individuelles et collectives autant que les vivre-ensemble qui provoquent tensions et discussions au sein de la population et nécessitent souvent des (ré)ajustements sociétaux. C'est à ces racines profondes de l'être et du paraître des communautés et des personnes que touche la réalité de la culture quotidienne, quand elle s'exprime dans les signes, expressions et usages des langues. Pour le luxembourgeois, nous lui consacrerons le chapitre XX intitulé Expressions pour tous les jours et le chapitre XXI plus spécifIque: Expressions dans des situations particulières. Identité et éclectisme
Les chapitres sur l'histoire du Luxembourg ont déjà montré en fIligrane que son historiographie officielle s'appuie sur de grands mythes66: celui de l'ancien grand Luxembourg qui, 66
Si j'emploie ce mot, ce n'est pas au sens de mirage. Le vrai mythe n'est pas faux. Il surévalue, "emblématise" seulement une part de vérité. Les mythes jouent des rôles non négligeables dans la pensée, croyance et motivation des personnes et groupes sociaux. Ils servent d'explication aux faits interprétés des mémoires collectives et influencent la vie concrète des gens et collectivités. 212
"démembré" par les trois partages de 1659, 1815 et 1839, finit par n'être plus que la petite bottine, celui de l'indépendance mise sous le boisseau par la longue "domination des
puissances étrangères" (cf. page 12), celui - sans doute le moins discutable - du sentiment national grandissant qui, depuis l'indépendance (tout à fait relative) de 1839, rend le peuple plus solidaire, encore que l'on confonde souvent les notions d'État, de Nation et de communauté d'habitants. Bien sûr, la nostalgie des grandes surfaces perdues (à la fm de la 1ère moitié du xrnème siècle les comtés de la maison de Luxembourg s'étendent sur près de 10.000 km2) peut trouver aujourd'hui, sans doute inconsciemment, une compensation dans le rôle moteur que Luxembourg (la ville, le pays, sa politique, sa diplomatie autant que son économie) joue dans la vie et les rouages de l'Union Européenne. Petit par la taille, oui, entend-on dire de-ci de-là, mais grand par son savoir-faire, ses capacités de dialogue, son travail, sa volonté, sa vaillance, sa réussite. Les vertus et motifs d'autosatisfaction ne manquent pas. On se veut sans provincialisme, ni complexe, un espace de libre circulation des biens et des personnes, comme il est dit dans les accords de Schengen signés précisément dans le bourg luxembourgeois du "coin des trois pays" sur la Moselle. Bref il n'y a pas plus cosmopolite que le "Luxo", comme le nomment les frontaliers, car pour peu qu'il ait fait des études supérieures, il a vécu à l'étranger et il sait s'adresser aux étrangers, dont il a conscience d'avoir besoin pour son économie et sa culture. Le multilinguisme, que le Luxembourg privilégie depuis si longtemps (cf. chapitre IV), sert aussi, bien sûr, à cela. Le Luxembourgeois sait faire usage de ses langues et de son charme autour de soi, vers l'extérieur, tout en veillant chez lui à sauvegarder son indépendance, ses droits et son identité. Et parmi les traits de cette identité, il y a, bien sûr, sa langue spécifique qu'il a le droit et le devoir de "cultiver". Au Luxembourg, l'identité fait régulièrement l'objet de grands débats passionnés. Et il est vrai qu'il y a de quoi 213
s'interroger en un temps où les Luxembourgeois de souche et les luxembourgophones sont de moins en moins nombreux (cf. page 34). L'observateur de l'extérieur ne manque pas d'ailleurs de remarquer les incohérences entre les discours tenus et les comportements adoptés. Ces interrogations et ces décalages ne sont-ils pas le signe d'une crise d'identité relativement grave, au moment où, à peine constitué et en cours de constitution, un peuple en formation risque de devoir se fondre chez lui et à l'extérieur dans la multiculturalité d'une Europe et d'un monde très élargis? Sans doute. Mais n'est-ce pas là aussi le signe d'une prise de conscience: celle de la fragilité de l'identité paradoxale que l'Etat et la population luxembourgeoise se sont donnée. À écouter l'intelligentsia, en effet, cette identité serait multiplicité et éclectisme (cf. aussi p. 38 note 6). En somme, l'originalité de cette identité serait de ne pas en avoir. C'est ce que disent les Luxembourgeois eux-mêmes quand ils se présentent au touriste étranger (les parenthèses sont de moi): "Petit pays situé au cœur de l'Europe, le Luxembourg a eu beaucoup de mal (volontarisme!) à s'afftrmer face à ses trois grands voisins (vaillance!) dont chacun a incorporé, au fil des siècles, une partie de son ancien territoire (anachronisme de l'indépendance!). Il est à maints égards un pays d'entre-deux (dualité et déchirement): les Français lui trouvent un air germanique tandis que les Allemands se croient déjà en terre romane. C'est dans cette participation simultanée aux cultures allemandes et française (éclectisme!) que les Luxembourgeois ,,67 voient un trait distinctif de leur originalité et de leur identité.
Concernant les fêtes calendaires, les auteurs du même Guidi8 avouent: "Vouloir présenter les traditions d'un groupe d'hommes dont d'aucuns doutent même qu'ils forment une ethnie à part (?!) peut 67 Cf. Guide Gallimard p. 10 68 ibidem p. 34 214
paraître risqué. Est-il possible de parler de traditions entièrement et exclusivement luxembourgeoises, par opposition aux coutumes d'aires culturelles différentes et beaucoup plus vastes, sur un territoire qui, dans son étendue actuelle, n'a pas encore 160 ans d'âge? Le particularisme se manifeste dans une modification typique, une évolution à part dans les fonnes extérieures, le changement de la fonction et de la signification de certains phénomènes."
Éclectisme donc à coup sÛTet qui se manifeste déjà dans des légendes fondatrices comme celle de Mélusine. Mais aussi une culture mixte (Mischkultur) qui est compilation, affaire de nuances plus que d'exclusivité. Un particularisme qui n'est pas fondamental, qui n'est fait que de différences, voire de détails. En tout cas, ce particularisme se fonde d'emblée sur la contrastivité, car il a tendance à comparer avant même parfois d'avoir observé ce qui est, avant d'avoir saisi les choses en profondeur. Dès lors que cette identité est reconnue multiple et éclectique, "vouloir rester ce que nous sommes" devient une devise vague, et relève somme toute de la gageure. De telles opinions, étendues à la langue luxembourgeoise, expliquent que la langue spécifique qui contribue à la cohésion du pays (c'est ce que veut dire à mon avis le terme de langue nationale) n'a pas encore été décrite suffisamment de l'intérieur ni dans sa grammaire interne, ni dans son lexique, ni dans ses composantes culturelles. On continue à poser d'emblée la question traditionnelle externe de ce qui, dans cette langue, est germanique, roman, français, anglais, etc. On continue, comme au 19ème siècle et encore du temps de R. Bruch au 20ème, à la considérer comme un simple dialecte allemand, comme une compilation, comme un patois instable teinté de traits romans et français. Sur le "passeport pour le luxembourgeois", diffusé par le gouvernement du Grand-Duché, on peut lire sous "signes particuliers" ce qui suit: "langue emprunteuse à l'allemand: Familljebuch, etc.; à l'anglais: week-end, back-
215
office, etc.; au ftançais: plus ou moins, à peu près etc." 69On le voit, le point de vue contrastif, composite, éclectique reste largement dominant, alors que l'état de la langue et sa situation dans la société ont nettement évolué depuis 30 ans et que le Lëtzebuergesch est dans le pays langue commune et langue d'intégration (même si la considération qui lui est due laisse à désirer dans la conscience collective). Traitée du point de vue linguistique, dans l'histoire et l'actualité, comme une bâtarde faite de pièces et de morceaux, comme une langue non rentable sur le marché du travail et de l'économie, le luxembourgeois peine à se faire accepter comme enfant légitime et spécifique d'un Etat, qui par ailleurs sait fort bien que son multilinguisme international est facteur de richesse et de survie. À côté des langues administratives (ftançais et allemand standards), à côté de la langue vernaculaire de recours qu'est le ftançais oral relativement restreint que parlent les autochtones et, entre eux, les étrangers de langue romane 70, à côté de l'anglais 1ère langue étrangère et langue des affaires, à côté (à un degré moindre) d'autres langues d'immigrés (portugais, italien), le luxembourgeois doit être "cultivé". Cela veut dire, à mes yeux, qu'il doit être pratiqué, développé, étudié, normé, bref se charger de culture. Ceci exige que, dans son pays au moins, il soit l'objet de soins tout particuliers! 69
à propos... des langues: Service Information et Presse, 1999, 8. Quelle est la langue d'Europe occidentale qui n'a pas au moins une part de ces signes "particuliers" emprunteurs? 70
Les statistiques prouvent que, si l'on interroge les gens eux-
mêmes, le français est déclaré "connu" et "pratiqué" par 96% des résidents, alors que l'allemand ne l'est que par 81% et le luxembourgeois par 80%. Mais il faut s'entendre sur ce que recouvre ce degré de "connaisssance" et de "pratique". (cf. Projet Baleine, 1997). En effet, il importe de ne pas confondre ce français vernaculaire (langue recours de communication interne à défaut du luxembourgeois) avec le français standard (de France ou de Belgique), ni bien sûr avec le français académique des professeurs. 216
Littérature en langue luxembourgeoise Le Luxembourg peut être évoqué comme thème dans les littératures étrangères (Racine, Goethe, Hugo en ont parlé) ou bien l'on peut envisager la part qu'il a prise dans la littérature en général. C'est le second point de vue que j'adopte en rappelant que le Grand-Duché a en réalité trois littératures; une de langue allemande, une de langue française et une de langue luxembourgeoise. On cherchera ailleurs les renseignements concernant la littérature en allemand et en français, ainsi que les données portant sur l'architecture militaire, civile et religieuse, urbaine et rurale au Grand-Duché, sur ses multiples galeries d'art et musées à travers le pays, sur sa sculpture, sa peinture et sur d'autres arts, y compris culinaire (cf 234-236). Pour la littérature en langue luxembourgeoise, elle a depuis le début des années 1980 le vent en poupe. Le Grand-Duché compte 14 maisons d'édition dont la plupart datent justement de cette époque-là et qui s'illustrent, entre autres, par la promotion de livres en luxembourgeois: des poèmes bien sûr et des livres d'art, des livres pour enfants et des anthologies, des nouvelles, pièces de théâtre et, phénomène nouveau, des romans originaux et/ou traduits. Le renouvellement des genres et l'ouverture considérable sur les thèmes plus ou moins universaux est frappant. En dehors du roman en plein essor, c'est surtout le théâtre promu dans la collection Amphitheater aux éditions Phi qui renouvelle, par sa verve et sa langue, par son humour et sa modernité, le genre traditionnel de l'opérette, du cabaret et de la "revue" luxembourgeoise71. Plutôt que des 71
On accordera une attention particulière à l'ironie et à l'humour. Cf. les expressions qui fonctionnnent sur fond de critique sociale; ex.: Onrecht Gutt deet net gutt, sot de Kantonnier, du hat heen d'Pei ver/uer. (Bien mal acquis ne profite pas, dit le cantonnier, car il venait de perdre sa paye.); les jeux de mots qui font appel au switching-code; ex.: Panne sèche? demande le passant à l'homme couché sous sa voiture. - Nee, d'Panz voll, répond celui-ci!; le 217
listes d'auteurs et de titres (on les trouve sans problème dans les catalogues des éditions Binsfeld, Op der Lay, Schortgen, Phi, Ultimomondo, etc.), je reprends ici, pour son ambiance autant que sa pertinence, une grande partie de la lettre publique que Roger MANDERSCHEID (*1933) président d'honneur du LSV (Lëtzebuerger Schrëftstellerverband, union des écrivains luxembourgeois) a écrite en switching-code et en minuscules à Francis VAN MAELE (*1947), fondateur des éditions Phi, parti en 2002 pour l'Irlande72: ''francis, j'écris ici une lettre; pour toi. oui. oui. oui. une lettre. e bréif. eppes méi perséinleches fallt mer net an. an dësem fall keen iméil. neen. e bréif. une lettre. pour te dire plusieurs choses. du bass viru joeren zu iechtemach gelannt, wéi den ikarus an der so. war s de ze no un d'lëtzebuerger sonn geroden? ech weess et net. op jidde fall hues de ronderëm dech gekuckt a bass hei hiinke bliwwen. L 'homme providentiel pour la vie littéraire grand-ducale. dach, dat ass net iwwerdriwwen. tu nous as fait comprendre que la vraie vie d'un livre ne commence qu'avec sa publication et surtout avec sa distribution. was ware in der tat ein buch, das niemand liest? existiert das meisterwerk eines unbekannten maiers, das irgendwo verschüttet liegt und niemals
simple jeu de langue: ex. sech goe loossen huet kee sënn; t'kann een och soen:
sech
goe loossen ass eng sënn. hues de schon mol
doriwwer nogeduecht? sënn a sënn. de sënn as mannlech. an d'sënn ass weiblech. kloer! (in: Nico Helminger: Kitsch, coll. Amphitheater 60, éditions Phi, Echternach, 2001, p. 51: Se laisser aller n'a pas de sens. On peut dire aussi: se laisser aller est un péché. L'as-tu déjà remarqué? Sënn et sënn. L'un, le sens est masculin et l'autre le péché est féminin. Évidemment!) 72
ln:
J. Delvaux, J.-P. Janus, P. Marson: Un défi. 20 ans d'éditions
Phi, exposition et catalogue, Centre National de Littérature, Mersch, 2001/2002, 70-73. Je cite ici ce texte avec l'aimable autorisation de Mme G. Goetzinger. En raison de son originalité et de son style, cette lettre n'a pas été retouchée; les passages en allemand et en luxembourgeois ne sont pas traduits. 218
angeschaut wird? du hast unseren buchprojekten leben eingehaucht. 't ass wouer. du bass mat eise bicher bei d'libraire gaangen an hues se dervun iwwerzeegt, datt se déi roueg kënnte verkafen. mat dir ass d'lëtzebuerger litteratur regelrecht aus deem déiwe schlof erwacht, an deem se zum groussen deel gefaange luch, wéi d'dornroschen a sengem tuerm. der mann mit dem bauchladen. überall war er zu finden, wo auch nur das bescheidenste regionale buchmarktlein seine tische aufreihte. tu as commencé avec rien que quelques livres. le chemin a été difficile. plus d'une fois tu as aperçu le gouffre. mais ton génie créatif s'est inventé des ailes, plus d'une fois. ikarus. dach. hopp an héich an d'lut. artiste que tu es. le succès des éditions phi s'est fait grâce à ta grande sensibilité tu as été le confident et l'ami des poètes et écrivains (et aussi des artistes-peintres) et tu le resteras. ech brauch nëmmen un déi siechzeger joeren zréck ze denken a vir a meng bicher kucken ze goen: selbstverlag, lochnessverlag luxemburger autoren, binsfeldverlag, op der Lay a vun den uechtzeger joeren un de phi-verlag. endlech waren eis manuskripter a gudden hann. wat 10 nët soe wëllt, datt se beim binsfeldverlag a beim gollo net gutt opgehuewe gewiescht wieren. ma beim francis war en totalen engagement do, deen d'auteure gespuert hunn, an deen aus der séil kumm. hei gung et net esou séier ëm d'geschaft, wat jo och wichtég ass an deem fall, wou eppes verkaf muss ginn, ma eenzeg an eleng em d'buch. endlech sinn eis bicher och bei de buchhandler aIs glaichwaerteg unerkannt ginn. grâce à toi, mon ami. an endlech an de bicherbuttécker aus deene leschten, stëbsegen ecken erausgeholl ginn. zanter dass du dech em eis bicher bekëmmert hues, si se net nëmme schéin a professionell konzipéiert ginn, ma och verkaf. mir haten op eemol méi lieser, wéi jee virdrun. an souguer eis bicher op lëtzebuergesch si kaf ginn, eppes, dat net ze erwaarde war. du has (an du hues) e séchert gespir fir déi lëtzebuergesch litteraresch landschaft, ouni dech geséich déi haut aus wéi eng brooch am wanter. Jo. Jo. Jo. den artist aus der ReIsch. ass heihinner komm an huet de schrëftsteller d'suerg em d' weiderliewen vun hire bicher (no der nidderschrëft) ofgeholl. en einfachen ma en décke merci dofir op dëser plaz. dréi der nach eng zigrett, francis, a lauschter mer no. nach eng grimmel. deen éischte bréif hunn ech ewechgehait, e war mer
219
zevill sentimental geroden. (io, nach méi wéi deen heU) obschon. firwat eigentlech net? qu'est-ce que tu dis? écoute, cher ami, du hast aus dem wohl berühmtesten einmannbetrieb fûr bücherproduktion in ganz westeuropa einen verlag gemacht, der sich mit seinen dreihundert publikationen sehen lassen kann; tu es devenu la victime de ton grand succès. ech wënschen nëmmen dat hei: datt leit dai verlag iwwerhuelen, déi net nëmmen de goss am a hunn, ma en hiierz fir d'litteratur. an zwar fir déi vun hei. déi hei geschriwwe get. a watfir enger sprooch ass net esou wichteg, ma datt et litteratur vun hei ass, schon. ouni dat geet et net; heirëmmer scho guer net; an engem land an deem d'kultur nach ëmmer net selbstverstiindlech ass, an deem d'kultur souzesoen aIs exceptioun ugekuckt gëtt, amplaz aIs grondelement vum gesellschaftlechen zesummeliewen, wou et nach ëmmer leit gëtt, déi d'kiischte fir e groussen, neie musée vun der internationaler konscht oprechne géint d'kiischte fir d'flegeversécherung, wat einfach debil ass, wou se am léifsten déi al festungsmaueren erëm giffen opbauen, déi dach soss naischt sinn wéi d'symbol vum agespaartsinn a vu brutalitéit a murksen, a virun ailem vun engem provinziellen an nationalistesche geescht, wou d'biller vu lëtzebuerger artisten ëmmer nach an alleréischter hisiicht musse bei d'tapisserei vum living passen, wou iwwert eis sprooch ëmmer nach gellistert gëtt: wat fir e fiirchterlechen dialekt, an dat soli eng sprooch sinn, wou d'lei! also net am renge si mat sech selwer, also an engem onkulturelle land, ass et wichteg, datt bicher geschriwwe ginn, vu lëtzebuerger auteuren. gechriwwen an duerno verdeelt an och gelies. ma en zweete francis ass wait a breet net ze fannen. roo]
Religion et culte
On l'a vu à la page 39, même si au Grand-Duché se trouvent quelques temples protestants et des synagogues (Luxembourg et Esch-Alzette), une église orthodoxe (Luxembourg ville) et au moins un centre islamique (Marner), les églises catholiques sont largement majoritaires. Ainsi en dépit de la pratique religieuse en général qui semble diminuer, en 2002, les catholiques ont déclaré 2925 baptêmes, les 220
protestants réformés 21 et les juifs 5 naissances. - Au culte catholique, les trois langues officielles ont leur place. Outre les citations ci-dessous, on peut se reporter à Félix Molitor / Raymond Schaak: D'Psalmen op Lëtzebuergesch, 1995/96. Signe de croix: Am Numm vum Papp, vum Jong/Sohn a vum Hellege Geescht. Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Notre Père. Gebiet vun eiser Hdr (= expression archaique) Eise Papp am Himmel, Notre Père qui es aux cieux dain Numm sief gehellégt. que ton nom soit sanctifié. Dai Raich soli kommen, Que ton règne vienne, dai Wëll soli geschéien que ta volonté soit faite wéi am Himmel sou op der Aerd sur la terre comme au ciel. Gëf dis haut eist deeglecht Brout, Donne-nous aujourd'hui notre verzei ais eis Schold, pain quotidien, pardonne-nous wéi mir och dene verzeien, nos offenses comme nous déi an eiser Scho/d sin. pardonnons à ceux qui nous Féier ais nët an d'Versuchung, ont offensé. Ne nous soumets ma maach ais frai vum Béisen. pas à la tentation, mais délivreAmen. nous du mal. Arnen.
Autre version: Eise Papp am Himmel helleg sief dain Numm. Dai Raich soli kommen. Dai Wëll soli geschéien op der Aerd ewéi am Himmel. Gëff ais haut eist deeglecht Brout, verzei dis eis Schold, wéi mdr och deene verzeien, déi an eiser Schold sin. Féier dis nët an d'Versuchung, md maach disfriii vum Béisen... well dir gehéiert d'Raich an d'Kraaft an d'Herrlechkeet an Eiwegkeet. Amen
221
saint soit ton nom. sur la terre comme au ciel.
car à toi appartiennent le règne, la puissance et la gloire pour l'éternité. Arnen
Le luxembourgeois
dans les médias
Le Grand-Duché joue un rôle particulier sur la scène médiatique en Europe, du fait qu'il héberge deux géants de la communication audiovisuelle: RTL Group, diffuseur européen de télévision et de radio, ainsi que la Société européenne des satellites (SES) opératrice des satellites Astra, qui a fusionné en 2001 avec GE Americom, en donnant naisssance à SES Global. De plus, la situation du pays et son plurilinguisme lui donnent une position-clé pour l'émission et la réception des radios et surtout de multiples chaînes de télévisions. A. - Télévision Sur le petit écran, le luxembourgeois a conquis sa place depuis 1991 avec le lancement d'un journal télévisé quotidien. C'est la "télé nationale" RTL Hei elei Tele Lëtzebuerg. Les infos locales en luxembourgeois sont accompagnées d'une version française simultanée que l'on peut capter si l'on a des enceintes stéréo.
B. - Radios À la radio sur FM (modulation de fréquence), les émissions en luxembourgeois ont une place de choix. RTL Radio Lëtzebuerg, 92.5 est la radio généraliste quasi officielle du Luxembourg, presqu'entièrement en luxembourgeois avec ses infos en temps réel (également captables par internet) et ses émissions tout public. - DNR Den neie Radio, 102.9 & 104.2 n'émet lui aussi que des programmes en luxembourgeois. Radio Honnert, 7 de soziokulturelle Radio, 100.7 a des émissions en luxembourgeois (annoncés dans des programmes rédigés en luxembourgeois); le dimanche, programme en anglais; le mercredi, émission en français.- Radio Ara 103.3 & 105.2 émet des programmes de la musique mondiale et des émissions culturelles en luxembourgeois, anglais, allemand, espagnol, français et serbo-croate. D'autres radios sont plus 222
spécifiques: Eldoradio 100.5 (musique), Radio latina 101.2 (musiques latinos, émissions en espagnol, portugais, italien, anglais, français), Sunshine radio 102.2 (radio exclusivement en langue anglaise; toutes musiques). Signalons encore Radio Waky 107, la station généraliste d'Europe 2 au Grand-Duché.
C. - Presse écrite On peut distinguer la presse quotidienne, hebdomadaire, mensuelle, trimestrielle, la presse des petites annonces et la presse gratuite. Le Luxembourg a six journaux quotidiens rédigés en allemand, français et parfois en luxembourgeois. Deux quotidiens présentent l'actualité uniquement en français: Le Républicain lorrain (avec l'actualité locale de la région lorraine) et La Voix du Luxembourg qui est la "version française" du journal le plus ancien du pays: le Luxemburger Wort. Ce dernier, conservateur, présente cependant aussi des contributions en luxembourgeois, notamment dans le courrier des lecteurs. Supplément culturel: Die Warte. Le Tageblatt est le journal proche du parti socialiste. Il est rédigé surtout en allemand. Le Lëtzebuerger Journal, proche du parti démocrate, est majoritairement de langue allemande avec quelques articles en français. Deux autres journaux sont: Le Quotidien et Zeitung vum Lëtzebuerger Vollek (Journal du peuple luxembourgeois). La presse hebdomadaire est, elle aussi, très diversifiée. Revue et Telerevue présente deux magazines en un. En allemand, il traite tous les sujets. Supplément mensuel Graffiti sur les films. Alors que Le Jeudi est entièrement en français avec une partie culturelle largement développée, Correio et Contacto sont en langue portugaise et s'adressent en premier lieu à la nombreuse communauté portugaise du pays. Télécran Magazine est l'hebdomadaire télé en langue allemande avec les programmes du câble et des cinémas, pages culturelles et faits de société. D'Lëtzebuerger Land paraît le vendredi; c'est 223
l'hebdomadaire politique, économique et culturel indépendant. Les articles sont pour la plupart en allemand et en français, mais le luxembourgeois y a aussi sa place (avec une excellente documentation sur internet www.luxemburgensia.lu). - Le journal satirique en allemand (avec une chronique en français) est Den Neie Feierkrop (Ie nouveau tisonnier). WOXX, successeur de De grénge Spoun (Ie copeau vert) est l'hebdomadaire à tendance écologique et sociale; il est rédigé en allemand. La presse périodique mensuelle ou trimestrielle se compose en majorité de titres socio-professionnels, associatifs et/ou plus ciblés. Forum, en allemand, français et luxembourgeois, milite "fIT kritesch Informatioun iwwer Politik, Kultur a Relioun" (pour une information critique sur la politique, la culture et la religion). On a le choix pour la presse automobile: Autotouring (revue de l'automobile club en allemand), Auto Revue et Auto Moto (également en allemand), Auto loisirs (en français). Carriere, un magazine pour femmes, est en allemand et en français. Horesca est l'organe de la Fédération Nationale des Hôteliers Restaurants et Cafetiers. Ensemble est aux mains de l'Association de Soutien aux Tavailleurs Immigrés (ASTI). Agefi apporte l'actualité économique et financière du Luxembourg. Pour la presse des petites annonces, on retiendra Bingo et Luxbazar. Dans la presse gratuite, distribuée dans les boîtes à lettres et, pour une grande part, en luxembourgeois, la Zeidung, le "journal proche des populations, avec ses petites annonces et ses comptes rendus des manifestations locales" et Luxpost Weekend, rempli d'annonces et de pubs insolites en allemand, luxembourgeois et français. Toute une série de sites internets ont égalemant recours au luxembourgeois, par exemple www.rtl.lu où l'on trouve un résumé de l'actualité du jour et www.chd.lu où l'on peut lire les discours prononcés à la Chambre des députés, une mine de textes en luxembourgeois (cf. Krier, 1999). 224
xx. EXPRESSIONS POUR TOUS LES JOURS IT]
Phrases-clefs.
-
Schlësselsiitz (cf. aussi lexique I, 249 ss.)
Bonjour! Bonsoir! Bonne nuit! Bonjour/Moien! Guddenl'n Owend! (Gutt) NuechtlNuet! Pardon! Excusez-moi! D'accord! Oui! Non! Merci! Au revoir! Pardon! Entschëllegt! D'accord! Jo! Neen! Merci! Awar/Addi! Comment ça va? Bien. Mal. Pas trop. On fait aller. Wéi geet et? Gutt. Schlecht. Net besonnesch. Mer doen et go(e)n. S'il vous/te plaît. Volontiers. Je vous en prie. Attention. Wann ech g(e)lift (w.e.g.). Gar. Gar geschitt. Opgepasst. Il n'y a pas de quoi. Gar geschitt Ge vous en prie). 't ass naischt (ce n'est rien). Soyez le bienvenu. (Attendez) Un instant, s.V.p. (Dir sidd) Wëllkomm. (Waart) Ee Moment, w.e.g. Enchanté de faire votre connaissance. Quoi de neuf? Etfreet mech, lech kennen ze léieren. Wat gëtt et Neits? Que puis-je vous servir? Pourquoi pas? Mais certainement! Wat kann ech lech offréieren? Firwat net! Ma gewëss! Mettez-vous à l'aise. Faites comme chez vous! Ne vous dérangez pas à cause de moi. Je ne voudrais pas vous gêner! Maacht lech et gemittlech. Maacht wéi doheem! Dérangéiert lech net wéinst menger! I Stéiert lech net mengetwegen! Ech wëll (lech) net stéieren. À bientôt. À plus tard. À demain. À un de ces jours. Bis geschwënn. Bis spéider. Bis muer. Bis dar Deeg (een). Prenez place/ asseyez-vous. Voulez-vous boire quelque chose? A vos souhaits ou: (à votre) Santé. Huelt lech Plazl Sëtzt lech. Wëllt Dir eppes (ze) drénken? (Op ar) Gesondheet IProst! (quand on boit ensemble).
225
Rendez-vous à trois heures devant la gare. Entendu, d'accord. Rendez-vous ëm drai Auer virun der Gare. 't ass an der Rei! Ne m'en veuillez pas! Ne vous en faites pas! Ça ne fait rien!! Ce n'est pas grave Sidd mir net béis! Maacht lech naischt draus! 't mécht naischt!l t'ass net schlëmm! Puis-je vous demander un petit service? Comment? / S'il vous plaît? Je n'ai pas compris. Est-ce que vous pouvez répéter? Parlez plus lentement, s. v. p. Kënnt dir mir e Gefale maachen? (Waf) gelift? Ech hunn net verstan(en). Kënnt Dir dat widderhuelen? Schwatzt méi lues, w.e.g. J'aimerais manger. Nous aimerions aller en ville. Je voudrais faire la connaissance de ton amie. Nous voudrions partir de chez lui vers 7 heures. J'ai promis que j'allais les appeler au téléphone. Ech géif gar eppes iessen./ Ech hatt gar eppes (fir) z' iessen. Mir géife gar an d'Stad fueren. Ech géif gar deng Frëndin kenne léiéren. Mir géife gar géint siwen Auer bei him fortfùeren. Ech hu versprach, ech géif (hinnen) telefonéieren / (bei hinnen) uruffen. Puis-je parler à Monsieur X / à Madame Y? Bien sûr. Vous n'avez pas de chance; il/elle est absentee). Je regrette, il/elle n'a malheureusement pas le temps. Je suis désolé, mais il/elle est en ce moment très occupé(e). Kann ech mam Har X / mat der Madame Y schwatzen? Selbstverstandlech. Dir hutt Pech; en/si ass net do. Ech bedaueren, en/si huet leider keng Zait. Et deet mer Leed, ma hien/si ass de Moment staark beschiiftegt.
[lJ Maacht
lech niiischt draus.
- Ne vous en faites
pas.
Den Heng huet e Plakapp/ eng Glatz. Henri est chauve. Dem Pitt ginn d'Hoer aus. Pierre perd ses cheveux.
226
De Boufhuet vil! Eessen. Le garçon a beaucoup de boutons. D'Meedchen huet eng Stuppnues. La fille a le nez retroussé. De Monni huet en dueble Kënn. L'oncle a un double menton. D'Kand schneit Grimassen. L'enfant fait des grimaces. D'Tatta huet en Hexeschoss. La tante a un lumbago. D'Mamm lait krank am Bett. La mère est malade au lit. De Papp huet sech de Fouss/ de Knéchel verstaucht. Le père s'est foulé le pied! la cheville. D'Boma an de Bopa sinn och net an der Rei. Mamie et Papi ne vont pas bien non plus. ... a mir geet et och net esou gutt an dëser komescher Famill. ... et moi, je ne vais pas non plus très bien dans cette drôle de famille.
[l] Zuelen - Chiffres
(cf. aussi pages 162-163) kardinal/cardinal ordinal/ordinal (point après le chiffre) 1 eent (een, eng) 1. den éischten, déi éischt(flpl), dat éischt 2 zwéi/zwee Jongen (m) 2. den zweete Jong zwou Fraen (f) déi zweet Fra zwee Kanner (n) dat zweet Kand 3 drai 3. den drëtten, déi drëtt (flpl), dat drëtt 4 véier 4. de véierten 5 ftnnef 5. deftnneften 6 sechs 6. de sechsten 7 siwen 7. de siwenten 8 aacht 8. den aachten 9 néng 9. den néngten 10 zéng 10. den zéngten Il eelef 11. den eeleften 12 zwielef 12. den zwieleften 13 draizéng 13. den draizéngten 14 véierzéng 14. de véierzéngten 15 fof(f)zéng 15. defof(f)zéngten 16 siechzéng 16. de siechzéngten 17 siwwenzéng 17. de siwwenzéngten 227
18 19 20 21 22
uechtzéng 18. den uechtzéngten nonnzéng 19. den nonnzéngten zwanzeg 20. den zwanzegsten eenanzwanzeg 21. den eenanzwanzegsten zweeanzwanzeg 22. den zweeanzwanzegsten (zwee reste invariable) a.s.w. (an sou weider), etc. 30 drësseg 30. den drëssegsten 40 véierzeg 40. de véierzegsten 50 foffieg 50. defoffiegsten 60 siechzeg 60. de siechzegsten 70 siwwenzeg 70. de siwwenzegsten 80 uechtzeg 80. den achzegsten 90 nonnzeg 90. de nonnzegsten 100 honnert 100. den honnersten 1000 dausend 1000. den dausendsten ...
I]] Ziiiten - Temps Wéispéit ass et? - Quelleheure est-il? (cf. aussi page 187) 13.00 h eng Auer (nomëttes) 13.05 fënnef(Minutten) op eng 13.10 zéng op eng 13.15 e Véirel op eng 13.20 zwanzeg op eng 13.25 fënnef vir halwer zwou 13.30 halwer zwou 13.35 jennef op halwer zwou 13.40 zwanzeg vir zwou 13.45 e Véirel vir zwou 13.50 zéng vir zwou 13.55 fënnefvir zwou 12.00 h et ass Mëtteg. Il est midi. 24.00 h et ass Hallefnuecht. Il est minuit. 21.20 h et ass zwanzeg op néng owes (du soir) 03.00 h et ass driii Auer mueres (du matin) 07.00 h et ass geneeljustlpunkt siwen (exactement) et ass nach keng eelef Auer il n'est pas encore Il.00 h.; 228
et ass bail ongeféierl géint eelef Auer il est presque/à peu près/ près de Il.00 h; et ass no eelefil est Il.00 h passées D 'Jor an d~éint - L'année et les mois (cf. page 188) 2004: zweedausendvéier, am Jor zweedausendvéier Ech sinn de 16. Mee 1938 gebuer. Ech sinn 1938 (pas de préposition) gebuer Je suis né le 16. mai 1938/ en 1938. Haut ass den nonnzéngten Dezember 2003. Aujourd'hui, on a / c'est le 19 décembre 2003
[i]
D'Joreszaite heeschen d'Fréijor, de Summer, den Hierscht an de Wanter. Les noms des saisons sont printemps, été, automne, hiver Les mois de l'année s'appellent: Januar, Februar, Maerz, A 'brëll, Mee, Juni, Juli, Au'gust, Sep'tember, Ok'tober, No'vember, De'zember. La semaine (d'Woch, page 187-188) a sept jours (Dag, Deeg): Méindeg, Dënschdeg, Mëttwoch, Donneschdeg, Freideg, Samschdeg, Sonndeg L'article dele (au CI accusatif) défInit le jour comme passé ou prochain: dele Méindeg lundi dernier (de viregel viregtel leschte Méindeg) ou lundi prochain (den nachste Méindeg). Noter d'autres expressions pour les jours et parties du jour: méindes fréi le lundi matin tôt, méindes muereslmoies le lundi matin, méindes virmëttes le lundi en cours de matinée, méindes nomëttes le lundi après-midi, méindes owes le lundi soir, haut de Mëtteg ce midi, haut den Owend ce soir, muer/mar de Mueren demain matin, iwwermuer de Mëtteg après-demain à midi, gëscht(er) nomëttes hier après-midi, virgëschter Owend avanthier au soir, nuets la nuit, an der Nuecht pendant la nuit. 229
On notera encore: dës Woch cette semaine, dëse Mount ce mois-ci, uganks der Woch en début de semaine, ufanks Januar début JanVIer, zënter laangem depuis longtemps, viru/vru kuerzem il y a peu (de temps), d'lescht récemment véier Joer laang pendant quatre ans, joerelaang pendant des années, ail Ament à chaque instant, ëmmer toujours, vun elo un à partir de maintenant, vu mueres bis owes du matin au soir, vun Dag zu Dag de jour en jour, vun haut op muer du jour au lendemain, heiansdo de temps en temps, lues a lues peu à peu, dunn alors (nouvelle étape dans un récit), dann alors (à cet instant-là) / et puis/ ensuite (succession dans le temps). [ill Kontakt/Korrespondenz - contact écrit/correspondance Bonjour, Har X/Madame Y Bonjour, Monsieur! Bonjour Madame! Au Grand-Duché comme en Allemagne, on salue en mentionnant le nom de la personne. C'est moins l'usage en France. Léif Joffer Legill, Léif Madame Klein, Leiwen Har Jean Chère Mademoiselle, chère Madame, cher Monsieur Léiwen Heng, Léiwe Franz, Léift Annie, Leif Leif Cher Henri, Cher François, chère Annie, chers tous Har Direkter, Har Professer Dr. X, Madame Minister/ Ministesch, Madame Presidentin, Dir Dammen an Dir Haren. Monsieur le directeur. Monsieur le professeur. Madame le/la ministre. Madame la Présidente. Mesdames et Messieurs / Madame et Monsieur. Au Grand-Duché comme en Allemagne, dans les salutations publiques, on mentionne les titres beaucoup plus qu'en France.
230
De Premier J. C. Juncker, De Bundeskanzler Schroder, De President Chirac. Au Grand-Duché, le titre précède habituellement le nom; en français, il est souvent en apposition: J.C. Juncker, Premier Ministre du Grand-Duché de Luxembourg...
Fir den Ufank. - Pour commencer la lettre... AIs Antwert op Aert Schreiwes/ op Are Bréif/ op Ar Ufro/ op Ar Demande vum ... Merci fir Are Bréif vum .../ fir ar Demande vum ..; En réponse à votre écrit! à votre lettre/ à votre demande du... Merci pour votre lettre / demande du ... Heimat erlaben ech mer, [fir) lech matzedeelen, datt ... Heimat erlabe mer eis, [fir) lech matzedeelen, datt ... Par la présente, je me permets / nous nous permettons de vous commumquer que... Mir sifrou, lech matdeelen ze kënnen... Nous sommes heureux de pouvoir vous communiquer... Mir hunn À'r Demande / Ar Bestellung / À'ren E-Mail krilt, a mir confirméieren heimat, datt... Nous avons reçu votre demande / votre commande / votre courriel, et nous confirmons par la présente, que... Wéi bei eisem Treffen vum 2. Januar versprach, schécken ech lech heibai... Comme promis lors de notre entrevue du 02/01, je vous envoie ci-joint... Mir hunn d'Éier/ de Plëséier, [fir) lech matzedeelen, datt ... Nous avons l'honneur / le plaisir de vous communiquer que... Fir opzehalen. - Pour terminer la lettre... Mir (ver)bleiwe mat gréisstem Respekt, Aren ... Mat eisem / mengem gréisste Respekt ... Nous restons avec le plus grand respect, votre ... Avec notre / mon plus grand respect... Très respectueusement, votre... Mat engem schéine Bonjour ... Mat eise beschte Gréiss ... Bien le bonjour ...Meilleures salutations ... Villmools Merci (nach eng Kéier) a schéi Gréiss... 231
Un grand merci (encore une fois) et meilleures salutations... E grousse Merci an ail Guddes bis eng aner Kéier... Un grand merci et tous mes voeux en attendant... Villmools Merci am Viraus a bis geschwënn Un grand merci d'avance et à bientôt Nach e schéinen Dag/ nach e léiwe Weekend (Je vous souhaite encore) une belle journée/ un chouette weekend. Op der Post: Pecht 0,50 Euro op de Bréif oder /oosst e recommandéieren. Dir kënnt en am Guichet ofginn, oder einfach awiierfen. Collez un timbre de 0,50 Euro sur l'enveloppe ou faites-la recommander. Vous pouvez la remettre au guichet ou tout simplement la mettre à la boîte.
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Kontakt
- Contact
oral
- Bonjour, Dir Dammen an Dir Haren! Sinn ech hei am Sportsverain? Kann ech mech éierenzwousch aschreiwe loossen? - Ma bestëmmt. Gar... Wéi al sidd Der dann? - Fënnefandrësseg Joer. An zwéi Méint kréien ech meng sechsandrësseg. Ech si Senior. - Esou al ass dat awer och nach net. Kuckt emol, ech sinn zwee Joer méi al wéi Dir an ech spillen ail Dag mat Junioren. Dat haIt ee fit, frësch a monter. - Soil ech dee Formulaire hei ausfëllen? - Jo, wann ech gelift. Eng Foto vun lech brauch ech dann och nach. - Déi brengen ech lech déi nachste Kéier mat. - ... Kënnt der mir nach just den Datum soen? De siwente Mee zweedausendfënnej? Merci... De Rescht fëllen ech doheem aus. Bis muer. Ech brengen lech dann de ganzen Dossier komplett erëm.
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Bonjour, messieurs dames. C'est ici l'association sportive? Je peux me faire inscrire quelque part? Mais bien sûr. Volontiers...Vous avez quel âge? Trente-cinq ans. Dans deux mois, j'aurai mes trente-six. Je suis senior. Mais ce n'est pas si vieux que ça! Voyez, moi, j'ai deux ans de plus que vous et je joue tous les jours avec des juniors. Cela tient en forme, frais et dispos. Est-ce qu'il faut remplir ce formulaire? Oui, s'il vous plaît. J'aurai ensuite encore besoin d'une photo de vous. Je vous l'apporterai la prochaine fois ... Pouvez-vous simplement me dire encore la date? Le 7 mai 2005? Merci! Le reste, je le remplirai chez moi. À demain. Je vous rapporterai alors l'ensemble du dossier complet. ŒJ
Anstand - Convenances
- Bonjour. Erlaabt mer, datt èch mech virstellen. Ech heesche Frank Occitan. Ech kommen aus Frankrdich, vun Arles. - Entschëllegt, ech hunn lech net richteg verstanen! Kéint Dir dat widderhuelen... nach eng Kéier soen? - Jo, ech sinn Ausldnner. Ech kommen aus Südfrankrdich... - A sou! Et freet mech, lech kennen ze léieren... Wat maacht Dir dann hei zu Lëtzebuerg? Sidd der scho laang do? - Ech sinn eréischt virun drdi Deeg ukomm. E Besuch an der Famill vun... een Employé vun der Europdescher Unioun... an och e bëssen Tourissem. Ech kennen d'Land nach net, md... et geldlt mir nawell ganz gutt hei. - Da misst Dir awer och eppes méi aus der Stad erauslueren, op d'Musel, op lechternach, op Veianen, an op Clierl an an de Mëllerdall... - Jo, dat maen ech an den ndchsten Deeg. Mdi Frënd vun der EU fiert mat mir. Hie weist mir dann alles. - Abee, da sidd der jo gutt versuergt. Ech wënschen lech e schéinen Openthalt an ee ganz agréablen Tour duerch eist Land. 233
- Bonjour. Permettez que je me présente. Je m'appelle Frank Occitan. Je viens de France, d'Arles. - Pardon. Je ne vous ai pas bien compris. Pouvez-vous répéter... dire une deuxième fois? - Oui, je suis étranger. Je viens du Midi de la France... - Ah bon! Enchanté(e) de faire votre connaissance... Que faitesvous donc ici à Luxembourg? êtes-vous là depuis longtemps? - Je ne suis arrivé qu'il y a trois jours. Une visite dans la famille... un employé de l'Union Européenne. .. et aussi un peu de tourisme. Je ne connais pas encore le pays, mais... je me plais déjà très bien ici. - Alors vous devriez aussi sortir un peu plus de la ville de Luxembourg, vous rendre au bord de la Moselle, à Echternach, à Vianden et à Clervaux et dans le Müllertal. .. - Oui, c'est ce que je ferai dans les prochains jours. Mon ami de l'DE m'accompagnera en voiture. Il me montrera tout cela. - Eh bien! Je vois qu'on prend bien soin de vous. Je vous souhaite un bon séjour et une virée très agréable à travers notre pays.
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Bouneschlupp.
- Potage de haricots verts. - Grune Bohnensuppe. La «Bouneschlupp»de Léa Linster par Didier Méreuze, Journal La Croix du 3/4 janvier 2004, 18. "Vu de France, le Luxembourg, c'est tout petit. Vu d'une table française, ça n'existe même pas. Comment ce duché minuscule pourrait-il s'honorer d'une gastronomie capable de concurrencer la nôtre, alors que certains Luxembourgeois euxmêmes la définissent comme «une cuisine française avec des portions allemandes> >! Que les cocardiers nationalistes chauvins s'étranglent de honte devant leur assiette: la cuisine luxembourgeoise existe. Elle possède même sa grande cuisinière à la tête de deux restaurants: Léa Linster, étoilée au Michelin et lauréate du Bocuse d'or." Voici en français sa recette d'un plat typiquement luxembourgeois, puis en luxembourgeois une recette plus courante du même plat. .. sans poitrine fumée ni saucisses. 234
Pour 8 pers: 1 kg de haricots verts, 200 g de céleri-rave, 3 pommes de terre, 2 oignons, 1 petit poireau, 2 c. à soupe de farine, SO g de beurre, I,S dl de crème fraîche, du sel marin, du poivre du moulin. Mettre dans une marmite contenant 2 I d'eau les haricots coupés en morceaux de 1 à 2 cm, le céléri-rave taillé en carrés de 1 cm, les oignons détaillés en petit dés et les poireaux émincés en tronçon de 1 cm. Saler légèrement. Cuire à feu moyen. Au bout de 15 à 20 minutes, ~outer les pommes de terre, elles aussi taillées en carrés de 1 cm. Laisser sur le feu jusqu'à la cuisson complète des pommes de terre. Dans une casserole, faire fondre le beurre. Ajouter la farine. A l'aide d'un fouet, tourner énergiquement à feu vif, de façon à obtenir un roux blanc. Sans cesser de remuer, mouiller en ajoutant petit à petit un peu de fond de cuisson du potage jusqu'à ce que la sauce devienne crémeuse. Laisser cuire encore quelques minutes à feu doux. Passer cette sauce au chinois sur le potage. Mélanger avec les légumes. Porter à ébullition. Retirer du feu. Saler et poivrer. Ajouter la crème fraîche. Ce plat est servi avec une garniture de 400 g de poitrine fumée en un seul morceau et de 4 saucisses luxembourgeoises à cuire. La cuisson de la poitrine se fait dans une casserole remplie d'eau que l'on pose sur le feu. Lorsque l'eau se met à bouillir, on laisse la poitrine cuire une bonne heure. Ensuite, on la retire et on la détaille en lardons. Pour ce qui est des saucisses, il faut d'abord mettre de l'eau dans une casserole. Une fois l'ébullition atteinte, on enlève la casserole du feu et on poche dans cette eau brûlante les saucisses pendant 20 minutes environ avant de les retirer pour les découper en tranches fines. Les lardons et les tranches de saucisses sont servis séparément de la soupe, afm que chacun puisse se servir à son goût. D'après Best of Lea Linster de Lea Linster, édité par l'auteur, 2003.
Y2 kg gréng Bounen. 1Y2 - 2 Liter Waasser. Salz. Y2 kg Gromperen. Fir d'Sauce: 40 g Fett. 40 g Miel. Bounebritt. Peffer. Ram.
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't ass net einfach, ee ganz priiziist Rezept fir d'Bouneschlupp unzeginn. Vill Lëtzebuerger Hausfraen hunn hiert eege Geheimnis fir déi Zopp ze kachen.
Grondrezept fir d'Bouneschlupp ass a bleift och wuel dat heil: d'Bounen triéieren, d'Schliiissen eroftéien, d'Boune wiischen, kleng schneiden an 30-40 Minutte laang a Salzwaasser kachen, 15 Minutten ier se gekacht sinn, déi a Wierfel geschnidde Gromperen derbiiimaachen. Mam Fett, Miel a mat der Britt vun de Bounen eng w ii i ssM i e I zoo s s virbereeden, an déi ee Mëllech a Ram mëscht, oder eng b r 0 n g Zoos, an déi niewent de Gewierzer och Bounekriiitche (= sarriette) komme soli. D'Zooss kuerz virum Servéieren
an d'Zopp schëdden.
Eng Variante vum Rezept besteet doran, datt d'Zooss duerch Mëllech, frëschen oder saure Ram ersat gëtt. A ville Stéit ginn déi préparéiert Bounen fir d'éischt mat klenggeschniddenen Zwiwwelen e bëssen ugebrot an da kënnt eréischt d'waarmt Waasser an d'Salz derbiii. Soli d'Zopp eppes méi steif ginn, da kann een och eng oder zwou Gromperen dra reiwen. [ill "bloossen a Faarwen.
- Mesures et couleurs
ee Gramm (un gramme) - en halleft Pond (250 grammes) - ee
Pond (une livre, 500 grammes) - ee Kilo (un kilo) - een Zenner (50 kilos) - eng Tonn (1000 kilos) ee véirels Liter (un quart de litre) - en halwe Liter (un demilitre) - ee Liter (un litre) - ee Fouder (1000 litres) - eng hallef Dosen (une demi-douzaine) - eng Dosen (une douzaine) - eng anerhallefDosen (une douzaine et demie)
ee Meter (un mètre) - ee Millimeter / Dezimeter / Hektometer / Kilometer. . . ee Quadratmeter / Quadratkilometer ee Kubikmeter (m3: mètre cube)
(m2 /km 2)
rout (rouge) - wiiiss (blanc) - blo (bleu) - giel Gaune) - wéng (vert) - brong (marron) - schwaarz (noir) - WO (gris) - mov (lila) - sëlwer (argent) - gëllen (or) - bloelzeg (bleuâtre) wozeg (grisâtre) - wéngelzeg (verdâtre) - bont (multicolore) 236
XXI. EXPRESSIONS DANS DES SITUATIONS PARTICULIÈRES ITJ
Politesse et rencontres. - Héijlechkeet a Bekanntschaft.
Puis-je vous accompagner? Daerf ech mat (Iech) goen?
Pourriez-vous m'aider à trouver l'aéroport/l'hôtel? Kéint Du mir hëllefefir op de Flughafen (de Findel)/fir an d'Hotel? Vous êtes très aimable. Dir sidd ganz léif / amabel/gentil
/ hëllefsbereet.
C'est très aimable à vous. Dat ass ganz schéin / fain / léif (vun lech).
J'aime beaucoup votre ville. Ar Stad gefalt mir ganz gutt.
Mais comment t'appelles-tu? Ma wéi heeschs
du dann?
Quel est votre métier? Wat sidd der vu Beru.ff(aus)?
Moi? Je suis à la retraite, mais j'étais Professeur à Mersch. Ech? Ech si pensionnéiert,
ma ech war Professer zu Miersch.
Allons boire quelque chose/ un verre/ un demi? Kommt, mir ginn eppes/een drénken/ een huelen.
Arrêtez/cessez de m'opportuner. Da loosst mech dach roueg!
Je ne vous comprends pas bien. Ech verstinn
lech schlecht.
Comptez sur moi. Zielt op mech./ Dir kënnt lech op mech verloossen.
Je ne voudrais pas vous déranger. Ech wëll (iech) net stéieren.
Je suis vraiment désolé de mon retard. 't deet mir wierklech
Leed, datt ech mech verspéit
As-tu du feu, s'il te plaît? Hues du (kee) Feier, w.e.g.?
A quelle heure est-ce que je peux venir? 237
hunn.
Wéini kann ech da kommen?
Heureux de faire votre connaissance. 'tfreet mech, lech kennen ze léieren /mat lech Bekanntschaft ze maachen. Merci pour cette invitation. Merci fir d'lnvitatioun!
Êtes-vous libre ce soir? Où pourrons-nous Sidd Der haut den Owendfrai? begéinen / treffen?
nous retouver?
-
Wou kënne mer eis erëmgesinn /
J'espère que nous nous reverrons. Ech hoffen, datt mir eis (eng Kéier) erëmgesinn. / Ech hoffen, datt mir eis nach eng Kéier gesinn.
[l]
Maladie et médicaments. - Krankheet an Heelmëttel Je me suis réveillé en sursaut; je n'ai plus fermé l'œil de la nuit. Ech sinn aus dem Schlof gefuer an ech hunn du keen A méi zougedon. Il faut que je me prenne la température. Je crois que j'ai la gnppe. Ech muss mir mol d'Féiwer moossen. Ech mengen, ech hunn eng Gripp. Puis-je avoir un rendez-vous le plus tôt possible? Kann ech esou bal wéi méiglech
e Rendez-vous
kréien?
Elle ne se sent pas très bien; elle a des frissons; fais venir le médecin. Et ass him net ganz gutt. D'Schuddere ginn him aus. Looss den Dokter kommen.
Qu'est-ce qui ne va pas? Je vais vous ausculter. Voulez-vous dégager le haut? Wat geet net? Ech wëll lech ënnersichen? fr al, w. e. g..?
Maacht lech uewe
'"
L'infirmière prend la tension et le pouls. On m'envoie chez un spécialiste. D'lrifirmière moost him / hir de Bluttdrock Bols. Ech muss bei e Spezialist goen.
a fillt him / hir de
Ce médicament est très efficace. Les autres, il faudra aller les acheter à la pharmacie. 238
Dëst Medikament wierkt ganz gutt. Déi aner musst Der an enger Apdikt ka/en.
Je dois retourner voir le médecin la semaine prochaine. TIm'a prescrit du repos avec un arrêt de travail. Ech muss d'niichst Woch erëm bei den Dokter (goen). Hien huet mir Rou verschriwwen a mech och krankgemellt.
Quand auras-tu le résultat de ton analyse d'urines? As-tu déjà passé tes radios? Wéini kriss de d'Resultat vun der Waasseranalys?Hues de d'Roentge
scho gemaach?
Taxis. Stations services. - Taxien. Tankstellen. Où est la station de taxis la plus proche? Wou sinn déi niichst Taxien? Arrêtez-moi ici, s'il vous plaît, là, après le sens giratoire. Pouvez-vous m'attendre? Haalt hei stall, w.e.g, do, nom Kreesverkéier. Kënnt Der waarden? Combien prenez-vous pour le Kirchberg? Wéivill kascht etfir op de Kierchbierg? Combien vous dois-je? Wéivill sinn ech lech schëlleg? Êtes-vous libre? Je suis pressé! Sidd derfriii? Ech si presséiert! Faites le plein de sans-plomb, s.v.p. Voll(tanken), w.e.g. mat bliiifriiiem Benzin/Bensin! Je voudrais changer les deux pneus avant. Combien cela va-t-il coûter? Ech géif giir d'viischt Pneue changéieren. Wéivill kann dat kaschten? Voulez-vous nettoyer le pare-brise, changer les essuie-glaces et contrôler le feu stop? Kënnt Der w.e.g. d'viischt Glace botzen, d'Wischere changéieren an och d'Bremsluucht kontrolléieren? Avez-vous vérifié l'eau, l'huile et la pression des pneus?
[I]
239
Hutt Der nom Waasser, nom Uelech an och nom Drock vun de Pneue gekuckt?
[I] Deen
ee fiingt op der Aarbecht un, deen aneren ass fiierdeg. - Au travail, l'un commence, l'autre a fini. (no engem Text aus Lëtzebuergeschfir all Dag 8.64) - Um hallwer sechs (5.30 Auer) rabbelt mai Wecker. Haut stinn ech mol direkt op, ginn a mai Buedzëmmer, fir mai Jogging iwwerzezéien. Ech hunn namlech wëlles, eng kleng Zait an de Park ze goen, fir ze lafen. Eng hallef Stonn drop, sinn ech nees doheem, dusche mech an ech di mech un. Ech mae mech preft fir de Büro, kiimmen a schminke mech, an um Véirel vir siwen (6.45 Auer) drénken ech, wéi all Muergen, mai Kaffi ënnen am Bistro. Da muss ech mam Bus bis an den Zentrum, an ëm hallwer aacht (7.30 Auer) geet et um Büro lass. - A 5 heures et demie, mon réveil sonne. Aujourd'hui je me lève tout de suite, vais dans ma salle de bain pour mettre mon survêtement. J'ai en effet l'intention, d'aller courir un petit moment dans le parc. Une demi-heure après, je suis de nouveau chez moi, je me douche et je m'habille. Je me prépare pour me rendre au bureau, je me coiffe et me maquille, et à 7 heures moins le quart, je bois, comme tous les matins, mon café en bas au Bistro. Puis je prends le bus pour me rendre au Centre, et à 7 heures et demie, ça démarre au bureau.
- No enger laanger Nuecht maachen ech um hallwer sechs (5.30 Auer) meng lescht Ronn mam Honn a mat der Tascheluucht. Virun de Monitoren an am Gebai ass alles normal. Drai Véirel Stonn méi spéit, sparen ech de Parking erëm op. Een neien Dag fir d'Employéen a d'Konndschaft kann ufanken. Ech si midd an, um Véirel vir siwen (6.45), paken ech meng Puer Saachen an. Ech waarden op de Kolleg, dee mech ojléise soli, an ech gaapsen sou, daft ech 240
nach een Expresso bei der KajJismaschinn drénke muss. Urn hallwer aacht (7.30 Auer) ass et dann esou wait. De belsche Kolleg ass do, den Hond ass versuergt. Ech ginn an d'Garage main Auto huelen an ech fueren dann déi véierzeg Kilometerstreck bis heem op d'Lothrenger Muse/.
- Après
une longue nuit, je fais à 5 heures et demie ma dernière ronde avec mon chien et ma torche. Devant les écrans et dans le bâtiment, tout est normal. Trois quarts d'heure plus tard, je rouvre à clef le parking. Une nouvelle journée peut commencer pour les employés et la clientèle. Je suis fatigué et, à 7 heures moins le quart, j'emballe mes petites affaires. J'attends le collègue qui doit me relever, et je baîlle au point qu'il me faut encore prendre un expresso au distributeur. A 7 heures et demie, ça y est. Le collègue belge est arrivé, le chien est entre de bonnes mains. Je vais au garage prendre ma voiture et puis je fais les 40 kilomètres jusque chez moi en Lorraine au bord de la Moselle.
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A wat maachen anerer an dar Zait? - Et que font d'autres personnes pendant ce temps-là? D'Myriam lait am Bett. Hatt schléift nach; et waert eréischt urn néng (9 Auer) opston. De Jérôme sëtzt scho sait zwou décker Stonnen viru sengem Computer; hie mailt senge Frënn Infoen iwwert eng Versammlung vu gëschter. De Patter ass och scho laang op; hie konnt net méi schlofen a wolltfréi d'Noriichten héieren. Am Kéistall urn Land sinn d'Bauere grad amgaang ze straichen. Dat geet haut vil! méi séier wéi soss. Dem Flo, dem Marc a dem Ben seng Mamm ass presséiert; si huet keng Zait lafen ze goen, well si muss d'Kanner prett maache fir an d'Schou/. Dem Bankdirekter vu vis-à-vis sai Chauffer waart ënnen op sai Patron: si mussen haut de moien op Bréissel fueren. 241
An der Klinik/ am Spidol waarde krank Lei! op d'Schwëster mat de Medikamenter. Iergendzwousch rabbele Poubellen an de Stroossen. Wat wier, wann et déi net géif? De Leo schafft aIs Vendeur beim Cactus a muss seng Keess virbereeden. - Myriam est au lit. Elle dort encore; elle ne se lèvera sans doute qu'à 9 heures. - Jérôme est déjà depuis deux bonnes heures devant son ordinateur; il envoie par courriel à ses amis des informations sur une réunion de la veille. - Pépé est levé lui aussi depuis longtemps. Il n'arrivait plus à dormir et il voulait écouter tôt les actualités. - À l'étable à la campagne, les paysans sont juste en train de traire. Ça va aujourd'hui beaucoup plus vite que jadis. - La mère de Flo, Marc et Ben est pressée; elle n'a pas le temps de faire du jogging, car elle doit préparer les enfants pour l'école. - Le chauffeur du directeur de banque d'en face attend son patron en bas: ils doivent se rendre ce matin à Bruxelles. - À la clinique/ à l'hôpital, des malades attendent l'inftrmière avec les médicaments. - Quelque part, des poubelles retentissent dans les rues. Qu'est ce qu'on ferait, si elles n'existaient pas? - Léo travaille comme vendeur au Cactus Center et doit préparer sa Caisse.
W Eng VISite vu Veianen. Vianden raconté par Monique Hermes in: Schreif deng Sprooch, 2002,102-103. Soli een dann e/o "Veinen" soen, wéi et op der Our heescht, oder Veianen wéi se soss am Land soen, oder vliiicht Vianden, wéi aIt op der Musel gesot gëtt? Ob Veinen oder Veianen oder Vianden, eis Stiedchen ass déi eenzeg, wou ee roueg zou engem "Geek" soe kann, ouni dass e rose gëtt, weil "d'Veiner Geeke" si stolz op deen Numm.
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Veianen ass dat eenzeg Stiedchen73 am Lëtzebuerger Land, dat eng Seelbunn huet an et sinn net nëmmen Touristen, déi dermat fueren. Ech wetten, vil! vun lech hu se och schons probéiert. Veianen ass och dat eenzeg Stiedchen am Land, wou een Deel op dar anerer Sait vun dem Grenzfloss lait. Vu Lieler bis op Schengen maachen d'Our, d'Sauer an d'Musel d'Grenz mat Daitschland, ma zu Veianen ass dat net de Fall. Et ass jo och 1815 zéi verhandelt ginn, bis d'Virstad bei Veianen konnt bleiwen. D'Fëscher wësse sécher, dass se dofir nach haut zu Veianen drai Zorte Gewasser hunn: Grenzgewasser, Bannegewasser an de Stauséi. De Stauséi vu Veianen gehéiert zu deem gréisste Pompspaicherwierk an Europa, de SEO oder Société Electrique de l'Our. Aus der Geographie wësst Der, dass se hei nuets mat bëllegem Nuetsstroum d'Waasser op den Niklosbierg pompeIen, fir et am Dag erëm eroflafèn ze loossen an deire Spëtzestroum ze maachen. Ma elo hunn ech lech schons e ganze Koup erzielt an nach naischt vum Schlass gesot, deem gréisste Schlass a Westeuropa. Et ass schons méi wéi dausend Joer al, well 882, wéi d'Normannen eis Géigenden iwwerrannt hunn, haten d'Patre vun der Abtei Prüm sech dra verstoppt. D'Grofe vu Veianen hunn d'Buerg nach weider ausgebaut, eng schéi Kapell mat zwéi Stack opgeriicht, de klenge Pallas an den herrleche grousse Pallas, mat dem drësseg Meter laange Rittersall gebaut. Hei huet de Grof Hary 1 vu Veianen mat senger Frau Margareta, der Duechter vum Keeser vu Konstantinopel, a mat sengem Meedchen Yolanda gelieft, dat an d'Klouschter 73
L'adjectif épithète au neutre singulier est sans "t" conformément à la variante locale (cf. page 43, note 16). De plus, le suffIxe -chen entraîne localement le genre neutre comme en allemand standard, ce qui n'est pas le cas en luxembourgeois commun où l'on aurait: déi eenzeg Stiedchen (cf. page 148). 243
gaangen ass an de 17. Dezember am Hellegekalenner steet. Hei hunn d'Grofe vun Nassau hiren éischte Besëtz an de Nidderlande kritt, ier se Kinnek vun Holland a Groussherzog vu Lëtzebuerg gi sinn. Et wor de Grof Wëllem l vun OranienNassau [..], deen zu Veianen deen éischte Lëtzebuerger Héichuewen am Jor 1864 opgeriicht huet. Ma et war och den hollannesche Kinnek Wëllem vun Oranien-Nassau, deen 1820 d'Veianer Schlass verkaaft huet, sou daft et hallef ofgerass gouf Glécklerweis ass et haut erëm balopgebaut. [..] Alors faut-il dire maintenant "Veinen", comme on l'entend au bord de l'Our, ou Veianen, comme on dit ailleurs dans le pays, ou peut-être Vianden, comme on dit parfois au bord de la Moselle? Que ce soit Veinen ou Veianen ou Vianden, notre petite ville est la seule, où l'on puisse tranquillement traiter quelqu'un de "fou", sans qu'il se mette en colère, car "les fous de Veinen" sont fiers de leur nom. Veianen est la seule petite ville du pays de Luxembourg, qui ait un funiculaire, et les touristes ne sont pas les seuls à le prendre. Je parie que beaucoup d'entre vous l'ont aussi déjà essayé. Veianen est également la seule petite ville du pays, dont une partie est située de l'autre côté de la rivière :&ontière.De Lieler juqu'à Schengen, l'Our, la Sûre et la Moselle forment la frontière avec l'Allemagne; mais ce n'est pas le cas à Veianen. En 1815, il y a eu d'ailleurs d'âpres pourparlers, jusqu'à ce que le faubourg reste rattaché à Veianen. Les pêcheurs savent sûrement, que c'est la raison pour laquelle ils ont aujourd'hui encore trois sortes d'eaux: les eaux frontalières, les eaux intérieures et le lac du barrage. Le lac du barrage fait partie de la plus grande centrale de pompage et de stockage d'Europe, de la Société électrique de l'Our ou SEO. Par la géographie, vous savez que, avec le courant bon marché des heures creuses, on pompe, la nuit, l'eau jusqu'au mont Nicolas, pour la faire redescendre le jour et fabriquer ainsi le courant cher des heures de pointe. Mais je vous ai déjà raconté une multitude de choses et je ne vous ai encore rien dit du château, le plus grand château 244
d'Europe occidentale. Il a déjà plus de mille ans, car en 882, quand les Normands ont déferlé sur nos régions, les Pères de l'Abbaye de Prom s'y sont cachés. Les comtes de Veianen ont encore agrandi la forteresse, élevé une belle chapelle à deux étages, construit le petit Palais et le magnifique grand Palais avec la salle des chevaliers longue de trente mètres. Ici a vécu le comte Henry 1. de Veianen avec son épouse Marguerite, la fille de l'empereur de Constantinople, et avec sa fille Yolande, qui est entrée au couvent et est célébrée au calendrier des saints le 17 décembre. Ici les comtes de Nassau ont obtenu leur première propriété aux Pays-Bas, avant de devenir rois de Hollande et Grands-Ducs de Luxembourg. C'est le comte Guillaume 1. d'Orange-Nassau [...] qui a construit à Veianen en l'an 1864 le premier haut-fourneau luxembourgeois. Mais c'est aussi le roi hollandais Guillaume d'Orange-Nassau qui, en 1820, a vendu le château de Veianen, si bien qu'il a été à moitié démoli. Heureusement, il est aujourd'hui presque entièrement reconstruit. [...]
[]]
Littérature enfantine et code-switching (hiérarchisé, car le luxembourgeois est loin d'avoir le beau rôle!). Extrait de Muschkilusch de Guy REWENIG (*1947). Les histoires de Katt [Catherine] et Muschkilusch [mouche qui louche] ont paru en 1990. Elles marquent le point de départ d'une nouvelle littérature enfantine au Luxembourg. Depuis, les éd. Op der Lay en ont vendu 8000 exemplaires. La 9ème éd. est parue chez Phi illustrée par Klaudia Kampa, 160 p. Cf: www.phi.1u/online.musch.html. Orthographe de l'auteur.
Diierf ech mech virstellen? Ech sin d'Kaft. Dat as schon hallef gelunn. Well fir richteg heeschen ech CATHERINE.
Sou steet op
ménger Innanni - op ménger Dennini - wéi nennt een dann déi Kaart mat der Fofto an dem Numm? Do steet: Catherine Musch. Deene meeschte Leit as et zevill, mech mat méngem richtegen Numm ze ruffèn. "Catherine va au lit!" steet am franséische 245
Buch. Dat fannen ech schéin. Ine-ine-ine..., li-li-lioo.Lauter schéin Téin. A wat kréien ech all Owend ze héieren? "Katt, an d'Batt!" Batsch! Att-Att-Att! Ba-ba-ba! Dat deet scho bal wéi an den Oueren. Da son ech express: "Bonsoir, bonsoir, Catherine va au lit et met sa chemise de nuit bleue." Dee Saz aus dem franséische Buch hun ech extra gar. Wawitt! Wawitt! Wéi e Lidd vun engem Villchen! NuiblO! NuiblO! Wittoli! Wittoli! "Ech man dir Been!" riffi da mai Papp. Hie versteet net vill Franséisch. Jidderee seet main Numm, wéi et him grad passt. Wat kréien ech un de Kapp gehait! Knaschtkiitt. Moschterkiitt. Druddelkiitt. Schnuddelkiitt. Fuddelkiitt. [...] Mam Katt kann
een alles maachen [oo) Motskiitt,Toozkiitt[..J, Trentelkiitt[..}. Dann denlœn ech fir mech: 'A wann ech dann elo géif zum Har Lara (= Herr Lehrer) son: "Dach, Meclœrbatti, du mat déngem éiwegen Zigarettenhou-hou-hou-houscht!" Main Har Lara heescht namlech Har Baptiste Stomp. Ech soli mir awer nët erlaben, zum Har Baptiste einfach "Batti" ze son. [oo)
Awer zur JojJèrCatherinedaerfjidderee "Katt"son. Och
den Har Baptiste. D'lescht hunn ech express haart aus dem franséische Buch virgelies: "Katt ouvre la porte du salon". "Kommo? Kommo?" huet den Har Lara geruff. "Za za Katrinn ee paa Katt, nunditschu!" ''Je sais': sot ech. "Moi aussi, c'est Catherine et pas Katt." Hien huet grouss gekuckt. Ech mengen, hien huet mech nët verstan. Nunditschu! [...) Aide lexical: fir richteg: pour de vrai; lauter schéin Téin: rien que de belles sonorités; ech hunn extra gar: j'aime particulièrement; Ech maen dir Been: Je vais t'aider!; un de Kapp geheien: lancer à la figure de qq'un; Knaschtkiitt: souillon; Moschterkiitt: brouillon; Druddelkiitt: chiffon; Schnuddelkiitt: morveuse;l'uddelkiitt~tticheuse;Motskiitt:boudeuse; Toozkiitt: bavarde; Trentelkiitt: lambineuse; Meckerbatti: râleur; Houscht: toux; Stomp: mégot; d'lescht: récemment.
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IZJ
Proverbes et sentences - Spréchwierder a Sprëchelcher
Et muss ee mat deene Meedercher danzen, déi do sinn!
Il faut faire avec. "Il faut danser avec les filles qui sont là." E steet mat de viischte Féiss am Trach! Il mange comme un cochon. "Il a les pattes de devant dans l'auge." Elo ass d'Bëtschelfètt! La mesure est pleine. "Maintenant, la bique est grasse." Et ass him ni gebroden! Il n'est jamais content. "Ce n'est jamais assez cuit pour lui." Hie geet mat den Hénger schlofèn. Il va se coucher avec les poules. E kuckt dra wéi e gestachne Bock Il a un regard furieux. "Il a l'air d'un bouc qu'on vient de piquer." Du brauchs mir kai Brai ëm de Mond ze schmieren. Tu n'as pas besoin de me passer la pommade. "... de me passer la boullie autour de la bouche." Ech hu Fraschen am Bauch! Mon ventre gargouille. "J'ai des grenouilles dans le ventre." Bas du dem Hennes / Dabo aus der Haft getrollt? Tu es tombé du nid? "... tombé de la hotte de l'idiot?") Du hues e Bauch wéi en Dechen. Tu as un ventre de chanoine. ".. .comme un doyen." Hatten an Haten, dat woren zwee armer Staten. Souhaits et regrets ne rapportent rien. "Aurait et Avait étaient deux États pauvres." Dat do geet him, wéi der Kou de Suede/! Cela ne lui va pas du tout; "... comme une selle à la vache." Dee schwatzt Lëtzebuergesch, wéi eng Kou spuenesch! Il parle le luxembourgeois, comme une vache l'espagnol. Du bass wéi ee vun Dijon, sou gemoschtert bass de! Tu es comme le gars de Dijon, tellement tu es mal fagoté! (de Moschter = la moutarde; gemoschtert sinn = être mal habillé) 247
Wann d'Mais sat sinn, gëtt d'Miel batter. Ventre plein n'a plus faim. "Quand les souris sont rassasiées, la farine devient amère." Maach wéi d'Leit, dann (er)geet et der wéi de Leif. "Fais comme les gens et tu seras traité comme tout le monde". Den dommste Bauer kritt déi déckste Gromperen. Pourquoi sortir du rang? "Le paysan le plus bête récolte les pommes de terre les plus grosses." Wien op d'Kiermes geet, verléiert seng Plaz. Qui va à la fête, perd sa place. Spuer der den Otemfir d'Zopp ze blosen. Tais-toi! "Garde ton souffie pour refroidir ta soupe." Eng blann Sau kann och emol eng Eechel fannen. La chance peut sourire à tout lemonde. "Une truie aveugle peut aussi des fois trouver un gland." Wien naischt mécht, dien naischt brécht. On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs. "Qui ne fait rien, ne casse rien." Mësch dech an naischt, da kënns d'an naischt. ''Ne t'occupe pas des affaires des autres et tu n'auras pas d'ennuis." Schwai si Schwain, a wa se mam Zylinder am Bett leien. "Un cochon est un cochon, même s'il est au lit en haut de forme" . Dee mat den Honn schloft geet, steet mat Fléi op. "Qui dort avec les chiens, se lève avec des puces." Eiser Hargott huet allerlei Kaschtganger. Il faut de tout pour faire un monde. "Notre Seigneur a des hôtes de toutes sortes." Juppel juppel Paerdchen / zu der rouder Millchen. Millchen huet ee waisse Fleck / gehait eist Kënni an den Dreck.
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TROISIÈME PARTIE: LEXIQUE XXII. FRANçAIS - LUXEMBOURGEOIS Cette partie du lexique ne comprend que des unités constituées au moins de deux mots en français.
~
à + infinitif à bientôt à cause de la guerre à ce soir à côté de moi directif à côté de moi locatif à demain à droite à Esch directif à Esch locatif à gauche à la belle étoile à la gare directif à la gare locatif à la maison directif à la maison locatif à l'épicerie directif à l'épicerie locatif à l'heure: être à partir de Cologne/ cent à peine à peu près à proximité de à quatre / six heures à travers le parc abri-bus accélerer à fond
ze/z' + infinitif bis geschwënn wéinst dem Krich bis haut den Owend niewent mech niewent mir bis muer riets op Esch zu Esch lénks ënner fraiem Himmel op d'Gare op der Gare heem + infinitif doheem an d'Épicerie an der Épicerie pënktlech sinn vu KOln un / vun honnert un kaum bal net wait vun, no bei ëm véier / sechs Auer duerch de Park d'Bushaischen (n) voU op de Gas drécken 249
accident d'avion achats (faire des - ) acheter un lot de deux adultes (pour -) affaire redoutable afin que agence de l'emploi agence de presse agence de publicité agence de voyage agence pour l'emploi agent de police ah bon! aiguille à coudre aiguille à tricoter aimerais G' - + GINF) aimerais G' - + GN) aire de jeux aller à la pêche aller au mariage aller au pas / au trot allons, va! amateur d'art aménagement du territoire angle droit année bissextile après le dîner après-demain après-midi arbre fruitier arc-en-ciel armoire à pharmacie arrêter de fumer arrhes: verser des asseyez-vous assistante médicale association (consommateurs) association sportive assurance-automobile
Fluchaccident (m) akafen zwee Stéck beienee kafen nëmme fir Erwuessener eng schro Mfar fir datt, datt, dass Aarbechtsbüro (m) Presseagentur (f) Annoncebüro (m) Reesbüro (m) Aarbechtsamt (n) Polizist /Polizistin a sou! Bitznol (f) Stréckeisen (n) ech géif gar + GINF ech hatt gar + GN Spillplaz (f) fèsche goen op d'Hochzait goen am Schrëtt / am Trapp goen géi mer wech! géi dach! Konschtfrënd (m) Raum- / Landesplanung de rechte Wénkel Schaltjor (n) nom Mëttes- / Owesiessen iwwermuer Nomëtteg (m) / nomëttes Uebstbam (m) Reebou (m) Apdiktsschaf (m) mat Fëmmen ophalen Handgeld / Acompte bezuelen sëtzt lech Spriechstonnenhëllef (f) Konsumentevereenegung (f) Sportsverain (m) Autosversécherung (f) 250
attaque cérébrale attitude figée au coin directif au coin locatif au contraire au fur et à mesure au lever / coucher du soleil au milieu de au milieu de la maison au zénith au-dessous au-dessus autant que auto-école autour de la place autour de la table autre chose? avant que avec toi averse de neige avoir le sens des affaires avoir une fuite d'huile
~
baby-foot bagarre de rue balai-brosse balance commerciale balance des payements balle de set bande dessinée baraque foraine bâteau de pêche bâtiment public battre le record de o.. beau-fils beau-frère beau-père beaux-parents
Hireschlag (m) eng steif Haltung an den Eck am Eck am Kontrar / am Géigendeel no a no, jee wéi + GV con}. wann d'Sonn op- /ënnergeet matzen / matten + préposition matten / matzen am Haus um héchste Punkt drënner driwwer, drop souvill wéi / souwait wéi Fahrschoul (f) ëm d'Plaz (erëm) ëm den Dësch soss nach eppes? éier/ éi/ ir + GV con}. mat dir Schnéischauer (f) geschaftsdichteg sinn Uelech verléieren
Dëschfoussball (m) Stroosseklapperei (f) Waschbiischt (f) Handelsbilanz (f) Zuelungsbilanz (f) de Sazball (m) Billergeschicht (f) / Comics Kiermesbud (f) Fëscherboot (n) d'ëffentlecht Gebai de Rekord schloen Eedem, Stéi(t)jong Schwoer, Stéi(t)bruder Schwéierpapp, Stéi(t)papp Schwéierleit, Stéi(t)elteren 251
belle-fille belle-mère belles-lettres belle-sœur béquilles: marche avec des bibliothèque municipale bien qu'il fasse jour bière pression billard électrique billet à tarif réduit bloc de maisons boire/prendre un demi (bière) boire/prendre un verre boîte de nuit bon anniversaire bon appétit bon marché bondé: être bonne mine (avoir) bonne nuit bonne santé (en) bottes en cuir bouche d'aération bouche d'incendie boucherie-charcuterie boucler sa ceinture (auto) boucler sa ceinture (habit) boucler une affaire bouteille de gaz bouteille d'oxygène bouton d'or bouton-pression brancher une prise bretelle de soutien-gorge brosse à chaussures brosse à cheveux brosse à dents brosse à habits bulletin de commande
Schnauer, Stéi(t)duechter Schwéiermamm, Stéi(t)mamm (schéi) Literatur Schwéiesch, Stéi(t)schwester op Kretsche goen Gemengebibliothéik (f) och wann et daischter ass indic. ee gezaapt(en)en Humpen Flipper (m) Billjee zum verbëllegten Tarif Haiserblock een (Rumpe Béier) huelen ee Glas/Patt (Wain) drénken, Cabaret(m)/ Bar(f)/ Nightclub(m) aU Gutts fir de Gebuertsdag gudden Appetit bëlleg strupp(e)voll sinn gutt ausgesinn (gutt) Nuecht / Nuet gesond (sinnlginn) Liederstiwwelen Entlëftungslach (n) Hydrant (m) Metzlerei (f) sech uschnallen de Rimm zoumaachen eng Affar erleedegen Gasflasch (f) Sauerstoffflasch (f) Botterblumm (f) Drockknapp (m) e Stecker astiechen d'Bretelle vum Soutien Schongbiischt (f) Hoerbiischt (f) Zannbiischt (f) Kleederbiischt (f) Bestellschain (m) 252
bureau de l'État civil bureau des objets trouvés but contre son camp
~ça m'est égal ça suffit ça va de soi ça va? café au lait caisse: vieille - (auto) calcul rénal camion de pompiers camion poubelle cancer du poumon canot de sauvetage carte d'abonnement carte d'identité caserne de pompiers ce sera tout? ceinture de sécurité celui-ci, celle-ci, ceux-ci centre commercial certificat médical c'est à elle / c'est à eux c'est à lui / à elle c'est à moi c'est délicieux / exquis c'est juste c'est pire c'est tout! chaise pliante chambre d'hôtel champ cultivé champion du monde championnat du monde changer de train changer de train chasse d'eau
Zivilstandsbüro Fondbüro (m) Selbstgoal (m)
(m)
dat ass mir egal / Wurscht vu/go 't geet duer / 't ass genuch dat ass selbstverstandlech wéi geet et ? / geet et? Kaffi mat Mëllech ee rabbelegen Auto Nieresteen (m) Pompjeeswon (m) Drecksauto (m) Longekriibs (m) Rettungsbot (n) Buskaart / Zuchkaart (f) Identitéitskaart (f) Pompjeeskasar (f) ass dat alles? Sécherheetsgurt (m) dësen hei, déi/dat hei, déi hei Geschaftszentrum (m) Krankeschain (m) dat ass hirlhiert dat ass him sain/saint familier dat ass main / maint dat schmaacht wonnerbar goût dat stëmmt / et ass richteg 't ass méi schlecht! schlëmmer dat ass alles! KIappstull (m) Hotelszëmmer (n) Stéck (n) Weltmeeschter (m) WeItchampionat (n) ëmklammen ëmsteigen Zéi (f) 253
château d'eau chaud G'ai-) chauffage au mazout/gasoil chaussures de sport chauve-souris chef-d'oeuvre chemise en soie / lin chemise rayée cheval de course cheveux (il perd ses - ) cheveux gras chez le médecin directif chez le médecin locatif chien de berger circuit automobile cirer le parquet cité ouvrière clair de lune clef de contact clés de voiture cligner des yeux codes: se mettre en codes coffre à bagages (auto) coiffeur pour darnes col en V collectionneur d'art colonne vertébrale commander par catalogue comme SI commerce extérieur commissariat de police commune rurale communion (aller à une - ) compagnie aérienne composter / poinçonner comprendsGe- / je ne - pas) compter sur qq'un compteur kilométrique condition physique
Waassertuerm (m) et ass mir waarm Mazuttheizung (f) Trainingsschong (Pl) Fliedermaus (f) Meeschterwierk(n) ee seident / léngent IDem ee gestraiftent IDem Rennpaerd (n) d'Boer ginn him aus fetteg Boer bei den Dokter beim Dokter Wollefshond (m) Rennpiste (n) de Parquet wichsen Aarbechtervéi(e)rel (m) Moundschain (m) Kontaktschlëssel (m) Autosschlësselen (Pl) mat den Ae blënzelen otblenden / otblennen d'Malle (f) Dammecoiffer (m) een ausgeschniddene KolI Konschtsammler (m) Réckstrank (m) op Katalog bestellen wéi wann Aussenhandel (m) Polizeikommissariat (n) Landgemeng (f) op eng Kommioun goen Fluchgesellschaft (f) de Billjee pëtzen ech verstinn (net) sech op ee verloossen Kilometerzieler (m) d'Form 254
condition: être en - physique confection dames conseil municipal conseiller municipal conserve: mettre en consigne automatique consultation: heures de contôle d'identité contôle radar contravention: avoir une contre ma volonté contre rembousement contrôle antidopage contrôle technique corbeille à linge corde à linge corde à sauter correspondance pour Remich coton hydrophile / ouate couche d'ozone coup de pied (donner un -) coup de soleil coup franc course de fond cravate en cuir crayon de couleur créer des débouchés crevé: j'ai crise de nerfs croissance économique croissant de lune cure de désintoxication
~
d'accord dans quatre heures de la maison (- sortir) de loin de lui (une lettre -)
a Form sinn Dammekonfektioun (f) Gemengerot (m) Gemengekonzelljee (m) amaachen Schliessfach (n) Spriechstonnen Identitéitskontroll (f) Radarskontroll (f) ee gepecht kréien géint mai Wëllen géint Bezuelen Dopingkontroll (f) d'technesch Kontroll (f) Waschkuerf (m) Waschléngt (f) Sprangseel (n) Uschloss fir op Réimech Watt (f) Ozonschicht (f) ee mam Fouss rennen Sonnestach (m) Fraistouss (m) Laangstreckelaf (m) eng Liederkrawatt (f) Faarfstëft (m) Ofsatz schafen ech hunn e Platten / platt sinn Nervekris (f) Wiertschaftswuesstem (m) Moundséchel (f) Entzéiungskur (f)
ok, d'accord, averstanen a véier Stonnen ausgoen vu wait / vu waitem ee Bréifvun him 255
de mes amis (un -) de près de temps en temps décathlon dégât matériel demander son chemin demi-frère demi-litre dent de sagesse / de lait dentifrice (pâte) dépasser quelqu'un dépêchez-vous, allons depuis peu derrière la maison directif derrière la maison locatif désolé (je suis - ) dessus de lit devant l'hôtel (stationner-) devant l'hôtel (venir-) difficile (pour la nourriture) difficile: qq'un de dire merci, remercier discipline sportive distributeur de billets donner à manger / nourrir donner une réception dos (j'ai mal au - ) dos (tourner le - à qq'un) double mixte (tennis) doué pour la peinture drap-housse d'un coup / instantanément d'urgence
~
échec et mat: faire échelle des pompiers économie de marché écrasé: être - par une auto
ee vu menge Frënn vun no heiansdo Zéngkampf (m) Materialschued (m) nom Wee froen HaUetbmdder (m) een hallwe Liter Waisheetszant / Mëllechzant (m) Zannseef (f) een iwwerhuelen tommelt iech, dalli dallifamilier vim kuerzem hanner(t) d'Haus hanner(t) (d)ëm Haus 't deet mir Leed Bettspreet (f) virum Hotel parken virun d'Hotel kommen ee glotten Hond ee kriddelegen Hond Merci soen Sportaart (f) Billjeesautomat (m) fidderen animaux eng Party ginn ech hunn de Réck wéi engem de Réck dréien de gemëschten Duebel Talent hunn, fir ze molen Betthousse (f) am Nu stënterlech
schachmatt maachen Pompjeesleeder (f) Maartwiertschaft (f) iwwerrannt ginn 256
édredon (piqué) effet: avoir de l' en arrière en avant en bas en dehors en effet en face de la cour en haut en pied / grandeur nature en plein milieu en quatre heures durée en rafale enceinte (être) encre de Chine enfant éveillé enflé: êtreengrais: mettre de l'entreprise de transport entretien d'embauche entrez, s.V.p. envie: j'ai - de vomir épingle de nourrice équipe de football essence sans plomb essuie-glaces est-ce qu'elle est là? établissement thermal étoile filante étoile polaire être assis être couché être debout position être né être parent éloigné éventail des prix excès: pour - de vitesse exode rural exposition d'art
Steppdecken (j) wierken hannen,hannerécks,zréck vir, no vir, viraus ënnen, no ënnen, nid der dobaussen, aus, ausser namlech vis-à-vis vum Haff uewen, no uewen, uewenop an Naturgréisst flang an d'Mëtt / an der Mëtt véier Stonne laang mat Stéiss (Pl) an aneren Ëmstann sinn Tusch (j) en aërdegt / waakregt Kand geschwoll( en) sinn mëschten Speditiounsfirma Astellungsgespréich (m) herein, kommt eran, w.e.g. ech muss mech iwwerginn Sécherheetsspéngel (j) Foussballéquipe (j) de blaifraie Bensin Wischer (m) ass si / hattfamilier do? Thermalbad (n) Stareschnupp (j) Polarstar (m) sëtzen leien stoen gebuer sinn waitleefeg Famill sinn Praisspan (j) / Praisskala (f) wéinst ze heijer Vitesse Landflucht (f) Konschtausstellung (f)
257
[B
faim (j'ai -) faire de la gymnastique faire de la planche à voile faire de la voile faire demi-tour faire des grimaces faire des tours de magie faire du patin à glace faire la queue faire le portrait de qq'un faire marche arrière faire un appel de phares fatigué (je suis - ) fauteuil( s) roulant( s) faux-jeton femme de ménage fer à cheval fer à repasser fermé (Ie cinéma est -) fête de famille fête des mères / pères Fête nationale Fête-Dieu fêter un événement feu rouge / vert feux de signalisation file / voie de droite film / pellicule noir et blanc fin du travail flaque d'eau frein à main frères et sœurs froid (j'ai - ) froid humide froissé: habit fuite d'eau à la salle de bains fuseau horaire
ech sinn hongreg turnen surfen segelen ëmdréien / ëmkéieren Grimassë schneiden zauberen Schlittschong lafen (an der) Schlaang stoen engem sai Portrait molen hannerzeg fueren mat de Scheinwaerfer blénken ech si midd Rollstull (- still)(m) e luussege Bouf / Borscht Botzfra (f) Houfeisen (n) Streckeisen (n) de Kino ass zou Familljefest (n) Mammendag, Pappendag Nationalfeierdag (den) Zerlaichendag cen Ereegnes feieren rout / gréng Luucht Verkéiersluuchten (Pl) déi riits Bunn Schwaarz-waiss-Film (m) Feierowend (m) de Pull (m) / Pill (Pl) Handbrems (f) Geschwëster pl. et ass mir kal 't ass fiicht-kal zerkniwweIt / zerknautert Fuite am Buedzëmmer Zaitzon (f) 258
~gant de toilette garçon de café garde des enfants garde-boue gardien de but gare routière gâteau d'anniversaire gaz d'échappement gaz lacrymogène gelée blanche gilet de sauvetage glissement de terrain grand-mère grand-père grands-parents
(Waseh)Lappehen (m) Garçon (m) d'Suergereeht fir d'Kanner Sehutzbleeh (m) Goalkeeper (m) Autobusgare (j) Gebuertsdagskueh (m) Auspuffgasen (Pl) Tréinegas (m) de Raif (m) Sehwammwest (j) Aerdrutseh (m) Groussmamm, Bom(a/i) Grousspapp, Bop(a/i) Grousselteren
[HJ
habits d'été hausse / baisse des prix herbes: mauvaises heures d'ouverture homme maigre hors de l'église hors d'usage hôtesse de l'air
Summergezei (n) Praiserhéijung / Baisse (j) Onkraut (n) Ëffnungszaiten gou(e)rege Karel aus / baussent der Kiereh ausser Betrieb Airhostess (j)
00
idée: une drôle d' il est marié / divorcé il n'y a pas de problème il y a des gens qui il y a trois semaines il y en a beaucoup importance (c'est sans -) important (c'est - ) impossible (c'est-) incendie de forêt indicateur (trains)
eng bosseg / gelungen Idee hien ass bestuet / geseheet et ass kee Problem / keng Fro et gëtt Leit, wou / déi virun drai W oehen et gëtt dar/daers viii et ass net wiehteg dat ass wiehteg dat ass onméigleeh Bësehbrand (m) Fahrplang (m) 259
inspecteur de police interdit aux enfants interrompre l'émission j'ai invité à danser
Polizeiinspekter (m) fir d'Kanner verbueden d'Sendung ënnerbriechen ech hunn... gefrot fir ze danzen
00
jeu de hasard jeu de société jouer à cache-cache Joues creuses joueur de golf jour férié / de fête Joyeux Noël jurer par les grands dieux jusqu'à ce que jusqu'à Paris juste (le vin est un peu-) juste (une - cause) justement (il arrive -)
~
kilomètre carré
~
là-bas laisser traîner lampe à halogène lampe de chevet lance à incendie lancer du marteau lancer du poids le 8 mai ... le long de la Moselle lentilles de contact les noces d'or lessive: - en poudre lettre de licenciement lever du soleil l'hôtel est complet
Glécksspill (n) Gesellschaftsspill (n) Stoppches spillen agefale Baken Golfspiller (m) Feierdag (m) Schéine Chrëschtdag héich an helleg schwieren bis (dart / dass) bis (op) Parais de Wain ass e bëssche knapp eng gerecht Saach hie kënnt grad/just
Quadratkilometer
(m)
do, do hannen, dohannen hin dir. trëlle loossen Halogeensluucht (j) d'Nuetsdëschluucht (j) Waasserlanz (j) Hummerwaerfen (n) Kugelstoussen (n) den aachten / 8. Mee laanscht d'Musel Kontaktlënsen d'gëllen Hochzait Waschpolver (m) Kënnegungsschreiwen (m) Sonnenopgank (m) den Hotel ass voll 260
l'humidité de l'air limitation de vitesse lit d'enfant lit simple/double loger chez l'habitant lumière: allume / éteins laLundi de Pâques Lundi dePentecôte lune de miel lunettes de soleil
~
machine à coudre magasin de confection magasin de jouets maison de la presse maison de retraite maison de soins maison des jeunes mal de mer mal luné: un professseur maladie contagieuse maladies vénériennes malgré tout manteau d'hiver maquiller (se) mariage civil mariage religieux massif de fleur match de football match de tennis matelas pneumatique médaille d'or / d'argent médecin de famille meilleur (devenir -) même s'il y dort mémoire: bonne - (ordinateur) ménage: faire le merci beaucoup
Loftfiichtegkeet (m) Geschwëndegkeetsbegrenzung Kannerbett (n) Bett: eeschléifregt/duebelt bei Privatleit schlofen maach d'Luucht un / aus Ouschterméindeg (m) Paischtméindeg (m) d'Flitterwochen pluriel Sonnebrëll singulier
Bitzmaschinn (f) d'Konfektiounsgeschaft (n) Spillsaachegeschaft (n) Zeitungsbuttek AItersheem (n) Fleegeheem (n) Jugendhaus (n) Séikrankheet (f) ee granzege Proff ustiechend Krankheet Geschlechtskrankheeten (Pl) trotz allem/ trotzdem Wantermantel (m) schminken (sech) d'Hochzait op der Gemeng d'Hochzait an der Kierch BIummemassiv (m) Foussballsmatsch (m) Tennismatsch (m) Loftmatrass (f) d'gëlle / d'sëlwer Medail (f) Hausdokter (m) besser ginn och wann en do schléift grouss Spaicherkapazitéit (f) de Stot maachen villmools Merci 261
mesures: prendre des mètre cube mettre debout! poser mettre l'antivol (voiture) migrant journalier miser sur un cheval mots croisés mouchoir kleenex moyen de communication moyen de transport moyenne: à une - de 60 km mur d'enceinte musée d'histoire locale
Moossna(h)men ergrliifen Kubikmeter (m) stellen den Alarm aschalten Dagespendler (m) op e Paerd setzen Kraizwuertratsel (n) Pabeiersnuesschnappech (n) Kommunikatiounsmëttel (n) Transportmëttel (m) mat enger Moyenne vu 60 km Stadmauer/Festungsmauer (f) de lokalhistoresche Musée
!8J
ne ... guère ne ... JamaiS ne ... pas ne ... que n'est-ce pas? nettoyer: donner à nid de guêpes nœud-papillon (le) non polluant nouvel-an numéro de téléphone numéro minéralogique
kaum ni(mools) net nëmmen net (wouer)? an d 'Botz ginn Harespelsnascht (n) Méck (d') (f) ëmweltfrëndlech Neijooschdag (m) Telefonsnummer (f) Autosnummer (f)
g œil (à l' - nu) œil (à l' -) office du tourisme offre spéciale omnibus ongles (lime I ciseaux à - ) ordinateur: PCI portable ordonnance: rédiger une orteil (le gros I petit - ) ou bien (encore)
mat bloussem A gratis, fir naischt Syndicat d'initiative (m) Spezialoffer (f) Bummelzuch (m) Neelfeil I Neelschéier (f) de P.e. I de Laptop ee Rezept schreiwen déi déck I kleng Zéif (f) oder (nach) 262
ouïe-dire (par - ) outils de jardinage ouvert (le magasin est -) ouvrier à la chame ouvrir/fermer le robinet
~ palais de justice panier à linge panne d'essence panneau de signalisation papier hygiénique papier peint papiers de la voiture par exemple par ici directif/passage par la fenêtre (regarder -) paraître plus jeune (que) parce que pare-brise parents adoptifs participation aux bénéfices pas assez pas du tout pas encore pas si vite pas tout à fait passage pour piétons passage souterrain passer en cinquième vitesse passer une commande patinage artistique patrouille de police payement d'avance payer: - à tempérament peau de chamois peau ridée pédale de frein pédale d'embrayage
vum Héieresoen Gaardegeschir (n) d'Geschaft ass op Fléissbandaarbechter opdréien/zoudréien
(m)
d'Geriichtsgebai Waschkuerf (m) Bensinspann(e) (f) Verkéiersschëld (n) Toilettëpabeier (m) Tapéit (f) Autospabeieren (PD zum Beispill / z.B. heihin(ner), hei duerch / laanscht aus der Fënster (kucken) méi jonk ausgesinn (wéi) weil + GV verbe final ou 2ème(=car) d'viischt Glace (f) Adoptivelteren pluriel Gewënnbedeelegung (f) net genuch, ze wéineg guer/glat net, iwwerhaapt net nach net, keng + nombre net esou séier net ganz Foussgangerpassage (m) den ënnerierdesche Passage an de fennefte Gank schalten eng Bestellung opginn Aiskonschtlaf (m) Polizeipatrull (f) am Viraus bezuelen op Rate bezuelen Fënsterlieder (n) eng rompleg Haut Bremspedall (f) Kupplung (f) 263
peindre sur soie peintre paysagiste pendant ce temps pendant ce temps pension alimentaire (verser) pension complète
perdre (se - en route) permis de conduire petit blanc petit déjeuner petit nom petit-fils, petite-fille petits-enfants peut-être photo d'identité pieds (sur la pointe des-) pile ou face? pilule (prendre la - ) piscine fermée piscine ouverte piste cyclable place de parking place debout / assise place du marché plan de la ville plante d'appartement plombier: le-vient pluies acides plusieurs fois poche du pantalon poing (serrer le - ) point-mort pollution de l'air pompier de métier port de pêche porte-bagages portion: une grande poste de police pot catalytique
Seidemolerei maachen Landschaftsmoler (m) an dar Zait, wahrend andeems, iwwerdeem Alimenter (bezuelen) V ollpensioun (f) sech verlafen / verfueren Führerschain (m) Greechen (m) Muereskaffi (m) Virnumm, Spottnumm surnom Enkel, Enkelin Enkelkanner, Kannskanner vlaicht, vlait Passfoto (f) op den Zéiwespëtzen Kapp oder Mënz? d'Pëll huelen d'gedeckte Schwamm (f) d'oppe Schwamm (f) Vëlospiste (f) Parkplaz (f) Stéiplaz / Sëtzplaz (f) Maartplaz (f) Stadplang (m) Zëmmerplanz (f) den Installateur kënnt de saure Reen singulier e puer Mol Boxentasch (f) eng Fauscht maachen N ullpunkt (m) Loftverschmotzung (f) Beruffspompjee (m) Fëscherhafen (m) Gepackdréier (m) eng giedleg Portioun Policebüro (m) Katalysator (m)
264
pot de fleurs pour cause de travaux pour mon chien pourquoi pas! pouvez-vous... ? prendre congé prendre de l'essence prendre en flagrant délit prendre l'autoroute prendre froid près de la sortie préservatifs (avoir des - ) prestation de service prévenir la police priorité: n'avoir pas la prise de courant prise de sang prix de la course prix: les - diminuent prix: les - s'envolent procès-verbal produit national brut (PNB) produits d'entretien propager à d'autres maisons
.. pms-Je....? pyjama: veste / pantalon
~ quartier résidentiel que désirez-vous? quel âge (avez-vous)? quel poids? quelle distance? quelle est votre taille? quelle hauteur? quelle heure est-il? quelle largeur? quelle longueur? durée? quelle profondeur?
Blummendëppen (n) wéinst engem Schantje fir main Bond firwat net! kënnt Dir, w.e.g., ... awar/addi soen tanken op frëscher Dot erwëschen iwwert d'Autobunn fueren sech erkalen no beim Ausgankl bei der Sortie Kapëttercher (bei sech hunn) Déngschtleeschtung (f) d'Police informéieren keng Virfahrt hunn Steckdous (f) Bluttprouf (f) de Prais vum / fir den Trajet 't gëtt alles méi bëlleg d'Praisser ginn an d'Luucht Protekoll (m) Bruttosozialprodukt (n) Botzmëttelen (pl.) op aner Baiser iwwergraifen daerf ech ... / kann ech ... ? Pyjamaspaltong / Pyjamasbox
Wunnquartier (m) wat daerf et sinn? wéi al (sidd Dir)? wéi schwéier wéi wait? wéi grouss sidd Dir? wéi héich? wéi spéit ass et? wéivill Auer? wéi breet? wéi laang? wéi déif! 265
queue de cheval quilles: jeu de quilles: piste de qUOI encore
quoi qu'il fasse quoiqu'il fasse nuit
Paerdsschwanz (m) Keelespill (n) Keelebunn (j) a wat nach wat hien och mécht obschonn et daischter ass
[g]
raide: montée ranger soi-même rapport économique rasoir éléctrique rater le bus rayon alimentation rayon ménage rebord de la fenêtre réception réchaud à gaz récup-verre regarder à droite et à gauche regarder la télévision
règle: être en régler l'addition relancer l'économie relations commerciales remise des médailles rentrer la voiture réserver 2 places (voyage) rétrécir au lavage rétroviseur intérieur rétroviseur extérieur réveil (manquer son - ) réveil téléphonique revenu par tête d'habitant rhume des foins risque de gel robinet: le - fuit robe de mariée rocking-chair
ee géie Bierg (erop) selwer raumen Wiertschaftsbericht (j) Raséierapparat (m) de Bus verpassen Rayon mat de Liewesmëttelen Rayon mat den Hausartiklen Fënsterbriet (n) Receptioun (j) Gaskocher (m) Glascontainer (m) riets a lénks kucken d'Tëlevisioun kucken an der Rei sinn d'Rechnung bezuelen d'Wiertschaft ukuerbelen Handelsbezéiungen (Pl) Medailiwwerreechung (j) den Auto an d'Garage stellen zwou Plaze buchen beim Waschen agoen Réckspigel (m) Baussespigel (m) sech verschlofen Telefonswecker (m) Akommes pro Awunner Heeschnapp (m) Fraschtgefor (j) de Krunn drëpst Hochzaitskleed (n) Schaukelstull (m) 266
roue arrière roue de la fortune roue avant rouge à lèvres route d'Arlon rue commerçante rue de secours rue passante rue principale rue: en pleine -
~
sac à dos sac à poussière sac de couchage salaire minimum salle à manger salle d'opération salon de coiffure sans aucun doute sans aucun doute sans cesse sans doute sans interruption / tout droit s'asseoir (près de moi) saule pleureur saut à la perche se disputer violemment se mettre à déraper se mettre à l'aise sèche-cheveux sens giratoire serrer la main
.
.
servIce compns service des étrangers service d'ordre serviette de toilette serviette hygiénique sévère (avoir l'air-)
d'hënnescht Rad Glécksrad (n) d'viischt Rad Lëppestëft (m) d'Areler Stroos (f) Geschaftsstrooss (f) Reserverad / Ersatzrad (n) eng Strooss mat vill Verkéier Haaptstrooss (f) matzen op der Strooss
Rucksak (m) Stëbssak (m) Schlofsak (m) Mindestloun (m) Salle-à-manger (f) Operatiounssall (m) Coiffersalon (m) doudsécher ganz bestëmmt, ou ni Zweifel, ou ni opzehalen, an engem Stéck gewëss, bestëmmt, warscheinlech riicht duerch sech bei mech setzen Trauerweid (f) Stafbéichsprong (m) décke Strait hunn un d'Schleidere kommen sech et gemittlech maachen Fohn (m) Kreesverkéier (m) d'Hand ginn de Service abegraff Auslannerdéngscht (m) Uerdnungsdéngscht (m) Handduch (n) Binden pluriel streng ausgesinn 267
sieste (faire la - ) s'il vous/te plaît sirène de pompiers situation économique ski de fond: piste de société du bien-être soif (j'ai -) soirée dansante soldes d'été / d'hiver sommeil (avoir) sommeil (j'ai-) sous peu sous-vêtements SPA sport de haut niveau sport d'hiver sprint final station balnéaire station de sports d'hiver station d'épuration statue de la sainte Vierge store vénitien subir une perte sur la table directif sur la table locatif surchauffe économique
eng Mëttesrascht maachen wann ech gelift/ w.e.g. Pompjeeszireen (f) Wiertschaftslag (f) Skilaanglafpiste (f) Wuelstandsgesellschaft (f) ech sinn duuschtereg Danzowend (m) Summer- / Wantersolden schléifrég sinn/ginn ech si midd geschwënn, a kuerzer Ziiit Ënnerwiisch (f) Déierschutzveriiin (m) Leeschtungssport (m) Wantersport (m) Endspurt (m) Mierbad (n) Wantersportstatioun (f) Kliiranlag (f) d'Statu vun der Muttergottes Jalousie (f) ee Verloscht maachen op den Dësch op dëm/om/um Dësch Konjunkturiwwerhëtzung (f)
IT]
table des habitués tache(s) de rousseur taie d'oreiller taille: de - moyenne talon aiguille tant mieux tant pis /dommage tapis de bain temps (je n'ai pas le-) temps épouvantable temps lourd
Stammdësch (m) Speechel (f) Kappzich (f) mëttelgrouss de spatzen Talong desto besser Ct ass) Schued, Ct ass) domm Buedzëmmersteppech (m) ech hu keng Ziiit Sauwieder vulg. dompegt Wieder 268
temps: beau / mauvais tension artérielle tenue de plongée terrain de football tête (de la - aux pieds) tiède: eautir à l'arc toile d'araignée tôt (au plus - ) tôt (le plus - sera le mieux) tôt le matin tôt ou tard tourner à droite tout ce dont on a besoin tout de suite tout droit trace de freinage traité de commerce trajet long très bien, merci tringle à vêtements tringle de rideau trois quarts (les - du temps) trois quarts tuyau d'arrosage
~
un instant un peu / une miette de pain un peu un sot imbu de lui-même un tout petit peu de poivre un type mal-luné une fois par semaine une méchante plaie urgent (c'est -)
schéint / ellent Wieder Bluttdrock (m) Daucherkostüm (m) Foussballsterrain (m) vu Kapp bis Fouss wootlecht Waasser Bouschéissen (n) Spaweck (m) esou bal/fréi (e)wéi méiglech, wat éischter, wat besser an aller Herrgottsfréi fréi oder spéit riets otbéien alles, wat ee braucht direkt, gHiich riicht aus Bremsspur (f) Handelsofkommes (n) eng laang Streck (f) gutt/ schéinl an der Rei, Merci Kleederstaang (f) Ridosstaang (f) meeschtens, bal ëmmer drai Véirel Gaardeschlauch (m)
ee Moment eng Grimmel Brout e bëss(ch)en, eppes, e wéineg een agebilten Eefalt ganz e bëss(ch)e Peffer ee queeschen Hond eemol d'Woch eng elle Wonn 't ass dringend, et presséiert
[Y]
va-et-vient
Hin an Hier (m) 269
Hëtzewell (f) d'Walis paken / auspaken Hongerlidder (m) verschwann, géi alles op d'Spill setzen/ riskéieren Coursevëlo (m) Karfreideg (m) hien ass gelaf komm d'Pabeiere kontrolléieren Neellack (m) géint den/der Owend vertige: avoir le dronken (sinn) eng daimse Jackett veste en daim veux (je ne - pas de +GN) ech wëll keenlkeng + GN veux (je ne - pas, que) ech wëll net, datt ou GINF ville jumelée Partnerstad (f) vis-à-vis de / en face de vis-à-vis vun voie lactée Mëllechstrooss (f) voiture de tourisme Persounewon voiture d'occasion Occasioun (f) voiture miniature Modellauto (m) voix (parler à - basse / forte) lues / haart schwatzen vol à voile Segelfléien (n) voyage d'affaires Geschaftsrees (f) voyage organisé Grupperees (f) VTT Mountainbike (m) vue (perdre de - ) aus den Ae verléieren vague de chaleur valise: faire / défaire lava-nu-pieds va-t-en! va-tout (jouer son - ) vélo de course Vendredi Saint venir (il est venu en courant) vérifier les papiers vernis à ongles vers le soir
~ wagon-lit y a-t-il du monde?
Schlofwon (m) si viii Leit do?
270
XXIII. LEXIQUE LUXEMBOURGEOIS -7 FRANÇAIS Pour les mots non contenus dans ce lexique, on peut consulter notre dictionnaire online www.1uxdico.com Les abréviations employées sont: adj: adjectif qui fonctionne dans un GN à gauche de n comme épithète adv: adverbe ou élément invariable art: article cjn: conjonction de subordination et/ou de coordination dét: déterminant / déterminatif du GN exp: expression terme employé dès qu'on a plus d'un mot. ni: nom féminin nm : nom masculin nn : nom neutre npl: nom pluriel pro: pronom au sens français du terme prp: préposition v : verbe A alan(cjn) et A(nn) oeil aacht( a4i) huit Aachtchen(nj) pâtisserie en forme de huit Aachtel(nm) huitième partie travail Aarbecht(1if) Aarbechter(nm) ouvner Aarbechtsloun(nm) salaire Aarbechtszait(nj) temps de travail aarm(adj) pauvre Aarm(nm) bras Aarmband(nm) bracelet aarmséileg( atij) misérable, pitoyable pauvreté Aarmutt(1if) Aascht(nm) branche Aaxt(nj) hache abannen(v) relier (livre), bander 271
abee(exp) abegraifen(v) abiméieren(v) Abléck(nm) abonéieren(v) abordéieren(v) Abrëll(nm) abriechen(v) abscheileg( atij) Absenz(1if) absiichtlech( atij) absolutt( adv) accabléiert( atij) Accent(nm) acceptéieren(v) accessibel(atij) Accident(nn) accouchéieren(v) accuséieren(v) achzeg/ uechtzeg(atij) Acquisitioun(nj) Acteur(nm) addi(exp) Additioun(nj) Administratioun(nj) adoptéieren(v) Ad ress(nj) adresséieren(v) Aendokter(nm) Aerdbier(nj) Aerdbuedem(nm) aerdeg(atij) aert(dét) Af(nm) afalen(v) afen(v) Afennoss(nm) Affar(nj) Affekot(nm)
eh bien inclure abîmer instant abonner aborder avril cambrioler horrible absence intentionnel absolument accablé accent accepter accessible accident accoucher accuser quatre-vingt acquisition acteur adieu addition administration adopter adresse adresser ophtamologue fraise sol dynamique votre smge venir à l'esprit faire le badaud / le singe cacahuète affaire, activité avocat 272
affektéiert( a4j) Affinitéit(nj) affischéieren(v) Affront(nm) afréieren(v) Agank(nm) agebiIt(atij) Agemaachtes(nn) agestoen(v) agoen(v) agréabel(atij) AIDS(nm) ais, eis, ons(dét) Ais (nn) aiskal( atij) ajournéieren(v) Akaf(nm) Akaul(nj) aklammen(v) Akommes(nn) Akt(nm) Aktioun(nj) aktuell(atij) al (atij) alaert(atij) alarméieren(v) Album (nm) AIg(rif) aliichten(v) Alkohol(nm) all(dét) allebéid(dét) alleg(atij) alleguer(jJro) alleréischt, fir d'(adv) allergesch(atij) Allerhellgen(nn) allerlee( dét) alles (jJro)
affecté affinité afficher humiliation congeler entrée prétentieux conserve alimentaire avouer entrer, se rétrécir (vêtement) agréable sida notre glace glacial ajourner achat nuque monter (dans un véhicule) revenu, ressource acte action actuel VIeux alerte alarmer album algue être évident alcool chaque, tous tous deux tous ces nombreux tous avant tout allergique Toussaint divers, toutes sortes tout 273
allgemeng( aq;) Allocatioun(nj) aloggen(v) als(adv) also(adv) ait, komm alt(exp) Alter(nm) Altersheem(nn) alueden(v) am, an deem(prp) amaachen(v) Amateur(nm) Ambitioun(nj) Ambulanz(nj) Ament(nm) Amerika(nn) ameséieren(v) amgaang(adv) Amnestie(nj) amplaz(prp) Ampull(nj) amstand sinn(exp) amusant(aq;) an (prp) analog(aq;) Analys(nj) anascheren(v) Andacht(nj) an engems(exp) aner(dét) anersaits(adv) anescht(adv) Angscht(nj) angschtlech( aq;) anhanken(v) animéieren(v) anneren(v) anniichter( aq;) Annonce(nj)
général allocation connecter (internet) comme, en tant que donc donc, viens donc! âge maison de retraite inviter dansle,en mettre en conserve amateur ambition ambulance moment Amérique amuser en train amnistie au lieu de ampoule être capable de amusant en,dans analogue analyse incinérer piété en même temps d'autres d'autre part autrement peur craintif, peureux raccrocher (téléphone) ammer changer àjeûn annonce 274
annoncéieren(v) anonym(alij) anormal(alij) anstanneg( atij) anstattIPrp) Antenn(nj) antipathesch( alij) antweren(v) Antwert(nj) anungslos( alij) anzwousch(adv) apaart(atij) apaken(v) Apdikt(nj) Apel(nm) Apparat(nm) Appartement(nn) Appelbam(nm) Appelkom pott(nm) Appetit(nm) Applaus(nm) Approbatioun(nj) approvisionéieren(v) Aprikos(1if) Aquarium(nm) araumen(v) Arbitter(nm) argumentéieren(v) ariichten(v) Arméi(1if) aromatiséieren(v) Arrivée(nj) arrogant( alij) Artichaut(nj) Artikel(nm) artistesch( alij) asammelen(v) aschalten(v) Aschen(npV
annoncer anonyme anonnal décent au lieu de antenne antipathique répondre réponse ignorant, ne se doutant de rien quelque part particulier emballer phannacie pomme appareil appartement pommIer compote de pommes appétit applaudissements approbation approvIsIOnner abricot aquarmm ranger, arranger, installer arbitre argumenter équiper année aromatiser arrivée arrogant artichaut article artistique collecter brancher, allumer cendres 275
aschloen(v) aschlofen(v) aschreiwen(v) Asilant(nm) asparen(v) Ass(nm) Assistent(nm) Associé (nm) Assurance(nj) astellen(v) Atelier(nm) Attentat(nn) Attraktioun(nj) Audienz(nj) Auer(nj) Aufgab(nj) aus(prp) Ausbildung(nf) ausblosen(v) Ausdauer(nj) ausdeelen(v) ausdoen(v) ausdrécken(v) Ausdrock(nm) auserhéngeren(v) ausernee goen(exp) auserneen(adv) Ausfaart(nj) Ausfluch(nm) Ausgank(nm) ausgerechent(adv) ausgezeechent(a~) aushalen(v) ausknipsen(v) auslaachen(v) Ausland(nn) Auslanner(nm) auslannesch(~) auslueden(v)
enfoncer, casser, tomber (éclair) s'endormir inscrire, recommander demandeur d'asile enfermer as assistant associé assurance engager (personnel) atelier attentat attraction audience horloge, heure devoir, mission en/de, hors de formation, culture souffler, éteindre persévérance distribuer déshabiller, enlever (habit) expnmer expreSSIOn affamer se séparer séparé, rompu, cassé porte de sortie excurSIon sortie juste, précisément excellent tenir bon, supporter éteindre (à l'aide d'un bouton) se moquer de, rire de pays étranger étranger étranger décharger 276
ausnahmsweis( adv) auspaken(v) Auspuff(nm) ausraiberen(v) ausrëselen(v) Ausried(rif) ausrouen(v) Ausrutscher(nm) ausschëdden(v) ausschléissen(v) Ausschnëtt(nm) ausser(prp) aussergewéinlech( atij) Ausso(nj) Ausstellung(nj) ausstoen(v) Austosch(nm) Ausverkaf(nm) Auswais(nm) Auswee(nm) auswenneg(adv ) auswëschen(v) auswielen(v) Autobunn(nj) Automat(nm) autonom(atij) averstanen(atij) awar, addi(adv) aweechen(v) aweien(v) awëllegen(v) awer/ower(cjn) Awunner(nm)
exceptionnellement déballer tuyau d'échappement détrousser, dévaliser secouer(tapis) excuse, subterfUge se reposer faux pas vider (récipient), déverser exclure extrait, fragment sauf, à part, à l'exception de extraordinaire déposition, déclaration exposition supporter échange liquidation, soldes carte d'identité issue, solution par coeur effacer choisir autoroute distributeur autonome, indépendant d'accord, consentant au revoir, adieu tremper maugurer consentir malS habitant
B Baach(nj) baarfouss(adv) baarmhaerzeg(atij) Baart(nm)
ruIsseau pieds nus charitable barbe 277
Baartapparat(nm) Baasch(1if) babbelen(v) Backer(nm) Backerei(nj) Bad (nn) baffen(v) Bagage(nm) BagatelIe(nj) bai(prp) baibréngen(v) bailafen(v) Bailag(nj) Baileed(nn) Baisse(nj) baissen(v) baisteieren(v) Bak(nm) baken(v) Bakzant(nm) bal(adv) balancéieren(v) BalI (nm) BalIek(nm) balucken(v) Barn (nm) Barnueleg(nm) banal (atij) Banann(nj) Band (nn) Bandage(nm) Bank(1if) Bank(1if) Bankrott(nm) bannen(adv) bannen(v) Bannenhaff(nm) Banquier(nm) Barrière(nj)
rasOIr bâche bavarder boulanger boulangerie bain bouffer bagage bagatelle près de, chez, à inculquer gaffer, faire un impair supplément condoléances baisse mordre contribuer Joue cuire au four (pain) molaire presque, bientôt hésiter la balle poutre loucher arbre huile de table végétale banal banane ruban bandage banc banque banqueroute à l'intérieur lier cour intérieure banquier barrière 278
Bascht(nj) baschten(v) Bass (nm) bastelen(v) Bataklang(nm) batter(atij) Batterie(nj) Batz(nm) Bau(nm) Bauch(nm) bauen(v) Bauentreprise(nj) Bauer(nm) Bauerenhaff(nm) baufallig( atij) Baugenehmegung(nj) Bauspuerplang(nm) baussen(adv) Beamten(nm) Becher(nm) becheren(v) Béchs(nj) Béchsenëffner(nm) bedanken(v) bedaueren(v) bedauerlech(atij) bedeitend(atij) Bedenken(nn) Bedierfnes(nm) bed recksen (v) Been(nn) Bees, eng B. ginn(exp) befriddegend( atij) begaabt(atij) begeeschtert(atij) Begeeschterung(nj) begéinen(v) begieren(v) begleeden(v)
fissure éclater (de rage) basse (musique) bricoler bazar amer batterie trognon (pomme), morceau bâtiment ventre construire entreprise de construction paysan, cultivateur ferme délabré permis de construire plan épargne-logement dehors employé, fonctionnaire gobelet picoler boîte de conserves ouvre-boîte remercier regretter regrettable significatif réserve besoin salir jambe embrasser satisfaisant doué enthousiaste enthousiasme rencontrer convoiter accompagner 279
begraifen(v) begréissen(v) Begriefnes(nn) begruewen(v) behaapten(v) behandelen(v) Behuelen(nn) Bei(nj) bei(prp) béien(v) Béier(nm) Beiestack(nm) beige (alij) béis ginn(exp) Beispill(nn) bejoen(v) bekannt(alij) Bekanntschaft(nj) bekappen(v) bekloen(v) bekucken(v) belastegen(v) beleidegen(v) belibeg(alij) beliichten(v) bëlleg( alij)
belounen(v) belsch(adj) Bemierkung(nj) Bénéfice(nm) Bengel(nm) benotzen(v) Bensinsstatioun(nj) BenzinIBensin(nm) berechenen(v) bereet(alij) beréieren(v) berouegen(v) Berouegungsmëttel(nn)
comprendre saluer, accueillir enterrement enterrer prétendre traiter comportement abeille près de, chez, à plier bière ruche beige se fâcher, devenir méchant exemple dire oui, acquiescer notoire connaIssance piger (comprendre) plaindre regarder ennuyer offenser, vexer insulter quelconque éclairer bon marché récompenser belge remarque bénéfice bâton, gamin utiliser, employer station-service (carburants) carburant, essence calculer, prendre en compte prêt toucher apaIser sédatif 280
Berri (nm) Beruff(nm) berühmt(adj) besat( atij) Bësch(nm) beschaftegt (exp) Bescheed wësseu(exp) bescheiden( atij) Bescheinigung(v) beschiedegen(v) beschléissen(v) Bëschof(nm) beschreiwen(v) beschtefalls( adv) beschten am(adv) besetzen(v) besëtzen(v) Besëtzer(nm) besichen(v) besiess( atij) besoff(adj)
besonnesch( adv) bëss(ch)en(adv) besser(atij) Besserung(nj) bestellen(v) bestëmmt(adv) Bestietnes(nn) bestoen(v) bestrofen(v) bestuet(atij) Besuch(nm) besuddelen(v) Bëtong(nm) betounen(v) Betounung(nj) Betrib(nm) Bett(nn) Bettseecheschzalot(tif)
béret métier célèbre, réputé occupé forêt, bois occupé (travail) être au courant modeste attestation, certificat endommager décider évêque décrire dans le meilleur des cas le mieux occuper (siège, pays) posséder, avoir propriétaire visiter, rendre visite à obsédé, maniaque soûl surtout, spécialement (un) peu mIeux amélioration, rétablissement commander certainement mariage réussir (examen) punir, sanctionner marié visite salir béton accentuer, insister sur accent, accentuation entreprise lit pissenlit 281
Bettspree(nj) bewaachen(v) Bewâis(nm) beweegen(v) beweisen(v) bewonneren(v) bewonnereswâert( atij) bewunnt(adj) bezuelen(v) bezweiwelen(v) Bibliothéik(nj) Bic(nm) Bichelchen(nm) Bicherbuttek(nm) Bidden(nj) Biddi(nm) Biddo(nm) bieden(v) Bier(nm) Bierg(nm) Bierger(nm) Biesem(nm) Bifdeck(nm) Biischt(nj) biischten(v) Bild(nn) billen(v) Billerbuch(nn) Billjee(nm) Bir(nj) Birebam(nm) bis (jJrp) Bistro (nm) bitzen(v) Bitzmaschinn(1if) BIâistëft(nm) blann(atij) bHiren(v) Blat(nn)
couvre-lit surveiller preuve bouger, mouvoir prouver admirer admirable habité payer mettre en doute bibliothèque stylo à bille livret librairie baignoire bidet, petit cheval bidon, géricane pner ours montagne citoyen balai steak brosse brosser Image aboyer livre d'images billet ampoule, poire pomer jusqu'à bistrot coudre machine à coudre crayon aveugle hurler, pleurer feuille 282
blatzeg(lllij) BIech(nm) Bléck(nm) bleech(atij) Bléi(nj) bléien(v) bleiwen(v) blénken(v) Blenn(nj) blesséieren(v) BIëtz(nm) blëtzen(v) Blinddarmentzündung(nj) blo(atij) blOd(adj) Bloder(nj) bloeIzeg(atij) blond (atij) blosen(v) bludden(v) BIumm(nj) Blummendëppen(nn) Blus(nj) Blutt(nn) Bluttanalys(nj) Bluttprouf(nj) Bobine(nj) bockeleg( atij) Bols (nm) Boma(nj) Bomm(nj) bommelen(v) bompelen(v) Bongert(nm) Boni(nm) Bonjour(nm) Bonsoir(nm) Bopa(nm) bor(atij)
pâle tôle regard pâle fleur, floraison fleurir rester briller, clignoter phare code blesser éclair, foudre faire des éclairs, étinceler appendicite bleu stupide ampoule (main, pied) bleuâtre blond souffler saIgner fleur pot de fleurs chemisier, blouse sang analyse du sang prise de sang bobine bossu pouls grand-mère bombe flâner pomper verger bénéfice bonjour bonsoir grand-père comptant 283
Bord(nm) Borscht(nm) bosseg( acij)
Botter(nm) botzen(v) Botzerei(nj) Botzfra(nj) Botzmëttel(nn) Bou (nm) Bouf(nm) Boun(nj) Box(nj) boxen(v) Braceli(nm) Brai(nm) Brand(nm) Branntewain(nm) Bratzel(nj) Brauch(nm) brauchen(v) Braut(nj) Brautrank(nm) brav(acij) Bréck(nj) breet( acij)
Bréidercher(npO Bréif(nj) Bréifdréier(nm) Bréitkëscht(nj) Brëll(nm) brëllen(v) Brems(1if) bréngen(v) brennen(v) bretzen sech(v) briechen(v) Briet(nn) Britt(nj) brodéieren(v)
bord garçon, type bizarre, drôle beurre nettoyer pressmg femme de ménage détergent, nettoyant arc garçon haricot culotte boxer bracelet purée, bouillie, pâte incendie, feu eau-de-vie craquelin, bretzel coutume avoir besoin de mariée (la) alliance honnête, gentil, sage pont large petits pains lettre facteur boîte aux lettres lunettes pleurer, hurler frein apporter consumer (se) se vanter casser planche bouillon broder 284
broden(v) brong(atij) Brosch(nj) Broscht(1if) Broschür(nj) Brot(nm) Brout(nn) Brudder(nm) brutal (atij) brutschen(v) Buch(nn) Bucki(nm) Bud(1if) Buedbidden(1if) Buedem(nm) bueden(v) Buedzëmmer(nm) bueren(v) Buerg(1if) Buergermeeschtesch(nj) Bullett(nj) Bulli(nm) Bunn(nj) Bur(nm) Büro(nm) Bus (nm) Buschtaf(nm) buschtawéieren(v) Buttek(nm) butzeg(atij) C Cabinet(nm) Cabinetspabeier(nm) Cadeau (nm) Café (nm) Caissière(1if) calculéieren(v) Camion(nm)
rôtir, frire brun
broche poitrine, sein brochure rôti pam frère brutal gargouiller, mijoter livre bouquet de fleurs baraque baignoire sol baigner, prendre un bain salle de bain percer château-fort femme-maire boulette de viande boue, gadoue, limon voie, piste fontaine bureau bus lettre (alphabet) épeler magasm minuscule
toilettes papier hygiénique cadeau café, bistrot caissière calculer camIon 285
campéieren(v) Canapé(nm) Capot(nm) Carrière(1if) Casserole(nj) CD (nm) Champignon(nm) Champion(nm) ChancëgHiichheet(nj) changéieren(v) charmant(atij) Chaudière(nj) Chauffer(nm) chemesch( atij) Cheminee(nj) chic( atij) Chichi man(exp) Chinees(nm) Chips(nj) Choix(nm) Chômeur(nm) Chouer(nm) Choufleur(nm) Chrëschtbeemchen(nm) Chrëschtdag(nm) Citatioun(nj) Client(nm) Clinique(nj) Clôture(1if) Coiffer(nm) Col(nm) Collaboratioun(nj) Collant(nm) Commissioune man(exp) Commoditéit(1if) composéieren(v) Comptabel(nm) Comptoir(nm) Computer(nm)
camper canapé capot carrière casserole disque compact champignon (de Paris) champion égalité des chances changer charmant chaudière chauffeur chimique cheminée chic faire du chichi chinois pommes chips choix chômeur choeur chou-fleur arbre de Noël Noël citation consommateur clinique clôture coiffeur col collaboration collant faire les courses commodité composer comptable comptoir ordinateur 286
Concert(nm) Concours(nm) Congé(nm) Consommatioun(1if.) Constipatioun(nj) Consultatioun(nj) Context(nm) Contradictioun(nj) Contraire(nm) Contributioun(nj) Copie(1if.) Cornichon(nj) Cortège(nm) Costume(nm) Couch(nj) couragéiert( a4j) Courrier(nm) Cours(nm) Course(nj) Cousin (nm) Cousine(nj) Coussin(nm) Cravate(nj) Crème(nj) Crevetten(npV Croissant(nm)
COUSSlll cravate crème crevettes croissant
D Daach(nm) daachen(v) Daachlosen(nm) daagsiwwer(adv) Daarm(nm) Dabo(nm) d'accord(exp) dach(adv) dacks(adv) daerfen(v) daf(a4j)
toit valoir le SdF, sans domicile fixe durant la journée intestin imbécile ok pourtant, mais souvent pouvoir, être autorisé sourd
concert concours congé consommation constipation consultation contexte contradiction contraire contribution copIe cornichon cortège costume divan, canapé courageux courner cours course cousm cousine
287
Dag(nm) dagdeeglech( adv) daierlech(a4j) daischter( a4]') Daitlechkeet(1if) daitsch(a4j) Daiwel(nm) dajee alt(exp) Dall(nm) Dammekonfektioun(nf) Damp(nm) dampen(v) dann(adv) Dannebam(nm) danzen(v) Danzesch(nf) Dar(nm) darbaants(adv) Dareldéier(nm) Datebank(1if) datéieren(v) datsch sinn(exp) Dattel(nf) Datum(nm) Datz(1if) daueren(v) Dauf(1if) Daum(nm) dausend(a4j) Debatt(nf) décidéieren(v) déck( a4j) déck do sinn(exp) Deckel(nm) decken(v) déckflësseg( a4j) Déckkapp(nm) Déckt(nf) déclaréieren(v)
jour tous les jours misérable sombre précision allemand diable allons, voyons, bon vallée confection pour dames fumée fumer alors, puis sapin, conifère danser danseuse épine pendant ce temps hérisson banque de données dater être épuisé datte date zéro durer pigeon pouce mille débat décider gros s'imposer, se vanter couvercle couvnr visqueux forte tête épaisseur déclarer 288
deefen(v) deeglaang( atij) Deegwueren(npl) Deel(nm) deelen(v) deelweis( adv) deemools( adv) deforméieren(v) deier(atij) Déier(nm) Déierendokter(nm) déif(atij) Déif(nm) déiffréieren(v) Deklaratioun(nfl delegéieren(v) Delikt(nm) Demande(nfl Démissioun(1if) Déngen(nn) Déngscht(nm) denken(v) Denkmal(nn) dënn(adj) Dënschdeg(nm) depannéieren(v) Départ(nm) Dëppen(nn) Deputéierten(nm) derbài sinn(exp) dergéint(adv) dernieft(adv) dertëschent(adv) désagréabel( atij) Dësch(nm) Dëschelduch(nn) Dëschtel(nfl Dëschwain(nm) dëslescht( adv)
baptiser durant des jours pâtes alimentaires partie, part partager partiellement à cette époque déformer cher animal vétérinaire profond voleur congeler déclaration déléguer délit demande démission machin servIce penser monument . . maIgre, mmce mardi dépanner départ marmite député/ée participer à, être de la partie contre à côté entre (temps), entre (deux) désagréable table nappe chardon vin de table dernièrement 289
Dessert(nm) Detail (nm) Deviatioun(nj) dévouéiert( atij) Dezember(nm) dezent( adj) Dialog(nm) dicht(atij) dichteg(atij) Dichter(nm) Dichtung(nj) Dictionnaire(nm) diebelen(v) Dier(nj) dierfen(v) dierzen(v) diktéieren(v) Diplom(nm) direkt( adv) Direktioun(nj) dirigéieren(v) Dirigent(nm) Disk(nm) Dissiplin(1if) Distanz(1if) Diwwi(nm) dobailéieren(v) dobannen(adv) dobaussen(adv) doen(v) dofir(adv) dofteg(atij) dohannen( adv) doheem(adv) Doktesch(1if) Dolmetscher(nm) domm(alij) Dommheet(1if) Don(nm)
dessert détail déviation dévoué décembre convenable dialogue dense, épais, étanche performant poète joint d'étanchéité dictionnaire plier porte pouvoir, être autorisé vouvoyer dicter diplôme tout de suite direction diriger chef d'orchestre disque discipline distance édredon apprendre en plus à l'intérieur dehors faire pour cela, c'est pourquoi parfumé, de bonne odeur là bas chez soi femme médecin interprète bête, sot, stupide, ignorant bêtise don 290
donkel(a4j) Donner(nm) Donneschdeg(nm) dono(adv) Donst(nm) Doppelganger(nm) dorops(adv) Dosen(1if) Doud(nm) doudeg(a£ij) Doudesannonce(nj) doudmidd( a£ij) doudsécher( a£ij) douéiert( a4j) Dous(nj) do ut maachen(exp) downloaden(v) drai(a£ij) Draieck(nm) Drairad(nm) Draivéierel(nm) Dram(nm) dran(adv) drangen(v) draschëdden(v) Drauf(nj) Drauwejus(nm) dréchen(adj) dréchenen(v) Dréchner(nm) Dreck(nm) drécken(v) Drécker(nm) Dréckerei(1if) Drecksak(nm) Dreckskëscht(nj) Dreckstipp(nm) dreemen(v) dréif(a4j)
foncé tonnerre jeudi après brume, buée, vapeur SOSIe
sur cela, après cela douzaine mort (la) mort avis mortuaire exténué absolument sûr doué boîte tuer télécharger trois triangle tricycle trois-quarts rêve dedans pousser, presser, harceler verser dedans raIsm jus de raisin sec sécher sèche-linge saleté pousser imprimante . . . Impnmene salaud poubelle décharge rêver trouble, terne, gris 291
dréngend(a4j) d rénken (v) Drénkgeld(nn) Drénkwaasser(nn) drënner(adv) Drëpp(1if) Drëps(nj) drëpsen(v) drësseg(
adj)
Drëttel(nm) driibseg( atij) Drock(nm) Drockknapp(nm) droen(v) Drogenhandel(nm) Droit(nm) droleg(atij) dronkeg(atij) Dronkenheet(1if) drop an drun sinn(exp) dropmaachen(v) Drot(nm) druginn sech(v) Duch(nm) ducken(v) duebel(atij) Duebelzëmmer(nn) duer, et geet duer(exp) duerchduecht(adj) Duercherneen(nm) duerchfalen(v) Duerchfall(nm) duerchschneiden(v) duerchsiichteg( adj) duerchstraichen(v) duerchwullen(v) Duerchzuch(nm) Duerf(nn) d uerfir( atij)
urgent boire pourboire eau potable sous, en-dessous, parmi goutte (alcool) goutte d'eau, goutelette goutter trente tiers mélancolique pression, impression bouton-pression porter trafic de drogue droit bizarre pris de vertige vertige être sur le point de gaspiller fil de fer s'efforcer serviette (étoffe) se tapir double chambre double c'est assez, ça suffit réfléchi de part en part désordre, pêle-mêle rater, échouer (examen) diarrhée couper (en morceaux) transparent raturer (sép.) fouiller de fond en comble (ins.) courant d'air village pour cela, c'est pourquoi 292
duerno(adv) dunn(adv) duschen(v) Duuscht(nm) duuss(atij) duzen(v)
ensuite, après cela alors doucher soif doux tutoyer
E eben,grad,just(adv) echt(atij) Eck(nm) Edelsteen(nm) Ee(nn) Eech(1if) Eed(nm) Eedem(nm) eefalleg( adj) eegen(atij) Eegenaart(1if) Eegentum(nm) eekeleg(atij) eelef(atij) eeler(atij) Eelsten (nm) Eemer(nm) eemol(adv) eenegen, sech(v) Eenheet(nj) eenzeg(adj) Eenzelheet(1if) Eenzelzëmmer(nn) eescht(atij) eeschtlech(adv) eeteren(v) ëffentlech( atij) effikass(atij) egal(atij) éi, éier, ier(cjn) eidel(atij)
justement véritable, authentique coin pierre précieuse oeuf chêne serment gendre imbécile propre, personnel particularité propriété dégoûtant onze assez âgé aîné seau une fois s'accorder unité unique détail chambre individuelle sérieux sérieusement suppurer public efficace égal avant que, avant de vide, inhabité 293
Éier(nj) Éierewain(nm) éiergaizeg( atij) éierlech( atij) eigentlech( adv) Éimaischen(nj) einfach(atij) éischt(atij) éischter( adv) Eisebunn(nj) eisenen, eisent(atij) Éislek(nm) Éisser(nm) éiweg(atij) EkeI(nm) elegant( atij) elei, heir adv) Elektriker(nm) eleng(atij) eIIen(adj) elo(adv) ëm(prp) emaermelen(v) ÉmaiI(nm) ëmanneren(v) ëmbréngen sech(v) ëmdréien(v) ëmfalen(v) Ëmfang(nm) Emfank(nm) emfindlech( atij) Emgéigend(nj) Ëmgeréits(nn) Emissioun(1if) ëmkommen(v) ëmmer(adv) ëmmerhin(adv) Empféndlechkeet(nj) Employé(nm)
honneur vin d'honneur ambitieux honnête au fond, à vrai dire fête (lundi de Pâques) simple, humble premIer plus tôt, plutôt chemin de fer en fer, de fer Oesling mangeur éternel horreur élégant ICI
électricien seul laid maintenant autour de, aux alentours, vers embrasser (ins.) émail changer (sép.) suicider( se)(sép.) faire demi-tour(sép.) tomber à la renverse(sép.) pourtour, périmètre accueil sensible entourage, environnement garnitures, accessoires émission périr, perdre la vie(sép.) toujours tout de même, toutefois susceptibilité employé 294
Ëmsaz(nm) ëmsou besser(exp) Ëmstand(nm) ëmstoussen(v) Ëmwee(nm) Ëmwelt(nj) enaner(jJro) endegen(v) endlech(adv) Endspurt(nm) Energie(nj) engagéieren(v) Engel(nm) enges/eens sinn(adv) englesch( atij) enk( atij) Enkelkanner(npij Ënn(nj) Enn(nn) ënnen(adv) ënnenan( adv) Ënnerbeschaftegung(nj) Ënnerdaach(nm) Ënnergehëlz(nn) ënnergoen(v) ënnerhalen(v) ënnerhuelen(v) ËnnerHiif(nm) Ënnerproduktioun(1if) Ënnerscheed(nm) ënnerscheedlech( atij) Ënnerschrëft(nj) ënnerschreiwen(v) ënnersichen(v) Ënnerstëtzung(nj) ënnert(jJrp) Ënnerwasch(nj) ënnerwee( adv) ënnescht( atij)
chiffre d'affaires d'autant mieux circonstance renverser( sép. )
détour environnement l'un l'autre finir, tenniner enfin sprint fmal énergie engager ange d'accord (être) anglais étroit petits-enfants Olgnon fin en bas en bas, au rez-de-chaussée sous-emploi abri broussailles, sous-bois se coucher (soleil, sép.) entretenir (insép.) entreprendre (insép.) abdomen sousproduction différence différents, divers, variables signature signer (insép.) ausculter, étudier (insép.) aide, soutien sous sous-vêtements en route inférieur 295
Ensembel(nm) entdecken(v) enthalen sech(v) Entrée(1if) Entreprener(nm) entsat(adj) entscheeden(v) entschëllegen sech(v) Entschëllegung(nj) entschlofen(v) enttauschen(v) entwéckelen(v) Entworf(nm) entzifferen(v) Enveloppe(nj) enzwousch( adv) Epicerie(nj) eppes(jJro) Équipe(nj) erafalen(v) eragoen(v) erakommen(v) eran(adv) eraus(adv) erausfannen(v) erausgeheien(v) erausgoen(v) erausklammen(v) erausrappen(v) eraussichen(v) erauswaerfen(v) erbailafen(v) erbriechen sech(v) erdiischteren(v) erdrénken(v) erdroen(v) eréischt( adv) erëm(adv) erëmfannen(v)
compagnie, ensemble découvrir s'abstenir entrée entrepreneur consterné décider s'excuser excuse s'endormir décevoir développer ébauche déchiffter enveloppe quelque part épicerie quelque chose équipe tomber dans un piège entrer (vu de l'extérieur) entrer (vu de l'intérieur) vers l'intérieur/le dedans vers l'extérieur/le dehors découvrir jeter dehors, congédier sortir sortir( d'un véhicule) arracher rechercher mettre à la porte accounr vomIr mourir de soif se noyer endurer seulement (temps) de nouveau retrouver 296
erëmgesinn(v) erëmginn(v) erëmkommen(v) erëmkréien(v) erëm sinn(exp) erënneren sech(v) Erënnerung(nj) Erfahrung(nj) erfannen(v) erféieren(v) Erfolleg(nm) erhalen(v) Erhéiung(1if) erhéngeren(v) Erhuelung(nj) eriwwergoen(v) erkalen sech(v) Erkiiltung(nj) erkënnegen sech(v) erkUiren(v) Erlaabnes(nj) erleedegen(v) erliewen(v) erliichteren(v) ermaachen sech(v) ermiddend( a£ij) erneieren(v) ernimmen(v) erof(adv) eroffalen(v) erofgoen(v) erop(adv) eropbréngen(v) eropd roen (v) eropklammen(v) erreechen(v) Ersatzstéck(nn) ersaufen(v) erschéissen(v)
reVOIr rendre revemr rattraper, reprendre être de retour se souvenir de souvemr expérience découvrir effrayer qqn succès conserver augmentation mourir de faim convalescence traverser, passer (évènement) prendre froid refroidissement s'infonner expliquer pennlss10n achever, régler, finir vivre/faire l'expérience de alléger, soulager se refaire/ se remplumer fatigant renouveler mentionner, citer, nommer du haut vers le bas tomber (de haut en bas) descendre du bas vers le haut monter qq. chose porter en haut, monter monter en grimpant atteindre pièce de rechange se noyer fusiller 297
erschrecken(v) ersetzen(v) erstécken(v) ervirhiewen(v) erwaarden(v) erwachen(v) erwëschen(v) Erwuessenen(nm) Erzéiung(nj) erzielen(v) Erzielung(nj) esou(adv) esouguer(adv) Esseg(nm) etlech, en etIech(dét) europaesch(adj) ewechbréngen(v) ewechgeheien(v) ewechgoen(v) ewéi, wéi(cjn) ewell(adv) Examen (nm) Exercice(nm) existéieren(v) Expeditioun(nj) Expertise(nj) explodéieren(v) exportéieren(v) exposéieren(v) express (acij)
effrayer remplacer étouffer, suffoquer distinguer, accentuer attendre se réveiller, réveiller attraper adulte éducation raconter, réciter récit aInSI
même VInatgre
extra( acij) extra(adv) extrem(adj) exzellent( acij)
quelques, plusieurs européen emporter, emmener jeter, mettre au rebut s'en aller comme déjà, mais, car examen exerCIce exister expédition expertise exploser exporter exposer exprès à part, spécial spécialement, expressément extrême excellent
F Faarf(1if) Faarweblaistëft(nm) faaschten(v)
couleur crayon de couleur jeûner 298
Faass(nn) Fabréck(nfl fabrizéieren(v) Fach(nn) fad(adj) faeg(adj) faerdeg(adj) faerdeg bréngen(v) faerdeg sinn(v) faerten(v) Fal(1if) falen(v) Fall(nm) falsch(adj) falschen(v) Falschierm(nm) faméis(adj) Famill(1if) Familljennumm(nm) Fandel(nm) Fanger(nm) fanken(v) fannen(v) fantastesch( adj) Fassad(1if) Fatz(nfl fatzeg(adj) Faubourg(nm) faul(adj) faulen(v) faulenzen(v) Fauscht(nfl Fausse-couche(1if) Februar(nm) feelen(v) Feeler(nm) Feier(nn) féieren(v) feieren(v)
tonneau fabrique fabriquer matière, spécialité, discipline fade, insipide capable fmi accomplir, réussir à avoir terminé avoir peur, craindre piège tomber chute, cas faux contrefaire, fausser parachute renommé famille nom de famille drapeau doigt attraper trouver fantastique façade chiffon, femme légère en loques, carabiné (fam.) faubourg, périphérie urbaine paresseux pOUfnr paresser pomg fausse-couche février manquer, rater défaut fête, feu diriger, conduire fêter 299
feig(adj) Feigling(nm) Feil(nm) feilen(v) Feind(nm) Féiwer(nn) Feld(nn) Feldwee(nm) Félicitatioun(nj) fémmen(v) fénkelen(v) fénnef(adj) Fënster(nj) Fernseh(nm) Fësch(nm) féschen(v) Fëscher(nm) Fëschmaart(nm) fest( adj) Fest(nj) festmaachen(v) feststellen(v) Festung(nj) Fett(nj) fetteg(adj) Ficelle(1if) fidderen(v) Fieder(nj) Fiels (nm) fierchterlech( adj) Fierkel(nn) fierwen(v) fiffeg(adj) Fiffi(nm) Fig(lif) fiicht(adj) Filet(nm) Filial(1if) fillen(v)
lâche lâche flèche limer ennemI température, fièvre case (jeu), champ chemin rural félicitation fumer briller cmq fenêtre télévision pOIsson pêcher pêcheur marché aux poissons ferme fête fixer constater remparts graIsse gras ficelle nourrir (animaux) plume rocher terrible, horrible porcelet colorer, teindre, colorier subtile, éveillé favori figue humide filet succursale percevoir (toucher), tâter, sentir 300
Film (nm) Filter(nm) Filzstëft(nm) fir(prp) Firmung(nj) Fischi(nm) Fiselreen(nm) Fisematente man(exp) Fixspoun(nm) flaach(atij) FHich(nj) flackeren(v) fliisseg( a4j) Flam(1if,) flamen(v) flimesch(adj) Flantermaus(nj) Flisch(nj) Flischchen(1if,) Flischelchen(nj) Flitsch(nj) Fleck(nm) fleckeg( a4j)
fleegen(v) Fleesch(nn) fléien(v) fléiwen engem f.(exp) Flemm(1if,) flemmseg( a4j) flénk(a4j) Flënt(nj) flësseg(a4j) Flicht(nj) Fligel(nm) Fliger(nm) Flillek(nm) flitzen(v) Floss(nm) floten(v)
film filtre, café-filtre stylo feutre pour confirmation foulard, fichu bruine, crachin faire du chichi allumette plat surface cligner, vaciller (flamme) appliqué, laborieux, zélé flamme flamber flamand chauve-souris bouteille biberon fiole nœud (cheveux) tache taché soigner viande voler prier qq'un, insister cafard, flemme flemmard agile fusil liquide devoir aile aVIOn aile (oiseau/avion) filer rivière aller au diable
301
flott( a4j) Flou(nj) Floumaart(nm) flu(a4j) fluchen(v) Flüchtling(nm) Flughafen(nm) flüsteren(v) Flütt(nj) fofzeg(a4j) fofzéng(adj) Fohn(nm) Folleg(nj) Folter(nj) Fong, am F.(exp) fonkelnei( a4j) Footing(nm) formen(v) FormuHir(nm) Forschett(nj) fort(adv) fortgoen(v) fortlafen(v) Fortschrëtt(nm) Fotell(nj) Foto(nj) Fotograf(nm) Fouer(nj) Fouss(nm) Foussgangerzon(nj) Fra(nj) Fraendokter(nm) Fraenzaitschrëft(nj) frai(a4j) Fraiberuffler(nm) fraieraus(adv) Fraiheet(nj) Frailaf(nm) fraiwëlleg( a4j)
beau, bien, gentil puce marché aux puces vague jurer,pester réfugié aéroport murmurer flûte cinquante qUInze sèche-cheveux conséquence,suùe torture au fond flambant neuf course donner forme formulaire fourchette au loin, parti partir s'enfuir progrès fauteuil photographie photographe foire, fête, kermesse pied zone piétonne femme gynécologue magazine féminin libre indépendant directement, franchement liberté roue libre volontaire 302
Fraleit(nplj franséisch(adj) Fransous(nm) Frasch(nm) Frascht(nm) frech(acij) Frechheet(1if) Freed(1if) freeën sech(v) fréi( acij) Freideg(nm) freien(v) fréier( adv) Freier(nm) fréieren(v) Freiesch(1if) Fréijoer(nn) Frell(1if) Frënd(nm) frëndlech( adj) Frëndschaft(1if) frësch(acij) Fridden(nm) friddlech(acij) friem(acij) friessen(v) Frigidaire(nm) Fritt(1if) Frittendëppen(nm) Fro(nf) froen(v) fromm(acij) frou(acij) frou si mat(v) Fruucht(nf) fuddelen(v) Fudder(nn) fuebelen(v) Fuedem(nm)
femmes en général français Français grenouille gel impertinent insolence JOIe se réjouir tôt vendredi fréquenter (garçon/fille) jadis, autrefois fiancé geler fiancée, copine printemps truite amI aimable, gentil amitié frais paIX pacifique étranger manger, bouffer (vulg) réfrigérateur frite friteuse question interroger pIeux content, heureux aimer qq'un fruit, blé, froment tricher nourriture (animaux) affabuler fil (à coudre) 303
fuerderen(v) fueren(v) fuerschen(v) Fuerz(nm) Fuesent(nfl Führerschain(nm) Füllfieder(nfl funktionéieren(v) fuschen(v) futti(atij) G gaapsen(v) Gaardeboun(1if) Gaart(nm) Gaascht(nm) Gaass(1if) Gaertner(nm) gaizeg(atij) Gaizhals(nm) Gal(1if) Gank(nm) Gans(nfl ganz(atij)/(adv) Garagist(nm) garantéieren(v) Garçon(nm) Gare(nfl gar hunn(v) Gas(nm) Gassel(nfl Gauner(nm) Gebai(nn) Gebeess(nn) Gebëss(nn) Gebiet(nn) Gebills(nn) gebilt( alij) Gebimmels(nn)
eXIger circuler, conduire, rouler faire des recherches pet carnaval pennis de conduire stylo à encre (à recharge) fonctionner tricher, bâcler foutu, cassé, fatigué, mort
bâiller fève de marais, haricot jardin hôte ruelle jardinier avare, pmgre avare bile couloir, vitesse (auto) Ole
entier / très garagiste garantir garçon de café gare aimer gaz, accélération (moteur) ruelle escroc édifice confiture dentier, denture prière aboiements cultivé tintement, sonnerie( cloches) 304
GebHiers(nn) Gebraddels(nn) Gebrauch(nm) gebrauchen(v) gebroden(a4i) Gebuert(nf) Gebuertsdag(nf) Geck(nm) gecksen(v) Gedeessems(nn) gedëlleg( a4i) Gedicht(nn) Gediechtnes(nn) Gedold(tif) Gedreems(nn) Gedrénks(nn) Geescht(nm) geeschtlech( a4i) Geeschtlechen(nm) Geess(tif) Gefalen(nm) gefalen(v) Gefàllegkeet(nf) geféierlech( a4i) Gefill(nn) Gefligel(nn) Gefor(nf) gëfteg(a4i) Gehacktes(nn) Gehalt(nn) gehasseg( a4i) geheien(v) Gehéier(nn) gehéieren(v) Geheimnes(nn) Gehir(nn) géi(adj) Gei(tif) Géigend(nf)
cris, hurlements rabâchage, baratin coutume employer frit naIssance anmversaIre fou, clown, plaisantin blaguer, raconter des bêtises agissements patient poème mémoire patience rêveries boissons esprit spirituel, clérical prêtre, clerc en général chèvre servIce plaire service, complaisance dangereux, risqué sentiment volaille danger toxique hachis, viande hachée traitement malveillant jeter ouïe appartenir à secret cerveau, cervelle abrupt, raide, pentu violon région 305
Géigner(nm) géint(/Jrp) géissen(v) Gejaiz(nn) Gej irimiris (nn) Gelanner(nm) Geld(nn) Geleeënheet(1if) gëllen(adj) gëllen(v) gelungen( acij) gemalleg( acij) Geméis(nn) gemeng(acij) Gemeng(nj) gemittlech( acij) Genéck(nn) genee(acij) genéieren(v) genéissen(v) Genoss(nm) gënschteg( acij) genuch(adv) Gepackdréier(nm) Gerechtegkeet(nj) gerëselt(acij) Geriicht(nn) Geroch(nm) geroden(v) Gerücht(nn) Gesangverain(nm) Geschaft(nj) Geschaftsleit(npl) gescheet( acij) geschéien(v) gescheit(acij) Geschenk(nn) Geschicht(1if) Geschir(nn)
adversaire contre arroser cns jérémiades balustrade, rampe argent (monnaie) occasion, circonstance en or valoir bizarre, déconcertant lent, à l'aise légumes indigne, vil, méchant commune, maIrIe agréable nuque exact, précis, juste gêner apprécier jouissance, régal, délice avantageux, favorable assez porte-bagages, porteur justice, équité secoué, agité tribunal, palais de justice odeur réussir, atteindre, toucher rumeur chorale magasin, affaire commerçants divorcé amver intelligent, malin cadeau histoire outillage 306
Geschlecht(nn) Geschmaach(nm) gëschter(adv) Geschwatz(nn) geschwënn(adv) Geschwëster(nplj Gesellegkeet(nj) Gesellschaft(1if) Gesetz(nn) Gesiicht(nn) gesinn(v) Gesondheet(nj) gespaant sinn(exp) gespaart( atij) Gespréich(nn) gespréicheg(adj) Gestandnes(nn) Gestank(nm) Gestell(nn) gestraift( atij) gëttlech (atij) Gewalt(nj) Gewan(nj) gewannen(v) gewéinlech(atij) gewëss(atij) Gewëssen(nn) Gewier(nn) Gewierzer(npl) Gewiicht(nn) gewinnt(atij) gewuer ginn(exp) Gewulls(nn) Gewunnecht(nj) Gezei(nn) giedlech
(atij)
giel(atij) gieIzeg( atij)
GiIIi(nm)
sexe goût hier bavardage bientôt frères et soeurs convivialité société loi visage VOir
santé être curieux / tendu barré, fermé, barricadé conversation, rumeur bavard, loquace aveu puanteur étagère rayé, à rayures divin violence, puissance champs, campagne vamcre habituel certain conSCience
fusil condiments, épices poids habitué apprendre (nouvelle) foule, désordre, fouillis habitude habillement, linge, vêtement juste, bon, convenable Jaune jaunâtre gilet 307
ginn(v) Gips(nm) Giss(nn) Glace(nj) gHiich(adv) gHiichen(v) gHiichfalls( adv) Glas (nn) glat( alij) glat naischt(exp) Glatz(nj) Gléck(nn) glécklech( a4j) gleewen(v) Gleichgewiicht(nn) Gleis(nn) glënneren(v) glëtscheg( a4j) Glidd(nm) gliddeg(a4j) glott sinn(exp) goen(v) Gold(nn) Goldfësch(nm) gondelen(v) Gonscht(nj) Gott(nm) Gottseidank(exp) gouereg(adj) grad( adv) Graf(nn) graff(a4j) graifen(v) graisslech( adj) granzeg(a4j) Grapp(nm) Gras (nn) gratis (a4j) gratuléieren(v)
devenir, donner plâtre petit cochon glace tout de suite ressembler de même, également verre glissant absolument rien calvitie bonheur, chance heureux crOire, penser équilibre VOle luire, étinceler glissant membre brûlant, bouillant être difficile aller, marcher or pOisson rouge flâner faveur, bienveillance dieu Dieu merci!
. . maIgre, mmce justement tombe grossIer SaISIr
laid grincheux, morose, mal luné main, poignée herbe gratuit féliciter 308
grausam(aq;) Grëff(nm) Gréisst(1if) grell(aq;) grëndlech(aq;) gréng(aq;) grënnen(v) Grenzganger(nm) griichesch( aq;) grillen(v) Grimass(1if) Grimmel/eng Grimmel(nj) grinsen(v) Gripp(nj) gro(aq;) grom melen (v) Gromper(1if) Grond(nm) Grott(1if) grouss(aq;) Grousselteren(npl) Groussgaass(nj) groussjareg( adj) Gruef(nm) gruewen(v) grujeleg( adj) Grupp(nj) Gubbeli(nm) guer naischt(exp) Guichet(nm) Gummi(nm) gutt(aq;) guttheeschen(v) Guttheet(nj)
cruel poignée, tour de main taille, grandeur éblouissant, voyant, criard à fond, fondamental vert fonder frontalier grec faire des grillades grnnace miette/un peu grimacer, faire des grimaces grIppe . . . grIS, mOIsI grogner, grommeler pomme de terre cause, raIson caverne grand grands-parents grand-rue majeur fossé creuser cruel, horrible groupe gobelet rien du tout guichet caoutchouc, gomme bon juger bienvenu bonté, qualité
H haapt-(exp) Haaptsaach(nj) haaptsachlech( aq;)
principal (préfixe) chose principale surtout, principalement 309
Haaptstad(1if) haart(a£ij) haassen(v) haen(v) Haerz(nn) Haerzi(nm) haerzlech(
a£ij)
Hafen(nm) Haff(nm) halen(v) Hall(1if) Hall(nj) hallef(a£ij) Hallefstonn(nj) Hals (nm) Halschent(nj) Halswéi(nm) Ham(nj) Hameschmier(nj) Hammel(nm) Hammelsmarsch(nm) Hand(nj) Handbuch(nm) Handduch(nn) handelen(v) Handgelenk(nn) Handler(nm) Handsch(nj) Handwierk(nm) Handy(nm) Hank(nm) hanke bleiwen(exp) hannelaanscht( adv) hannen(adv) hannendrun(adv) hannerécks/hannerzeg(adv) Hannergrond(nm) hannerloossen(v) hannerno( adv)
capitale bruyant, fort (intensité) détester, haïr frapper coeur petit coeur, trésor (fam.) cordial port cour tenir, garder enfer halle demi, mi, à moitié demi-heure cou moitié mal de gorge jambon, cuisse (grenouille) tartine au jambon mouton défilé/marche de moutons mam manuel serviette de toilette marchander poignet marchand gant artisanat téléphone portable pente, penchant s'attarder (p.ex. au bistrot) par derrière derrière à l'arrière, derrière, après en arrière arrière-plan laisser derrière soi tout à l'heure, après 310
Hannes(nm) hannescht ginn(exp) hannevir(adv) Har(nm) Har(nn) Harespel(nj) harmlos(atij) haseleg(atij) Hatt(nj) Haus(nn) Hausdéier(nplj Hausdier(nj) Hausfra(l'if) hausmaacher( atij) Haustelefon(nm) haut( adv) hautdesdaags(adv) héchstens( adv) Heck(l'if) heefeg(atij) heelen(v) heem(adv) Heemecht(nj) heemelen(v) heemkommen(v) heemlech( atij) hees( atij) Heeschemann(nm) heeschen(v) Heesprénger(nm) Hëft(nj) hei(adv) heiansdo( adv) héich(atij) Héichrechnung(nj) Héicht(nj) héieren(v) héiflech, manéierlech(atij) Héiflechkeet(nj)
idiot, simplet rendre sens devant derrière monsieur, abbé, curé come guêpe inoffensif précipité hotte maIson animal domestique porte d'entrée ménagère fait maison interphone aujourd'hui aujourd'hui tout au plus haie fréquent guérir à la maison, chez soi pays natal, patrie caresser revenir chez soi caché, discret, secret aphone, sans voix, enroué mendiant appeler, s'appeler sauterelle hanche ICI parfois haut estimation altitude entendre, écouter poli, bien élevé politesse
311
Héiss(nj) Heizung(nj) hell(alij) Hëllef(nj) hëllefen(v) helleg(aq;) hellewech(aq;) hëlzen(aq;) Héngerhaut(nj) Héngerjuck(nm) Hénkel(nn) Hënner(nm) hënneren(v) hënnëscht(
a£ij)
hënt(adv) herno(adv) Herrgott/Hargott(nm) Hetz(nj) hëtzen(v) Hëtzt(nj) Hexerei(nj) Hexeschoss(nm) Hick(nm) hidden(v) Hief(nj) Hiefamm(nj) Hiel(1if) Hiem(nn) Hiemchen(nn) hierginn(v) hierkommen(v) Hierscht(nm) Hieselnoss(nj) Hiewel(nm) hiewen(v) himmelblo(a£ij) himmlesch(aq;) hippen(v) Hirsch(nm)
jambonneau chauffage clair, luisant, éclairé aide aider saint à toute vitesse en bois chair de poule poulailler, perchoir poussin, jeune poulet/poule postérieur, fesses, derrière gêner, déranger postérieur, de derrière cette nuit (précédente/suivante) plus tard, après, tout à l'heure Seigneur, Dieu hâte chauffer chaleur sorcellerie, sortilège lumbago le hic/hoquet garder, veiller, faire attention levure sage-femme caverne, ravin, terrier chemise chemisette céder, laisser à qqun venir de, provenir de automne noisette levier lever, soulever, hausser bleu ciel céleste, divin boîter cerf 312
Hirschuel(1if) hiweisen op(v) Hiwwel(nm) Hochzait(nj) Hoer(npl) hoffen(v) hoffentlech( adv) Hoffnungslosegkeet(nj) hollannesch(at:ij) Holz(nn) Hond(nm) hondsfriem(adj) hondsgewéinlech( at:ij) Hong(nn) Honger(nm) honnert( at:ij) Horer(nm) Hotel(nm) Houer(nj) Houfert(nm) houfreg(adj) Houscht(nm) houschten(v) huel(at:ij) huelen(v) huerteg(at:ij) Hues(nj) Hues (nm) Huesenziwwi(nm) Huewer(nj) Hummer(nm) Humpen(nm) Hunn(nm) hunn(v) Hunneg(nm) Hutt(nm) huwwelen(v) hypothekéieren(v)
crâne renvoyer à, indiquer, montrer colline noce cheveux espérer en espérant désespérance néerlandais, hollandais bois chien tout à fait étranger tout à fait ordinaire poule faim cent combiné/écouteur téléphonique hôtel putain (fam.) fierté orgueilleux toux tousser creux prendre rapide bas, chaussette lièvre civet de lièvre avome marteau demi de bière, chope coq aVOIr miel chapeau raboter hypothéquer
313
I Iddi(nfl Identitéitskaart(nfl ier, éi, éier(cjn) lerbes(nfl lerfschaft(nfl iergend(dét) iergendzwousch( adv) iergeren(v) lertum(nm) ierwen(v) lesel(nm) iessen(v) iewer, ower, awer(cjn) iewescht(a4i) iIIustréiert( a4i) immens(a4i) impfen(v) imposant(a4i) Indépendant(nm) Inder(nm) Indianer(nm) Industriegebitt(rif) Infirmière(nfl informéieren(v) Ingenieur(nm) Insekt(nn) Insel(rif) Inspektioun(rif) Installateur(nm) Int(nfl Intensivstatioun(rif) Intimitéit(nfl Int( e)ressant( a4i) Intressi(nm) investéieren(v) Invitatioun(rif) invitéieren (v) iren(v)
idée carte d'identité avant que, avant de petit pois héritage quelconque quelque part énerver erreur hériter âne manger malS supérieur, du dessus illustré formidable, merveilleux vaccmer imposant entrepeneurindépendant Indien Indien région industrielle inftrmière informer ingénieur insecte île inspection plombier installateur canard, cane service de réanimation intimité intéressant intérêt, intéressement investir invitation inviter tromper 314
iwregens(adv) Iwwel(nm) iwwerall(adv) Iwwerbléck(nm) iwwerdee~s(adv) iwwerdreiwen(v) iwwerdroen(v) iwwereneen(pro) iwwerfalen(v) iwwenéllt( acij) iwwerfueren(v) iwwerginn sech(v) iwwerhaapt( adv) iwwerhuelen(v) iwwerleeën(v) iwwerliewen(v) iwwer~uer/iwwer~ar(adv) iwwerraschen(v) iwwerrieden(v) Iwwerschrëft(nj) Iwwerschwe~~ung(nj) iwwersetzen(v) iwwersprangen(v) Iwwerstonn(nj) Iwwerustrengung(nj) iwwerwaachen(v) iwwerweisen(v) iwwerzeegen(v)
du reste mal partout aperçu entrete~ps exagérer (insép.) transmettre, céder (insép.) l'un sur/par-dessus l'autre agresser (insép.) surpeuplé, trop rempli écraser (insép.) vomir (insép.) vraiment, par-dessus tout dépasser qqn (insép.) réfléchir (insép.) survivre (insép.) après-demain surprendre (insép.) persuader (insép.) titre inondation traduire (insép.) sauter un obstacle (insép.) heure supplémentaire surménage surveiller (insép.) virer (argent) (insép.) convaincre (insép.)
J Jackett(1if) jierlech(acij) jiizeg Faarf(nj) j iizen (v) jalous(acij) Jalousie(1if) Januar(nm) jauwen(v) Jeeër(nm)
veste annuel couleur criarde cner jaloux store vénitien JanVIer rouler/aller (à toute vitesse) chasseur 315
jéimeren(v) Jelli(nm) Jéngst Geriicht(nn) jiddefalls(adv) Jilli(nm) jo(adv) Joerhonnert(nn) Joffer(nj) Jong/Bouf(nm) Jonggesell(nm) jonk(a4j) joraus joran(exp) jorelaang( a4j) Journal(m) Judd(nm) Juegd(nj) Jugend(nj) Juli(nm) jummen(v) Juni(nm) Jupe(nj) Juppla(nj) Jury(nm) Jus(nm) just/grad(adv) K Kaart(nj) Kabel(nm) Kabes(nm) Kach/Kachin(nm) Kachdëppen(nn) kachen(v) Kachmaschinn(nj) Kackuett(nj) Kader(nm) Kaerz(nj) Kaf(nm) kafen(v)
gémir gelée, fromage de tête jugement dernier en tout cas gilet OUI
siècle demoiselle, maîtresse d'école garçon célibataire jeune bon an mal an durant des années journal (news) collet de porc fumé, juif chasse jeunesse juillet vrombrir, lancer jum jupe trotteur (enfant) JUry, cour JUs justement
carte câble chou, non-sens cuisinier/cuisinière marmite CUIsmer cuisinière (fourneau) cacahuète cadre cierge, bougie achat acheter 316
Kam drénken(exp) Kamsmillen(nj) kiiichen(v) kal(adj) Kalenner(nm) Kallef(nn) Kallek(nm) Kaméidi(nm) kiimmen(v) kammoud(atij) Kamp(nm) Kampf(nm) Kan(nj) Kand(nn) Kandskanner(npV kannereg(atij) Kannerkutsch(nj) Kap(nj) Kapell(rif) Kapëttchen(nj) Kapitel(nn) kapott(atij) Kapp(nm) Kappkëssen(nn) Kappwéi(nm) Kar(nm) Karel(nm) karikéieren(v) Karo(nm) Kartongskëscht(nj) Kascht(nm) kaschten(v) Kasseroll(nj) kathoulesch( atij) kaum(adv) Kauz e komesche K.(nm) Kaweechelchen(nn) Kaz(nj) këddelen(v)
prendre le petit déjeuner moulin à café haleter, perdre son souffle froid calendrier veau calcaire, chaux bruit coiffer confortable, commode peIgne combat bidon, pot, pichet, géricane enfant petits-enfants puéril, enfantin landau casquette chapelle préservatif, capote chapitre cassé, mort, foutu, usé, épuisé tête, côté face oreiller mal de tête noyau gars, mec (fam.) caricaturer carreau boîte en carton nourriture, manger coûter casserole catholique à peine un drôle de type écureuil chat chatouiller 317
Keelespill(nn) KeeIt(nj) kees/ni(adv) Keeser(nm) Keess(nj) Kéier eng K.(nj) keimen(v) Kéis(nm) Kéisecker(nm) Keller(nm) këmmeren sech ëm eppes(v) kënfteg(adj) kéng(atij) Kënn(nm) kënnegen(v) kenne léieren(exp) kënnen(v) Kënschtler(nm) Këscht(nj) këssen(v) Ketten(nj) Kichelchen(nm) Kichen(nj) Kiddel(mn) Kierch(nj) kieren(v) Kierfecht(nm) Kiermesbud(nj) Kierper(nm) kierzen(v) Kiischt(nj) kill(atij) Kinnek(nm) Kino(nm) kippen(v) Klack(nj) Klamer(nj) klammen(v) klappen(v)
jeu de quilles froid ne ...jamais empereur caIsse une fois soupirer, haleter, germer fromage hérisson cave s'occuper de qqch futur audacieux menton donner son congé faire connaissance être capable de, pouvoir artiste boîte, caisse, casier embrasser chaîne gâteau sec cUlsme blouse, blouson église balayer cimetière baraque foraine corps raccourCIr cense frais rOI cinéma basculer cloche trombone, pince, parenthèse gnmper applaudir, battre
318
KHipperei(nj) Klappstull(nm) Klass(nj) Klatz(1if) klauen(v) Kleed(nn) kleeden(v) Kleeschen(nm) Kléi(nm) kleng(a4j) Klengegkeet(nj) Klenglechkeet(nj) Klensch(nj) KlëppeIsteen(nm) Klibber(1if) klicken(v) kliewen(v) klimatiséieren(v) Klinik(1if) kloen(v) kloer(a4j) Klouschter(nn) Klunsch(1if) knabberen(v) Knachen(nm) knaen(v) Knaipchen(nm) knapp(a4j) Knapp(nm) Knascht(nm) knaschteg(a4j) Knatsch(nm) knéckeg(a4j) Knéi(nm) KnëppeI(nm) Kniedelen(nplj Kniff(nm) Knippchen(nj) knipsen(v)
bagarre chaise pliante, dépliant classe boule voler, dérober, chiper robe, vêtement habiller saint Nicolas trèfle petit détail, bagatelle mesqumene clenche, poignée de porte grêlon crécelle cliquer coller climatiser clinique plaindre clair couvent, monastère balançoire grignoter, ronger os mâcher couteau de cuisine à éplucher étroit, serré, juste, rare bouton, bourgeon saleté sale chewing-gum avare genou matraque, gourdin, bâton quenelles (de pâte) truc, tour de main praline, butte, petite colline photographier, clicher 319
knouteren(v) knubbeleg(adj) Knuet(nm) Knuewelek(nm) Knupp(nj) Koffer(nm) kokett( a£ij)
Kolleg(nm) Komerod(nm) komesch(a£ij) Komma(nm) Kommioun Éischt(1if) Komp(nm) Kompass(nm) komplett(a£ij) Komponist(nm) Konditioun(nj) Konnschaft(nj) Konscht(nj) Konschte maachen(exp) Konsonant(nm) Kont(nm) Kontakt(nm) Kontrar(nm) kopéieren(v) Koppel(nj) Koschter(nm) Kostüm(nm) Kotlett(nj) Kou(nj) Koup(nm) kraachen(v) krafteg(a£ij) Kraid(nj) kraischen(v) Kraiz(nn) Kraizung(1if) Kraizwuertratsel(nn) Kramp(nm)
gro~er, unarrnOIll1er inégal, cahoteux noeud ail bosse, butte cUIvre coquet collègue, auni caunarade bizarre, drôle, louche virgule counununion(première) soupière, grand saladier boussole, compas counplet counpositeur condition clientèle art faire des bêtises / simagrées consonne counpte contact contraire copIer couple sacristain costuune côtelette vache tas craquer, frapper (foudre) fort, puissant craIe pleurer crOIX carrefour unots croisés craunpe, crochet 320
Kran(nm) krank( a4j) Krankeschwëster(nf) Krankheet(nf) Kranz(nm) krauchen(v) krauseleg( a4j) Kraut(nn) krazen(v) Krees(nm) Kreesch(nm) kregéilen(v) kréien(v) krepéieren(v) Krëppchen(nf) Kretsch(1if) Krich(nm) Krick(nm) kriddeleg( a4j) Kriibs(nm) Krom(nm) kromm(a4j) Krou(nm) Krunn(nm) Kuch(nm) kucken(v) Kueb(nm) Kuel(nf) Kuerf(nm) kuerz(adj) Kulang(nm) Kupplung(nf) Kur(nf) Kuss(nm) Kuuscht(nf)
grue malade infinnière maladie couronne ramper bouclé herbe fine griffer, gratter cercle cn rouspeter, râler recevoir, obtenir, réussir crever crêche de Noël béquille guerre cnc difficile, sensible, susceptible cancer, écrevisse fatras, pacotille tordu, tortueux pot, cruche, pichet robinet gâteau regarder corbeau charbon panIer court, bref gouttière embrayage cure baiser croûte de pain
L laachen(v) laang(a4j)
nre long 321
laanscht(prp) laanschtkommen(v) laanschtloossen(v) Laascht(nm) Lach(nm) Hichelen(v) licherlech( atij) lafen(v) Liffel(nm) Lag(1if) Lager(nn) Liich(nj) Liif(nm) Liilech(nn) Lamm(nn) Land (nm) landen(v) Landkaart(nj) Landschaft(nj) Lingt(1if) langweilen(v) Lannebam(nm) Lanz(1if) Lippchen(nm) lischenlausmaachen(v) Laserdrécker(nm) lassgoen(v) lassmaachen(v) Histeg(atij) Lastik(nm) lauden(v) laueren(v) launesch(atij) Laus(nj) lauschteren(v) Lautsprecher(nm) Lawin(nj) lecken(v) leechnen(v)
le long de rendre visite en passant laisser passer fardeau trou sounre ridicule counr cuillère emplacement, situation camp, stock, entrepôt, couche cadavre corps, ventre drap de lit agneau pays atterrir carte géographique paysage longueur ennuyer tilleul lance gant de toilette, lobe (oreille) éteindre (feu) imprimante laser se détacher, démarrer détacher importun élastique sonner (cloches) être à l'affût lunatique pou écouter haut-parleur avalanche sucer, lécher démentir 322
Leed, 't deet mer Leed(exp) Leeder(nj) leeën sech(v) Leem(nm) leeschten sech eppes(exp) Leeschtung(nj) lëften(v) leiden(v) Leidenschaft(nj) leider( adv) léien(v) Léier(1if) léieren(v) Léierin(nj) léif(adj) Léift(nj) léinen(v) Léisung(nj) Leit(npl) Leitung(nj) Léiw(nm) léiwer hunn(v) Lëmmel(nm) lénks( adv) lënneren(v) Lënsen(npl) Lëps(nj) Lëscht(1if) lëschteg(
acij)
lescht(adv) Librairie(nj) Lidd(nn) liddereg( acij) Lieder(nn) Lies(nj) lieweg(acij) Liewen(nn) Liewer(nj) liewesgeféierlech (acij)
regretter (je regrette) échelle se calmer, se coucher argile s'offiir qqch, se permettre performance, réalisation, résultat aérer souffrir paSSIon malheureusement mentir apprentissage apprendre institutrice aimable, cher amour emprunter, prêter solution gens ligne, conduite lion préférer mufle, rustre, malotru à gauche soulager lentilles lèvre liste comIque dernier librairie chanson paresseux CUIr vendanges vivant VIe foie périlleux, au péril de la vie
323
liewesmidd(adj) Lift(nm) Ligener(nm) liicht(adj) Liicht(nn) liichtsënneg( adj) Lineal(nm) Liter(nm) liveradj) Living(nm) liwweren(v) Locatioun(1if) Loft(1if) logescherweis( adv) Lokalpress(1if) Lomp(nj) Long(1if) loossen(v) Loscht hunn(exp) Louche/Lusch(nj) Louder(nj) Loun(nm) lousen(v) Lued(nj) Doude-/FënsterLuef(nm) lues (adj) Lupp(nj) Lutsch(nj) Luuchten(nplj luusseg(adj) luussen(v) Lycée(nm)
louche personne pitoyable, putain loyer tirer au sort/à la loterie cercueil, volet éloge lent, bas loupe sucette, tétine feux de signalisation rusé, finaud épier lycée
M ma/ma(cjn) maachen(v) Maansleit(nplj Maart(nm) machteg(adj)
mals faire hommes en général marché puissant
las de vivre ascenseur menteur léger, facile lumière étourdi, léger règle litre en direct salle de séjour livrer, fournir location aIT logiquement presse locale chiffon poumon laisser aVOITenVIe
324
Madamm(nj) Maerchen(1if) maerderesch( a4j) Maerz(nm) mailen(v) ma jo(exp) Malle(1if) Mamm(nj) Mandelen(nj) manéierlech(a4j) Mann (nm) manner(adv) mannlech( adj) Mantel(nm) Marel(nj) Maschinn(nj) Mass(nj) Massage(nm) Mastik(nm) Masutt(nm) mat(prp) matbréngen(v) matdeelen(v) mateneen(pro) mathuelen(v) Matleed(nn) Matrass(nj) matspillen(v) Matt(1if) Mauer(nj) Maufel(nm) maulen(v) Maus(1if) Mauséiercheszalot(nj) Méck(nj) Medail(nj) Mee(nm) Meedchen(nn) Meenung(nj)
madame conte meurtrier mars envoyer un couriel mais oui coffre à bagages mère amygdales bien éduqué, poli, maniéré homme moms masculin manteau merle machine messe, masse massage mastic fuel avec apporter faire savoir ensemble, l'un avec l'autre emporter, emmener compaSSlOn matelas participer au jeu mite mur bouchée râler, grommeler souns mâche, salade de blé mouche médaille mal fille opmlOn 325
meeschtens( adv) Meeschterwierk(nn) Meeschtesch(nj) Méi(1if) meiden(v) méiglech(
acij)
Méimaschinn(nj) mëll( acij) mellen(v) Mëller(nm) mëndlech( acij) mengen(v) Mënscherechter(npV Mënschheet(1if) Mënz(nj) Merci soen(v) mëschen(v) Mëscht(nj) mëssbrauchen(v) Messer(nn) mësstrauesch( adj) meterweis(adv) Mëtt(nj) mëttelméisseg( acij) Mëttesrascht(1if) Metzlerei(nj) midd(acij) Miel (nn) Mier(nn) Migran(1if) Millen(nj) Minister(nm) Minn(nj) Minutt(nj) Misar(nm) Miwwel(nm) miwwléiert( acij) mockeleg( acij)
Modell(nm)
la plupart du temps chef-d'oeuvre maîtresse (de maison) peine, effort éviter possible tondeuse cuit annoncer, informer meumer oral penser, croire les droits de l'homme humanité, humanisme monnaie, côté pile remerCIer mélanger fumier abuser (insép.) couteau méfiant par mètres milieu moyen sieste boucherie-charcuterie fatigué farine mer mIgrame moulin ministre mme minute misère meuble meublé dodu modèle 326
moderniséieren(v) molen(v) Mond(nm) Monni(nm) Monster(nm) monter(atij) Mooss(nj) Mooss(nm) moossen(v) Mord (nm) Moschtert(nm) motivéieren(v) Motorrad(nn) motzen(v) Moud(nj) Mouk(nj) Mound(nm) Mount(nm) Moustique(1if) mucksen(v) Muecht(nj) Mued(nm) muedebëtzeg(adj) muer/mar(adv) Muereskaffi(nm) Muert(nj) Mullen(npl) munnechmol(adv) Mupp(nm) Museker(nm) Muskel(nm) mussen(v) Mutz(nj) mysteriéis/geheimnisvoll( atij) N Naachen(nm) naass(atij) nach(adv)
moderniser peindre se taire oncle monstre alerte mesure, échelle mousse (plante) mesurer meurtre moutarde motiver moto bouder mode crapaud lune mOIS moustique remuer pouvOIr asticot
véreux demain petit déjeuner carotte moules parfois toutou mUSICIen muscle devoir, être obligé de casquette, capuchon mystérieux
barque mouillé encore 327
nachstens( adv) Naid(nm) Naischnotz(nm) naischt(jJro) naiv(adj) Narb(1?f) naschelen(v) Nascht(nn) natierlech( aclj) Natur(nj) Naupen(npl) neelen(v) neen( adv) nees(adv) nei( aclj) néideg(aclj) neidesch( aclj)
Neiegkeet(nj) néierens( adv) néierenzwousch(adv) Néiesch(nj) Neijooschdag(nm) Neits, wat gëtt et Neits?(exp) néizen(v) nëmmen(adv) néng(aclj) nervos maachen(exp) net( adv) netzen(v) nëtzlech( adj) Neveu (nm)
niddereg( aclj) niddertrachteg( aclj) nieft(jJrp) Nier(nj) Niess(nj) niewebai(adv) niewent(jJrp) Niwwel(nm)
prochainement jalousie vaunen nen naïf cicatrice grignoter nid naturel, évident nature caprices, tendances clouer non de nouveau, encore une fois nouveau nécessaire enVIeux nouveauté nulle part nulle part couturière Nouvel An quoi de neuf? éternuer seulement, que, ne...que neuf exaspérer ne, ne pas arroser utile neveu bas infâme, fourbe à côté de rem nièce en passant à côté de brouillard 328
niwweleg( a4j) nor a4j) nobai(adv) Nodeel(nm) nodenken(v) noginn(v) nohuelen(v) Nol(nj) Nol (nm) nolauschteren(v) noloossen(v) noma( ache )n(v) Nonn(nj) Noper(nm) Noperschaft(nj) norennen(v) Noriichten(nplj normalerweis( adv) Noss(nj) Notar(nm) Notizbuch(nn) Noutausgank(nm) Noutdéngscht(nm) noweisen(v) Nuddelen(nplj Nuechtiessen(nn) Nues(nj) Nuesschnappech(nn) Nuetsschicht(nj) null(délj Numm(nm) Nummer(nj)
brumeux près, proche presque désavantage réfléchir céder, lâcher rattraper aiguille clou écouter céder reproduire religieuse VOIsm VOISmage
poursuivre (en courant) infonnations, news, journal nonnalement nOIX
notaire carnet issue de secours service d'urgence prouver, démontrer nouilles, pâtes repas du soir nez mouchoir tournée de nuit zéro nom numéro
o ob(cjn) Occasioun(nj) och(adv) Ochs(nm) oder(cjn)
SI occaSIOn aUSSI
boeuf ou 329
of(adv) otbotzen(v) otbrennen(v) ofdichten(v) ofdréchnen(v) Ofdreiwung(nj) Off ail (nm)
offen(acij) ofgelaf(acij) ofginn(v) Othangegkeet(1if) othanken(v) othuelen(v) Otkierzung(nj) ofléisen(v) oflueden(v) ofrappen(v) ofraumen(v) ofschafen(v) ofschlécken(v) ofschreiwen(v) ofschwëllen(v) Ofso(nj) ofsparen(v) Ofstand(nm) ofstreiden(v) Ofwiesselung(nj) Oktav(1if) Oktober(nm) Oliv(nj) om(prp) onanstanneg( acij) onbedéngt(adv) onbestanneg(acij) onbetount(acij) ondankbar( acij) ondenkbar( acij) onéierlech( acij) onerhéiert( acij)
vers le bas essuyer brûler jusqu'au bout rendre étanche essuyer avortement déchet franc, sincère périmé, délai expiré déposer, céder dépendance dépendre de maIgnr abréviation relever (garde) décharger détruire, démonter débarrasser (table) suppnmer avaler copIer désenfler refus fenner écart contester changement fête votive de Notre-Dame octobre olive surIe indécent, inconvenant absolument variable, inconstant non accentué ingrat impensable malhonnête inouï 330
onerwaart( a4j) onfrëndlech( a4j) ongar(adv) ongedëlleg( a4j) ongeféier( adv) ongenéiert( a4j) ongerecht( a4j) ()ngeschéckJechkeet(nj) ongesond( a4j) ongezillt(a4j) ()ngeziwwer(nn) ongezwongen(adj) ()ngléck(nn) ongléckJecherweis( adv) onheemlech( a4j) ()nkammoudheet(1if) ()nkraut(nn) ()nmass(nj) onméiglech(adj) onnëtz(a4j) onothangeg( a4j) ()nrecht(nm) onroueg(a4j) onschiedlech( a4j) ()nschold(nj) onsécher( a4j) ontrei(a4j) onvergiesslech( a4j) onverschimt( a4j) onvirsiichteg( a4j) onzefridden( adj) ootmen(v) op(adv) op eemol(adv) opfaassen(v) opfalen(v) opfanken(v) opferen(v) opgepasst( participe)
inattendu peu aimable à contre-coeur impatient approximativement, à peu près sans gêne injuste maladresse malsain mal élevé vermme familier accident maUheureusement lugubre incommodité mauvaise herbe quantité énorme impossible inutile indépendant tort agité inoffensif innocence incertain infidèle inoubliable insolent imprudent mécontent respirer ouvert soudainement, tout à coup conceVOir se faire remarquer saisir au vol sacrifier attention! 331
opgereegt( alij) opgoen(v) ophanken(v) ophiewen(v) opkIammen(v) opkréien(v) Oplo(nj) opmaachen(v) opmierksam( alij) oppassen(v) Oppassert(nm) oprafen(v) opreegen(v) oprichteg( alij) opschneiden(v) opschreiwen(v) Opsiichtsrot(nm) opsoen(v) opsparen(v) opstoen(v) Optimissem(nm) Optrag(nm) opweises hunn(exp) opwuessen(v) opzielen(v) Orangejus(nm) organiséieren(v) Otem(nm) Ouer(nn) Ouerréng(nplj ouni(jJrp) Ouschteren(nplj Ouschterhues(nm) Owend(nm) owes(adv) Owesiessen(nn) p PaangecbIPankech(nm)
énervé ouvrir, monter accrocher ramasser quelque chose gnmper réussir à ouvrir tirage, édition ouvrir (magasin) attentif faire attention surveillant ramasser énerver sincère ouvrir, entamer noter conseil de surveillance réciter ouvrir (clef) se lever optimisme ordre, mission avoir à son actif grandir énumérer jus d'orange orgamser souffle oreille boucles d'oreille sans Pâques lièvre de Pâques SOir le soir dîner, souper
crêpe 332
Paart(nj) Pabeier(nm) packen(v) Pad(nm) Paerd(nn) Paerdsstall(nm) paff sinn(v) Pai(nj) Paif(nj) paifen(v) Paiperlek(nm) Pak(nm) paken(v) Paltong(nm) Pan(nj) Panne(nj) Panz(nj) papeg(aq;) Papp(nm) Par(nj) Parcours(nm) Parechoc(nm) Parel(nj) Parmmerie(nj) Park(nm) parken(v) Parkplaz(nj) Parlament(nn) Pa rtei(nj) Partitur(nj) Paschtouer(nm) Pass(nm) Passagéier(nm) Passepartout(nm) Passette(nj) Passkontroll(nj) Pati(nm) Patient(nm) Pâtissier(nm)
portail papIer réussir à faire/à porter sentier cheval écurie être stupéfait salaire pIpe siffler papillon colis empaqueter veste poêle à frire panne panse, ventre gluant père parOIsse parcours pare-choc perle parfumerie jardin public stationner place de stationnement parlement parti partition curé, prêtre passeport passager passe-partout passOIre contrôle des passeports pâté patient pâtissier 333
Patt(1if) Pattchen(nm) Patter(nm) Paus(nj) Pawee(nm) Pech(nm) pechen(v) pechschwaarz(a~) Péckvillchen(nm) Pedall(nj) Peffer(nm) Peffermënztéi(nm) Péiterséileg(nm) pëll(nj) Pelz(nm) Pendel(nm) Péng(1if) péngegen(v) Péngschten(nplj penibel(a~) pénktlech( adj) Permis(nm) Perséinlechkeet(nj) Persoun(nj) pësperen(v) Pëtz(nm) pëtzen(v) pickeg(a~) picken(v) piipsen(v) Piisch(nj) Pilz(nm) pinschen(v) Pinsel(nm) Piscine(nj) pissen(v) Pist(nj) pitschweis( adv) Plack(nj)
patte verre de vin vieillard pause pavé malchance, colle coller noir ébène oiseau en terre cuite (sifflet) pédale pOlvre thé à la menthe persil comprimé, pillule fourrure balancier souffrance torturer Pentecôte pénible ponctuel permis de conduire personnalité personne chuchoter puits composter, pincer piquant piquer, picoter gazouiller, couiner pêche champignon pleurer pmceau plscme urmer piste par touffes disque (musique) 334
Plaffong(nm) Plage(nj) plakkippeg( aq;) plakeg(aq;) Plang(nm) plangen(v) planzen(v) Plastikstut(nj) platt( aq;) Platt(nm) PUittchen(nj) Platten(nm) platzen(v) Plaz(nj) plécken(v) plënneren(v) Plëséier(nm) Ploerei(nj) PlommlPlaum(nj) Plooschter(nn) plouen(v) Pneu (nm) Pol (nm) Policestatioun(tif) Polizei(tif) polykopéieren(v) pompelen(v) Pompjee(nm) Pond (nn) Popp(tif) Porrett(nj) Portier(nm) Portmonni(nm) Posch(nj) Postkaart(tif) poteren(v) potzpuddelplakeg( aq;) Pouken(npl) Pouletshammchen(nj)
plafond plage chauve nu plan projeter planter sachet en plastique plat, à plat patois local carreau crevaison éclater, exploser emploi, place cueillir déménager plaisir tracasserie, lamentation plume sparadrap labourer pneu pôle commissariat police polycopier pomper pompier livre poupée pOIreau concierge porte-monnaie sac à main carte postale bavarder nu comme un ver variole cuisse de poulet 335
poulriicht( atij) PrabbeliIPrabbeli(nm) Prais(nm) praktesch(atij) Praum(nj) Premièresexamen(nj) presidéieren(v) presséieren(v) Pressioun(nj) Presslofthummer(nm) prett sinn(v) Priedegt(nj) Prisong(nm) Privatbetrib(nm) probéieren(v) Produkt(nn) produzéieren(v) Professer(nm) Professesch(1if) Profit(nm) Projet(nm) proklaméieren(v) proposéieren(v) propper( adj) Prospekt(nm) prost! (exp) prosten(v) Protekoll(nm) Protest(nm) prouwen(v) Prozent(nm) publizéieren(v) Publizitéitsspot(nm) Puddel(nm) pudderen(v) Puer(nn) Pull (nm) Pünas(nj) Punkt(nm)
tout droit parapluie pnx pratique prune baccalauréat présider presser pressIOn marteau-piqueur être prêt sermon pnson entreprise privée essayer produit produire professeur homme professeur femme bénéfice plan, projet proclamer proposer propre prospectus à votre santé! trinquer procès-verbal (amende) protestation, manifestation contrôler, s'exercer pour cent (%) publier spot publicitaire caniche poudrer paire, couple mare punaIse point 336
Puppelchen(nm) Purée(nm) Putsch (nm) Pyjama(nm)
poupon purée touffe (cheveux/herbes/fleurs) pyjama
Q Quadratkilometer(nm) Qualitéit(nj) Quantitéit(nj) Quatsch(nm) queesch sinn(v) Quell(nj) Quetsch(nj) quëtschen(v) q uiitschen(v) Quittung(1?f)
kilomètre carré qualité quantité sottise être de mauvaise humeur source prune contusionner coumer quittance
R raachen(v) Rabatt(nm) rabbelen(v) Riibbi(nm) Rack(nm) Rad (nn) Radarskontroll(nj) raffinéiert( atij) Raiber(nm) riiich( atij) riiif(atij) Riiis(nm) Rakéit(nj) Ram(1?f) Rand (nm) Rang(nm) Rank(nm) rappen(v) riipsen(v) rar/seelen (atij) Rascht(nj)
fumer rabais, réduction sonner (réveil) rebut robe roue contrôle de radar finaud brigand riche mûr nz fusée crème de lait marge, bord grade bague râper roter rare repos 337
Rascht(nm) raschten(v) Rass(nm) Rat(nj) Ritsel(nn) rau(acij) Raum(nm) Raup(1if) rausgeheien(v) Raut(nj) Reakter(nm) rechnen(v) Rechnung(1if) Recht(nn) Recht hunn(exp) rechts(adv) Réck(nm) Redakter(nm) Reebou(nm) reechen(v) Reedel(nm) Reef(nm) Reemantel(nm) reenzeg(acij) Rees(nj) Reesender(nm) reforméieren(v) Regel(nj) Regelméissegkeet(1if) Regierung(nj) Regime(nm) regléieren(v) réi(acij) Rei(nj) Réi(nn) reiden(v) réieren(v) reiwen(v) reklaméieren(v)
rouille rouiller, se reposer fissure rat énigme rauque espace chenille mettre à la porte carreau réacteur calculer facture droit avoir raison à droite dos rédacteur arc-en-ciel tendre (main, bras) verrou cerceau imperméable pluvieux voyage représentant réformer règle régularité gouvernement régime régler cru rang chevreuil faire du cheval remuer trotter réclamer 338
Reklamm(1if) Reli(gi)oun(nj) Rëndfleesch(nn) reng(adj) rennen(v) Renseignementer(npl) Rent(1if) rentabel( adj) Reparatur(1if) Rëpp(1if) Rescht(nm) rëschten(v) rëselen(v) reservéieren(v) Respekt(nm) respektiv(adv) Responsabilitéit(nj) Resultat(nn) retten(v) Rez-de-chaussée(nm) Rezept(nn) Ribb(nj) richen(v) richteg(adj) Rido(nm) Ried(nj) Riedelen(npl) rieden(v) Rief(1if) riets(adv) riichtaus(adv) Riichter(nm) Rimm(nm) risegrouss( adj) riskéieren(v) roden(v) Roff(nm) rofmaachen(v) Rolleverdeelung(1if)
publicité, échantillon religion boeuf pur courir, faire une course renseignements penSIOn rentable réparation côte reste orner, décorer agiter, secouer réserver considération, respect respectivement, ou bien responsabilité résultat sauver rez-de-chaussée ordonnance betterave sentir exact rideau discours rougeole tenir un discours pied de vigne, cépage à droite tout droit Juge courrOie gigantesque oser, nsquer deviner croûte (cicatrice) calomnier distribution (rôles) 339
rouen(v) Rouer(nn) Rous(nj) Rouscht(nm) Rousekranz(nm) rout(adj) rubbelen(v) Rucksak(nm) Rücksicht(nj) Rudder(nn) ruffen(v) Ruin(nj) rullen(v) Rumm(1if) rutschen(v)
patins à roulettes romanCIer tout autour circuit touristique environ (arrondi) monter (p.ex. pantalon) rose en colère/rage, furieux fureur, rage conseil, comité repos tranquille reposer tuyau rose grill chapelet rouge tonner, faire du bruit sac à dos égard rame appeler rume rouler encadrement glisser
S Saach(nj) Saaft(nm) sabbelen(v) safteg(adj) Saier(nj) Sail(nj) Sait(1if) Sak(nm) Sakgaass(nj) Sali (nm)
chose jus, sève bavarder, baver (bébés) juteux acide colonne page sac Impasse salle
RolIschong(npV Romanschrëftsteller(nm) ronderëm( adv) Rondrees(nj) ronn(adv) ropzéien(v) rosa(adj) rosen(adj) Roserei(nj) Rot(nm) Rou(nj) roueg( adj)
340
Salon (nm) Salz(nn) salzen(v) Sam (nm) sametteg(
a£ij)
sammelen(v) Sammlung(1?f) Samschdeg(nm) Sand (nm) Sandkëscht(1?f) sanéieren(v) sangen(v) sat( a£ij) Sau(1?f) sauer(a£ij) Sauerei(nj) saufen(v) Saz(nm) schaarf(a£ij) Schach(nn) Schaf(nm) Schaffchen(nm) Schaffdag(nm) schaffen(v) schaffen(v) schaimen(v) Schain(nm) Schal(nm) Schall(nm) Schallott(nj) Schalter(nm) Schampes(nm) Schan(nj) Schank(nj) Schapp(nm) schappeg( adj) schatzen(v) Schauer(1?f) Schaukel(nj)
salon sel saler ourlet velouté collecter collection samedi sable bac à sable restructurer, assainir chanter rassasié truie aIgre cochonnerie, saloperie boire (excessivement) phrase tranchant, épicé échecs armOIre four (de la cuisinière) jour ouvrable puiser, prendre à la louche travailler écumer, mousser apparence châle son échalote guichet champagne honte os hangar misérable apprécier averse, giboulée balançoire 341
Schaum(nm) SchauspiIIer(nm) Scheck(nm) schécken(v) schêdden(v) Scheedung(1if) Schêff(nn) schei(a£ij) scheien sech net(v) Schéier(1if) Scheier(1if) schéin(a£ij) Schéins, viII Schéines(exp) schéissen(v) Schêld(nn) Schell(nj) schêlleg(
a£ij)
schêlleg sinn(v) Schêller(nj) schéngen(v) schenken(v) Schêpp(nj) Schi(nm) Schicht(nj) schiedlech(a£ij) Schierbelen(nplj Schierm(nm) Schiertech(nn) Schiet(nm) schif(a£ij) Schigriszalot(1if) Schimt(nj) Schinn(nj) Schipp(nj) Schlaang(nj) Schlagsahn(nj) schUiifen(v) Schlamm(nm) schlamm goen(v)
mousse acteur chèque envoyer verser divorce bateau timide ne pas reculer devant CIseaux grange beau beaucoup de belles choses tirer enseigne, panneau sonnerie, sonnette coupable devoir (dette) épaule sembler offrir pelle ski couche nuisible débris (verre) écran tablier ombre oblique, de travers chicorée (salade) honte rail tablier / blouse de travail serpent crème fouettée/Chantilly aIgmser boue boiter 342
schlank( adj) Schlapp(1if) Schlass(nn) SchHisser(nm) schlau(adj) Schlauch(nm) schlecht( adj) schlécken(v) schleefen(v) Schleider(1if) Schleier(nm) Schléifer(nm) schléifreg( acij) schlëmm(a4i) Schlëssel(nm) Schlëssellach(nn) schliisslech( adv) Schlips(nm) Schlitt(nm) Schlittschong(npV schloen(v) Schlof(nm) schlofen(v) Schlofkummer(nj) Schlofsak(nm) Schluecht(nj) Schluechthaus(nn) schluppen(v) Schluss(nm) schmaachen(v) Schmalz(nm) schmëlzen(v) Schmier(nj) schmuddeleg( acij) schmuel(acij) Schmuelef(1if) schnaarchen(v) schnaizen(v) Schnapp(nm)
svelte pantoufle château, serrure serruner rusé tuyau mal avaler traîner essoreuse voile donneur somnolent grave clef trou de serrure finalement cravatte traîneau patins à glace battre sommeil donnir chambre à coucher sac de couchage bataille abattoir laper fin goûter, plaire (plat) saindoux fondre tartine crasseux étroit hirondelle ronfler se moucher rhume 343
Schnaps (nm) schnauwen(v) Schnauz(nm) Schnéibiesem(nm) schneiden(v) schneien(v) Schnéimannchen(nm) schnell(a4j) Schnellzuch(nm) Schnëss(nj) schnëssen(v) Schuëtzel(nm) Schniewel(nm) Schnouer(nj) Schnuddel(nj) Schnurres(nm) Schock(nm) Schockela(nm) Schof(nn) schokant( a4j) Schold(1if) Schong(nm) SchongIaffel(nm) schonn(adv) Schoul(nj) Schoulmeeschter(nm) Schoulsak(nm) schounen(v) Schouschter(nm) Schrainer(nm) Schratt(nm) Schrauf(nj) schrauwen(v) schrecklech( adj) Schrëft(nj) schrëftlech( a4j) Schrëftsteller(nm) Schreifdësch(nm) Schréips(nj)
eau-de-vie priser, souffler (chevaux) moustache batteur (cuisine) tailler, couper nelger bonhomme de neige rapide train rapide gueule bavarder escalope, émincé bec cordon morve moustache choc chocolat mouton choquant dette chaussure, soulier chausse-pied déjà école instituteur cartable ménager cordonnier menUisier pas VlS Vlsser effrayant écriture par écrit écrivain table de bureau égratignure, éraflure
344
schreiwen(v) schro(a4j) Schrott(nm) Schrubber(nm) Schubkar(nj) Schudder(nm) Schueberfouer(nj) Schued(nm) Schuel(1if) schummen(v) Schutzblech(nm) Schutzengel(nm) schwaach( a4j) schwaarz( a4j) Schwacht(nj) schwaermen(v) Schwain(nm) schwaiwëll( a4j) Schwaiz(nj) Schwammbox(nj) schwammen(v) Schwamp(nm) Schwan(nm) Schwanz(nm) schwatzen(v) Schweess(nm) schweessnaass(a4j) schwéier( a4j) Schwéierleit(npl) schwëllen(v) Schwéngefleesch(nn) Schwéngerei(nj) schwenken(v) Schwëster(nj) Schwier(nm) schwiereg( a4j) schwieren(v) schwindelen(v) Schwoer(nm)
écrire cruel, grave ferraille balai-brosse brouette frisson foire de Luxembourg dommage écorce avoir honte garde-boue ange gardien faible nOIr faiblesse rêver cochon fou furieux Suisse maillot de bain nager éponge cygne queue parler sueur trempé de sueur difficile beaux-parents enfler viande de porc saloperie, cochonnerie agiter religieuse, soeur abcès, ulcère difficile prêter serment, jurer tricher beau-frère 345
Schwonk(nm) sécher(adj) Sécherheet(rif) Sécherheetsrimm(nm) sechs(m;lj) Séckchen(rif) See(nf) Seechen(nf) Seef(nf) Seejomes(nf) Seelenheet(nf) seenen(v) Sëffer(nm) Séi(nm) Seid(nf) séien(v) séier(adj) Séil(nf) séiss(adj) Sekonn(nf) Sekretiirin(nf) sëllech(adj) Sëlwer(nn) Sendung(rif) Sënn(nf) Sënn(nm) September(nm) serios(adj) servéieren(v) Sëtz(nm) sëtzen(v) setzen(v) setzen sech(v) Sëtzung(nf) sichen(v) siechzeg( adj) Siff(nm) sinn(v) siwen(adj)
élan sûr, certain sécurité, assurance ceinture de sécurité SIX socquette SCIe conte savon founni rareté bénir buveur lac SOle
semer rapide, vite âme sucré, doux seconde secrétaire (femme) beaucoup, tant de argent (métal) émission péché sens septembre sérieux servIr siège être assis planter s'asseoir séance chercher soixante passoire, tamis être sept 346
siwwenzéng(adj) Skizz(nj) So(nj) soen(v) Solden(npO sollen(v) Som (nm) Sonn(nj) Sonndeg(nm) sonneg(atij) Sonnerugebuet(nn) soss(cjn) sou(adv) soubal(cjn) souguer(adv) Soutien(nm) souvill(adv) souwéisou( adv) Spaass(nm) spaassen(v) spadséiere goen(v) Spadséiergank(nm) Spaicber(nm) spaicberen(v) spaizen(v) Spann(nj) spannend(atij) Spannung(nj) sparen(v) Spargel(nj) spatz(atij) Spatz(nm) Spaut(nm) Spaweck(nm) Speck(nm) Speis(nm) spéit(atij) Spektiv(nj) spenden(v)
dix-sept esquisse, ébauche conte, légende dire soldes devoir (par rapport à un tiers) semence soleil dimanche ensoleillé promotion spéciale smon amSI dès que même soutien-gorge autant de toute façon plaisanterie blaguer aller se promener promenade gremer sauvegarder (ordinateur) cracher araignée captivant suspens, tension barrer asperge pointu momeau salive toile d'araignée lard mortier tard jumelles faire un don 347
Spéngel(nj) Spëtzbouf(nm) spëtzen(v) Spëtznumm(nm) Spëtzt(1if) spezialiséieren(v) Spidol(nn) spieren(v) Spigel(nm) Spigelee(nn) spillen(v) Spillsaachen(npV Spioun(nm) SpHiiter(nj) Spléck(nj) Splitter(nm) sportlech(m:ij) Sportsverain(nm) sprangen(v) Sprechzëmmer(nn) Sprenz(1if) Sprëtz(1if) Sproch(nm) Spronk(nm) Sprooch(nj) spruddeleg( a4j) Spruddelwaasser(nn) Spuenier(nm) Spuerbéchs(nj) spueren(v) Spuerkeess(nj) Spuet(nm) Spullmaschinn(nj) Spur(1if) Staang(1if) staark(a4j) Staatsrot(nm) stabil(a4j) Stachel(nm)
épingle vaunen tailler, pointer sobriquet dentelle spécialiser hôpital ressentir mlr01r oeuf sur le plat Jouer jouets espIOn écharde fente éclat (obus) sportif association sportive sauter cabinet de consultation arête piqûre dicton, sentence saut langue pétillant eau gazeuse Espagnol tirelire économiser caisse d'épargne bêche lave-vaisselle trace barre fort Conseil d'Etat robuste dard 348
Stack(nm) Stad(1if) Staip(nj) Stall(nm) stallhalen(v) Stamm(nm) Star(nm) Stat(nm) Statu(nj) Stau(nm) Staubsauger(nm) staunen(v) Stauséi(nm) Stëbs(nm) stëbsen(v) Stéck(nn) Steckdous(nj) Stecker(nm) Steemetzer(nm) Steen (nm) Steier(nj) Stéier(nm) stéieren(v) steif(a4j) stëll(a4j) stellen(v) Stëmm(nj) stëmmen(v) Stëmmung(1if) Stempel(nm) sténken(v) Stëppchen(nm) stëppelen(v) stielen(v) stierwen(v) Still(nm) Stir(nj) Stiwwel(nm) stoe bleiwen(v)
étage ville appui, étai étable arrêter tronc d'arbre, tribu, racine étoile Etat statue embouteillage, barrage aspirateur s'étonner lac de retenue poussière épousseter morceau prise de courant prise électrique maçon pIerre impôt taureau déranger raide tranquille mettre, placer VOIX
voter ambiance cachet, tampon sentir mauvais suppositoire taquiner voler mourir manche front botte s'arrêter 349
stoen(v) Stoff(nm) stolperen(v) stolz( adj) stomm(adj) Stomp(nm) Stonn(nj) stonnelaang( adj) Stopp(nj) stoppen(v) Stoppenzéier(nm) Stopschëld(nn) Stot(nm) stoussen(v) Strait(nm) Stral(nm) stramm(adj) Strass(nj) Strauss (nm) Stréch(nm) Stréckeisen(nn) Streckeisen(nn) strecken(v) strécken(v) Streech(npij streeën(v) Stréi(nn) streid en (v)
Strëmp(nj) streng(adj) Strof(nj) Strooss(1if) Stroossekierer(nm) Stroum(nm) studéieren(v) Student(nm) Stuerm(nm) Stuff(nj) Stull(nm)
être (debout) tissu trébucher fier muet mégot, tronc (souche) heure pendant des heures cachette stoper tire-bouchon panneau stop ménage heurter, pousser dispute rayon robuste, tendu gorge bouquet trait aiguille à tricoter fer à repasser repasser (linge) tricoter coups répandre paill e se disputer bas (chaussettes) sévère punition rue balayeur de rue courant électrique, fleuve étudier étudiant tempête salon chaise 350
stur( adj) Suckel(1if) Süden(nm) Suel(1if) Suen(npl) Suerg(nj) summen(v) Summer(nm) surfen(v) sympathesch(a4j)
têtu sucette Sud semelle des sous, de l'argent SOUCI bourdonner été surfer sympathique
T Taart(nj) taaschten(v) Tafel(nj) Taille(nj) Takt(nm) Tallek/Talong(nm) Tamtam(nm) Tank(nm) tanken(v) Tapéit(1if) Tapis plein(nm) Tarnung(nj) Tasch(nj) Tascheluucht(nj) Tascherechner(nm) tasselen(v) tatsachlech( adv) Tatta(nj) Tatz(nj) tauschen(v) Techniker(nm) Téi(nm) Téinert(nm) Téitsch(nj) Tëlee(nj) Telefon(nm) Telefonsbuch(nn)
tarte tâter tableau taille mesure talon tapage réservoir faire le plein (carburant) papier peint moquette camouflage poche lampe de poche calculatrice de poche entasser en effet, de fait tante patte échanger technicien thé, tisane, infusion vantard bosse téléviseur téléphone annuaire téléphonique 351
Televisioun(nj) Teller(nm) Tëmpchen(nm) tendenzios( atij) Tënt(1if) Teppech(nm) Terrain (nm) Terrass(1if) tëschentwrp) Theater(nm) Thermalbad(nn) Thüringer(nm) Ticketsautomat(nm) tierkelen(v) Timber(nm) Tipp(nm) tippen(v) tiptop(adj) Tirang(nm) Tirebouchon(nm) Tirette(nj) Titel(nm) toben(v) tockeg(atij) Toiletten(nplj toleréieren(v) Tomat(nj) tommelen sech(v) topeg(atij) Topert(nm) Torschong(nm) Toun(nm) Tour(nm) tozen(v) traditionell( atij) Traip(nj) Traipen(nplj Trakter(nm) Tram (nm)
télévision, téléviseur assiette sieste tendencieux encre tapis terrain terrasse entre théâtre établissement thermal saUCIsse parc-mètre tituber timbre décharge publique dactylographier parfait tiroir tire-bouchon fermeture-éclair titre se démener buté toilettes tolérer tomate se dépêcher, se hâter niais, bête sot serpillière son circuit, randonnée bavarder traditionnel boudin tripes tracteur tramway 352
Transister(nm) transportéieren(v) trantelen(v) Trap(1if) Trapplek(nm) trauen(v) Trauer(nj) traureg(acij) trei(acij) Tréin(nj) tréischten(v) trëllen(v) Trëllert(nm) trennen(v) trëppelen(v) Trëttbriet(nm) trëtzen(v) Trick(nm) Triichter(nm) triwwelen(v) Tromm(nj) Trommelfell(nn) Tromp(nj) Trompéit(nj) trotz(prp) trotzdem(adv) trotzen(v) Troun(nm) Trouscht(nm) Truh(nj) Tubak(nm) tuddelen(v) Tuddeler(nm) Tuerm(nm) Tulp(1if) Tuppi(nm) Turnen(nn) Turnschlappen(npO Tuschbic(nm)
transistor transporter lambiner escalier marche faire confiance deuil triste fidèle larme consoler trébucher poltron séparer faire des pas, se promener marchepied tresser trucage, truc entonnoir tripoter tambour tympan atout trompette en dépit de malgré tout, tout de même braver trône consolation bahut tabac bégayer, dire des bêtises vantard, radoteur tour tulipe chignon gymnastique tennis, baskets crayon-feutre 353
Tut(1if} tuten(v) Typ(nm) U ubannen(v) u bezuelen (v) ubieden(v) Übung(nj) Uebst(nn) Uecht, an Uecht huelen(exp) uechter(j.wp) uechtzeg( acij)
Uelech(nm) uerdentlech( acij) uerg(acij) Uerteel(nn) Uertschaft(nj) ueter(prp) uewen(adv) Uewen(nm) Uranger(nm) Ufank(nm) Ufer(nn) Ufro(nj) Ugekloten(nm) ugesinn(acij) uginn(v) ugoen(v) ugraifen(v) ukënnegen(v) Uklo(1if} ukommen(v) ulackelen(v) um/om(prp) Umeldung(nj) umellen(v) undoen, sech undoen(v) unerkennen(v)
sachet klaxonner type
ligoter, lier à payer un acompte adorer exercice fruits remarquer à travers quatre-vingts huile convenable grave jugement localité à travers en haut poêle débutant début five demande accusé considéré indiquer commencer attaquer annoncer accusation arrIver attirer, séduire sur le, au déclaration d'arrivée annoncer, inscrire s'habiller reconnaître 354
unhalen(v) U nhaItspunkt(nm) Unhanger(nm) unhanglech( at:ij) unhuelen(v) unhunn(v) upaken(v) upassen(v) urieden(v) Ursaach(1if) ursprénglech(at:ij) Uruff(nm) Uschain(nm) uschmieren(v) usoen(v) Usprooch(1if) ustiechen(v) Ustrach(nm) ustraichen(v) ustrécken(v) Ustrengung(nj) uvertrauen, engem eppes (v) Uweisung(1if) Uz maachen(exp)
v vag(at:ij) Vakanz(nj) Vas(1if) Veen(nj) Véi(nn) véier(at:ij) Véierelstonn(1if) vëlleg(adv) Vëlo(nm) Vëlosschlass(nm) Verain(nm) veranneren(v) Verantwortung(nj)
arrêter point de repère remorque affectueux admettre porter un vêtement mettre la main à la pâte adapter à adresser la parole à qqn cause, raIson originel appel téléphonique apparence dénoncer, rapporter annoncer allocution contaminer, allumer (feu) peinture peindre attacher effort confier qch à qn. indication, instruction se moquer, faire des blagues
vague vacances vase veIlle bétail quatre quart d'heure pleinement bicyclette antivol association changer, varier responsabilité 355
Verband(nm) verbass sinn(v) verbattert(alij) verbesseren(v) Verbindung(nj) verbléien(v) verblennt( alij) verbIOden(v) verbrauchen(v) verbreeden(v) verbréngen(v) verbrennen sech(v) Verbriecher(nm) verbueden(v) Verdacht(nm) verdachteg( alij) verdauen(v) verdeelen(v) verdéngen(v) Verdéngscht(nm) verdommen(v) verdrësslech( alij) verdroen(v) Verdross(nm) verduebelen(v) verdutzt(alij) vereenegt( alij) veréieren(v) vereinfachen(v) Verfall(nm) verfeelen(v) verféieren(v) verflucht( alij) verfollegen(v) verfroossen( alij) Vergaangenheet(nj) verganglech(alij) vergëllt( alij) vergiessen(v)
pansement être mordu par aIgn cornger communication se fâner aveuglé, ébloui s'abrutir consommer diffuser passer le temps se brûler criminel interdire soupçon suspect digérer distribuer, répartir gagner, mériter mérite, rétribution prendre pour un idiot fâché supporter chagrin doubler ahuri, abasourdi unifié honorer simplifier décadence, déclin manquer séduire, corrompre maudit pourSUIvre
gounnand, goinfre passé éphémère plaqué or oublier 356
vergliichen(v) vergréisseren(v) verhalen(v) verheemlechen(v) Verhéier(nn) verkafen(v) Verkéier(nm) Verkéiersluuchten(nplj verkéiert( adj) Verkleedung(nj) verkrëppelt( atij) verlaangeren(v) verlingeren(v) verléift( atij) verletzen sech(v) verloben(v) verloossen(v) Verloscht(nm) verlugen( atij) vermeiden(v) Vermessenheet(nj) vermuuscht( atij) vernennen(v) vernoléissegen(v) veronglécken(v) Verpackung(nj) verpassen(v) verréckt( atij) verreent(atij) verroden(v) Versammlung(nj) verschafen(v) verschécken(v) verschidden( atij) Verschiddenheet(nj) verschlofen( atij) verschmotzt( adj) verschreiwen(v) verschwannen(v)
comparer agrandir retenir cacher, garder secret interrogatoire vendre circulation feux tricolores faux, à l'envers déguisement estropié avoir le mal du pays prolonger amoureux se blesser fiancer abandonner perte menteur éviter prétention mOISI
gronder, réprimander négliger accidenter emballage louper dingue pluvieux trahir, révéler (secret) réunion procurer expédier différent diversité endonni pollué prescrire (ordonnance) disparaître 357
Verschwendung(nj) Versécherung(nj) Versécherungsspéngel(nj) versichen(v) Versinn(nn) Versoen(nn) Verspéidung(1if) Verspriechen(nn) verstandlech( alij) verstanneg( alij) Verstauchung(nj) verstoen(v) verstoppen(v) Verstouss(nm) Versuchung(1if) vertrauen(v) veruerteelen(v) verwalten(v) verwandelen(v) verwiesselen(v) verwinnen(v) verwonnt( alij) verzeien(v) verzichten(v) verzieren(v) VestUir(nm) Videorekorder(nm) Viischtdier(nj) vill(dét) villmools Merci(nm) villsaiteg( alij) Vinaigrette(nj) violett(alij) viraus, am Viraus(exp) virausgesinn(v) viraussoen(v) Virbereedung(1if) Virdeel(nm) vi rd run (adv)
gaspillage assurance épingle de sûreté essayer mégarde, méprise défaillance retard promesse compréhensible raisonnable entorse comprendre cacher infraction tentation avoir confiance condamner gérer transformer, métamorphoser confondre gâter, dorloter blessé pardonner renoncer consommer vestiaire magnétoscope porte d'entrée beaucoup merci beaucoup varié, diversifié sauce pour salade violet à l'avance prévoir prédire préparation avantage auparavant, avant 358
Virfahrt(nj) Virganger(nm) virgëschter(adv) virgesinn(v) virkommen(v) Virléift(nj) Virmëtteg(nm) Virnumm(nm) Virschlag(nm) virschreiwen(v) Virspan(nm) Virsprong(nm) virstellen(v) virufueren(v) virun(adv) virun allem(exp) Virwal(nj) Virwasch(nj) virwerfen(v) virwëtzeg( atij) vis-à-vis (prp) Visitëkaart(nj) Viz(nm) vliiicht( adv) V okal(nm)
voll(acij) Vollbeschaftegung(nj) Vollkommenheet(nj) Vollstandegkeet(nj) vrecken(v) vrun(prp) Vull(nm) W waachen(v) waarden(v) waarm
(acij)
Waasser(nn) Waasserdicht(1if)
priorité prédécesseur avant-hier prévoir se passer préférence matinée prénom proposition prescnre générique avance présenter, s'imaginer poursuivre, continuer allez!, avancez!, continuez! surtout, avant tout indicatif (téléphone) prélavage reprocher cuneux en face carte de visite cidre peut-être voyelle plein, ivre plein-emploi perfection intégrité crever devant OIseau
veiller attendre chaud eau étanchéité
359
Waasserleitung(rif) Waasserpouken(npO Waassertuerm(nm) wabbelen(v) wackelen(v) Waermt(nj) Waert(nm) waertes(Qlij) waertvoll( a4j) Waff(rif) Waggon(nm) wahrscheinlech( adv) Waibau(nm) Waikeller(nm) Wain(nm) Waisheetszant(nm) waiss(Qlij) wait ewech(exp) waitsiichteg( a4j) Waiwaasser(nn) Wak(nm) wakereg sinn/ginn(exp) Walrësch(nm) WallislKoffer(nj) Walz(rif) Walziedel(nm) Wand(nj) Wand(nm) Wandmillen(nj) Wandschaf(nm) wann ech gelift/ w.e.g.(exp) Wanter(nm) Wantersport(nm) warnen(v) Warnung(nj) Wasch(nj) waschen(v) Wascherei(nj) Waschmaschinn(nj)
conduite d'eau varicelle château d'eau vaciller, tanguer bouger, branler, trembler chaleur valeur en semaine précieux arme wagon probablement viticulture cave à vins Vlll
dent de sagesse blanc loin, éloigné presbyte eau bénite galet être éveillé / se réveiller baleine valise valse, rouleau compresseur bulletin de vote cloison vent éolienne placard s'il vous/te plaît hiver sport d'hiver avertir avertissement linge laver blanchisserie lave-linge 360
wechd roen (v) wechfalen(v) wechgeheien/wechwaerfen(v) wechgoen(v) Wecker(nm) weder... nach(cjn) Wee(nm) Weess(nm) W éi(nf) Wéi(nm) weiblech( a4i) Weid(n) weiderfueren(v) weidermaachen(v) wéien(v) weien(v) Weier(nm) wéineg(a4i) wéini?(adv) wéinstÛJrp) wéinstens( adv) weisen(v) wéivill(adv) Wëld(nn) wëll(a4i) weil (cjn) Well(nf) Wëllen(nm) wëlles hunn(exp) Welt(nf) Weltall(nm) weltlech( a4i) Wëmper(nf) W éngert(nm) Wénkel(nm) wénken(v) wënschen(v) wesentlech(a4i) wëssen(v)
emporter ne pas avoir lieu jeter, mettre au rebut s'en aller réveil m ...m chemin blé berceau douleur féminin saule continuer poursUivre bercer peser étang peu quand? à cause de au moms montrer, indiquer combien gibier sauvage car + v. 2ème;parce que + v.final vague volonté avoir l'intention de monde espace laïque cil vignoble angle faire signe de la main souhaiter essentiel saVOIr 361
wëssenschaftlech( a4i) Westen(nm) Wett(nj) wibbeleg( a4i) wichsen(v) wichteg(a4i) widder(/.Jrp) widderhuelen(v) widderleeën(v) widderstoen(v) Wieder(nn) wiedereg( a4i) Wiel(nj) wielen(v) wierdeg( a4i) wieren, sech wiere géint(v) Wierk(nn) wierklech(a4i) Wierkung(1if) wiermen(v) Wiert(nm) Wiertschaft(1if) Wiertshaus(nn) wierzen(v) wiesselen(v) wimmelen(v) Winker(nm) winnen(v) winzeg(a4i) Wippchen(nm) Wirschtchen(nm) Wischer(nm) Wiss(1if) Witfra(nj) Witmann(nm) Witz(nm) witzeg(a4i) Wo(1if) W och(nj)
scientifique ouest pan agité CIrer important contre répéter, réviser contredire résister temps (météo) orageux élection choisir digne se défendre contre ouvrage réel effet chauffer cafetier café, économie bistrot
assaIsonner changer grouiller de clignotant habituer minuscule saUCIsse saucIsse essuie-glaces prame veuve veuf blague spirituel, astucieux balance semame 362
woen(v) Woll(nf) Wollef(nm) W ollek(nf) Won (nm) Wonn(nj) Wonner, kee Wonner!(exp) wonnerbar( acij) Wonsch(nm) wou (pro) wouer(adj) W ouerecht(nf) Wuecht(nf) wuel, sech w. flllen(v) Wuer(nf) Wuert(nn) Wuerzel(nj) Wues(nm) wuessen(v) wunnen(v) Wunneng/VVunnecht(nf) Wupp(nm) Wurscht(nm) Wüst(nj)
oser, mettre enjeu laine loup nuage voiture plaie pas étonnant! magnifique souhait tiède où vraI vérité garde se plaire, se sentir bien/à l'aise marchandise mot racme gazon grandir habiter habitation le bout de quelque chose saUCIsson désert
y y oghurt(nm)
yaourt
Z Zaang(nf) zaart(acij) zaertlech( acij) Zaertlechkeet(nj) Zait(nf) Zaitschrëft(nj) zaitweileg( acij) Zaldot(nm) Zalot(nj)
pmce délicat tendre tendresse temps magazme temporaire soldat salade
wootlech(
acij)
363
zam(adj) Zanndokter(nm) Zannseef(nm) Zannwéi(nn) Zant(nm) zappen(v) zappen(v) Zar(nm) Zauberei(nj) Zebrastraif(nj) zécken(v) Zeechen(nn) zeechnen(v) Zeen(nj) zefridden(acij) zéi(acij) zeideg(acij) Zeien(nm) zéien(v) Zéif(nj) Zeil(nj) Zeitung(nj) Zelleri(nm) Zelt(nm) Zement(nm) Zëmmer(nn) zemools(cnj) Zéngkampf(nm) Zenner(nm) Zënsen(npl) zënter(prp) Zentralheizung(nj) Zentrum(nm) zerbriechen(v) zerdrécken/zerq uetschen(v) zeréckbezuelen(v) zeréckmailen(v) zerraissen(v) zersprangen(v)
domestiqué, docile dentiste dentifrice mal aux dents dent tremper qqn ou qch zapper (télévision) aiguille (horloge) magie, tour de magie passage pour piétons hésiter signe dessiner scène satisfait conace mûr témoin tirer orteil ligne écrite/imprimée journal céleri chapiteau, tente ciment chambre d'autant plus que décathlon quintal intérêts depuis chauffage central centre briser écraser (par pression) rembourser répondre par mèllcourriel déchirer exploser 364
zerstéieren(v) Zertifika(nm) Zerwéit(1if) zesummeliewen(v) zcsummen(adv) zesummendreiwen(v) Zesummenhang(nm) zesummenzielen(v) zesummesetzen(v) zesummewunnen(v) ze vill(exp) zidderen(v) Ziedel(nm) zielen(v) Ziffer(1if) Zigar(1if) Zil(nn) Zill(nj) Zillebackerei(nj) zillen(v) zimlech(adv) zischen(v) Zitat(nn) zitéieren(v) Zitroun(1if) Ziwwi(nm) Zocker(nm) Zockerboun(nj) Zodi(nm) zolidd(lUij) Zomm(nj) Zong(nj) Zooss(1if) Zoossiss(1if) Zopp(nj) Zoppenteller(nm) Zort(nj) zou(adj) zoudecken(v)
détruire certificat serviette de table vivre/être ensemble ensemble rassembler rapport, contexte totaliser assembler cohabiter trop trembler bulletin, bout de papier compter chiffre cIgare arrivée, but tuile tuilerie, briquetterie élever, éduquer passablement siffler, chuinter citation citer citron civet de lièvre sucre bonbon vacarme, chahut, désordre solide somme langue sauce saucIsson soupe assiette creuse sorte couvert, fermé couvnr 365
zoufalleg(a4j) zouganglech( atij) Zougank(nm) zouginn(v) zouhuelen(v) zoukënfteg( atij) zouknappen(v) Zoulaf(nm) Zoulag(1if) zournaachen(v) zousatzlech(atij) Zouso(nj) zousparen(v) Zoustand(nm) zouverléisseg(atij) zréckbezuelen(v) zréckginn(v) zrécktrieden(v) zréckzéien sech(v) Zuch(nm) Zuel(nj) Zukunft(nj) zurn beschte ginn, een(exp) Zwang(nm) zwanzeg(atij) zwar(adv) Zweck(nm) zwee/zwou/zwéin( atij) zweedaiteg( atij) zweeërlee( dét) zweetrangeg(atij) Zweifel(nm) zweiwelen(v) zwéngen(v) Zwerg(nm) zwielef(atij) Zwir(nm) Zwiwwel(1if)
par hasard accessible accès avouer grossIr futur boutonner affluence allocation fermer supplémentaire assentiment, accord fermer à clef état sûr, fiable rembourser rendre qch. à qn. démissionner se retirer train nombre avemr payer une tournée contrainte vingt pourtant, certes but deux ambigu deux sortes de secondaire doute douter obliger nam douze fil à coudre bulbe
366
BffiLIOGRAPIDE
SOMMAIRE
Cette bibliographie se veut utile et non pas exhaustive. Le lecteur qui veut approfondir tel ou tel domaine peut, pour des ouvrages complémentaires, s'adresser à la Bibliothèque Nationale de Luxembourg, 37, boulevard F.-D. Roosevelt, consulter le site www.bibnet.1u ou, pour les ouvrages avant 1990, la bibliographie de Gerald NEWTON, Luxemburg/ Rheinland, dans le fasc. 25 (1993) du Bulletin Linguistique et ethnologique de l'Institut Grand-Ducal de Luxembourg. IT] Parmi les guides touristiques,
citons-en deux:
Guide Gallimard, Grand-Duché de Luxembourg, Paris, (11998), 1999 (excellentes synthèses) Guide Petit Futé, Luxembourg. Escapades dans le Grand-Duché, Paris, 2001 (très concret; important carnet d'adresses)
W Pour l'histoire, retenons l'ouvrage de Gilbert TRAUSCH (éd.), Histoire du Luxembourg. Le destin européen d'un